- Speaker #0
Les grands entretiens du musée de la Sassène avec Philippe Barbeau.
- Speaker #1
Bonjour et bienvenue dans ce nouveau numéro de Flashback. Le souffle au cœur, c'est ainsi qu'on pourrait qualifier l'étonnante et prolixe carrière d'un musicien aussi multiple que discret. Un instrumentiste éclectique, capable d'interpréter avec la même rigueur musique classique, folklore ou free jazz. d'écrire des musiques de films ou de collaborer avec les plus grands jazzmen internationaux. Compositeur, improvisateur, virtuose, il est plusieurs artistes en un seul. Un artiste qui, entre saxophone, clarinette, flûte et autres tuyaux bien embouchés, souffle comme il respire, ou plutôt respire comme il souffle. Depuis 1969, Michel Portal a publié 15 albums studio et 12 lives, sans compter une demi-douzaine d'enregistrements classiques et autant comme accompagnateur d'autres musiciens. Lorsque nous le rencontrons un jour de septembre 1985, dans son appartement atelier parisien près de la porte de Champéret, les hasards de la programmation lui font signer la bagatelle de cinq bandes originales de films cinéma et de téléfilm diffusées en seulement deux. deux semaines. Une profusion qu'il explique avec l'humilité qu'il a toujours caractérisée.
- Speaker #0
Le salaud, pourquoi j'ai fait les idées de films ? Parce que je suis le seul maître à bord avec le metteur en scène. Je ne vais pas parler de mes malheurs dans les concerts, mais j'ai un instrument avec lequel je suis toujours obligé d'être prédictaire de beaucoup de choses, dans la musique de jazz, dans la musique classique. Un pianiste peut voyager tout seul pendant six mois, moi je ne fais pas. Tu ne peux pas donner un concert tout seul. C'est une chose que je ressens très parfois péniblement comme ça. De monter un programme en musique classique, c'est terrible. Il faut d'abord que les gens soient libres, il faut que les gens soient libres, il faut regarder ça longtemps avant. On voit déjà, c'est pareil. Alors, il y a beaucoup d'écueils, il y a beaucoup de choses qui ne marchent pas à cause de ça. Mais si l'humain vient me demander à moi tout seul, je suis chez moi, on me dit que libre pour faire un film, je dis oui. Je ne vais pas chercher ni l'un ni l'autre, c'est la seule fois où je suis converti. C'est l'aspect pour lequel parfois par amertume, je ne vais pas pouvoir manquer ce que je vois dans la musique, j'ai fait du cinéma, mais ce n'est pas la seule raison. Mais je peux vous dire spontanément comme ça que lorsque le metteur en scène vient me voir, je suis en face de lui et il me dit « tu vas faire la musique » . Et il ne me dit pas à ce moment-là « vous allez faire la musique » . Et ça c'est pour moi très important, c'est-à-dire que je me sens assez indépendant là-dedans.
- Speaker #1
Depuis 1961, Michel Portal a composé une soixantaine de musiques de film pour le cinéma, dont les plus remarquées, Le Retour de Martin Guerre en 83, Les Cavaliers de l'Orage en 85 ou Champs d'honneur en 88, lui ont valu trois Césars et plusieurs autres nominations. Car écrire pour le cinéma, outre l'avantage de la solitude et de la liberté, représente pour cet insatiable amoureux de la musique rien moins qu'un véritable défi.
