Speaker #0Aujourd'hui, on va aborder un thème immense, sensible, souvent mal compris et parfois utilisé comme une arme contre soi, malgré nous, le pardon. C'est un sujet qui mérite qu'on s'y arrête vraiment, parce que le pardon, ça peut être une libération, mais ça peut aussi être une prison, une pression, une injonction, qui fait plus de mal que de bien. Allez, c'est parti ! Bonjour et bienvenue sur Oserlame, le... podcast qui te connecte à ton être profond. J'espère par nos partages te réveiller, te révéler pour oser être et oser la vie. Mon nom est Betty Dutris, je suis passionnée par le prendre soin, par la thérapie, la spiritualité. J'enseigne à l'IFPIA la psycho-énergie intuitive, la psychogénéalogie évolutive et plein d'autres choses. Je suis également autrice du livre « La médiumnité spirituelle » . J'espère Dans cet épisode, je vais te donner des clés qui te permettront d'ouvrir ton cœur pour laisser chanter ton âme. Chaque épisode est une invitation à l'introspection pour exprimer plus librement toutes les parts de ton être. Commençons par cette idée simple, le pardon n'est pas automatique. Depuis tout petit, on nous dit « Allez, dis pardon ! » Pardonne, c'est mieux ! Pardonne, tu es au-dessus ! de tout ça. Et plus tard, dans la spiritualité, on retrouve le même discours déguisé. Le pardon élève ta vibration. Le pardon te libère. Si tu ne pardonnes pas, tu restes coincé dans l'ego. Sauf que ce n'est pas si simple. Pas du tout. On ne peut pardonner que ce qui a été pleinement vu. Et c'est là que le bas blesse. Parce que pardonner trop vite, pardonner sans regarder, pardonner pour être bien, Ce n'est pas du pardon, c'est du contournement. Et j'aimerais te dire quelque chose d'important que peu de gens expliquent vraiment. On parle souvent du pardon comme d'un acte d'amour ou d'un acte chrétien, mais en réalité dans sa dimension profondément psychique et spirituelle, pardonner veut littéralement dire rendre la part, la part qui est donnée. C'est-à-dire quoi ? Eh bien, c'est reconnaître que la violence qu'on t'a faite, le mensonge qu'on t'a donné, la trahison que tu as reçue ne t'appartient pas. Tu l'as porté parce que tu n'avais pas le choix, parce que tu n'étais pas prête, parce que c'était trop lourd pour ton âge, pour ton contexte, pour ton cœur. Mais pardonner, ce n'est pas dire « je comprends, ce n'est pas grave, je passe au-dessus » . Pardonner, ce n'est pas excuser. Pardonner, c'est dire intérieurement ce que tu fais, ce que tu as fait. Ou ce que tu n'as pas fait d'ailleurs. C'est ta part, pas la mienne. Je te la rends. Je n'en veux plus dans mon corps, dans ma tête et dans ma vie. Et là tu sens quelque chose bouger. C'est comme si ton système intérieur disait je ne porterai plus la conséquence de tes actes. Je reprends ma place et je te laisse avec ce qui t'appartient. C'est ça pardonner. C'est un acte de séparation symbolique qui remet chacun à sa juste... place. La psychanalyse en parle beaucoup, pardonner ce n'est pas fusionner, c'est désimbriquer, c'est décoller ton histoire de celle de l'autre. C'est arrêter de porter la faute, la honte, la colère ou même la responsabilité qui ne t'appartient pas. Et une fois que tu rends la part, ta part à toi redevient vivante, elle respire, elle revient dans ton ventre, dans ton cœur, dans ta puissance. C'est pour ça que certains pardons font l'effet d'un soulagement soudain, parce qu'ils viennent remettre de l'ordre, pas parce qu'ils excusent, mais parce qu'ils dénouent. Et ça, ce n'est pas un pardon forcé, ce n'est pas un pardon light, spirituel, c'est un pardon incarné, un pardon qui pose les choses, un pardon adulte, un pardon vrai. Pourquoi on se force à pardonner même