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OSONS la Mayenne - parcours féminins d'entrepreneurs engagés

OSONS la Mayenne - Céline Bouriaud, plumassière

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27min |20/06/2024
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27min |20/06/2024
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Description

Céline BOURIAUD, artisane d’art, plumassière, fondatrice de Lady Amherst, une entreprise originale au service de la beauté du monde. D’un naturel contemplatif, la jeune créatrice s’habille de douceur, tout en ayant une détermination prête à affronter marées et tempêtes. Au temps de ses études, Céline ne se destinait pas à magnifier les plumes, mais plutôt à protéger les océans. Après quelques détours et des rencontres, Céline a trouvé son mode d’expression au monde et son chemin d’entrepreneur au féminin. Elle nous accueille dans son atelier boutique,  installé dans les ruelles du vieux LAVAL, à l’ombre de la cathédrale.


@Crédit photo : Lady Amherst

@Musique : Keys of Moon, The Epic Heros

@Interview, montage, réalisation : Gaïdig Busson


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    je crois que l'envie d'entreprendre, c'est un espèce de feu qui vous brûle. Je lâche rien. Mais je lâche vraiment rien. Ça a été un chemin qui est compliqué parce que c'est un camp de droit, qu'en fait, on abandonne tout pour plumer des faisans, je pense. Mais il y a toujours des signes, des gens ou des choses qui nous font dire qu'en fait, on est sur le bon chemin et il faut continuer. Le plus beau cadeau, c'est qu'elle revienne en disant Je me sens tellement belle quand je porte vos bijoux. Ça, c'est mon carburant.

  • Speaker #1

    Ce matin, nous retrouvons Céline Bourriaud, artisane d'art plumassière, fondatrice de Lady Amherst, une entreprise originale au service de la beauté du monde. D'un naturel contemplatif, la jeune créatrice s'habille de douceur, tout en ayant une détermination, prête à affronter marées et tempêtes. Au temps de ses études, Céline ne se destinait pas à magnifier les plumes, mais plutôt à protéger les océans. Après quelques détours et des rencontres, Céline a trouvé son mode d'expression au monde et son chemin d'entrepreneur ou féminin. Elle nous accueille dans son atelier boutique installé dans les ruelles du Vieux Laval, à l'ombre de la cathédrale. Céline, bonjour !

  • Speaker #0

    Bonjour, Canavé !

  • Speaker #2

    Qu'est-ce qui vous a amené, comment vous êtes arrivée là, à travailler avec ces plumes dans cet univers ? si particulier, doux et délicat, beau à la fois ? Qu'est-ce qui...

  • Speaker #0

    Voilà. Alors, le chemin est assez long. J'ai grandi en Mayenne. Et au fond de mon jardin, il y avait des bois. Et j'y passais beaucoup, beaucoup de temps. J'étais à la recherche de quelque chose, mais je ne savais pas encore quoi. Et en fait, je rêvais petite d'être vétérinaire, justement, parce que j'aimais la nature. Et après, c'est vrai que j'étais... Du coup, passionnée par la nature, protection de l'environnement, tout ça me tenait vraiment à cœur. Et donc l'idée c'était de faire du droit, parce que l'idée c'est vrai, j'ai discuté avec mes parents, ils me disaient tu bougeras peut-être plus les choses en bougeant le droit et les règles de droit concernant l'environnement, etc. Et c'est vrai que c'était une idée qui me plaisait, j'étais quelqu'un de très idéaliste, assez combative, voilà. Et donc j'ai commencé du droit. Et j'ai fait cinq ans de droit, je me suis spécialisée dans la protection du littoral, parce que la mer est un domaine pareil qui me touche énormément. Donc j'ai fait ces années-là, mais un petit peu en touriste, il faut quand même l'admettre. Le côté intellectuel me plaisait, mais il me manquait encore quelque chose.

  • Speaker #2

    Donc vous commencez à travailler malgré tout dans le domaine juridique. Et alors comment vous basculez vers autre chose ?

  • Speaker #0

    Quand est-ce que ça se passe ? C'est vrai que c'est assez difficile à déterminer vraiment. Après il y a des éléments dont je me souviens très bien. Je suis enceinte de mon fils aîné, Antoine, qui a maintenant 12 ans et demi. Et en fait je vais me marier, je crée des choses. et je vais créer des choses avec des plumes que j'ai trouvées dans le commerce. Et c'est vrai que je les prends beaucoup de plaisir, et puis un jour il y a un copain qui revient de la chasse avec un faisan. et en fait là je vois toutes ces plumes et je me dis mais c'est absolument somptueux on peut pas jeter ça en fait et donc je les récupère bien précieusement une par une et puis là en fait je vais commencer à faire la travailler beau de façon beaucoup plus précise à faire des boucles d'oreilles etc à trouver mes propres techniques en fait à l'associer avec du cuir ça sera vraiment ma pâte dès le début et voilà et puis en fait je les porte mes créations et puis comme tout début je pense, c'est que l'entourage demande tiens c'est sympa, est-ce que tu pourrais pas m'en faire la plume est vraiment devenue une obsession mais vraiment et j'ai trouvé un moyen d'expression avec la plume avec ses créations j'y mettais vraiment tout ce que je suis et c'est toujours le cas et je crois que ça m'a apaisée énormément mais c'est vrai que ça a été un chemin qui est compliqué parce que 50 droits qu'en fait on abandonne tout pour plumer des faisans je pense que je me souviendrai toujours de l'angoisse de ma mère en train de me voir plumer des faisans ça fait 50 droits tu plumes des faisans mais c'est vrai je me mets à sa place aujourd'hui je n'avais pas d'autre réponse que quand je faisais ça j'étais tellement sur mon chemin tellement alignée en fait, j'étais bien voilà et la suite prouvera que je ne m'étais pas trop trompée, que l'intuition est là mais sur le moment c'est il faut oser prendre ce chemin

  • Speaker #2

    Donc au début vous avez écrit comme vous nous l'avez partagé pour vous même pour votre entourage votre famille, vos amis Et alors comment on bascule à l'entrepreneuriat ?

  • Speaker #0

    Comment vous passez ? En fait, on a redéménagé avec mon ex-mari. Et en fait, j'avais retrouvé du travail. On avait déménagé à Versailles et j'avais réussi un peu au culot à trouver du boulot encore dans le maritime à Versailles, ce qui n'était quand même pas gagné. Sauf que j'étais enceinte de mon deuxième enfant, ma fille, et c'était pendant la période d'essai. Donc en fait... Je me suis dit, écoute, on ne va pas te garder, ce que je comprenais aisément. Et je me souviendrai toujours de la descente des marches en quittant ce job. Il y avait deux étages. Le premier étage, j'accuse le coup en me disant, mince, c'est quand même naze d'être une femme. On est enceinte, on est obligé d'arrêter son job. Et puis le deuxième escalier ça a été ok go, go c'est maintenant, c'est maintenant, faut pivoter maintenant. J'avais commencé à faire des modèles etc. J'avais installé un espèce de petit atelier déjà à Versailles, je n'avais pas du tout cessé tout ça. Et en fait je me suis dit voilà j'accouche en décembre, en décembre j'ai créé ma première collection. et ce que j'ai fait. Et donc en fait, je me suis vraiment mise de nord à fond. Et puis je faisais ma première vente. Je suis partie à Bruxelles chez ma sœur faire une vente avec mes deux enfants sous le bras en février.

  • Speaker #2

    Et donc vous lancez cette première collection. Et là, aujourd'hui, on se retrouve dans votre atelier à Laval. Comment on passe de votre atelier, j'imagine, chez vous à Versailles, dans cet atelier installé dans le centre de Laval ?

  • Speaker #0

    Alors, entre-temps, il y a quand même encore un petit peu chaos de vie. Je suis revenue en Anjou. Donc là, j'étais vraiment au plein milieu de la campagne. Voilà, donc là, on se demande. Je me suis retrouvée, mon mari était bossé à Paris toute la semaine. Et moi, j'étais en Angelou toute seule avec les deux enfants. Et c'est vrai que là, il faut quand même s'accrocher sérieusement pour continuer. Parce qu'on ne voit personne, en fait. On est très, très seul. Donc, la passion m'a tenue. Mais en fait, il y a toujours un moment dans le parcours, je crois, où il y a des petits signes qui viennent vous chercher. Et puis là, c'est lors d'une vente, et je rencontre une femme extraordinaire qui s'appelle Elisabeth Colts, qui était restauratrice de tableaux à Sablé, sur Sarthe. Puis je lui dis, moi, je commence, je trouve ça dur, quoi. Je suis toute seule, etc. Elle me dit, mais non, mais c'est génial. C'était un soleil, cette femme, cette fille. Et du coup, on m'a dit, mais viens à Sablé, tu vas voir, moi, j'ai tout un tas de copines. On est toutes entrepreneurs. Et voilà, tu vas voir, ça va te faire du bien. Et en fait, j'y vais et c'est vrai que c'est extraordinaire. J'intègre un mini réseau de femmes entrepreneurs. Et Elisabeth travaille au rez-de-chaussée d'une maison de sablé qui est très chouette dans le centre historique. Et à l'étage, en fait, il n'y a rien du tout. Et là, je lui dis, mais je ne pourrais pas y installer mon atelier. Et puis elle me dit, bien sûr, ça serait génial, etc. Donc voilà, j'arrive avec mes coups de pinceau et puis je crée mon petit atelier. En fait, ça m'a reboostée complètement pour ma création, pour tout, parce que j'ai vraiment un endroit qui est dédié. C'est-à-dire que le matin, je sors de chez moi pour aller travailler, etc. Il y a vraiment quelque chose de très dynamisant. Et en fait, je vais lancer, je me lance en auto-entreprise en septembre 2015. Je me lance officiellement Lady Hammerst. Et après, c'est là où vraiment les choses vont prendre... Ce sont leurs envols. Je lance mon autre entreprise en 2015. Et fin 2015, je connais un ébéniste d'art. Et je lui demande de faire, je dessine, et il me crée un support en bois, un peu design pour mes bijoux. Parce que je ne trouve pas de truc assez sobre. Et voilà, donc il le fait. et lui participe au salon Maisons et Objets avec Atelier d'Art de France en janvier 2016. Et donc il prend le support qu'on a créé ensemble, et puis il me dit voilà j'aimerais bien, etc. Je lui dis bien sûr, tu l'appelleras Lady Hummerst. Et donc il prend trois paires de boucles d'oreilles pour mettre sur le support. Et il est présent donc au salon Maisons et Objets, donc je suis en haut d'une commode. Et en fait, je le rappelle deux jours après pour savoir comment ça se passe. Et il me dit, mais génial, par contre, je vais peut-être arrêter les meubles et me lancer dans la plume, parce que tout le monde me demande qui fait ça. Bon, je lui dis, je pense qu'il me blague, quoi, et pas du tout. Et en fait, c'est le musée des arts déco, notamment de Paris. m'a repéré. Et puis un magnifique concept store aussi, qui était en plein Saint-Germain, qui n'existe plus aujourd'hui. Mais voilà, donc ça commence comme ça. Et donc, en fait, je rentre à ma première boutique, ce sera le 107 Rivoli, le musée des arts déco, en mai 2016.

  • Speaker #2

    Et alors, est-ce que vous pouvez nous raconter l'histoire de ce nom d'entreprise ?

