- Speaker #0
Pour la semaine du podcaston, je vais mettre à l'honneur dans cet épisode une association, L'Emerveilleuse, qui accompagne les adultes en fin de vie et qui les accompagne à réaliser leurs derniers voeux. C'est Louisa Powels qui est co-créatrice de cette association. J'ai rencontré Louisa lors de certains séminaires à l'IFPIA. Elle est thérapeute et elle a toujours été très engagée. Dans la vie associative, c'est une femme sensible, généreuse, qui a toujours été au service de la vie. Bonjour et bienvenue sur Osez l'âme, le podcast qui te connecte à ton être profond. J'espère par nos partages te réveiller et te révéler pour oser être et oser la vie. Mon nom est Betty Tutris, je suis passionnée par le prendre soin, la thérapie et l'enseignement. Formatrice à l'éducation, j'enseigne la psycho-énergétique, intuitive, la psychogénéalogie évolutive et plein d'autres approches. Je suis également maîtresse. J'espère dans cet épisode te donner des clés, des formations, de votre cœur pour sentir la vie et oser être. Chaque épisode est une invitation à l'introspection pour exprimer plus librement toutes les parts de toi-même. Bonjour Louisa. Bonjour. Merci d'avoir accepté mon invitation pour cet épisode spécial. Est-ce que tu peux te présenter ? Tu peux nous dire qui tu es.
- Speaker #1
Je m'appelle Louisa. Je suis d'origine néerlandaise. Ça fait plus de 35 ans que je suis en France. Alors maintenant, j'ai la double nationalité. Voilà, je suis assez accueillie. curieuse et toujours près je suis une personne qui a besoin d'aider des autres et voilà c'est une ligne rouge dans ma vie.
- Speaker #0
Et qu'est ce qui a fait que tu as désiré créer l'association les merveilleuses ?
- Speaker #1
Mais c'est déjà aux Pays-Bas, mon pays d'origine, ça existe déjà depuis 2007 sur une initiative d'un ambulancier à l'époque. Et en France, ça n'existe pas. J'ai vu qu'il y avait beaucoup de pays où ça s'est lancé aussi. Alors, en 2018, je les ai contactés. Et avec quelques personnes en France, on a essayé de lancer ça en France.
- Speaker #0
Alors, c'est vrai qu'il y a beaucoup de choses, moi, je trouve, pour les enfants, mais très peu pour les adultes, en fait.
- Speaker #1
Oui, c'est surtout aussi que c'est vrai, pour les enfants, il y a plein de choses, mais pas pour les adultes. Voilà, ces adultes, pour nous, c'est des personnes à partir de 18 ans, alors aussi des jeunes comme les personnes âgées.
- Speaker #0
Qu'est-ce qui fait que ton association s'appelle Les Merveilleuses ? Pourquoi ce nom ?
- Speaker #1
Ah oui, ça c'est quelque chose qu'on a quand même bien pensé parce que c'est un mot qui n'existe pas en France. C'est pas un mot français, c'est un peu comme moi quoi. C'est un peu comme mon français arrangé des fois. C'est la mer. On est quand même, le ciel est à l'ancien dans le Côte d'Amour. C'est la mer, mais aussi la mer qui prend soin. C'est l'émerveillé. On essaie d'émerveiller des personnes qu'elles peuvent... vivre une expérience avec leur famille et leurs proches qu'ils voulaient encore faire avant de quitter ce monde. Voilà, c'est un peu réfléchi sur le nom.
- Speaker #0
Quel type de vœux vous rencontrez ?
- Speaker #1
Qu'est-ce que vous demandez ? Ça peut être très très différent, mais beaucoup c'est des petites choses. Par exemple, de passer encore quelques heures dans la famille ou retourner à la maison, de partager un repas ou juste d'être là ensemble. Ça peut être aussi des personnes qui veulent encore une fois aller à la mer ou qui veulent participer à un spectacle ou rencontrer peut-être un... un chanteur ou aller au match de foot. C'est très, très divers, mais souvent on a remarqué aussi, et même avec ce que j'ai entendu depuis, c'est des petites choses qui font...
- Speaker #0
Est-ce que tu penses que les gens ont les mêmes voeux où qu'ils soient sur notre planète ?
