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#13 – Savourez les Ippons de Sandrine Martinet en Para judo cover
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PAR Amour du sport !

#13 – Savourez les Ippons de Sandrine Martinet en Para judo

#13 – Savourez les Ippons de Sandrine Martinet en Para judo

13min |09/08/2024
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PAR Amour du sport !

#13 – Savourez les Ippons de Sandrine Martinet en Para judo

#13 – Savourez les Ippons de Sandrine Martinet en Para judo

13min |09/08/2024
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Description

Sa longévité au plus haut niveau invite au respect. 22 années ponctuées de trois titres mondiaux, de deux sacres continentaux et surtout de quatre médailles olympiques, dont une en or, à Rio en 2016. A 41 ans, Sandrine Martinet s’apprête à vivre ses sixièmes Jeux et rêve de redevenir championne paralympique. Elle veut effacer le souvenir douloureux de la finale perdue à Tokyo mais aussi rendre fier ses proches. Un de ses proches en particulier.

 

Les épreuves de Para judo aux Jeux de Paris 2024 ont lieu du 5 au 7 septembre à l’Arena Champs de Mars.


PAR Amour du sport est un podcast de Paris 2024 de 22 épisodes, soit un épisode par discipline présente aux Jeux Paralympiques de Paris 2024. Chaque sport, son histoire, ses règles, le niveau de performance qu’il requiert, est raconté à travers le parcours d’une ou d’un athlète. Les épisodes sont publiés dans l’ordre de l’apparition des sports aux Jeux Paralympiques d’été depuis la première édition à Rome en 1960. A l’époque, il y n’avait que huit disciplines en compétition, six d’entre elles sont toujours présentes : le Para athlétisme, la Para natation, l’Escrime fauteuil, le Basket fauteuil, le Para tir à l’arc et le Para tennis de table.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Sandrine Martinet

    Le Para judo, c'est du judo avant tout, et ça représente une passion, et puis surtout un cheminement à travers les années, où j'ai énormément appris quand j'étais enfant sur la confiance en soi, sur le fait d'avoir un objectif, sur le dépassement de soi, sur le fait d'avoir des amis, qui étaient plus compliqués pour moi à l'école. Donc en fait, c'est extrêmement riche et ça m'a apporté énormément de choses.

  • Ludivine Munos

    A commencer par une place toute particulière dans l'histoire du sport français. Sandrine Martinet a déjà disputé 5 éditions des Jeux paralympiques et glané 4 médailles. L'argent par 3 fois et l'or à Rio en 2016. La dernière fois à Tokyo, elle était porte-drapeau de la délégation française aux côtés d'une autre légende, le triple champion paralympique de tennis Stéphane Houdet. A 41 ans, Sandrine Martinet s'apprête à écrire à Paris, sans doute, le 6e et dernier chapitre d'une carrière paralympique hors du commun. Je m'appelle Ludivine Munoz, nageuse, j'ai remporté 12 médailles aux Jeux paralympiques. Aujourd'hui, avec Roland Richard, mon acolyte journaliste, on vous raconte le para-judo à travers l'histoire de Sandrine Martinet.

  • Roland Richard

    Le para Pudo Ludivine fait son apparition au jeu de Séoul en 1988. Il est réservé aux athlètes messieurs, non-voyants et malvoyants. Pour voir les dames s'affronter, il faut attendre 2004. A Athènes, Sandrine est déjà là. Elle a 21 ans et a découvert le judo, le kimono et le tatami une dizaine d'années plus tôt, à Vincennes, en région parisienne. Mais à l'époque, il n'y avait pas que le judo dans la vie de la petite fille.

  • Sandrine Martinet

    Je démarre le judo à l'âge de 9 ans. Je faisais du piano et c'était un petit peu compliqué de me garder attentive, assise, sans bouger pendant plus d'une demi-heure. Donc moi je voulais absolument faire un sport. Les sports de balle, ce n'était pas possible parce que visuellement le foot c'était très compliqué, qui était mon sport préféré. J'adore toujours le foot d'ailleurs. Et en fait, mes frères en faisaient au lycée et du coup je me suis dit, un sport de combat, ça peut être chouette. Mes frères m'avaient parlé du code moral du judo et... J'espérais être moins moquée, moins rejetée que dans d'autres sports.

  • Roland Richard

    Le judo abrite les premières joies de la jeune Sandrine Meurtry par les moqueries de ses camarades à l'école. La petite fille est acromate, elle ne voit aucune couleur et son acuité visuelle est très amoindrie. Elle est donc obligée d'être au premier rang, en classe et de se lever pour voir le tableau correctement. Les insultes, les railleries font monter une colère en elle dont elle va se servir sur les tapis.

  • Ludivine Munos

    À 16 ans ! elle participe à sa première compétition internationale de parajudo en junior en Allemagne. Elle perd en finale contre une certaine Suzanne Schutzel. Les deux ados ne le savent évidemment pas, mais elles s'affronteront de nouveau en finale paralympique cinq ans plus tard. Le tournant, c'est l'année 2002. La judocate, étudiante en biologie, évite une année très compliquée à l'université. Redoublement, moins d'heures de cours et soudainement, une idée.

  • Sandrine Martinet

    Je me dis que c'est peut-être le moment d'aller faire les championnats de France de parajudo. Donc je gagne ces championnats de France de parajudo. Et on m'explique qu'en septembre, il y a les championnats du monde. Je me dis, allons-y. Et après, on m'explique qu'il y aura les premiers jeux pour le parajudo féminin à Athènes. C'était très alléchant, donc j'ai pu lâcher depuis.

  • Ludivine Munos

    La Fulcine est bien inspirée de centrer sa vie sur le judo. 2002 est un déclic sur tous les plans. Elle abandonne la biologie pour les études de kinésithérapie, son futur métier, et elle rencontre près des tatamis un certain Nicolas, son futur mari.

  • Roland Richard

    Avant de revenir plus longuement sur le palmarès de Sandrine Martinet, il faut rappeler que le para-judo est très similaire au judo olympique, Ludivine. Les combats durent 4 minutes, pour les femmes comme pour les hommes. Toutes les interruptions provoquent l'arrêt du chronomètre. L'objectif est de projeter son adversaire au sol, de l'immobiliser ou bien de l'obliger à abandonner grâce à des clés articulaires et des étranglements. Pour gagner, on peut marquer un hippon, un coup fatal, ou bien simplement être devant au score au terme des 4 minutes. En cas d'égalité à la fin du temps réglementaire, Golden score, le premier combattant à marquer un point en prolongation l'emporte.

  • Ludivine Munos

    La grande différence, Roland, avec le judo olympique, c'est qu'on démarre déjà en garde. Comprendre avec les mains sur le kimono de son adversaire.

  • Sandrine Martinet

    Ça nous permet de pouvoir nous exprimer comme n'importe quel autre judoka, mais l'inconvénient, c'est qu'il y a moins de mouvement. On part sur une position qui est très statique, et du coup, on a une difficulté à créer le déséquilibre et faire chuter l'adversaire.

  • Ludivine Munos

    Résultat, les combats sont beaucoup plus longs qu'en judo olympique. Mais pour Sandrine, le plus difficile, ce n'est pas l'endurance nécessaire à une journée de compétition. Non, le plus redoutable, c'est son hypersensibilité à la lumière liée à son handicap. Dans la vie de tous les jours, elle porte des lunettes teintées. Mais lors des combats, ce n'est pas possible. Or au jeu, il y a des projecteurs partout pour éclairer un tatami jaune clair.

