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#17 Hors Série : Marion : avoir toujours la patate cover
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Où ça mène quand on sème

#17 Hors Série : Marion : avoir toujours la patate

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19min |19/12/2024|

274

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Description

Pour finir l'année, je vous propose de découvrir... mon témoignage !


En effet, cette fois, suite à votre demande, je suis seule derrière le micro.


🎙 Je vous partage les coulisses de la création de ce podcast, mes ambitions et motivations...


👋🏻 Puis je me présente un peu plus à vous. Je m'appelle Marion, j'ai 30 ans, 2 enfants, je suis mariée depuis 3 ans à un patatier, betteravier, céréalier, dans les Hauts-de-France.


🧫 Ingénieure en alimentation et santé et docteure en biologie santé, je travaille dans le domaine de la communication en santé.


💬 Et enfin je réponds aux questions que vous m'avez posées dans la FAQ.


🎄 Belles fêtes de fin d'année à tous et... à l'année prochaine !



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Elles sont femmes de céréaliers, d'éleveurs, de viticulteurs, en agriculture conventionnelle, biologique, raisonnée. Elles viennent de petites, moyennes ou grandes fermes implantées sur toute la France, sont issues du monde agricole ou le découvrent jour après jour. Entre les coups de main à la ferme, la vie amoureuse et familiale, conditionnée au rythme des cultures, de la météo et des animaux, elles-mêmes salariées ou agricultrices, mères, ces femmes sont les piliers de leur conjoint agriculteur. Je m'appelle Marion. J'ai plaisir à discuter avec ces femmes et partager, témoigner, diffuser leurs choix de vie personnels et professionnels, ainsi que leurs joies et difficultés liées au monde agricole. Alors, à votre avis, où ça mène quand on s'aime ? Lors de cet épisode, suite à vos demandes, je vais me présenter, moi, la créatrice de ce podcast. Autant vous prévenir, je ne suis pas du tout à l'aise avec l'exercice. Mais je suis prête à jouer le jeu. Et je vais faire en sorte de répondre à vos nombreuses interrogations. Alors pour commencer, qui suis-je ? Je m'appelle Marion, j'ai 30 ans, j'habite dans les Hauts-de-France, dans la Somme. Je suis mariée à Thibaut depuis maintenant 3 ans. Nous sommes ensemble depuis 10 ans et nous attendons notre deuxième enfant. Il est fils, petit-fils, arrière-petit-fils, arrière-arrière-petit-fils d'agriculteur. Initialement dans les Flandres et depuis son grand-père dans l'Aisne. C'est une exploitation familiale dont la troisième génération est actuellement... en cours d'installation, à savoir son cousin et lui. Il cultive en agriculture conventionnelle des céréales et oléoprothéagineux, blé, colza, févrole, mais également betterave à sucre, pommes de terre féculiaires et de consommation, et prochainement du lin. Thibault est ingénieur en agriculture et actuellement acheteur pour une société agroalimentaire néerlandaise spécialisée dans la transformation industrielle de pommes de terre en différents produits dérivés, comme évidemment des frites. Parlons maintenant du projet du podcast. D'où vient le projet de ce podcast ? Étant moi-même femme d'agriculteur, j'ai été confrontée à des choix personnels et professionnels liés à cette situation, ainsi que nombreuses de mes proches dans la même situation. À force de discussions lors de soirées, de week-ends, je me suis dit que cela pourrait intéresser. J'avais initialement un projet de livre, et puis je me suis dit que le podcast était un très bon moyen de communication, tout à fait dans l'air du temps, et permettre de diffuser ces témoignages au plus grand nombre. Je me suis également dit que c'était plus rapide à mettre en place. Et lors des barrages et de la crise agricole, quand j'ai vu qu'il y avait quelques reportages sur les femmes d'agriculteurs qui tenaient les fermes pendant que leurs conjoints allaient manifester et aller dans les barrages, je me suis dit, ok, là, c'est vraiment le moment, lance-toi. Et même si ton projet ne sera pas parfait tout de suite, fais-le, parce que ça peut vraiment être utile à de nombreuses femmes. Je souhaite ainsi partager à ces femmes de nombreux témoignages, afin qu'elles se sentent moins seules. pour les aiguiller dans leurs choix, mais également pour casser certains clichés auprès du grand public. J'ai également la curiosité de découvrir les choix personnels et professionnels d'autres femmes d'agriculteurs de différents types d'exploitation et de différentes régions de France. Quel est mon objectif personnel à créer ce podcast ? Le premier objectif est l'épanouissement personnel et le souhait d'agir pour les autres. Il ne s'agit pas du tout d'un projet professionnel. Mais quelle joie de recevoir vos retours, de savoir que ce podcast peut aider certaines femmes d'agriculteurs et agriculteurs. de savoir que certaines s'identifient, certaines se sentent moins seules, puisent des conseils, se retrouvent dans les propos d'autres femmes. Le succès pour moi serait la réception de ces commentaires positifs, mais aussi des demandes spontanées de femmes d'agriculteurs qui souhaitent témoigner pour partager leur vie à d'autres femmes. Qu'est-ce qui me motive à faire ce podcast ? Les personnes que j'interview sont des femmes d'agriculteurs de toute la France, de tout type d'exploitation, vivant ou non sur l'exploitation, travaillant ou non dans le milieu agricole, de tout âge. qui viennent du milieu agricole ou non, et la diversité des profils amène vraiment la richesse du podcast. Les discours sont alors complémentaires, se complètent les uns des autres, afin de pouvoir être identifiables à un maximum de monde. Je pense qu'il est important de leur donner la parole, pour leur apporter du soutien, des conseils, pour leur apporter des témoignages proches de leur situation, comme je le disais tout à l'heure. Les aiguiller dans leurs choix personnels et professionnels, mais aussi casser certains clichés liés à une mauvaise image parfois de l'agriculture. et aussi à ces femmes de l'ombre. Ces témoignages peuvent selon moi également intéresser les agriculteurs eux-mêmes, pour mieux comprendre les choix personnels et professionnels de leurs femmes et leurs ressentis au quotidien. Maintenant que le contexte est posé, nous allons parler un peu plus de moi. Alors d'où je viens et est-ce que j'ai grandi dans un milieu agricole ? Je suis née à Paris, j'ai grandi en Seine-et-Marne, alors même si c'est parfois considéré comme la campagne de l'île de France, je n'estime pas vraiment avoir grandi à la campagne. J'étais plutôt dans un grand village, presque une ville. Je ne suis pas du tout issue du milieu agricole. Je suis fille de pharmaciens bourguignons qui ont migré en Ile-de-France pour des raisons professionnelles et personne dans ma famille ne vient du milieu agricole. Quelles études ai-je fait et dans quel but ? Après un bac scientifique, j'étais attirée par les sciences, très branchée SVT sans trop savoir où aller. J'ai fait une école d'ingénieur, une île à salles à Beauvais, en ayant eu un réel coup de cœur pour ce campus. C'est une école qui forme les futurs ingénieurs en alimentation et santé, mais également en agriculture. J'ai donc rencontré mon mari lors de nos études. Je ne connaissais pas tellement le milieu agricole, alors je l'ai un peu découvert durant ces différentes années d'études. baignée de futurs agriculteurs autour de nous. J'ai choisi la spécialité alimentation et santé et j'ai voulu creuser le côté santé et recherche lors de mes études. Après différents stages dans ce domaine, dont 10 mois à l'étranger, 4 à Vancouver et 6 mois à Dublin, j'ai décroché mon diplôme d'ingénieur. J'ai continué mes études par la réalisation d'une thèse de doctorat en biologie santé sur un sujet traitant de l'impact maternel de la consommation de résidus d'un pesticide et d'une alimentation déséquilibrée sur les troubles digestifs du nouveau-né. Pas très loin du milieu agricole donc. Désormais, qu'est-ce que je fais dans la vie ? Je travaille actuellement dans la communication dans le secteur de la santé. J'interview des acteurs de santé, professionnels du médical, paramédical, étudiants, citoyens, sous un format vidéo à l'aide d'un technicien en audiovisuel. Je gère également la communication sur les réseaux sociaux du lieu dans lequel je travaille. Je me suis donc formée aux techniques d'interview, à la création de podcasts, dans le cadre professionnel. Ce qui m'a aussi aidée dans la réalisation et dans le lancement de mon projet de podcast personnel. Je ne travaille donc pas du tout sur l'exploitation, mais j'ai plaisir à y aller de temps en temps. Je le fais pour mieux comprendre son quotidien, son travail, sa passion. Est-ce que je peux trouver facilement du travail dans mon secteur d'activité près de la ferme ? Alors, la ferme est située près de Saint-Quentin dans l'Aisne. Alors, on ne va pas se le cacher, Saint-Quentin n'est pas une ville très propice à mon domaine d'activité. J'ai donc travaillé sur Amiens. puis sur l'île en prenant le TGV et actuellement je travaille de nouveau à Amiens depuis plus de deux ans, à 45 minutes de route de mon domicile. Donc oui, je rencontre actuellement des barrières géographiques à mon épanouissement professionnel. Et encore, je n'avais pas pour souhait de faire carrière dans le secteur de la recherche en santé. Je pense que ça aurait été encore plus compliqué. Cependant, je n'ai pas fait de sacrifice professionnel pour mon mari et sa situation liée à l'exploitation agricole à l'heure actuelle. Est-ce que j'envisage un jour une reconversion professionnelle ? pour nous faciliter la vie près de la ferme ? Et est-ce que je souhaite travailler un jour avec mon mari sur l'exploitation ? Pour moi, ces deux questions sont liées, c'est pour ça que je décide d'y répondre ensemble. Car si un jour je décide de me reconvertir, je pense que je le ferai dans le domaine agricole, en lien avec la ferme de mon conjoint. Je ne pense pas cependant passer le cap d'ici une bonne dizaine d'années quand même. Et je n'ai pas pour prétention de devenir agricultrice, ce n'est d'ailleurs pas mon souhait, mais je ne suis pas fermée à un projet de diversification agricole sur la production de la ferme. Depuis de nombreuses années, d'ailleurs, de nombreux projets passent dans ma tête, sans vraiment se concrétiser. Mes proches en sont témoins, parfois ils ont un peu du mal à me suivre d'ailleurs. Créer une champignonnière dans les anciens bâtiments, faire des cultures de fleurs, de plantes médicinales, que sais-je. Peut-être qu'un jour je passerai le pas, et je pense que nos profils avec Thibaut nous permettraient de nous lancer ensemble dans l'entrepreneuriat, car nous avons des manières de travailler qui sont, je pense, assez complémentaires. Thibaut est quelqu'un de très organisé, qui aime l'aspect logistique, organisationnel, administratif. Alors que moi, je suis plus sur le côté créativité, communication, marketing, lanceur d'idées. Et je pense que ça pourrait franchement pas mal se compléter. Alors maintenant que vous me connaissez mieux, nous allons discuter ensemble de ma vie de couple et de famille. Comment et quand ai-je connu mon mari ? Et quels étaient mes premiers ressentis sur le fait qu'il souhaitait être agriculteur ? Donc comme je le disais tout à l'heure... Avec Thibaut, nous nous sommes connus lors de nos études d'ingénieur, il y a un peu plus de 10 ans. J'ai tout de suite su évidemment qu'il était fils d'agriculteur, passionné et qu'il souhaitait reprendre l'exploitation familiale. Je pense cependant qu'à l'époque, je n'avais aucune idée de ce que cela impliquait, que ce soit dans le négatif comme dans le positif d'ailleurs. Mais je le voyais passionné et plein de projets, et cela m'a toujours vraiment beaucoup plu chez lui. Est-ce que nous habitons sur l'exploitation ? Sinon, est-ce un choix ? Est-ce que c'est prévu pour plus tard et est-ce que cela faciliterait notre vie de couple ? Alors avec Thibaut, après nos études, nous avons aménagé ensemble en ville pendant trois ans à Amiens, soit à un peu plus de 80 km de la ferme, donc 1h20 en voiture. A