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Le collectage et l’élevage des huîtres perlières, deux préalables essentiels à la perliculture - Épisode 3 cover
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Parlons Peu Parlons Perles - le Podcast

Le collectage et l’élevage des huîtres perlières, deux préalables essentiels à la perliculture - Épisode 3

Le collectage et l’élevage des huîtres perlières, deux préalables essentiels à la perliculture - Épisode 3

21min |17/04/2024
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Le collectage et l’élevage des huîtres perlières, deux préalables essentiels à la perliculture - Épisode 3

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21min |17/04/2024
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Description

🎙️✨ Épisode n°3: Dans cet épisode, nous plongeons dans les étapes préliminaires cruciales du processus de collecte et d'élevage des huîtres perlières, éléments essentiels avant même d'envisager la production de perles de culture. Imaginez-vous devant un océan d'opportunités alors que nous explorons les rouages du collectage et de l'élevage des huîtres perlières.

Tout commence avec la naissance des larves dans les atolls, ces ensembles d'îlots où résident les huîtres perlières. À ce stade, le collectage devient crucial. Puis la greffe pourra ensuite avoir lieu. Pendant toute cette période, tout un travail est nécessaire pour assurer la croissance des huîtres. L’avenir de cette industrie dépend de la préservation de son environnement. Face aux défis écologiques, les écloseries offrent une lueur d'espoir. C'est une invitation à plonger dans cet univers fascinant et à découvrir les subtilités de la perliculture que nous vous proposons. Rejoignez-nous dans cette aventure en vous abonnant à notre podcast sur votre plateforme préférée. Et n'oubliez pas de partager cette découverte avec vos proches. En attendant, explorez notre boutique en ligne pour découvrir l'article sur le collectage des huîtres dont nous venons de parler dans la rubrique 'La Perliculture' et notre magnifique collection de bijoux en perles de culture de Tahiti choisies une à une, qui témoignage de l'art et de la beauté de cet artisanat traditionnel. Alors Parlons Peu Parlons Perles.