quand on n'est pas prêt ? Il y a plusieurs raisons. D'abord parce qu'on veut aller vite, on veut que ça s'arrête tout ça, parce que ça fait trop souffrir. Et on se dit si je pardonne tout ça va disparaître. En plus je pense que beaucoup de thérapeutes font croire cela, que pardonner va soulager et que pardonner c'est le seul moment de guérison. Or c'est pas vrai, c'est un processus le pardon. Et je pourrais même dire que le pardon, c'est le point final au processus. Et puis, il faut se le dire, on veut aussi être une bonne personne La société adore les gens qui pardonnent Ça fait noble, ça fait sage, ça fait lumineux Mais surtout, souvent, c'est aussi parce qu'on a peur de la colère On croit que la colère est contraire à la spiritualité Alors qu'en réalité, la colère, c'est souvent la première étape de la guérison Un pardon trop rapide coupe la personne de sa mémoire émotionnelle Tu crois avancer, mais en fait tu te trahis. Et pour moi, le pardon forcé, c'est une très grande violence. Alors quand je dis ça, je pense à une de mes clientes qui me disait « Je sais que je dois pardonner à ma mère, elle ne pouvait pas faire autrement, j'ai compris toute sa maltraitance. » Sauf qu'en fait, quand elle disait ça, son corps disait tout à fait l'inverse. Je voyais ses dents se serrer, ses yeux se remplir de colère. Ce n'est pas qu'elle refusait de pardonner, c'est qu'elle se forçait à pardonner avant d'avoir pleuré, crié, accusé, nommé. Et tant que ça, ce n'est pas fait. Le pardon n'est pas un acte d'amour, c'est un abandon de soi. Le pardon... C'est ce que je disais tout à l'heure, le pardon ce n'est pas le début, c'est une fin de processus. C'est vraiment la phrase centrale. Le pardon n'est pas ce que tu fais pour guérir, le pardon est ce qui peut arriver quand tu as guéri. C'est une conséquence, pas une obligation, pas un devoir, pas un acte spirituel supérieur. Le vrai pardon peut surgir quand tu as reconnu ta blessure, que tu as honoré ta colère. Et plein d'autres émotions. Que tu as posé tes limites, que tu as récupéré ton pouvoir, que tu n'attends plus rien de l'autre, ça c'est essentiel. Que tu es revenu dans ta dignité. Et parfois, même là, le pardon ne vient pas. Et ce n'est pas grave, tu peux être en paix sans pardonner. Pourquoi tu n'es pas obligé de pardonner ? On a souvent l'impression que si on ne pardonne pas, on reste coincé. Ce n'est pas vrai. Tu peux te libérer par la compréhension, par la mise à distance, par la mise en mots, par la guérison intérieure, par la limite posée, par le fait de dire « ça suffit » . Le pardon n'est qu'une voix parmi d'autres, et ce n'est pas la seule, et ce n'est même pas la plus fréquente. Certains pardonnent, d'autres non, ou d'autres bien plus tard dans leur vie, et les deux sont valides. La dignité passe avant la spiritualité, toujours. Alors le faux pardon et ses signes, pour t'aider à y voir plus clair, voilà quelques signes qui montrent que ton pardon n'est pas encore un vrai pardon. Tu dis que tu as pardonné mais tu ressens encore une tension dans le corps. Tu as pardonné mais tu n'as jamais exprimé ta colère. Tu as pardonné mais tu n'arrives pas à poser des limites. Tu as pardonné mais tu continues à excuser l'autre. Tu as pardonné mais tu n'es pas en paix. Alors c'est pas un échec, c'est juste trop tôt, c'est pas le moment. Alors c'est quoi un pardon authentique ? Un pardon authentique c'est un pardon libre de toute pression. C'est un pardon qui ne te demande pas d'oublier, qui ne te demande pas de minimiser, qui ne te demande pas de renier ton vécu. C'est un pardon qui à un jour arrive comme un souffle. Et ce jour-là, tu sais, ton corps le sait, ta colère se repose, ton cœur