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Parlons Peu Parlons Perles - le Podcast

'On récolte ce que l’on sème’ : le temps de la récolte des perles de culture est arrivé - Épisode 5

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27min |01/05/2024
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27min |01/05/2024
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Description

🌟 Épisode n°5: La récolte des perles de culture 🌟

‘On récolte ce que l’on sème’, après 18 à 24 mois d’attente la récolte des perles de Tahiti. Cet épisode vous explique l’étape de la “récolte” et met en exergue les acteurs et enjeux de cette dernière ! En résumé, la récolte des perles de culture est un processus complexe qui comprend plusieurs étapes méticuleuses. Cela implique le choix du moment optimal pour la récolte, des tests préliminaires pour évaluer la qualité des perles, le nettoyage des huîtres, le processus de récolte proprement dit, le tri et l'évaluation des perles, ainsi que leur vente et exportation. Chaque perle est ensuite certifiée et classifiée pour garantir sa qualité sur le marché. Vous retrouverez toutes les informations sur la perliculture sur notre site www.operlesduparadis.com

© "Parlons Peu, Parlons Perles - Le podcast" est une production de Kahaia Henry-Le Gloahec et Nathalie Le Gloahec protégée par les droits d'auteur. Les crédits photos sont attribués à ©Tahiti Image Bank et la musique est fournie par ©Envato. Le montage est réalisé par L'Académie du Podcast. Toute reproduction, même partielle, des informations audio ou images est interdite sans autorisation.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur le podcast Parlons Peu Parlons Perles. Vous allez tout savoir sur les perles fines ou de culture à travers le monde sous forme d'une histoire. Que vous connaissiez déjà ce métier, que vous aimiez les perles, la Polynésie ou tout simplement la mer, ce podcast est fait pour vous. Je suis Nathalie Le Gloaecq, experte en perles de culture et fondatrice de la marque Aux Perles du Paradis. Je vais vous faire découvrir la perliculture et la vie sur une ferme perlière. On récolte ce que l'on sème. 18 à 24 mois après la grèffe des huîtres, le perliculteur décide de récolter les perles de culture. Cet épisode vous explique l'étape de la récolte et met en exergue les acteurs et les enjeux de cette dernière. Alors me direz-vous pourquoi attendre si longtemps avant de récolter les perles ? Eh bien, tout simplement, nous attendons assez longtemps pour avoir une bonne épaisseur de nacre, ce qui veut dire que nous aurons un très beau lustre. Plus l'huître reste dans l'eau longtemps, plus les couches de nacre vont se superposer et plus le lustre sera beau. Donc ce qui est très important, déjà vous pouvez le noter quand on choisit une perle, il faut qu'elle soit extrêmement brillante, bien lustrée. C'est un signe de bonne qualité, c'est-à-dire de bonne épaisseur de nacre. Donc comment décider si c'est plutôt 18 ou 24 mois, voire même avant ? Eh bien, le perliculteur fait des tests, en fait. Il sort des huîtres, il regarde un chapelet, deux chapelets, dix chapelets. Il regarde le résultat, ce qui veut dire qu'il ne peut pas remettre dans l'eau si la perle n'est pas à sa convenance. Il va sortir vraiment et récolter des perles. Et il voit si c'est correct pour lui ou pas, selon ses critères. Chacun fait comme il veut. il peut aussi demander à ses voisins s'ils s'entendent bien, ou si c'est la même famille, s'ils se font confiance, ou se débrouiller tout seul si les voisins sont plutôt des concurrents. Et puis ce qui est important aussi, c'est qu'il faut prendre en compte des éléments comme l'apport de nutriments ou l'oxygénation du lagon, et selon les endroits où seront les concessions maritimes, tout cela peut différer grandement. Et donc le résultat qui vaut pour la ferme 1, ne vaut peut-être pas pour la ferme 2. Donc c'est important de faire ces tests et de voir au fil des mois, au fil des années, ce qui est le mieux. Donc le développement des huîtres se fait de la même façon. La nacre de la perle sera d'autant plus belle que l'huître aura été bien nettoyée régulièrement entre le moment de la greffe et le moment de la récolte décidé par le perliculteur. C'est comme avant la greffe, il faut bien nettoyer ses huîtres pour qu'elles soient en pleine forme. Plein de petits animaux viennent se coller sur la coquille et ou se coller sur les paniers grillages dont je vous ai déjà parlé, qui protègent les chapelets d'huîtres et ça peut même complètement bloquer les trous du panier grillage. Et là, c'est très mauvais pour les huîtres parce qu'il n'y a plus d'apport de nutriments. Et deux, l'oxygénation est beaucoup plus difficile à se produire, donc ce n'est pas bon pour le développement des huîtres. Donc régulièrement, au bout de quelques mois, on nettoie ces huîtres. Et là, j'ai une petite anecdote à vous raconter. Si vous avez vu le film Nemo, vous allez tout de suite comprendre. Mais si vous ne l'avez pas vu, ce n'est pas grave, vous allez imaginer. En