© "Parlons Peu, Parlons Perles - Le podcast" est une production de Kahaia Henry-Le Gloahec et Nathalie Le Gloahec protégée par les droits d'auteur. Les crédits photos sont attribués à ©Tahiti Image Bank et la musique est fournie par ©Envato. Le montage est réalisé par L'Académie du Podcast. Toute reproduction, même partielle, des informations audio ou images est interdite sans autorisation.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur le podcast Parlons Peu Parlons Perles. Vous allez tout savoir sur les perles fines ou de culture à travers le monde sous forme d'une histoire. Que vous connaissiez déjà ce métier, que vous aimiez les perles, la Polynésie ou tout simplement la mer, ce podcast est fait pour vous. Je suis Nathalie Le Gloaec, experte en perles de culture et fondatrice de la marque Aux Perles du Paradis. Je vais vous faire découvrir la perliculture et la vie sur une ferme perlière. Avant même d'envisager d'avoir une perle, le perliculteur doit avoir à sa disposition des huîtres perlières d'une certaine taille, qui seront par la suite utilisées pour l'étape de la greffe. Ainsi, dans cet épisode, nous vous proposons de vous plonger dans l'étape préliminaire et essentielle du collectage et de l'élevage des huîtres perlières. Et c'est vrai que c'est extrêmement important. Avant d'aller monter cette ferme perlière, je ne m'étais jamais posé la question du collectage des huîtres perlières. Mais pour envisager de récolter des perles, il faut avoir de la matière première. Et la matière première quand on travaille sur une ferme perlière, ce sont tout simplement les huîtres perlières. Alors comment tout ça se passe ? Eh bien, nous allons partir de la naissance des larves dans un atoll, donc un ensemble d'îlots où se trouvent les huîtres perlières et les fermes. Il y a beaucoup d'huîtres dans le lagon et ces huîtres, à un moment ou à un autre, vont pondre des larves. Eh bien, il s'agit, lors du collectage, il s'agit de capter ces larves qui sont en suspension dans le lagon par des collecteurs. Une ligne de collectage, c'est donc un long bout de 200 mètres de long qui a été attaché au fond du lagon par des corps morts et raccordé avec des bouts qui sont mis à la verticale. Et ces collecteurs sont des petits bouts sur lesquels nous avons piqué de l'ombrière. Et l'ombrière, c'est un plastique noir d'une dizaine de centimètres d'épaisseur, de largeur et que l'on pique sur le bout. Ça nous donne des collecteurs. Donc notre vœu le plus cher est de collecter ces larves. Qu'est-ce que ça veut dire exactement ? Les larves sont pendues par les huîtres. Elles sont donc en suspension dans le lagon. elles sont transportées par le courant qu'il y a dans le lagon. Et nous espérons que lors de ce voyage dans le lagon, elles viennent se poser sur nos collecteurs qui sont en suspension dans le lagon et qui les attendent comme une barrière où nous capterions ces petites larves. Si tout se passe bien, la larve va se coller à un collecteur. va y construire son pied, le bissus, et c'est ça qui va faire qu'elle ne bouge plus ensuite qu'elle reste en position sur le collecteur. Ces petites larves deviennent des petites huîtres, des bébés huîtres, et vont se développer comme cela au fil du mois. Et si nous avons de la chance, beaucoup de larves seront venues se coller sur le collecteur, ce qui fait que nous avons beaucoup d'huîtres qui sont étagées, c'est-à-dire qui sont en étage sur le collecteur, et qui, au bout d'un certain temps, à peu près un an, commencent à s'embêter les unes les autres, c'est-à-dire qu'elles prennent de la place. et qu'il est temps de les enlever de ce collecteur. Donc il s'est passé au moins un an. Alors les enlever du collecteur, c'est tout simple. Il suffit d'aller sur le lagon, sur la station de collectage, et nous remontons un à un les collecteurs. Alors je dis c'est tout simple, et pourtant c'est très lourd. Alors c'est très lourd, et plus c'est lourd, plus on devrait être content, puisque ça veut dire qu'il y a beaucoup d'huîtres qui sont venus se coller au collecteur. Je vous dis que c'était un peu la galère parce que en l'occurrence c'est moi qui étais à bord du bateau et je devais donc soulever ces collecteurs un à un pour les mettre dans le bateau afin que nous allions les détroquer. Qu'est-ce que ça veut dire ? Donc une fois à terre ou sur la ferme perlière, donc le phare et grève qui peut être sur l'eau ou à terre, eh bien nous allons couper le pied de chaque huître pour l'enlever du collecteur. Donc tout ça se fait tout simplement avec un couteau et en même temps que nous coupons le pied, nous nettoyons chaque huître. Parce que non seulement nous avons des huîtres sur les collecteurs, mais ces collecteurs sont pleins d'autres choses, d'autres éléments qui vivent dans le lagon. Des algues, des anémones, d'autres petits bivalves, plein de choses comme ça. Donc notre travail est de couper le pied et de nettoyer les nacres. Elles seront triées en fonction de leur diamètre. Elles sont encore toutes petites. Et ensuite l'opération est de... percer leur charnière avec une petite perceuse à main et une mèche qui n'est pas très grosse mais qui est suffisamment grosse pour faire un trou qui nous laisse passer un petit filin en nylon. Parce qu'ensuite, nous allons suspendre ces huîtres en élevage sur un chapelet. Un chapelet est un bout qui fait 2-3 mètres de hauteur, ça dépend des fermes perlières. Chacun fabrique ses chapelets et j'y reviendrai. Et sur ce chapelet, nous avons créé 10 nœuds. Il y a 10 nœuds espacés de 20 cm à peu près pour que les huîtres ne s'embêtent pas, qu'elles ne se touchent pas les unes les autres. Donc nous passons ce petit filin en nylon dans le trou et nous les mettons deux par deux sur chaque nœud pour repartir en élevage. Comme le trou a créé une petite odeur, parce qu'on a touché à la matière de l'huître, attention au trou, il ne faut pas le faire trop bas, parce que sinon des maladies peuvent rentrer dans l'huître. Il ne faut pas le faire trop haut, parce que sinon il n'y a plus assez de matière pour maintenir l'huître attachée au nylon. Si on le fait vraiment trop haut, ça peut casser et l'huître va tomber au fond du lagon. Donc vous l'avez compris, c'est toute une technique, il faut faire attention à l'emplacement du trou. Mais ça c'est vrai qu'on l'apprend au fur et à mesure. Donc nous remettons les huîtres dans le lagon. A l'époque où nous avons monté la ferme perlière, nous n'avions pas les moyens d'acheter du grillage en plastique pour créer des cages en grillage pour protéger les huîtres. Pourquoi je dis ça ? Parce qu'en fait, quand nous remettons les huîtres dans le lagon, cette petite odeur due aux trous que nous avons fait dans la charnière va attirer irrémédiablement les prédateurs. Et quels sont les prédateurs ? Eh bien, ce sont les tortues, les raies ou encore les balistes. Donc aujourd'hui, dans quasiment toutes les fermes perlières, des paniers grillages sont préparés, sont fabriqués sur la ferme perlière et nous mettons un ou deux chapelets à l'intérieur du panier grillage pour que les huîtres ne soient pas en difficulté quand on les remet dans le lagon en élevage. On va les mettre sur une autre station qui s'appelle une station d'élevage Et là encore, c'est un bout de 200 mètres qui va rester à l'horizontale grâce à des bouées que l'on met tous les X mètres selon le poids des huîtres qui sont suspendues. Et on les remet là pour au moins un an pour atteindre une taille greffable. Une taille greffable, c'est une huître qui a au moins 10-12 cm. Il faut qu'elle soit vraiment en pleine forme. Et surtout... qu'elle ait pu se développer correctement entre le moment où on la met sur le chapelet et le moment où on va la greffer. Et qu'est-ce que ça veut dire se développer correctement ? Ça veut dire qu'il faut qu'elle se développe non pas en longueur, non pas qu'elle développe un diamètre important, mais qu'elle se développe en hauteur pour que l'intérieur, à l'intérieur de l'huître, la bébête ait plein de place pour se développer, et notamment pour développer une gonade bien charnue, la gonade étant l'organe sexuel, là où il y aura la laitance, quand vous mangez une huître. Des fois, il y a des huîtres laiteuses et en fait, la petite poche dans laquelle il y a cette laitance, c'est la poche que l'on va utiliser, que l'on va inciser lors de la greffe. Mais je vous raconterai ça plus tard. Donc, pendant un an, nous élevons les huîtres. Alors, qu'est-ce que ça veut dire d'élever des huîtres ? Eh bien, tout simplement, tous les deux ou trois mois, il faut sortir ces huîtres pour les nettoyer. Et oui, parce que dans le lagon, il existe, comme je vous le disais tout à l'heure, plein de petits animaux. Donc, vont venir se coller sur les paniers grillages et aussi sur les huîtres, plein de petits éléments qui peuvent l'embêter. Franchement, il est important pour qu'une huître se développe pleinement, qu'elle ait une bonne oxygénation, que le lagon soit vraiment bien oxygéné. et ça veut dire qu'il est nécessaire qu'il y ait une passe importante, parce que comme ça il y a un bon transfert d'eau entre l'océan et le lagon, mais il faut aussi qu'il y ait des petites, des mini-passes, des bras de mer entre chaque îlot, qu'on appelle hoa en thaïtien, et que ces petits bras de mer soient fonctionnels, c'est-à-dire qu'ils laissent passer l'eau de l'océan vers le lagon. pour augmenter l'oxygénation du lagon. Les huîtres ont vraiment besoin d'une bonne oxygénation. Et en même temps, des tas de nutriments vont rentrer dans le lagon et vont nourrir ces millions d'huîtres qui sont là en élevage. Donc, pour qu'elles se développent bien, il leur faut de l'oxygène et des nutriments. Et bien sûr, il faut des paniers grillages absolument propres pour que rien n'embête les huîtres pour bien se développer. Alors comment on nettoie ces paniers grillages ? Parce que c'est ça le travail en fait, on sort le chapelet, on sort le panier grillage, bon tout ça c'est lourd évidemment, mais on a des bons biceps quand on travaille sur une ferme perlière. On met ça sur le bateau et après il y a plusieurs techniques pour nettoyer ces huîtres et les paniers grillages. Alors là ça dépend vraiment des fermes perlières et des moyens que chacun a ou veut mettre dans le nettoyage. Beaucoup de fermes perlières travaillent avec des karchers. Comme ça, ça va vite et ça nettoie bien les paniers grillages, les huîtres en même temps. Alors nous, nous n'avions pas de carrière et nous avions trouvé un moyen tout simple pour nettoyer nos huîtres, qui n'étaient pas dans des paniers grillage parce que nous n'avions donc pas les moyens d'acheter ce grillage. Alors comment faisions-nous pour nettoyer nos huîtres ? Eh bien... Nous avions tiré une ligne, c'est-à-dire, encore une fois, on remet deux corps morts, un à chaque bout de la station. La station fait là aussi 200 mètres de long. Nous mettons un bout à la verticale qui est relié à la station, qui sera maintenu à l'horizontale par des bouées. Et nous sortions les chapelets du lagon. Les chapelets étaient en élevage à entre 5 et 8 mètres de profondeur dans le lagon. et nous les amenions tous les 2-3 mois en bord de Motu, en bord de notre îlot, sur le tombant, devant le tombant, pour que les petits poissons du tombant viennent nettoyer les huîtres. Alors, ça a été vraiment un test expérimental, parce que personne ne nous avait dit de faire ça, mais en toute logique, les petits poissons du tombant mangent plein de choses, et nous nous sommes dit, pourquoi pas. mettre les huîtres là, peut-être que les petits poissons, les demoiselles, les chirurgiens, les petits balistes, tous les habitants du récif viennent nettoyer nos huîtres. Et bien c'est exactement ce qui s'est passé. Et nous laissions les huîtres 48 heures tranquillement dans le lagon. et nos huîtres étaient toutes propres, nous pouvions les remettre sur la ligne d'élevage. Alors évidemment, nous n'avions pas une grosse ferme, nous avions une toute petite ferme, donc une ligne de nettoyage nous suffisait, peut-être que si nous avions eu une grande ferme et une autre disposition du lagon et du tombant, nous n'aurions pas pu faire cette expérimentation. En tout cas, c'est comme ça que nous... nous avons fait nettoyer nos huîtres. Donc pendant un an, je fais un petit résumé, les huîtres ont grandi sur un collecteur. Pendant une autre année, nos huîtres ont grandi sur des chapelets. Et quand elles atteignent 10-12 cm, les huîtres peuvent être greffées. Et là, pendant toute cette période-là, pendant ces deux années-là, soit... Les gens ont vraiment, c'est leur métier de faire naître des huîtres, de capter les larves des huîtres. et de les mettre ensuite en chapelet et de les vendre à des gens qui ont des fermes perlières, soit vous êtes perliculteur et vous avez la chance d'être dans un lagon qui permet, un, de collecter et deux, ensuite, vous avez la ferme perlière, vous avez le greffeur pour récolter. Donc à la fin de ces deux ans, les deux métiers sont importants. Par exemple, sur l'atoll d'Aroutoua où j'étais il n'y a pas longtemps, Il n'y a pas de collectage possible dans le lagon. Donc tous les perliculteurs vont chercher des huîtres ailleurs, dans un autre lagon. Parce qu'ils ont besoin de la matière première et ça n'est pas produit chez eux. Alors, ils vont en bateau, où des fois ça se passe en avion, quand vraiment les distances sont trop importantes entre le lieu de collectage et le lieu où les huîtres vont être greffées. En général, c'est en bateau. Il ne faut pas évidemment que les huîtres soient trop longtemps hors de l'eau, parce qu'elles sont de nouveau stressées, et plus l'huître stresse, plus le taux de mortalité est important. Donc il y a des transferts d'huîtres entre un lagon 1 et un lagon 2. Avant, on pouvait transférer des collecteurs complets. Et puis, au fur et à mesure des années... nous nous sommes rendus compte qu'il pouvait, ça pouvait créer des pollutions. En tout cas, il pouvait y avoir des bactéries qui viennent se coller au collecteur dans le lagon 1, et donc ça fait un transfert de maladies dans le lagon 2. Aujourd'hui, il a été décidé qu'il n'est plus possible de transférer un collecteur, des huîtres sur collecteur. Les huîtres doivent être toutes propres sur Chapelet et là, on peut les transférer d'un lagon à un autre. Et c'est une bonne chose parce qu'il faut vraiment, vraiment, vraiment préserver la qualité de l'eau des lagons. Pour l'anecdote, quand j'habitais au Toit-Moutou et que nous avons monté la ferme perlière, j'ai été enceinte. Et donc au bout de 4 mois à peu près, j'ai arrêté d'aller sur l'eau, d'aller à bord du bateau pour remonter les huîtres, les chapelets ou les collecteurs. 1. Je n'avais plus l'énergie ni la force. 2. Je n'avais pas envie de me mettre en danger. 3. Le bateau que nous avions n'était pas à fond plat et vraiment instable sur le lagon. Parce que peut-être que vous imaginez que le lagon est toujours très plat. Mais non, un lagon, c'est une petite mer intérieure. Il y a donc toujours des vagues, toujours du vent au Toa Mutu. Et c'est tant mieux parce que comme ça, on n'a pas trop chaud. Mais le lagon est donc agité. Ce qui fait que je suis restée à terre et qu'est-ce que je faisais quand j'étais à terre ? Parce qu'on ne peut pas rester à rien faire sur un petit îlot, vous l'avez compris. Puis quand on est deux pour s'occuper d'une ferme perlière, il y a beaucoup, beaucoup de choses à faire. Donc nous avions mis dix clous sur une planche. Et pendant des mois, j'ai créé, j'ai fabriqué des chapelets. Donc je déroulais des rouleaux et des rouleaux et des rouleaux de cordes, de bouts. Je coupais à la longueur voulue et je faisais dix nœuds. Comme ça, j'enroulais mes clous en faisant un nœud et hop, c'était donc un gabarit. Et je faisais mes chapelets et je faisais mes chapelets et je faisais mes chapelets. Quand j'en avais marre de faire des chapelets, alors je créais des collecteurs. Donc je découpais de l'ombrière et je le piquais. sur une autre petite corde, et je préparais des stations et des stations. C'est un peu comme de la couture, mais c'est vraiment très spartiate. Il ne fallait pas oublier de brûler les extrémités des bouts pour qu'ils ne se délitent pas dans le lagon. Et puis ensuite, il fallait préparer les bouées. Enfin bref, vous voyez que quand on est sur une ferme perlière, on a beaucoup de travail sous l'eau, mais on a aussi beaucoup de travail à terre. Donc, je vous ai parlé des transferts intérieurs qui peuvent se faire, mais l'avenir peut-être. Comme nous connaissons des tas de problèmes écologiques et environnementaux, le réchauffement climatique n'est pas un vain mot, l'acidification des lagons, c'est une réalité. Il y a donc de moins en moins de larves d'huîtres qui arrivent à bien se développer et à venir se coller à un collecteur. Heureusement, en Polynésie, il existe un projet qui est vraiment à maturité, parce qu'il a développé tout ce qu'il fallait pour montrer que c'était possible, c'est une écloserie, l'écloserie de Fakarava, l'écloserie développée par une jeune femme ingénieure qui est passionnée et passionnante, et qui a démontré qu'elle pouvait faire naître dans des bassins à terre, donc dans les mêmes conditions que dans la vie d'un lagon. des bébés huîtres jusqu'à une certaine taille. Et puis ensuite, elle les met en élevage dans le lagon et il n'y a pas de mortalité. Ce qui est une grande chance. Et pour les lagons qui ne peuvent plus collecter, c'est une excellente nouvelle parce que... l'avenir est plutôt rose dans ces conditions. Ça veut dire qu'on peut créer une écloserie sur le rassemblement d'îles ou d'atolls à proximité des uns et des autres. On peut créer une écloserie pour pérenniser le métier. Si nous n'avons plus d'huîtres, la perliculture s'arrête. Donc, s'il faut en passer par l'écloserie pour faire naître des naissants, c'est une bonne nouvelle parce que c'est possible en Polynésie. Donc l'avenir nous le dira. Est-ce qu'au Gambier, une écloserie va avoir le jour ? Est-ce que sur Arutua, l'atoll où j'étais il n'y a pas longtemps, où il y a 80 perliculteurs, mais il n'y a pas de collectage possible, est-ce qu'il va y avoir la création d'une écloserie ? Ce sont des projets qui sont en discussion aujourd'hui. Et vraiment, je leur souhaite, parce que le métier ne peut être développé et continué sans la matière première. Et donc, c'est une grande chance d'avoir cette écloserie à proximité. Alors vraiment, je vous remercie de m'avoir écouté. Vous savez maintenant comment on collecte des bébés huîtres, des naissins. Je vous invite à vous abonner sur la plateforme de votre choix pour continuer à vivre cette aventure avec nous. N'hésitez pas à vous connecter à nos réseaux sociaux sur Instagram, Facebook ou LinkedIn, arrobase Aux Perles du Paradis. Vous pouvez partager cet épisode avec des gens que ça pourrait intéresser dans votre entourage. Et bien évidemment, je vous invite à découvrir notre collection de bijoux en perles de culture de Tahiti avec des couleurs et des formes exceptionnelles sur notre boutique en ligne où vous découvrirez aussi des photos. et les explications de tout ce que je vous dis aujourd'hui, mais par écrit, sur notre boutique auperleduparadis.com Alors, parlons peu, parlons perles !