  • Sandrine Martinet

    Je suis complètement aveuglée quand j'arrive sur la surface. Donc en fait, j'essaie entre la salle d'échauffement. Et le moment du combat, de gérer cette luminosité, cette fatigue qu'il peut y avoir au fur et à mesure de la journée par rapport à ma vision pour éviter d'avoir une migraine au moment de la finale. Le fait de fermer les yeux, les mettre au repos, le fait de mettre des lunettes un peu plus teintées à certains moments. Et aussi, il faut que je puisse enlever mes lunettes qui me protègent suffisamment tôt pour pouvoir m'adapter à la luminosité qui va progressivement augmenter.

  • Ludivine Munos

    Mais même avec toutes les précautions du monde en amont du combat, l'adversaire elle-même peut se faire enlever les yeux. peut devenir une source de gêne lumineuse pendant l'affrontement.

  • Sandrine Martinet

    Si ma partenaire est en blanc et moi en bleu, je ne vois quasiment pas. Généralement, l'arbitre vient régulièrement me ramener au centre. Je préfère pour le coup que mon adversaire soit en bleu. Quand on est numéro un mondial, généralement, on reste en blanc tout le temps. C'est aussi un des objectifs cachés dans ce fait de vouloir être numéro un.

  • Speaker #3

    Nous sommes dans la catégorie de plus en plus légère, donc nous voyons des combattants très agiles et nimbles.

  • Roland Richard

    Mais au début du printemps, Sandrine Martinet émarge au deuxième rang mondial de sa catégorie. Gagner est devenu de plus en plus difficile, notamment parce que les classifications ont évolué après Tokyo. Jusqu'alors, les athlètes non-voyants et malvoyants étaient tous mélangés. La différenciation ne se faisait pas au degré de handicap, mais seulement au poids. Sauf qu'à Paris, il y aura... deux catégories distinctes pour le handicap, Ludivine.

  • Ludivine Munos

    Les J1 pour les athlètes non voyants et les J2 pour les athlètes malvoyants ou malvoyantes comme Sandrine. Mais en séparant les catégories de handicap et en gardant le même nombre de catégories de poids, on aurait doublé le nombre d'épreuves au jeu. Impossible. Donc on est passé de 7 catégories de poids chez les messieurs à 4 et de 6 chez les dames à 4 également. 4 catégories pour les J1, 4 pour les J2, pour les messieurs comme pour les dames. Pour Sandrine Martinet, passée par choix en moins de 48 kilos à Tokyo, cette fois, il n'y a pas d'autre option à Paris. Nouveau régime, pas simple, à 41 ans.

  • Sandrine Martinet

    C'est assez compliqué, après avoir eu deux enfants et avoir fait plus de 20 ans de carrière, d'arriver à ces fameux 48 kilos. C'est vraiment notre premier combat. Une fois qu'on a réussi à monter sur la balance et qu'on a vu le 48-0-0, pardonnez-moi l'expression, mais on en a chié pour arriver là. Du coup, on a faim et on a vraiment envie d'aller manger l'adversaire.

  • Roland Richard

    Difficile de dire que Sandrine Martinet manque d'appétit. C'est sa 22e année au plus haut niveau. Un palmarès trop long pour être intégralement cité. Deux titres de championne du monde, trois titres de championne d'Europe, trois médailles d'argent et une médaille d'or paralympique. Au Brésil, à sa quatrième tentative.

  • Speaker #4

    Elle est allée en dessous avec le tourmanaggie. Elle a gagné le medal en gold. Martine, à la fin, est championne paralympique. Rio

  • Roland Richard

    2016, c'est le plus beau souvenir, n'est-ce pas ?

  • Sandrine Martinet

    Pour le coup, il n'y a pas photo. C'est forcément Rio. C'est la plus belle des compétitions, celle qu'on veut tous gagner, être champion olympique ou paralympique. C'est le Graal. Et j'ai quand même quatre Jeux. avant d'aller décrocher cette médaille. Et elle est aussi magnifique parce que ma famille était présente. Donc voilà, c'est vraiment le plus beau souvenir, c'est celui-là. Et le moment particulier où je serre mon fils dans mes bras.

  • Ludivine Munos

    Son fils Loïc a donc eu le privilège de voir sa maman gagner. Sa sœur Daphné était encore bébé. Et cinq ans plus tard, c'est de France que les deux enfants ont vu leur maman s'incliner en finale dans un Tokyo aseptisé à cause du Covid. Ce combat perdu, Sandrine ne l'a toujours pas digéré.

  • Silver medalist representing France, et medaliste France, Sandrine Martinet.

  • Speaker #3

    Elle devait prendre sa retraite après le Japon. Elle a finalement renoué sa ceinture noire pour arracher une nulle... ultime médaille chez elle à Paris. Alors la quadragénaire partage son emploi du temps entre Mâcon, où elle vit désormais, et Paris, où elle s'entraîne à l'INSEP. Une vingtaine d'heures par semaine partagées entre judo et préparation physique. Ça, c'est pour les semaines normales. Les semaines de stage, ça monte à 25 heures, dont 20 heures de judo. Mais si Sandrine consente tous ses sacrifices, ce n'est pas pour prendre sa revanche. Du moins, pas seulement.

  • Sandrine Martinet

    Ce qui me tient beaucoup à cœur sur les Jeux de Paris, c'est que ma fille puisse... Voir sa maman gagner, on verra si j'arrive à obtenir l'or à Paris, ce qui sera beaucoup plus compliqué qu'avant parce que le niveau ne cesse d'augmenter et la concurrence est très forte. Mais en tout cas, je veux qu'elle vive ça et qu'elle puisse comprendre pourquoi, si maman est absente, si maman est blessée, si ce n'est pas simple parfois, c'est aussi pour valider tous ses efforts, c'est aller décrocher une médaille pour elle.

  • Roland Richard

    22 années au plus haut niveau, 22 années accompagnées de son mari, Nicolas, militaire de carrière. Et lorsqu'on évoque la place qu'il joue dans son incroyable parcours, les yeux de Sandrine se mettent à briller et les mots respirent la gratitude.

  • Sandrine Martinet

    Mon mari a vraiment une place très très centrale, parce que sans lui tout ça ne serait pas possible aussi, parce que quand je ne suis pas là, il gère tout, et c'est surtout mon premier soutien. Vraiment, à chacune de mes décisions, on a... décider ça ensemble. Et c'était lui le premier à me pousser à continuer et le premier à croire en moi. Et ça, c'est hyper important. Et si ça a marché pendant toutes ces années, si j'ai ce beau palmarès, je lui dois en grande partie aussi.

  • Roland Richard

    La France du parajudo se prépare donc à tourner une page importante de son histoire avec la fin de carrière de Sandrine Martinet. Même si on ne sait toujours pas si c'est vraiment la dernière compétition de cette combattante infatigable.