fait, nous, comme on était tous les deux sur notre ferme perlière et que nous n'avions pas beaucoup de bras d'employés pour travailler avec nous, Eh bien, nous avons réfléchi au nettoyage justement de ces huîtres. Comment faire en sorte... que la nature se débrouille toute seule. Alors déjà, nous n'avions pas les moyens d'avoir des paniers grillages, donc les huîtres étaient en chapelet, et si certaines se faisaient manger, certaines se faisaient manger. Voilà, c'est la loi de la nature. Les tortues et les raies se régalaient avec nos huîtres, mais à l'époque, nous n'avions pas les moyens de nous payer des paniers grillages. Et ensuite, pour les nettoyer, mon conjoint a réalisé une station de nettoyage devant le tombant. En fait, tout au bord du motu, de l'îlot, il y a toujours un tombant avec des patates de corail. Et qui vit dans les patates de corail ? Plein de petits poissons. Et en fait, quand vous apportez de la nourriture quasiment sous le nez de ces petits poissons, ils vont se régaler. et ils vont tout nettoyer. Et c'est ce qui s'est passé. C'est qu'en fait, je vous parle de Nemo, parce qu'on le voit bien dans le film. Les petits poissons qui vivent là, les chirurgiens, les demoiselles, ne quittent jamais vraiment leur habitation et restent plus ou moins proches parce que l'inconnu ne leur plaît pas du tout. Donc là, nous avions tiré une ligne de nettoyage, d'attente en fait de nettoyage, juste devant le tombant, à 2-3 mètres devant le tombant. Il suffisait de mettre les chapelets, de les sortir du milieu du lagon où les huîtres étaient en élevage tranquillement. Et nous les amenions juste devant. Donc nous mettions les chapelets les uns après les autres sous le nez. C'est une façon de parler des petits poissons. Et on rigolait parce qu'en 48 heures chrono, nos huîtres étaient absolument propres. Mais il ne restait plus rien, ni aucune algue, ni aucun petit bivalve, rien du tout. C'était vraiment un nettoyage parfait et nous pouvions les remettre en élevage. pour quelques mois. Alors, l'avantage, c'est que le stress n'était quasiment pas là, en fait, pour les huîtres, parce qu'on ne les tapait pas, on ne passait pas un coup de couteau dessus, parce que sinon, on frotte avec un couteau pour enlever les bissus, couper les bissus des petits bivalves qui peuvent se coller dessus, ou des fois, les algues restent bien accrochées sur la coquille, donc on ne peut pas y aller à la brosse à dents. Et donc, elles étaient moins stressées, parce qu'on ne les brusquait pas du tout. Alors par contre, une fois, on n'était pas allé pêcher sur les lignes le soir après la grève et on avait sans doute envie de manger du poisson, ce qu'on mange quand même tous les jours quand on habite sur un atoll et qu'on fait de la perliculture. Eh bien, nous étions allés chercher, pêcher en fait, devant, sur le tombant. Et là, je peux vous assurer que les jours qui ont suivi, il n'y a pas un poisson qui a nettoyé les huîtres. Alors vraiment, la nature est bien faite, puisqu'il y avait eu une alerte rouge, comme quoi la pêche était possible à cet endroit-là. Et du coup, pendant quelques jours, on avait beau mettre les huîtres, il ne se passait plus rien. Donc, finalement, nous n'avons plus jamais pêché de poissons à cet endroit-là. Je ne sais pas si c'est quelque chose de normal, mais en tout cas, c'est ce qui s'est passé pour nous. Et donc, on ne peut pas en tirer de conclusions ou de phénomènes absolus, mais c'était épatant de voir ça. Et ils ont bien raison, ces petits poissons, de se protéger. Toujours est-il qu'après la grève et avant la récolte, il faut avoir nettoyé ses huîtres. pour qu'elle soit en pleine forme et qu'elle nous donne une perle magnifique. Donc comment ça se passe en fait pour la récolte ? Qui fait la récolte ? Est-ce que c'est le greffeur ou est-ce que c'est quelqu'un d'autre ? Est-ce qu'on tue l'huître ou pas ? Et bien voilà les réponses à toutes ces questions. Qui fait la récolte ? En toute logique, on demande à un greffeur de revenir dans notre cas, puisqu'il était venu pour greffer, et on lui demande de revenir, ou quelqu'un d'autre, on demande à un autre greffeur de revenir, parce que l'opération est tout aussi délicate. On ne va pas tuer les huîtres là, tout de suite. Pas, en tout cas, dans 100% des cas. Je vous explique pourquoi. Le greffeur, donc, en trouve de nouveau l'huître. Alors, comme pour la greffe, les ouvriers de la ferme, donc nous, en l'occurrence, nous avions bien nettoyé les huîtres avant, nous en trouvons les huîtres, nous mettons une cale et les huîtres avec une cale sont présentées sur un plateau au greffeur. Donc là, il s'agit de la récolte. Donc, le greffeur reprend sa pince écarteur, on trouve l'huître, reprend son scalpel. qu'il a bien nettoyé, incise la gonade et avec son porte-perles, c'est une petite tige avec un rond au bout, il va sortir délicatement la perle de la gonade. Et si la perle est belle et si l'huître est toujours en forme, alors on peut décider de remettre un nucléus à l'intérieur de la gonade, exactement là où était la perle, dans