  • Speaker #0

    Oui, alors Lady Amherst, c'est le nom d'un faisan en fait. C'est le faisan de Lady Amherst. Et ce nom lui a été donné, c'était la femme du vice-procureur des Indes à l'époque, qui était tombée amoureuse, parce que les faisans c'est très exotique, c'est absolument pas de chez nous. Elle était tombée amoureuse de ces faisans. Et donc on lui a donné le nom de faisan de Lady Amherst. et elle est rentrée en Angleterre d'ailleurs avec un couple de faisans. Il y a une élégance derrière, je trouve. Après, j'aime aussi beaucoup, pour l'export, tout bêtement, il y a un côté anglophone qui est très intéressant. Et puis, je ne sais pas, cette élégance et le côté un peu art déco, etc., qui me tient énormément à cœur dans mon inspiration. Donc entre autant, un gros, gros chaos parce que je me sépare. Donc il faut gérer tout ça. Je reviens en Mayenne en septembre 2016. Mes deux enfants sous le bras et ma boîte. Je vis sur un trépied en fait, un petit peu. Mon équilibre se trouve comme ça. Donc je reviens à Laval. Et puis fin 2016. Je participe à un concours en ligne pour gagner un stand au salon Bijorka, qui est le salon international du bijou à Paris, que j'ai fait maintes et maintes fois. En me disant un jour, j'y serai peut-être. Et puis, je participe, c'est un jeu en ligne. Il faut motiver toute sa communauté, etc. Bref, je ne communique pas grand monde et je ne motive pas grand monde, donc mes boucles se retrouvent assez loin. et puis en fait je suis quand même appelée par l'organisateur du concours et qui me dit vous avez gagné donc là encore une fois je dis c'est une blague pas du tout vous avez gagné mais en fait vous avez été sélectionné par la directrice du salon et la designer du salon là je ne reviens pas formidable et donc me voilà partie en janvier 2017 je participe j'ai mon stand au au salon Bijorka, et puis c'est un carton phénoménal. La directrice vient me voir en me disant que je fais le buzz du salon. Enfin, voilà, et c'est dingue. Donc j'arrive vraiment avec ma petite collection, et puis avec des prix qui sont absolument pas les bons, parce que là, en parlant B2B, c'est que des professionnels, des boutiques qui achètent, et ça part aux quatre coins du monde, en Australie, à Dubaï. Je suis repérée par la haute couture turque. Je me frotte un modèle que je ne connais pas du tout encore. Je suis un peu projetée dedans. Je reviens de ce salon avec un carnet de commandes plein et je suis toujours sur la table de mon salon chez moi. Donc je pousse mes plumes le soir pour nourrir mes enfants. Et ça part aux quatre coins du monde. C'est une période qui est assez fabuleuse en même temps. Après, j'ai fait un milliard d'erreurs. Je n'ai pas été payée de toutes les personnes qui me devaient. Parce qu'à un moment, j'avais tellement le besoin et l'envie de faire bien dans les temps. C'est une espèce de pression quand même de bosser aussi avec les boutiques. que je pense que j'ai... Il y a beaucoup de choses qui sont passées à la trappe. Mais, bon, c'est le début, quoi. C'est le début, donc on fait forcément des erreurs, mais on apprend énormément. Et après, mon fils va rentrer en CP. Et là, je me dis, le soir, il va devoir faire ses devoirs, etc. Je ne peux plus leur imposer comme ça. Et puis moi non plus. Il y a un moment où il faut bien scinder aussi les choses. Et encore un autre signe de la vie, je passe tous les matins devant un local qui est juste en bas de chez moi. Et puis un jour, ce local se libère. et je me dis, ben voilà, merveilleux, c'est pile poil la taille qu'il me faut, et donc je rentre dans ce local, et j'y installe enfin mon atelier, quoi. Et voilà. Le local où nous sommes aujourd'hui. Voilà, tout à fait. Donc ça, c'est en fin 2017, début 2018.

  • Speaker #2

    votre activité, en fait, ça a été... Ça s'est développé très rapidement.

  • Speaker #0

    Vous avez fait le ferrer très rapidement.

  • Speaker #2

    Et alors, aujourd'hui, après, voilà, puisqu'il y a eu en plus le petit passage du Covid, où en êtes-vous ? Et voilà,

  • Speaker #0

    où en est la... En fait, j'ai continué. J'ai continué sur cette lancée. Fin 2018, je gagne... Je me présente à la Mayaninov. Je gagne le trophée Artisana. donc encore génial tout ça ça me porte c'est merveilleux et donc là tout le monde me dit bah oui mais où est ce qu'on va trouver des bijoux parce que j'ai cet atelier mais je n'ai absolument pas transformé en boutique quoi donc c'est vrai que je me dis quand même j'ai une petite vitrine faudrait quand même que je la mette en valeur donc j'essaie de faire un peu de ménage et de pousser un peu et de restreindre la partie atelier, de bien mieux l'agencer pour pouvoir ouvrir cette partie boutique qui existe maintenant aujourd'hui. et voilà et donc ça c'est le début aussi de la vente en local et de la vente en boutique qui est encore une autre chose mais qui est passionnante parce que je fais du sur mesure parce que les gens viennent voir, essayer et puis c'est très chouette parce qu'en fait je suis jamais seule et les gens me voient travailler aussi ils apprécient donc c'est un très bon compromis

  • Speaker #2

    Dans tout ce parcours, si vous le revisitez, quels sont les éléments les plus marquants pour vous ? Qu'est-ce qui vous a le plus marqué, inspiré ?

  • Speaker #0

    Ce qui m'a le plus marquée, inspirée, c'est déjà tous ces petits signes qui sont venus jalonner mon parcours, des moments où on pourrait dire j'arrête tout, quand je me sépare, c'est très violent, je suis vraiment très mal. Mais malgré tout, je lâche rien. Mais je lâche vraiment rien. Et c'est à dire que je me retrouve à Paris au moment où je suis sélectionnée par le musée des arts déco et en fait j'ai plus rien quoi, j'ai même pas mes outils avec moi, j'ai pas mes plumes donc je vais coûte que coûte, je vais rapatrier de quoi faire les modèles qui ont été commandés etc et puis je vais le faire quoi et je vais livrer comme si de rien n'était Ok voilà après pareil je reviens à Laval il faut tout reconstruire mais il y a toujours des signes des gens ou des choses qui nous font dire qu'en fait on est sur le bon chemin et il faut continuer donc c'est pas évident parce que il faut déjà les entendre donc il faut quand même y prêter attention souvent elles nous emmènent dans la bonne voie parce qu'il y a tout un tas de choses, de raisons qui nous font dire qu'il faut arrêter. Alors après, il ne faut pas non plus se jeter dans le mur, parce que c'est toujours une raison de l'équilibre. Et puis toujours se remettre en question. voilà et aujourd'hui c'est encore ce que je fais parce que j'arrive à un autre niveau aussi de de développement on grandit en fait ma boîte est tellement c'est tellement moi c'est tellement ce que je suis que en fait la façon dont j'évolue aussi va faire évoluer ma boîte il faut qu'elle corresponde à ce que vraiment j'ai envie de faire moi profondément parce que je pense que l'entrepreneur, quand il commence à s'embêter, ça ne va pas. La boîte non plus, elle ne va pas bien. Et ça se ressent. Et puis, il y a un métier créatif, il faut avoir de la ressource. C'est très, très exigeant. Parce que c'est vraiment... 7 jours sur 7, 24 heures sur 24, voilà, c'est d'une part la création, après c'est aussi la production, c'est les réseaux, se faire connaître. parler de sa boîte, parler de soi, ça n'en finit jamais. Et puis moi, je multiplie aussi un peu les canaux, parce que j'ai continué longtemps aussi à faire les salons. Donc j'ai fait les salons maison et objet, moi-même aussi, du coup, où j'avais été repérée. Donc ça, c'était aussi pareil, un chouette moment, parce que c'est très, très impressionnant d'arriver... Donc les copines se moquaient de moi parce que j'avais absolument déménagé tout mon salon pour recréer un stand un peu sympa à Maisons et Objets. Voilà, et puis c'est des boutiques, donc il faut être dans les temps. il faut faire toutes les factures, etc. Donc il y a un côté administratif, comptable, qui est aussi très très pesant.

  • Speaker #2

    Qu'est-ce que vous pourriez dire à quelqu'un qui a envie d'entreprendre ?

  • Speaker #0

    Je crois que l'envie d'entreprendre, c'est un espèce de feu qui vous brûle. Donc je crois que ça, il n'y a pas grand-chose qui peut l'arrêter. Après, c'est bien s'entourer, forcément. Essayer de... de vraiment être hyper sincère et très honnête sur soit l'idée, soit le projet. Essayer d'en parler aussi et vraiment se poser des vraies questions, mais pas juste avoir envie d'y aller, mais vraiment challenger à fond son projet. Mais qu'il y ait un vrai jugement de valeur, mais qu'il soit posé sur des vraies bases concrètes. Pas juste parler à un pote qui n'y connaît rien et qui va dire Oui, moi je pense que... Tout le monde aura un avis, c'est ça aussi, pas se fier, ça est énorme, pas se fier, les gens auront toujours un avis. Donc faites ce que vous pensez vous au plus profond de vous, c'est ça qui est intéressant. Après, le challenger, se rendre compte s'il a finé, etc., bien sûr.

  • Speaker #2

    Et alors, si on revient, puisque nous sommes en Mayenne, donc sur un territoire avec toute son histoire, sa richesse et ses particularités, vous nous avez partagé que vous aviez grandi en Mayenne. Est-ce qu'aujourd'hui, quel est votre lien avec la Mayenne et est-ce que la Mayenne est une source d'inspiration pour vous ?

  • Speaker #0

    La Mayenne a toujours été une source d'inspiration au final. C'est une très très belle campagne, c'est merveilleux, et d'autant plus l'endroit où j'ai eu la chance de grandir, c'est tellement vallonné, il y a un endroit où on a l'impression d'être à la montagne. Donc oui, ça a vraiment nourri cet amour profond pour de l'observation de la nature. Et voilà, la Mayenne pour moi, c'est marrant parce que j'ai vraiment des parents qui ne sont pas Mayennais et qui sont venus s'installer il y a 40 ans, qui sont Nantais. Et il n'y avait pas un côté de rejet, pas du tout, mais ce n'était pas une erreur d'être en Mayenne, mais presque. Et en fait, ils y sont toujours et c'est merveilleux. Et leur territoire, enfin ce territoire est d'une douceur sans nom. Et c'est vrai que moi, je suis partie un petit peu en me disant, bah oui, la Mayenne, voilà. Et donc, j'ai pas mal voyagé, j'étais un peu partout. Et c'est vrai qu'au final, dans un moment là où c'était compliqué, je me suis pas dit, chouette, je vais reventrer en Mayenne. Mais voilà, c'était l'aval. Mais en fait, ça s'imposait un peu. Et à partir du moment, encore cette intuition, à partir du moment où je me suis dit mais oui en fait, c'est Laval, en fait j'ai eu cette espèce d'alignement intérieur où c'était évident. Et j'ai trouvé en Mayenne un accueil absolument merveilleux, une douceur absolument merveilleuse. Tout est simple, tout est facile. Et puis il y a cette connexion avec la nature qui est très facile. Donc en fait c'est le meilleur choix que j'aurais pu faire. Et j'ai rencontré, voilà, et même tout le réseau est chouette et très bienveillant. Donc oui, en fait la Mayenne ça a été un peu ma terre d'accueil.

  • Speaker #2

    Et donc maintenant, quels sont vos nouveaux projets, vos futurs projets pour votre entreprise ?

  • Speaker #0

    Alors, comme je le disais, j'ai vraiment commencé, moi, j'ai été jetée dans le grand bain du B2B. Et donc, j'en ai fait pendant très longtemps. Et pour une petite boîte comme la mienne, en fait, c'est sacrément... complexe à gérer parce qu'on va faire un shot parisien d'une semaine où ça va partir aux quatre coins du monde où tout le monde va nous dire que c'est magnifique alors c'est vraiment un shot d'ego c'est génial on se régale et quand je re-rends dans mon petit atelier et là je me dis ok maintenant je suis toute seule parce que j'ai eu la chance d'avoir une apprentie pendant 4 ans Maintenant je suis toute seule et c'est vrai que la production et la gestion c'est une montagne en fait. Et du coup tout le reste, c'est à dire la compta n'en parlons pas, mais tout ce qui est créa etc. Et gestion de la boutique aussi parce qu'il y a quand même la boutique en ligne et la boutique physique qui continue de tourner. en fait tout ça ça passe à la trappe parce qu'au final les boutiques attendent et puis souvent je faisais l'édition de septembre et donc il y avait Noël donc une très très grosse pression et voilà et en fait c'est vrai que là maintenant je suis toute seule et j'ai envie de faire aussi des pièces plus importantes de développer le côté artistique en fait de la marque et ça j'en ai vraiment envie et besoin donc en fait j'ai arrêté de faire les salons maison et objets notamment mais là je vraiment je me recentre sur sur ma création donc donc cette année c'est vraiment ça c'est lancement du site internet et puis et puis développement artistique beaucoup plus

  • Speaker #2

    Et avec un objectif d'avoir plus de contacts directs avec la cliente finale ou le client.

  • Speaker #0

    Complètement, c'est là où je me régale, le sur-mesure. Puis il y a toujours une espèce d'émotion, moi je suis portée que par ça. Une émotion absolument géniale de travailler ça. Là j'ai fait des bijoux pour des mariés, c'est magique. Puis on a une grosse responsabilité. C'est vrai que souvent j'ai des clientes merveilleuses qui me font complètement confiance. Et puis voilà, le plus beau cadeau, c'est qu'elles reviennent en disant je me sens tellement belle quand je porte vos bijoux Ça, c'est mon carburant, c'est ce qui me fait avancer complètement. Et puis il y a vraiment ce côté de oser, toujours, qui est vraiment pour moi, c'est un fil conducteur dans mon boulot. Oser porter des bijoux plumes, ce n'est pas un bijou commun. on ne les voit pas tous les jours. Et en fait, il se passe quelque chose quand les femmes les portent, parce qu'il y a une espèce d'osmose avec leur grain de peau, leur couleur de peau, de cheveux, la couleur des yeux. Et c'est vrai que quand elles trouvent leurs bijoux, il se passe quelque chose. Et ça, cette petite magie, je veux la continuer à tout prix.

  • Speaker #2

    Céline, merci beaucoup Merci à vous pour cet entretien pour tout ce partage de cette passion qui vous anime et ce feu artistique Merci beaucoup et à très bientôt Osons la Mayenne, c'est fini pour aujourd'hui Merci de nous avoir suivis dans ce nouvel épisode de ces femmes extraordinaires qui osent entreprendre A très bientôt pour un nouvel épisode

  • Speaker #0

    Osons

  • Speaker #2

    Parcours féminin d'entrepreneurs engagés

  • Speaker #1

    Un podcast être communication en partenariat avec le MEDEF de la Mayenne.