l'époque, il n'était pas installé sur l'exploitation, il s'y rendait pour les grosses périodes comme la moisson, les semis, l'arrachage des pommes de terre, des betteraves. Puis à la fin de ma thèse, nous avons décidé de nous rapprocher de la ferme tout en ne nous éloignant pas trop d'Amiens pour mon travail. Nous sommes donc actuellement à 27 km de la ferme, soit 20-25 minutes, et 60 km de mon travail, soit une petite heure de voiture. Ce n'est pas une solution durable dans le temps, nous pensons nous rapprocher encore de la ferme, mais à l'heure actuelle c'est un bon compromis pour lui et pour moi, et nous aimons particulièrement la maison dans laquelle nous nous sommes installés. Bon, je ne vais pas vous mentir, mais arriver de râler après une journée de travail fatiguée, et après mon temps de trajet, mais en arrivant à la maison, quand je vois le cadre de vie dans lequel on vit, Honnêtement, je trouve que ça en vaut carrément le prix. Thibault n'a jamais habité sur l'exploitation. Ses parents habitaient en plein centre-ville de Saint-Quentin. Ce sont ses grands-parents qui habitaient sur l'exploitation. Et d'ailleurs, ça a été un sujet au moment du décès de ces derniers. Pour être honnête, je n'ai jamais voulu et je ne souhaite pas habiter sur l'exploitation, pour plusieurs raisons. J'ai vraiment besoin de mon intimité et je souhaite que l'on coupe une fois rentrée à la maison et que la priorité passe des travaux de la ferme à notre vie de famille une fois le paillasson passé. C'est très important pour moi. Thibaut est passionné et je pense qu'en habitant sur place, il aurait vraiment du mal à couper. Ça a été donc un débat entre lui et moi, on en a beaucoup discuté. Je pense que le fait qu'il n'ait jamais habité sur l'exploitation a un peu plaidé en ma faveur. Nous n'habiterons donc jamais sur l'exploitation, mais je ne suis absolument pas fermée à me rapprocher pour que cela facilite son quotidien et aussi qu'on puisse profiter tous ensemble d'une vie de famille, peut-être un peu plus facilement. Vivre à la campagne était-il un souhait pour moi et pour quelles raisons ? Je crois que je ne me suis jamais vraiment posé la question. Nous sommes près de Pérogne, une petite ville. J'y trouve toutes les commodités dont j'ai besoin et je m'y suis vite fait. Franchement, ça me convient. Je découvre un peu la vie de village et de ses habitants. Parfois ça me fait rire, parfois ça me fait un peu plus râler. Mais nous avons un confort de vie qui me plaît énormément. Un grand jardin, de l'espace. Et j'aurais vraiment plaisir à voir grandir mes enfants dans cet environnement. Est-ce que ma belle famille est géographiquement proche ? Si oui, quels sont mes rapports avec elle ? Alors oui, nous habitons à 10 km des parents de Thibault. Et la famille de Thibault, oncles et tantes, cousins, cousines, sont en grande majorité dans le coin. C'est un point qui me faisait un peu peur en me rapprochant. Je n'avais jamais trop vécu ça avec mes parents. Nous étions les seuls dans notre famille en Seine-et-Marne. J'apprécie beaucoup les grands rassemblements de famille, avec les cousins, les tantes. Bon ok, sauf quand on sort de table à 22h quand même. Mais concernant ces parents, je pense qu'avec le temps ils me connaissent bien. On s'entend très bien, ils savent que j'ai besoin de mon intimité, de mon indépendance, et eux aussi d'ailleurs, et on le respecte l'un et l'autre. On a plaisir à s'inviter, à se voir régulièrement, mais je ne me suis jamais sentie envahie ou oppressée par eux. Notre relation a changé depuis l'arrivée de notre fille, et j'ai à cœur qu'il développe une vraie relation de proximité avec elle. Et on profite de l'aspect géographiquement proche pour pouvoir entretenir ce lien entre les grands-parents et nos enfants. Niveau enfants, arrivée des enfants et postpartum. Alors, nous avons une fille de 13 mois, et nous attendons dans les prochaines semaines un deuxième bébé. Je pense qu'au moment où sortira cet épisode de podcast, nous serons donc 4. Nous avons toujours rêvé d'avoir tous les deux des enfants rapprochés. Par chance, Clarence est arrivé fin août, après la moisson, dans une période entre guillemets un peu plus creuse. Thibaut a donc pu prendre une partie de son congé paternité pour être présent à la maternité et au retour à la maison. Et ça a été crucial et hyper important pour moi. Bon, ça s'est compliqué lors des semis où il a dû s'absenter pas mal de temps. J'étais assez seule et je me sentais très seule avec mon bébé. Mais j'ai pu compter sur le soutien de nos amis et de nos familles. Bien que ma famille ne soit pas proche géographiquement, nous sommes très proches et très liés et leur soutien a été... vraiment très important. Notre deuxième bébé est prévu pour novembre, ce qui correspond normalement à la fin des arrachages des pommes de terre. Alors on croise les doigts pour qu'il n'arrive pas trop tôt. Cela lui permettra normalement d'être assez présent pour nous et d'en profiter aussi pleinement. Comment se passe notre organisation familiale vis-à-vis des enfants et quelle relation entretient Thibaut avec ses enfants ? Thibaut s'occupe de notre fille le matin du réveil jusqu'à la déposer à la crèche et moi le soir je vais la chercher à la crèche jusqu'au coucher. En général, c'est plutôt comme ça qu'on s'organise. Le week-end, il est souvent occupé, entre les travaux dans les champs, la chasse. Alors on va dire que je m'en occupe quand même principalement. Bien que Thibaut soit très occupé, c'est vraiment un papa poule, et j'ai plaisir à le redécouvrir dans ce nouveau rôle. Il est très proche de sa fille, et je n'ai aucun doute qu'il sera aussi très proche de son fils. Il s'épanouit de la voir grandir, il se ravit de chaque apprentissage, il rigole aussi beaucoup avec elle, et ses moments sont vraiment précieux pour lui comme pour moi. Nous sommes aussi beaucoup aidés par ma belle-mère, comme je le disais tout à l'heure, et mes parents lors de week-ends ou de vacances. Comment est-ce qu'on trouve nos moments de couple à côté du travail à la ferme et est-ce qu'on s'accorde des soirées, restaurants ou week-ends ? Au quotidien, j'ai plaisir à organiser des apéros un peu surprises ou des soirées sushi, les soirs où je sais d'avance qu'il va rentrer un peu plus tôt. Nous consacrons également des week-ends à deux ou en famille, à la maison ou ailleurs. Nous essayons d'aller régulièrement au restaurant tous les deux et nous avons vraiment plaisir à le faire. Je sais qu'avec la reprise de la ferme et l'arrivée des enfants, il y aura des périodes un peu plus compliquées, mais j'y suis prête et je sais que ça reviendra un peu plus tard. Est-ce qu'on part en vacances ? Est-ce que parfois je pars sans lui ? Et est-ce ok pour moi ? Alors le sujet des vacances. Nous partons en vacances chaque année, en général une semaine l'été, en juin, avant la grosse période à la ferme, et une semaine l'hiver au ski avec des amis. Nous sommes plus branchés au week-end rallongé que vacances en tant que tel. Je pars également sans lui, notamment voir ma famille dans le sud-ouest ou en Seine-et-Marne. Ma famille étant un peu plus éloignée, notamment en Bourgogne, c'est l'occasion de faire des week-ends de famille, de dormir chez eux et d'en profiter encore plus. Est-ce qu'on a des amis ou de la famille autour de nous ? Et est-ce que je me sens parfois isolée ou plutôt bien entourée ? Comment est notre vie sociale ? Alors bien que nous vivons à la campagne, je dis souvent que c'est assez central. Ça en fera rire plus d'un, mais la proximité avec l'île et Paris nous permet de voir assez régulièrement nos amis et notre famille. Nous voyons régulièrement nos amis lors de week-end. Nous avons assez la bougeotte et eux aussi, bien que tous construisons petit à petit nos familles, on continue de se voir assez régulièrement. Et nous avons la chance également d'avoir des amis géographiquement très proches, que nous arrivons à voir très régulièrement, et c'est primordial pour nous. Nous nous organisons des dîners, même en dernière minute, sans chichi. La proximité avec sa belle famille est aussi très importante. Nous les voyons régulièrement, je me sens proche d'eux, et depuis le temps, plutôt bien intégrés. Je ne dis pas qu'il ne m'arrive jamais de me sentir isolée, dans des moments de solitude, des moments d'attente, des week-ends passés toute seule ou à m'occuper de ma fille. Mais nous avons un cercle d'amis et de familles très importants, et je me sens... très soutenu. Pour conclure cet épisode, je vais jouer le jeu de partager un conseil comme je demande régulièrement aux femmes d'agriculteurs que j'interview. Pour moi, je dirais qu'il est primordial d'apprendre à vivre au jour le jour pour faire des imprévus une force et non une fatalité. Oublier le côté organisationnel, apprendre à profiter de chaque instant, ne jamais savoir ce que l'on fera ce week-end, peut-être autant déconcertant, je ne vais pas vous le cacher, ça m'a déjà rendu folle, mais ça a du bon aussi, de se laisser un peu vivre, surprendre. et de profiter davantage de chaque instant. Qu'est-ce qui m'épanouit chaque jour dans ma vie de femme d'agriculteur ? Selon moi, un agriculteur a de nombreuses qualités. Il sait tout faire, ou trouve des solutions à tout. Bricoler, jardiner, réparer, il est sur tous les fronts. Mais c'est aussi et surtout quelqu'un de dévoué. Un agriculteur consacre sa vie à son exploitation. Mais pas seulement. Dans mon cas, Thibaut consacre toute son énergie à prendre soin de ses proches, de ses amis, de sa famille, et tout ce qu'il entreprend est fait comme pour les travaux agricoles. avec dévouement et passion. Et c'est vraiment ce que j'apprécie énormément chez lui. Pour finir, je vous ai proposé de me poser quelques questions. Donne trois qualités essentielles pour vivre avec un agriculteur. Il m'en vient plusieurs, je pense notamment à l'indépendance. Je pense qu'il faut savoir combler des instants de solitude par des passions personnelles. Dans mon cas, ce sont les arts plastiques. Depuis toujours, j'aime dessiner, peindre, créer en tout genre, faire de la couture, du tricot. Mais ça peut être n'importe quelle passion. Ça me permet d'avoir du... tant de qualité pour moi et en l'absence de nos conjoints dans les travaux agricoles, c'est primordial. La patience, évidemment, accepter les retards, les imprévus, savoir combler un peu les temps perdus. La résilience, construire sa vie et vivre de manière satisfaisante en dépit de circonstances parfois compliquées, me semble aussi nécessaire à une vie avec un agriculteur. Comment est-ce que je vois notre vie à deux à la retraite, loin ou près de la ferme ? Alors, l'Aisne n'était pas mon département de prédilection, mais est-ce que j'en avais vraiment un en tête ? Je suis géographiquement attachée à quelques coins de France, par des souvenirs de famille comme la Bourgogne, enfin plus particulièrement la Côte d'Or, où se trouve une grande partie de ma famille, mais également le Sud-Ouest avec le bassin d'Arcachon, les Landes. Mais de là à y vivre, je sais pas. De toute façon, je pense que la question ne se pose pas. Je crois qu'un agriculteur ne coupe jamais vraiment le cordon avec sa ferme, et Thibaut restera toujours très attaché à son coin. J'espère simplement que nous aurons toujours la bougeotte afin de profiter de tous les beaux coins de France. Enfin, Est-ce que j'aimerais que ma fille soit femme d'agriculteur ? Finir avec cette question est un peu symbolique. Je ne sais pas totalement y répondre. Je pense que cela ne doit pas être une fin en soi ou un objectif de vie en tant que fille d'agriculteur de vouloir être femme d'agriculteur. J'ai d'ailleurs interviewé des femmes qui, au contraire, en tant que fille d'agriculteur, ne souhaitaient absolument pas faire leur vie avec un agriculteur. Je sais qu'elle connaîtra les avantages et les inconvénients à cette vie et qu'elle fera ses choix en connaissance de cause. Si cet épisode vous a plu, n'hésitez pas à le diffuser autour de vous. Mesdames, si certains propos font écho à votre vie, ou au contraire sont bien différents de Ausha personnels et professionnels, n'hésitez pas à venir discuter avec moi dans un prochain épisode. A bientôt !