- Speaker #0
Je me suis dit par défi, j'ai eu une sorte d'excitation à faire de la musique tout d'un coup pour autre chose. Est-ce que j'en suis capable aussi ? C'est ça que je me suis dit quand quelqu'un a voulu me voir. J'ai eu recours à des gens. Il y a des arrangeurs orchestrateurs. C'est important parce que souvent, ça peut faire prendre la couleur à je ne sais pas quoi, à des violons, des choses comme ça, si j'en ai besoin, si je ne sais pas le faire. Quand je vois que c'est trop important, je me dis, je vais me casser vraiment la figure. J'ai été voir des arranges en orchestration, pas dans les thèmes, jamais, parce que les thèmes, c'est toujours comme ça. Mais j'avoue que ça, C'est une chose qui m'a aidé parce que je ne serais peut-être pas arrivé certainement. Donc c'est important. Finalement, ça ne s'apprend jamais, mais c'est un texte complètement différent toujours. C'est pour ça que je n'arrive jamais avec une musique. Parce que par exemple, à ce moment, je prépare une musique pour Frédéric dans ma tête. J'ai lu le scénario pour une fois comme ça. Alors j'imaginais des gens qui tapaient dans leurs mains comme ça. Ça fait horrible, ça fait... Comme générique, voilà. C'est tout ce que j'ai. Il va me dire « Pourquoi tu fais ça ? » Parce que j'ai imaginé que dans la montagne, on pourrait entendre ça. Je ne sais pas pourquoi. On pourrait me dire « Mais il est dingue, je pourrais penser à une clarinette, qui joue une mélodie. » Bon, je suis comme ça parce que j'ai un truc, j'ai envie du rythme.
- Speaker #1
Ce jour-là, lorsqu'il nous accorde l'une de ses rares interviews, Michel Portal nous reçoit chez lui, au milieu d'un désordre très swing. Armada détruit à clarinette, partitions déployées à même le sol, piles de disques au sillon aussi usées qu'éclectiques, bref, une fausse impression de fouillis et de désordre. Car, comme il l'avoue maintenant, c'est avec discipline et minutie qu'il travaille à ses compositions pour le cinéma. Comme un comédien mélodique et méthodique, une sorte de scénariste des doubles croches.
- Speaker #0
Moi j'ai beaucoup de mal à faire les choses, je travaille très lentement et je refais souvent les choses. Je ne sais pas combien de musique je peux faire pour une image. J'en fais peut-être deux ou trois. Je refais, je fais marchine arrière. Je n'ai toujours jamais eu la prétention d'être un compositeur. Je n'ai pas cette ambition. J'ai une ambition, c'est de croiser les musiques depuis longtemps. Et les metteurs en scène qui viennent me voir, viennent me voir comme si j'étais un comédien. Parce que je n'ai pas, a priori, la mélodie dans ma tête déjà quand ils viennent me voir. C'est comme si ils me disaient, il y a un cinquième rôle pour toi à jouer, on va voir ce que tu peux faire. Et j'aime ça parce que je n'aime pas imposer quelque chose, j'aime beaucoup le respect pour l'image. Vous savez, ce que je déplore un peu en cinéma, c'est de trouver le tube. Le thème accrocheur, c'est qui fera le succès du film. Àlors la moi, moi je ne suis pas un faiseur de tubes, je suis très mauvais là-dessus. Ce qui me plaît dans le cinéma, ce qui me plairait, c'est de faire un scénario musical, c'est-à-dire qu'on l'entende en tube une fois, mais qu'on l'oublie complètement. Parce que les scènes après, sauf si c'est un remake, ce que je voulais dire c'est de ne pas trouver le tube quoi. Parce que le tube après on le fait avec deux bassons, après il revient avec trois trombones, quelqu'un me demanderait comme ça, évidemment si on fait, si on a des tubes à la Félimi, si j'avais ceux à Marcord, l'idée, bon peut-être je le refais, mais quand il n'y a jamais de tube que je me chante, j'essaye de me placer une fois. Ce n'est pas mon principal. Je travaille surtout par le climat, par le caractère. Et parfois, je vais autour, je fais l'opposé. Et les vitesses aussi. Avec la musique, on peut faire sourire les gens, on peut les faire pleurer, on peut les faire devenir plus graves. C'est très drôle. Alors parfois, j'ai essayé des musiques qui n'allaient pas du tout. Parce que quand quelqu'un est près du comique, on met une musique et tout d'un coup, il y a son visage qui devient dingue. Alors ça, c'est très difficile à réaliser. C'est pour ça que je ne vous parle pas longtemps de ça, parce qu'il n'y a pas d'école. C'est un apprentissage. Ceux qui viennent me voir comme si j'étais un comédien, ça m'intéresse beaucoup. Oui, je me sens comédien, comme si j'allais faire autre chose, comme si un danseur venait me dire « Demain, tu vas jouer de la musique en dansant » . Je dirais oui, je ne crois pas.