Description

Céline BOURIAUD, artisane d’art, plumassière, fondatrice de Lady Amherst, une entreprise originale au service de la beauté du monde. D’un naturel contemplatif, la jeune créatrice s’habille de douceur, tout en ayant une détermination prête à affronter marées et tempêtes. Au temps de ses études, Céline ne se destinait pas à magnifier les plumes, mais plutôt à protéger les océans. Après quelques détours et des rencontres, Céline a trouvé son mode d’expression au monde et son chemin d’entrepreneur au féminin. Elle nous accueille dans son atelier boutique,  installé dans les ruelles du vieux LAVAL, à l’ombre de la cathédrale.


@Crédit photo : Lady Amherst

@Musique : Keys of Moon, The Epic Heros

@Interview, montage, réalisation : Gaïdig Busson


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    je crois que l'envie d'entreprendre, c'est un espèce de feu qui vous brûle. Je lâche rien. Mais je lâche vraiment rien. Ça a été un chemin qui est compliqué parce que c'est un camp de droit, qu'en fait, on abandonne tout pour plumer des faisans, je pense. Mais il y a toujours des signes, des gens ou des choses qui nous font dire qu'en fait, on est sur le bon chemin et il faut continuer. Le plus beau cadeau, c'est qu'elle revienne en disant Je me sens tellement belle quand je porte vos bijoux. Ça, c'est mon carburant.

  • Speaker #1

    Ce matin, nous retrouvons Céline Bourriaud, artisane d'art plumassière, fondatrice de Lady Amherst, une entreprise originale au service de la beauté du monde. D'un naturel contemplatif, la jeune créatrice s'habille de douceur, tout en ayant une détermination, prête à affronter marées et tempêtes. Au temps de ses études, Céline ne se destinait pas à magnifier les plumes, mais plutôt à protéger les océans. Après quelques détours et des rencontres, Céline a trouvé son mode d'expression au monde et son chemin d'entrepreneur ou féminin. Elle nous accueille dans son atelier boutique installé dans les ruelles du Vieux Laval, à l'ombre de la cathédrale. Céline, bonjour !

  • Speaker #0

    Bonjour, Canavé !

  • Speaker #2

    Qu'est-ce qui vous a amené, comment vous êtes arrivée là, à travailler avec ces plumes dans cet univers ? si particulier, doux et délicat, beau à la fois ? Qu'est-ce qui...

  • Speaker #0

    Voilà. Alors, le chemin est assez long. J'ai grandi en Mayenne. Et au fond de mon jardin, il y avait des bois. Et j'y passais beaucoup, beaucoup de temps. J'étais à la recherche de quelque chose, mais je ne savais pas encore quoi. Et en fait, je rêvais petite d'être vétérinaire, justement, parce que j'aimais la nature. Et après, c'est vrai que j'étais... Du coup, passionnée par la nature, protection de l'environnement, tout ça me tenait vraiment à cœur. Et donc l'idée c'était de faire du droit, parce que l'idée c'est vrai, j'ai discuté avec mes parents, ils me disaient tu bougeras peut-être plus les choses en bougeant le droit et les règles de droit concernant l'environnement, etc. Et c'est vrai que c'était une idée qui me plaisait, j'étais quelqu'un de très idéaliste, assez combative, voilà. Et donc j'ai commencé du droit. Et j'ai fait cinq ans de droit, je me suis spécialisée dans la protection du littoral, parce que la mer est un domaine pareil qui me touche énormément. Donc j'ai fait ces années-là, mais un petit peu en touriste, il faut quand même l'admettre. Le côté intellectuel me plaisait, mais il me manquait encore quelque chose.

  • Speaker #2

    Donc vous commencez à travailler malgré tout dans le domaine juridique. Et alors comment vous basculez vers autre chose ?

  • Speaker #0

    Quand est-ce que ça se passe ? C'est vrai que c'est assez difficile à déterminer vraiment. Après il y a des éléments dont je me souviens très bien. Je suis enceinte de mon fils aîné, Antoine, qui a maintenant 12 ans et demi. Et en fait je vais me marier, je crée des choses. et je vais créer des choses avec des plumes que j'ai trouvées dans le commerce. Et c'est vrai que je les prends beaucoup de plaisir, et puis un jour il y a un copain qui revient de la chasse avec un faisan. et en fait là je vois toutes ces plumes et je me dis mais c'est absolument somptueux on peut pas jeter ça en fait et donc je les récupère bien précieusement une par une et puis là en fait je vais commencer à faire la travailler beau de façon beaucoup plus précise à faire des boucles d'oreilles etc à trouver mes propres techniques en fait à l'associer avec du cuir ça sera vraiment ma pâte dès le début et voilà et puis en fait je les porte mes créations et puis comme tout début je pense, c'est que l'entourage demande tiens c'est sympa, est-ce que tu pourrais pas m'en faire la plume est vraiment devenue une obsession mais vraiment et j'ai trouvé un moyen d'expression avec la plume avec ses créations j'y mettais vraiment tout ce que je suis et c'est toujours le cas et je crois que ça m'a apaisée énormément mais c'est vrai que ça a été un chemin qui est compliqué parce que 50 droits qu'en fait on abandonne tout pour plumer des faisans je pense que je me souviendrai toujours de l'angoisse de ma mère en train de me voir plumer des faisans ça fait 50 droits tu plumes des faisans mais c'est vrai je me mets à sa place aujourd'hui je n'avais pas d'autre réponse que quand je faisais ça j'étais tellement sur mon chemin tellement alignée en fait, j'étais bien voilà et la suite prouvera que je ne m'étais pas trop trompée, que l'intuition est là mais sur le moment c'est il faut oser prendre ce chemin

  • Speaker #2

    Donc au début vous avez écrit comme vous nous l'avez partagé pour vous même pour votre entourage votre famille, vos amis Et alors comment on bascule à l'entrepreneuriat ?

  • Speaker #0

    Comment vous passez ? En fait, on a redéménagé avec mon ex-mari. Et en fait, j'avais retrouvé du travail. On avait déménagé à Versailles et j'avais réussi un peu au culot à trouver du boulot encore dans le maritime à Versailles, ce qui n'était quand même pas gagné. Sauf que j'étais enceinte de mon deuxième enfant, ma fille, et c'était pendant la période d'essai. Donc en fait... Je me suis dit, écoute, on ne va pas te garder, ce que je comprenais aisément. Et je me souviendrai toujours de la descente des marches en quittant ce job. Il y avait deux étages. Le premier étage, j'accuse le coup en me disant, mince, c'est quand même naze d'être une femme. On est enceinte, on est obligé d'arrêter son job. Et puis le deuxième escalier ça a été ok go, go c'est maintenant, c'est maintenant, faut pivoter maintenant. J'avais commencé à faire des modèles etc. J'avais installé un espèce de petit atelier déjà à Versailles, je n'avais pas du tout cessé tout ça. Et en fait je me suis dit voilà j'accouche en décembre, en décembre j'ai créé ma première collection. et ce que j'ai fait. Et donc en fait, je me suis vraiment mise de nord à fond. Et puis je faisais ma première vente. Je suis partie à Bruxelles chez ma sœur faire une vente avec mes deux enfants sous le bras en février.

  • Speaker #2

    Et donc vous lancez cette première collection. Et là, aujourd'hui, on se retrouve dans votre atelier à Laval. Comment on passe de votre atelier, j'imagine, chez vous à Versailles, dans cet atelier installé dans le centre de Laval ?

  • Speaker #0

    Alors, entre-temps, il y a quand même encore un petit peu chaos de vie. Je suis revenue en Anjou. Donc là, j'étais vraiment au plein milieu de la campagne. Voilà, donc là, on se demande. Je me suis retrouvée, mon mari était bossé à Paris toute la semaine. Et moi, j'étais en Angelou toute seule avec les deux enfants. Et c'est vrai que là, il faut quand même s'accrocher sérieusement pour continuer. Parce qu'on ne voit personne, en fait. On est très, très seul. Donc, la passion m'a tenue. Mais en fait, il y a toujours un moment dans le parcours, je crois, où il y a des petits signes qui viennent vous chercher. Et puis là, c'est lors d'une vente, et je rencontre une femme extraordinaire qui s'appelle Elisabeth Colts, qui était restauratrice de tableaux à Sablé, sur Sarthe. Puis je lui dis, moi, je commence, je trouve ça dur, quoi. Je suis toute seule, etc. Elle me dit, mais non, mais c'est génial. C'était un soleil, cette femme, cette fille. Et du coup, on m'a dit, mais viens à Sablé, tu vas voir, moi, j'ai tout un tas de copines. On est toutes entrepreneurs. Et voilà, tu vas voir, ça va te faire du bien. Et en fait, j'y vais et c'est vrai que c'est extraordinaire. J'intègre un mini réseau de femmes entrepreneurs. Et Elisabeth travaille au rez-de-chaussée d'une maison de sablé qui est très chouette dans le centre historique. Et à l'étage, en fait, il n'y a rien du tout. Et là, je lui dis, mais je ne pourrais pas y installer mon atelier. Et puis elle me dit, bien sûr, ça serait génial, etc. Donc voilà, j'arrive avec mes coups de pinceau et puis je crée mon petit atelier. En fait, ça m'a reboostée complètement pour ma création, pour tout, parce que j'ai vraiment un endroit qui est dédié. C'est-à-dire que le matin, je sors de chez moi pour aller travailler, etc. Il y a vraiment quelque chose de très dynamisant. Et en fait, je vais lancer, je me lance en auto-entreprise en septembre 2015. Je me lance officiellement Lady Hammerst. Et après, c'est là où vraiment les choses vont prendre... Ce sont leurs envols. Je lance mon autre entreprise en 2015. Et fin 2015, je connais un ébéniste d'art. Et je lui demande de faire, je dessine, et il me crée un support en bois, un peu design pour mes bijoux. Parce que je ne trouve pas de truc assez sobre. Et voilà, donc il le fait. et lui participe au salon Maisons et Objets avec Atelier d'Art de France en janvier 2016. Et donc il prend le support qu'on a créé ensemble, et puis il me dit voilà j'aimerais bien, etc. Je lui dis bien sûr, tu l'appelleras Lady Hummerst. Et donc il prend trois paires de boucles d'oreilles pour mettre sur le support. Et il est présent donc au salon Maisons et Objets, donc je suis en haut d'une commode. Et en fait, je le rappelle deux jours après pour savoir comment ça se passe. Et il me dit, mais génial, par contre, je vais peut-être arrêter les meubles et me lancer dans la plume, parce que tout le monde me demande qui fait ça. Bon, je lui dis, je pense qu'il me blague, quoi, et pas du tout. Et en fait, c'est le musée des arts déco, notamment de Paris. m'a repéré. Et puis un magnifique concept store aussi, qui était en plein Saint-Germain, qui n'existe plus aujourd'hui. Mais voilà, donc ça commence comme ça. Et donc, en fait, je rentre à ma première boutique, ce sera le 107 Rivoli, le musée des arts déco, en mai 2016.

  • Speaker #2

    Et alors, est-ce que vous pouvez nous raconter l'histoire de ce nom d'entreprise ?