  • Ludivine Munos

    Ces Jeux parisiens pourraient être aussi ceux de la Renaissance pour l'équipe de France-Roland. Sur les trois dernières éditions paralympiques, seulement trois médailles glanées, dont deux par Sandrine Martinet. L'une des meilleures chances de podium s'appelle Elios Lachumanaya, l'autre médaillé tricolore de ces douze dernières années. C'était en bronze à Tokyo. Désormais double champion du monde, il vise l'or chez les moines 90 kg. Mais on aura un œil sur tous les judokas tricolores. La Tour Eiffel n'attend que... Ce sera du 5 au 7 septembre, l'aréna Channons.

Description

Sa longévité au plus haut niveau invite au respect. 22 années ponctuées de trois titres mondiaux, de deux sacres continentaux et surtout de quatre médailles olympiques, dont une en or, à Rio en 2016. A 41 ans, Sandrine Martinet s’apprête à vivre ses sixièmes Jeux et rêve de redevenir championne paralympique. Elle veut effacer le souvenir douloureux de la finale perdue à Tokyo mais aussi rendre fier ses proches. Un de ses proches en particulier.

 

Les épreuves de Para judo aux Jeux de Paris 2024 ont lieu du 5 au 7 septembre à l’Arena Champs de Mars.


PAR Amour du sport est un podcast de Paris 2024 de 22 épisodes, soit un épisode par discipline présente aux Jeux Paralympiques de Paris 2024. Chaque sport, son histoire, ses règles, le niveau de performance qu’il requiert, est raconté à travers le parcours d’une ou d’un athlète. Les épisodes sont publiés dans l’ordre de l’apparition des sports aux Jeux Paralympiques d’été depuis la première édition à Rome en 1960. A l’époque, il y n’avait que huit disciplines en compétition, six d’entre elles sont toujours présentes : le Para athlétisme, la Para natation, l’Escrime fauteuil, le Basket fauteuil, le Para tir à l’arc et le Para tennis de table.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Sandrine Martinet

    Le Para judo, c'est du judo avant tout, et ça représente une passion, et puis surtout un cheminement à travers les années, où j'ai énormément appris quand j'étais enfant sur la confiance en soi, sur le fait d'avoir un objectif, sur le dépassement de soi, sur le fait d'avoir des amis, qui étaient plus compliqués pour moi à l'école. Donc en fait, c'est extrêmement riche et ça m'a apporté énormément de choses.

  • Ludivine Munos

    A commencer par une place toute particulière dans l'histoire du sport français. Sandrine Martinet a déjà disputé 5 éditions des Jeux paralympiques et glané 4 médailles. L'argent par 3 fois et l'or à Rio en 2016. La dernière fois à Tokyo, elle était porte-drapeau de la délégation française aux côtés d'une autre légende, le triple champion paralympique de tennis Stéphane Houdet. A 41 ans, Sandrine Martinet s'apprête à écrire à Paris, sans doute, le 6e et dernier chapitre d'une carrière paralympique hors du commun. Je m'appelle Ludivine Munoz, nageuse, j'ai remporté 12 médailles aux Jeux paralympiques. Aujourd'hui, avec Roland Richard, mon acolyte journaliste, on vous raconte le para-judo à travers l'histoire de Sandrine Martinet.

  • Roland Richard

    Le para Pudo Ludivine fait son apparition au jeu de Séoul en 1988. Il est réservé aux athlètes messieurs, non-voyants et malvoyants. Pour voir les dames s'affronter, il faut attendre 2004. A Athènes, Sandrine est déjà là. Elle a 21 ans et a découvert le judo, le kimono et le tatami une dizaine d'années plus tôt, à Vincennes, en région parisienne. Mais à l'époque, il n'y avait pas que le judo dans la vie de la petite fille.

  • Sandrine Martinet

    Je démarre le judo à l'âge de 9 ans. Je faisais du piano et c'était un petit peu compliqué de me garder attentive, assise, sans bouger pendant plus d'une demi-heure. Donc moi je voulais absolument faire un sport. Les sports de balle, ce n'était pas possible parce que visuellement le foot c'était très compliqué, qui était mon sport préféré. J'adore toujours le foot d'ailleurs. Et en fait, mes frères en faisaient au lycée et du coup je me suis dit, un sport de combat, ça peut être chouette. Mes frères m'avaient parlé du code moral du judo et... J'espérais être moins moquée, moins rejetée que dans d'autres sports.

  • Roland Richard

    Le judo abrite les premières joies de la jeune Sandrine Meurtry par les moqueries de ses camarades à l'école. La petite fille est acromate, elle ne voit aucune couleur et son acuité visuelle est très amoindrie. Elle est donc obligée d'être au premier rang, en classe et de se lever pour voir le tableau correctement. Les insultes, les railleries font monter une colère en elle dont elle va se servir sur les tapis.

  • Ludivine Munos

    À 16 ans ! elle participe à sa première compétition internationale de parajudo en junior en Allemagne. Elle perd en finale contre une certaine Suzanne Schutzel. Les deux ados ne le savent évidemment pas, mais elles s'affronteront de nouveau en finale paralympique cinq ans plus tard. Le tournant, c'est l'année 2002. La judocate, étudiante en biologie, évite une année très compliquée à l'université. Redoublement, moins d'heures de cours et soudainement, une idée.

  • Sandrine Martinet

    Je me dis que c'est peut-être le moment d'aller faire les championnats de France de parajudo. Donc je gagne ces championnats de France de parajudo. Et on m'explique qu'en septembre, il y a les championnats du monde. Je me dis, allons-y. Et après, on m'explique qu'il y aura les premiers jeux pour le parajudo féminin à Athènes. C'était très alléchant, donc j'ai pu lâcher depuis.

  • Ludivine Munos

    La Fulcine est bien inspirée de centrer sa vie sur le judo. 2002 est un déclic sur tous les plans. Elle abandonne la biologie pour les études de kinésithérapie, son futur métier, et elle rencontre près des tatamis un certain Nicolas, son futur mari.

  • Roland Richard

    Avant de revenir plus longuement sur le palmarès de Sandrine Martinet, il faut rappeler que le para-judo est très similaire au judo olympique, Ludivine. Les combats durent 4 minutes, pour les femmes comme pour les hommes. Toutes les interruptions provoquent l'arrêt du chronomètre. L'objectif est de projeter son adversaire au sol, de l'immobiliser ou bien de l'obliger à abandonner grâce à des clés articulaires et des étranglements. Pour gagner, on peut marquer un hippon, un coup fatal, ou bien simplement être devant au score au terme des 4 minutes. En cas d'égalité à la fin du temps réglementaire, Golden score, le premier combattant à marquer un point en prolongation l'emporte.

  • Ludivine Munos

    La grande différence, Roland, avec le judo olympique, c'est qu'on démarre déjà en garde. Comprendre avec les mains sur le kimono de son adversaire.

  • Sandrine Martinet

    Ça nous permet de pouvoir nous exprimer comme n'importe quel autre judoka, mais l'inconvénient, c'est qu'il y a moins de mouvement. On part sur une position qui est très statique, et du coup, on a une difficulté à créer le déséquilibre et faire chuter l'adversaire.

  • Ludivine Munos

    Résultat, les combats sont beaucoup plus longs qu'en judo olympique. Mais pour Sandrine, le plus difficile, ce n'est pas l'endurance nécessaire à une journée de compétition. Non, le plus redoutable, c'est son hypersensibilité à la lumière liée à son handicap. Dans la vie de tous les jours, elle porte des lunettes teintées. Mais lors des combats, ce n'est pas possible. Or au jeu, il y a des projecteurs partout pour éclairer un tatami jaune clair.

