- Speaker #0
Bienvenue dans le podcast Oser l'aventure d'être soi Je m'appelle Tiffaine Gualda, passionnée par l'entrepreneuriat, le voyage, mais aussi par l'humain et son potentiel infini d'exploration et de transformation. J'ai commencé jeune, ma quête de sens et mon engagement dans des projets à impact positif m'a amenée dès mon adolescence à parcourir le monde. Aujourd'hui, je crée chaque jour la vie et le métier qui m'inspirent profondément et qui contribuent positivement au monde, et j'accompagne d'autres personnes à le faire. Je suis convaincue que la plus grande des aventures est celle qui nous invite à plonger au cœur de ce que nous sommes et de ce qui nous anime véritablement. À travers ce podcast, j'invite chacun à explorer avec moi ce qui le rend vivant, vibrant. et à dépasser ses peurs pour oser pleinement la grande aventure d'être soi. Alors, on y va ? Embarquement immédiat pour un voyage transformateur au cœur de soi. Bonjour à toutes et à tous et bienvenue dans ce nouvel épisode en duo. Aujourd'hui, je me réjouis d'accueillir Valentina Tchirelli. pour une conversation inspirante où j'ai envie notamment d'aborder le thème de s'engager au service de sa communauté. Bonjour Valentina et merci d'avoir accepté mon invitation.
- Speaker #1
Bonjour, merci
- Speaker #0
Stéphanie. Alors Valentina, je suis super heureuse d'enregistrer cet épisode avec toi. Tu fais partie des rencontres qui ont marqué mon année et qui viennent vraiment réveiller quelque chose à l'intérieur de nous. Pour la petite histoire, on s'est rencontrés le 25 décembre 2023. en Guinée-Bissau, qui est l'endroit où tu vis la plupart du temps. Et pour les personnes qui nous écoutent, moi-même et mon compagnon Erwan, nous, on vit la plupart de l'année au Sénégal, en basse Casamance. Et on est en fait à 10 km de la Guinée-Bissau. Et il nous arrive de temps en temps de partir pour une escapade le temps d'un week-end et de mettre la moto sur une pirogue, de traverser le fleuve et de se retrouver de l'autre côté. En Guinée-Bissau, on aime bien s'aventurer et le 25 décembre, on s'est retrouvés par hasard dans l'écolieu, le campement que tu as créé, Valentina. C'est vraiment un endroit qu'on adore, dans lequel on aime bien venir. On appelle ça notre sanctuaire, tu vois, quand on vient chez toi. Donc ça te donne un petit peu le ton. Valentina, pour commencer, est-ce que tu veux bien te présenter pour les personnes qui ne te connaissent pas, qui te découvrent ? Et partagez, qui es-tu, qu'est-ce que tu fais, comment est-ce que tu œuvres au monde aujourd'hui ?
- Speaker #1
Oui, je m'appelle Valentina Tirelli, je suis née en Italie, mais de maman et grand-mère de Guinée-Bissau, c'est pour ça la connexion avec cette terre. Donc il y a neuf ans, je suis partie vivre en Guinée-Bissau et j'ai ouvert un petit campement et on a créé une association avec la communauté locale. les faciliter un peu plus la vie. Et on fait aussi des retraites un peu spirituelles. Donc, c'est ça que j'ai fait en Guinée-Bissau.
- Speaker #0
Merci Valentina. Alors, si tu parles justement de ce campement et de l'association que tu as créé quasiment en parallèle, moi, c'est quelque chose qui m'a beaucoup marquée chez toi. C'est justement ton engagement au service de la communauté, qu'il s'agisse des enfants, qu'il s'agisse des femmes ou des villageois. Ça me touche beaucoup parce que moi aussi, je suis entrepreneur. J'ai une activité qui est principalement en ligne. Mais pour moi, il y a quelque chose qui est vraiment important, c'est comment est-ce qu'on peut contribuer à la fois pour sa communauté en ligne, mais aussi pour sa communauté locale dans le pays qui nous accueille. Et toi, c'est vraiment ce que tu as initié. Est-ce que tu peux nous partager un petit peu les différentes actions, les différents projets que tu as mis en place avec la communauté ?