  • Speaker #0

    Oui, alors Lady Amherst, c'est le nom d'un faisan en fait. C'est le faisan de Lady Amherst. Et ce nom lui a été donné, c'était la femme du vice-procureur des Indes à l'époque, qui était tombée amoureuse, parce que les faisans c'est très exotique, c'est absolument pas de chez nous. Elle était tombée amoureuse de ces faisans. Et donc on lui a donné le nom de faisan de Lady Amherst. et elle est rentrée en Angleterre d'ailleurs avec un couple de faisans. Il y a une élégance derrière, je trouve. Après, j'aime aussi beaucoup, pour l'export, tout bêtement, il y a un côté anglophone qui est très intéressant. Et puis, je ne sais pas, cette élégance et le côté un peu art déco, etc., qui me tient énormément à cœur dans mon inspiration. Donc entre autant, un gros, gros chaos parce que je me sépare. Donc il faut gérer tout ça. Je reviens en Mayenne en septembre 2016. Mes deux enfants sous le bras et ma boîte. Je vis sur un trépied en fait, un petit peu. Mon équilibre se trouve comme ça. Donc je reviens à Laval. Et puis fin 2016. Je participe à un concours en ligne pour gagner un stand au salon Bijorka, qui est le salon international du bijou à Paris, que j'ai fait maintes et maintes fois. En me disant un jour, j'y serai peut-être. Et puis, je participe, c'est un jeu en ligne. Il faut motiver toute sa communauté, etc. Bref, je ne communique pas grand monde et je ne motive pas grand monde, donc mes boucles se retrouvent assez loin. et puis en fait je suis quand même appelée par l'organisateur du concours et qui me dit vous avez gagné donc là encore une fois je dis c'est une blague pas du tout vous avez gagné mais en fait vous avez été sélectionné par la directrice du salon et la designer du salon là je ne reviens pas formidable et donc me voilà partie en janvier 2017 je participe j'ai mon stand au au salon Bijorka, et puis c'est un carton phénoménal. La directrice vient me voir en me disant que je fais le buzz du salon. Enfin, voilà, et c'est dingue. Donc j'arrive vraiment avec ma petite collection, et puis avec des prix qui sont absolument pas les bons, parce que là, en parlant B2B, c'est que des professionnels, des boutiques qui achètent, et ça part aux quatre coins du monde, en Australie, à Dubaï. Je suis repérée par la haute couture turque. Je me frotte un modèle que je ne connais pas du tout encore. Je suis un peu projetée dedans. Je reviens de ce salon avec un carnet de commandes plein et je suis toujours sur la table de mon salon chez moi. Donc je pousse mes plumes le soir pour nourrir mes enfants. Et ça part aux quatre coins du monde. C'est une période qui est assez fabuleuse en même temps. Après, j'ai fait un milliard d'erreurs. Je n'ai pas été payée de toutes les personnes qui me devaient. Parce qu'à un moment, j'avais tellement le besoin et l'envie de faire bien dans les temps. C'est une espèce de pression quand même de bosser aussi avec les boutiques. que je pense que j'ai... Il y a beaucoup de choses qui sont passées à la trappe. Mais, bon, c'est le début, quoi. C'est le début, donc on fait forcément des erreurs, mais on apprend énormément. Et après, mon fils va rentrer en CP. Et là, je me dis, le soir, il va devoir faire ses devoirs, etc. Je ne peux plus leur imposer comme ça. Et puis moi non plus. Il y a un moment où il faut bien scinder aussi les choses. Et encore un autre signe de la vie, je passe tous les matins devant un local qui est juste en bas de chez moi. Et puis un jour, ce local se libère. et je me dis, ben voilà, merveilleux, c'est pile poil la taille qu'il me faut, et donc je rentre dans ce local, et j'y installe enfin mon atelier, quoi. Et voilà. Le local où nous sommes aujourd'hui. Voilà, tout à fait. Donc ça, c'est en fin 2017, début 2018.

  • Speaker #2

    votre activité, en fait, ça a été... Ça s'est développé très rapidement.

  • Speaker #0

    Vous avez fait le ferrer très rapidement.

  • Speaker #2

    Et alors, aujourd'hui, après, voilà, puisqu'il y a eu en plus le petit passage du Covid, où en êtes-vous ? Et voilà,

  • Speaker #0

    où en est la... En fait, j'ai continué. J'ai continué sur cette lancée. Fin 2018, je gagne... Je me présente à la Mayaninov. Je gagne le trophée Artisana. donc encore génial tout ça ça me porte c'est merveilleux et donc là tout le monde me dit bah oui mais où est ce qu'on va trouver des bijoux parce que j'ai cet atelier mais je n'ai absolument pas transformé en boutique quoi donc c'est vrai que je me dis quand même j'ai une petite vitrine faudrait quand même que je la mette en valeur donc j'essaie de faire un peu de ménage et de pousser un peu et de restreindre la partie atelier, de bien mieux l'agencer pour pouvoir ouvrir cette partie boutique qui existe maintenant aujourd'hui. et voilà et donc ça c'est le début aussi de la vente en local et de la vente en boutique qui est encore une autre chose mais qui est passionnante parce que je fais du sur mesure parce que les gens viennent voir, essayer et puis c'est très chouette parce qu'en fait je suis jamais seule et les gens me voient travailler aussi ils apprécient donc c'est un très bon compromis

  • Speaker #2

    Dans tout ce parcours, si vous le revisitez, quels sont les éléments les plus marquants pour vous ? Qu'est-ce qui vous a le plus marqué, inspiré ?

  • Speaker #0

    Ce qui m'a le plus marquée, inspirée, c'est déjà tous ces petits signes qui sont venus jalonner mon parcours, des moments où on pourrait dire j'arrête tout, quand je me sépare, c'est très violent, je suis vraiment très mal. Mais malgré tout, je lâche rien. Mais je lâche vraiment rien. Et c'est à dire que je me retrouve à Paris au moment où je suis sélectionnée par le musée des arts déco et en fait j'ai plus rien quoi, j'ai même pas mes outils avec moi, j'ai pas mes plumes donc je vais coûte que coûte, je vais rapatrier de quoi faire les modèles qui ont été commandés etc et puis je vais le faire quoi et je vais livrer comme si de rien n'était Ok voilà après pareil je reviens à Laval il faut tout reconstruire mais il y a toujours des signes des gens ou des choses qui nous font dire qu'en fait on est sur le bon chemin et il faut continuer donc c'est pas évident parce que il faut déjà les entendre donc il faut quand même y prêter attention souvent elles nous emmènent dans la bonne voie parce qu'il y a tout un tas de choses, de raisons qui nous font dire qu'il faut arrêter. Alors après, il ne faut pas non plus se jeter dans le mur, parce que c'est toujours une raison de l'équilibre. Et puis toujours se remettre en question. voilà et aujourd'hui c'est encore ce que je fais parce que j'arrive à un autre niveau aussi de de développement on grandit en fait ma boîte est tellement c'est tellement moi c'est tellement ce que je suis que en fait la façon dont j'évolue aussi va faire évoluer ma boîte il faut qu'elle corresponde à ce que vraiment j'ai envie de faire moi profondément parce que je pense que l'entrepreneur, quand il commence à s'embêter, ça ne va pas. La boîte non plus, elle ne va pas bien. Et ça se ressent. Et puis, il y a un métier créatif, il faut avoir de la ressource. C'est très, très exigeant. Parce que c'est vraiment... 7 jours sur 7, 24 heures sur 24, voilà, c'est d'une part la création, après c'est aussi la production, c'est les réseaux, se faire connaître. parler de sa boîte, parler de soi, ça n'en finit jamais. Et puis moi, je multiplie aussi un peu les canaux, parce que j'ai continué longtemps aussi à faire les salons. Donc j'ai fait les salons maison et objet, moi-même aussi, du coup, où j'avais été repérée. Donc ça, c'était aussi pareil, un chouette moment, parce que c'est très, très impressionnant d'arriver... Donc les copines se moquaient de moi parce que j'avais absolument déménagé tout mon salon pour recréer un stand un peu sympa à Maisons et Objets. Voilà, et puis c'est des boutiques, donc il faut être dans les temps. il faut faire toutes les factures, etc. Donc il y a un côté administratif, comptable, qui est aussi très très pesant.

  • Speaker #2

    Qu'est-ce que vous pourriez dire à quelqu'un qui a envie d'entreprendre ?

  • Speaker #0

    Je crois que l'envie d'entreprendre, c'est un espèce de feu qui vous brûle. Donc je crois que ça, il n'y a pas grand-chose qui peut l'arrêter. Après, c'est bien s'entourer, forcément. Essayer de... de vraiment être hyper sincère et très honnête sur soit l'idée, soit le projet. Essayer d'en parler aussi et vraiment se poser des vraies questions, mais pas juste avoir envie d'y aller, mais vraiment challenger à fond son projet. Mais qu'il y ait un vrai jugement de valeur, mais qu'il soit posé sur des vraies bases concrètes. Pas juste parler à un pote qui n'y connaît rien et qui va dire Oui, moi je pense que... Tout le monde aura un avis, c'est ça aussi, pas se fier, ça est énorme, pas se fier, les gens auront toujours un avis. Donc faites ce que vous pensez vous au plus profond de vous, c'est ça qui est intéressant. Après, le challenger, se rendre compte s'il a finé, etc., bien sûr.

  • Speaker #2

    Et alors, si on revient, puisque nous sommes en Mayenne, donc sur un territoire avec toute son histoire, sa richesse et ses particularités, vous nous avez partagé que vous aviez grandi en Mayenne. Est-ce qu'aujourd'hui, quel est votre lien avec la Mayenne et est-ce que la Mayenne est une source d'inspiration pour vous ?

  • Speaker #0

    La Mayenne a toujours été une source d'inspiration au final. C'est une très très belle campagne, c'est merveilleux, et d'autant plus l'endroit où j'ai eu la chance de grandir, c'est tellement vallonné, il y a un endroit où on a l'impression d'être à la montagne. Donc oui, ça a vraiment nourri cet amour profond pour de l'observation de la nature. Et voilà, la Mayenne pour moi, c'est marrant parce que j'ai vraiment des parents qui ne sont pas Mayennais et qui sont venus s'installer il y a 40 ans, qui sont Nantais. Et il n'y avait pas un côté de rejet, pas du tout, mais ce n'était pas une erreur d'être en Mayenne, mais presque. Et en fait, ils y sont toujours et c'est merveilleux. Et leur territoire, enfin ce territoire est d'une douceur sans nom. Et c'est vrai que moi, je suis partie un petit peu en me disant, bah oui, la Mayenne, voilà. Et donc, j'ai pas mal voyagé, j'étais un peu partout. Et c'est vrai qu'au final, dans un moment là où c'était compliqué, je me suis pas dit, chouette, je vais reventrer en Mayenne. Mais voilà, c'était l'aval. Mais en fait, ça s'imposait un peu. Et à partir du moment, encore cette intuition, à partir du moment où je me suis dit mais oui en fait, c'est Laval, en fait j'ai eu cette espèce d'alignement intérieur où c'était évident. Et j'ai trouvé en Mayenne un accueil absolument merveilleux, une douceur absolument merveilleuse. Tout est simple, tout est facile. Et puis il y a cette connexion avec la nature qui est très facile. Donc en fait c'est le meilleur choix que j'aurais pu faire. Et j'ai rencontré, voilà, et même tout le réseau est chouette et très bienveillant. Donc oui, en fait la Mayenne ça a été un peu ma terre d'accueil.

  • Speaker #2

    Et donc maintenant, quels sont vos nouveaux projets, vos futurs projets pour votre entreprise ?

  • Speaker #0

    Alors, comme je le disais, j'ai vraiment commencé, moi, j'ai été jetée dans le grand bain du B2B. Et donc, j'en ai fait pendant très longtemps. Et pour une petite boîte comme la mienne, en fait, c'est sacrément... complexe à gérer parce qu'on va faire un shot parisien d'une semaine où ça va partir aux quatre coins du monde où tout le monde va nous dire que c'est magnifique alors c'est vraiment un shot d'ego c'est génial on se régale et quand je re-rends dans mon petit atelier et là je me dis ok maintenant je suis toute seule parce que j'ai eu la chance d'avoir une apprentie pendant 4 ans Maintenant je suis toute seule et c'est vrai que la production et la gestion c'est une montagne en fait. Et du coup tout le reste, c'est à dire la compta n'en parlons pas, mais tout ce qui est créa etc. Et gestion de la boutique aussi parce qu'il y a quand même la boutique en ligne et la boutique physique qui continue de tourner. en fait tout ça ça passe à la trappe parce qu'au final les boutiques attendent et puis souvent je faisais l'édition de septembre et donc il y avait Noël donc une très très grosse pression et voilà et en fait c'est vrai que là maintenant je suis toute seule et j'ai envie de faire aussi des pièces plus importantes de développer le côté artistique en fait de la marque et ça j'en ai vraiment envie et besoin donc en fait j'ai arrêté de faire les salons maison et objets notamment mais là je vraiment je me recentre sur sur ma création donc donc cette année c'est vraiment ça c'est lancement du site internet et puis et puis développement artistique beaucoup plus

  • Speaker #2

    Et avec un objectif d'avoir plus de contacts directs avec la cliente finale ou le client.

  • Speaker #0

    Complètement, c'est là où je me régale, le sur-mesure. Puis il y a toujours une espèce d'émotion, moi je suis portée que par ça. Une émotion absolument géniale de travailler ça. Là j'ai fait des bijoux pour des mariés, c'est magique. Puis on a une grosse responsabilité. C'est vrai que souvent j'ai des clientes merveilleuses qui me font complètement confiance. Et puis voilà, le plus beau cadeau, c'est qu'elles reviennent en disant je me sens tellement belle quand je porte vos bijoux Ça, c'est mon carburant, c'est ce qui me fait avancer complètement. Et puis il y a vraiment ce côté de oser, toujours, qui est vraiment pour moi, c'est un fil conducteur dans mon boulot. Oser porter des bijoux plumes, ce n'est pas un bijou commun. on ne les voit pas tous les jours. Et en fait, il se passe quelque chose quand les femmes les portent, parce qu'il y a une espèce d'osmose avec leur grain de peau, leur couleur de peau, de cheveux, la couleur des yeux. Et c'est vrai que quand elles trouvent leurs bijoux, il se passe quelque chose. Et ça, cette petite magie, je veux la continuer à tout prix.

  • Speaker #2

    Céline, merci beaucoup Merci à vous pour cet entretien pour tout ce partage de cette passion qui vous anime et ce feu artistique Merci beaucoup et à très bientôt Osons la Mayenne, c'est fini pour aujourd'hui Merci de nous avoir suivis dans ce nouvel épisode de ces femmes extraordinaires qui osent entreprendre A très bientôt pour un nouvel épisode

  • Speaker #0

    Osons

  • Speaker #2

    Parcours féminin d'entrepreneurs engagés

  • Speaker #1

    Un podcast être communication en partenariat avec le MEDEF de la Mayenne.

