- Speaker #0
Bonjour à toutes et à tous, bienvenue sur Parlons Naissance. Je suis Katia, maman de deux enfants, dont un né à la maison, en plein milieu du salon. Je vous parle aujourd'hui au nom du CDAAD, dans lequel je suis engagée, soit le collectif de défense de l'accouchement accompagné à domicile. Nous sommes des parents, des coparents, des familles, qui soutenons l'accès au libre choix de mode d'accouchement. Nous avons réalisé des enquêtes sur le vécu des femmes sur les familles, portant ou ayant porté Un projet d'AAD. Ce podcast vise à vous informer et à démystifier l'accouchement à domicile. Nous ne sommes pas folles, nous ne sommes pas sorcières, nous ne sommes pas inconscientes. Nous avons juste souhaité donner vie à nos enfants dans un lieu sécuritaire, calme, physiologique et confortable. L'AAD peut concerner l'ensemble des femmes en bonne santé et c'est pourquoi aujourd'hui, nous sommes dans l'optique de partager les témoignages que nous avons collectés. Bonjour à toutes et à tous, aujourd'hui nous recevons Anne-Claire pour nous partager son témoignage d'un des non concétisés. Nous avons le plaisir de la voir, elle par un beau soleil et moi par un orage tombant. Et aujourd'hui je suis très contente de t'avoir. Comment vas-tu Anne-Claire ?
- Speaker #1
Eh bien écoute, je vais très très bien Katia, merci à toi aussi de me recevoir, c'est un plaisir d'être avec toi ce soir.
- Speaker #0
Bon alors, dans un premier temps, tu vas nous présenter un petit peu qui tu es.
- Speaker #1
Ok, donc j'ai 35 ans, bientôt 36, j'ai deux enfants, Léonie et Gaston. Léonie est née en 2021 et Gaston en 2023. Et en fait, j'ai souhaité faire un accompagnement global avec mon conjoint et ma sage-femme Anna pour la naissance de Gaston, donc mon deuxième enfant. Et voilà, c'est pour ça que je suis avec toi ce soir, Katia, pour te raconter un peu ce qui s'est passé. et rentrer un peu dans les détails, dans ce qui s'est passé de bien et ce qui s'est passé un peu moins bien sur cette naissance pour Gaston.
- Speaker #0
Ok, donc pour résumer, Léonie est née à l'hôpital, premier temps, et en fait, pour Gaston, tu as entamé un parcours AD à la suite de la naissance de Léonie. Elle était où à peu près ta sage-femme à l'époque ?
- Speaker #1
Alors... Moi, il faut savoir que je suis originaire du sud-est de la France, mais à l'époque, quand j'ai eu mes deux enfants, c'était dans le nord de la France. Et j'avais une amie, une amie que je connais depuis quelques temps maintenant, qui avait eu la superbe chance, le réévénement d'avoir son troisième enfant dans sa salle de bain, accompagnée par ses deux sages-femmes de l'époque, qui n'étaient pas prévues pour faire un AAD avec elle, mais en fait, ça s'est passé tellement bien. et dans d'extrêmement bonnes conditions qu'elle a eu sa fille, son troisième enfant, en quelques heures dans sa salle de bain. Et donc moi, j'étais très proche de cette maman, qui est mon amie, qui me parlait de cette expérience-là. Donc déjà, ça m'a mis un petit peu la puce à l'oreille. Et après, moi, j'ai été enceinte de Léonie. Et Léonie est née prématurée à 32 semaines. Donc il faut savoir que là, je suis partie à l'hôpital, j'avais percé la poche des os. Je ne m'étais pas du tout rendue compte que j'allais accoucher à 32 semaines. Et là, j'ai fait un accouchement hyper médicalisé, un peu en urgence, avec le papa qui était au fond de la salle. Moi, on m'a demandé de me taire et d'écouter les médecins avec un masque sur le bout du nez. Et en fait, je n'ai pas du tout vécu l'accouchement que je souhaitais parce que quand j'étais quand même enceinte de Léonie, mon ami m'avait parlé de son accouchement à la maison. j'avais déjà commencé à me renseigner un petit peu sur l'auto-hypno, sur la kinesthésie, sur l'approche en douceur, sur aussi l'accouchement sans douleur, sans péridural. Et en fait, le fait d'accoucher en urgence avec un personnel hospitalier qui est très directif, infantilisant, qui nous ont carrément demandé de suivre les conseils, de suivre leurs instructions, et qui ne nous ont pas du tout laissé de place en tant que parents. en fait je me suis pris une grosse claque dans le... dans le visage pour la naissance de ma fille. Et c'est ce qui m'a amenée, moi, après, lorsque j'ai été enceinte de Gaston, quelques mois après, parce que Gaston et Léonie ont pile poil deux ans d'écart, à vraiment me mettre à fond sur l'AAD, la naissance physio, pourquoi laisser la parole au corps et la parole aux parents, surtout lors de la naissance.
- Speaker #0
Et du coup, tu as pris contact avec la sage-femme de ton ami ?
- Speaker #1
Alors, non, pas tout à fait. Parce que dans le nord de la France, il faut savoir qu'il y avait… de sa femme qui faisait de l'accompagnement global et les sages-femmes de mon amie, en fait, elles l'avaient fait auparavant mais elles avaient arrêté pour des questions d'assurance et des soucis comme tu peux connaître aujourd'hui où les sages-femmes ne sont pas du tout accompagnées et encouragées à faire cette pratique. Donc, moi, j'ai trouvé ma sage-femme Anna sur les réseaux sociaux, par Instagram. Ensuite, j'ai fait un premier entretien avec elle pour savoir si le feeling passait bien, si je correspondais bien aussi à l'accompagnement global. Et en fait, ça m'a bâché tout de suite. Anna a été très ouverte, comme beaucoup de sages-femmes, très nature, très à l'écoute. J'ai vraiment adoré cette personne et cette façon de communiquer, d'échanger sur la maman, le papa et la place du bébé aussi lors de la naissance. Et voilà, donc c'était une rencontre fortuite, entre guillemets, mais où ça a tout de suite matché. Et finalement, dans le nord de la France, je n'avais pas beaucoup de possibilités. J'avais soit Anna, soit une autre. Et puis, tu vois, Anna, c'était mon premier choix et ça s'est fait comme ça.
- Speaker #0
Et du coup, tu as préparé ton AD avec Anna ou tu t'es donné des cartes supplémentaires dans le déroulement ?