- Speaker #1
Oui, bien sûr. On est crèche. des enfants de 3 à 5 ans. On a créé un potager pour les femmes, des puits d'eau potable et la machine à nettoyer les riz. Et en fait, c'est tous des projets qui ont été créés avec la communauté. C'est voir ce que la communauté a besoin pour avoir la vie un peu plus facile. En fait, les femmes, les enfants, jusqu'à 2 ans, il les amène travailler avec eux. Et les enfants de 6 ans, ils vont à l'école. Par contre, les enfants de 3 à 5 ans, ils n'avaient pas un bout. laissé à soi-même. Donc la crèche s'était créée pour aider ses enfants, pour lui donner les repas, pour pouvoir jouer ensemble et pour aider les familles à être plus libres pour pouvoir aller travailler et voilà. Les potagers ça a été créé pour créer une économie à les femmes. Ils avaient un potager mais les puits que le neigeux a faits n'étaient pas bien faits, donc ils étaient restés sans eau. Et avec ça, elles peuvent manger mieux, avoir une alimentation meilleure pour les familles et aussi créer une petite économie. Aller le vendre dans d'autres communautés ou faire un interchange, changer les légumes avec d'autres choses. Et les riz aussi s'est créé parce que moi j'amènais les femmes dans d'autres communautés à 10-15 kilomètres où il y avait la machine pour nettoyer les riz. Mais c'est des sacs de riz très lourds. Aller jusqu'à là-bas, retourner, c'est vraiment un travail très dur. Et avoir une machine dans la communauté, c'est facile, ils peuvent y aller à pied. Et aussi, ils gagnent beaucoup de temps. Parce qu'à l'épilé comme ils font avec l'épilon, il prend beaucoup, beaucoup d'heures de travail. Et des fatigues aussi physiques. Donc, on écoute un peu la communauté. Qu'est-ce qu'elle a besoin pour avoir une vie un peu plus facile ? C'est ça qu'on fait.
- Speaker #0
Merci pour ce que tu partages. C'est vrai que toi et moi, on connaît l'endroit et pour nous, c'est presque la norme parce que c'est là où on vit. Mais peut-être pour des personnes qui nous écoutent et qui sont en Europe, ce n'est pas évident de se représenter à quoi ça ressemble. Il faut vraiment imaginer que ce sont des villages qui sont dans des endroits très reculés, enclavés, où il y a très peu d'accès à l'électricité. Il y a beaucoup de foyers d'ailleurs, j'imagine, à Varela qui n'ont pas l'électricité du tout. L'accès à l'eau, c'est beaucoup... via des puits qu'on va avoir à l'extérieur de chez soi. Et donc toi, tu as mis en place tout un ensemble d'actions avec la communauté locale pour pouvoir avoir une vie qui est plus facile et pour pouvoir créer aussi une économie locale. C'est ce que tu disais pour les femmes. Pourquoi est-ce que c'est important pour toi de contribuer à ces projets ? Parce que tu aurais pu simplement créer ton écolieu, ton campement, comme le font beaucoup de Français ou Belges, ce qu'on voit plutôt côté cap-ski-ring, là où nous, on est. Mais toi, tu as vraiment eu cette volonté d'avoir aussi un impact local auprès de la communauté. Pourquoi c'est important pour toi et qu'est-ce que ça t'apporte aussi à toi personnellement ?