s'ouvre naturellement. Ce n'est pas un acte moral le pardon, c'est un mouvement intérieur. Et je te propose une sorte de check-up intérieur. Pose-toi ces questions. Est-ce que je me suis déjà forcé à pardonner ? Qu'est-ce que j'aurais besoin de reconnaître avant même de parler de pardon ? Alors ça peut être une blessure, une humiliation, une tragédie, disons, les émotions en lien avec la situation ou la personne, l'injustice. Simplement reconnais, laisse venir tout ce qui doit venir. Simplement pour reconnaître ce qui est là. Quelle colère j'ai empêchée de vivre ? La colère n'est pas un danger, c'est un message et c'est une émotion comme une autre. Elle est aussi légitime. Quelles limites j'aurais besoin de poser avant de pardonner quoi que ce soit ? Est-ce que j'ai envie de pardonner ? Ça c'est une bonne question, est-ce que j'ai envie de pardonner ? Ou est-ce qu'on m'a dit que je devais le faire ? La différence est énorme. Allez, comme d'habitude, je te propose une pratique. D'abord, prends une respiration, laisse tes épaules descendre un peu, laisse ton ventre s'assouplir. Tu n'as rien à réussir, juste être là. Maintenant amène dans ta conscience une situation ou une personne. Choisis quelque chose qui te parle aujourd'hui. Une situation, quelqu'un qui t'a blessé, une injustice, un manque. Laisse venir la scène, tranquillement, sans forcer. Et observe ce que cette situation a laissé en toi. Une sensation, des sensations physiques, des émotions, des pensées particulières. Il n'y a rien à analyser, juste à te laisser sentir, à accueillir ce qui est là. Et maintenant, imagine entre tes mains la part que tu as portée. Tu peux doucement poser tes deux mains devant toi comme si tu portais quelque chose. Tu n'as pas forcément besoin de visualiser, simplement peut-être accueille la sensation, la matière, l'émotion, les émotions que la situation et que l'autre t'a à provoquer chez toi, ou les comportements, les pensées. Prends le temps de reconnaître tout ça et de dire « ça, ce n'est pas à moi » . Et maintenant vient le geste, celui de rendre la part. Tu vas faire un mouvement très simple. Tu tends doucement les mains vers l'extérieur, comme si tu redonnais ce que tu portais, comme si tu disais « je te rends ce qui est à toi » . Et pendant que tes mains s'éloignent de ton corps, tu dis intérieurement « je te rends ta part, je ne la porte plus pour toi » . Et ressens ce que ça te fait. Puis ramène tes mains vers ton cœur ou ton ventre. Voilà, et en faisant ce geste de ramener tes mains vers ton cœur, vers ton corps, tu reprends ce qui t'appartient à toi, ta valeur, ta dignité, ta vérité, ton énergie. Et simplement tu dis « je reprends ma part » . Reste un instant avec cette phrase, elle agit toute seule. Et pour terminer, une dernière respiration, inspire doucement, expire plus longuement et dis très simplement « je ne porte plus ce qui ne m'appartient pas » . Laisse ton corps intégré, quand tu le sens, tu peux ouvrir les yeux. Voilà, le pardon n'est pas une performance spirituelle. Ce n'est pas un devoir, c'est un chemin. Et un chemin qui commence toujours par ta vérité à toi, par la douleur reconnue, par la dignité retrouvée, par la puissance réintégrée. Et tu n'as pas besoin de pardonner pour être guéri totalement. Tu as besoin d'être vrai. Merci d'avoir partagé ce moment avec moi. J'espère que cet épisode t'a plu. Si tu veux soutenir le podcast, tu peux t'abonner, tu peux t'inscrire à la newsletter Ishpia, like, commente, je réponds toujours avec beaucoup de plaisir aux commentaires, tu peux partager si tu penses que ça peut aider quelqu'un. Ose ton âme, ose ta vérité et je te dis à lundi prochain pour un nouvel épisode. Je t'embrasse.