- Speaker #1
Alors, avec Anna, dès le début, j'ai contacté très tôt quand j'étais enceinte parce que c'était vraiment quelque chose qui me... qui me tenait à cœur. Et donc, avec le papa aussi, on était tous les trois. On a fait une dizaine de séances ensemble. Et puis moi, je lisais énormément de bouquins, comme tu peux savoir, sur Michel Audan, des revues aussi sur les sages-femmes aux États-Unis, en Europe, sur comment se vivait l'accouchement dans d'autres pays qu'en France, notamment l'accouchement à domicile. Et j'ai même lu la belle BD de Lucille Gomez, tome 1, tome 2, tome 3, qui est top et que je recommande vivement. Et en fait, à force de lecture, d'ouverture, puis de discussion, je me suis rendue compte aussi qu'il y avait quand même pas mal de femmes en France qui se battaient pour la AD, qui faisaient bouger les lignes pour la AD. Et en fait, ça m'a hyper motivée sur le sujet. Et j'ai même regardé le documentaire. Mais alors là, je ne l'ai plus en tête. C'est le pot documentaire d'une réalisatrice qui se filme en train d'accoucher et qui explique justement... Il faudrait que je te retrouve la référence, mais il est superbe et je conseille à tout le monde de le voir. Et c'est justement qui fait tout le parcours de pourquoi la AD en France est si compliquée dans le système hospitalier, dans le monde médical. Elle interview des médecins, des chirurgiens, des obstétriciens et aussi des sages-femmes dans les études de sages-femmes, pourquoi c'est compliqué. Et voilà, donc moi j'étais hyper motivée, j'ai mis un peu toute ma famille dans la boucle parce que c'était un sujet que mon mari... Mon compagnon devait partager avec moi forcément, mais aussi ma mère, ma sœur, mes cousines, parce qu'on est une famille, une grande fratrie avec une sororité, avec plein de femmes. Et pour moi, c'était hyper important que je puisse partager avec elle pourquoi je voulais le faire et mon courage aussi dans ce chemin-là. Et ce n'est pas toujours bien perçu. En fait, il y en a beaucoup qui ont très peur, qui se disent que l'accouchement, c'est dangereux. Voilà, la maman peut mourir, pire, l'enfant peut mourir. et donc je me suis aussi forgée des convictions et des fois je me suis pris les murs et je me suis aussi coupée de certains discours avec certaines personnes certains de mes amis parce que tu peux pas parler de tout avec tout le monde certains n'ont pas les mêmes parcours
- Speaker #0
éducatifs ou la même ouverture d'esprit sur ça donc voilà et du coup ton conjoint du coup comment il a pris en fait aussi ce choix que tu lui as amené ?
- Speaker #1
Alors, j'ai beaucoup de chance parce que mon compagnon, c'est quelqu'un de très ouvert. Et puis généralement, même s'il n'est pas d'accord avec moi, il me suit toujours. Ce n'est pas quelqu'un qui va dire non, c'est quelqu'un qui est assez aventurier, qui est quelqu'un qui me fait confiance. Et en fait, comme il voyait bien que j'étais passionnée, intéressée, et que ma première volonté d'aller dans la AD, c'était, je m'en souviens très bien, quand j'étais enceinte de Léonie, déjà je m'y étais déjà dit comme mon amie avait accouché vite, sans douleur sans épisio, sans rien je me suis dit bah moi c'est ce que je veux, mon objectif c'est d'accoucher vite et sans déchirer et en fait à partir de ce constat là toutes les recherches m'ont amené un à accoucher debout un à accoucher en marchant, en mouvement et laisser aussi travailler le corps et pas se laisser faire aussi par le personnel médical et donc quand mon mari a vu que j'étais intéressée par toutes ces recherches, c'était pour atteindre mon objectif d'accoucher bien, de laisser faire mon corps et en fait de laisser faire. la nature, quoi. Eh bien, pour lui, c'est devenu une évidence aussi et il a été à fond avec le truc. Donc, certes, la première rencontre avec Anna, il était un peu en mode « Oh, elle est un peu perchée, elle est hyper cool, baba cool et tout. » Et mon mari, il est plutôt pragmatique et cartésien. Mais finalement, il a vraiment apprécié la mise en confiance, l'écoute d'Anna, la parole et la place qu'elle laissait au papa parce qu'elle dit toujours « Le papa est hyper important, le papa est… » Et en fait, c'est le trio de la naissance. Donc, le papa, il n'est pas sur le côté. Il n'attend pas. Le papa, il est vraiment acteur. Et je pense que ce qui l'a vraiment encouragé, je ne dirais pas qu'il a lu toutes les lectures que j'ai lues. Par contre, le soir, quand je voulais lui raconter un témoignage, une histoire ou quoi, il était très ouvert. Et moi, je le remercie pour ça parce qu'en vrai, même si je n'ai pas eu l'AD de mes rêves, j'ai eu un accouchement physio et c'était grâce à lui. je vous raconterai pourquoi mais c'était grâce à lui et je le remercie pour s'être embarqué dans l'aventure avec moi c'est vraiment super parce que c'est vrai que là du coup il t'a vraiment suivi dedans et je pense qu'il y a un projet
- Speaker #0
AD et physio tu ne veux pas le mener en fait si le coparent il ne te soutient pas enfin après tu peux toujours il y a d'autres possibilités mais c'est vrai que voilà on est toujours plus fort à deux plus fort ensemble et c'est important Donc, concrètement, quand tu as appris que tu étais enceinte de Gaston, tu as tout de suite pris rendez-vous avec Anna,
- Speaker #1
c'est ça ? Oui.
- Speaker #0
Voilà, tu as fait ta préparation. Et au final, qu'est-ce qui t'a empêchée de réaliser ce projet d'accouchement à domicile ?