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Pour finir l'année, je vous propose de découvrir... mon témoignage !


En effet, cette fois, suite à votre demande, je suis seule derrière le micro.


🎙 Je vous partage les coulisses de la création de ce podcast, mes ambitions et motivations...


👋🏻 Puis je me présente un peu plus à vous. Je m'appelle Marion, j'ai 30 ans, 2 enfants, je suis mariée depuis 3 ans à un patatier, betteravier, céréalier, dans les Hauts-de-France.


🧫 Ingénieure en alimentation et santé et docteure en biologie santé, je travaille dans le domaine de la communication en santé.


💬 Et enfin je réponds aux questions que vous m'avez posées dans la FAQ.


🎄 Belles fêtes de fin d'année à tous et... à l'année prochaine !



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Elles sont femmes de céréaliers, d'éleveurs, de viticulteurs, en agriculture conventionnelle, biologique, raisonnée. Elles viennent de petites, moyennes ou grandes fermes implantées sur toute la France, sont issues du monde agricole ou le découvrent jour après jour. Entre les coups de main à la ferme, la vie amoureuse et familiale, conditionnée au rythme des cultures, de la météo et des animaux, elles-mêmes salariées ou agricultrices, mères, ces femmes sont les piliers de leur conjoint agriculteur. Je m'appelle Marion. J'ai plaisir à discuter avec ces femmes et partager, témoigner, diffuser leurs choix de vie personnels et professionnels, ainsi que leurs joies et difficultés liées au monde agricole. Alors, à votre avis, où ça mène quand on s'aime ? Lors de cet épisode, suite à vos demandes, je vais me présenter, moi, la créatrice de ce podcast. Autant vous prévenir, je ne suis pas du tout à l'aise avec l'exercice. Mais je suis prête à jouer le jeu. Et je vais faire en sorte de répondre à vos nombreuses interrogations. Alors pour commencer, qui suis-je ? Je m'appelle Marion, j'ai 30 ans, j'habite dans les Hauts-de-France, dans la Somme. Je suis mariée à Thibaut depuis maintenant 3 ans. Nous sommes ensemble depuis 10 ans et nous attendons notre deuxième enfant. Il est fils, petit-fils, arrière-petit-fils, arrière-arrière-petit-fils d'agriculteur. Initialement dans les Flandres et depuis son grand-père dans l'Aisne. C'est une exploitation familiale dont la troisième génération est actuellement... en cours d'installation, à savoir son cousin et lui. Il cultive en agriculture conventionnelle des céréales et oléoprothéagineux, blé, colza, févrole, mais également betterave à sucre, pommes de terre féculiaires et de consommation, et prochainement du lin. Thibault est ingénieur en agriculture et actuellement acheteur pour une société agroalimentaire néerlandaise spécialisée dans la transformation industrielle de pommes de terre en différents produits dérivés, comme évidemment des frites. Parlons maintenant du projet du podcast. D'où vient le projet de ce podcast ? Étant moi-même femme d'agriculteur, j'ai été confrontée à des choix personnels et professionnels liés à cette situation, ainsi que nombreuses de mes proches dans la même situation. À force de discussions lors de soirées, de week-ends, je me suis dit que cela pourrait intéresser. J'avais initialement un projet de livre, et puis je me suis dit que le podcast était un très bon moyen de communication, tout à fait dans l'air du temps, et permettre de diffuser ces témoignages au plus grand nombre. Je me suis également dit que c'était plus rapide à mettre en place. Et lors des barrages et de la crise agricole, quand j'ai vu qu'il y avait quelques reportages sur les femmes d'agriculteurs qui tenaient les fermes pendant que leurs conjoints allaient manifester et aller dans les barrages, je me suis dit, ok, là, c'est vraiment le moment, lance-toi. Et même si ton projet ne sera pas parfait tout de suite, fais-le, parce que ça peut vraiment être utile à de nombreuses femmes. Je souhaite ainsi partager à ces femmes de nombreux témoignages, afin qu'elles se sentent moins seules. pour les aiguiller dans leurs choix, mais également pour casser certains clichés auprès du grand public. J'ai également la curiosité de découvrir les choix personnels et professionnels d'autres femmes d'agriculteurs de différents types d'exploitation et de différentes régions de France. Quel est mon objectif personnel à créer ce podcast ? Le premier objectif est l'épanouissement personnel et le souhait d'agir pour les autres. Il ne s'agit pas du tout d'un projet professionnel. Mais quelle joie de recevoir vos retours, de savoir que ce podcast peut aider certaines femmes d'agriculteurs et agriculteurs. de savoir que certaines s'identifient, certaines se sentent moins seules, puisent des conseils, se retrouvent dans les propos d'autres femmes. Le succès pour moi serait la réception de ces commentaires positifs, mais aussi des demandes spontanées de femmes d'agriculteurs qui souhaitent témoigner pour partager leur vie à d'autres femmes. Qu'est-ce qui me motive à faire ce podcast ? Les personnes que j'interview sont des femmes d'agriculteurs de toute la France, de tout type d'exploitation, vivant ou non sur l'exploitation, travaillant ou non dans le milieu agricole, de tout âge. qui viennent du milieu agricole ou non, et la diversité des profils amène vraiment la richesse du podcast. Les discours sont alors complémentaires, se complètent les uns des autres, afin de pouvoir être identifiables à un maximum de monde. Je pense qu'il est important de leur donner la parole, pour leur apporter du soutien, des conseils, pour leur apporter des témoignages proches de leur situation, comme je le disais tout à l'heure. Les aiguiller dans leurs choix personnels et professionnels, mais aussi casser certains clichés liés à une mauvaise image parfois de l'agriculture. et aussi à ces femmes de l'ombre. Ces témoignages peuvent selon moi également intéresser les agriculteurs eux-mêmes, pour mieux comprendre les choix personnels et professionnels de leurs femmes et leurs ressentis au quotidien. Maintenant que le contexte est posé, nous allons parler un peu plus de moi. Alors d'où je viens et est-ce que j'ai grandi dans un milieu agricole ? Je suis née à Paris, j'ai grandi en Seine-et-Marne, alors même si c'est parfois considéré comme la campagne de l'île de France, je n'estime pas vraiment avoir grandi à la campagne. J'étais plutôt dans un grand village, presque une ville. Je ne suis pas du tout issue du milieu agricole. Je suis fille de pharmaciens bourguignons qui ont migré en Ile-de-France pour des raisons professionnelles et personne dans ma famille ne vient du milieu agricole. Quelles études ai-je fait et dans quel but ? Après un bac scientifique, j'étais attirée par les sciences, très branchée SVT sans trop savoir où aller. J'ai fait une école d'ingénieur, une île à salles à Beauvais, en ayant eu un réel coup de cœur pour ce campus. C'est une école qui forme les futurs ingénieurs en alimentation et santé, mais également en agriculture. J'ai donc rencontré mon mari lors de nos études. Je ne connaissais pas tellement le milieu agricole, alors je l'ai un peu découvert durant ces différentes années d'études. baignée de futurs agriculteurs autour de nous. J'ai choisi la spécialité alimentation et santé et j'ai voulu creuser le côté santé et recherche lors de mes études. Après différents stages dans ce domaine, dont 10 mois à l'étranger, 4 à Vancouver et 6 mois à Dublin, j'ai décroché mon diplôme d'ingénieur. J'ai continué mes études par la réalisation d'une thèse de doctorat en biologie santé sur un sujet traitant de l'impact maternel de la consommation de résidus d'un pesticide et d'une alimentation déséquilibrée sur les troubles digestifs du nouveau-né. Pas très loin du milieu agricole donc. Désormais, qu'est-ce que je fais dans la vie ? Je travaille actuellement dans la communication dans le secteur de la santé. J'interview des acteurs de santé, professionnels du médical, paramédical, étudiants, citoyens, sous un format vidéo à l'aide d'un technicien en audiovisuel. Je gère également la communication sur les réseaux sociaux du lieu dans lequel je travaille. Je me suis donc formée aux techniques d'interview, à la création de podcasts, dans le cadre professionnel. Ce qui m'a aussi aidée dans la réalisation et dans le lancement de mon projet de podcast personnel. Je ne travaille donc pas du tout sur l'exploitation, mais j'ai plaisir à y aller de temps en temps. Je le fais pour mieux comprendre son quotidien, son travail, sa passion. Est-ce que je peux trouver facilement du travail dans mon secteur d'activité près de la ferme ? Alors, la ferme est située près de Saint-Quentin dans l'Aisne. Alors, on ne va pas se le cacher, Saint-Quentin n'est pas une ville très propice à mon domaine d'activité. J'ai donc travaillé sur Amiens. puis sur l'île en prenant le TGV et actuellement je travaille de nouveau à Amiens depuis plus de deux ans, à 45 minutes de route de mon domicile. Donc oui, je rencontre actuellement des barrières géographiques à mon épanouissement professionnel. Et encore, je n'avais pas pour souhait de faire carrière dans le secteur de la recherche en santé. Je pense que ça aurait été encore plus compliqué. Cependant, je n'ai pas fait de sacrifice professionnel pour mon mari et sa situation liée à l'exploitation agricole à l'heure actuelle. Est-ce que j'envisage un jour une reconversion professionnelle ? pour nous faciliter la vie près de la ferme ? Et est-ce que je souhaite travailler un jour avec mon mari sur l'exploitation ? Pour moi, ces deux questions sont liées, c'est pour ça que je décide d'y répondre ensemble. Car si un jour je décide de me reconvertir, je pense que je le ferai dans le domaine agricole, en lien avec la ferme de mon conjoint. Je ne pense pas cependant passer le cap d'ici une bonne dizaine d'années quand même. Et je n'ai pas pour prétention de devenir agricultrice, ce n'est d'ailleurs pas mon souhait, mais je ne suis pas fermée à un projet de diversification agricole sur la production de la ferme. Depuis de nombreuses années, d'ailleurs, de nombreux projets passent dans ma tête, sans vraiment se concrétiser. Mes proches en sont témoins, parfois ils ont un peu du mal à me suivre d'ailleurs. Créer une champignonnière dans les anciens bâtiments, faire des cultures de fleurs, de plantes médicinales, que sais-je. Peut-être qu'un jour je passerai le pas, et je pense que nos profils avec Thibaut nous permettraient de nous lancer ensemble dans l'entrepreneuriat, car nous avons des manières de travailler qui sont, je pense, assez complémentaires. Thibaut est quelqu'un de très organisé, qui aime l'aspect logistique, organisationnel, administratif. Alors que moi, je suis plus sur le côté créativité, communication, marketing, lanceur d'idées. Et je pense que ça pourrait franchement pas mal se compléter. Alors maintenant que vous me connaissez mieux, nous allons discuter ensemble de ma vie de couple et de famille. Comment et quand ai-je connu mon mari ? Et quels étaient mes premiers ressentis sur le fait qu'il souhaitait être agriculteur ? Donc comme je le disais tout à l'heure... Avec Thibaut, nous nous sommes connus lors de nos études d'ingénieur, il y a un peu plus de 10 ans. J'ai tout de suite su évidemment qu'il était fils d'agriculteur, passionné et qu'il souhaitait reprendre l'exploitation familiale. Je pense cependant qu'à l'époque, je n'avais aucune idée de ce que cela impliquait, que ce soit dans le négatif comme dans le positif d'ailleurs. Mais je le voyais passionné et plein de projets, et cela m'a toujours vraiment beaucoup plu chez lui. Est-ce que nous habitons sur l'exploitation ? Sinon, est-ce un choix ? Est-ce que c'est prévu pour plus tard et est-ce que cela faciliterait notre vie de couple ? Alors avec Thibaut, après nos études, nous avons aménagé ensemble en ville pendant trois ans à Amiens, soit à un peu plus de 80 km de la ferme, donc 1h20 en voiture. A l'époque, il n'était pas installé sur l'exploitation, il s'y rendait pour les grosses périodes comme la moisson, les semis, l'arrachage des pommes de terre, des betteraves. Puis