- Speaker #1
Je ne pense pas, parce que quand on regarde en Europe en général, mais en France en spécial, c'est 57% des personnes qui décèdent dans un établissement de la santé, social, médico-social. C'est pour eux... Un dernier halte, mais un peu en attente. On attend que je meure. Je n'ai pas de possibilité de faire ce que je veux. Je n'ai pas de possibilité de voir ma famille toute ensemble, ou de manger ensemble, ou de passer quelques heures à la maison. Je suis dans un établissement de santé, et voilà, c'est pour des personnes souvent très, très, très compliquées. parce que la vie ne s'arrête pas avec l'hospitalisation. Et nous, les Merveilleuses, on dit que les personnes doivent avoir le droit de rester le plus longtemps que possible l'actrice de leur propre vie, que ce ne sont pas des institutions qui, par peur ou autre chose, décide ce qu'ils peuvent faire encore ou ce qu'ils ne peuvent plus faire. C'est ensemble de voir ce qui est possible, mais c'est la personne elle-même qui fait savoir ce qu'elle veut encore faire avant de quitter ce monde. Et là, c'est aussi souvent parce qu'ils sont dans la chambre de l'hôpital et souvent ils ne sont pas très très très gays les chambres. C'est vrai, oui. Mais dans le rythme aussi de l'hôpital, bien sûr, ils prennent. très bien soin d'eux, mais c'est la partie humaine que même les infirmiers et le personnel soignant reconnaissent, c'est limité. Et il se sent un peu, comment dire, qu'est-ce qu'on peut faire pour la personne qui se sent bien le dernier moment de sa vie ? Et souvent, passer à la maison, c'est déjà quelque chose. qu'il n'envisage pas que ça sera possible. Et oui, c'est possible.
- Speaker #0
C'est intéressant ce que tu dis. Moi, j'en ai des frissons. Moi, j'ai travaillé en milieu hospitalier, donc je sais comment ça se passe. Mais cette notion-là de rester acteur de sa vie et d'ailleurs parfois aussi, les personnes qui ont un cancer, c'est ce qu'elles disent. OK, j'ai la maladie, mais je ne suis pas que ça en fait. Je respire, je peux bouger, donc la vie, elle est encore là. Et tu vois, ces instants où on se dit qu'on devrait avoir la possibilité, enfin, moi, je la trouve géniale, cette association Les Merveilleuses, c'est donner la possibilité aux gens jusqu'au bout d'être dans leur vie, d'être acteur de leur vie, quoi.
- Speaker #1
Ouais.
- Speaker #0
Et de ne pas subir, entre guillemets, l'institution. ou de rester dans un regard où on s'identifie à la mort, où on s'identifie à la maladie, ou parce que la vie, elle est là malgré tout, en fait. Est-ce que tout le monde sait que ce sont les derniers instants ? Est-ce que les gens te parlent de ça ou pas ? Vous parlent de ça ou pas ?
- Speaker #1
Ce qu'il y a, c'est la personne qui est à l'hôpital ou dans l'établissement, ou... Ou à la maison, ça aussi. Oui, oui,
- Speaker #0
oui.
- Speaker #1
Ils se rendent bien compte. Ils savent souvent mieux encore ce qui va arriver que, par exemple, le cours médical. C'est quand même dans nous qu'on sent les choses. La famille aussi, souvent, ils sont informés de la situation. Et à un côté, c'est qu'avec notre association, c'est des personnes qui sont... très très très contents que ce soit possible de venir encore quelques heures à la maison avec tous les enfants, petits-enfants autour. Et à l'autre côté, bien sûr, aussi, la mort, ça fait peur. Et on voit que dans le corps médical, ils ne sont pas trop habitués à ça. Ils ont peur peut-être aussi de leur responsabilité. Ils ont peur de lui, mais Si la personne décède jusqu'au moment qu'elle est à domicile, La famille, ils ont un peu peur aussi parce que la personne est en fin de vie et il est hospitalisé déjà depuis trois semaines. Et comment savoir quand il va à la maison ? Parce que qu'est-ce qui va nous arriver ? Et on voit qu'avec des personnes qui rentrent chez eux pour passer quelques heures, ils reviennent à la maison avec l'ambulance. On l'installe dans un fauteuil. Au début, c'est une ambiance un peu tendue. Et là, après, on voit que ça respire, ça commence à être un peu plus léger. Ils vont boire quelque chose. Ça dépend bien sûr de la personne, s'il a le droit, oui ou non. Mais on a eu un monsieur, il est attrinqué avec un verre de cidre avec ses neveux. C'est quelque chose de partage familial. Ceux qui connaissent et la peur part. Ils sont là, ils sont ensemble et c'est ça qui compte. Et voilà, c'est la peur que la personne meure à domicile. Mais les merveilleuses pensent là aussi que oui, mais qu'est-ce que c'est ? On sait tous. que c'est ces derniers mois, peut-être derniers jours, on ne sait pas quand. Mais si ça arrive à domicile, qu'est-ce que c'est mieux de mourir en présence de tes proches ou tout seul être trouvé dans la chambre de l'hôpital ? Et bien sûr, ça peut être un grand choc. Mais à l'autre côté, c'est quelque chose… On sait qu'il y a le risque là. Et les personnes aussi, elles savent qu'il y a le risque là. Mais aussi, il y a des personnes qui sont en soins palliatifs, qui ont encore des mois à vivre. On ne peut pas dire que dans les soins palliatifs, qu'une personne est en fin de vie jusqu'ici deux mois ou trois mois. On ne sait pas. Et voilà, de pouvoir leur fournir un vœu comme ça, voilà, c'est pas facile, surtout le premier vœu qu'on a réalisé. Émotionnellement, c'est pas très facile. Mais bon, je suis un être humain. Alors quand la famille pleure parce qu'elle retourne à l'hôpital, je pleure avec eux. Et de plus en plus, on… Mais on sent tellement de chaleur, de bien-être de pouvoir réaliser ça.
