- Speaker #0
Voilà, il ne faut pas hésiter, il faut surtout être accompagné. Et après, si ça ne fonctionne pas, ce n'est pas grave en soi. Au final, vous aurez quand même eu le mérite d'avoir essayé. On a une famille qui a invité les professionnels à un goûter de Noël avec d'autres enfants qui étaient partis à l'école. Et Montessori, c'est très important. Il y a le matériel, mais il y a surtout 80% de la posture de l'adulte.
- Speaker #1
Gaëlle Billy s'est lancée dans l'aventure entrepreneuriale avec son mari Philippe. Ensemble, ils ont créé la micro-crèche Le Jardin d'Éden à Saint-Berthevin en Mayenne. Habitée par la douceur et le souci du bien-être des tout-petits, Gaëlle voulait une structure à son image. Elle a choisi la pédagogie Montessori comme fil rouge de l'accueil des enfants au Jardin d'Éden. Après des années à vivre à l'international et quelques années au sein de différentes structures de la petite enfance, Elle décide d'ouvrir sa propre crèche. Ouverte en février 2020, la micro-crèche a connu un démarrage sous Covid et Gaëlle un lancement dans l'aventure entrepreneuriale en situation de crise. Courageuse et déterminée, elle a dépassé les embûches d'un démarrage chaotique et poursuit à présent l'aventure d'entreprendre. Elle nous fait le plaisir de nous accueillir aujourd'hui, au milieu des enfants, joueurs et curieux de cet exercice de l'interview. Gaëlle, bonjour.
- Speaker #0
Bonjour à tous, je suis Gaëlle Billy, je suis mariée à Philippe Billy. Nous nous sommes rencontrés au lycée Ambroise-Paré. Nous étions en classe de première et terminale ensemble. Mon mari, de par son métier, après le bac, est parti à l'étranger. Moi, je suis restée un an sur la val pour passer mon bac et ensuite je l'ai suivi à l'étranger. Donc notamment en Italie, nous sommes allés également en Belgique, nous avons fait la Corse aussi, et ensuite nous avons eu la chance d'aller pendant presque deux ans à Montréal. Pendant ces années à l'étranger, je me suis formée à la petite enfance en faisant des formations par correspondance. Ce qui m'a permis, une fois que nous sommes rentrés en France, de pouvoir travailler dans un premier temps en tant que remplaçante dans les crèches municipales de la ville de Laval, et ensuite dans une micro-crèche pendant presque 8 ans à Saint-Berthevin. C'est vrai qu'avec mon mari, surtout mon mari avait cette envie de créer sa propre entreprise. Donc on ne savait pas trop dans quel domaine on voulait partir. Et puis c'est vrai que de par mon expérience dans la petite enfance, ça nous a un petit peu orienté sur le choix d'ouvrir notre propre micro-crèche. En décembre 2018, nous avons rencontré un couple d'amis chez un ami en commun qui venait justement tout juste d'ouvrir leur propre micro-crèche. Et c'est vrai que cet échange nous a vraiment permis de nous dire nous aussi on a vraiment envie de le faire et ce qui nous a vraiment aidé à nous lancer. Donc en janvier 2019, nous avons entamé toutes les démarches auprès de la CAF, de la PMI, tous les partenaires petits-enfants et l'autorisation d'ouverture pour février 2020.
- Speaker #1
Donc, une ouverture en février 2020. Donc, on connaît tous la suite, puisque nous sommes tous passés par là, que mi-mars 2020, le Covid était là et donc, fermeture de toutes les entreprises. Donc, un démarrage, j'imagine...