le sac perlier. Et quelle taille de nucléus on choisit ? C'est la taille de la perle qu'on vient de récolter. Donc, si on a mis un nucléus de 6 mm au départ, on récolte une perle de 8, j'arrondis pour plus de simplification, de 8 mm. Alors, à ce moment-là, le greffeur prend un nucléus de 8 mm qu'il remet dans la gonade et c'est reparti pour deux ans Et la perle que nous récolterons fera 10 mm. Voilà. Et ça se passe dans X% des cas. Quand nous étions perliculteurs, on ne faisait greffer, surgreffer que très peu d'huîtres, parce que l'opération de surgreffe coûte très cher quand on travaille avec un greffeur en autonomie. Et le résultat est très fluctuant, parce que le taux de mortalité est plus important en surgreffe qu'en greffe, qu'après la première greffe. Donc, un, c'était un peu stressant, et deux, les nucléus qui sont plus gros sont beaucoup plus chers, et donc nous n'avions pas trop les moyens de surgreffer. Mais à Arutua, sur la ferme dans laquelle j'étais il y a très peu de temps, eh bien... ils surgraiffaient quasiment systématiquement, sauf cas de perles vraiment très moches. Mais sinon, ils prenaient le pari de surgraiffer toutes les huîtres. Et ils avaient raison, puisque le résultat était absolument magnifique. Et d'ailleurs, pour la petite anecdote, ceux qui surgreffaient n'étaient pas la greffeuse. Je vous ai expliqué qu'il y avait une greffeuse Mingfan, une chinoise qui était là et qui avait un résultat absolument magnifique. Des perles de toutes les couleurs, vraiment somptueuses, avec un très beau lustre. Et c'était le papa, Pei, et sa fille Tara qui surgreffaient. Donc... L'opération est la suivante, on reprend le système, on incise la gonade, on sort la perle, on remet un nucléus ou pas. Si on a remis un nucléus, évidemment on ne met pas l'huître en même temps que celles qui n'auront pas de surgreffe. Puisque celles qui ont été surgreffées repartent en élevage pour deux ans. Celles qui ne sont pas surgreffées... sont tuées. Tout simplement, on ne peut plus travailler avec elles. Elles ont donné une perle. Le résultat n'est pas probant, ce n'est pas joli. Donc, tant pis. On ne travaillera plus avec cette huître. Voilà. Donc, c'est le greffeur ou le surgreffeur qui décide de ça et qui a l'expérience, en fait, pour ça. Donc, les perles qui ont été récoltées, sont mises, là aussi je vous invite à aller sur le site parce qu'il y a des photos, ou sur les réseaux sociaux vous verrez ça, il y a des photos où on voit que le bac dans lequel est mis la perle qui vient d'être récoltée sont des bacs de glace, voilà, donc on mange beaucoup de glace au Toa Motu puisque ça nous sert pour la récolte des perles donc dans le bac il y a de l'eau de l'eau douce évidemment et on met la perle qu'on vient de récolter en attendant la fin de la journée de rentrée voilà parce qu'effectivement quand la fin de la journée arrive c'est quand même assez extraordinaire de faire le compte et de regarder ce qui est sorti aujourd'hui. Parce qu'à chaque fois, c'est un peu comme la loterie en fait. On a greffé toutes les huîtres de la même façon et pourtant, nous n'avons jamais deux fois le même résultat. Juste une petite anecdote, c'est une vraie galère de faire des boucles d'oreilles. Parce que les gens imaginent que c'est facile en fait de trouver deux perles qui se ressemblent. Peut-être que trouver deux perles blanches qui se ressemblent est plus facile que de trouver deux perles de culture de Tahiti qui se ressemblent. En Polynésie, chaque perle a sa couleur, sa forme, sa taille, sa qualité, sa brillance. Donc, trouver deux perles qui se ressemblent assez, ça peut être deux perles rondes, mais ça peut être deux gouttes qui ont quasiment la même couleur. Vous imaginez que la couleur, comme on a vu précédemment, la couleur est unique, puisque le petit bout de greffon a été pris dans une huître. et même dans la même huître, on n'a pas la même couleur partout. Comme c'est un vrai arc-en-ciel, on peut avoir beaucoup de doré, un peu de bleu, très peu de vert, pas de rose du tout. Donc on ne fait les apérages de boucles d'oreilles que sur la même récolte. C'est la seule probabilité la plus acceptable pour faire des boucles d'oreilles, donc des apérages. C'était juste une petite anecdote. Donc, comment ça se passe réellement à la fin de la journée de récolte ? et de surgreffe, tout simplement on amène le bac avec les perles à la personne qui va s'occuper de l'opération suivante. L'opération suivante consiste à rincer les perles avec de l'eau douce plusieurs fois. Ensuite, on les sèche et pour les lustrer, surtout pour enlever cette petite membrane qui reste autour, vraiment comme le bébé dans le ventre de sa maman. Pour bien nettoyer le bébé, donc la perle en l'occurrence, on va passer les perles du jour dans un tambour. Un tambour qui fait 50 cm à peu près de long sur 32 diamètres. Et c'est un tambour dans lequel on va mettre un corps gras comme des grains de maïs, des grains de riz, quelque chose que vous avez sous la main, des copeaux de quelque chose. Et on met les perles à l'intérieur