  • Sandrine Martinet

    Je suis complètement aveuglée quand j'arrive sur la surface. Donc en fait, j'essaie entre la salle d'échauffement. Et le moment du combat, de gérer cette luminosité, cette fatigue qu'il peut y avoir au fur et à mesure de la journée par rapport à ma vision pour éviter d'avoir une migraine au moment de la finale. Le fait de fermer les yeux, les mettre au repos, le fait de mettre des lunettes un peu plus teintées à certains moments. Et aussi, il faut que je puisse enlever mes lunettes qui me protègent suffisamment tôt pour pouvoir m'adapter à la luminosité qui va progressivement augmenter.

  • Ludivine Munos

    Mais même avec toutes les précautions du monde en amont du combat, l'adversaire elle-même peut se faire enlever les yeux. peut devenir une source de gêne lumineuse pendant l'affrontement.

  • Sandrine Martinet

    Si ma partenaire est en blanc et moi en bleu, je ne vois quasiment pas. Généralement, l'arbitre vient régulièrement me ramener au centre. Je préfère pour le coup que mon adversaire soit en bleu. Quand on est numéro un mondial, généralement, on reste en blanc tout le temps. C'est aussi un des objectifs cachés dans ce fait de vouloir être numéro un.

  • Speaker #3

    Nous sommes dans la catégorie de plus en plus légère, donc nous voyons des combattants très agiles et nimbles.

  • Roland Richard

    Mais au début du printemps, Sandrine Martinet émarge au deuxième rang mondial de sa catégorie. Gagner est devenu de plus en plus difficile, notamment parce que les classifications ont évolué après Tokyo. Jusqu'alors, les athlètes non-voyants et malvoyants étaient tous mélangés. La différenciation ne se faisait pas au degré de handicap, mais seulement au poids. Sauf qu'à Paris, il y aura... deux catégories distinctes pour le handicap, Ludivine.

  • Ludivine Munos

    Les J1 pour les athlètes non voyants et les J2 pour les athlètes malvoyants ou malvoyantes comme Sandrine. Mais en séparant les catégories de handicap et en gardant le même nombre de catégories de poids, on aurait doublé le nombre d'épreuves au jeu. Impossible. Donc on est passé de 7 catégories de poids chez les messieurs à 4 et de 6 chez les dames à 4 également. 4 catégories pour les J1, 4 pour les J2, pour les messieurs comme pour les dames. Pour Sandrine Martinet, passée par choix en moins de 48 kilos à Tokyo, cette fois, il n'y a pas d'autre option à Paris. Nouveau régime, pas simple, à 41 ans.

  • Sandrine Martinet

    C'est assez compliqué, après avoir eu deux enfants et avoir fait plus de 20 ans de carrière, d'arriver à ces fameux 48 kilos. C'est vraiment notre premier combat. Une fois qu'on a réussi à monter sur la balance et qu'on a vu le 48-0-0, pardonnez-moi l'expression, mais on en a chié pour arriver là. Du coup, on a faim et on a vraiment envie d'aller manger l'adversaire.

  • Roland Richard

    Difficile de dire que Sandrine Martinet manque d'appétit. C'est sa 22e année au plus haut niveau. Un palmarès trop long pour être intégralement cité. Deux titres de championne du monde, trois titres de championne d'Europe, trois médailles d'argent et une médaille d'or paralympique. Au Brésil, à sa quatrième tentative.

  • Speaker #4

    Elle est allée en dessous avec le tourmanaggie. Elle a gagné le medal en gold. Martine, à la fin, est championne paralympique. Rio

  • Roland Richard

    2016, c'est le plus beau souvenir, n'est-ce pas ?

  • Sandrine Martinet

    Pour le coup, il n'y a pas photo. C'est forcément Rio. C'est la plus belle des compétitions, celle qu'on veut tous gagner, être champion olympique ou paralympique. C'est le Graal. Et j'ai quand même quatre Jeux. avant d'aller décrocher cette médaille. Et elle est aussi magnifique parce que ma famille était présente. Donc voilà, c'est vraiment le plus beau souvenir, c'est celui-là. Et le moment particulier où je serre mon fils dans mes bras.

  • Ludivine Munos

    Son fils Loïc a donc eu le privilège de voir sa maman gagner. Sa sœur Daphné était encore bébé. Et cinq ans plus tard, c'est de France que les deux enfants ont vu leur maman s'incliner en finale dans un Tokyo aseptisé à cause du Covid. Ce combat perdu, Sandrine ne l'a toujours pas digéré.

  • Silver medalist representing France, et medaliste France, Sandrine Martinet.

  • Speaker #3

    Elle devait prendre sa retraite après le Japon. Elle a finalement renoué sa ceinture noire pour arracher une nulle... ultime médaille chez elle à Paris. Alors la quadragénaire partage son emploi du temps entre Mâcon, où elle vit désormais, et Paris, où elle s'entraîne à l'INSEP. Une vingtaine d'heures par semaine partagées entre judo et préparation physique. Ça, c'est pour les semaines normales. Les semaines de stage, ça monte à 25 heures, dont 20 heures de judo. Mais si Sandrine consente tous ses sacrifices, ce n'est pas pour prendre sa revanche. Du moins, pas seulement.

  • Sandrine Martinet

    Ce qui me tient beaucoup à cœur sur les Jeux de Paris, c'est que ma fille puisse... Voir sa maman gagner, on verra si j'arrive à obtenir l'or à Paris, ce qui sera beaucoup plus compliqué qu'avant parce que le niveau ne cesse d'augmenter et la concurrence est très forte. Mais en tout cas, je veux qu'elle vive ça et qu'elle puisse comprendre pourquoi, si maman est absente, si maman est blessée, si ce n'est pas simple parfois, c'est aussi pour valider tous ses efforts, c'est aller décrocher une médaille pour elle.

  • Roland Richard

    22 années au plus haut niveau, 22 années accompagnées de son mari, Nicolas, militaire de carrière. Et lorsqu'on évoque la place qu'il joue dans son incroyable parcours, les yeux de Sandrine se mettent à briller et les mots respirent la gratitude.

  • Sandrine Martinet

    Mon mari a vraiment une place très très centrale, parce que sans lui tout ça ne serait pas possible aussi, parce que quand je ne suis pas là, il gère tout, et c'est surtout mon premier soutien. Vraiment, à chacune de mes décisions, on a... décider ça ensemble. Et c'était lui le premier à me pousser à continuer et le premier à croire en moi. Et ça, c'est hyper important. Et si ça a marché pendant toutes ces années, si j'ai ce beau palmarès, je lui dois en grande partie aussi.

  • Roland Richard

    La France du parajudo se prépare donc à tourner une page importante de son histoire avec la fin de carrière de Sandrine Martinet. Même si on ne sait toujours pas si c'est vraiment la dernière compétition de cette combattante infatigable.

  • Ludivine Munos

    Ces Jeux parisiens pourraient être aussi ceux de la Renaissance pour l'équipe de France-Roland. Sur les trois dernières éditions paralympiques, seulement trois médailles glanées, dont deux par Sandrine Martinet. L'une des meilleures chances de podium s'appelle Elios Lachumanaya, l'autre médaillé tricolore de ces douze dernières années. C'était en bronze à Tokyo. Désormais double champion du monde, il vise l'or chez les moines 90 kg. Mais on aura un œil sur tous les judokas tricolores. La Tour Eiffel n'attend que... Ce sera du 5 au 7 septembre, l'aréna Channons.