à la fin de ma thèse, nous avons décidé de nous rapprocher de la ferme tout en ne nous éloignant pas trop d'Amiens pour mon travail. Nous sommes donc actuellement à 27 km de la ferme, soit 20-25 minutes, et 60 km de mon travail, soit une petite heure de voiture. Ce n'est pas une solution durable dans le temps, nous pensons nous rapprocher encore de la ferme, mais à l'heure actuelle c'est un bon compromis pour lui et pour moi, et nous aimons particulièrement la maison dans laquelle nous nous sommes installés. Bon, je ne vais pas vous mentir, mais arriver de râler après une journée de travail fatiguée, et après mon temps de trajet, mais en arrivant à la maison, quand je vois le cadre de vie dans lequel on vit, Honnêtement, je trouve que ça en vaut carrément le prix. Thibault n'a jamais habité sur l'exploitation. Ses parents habitaient en plein centre-ville de Saint-Quentin. Ce sont ses grands-parents qui habitaient sur l'exploitation. Et d'ailleurs, ça a été un sujet au moment du décès de ces derniers. Pour être honnête, je n'ai jamais voulu et je ne souhaite pas habiter sur l'exploitation, pour plusieurs raisons. J'ai vraiment besoin de mon intimité et je souhaite que l'on coupe une fois rentrée à la maison et que la priorité passe des travaux de la ferme à notre vie de famille une fois le paillasson passé. C'est très important pour moi. Thibaut est passionné et je pense qu'en habitant sur place, il aurait vraiment du mal à couper. Ça a été donc un débat entre lui et moi, on en a beaucoup discuté. Je pense que le fait qu'il n'ait jamais habité sur l'exploitation a un peu plaidé en ma faveur. Nous n'habiterons donc jamais sur l'exploitation, mais je ne suis absolument pas fermée à me rapprocher pour que cela facilite son quotidien et aussi qu'on puisse profiter tous ensemble d'une vie de famille, peut-être un peu plus facilement. Vivre à la campagne était-il un souhait pour moi et pour quelles raisons ? Je crois que je ne me suis jamais vraiment posé la question. Nous sommes près de Pérogne, une petite ville. J'y trouve toutes les commodités dont j'ai besoin et je m'y suis vite fait. Franchement, ça me convient. Je découvre un peu la vie de village et de ses habitants. Parfois ça me fait rire, parfois ça me fait un peu plus râler. Mais nous avons un confort de vie qui me plaît énormément. Un grand jardin, de l'espace. Et j'aurais vraiment plaisir à voir grandir mes enfants dans cet environnement. Est-ce que ma belle famille est géographiquement proche ? Si oui, quels sont mes rapports avec elle ? Alors oui, nous habitons à 10 km des parents de Thibault. Et la famille de Thibault, oncles et tantes, cousins, cousines, sont en grande majorité dans le coin. C'est un point qui me faisait un peu peur en me rapprochant. Je n'avais jamais trop vécu ça avec mes parents. Nous étions les seuls dans notre famille en Seine-et-Marne. J'apprécie beaucoup les grands rassemblements de famille, avec les cousins, les tantes. Bon ok, sauf quand on sort de table à 22h quand même. Mais concernant ces parents, je pense qu'avec le temps ils me connaissent bien. On s'entend très bien, ils savent que j'ai besoin de mon intimité, de mon indépendance, et eux aussi d'ailleurs, et on le respecte l'un et l'autre. On a plaisir à s'inviter, à se voir régulièrement, mais je ne me suis jamais sentie envahie ou oppressée par eux. Notre relation a changé depuis l'arrivée de notre fille, et j'ai à cœur qu'il développe une vraie relation de proximité avec elle. Et on profite de l'aspect géographiquement proche pour pouvoir entretenir ce lien entre les grands-parents et nos enfants. Niveau enfants, arrivée des enfants et postpartum. Alors, nous avons une fille de 13 mois, et nous attendons dans les prochaines semaines un deuxième bébé. Je pense qu'au moment où sortira cet épisode de podcast, nous serons donc 4. Nous avons toujours rêvé d'avoir tous les deux des enfants rapprochés. Par chance, Clarence est arrivé fin août, après la moisson, dans une période entre guillemets un peu plus creuse. Thibaut a donc pu prendre une partie de son congé paternité pour être présent à la maternité et au retour à la maison. Et ça a été crucial et hyper important pour moi. Bon, ça s'est compliqué lors des semis où il a dû s'absenter pas mal de temps. J'étais assez seule et je me sentais très seule avec mon bébé. Mais j'ai pu compter sur le soutien de nos amis et de nos familles. Bien que ma famille ne soit pas proche géographiquement, nous sommes très proches et très liés et leur soutien a été... vraiment très important. Notre deuxième bébé est prévu pour novembre, ce qui correspond normalement à la fin des arrachages des pommes de terre. Alors on croise les doigts pour qu'il n'arrive pas trop tôt. Cela lui permettra normalement d'être assez présent pour nous et d'en profiter aussi pleinement. Comment se passe notre organisation familiale vis-à-vis des enfants et quelle relation entretient Thibaut avec ses enfants ? Thibaut s'occupe de notre fille le matin du réveil jusqu'à la déposer à la crèche et moi le soir je vais la chercher à la crèche jusqu'au coucher. En général, c'est plutôt comme ça qu'on s'organise. Le week-end, il est souvent occupé, entre les travaux dans les champs, la chasse. Alors on va dire que je m'en occupe quand même principalement. Bien que Thibaut soit très occupé, c'est vraiment un papa poule, et j'ai plaisir à le redécouvrir dans ce nouveau rôle. Il est très proche de sa fille, et je n'ai aucun doute qu'il sera aussi très proche de son fils. Il s'épanouit de la voir grandir, il se ravit de chaque apprentissage, il rigole aussi beaucoup avec elle, et ses moments sont vraiment précieux pour lui comme pour moi. Nous sommes aussi beaucoup aidés par ma belle-mère, comme je le disais tout à l'heure, et mes parents lors de week-ends ou de vacances. Comment est-ce qu'on trouve nos moments de couple à côté du travail à la ferme et est-ce qu'on s'accorde des soirées, restaurants ou week-ends ? Au quotidien, j'ai plaisir à organiser des apéros un peu surprises ou des soirées sushi, les soirs où je sais d'avance qu'il va rentrer un peu plus tôt. Nous consacrons également des week-ends à deux ou en famille, à la maison ou ailleurs. Nous essayons d'aller régulièrement au restaurant tous les deux et nous avons vraiment plaisir à le faire. Je sais qu'avec la reprise de la ferme et l'arrivée des enfants, il y aura des périodes un peu plus compliquées, mais j'y suis prête et je sais que ça reviendra un peu plus tard. Est-ce qu'on part en vacances ? Est-ce que parfois je pars sans lui ? Et est-ce ok pour moi ? Alors le sujet des vacances. Nous partons en vacances chaque année, en général une semaine l'été, en juin, avant la grosse période à la ferme, et une semaine l'hiver au ski avec des amis. Nous sommes plus branchés au week-end rallongé que vacances en tant que tel. Je pars également sans lui, notamment voir ma famille dans le sud-ouest ou en Seine-et-Marne. Ma famille étant un peu plus éloignée, notamment en Bourgogne, c'est l'occasion de faire des week-ends de famille, de dormir chez eux et d'en profiter encore plus. Est-ce qu'on a des amis ou de la famille autour de nous ? Et est-ce que je me sens parfois isolée ou plutôt bien entourée ? Comment est notre vie sociale ? Alors bien que nous vivons à la campagne, je dis souvent que c'est assez central. Ça en fera rire plus d'un, mais la proximité avec l'île et Paris nous permet de voir assez régulièrement nos amis et notre famille. Nous voyons régulièrement nos amis lors de week-end. Nous avons assez la bougeotte et eux aussi, bien que tous construisons petit à petit nos familles, on continue de se voir assez régulièrement. Et nous avons la chance également d'avoir des amis géographiquement très proches, que nous arrivons à voir très régulièrement, et c'est primordial pour nous. Nous nous organisons des dîners, même en dernière minute, sans chichi. La proximité avec sa belle famille est aussi très importante. Nous les voyons régulièrement, je me sens proche d'eux, et depuis le temps, plutôt bien intégrés. Je ne dis pas qu'il ne m'arrive jamais de me sentir isolée, dans des moments de solitude, des moments d'attente, des week-ends passés toute seule ou à m'occuper de ma fille. Mais nous avons un cercle d'amis et de familles très importants, et je me sens... très soutenu. Pour conclure cet épisode, je vais jouer le jeu de partager un conseil comme je demande régulièrement aux femmes d'agriculteurs que j'interview. Pour moi, je dirais qu'il est primordial d'apprendre à vivre au jour le jour pour faire des imprévus une force et non une fatalité. Oublier le côté organisationnel, apprendre à profiter de chaque instant, ne jamais savoir ce que l'on fera ce week-end, peut-être autant déconcertant, je ne vais pas vous le cacher, ça m'a déjà rendu folle, mais ça a du bon aussi, de se laisser un peu vivre, surprendre. et de profiter davantage de chaque instant. Qu'est-ce qui m'épanouit chaque jour dans ma vie de femme d'agriculteur ? Selon moi, un agriculteur a de nombreuses qualités. Il sait tout faire, ou trouve des solutions à tout. Bricoler, jardiner, réparer, il est sur tous les fronts. Mais c'est aussi et surtout quelqu'un de dévoué. Un agriculteur consacre sa vie à son exploitation. Mais pas seulement. Dans mon cas, Thibaut consacre toute son énergie à prendre soin de ses proches, de ses amis, de sa famille, et tout ce qu'il entreprend est fait comme pour les travaux agricoles. avec dévouement et passion. Et c'est vraiment ce que j'apprécie énormément chez lui. Pour finir, je vous ai proposé de me poser quelques questions. Donne trois qualités essentielles pour vivre avec un agriculteur. Il m'en vient plusieurs, je pense notamment à l'indépendance. Je pense qu'il faut savoir combler des instants de solitude par des passions personnelles. Dans mon cas, ce sont les arts plastiques. Depuis toujours, j'aime dessiner, peindre, créer en tout genre, faire de la couture, du tricot. Mais ça peut être n'importe quelle passion. Ça me permet d'avoir du... tant de qualité pour moi et en l'absence de nos conjoints dans les travaux agricoles, c'est primordial. La patience, évidemment, accepter les retards, les imprévus, savoir combler un peu les temps perdus. La résilience, construire sa vie et vivre de manière satisfaisante en dépit de circonstances parfois compliquées, me semble aussi nécessaire à une vie avec un agriculteur. Comment est-ce que je vois notre vie à deux à la retraite, loin ou près de la ferme ? Alors, l'Aisne n'était pas mon département de prédilection, mais est-ce que j'en avais vraiment un en tête ? Je suis géographiquement attachée à quelques coins de France, par des souvenirs de famille comme la Bourgogne, enfin plus particulièrement la Côte d'Or, où se trouve une grande partie de ma famille, mais également le Sud-Ouest avec le bassin d'Arcachon, les Landes. Mais de là à y vivre, je sais pas. De toute façon, je pense que la question ne se pose pas. Je crois qu'un agriculteur ne coupe jamais vraiment le cordon avec sa ferme, et Thibaut restera toujours très attaché à son coin. J'espère simplement que nous aurons toujours la bougeotte afin de profiter de tous les beaux coins de France. Enfin, Est-ce que j'aimerais que ma fille soit femme d'agriculteur ? Finir avec cette question est un peu symbolique. Je ne sais pas totalement y répondre. Je pense que cela ne doit pas être une fin en soi ou un objectif de vie en tant que fille d'agriculteur de vouloir être femme d'agriculteur. J'ai d'ailleurs interviewé des femmes qui, au contraire, en tant que fille d'agriculteur, ne souhaitaient absolument pas faire leur vie avec un agriculteur. Je sais qu'elle connaîtra les avantages et les inconvénients à cette vie et qu'elle fera ses choix en connaissance de cause. Si cet épisode vous a plu, n'hésitez pas à le diffuser autour de vous. Mesdames, si certains propos font écho à votre vie, ou au contraire sont bien différents de Ausha personnels et professionnels, n'hésitez pas à venir discuter avec moi dans un prochain épisode. A bientôt !