du tambour. Et c'est parti pour tourner comme ça quelques heures. tranquillement pour ne pas du tout abîmer les perles. Il ne manquerait plus qu'on les abîme alors qu'on vient juste de les récolter. Donc on les fait tourner comme ça tranquillement. Et au bout de quelques heures, le tambour s'arrête. Et là, on peut trier les perles, commencer à regarder déjà vraiment bien les couleurs, la qualité, les formes, bien sûr. Et c'est là qu'on voit si ça a été une bonne opération ou pas. Bon, c'est mieux pour le greffeur et pour le perliculteur que ce soit une bonne opération. Parce que le greffeur, son poste est en jeu si la récolte est très mauvaise. Et le perliculteur, si la récolte est très mauvaise, ne pourra pas continuer à travailler. Ou en tout cas, ça va être compliqué parce que c'est quatre ans de travail. Et si la récolte est mauvaise, économiquement, il n'arrivera pas à vendre très cher. sa récolte et peut-être que ça ne couvrira pas tous les frais inhérents à ce travail pendant 4 ans. Donc c'est un moment extrêmement important. Et pourtant c'était rigolo parce que par exemple sur Arutua, Et bien chez Fine, à la fin de la journée, nous étions dans le jardin en fait, à trier les perles à l'ombre d'un manguier. Et c'est rigolo de voir qu'on a une petite fortune là devant, sur la table. Mais c'est la vie, c'est la vie au Tuamotu, c'est la vie sur une ferme perlière. Et surtout, c'est le résultat encore une fois de quatre ans de travail et c'est extrêmement important. Donc en Polynésie, on a une classification qui a été... élaboré par le gouvernement en 2005 et qui a été revu en 2017 pour vraiment reposer clairement, clairement, clairement les choses. C'est important. C'est important de suivre la classification, de bien connaître ça, parce qu'en connaissant cette classification, que je vous invite aussi à découvrir sur notre site, vous savez comment acheter une perle, en fait. Parce que c'est très important de savoir ce qu'on achète. Une perle ronde de qualité A n'aura pas le même prix qu'une perle cerclée de qualité D ou E maintenant, les rebuts. Voilà, rien à voir, rien à voir. Donc la perle ronde A, c'est-à-dire quasiment sans imperfection, 10% maximum, un très beau lustre, une nacre magnifique. c'est très, très, très, très, très rare. Je ne sais pas combien de traits il faut mettre, mais c'est très rare. Et donc, tout ce qui est rare est cher. Et donc, la valeur de cette perle ronde, et en plus, si elle est bleue, par exemple, bleue turquoise, verte, dorée, c'est des couleurs qui sont très, très recherchées. Donc, ça vaudra beaucoup plus qu'une perle grise de très mauvaise qualité. Et ce n'est pas parce qu'elle est grise qu'elle est de très mauvaise qualité, mais vous m'avez compris. Donc ce qui est important, c'est de faire le tri à la récolte. Nous, systématiquement, on enlevait les perles qui étaient ratées, parce que, comme nous l'avons déjà évoqué, toutes les opérations ne se passent pas de la même façon. Des perles sont vraiment absolument ratées, ce qu'on appelait avant des rebuts, ce qui s'appelle aujourd'hui des perles de qualité E. Les rebuts n'avaient pas le droit d'être commercialisés, ni en Polynésie, ni à l'export, évidemment. Et aujourd'hui, ça n'est plus le cas. Elles ont le droit de sortir. Bon, ce n'est pas extraordinaire pour le nom de marque, en fait, Perles de Culture de Tahiti, mais c'est le cas. C'est pour ça que c'est important de demander un certificat, de demander des précisions très exactes de ce que vous achetez. Par exemple, quand nous étions sur l'atoile de Haé, au récolte, mon compagnon, quand il triait les perles, jetait par-dessus son épaule les perles au rebut. Et quand notre petite pupus, notre petite fille, allait voir son papa Otoamotu, elle jouait aux billes avec ses perles au rebut. C'est ça, être fille de perliculteur, le luxe est de jouer aux billes avec les perles ratées. C'est une petite anecdote qui ne vaut pas grand-chose, mais c'est juste pour dire qu'on a au moins ce petit luxe-là quand on habite au Toa Motu. Donc, comme je l'ai dit précédemment, malheureusement, ces perles ratées arrivent aujourd'hui sur le marché, ce qui dégrade un peu tout le marché, mais... Ce qui me fait plaisir, c'est que les perliculteurs ayant des quotas assez drastiques ont tous très envie d'avoir des perles de très très belle qualité parce qu'ils n'ont plus le droit d'avoir beaucoup de quantité. Donc ça devrait tendre à se résorber toutes ces perles de mauvaise qualité. Alors, qui achète des perles ? Comment ça se passe une fois qu'on a un lot de perles ? On est perliculteur, on a un lot de perles, on appelle ça un lot. Donc, on a fait ces classifications, on a trié ces perles en fonction de la forme, de leur taille, de la qualité de la surface. Et on se présente à qui et comment ça se passe ? soit vous allez en ville, ce qu'on appelle aller en ville, c'est-à-dire aller à papeyété sur l'île de Tahiti. Donc on prend l'avion avec son sac à dos, sa valise, selon la quantité de perles récoltées, et on va voir des négociants. Mais souvent, les