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Description

Sa longévité au plus haut niveau invite au respect. 22 années ponctuées de trois titres mondiaux, de deux sacres continentaux et surtout de quatre médailles olympiques, dont une en or, à Rio en 2016. A 41 ans, Sandrine Martinet s’apprête à vivre ses sixièmes Jeux et rêve de redevenir championne paralympique. Elle veut effacer le souvenir douloureux de la finale perdue à Tokyo mais aussi rendre fier ses proches. Un de ses proches en particulier.

 

Les épreuves de Para judo aux Jeux de Paris 2024 ont lieu du 5 au 7 septembre à l’Arena Champs de Mars.


PAR Amour du sport est un podcast de Paris 2024 de 22 épisodes, soit un épisode par discipline présente aux Jeux Paralympiques de Paris 2024. Chaque sport, son histoire, ses règles, le niveau de performance qu’il requiert, est raconté à travers le parcours d’une ou d’un athlète. Les épisodes sont publiés dans l’ordre de l’apparition des sports aux Jeux Paralympiques d’été depuis la première édition à Rome en 1960. A l’époque, il y n’avait que huit disciplines en compétition, six d’entre elles sont toujours présentes : le Para athlétisme, la Para natation, l’Escrime fauteuil, le Basket fauteuil, le Para tir à l’arc et le Para tennis de table.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Sandrine Martinet

    Le Para judo, c'est du judo avant tout, et ça représente une passion, et puis surtout un cheminement à travers les années, où j'ai énormément appris quand j'étais enfant sur la confiance en soi, sur le fait d'avoir un objectif, sur le dépassement de soi, sur le fait d'avoir des amis, qui étaient plus compliqués pour moi à l'école. Donc en fait, c'est extrêmement riche et ça m'a apporté énormément de choses.

  • Ludivine Munos

    A commencer par une place toute particulière dans l'histoire du sport français. Sandrine Martinet a déjà disputé 5 éditions des Jeux paralympiques et glané 4 médailles. L'argent par 3 fois et l'or à Rio en 2016. La dernière fois à Tokyo, elle était porte-drapeau de la délégation française aux côtés d'une autre légende, le triple champion paralympique de tennis Stéphane Houdet. A 41 ans, Sandrine Martinet s'apprête à écrire à Paris, sans doute, le 6e et dernier chapitre d'une carrière paralympique hors du commun. Je m'appelle Ludivine Munoz, nageuse, j'ai remporté 12 médailles aux Jeux paralympiques. Aujourd'hui, avec Roland Richard, mon acolyte journaliste, on vous raconte le para-judo à travers l'histoire de Sandrine Martinet.

  • Roland Richard

    Le para Pudo Ludivine fait son apparition au jeu de Séoul en 1988. Il est réservé aux athlètes messieurs, non-voyants et malvoyants. Pour voir les dames s'affronter, il faut attendre 2004. A Athènes, Sandrine est déjà là. Elle a 21 ans et a découvert le judo, le kimono et le tatami une dizaine d'années plus tôt, à Vincennes, en région parisienne. Mais à l'époque, il n'y avait pas que le judo dans la vie de la petite fille.

  • Sandrine Martinet

    Je démarre le judo à l'âge de 9 ans. Je faisais du piano et c'était un petit peu compliqué de me garder attentive, assise, sans bouger pendant plus d'une demi-heure. Donc moi je voulais absolument faire un sport. Les sports de balle, ce n'était pas possible parce que visuellement le foot c'était très compliqué, qui était mon sport préféré. J'adore toujours le foot d'ailleurs. Et en fait, mes frères en faisaient au lycée et du coup je me suis dit, un sport de combat, ça peut être chouette. Mes frères m'avaient parlé du code moral du judo et... J'espérais être moins moquée, moins rejetée que dans d'autres sports.

  • Roland Richard

    Le judo abrite les premières joies de la jeune Sandrine Meurtry par les moqueries de ses camarades à l'école. La petite fille est acromate, elle ne voit aucune couleur et son acuité visuelle est très amoindrie. Elle est donc obligée d'être au premier rang, en classe et de se lever pour voir le tableau correctement. Les insultes, les railleries font monter une colère en elle dont elle va se servir sur les tapis.

  • Ludivine Munos

    À 16 ans ! elle participe à sa première compétition internationale de parajudo en junior en Allemagne. Elle perd en finale contre une certaine Suzanne Schutzel. Les deux ados ne le savent évidemment pas, mais elles s'affronteront de nouveau en finale paralympique cinq ans plus tard. Le tournant, c'est l'année 2002. La judocate, étudiante en biologie, évite une année très compliquée à l'université. Redoublement, moins d'heures de cours et soudainement, une idée.

  • Sandrine Martinet

    Je me dis que c'est peut-être le moment d'aller faire les championnats de France de parajudo. Donc je gagne ces championnats de France de parajudo. Et on m'explique qu'en septembre, il y a les championnats du monde. Je me dis, allons-y. Et après, on m'explique qu'il y aura les premiers jeux pour le parajudo féminin à Athènes. C'était très alléchant, donc j'ai pu lâcher depuis.

  • Ludivine Munos

    La Fulcine est bien inspirée de centrer sa vie sur le judo. 2002 est un déclic sur tous les plans. Elle abandonne la biologie pour les études de kinésithérapie, son futur métier, et elle rencontre près des tatamis un certain Nicolas, son futur mari.

  • Roland Richard

    Avant de revenir plus longuement sur le palmarès de Sandrine Martinet, il faut rappeler que le para-judo est très similaire au judo olympique, Ludivine. Les combats durent 4 minutes, pour les femmes comme pour les hommes. Toutes les interruptions provoquent l'arrêt du chronomètre. L'objectif est de projeter son adversaire au sol, de l'immobiliser ou bien de l'obliger à abandonner grâce à des clés articulaires et des étranglements. Pour gagner, on peut marquer un hippon, un coup fatal, ou bien simplement être devant au score au terme des 4 minutes. En cas d'égalité à la fin du temps réglementaire, Golden score, le premier combattant à marquer un point en prolongation l'emporte.

  • Ludivine Munos

    La grande différence, Roland, avec le judo olympique, c'est qu'on démarre déjà en garde. Comprendre avec les mains sur le kimono de son adversaire.

  • Sandrine Martinet

    Ça nous permet de pouvoir nous exprimer comme n'importe quel autre judoka, mais l'inconvénient, c'est qu'il y a moins de mouvement. On part sur une position qui est très statique, et du coup, on a une difficulté à créer le déséquilibre et faire chuter l'adversaire.

  • Ludivine Munos

    Résultat, les combats sont beaucoup plus longs qu'en judo olympique. Mais pour Sandrine, le plus difficile, ce n'est pas l'endurance nécessaire à une journée de compétition. Non, le plus redoutable, c'est son hypersensibilité à la lumière liée à son handicap. Dans la vie de tous les jours, elle porte des lunettes teintées. Mais lors des combats, ce n'est pas possible. Or au jeu, il y a des projecteurs partout pour éclairer un tatami jaune clair.