- Speaker #0
Un peu compliqué, un coup dur pour le coup, surtout que c'était mes toutes premières expériences en tant que chef d'entreprise. Donc, voilà, il a fallu gérer une situation de crise dès le début, donc pas simple. Mais j'ai été très bien entourée du coup de mon mari et puis également de mon éducatrice de jeunes enfants qui m'a beaucoup soutenue, beaucoup accompagnée. Et puis après, il a fallu prendre du recul, se dire qu'on n'était pas les seuls dans cette situation, que voilà, toutes les entreprises étaient pareilles. Donc on a pris notre mal en patience et puis on a tendu la réouverture. Après nous, dans notre activité, la chance si on peut dire. C'est que nous, dès que les parents ont repris le chemin du travail, nous, on a réouvert et on a réaccueilli tout de suite les enfants puisque les parents avaient besoin d'un mode d'accueil. La micro-crèche est à Pédagogie Montessori. Ils ont les enfants dans un aménagement spécifique, où tout est en bois naturel, vraiment dans le respect de l'environnement de l'enfant. Donc Montessori, c'est vrai que c'est vraiment dans la bienveillance. Et dans l'autonomie de l'enfant, tout le matériel est vraiment fait adapter à chaque âge. Et chaque espace aussi est dédié à un âge particulier. Donc on a le nid d'eau. Le nid d'eau, c'est vraiment l'espace pour les bébés. Donc il est particulièrement pour les 0, 9, 12 mois, parce qu'à partir du moment où les enfants commencent à se déplacer, c'est vrai qu'ils restent moins dans le nid d'eau, sur les tapis. Donc c'est pour ça qu'il y a un espace intermédiaire entre le nid d'eau et la communauté enfantine. Là, on peut proposer du matériel adapté aux enfants de 12 à 18 mois. Et ensuite, on a la communauté enfantine, qui est un espace dédié aux 18-36 mois. Après, on dit 18 mois, mais il faut que les enfants soient marcheurs et soient en capacité de pouvoir se déplacer avec un plateau dans les mains. Parce qu'en fait, chaque activité est vraiment rangée à une place particulière sur un plateau. Donc il faut vraiment que les enfants puissent se déplacer avec le plateau, le poser sur la table. Et après Montessori c'est vraiment une pédagogie où il y a un cadre, il y a des limites, toujours dans la bienveillance, avec un langage toujours positif pour encourager l'enfant. Et Montessori, c'est très important. Il y a le matériel, mais il y a surtout 80% de la posture de l'adulte. Donc, on peut avoir du beau matériel, mais si l'adulte n'a pas le bon vocabulaire pour accompagner l'enfant, au final, ça ne fonctionne pas.
- Speaker #1
Comment avez-vous eu cette idée de donner cette orientation pédagogie Montessori ?
- Speaker #0
Et bien justement, dans mon ancienne structure, dans mon ancienne micro-crèche, nous avions déjà à cœur de se former à ces pédagogies alternatives au final. Donc nous avions eu une formatrice, donc Emeline Goergler, qui était venue à la micro-crèche pour nous faire cette formation. Et c'est vrai que j'étais tombée amoureuse de cette formation, j'avais adoré. Et je pense que c'est ça aussi qui a fait l'élément déclencheur de me dire Non mais là en final, où je travaille, ça ne correspond plus vraiment aux valeurs que je veux transmettre. Donc c'est grâce au final à cette formation que je pense aussi... L'envie a été plus forte de créer cette propre microcrèche. Et d'ailleurs, j'ai eu la chance que la formatrice qui était venue faire cette formation dans mon ancienne structure est venue travailler avec moi dans ma nouvelle structure. Donc elle a pu vraiment nous accompagner sur tout le projet Montessori, elle a pu former tous les professionnels à cette pédagogie et puis cette chance aussi de pouvoir être accompagnée au quotidien des Melines au final. Actuellement, dans la structure de Saint-Bert-de-Vin, nous sommes à 10-11 enfants. Et j'ai avec moi 4 professionnels, donc moi qui suis également sur le terrain. Donc nous sommes 5 pour vraiment répondre aux besoins individuels de chaque enfant. Donc pour moi, c'était très important d'avoir un accueil de qualité et ça passe par le nombre de professionnels qui s'occupent des enfants. C'est vrai que quand on est en période de familiarisation, on essaie vraiment d'être dans la continuité de ce qui se fait à la maison. C'est vrai qu'on a accueilli un enfant qui était allaitement exclusif, cododo, portage. Nous, à la crèche, les premiers temps ont été assez compliqués. Pour vraiment répondre à l'attente, aux besoins de cet enfant, nous avons également fait du portage. Si les enfants ont besoin d'avoir un accompagnement pour l'endormissement. On prend le temps, s'ils ont besoin d'être endormis dans les bras ou qu'on soit allongé à côté d'eux. On est vraiment dans cette optique-là de répondre au mieux aux besoins de chaque enfant et surtout de ne pas les laisser pleurer dans leur inquiétude, d'être là pour les rassurer et surtout pour les sécuriser. Si vous deviez...
- Speaker #1
donner quelques conseils à des personnes qui se posent la question d'entreprendre. Qu'auriez-vous envie de leur dire ? Qu'est-ce que vous auriez envie de partager ?