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Description

Pour finir l'année, je vous propose de découvrir... mon témoignage !


En effet, cette fois, suite à votre demande, je suis seule derrière le micro.


🎙 Je vous partage les coulisses de la création de ce podcast, mes ambitions et motivations...


👋🏻 Puis je me présente un peu plus à vous. Je m'appelle Marion, j'ai 30 ans, 2 enfants, je suis mariée depuis 3 ans à un patatier, betteravier, céréalier, dans les Hauts-de-France.


🧫 Ingénieure en alimentation et santé et docteure en biologie santé, je travaille dans le domaine de la communication en santé.


💬 Et enfin je réponds aux questions que vous m'avez posées dans la FAQ.


🎄 Belles fêtes de fin d'année à tous et... à l'année prochaine !



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Elles sont femmes de céréaliers, d'éleveurs, de viticulteurs, en agriculture conventionnelle, biologique, raisonnée. Elles viennent de petites, moyennes ou grandes fermes implantées sur toute la France, sont issues du monde agricole ou le découvrent jour après jour. Entre les coups de main à la ferme, la vie amoureuse et familiale, conditionnée au rythme des cultures, de la météo et des animaux, elles-mêmes salariées ou agricultrices, mères, ces femmes sont les piliers de leur conjoint agriculteur. Je m'appelle Marion. J'ai plaisir à discuter avec ces femmes et partager, témoigner, diffuser leurs choix de vie personnels et professionnels, ainsi que leurs joies et difficultés liées au monde agricole. Alors, à votre avis, où ça mène quand on s'aime ? Lors de cet épisode, suite à vos demandes, je vais me présenter, moi, la créatrice de ce podcast. Autant vous prévenir, je ne suis pas du tout à l'aise avec l'exercice. Mais je suis prête à jouer le jeu. Et je vais faire en sorte de répondre à vos nombreuses interrogations. Alors pour commencer, qui suis-je ? Je m'appelle Marion, j'ai 30 ans, j'habite dans les Hauts-de-France, dans la Somme. Je suis mariée à Thibaut depuis maintenant 3 ans. Nous sommes ensemble depuis 10 ans et nous attendons notre deuxième enfant. Il est fils, petit-fils, arrière-petit-fils, arrière-arrière-petit-fils d'agriculteur. Initialement dans les Flandres et depuis son grand-père dans l'Aisne. C'est une exploitation familiale dont la troisième génération est actuellement... en cours d'installation, à savoir son cousin et lui. Il cultive en agriculture conventionnelle des céréales et oléoprothéagineux, blé, colza, févrole, mais également betterave à sucre, pommes de terre féculiaires et de consommation, et prochainement du lin. Thibault est ingénieur en agriculture et actuellement acheteur pour une société agroalimentaire néerlandaise spécialisée dans la transformation industrielle de pommes de terre en différents produits dérivés, comme évidemment des frites. Parlons maintenant du projet du podcast. D'où vient le projet de ce podcast ? Étant moi-même femme d'agriculteur, j'ai été confrontée à des choix personnels et professionnels liés à cette situation, ainsi que nombreuses de mes proches dans la même situation. À force de discussions lors de soirées, de week-ends, je me suis dit que cela pourrait intéresser. J'avais initialement un projet de livre, et puis je me suis dit que le podcast était un très bon moyen de communication, tout à fait dans l'air du temps, et permettre de diffuser ces témoignages au plus grand nombre. Je me suis également dit que c'était plus rapide à mettre en place. Et lors des barrages et de la crise agricole, quand j'ai vu qu'il y avait quelques reportages sur les femmes d'agriculteurs qui tenaient les fermes pendant que leurs conjoints allaient manifester et aller dans les barrages, je me suis dit, ok, là, c'est vraiment le moment, lance-toi. Et même si ton projet ne sera pas parfait tout de suite, fais-le, parce que ça peut vraiment être utile à de nombreuses femmes. Je souhaite ainsi partager à ces femmes de nombreux témoignages, afin qu'elles se sentent moins seules. pour les aiguiller dans leurs choix, mais également pour casser certains clichés auprès du grand public. J'ai également la curiosité de découvrir les choix personnels et professionnels d'autres femmes d'agriculteurs de différents types d'exploitation et de différentes régions de France. Quel est mon objectif personnel à créer ce podcast ? Le premier objectif est l'épanouissement personnel et le souhait d'agir pour les autres. Il ne s'agit pas du tout d'un projet professionnel. Mais quelle joie de recevoir vos retours, de savoir que ce podcast peut aider certaines femmes d'agriculteurs et agriculteurs. de savoir que certaines s'identifient, certaines se sentent moins seules, puisent des conseils, se retrouvent dans les propos d'autres femmes. Le succès pour moi serait la réception de ces commentaires positifs, mais aussi des demandes spontanées de femmes d'agriculteurs qui souhaitent témoigner pour partager leur vie à d'autres femmes. Qu'est-ce qui me motive à faire ce podcast ? Les personnes que j'interview sont des femmes d'agriculteurs de toute la France, de tout type d'exploitation, vivant ou non sur l'exploitation, travaillant ou non dans le milieu agricole, de tout âge. qui viennent du milieu agricole ou non, et la diversité des profils amène vraiment la richesse du podcast. Les discours sont alors complémentaires, se complètent les uns des autres, afin de pouvoir être identifiables à un maximum de monde. Je pense qu'il est important de leur donner la parole, pour leur apporter du soutien, des conseils, pour leur apporter des témoignages proches de leur situation, comme je le disais tout à l'heure. Les aiguiller dans leurs choix personnels et professionnels, mais aussi casser certains clichés liés à une mauvaise image parfois de l'agriculture. et aussi à ces femmes de l'ombre. Ces témoignages peuvent selon moi également intéresser les agriculteurs eux-mêmes, pour mieux comprendre les choix personnels et professionnels de leurs femmes et leurs ressentis au quotidien. Maintenant que le contexte est posé, nous allons parler un peu plus de moi. Alors d'où je viens et est-ce que j'ai grandi dans un milieu agricole ? Je suis née à Paris, j'ai grandi en Seine-et-Marne, alors même si c'est parfois considéré comme la campagne de l'île de France, je n'estime pas vraiment avoir grandi à la campagne. J'étais plutôt dans un grand village, presque une ville. Je ne suis pas du tout issue du milieu agricole. Je suis fille de pharmaciens bourguignons qui ont migré en Ile-de-France pour des raisons professionnelles et personne dans ma famille ne vient du milieu agricole. Quelles études ai-je fait et dans quel but ? Après un bac scientifique, j'étais attirée par les sciences, très branchée SVT sans trop savoir où aller. J'ai fait une école d'ingénieur, une île à salles à Beauvais, en ayant eu un réel coup de cœur pour ce campus. C'est une école qui forme les futurs ingénieurs en alimentation et santé, mais également en agriculture. J'ai donc rencontré mon mari lors de nos études. Je ne connaissais pas tellement le milieu agricole, alors je l'ai un peu découvert durant ces différentes années d'études. baignée de futurs agriculteurs autour de nous. J'ai choisi la spécialité alimentation et santé et j'ai voulu creuser le côté santé et recherche lors de mes études. Après différents stages dans ce domaine, dont 10 mois à l'étranger, 4 à Vancouver et 6 mois à Dublin, j'ai décroché mon diplôme d'ingénieur. J'ai continué mes études par la réalisation d'une thèse de doctorat en biologie santé sur un sujet traitant de l'impact maternel de la consommation de résidus d'un pesticide et d'une alimentation déséquilibrée sur les troubles digestifs du nouveau-né. Pas très loin du milieu agricole donc. Désormais, qu'est-ce que je fais dans la vie ? Je travaille actuellement dans la communication dans le secteur de la santé. J'interview des acteurs de santé, professionnels du médical, paramédical, étudiants, citoyens, sous un format vidéo à l'aide d'un technicien en audiovisuel. Je gère également la communication sur les réseaux sociaux du lieu dans lequel je travaille. Je me suis donc formée aux techniques d'interview, à la création de podcasts, dans le cadre professionnel. Ce qui m'a aussi aidée dans la réalisation et dans le lancement de mon projet de podcast personnel. Je ne travaille donc pas du tout sur l'exploitation, mais j'ai plaisir à y aller de temps en temps. Je le fais pour mieux comprendre son quotidien, son travail, sa passion. Est-ce que je peux trouver facilement du travail dans mon secteur d'activité près de la ferme ? Alors, la ferme est située près de Saint-Quentin dans l'Aisne. Alors, on ne va pas se le cacher, Saint-Quentin n'est pas une ville très propice à mon domaine d'activité. J'ai donc travaillé sur Amiens. puis sur l'île en prenant le TGV et actuellement je travaille de nouveau à Amiens depuis plus de deux ans, à 45 minutes de route de mon domicile. Donc oui, je rencontre actuellement des barrières géographiques à mon épanouissement professionnel. Et encore, je n'avais pas pour souhait de faire carrière dans le secteur de la recherche en santé. Je pense que ça aurait été encore plus compliqué. Cependant, je n'ai pas fait de sacrifice professionnel pour mon mari et sa situation liée à l'exploitation agricole à l'heure actuelle. Est-ce que j'envisage un jour une reconversion professionnelle ? pour nous faciliter la vie près de la ferme ? Et est-ce que je souhaite travailler un jour avec mon mari sur l'exploitation ? Pour moi, ces deux questions sont liées, c'est pour ça que je décide d'y répondre ensemble. Car si un jour je décide de me reconvertir, je pense que je le ferai dans le domaine agricole, en lien avec la ferme de mon conjoint. Je ne pense pas cependant passer le cap d'ici une bonne dizaine d'années quand même. Et je n'ai pas pour prétention de devenir agricultrice, ce n'est d'ailleurs pas mon souhait, mais je ne suis pas fermée à un projet de diversification agricole sur la production de la ferme. Depuis de nombreuses années, d'ailleurs, de nombreux projets passent dans ma tête, sans vraiment se concrétiser. Mes proches en sont témoins, parfois ils ont un peu du mal à me suivre d'ailleurs. Créer une champignonnière dans les anciens bâtiments, faire des cultures de fleurs, de plantes médicinales, que sais-je. Peut-être qu'un jour je passerai le pas, et je pense que nos profils avec Thibaut nous permettraient de nous lancer ensemble dans l'entrepreneuriat, car nous avons des manières de travailler qui sont, je pense, assez complémentaires. Thibaut est quelqu'un de très organisé, qui aime l'aspect logistique, organisationnel, administratif. Alors que moi, je suis plus sur le côté créativité, communication, marketing, lanceur d'idées. Et je pense que ça pourrait franchement pas mal se compléter. Alors maintenant que vous me connaissez mieux, nous allons discuter ensemble de ma vie de couple et de famille. Comment et quand ai-je connu mon mari ? Et quels étaient mes premiers ressentis sur le fait qu'il souhaitait être agriculteur ? Donc comme je le disais tout à l'heure... Avec Thibaut, nous nous sommes connus lors de nos études d'ingénieur, il y a un peu plus de 10 ans. J'ai tout de suite su évidemment qu'il était fils d'agriculteur, passionné et qu'il souhaitait reprendre l'exploitation familiale. Je pense cependant qu'à l'époque, je n'avais aucune idée de ce que cela impliquait, que ce soit dans le négatif comme dans le positif d'ailleurs. Mais je le voyais passionné et plein de projets, et cela m'a toujours vraiment beaucoup plu chez lui. Est-ce que nous habitons sur l'exploitation ? Sinon, est-ce un choix ? Est-ce que c'est prévu pour plus tard et est-ce que cela faciliterait notre vie de couple ? Alors avec Thibaut, après nos études, nous avons aménagé ensemble en ville pendant trois ans à Amiens, soit à un peu plus de 80 km de la ferme, donc 1h20 en voiture. A l'époque, il n'était pas installé sur l'exploitation, il s'y rendait pour les grosses périodes comme la moisson, les semis, l'arrachage des pommes de terre, des