- Speaker #1
Pour moi, c'est important parce que je vis avec eux. Ils m'ont accueilli comme une autre famille. Là, c'est vraiment la vie en communauté. Ils s'aident beaucoup, ils s'appuient beaucoup. Donc, pour moi, c'est normal de pouvoir les aider. C'est comme une partie de ma famille. on peut dire. Et aussi, ça me fait du bien de savoir que je peux faciliter la vie et savoir que faire du bien des autres personnes, ça fait toujours du bien. C'est un interchange d'énergie. Et je crois que je ne pourrais pas vivre là-bas sans pouvoir les aider, les faciliter la vie parce que je sais comment c'est la réalité. Comme tu as dit, il n'y a pas de lumières. Ils n'ont pas un puits dehors de chez eux. Ils doivent marcher. Des fois, il n'y a pas d'eau potable. Donc, il doit marcher encore. plus loin et c'est des gens qui sont très belles personnes. Je crois qu'on doit prendre beaucoup d'eux. C'est des gens qui sont très communautaires, empathiques. Ils s'aident beaucoup entre eux. Et je crois que l'être humain, on doit retourner un peu à l'origine de ces communautés. Apprendre d'eux, de s'aider l'un de l'autre. Et nous, dans le fond, on est tous une grande famille. C'est la famille humaine. Et eux, ils vivent ça. C'est ça qu'ils m'ont appris, vraiment.
- Speaker #0
Est-ce que tu as décidé il y a neuf ans à venir t'installer en Guinée-Bissau et à peut-être quitter l'Italie ou l'Europe ? Je ne sais pas exactement où tu vivais à ce moment-là. Comment est-ce que tu t'es dit, tiens, je vais aller m'installer à Varela en Guinée-Bissau ? Oui,
- Speaker #1
alors moi j'étais en Colombie à ce moment-là, j'étais en train de voyager. Il y a neuf ans, ma maman est décédée. Elle habitait déjà en Guinée-Bissau, ma maman et mon papa. Donc, je suis allée au funérail. Et quand je suis arrivée au funérail, les projets des enfants de la crèche, je l'avais déjà démarré avec elle. Quand je suis allée là-bas, j'ai dit, je vais rester un petit moment, quelques mois. Et au fait, je ne sais même pas vraiment comment c'est arrivé. C'est vraiment, je reste un peu, je reste un peu, je reste un peu. je suis encore là-bas je dis là-bas parce qu'en ce moment je ne suis pas en Guinée-Bissau tu n'es jamais partie oui
- Speaker #0
Et je te comprends parce que moi, je suis venue au Sénégal pour une semaine et c'est pareil. Je me suis dit, je vais revenir une fois et puis je vais revenir et puis je vais revenir. Et puis, c'était bientôt il y a sept ans et je suis encore là-bas. Donc, on est toutes les deux. C'est vrai qu'en ce moment, toi, tu es en Islande, moi, je suis en Afrique du Sud. On n'est pas là-bas en ce moment, notamment parce que c'est la période des pluies. Il pleut beaucoup, que c'est très humide, très chaud. C'est très difficile en réalité de vivre là-bas. Donc, c'est confortable pour nous. pouvoir partir ailleurs dans le monde, continuer nos activités depuis l'extérieur et revenir. On se partageait tout à l'heure avant de démarrer l'interview, toi tu retournes début octobre en Guinée-Bissau, nous aussi on revient début octobre au Sénégal, ce qu'on avait le début de la saison, qui est en réalité de la saison sèche. C'est vrai que ce sont des endroits du monde qui sont extraordinaires, notamment par la population. qui est présente et qui nous accueille, qui nous fait nous sentir exactement comme tu le dis, comme si on était un membre de la communauté à part entière. C'est un tel art de vivre et une telle solidarité, une telle chaleur, une telle humanité qu'en fait, on n'a plus envie de partir. Et c'est extraordinaire à vivre. Et moi, je le vois avec les femmes qui viennent dans mes retraites. Tu le vois aussi, j'imagine, avec les personnes qui viennent dans tes retraites, un des amis saos. Et c'est quelque chose qui est vraiment impressionnant, en fait, quand on découvre ces... la puissance des liens qui peuvent exister avec la communauté locale. J'ai une autre question que j'ai envie de te poser, Valentina, parce que toi, tu as cet engagement auprès de la communauté à travers des projets associatifs. Tu parlais de la crèche, du protégé, de l'activité autour des puits, de l'activité économique pour les femmes. Mais tu es aussi quelqu'un qui est très engagé pour défendre la communauté et tu n'hésites pas non plus à porter ta voix. Quand il y a vraiment des problématiques qui peuvent survenir dans le