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Description

Céline BOURIAUD, artisane d’art, plumassière, fondatrice de Lady Amherst, une entreprise originale au service de la beauté du monde. D’un naturel contemplatif, la jeune créatrice s’habille de douceur, tout en ayant une détermination prête à affronter marées et tempêtes. Au temps de ses études, Céline ne se destinait pas à magnifier les plumes, mais plutôt à protéger les océans. Après quelques détours et des rencontres, Céline a trouvé son mode d’expression au monde et son chemin d’entrepreneur au féminin. Elle nous accueille dans son atelier boutique,  installé dans les ruelles du vieux LAVAL, à l’ombre de la cathédrale.


@Crédit photo : Lady Amherst

@Musique : Keys of Moon, The Epic Heros

@Interview, montage, réalisation : Gaïdig Busson


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    je crois que l'envie d'entreprendre, c'est un espèce de feu qui vous brûle. Je lâche rien. Mais je lâche vraiment rien. Ça a été un chemin qui est compliqué parce que c'est un camp de droit, qu'en fait, on abandonne tout pour plumer des faisans, je pense. Mais il y a toujours des signes, des gens ou des choses qui nous font dire qu'en fait, on est sur le bon chemin et il faut continuer. Le plus beau cadeau, c'est qu'elle revienne en disant Je me sens tellement belle quand je porte vos bijoux. Ça, c'est mon carburant.

  • Speaker #1

    Ce matin, nous retrouvons Céline Bourriaud, artisane d'art plumassière, fondatrice de Lady Amherst, une entreprise originale au service de la beauté du monde. D'un naturel contemplatif, la jeune créatrice s'habille de douceur, tout en ayant une détermination, prête à affronter marées et tempêtes. Au temps de ses études, Céline ne se destinait pas à magnifier les plumes, mais plutôt à protéger les océans. Après quelques détours et des rencontres, Céline a trouvé son mode d'expression au monde et son chemin d'entrepreneur ou féminin. Elle nous accueille dans son atelier boutique installé dans les ruelles du Vieux Laval, à l'ombre de la cathédrale. Céline, bonjour !

  • Speaker #0

    Bonjour, Canavé !

  • Speaker #2

    Qu'est-ce qui vous a amené, comment vous êtes arrivée là, à travailler avec ces plumes dans cet univers ? si particulier, doux et délicat, beau à la fois ? Qu'est-ce qui...

  • Speaker #0

    Voilà. Alors, le chemin est assez long. J'ai grandi en Mayenne. Et au fond de mon jardin, il y avait des bois. Et j'y passais beaucoup, beaucoup de temps. J'étais à la recherche de quelque chose, mais je ne savais pas encore quoi. Et en fait, je rêvais petite d'être vétérinaire, justement, parce que j'aimais la nature. Et après, c'est vrai que j'étais... Du coup, passionnée par la nature, protection de l'environnement, tout ça me tenait vraiment à cœur. Et donc l'idée c'était de faire du droit, parce que l'idée c'est vrai, j'ai discuté avec mes parents, ils me disaient tu bougeras peut-être plus les choses en bougeant le droit et les règles de droit concernant l'environnement, etc. Et c'est vrai que c'était une idée qui me plaisait, j'étais quelqu'un de très idéaliste, assez combative, voilà. Et donc j'ai commencé du droit. Et j'ai fait cinq ans de droit, je me suis spécialisée dans la protection du littoral, parce que la mer est un domaine pareil qui me touche énormément. Donc j'ai fait ces années-là, mais un petit peu en touriste, il faut quand même l'admettre. Le côté intellectuel me plaisait, mais il me manquait encore quelque chose.

  • Speaker #2

    Donc vous commencez à travailler malgré tout dans le domaine juridique. Et alors comment vous basculez vers autre chose ?

  • Speaker #0

    Quand est-ce que ça se passe ? C'est vrai que c'est assez difficile à déterminer vraiment. Après il y a des éléments dont je me souviens très bien. Je suis enceinte de mon fils aîné, Antoine, qui a maintenant 12 ans et demi. Et en fait je vais me marier, je crée des choses. et je vais créer des choses avec des plumes que j'ai trouvées dans le commerce. Et c'est vrai que je les prends beaucoup de plaisir, et puis un jour il y a un copain qui revient de la chasse avec un faisan. et en fait là je vois toutes ces plumes et je me dis mais c'est absolument somptueux on peut pas jeter ça en fait et donc je les récupère bien précieusement une par une et puis là en fait je vais commencer à faire la travailler beau de façon beaucoup plus précise à faire des boucles d'oreilles etc à trouver mes propres techniques en fait à l'associer avec du cuir ça sera vraiment ma pâte dès le début et voilà et puis en fait je les porte mes créations et puis comme tout début je pense, c'est que l'entourage demande tiens c'est sympa, est-ce que tu pourrais pas m'en faire la plume est vraiment devenue une obsession mais vraiment et j'ai trouvé un moyen d'expression avec la plume avec ses créations j'y mettais vraiment tout ce que je suis et c'est toujours le cas et je crois que ça m'a apaisée énormément mais c'est vrai que ça a été un chemin qui est compliqué parce que 50 droits qu'en fait on abandonne tout pour plumer des faisans je pense que je me souviendrai toujours de l'angoisse de ma mère en train de me voir plumer des faisans ça fait 50 droits tu plumes des faisans mais c'est vrai je me mets à sa place aujourd'hui je n'avais pas d'autre réponse que quand je faisais ça j'étais tellement sur mon chemin tellement alignée en fait, j'étais bien voilà et la suite prouvera que je ne m'étais pas trop trompée, que l'intuition est là mais sur le moment c'est il faut oser prendre ce chemin

  • Speaker #2

    Donc au début vous avez écrit comme vous nous l'avez partagé pour vous même pour votre entourage votre famille, vos amis Et alors comment on bascule à l'entrepreneuriat ?

  • Speaker #0

    Comment vous passez ? En fait, on a redéménagé avec mon ex-mari. Et en fait, j'avais retrouvé du travail. On avait déménagé à Versailles et j'avais réussi un peu au culot à trouver du boulot encore dans le maritime à Versailles, ce qui n'était quand même pas gagné. Sauf que j'étais enceinte de mon deuxième enfant, ma fille, et c'était pendant la période d'essai. Donc en fait... Je me suis dit, écoute, on ne va pas te garder, ce que je comprenais aisément. Et je me souviendrai toujours de la descente des marches en quittant ce job. Il y avait deux étages. Le premier étage, j'accuse le coup en me disant, mince, c'est quand même naze d'être une femme. On est enceinte, on est obligé d'arrêter son job. Et puis le deuxième escalier ça a été ok go, go c'est maintenant, c'est maintenant, faut pivoter maintenant. J'avais commencé à faire des modèles etc. J'avais installé un espèce de petit atelier déjà à Versailles, je n'avais pas du tout cessé tout ça. Et en fait je me suis dit voilà j'accouche en décembre, en décembre j'ai créé ma première collection. et ce que j'ai fait. Et donc en fait, je me suis vraiment mise de nord à fond. Et puis je faisais ma première vente. Je suis partie à Bruxelles chez ma sœur faire une vente avec mes deux enfants sous le bras en février.

  • Speaker #2

    Et donc vous lancez cette première collection. Et là, aujourd'hui, on se retrouve dans votre atelier à Laval. Comment on passe de votre atelier, j'imagine, chez vous à Versailles, dans cet atelier installé dans le centre de Laval ?

  • Speaker #0

    Alors, entre-temps, il y a quand même encore un petit peu chaos de vie. Je suis revenue en Anjou. Donc là, j'étais vraiment au plein milieu de la campagne. Voilà, donc là, on se demande. Je me suis retrouvée, mon mari était bossé à Paris toute la semaine. Et moi, j'étais en Angelou toute seule avec les deux enfants. Et c'est vrai que là, il faut quand même s'accrocher sérieusement pour continuer. Parce qu'on ne voit personne, en fait. On est très, très seul. Donc, la passion m'a tenue. Mais en fait, il y a toujours un moment dans le parcours, je crois, où il y a des petits signes qui viennent vous chercher. Et puis là, c'est lors d'une vente, et je rencontre une femme extraordinaire qui s'appelle Elisabeth Colts, qui était restauratrice de tableaux à Sablé, sur Sarthe. Puis je lui dis, moi, je commence, je trouve ça dur, quoi. Je suis toute seule, etc. Elle me dit, mais non, mais c'est génial. C'était un soleil, cette femme, cette fille. Et du coup, on m'a dit, mais viens à Sablé, tu vas voir, moi, j'ai tout un tas de copines. On est toutes entrepreneurs. Et voilà, tu vas voir, ça va te faire du bien. Et en fait, j'y vais et c'est vrai que c'est extraordinaire. J'intègre un mini réseau de femmes entrepreneurs. Et Elisabeth travaille au rez-de-chaussée d'une maison de sablé qui est très chouette dans le centre historique. Et à l'étage, en fait, il n'y a rien du tout. Et là, je lui dis, mais je ne pourrais pas y installer mon atelier. Et puis elle me dit, bien sûr, ça serait génial, etc. Donc voilà, j'arrive avec mes coups de pinceau et puis je crée mon petit atelier. En fait, ça m'a reboostée complètement pour ma création, pour tout, parce que j'ai vraiment un endroit qui est dédié. C'est-à-dire que le matin, je sors de chez moi pour aller travailler, etc. Il y a vraiment quelque chose de très dynamisant. Et en fait, je vais lancer, je me lance en auto-entreprise en septembre 2015. Je me lance officiellement Lady Hammerst. Et après, c'est là où vraiment les choses vont prendre... Ce sont leurs envols. Je lance mon autre entreprise en 2015. Et fin 2015, je connais un ébéniste d'art. Et je lui demande de faire, je dessine, et il me crée un support en bois, un peu design pour mes bijoux. Parce que je ne trouve pas de truc assez sobre. Et voilà, donc il le fait. et lui participe au salon Maisons et Objets avec Atelier d'Art de France en janvier 2016. Et donc il prend le support qu'on a créé ensemble, et puis il me dit voilà j'aimerais bien, etc. Je lui dis bien sûr, tu l'appelleras Lady Hummerst. Et donc il prend trois paires de boucles d'oreilles pour mettre sur le support. Et il est présent donc au salon Maisons et Objets, donc je suis en haut d'une commode. Et en fait, je le rappelle deux jours après pour savoir comment ça se passe. Et il me dit, mais génial, par contre, je vais peut-être arrêter les meubles et me lancer dans la plume, parce que tout le monde me demande qui fait ça. Bon, je lui dis, je pense qu'il me blague, quoi, et pas du tout. Et en fait, c'est le musée des arts déco, notamment de Paris. m'a repéré. Et puis un magnifique concept store aussi, qui était en plein Saint-Germain, qui n'existe plus aujourd'hui. Mais voilà, donc ça commence comme ça. Et donc, en fait, je rentre à ma première boutique, ce sera le 107 Rivoli, le musée des arts déco, en mai 2016.

  • Speaker #2

    Et alors, est-ce que vous pouvez nous raconter l'histoire de ce nom d'entreprise ?