- Speaker #1
Outre ses nombreuses compositions pour le cinéma, Michel Portal a aussi beaucoup travaillé pour le petit écran. Une quarantaine de bandes originales pour des téléfilms, ainsi que des génériques pour des émissions comme Droits de réponse, qui lui ont valu d'être plusieurs fois couronnées des prestigieux 7 d'or. Alors, cinéma, télévision, du pareil au même ? Pas tout à fait.
- Speaker #0
C'est vrai que, où on fait un cinéma, parce que c'est très difficile, la télévision, c'est possible de faire une petite musique. C'est possible de faire des petits scénarios parce que c'est vu par des millions de gens. Et au cinéma, si vous faites un cinéma à 3 milliards, s'il y a 3 personnes, qu'est-ce qu'il en vient de tout ça ? Donc il y a un trouble. Et pour faire venir des gens, eh bien, qu'est-ce qu'il faut faire ? Le cinéma, je ne peux pas tout d'un coup faire, je ne sais pas quoi, reprendre des risques terrifiants sur une scène d'amour. Je ne vais pas mettre 14, 30 bornes à fond la caisse, qui joue des free jazz. Le mec, il va me regarder, il va dire, « Oh, mon Dieu ! » Moi, parfois, je le ferais, mais pour chez moi. La télévision. La télévision, puisque on est certain que quand même, il y a des gens qui vont regarder cette histoire. Parce que au cinéma, il faut y aller. Les liens, c'est chez soi. Bon. On se dit, tiens, là, je vais passer 14h30 dans le tien. On verra bien. On n'a jamais déconné ça. Non. Mais aussi, une chose que je déploie souvent, c'est que, bon, la musique au cinéma, c'est Souvent, on s'est cassé la tête dans une énergie incroyable pour ça. savoir si c'était pas trop vite et si c'était la tonalité par rapport à la voix qu'on couvrait et tout ça. Musique de film nette, inexistante, rien. Alors la musique de film aussi, vous allez me demander pourquoi tu as fait ce morceau là-dedans. Mais j'ai fait ce morceau qui est pour l'image. Je suis en 47, ne me demandons pas pourquoi j'ai fait cette musique-là. Je ne lâcherai pas pour un disque aujourd'hui de moi. Mais cette musique, je l'ai fait parce qu'il y a un temps petit, qui est habillé en smoking. C'est une musique qui n'a plus de force, toute seule, comme ça. Même dans Alain Maudet, que j'aurais pu voir, chez moi, un vieil conseiller à Rimal, à Icoderm, je ne sais même pas pourquoi, mais j'aurais pu attaquer par trois saxophones. Ça fait des parties un petit peu de j'aime, quand même, au niveau d'hiver. Mais je refuse, question de planning, parce que quand je fais un film, je n'ai pas la tête à l'autre. C'est terrible, ça. C'est vraiment les deux doublements, les tri-triplements, je deviens dingue. Si je suis dans un bras de fer et puis tout d'un coup je suis dans un film américain, je ne sais plus quoi, alors là je flippe, je ne sais plus du tout.
- Speaker #1
Saxophone, clarinette, flûte, etc. Outre sa facilité à passer d'un instrument à l'autre, la particularité de Michel Portable, ce qui fait de lui un musicien unique et inclassable, c'est son incroyable talent à embrasser aussi bien la musique classique que le jazz, la musique contemporaine, et même... Il en fut l'un des pionniers dans les années 70, le free jazz. Interpréter Brahms et Mozart avant de s'attaquer à Charlie Parker et Lester Young, de croiser le fer avec Michel Petrucciani, Martial Solal ou Richard Galliano, de jouer Boulez et Bartók avant d'improviser sur ses propres créations, voilà qui confine parfois à l'équilibrisme. Car il n'est pas toujours aisé d'être un caméléon, même virtuose.