betteraves. Puis à la fin de ma thèse, nous avons décidé de nous rapprocher de la ferme tout en ne nous éloignant pas trop d'Amiens pour mon travail. Nous sommes donc actuellement à 27 km de la ferme, soit 20-25 minutes, et 60 km de mon travail, soit une petite heure de voiture. Ce n'est pas une solution durable dans le temps, nous pensons nous rapprocher encore de la ferme, mais à l'heure actuelle c'est un bon compromis pour lui et pour moi, et nous aimons particulièrement la maison dans laquelle nous nous sommes installés. Bon, je ne vais pas vous mentir, mais arriver de râler après une journée de travail fatiguée, et après mon temps de trajet, mais en arrivant à la maison, quand je vois le cadre de vie dans lequel on vit, Honnêtement, je trouve que ça en vaut carrément le prix. Thibault n'a jamais habité sur l'exploitation. Ses parents habitaient en plein centre-ville de Saint-Quentin. Ce sont ses grands-parents qui habitaient sur l'exploitation. Et d'ailleurs, ça a été un sujet au moment du décès de ces derniers. Pour être honnête, je n'ai jamais voulu et je ne souhaite pas habiter sur l'exploitation, pour plusieurs raisons. J'ai vraiment besoin de mon intimité et je souhaite que l'on coupe une fois rentrée à la maison et que la priorité passe des travaux de la ferme à notre vie de famille une fois le paillasson passé. C'est très important pour moi. Thibaut est passionné et je pense qu'en habitant sur place, il aurait vraiment du mal à couper. Ça a été donc un débat entre lui et moi, on en a beaucoup discuté. Je pense que le fait qu'il n'ait jamais habité sur l'exploitation a un peu plaidé en ma faveur. Nous n'habiterons donc jamais sur l'exploitation, mais je ne suis absolument pas fermée à me rapprocher pour que cela facilite son quotidien et aussi qu'on puisse profiter tous ensemble d'une vie de famille, peut-être un peu plus facilement. Vivre à la campagne était-il un souhait pour moi et pour quelles raisons ? Je crois que je ne me suis jamais vraiment posé la question. Nous sommes près de Pérogne, une petite ville. J'y trouve toutes les commodités dont j'ai besoin et je m'y suis vite fait. Franchement, ça me convient. Je découvre un peu la vie de village et de ses habitants. Parfois ça me fait rire, parfois ça me fait un peu plus râler. Mais nous avons un confort de vie qui me plaît énormément. Un grand jardin, de l'espace. Et j'aurais vraiment plaisir à voir grandir mes enfants dans cet environnement. Est-ce que ma belle famille est géographiquement proche ? Si oui, quels sont mes rapports avec elle ? Alors oui, nous habitons à 10 km des parents de Thibault. Et la famille de Thibault, oncles et tantes, cousins, cousines, sont en grande majorité dans le coin. C'est un point qui me faisait un peu peur en me rapprochant. Je n'avais jamais trop vécu ça avec mes parents. Nous étions les seuls dans notre famille en Seine-et-Marne. J'apprécie beaucoup les grands rassemblements de famille, avec les cousins, les tantes. Bon ok, sauf quand on sort de table à 22h quand même. Mais concernant ces parents, je pense qu'avec le temps ils me connaissent bien. On s'entend très bien, ils savent que j'ai besoin de mon intimité, de mon indépendance, et eux aussi d'ailleurs, et on le respecte l'un et l'autre. On a plaisir à s'inviter, à se voir régulièrement, mais je ne me suis jamais sentie envahie ou oppressée par eux. Notre relation a changé depuis l'arrivée de notre fille, et j'ai à cœur qu'il développe une vraie relation de proximité avec elle. Et on profite de l'aspect géographiquement proche pour pouvoir entretenir ce lien entre les grands-parents et nos enfants. Niveau enfants, arrivée des enfants et postpartum. Alors, nous avons une fille de 13 mois, et nous attendons dans les prochaines semaines un deuxième bébé. Je pense qu'au moment où sortira cet épisode de podcast, nous serons donc 4. Nous avons toujours rêvé d'avoir tous les deux des enfants rapprochés. Par chance, Clarence est arrivé fin août, après la moisson, dans une période entre guillemets un peu plus creuse. Thibaut a donc pu prendre une partie de son congé paternité pour être présent à la maternité et au retour à la maison. Et ça a été crucial et hyper important pour moi. Bon, ça s'est compliqué lors des semis où il a dû s'absenter pas mal de temps. J'étais assez seule et je me sentais très seule avec mon bébé. Mais j'ai pu compter sur le soutien de nos amis et de nos familles. Bien que ma famille ne soit pas proche géographiquement, nous sommes très proches et très liés et leur soutien a été... vraiment très important. Notre deuxième bébé est prévu pour novembre, ce qui correspond normalement à la fin des arrachages des pommes de terre. Alors on croise les doigts pour qu'il n'arrive pas trop tôt. Cela lui permettra normalement d'être assez présent pour nous et d'en profiter aussi pleinement. Comment se passe notre organisation familiale vis-à-vis des enfants et quelle relation entretient Thibaut avec ses enfants ? Thibaut s'occupe de notre fille le matin du réveil jusqu'à la déposer à la crèche et moi le soir je vais la chercher à la crèche jusqu'au coucher. En général, c'est plutôt comme ça qu'on s'organise. Le week-end, il est souvent occupé, entre les travaux dans les champs, la chasse. Alors on va dire que je m'en occupe quand même principalement. Bien que Thibaut soit très occupé, c'est vraiment un papa poule, et j'ai plaisir à le redécouvrir dans ce nouveau rôle. Il est très proche de sa fille, et je n'ai aucun doute qu'il sera aussi très proche de son fils. Il s'épanouit de la voir grandir, il se ravit de chaque apprentissage, il rigole aussi beaucoup avec elle, et ses moments sont vraiment précieux pour lui comme pour moi. Nous sommes aussi beaucoup aidés par ma belle-mère, comme je le disais tout à l'heure, et mes parents lors de week-ends ou de vacances. Comment est-ce qu'on trouve nos moments de couple à côté du travail à la ferme et est-ce qu'on s'accorde des soirées, restaurants ou week-ends ? Au quotidien, j'ai plaisir à organiser des apéros un peu surprises ou des soirées sushi, les soirs où je sais d'avance qu'il va rentrer un peu plus tôt. Nous consacrons également des week-ends à deux ou en famille, à la maison ou ailleurs. Nous essayons d'aller régulièrement au restaurant tous les deux et nous avons vraiment plaisir à le faire. Je sais qu'avec la reprise de la ferme et l'arrivée des enfants, il y aura des périodes un peu plus compliquées, mais j'y suis prête et je sais que ça reviendra un peu plus tard. Est-ce qu'on part en vacances ? Est-ce que parfois je pars sans lui ? Et est-ce ok pour moi ? Alors le sujet des vacances. Nous partons en vacances chaque année, en général une semaine l'été, en juin, avant la grosse période à la ferme, et une semaine l'hiver au ski avec des amis. Nous sommes plus branchés au week-end rallongé que vacances en tant que tel. Je pars également sans lui, notamment voir ma famille dans le sud-ouest ou en Seine-et-Marne. Ma famille étant un peu plus éloignée, notamment en Bourgogne, c'est l'occasion de faire des week-ends de famille, de dormir chez eux et d'en profiter encore plus. Est-ce qu'on a des amis ou de la famille autour de nous ? Et est-ce que je me sens parfois isolée ou plutôt bien entourée ? Comment est notre vie sociale ? Alors bien que nous vivons à la campagne, je dis souvent que c'est assez central. Ça en fera rire plus d'un, mais la proximité avec l'île et Paris nous permet de voir assez régulièrement nos amis et notre famille. Nous voyons régulièrement nos amis lors de week-end. Nous avons assez la bougeotte et eux aussi, bien que tous construisons petit à petit nos familles, on continue de se voir assez régulièrement. Et nous avons la chance également d'avoir des amis géographiquement très proches, que nous arrivons à voir très régulièrement, et c'est primordial pour nous. Nous nous organisons des dîners, même en dernière minute, sans chichi. La proximité avec sa belle famille est aussi très importante. Nous les voyons régulièrement, je me sens proche d'eux, et depuis le temps, plutôt bien intégrés. Je ne dis pas qu'il ne m'arrive jamais de me sentir isolée, dans des moments de solitude, des moments d'attente, des week-ends passés toute seule ou à m'occuper de ma fille. Mais nous avons un cercle d'amis et de familles très importants, et je me sens... très soutenu. Pour conclure cet épisode, je vais jouer le jeu de partager un conseil comme je demande régulièrement aux femmes d'agriculteurs que j'interview. Pour moi, je dirais qu'il est primordial d'apprendre à vivre au jour le jour pour faire des imprévus une force et non une fatalité. Oublier le côté organisationnel, apprendre à profiter de chaque instant, ne jamais savoir ce que l'on fera ce week-end, peut-être autant déconcertant, je ne vais pas vous le cacher, ça m'a déjà rendu folle, mais ça a du bon aussi, de se laisser un peu vivre, surprendre. et de profiter davantage de chaque instant. Qu'est-ce qui m'épanouit chaque jour dans ma vie de femme d'agriculteur ? Selon moi, un agriculteur a de nombreuses qualités. Il sait tout faire, ou trouve des solutions à tout. Bricoler, jardiner, réparer, il est sur tous les fronts. Mais c'est aussi et surtout quelqu'un de dévoué. Un agriculteur consacre sa vie à son exploitation. Mais pas seulement. Dans mon cas, Thibaut consacre toute son énergie à prendre soin de ses proches, de ses amis, de sa famille, et tout ce qu'il entreprend est fait comme pour les travaux agricoles. avec dévouement et passion. Et c'est vraiment ce que j'apprécie énormément chez lui. Pour finir, je vous ai proposé de me poser quelques questions. Donne trois qualités essentielles pour vivre avec un agriculteur. Il m'en vient plusieurs, je pense notamment à l'indépendance. Je pense qu'il faut savoir combler des instants de solitude par des passions personnelles. Dans mon cas, ce sont les arts plastiques. Depuis toujours, j'aime dessiner, peindre, créer en tout genre, faire de la couture, du tricot. Mais ça peut être n'importe quelle passion. Ça me permet d'avoir du... tant de qualité pour moi et en l'absence de nos conjoints dans les travaux agricoles, c'est primordial. La patience, évidemment, accepter les retards, les imprévus, savoir combler un peu les temps perdus. La résilience, construire sa vie et vivre de manière satisfaisante en dépit de circonstances parfois compliquées, me semble aussi nécessaire à une vie avec un agriculteur. Comment est-ce que je vois notre vie à deux à la retraite, loin ou près de la ferme ? Alors, l'Aisne n'était pas mon département de prédilection, mais est-ce que j'en avais vraiment un en tête ? Je suis géographiquement attachée à quelques coins de France, par des souvenirs de famille comme la Bourgogne, enfin plus particulièrement la Côte d'Or, où se trouve une grande partie de ma famille, mais également le Sud-Ouest avec le bassin d'Arcachon, les Landes. Mais de là à y vivre, je sais pas. De toute façon, je pense que la question ne se pose pas. Je crois qu'un agriculteur ne coupe jamais vraiment le cordon avec sa ferme, et Thibaut restera toujours très attaché à son coin. J'espère simplement que nous aurons toujours la bougeotte afin de profiter de tous les beaux coins de France. Enfin, Est-ce que j'aimerais que ma fille soit femme d'agriculteur ? Finir avec cette question est un peu symbolique. Je ne sais pas totalement y répondre. Je pense que cela ne doit pas être une fin en soi ou un objectif de vie en tant que fille d'agriculteur de vouloir être femme d'agriculteur. J'ai d'ailleurs interviewé des femmes qui, au contraire, en tant que fille d'agriculteur, ne souhaitaient absolument pas faire leur vie avec un agriculteur. Je sais qu'elle connaîtra les avantages et les inconvénients à cette vie et qu'elle fera ses choix en connaissance de cause. Si cet épisode vous a plu, n'hésitez pas à le diffuser autour de vous. Mesdames, si certains propos font écho à votre vie, ou au contraire sont bien différents de Ausha personnels et professionnels, n'hésitez pas à venir discuter avec moi dans un prochain épisode. A bientôt !