  • Speaker #0

    Oui, alors Lady Amherst, c'est le nom d'un faisan en fait. C'est le faisan de Lady Amherst. Et ce nom lui a été donné, c'était la femme du vice-procureur des Indes à l'époque, qui était tombée amoureuse, parce que les faisans c'est très exotique, c'est absolument pas de chez nous. Elle était tombée amoureuse de ces faisans. Et donc on lui a donné le nom de faisan de Lady Amherst. et elle est rentrée en Angleterre d'ailleurs avec un couple de faisans. Il y a une élégance derrière, je trouve. Après, j'aime aussi beaucoup, pour l'export, tout bêtement, il y a un côté anglophone qui est très intéressant. Et puis, je ne sais pas, cette élégance et le côté un peu art déco, etc., qui me tient énormément à cœur dans mon inspiration. Donc entre autant, un gros, gros chaos parce que je me sépare. Donc il faut gérer tout ça. Je reviens en Mayenne en septembre 2016. Mes deux enfants sous le bras et ma boîte. Je vis sur un trépied en fait, un petit peu. Mon équilibre se trouve comme ça. Donc je reviens à Laval. Et puis fin 2016. Je participe à un concours en ligne pour gagner un stand au salon Bijorka, qui est le salon international du bijou à Paris, que j'ai fait maintes et maintes fois. En me disant un jour, j'y serai peut-être. Et puis, je participe, c'est un jeu en ligne. Il faut motiver toute sa communauté, etc. Bref, je ne communique pas grand monde et je ne motive pas grand monde, donc mes boucles se retrouvent assez loin. et puis en fait je suis quand même appelée par l'organisateur du concours et qui me dit vous avez gagné donc là encore une fois je dis c'est une blague pas du tout vous avez gagné mais en fait vous avez été sélectionné par la directrice du salon et la designer du salon là je ne reviens pas formidable et donc me voilà partie en janvier 2017 je participe j'ai mon stand au au salon Bijorka, et puis c'est un carton phénoménal. La directrice vient me voir en me disant que je fais le buzz du salon. Enfin, voilà, et c'est dingue. Donc j'arrive vraiment avec ma petite collection, et puis avec des prix qui sont absolument pas les bons, parce que là, en parlant B2B, c'est que des professionnels, des boutiques qui achètent, et ça part aux quatre coins du monde, en Australie, à Dubaï. Je suis repérée par la haute couture turque. Je me frotte un modèle que je ne connais pas du tout encore. Je suis un peu projetée dedans. Je reviens de ce salon avec un carnet de commandes plein et je suis toujours sur la table de mon salon chez moi. Donc je pousse mes plumes le soir pour nourrir mes enfants. Et ça part aux quatre coins du monde. C'est une période qui est assez fabuleuse en même temps. Après, j'ai fait un milliard d'erreurs. Je n'ai pas été payée de toutes les personnes qui me devaient. Parce qu'à un moment, j'avais tellement le besoin et l'envie de faire bien dans les temps. C'est une espèce de pression quand même de bosser aussi avec les boutiques. que je pense que j'ai... Il y a beaucoup de choses qui sont passées à la trappe. Mais, bon, c'est le début, quoi. C'est le début, donc on fait forcément des erreurs, mais on apprend énormément. Et après, mon fils va rentrer en CP. Et là, je me dis, le soir, il va devoir faire ses devoirs, etc. Je ne peux plus leur imposer comme ça. Et puis moi non plus. Il y a un moment où il faut bien scinder aussi les choses. Et encore un autre signe de la vie, je passe tous les matins devant un local qui est juste en bas de chez moi. Et puis un jour, ce local se libère. et je me dis, ben voilà, merveilleux, c'est pile poil la taille qu'il me faut, et donc je rentre dans ce local, et j'y installe enfin mon atelier, quoi. Et voilà. Le local où nous sommes aujourd'hui. Voilà, tout à fait. Donc ça, c'est en fin 2017, début 2018.

  • Speaker #2

    votre activité, en fait, ça a été... Ça s'est développé très rapidement.

  • Speaker #0

    Vous avez fait le ferrer très rapidement.

  • Speaker #2

    Et alors, aujourd'hui, après, voilà, puisqu'il y a eu en plus le petit passage du Covid, où en êtes-vous ? Et voilà,

  • Speaker #0

    où en est la... En fait, j'ai continué. J'ai continué sur cette lancée. Fin 2018, je gagne... Je me présente à la Mayaninov. Je gagne le trophée Artisana. donc encore génial tout ça ça me porte c'est merveilleux et donc là tout le monde me dit bah oui mais où est ce qu'on va trouver des bijoux parce que j'ai cet atelier mais je n'ai absolument pas transformé en boutique quoi donc c'est vrai que je me dis quand même j'ai une petite vitrine faudrait quand même que je la mette en valeur donc j'essaie de faire un peu de ménage et de pousser un peu et de restreindre la partie atelier, de bien mieux l'agencer pour pouvoir ouvrir cette partie boutique qui existe maintenant aujourd'hui. et voilà et donc ça c'est le début aussi de la vente en local et de la vente en boutique qui est encore une autre chose mais qui est passionnante parce que je fais du sur mesure parce que les gens viennent voir, essayer et puis c'est très chouette parce qu'en fait je suis jamais seule et les gens me voient travailler aussi ils apprécient donc c'est un très bon compromis

  • Speaker #2

    Dans tout ce parcours, si vous le revisitez, quels sont les éléments les plus marquants pour vous ? Qu'est-ce qui vous a le plus marqué, inspiré ?

  • Speaker #0

    Ce qui m'a le plus marquée, inspirée, c'est déjà tous ces petits signes qui sont venus jalonner mon parcours, des moments où on pourrait dire j'arrête tout, quand je me sépare, c'est très violent, je suis vraiment très mal. Mais malgré tout, je lâche rien. Mais je lâche vraiment rien. Et c'est à dire que je me retrouve à Paris au moment où je suis sélectionnée par le musée des arts déco et en fait j'ai plus rien quoi, j'ai même pas mes outils avec moi, j'ai pas mes plumes donc je vais coûte que coûte, je vais rapatrier de quoi faire les modèles qui ont été commandés etc et puis je vais le faire quoi et je vais livrer comme si de rien n'était Ok voilà après pareil je reviens à Laval il faut tout reconstruire mais il y a toujours des signes des gens ou des choses qui nous font dire qu'en fait on est sur le bon chemin et il faut continuer donc c'est pas évident parce que il faut déjà les entendre donc il faut quand même y prêter attention souvent elles nous emmènent dans la bonne voie parce qu'il y a tout un tas de choses, de raisons qui nous font dire qu'il faut arrêter. Alors après, il ne faut pas non plus se jeter dans le mur, parce que c'est toujours une raison de l'équilibre. Et puis toujours se remettre en question. voilà et aujourd'hui c'est encore ce que je fais parce que j'arrive à un autre niveau aussi de de développement on grandit en fait ma boîte est tellement c'est tellement moi c'est tellement ce que je suis que en fait la façon dont j'évolue aussi va faire évoluer ma boîte il faut qu'elle corresponde à ce que vraiment j'ai envie de faire moi profondément parce que je pense que l'entrepreneur, quand il commence à s'embêter, ça ne va pas. La boîte non plus, elle ne va pas bien. Et ça se ressent. Et puis, il y a un métier créatif, il faut avoir de la ressource. C'est très, très exigeant. Parce que c'est vraiment... 7 jours sur 7, 24 heures sur 24, voilà, c'est d'une part la création, après c'est aussi la production, c'est les réseaux, se faire connaître. parler de sa boîte, parler de soi, ça n'en finit jamais. Et puis moi, je multiplie aussi un peu les canaux, parce que j'ai continué longtemps aussi à faire les salons. Donc j'ai fait les salons maison et objet, moi-même aussi, du coup, où j'avais été repérée. Donc ça, c'était aussi pareil, un chouette moment, parce que c'est très, très impressionnant d'arriver... Donc les copines se moquaient de moi parce que j'avais absolument déménagé tout mon salon pour recréer un stand un peu sympa à Maisons et Objets. Voilà, et puis c'est des boutiques, donc il faut être dans les temps. il faut faire toutes les factures, etc. Donc il y a un côté administratif, comptable, qui est aussi très très pesant.

  • Speaker #2

    Qu'est-ce que vous pourriez dire à quelqu'un qui a envie d'entreprendre ?

  • Speaker #0

    Je crois que l'envie d'entreprendre, c'est un espèce de feu qui vous brûle. Donc je crois que ça, il n'y a pas grand-chose qui peut l'arrêter. Après, c'est bien s'entourer, forcément. Essayer de... de vraiment être hyper sincère et très honnête sur soit l'idée, soit le projet. Essayer d'en parler aussi et vraiment se poser des vraies questions, mais pas juste avoir envie d'y aller, mais vraiment challenger à fond son projet. Mais qu'il y ait un vrai jugement de valeur, mais qu'il soit posé sur des vraies bases concrètes. Pas juste parler à un pote qui n'y connaît rien et qui va dire Oui, moi je pense que... Tout le monde aura un avis, c'est ça aussi, pas se fier, ça est énorme, pas se fier, les gens auront toujours un avis. Donc faites ce que vous pensez vous au plus profond de vous, c'est ça qui est intéressant. Après, le challenger, se rendre compte s'il a finé, etc., bien sûr.

  • Speaker #2

    Et alors, si on revient, puisque nous sommes en Mayenne, donc sur un territoire avec toute son histoire, sa richesse et ses particularités, vous nous avez partagé que vous aviez grandi en Mayenne. Est-ce qu'aujourd'hui, quel est votre lien avec la Mayenne et est-ce que la Mayenne est une source d'inspiration pour vous ?

  • Speaker #0

    La Mayenne a toujours été une source d'inspiration au final. C'est une très très belle campagne, c'est merveilleux, et d'autant plus l'endroit où j'ai eu la chance de grandir, c'est tellement vallonné, il y a un endroit où on a l'impression d'être à la montagne. Donc oui, ça a vraiment nourri cet amour profond pour de l'observation de la nature. Et voilà, la Mayenne pour moi, c'est marrant parce que j'ai vraiment des parents qui ne sont pas Mayennais et qui sont venus s'installer il y a 40 ans, qui sont Nantais. Et il n'y avait pas un côté de rejet, pas du tout, mais ce n'était pas une erreur d'être en Mayenne, mais presque. Et en fait, ils y sont toujours et c'est merveilleux. Et leur territoire, enfin ce territoire est d'une douceur sans nom. Et c'est vrai que moi, je suis partie un petit peu en me disant, bah oui, la Mayenne, voilà. Et donc, j'ai pas mal voyagé, j'étais un peu partout. Et c'est vrai qu'au final, dans un moment là où c'était compliqué, je me suis pas dit, chouette, je vais reventrer en Mayenne. Mais voilà, c'était l'aval. Mais en fait, ça s'imposait un peu. Et à partir du moment, encore cette intuition, à partir du moment où je me suis dit mais oui en fait, c'est Laval, en fait j'ai eu cette espèce d'alignement intérieur où c'était évident. Et j'ai trouvé en Mayenne un accueil absolument merveilleux, une douceur absolument merveilleuse. Tout est simple, tout est facile. Et puis il y a cette connexion avec la nature qui est très facile. Donc en fait c'est le meilleur choix que j'aurais pu faire. Et j'ai rencontré, voilà, et même tout le réseau est chouette et très bienveillant. Donc oui, en fait la Mayenne ça a été un peu ma terre d'accueil.

  • Speaker #2

    Et donc maintenant, quels sont vos nouveaux projets, vos futurs projets pour votre entreprise ?

  • Speaker #0

    Alors, comme je le disais, j'ai vraiment commencé, moi, j'ai été jetée dans le grand bain du B2B. Et donc, j'en ai fait pendant très longtemps. Et pour une petite boîte comme la mienne, en fait, c'est sacrément... complexe à gérer parce qu'on va faire un shot parisien d'une semaine où ça va partir aux quatre coins du monde où tout le monde va nous dire que c'est magnifique alors c'est vraiment un shot d'ego c'est génial on se régale et quand je re-rends dans mon petit atelier et là je me dis ok maintenant je suis toute seule parce que j'ai eu la chance d'avoir une apprentie pendant 4 ans Maintenant je suis toute seule et c'est vrai que la production et la gestion c'est une montagne en fait. Et du coup tout le reste, c'est à dire la compta n'en parlons pas, mais tout ce qui est créa etc. Et gestion de la boutique aussi parce qu'il y a quand même la boutique en ligne et la boutique physique qui continue de tourner. en fait tout ça ça passe à la trappe parce qu'au final les boutiques attendent et puis souvent je faisais l'édition de septembre et donc il y avait Noël donc une très très grosse pression et voilà et en fait c'est vrai que là maintenant je suis toute seule et j'ai envie de faire aussi des pièces plus importantes de développer le côté artistique en fait de la marque et ça j'en ai vraiment envie et besoin donc en fait j'ai arrêté de faire les salons maison et objets notamment mais là je vraiment je me recentre sur sur ma création donc donc cette année c'est vraiment ça c'est lancement du site internet et puis et puis développement artistique beaucoup plus

  • Speaker #2

    Et avec un objectif d'avoir plus de contacts directs avec la cliente finale ou le client.

  • Speaker #0

    Complètement, c'est là où je me régale, le sur-mesure. Puis il y a toujours une espèce d'émotion, moi je suis portée que par ça. Une émotion absolument géniale de travailler ça. Là j'ai fait des bijoux pour des mariés, c'est magique. Puis on a une grosse responsabilité. C'est vrai que souvent j'ai des clientes merveilleuses qui me font complètement confiance. Et puis voilà, le plus beau cadeau, c'est qu'elles reviennent en disant je me sens tellement belle quand je porte vos bijoux Ça, c'est mon carburant, c'est ce qui me fait avancer complètement. Et puis il y a vraiment ce côté de oser, toujours, qui est vraiment pour moi, c'est un fil conducteur dans mon boulot. Oser porter des bijoux plumes, ce n'est pas un bijou commun. on ne les voit pas tous les jours. Et en fait, il se passe quelque chose quand les femmes les portent, parce qu'il y a une espèce d'osmose avec leur grain de peau, leur couleur de peau, de cheveux, la couleur des yeux. Et c'est vrai que quand elles trouvent leurs bijoux, il se passe quelque chose. Et ça, cette petite magie, je veux la continuer à tout prix.

  • Speaker #2

    Céline, merci beaucoup Merci à vous pour cet entretien pour tout ce partage de cette passion qui vous anime et ce feu artistique Merci beaucoup et à très bientôt Osons la Mayenne, c'est fini pour aujourd'hui Merci de nous avoir suivis dans ce nouvel épisode de ces femmes extraordinaires qui osent entreprendre A très bientôt pour un nouvel épisode

  • Speaker #0

    Osons

  • Speaker #2

    Parcours féminin d'entrepreneurs engagés

  • Speaker #1

    Un podcast être communication en partenariat avec le MEDEF de la Mayenne.