perliculteurs qui ont de très beaux résultats, voient plutôt des négociants arriver chez eux, en fait, parce que les négociants réservent les récoltes, sans même les avoir vues, mais à force de voir les différentes récoltes, ils ont confiance dans le travail et du greffeur et du perliculteur. Donc là, c'est assez luxueux, puisque pour le perliculteur, il n'a plus besoin de bouger de chez lui pour vendre ses perles. Avant, La petite histoire disait que les négociants avaient des valises et des valises et des valises de billets, puisqu'il n'y a pas si longtemps, il n'y avait pas de banque dans les Toa Mutu. C'était compliqué. Les perliculteurs n'avaient pas de compte bancaire. Tout se passait avec du cash. Mais depuis quelques années, comme c'est un territoire français, il n'y a plus le droit d'acheter et de vendre avec autant de cash. Donc maintenant, ça se fait par virement, bien sûr, sur les comptes bancaires. Donc ce sont des négociants locaux ou internationaux. Il y a beaucoup d'acheteurs étrangers qui se déplacent directement sur les fermes perlières qu'ils connaissent ou dont la réputation les précède. Et ils essayent d'aller acheter. les récoltes, puisque tout le monde sait à peu près quand X ou Y va récolter ses prochaines perles. Et donc, des acheteurs internationaux, des Chinois, des Japonais, des Australiens, un peu tout le monde, en fait, va au Toa Motu ou au Gambier essayer d'acheter les dernières récoltes. Et je vous avais parlé dans un épisode précédent qu'avec la crise du Covid, il y a eu un manque de greffeurs pendant deux ans et demi. Et... puisque les greffeurs sont essentiellement chinois maintenant, et sont repartis en Chine en février 2020 pour leurs grandes vacances. Et en mars 2020, les frontières se sont fermées à cause de cette épidémie. Et donc, les greffeurs chinois ont été bloqués chez eux, en quelque sorte, en Chine, et n'ont pas pu retourner en Polynésie avant juillet 2022. Ce qui fait que pendant deux ans et demi... Eh bien, ça a été compliqué de récolter, puisque vous avez compris, c'est le greffeur qui récolte. En tout cas, c'est quelqu'un qui connaît la greffe ou la surgreffe, mais c'est un spécialiste qui vient récolter. Donc, il n'était pas là pour récolter et greffer ou surgreffer d'autres huîtres. Donc ça a posé un énorme problème et ce qui fait réfléchir à l'implication de l'école de greffe qui est sur l'atoll de Rangiroa et vraiment pour travailler en toute indépendance de plus en plus, pour avoir une continuité dans ce gemme absolument magnifique qui naît sur un territoire français, il est important d'être indépendant face au reste du monde. Et pour finir, les 95% des perles sont exportées vers l'Asie. Ce qui est quand même assez dingue. Les deux tiers partent sur Hong Kong et l'autre tiers part au Japon. Ce sont les deux grandes places mondiales maintenant qui vendent des perles du monde entier. Ils vont acheter directement les perles en Australie, en Indonésie, aux Philippines. Et si vous voulez acheter même aujourd'hui des perles de Tahiti, il vaut mieux aller à Hong Kong ou au Japon plutôt qu'à Tahiti parfois, parce que toutes les plus belles perles partent chez les gros négociants. asiatiques. Donc c'est un petit peu triste, mais c'est ainsi. J'ai eu la chance aussi de participer à des ventes aux enchères sur Tahiti à l'époque. Je travaillais à l'Institut de la Statistique et j'étais allée rencontrer des acheteurs chinois et australiens pour connaître un peu leur ressenti et leur façon d'acheter. Et c'était vraiment absolument passionnant. Il faut vraiment imaginer que tout le monde, c'est vraiment le monde avec un grand M, adorent les perles de culture de Tahiti parce que, encore une fois, ce sont les seuls huîtres au monde à proposer des perles d'autant de couleurs différentes avec une nacre super épaisse, donc bien lustrée, bien magnifique et des couleurs naturelles. Il n'y a aucun traitement autorisé une fois que les perles sont sorties de l'huître. Donc ça, c'est extrêmement rare et ça vaut le coup d'appuyer un peu là-dessus. et c'est vrai que moi ça me rend fière de travailler avec les perles de culture de Tahiti parce que tout est complètement transparent et on peut savoir enfin moi je peux savoir de quel atoll viennent les perles parce que c'est vrai que je connais bien ce milieu là Je vous remercie sincèrement de votre écoute et je vous invite à vous abonner sur la plateforme de votre choix pour nous suivre dans cette aventure qui est la perle de culture. Vous pouvez aussi nous rejoindre sur nos réseaux sociaux tels qu'Instagram, Facebook et LinkedIn, arrobase au perle du paradis. N'hésitez pas à partager ce podcast et à nous faire part de vos idées pour de futurs épisodes. Vous pouvez également découvrir toute notre collection sur la boutique en ligne où vous verrez des perles de toutes les couleurs, de toutes les formes, de toutes les tailles. et regardez des photos de notre installation et toutes les explications sur la perliculture sur notre site www.operleduparadis.com Alors, parlons peu, parlons perles !