- Speaker #0
Je fais plusieurs instruments, je n'en travaille qu'un. Il faut comprendre ça, je ne peux pas passer 8 heures par jour en train de travailler le saxophone à mon côté, je ne peux pas. Donc j'ai choisi quelque chose de curieux, je suis incapable de dire pourquoi je fais ça, je ne peux pas, je n'ai pas de telle ruine. Je sais très bien que j'ai des limites et que je ne peux pas Par exemple, là j'ai un problème, le 3 décembre, on me demande de jouer avec Petrucciani au théâtre de la ville, le soir à 18h, et le 7, je dois enregistrer mes siens en direct au théâtre des Champs-Élysées. Alors ça me pose un problème. Tout ce qui est expérimental et tout ce qui serait jazz, je ferai après que j'ai passé ce théâtre. Alors donc je ne fais pas le contraire. C'est-à-dire que là je ferai du jazz avant, Et après je reviens à ça. Alors là j'ai un doute parce qu'il faut que je donne une réponse tout à l'heure. Et je sais que ça va être non. Oui, c'est dommage pour les deux parce que j'aimerais bien faire les deux. Sur le nombre de concerts où je dis non, ce n'est pas possible. Regardez par exemple si je joue Mozart au théâtre des Champs-Elysées, je le joue le 27 mars avec l'orchestre et l'harmonique. Je ne peux pas prendre deux semaines avant, je ne peux pas faire du jazz. Moi, ce n'est pas possible. Je ne peux pas faire du jazz quand je vais jouer de la musique classique. Je ne peux pas. Je suis toujours obligé de passer le classique et après de faire le jazz comme un époulement ou comme autre chose. Mais je ne peux pas faire le contraire. Ça, c'est difficile pour moi. C'est pour ça que je refuse souvent des choses.
- Speaker #1
La musique des années 80, période à laquelle se situe notre interview, On aime ou pas ? Michel Portal, lui, n'y va pas avec le dos de la cuillère, ou plutôt avec le bec de sa clarinette. Époque molle et musique bipède, tels sont ses termes pour fustiger les courants musicaux du moment.
- Speaker #0
Il me semble, à un moment donné, que j'ai ressenti quelque chose dans le sens où je m'adapte, je fous le camp, dans cette époque molle. Parce que je vous disais que quand j'ai joué du free, on ne se demandait pas pourquoi on jouait fort comme ça. C'est inaudible les disques que j'écoute maintenant de free. C'est inaudible, c'était écrit. Mais il y avait quelque chose, il y avait un truc. Là maintenant, on est dans une époque complètement aseptisée. Il faut que les produits J'ai acheté hier par hasard des tubes. J'ai acheté ça. Ça me fait vraiment rire ça. C'est rigolo pour moi. c'est gentil. Moi je dis que c'est des gens de 10 ans qui doivent acheter ça, mais pas de 40 ans. Parce que tout ce que j'entends, je veux dire, comme musique bipède, moi j'en peux plus. Je peux plus moi, j'en ai marre de ça. Parce que ça comme musique fasciste, j'ai jamais vu ça. Alors je regarde la télé, ça fait, en dessous ça fait Je dis bon j'arrête, terminé. Je ne fais pas, je suis furieux après ça, je suis furieux. Mais je ne dis rien, mais c'est terrible, tout le monde est dans cette merde. Alors on parle de politique, on dit on aime la liberté, mais on est dans des musiques qui font ça toute la journée, attention. Alors moi, là je dis attention. Époque molle mais aussi là. C'est une musique bipède parce qu'elle est commerciale, parce que c'est cette bipède, c'est que pour tout le monde écoute. Imaginez-vous que lorsqu'on fait venir aujourd'hui 12 000 personnes dans un stade, Il faut que tout le monde aime cette musique. Alors moi je ne sais pas si je suis d'accord avec 12 000 personnes aujourd'hui. Alors c'est ça que je veux dire. Je veux bien être avec tout le monde, mais comme je suis tout le temps 24h sur 24 dans la musique, si tout d'un coup dans ce concert il y a 20 minutes, où tout d'un coup le mec est en train de me raconter des conneries, je dis non, je fous le camp. Mais les gens ils s'en foutent, ça c'est un spectacle pour eux, la musique. C'est-à-dire, ils sont là, ils travaillent dans leur truc, ils boutent, ils vont dire tiens on va aller voir truc ce soir, c'est une sortie. Et en sortant ils vont dire... C'est marrant, t'as vu comment il t'a dit. C'est tout. Mais la critique, elle est là. Elle n'est pas terrible, la critique, en général. Elle n'est pas aiguë. J'étais toujours très sensible à des gens, Beatles et compagnie. Moi, je ne tue personne. Mais simplement que c'est too much. C'est ça que je veux dire. C'est too much. Ça, j'en veux plus. J'ai l'impression que c'est un char d'assaut qui vient de l'envoi. C'est le truc qui arrive comme ça. Ça, je ne peux plus. Je ne sais pas pourquoi. Ce n'est pas Luciano Verrio qui va remplacer ça. Il ne faut pas rêver non plus. Mais ça, c'est too much. C'est un marteau-piqueur. Je n'en peux plus. Vous voulez que je fasse l'expérience ? En une seconde, je mets la radio. Je ne peux rien écouter, moi.