  • Sandrine Martinet

    Je suis complètement aveuglée quand j'arrive sur la surface. Donc en fait, j'essaie entre la salle d'échauffement. Et le moment du combat, de gérer cette luminosité, cette fatigue qu'il peut y avoir au fur et à mesure de la journée par rapport à ma vision pour éviter d'avoir une migraine au moment de la finale. Le fait de fermer les yeux, les mettre au repos, le fait de mettre des lunettes un peu plus teintées à certains moments. Et aussi, il faut que je puisse enlever mes lunettes qui me protègent suffisamment tôt pour pouvoir m'adapter à la luminosité qui va progressivement augmenter.

  • Ludivine Munos

    Mais même avec toutes les précautions du monde en amont du combat, l'adversaire elle-même peut se faire enlever les yeux. peut devenir une source de gêne lumineuse pendant l'affrontement.

  • Sandrine Martinet

    Si ma partenaire est en blanc et moi en bleu, je ne vois quasiment pas. Généralement, l'arbitre vient régulièrement me ramener au centre. Je préfère pour le coup que mon adversaire soit en bleu. Quand on est numéro un mondial, généralement, on reste en blanc tout le temps. C'est aussi un des objectifs cachés dans ce fait de vouloir être numéro un.

  • Speaker #3

    Nous sommes dans la catégorie de plus en plus légère, donc nous voyons des combattants très agiles et nimbles.

  • Roland Richard

    Mais au début du printemps, Sandrine Martinet émarge au deuxième rang mondial de sa catégorie. Gagner est devenu de plus en plus difficile, notamment parce que les classifications ont évolué après Tokyo. Jusqu'alors, les athlètes non-voyants et malvoyants étaient tous mélangés. La différenciation ne se faisait pas au degré de handicap, mais seulement au poids. Sauf qu'à Paris, il y aura... deux catégories distinctes pour le handicap, Ludivine.

  • Ludivine Munos

    Les J1 pour les athlètes non voyants et les J2 pour les athlètes malvoyants ou malvoyantes comme Sandrine. Mais en séparant les catégories de handicap et en gardant le même nombre de catégories de poids, on aurait doublé le nombre d'épreuves au jeu. Impossible. Donc on est passé de 7 catégories de poids chez les messieurs à 4 et de 6 chez les dames à 4 également. 4 catégories pour les J1, 4 pour les J2, pour les messieurs comme pour les dames. Pour Sandrine Martinet, passée par choix en moins de 48 kilos à Tokyo, cette fois, il n'y a pas d'autre option à Paris. Nouveau régime, pas simple, à 41 ans.

  • Sandrine Martinet

    C'est assez compliqué, après avoir eu deux enfants et avoir fait plus de 20 ans de carrière, d'arriver à ces fameux 48 kilos. C'est vraiment notre premier combat. Une fois qu'on a réussi à monter sur la balance et qu'on a vu le 48-0-0, pardonnez-moi l'expression, mais on en a chié pour arriver là. Du coup, on a faim et on a vraiment envie d'aller manger l'adversaire.

  • Roland Richard

    Difficile de dire que Sandrine Martinet manque d'appétit. C'est sa 22e année au plus haut niveau. Un palmarès trop long pour être intégralement cité. Deux titres de championne du monde, trois titres de championne d'Europe, trois médailles d'argent et une médaille d'or paralympique. Au Brésil, à sa quatrième tentative.

  • Speaker #4

    Elle est allée en dessous avec le tourmanaggie. Elle a gagné le medal en gold. Martine, à la fin, est championne paralympique. Rio

  • Roland Richard

    2016, c'est le plus beau souvenir, n'est-ce pas ?

  • Sandrine Martinet

    Pour le coup, il n'y a pas photo. C'est forcément Rio. C'est la plus belle des compétitions, celle qu'on veut tous gagner, être champion olympique ou paralympique. C'est le Graal. Et j'ai quand même quatre Jeux. avant d'aller décrocher cette médaille. Et elle est aussi magnifique parce que ma famille était présente. Donc voilà, c'est vraiment le plus beau souvenir, c'est celui-là. Et le moment particulier où je serre mon fils dans mes bras.

  • Ludivine Munos

    Son fils Loïc a donc eu le privilège de voir sa maman gagner. Sa sœur Daphné était encore bébé. Et cinq ans plus tard, c'est de France que les deux enfants ont vu leur maman s'incliner en finale dans un Tokyo aseptisé à cause du Covid. Ce combat perdu, Sandrine ne l'a toujours pas digéré.

  • Silver medalist representing France, et medaliste France, Sandrine Martinet.

  • Speaker #3

    Elle devait prendre sa retraite après le Japon. Elle a finalement renoué sa ceinture noire pour arracher une nulle... ultime médaille chez elle à Paris. Alors la quadragénaire partage son emploi du temps entre Mâcon, où elle vit désormais, et Paris, où elle s'entraîne à l'INSEP. Une vingtaine d'heures par semaine partagées entre judo et préparation physique. Ça, c'est pour les semaines normales. Les semaines de stage, ça monte à 25 heures, dont 20 heures de judo. Mais si Sandrine consente tous ses sacrifices, ce n'est pas pour prendre sa revanche. Du moins, pas seulement.

  • Sandrine Martinet

    Ce qui me tient beaucoup à cœur sur les Jeux de Paris, c'est que ma fille puisse... Voir sa maman gagner, on verra si j'arrive à obtenir l'or à Paris, ce qui sera beaucoup plus compliqué qu'avant parce que le niveau ne cesse d'augmenter et la concurrence est très forte. Mais en tout cas, je veux qu'elle vive ça et qu'elle puisse comprendre pourquoi, si maman est absente, si maman est blessée, si ce n'est pas simple parfois, c'est aussi pour valider tous ses efforts, c'est aller décrocher une médaille pour elle.

  • Roland Richard

    22 années au plus haut niveau, 22 années accompagnées de son mari, Nicolas, militaire de carrière. Et lorsqu'on évoque la place qu'il joue dans son incroyable parcours, les yeux de Sandrine se mettent à briller et les mots respirent la gratitude.

  • Sandrine Martinet

    Mon mari a vraiment une place très très centrale, parce que sans lui tout ça ne serait pas possible aussi, parce que quand je ne suis pas là, il gère tout, et c'est surtout mon premier soutien. Vraiment, à chacune de mes décisions, on a... décider ça ensemble. Et c'était lui le premier à me pousser à continuer et le premier à croire en moi. Et ça, c'est hyper important. Et si ça a marché pendant toutes ces années, si j'ai ce beau palmarès, je lui dois en grande partie aussi.

  • Roland Richard

    La France du parajudo se prépare donc à tourner une page importante de son histoire avec la fin de carrière de Sandrine Martinet. Même si on ne sait toujours pas si c'est vraiment la dernière compétition de cette combattante infatigable.

  • Ludivine Munos

    Ces Jeux parisiens pourraient être aussi ceux de la Renaissance pour l'équipe de France-Roland. Sur les trois dernières éditions paralympiques, seulement trois médailles glanées, dont deux par Sandrine Martinet. L'une des meilleures chances de podium s'appelle Elios Lachumanaya, l'autre médaillé tricolore de ces douze dernières années. C'était en bronze à Tokyo. Désormais double champion du monde, il vise l'or chez les moines 90 kg. Mais on aura un œil sur tous les judokas tricolores. La Tour Eiffel n'attend que... Ce sera du 5 au 7 septembre, l'aréna Channons.