- Speaker #0
Déjà, il faut oser. En fait, vraiment, s'il y a un projet qui vous tient à cœur, il faut oser et surtout, après, s'il y a un échec derrière, il faut se dire que ce n'est pas grave. Au moins, vous aurez essayé. après ça marche ou ça marche pas, mais au moins voilà, vous aurez eu le mérite d'essayer et pas avoir ces regrets après de se dire Ah si j'avais su, j'aurais... C'est très important. Et autre chose aussi, moi j'ai été beaucoup accompagnée avec mon mari, et c'est vrai que d'être soutenue, d'être à deux, de vraiment trouver la personne avec qui vous pouvez monter un projet ou être accompagnée, en tout cas, c'est très important. Il ne faut pas rester seule dans ses doutes, dans ses difficultés. Je sais qu'au début, j'ai eu énormément de doutes. J'ai voulu vraiment arrêter, me dire mais dans quoi je m'embarque ? Et mon mari, en final, il a toujours été là pour me soulever, me soutenir, me dire mais non, mais ça va aller, t'inquiète pas, on va y arriver. Et au final, oui, il a bientôt 4 ans d'ouverture, je me rends compte qu'il avait raison. Donc voilà, il ne faut pas hésiter, mais il faut surtout être accompagné. Et après, si ça ne fonctionne pas, Ce n'est pas grave en soi, au final, vous aurez quand même eu le mérite d'avoir essayé.
- Speaker #1
Et si vous deviez décrire votre expérience, ce parcours de vie et d'entrepreneur en un mot ?
- Speaker #0
Le mérite.
- Speaker #1
Le mérite d'avoir osé, d'avoir essayé.
- Speaker #0
Et d'avoir réussi au final.
- Speaker #1
Nous sommes dans une terre d'entrepreneurs en Mayenne, comme on le partage régulièrement. Quels sont vos attaches et qu'est-ce qui vous a donné envie d'entreprendre en Mayenne ?
- Speaker #0
Moi je suis berthevinoise d'origine et c'est vrai que ce soit Laval et en particulier Saint-Berthevin, c'est une ville que j'aime, que j'adore particulièrement. J'ai toujours vécu à petite à Saint-Berthevin. J'ai été à l'école juste à côté de ma micro-crèche, j'ai habité au-dessus de ma micro-crèche. J'ai toute ma famille qui habite Saint-Berthevin et mon mari aussi au final, parce que de par son métier... Du coup, et le stade Lavalois, il y a aussi une grande affinité. Donc, quitte à revenir en France, ça devait se faire à Saint-Berthevin.
- Speaker #1
Et si vous deviez décrire justement Saint-Berthevin et la Mayenne en un mot ?
- Speaker #0
On est bien, il fait bon vivre à Saint-Berthevin au final.
- Speaker #1
Donc aujourd'hui, vous avez une micro-crèche à Saint-Bertévin, et peut-être qu'il y a-t-il d'autres projets autour de votre projet plus large d'entreprendre ?
- Speaker #0
Oui, tout à fait. Quand on voit justement ma liste d'attente qui est énorme, et quand je vois que je n'ai plus de place avant septembre 2025, c'est là où on se rend compte vraiment le manque de place. Donc effectivement, notre souhait est de se développer. Et normalement, nous aurons la chance d'avoir un second projet pour une ouverture en septembre 2025. Parce que vraiment, notre souhait, c'est de se développer et de pouvoir répondre à des besoins et de se développer vraiment dans plusieurs communes qui n'ont pas la chance forcément d'avoir des modes d'accueil collectifs. Parce qu'on remarque effectivement que les accueils individuels sont plus en déclin et que maintenant les familles recherchent plus des accueils collectifs. Et c'est un vrai parcours du combattant pour ces familles-là. Donc c'est pour ça, si on peut vraiment répondre à un maximum de parents, c'est vraiment notre souhait. Tout le retour des parents. Et là, je me dis, moi et mon équipe, parce que je remercie mon équipe aussi, parce que c'est grâce à elle que la structure fonctionne vraiment très bien, que les familles sont très satisfaites. Et voilà, le fait d'avoir des retours positifs des familles, quand j'ai des demandes d'inscription, de me dire, c'est telle famille qui m'a conseillé votre structure. Et puis surtout, d'avoir les petits frères ou les petites sœurs qui m'ont dit, Des familles qu'on a déjà accueillies, c'est là qu'on se dit, on a réussi en fait. On a fait ce qu'il fallait et les familles sont satisfaites. Et c'est vraiment ça le plus important au final, et de se dire, c'est que du positif au final.
- Speaker #1
Osons la Mayenne, c'est fini pour aujourd'hui merci de nous avoir suivi dans ce nouvel épisode de ces femmes extraordinaires qui osent entreprendre à très bientôt pour un nouvel épisode Osons, parcours féminin d'entrepreneur engagé, un podcast, être communication en partenariat avec le MEDEV de la Mayenne