- Speaker #0
Et qu'est-ce qui t'a touché dans cette première demande ?
- Speaker #1
C'était un monsieur qui était hospitalisé déjà depuis au moins quatre semaines, je crois. Et il voulait retourner à la maison pour… partager, même si lui il mangeait pas, mais partager le repas avec la famille, avec sa femme, ses enfants, ses petits-enfants. Et ce qui m'a touchée là, c'était, le monsieur, ça faisait des semaines qu'il marchait plus. Et le monsieur, en quittant le brancard pour prendre place dans le fauteuil, il a marché trois pas. Et c'est un monsieur qui était tellement reconnaissant, il me demandait à la fin s'il pouvait m'embrasser. Ah ! Et il quittait la maison sur le brancard. Là, toute la famille était là et même les voisins avec qui il allait au match de foot, qui les ont cherchés pour lui dire bonjour. Et au moment qu'il quittait la maison, il était sur le brancard. Et il faisait au revoir avec sa maman. Et après, il m'a dit, je n'ai pas dit au revoir à ma famille, j'ai dit au revoir à ma maison.
- Speaker #0
C'est touchant. C'est des moments tellement précieux. Je sens encore l'émotion là chez toi.
- Speaker #1
Oui, c'est quelque chose d'émouvant, mais merveilleux.
- Speaker #0
C'est là qu'on sent le merveilleux aussi de la vie, de l'amitié, de l'amour, qui donne ce pouvoir-là de faire quelque part.
- Speaker #1
Et en plus, pour la famille, c'est un souvenir inoubliable. J'ai eu contact avec des familles après. Et là aussi, les familles disent « mais on était tellement contents » . Et ils parlaient, et dans l'hôpital, ils avaient encore tout le temps les pouces à l'air pour dire qu'est-ce que c'était bien, qu'est-ce que c'était bien. Des yeux qui brillent au moment qu'ils parlent encore de ça. La famille, la même chose. Et ils restent avec un... Comment dire ? Un souvenir d'une personne qui prend plein de joie d'être ensemble. Et j'ai vu avec une famille des petits-enfants, parce que Monsieur a décidé trois semaines après, et les petits-enfants, ils ont dit, quand ils sont arrivés à la maison, « Oh, Papi n'est pas si mal que ça. Papi est bien. » Et c'est ça qu'ils gardent dans leur mémoire. Ils ont vu Papy, pas dans son pyjama à l'hôpital, mais ils ont vu encore trois semaines avant qu'il décède, à la maison, habillé et participé et raconté des histoires des vacances et du temps qu'ils ont passé ensemble. Et c'est ça qui reste. Et on est persuadé que ça les aide aussi pour alléger un peu leur deuil.
- Speaker #0
Les gens qui vous contactent, qui contactent les Merveilleux, c'est qui ? C'est la famille, c'est les patients, c'est l'hôpital ?
- Speaker #1
C'est les familles. On a même des demandes de plus loin que la Bretagne, parce qu'on est dans l'écho d'Amour, mais on opère dans toute la Bretagne. Et on a même eu des demandes de Normandie, de la Vendée, et ce qu'on peut... pas répondre à ces demandes-là, malheureusement.
- Speaker #0
Oui, il faudrait que l'association se démultiplie, qu'il y ait d'autres entraînements.
- Speaker #1
Oui, on ne prétend pas non plus d'avoir le monopole de ça. Nous, on dit s'il y a d'autres dans d'autres départements qui veulent organiser ou lancer une même association sur la même base que la nôtre. On peut toujours parler de nos expériences, parce que plus des associations comme ça existent, plus les personnes peuvent encore profiter de réaliser un dernier vœu avant de partir.