- Speaker #1
Alors, pour entrer un peu dans les détails, en gros, ma grossesse se passait extrêmement bien pour Gaston jusqu'à la 37ème semaine. Donc, comme tu peux savoir, c'est le… C'est entre guillemets le starting block pour pouvoir accoucher dans de bonnes conditions à la maison. J'étais super en forme, encore super dynamique, je faisais encore pas mal de sport, tout se passait très bien. Anna était hyper confiante, le bébé était bien posé, bien positionné, la tête en bas comme il faut, donc pas de siège, pas de contre-indications. On faisait des check-up assez réguliers. À 37 semaines, j'étais un peu dilatée, mais tout allait très bien. Et mon terme était le 8 juin. Et la semaine d'avant, donc tu vois, juste une semaine avant mon terme, je commence à avoir des belles contractions. Donc, c'était le mardi soir. Je me dis, bon, c'est parti. C'était plus intense que d'habitude. Je n'arrivais pas vraiment à… à me calmer. Je voyais que ça montait en pression. Donc, on avait tout le matos à la maison. On avait vraiment... C'était hyper sécurisé, hyper encadré. J'avais les bouteilles d'oxygène. On avait acheté toutes les bâches, les couvertures. On avait préparé la chambre, on avait préparé la salle de bain. Enfin, vraiment. Mais moi, j'ai adoré cet accompagnement-là parce qu'en fait, il n'y avait pas de place à l'imprévu. Et c'est ce que j'ai adoré. C'est que toute la maison, tout le foyer s'était mis en route pour ça. Ma maman était venue aussi pour s'occuper des enfants. Donc, aussi. pour se couper de Léonie. Donc voilà, avec Gaston, je pouvais prendre le temps, etc. Donc tout était encadré, tout était parfait. Donc ce mardi soir, les contractions s'intensifient. Donc j'appelle Anastasia qui me dit pas de souci, tu te fais un bain, tranquille. Puis je fais mon bain et puis comme beaucoup de mamans, pouf, le bain, faire descendre tout ça, c'était vraiment un faux départ, ce qui peut arriver, ce qui est très bien. Donc je pars me coucher et la mauvaise surprise dans la nuit, c'est que Et bien, j'avais fissuré tout petit peu. Et donc, en fait, en me couchant, j'étais très inconfortable, je me souviens, cette nuit-là. Et en me couchant, le matin, je vois mes sous-vêtements qui étaient un peu mouillés. Donc là, j'appelle Anna, qui vient très tôt le matin, à 4h du matin, elle est venue. Et puis, elle fait un test, tu sais, avec une petite bandelette. Et puis, donc la porche des os était bien fissurée. Moi, je ne veux pas aller à l'hôpital tout de suite, Dans la journée, ça va se déclencher, donc on reste tranquille. Anna me dit, ok, pas de souci, c'est toi qui vois. Pour l'instant, ça va, ça ne me pose pas de problème. Sauf que le lendemain, pas de déclenchement. Donc, on était mercredi. Donc, le jeudi matin, elle me demande d'aller à l'hôpital pour me faire contrôler. Donc, ce que je peux comprendre, parce qu'Anna, elle doit quand même aussi être sérieuse et rigoureuse par rapport à la santé du bébé et de la maman, même si moi, je me sentais bien. Donc, je suis allée à Lens, à l'hôpital de Lens. Pourquoi ? parce que que c'est un hôpital qui a un plateau technique. Et Anna connaît bien les équipes. Donc, Anna m'a rassurée en me disant, vas-y, tu vas au plateau technique. Et puis, tu auras peut-être l'accouchement nature que tu voulais. Mais ça ne sera plus ma référente. Voilà. Et je suis arrivée à Lens le jeudi matin. Et là j'enchaîne. Donc du coup, Anna me dépose jusqu'à l'hôpital, le personnel soignant s'occupe de moi et je ne passe plus en accouchement physio, je passe en accouchement pato. Voilà, et là, ça a été la grosse déconvenue. Donc Anna, obligée de partir. Donc t'imagines bien mon état émotionnel. En plus, tout de suite, le premier mot qui me dit, vous êtes pato, alors que pour moi, j'allais très bien. On fait un monito, le bébé allait très bien. On fait le test, pas de germes, etc. Donc, tout allait très bien. Ils me décident de me mettre sous antibiotiques, sous Amox, pour éviter une contamination bactériologique. Donc, tout allait très bien. Et là, ils me disent, si ce n'est pas déclenché aujourd'hui, donc ce jeudi, demain, on vous déclenche. Et là, je leur dis, écoutez, c'est simple. Pour Léonie, ma fille qui est née il y a deux ans, j'ai fissuré à 32 semaines. Vous m'avez alité pendant cinq jours. en me donnant des médicaments, en m'empêchant les contractions, et au bout du cinquième jour, vu que vous n'arriviez plus à arrêter les contractions et que ma poche était déjà fissurée depuis cinq jours, vous m'avez fait accoucher. Donc là, ça fait deux jours que ma poche est percée. Je ne comprends pas pourquoi vous insistez autant, sachant que vous m'avez fait tenir cinq jours il y a deux ans. Oui, mais en deux ans, les règles ont changé, les procédures ont changé. Et donc là, je dis à un médecin, moi, ça me fait bien rigoler que les procédures aient changé, puisque là, les procédures vont parler de votre sécurité et de votre administratif. Moi, je parle de ma santé et de la santé de mon bébé. Donc un déclenchement, on sait très bien ce que ça engendre. Donc moi, je ne veux pas me faire déclencher. Donc si vous avez une décharge à me faire signer, pas de souci, vous me la faites signer, mais moi, je ne me ferai pas déclencher. Et donc là, le deal, c'était, on tenait jusqu'à samedi matin. Si à samedi matin, je n'avais pas accouché, il me déclenchait chimiquement. J'ai accepté en disant, voilà, j'ai deux jours pour me débrouiller toute seule avec mon fils pour que ça se passe le plus naturellement possible. Sauf que là, elle me propose de l'acupuncture, j'accepte l'acupuncture. elle me propose décollement, j'accepte le décollement, même si je sais que, sachant qu'Anna, en toute ma grossesse, ne m'avait jamais touchée vaginale, n'était jamais rentrée en contact avec... Voilà, donc tu vois déjà, ce sentiment de... On te rentre dans ton intimité, on te... Voilà, donc moi, j'ai eu une grossesse parfaite, un accompagnement parfait. J'arrive à l'hôpital, ça ne faisait même pas une heure, dès là, décollement des membranes, donc avec la douleur que ça engendre. Et en moins de 24 heures, j'ai eu 5 touchés vaginaux. Et après, on te parle de risque bactériologique. Mais moi, je leur disais, en fait, vous me mettez sous antibio parce que ma porche est un minimum percée, parce que j'avais encore un gros ventre, et vous me parlez de risque bactériologique, alors que vous mettez 5 sages-femmes différentes qui me pénètrent pour voir où est la tête de mon bébé, alors que... voilà, c'est pas nécessaire. Vous voyez bien qu'il n'y a rien qui se passe, que je ne suis pas en contraction, que je marche, que je parle, que tout va bien. En fait, il n'y avait aucune utilité à faire ça. Le vendredi matin, pareil, tout va bien. Je refais une séance d'acupuncture, rien ne se passe. Donc là, déjà, j'avais pleuré toute la journée la