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🌟 Épisode n°5: La récolte des perles de culture 🌟

‘On récolte ce que l’on sème’, après 18 à 24 mois d’attente la récolte des perles de Tahiti. Cet épisode vous explique l’étape de la “récolte” et met en exergue les acteurs et enjeux de cette dernière ! En résumé, la récolte des perles de culture est un processus complexe qui comprend plusieurs étapes méticuleuses. Cela implique le choix du moment optimal pour la récolte, des tests préliminaires pour évaluer la qualité des perles, le nettoyage des huîtres, le processus de récolte proprement dit, le tri et l'évaluation des perles, ainsi que leur vente et exportation. Chaque perle est ensuite certifiée et classifiée pour garantir sa qualité sur le marché. Vous retrouverez toutes les informations sur la perliculture sur notre site www.operlesduparadis.com

© "Parlons Peu, Parlons Perles - Le podcast" est une production de Kahaia Henry-Le Gloahec et Nathalie Le Gloahec protégée par les droits d'auteur. Les crédits photos sont attribués à ©Tahiti Image Bank et la musique est fournie par ©Envato. Le montage est réalisé par L'Académie du Podcast. Toute reproduction, même partielle, des informations audio ou images est interdite sans autorisation.


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  • Speaker #0

    Bienvenue sur le podcast Parlons Peu Parlons Perles. Vous allez tout savoir sur les perles fines ou de culture à travers le monde sous forme d'une histoire. Que vous connaissiez déjà ce métier, que vous aimiez les perles, la Polynésie ou tout simplement la mer, ce podcast est fait pour vous. Je suis Nathalie Le Gloaecq, experte en perles de culture et fondatrice de la marque Aux Perles du Paradis. Je vais vous faire découvrir la perliculture et la vie sur une ferme perlière. On récolte ce que l'on sème. 18 à 24 mois après la grèffe des huîtres, le perliculteur décide de récolter les perles de culture. Cet épisode vous explique l'étape de la récolte et met en exergue les acteurs et les enjeux de cette dernière. Alors me direz-vous pourquoi attendre si longtemps avant de récolter les perles ? Eh bien, tout simplement, nous attendons assez longtemps pour avoir une bonne épaisseur de nacre, ce qui veut dire que nous aurons un très beau lustre. Plus l'huître reste dans l'eau longtemps, plus les couches de nacre vont se superposer et plus le lustre sera beau. Donc ce qui est très important, déjà vous pouvez le noter quand on choisit une perle, il faut qu'elle soit extrêmement brillante, bien lustrée. C'est un signe de bonne qualité, c'est-à-dire de bonne épaisseur de nacre. Donc comment décider si c'est plutôt 18 ou 24 mois, voire même avant ? Eh bien, le perliculteur fait des tests, en fait. Il sort des huîtres, il regarde un chapelet, deux chapelets, dix chapelets. Il regarde le résultat, ce qui veut dire qu'il ne peut pas remettre dans l'eau si la perle n'est pas à sa convenance. Il va sortir vraiment et récolter des perles. Et il voit si c'est correct pour lui ou pas, selon ses critères. Chacun fait comme il veut. il peut aussi demander à ses voisins s'ils s'entendent bien, ou si c'est la même famille, s'ils se font confiance, ou se débrouiller tout seul si les voisins sont plutôt des concurrents. Et puis ce qui est important aussi, c'est qu'il faut prendre en compte des éléments comme l'apport de nutriments ou l'oxygénation du lagon, et selon les endroits où seront les concessions maritimes, tout cela peut différer grandement. Et donc le résultat qui vaut pour la ferme 1, ne vaut peut-être pas pour la ferme 2. Donc c'est important de faire ces tests et de voir au fil des mois, au fil des années, ce qui est le mieux. Donc le développement des huîtres se fait de la même façon. La nacre de la perle sera d'autant plus belle que l'huître aura été bien nettoyée régulièrement entre le moment de la greffe et le moment de la récolte décidé par le perliculteur. C'est comme avant la greffe, il faut bien nettoyer ses huîtres pour qu'elles soient en pleine forme. Plein de petits animaux viennent se coller sur la coquille et ou se coller sur les paniers grillages dont je vous ai déjà parlé, qui protègent les chapelets d'huîtres et ça peut même complètement bloquer les trous du panier grillage. Et là, c'est très mauvais pour les huîtres parce qu'il n'y a plus d'apport de nutriments. Et deux, l'oxygénation est beaucoup plus difficile à se produire, donc ce n'est pas bon pour le développement des huîtres. Donc régulièrement, au bout de quelques mois, on nettoie ces huîtres. Et là, j'ai une petite anecdote à vous raconter. Si vous avez vu le film Nemo, vous allez tout de suite comprendre. Mais si vous ne l'avez pas vu, ce n'est pas grave, vous allez imaginer. En fait, nous, comme on était tous les deux sur notre ferme perlière et que nous n'avions pas beaucoup de bras d'employés pour travailler avec nous, Eh bien, nous avons réfléchi au nettoyage justement de ces huîtres. Comment faire en sorte... que la nature se débrouille toute