- Speaker #1
De saxophone en bandoneon, de free jazz en musique classique, depuis les années 60, Michel Portal a voyagé dans une époque qu'il a toujours préférée. les carrières fulgurantes aux fulgurances d'une vie, la facilité à la complexité. Il le sait, et s'il en souffre, n'a nullement eu l'intention d'interrompre son singulier parcours. Depuis notre entretien, il a continué de jouer, sur scène comme sur disque, à récolter victoire et prix, sans concession ni compromission. Alors, génie aigri ? Maestro amer ? Non, juste un insaisissable aventurier. qui a voué sa vie à un seul grand amour, la musique.
- Speaker #0
Dans le cinéma, j'étais maître à bord un petit peu, parce que j'ai eu le choix à ce moment-là de téléphoner à des gens pour un jour, mais pour faire moins de la musique ici. Les musiciens ne sont pas disponibles parce que chacun veut faire une carrière. C'est trop dur aujourd'hui. Faire carrière, on est minable. Si vous n'avez pas le moindre petit nom dans le jazz, vous êtes minable. Vous êtes rélégué au chômage. C'est ça, je veux dire. Et pourtant, je pourrais vraiment dire que moi je suis tranquille et que je fais de la musique depuis, mais je travaille avec des gens. En même temps, c'est contradictoire ce que je dis parce que c'est une époque rétro. Et époque rétro veut dire qu'on ressort des choses de musiciens qui ont été fabuleux. Un peu retombé à l'extérieur comme Billy holiday, tout ça c'est fabuleux. Mais Coltrane ne m'est jamais sorti encore. Parce que c'est pas folklore Coltrane, c'est dur encore. C'est un message trop dur, trop violent. Alors, rideau, c'est ça que je dénonce. Mais est-ce que les gens en côté s'en foutent de Coltrane finalement ? Je prépare un concert pendant une semaine de musique complexe par exemple. Et que tout d'un coup je me trouve à Châteauroux, devant des gens qui ne pensent pas une seconde à la musique. pendant une année et tout d'un coup il me voit en train de faire mais qu'est-ce qu'il a, il est malade il a embrassé ce mec-là, qu'est-ce qu'il arrive dans un univers complètement différent on se propulse la plupart des temps devant des gens qui n'entendent rien sauf les mélomanes qui vont toujours mais la plupart du temps c'est peut-être dangereux ce que je dis mais les gens viennent nous voir pour savoir ah tiens il a une chemise bleue, il est habillé Bon, mais moi je vis pour la musique, mais je ne sais pas quoi faire d'autre. Je ne sais pas quoi faire. Bon, je ne sais vraiment pas quoi faire. J'ai essayé de sortir, oui je suis prisonnier, mais je préfère cette prison à d'autres prisons. Je suis prisonnier, je ne sais pas si on est prisonnier de la photo, je ne sais pas quoi, mais moi je suis très prisonnier de la musique. C'est un parcours terrible, parce que je veux dire, quand vous serez parti tout à l'heure, Je sais que j'ai à travailler quelque chose, mais ça ne va pas être un truc terrible pour moi. Ça va être une joie. Ce n'est pas pareil. Ce n'est pas que je ne vais pas me dire « Oh merde, je crois que je m'enlève encore pour faire ça » . Non, non, non.
- Speaker #1
Merci d'avoir écouté ce podcast et à la prochaine fois.