veille. Je repleure le vendredi parce que rien ne se passe. J'écris mon projet, je ne sais plus, la veille ou ce jour-là, j'écris mon projet de naissance en disant que 1... Je souhaitais qu'on me laisse la parole et qu'on laisse la parole à mon mari lors de l'accouchement. Je souhaitais aussi qu'on ne coupe pas le cordon ombilical, que je souhaitais rester dans l'obscurité et pas dans la lumière, que je ne souhaitais pas être déclenchée chimiquement, que toute procédure ou atteinte à ma personne devait être demandée au préalable, etc. J'écris tout ça, je leur fais signer. Bref, le projet de naissance, j'avais pris une photo, ils l'ont pris, je ne l'ai jamais revue. Et puis, la médecin de service rentre le vendredi midi dans ma chambre et me dit, voilà, madame, c'est très simple. On est vendredi midi. Moi, je n'attendrai pas samedi matin. J'ai du monde le week-end. Je n'ai pas de chambre pour vous. Donc, on déclenche ce soir à 18 heures parce que c'est la fin de mon service. Et puis, on n'en parle plus. Je dis, écoutez, moi, je ne suis pas une case à cocher dans votre planning. Donc, je n'accepterai pas le déclenchement. et vous me laissez tranquille, en fait vous vous rendez pas compte du mal-être que vous faites. Et là elle me dit madame, elle me répond, la médecin qui avait une trentaine d'années, estimez-vous heureuse si on vous fait un déclenchement avec une péridurale ? Parce que moi j'ai pas eu la chance d'avoir une péridurale lors de mon accouchement, ça s'est passé trop vite. Je lui dis mais en fait vous êtes médecin et vous comprenez rien à ce que c'est la physiologie. Enfin bref, donc en fait j'ai commencé à m'énerver sur ma médecin, enfin la médecin qui était responsable de moi, Mon mari essayait de calmer le jeu, mais moi j'étais complètement hors de moi parce que j'étais face à une femme. médicalement responsable mais qui était physiologiquement ignorante et qui revendiquait la péridurale comme une bonne chose pour moi et pour mon bébé et un déclenchement chimique comme la chose à faire pour pouvoir rentrer dans son planning et avoir libéré la chambre pour le week-end. Et tout à ça, une autre sage-femme rentre dans ma chambre, c'est pas fini. Donc j'avais deux sages-femmes, une jeune qui était en études et une expérimentée. Et là, elle me dit « Bon ben, je vais faire encore un toucher vaginal. » C'était le premier de la journée, juste le sixième en 48 heures. Et en fait, je vois, elle ne reste pas 30 secondes, elle reste deux minutes complètement. Et je les vois qui enfoncent, qui enfoncent le doigt. Et là, je lui dis « Mais qu'est-ce que vous faites ? » J'étais avec ses doigts à l'intérieur de moi. Je lui dis « Qu'est-ce que vous faites ? » « Rien du tout. » Elle dit « Oh, ça serait super si mes ongles pouvaient passer. » Je lui ai dit « mais en fait, qu'est-ce que vous faites ? Retirez votre main. » Donc en fait, elle a essayé de percer la poche des os. à mon insu. Sont-ils en concert ? Oui, tout simplement. Donc là, je me suis énervée. Je me suis dit, ne me touchez plus. Donc là, j'étais dans un état pas possible. Et elle est sortie, parce que j'étais hyper en colère. Mon mari a dû s'embeller un peu en lui disant de partir, mais mon ami est très diplomate. Et lui, forcément, avec le personnel médical, il a été un peu flippé, donc il ne voulait pas non plus être en conflit. Il dit, écoute, c'est eux qui s'occupent de nous. Je ne vais pas non plus me mettre en colère contre les gens pour nous sauver la vie, entre guillemets. Mais vous voyez, c'est toujours... Cette histoire se sauvait la vie parce que moi, j'avais des menaces toute la journée en mode « ça va partir en code rouge césarienne, vous allez voir ce qu'il vous va y avoir » . Toute la journée, j'avais ça. Et du coup, la jeune étudiante est restée dans la chambre et elle venait de Belgique. Et en fait, en Belgique, on fait la physio. Et elle me dit « bah oui, dans le couloir, elles parlent de vous et elles veulent vous percer la poche des os » . C'est ce que la médecin a demandé à la sage-femme qui vient de sortir. Voilà. Donc tu vois, ce genre de truc, je sais que j'aurais… Enfin, j'avais la petite jeune. mon mari, j'aurais pu même porter plainte pour ce qui s'est passé c'est ce que j'allais dire je me dis elle te forçait la main concrètement et elle avouait carrément qu'elle voulait avoir des ongles pour pouvoir percer la poche des os et en fait t'es dans un état de peur parce que déjà tu t'inquiètes pour ton bébé, il te fout de la pression tu sais que tu vas accoucher mais tu sais pas quand tu sais pas comment ça va se passer et en plus t'as des folles furieuses parce que franchement c'était des folles furieuses qui n'écoutent ni la mère ni le père Merci. ni les gens autour pour se dire, en fait, on va laisser faire confiance parce que ça fait en tout que deux jours et demi que j'avais fissuré, mais voilà. Et que tout allait bien. Au monito, tout allait bien. À l'écho, tout allait bien. Je prenais mes antibios, tout allait bien. Et en fait, on me fait des procédures contre mon gré. Voilà. On est en 2023 à l'époque et on me fait ça contre mon gré. Donc, mon état émotionnel était, j'imagine, même pas dans l'état de stress et de... colère. Bref, donc le vendredi après-midi, en plus, moi, je ne pouvais pas dormir, parce que là, j'étais complètement folle. J'étais là, mais je ne vais jamais me sortir. J'avais qu'une envie, c'était de dire à mon compagnon, tu prends la voiture, on se casse, je rentre chez moi. Mais j'avais tellement peur, parce que voilà, moi, je les avais menacées de partir. Ils m'avaient dit, oui, mais ce n'est pas une prison. Mais si vous partez, on garde votre enfant. Et on vous l'enlève. Voilà. Donc, c'est aussi les réponses que j'avais. Donc, en fait, tu te dis, voilà, moi j'ai pas envie qu'on m'enlève mon enfant à l'église voilà mais en fait Moi, j'étais en prison. J'étais en prison. J'étais dans un endroit avec des gens que je ne supportais pas. J'étais en prison.
- Speaker #0
Moi, j'ai plusieurs questions, là, du coup. Est-ce que tu me racontes déjà, quand t'es arrivée, pourquoi ils ont décidé qu'une fissure de la poche des os était pathologique ?
- Speaker #1
Parce que, pour eux, il y avait un risque d'infection bactée. Donc, c'était patho.
- Speaker #0
OK, donc ils ont passé ça en patho.
- Speaker #1
Ils passent tout en patho. Oui. Ils passent tout ce qu'ils veulent. Ouais,
- Speaker #0
ouais, ouais. Non, mais en fait, c'est que j'ai eu du mal à comprendre, en fait, le... Parce que bon, voilà, une fissure à peau de ciseaux,
- Speaker #1
on sait ce que c'est. T'as 38 de fièvre, tu passes en pâteau. Ton bébé est un peu trop gros, tu passes en pâteau. Ton bébé est un peu trop petit, tu passes en pâteau. Tous tes prétextes à pâteau.
- Speaker #0
Est-ce que tu avais évoqué cette possibilité avec Anna à l'époque ?