seule. Alors déjà, nous n'avions pas les moyens d'avoir des paniers grillages, donc les huîtres étaient en chapelet, et si certaines se faisaient manger, certaines se faisaient manger. Voilà, c'est la loi de la nature. Les tortues et les raies se régalaient avec nos huîtres, mais à l'époque, nous n'avions pas les moyens de nous payer des paniers grillages. Et ensuite, pour les nettoyer, mon conjoint a réalisé une station de nettoyage devant le tombant. En fait, tout au bord du motu, de l'îlot, il y a toujours un tombant avec des patates de corail. Et qui vit dans les patates de corail ? Plein de petits poissons. Et en fait, quand vous apportez de la nourriture quasiment sous le nez de ces petits poissons, ils vont se régaler. et ils vont tout nettoyer. Et c'est ce qui s'est passé. C'est qu'en fait, je vous parle de Nemo, parce qu'on le voit bien dans le film. Les petits poissons qui vivent là, les chirurgiens, les demoiselles, ne quittent jamais vraiment leur habitation et restent plus ou moins proches parce que l'inconnu ne leur plaît pas du tout. Donc là, nous avions tiré une ligne de nettoyage, d'attente en fait de nettoyage, juste devant le tombant, à 2-3 mètres devant le tombant. Il suffisait de mettre les chapelets, de les sortir du milieu du lagon où les huîtres étaient en élevage tranquillement. Et nous les amenions juste devant. Donc nous mettions les chapelets les uns après les autres sous le nez. C'est une façon de parler des petits poissons. Et on rigolait parce qu'en 48 heures chrono, nos huîtres étaient absolument propres. Mais il ne restait plus rien, ni aucune algue, ni aucun petit bivalve, rien du tout. C'était vraiment un nettoyage parfait et nous pouvions les remettre en élevage. pour quelques mois. Alors, l'avantage, c'est que le stress n'était quasiment pas là, en fait, pour les huîtres, parce qu'on ne les tapait pas, on ne passait pas un coup de couteau dessus, parce que sinon, on frotte avec un couteau pour enlever les bissus, couper les bissus des petits bivalves qui peuvent se coller dessus, ou des fois, les algues restent bien accrochées sur la coquille, donc on ne peut pas y aller à la brosse à dents. Et donc, elles étaient moins stressées, parce qu'on ne les brusquait pas du tout. Alors par contre, une fois, on n'était pas allé pêcher sur les lignes le soir après la grève et on avait sans doute envie de manger du poisson, ce qu'on mange quand même tous les jours quand on habite sur un atoll et qu'on fait de la perliculture. Eh bien, nous étions allés chercher, pêcher en fait, devant, sur le tombant. Et là, je peux vous assurer que les jours qui ont suivi, il n'y a pas un poisson qui a nettoyé les huîtres. Alors vraiment, la nature est bien faite, puisqu'il y avait eu une alerte rouge, comme quoi la pêche était possible à cet endroit-là. Et du coup, pendant quelques jours, on avait beau mettre les huîtres, il ne se passait plus rien. Donc, finalement, nous n'avons plus jamais pêché de poissons à cet endroit-là. Je ne sais pas si c'est quelque chose de normal, mais en tout cas, c'est ce qui s'est passé pour nous. Et donc, on ne peut pas en tirer de conclusions ou de phénomènes absolus, mais c'était épatant de voir ça. Et ils ont bien raison, ces petits poissons, de se protéger. Toujours est-il qu'après la grève et avant la récolte, il faut avoir nettoyé ses huîtres. pour qu'elle soit en pleine forme et qu'elle nous donne une perle magnifique. Donc comment ça se passe en fait pour la récolte ? Qui fait la récolte ? Est-ce que c'est le greffeur ou est-ce que c'est quelqu'un d'autre ? Est-ce qu'on tue l'huître ou pas ? Et bien voilà les réponses à toutes ces questions. Qui fait la récolte ? En toute logique, on demande à un greffeur de revenir dans notre cas, puisqu'il était venu pour greffer, et on lui demande de revenir, ou quelqu'un d'autre, on demande à un autre greffeur de revenir, parce que l'opération est tout aussi délicate. On ne va pas tuer les huîtres là, tout de suite. Pas, en tout cas, dans 100% des cas. Je vous explique pourquoi. Le greffeur, donc, en trouve de nouveau l'huître. Alors, comme pour la greffe, les ouvriers de la ferme, donc nous, en l'occurrence, nous avions bien nettoyé les huîtres avant, nous en trouvons les huîtres, nous mettons une cale et les huîtres avec une cale sont présentées sur un plateau au greffeur. Donc là, il s'agit de la récolte. Donc, le greffeur reprend sa pince écarteur, on trouve l'huître, reprend son scalpel. qu'il a bien nettoyé, incise la gonade et avec son porte-perles, c'est une petite tige avec un rond au bout, il va sortir délicatement la perle de la gonade. Et si la perle est belle et si l'huître est toujours en forme, alors on peut décider de remettre un nucléus à l'intérieur de la gonade, exactement là où était la perle, dans le sac perlier. Et quelle taille de nucléus on choisit ? C'est la taille de la perle qu'on vient de récolter. Donc, si on a mis un nucléus de 6 mm au départ, on récolte une perle de 8, j'arrondis pour plus de simplification, de 8 