village, et je pense notamment quand on s'est rencontrés, tu nous en avais parlé, c'était au mois de février dernier, il y a eu une entreprise chinoise qui a voulu venir s'installer dans le village de Varela pour pouvoir extraire des minerais rares au niveau de la plage. Je crois que c'était une mine de zircon. Et ça menaçait de raser notamment une partie de la plage, mais aussi une partie du bois sacré. Donc c'est des forêts ancestrales qui sont... en Guinée-Bissau, dans lequel les villageois font notamment des initiations, des initiations des hommes. Et donc, il y a eu tout un lot de manifestations de la part des villageois dans lesquelles tu as activement contribué. Tu avais sollicité Erwan pour venir couvrir l'événement et aussi pouvoir faire une sorte de mini-reportage, en fait, pour alerter la communauté internationale sur ce qui était en train de se passer. Et je sais qu'Erwan a été très surpris, tu vois, quand il est revenu, il m'a dit Waouh ! courage de Valentina, parce qu'en réalité c'était quand même assez... T'as pris des risques, ça aurait pu être dangereux pour toi de monter au créneau pour défendre la communauté locale. J'ai envie de te demander d'où elle te vient, cette force intérieure et ce sens de l'engagement. Où est-ce qu'il prend racine chez toi ?
- Speaker #1
Je crois que ça vient justement de ces racines de Guinée-Bissau. Parce que je sens aussi que c'est mon territoire. Je sens aussi des... protéger la terre, la vie, parce que ce que voulaient faire les Chinois, c'était dégager nos communautés sur la plage et couper plein d'arbres, de fruits, polluer la mer, l'océan et ces gens, et nous, je m'inclus, on vit de ça. On vit des poissons qu'il y a là-bas, c'est un territoire sacré, ils font des cérémonies pour tout ça et je crois que c'est C'est très important qu'on retourne un peu à ça aussi, à protéger ce qui nous donne la vie. Lorsqu'on voit la nourriture, je crois que le monde s'est un peu passé et il y a eu une grande destruction de ça. Et je crois qu'il y a aussi une autre conscience qui revient à protéger ça. Et eux, ces gens, ils ont toujours eu à protéger leur territoire, protéger ce qui leur donne la vie. Et les problèmes qu'ils n'ont pas, les moyens. comme Facebook et moi oui j'ai fait tout le possible pour protéger chez nous notre territoire parce que j'aimais ça inclus et ça a fonctionné je dois vraiment remercier Erwan parce que lui nous a aidé vraiment beaucoup il a fait un vidéo de cette manifestation et franchement cette partie moi je n'aurais pas pu faire parce que je ne suis pas trop technologique non plus. Donc tout ça a fait beaucoup de bruit même en Guinée-Bissau où il y a moins de 2 millions d'habitants, donc tout le monde connaît tout le monde et ça, ça fait que même le gouvernement, il a fait un pas à l'arrière parce que Ils n'aiment pas trop que les yeux soient pointés sur eux, que la communauté internationale dit qu'ils sont en train de faire ça. Donc, ça a aidé vraiment beaucoup et on était très, très contents de tout ça. On a eu des menaces, c'est vrai, des Chinois, tout ça, mais à part ça, on a réussi à voir ce qu'on voulait. Ils ont tout arrêté.
- Speaker #0
Ils ont tout arrêté. C'est inspirant. Merci. Et c'est vraiment ce que tu dis, c'est comment est-ce qu'on peut redonner à la terre finalement ce qu'elle nous donne, préserver ces territoires qui sont sacrés. C'est vrai qu'en Occident, on a beaucoup perdu ce sens du sacré aussi parce qu'on s'est éloigné encore plus en France qu'en Italie, notamment des religions, tu sais, donc on a vraiment dissocié la religion. enfin perdu aussi tu vois le sens de la spiritualité du sacré et on n'a plus tendance à protéger ces terres on voit plutôt ça comme des ressources à exploiter que tu vois des endroits des lieux sacrés vraiment à protéger et ce qui m'a aussi beaucoup marqué chez toi c'est que on voit que tu es une femme qui est pleine de sagesse que tu as vraiment ce côté très spirituel tu organises des retraites, tu fais des cérémonies du cacao sacré, des cérémonies témascales, tu as aussi une... Peut-être qu'on pourrait expliquer ce que c'est d'ailleurs le témascal, c'est une hutte de sudation, c'est une cérémonie préhispanique. Tu as ça dans le lieu où tu es à Casumayo ? Est-ce que tu peux expliquer peut-être un petit peu ce que c'est pour les personnes qui nous écoutent ?