- Speaker #1
Anna était super parce que forcément, toute la prépa, elle te dit toujours ça va pas se passer comme prévu de toute manière. donc tu as toujours la gestion des imprévus Et quand moi, elle m'a déposée à la mater, elle m'a dit, voilà, tu vas passer. Alors, elle ne m'a pas dit le mot « pato » , mais tu vas passer dans les mains du personnel médical. Je ne serai plus ta référente, je n'aurai plus accès et contact avec toi. Tu devras faire ce qu'ils te disent. Si tu n'accouches pas en tendeur, ils te déclencheront. Si tu déclenches, tu fais ça, ça, ça, ça, ça. Et tout va bien se passer, ne t'inquiète pas. Donc, elle m'avait préparée au déclenchement chimique. Mais moi, j'avais dit au début que déclenchement mécanique, pas chimique.
- Speaker #0
donc c'est pour ça que j'avais accepté le décollement des membranes parce que du coup effectivement oui t'avais la possibilité avec le décollement des membranes après la poche des os mais c'est c'est intense mais puis c'est pas ça, c'est que ça cet environnement en fait permet pas ce réel besoin de la femme enceinte au moment d'accoucher de former sa bulle de se mettre dans son accouchement tu vois ce que je veux dire ? Non, mais voilà, c'est ça, en fait, déjà qui me rend fou, c'est qu'en fait, déjà, même... Oui, comme tu dis, elles n'étaient pas... Elles n'étaient pas...
- Speaker #1
Et c'était un hôpital plateau technique, donc qui a l'habitude des accouchements nature, hôpital des enfants, enfin tout ce que tu veux, donc normalement qui est formé sur la physiologie. Mais en fait, je suis tombée sur... Alors, je ne sais pas si c'était la médecin qui était complètement réfractaire à ça, mais je suis tombée sur les deux, la sache-moi, mais la médecin, qui m'ont fait vivre un enfer sur ces deux jours. Voilà. Mais ce n'est pas terminé parce qu'après mon accouchement, j'en ai encore des belles à raconter.
- Speaker #0
Qu'est-ce qui s'est passé du coup juste après ?
- Speaker #1
Du coup, ça, c'était vendredi midi en début d'après-midi. Donc, autant te dire mon état de fatigue, mon état de stress, mon état de colère. Après plusieurs jours d'être dans la tente de la naissance de mon fils, mardi, mercredi, jeudi, l'année vendredi. Je décide l'après-midi de faire un tour dans le grand parc de l'hôpital. De toute manière, je ne faisais que ça marcher. Mais là, d'aller marcher, de faire des escaliers et puis de me calmer, parce que j'étais vraiment sur un état de nerfs assez compliqué, assez complexe. Et donc là, je passe pas mal de temps au téléphone avec ma famille, ma mère, ma sœur, qui essayent de me calmer, de me raisonner, mais je suis en colère. J'ai qu'une envie, c'est de partir. de fuir cette situation où je me sens prisonnière et je me sens bloquée. Et je sais que le samedi matin, dans tous les cas, si mon fils n'est pas arrivé, je vais devoir me plier aux directives de l'hôpital et subir un déclenchement chimique comme ce que je redoutais depuis le début. Donc voilà, je passe l'après-midi à marcher, à me faire des escaliers. Et puis là, je sens quand même que je suis pas mal gonflée. Mais sur le moment, je ne sais pas, c'est assez initiateur, mais je gonfle un peu de partout, alors que je n'étais pas si gonflée que ça avant. Et puis je me souviens, je crois que j'avais fait 20 000 passes ce jour-là. Et là, le soir, Rémi me dit « Bon, écoute, ce n'est pas prêt pour l'arrivée, donc je vais aller nager. » Donc j'ai dit « Rémi, pas de souci, va nager de toute manière, tu n'as rien à faire de plus avec moi. » Donc moi, je rentre dans ma chambre, il est 17h et quelques, je lis mon livre de préparation nature, puis je me dis, bon ben voilà, c'est tout, je vais essayer de me coacher sur la respiration. Quand ils vont me déclencher demain matin, je vais gérer ma respiration, je vais essayer de gérer au maximum les contractions, la montée de recrudescence des contractions, et je vais essayer de gérer au max ma physio sur un accouchement, sur un déclenchement chimique. Je me fais une raison. En fait, là, je décide de... baisser les bras et me faire une raison et me dire voilà je vais y aller en mode warrior et puis puis faire ce que je peux quoi et puis à 18 heures je fais mes exercices de respiration j'inspire j'expire j'inspire j'expire puis j'inspire et j'expire assez fort je mets tout mon coeur dans cette respiration qui peut-être avec ma colère ou ma frustration je sais pas et là bam un pop monumental et là j'éclate de rire soulagement Et là, il était 18h15, donc je ne préviens pas le personnel. Je me dis, je vais faire dans ma chambre d'hôpital, toute seule, je n'appellerai personne. Et en fait, j'appelle mon mec tout de suite parce que forcément, il faut qu'il soit là. Donc, je l'appelle à 18h16. Coup de bol, à 18h20, il est là. Et là, moi, à 18h20, j'étais dans ma douche. Je voulais me laver, je voulais être propre. Je prends ma douche, je me prépare pour accoucher dans cette chambre-là. Je me dis, allez, hop. Et là, ça part. Je te jure. Je ne respire plus, je ne marche plus. Ça s'emballe en quelques minutes. Donc Rémi prévient le personnel ou le personnel rentre dans la chambre. Donc là, on leur dit que c'est parti. Donc là, tout le monde est content. Chaque contraction qui arrive, pour moi, je le prends en rigolant parce que je me dis que c'est trop bien. Et puis après, je ne rigole plus du tout. Parce qu'en fait, je suis trop contente parce que je sais que ça arrive, que je ne suis pas déclenchée chimiquement parce que je sais que là, c'est parti. Et en fait, on me descend en salle nature. On me dit, c'est bon, la salle nature est pour vous. Donc, vous pouvez aller faire votre accouchement en salle nature. Donc là, je suis encore plus heureuse, euphorique à mort. Et en fait, donc là, il est 18h30. J'arrive à la salle nature à 18h45, 19h. Et là, en fait, deux sages-femmes qui m'accueillent et en fait, qui ne font que me parler. Sauf que moi, j'étais déjà montée en intensité dans mes contractions. Je voulais juste dans ma bulle. Je ne voulais parler à personne. Et là, elle est fille. « Bonjour madame, ça va ? » « Ah non, ça ne va pas, ne réponds pas là. » « Ah non, ça ne va pas du tout là, elle ne marche plus. » mais on fait avancer quand même madame alors là vous avez ça, là vous avez ça, en fait j'en avais rien à faire dans cette nature, moi je voulais au début prendre possession des lieux mais je savais très bien que là c'était pas le moment de prendre possession des lieux donc elle me montre le bain, elle me montre ça, elle me montre ça j'avais juste envie de dire taisez-vous Elles allument la lumière, il fait hyper froid, pas du tout l'ambiance qu'on veut. Donc, lumière plein fouet, un froid de canard, je suis en chemise d'hôpital. Bon, le bain, vous n'aviez pas le droit parce que vous avez fissuré, donc c'est mort pour le bain. Et puis là, au bout de 10-15 minutes, elles sortent. Après, elle m'a demandé 36 fois mon prénom, le nom de mon mari, tous les papiers administratifs.