Description

Sa longévité au plus haut niveau invite au respect. 22 années ponctuées de trois titres mondiaux, de deux sacres continentaux et surtout de quatre médailles olympiques, dont une en or, à Rio en 2016. A 41 ans, Sandrine Martinet s’apprête à vivre ses sixièmes Jeux et rêve de redevenir championne paralympique. Elle veut effacer le souvenir douloureux de la finale perdue à Tokyo mais aussi rendre fier ses proches. Un de ses proches en particulier.

 

Les épreuves de Para judo aux Jeux de Paris 2024 ont lieu du 5 au 7 septembre à l’Arena Champs de Mars.


PAR Amour du sport est un podcast de Paris 2024 de 22 épisodes, soit un épisode par discipline présente aux Jeux Paralympiques de Paris 2024. Chaque sport, son histoire, ses règles, le niveau de performance qu’il requiert, est raconté à travers le parcours d’une ou d’un athlète. Les épisodes sont publiés dans l’ordre de l’apparition des sports aux Jeux Paralympiques d’été depuis la première édition à Rome en 1960. A l’époque, il y n’avait que huit disciplines en compétition, six d’entre elles sont toujours présentes : le Para athlétisme, la Para natation, l’Escrime fauteuil, le Basket fauteuil, le Para tir à l’arc et le Para tennis de table.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Sandrine Martinet

    Le Para judo, c'est du judo avant tout, et ça représente une passion, et puis surtout un cheminement à travers les années, où j'ai énormément appris quand j'étais enfant sur la confiance en soi, sur le fait d'avoir un objectif, sur le dépassement de soi, sur le fait d'avoir des amis, qui étaient plus compliqués pour moi à l'école. Donc en fait, c'est extrêmement riche et ça m'a apporté énormément de choses.

  • Ludivine Munos

    A commencer par une place toute particulière dans l'histoire du sport français. Sandrine Martinet a déjà disputé 5 éditions des Jeux paralympiques et glané 4 médailles. L'argent par 3 fois et l'or à Rio en 2016. La dernière fois à Tokyo, elle était porte-drapeau de la délégation française aux côtés d'une autre légende, le triple champion paralympique de tennis Stéphane Houdet. A 41 ans, Sandrine Martinet s'apprête à écrire à Paris, sans doute, le 6e et dernier chapitre d'une carrière paralympique hors du commun. Je m'appelle Ludivine Munoz, nageuse, j'ai remporté 12 médailles aux Jeux paralympiques. Aujourd'hui, avec Roland Richard, mon acolyte journaliste, on vous raconte le para-judo à travers l'histoire de Sandrine Martinet.

  • Roland Richard

    Le para Pudo Ludivine fait son apparition au jeu de Séoul en 1988. Il est réservé aux athlètes messieurs, non-voyants et malvoyants. Pour voir les dames s'affronter, il faut attendre 2004. A Athènes, Sandrine est déjà là. Elle a 21 ans et a découvert le judo, le kimono et le tatami une dizaine d'années plus tôt, à Vincennes, en région parisienne. Mais à l'époque, il n'y avait pas que le judo dans la vie de la petite fille.

  • Sandrine Martinet

    Je démarre le judo à l'âge de 9 ans. Je faisais du piano et c'était un petit peu compliqué de me garder attentive, assise, sans bouger pendant plus d'une demi-heure. Donc moi je voulais absolument faire un sport. Les sports de balle, ce n'était pas possible parce que visuellement le foot c'était très compliqué, qui était mon sport préféré. J'adore toujours le foot d'ailleurs. Et en fait, mes frères en faisaient au lycée et du coup je me suis dit, un sport de combat, ça peut être chouette. Mes frères m'avaient parlé du code moral du judo et... J'espérais être moins moquée, moins rejetée que dans d'autres sports.

  • Roland Richard

    Le judo abrite les premières joies de la jeune Sandrine Meurtry par les moqueries de ses camarades à l'école. La petite fille est acromate, elle ne voit aucune couleur et son acuité visuelle est très amoindrie. Elle est donc obligée d'être au premier rang, en classe et de se lever pour voir le tableau correctement. Les insultes, les railleries font monter une colère en elle dont elle va se servir sur les tapis.

  • Ludivine Munos

    À 16 ans ! elle participe à sa première compétition internationale de parajudo en junior en Allemagne. Elle perd en finale contre une certaine Suzanne Schutzel. Les deux ados ne le savent évidemment pas, mais elles s'affronteront de nouveau en finale paralympique cinq ans plus tard. Le tournant, c'est l'année 2002. La judocate, étudiante en biologie, évite une année très compliquée à l'université. Redoublement, moins d'heures de cours et soudainement, une idée.

  • Sandrine Martinet

    Je me dis que c'est peut-être le moment d'aller faire les championnats de France de parajudo. Donc je gagne ces championnats de France de parajudo. Et on m'explique qu'en septembre, il y a les championnats du monde. Je me dis, allons-y. Et après, on m'explique qu'il y aura les premiers jeux pour le parajudo féminin à Athènes. C'était très alléchant, donc j'ai pu lâcher depuis.

  • Ludivine Munos

    La Fulcine est bien inspirée de centrer sa vie sur le judo. 2002 est un déclic sur tous les plans. Elle abandonne la biologie pour les études de kinésithérapie, son futur métier, et elle rencontre près des tatamis un certain Nicolas, son futur mari.

  • Roland Richard

    Avant de revenir plus longuement sur le palmarès de Sandrine Martinet, il faut rappeler que le para-judo est très similaire au judo olympique, Ludivine. Les combats durent 4 minutes, pour les femmes comme pour les hommes. Toutes les interruptions provoquent l'arrêt du chronomètre. L'objectif est de projeter son adversaire au sol, de l'immobiliser ou bien de l'obliger à abandonner grâce à des clés articulaires et des étranglements. Pour gagner, on peut marquer un hippon, un coup fatal, ou bien simplement être devant au score au terme des 4 minutes. En cas d'égalité à la fin du temps réglementaire, Golden score, le premier combattant à marquer un point en prolongation l'emporte.

  • Ludivine Munos

    La grande différence, Roland, avec le judo olympique, c'est qu'on démarre déjà en garde. Comprendre avec les mains sur le kimono de son adversaire.

  • Sandrine Martinet

    Ça nous permet de pouvoir nous exprimer comme n'importe quel autre judoka, mais l'inconvénient, c'est qu'il y a moins de mouvement. On part sur une position qui est très statique, et du coup, on a une difficulté à créer le déséquilibre et faire chuter l'adversaire.

  • Ludivine Munos

    Résultat, les combats sont beaucoup plus longs qu'en judo olympique. Mais pour Sandrine, le plus difficile, ce n'est pas l'endurance nécessaire à une journée de compétition. Non, le plus redoutable, c'est son hypersensibilité à la lumière liée à son handicap. Dans la vie de tous les jours, elle porte des lunettes teintées. Mais lors des combats, ce n'est pas possible. Or au jeu, il y a des projecteurs partout pour éclairer un tatami jaune clair.