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🎙️✨ Épisode n°3: Dans cet épisode, nous plongeons dans les étapes préliminaires cruciales du processus de collecte et d'élevage des huîtres perlières, éléments essentiels avant même d'envisager la production de perles de culture. Imaginez-vous devant un océan d'opportunités alors que nous explorons les rouages du collectage et de l'élevage des huîtres perlières.

Tout commence avec la naissance des larves dans les atolls, ces ensembles d'îlots où résident les huîtres perlières. À ce stade, le collectage devient crucial. Puis la greffe pourra ensuite avoir lieu. Pendant toute cette période, tout un travail est nécessaire pour assurer la croissance des huîtres. L’avenir de cette industrie dépend de la préservation de son environnement. Face aux défis écologiques, les écloseries offrent une lueur d'espoir. C'est une invitation à plonger dans cet univers fascinant et à découvrir les subtilités de la perliculture que nous vous proposons. Rejoignez-nous dans cette aventure en vous abonnant à notre podcast sur votre plateforme préférée. Et n'oubliez pas de partager cette découverte avec vos proches. En attendant, explorez notre boutique en ligne pour découvrir l'article sur le collectage des huîtres dont nous venons de parler dans la rubrique 'La Perliculture' et notre magnifique collection de bijoux en perles de culture de Tahiti choisies une à une, qui témoignage de l'art et de la beauté de cet artisanat traditionnel. Alors Parlons Peu Parlons Perles.

© "Parlons Peu, Parlons Perles - Le podcast" est une production de Kahaia Henry-Le Gloahec et Nathalie Le Gloahec protégée par les droits d'auteur. Les crédits photos sont attribués à ©Tahiti Image Bank et la musique est fournie par ©Envato. Le montage est réalisé par L'Académie du Podcast. Toute reproduction, même partielle, des informations audio ou images est interdite sans autorisation.