- Speaker #0
où tu étais juste en train de faire tes contractions, tu veux juste être dans ta bulle, tu veux juste être dans ton monde, tu veux juste te concentrer sur tes vagues et que le monde s'arrête autour de toi. En fait, elle te repop à chaque fois. Vas-y, on parle, vas-y, on parle. Bref, 19h et quelques, là, pareil, je fais mes petites contractions nickel et je me mets dans les toilettes parce que dans cette belle salle nature, tu as des toilettes, c'est super. Et en fait, tu as des toilettes, je suis dans le noir, je ferme la porte. Et là, il n'y a personne qui me fait chier. Donc là, je reste une demi-heure, trois quarts d'heure. Et en fait, ça part. Pleine balle. Et là, mon accouchement est à fond. Donc, je fais ce que je peux toute seule. Sauf que je panique un peu. Je ne respire pas bien. Je ne me cale pas bien. Mes boyaux me dérangent aussi pas mal. Et en fait, mon compagnon essaie de venir une fois ou deux. Je le renvoie chier parce que... Je me dis, je vais faire toute seule mon accouchement, j'accoucherai mon bébé toute seule, j'ai besoin de personne, j'étais un peu en colère, je voulais gérer ça toute seule. Finalement, au bout de la troisième tentative, il vient, on vocalise ensemble, et en fait, super, ça me calme, ça m'apaise, et là, ça se gère trop bien. Sauf que là, une sèche-mains me rentre, mais elle est où la dame ? Dans les toilettes. Ah bah non, on n'accouche pas dans des toilettes, on est dans un hôpital, les toilettes, c'est pas propre. Donc, elle me sort des toilettes, enfin, elle demande de sortir des toilettes, Donc moi je leur réponds pas, mon mari dit bah allez bien dans les toilettes. En fait si elle sort pas des toilettes votre dame dans 5 minutes, moi je vais chercher deux gardes du corps et on la sort. Salle nature, physiologie, hôpital des bébés. Donc du coup, je sors tant bien que mal. Et là, je lâche quelques jurons parce que ça commence à vraiment faire beaucoup. Et elle reparte. Et donc là, je décide d'aller dans le bain. Donc je me mets dans le bain parce que je grelotte, j'ai froid. Puis que j'ai été un peu gênée intestinalement. Donc c'était très bien que je prenne un bain. Là, mon mari me met de l'eau chaude, bien fou. Mais là, pareil, j'ai toujours pas été auscultée, je veux pas être auscultée, je gère mon truc, je veux qu'on me foute la paix. Et là, je sens que ça me fait un bien fou, je gère super bien mes contractions, je suis dans mon truc, je sens que le travail se fait. Je dis là, t'as fond, tout se passe bien, tout descend, tout va vite, tout parfait. Et là, forcément, il y en a une autre qui arrive. Ah mais non, elle n'a pas le droit de prendre le bar, la dame. Elle a fissuré, donc on la sort. Et rien pour m'essuyer, donc j'étais grelottante dans une pièce glacée lumineuse et elles me mettent le monito qui était portatif. Mais comme le monito portatif, ça ne marche pas bien, elle m'appuie sur le ventre et il faut que je reste allongée. Donc, t'imagines, t'as tes contractions qui sont pleines de balles, t'as 30 secondes de répit entre chaque contraction, vraiment parce que t'es vraiment au bout, et les filles te forcent à t'allonger pour qu'elles puissent te sculpter. Mais je leur dis, et je parlais, en leur disant, tant que bien que mal, laissez-moi tranquille, laissez-moi gérer. J'avais soif, j'avais froid. Enfin, c'était la catastrophe. elle refuse de me donner de l'eau. Donc là mon mec s'énerve et leur dit en fait vous allez lui donner de l'eau. Ah non l'anesthésiste ne veut pas. En fait mon mari dit il n'y a pas d'anesthésiste. Là pour l'instant ça se passe très bien donc vous lui donnez de l'eau. Après quelques négociations elle me donne de l'eau. Donc j'ai le droit de boire. Mais bon une fois de plus c'est mon mec qui gère parce que je décapsule intérieurement mais j'essaie de me concentrer sur ma naissance. Et trois quatre fois ils me disent bon on peut la regarder, on peut la sculpter, on peut la sculpter, on peut la sculpter. donc là j'accepte parce que ça commence à être long que je commence à être un peu en panique que je dis là, en fait je ne me rends pas compte mais je suis en panique en pleine phase de désespérance. Et en fait, je me dis, là, j'en peux plus, j'en ai marre, j'ai envie que ça sorte, je vais mourir, je vais crever. Mais je ne me rends pas compte. Sur le moment, tu ne t'en rends pas compte que tu es sur ça. J'en ai juste marre. En fait, je ne sais pas si c'est les sages-femmes qui m'énervent, je ne sais pas si c'est l'endroit qui m'énerve. Je panique complet. Enfin, dans ma tête, parce que je ne dis rien. Mais dans ma tête, je me dis, j'en peux plus. Donc, allez, regardez-moi et dites-moi où j'en suis. Et là... Elle me regarde, donc elle m'allonge. Déjà, tu es en contraction. Moi, j'étais debout, je marchais. Je ne pouvais pas m'arrêter de marcher. J'étais à quatre pattes, je marchais, j'étais à quatre pattes, je marchais. Je ne voulais pas être allongée. C'était impossible que je sois allongée sur le dos. Et là, elles me disent, j'hésite entre cinq ou sept. On ne sait pas trop. Je dis, mais ce n'est pas possible. Cinq ou sept.
- Speaker #1
Taisez-vous, quoi !
- Speaker #0
Ce n'est pas du tout la même chose. J'étais là, mais ce n'est pas vrai. Et en fait, là, mon mec me dit, bon, laisse tomber. Ça ne descend pas, il y a un truc qui ne va pas. Et en fait, il voit qu'il y a quelque chose qui ne va pas. Parce que je marche, je marche, je marche. Et je me mets à quatre pattes et je me fige à quatre pattes. Et tu sais, je me contracte à quatre pattes. Il me dit, il y a un truc qui ne va pas quand tu es à quatre pattes, ça bloque. Alors que mon mec, il n'a jamais couché personne. Il me dit, tu te mets debout sur le canapé et s'il te plaît, secoue tes jambes. Parce qu'Anna lui avait expliqué à un moment de faire ça. Donc je le mets debout sur le canapé, je secoue mes jambes de fou et là... Bam ! Coccyx bombé. Poum ! Ça tombe.