- Speaker #0
Comment on fait pour vous contacter ? Est-ce que vous avez des besoins spécifiques ?
- Speaker #1
Bien sûr, on a besoin des bénévoles. mais des bénévoles médicalement formés, infirmiers, aide-soignants, parce que dans tous les vœux, avec la coopération, on va dire, avec les médecins des hôpitaux, les soins palliatifs et les personnes, on met une infirmière ou un médecin, au moins une personne médicalement formée. qui accompagnent le vœu. Et voilà, ça, on a besoin dans toute la Bretagne. Mais d'autres bénévoles aussi, des personnes qui veulent plutôt aider à être ambassadeurs, ambassadrices, pour présenter l'association un peu à Ausha droite, pour des personnes qui sont des chercheurs de fonds. On cherche pour le conseil d'administration quand même un trésorier et un secrétaire, mais aussi des personnes qui ont le temps de penser avec nous. Là, c'est aussi des personnes qui vont accompagner les voeux. Ils sont sollicités au moment qu'on demande et on a un groupe. de bénévoles qui sont contactés à telle date, on a un vœu à réaliser qui est dispo. Alors, ce n'est pas qu'il doit être disponible 24 heures sur 24 ou une journée dans la semaine ou quoi que ce soit. C'est vraiment ponctuel. Nous contacter par le biais de notre site web. Ok. C'est lesmerveilleusesbzh. et aussi par le biais de Facebook. Ils peuvent avoir toutes les informations sur l'association. Ils peuvent nous téléphoner si besoin et par le site ils peuvent aussi faire ou une demande d'un vœu ou faire une donation ou adhérer à notre association pour 20 euros par an.
- Speaker #0
Est-ce que vous avez besoin de matériel spécifique ?
- Speaker #1
Oui, c'est merveilleux aussi. Un fonds de fondation qui nous a fourni des ordinateurs pour le bureau. Ok, voilà, on a reçu une donation quand même pour ça de 3 300 euros. Là, bien sûr, ce qu'on cherche, c'est des partenariats, surtout des partenariats avec des entreprises d'ambulance. qui travaillent avec nous au moment où il y a le transport à réaliser parce que les personnes à qui on réalise des voeux sont toutes des personnes alitées en fin de vie. Alors, le transport alité, c'est l'ambulance, et voilà, la plus grande partie de nos dons va dans les frais de transport. Alors si on peut trouver des partenariats avec des entreprises d'ambulance, ce sera magnifique.
- Speaker #0
Oui, je trouve ça tellement important d'être au contact de la vie comme vous le faites aussi, parce qu'en fait c'est de ça dont il s'agit aussi. Oui,
- Speaker #1
c'était aussi avec les réactions des professionnels, on va dire, des cadres de santé de l'hôpital. qui nous ont dit aussi, même dans le service, parce qu'on a eu deux demandes et des personnes malheureusement sont décidées avant qu'on ne puisse réaliser le vœu, mais déjà le plaisir et la joie que les personnes avaient, avec l'idée déjà qu'ils allaient retourner à la maison pour quelques heures. Et même pour le personnel, ils disent que ça... Ça ramène l'humanité dans le service. Et là, on comprend encore un peu mieux pourquoi on travaille ici.
- Speaker #0
Oui, c'est ça. Il est vraiment question de vie et d'humanité. Eh bien, merci Louisa pour cet entretien. Je trouve ça tellement important. Est-ce que tu aurais un mot de la fin pour cet épisode ?
- Speaker #1
Un mot de la fin ? Je suis persuadée. que si on a de plus en plus, on est connu, ça commence comme un petit boule de neige et en fin de l'année, on va avoir un énorme bonhomme de neige.
- Speaker #0
Je vous le souhaite. Pour contacter l'association, je vais mettre… Dans le descriptif, les coordonnées de l'association Les Merveilleuses, comme ça, famille, professionnels, ambulanciers, dons. Voilà, pour les gens qui sont intéressés, pourront contacter l'association facilement. Donc voilà.
- Speaker #1
Merci.
- Speaker #0
J'espère que cet épisode t'a plu. Si tu veux faire un don à l'association Les Merveilleuses, devenir bénévole. tu peux cliquer sur le lien que je vais mettre dans le descriptif le site internet de l'association si tu veux soutenir le podcast tu peux t'abonner, tu peux t'inscrire à la newsletter et je te dis à la semaine prochaine ose être, ose la vie et je te dis à lundi prochain pour un nouvel épisode