- Speaker #1
Oui, le témascal ça représente le ventre de la mère terre et on rentre à l'intérieur pour après pouvoir renaître. Il y a des témascales cérémoniales, on fait les témascales pour pour soigner des maladies, pour soigner des dépressions, pour des mariages, pour parler avec la communauté. En fait, on chauffe des pierres qui s'appellent les abouelles, où il y a la sagesse des grands-mères. Et il y a un feu sacré aussi, qui représente le soleil, qui représente le ciel, le masculin. Et le témascal, c'est mis à une forme ronde, qui représente le ventre de la mère terre. Et le feu... il va féconder cette massade. Ça veut dire que quand on rentre là-dedans, et ces pierres chaudes sont mises à l'intérieur, on met de l'eau et ça crée de la vapeur. Et on met aussi des herbes. Et ça se dit qu'il y a quatre portes pour les quatre directions. Quand nous sortons de là, on vient de renaître. La Mère Terre nous redonne la vie. Donc on va faire ça pour nous-mêmes, pour toute notre relation. à prier, à demander ce qu'on veut soigner, on veut recevoir, on veut comprendre.
- Speaker #0
Merci pour ton partage que je voulais dire du coup, et merci pour cette explication qui est bien plus précise que ce que j'aurais pu en dire, c'est que tu as vraiment ce côté qui est très spirituel dans ta façon de vivre, dans ce que tu crées, dans ton activité, et pour autant tu es aussi quelqu'un qui est très ancré dans le territoire, dans ce pays où tu as aussi tes racines de par ta grand-mère, tes parents, dans des plans. projets locaux. En quoi est-ce que ta spiritualité, elle vient nourrir justement ton entreprise et ton engagement dans ces projets ? Là où parfois, moi ce que j'observe dans la sphère un petit peu spirituelle qu'on peut retrouver, tu sais, sur les réseaux sociaux, que ça peut parfois être une fuite en fait du monde dans lequel on est, où parfois les conditions de vie sont difficiles, où parfois voilà une espèce de bulle, tu vois, qu'on se crée dans laquelle il fait bon vivre. Et toi, tu as à la fois ce côté très spirituel, mais à la fois ce côté très ancré dans la terre et dans la communauté locale. Comment tu fais le lien entre les deux ?
- Speaker #1
Moi, je crois que ça, c'est un complément. On est de ce monde, on est être humain, mais on est aussi des êtres spirituels. On est aussi une partie de cette divinité à nous. Et je crois qu'on ne peut pas divider ça. dans le sens que ça va ensemble. Pour moi, être spirituel est être dans le cœur et être bien récité aussi, être bien ici dans les moments racinés. Et être spirituel est être à service de soi-même et des autres. Ça, c'est pour moi. Et je crois qu'aussi être spirituel est faire la paix avec l'ego. L'ego, parce que l'être humain, l'ego c'est lui qui nous commande, on nous guide tous les jours, l'arrogance, la jalousie, l'orgueil, le vouloir. Et c'est soigner ça. La spiritualité, pour moi, c'est soigner ça et trouver l'équilibre, parce que l'ego peut être au service de la spiritualité, au service du cœur. Je crois qu'il ne faut pas les séparer, c'est juste les unifier. Moi, la spiritualité, ça a été pour moi un chemin qui m'a rescattée d'une vie très perdue que je suis en train de vivre. Et j'étais partie. en Amérique du Sud et aussi en Inde et je me suis mis dans la spiritualité. Au fait, c'était soigner les parties de moi avec les sacs qui viennent de notre famille, de l'ego et de l'espérance de vie. Et ça, ça m'a changé la vie, cette expérience avec les grands-pères, les grands-mères, la méditation, tout ça. que l'ego, on n'est pas que ce corps humain, on est plus que ça. Et tout ça m'a pris à... On doit vivre une vie spirituelle, mais on est de ce monde aussi, donc les complémentaires.