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  • Speaker #0

    Bienvenue sur le podcast Parlons Peu Parlons Perles. Vous allez tout savoir sur les perles fines ou de culture à travers le monde sous forme d'une histoire. Que vous connaissiez déjà ce métier, que vous aimiez les perles, la Polynésie ou tout simplement la mer, ce podcast est fait pour vous. Je suis Nathalie Le Gloaec, experte en perles de culture et fondatrice de la marque Aux Perles du Paradis. Je vais vous faire découvrir la perliculture et la vie sur une ferme perlière. Avant même d'envisager d'avoir une perle, le perliculteur doit avoir à sa disposition des huîtres perlières d'une certaine taille, qui seront par la suite utilisées pour l'étape de la greffe. Ainsi, dans cet épisode, nous vous proposons de vous plonger dans l'étape préliminaire et essentielle du collectage et de l'élevage des huîtres perlières. Et c'est vrai que c'est extrêmement important. Avant d'aller monter cette ferme perlière, je ne m'étais jamais posé la question du collectage des huîtres perlières. Mais pour envisager de récolter des perles, il faut avoir de la matière première. Et la matière première quand on travaille sur une ferme perlière, ce sont tout simplement les huîtres perlières. Alors comment tout ça se passe ? Eh bien, nous allons partir de la naissance des larves dans un atoll, donc un ensemble d'îlots où se trouvent les huîtres perlières et les fermes. Il y a beaucoup d'huîtres dans le lagon et ces huîtres, à un moment ou à un autre, vont pondre des larves. Eh bien, il s'agit, lors du collectage, il s'agit de capter ces larves qui sont en suspension dans le lagon par des collecteurs. Une ligne de collectage, c'est donc un long bout de 200 mètres de long qui a été attaché au fond du lagon par des corps morts et raccordé avec des bouts qui sont mis à la verticale. Et ces collecteurs sont des petits bouts sur lesquels nous avons piqué de l'ombrière. Et l'ombrière, c'est un plastique noir d'une dizaine de centimètres d'épaisseur, de largeur et que l'on pique sur le bout. Ça nous donne des collecteurs. Donc notre vœu le plus cher est de collecter ces larves. Qu'est-ce que ça veut dire exactement ? Les larves sont pendues par les huîtres. Elles sont donc en suspension dans le lagon. elles sont transportées par le courant qu'il y a dans le lagon. Et nous espérons que lors de ce voyage dans le lagon, elles viennent se poser sur nos collecteurs qui sont en suspension dans le lagon et qui les attendent comme une barrière où nous capterions ces petites larves. Si tout se passe bien, la larve va se coller à un collecteur. va y construire son pied, le bissus, et c'est ça qui va faire qu'elle ne bouge plus ensuite qu'elle reste en position sur le collecteur. Ces petites larves deviennent des petites huîtres, des bébés huîtres, et vont se développer comme cela au fil du mois. Et si nous avons de la chance, beaucoup de larves seront venues se coller sur le collecteur, ce qui fait que nous avons beaucoup d'huîtres qui sont étagées, c'est-à-dire qui sont en étage sur le collecteur, et qui, au bout d'un certain temps, à peu près un an, commencent à s'embêter les unes les autres, c'est-à-dire qu'elles prennent de la place. et qu'il est temps de les enlever de ce collecteur. Donc il s'est passé au moins un an. Alors les enlever du collecteur, c'est tout simple. Il suffit d'aller sur le lagon, sur la station de collectage, et nous remontons un à un les collecteurs. Alors je dis c'est tout simple, et pourtant c'est très lourd. Alors c'est très lourd, et plus c'est lourd, plus on devrait être content, puisque ça veut dire qu'il y a beaucoup d'huîtres qui sont venus se coller au collecteur. Je vous dis que c'était un peu la galère parce que en l'occurrence c'est moi qui étais à bord du bateau et je devais donc soulever ces collecteurs un à un pour les mettre dans le bateau afin que nous allions les détroquer. Qu'est-ce que ça veut dire ? Donc une fois à terre ou sur la ferme perlière, donc le phare et grève qui peut être sur l'eau ou à terre, eh bien nous allons couper le pied de chaque huître pour l'enlever du collecteur. Donc tout ça se fait tout simplement avec un couteau et en même temps que nous coupons le pied, nous nettoyons chaque huître. Parce que non seulement nous avons des huîtres sur les collecteurs, mais ces collecteurs sont pleins d'autres choses, d'autres éléments qui vivent dans le lagon. Des algues, des anémones, d'autres petits bivalves, plein de choses comme ça. Donc notre travail est de couper le pied et de nettoyer les nacres. Elles seront triées en fonction de leur diamètre. Elles sont encore toutes petites. Et ensuite l'opération est de... percer leur charnière avec une petite perceuse à main et une mèche qui n'est pas très grosse mais qui est suffisamment grosse pour faire un trou qui nous laisse passer un petit filin en nylon. Parce qu'ensuite, nous allons suspendre ces huîtres en élevage sur un chapelet. Un chapelet est un bout qui fait 2-3 mètres de hauteur, ça dépend des fermes perlières. Chacun fabrique ses chapelets et j'y reviendrai. Et sur ce chapelet, nous avons créé 10 nœuds. Il y a 10 nœuds espacés de 20 cm à peu près pour que les huîtres ne s'embêtent pas, qu'elles ne se touchent pas les unes les autres. Donc nous passons ce petit filin en nylon dans le trou et nous les mettons deux par deux sur chaque nœud pour repartir en élevage. Comme le trou a créé une petite odeur, parce qu'on a touché à la matière de l'huître, attention au trou, il ne faut pas le faire trop bas, parce que sinon des maladies peuvent rentrer dans l'huître. Il ne faut pas le faire trop haut, parce que sinon il n'y a plus assez de matière pour maintenir l'huître attachée au nylon. Si on le fait vraiment trop haut, ça peut casser et l'huître va tomber au fond du lagon. Donc vous l'avez compris, c'est toute une technique, il faut faire attention à l'emplacement du trou. Mais ça c'est vrai qu'on l'apprend au fur et à mesure. Donc nous remettons les huîtres dans le lagon. A l'époque où nous avons monté la ferme perlière, nous n'avions pas les moyens d'acheter du grillage en plastique pour créer des cages en grillage pour protéger les huîtres. Pourquoi je dis ça ? Parce qu'en fait, quand nous remettons les huîtres dans le lagon, cette petite odeur due aux trous que nous avons fait dans la charnière va attirer irrémédiablement les prédateurs. Et quels sont les prédateurs ? Eh bien, ce sont les tortues, les raies ou encore les balistes. Donc aujourd'hui, dans quasiment toutes les fermes perlières, des paniers grillages sont préparés, sont fabriqués sur la ferme perlière et nous mettons un ou deux chapelets à l'intérieur du panier grillage pour que les huîtres ne soient pas en difficulté quand on les remet dans le lagon en élevage. On va les mettre sur une autre station qui s'appelle une station d'élevage Et là encore, c'est un bout de 200 mètres qui va rester à l'horizontale grâce à des bouées que l'on met tous les X mètres selon le poids des huîtres qui sont suspendues. Et on les remet là pour au moins un an pour atteindre une taille greffable. Une taille greffable, c'est une huître qui a au moins 10-12 cm. Il faut qu'elle soit vraiment en pleine forme. Et surtout... qu'elle ait pu se développer correctement entre le moment où on la met sur le chapelet et le moment où on va la greffer. Et qu'est-ce que ça veut dire se développer correctement ? Ça veut dire qu'il faut qu'elle se développe non pas en longueur, non pas qu'elle développe un diamètre important, mais qu'elle se développe en hauteur pour que l'intérieur, à l'intérieur de l'huître, la bébête ait plein de place pour se développer, et notamment pour développer une gonade bien charnue, la gonade étant l'organe sexuel, là où il y aura la laitance, quand vous mangez une huître. Des fois, il y a des huîtres laiteuses et en fait, la petite poche dans laquelle il y a cette laitance, c'est la poche que l'on va utiliser, que l'on va inciser lors de la greffe. Mais je vous raconterai ça plus tard. Donc, pendant un an, nous élevons les huîtres. Alors, qu'est-ce que ça veut dire d'élever des huîtres ? Eh bien, tout simplement, tous les deux ou trois mois, il faut sortir ces huîtres pour les nettoyer. Et oui, parce que dans le lagon, il existe, comme je vous le disais tout à l'heure, plein de petits animaux. Donc, vont venir se coller sur les paniers grillages et aussi sur les huîtres, plein de petits éléments qui peuvent l'embêter. Franchement, il est important pour qu'une huître se développe pleinement, qu'elle ait une bonne oxygénation, que le lagon soit vraiment bien oxygéné. et ça veut dire qu'il est nécessaire qu'il y ait une passe importante, parce que comme ça il y a un bon transfert d'eau entre l'océan et le lagon, mais il faut aussi qu'il y ait des petites, des mini-passes, des bras de mer entre chaque îlot, qu'on appelle hoa en thaïtien, et que ces petits bras de mer soient fonctionnels, c'est-à-dire qu'ils laissent passer l'eau de l'océan vers le lagon. pour augmenter l'oxygénation du lagon. Les huîtres ont vraiment besoin d'une bonne oxygénation. Et en même temps, des tas de nutriments vont rentrer dans le lagon et vont nourrir ces millions d'huîtres qui sont là en élevage. Donc, pour qu'elles se développent bien, il leur faut de l'oxygène et des nutriments. Et bien sûr, il faut des paniers grillages absolument propres pour que rien n'embête les huîtres pour bien se développer. Alors comment on nettoie ces paniers grillages ? Parce que c'est ça le travail en fait, on sort le chapelet, on sort le panier grillage, bon tout ça c'est lourd évidemment, mais on a des bons biceps quand on travaille sur une ferme perlière. On met ça sur le bateau et après il y a plusieurs techniques pour nettoyer ces huîtres et les paniers grillages. Alors là ça dépend vraiment des fermes perlières et des moyens que chacun a ou veut mettre dans le nettoyage. Beaucoup de fermes perlières travaillent avec des karchers. Comme ça, ça va vite et ça nettoie bien les paniers grillages, les huîtres en même temps. Alors nous, nous n'avions pas de carrière et nous avions trouvé un moyen tout simple pour nettoyer nos huîtres, qui n'étaient pas dans des paniers grillage parce que nous n'avions donc pas les moyens d'acheter ce grillage. Alors comment faisions-nous pour nettoyer nos huîtres ? Eh bien... Nous avions tiré une ligne, c'est-à-dire, encore une fois, on remet deux corps morts, un à chaque bout de la station. La station fait là aussi 200 mètres de long. Nous mettons un bout à la verticale qui est relié à la station, qui sera maintenu à l'horizontale par des bouées. Et nous sortions les chapelets du lagon. Les chapelets étaient en élevage à entre 5 et 8 mètres de profondeur dans le lagon. et nous les amenions tous les 2-3 mois en bord de Motu, en bord de notre îlot, sur le tombant, devant le tombant, pour que les petits poissons du tombant viennent nettoyer les huîtres. Alors, ça a été vraiment un test expérimental, parce que personne ne nous avait dit de faire ça, mais en toute logique, les petits poissons du tombant mangent plein de choses, et nous nous sommes dit, pourquoi pas. mettre les huîtres là, peut-être que les petits poissons, les demoiselles, les chirurgiens, les petits balistes, tous les habitants du récif viennent nettoyer nos huîtres. Et bien c'est exactement ce qui s'est passé. Et nous laissions les huîtres 48 heures tranquillement dans le lagon. et nos huîtres étaient toutes propres, nous pouvions les remettre sur la ligne d'élevage. Alors évidemment, nous n'avions pas une grosse ferme, nous avions une toute petite ferme, donc une ligne de nettoyage nous suffisait, peut-être que si nous avions eu une grande ferme et une autre disposition du lagon et du tombant, nous n'aurions pas pu faire cette expérimentation. En tout cas, c'est comme ça que nous... nous avons fait nettoyer nos huîtres. Donc pendant un an, je fais un petit résumé, les huîtres ont grandi sur un collecteur. Pendant une autre année, nos huîtres ont grandi sur des chapelets. Et quand elles atteignent 10-12 cm, les huîtres peuvent être greffées. Et là, pendant toute cette période-là, pendant ces deux années-là, soit... Les gens ont vraiment, c'est leur métier de faire naître des huîtres, de capter les larves des huîtres. et de les mettre ensuite en chapelet et de les vendre à des gens qui ont des fermes perlières, soit vous êtes perliculteur et vous avez la chance d'être dans un lagon qui permet, un, de collecter et deux, ensuite, vous avez la ferme perlière, vous avez le greffeur pour récolter. Donc à la fin de ces deux ans, les deux métiers sont importants. Par exemple, sur l'atoll d'Aroutoua où j'étais il n'y a pas longtemps, Il n'y a pas de collectage possible dans le lagon. Donc tous les perliculteurs vont chercher des huîtres ailleurs, dans un autre lagon. Parce qu'ils ont besoin de la matière première et ça n'est pas produit chez eux. Alors, ils vont en bateau, où des fois ça se passe en avion, quand vraiment les distances sont trop importantes entre le lieu de collectage et le lieu où les huîtres vont être greffées. En général, c'est en bateau. Il ne faut pas évidemment que les huîtres soient trop longtemps hors de l'eau, parce qu'elles sont de nouveau stressées, et plus l'huître stresse, plus le taux de mortalité est important. Donc il y a des transferts d'huîtres entre un lagon 1 et un lagon 2. Avant, on pouvait transférer des collecteurs complets. Et puis, au fur et à mesure des années... nous nous sommes rendus compte qu'il pouvait, ça pouvait créer des pollutions. En tout cas, il pouvait y avoir des bactéries qui viennent se coller au collecteur dans le lagon 1, et donc ça fait un transfert de maladies dans le lagon 2. Aujourd'hui, il a été décidé qu'il n'est plus possible de transférer un collecteur, des huîtres sur collecteur. Les huîtres doivent être toutes propres sur Chapelet et là, on peut les transférer d'un lagon à un autre. Et c'est une bonne chose parce qu'il faut vraiment, vraiment, vraiment préserver la qualité de l'eau des lagons. Pour l'anecdote, quand j'habitais au Toit-Moutou et que nous avons monté la ferme perlière, j'ai été enceinte. Et donc au bout de 4 mois à peu près, j'ai arrêté d'aller sur l'eau, d'aller à bord du bateau pour remonter les huîtres, les chapelets ou les collecteurs. 1. Je n'avais plus l'énergie ni la force. 2. Je n'avais pas envie de me mettre en danger. 3. Le bateau que nous avions n'était pas à fond plat et vraiment instable sur le lagon. Parce que peut-être que vous imaginez que le lagon est toujours très plat. Mais non, un lagon, c'est une petite mer intérieure. Il y a donc toujours des vagues, toujours du vent au Toa Mutu. Et c'est tant mieux parce que comme ça, on n'a pas trop chaud. Mais le lagon est donc agité. Ce qui fait que je suis restée à terre et qu'est-ce que je faisais quand j'étais à terre ? Parce qu'on ne peut pas rester à rien faire sur un petit îlot, vous l'avez compris. Puis quand on est deux pour s'occuper d'une ferme perlière, il y a beaucoup, beaucoup de choses à faire. Donc nous avions mis dix clous sur une planche. Et pendant des mois, j'ai créé, j'ai fabriqué des chapelets. Donc je déroulais des rouleaux et des rouleaux et des rouleaux de cordes, de bouts. Je coupais à la longueur voulue et je faisais dix nœuds. Comme ça, j'enroulais mes clous en faisant un nœud et hop, c'était donc un gabarit. Et je faisais mes chapelets et je faisais mes chapelets et je faisais mes chapelets. Quand j'en avais marre de faire des chapelets, alors je créais des collecteurs. Donc je découpais de l'ombrière et je le piquais. sur une autre petite corde, et je préparais des stations et des stations. C'est un peu comme de la couture, mais c'est vraiment très spartiate. Il ne fallait pas oublier de brûler les extrémités des bouts pour qu'ils ne se délitent pas dans le lagon. Et puis ensuite, il fallait préparer les bouées. Enfin bref, vous voyez que quand on est sur une ferme perlière, on a beaucoup de travail sous l'eau, mais on a aussi beaucoup de travail à terre. Donc, je vous ai parlé des transferts intérieurs qui peuvent se faire, mais l'avenir peut-être. Comme nous connaissons des tas de problèmes écologiques et environnementaux, le réchauffement climatique n'est pas un vain mot, l'acidification des lagons, c'est une réalité. Il y a donc de moins en moins de larves d'huîtres qui arrivent à bien se développer et à venir se coller à un collecteur. Heureusement, en Polynésie, il existe un projet qui est vraiment à maturité, parce qu'il a développé tout ce qu'il fallait pour montrer que c'était possible, c'est une écloserie, l'écloserie de Fakarava, l'écloserie développée par une jeune femme ingénieure qui est passionnée et passionnante, et qui a démontré qu'elle pouvait faire naître dans des bassins à terre, donc dans les mêmes conditions que dans la vie d'un lagon. des bébés huîtres jusqu'à une certaine taille. Et puis ensuite, elle les met en élevage dans le lagon et il n'y a pas de mortalité. Ce qui est une grande chance. Et pour les lagons qui ne peuvent plus collecter, c'est une excellente nouvelle parce que... l'avenir est plutôt rose dans ces conditions. Ça veut dire qu'on peut créer une écloserie sur le rassemblement d'îles ou d'atolls à proximité des uns et des autres. On peut créer une écloserie pour pérenniser le métier. Si nous n'avons plus d'huîtres, la perliculture s'arrête. Donc, s'il faut en passer par l'écloserie pour faire naître des naissants, c'est une bonne nouvelle parce que c'est possible en Polynésie. Donc l'avenir nous le dira. Est-ce qu'au Gambier, une écloserie va avoir le jour ? Est-ce que sur Arutua, l'atoll où j'étais il n'y a pas longtemps, où il y a 80 perliculteurs, mais il n'y a pas de collectage possible, est-ce qu'il va y avoir la création d'une écloserie ? Ce sont des projets qui sont en discussion aujourd'hui. Et vraiment, je leur souhaite, parce que le métier ne peut être développé et continué sans la matière première. Et donc, c'est une grande chance d'avoir cette écloserie à proximité. Alors vraiment, je vous remercie de m'avoir écouté. Vous savez maintenant comment on collecte des bébés huîtres, des naissins. Je vous invite à vous abonner sur la plateforme de votre choix pour continuer à vivre cette aventure avec nous. N'hésitez pas à vous connecter à nos réseaux sociaux sur Instagram, Facebook ou LinkedIn, arrobase Aux Perles du Paradis. Vous pouvez partager cet épisode avec des gens que ça pourrait intéresser dans votre entourage. Et bien évidemment, je vous invite à découvrir notre collection de bijoux en perles de culture de Tahiti avec des couleurs et des formes exceptionnelles sur notre boutique en ligne où vous découvrirez aussi des photos. et les explications de tout ce que je vous dis aujourd'hui, mais par écrit, sur notre boutique auperleduparadis.com Alors, parlons peu, parlons perles !