- Speaker #1
Ah là, truc de ouf.
- Speaker #0
Truc de ouf. En fait, c'est mon mec qui m'a accouchée.
- Speaker #1
Non,
- Speaker #0
non,
- Speaker #1
non. Il t'a donné un conseil. Il t'a accompagnée.
- Speaker #0
Mais les sages-femmes qui t'apprêtent… Elle ne savait pas. Elles ne savaient pas. À part me donner froid, m'assoiffer, m'immobiliser, me contraindre et me sortir de mes gonds, elles n'ont rien fait d'autre. Alors qu'elles étaient physio. Et là, je ne t'ai pas dit le timing. Parce qu'en fait, en moins de deux heures, il est sorti, mon fils. Donc en fait, tout ça s'est passé en moins de deux heures. À 21h, j'avais déjà mon bébé qui t'était et tout. Donc, je suis rentrée à 19h dans la salle nature. À 21h, j'étais prête déjà à remonter. Et en fait, ça s'est passé très vite. Ça s'est passé très vite. C'était très intense, mais parce que ça se passait super bien. Ça se passait super bien. Donc, je secoue mes jambes. Le bébé descend. Les sages-femmes en panique. Allongez-vous, allongez-vous. Là, moi, je sais que ça se passe bien. Je sais que je me touche, tu sais, je me touche. Je vois la tête. je me baisse je vois la tête je me dis non non je ne vais pas m'allonger là je m'écoute et là je donne tout ce que j'ai je pousse, pas du tout comme il faut comme d'habitude parce qu'il ne faut pas pousser comme ça, bref n'importe quoi et voilà mon bébé sort 10-15 minutes après nickel et donc il avait le cordon autour du cou mais comme beaucoup de bébés comme beaucoup d'enfants qui naissent avec le cordon quelque part autour du bras, la jambe etc ils ont été paniqués alors que mon mec a dit calmez-vous, laissez la faire, laissez les pousser laissez son corps et en fait tout le monde s'est calmé quand mon mec a pris le dessus et a dit Taisez-vous, laissez-la faire. Et j'ai accouché à quatre pattes, accroupie, grâce à mon mouvement. Et mon bébé est sorti en pleine forme. Il a tété direct. Et le lendemain, le soir même déjà, je suis rentrée dans ma chambre en marchant. Donc je n'ai pas déchiré. Une heure et demie après mon accouchement, j'étais debout. Deux heures après mon accouchement, je marchais. Et le lendemain matin, je trottinais dans les couloirs. Donc voilà. Et le médecin qui a fait la... parce que j'ai fait une sortie anticipée alors voilà, le médecin c'était un autre médecin, c'était le médecin du week-end il m'a dit j'ai rarement vu des accouchements qui se passent dans des bonnes conditions tout le monde en parle dans le service vous avez été incroyable les sages-femmes sont bluffées et voir votre état aujourd'hui,
- Speaker #1
j'aurais jamais parié que vous aviez accouché hier soir donc il a fallu que tu changes de médecin pour quand même avoir quelqu'un qui te dit mais vous avez géré de ouf quoi.
- Speaker #0
C'était un vieux qui avait 60 ans, qui avait de la bouteille, qui avait de l'expérience. Et en fait, c'était un mec qui faisait confiance et tout. Et en fait, si tu veux, là où maintenant j'en ai beaucoup parlé avec Anna, parce que moi, j'ai beaucoup de temps à digérer cette naissance et j'en ai voulu à la terre entière. Je me suis dit, mais ce n'est pas possible. J'avais fait tout ce qu'il fallait pour avoir un super accouchement physio. Je me suis dit, mais ça à la maison ? Mais je pliais l'histoire en une demi-heure, avec ma sage-femme, mon cocon, mon intimité. Enfin, j'avais tout qui... passer trop bien quoi, avec la chaleur avec tout, mais j'ai eu un accouchement rêvé et en fait Anna me dit tu vois il fallait peut-être une personne comme toi pour faire bouger les lignes et elle me dit je suis sûre que tu vas les marquer et qu'ils vont peut-être j'espère qu'ils prendront une leçon de ce que t'as vécu parce qu'en fait tu t'es battue et qu'il fallait quelqu'un qui ait du caractère pour leur dire stop, alors je dis pas que j'ai plus de caractère mais en fait je me suis pas laissée bouffer et même quand elle voulait couper le cordon je disais non vous touchez à rien Je n'ai fait que me battre. Que me battre.
- Speaker #1
Ah, parce qu'ils ont voulu couper le cordon aussi direct ?
- Speaker #0
Oui, sa chambre était paniquée, il était bleu. En fait, c'est un bébé qui sort, il n'a pas vu la lumière depuis neuf mois, il n'est pas rose tout de suite, il n'est pas magnifique, il est un peu bleu. Donc, on laisse le cordon. Bref, tous les sujets étaient un débat. Tous les sujets.
- Speaker #1
C'est fou.
- Speaker #0
Et c'est un hôpital.
- Speaker #1
Cette bataille, en fait, que tu as dû faire pour toutes les décisions, pour toutes les positions, dès qu'il s'est passé quelque chose, en fait, c'est… C'est assez hallucinant, en fait. Comment tu as dû te battre, en fait. Et comme tu dis, heureusement que tu avais eu un super caractère, que ton mari a poussé et a un peu levé la voix.
- Speaker #0
Et puis que ce n'était pas mon premier, parce que mon premier, je n'aurais jamais fait tout ça. Je ne me serais pas fait confiance comme ça.
- Speaker #1
Oui, je pense aussi, c'est vrai. C'est vrai qu'il y a un souci. Et du coup, le médecin, il t'a signé ton départ anticipé, comme ça,
- Speaker #0
normal. Et le lendemain, à 24 heures, j'étais chez moi.
- Speaker #1
Allez, bim ! Du coup, post-mortem direct à la maison.
- Speaker #0
D'ouf !
- Speaker #1
Tu n'es pas restée... Après, je vous le dis, après cinq jours à l'hôpital, tu peux au moins mériter ça.
- Speaker #0
Oui, franchement, c'était incroyable. Et puis, je méritais ça. Et puis, le bébé, après, ça s'est bien passé. Après, c'était que du bonheur.
- Speaker #1
Mais du coup, Léo, qui c'est qui l'a géré dans tout ça ? Parce que cinq jours à l'hôpital, elle est revenue à la maison. En fait,
- Speaker #0
en gros, j'ai... J'ai fait ma sortie le samedi. J'étais rentrée le jeudi. Je n'ai fait que trois jours à l'hôpital. Trois jours où j'ai pleuré deux jours, où je me suis battue deux jours. J'ai eu un court moment de bonheur. le samedi, où tu as l'euphorie, la distance, etc.
- Speaker #1
Après, tu es rentrée. Du coup, Léo, elle a rencontré Gaston direct ?