- Speaker #0
Justement, tu disais, tu as beaucoup voyagé, beaucoup seul aussi, tu as voyagé seul en Amérique latine, tu as voyagé en Inde, tu viens de le dire. En quoi est-ce que ces voyages ont impacté ta vision du monde, à la fois sur le côté tu disais spirituel, est-ce qu'il y a d'autres aspects, est-ce qu'il y a eu d'autres prises de conscience, est-ce qu'il y a... Un voyage qui t'a marqué en particulier et qui a vraiment, tu vois, créé un avant après pour toi dans ta vie et dans ton projet de vie ?
- Speaker #1
Oui, ça a été en 2012 au Pérou. Au Pérou. Là, ça a été l'année 2010. Mais en 2012, le voyage en Pérou, vraiment, m'a changé complètement. Ce que j'avais envie de faire avant ce voyage, mais je n'avais pas le courage de le faire parce qu'il y a la peur. On dit de peur. la zone de confort, on est bien dans notre zone de confort même quand on a un travail qu'on n'aime pas, on a une vie qu'on n'aime pas trop, mais par contre c'est notre zone de confort donc ça faisait des années que je voulais un peu laisser cette zone de confort et j'avais jamais eu le courage et les voyages à Pérou ça a été mon premier Temazcal ça a été aussi la première fois que j'ai connecté avec la terre vraiment comme Un être vivant, c'est un être vivant, c'est la pachama mais ils ne la appellent pas, c'est la mère terre. Et aussi la médecine de l'ayahuasca et de San Pedro, tout ça m'a fait prendre conscience de, ouais, je suis retournée en Espagne, j'ai quitté mon travail, j'ai quitté la vie que j'avais, j'ai quitté tout, j'ai pris mon sac à dos et j'ai dit, je veux encore plus de ça, je veux encore apprendre à m'aimer. parce que dans ce voyage, j'ai appris aussi je ne me peux pas aimer, dans le fond, je ne m'aime pas. Et je voulais aller plus profondément dans ça, de me connaître réellement à moi, de ne plus connaître la Terre et de connaître la sagesse de ces peuples ancestraux qui ont beaucoup à nous apprendre. Et donc, j'ai voyagé pour ça. Dans le fond, apprendre à m'aimer. accepter et faire la paix un peu dans cette dualité intérieure.
- Speaker #0
C'est quoi la plus grande peur que tu as dû dépasser pour avoir justement cette dose supplémentaire de courage qui t'a permis de quitter ton travail en Espagne et de partir avec ton sac à dos, voyager ?
- Speaker #1
L'économie, parce que j'ai gagné très bien et j'ai travaillé vraiment très peu de mois, 5 mois à l'année. et me donner l'argent pour voyager, pour vivre bien. Mais c'était un monde aussi malsain. Des fêtes, des descontrôles. Moi aussi, je faisais beaucoup la fête, je sortais beaucoup. Donc, par contre, c'était laisser une économie et faire un changement de ce que je veux faire après. Qu'est-ce que je veux travailler ? Mais c'était, je sens que l'univers, en moi-même, ça me soutient. Et c'était la magie. C'était vraiment la magie. Quand réellement on a confiance dans la vie et on fait ce que notre âme, notre cœur nous dit, même si pour le mental c'est quelque chose de... Tu es folle. Ou pour la majeure partie du monde, c'est... Tu es folle. Comment tu vas laisser ce travail, cette vie, pour aller à tu ne sais pas où ? Eh bien, la magie de la vie et la vie, l'univers, Dieu, n'importe comment on l'appelle, c'est à tes soutiens. t'arrives les coïncidences, les synchronies t'arrives l'argent, c'est la magie donc il faut avoir la confiance de suivre notre coeur, notre âme, elle sait toujours
- Speaker #0
Qu'est-ce que tu dirais à quelqu'un justement qui aspire à voyager en solo, à quitter son travail, à créer un écolieu, un campement comme toi tu l'as fait en Guinée-Bissau, à partir s'installer à l'étranger mais qui n'ose pas ? Est-ce que ce serait ça, faire confiance à la magie de la vie ? Est-ce qu'il y aurait autre chose ?