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🎙️✨ Épisode n°3: Dans cet épisode, nous plongeons dans les étapes préliminaires cruciales du processus de collecte et d'élevage des huîtres perlières, éléments essentiels avant même d'envisager la production de perles de culture. Imaginez-vous devant un océan d'opportunités alors que nous explorons les rouages du collectage et de l'élevage des huîtres perlières.

Tout commence avec la naissance des larves dans les atolls, ces ensembles d'îlots où résident les huîtres perlières. À ce stade, le collectage devient crucial. Puis la greffe pourra ensuite avoir lieu. Pendant toute cette période, tout un travail est nécessaire pour assurer la croissance des huîtres. L’avenir de cette industrie dépend de la préservation de son environnement. Face aux défis écologiques, les écloseries offrent une lueur d'espoir. C'est une invitation à plonger dans cet univers fascinant et à découvrir les subtilités de la perliculture que nous vous proposons. Rejoignez-nous dans cette aventure en vous abonnant à notre podcast sur votre plateforme préférée. Et n'oubliez pas de partager cette découverte avec vos proches. En attendant, explorez notre boutique en ligne pour découvrir l'article sur le collectage des huîtres dont nous venons de parler dans la rubrique 'La Perliculture' et notre magnifique collection de bijoux en perles de culture de Tahiti choisies une à une, qui témoignage de l'art et de la beauté de cet artisanat traditionnel. Alors Parlons Peu Parlons Perles.