Description

Pour finir l'année, je vous propose de découvrir... mon témoignage !


En effet, cette fois, suite à votre demande, je suis seule derrière le micro.


🎙 Je vous partage les coulisses de la création de ce podcast, mes ambitions et motivations...


👋🏻 Puis je me présente un peu plus à vous. Je m'appelle Marion, j'ai 30 ans, 2 enfants, je suis mariée depuis 3 ans à un patatier, betteravier, céréalier, dans les Hauts-de-France.


🧫 Ingénieure en alimentation et santé et docteure en biologie santé, je travaille dans le domaine de la communication en santé.


💬 Et enfin je réponds aux questions que vous m'avez posées dans la FAQ.


🎄 Belles fêtes de fin d'année à tous et... à l'année prochaine !



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Elles sont femmes de céréaliers, d'éleveurs, de viticulteurs, en agriculture conventionnelle, biologique, raisonnée. Elles viennent de petites, moyennes ou grandes fermes implantées sur toute la France, sont issues du monde agricole ou le découvrent jour après jour. Entre les coups de main à la ferme, la vie amoureuse et familiale, conditionnée au rythme des cultures, de la météo et des animaux, elles-mêmes salariées ou agricultrices, mères, ces femmes sont les piliers de leur conjoint agriculteur. Je m'appelle Marion. J'ai plaisir à discuter avec ces femmes et partager, témoigner, diffuser leurs choix de vie personnels et professionnels, ainsi que leurs joies et difficultés liées au monde agricole. Alors, à votre avis, où ça mène quand on s'aime ? Lors de cet épisode, suite à vos demandes, je vais me présenter, moi, la créatrice de ce podcast. Autant vous prévenir, je ne suis pas du tout à l'aise avec l'exercice. Mais je suis prête à jouer le jeu. Et je vais faire en sorte de répondre à vos nombreuses interrogations. Alors pour commencer, qui suis-je ? Je m'appelle Marion, j'ai 30 ans, j'habite dans les Hauts-de-France, dans la Somme. Je suis mariée à Thibaut depuis maintenant 3 ans. Nous sommes ensemble depuis 10 ans et nous attendons notre deuxième enfant. Il est fils, petit-fils, arrière-petit-fils, arrière-arrière-petit-fils d'agriculteur. Initialement dans les Flandres et depuis son grand-père dans l'Aisne. C'est une exploitation familiale dont la troisième génération est actuellement... en cours d'installation, à savoir son cousin et lui. Il cultive en agriculture conventionnelle des céréales et oléoprothéagineux, blé, colza, févrole, mais également betterave à sucre, pommes de terre féculiaires et de consommation, et prochainement du lin. Thibault est ingénieur en agriculture et actuellement acheteur pour une société agroalimentaire néerlandaise spécialisée dans la transformation industrielle de pommes de terre en différents produits dérivés, comme évidemment des frites. Parlons maintenant du projet du podcast. D'où vient le projet de ce podcast ? Étant moi-même femme d'agriculteur, j'ai été confrontée à des choix personnels et professionnels liés à cette situation, ainsi que nombreuses de mes proches dans la même situation. À force de discussions lors de soirées, de week-ends, je me suis dit que cela pourrait intéresser. J'avais initialement un projet de livre, et puis je me suis dit que le podcast était un très bon moyen de communication, tout à fait dans l'air du temps, et permettre de diffuser ces témoignages au plus grand nombre. Je me suis également dit que c'était plus rapide à mettre en place. Et lors des barrages et de la crise agricole, quand j'ai vu qu'il y avait quelques reportages sur les femmes d'agriculteurs qui tenaient les fermes pendant que leurs conjoints allaient manifester et aller dans les barrages, je me suis dit, ok, là, c'est vraiment le moment, lance-toi. Et même si ton projet ne sera pas parfait tout de suite, fais-le, parce que ça peut vraiment être utile à de nombreuses femmes. Je souhaite ainsi partager à ces femmes de nombreux témoignages, afin qu'elles se sentent moins seules. pour les aiguiller dans leurs choix, mais également pour casser certains clichés auprès du grand public. J'ai également la curiosité de découvrir les choix personnels et professionnels d'autres femmes d'agriculteurs de différents types d'exploitation et de différentes régions de France. Quel est mon objectif personnel à créer ce podcast ? Le premier objectif est l'épanouissement personnel et le souhait d'agir pour les autres. Il ne s'agit pas du tout d'un projet professionnel. Mais quelle joie de recevoir vos retours, de savoir que ce podcast peut aider certaines femmes d'agriculteurs et agriculteurs. de savoir que certaines s'identifient, certaines se sentent moins seules, puisent des conseils, se retrouvent dans les propos d'autres femmes. Le succès pour moi serait la réception de ces commentaires positifs, mais aussi des demandes spontanées de femmes d'agriculteurs qui souhaitent témoigner pour partager leur vie à d'autres femmes. Qu'est-ce qui me motive à faire ce podcast ? Les personnes que j'interview sont des femmes d'agriculteurs de toute la France, de tout type d'exploitation, vivant ou non sur l'exploitation, travaillant ou non dans le milieu agricole, de tout âge. qui viennent du milieu agricole ou non, et la diversité des profils amène vraiment la richesse du podcast. Les discours sont alors complémentaires, se complètent les uns des autres, afin de pouvoir être identifiables à un maximum de monde. Je pense qu'il est important de leur donner la parole, pour leur apporter du soutien, des conseils, pour leur apporter des témoignages proches de leur situation, comme je le disais tout à l'heure. Les aiguiller dans leurs choix personnels et professionnels, mais aussi casser certains clichés liés à une mauvaise image parfois de l'agriculture. et aussi à ces femmes de l'ombre. Ces témoignages peuvent selon moi également intéresser les agriculteurs eux-mêmes, pour mieux comprendre les choix personnels et professionnels de leurs femmes et leurs ressentis au quotidien. Maintenant que le contexte est posé, nous allons parler un peu plus de moi. Alors d'où je viens et est-ce que j'ai grandi dans un milieu agricole ? Je suis née à Paris, j'ai grandi en Seine-et-Marne, alors même si c'est parfois considéré comme la campagne de l'île de France, je n'estime pas vraiment avoir grandi à la campagne. J'étais plutôt dans un grand village, presque une ville. Je ne suis pas du tout issue du milieu agricole. Je suis fille de pharmaciens bourguignons qui ont migré en Ile-de-France pour des raisons professionnelles et personne dans ma famille ne vient du milieu agricole. Quelles études ai-je fait et dans quel but ? Après un bac scientifique, j'étais attirée par les sciences, très branchée SVT sans trop savoir où aller. J'ai fait une école d'ingénieur, une île à salles à Beauvais, en ayant eu un réel coup de cœur pour ce campus. C'est une école qui forme les futurs ingénieurs en alimentation et santé, mais également en agriculture. J'ai donc rencontré mon mari lors de nos études. Je ne connaissais pas tellement le milieu agricole, alors je l'ai un peu découvert durant ces différentes années d'études. baignée de futurs agriculteurs autour de nous. J'ai choisi la spécialité alimentation et santé et j'ai voulu creuser le côté santé et recherche lors de mes études. Après différents stages dans ce domaine, dont 10 mois à l'étranger, 4 à Vancouver et 6 mois à Dublin, j'ai décroché mon diplôme d'ingénieur. J'ai continué mes études par la réalisation d'une thèse de doctorat en biologie santé sur un sujet traitant de l'impact maternel de la consommation de résidus d'un pesticide et d'une alimentation déséquilibrée sur les troubles digestifs du nouveau-né. Pas très loin du milieu agricole donc. Désormais, qu'est-ce que je fais dans la vie ? Je travaille actuellement dans la communication dans le secteur de la santé. J'interview des acteurs de santé, professionnels du médical, paramédical, étudiants, citoyens, sous un format vidéo à l'aide d'un technicien en audiovisuel. Je gère également la communication sur les réseaux sociaux du lieu dans lequel je travaille. Je me suis donc formée aux techniques d'interview, à la création de podcasts, dans le cadre professionnel. Ce qui m'a aussi aidée dans la réalisation et dans le lancement de mon projet de podcast personnel. Je ne travaille donc pas du tout sur l'exploitation, mais j'ai plaisir à y aller de temps en temps. Je le fais pour mieux comprendre son quotidien, son travail, sa passion. Est-ce que je peux trouver facilement du travail dans mon secteur d'activité près de la ferme ? Alors, la ferme est située près de Saint-Quentin dans l'Aisne. Alors, on ne va pas se le cacher, Saint-Quentin n'est pas une ville très propice à mon domaine d'activité. J'ai donc travaillé sur Amiens. puis sur l'île en prenant le TGV et actuellement je travaille de nouveau à Amiens depuis plus de deux ans, à 45 minutes de route de mon domicile. Donc oui, je rencontre actuellement des barrières géographiques à mon épanouissement professionnel. Et encore, je n'avais pas pour souhait de faire carrière dans le secteur de la recherche en santé. Je pense que ça aurait été encore plus compliqué. Cependant, je n'ai pas fait de sacrifice professionnel pour mon mari et sa situation liée à l'exploitation agricole à l'heure actuelle. Est-ce que j'envisage un jour une reconversion professionnelle ? pour nous faciliter la vie près de la ferme ? Et est-ce que je souhaite travailler un jour avec mon mari sur l'exploitation ? Pour moi, ces deux questions sont liées, c'est pour ça que je décide d'y répondre ensemble. Car si un jour je décide de me reconvertir, je pense que je le ferai dans le domaine agricole, en lien avec la ferme de mon conjoint. Je ne pense pas cependant passer le cap d'ici une bonne dizaine d'années quand même. Et je n'ai pas pour prétention de devenir agricultrice, ce n'est d'ailleurs pas mon souhait, mais je ne suis pas fermée à un projet de diversification agricole sur la production de la ferme. Depuis de nombreuses années, d'ailleurs, de nombreux projets passent dans ma tête, sans vraiment se concrétiser. Mes proches en sont témoins, parfois ils ont un peu du mal à me suivre d'ailleurs. Créer une champignonnière dans les anciens bâtiments, faire des cultures de fleurs, de plantes médicinales, que sais-je. Peut-être qu'un jour je passerai le pas, et je pense que nos profils avec Thibaut nous permettraient de nous lancer ensemble dans l'entrepreneuriat, car nous avons des manières de travailler qui sont, je pense, assez complémentaires. Thibaut est quelqu'un de très organisé, qui aime l'aspect logistique, organisationnel, administratif. Alors que moi, je suis plus sur le côté créativité, communication, marketing, lanceur d'idées. Et je pense que ça pourrait franchement pas mal se compléter. Alors maintenant que vous me connaissez mieux, nous allons discuter ensemble de ma vie de couple et de famille. Comment et quand ai-je connu mon mari ? Et quels étaient mes premiers ressentis sur le fait qu'il souhaitait être agriculteur ? Donc comme je le disais tout à l'heure... Avec Thibaut, nous nous sommes connus lors de nos études d'ingénieur, il y a un peu plus de 10 ans. J'ai tout de suite su évidemment qu'il était fils d'agriculteur, passionné et qu'il souhaitait reprendre l'exploitation familiale. Je pense cependant qu'à l'époque, je n'avais aucune idée de ce que cela impliquait, que ce soit dans le négatif comme dans le positif d'ailleurs. Mais je le voyais passionné et plein de projets, et cela m'a toujours vraiment beaucoup plu chez lui. Est-ce que nous habitons sur l'exploitation ? Sinon, est-ce un choix ? Est-ce que c'est prévu pour plus tard et est-ce que cela faciliterait notre vie de couple ? Alors avec Thibaut, après nos études, nous avons aménagé ensemble en ville pendant trois ans à Amiens, soit à un peu plus de 80 km de la ferme, donc 1h20 en voiture. A l'époque, il n'était pas installé sur l'exploitation, il s'y rendait pour les grosses périodes comme la moisson, les semis, l'arrachage des pommes de terre, des betteraves. Puis à la fin de ma thèse, nous avons décidé