Description

Céline BOURIAUD, artisane d’art, plumassière, fondatrice de Lady Amherst, une entreprise originale au service de la beauté du monde. D’un naturel contemplatif, la jeune créatrice s’habille de douceur, tout en ayant une détermination prête à affronter marées et tempêtes. Au temps de ses études, Céline ne se destinait pas à magnifier les plumes, mais plutôt à protéger les océans. Après quelques détours et des rencontres, Céline a trouvé son mode d’expression au monde et son chemin d’entrepreneur au féminin. Elle nous accueille dans son atelier boutique,  installé dans les ruelles du vieux LAVAL, à l’ombre de la cathédrale.


@Crédit photo : Lady Amherst

@Musique : Keys of Moon, The Epic Heros

@Interview, montage, réalisation : Gaïdig Busson


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    je crois que l'envie d'entreprendre, c'est un espèce de feu qui vous brûle. Je lâche rien. Mais je lâche vraiment rien. Ça a été un chemin qui est compliqué parce que c'est un camp de droit, qu'en fait, on abandonne tout pour plumer des faisans, je pense. Mais il y a toujours des signes, des gens ou des choses qui nous font dire qu'en fait, on est sur le bon chemin et il faut continuer. Le plus beau cadeau, c'est qu'elle revienne en disant Je me sens tellement belle quand je porte vos bijoux. Ça, c'est mon carburant.

  • Speaker #1

    Ce matin, nous retrouvons Céline Bourriaud, artisane d'art plumassière, fondatrice de Lady Amherst, une entreprise originale au service de la beauté du monde. D'un naturel contemplatif, la jeune créatrice s'habille de douceur, tout en ayant une détermination, prête à affronter marées et tempêtes. Au temps de ses études, Céline ne se destinait pas à magnifier les plumes, mais plutôt à protéger les océans. Après quelques détours et des rencontres, Céline a trouvé son mode d'expression au monde et son chemin d'entrepreneur ou féminin. Elle nous accueille dans son atelier boutique installé dans les ruelles du Vieux Laval, à l'ombre de la cathédrale. Céline, bonjour !

  • Speaker #0

    Bonjour, Canavé !

  • Speaker #2

    Qu'est-ce qui vous a amené, comment vous êtes arrivée là, à travailler avec ces plumes dans cet univers ? si particulier, doux et délicat, beau à la fois ? Qu'est-ce qui...

  • Speaker #0

    Voilà. Alors, le chemin est assez long. J'ai grandi en Mayenne. Et au fond de mon jardin, il y avait des bois. Et j'y passais beaucoup, beaucoup de temps. J'étais à la recherche de quelque chose, mais je ne savais pas encore quoi. Et en fait, je rêvais petite d'être vétérinaire, justement, parce que j'aimais la nature. Et après, c'est vrai que j'étais... Du coup, passionnée par la nature, protection de l'environnement, tout ça me tenait vraiment à cœur. Et donc l'idée c'était de faire du droit, parce que l'idée c'est vrai, j'ai discuté avec mes parents, ils me disaient tu bougeras peut-être plus les choses en bougeant le droit et les règles de droit concernant l'environnement, etc. Et c'est vrai que c'était une idée qui me plaisait, j'étais quelqu'un de très idéaliste, assez combative, voilà. Et donc j'ai commencé du droit. Et j'ai fait cinq ans de droit, je me suis spécialisée dans la protection du littoral, parce que la mer est un domaine pareil qui me touche énormément. Donc j'ai fait ces années-là, mais un petit peu en touriste, il faut quand même l'admettre. Le côté intellectuel me plaisait, mais il me manquait encore quelque chose.

  • Speaker #2

    Donc vous commencez à travailler malgré tout dans le domaine juridique. Et alors comment vous basculez vers autre chose ?

  • Speaker #0

    Quand est-ce que ça se passe ? C'est vrai que c'est assez difficile à déterminer vraiment. Après il y a des éléments dont je me souviens très bien. Je suis enceinte de mon fils aîné, Antoine, qui a maintenant 12 ans et demi. Et en fait je vais me marier, je crée des choses. et je vais créer des choses avec des plumes que j'ai trouvées dans le commerce. Et c'est vrai que je les prends beaucoup de plaisir, et puis un jour il y a un copain qui revient de la chasse avec un faisan. et en fait là je vois toutes ces plumes et je me dis mais c'est absolument somptueux on peut pas jeter ça en fait et donc je les récupère bien précieusement une par une et puis là en fait je vais commencer à faire la travailler beau de façon beaucoup plus précise à faire des boucles d'oreilles etc à trouver mes propres techniques en fait à l'associer avec du cuir ça sera vraiment ma pâte dès le début et voilà et puis en fait je les porte mes créations et puis comme tout début je pense, c'est que l'entourage demande tiens c'est sympa, est-ce que tu pourrais pas m'en faire la plume est vraiment devenue une obsession mais vraiment et j'ai trouvé un moyen d'expression avec la plume avec ses créations j'y mettais vraiment tout ce que je suis et c'est toujours le cas et je crois que ça m'a apaisée énormément mais c'est vrai que ça a été un chemin qui est compliqué parce que 50 droits qu'en fait on abandonne tout pour plumer des faisans je pense que je me souviendrai toujours de l'angoisse de ma mère en train de me voir plumer des faisans ça fait 50 droits tu plumes des faisans mais c'est vrai je me mets à sa place aujourd'hui je n'avais pas d'autre réponse que quand je faisais ça j'étais tellement sur mon chemin tellement alignée en fait, j'étais bien voilà et la suite prouvera que je ne m'étais pas trop trompée, que l'intuition est là mais sur le moment c'est il faut oser prendre ce chemin

  • Speaker #2

    Donc au début vous avez écrit comme vous nous l'avez partagé pour vous même pour votre entourage votre famille, vos amis Et alors comment on bascule à l'entrepreneuriat ?

  • Speaker #0

    Comment vous passez ? En fait, on a redéménagé avec mon ex-mari. Et en fait, j'avais retrouvé du travail. On avait déménagé à Versailles et j'avais réussi un peu au culot à trouver du boulot encore dans le maritime à Versailles, ce qui n'était quand même pas gagné. Sauf que j'étais enceinte de mon deuxième enfant, ma fille, et c'était pendant la période d'essai. Donc en fait... Je me suis dit, écoute, on ne va pas te garder, ce que je comprenais aisément. Et je me souviendrai toujours de la descente des marches en quittant ce job. Il y avait deux étages. Le premier étage, j'accuse le coup en me disant, mince, c'est quand même naze d'être une femme. On est enceinte, on est obligé d'arrêter son job. Et puis le deuxième escalier ça a été ok go, go c'est maintenant, c'est maintenant, faut pivoter maintenant. J'avais commencé à faire des modèles etc. J'avais installé un espèce de petit atelier déjà à Versailles, je n'avais pas du tout cessé tout ça. Et en fait je me suis dit voilà j'accouche en décembre, en décembre j'ai créé ma première collection. et ce que j'ai fait. Et donc en fait, je me suis vraiment mise de nord à fond. Et puis je faisais ma première vente. Je suis partie à Bruxelles chez ma sœur faire une vente avec mes deux enfants sous le bras en février.

  • Speaker #2

    Et donc vous lancez cette première collection. Et là, aujourd'hui, on se retrouve dans votre atelier à Laval. Comment on passe de votre atelier, j'imagine, chez vous à Versailles, dans cet atelier installé dans le centre de Laval ?

  • Speaker #0

    Alors, entre-temps, il y a quand même encore un petit peu chaos de vie. Je suis revenue en Anjou. Donc là, j'étais vraiment au plein milieu de la campagne. Voilà, donc là, on se demande. Je me suis retrouvée, mon mari était bossé à Paris toute la semaine. Et moi, j'étais en Angelou toute seule avec les deux enfants. Et c'est vrai que là, il faut quand même s'accrocher sérieusement pour continuer. Parce qu'on ne voit personne, en fait. On est très, très seul. Donc, la passion m'a tenue. Mais en fait, il y a toujours un moment dans le parcours, je crois, où il y a des petits signes qui viennent vous chercher. Et puis là, c'est lors d'une vente, et je rencontre une femme extraordinaire qui s'appelle Elisabeth Colts, qui était restauratrice de tableaux à Sablé, sur Sarthe. Puis je lui dis, moi, je commence, je trouve ça dur, quoi. Je suis toute seule, etc. Elle me dit, mais non, mais c'est génial. C'était un soleil, cette femme, cette fille. Et du coup, on m'a dit, mais viens à Sablé, tu vas voir, moi, j'ai tout un tas de copines. On est toutes entrepreneurs. Et voilà, tu vas voir, ça va te faire du bien. Et en fait, j'y vais et c'est vrai que c'est extraordinaire. J'intègre un mini réseau de femmes entrepreneurs. Et Elisabeth travaille au rez-de-chaussée d'une maison de sablé qui est très chouette dans le centre historique. Et à l'étage, en fait, il n'y a rien du tout. Et là, je lui dis, mais je ne pourrais pas y installer mon atelier. Et puis elle me dit, bien sûr, ça serait génial, etc. Donc voilà, j'arrive avec mes coups de pinceau et puis je crée mon petit atelier. En fait, ça m'a reboostée complètement pour ma création, pour tout, parce que j'ai vraiment un endroit qui est dédié. C'est-à-dire que le matin, je sors de chez moi pour aller travailler, etc. Il y a vraiment quelque chose de très dynamisant. Et en fait, je vais lancer, je me lance en auto-entreprise en septembre 2015. Je me lance officiellement Lady Hammerst. Et après, c'est là où vraiment les choses vont prendre... Ce sont leurs envols. Je lance mon autre entreprise en 2015. Et fin 2015, je connais un ébéniste d'art. Et je lui demande de faire, je dessine, et il me crée un support en bois, un peu design pour mes bijoux. Parce que je ne trouve pas de truc assez sobre. Et voilà, donc il le fait. et lui participe au salon Maisons et Objets avec Atelier d'Art de France en janvier 2016. Et donc il prend le support qu'on a créé ensemble, et puis il me dit voilà j'aimerais bien, etc. Je lui dis bien sûr, tu l'appelleras Lady Hummerst. Et donc il prend trois paires de boucles d'oreilles pour mettre sur le support. Et il est présent donc au salon Maisons et Objets, donc je suis en haut d'une commode. Et en fait, je le rappelle deux jours après pour savoir comment ça se passe. Et il me dit, mais génial, par contre, je vais peut-être arrêter les meubles et me lancer dans la plume, parce que tout le monde me demande qui fait ça. Bon, je lui dis, je pense qu'il me blague, quoi, et pas du tout. Et en fait, c'est le musée des arts déco, notamment de Paris. m'a repéré. Et puis un magnifique concept store aussi, qui était en plein Saint-Germain, qui n'existe plus aujourd'hui. Mais voilà, donc ça commence comme ça. Et donc, en fait, je rentre à ma première boutique, ce sera le 107 Rivoli, le musée des arts déco, en mai 2016.

  • Speaker #2

    Et alors, est-ce que vous pouvez nous raconter l'histoire de ce nom d'entreprise ?

  • Speaker #0

    Oui, alors Lady Amherst, c'est le nom d'un faisan en fait. C'est le faisan de Lady Amherst. Et ce nom lui a été donné, c'était la femme du vice-procureur des Indes à l'époque, qui était tombée amoureuse, parce que les faisans c'est très exotique, c'est absolument pas de chez nous. Elle était tombée amoureuse de ces faisans. Et donc on lui a donné le nom de faisan de Lady Amherst. et elle est rentrée en Angleterre d'ailleurs avec un couple de faisans. Il y a une élégance derrière, je trouve. Après, j'aime aussi beaucoup, pour l'export, tout bêtement, il y a un côté anglophone qui est très intéressant. Et puis, je ne sais pas, cette élégance et le côté un peu art déco, etc., qui me tient énormément à cœur dans mon inspiration. Donc entre autant, un gros, gros chaos parce que je me sépare. Donc il faut gérer tout ça. Je reviens en Mayenne en septembre 2016. Mes deux enfants sous le bras et ma boîte. Je vis sur un trépied en fait, un petit peu. Mon équilibre se trouve comme ça. Donc je reviens à Laval. Et puis fin 2016. Je participe à un concours en ligne pour gagner un stand au salon Bijorka, qui est le salon international du bijou à Paris, que j'ai fait maintes et maintes fois. En me disant un jour, j'y serai peut-être. Et puis, je participe, c'est un jeu en ligne. Il faut motiver toute sa communauté, etc. Bref, je ne communique pas grand monde et je ne motive pas grand monde, donc mes boucles se retrouvent assez loin. et puis en fait je suis quand même appelée par l'organisateur du concours et qui me dit vous avez gagné donc là encore une fois je dis c'est une blague pas du tout vous avez gagné mais en fait vous avez été sélectionné par la directrice du salon et la designer du salon là je ne reviens pas formidable et donc me voilà partie en janvier 2017 je participe j'ai mon stand au au salon Bijorka, et puis c'est un carton phénoménal. La directrice vient me voir en me disant que je fais le buzz du salon. Enfin, voilà, et c'est dingue. Donc j'arrive vraiment avec ma petite collection, et puis avec des prix qui sont absolument pas les bons, parce que là, en parlant B2B, c'est que des professionnels, des boutiques qui achètent, et ça part aux quatre coins du monde, en Australie, à Dubaï. Je suis repérée par la haute couture turque. Je me frotte un modèle que je ne connais pas du tout encore. Je suis un peu projetée dedans. Je reviens de ce salon avec un carnet de commandes plein et je suis toujours sur la table de mon salon chez moi. Donc je pousse mes plumes le soir pour nourrir mes enfants. Et ça part aux quatre coins du monde. C'est une période qui est assez fabuleuse en même temps. Après, j'ai fait un milliard d'erreurs. Je n'ai pas été payée de toutes les personnes qui me devaient. Parce qu'à un moment, j'avais tellement le besoin et l'envie de faire bien dans les temps. C'est une espèce de pression quand même de bosser aussi avec les boutiques. que je pense que j'ai... Il y a beaucoup de choses qui sont passées à la trappe. Mais, bon, c'est le début, quoi. C'est le début, donc on fait forcément des erreurs, mais on apprend énormément. Et après, mon fils va rentrer en CP. Et là, je me dis, le soir, il va devoir faire ses devoirs, etc. Je ne peux plus leur imposer comme ça. Et puis moi non plus. Il y a un moment où il faut bien scinder aussi les choses. Et encore un autre signe de la vie, je passe tous les matins devant un local qui est juste en bas de chez moi. Et puis un jour, ce local se libère. et je me dis, ben voilà, merveilleux, c'est pile poil la taille qu'il me faut, et donc je rentre dans ce local, et j'y installe enfin mon atelier, quoi. Et voilà. Le local où nous sommes aujourd'hui. Voilà, tout à fait. Donc ça, c'est en fin 2017, début 2018.