© "Parlons Peu, Parlons Perles - Le podcast" est une production de Kahaia Henry-Le Gloahec et Nathalie Le Gloahec protégée par les droits d'auteur. Les crédits photos sont attribués à ©Tahiti Image Bank et la musique est fournie par ©Envato. Le montage est réalisé par L'Académie du Podcast. Toute reproduction, même partielle, des informations audio ou images est interdite sans autorisation.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur le podcast Parlons Peu Parlons Perles. Vous allez tout savoir sur les perles fines ou de culture à travers le monde sous forme d'une histoire. Que vous connaissiez déjà ce métier, que vous aimiez les perles, la Polynésie ou tout simplement la mer, ce podcast est fait pour vous. Je suis Nathalie Le Gloaec, experte en perles de culture et fondatrice de la marque Aux Perles du Paradis. Je vais vous faire découvrir la perliculture et la vie sur une ferme perlière. Avant même d'envisager d'avoir une perle, le perliculteur doit avoir à sa disposition des huîtres perlières d'une certaine taille, qui seront par la suite utilisées pour l'étape de la greffe. Ainsi, dans cet épisode, nous vous proposons de vous plonger dans l'étape préliminaire et essentielle du collectage et de l'élevage des huîtres perlières. Et c'est vrai que c'est extrêmement important. Avant d'aller monter cette ferme perlière, je ne m'étais jamais posé la question du collectage des huîtres perlières. Mais pour envisager de récolter des perles, il faut avoir de la matière première. Et la matière première quand on travaille sur une ferme perlière, ce sont tout simplement les huîtres perlières. Alors comment tout ça se passe ? Eh bien, nous allons partir de la naissance des larves dans un atoll, donc un ensemble d'îlots où se trouvent les huîtres perlières et les fermes. Il y a beaucoup d'huîtres dans le lagon et ces huîtres, à un moment ou à un autre, vont pondre des larves. Eh bien, il s'agit, lors du collectage, il s'agit de capter ces larves qui sont en suspension dans le lagon par des collecteurs. Une ligne de collectage, c'est donc un long bout de 200 mètres de long qui a été attaché au fond du lagon par des corps morts et raccordé avec des bouts qui sont mis à la verticale. Et ces collecteurs sont des petits bouts sur lesquels nous avons piqué de l'ombrière. Et l'ombrière, c'est un plastique noir d'une dizaine de centimètres d'épaisseur, de largeur et que l'on pique sur le bout. Ça nous donne des collecteurs. Donc notre vœu le plus cher est de collecter ces larves. Qu'est-ce que ça veut dire exactement ? Les larves sont pendues par les huîtres. Elles sont donc en suspension dans le lagon. elles sont transportées par le courant qu'il y a dans le lagon. Et nous espérons que lors de ce voyage dans le lagon, elles viennent se poser sur nos collecteurs qui sont en suspension dans le lagon et qui les attendent comme une barrière où nous capterions ces petites larves. Si tout se passe bien, la larve va se coller à un collecteur. va y construire son pied, le bissus, et c'est ça qui va faire qu'elle ne bouge plus ensuite qu'elle reste en position sur le collecteur. Ces petites larves deviennent des petites huîtres, des bébés huîtres, et vont se développer comme cela au fil du mois. Et si nous avons de la chance, beaucoup de larves seront venues se coller sur le collecteur, ce qui fait que nous avons beaucoup d'huîtres qui sont étagées, c'est-à-dire qui sont en étage sur le collecteur, et qui, au bout d'un certain temps, à peu près un an, commencent à s'embêter les unes les autres, c'est-à-dire qu'elles prennent de la place. et qu'il est temps de les enlever de ce collecteur. Donc il s'est passé au moins un an. Alors les enlever du collecteur, c'est tout simple. Il suffit d'aller sur le lagon, sur la station de collectage, et nous remontons un à un les collecteurs. Alors je dis c'est tout simple, et pourtant c'est très lourd. Alors c'est très lourd, et plus c'est lourd, plus on devrait être content, puisque ça veut dire qu'il y a beaucoup d'huîtres qui sont venus se coller au collecteur. Je vous dis que c'était un peu la galère parce que en l'occurrence c'est moi qui étais à bord du bateau et je devais donc soulever ces collecteurs un à un pour les mettre dans le bateau afin que nous allions les détroquer. Qu'est-ce que ça veut dire ? Donc une fois à terre ou sur la ferme perlière, donc le phare et grève qui peut être sur l'eau ou à terre, eh bien nous allons couper le pied de chaque huître pour l'enlever du collecteur. Donc tout ça se fait tout simplement avec un couteau et en même temps que nous coupons le pied, nous nettoyons chaque huître. Parce que non seulement nous avons des huîtres sur les collecteurs, mais ces collecteurs sont pleins d'autres choses, d'autres éléments qui vivent dans le lagon. Des algues, des anémones, d'autres petits bivalves, plein de choses comme ça. Donc notre travail est de couper le pied et de nettoyer les nacres. Elles seront triées en fonction de leur diamètre. Elles sont encore toutes petites. Et ensuite l'opération est de... percer leur charnière avec une petite perceuse à main et une mèche qui n'est pas très grosse mais qui est suffisamment grosse pour faire un trou qui nous laisse passer un petit filin en nylon. Parce qu'ensuite, nous allons suspendre ces huîtres en élevage sur un chapelet. Un chapelet est un bout qui fait 2-3 mètres de hauteur, ça dépend des fermes perlières. Chacun fabrique ses chapelets et j'y reviendrai. Et sur ce chapelet, nous avons créé 10 nœuds. Il y a 10 nœuds espacés de 20 cm à peu près pour que les huîtres ne s'embêtent pas, qu'elles ne se touchent pas les unes les autres. Donc nous passons ce petit filin en nylon dans le trou et nous les mettons deux par deux sur chaque nœud pour repartir en élevage. Comme le trou a créé une petite odeur, parce qu'on a touché à la matière de l'huître, attention au trou, il ne faut pas le faire trop bas, parce que sinon des maladies peuvent rentrer dans l'huître. Il ne faut pas le faire trop haut, parce que sinon il n'y a plus assez de matière pour maintenir l'huître attachée au nylon. Si on le fait vraiment trop haut, ça peut casser et l'huître va tomber au fond du lagon. Donc vous l'avez compris, c'est toute une technique, il faut faire attention à l'emplacement du trou. Mais ça c'est vrai qu'on l'apprend au fur et à mesure. Donc nous remettons les huîtres dans le lagon. A l'époque où nous avons monté la ferme perlière, nous n'avions pas les moyens d'acheter du grillage en plastique pour créer des cages en grillage pour protéger les huîtres. Pourquoi je dis ça ? Parce qu'en fait, quand nous remettons les huîtres dans le lagon, cette petite odeur due aux trous que nous avons fait dans la charnière va attirer irrémédiablement les prédateurs. Et quels sont les prédateurs ? Eh bien, ce sont les tortues, les raies ou encore les balistes. Donc aujourd'hui, dans quasiment toutes les fermes perlières, des paniers grillages sont préparés, sont fabriqués sur la ferme perlière et nous mettons un ou deux chapelets à l'intérieur du panier grillage pour que les huîtres ne soient pas en difficulté quand on les remet dans le lagon en élevage. On va les mettre sur une autre station qui s'appelle une station d'élevage Et là encore, c'est un bout de 200 mètres qui va rester à l'horizontale grâce à des bouées que l'on met tous les X mètres selon le poids des huîtres qui sont suspendues. Et on les remet là pour au moins un an pour atteindre une taille greffable. Une taille greffable, c'est une huître qui a au moins 10-12 cm. Il faut qu'elle soit vraiment en pleine forme. Et surtout... qu'elle ait pu se développer correctement entre le moment où on la met sur le chapelet et le moment où on va la greffer. Et qu'est-ce que ça veut dire se développer correctement ? Ça veut dire qu'il faut qu'elle se développe non pas en longueur, non pas qu'elle développe un diamètre important, mais qu'elle se développe en hauteur pour que l'intérieur, à l'intérieur de l'huître, la bébête ait plein de place pour se développer, et notamment pour développer une gonade bien charnue, la gonade étant l'organe sexuel, là où il y aura la laitance, quand vous mangez une huître. Des fois, il y a des huîtres laiteuses et en fait, la petite poche dans laquelle il y a cette laitance, c'est la poche que l'on va utiliser, que l'on va inciser lors de la greffe. Mais je vous raconterai ça plus tard. Donc, pendant un an, nous élevons les huîtres. Alors, qu'est-ce que ça veut dire d'élever des huîtres ? Eh bien, tout simplement, tous les deux ou trois mois, il faut sortir ces huîtres pour les nettoyer. Et oui, parce que dans le lagon, il existe, comme je vous le disais tout à l'heure, plein de petits animaux. Donc, vont venir se coller sur les paniers grillages et aussi sur les huîtres, plein de petits éléments qui peuvent l'embêter. Franchement, il est important pour qu'une huître se développe pleinement, qu'elle ait une bonne oxygénation, que le lagon soit vraiment bien oxygéné. et ça veut dire qu'il est nécessaire qu'il y ait une passe importante, parce que comme ça il y a un bon transfert d'eau entre l'océan et le lagon, mais il faut aussi qu'il y ait des petites, des mini-passes, des bras de mer entre chaque îlot, qu'on appelle hoa en thaïtien, et que ces petits bras de mer soient fonctionnels, c'est-à-dire qu'ils laissent passer l'eau de l'océan vers le lagon. pour augmenter l'oxygénation du lagon. Les huîtres ont vraiment besoin d'une bonne oxygénation. Et en même temps, des tas de nutriments vont rentrer dans le lagon et vont nourrir ces millions d'huîtres qui sont là en élevage. Donc, pour qu'elles se développent bien, il leur faut de l'oxygène et des nutriments. Et bien sûr, il faut des paniers grillages absolument propres pour que rien n'embête les huîtres pour bien se développer. Alors comment on nettoie ces paniers grillages ? Parce que c'est ça le travail en fait, on sort le chapelet, on sort le panier grillage, bon tout ça c'est lourd évidemment, mais on a des bons biceps quand on travaille sur une ferme perlière. On met ça sur le bateau et après il y a plusieurs techniques pour nettoyer ces huîtres et les paniers grillages. Alors là ça dépend vraiment des fermes perlières et des moyens que chacun a ou veut mettre dans le nettoyage. Beaucoup de fermes perlières travaillent avec des karchers. Comme ça, ça va vite et ça nettoie bien les paniers grillages, les huîtres en même temps. Alors nous, nous n'avions pas de carrière et nous avions trouvé un moyen tout simple pour nettoyer nos huîtres, qui n'étaient pas dans des paniers grillage parce que nous n'avions donc pas les moyens d'acheter ce grillage. Alors comment faisions-nous pour nettoyer nos huîtres ? Eh bien... Nous avions tiré une ligne, c'est-à-dire, encore une fois, on remet deux corps morts, un à chaque bout de la station. La station fait là aussi 200 mètres de long. Nous mettons un bout à la verticale qui est relié à la station, qui sera maintenu à l'horizontale par des bouées. Et nous sortions les chapelets du lagon. Les chapelets étaient en élevage à entre 5 et 8 mètres de profondeur dans le lagon. et nous les amenions tous les 2-3 mois en bord de Motu, en bord de notre îlot, sur le tombant, devant le tombant, pour que les petits poissons du tombant viennent nettoyer les huîtres. Alors, ça a été vraiment un test expérimental, parce que personne ne nous avait dit de faire ça, mais en toute logique, les petits poissons du tombant mangent plein de choses, et nous nous sommes dit, pourquoi pas. mettre les huîtres là, peut-être que les petits poissons, les demoiselles, les chirurgiens, les petits balistes, tous les habitants du récif viennent nettoyer nos huîtres. Et bien c'est exactement ce qui s'est passé. Et nous laissions les huîtres 48 heures tranquillement dans le lagon. et nos huîtres étaient toutes propres, nous pouvions les remettre sur la ligne d'élevage. Alors évidemment, nous n'avions pas une grosse ferme, nous avions une toute petite ferme, donc une ligne de nettoyage nous suffisait, peut-être que si nous avions eu une grande ferme et une autre disposition du lagon et du tombant, nous n'aurions pas pu faire cette expérimentation. En tout cas, c'est comme ça que nous... nous avons fait nettoyer nos huîtres. Donc pendant un an, je fais un petit résumé, les huîtres ont grandi sur un collecteur. Pendant une autre année, nos huîtres ont grandi sur des chapelets. Et quand elles atteignent 10-12 cm, les huîtres peuvent être greffées. Et là, pendant toute cette période-là, pendant ces deux années-là, soit... Les gens ont vraiment, c'est leur métier de faire naître des huîtres, de capter les larves des huîtres. et de les mettre ensuite en chapelet et de les vendre à des gens qui ont des fermes perlières, soit vous êtes perliculteur et vous avez la chance d'être dans un lagon qui permet, un, de collecter et deux, ensuite, vous avez la ferme perlière, vous avez le greffeur pour récolter. Donc à la fin de ces deux ans, les deux métiers sont importants. Par exemple, sur l'atoll d'Aroutoua où j'étais il n'y a pas longtemps, Il n'y a pas de collectage possible dans le lagon. Donc tous les perliculteurs vont chercher des huîtres ailleurs, dans un autre lagon. Parce qu'ils ont besoin de la matière première et ça n'est pas produit chez eux. Alors, ils vont en bateau, où des fois ça se passe en avion, quand vraiment les distances sont trop importantes entre le lieu de collectage et le lieu où les huîtres vont être greffées. En général, c'est en bateau. Il ne faut pas évidemment que les huîtres soient trop longtemps hors de l'eau, parce qu'elles sont de nouveau stressées, et plus l'huître stresse, plus le taux de mortalité est important. Donc il y a des transferts d'huîtres entre un lagon 1 et un lagon 2. Avant, on pouvait transférer des collecteurs complets. Et puis, au fur et à mesure des années... nous nous sommes rendus compte qu'il pouvait, ça pouvait créer des pollutions. En tout cas, il pouvait y avoir des bactéries qui viennent se coller au collecteur dans le lagon 1, et donc ça fait un transfert de maladies dans le lagon 2. Aujourd'hui, il a été décidé qu'il n'est plus possible de transférer un collecteur, des huîtres sur collecteur. Les huîtres doivent être toutes propres sur Chapelet et là, on peut les transférer d'un lagon à un autre. Et c'est une bonne chose parce qu'il faut vraiment, vraiment, vraiment préserver la qualité de l'eau des lagons. Pour l'anecdote, quand j'habitais au Toit-Moutou et que nous avons monté la ferme perlière, j'ai été enceinte. Et donc au bout de 4 mois à peu près, j'ai arrêté d'aller sur l'eau, d'aller à bord du bateau pour remonter les huîtres, les chapelets ou les collecteurs. 1. Je n'avais plus l'énergie ni la force. 2. Je n'avais pas envie de me mettre en danger. 3. Le bateau que nous avions n'était pas à fond plat et vraiment instable sur le lagon. Parce que peut-être que vous imaginez que le lagon est toujours très plat. Mais non, un lagon, c'est une petite mer intérieure. Il y a donc toujours des vagues, toujours du vent au Toa Mutu. Et c'est tant mieux parce que comme ça, on n'a pas trop chaud. Mais le lagon est donc agité. Ce qui fait que je suis restée à terre et qu'est-ce que je faisais quand j'étais à terre ? Parce qu'on ne peut pas rester à rien faire sur un petit îlot, vous l'avez compris. Puis quand on est deux pour s'occuper d'une ferme perlière, il y a beaucoup, beaucoup de choses à faire. Donc nous avions mis dix clous sur une planche. Et pendant des mois, j'ai créé, j'ai fabriqué des chapelets. Donc je déroulais des rouleaux et des rouleaux et des rouleaux de cordes, de bouts. Je coupais à la longueur voulue et je faisais dix nœuds. Comme ça, j'enroulais mes clous en faisant un nœud et hop, c'était donc un gabarit. Et je faisais mes chapelets et je faisais mes chapelets et je faisais mes chapelets. Quand j'en avais marre de faire des chapelets, alors je créais des collecteurs. Donc je découpais de l'ombrière et je le piquais. sur une autre petite corde, et je préparais des stations et des stations. C'est un peu comme de la couture, mais c'est vraiment très spartiate. Il ne fallait pas oublier de brûler les extrémités des bouts pour qu'ils ne se délitent pas dans le lagon. Et puis ensuite, il fallait préparer les bouées. Enfin bref, vous voyez que quand on est sur une ferme perlière, on a beaucoup de travail sous l'eau, mais on a aussi beaucoup de travail à terre. Donc, je vous ai parlé des transferts intérieurs qui peuvent se faire, mais l'avenir peut-être. Comme nous connaissons des tas de problèmes écologiques et environnementaux, le réchauffement climatique n'est pas un vain mot, l'acidification des lagons, c'est une réalité. Il y a donc de moins en moins de larves d'huîtres qui arrivent à bien se développer et à venir se coller à un collecteur. Heureusement, en Polynésie, il existe un projet qui est vraiment à maturité, parce qu'il a développé tout ce qu'il fallait pour montrer que c'était possible, c'est une écloserie, l'écloserie de Fakarava, l'écloserie développée par une jeune femme ingénieure qui est passionnée et passionnante, et qui a démontré qu'elle pouvait faire naître dans des bassins à terre, donc dans les mêmes conditions que dans la vie d'un lagon. des bébés huîtres jusqu'à une certaine taille. Et puis ensuite, elle les met en élevage dans le lagon et il n'y a pas de mortalité. Ce qui est une grande chance. Et pour les lagons qui ne peuvent plus collecter, c'est une excellente nouvelle parce que... l'avenir est plutôt rose dans ces conditions. Ça veut dire qu'on peut créer une écloserie sur le rassemblement d'îles ou d'atolls à proximité des uns et des autres. On peut créer une écloserie pour pérenniser le métier. Si nous n'avons plus d'huîtres, la perliculture s'arrête. Donc, s'il faut en passer par l'écloserie pour faire naître des naissants, c'est une bonne nouvelle parce que c'est possible en Polynésie. Donc l'avenir nous le dira. Est-ce qu'au Gambier, une écloserie va avoir le jour ? Est-ce que sur Arutua, l'atoll où j'étais il n'y a pas longtemps, où il y a 80 perliculteurs, mais il n'y a pas de collectage possible, est-ce qu'il va y avoir la création d'une écloserie ? Ce sont des projets qui sont en discussion aujourd'hui. Et vraiment, je leur souhaite, parce que le métier ne peut être développé et continué sans la matière première. Et donc, c'est une grande chance d'avoir cette écloserie à proximité. Alors vraiment, je vous remercie de m'avoir écouté. Vous savez maintenant comment on collecte des bébés huîtres, des naissins. Je vous invite à vous abonner sur la plateforme de votre choix pour continuer à vivre cette aventure avec nous. N'hésitez pas à vous connecter à nos réseaux sociaux sur Instagram, Facebook ou LinkedIn, arrobase Aux Perles du Paradis. Vous pouvez partager cet épisode avec des gens que ça pourrait intéresser dans votre entourage. Et bien évidemment, je vous invite à découvrir notre collection de bijoux en perles de culture de Tahiti avec des couleurs et des formes exceptionnelles sur notre boutique en ligne où vous découvrirez aussi des photos. et les explications de tout ce que je vous dis aujourd'hui, mais par écrit, sur notre boutique auperleduparadis.com Alors, parlons peu, parlons perles !