  • Sandrine Martinet

    Je suis complètement aveuglée quand j'arrive sur la surface. Donc en fait, j'essaie entre la salle d'échauffement. Et le moment du combat, de gérer cette luminosité, cette fatigue qu'il peut y avoir au fur et à mesure de la journée par rapport à ma vision pour éviter d'avoir une migraine au moment de la finale. Le fait de fermer les yeux, les mettre au repos, le fait de mettre des lunettes un peu plus teintées à certains moments. Et aussi, il faut que je puisse enlever mes lunettes qui me protègent suffisamment tôt pour pouvoir m'adapter à la luminosité qui va progressivement augmenter.

  • Ludivine Munos

    Mais même avec toutes les précautions du monde en amont du combat, l'adversaire elle-même peut se faire enlever les yeux. peut devenir une source de gêne lumineuse pendant l'affrontement.

  • Sandrine Martinet

    Si ma partenaire est en blanc et moi en bleu, je ne vois quasiment pas. Généralement, l'arbitre vient régulièrement me ramener au centre. Je préfère pour le coup que mon adversaire soit en bleu. Quand on est numéro un mondial, généralement, on reste en blanc tout le temps. C'est aussi un des objectifs cachés dans ce fait de vouloir être numéro un.

  • Speaker #3

    Nous sommes dans la catégorie de plus en plus légère, donc nous voyons des combattants très agiles et nimbles.

  • Roland Richard

    Mais au début du printemps, Sandrine Martinet émarge au deuxième rang mondial de sa catégorie. Gagner est devenu de plus en plus difficile, notamment parce que les classifications ont évolué après Tokyo. Jusqu'alors, les athlètes non-voyants et malvoyants étaient tous mélangés. La différenciation ne se faisait pas au degré de handicap, mais seulement au poids. Sauf qu'à Paris, il y aura... deux catégories distinctes pour le handicap, Ludivine.

  • Ludivine Munos

    Les J1 pour les athlètes non voyants et les J2 pour les athlètes malvoyants ou malvoyantes comme Sandrine. Mais en séparant les catégories de handicap et en gardant le même nombre de catégories de poids, on aurait doublé le nombre d'épreuves au jeu. Impossible. Donc on est passé de 7 catégories de poids chez les messieurs à 4 et de 6 chez les dames à 4 également. 4 catégories pour les J1, 4 pour les J2, pour les messieurs comme pour les dames. Pour Sandrine Martinet, passée par choix en moins de 48 kilos à Tokyo, cette fois, il n'y a pas d'autre option à Paris. Nouveau régime, pas simple, à 41 ans.

  • Sandrine Martinet

    C'est assez compliqué, après avoir eu deux enfants et avoir fait plus de 20 ans de carrière, d'arriver à ces fameux 48 kilos. C'est vraiment notre premier combat. Une fois qu'on a réussi à monter sur la balance et qu'on a vu le 48-0-0, pardonnez-moi l'expression, mais on en a chié pour arriver là. Du coup, on a faim et on a vraiment envie d'aller manger l'adversaire.

  • Roland Richard

    Difficile de dire que Sandrine Martinet manque d'appétit. C'est sa 22e année au plus haut niveau. Un palmarès trop long pour être intégralement cité. Deux titres de championne du monde, trois titres de championne d'Europe, trois médailles d'argent et une médaille d'or paralympique. Au Brésil, à sa quatrième tentative.

  • Speaker #4

    Elle est allée en dessous avec le tourmanaggie. Elle a gagné le medal en gold. Martine, à la fin, est championne paralympique. Rio

  • Roland Richard

    2016, c'est le plus beau souvenir, n'est-ce pas ?

  • Sandrine Martinet

    Pour le coup, il n'y a pas photo. C'est forcément Rio. C'est la plus belle des compétitions, celle qu'on veut tous gagner, être champion olympique ou paralympique. C'est le Graal. Et j'ai quand même quatre Jeux. avant d'aller décrocher cette médaille. Et elle est aussi magnifique parce que ma famille était présente. Donc voilà, c'est vraiment le plus beau souvenir, c'est celui-là. Et le moment particulier où je serre mon fils dans mes bras.

  • Ludivine Munos

    Son fils Loïc a donc eu le privilège de voir sa maman gagner. Sa sœur Daphné était encore bébé. Et cinq ans plus tard, c'est de France que les deux enfants ont vu leur maman s'incliner en finale dans un Tokyo aseptisé à cause du Covid. Ce combat perdu, Sandrine ne l'a toujours pas digéré.

  • Silver medalist representing France, et medaliste France, Sandrine Martinet.

  • Speaker #3

    Elle devait prendre sa retraite après le Japon. Elle a finalement renoué sa ceinture noire pour arracher une nulle... ultime médaille chez elle à Paris. Alors la quadragénaire partage son emploi du temps entre Mâcon, où elle vit désormais, et Paris, où elle s'entraîne à l'INSEP. Une vingtaine d'heures par semaine partagées entre judo et préparation physique. Ça, c'est pour les semaines normales. Les semaines de stage, ça monte à 25 heures, dont 20 heures de judo. Mais si Sandrine consente tous ses sacrifices, ce n'est pas pour prendre sa revanche. Du moins, pas seulement.

  • Sandrine Martinet

    Ce qui me tient beaucoup à cœur sur les Jeux de Paris, c'est que ma fille puisse... Voir sa maman gagner, on verra si j'arrive à obtenir l'or à Paris, ce qui sera beaucoup plus compliqué qu'avant parce que le niveau ne cesse d'augmenter et la concurrence est très forte. Mais en tout cas, je veux qu'elle vive ça et qu'elle puisse comprendre pourquoi, si maman est absente, si maman est blessée, si ce n'est pas simple parfois, c'est aussi pour valider tous ses efforts, c'est aller décrocher une médaille pour elle.

  • Roland Richard

    22 années au plus haut niveau, 22 années accompagnées de son mari, Nicolas, militaire de carrière. Et lorsqu'on évoque la place qu'il joue dans son incroyable parcours, les yeux de Sandrine se mettent à briller et les mots respirent la gratitude.

  • Sandrine Martinet

    Mon mari a vraiment une place très très centrale, parce que sans lui tout ça ne serait pas possible aussi, parce que quand je ne suis pas là, il gère tout, et c'est surtout mon premier soutien. Vraiment, à chacune de mes décisions, on a... décider ça ensemble. Et c'était lui le premier à me pousser à continuer et le premier à croire en moi. Et ça, c'est hyper important. Et si ça a marché pendant toutes ces années, si j'ai ce beau palmarès, je lui dois en grande partie aussi.

  • Roland Richard

    La France du parajudo se prépare donc à tourner une page importante de son histoire avec la fin de carrière de Sandrine Martinet. Même si on ne sait toujours pas si c'est vraiment la dernière compétition de cette combattante infatigable.

  • Ludivine Munos

    Ces Jeux parisiens pourraient être aussi ceux de la Renaissance pour l'équipe de France-Roland. Sur les trois dernières éditions paralympiques, seulement trois médailles glanées, dont deux par Sandrine Martinet. L'une des meilleures chances de podium s'appelle Elios Lachumanaya, l'autre médaillé tricolore de ces douze dernières années. C'était en bronze à Tokyo. Désormais double champion du monde, il vise l'or chez les moines 90 kg. Mais on aura un œil sur tous les judokas tricolores. La Tour Eiffel n'attend que... Ce sera du 5 au 7 septembre, l'aréna Channons.

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