  • Speaker #2

    votre activité, en fait, ça a été... Ça s'est développé très rapidement.

  • Speaker #0

    Vous avez fait le ferrer très rapidement.

  • Speaker #2

    Et alors, aujourd'hui, après, voilà, puisqu'il y a eu en plus le petit passage du Covid, où en êtes-vous ? Et voilà,

  • Speaker #0

    où en est la... En fait, j'ai continué. J'ai continué sur cette lancée. Fin 2018, je gagne... Je me présente à la Mayaninov. Je gagne le trophée Artisana. donc encore génial tout ça ça me porte c'est merveilleux et donc là tout le monde me dit bah oui mais où est ce qu'on va trouver des bijoux parce que j'ai cet atelier mais je n'ai absolument pas transformé en boutique quoi donc c'est vrai que je me dis quand même j'ai une petite vitrine faudrait quand même que je la mette en valeur donc j'essaie de faire un peu de ménage et de pousser un peu et de restreindre la partie atelier, de bien mieux l'agencer pour pouvoir ouvrir cette partie boutique qui existe maintenant aujourd'hui. et voilà et donc ça c'est le début aussi de la vente en local et de la vente en boutique qui est encore une autre chose mais qui est passionnante parce que je fais du sur mesure parce que les gens viennent voir, essayer et puis c'est très chouette parce qu'en fait je suis jamais seule et les gens me voient travailler aussi ils apprécient donc c'est un très bon compromis

  • Speaker #2

    Dans tout ce parcours, si vous le revisitez, quels sont les éléments les plus marquants pour vous ? Qu'est-ce qui vous a le plus marqué, inspiré ?

  • Speaker #0

    Ce qui m'a le plus marquée, inspirée, c'est déjà tous ces petits signes qui sont venus jalonner mon parcours, des moments où on pourrait dire j'arrête tout, quand je me sépare, c'est très violent, je suis vraiment très mal. Mais malgré tout, je lâche rien. Mais je lâche vraiment rien. Et c'est à dire que je me retrouve à Paris au moment où je suis sélectionnée par le musée des arts déco et en fait j'ai plus rien quoi, j'ai même pas mes outils avec moi, j'ai pas mes plumes donc je vais coûte que coûte, je vais rapatrier de quoi faire les modèles qui ont été commandés etc et puis je vais le faire quoi et je vais livrer comme si de rien n'était Ok voilà après pareil je reviens à Laval il faut tout reconstruire mais il y a toujours des signes des gens ou des choses qui nous font dire qu'en fait on est sur le bon chemin et il faut continuer donc c'est pas évident parce que il faut déjà les entendre donc il faut quand même y prêter attention souvent elles nous emmènent dans la bonne voie parce qu'il y a tout un tas de choses, de raisons qui nous font dire qu'il faut arrêter. Alors après, il ne faut pas non plus se jeter dans le mur, parce que c'est toujours une raison de l'équilibre. Et puis toujours se remettre en question. voilà et aujourd'hui c'est encore ce que je fais parce que j'arrive à un autre niveau aussi de de développement on grandit en fait ma boîte est tellement c'est tellement moi c'est tellement ce que je suis que en fait la façon dont j'évolue aussi va faire évoluer ma boîte il faut qu'elle corresponde à ce que vraiment j'ai envie de faire moi profondément parce que je pense que l'entrepreneur, quand il commence à s'embêter, ça ne va pas. La boîte non plus, elle ne va pas bien. Et ça se ressent. Et puis, il y a un métier créatif, il faut avoir de la ressource. C'est très, très exigeant. Parce que c'est vraiment... 7 jours sur 7, 24 heures sur 24, voilà, c'est d'une part la création, après c'est aussi la production, c'est les réseaux, se faire connaître. parler de sa boîte, parler de soi, ça n'en finit jamais. Et puis moi, je multiplie aussi un peu les canaux, parce que j'ai continué longtemps aussi à faire les salons. Donc j'ai fait les salons maison et objet, moi-même aussi, du coup, où j'avais été repérée. Donc ça, c'était aussi pareil, un chouette moment, parce que c'est très, très impressionnant d'arriver... Donc les copines se moquaient de moi parce que j'avais absolument déménagé tout mon salon pour recréer un stand un peu sympa à Maisons et Objets. Voilà, et puis c'est des boutiques, donc il faut être dans les temps. il faut faire toutes les factures, etc. Donc il y a un côté administratif, comptable, qui est aussi très très pesant.

  • Speaker #2

    Qu'est-ce que vous pourriez dire à quelqu'un qui a envie d'entreprendre ?

  • Speaker #0

    Je crois que l'envie d'entreprendre, c'est un espèce de feu qui vous brûle. Donc je crois que ça, il n'y a pas grand-chose qui peut l'arrêter. Après, c'est bien s'entourer, forcément. Essayer de... de vraiment être hyper sincère et très honnête sur soit l'idée, soit le projet. Essayer d'en parler aussi et vraiment se poser des vraies questions, mais pas juste avoir envie d'y aller, mais vraiment challenger à fond son projet. Mais qu'il y ait un vrai jugement de valeur, mais qu'il soit posé sur des vraies bases concrètes. Pas juste parler à un pote qui n'y connaît rien et qui va dire Oui, moi je pense que... Tout le monde aura un avis, c'est ça aussi, pas se fier, ça est énorme, pas se fier, les gens auront toujours un avis. Donc faites ce que vous pensez vous au plus profond de vous, c'est ça qui est intéressant. Après, le challenger, se rendre compte s'il a finé, etc., bien sûr.

  • Speaker #2

    Et alors, si on revient, puisque nous sommes en Mayenne, donc sur un territoire avec toute son histoire, sa richesse et ses particularités, vous nous avez partagé que vous aviez grandi en Mayenne. Est-ce qu'aujourd'hui, quel est votre lien avec la Mayenne et est-ce que la Mayenne est une source d'inspiration pour vous ?

  • Speaker #0

    La Mayenne a toujours été une source d'inspiration au final. C'est une très très belle campagne, c'est merveilleux, et d'autant plus l'endroit où j'ai eu la chance de grandir, c'est tellement vallonné, il y a un endroit où on a l'impression d'être à la montagne. Donc oui, ça a vraiment nourri cet amour profond pour de l'observation de la nature. Et voilà, la Mayenne pour moi, c'est marrant parce que j'ai vraiment des parents qui ne sont pas Mayennais et qui sont venus s'installer il y a 40 ans, qui sont Nantais. Et il n'y avait pas un côté de rejet, pas du tout, mais ce n'était pas une erreur d'être en Mayenne, mais presque. Et en fait, ils y sont toujours et c'est merveilleux. Et leur territoire, enfin ce territoire est d'une douceur sans nom. Et c'est vrai que moi, je suis partie un petit peu en me disant, bah oui, la Mayenne, voilà. Et donc, j'ai pas mal voyagé, j'étais un peu partout. Et c'est vrai qu'au final, dans un moment là où c'était compliqué, je me suis pas dit, chouette, je vais reventrer en Mayenne. Mais voilà, c'était l'aval. Mais en fait, ça s'imposait un peu. Et à partir du moment, encore cette intuition, à partir du moment où je me suis dit mais oui en fait, c'est Laval, en fait j'ai eu cette espèce d'alignement intérieur où c'était évident. Et j'ai trouvé en Mayenne un accueil absolument merveilleux, une douceur absolument merveilleuse. Tout est simple, tout est facile. Et puis il y a cette connexion avec la nature qui est très facile. Donc en fait c'est le meilleur choix que j'aurais pu faire. Et j'ai rencontré, voilà, et même tout le réseau est chouette et très bienveillant. Donc oui, en fait la Mayenne ça a été un peu ma terre d'accueil.

  • Speaker #2

    Et donc maintenant, quels sont vos nouveaux projets, vos futurs projets pour votre entreprise ?

  • Speaker #0

    Alors, comme je le disais, j'ai vraiment commencé, moi, j'ai été jetée dans le grand bain du B2B. Et donc, j'en ai fait pendant très longtemps. Et pour une petite boîte comme la mienne, en fait, c'est sacrément... complexe à gérer parce qu'on va faire un shot parisien d'une semaine où ça va partir aux quatre coins du monde où tout le monde va nous dire que c'est magnifique alors c'est vraiment un shot d'ego c'est génial on se régale et quand je re-rends dans mon petit atelier et là je me dis ok maintenant je suis toute seule parce que j'ai eu la chance d'avoir une apprentie pendant 4 ans Maintenant je suis toute seule et c'est vrai que la production et la gestion c'est une montagne en fait. Et du coup tout le reste, c'est à dire la compta n'en parlons pas, mais tout ce qui est créa etc. Et gestion de la boutique aussi parce qu'il y a quand même la boutique en ligne et la boutique physique qui continue de tourner. en fait tout ça ça passe à la trappe parce qu'au final les boutiques attendent et puis souvent je faisais l'édition de septembre et donc il y avait Noël donc une très très grosse pression et voilà et en fait c'est vrai que là maintenant je suis toute seule et j'ai envie de faire aussi des pièces plus importantes de développer le côté artistique en fait de la marque et ça j'en ai vraiment envie et besoin donc en fait j'ai arrêté de faire les salons maison et objets notamment mais là je vraiment je me recentre sur sur ma création donc donc cette année c'est vraiment ça c'est lancement du site internet et puis et puis développement artistique beaucoup plus

  • Speaker #2

    Et avec un objectif d'avoir plus de contacts directs avec la cliente finale ou le client.

  • Speaker #0

    Complètement, c'est là où je me régale, le sur-mesure. Puis il y a toujours une espèce d'émotion, moi je suis portée que par ça. Une émotion absolument géniale de travailler ça. Là j'ai fait des bijoux pour des mariés, c'est magique. Puis on a une grosse responsabilité. C'est vrai que souvent j'ai des clientes merveilleuses qui me font complètement confiance. Et puis voilà, le plus beau cadeau, c'est qu'elles reviennent en disant je me sens tellement belle quand je porte vos bijoux Ça, c'est mon carburant, c'est ce qui me fait avancer complètement. Et puis il y a vraiment ce côté de oser, toujours, qui est vraiment pour moi, c'est un fil conducteur dans mon boulot. Oser porter des bijoux plumes, ce n'est pas un bijou commun. on ne les voit pas tous les jours. Et en fait, il se passe quelque chose quand les femmes les portent, parce qu'il y a une espèce d'osmose avec leur grain de peau, leur couleur de peau, de cheveux, la couleur des yeux. Et c'est vrai que quand elles trouvent leurs bijoux, il se passe quelque chose. Et ça, cette petite magie, je veux la continuer à tout prix.

  • Speaker #2

    Céline, merci beaucoup Merci à vous pour cet entretien pour tout ce partage de cette passion qui vous anime et ce feu artistique Merci beaucoup et à très bientôt Osons la Mayenne, c'est fini pour aujourd'hui Merci de nous avoir suivis dans ce nouvel épisode de ces femmes extraordinaires qui osent entreprendre A très bientôt pour un nouvel épisode

  • Speaker #0

    Osons

  • Speaker #2

    Parcours féminin d'entrepreneurs engagés

  • Speaker #1

    Un podcast être communication en partenariat avec le MEDEF de la Mayenne.

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