Description

🎙️✨ Épisode n°3: Dans cet épisode, nous plongeons dans les étapes préliminaires cruciales du processus de collecte et d'élevage des huîtres perlières, éléments essentiels avant même d'envisager la production de perles de culture. Imaginez-vous devant un océan d'opportunités alors que nous explorons les rouages du collectage et de l'élevage des huîtres perlières.

Tout commence avec la naissance des larves dans les atolls, ces ensembles d'îlots où résident les huîtres perlières. À ce stade, le collectage devient crucial. Puis la greffe pourra ensuite avoir lieu. Pendant toute cette période, tout un travail est nécessaire pour assurer la croissance des huîtres. L’avenir de cette industrie dépend de la préservation de son environnement. Face aux défis écologiques, les écloseries offrent une lueur d'espoir. C'est une invitation à plonger dans cet univers fascinant et à découvrir les subtilités de la perliculture que nous vous proposons. Rejoignez-nous dans cette aventure en vous abonnant à notre podcast sur votre plateforme préférée. Et n'oubliez pas de partager cette découverte avec vos proches. En attendant, explorez notre boutique en ligne pour découvrir l'article sur le collectage des huîtres dont nous venons de parler dans la rubrique 'La Perliculture' et notre magnifique collection de bijoux en perles de culture de Tahiti choisies une à une, qui témoignage de l'art et de la beauté de cet artisanat traditionnel. Alors Parlons Peu Parlons Perles.