- Speaker #1
C'est faire confiance aussi à soi-même, à écouter vraiment son cœur. Si ton cœur c'est ça qu'il te dit, si ton âme c'est ça qu'il... Il te dit de faire ça, fais-le. Parce que l'âme, notre cœur, il nous amène toujours dans le chemin qui nous va faire du bien, qui nous va faire heureux, qui nous va remplir. Donc, de suivre vraiment ce que notre cœur et notre âme nous disent. Parce qu'après, le reste, il va arriver, il va arriver. Il va se co-créer.
- Speaker #0
Oui, et finalement, c'est ce que tu as vraiment co-créé avec lui.
- Speaker #1
Et aussi de le faire avec la peur. Parce que ça, ça va être là. De le faire avec la peur. Merci.
- Speaker #0
J'adore ce que tu dis. Moi, j'aime bien dire que la peur, quoi qu'il arrive, elle fera partie du voyage. Et donc, c'est vraiment comment est-ce qu'on apprend à voyager avec elle. Mais tu sais, sur le siège passager, il y a la personne qui est aux commandes, la personne vraiment qui dirige, et bien, c'est nous. C'est nous qui choisissons.
- Speaker #1
Oui.
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
C'est ça.
- Speaker #0
J'aime beaucoup cette idée de co-créer et je trouve que ça revient souvent dans ton parcours. Tu parlais de co-créer, même au niveau de l'association avec la communauté locale, selon leurs besoins. Le lieu aussi que tu as créé, c'est vraiment une co-création. Tu as plusieurs personnes qui y travaillent. Il y a même ton père qui est là quelques mois par an. On l'a vu, je crois qu'il a plus de 80 ans et il est dans les cuisines et il met la petite touche d'Italie et ça sent le basilic, tomates, du potager. Il y a vraiment cette dimension, je trouve, de co-création aussi dans les projets que tu mènes. Ça, c'est quelque chose qui est important pour toi ?
- Speaker #1
Oui, je crois qu'on est co-créateur de notre réalité, de notre vie. Quand on a quelque chose qui nous vient dans notre cœur, dans notre mental, on le co-crée. On est co-créateur de notre vie. Je crois qu'on a ce pouvoir. de co-créer. Ce qui nous fait du bien, c'est qu'on aime. On est tous co-créateurs de notre vie.
- Speaker #0
Tu parlais tout à l'heure de la sagesse des peuples ancestrales. Toi, tu as fait le choix de retourner en Afrique, même si alors tu as grandi en Europe, mais l'Afrique, c'était quelque part tes racines de par ta grand-mère. Il y a beaucoup de personnes qui s'installent plutôt en Amérique latine. Au Costa Rica, ou plutôt en Asie, vers Bali, etc. Et toi, tu as fait un choix différent, celui de la Guinée-Bissau, un petit peu comme nous au Sénégal. Tu dirais que c'est quoi le plus grand enseignement, la plus grande sagesse que tu as transmis au peuple guinéen aujourd'hui ?