- Speaker #0
Oui, le premier jour, quand on est rentrée, c'était trop bien. Vous avez passé votre mécanisme ? Oui, et puis on fait tout rouler. Tu as un allaitement trop bien, hyper physio aussi. Donc, trop cool. Tout s'est bien passé. Aucun problème. Et puis, c'est Anna qui m'a fait m'ensuivre post-partum. Donc, de ouf.
- Speaker #1
Je veux dire, direct à la maison. Ça, c'est les post-partum. Où t'es tranquille, t'es chez toi et personne ne vient t'embêter toutes les cinq minutes avec les températures, les constantes, les machins, les trucs. C'est pas la même vie. Franchement, je suis fou. Ça m'a trop mis d'émotion. C'était tellement intense quand tu racontais ça. Et dans tout ça, t'en as voulu à l'hôpital ?
- Speaker #0
Pas de ouf. Pendant longtemps, je pense les six premiers mois, j'ai eu beaucoup de mal à extérioriser. Anna m'a beaucoup accompagnée aussi sur ça. Mais moi, je m'étais dit que j'allais faire une procédure, que j'allais lancer, que je voulais porter plainte et que je ne voulais pas laisser passer ça. Et en fait, je ne l'ai pas fait. Pourquoi ? Parce que je me suis dit, en fait, ces pauvres femmes, elles ne savent pas. Et puis, porter plainte, déjà, ça allait être des contraintes pour moi. Et puis l'hôpital, ma soeur est dans l'union hospitalier, elle me dit, tu sais, souvent les plaintes, c'est très bien protégé, les hôpitaux. Le médecin ne verra peut-être même pas la couleur. Ça va être géré avec l'avocat et en fait, tu vas plus t'embêter. Et eux, ça ne va pas du tout les embêter. Donc, je ne l'ai pas fait parce qu'après, tu penses à autre chose. Tu te dis, bon, il faut que je tourne la page. Et puis les mamans aujourd'hui, alors certes, c'est en portant plainte qu'on fait bouger les choses, c'est clair. les mamans aujourd'hui sont tellement pas reconnues dans leurs paroles On surprotège le personnel hospitalier. Aussi, je pense aussi, dans certains cas, c'est hyper important de protéger les médecins, les sages-femmes, etc. Je ne les blâme pas tous. Il y en a qui font très bien leur travail. Mais là, je pensais que c'était beaucoup d'énergie et encore de douleur et de souffrance pour moi pour ne pas avoir rien de cause.
- Speaker #1
Et tu as même une petite lettre pour extérioriser un peu.
- Speaker #0
Je ne sais plus si j'ai écrit une lettre. J'ai raconté mon accouchement. Ça, je l'ai écrit, c'est sûr. Ah, si ! Si, si, non, tu me le dis. Qu'est-ce que j'avais fait ? J'ai fait un truc comme ça. Si, si, j'ai écrit... Si, si, voilà. Tu sais, l'hôpital te demande un compte-rendu, ton avis, etc. Tu fais. Donc moi, j'ai qualifié l'hôpital sur l'hygiène, etc. Et si, par contre, là, j'étais très... J'étais assez pointue, exigeante et même rigoureuse sur la description. J'ai mis le nom et le prénom du médecin avec qui ça s'était mal passé, en expliquant ce qu'elle m'avait dit. J'ai été préciser aussi la sage-femme. J'ai nommé. Et j'ai dit exactement les violences obstétricales que m'avait fait, que je décidais pas porter plainte, si si je l'ai expliqué, et que par contre si j'avais pu porter plainte parce que c'était des violences obstétricales et que ça n'allait pas se reproduire, etc. Donc en fait j'ai fait ma lettre en expliquant que j'étais très insatisfaite, ce qui s'était passé, que ça n'allait plus se reproduire, mais que je ne poussais pas les mesures supplémentaires.
- Speaker #1
Après, je trouve que la démarche de le lire et de l'écrire, au moins, c'est fait. Et toi, tu n'as rien sur le cœur. Après, tu as fait ton travail par la suite. Et déjà, je trouve ça extraordinaire,
- Speaker #0
franchement.
- Speaker #1
Et moi, je me pose une question. Est-ce que tu aimerais donner comme message aux femmes qui potentiellement nous écoutent, entament un parcours AD, un premier, un deuxième, un troisième, et qui écoutent ton vécu ?
- Speaker #0
C'est ce que je dis beaucoup aussi à mon entourage et aux jeunes mamans qui vont l'être pour la première fois ou qui vont l'être encore à nouveau pour une deuxième ou une troisième fois, c'est faites-vous confiance. Faites confiance à votre corps, faites confiance à la nature, faites confiance à la physio. S'il n'y a pas de contre-indications physiques ou médicales de votre bébé ou de vous-même, faites-vous confiance. Et en fait, le personnel médical, moi je dis souvent aux mamans, Il est là pour vous encadrer en cas de problème. Mais quand tout se passe bien, ne les laissez pas créer de problème. En fait, quand tout se passe bien, suivez votre instinct, suivez votre corps et surtout, questionnez-les. Pourquoi on fait cette mesure ? Pourquoi on fait se toucher ? Est-ce que c'est nécessaire ? Pourquoi vous voulez mettre dans cette position ? Est-ce que c'est nécessaire ? En fait, en les questionnant déjà, vous les remettez en question et surtout, ne les laissez pas vous infantiliser, vous humilier ou vous mettre de côté parce que c'est trop simple. C'est trop simple pour eux de le faire et c'est de la gestion, mais on n'est pas des objets, on est des individus, on est des êtres vivants et notre bébé aussi. donc voilà, moi c'est toujours de la confiance faites vous confiance Parce que ça fait plusieurs milliers d'années, voire peut-être même millions d'années, que les mammifères et les hominidés, les humains, accouchent sans douleur. Et on n'a pas eu besoin de la pérille ou des forceps pour sortir des bébés. C'est qu'une invention qui est récente. Et non, toutes les mamans ne mourraient pas en couche à l'époque. Et non, tous les enfants ne mourraient pas nourrissons. Sinon, l'espèce humaine se serait éteinte depuis longtemps.
- Speaker #1
Super, merci Anne-Claire. Franchement, merci d'avoir partagé ça avec nous. C'est extraordinaire. Merci surtout de t'être rendue disponible et surtout d'avoir voulu nous raconter ce témoignage. Partager ces expériences comme ça avec nous, entre femmes, c'est très important. Et en tout cas, je vous dis à un prochain épisode qui sera tenu, comme d'habitude, tous les mois. Je suis un peu émue. ça va voilà ça va ça va tout chambouler donc merci à tous de votre écoute merci à toi Anne-Claire et à très bientôt abonnez-vous et cliquez sur la petite étoile pour mettre l'épisode en favori à très bientôt bye