© "Parlons Peu, Parlons Perles - Le podcast" est une production de Kahaia Henry-Le Gloahec et Nathalie Le Gloahec protégée par les droits d'auteur. Les crédits photos sont attribués à ©Tahiti Image Bank et la musique est fournie par ©Envato. Le montage est réalisé par L'Académie du Podcast. Toute reproduction, même partielle, des informations audio ou images est interdite sans autorisation.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur le podcast Parlons Peu Parlons Perles. Vous allez tout savoir sur les perles fines ou de culture à travers le monde sous forme d'une histoire. Que vous connaissiez déjà ce métier, que vous aimiez les perles, la Polynésie ou tout simplement la mer, ce podcast est fait pour vous. Je suis Nathalie Le Gloaec, experte en perles de culture et fondatrice de la marque Aux Perles du Paradis. Je vais vous faire découvrir la perliculture et la vie sur une ferme perlière. Avant même d'envisager d'avoir une perle, le perliculteur doit avoir à sa disposition des huîtres perlières d'une certaine taille, qui seront par la suite utilisées pour l'étape de la greffe. Ainsi, dans cet épisode, nous vous proposons de vous plonger dans l'étape préliminaire et essentielle du collectage et de l'élevage des huîtres perlières. Et c'est vrai que c'est extrêmement important. Avant d'aller monter cette ferme perlière, je ne m'étais jamais posé la question du collectage des huîtres perlières. Mais pour envisager de récolter des perles, il faut avoir de la matière première. Et la matière première quand on travaille sur une ferme perlière, ce sont tout simplement les huîtres perlières. Alors comment tout ça se passe ? Eh bien, nous allons partir de la naissance des larves dans un atoll, donc un ensemble d'îlots où se trouvent les huîtres perlières et les fermes. Il y a beaucoup d'huîtres dans le lagon et ces huîtres, à un moment ou à un autre, vont pondre des larves. Eh bien, il s'agit, lors du collectage, il s'agit de capter ces larves qui sont en suspension dans le lagon par des collecteurs. Une ligne de collectage, c'est donc un long bout de 200 mètres de long qui a été attaché au fond du lagon par des corps morts et raccordé avec des bouts qui sont mis à la verticale. Et ces collecteurs sont des petits bouts sur lesquels nous avons piqué de l'ombrière. Et l'ombrière, c'est un plastique noir d'une dizaine de centimètres d'épaisseur, de largeur et que l'on pique sur le bout. Ça nous donne des collecteurs. Donc notre vœu le plus cher est de collecter ces larves. Qu'est-ce que ça veut dire exactement ? Les larves sont pendues par les huîtres. Elles sont donc en suspension dans le lagon. elles sont transportées par le courant qu'il y a dans le lagon. Et nous espérons que lors de ce voyage dans le lagon, elles viennent se poser sur nos collecteurs qui sont en suspension dans le lagon et qui les attendent comme une barrière où nous capterions ces petites larves. Si tout se passe bien, la larve va se coller à un collecteur. va y construire son pied, le bissus, et c'est ça qui va faire qu'elle ne bouge plus ensuite qu'elle reste en position sur le collecteur. Ces petites larves deviennent des petites huîtres, des bébés huîtres, et vont se développer comme cela au fil du mois. Et si nous avons de la chance, beaucoup de larves seront venues se coller sur le collecteur, ce qui fait que nous avons beaucoup d'huîtres qui sont étagées, c'est-à-dire qui sont en étage sur le collecteur, et qui, au bout d'un certain temps, à peu près un an, commencent à s'embêter les unes les autres, c'est-à-dire qu'elles prennent de la place. et qu'il est temps de les enlever de ce collecteur. Donc il s'est passé au moins un an. Alors les enlever du collecteur, c'est tout simple. Il suffit d'aller sur le lagon, sur la station de collectage, et nous remontons un à un les collecteurs. Alors je dis c'est tout simple, et pourtant c'est très lourd. Alors c'est très lourd, et plus c'est lourd, plus on devrait être content, puisque ça veut dire qu'il y a beaucoup d'huîtres qui sont venus se coller au collecteur. Je vous dis que c'était un peu la galère parce que en l'occurrence c'est moi qui étais à bord du bateau et je devais donc soulever ces collecteurs un à un pour les mettre dans le bateau afin que nous allions les détroquer. Qu'est-ce que ça veut dire ? Donc une fois à terre ou sur la ferme perlière, donc le phare et grève qui peut être sur l'eau ou à terre, eh bien nous allons couper le pied de chaque huître pour l'enlever du collecteur. Donc tout ça se fait tout simplement avec un couteau et en même temps que nous coupons le pied, nous nettoyons chaque huître. Parce que non seulement nous avons des huîtres sur les collecteurs, mais ces collecteurs sont pleins d'autres choses, d'autres éléments qui vivent dans le lagon. Des algues, des anémones, d'autres petits bivalves, plein de choses comme ça. Donc notre travail est de couper le pied et de nettoyer les nacres. Elles seront triées en fonction de leur diamètre. Elles sont encore toutes petites. Et ensuite l'opération est de... percer leur charnière avec une petite perceuse à main et une mèche qui n'est pas très grosse mais qui est suffisamment grosse pour faire un trou qui nous laisse passer un petit filin en nylon. Parce qu'ensuite, nous allons suspendre ces huîtres en élevage sur un chapelet. Un chapelet est un bout qui fait 2-3 mètres de hauteur, ça dépend des fermes perlières. Chacun fabrique ses chapelets et j'y reviendrai. Et sur ce chapelet, nous avons créé 10 nœuds. Il y a 10 nœuds espacés de 20 cm à peu près pour que les huîtres ne s'embêtent pas, qu'elles ne se touchent pas les unes les autres. Donc nous passons ce petit filin en nylon dans le trou et nous les mettons deux par deux sur chaque nœud pour repartir en élevage. Comme le trou a créé une petite odeur, parce qu'on a touché à la matière de l'huître, attention au trou, il ne faut pas le faire trop bas, parce que sinon des maladies peuvent rentrer dans l'huître. Il ne faut pas le faire trop haut, parce que sinon il n'y a plus assez de matière pour maintenir l'huître attachée au nylon. Si on le fait vraiment trop haut, ça peut casser et l'huître va tomber au fond du lagon. Donc vous l'avez compris, c'est toute une technique, il faut faire attention à l'emplacement du trou. Mais ça c'est vrai qu'on l'apprend au fur et à mesure. Donc nous remettons les huîtres dans le lagon. A l'époque où nous avons monté la ferme perlière, nous n'avions pas les moyens d'acheter du grillage en plastique pour créer des cages en grillage pour protéger les huîtres. Pourquoi je dis ça ? Parce qu'en fait, quand nous remettons les huîtres dans le lagon, cette petite odeur due aux trous que nous avons fait dans la charnière va attirer irrémédiablement les prédateurs. Et quels sont les prédateurs ? Eh bien, ce sont les tortues, les raies ou encore les balistes. Donc aujourd'hui, dans quasiment toutes les fermes perlières, des paniers grillages sont préparés, sont fabriqués sur la ferme perlière et nous mettons un ou deux chapelets à l'intérieur du panier grillage pour que les huîtres ne soient pas en difficulté quand on les remet dans le lagon en élevage. On va les mettre sur une autre station qui s'appelle une station d'élevage Et là encore, c'est un bout de 200 mètres qui va rester à l'horizontale grâce à des bouées que l'on met tous les X mètres selon le poids des huîtres qui sont suspendues. Et on les remet là pour au moins un an pour atteindre une taille greffable. Une taille greffable, c'est une huître qui a au moins 10-12 cm. Il faut qu'elle soit vraiment en pleine forme. Et surtout... qu'elle ait pu se développer correctement entre le moment où on la met sur le chapelet et le moment où on va la greffer. Et qu'est-ce que ça veut dire se développer correctement ? Ça veut dire qu'il faut qu'elle se développe non pas en longueur, non pas qu'elle développe un diamètre important, mais qu'elle se développe en hauteur pour que l'intérieur, à l'intérieur de l'huître, la bébête ait plein de place pour se développer, et notamment pour développer une gonade bien charnue, la gonade étant l'organe sexuel, là où il y aura la laitance, quand vous mangez une huître. Des fois, il y a des huîtres laiteuses et en fait, la petite poche dans laquelle il y a cette laitance, c'est la poche que l'on va utiliser, que l'on va inciser lors de la greffe. Mais je vous raconterai ça plus tard. Donc, pendant un an, nous élevons les huîtres. Alors, qu'est-ce que ça veut dire d'élever des huîtres ? Eh bien, tout simplement, tous les deux ou trois mois, il faut sortir ces huîtres pour les nettoyer. Et oui, parce que dans le lagon, il existe, comme je vous le disais tout à l'heure, plein de petits animaux. Donc, vont venir se coller sur les paniers grillages et aussi sur les huîtres, plein de petits éléments qui peuvent l'embêter. Franchement, il est important pour qu'une huître se développe pleinement, qu'elle ait une bonne oxygénation, que le lagon soit vraiment bien oxygéné. et ça veut dire qu'il est nécessaire qu'il y ait une passe importante, parce que comme ça il y a un bon transfert d'eau entre l'océan et le lagon, mais il faut aussi qu'il y ait des petites, des mini-passes, des bras de mer entre chaque îlot, qu'on appelle hoa en thaïtien, et que ces petits bras de mer soient fonctionnels, c'est-à-dire qu'ils laissent passer l'eau de l'océan vers le lagon. pour augmenter l'oxygénation du lagon. Les huîtres ont vraiment besoin d'une bonne oxygénation. Et en même temps, des tas de nutriments vont rentrer dans le lagon et vont nourrir ces millions d'huîtres qui sont là en élevage. Donc, pour qu'elles se développent bien, il leur faut de l'oxygène et des nutriments. Et bien sûr, il faut des paniers grillages absolument propres pour que rien n'embête les huîtres pour bien se développer. Alors comment on nettoie ces paniers grillages ? Parce que c'est ça le travail en fait, on sort le chapelet, on sort le panier grillage, bon tout ça c'est lourd évidemment, mais on a des bons biceps quand on travaille sur une ferme perlière. On met ça sur le bateau et après il y a plusieurs techniques pour nettoyer ces huîtres et les paniers grillages. Alors là ça dépend vraiment des fermes perlières et des moyens que chacun a ou veut mettre dans le nettoyage. Beaucoup de fermes perlières travaillent avec des karchers. Comme ça, ça va vite et ça nettoie bien les paniers grillages, les huîtres en même temps. Alors nous, nous n'avions pas de carrière et nous avions trouvé un moyen tout simple pour nettoyer nos huîtres, qui n'étaient pas dans des paniers grillage parce que nous n'avions donc pas les moyens d'acheter ce grillage. Alors comment faisions-nous pour nettoyer nos huîtres ? Eh bien... Nous avions tiré une ligne, c'est-à-dire, encore une fois, on remet deux corps morts, un à chaque bout de la station. La station fait là aussi 200 mètres de long. Nous mettons un bout à la verticale qui est relié à la station, qui sera maintenu à l'horizontale par des bouées. Et nous sortions les chapelets du lagon. Les chapelets étaient en élevage à entre 5 et 8 mètres de profondeur dans le lagon. et nous les amenions tous les 2-3 mois en bord de Motu, en bord de notre îlot, sur le tombant, devant le tombant, pour que les petits poissons du tombant viennent nettoyer les huîtres. Alors, ça a été vraiment un test expérimental, parce que personne ne nous avait dit de faire ça, mais en toute logique, les petits poissons du tombant mangent plein de choses, et nous nous sommes dit, pourquoi pas. mettre les huîtres là, peut-être que les petits poissons, les demoiselles, les chirurgiens, les petits balistes, tous les habitants du récif viennent nettoyer nos huîtres. Et bien c'est exactement ce qui s'est passé. Et nous laissions les huîtres 48 heures tranquillement dans le lagon. et nos huîtres étaient toutes propres, nous pouvions les remettre sur la ligne d'élevage. Alors évidemment, nous n'avions pas une grosse ferme, nous avions une toute petite ferme, donc une ligne de nettoyage nous suffisait, peut-être que si nous avions eu une grande ferme et une autre disposition du lagon et du tombant, nous n'aurions pas pu faire cette expérimentation. En tout cas, c'est comme ça que nous... nous avons fait nettoyer nos huîtres. Donc pendant un an, je fais un petit résumé, les huîtres ont grandi sur un collecteur. Pendant une autre année, nos huîtres ont grandi sur des chapelets. Et quand elles atteignent 10-12 cm, les huîtres peuvent être greffées. Et là, pendant toute cette période-là, pendant ces deux années-là, soit... Les gens ont vraiment, c'est leur métier de faire naître des huîtres, de capter les larves des huîtres. et de les mettre ensuite en chapelet et de les vendre à des gens qui ont des fermes perlières, soit vous êtes perliculteur et vous avez la chance d'être dans un lagon qui permet, un, de collecter et deux, ensuite, vous avez la ferme perlière, vous avez le greffeur pour récolter. Donc à la fin de ces deux ans, les deux métiers sont importants. Par exemple, sur l'atoll d'Aroutoua où j'étais il n'y a pas longtemps, Il n'y a pas de collectage possible dans le lagon. Donc tous les perliculteurs vont chercher des huîtres ailleurs, dans un autre lagon. Parce qu'ils ont besoin de la matière première et ça n'est pas produit chez eux. Alors, ils vont en bateau, où des fois ça se passe en avion, quand vraiment les distances sont trop importantes entre le lieu de collectage et le lieu où les huîtres vont être greffées. En général, c'est en bateau. Il ne faut pas évidemment que les huîtres soient trop longtemps hors de l'eau, parce qu'elles sont de nouveau stressées, et plus l'huître stresse, plus le taux de mortalité est important. Donc il y a des transferts d'huîtres entre un lagon 1 et un lagon 2. Avant, on pouvait transférer des collecteurs complets. Et puis, au fur et à mesure des années... nous nous sommes rendus compte qu'il pouvait, ça pouvait créer des pollutions. En tout cas, il pouvait y avoir des bactéries qui viennent se coller au collecteur dans le lagon 1, et donc ça fait un transfert de maladies dans le lagon 2. Aujourd'hui, il a été décidé qu'il n'est plus possible de transférer un collecteur, des huîtres sur collecteur. Les huîtres doivent être toutes propres sur Chapelet et là, on peut les transférer d'un lagon à un autre. Et c'est une bonne chose parce qu'il faut vraiment, vraiment, vraiment préserver la qualité de l'eau des lagons. Pour l'anecdote, quand j'habitais au Toit-Moutou et que nous avons monté la ferme perlière, j'ai été enceinte. Et donc au bout de 4 mois à peu près, j'ai arrêté d'aller sur l'eau, d'aller à bord du bateau pour remonter les huîtres, les chapelets ou les collecteurs. 1. Je n'avais plus l'énergie ni la force. 2. Je n'avais pas envie de me mettre en danger. 3. Le bateau que nous avions n'était pas à fond plat et vraiment instable sur le lagon. Parce que peut-être que vous imaginez que le lagon est toujours très plat. Mais non, un lagon, c'est une petite mer intérieure. Il y a donc toujours des vagues, toujours du vent au Toa Mutu. Et c'est tant mieux parce que comme ça, on n'a pas trop chaud. Mais le lagon est donc agité. Ce qui fait que je suis restée à terre et qu'est-ce que je faisais quand j'étais à terre ? Parce qu'on ne peut pas rester à rien faire sur un petit îlot, vous l'avez compris. Puis quand on est deux pour s'occuper d'une ferme perlière, il y a beaucoup, beaucoup de choses à faire. Donc nous avions mis dix clous sur une planche. Et pendant des mois, j'ai créé, j'ai fabriqué des chapelets. Donc je déroulais des rouleaux et des rouleaux et des rouleaux de cordes, de bouts. Je coupais à la longueur voulue et je faisais dix nœuds. Comme ça, j'enroulais mes clous en faisant un nœud et hop, c'était donc un gabarit. Et je faisais mes chapelets et je faisais mes chapelets et je faisais mes chapelets. Quand j'en avais marre de faire des chapelets, alors je créais des collecteurs. Donc je découpais de l'ombrière et je le piquais. sur une autre petite corde, et je préparais des stations et des stations. C'est un peu comme de la couture, mais c'est vraiment très spartiate. Il ne fallait pas oublier de brûler les extrémités des bouts pour qu'ils ne se délitent pas dans le lagon. Et puis ensuite, il fallait préparer les bouées. Enfin bref, vous voyez que quand on est sur une ferme perlière, on a beaucoup de travail sous l'eau, mais on a aussi beaucoup de travail à terre. Donc, je vous ai parlé des transferts intérieurs qui peuvent se faire, mais l'avenir peut-être. Comme nous connaissons des tas de problèmes écologiques et environnementaux, le réchauffement climatique n'est pas un vain mot, l'acidification des lagons, c'est une réalité. Il y a donc de moins en moins de larves d'huîtres qui arrivent à bien se développer et à venir se coller à un collecteur. Heureusement, en Polynésie, il existe un projet qui est vraiment à maturité, parce qu'il a développé tout ce qu'il fallait pour montrer que c'était possible, c'est une écloserie, l'écloserie de Fakarava, l'écloserie développée par une jeune femme ingénieure qui est passionnée et passionnante, et qui a démontré qu'elle pouvait faire naître dans des bassins à terre, donc dans les mêmes conditions que dans la vie d'un lagon. des bébés huîtres jusqu'à une certaine taille. Et puis ensuite, elle les met en élevage dans le lagon et il n'y a pas de mortalité. Ce qui est une grande chance. Et pour les lagons qui ne peuvent plus collecter, c'est une excellente nouvelle parce que... l'avenir est plutôt rose dans ces conditions. Ça veut dire qu'on peut créer une écloserie sur le rassemblement d'îles ou d'atolls à proximité des uns et des autres. On peut créer une écloserie pour pérenniser le métier. Si nous n'avons plus d'huîtres, la perliculture s'arrête. Donc, s'il faut en passer par l'écloserie pour faire naître des naissants, c'est une bonne nouvelle parce que c'est possible en Polynésie. Donc l'avenir nous le dira. Est-ce qu'au Gambier, une écloserie va avoir le jour ? Est-ce que sur Arutua, l'atoll où j'étais il n'y a pas longtemps, où il y a 80 perliculteurs, mais il n'y a pas de collectage possible, est-ce qu'il va y avoir la création d'une écloserie ? Ce sont des projets qui sont en discussion aujourd'hui. Et vraiment, je leur souhaite, parce que le métier ne peut être développé et continué sans la matière première. Et donc, c'est une grande chance d'avoir cette écloserie à proximité. Alors vraiment, je vous remercie de m'avoir écouté. Vous savez maintenant comment on collecte des bébés huîtres, des naissins. Je vous invite à vous abonner sur la plateforme de votre choix pour continuer à vivre cette aventure avec nous. N'hésitez pas à vous connecter à nos réseaux sociaux sur Instagram, Facebook ou LinkedIn, arrobase Aux Perles du Paradis. Vous pouvez partager cet épisode avec des gens que ça pourrait intéresser dans votre entourage. Et bien évidemment, je vous invite à découvrir notre collection de bijoux en perles de culture de Tahiti avec des couleurs et des formes exceptionnelles sur notre boutique en ligne où vous découvrirez aussi des photos. et les explications de tout ce que je vous dis aujourd'hui, mais par écrit, sur notre boutique auperleduparadis.com Alors, parlons peu, parlons perles !

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