- Speaker #1
Oui, eux m'ont transmis la solidarité et vivre en communauté, en communion l'un avec l'autre, c'est d'aider. l'un de l'autre. Il ne m'importe pas si c'est de la même famille de sang, c'est vraiment une communauté. Et s'il y a les papas, papa et maman, ils doivent aller en Gambie parce qu'il y en a un qui est malade, ils doivent aller… voilà. Ils ont six, sept enfants. Les six, sept enfants restent avec la communauté. La communauté s'en charge. Ce n'est pas la grand-mère, ce n'est pas… C'est vraiment cette solidarité. Il y a quelque chose, je crois qu'en Sénégal c'est pareil, quand quelqu'un est en train de manger et quelqu'un il passe, il t'invite à manger. Bincoumé, vers à manger. C'est comme... Bincoumé, en créole, c'est comme quelque chose de... Tu es en train de manger, tu as un problème dans la voiture, dans la nuit, quelqu'un te dit, viens dormir chez moi. C'est incroyable. Et ça c'est... Magnifique, magnifique. En Europe des fois, tu te regardes même pas quoi. Ils ont peur de s'arrêter, donc c'est des grands maîtres. Et moi je crois que dans le fond, on doit tourner le futur, c'est tourner un peu à l'arrière, tourner un peu sur cette valeur tellement beau. Je crois que l'humanité doit retourner un peu à l'arrière dans ce sens là. avec ces valeurs.
- Speaker #0
C'est ça que m'ont appris.
- Speaker #1
Qu'est-ce que ça changerait pour toi dans le monde si aujourd'hui on retournait un peu plus vers l'arrière, vers la terre, vers la solidarité, vers des savoir-faire peut-être plus ancestraux, vers la sagesse ancestrale ? Quelle différence ça ferait dans notre monde aujourd'hui ?
- Speaker #0
Si tout le monde faisait ça, déjà il n'y aurait pas de guerre. Tout le monde vivrait une vie meilleure. Il n'y aurait pas de pauvres qui n'ont rien. La femme et l'autre Ferrari, il y aurait plus d'équilibre et je crois que tous on vivait mieux, plus heureux dans le fond. Parce qu'il y a plein de monde, au fond ils ont beaucoup d'argent mais ils ne sont pas heureux. Donc je crois qu'on vivrait plus d'harmonie, plus heureux, sans guerre, plus unis, comme un grand peuple que c'est la race humaine. Non, l'Africain, l'Européen, c'est plus unis. Vraiment, je crois que ça donnerait, si chacun faisait ce travail, de retourner à l'arrière ou de retourner au cœur ?
- Speaker #1
De retourner à soi, finalement.
- Speaker #0
À soi, exact.
- Speaker #1
Merci, ils ont demandé au nom du podcast Oser l'aventure d'être soi Si chacun osait pleinement être soi, je pense que ce serait vraiment différent, effectivement. Merci Valentina. On arrive déjà vers la fin. de cet épisode. Est-ce qu'on peut te retrouver, Valentina, pour les personnes qui auraient envie de pouvoir suivre tes partages ou peut-être même s'aventurer jusqu'en Guinée-Bissau ? Oui.
- Speaker #0
L'endroit s'appelle Casa Berta Kasumayaku Varela, en Guinée-Bissau. Il y a ces campements. Et du 1er décembre au 7 décembre, on va faire un retrait spirituel avec avec danse, mouvement, mascal, cérémonie de cacao, toujours à Casa Berta Casubayaco à Varela. Vous êtes bien viedos.
- Speaker #1
Merci. Et tu as une page Facebook, je crois, pour l'endroit.
- Speaker #0
Oui, j'ai une page Facebook et Instagram. Casa Berta Casubayaco.
- Speaker #1
Ok, je les mettrai en description de l'épisode. Merci infiniment Valentina pour ta présence. Je sais que tu étais un petit peu malade et tu nous as fait l'honneur. tout de même être parmi nous. Merci infiniment et je me réjouis de te retrouver en Guinée dans quelques mois.
- Speaker #0
Merci à toi Tiffany et au revoir bientôt. A très vite. Merci beaucoup. Bye bye.
- Speaker #1
Merci pour votre présence. Si cet épisode vous a plu, je vous invite à le partager avec vos proches pour continuer à semer ensemble des graines d'inspiration. Vous pouvez également noter le podcast pour contribuer à le rendre plus visible et vous abonner pour être tenu au courant des prochains épisodes. Enfin, pour suivre mes aventures et connaître l'actualité de mes programmes et accompagnements, retrouvez-moi sur ma page Instagram, Tiffaine Gualda. À très vite !