de nous rapprocher de la ferme tout en ne nous éloignant pas trop d'Amiens pour mon travail. Nous sommes donc actuellement à 27 km de la ferme, soit 20-25 minutes, et 60 km de mon travail, soit une petite heure de voiture. Ce n'est pas une solution durable dans le temps, nous pensons nous rapprocher encore de la ferme, mais à l'heure actuelle c'est un bon compromis pour lui et pour moi, et nous aimons particulièrement la maison dans laquelle nous nous sommes installés. Bon, je ne vais pas vous mentir, mais arriver de râler après une journée de travail fatiguée, et après mon temps de trajet, mais en arrivant à la maison, quand je vois le cadre de vie dans lequel on vit, Honnêtement, je trouve que ça en vaut carrément le prix. Thibault n'a jamais habité sur l'exploitation. Ses parents habitaient en plein centre-ville de Saint-Quentin. Ce sont ses grands-parents qui habitaient sur l'exploitation. Et d'ailleurs, ça a été un sujet au moment du décès de ces derniers. Pour être honnête, je n'ai jamais voulu et je ne souhaite pas habiter sur l'exploitation, pour plusieurs raisons. J'ai vraiment besoin de mon intimité et je souhaite que l'on coupe une fois rentrée à la maison et que la priorité passe des travaux de la ferme à notre vie de famille une fois le paillasson passé. C'est très important pour moi. Thibaut est passionné et je pense qu'en habitant sur place, il aurait vraiment du mal à couper. Ça a été donc un débat entre lui et moi, on en a beaucoup discuté. Je pense que le fait qu'il n'ait jamais habité sur l'exploitation a un peu plaidé en ma faveur. Nous n'habiterons donc jamais sur l'exploitation, mais je ne suis absolument pas fermée à me rapprocher pour que cela facilite son quotidien et aussi qu'on puisse profiter tous ensemble d'une vie de famille, peut-être un peu plus facilement. Vivre à la campagne était-il un souhait pour moi et pour quelles raisons ? Je crois que je ne me suis jamais vraiment posé la question. Nous sommes près de Pérogne, une petite ville. J'y trouve toutes les commodités dont j'ai besoin et je m'y suis vite fait. Franchement, ça me convient. Je découvre un peu la vie de village et de ses habitants. Parfois ça me fait rire, parfois ça me fait un peu plus râler. Mais nous avons un confort de vie qui me plaît énormément. Un grand jardin, de l'espace. Et j'aurais vraiment plaisir à voir grandir mes enfants dans cet environnement. Est-ce que ma belle famille est géographiquement proche ? Si oui, quels sont mes rapports avec elle ? Alors oui, nous habitons à 10 km des parents de Thibault. Et la famille de Thibault, oncles et tantes, cousins, cousines, sont en grande majorité dans le coin. C'est un point qui me faisait un peu peur en me rapprochant. Je n'avais jamais trop vécu ça avec mes parents. Nous étions les seuls dans notre famille en Seine-et-Marne. J'apprécie beaucoup les grands rassemblements de famille, avec les cousins, les tantes. Bon ok, sauf quand on sort de table à 22h quand même. Mais concernant ces parents, je pense qu'avec le temps ils me connaissent bien. On s'entend très bien, ils savent que j'ai besoin de mon intimité, de mon indépendance, et eux aussi d'ailleurs, et on le respecte l'un et l'autre. On a plaisir à s'inviter, à se voir régulièrement, mais je ne me suis jamais sentie envahie ou oppressée par eux. Notre relation a changé depuis l'arrivée de notre fille, et j'ai à cœur qu'il développe une vraie relation de proximité avec elle. Et on profite de l'aspect géographiquement proche pour pouvoir entretenir ce lien entre les grands-parents et nos enfants. Niveau enfants, arrivée des enfants et postpartum. Alors, nous avons une fille de 13 mois, et nous attendons dans les prochaines semaines un deuxième bébé. Je pense qu'au moment où sortira cet épisode de podcast, nous serons donc 4. Nous avons toujours rêvé d'avoir tous les deux des enfants rapprochés. Par chance, Clarence est arrivé fin août, après la moisson, dans une période entre guillemets un peu plus creuse. Thibaut a donc pu prendre une partie de son congé paternité pour être présent à la maternité et au retour à la maison. Et ça a été crucial et hyper important pour moi. Bon, ça s'est compliqué lors des semis où il a dû s'absenter pas mal de temps. J'étais assez seule et je me sentais très seule avec mon bébé. Mais j'ai pu compter sur le soutien de nos amis et de nos familles. Bien que ma famille ne soit pas proche géographiquement, nous sommes très proches et très liés et leur soutien a été... vraiment très important. Notre deuxième bébé est prévu pour novembre, ce qui correspond normalement à la fin des arrachages des pommes de terre. Alors on croise les doigts pour qu'il n'arrive pas trop tôt. Cela lui permettra normalement d'être assez présent pour nous et d'en profiter aussi pleinement. Comment se passe notre organisation familiale vis-à-vis des enfants et quelle relation entretient Thibaut avec ses enfants ? Thibaut s'occupe de notre fille le matin du réveil jusqu'à la déposer à la crèche et moi le soir je vais la chercher à la crèche jusqu'au coucher. En général, c'est plutôt comme ça qu'on s'organise. Le week-end, il est souvent occupé, entre les travaux dans les champs, la chasse. Alors on va dire que je m'en occupe quand même principalement. Bien que Thibaut soit très occupé, c'est vraiment un papa poule, et j'ai plaisir à le redécouvrir dans ce nouveau rôle. Il est très proche de sa fille, et je n'ai aucun doute qu'il sera aussi très proche de son fils. Il s'épanouit de la voir grandir, il se ravit de chaque apprentissage, il rigole aussi beaucoup avec elle, et ses moments sont vraiment précieux pour lui comme pour moi. Nous sommes aussi beaucoup aidés par ma belle-mère, comme je le disais tout à l'heure, et mes parents lors de week-ends ou de vacances. Comment est-ce qu'on trouve nos moments de couple à côté du travail à la ferme et est-ce qu'on s'accorde des soirées, restaurants ou week-ends ? Au quotidien, j'ai plaisir à organiser des apéros un peu surprises ou des soirées sushi, les soirs où je sais d'avance qu'il va rentrer un peu plus tôt. Nous consacrons également des week-ends à deux ou en famille, à la maison ou ailleurs. Nous essayons d'aller régulièrement au restaurant tous les deux et nous avons vraiment plaisir à le faire. Je sais qu'avec la reprise de la ferme et l'arrivée des enfants, il y aura des périodes un peu plus compliquées, mais j'y suis prête et je sais que ça reviendra un peu plus tard. Est-ce qu'on part en vacances ? Est-ce que parfois je pars sans lui ? Et est-ce ok pour moi ? Alors le sujet des vacances. Nous partons en vacances chaque année, en général une semaine l'été, en juin, avant la grosse période à la ferme, et une semaine l'hiver au ski avec des amis. Nous sommes plus branchés au week-end rallongé que vacances en tant que tel. Je pars également sans lui, notamment voir ma famille dans le sud-ouest ou en Seine-et-Marne. Ma famille étant un peu plus éloignée, notamment en Bourgogne, c'est l'occasion de faire des week-ends de famille, de dormir chez eux et d'en profiter encore plus. Est-ce qu'on a des amis ou de la famille autour de nous ? Et est-ce que je me sens parfois isolée ou plutôt bien entourée ? Comment est notre vie sociale ? Alors bien que nous vivons à la campagne, je dis souvent que c'est assez central. Ça en fera rire plus d'un, mais la proximité avec l'île et Paris nous permet de voir assez régulièrement nos amis et notre famille. Nous voyons régulièrement nos amis lors de week-end. Nous avons assez la bougeotte et eux aussi, bien que tous construisons petit à petit nos familles, on continue de se voir assez régulièrement. Et nous avons la chance également d'avoir des amis géographiquement très proches, que nous arrivons à voir très régulièrement, et c'est primordial pour nous. Nous nous organisons des dîners, même en dernière minute, sans chichi. La proximité avec sa belle famille est aussi très importante. Nous les voyons régulièrement, je me sens proche d'eux, et depuis le temps, plutôt bien intégrés. Je ne dis pas qu'il ne m'arrive jamais de me sentir isolée, dans des moments de solitude, des moments d'attente, des week-ends passés toute seule ou à m'occuper de ma fille. Mais nous avons un cercle d'amis et de familles très importants, et je me sens... très soutenu. Pour conclure cet épisode, je vais jouer le jeu de partager un conseil comme je demande régulièrement aux femmes d'agriculteurs que j'interview. Pour moi, je dirais qu'il est primordial d'apprendre à vivre au jour le jour pour faire des imprévus une force et non une fatalité. Oublier le côté organisationnel, apprendre à profiter de chaque instant, ne jamais savoir ce que l'on fera ce week-end, peut-être autant déconcertant, je ne vais pas vous le cacher, ça m'a déjà rendu folle, mais ça a du bon aussi, de se laisser un peu vivre, surprendre. et de profiter davantage de chaque instant. Qu'est-ce qui m'épanouit chaque jour dans ma vie de femme d'agriculteur ? Selon moi, un agriculteur a de nombreuses qualités. Il sait tout faire, ou trouve des solutions à tout. Bricoler, jardiner, réparer, il est sur tous les fronts. Mais c'est aussi et surtout quelqu'un de dévoué. Un agriculteur consacre sa vie à son exploitation. Mais pas seulement. Dans mon cas, Thibaut consacre toute son énergie à prendre soin de ses proches, de ses amis, de sa famille, et tout ce qu'il entreprend est fait comme pour les travaux agricoles. avec dévouement et passion. Et c'est vraiment ce que j'apprécie énormément chez lui. Pour finir, je vous ai proposé de me poser quelques questions. Donne trois qualités essentielles pour vivre avec un agriculteur. Il m'en vient plusieurs, je pense notamment à l'indépendance. Je pense qu'il faut savoir combler des instants de solitude par des passions personnelles. Dans mon cas, ce sont les arts plastiques. Depuis toujours, j'aime dessiner, peindre, créer en tout genre, faire de la couture, du tricot. Mais ça peut être n'importe quelle passion. Ça me permet d'avoir du... tant de qualité pour moi et en l'absence de nos conjoints dans les travaux agricoles, c'est primordial. La patience, évidemment, accepter les retards, les imprévus, savoir combler un peu les temps perdus. La résilience, construire sa vie et vivre de manière satisfaisante en dépit de circonstances parfois compliquées, me semble aussi nécessaire à une vie avec un agriculteur. Comment est-ce que je vois notre vie à deux à la retraite, loin ou près de la ferme ? Alors, l'Aisne n'était pas mon département de prédilection, mais est-ce que j'en avais vraiment un en tête ? Je suis géographiquement attachée à quelques coins de France, par des souvenirs de famille comme la Bourgogne, enfin plus particulièrement la Côte d'Or, où se trouve une grande partie de ma famille, mais également le Sud-Ouest avec le bassin d'Arcachon, les Landes. Mais de là à y vivre, je sais pas. De toute façon, je pense que la question ne se pose pas. Je crois qu'un agriculteur ne coupe jamais vraiment le cordon avec sa ferme, et Thibaut restera toujours très attaché à son coin. J'espère simplement que nous aurons toujours la bougeotte afin de profiter de tous les beaux coins de France. Enfin, Est-ce que j'aimerais que ma fille soit femme d'agriculteur ? Finir avec cette question est un peu symbolique. Je ne sais pas totalement y répondre. Je pense que cela ne doit pas être une fin en soi ou un objectif de vie en tant que fille d'agriculteur de vouloir être femme d'agriculteur. J'ai d'ailleurs interviewé des femmes qui, au contraire, en tant que fille d'agriculteur, ne souhaitaient absolument pas faire leur vie avec un agriculteur. Je sais qu'elle connaîtra les avantages et les inconvénients à cette vie et qu'elle fera ses choix en connaissance de cause. Si cet épisode vous a plu, n'hésitez pas à le diffuser autour de vous. Mesdames, si certains propos font écho à votre vie, ou au contraire sont bien différents de Ausha personnels et professionnels, n'hésitez pas à venir discuter avec moi dans un prochain épisode. A bientôt !

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