mm. Alors, à ce moment-là, le greffeur prend un nucléus de 8 mm qu'il remet dans la gonade et c'est reparti pour deux ans Et la perle que nous récolterons fera 10 mm. Voilà. Et ça se passe dans X% des cas. Quand nous étions perliculteurs, on ne faisait greffer, surgreffer que très peu d'huîtres, parce que l'opération de surgreffe coûte très cher quand on travaille avec un greffeur en autonomie. Et le résultat est très fluctuant, parce que le taux de mortalité est plus important en surgreffe qu'en greffe, qu'après la première greffe. Donc, un, c'était un peu stressant, et deux, les nucléus qui sont plus gros sont beaucoup plus chers, et donc nous n'avions pas trop les moyens de surgreffer. Mais à Arutua, sur la ferme dans laquelle j'étais il y a très peu de temps, eh bien... ils surgraiffaient quasiment systématiquement, sauf cas de perles vraiment très moches. Mais sinon, ils prenaient le pari de surgraiffer toutes les huîtres. Et ils avaient raison, puisque le résultat était absolument magnifique. Et d'ailleurs, pour la petite anecdote, ceux qui surgreffaient n'étaient pas la greffeuse. Je vous ai expliqué qu'il y avait une greffeuse Mingfan, une chinoise qui était là et qui avait un résultat absolument magnifique. Des perles de toutes les couleurs, vraiment somptueuses, avec un très beau lustre. Et c'était le papa, Pei, et sa fille Tara qui surgreffaient. Donc... L'opération est la suivante, on reprend le système, on incise la gonade, on sort la perle, on remet un nucléus ou pas. Si on a remis un nucléus, évidemment on ne met pas l'huître en même temps que celles qui n'auront pas de surgreffe. Puisque celles qui ont été surgreffées repartent en élevage pour deux ans. Celles qui ne sont pas surgreffées... sont tuées. Tout simplement, on ne peut plus travailler avec elles. Elles ont donné une perle. Le résultat n'est pas probant, ce n'est pas joli. Donc, tant pis. On ne travaillera plus avec cette huître. Voilà. Donc, c'est le greffeur ou le surgreffeur qui décide de ça et qui a l'expérience, en fait, pour ça. Donc, les perles qui ont été récoltées, sont mises, là aussi je vous invite à aller sur le site parce qu'il y a des photos, ou sur les réseaux sociaux vous verrez ça, il y a des photos où on voit que le bac dans lequel est mis la perle qui vient d'être récoltée sont des bacs de glace, voilà, donc on mange beaucoup de glace au Toa Motu puisque ça nous sert pour la récolte des perles donc dans le bac il y a de l'eau de l'eau douce évidemment et on met la perle qu'on vient de récolter en attendant la fin de la journée de rentrée voilà parce qu'effectivement quand la fin de la journée arrive c'est quand même assez extraordinaire de faire le compte et de regarder ce qui est sorti aujourd'hui. Parce qu'à chaque fois, c'est un peu comme la loterie en fait. On a greffé toutes les huîtres de la même façon et pourtant, nous n'avons jamais deux fois le même résultat. Juste une petite anecdote, c'est une vraie galère de faire des boucles d'oreilles. Parce que les gens imaginent que c'est facile en fait de trouver deux perles qui se ressemblent. Peut-être que trouver deux perles blanches qui se ressemblent est plus facile que de trouver deux perles de culture de Tahiti qui se ressemblent. En Polynésie, chaque perle a sa couleur, sa forme, sa taille, sa qualité, sa brillance. Donc, trouver deux perles qui se ressemblent assez, ça peut être deux perles rondes, mais ça peut être deux gouttes qui ont quasiment la même couleur. Vous imaginez que la couleur, comme on a vu précédemment, la couleur est unique, puisque le petit bout de greffon a été pris dans une huître. et même dans la même huître, on n'a pas la même couleur partout. Comme c'est un vrai arc-en-ciel, on peut avoir beaucoup de doré, un peu de bleu, très peu de vert, pas de rose du tout. Donc on ne fait les apérages de boucles d'oreilles que sur la même récolte. C'est la seule probabilité la plus acceptable pour faire des boucles d'oreilles, donc des apérages. C'était juste une petite anecdote. Donc, comment ça se passe réellement à la fin de la journée de récolte ? et de surgreffe, tout simplement on amène le bac avec les perles à la personne qui va s'occuper de l'opération suivante. L'opération suivante consiste à rincer les perles avec de l'eau douce plusieurs fois. Ensuite, on les sèche et pour les lustrer, surtout pour enlever cette petite membrane qui reste autour, vraiment comme le bébé dans le ventre de sa maman. Pour bien nettoyer le bébé, donc la perle en l'occurrence, on va passer les perles du jour dans un tambour. Un tambour qui fait 50 cm à peu près de long sur 32 diamètres. Et c'est un tambour dans lequel on va mettre un corps gras comme des grains de maïs, des grains de riz, quelque chose que vous avez sous la main, des copeaux de quelque chose. Et on met les perles à l'intérieur du tambour. Et c'est parti pour tourner comme ça quelques heures. tranquillement pour ne pas du tout abîmer les perles. Il ne manquerait plus qu'on les abîme alors qu'on vient juste de les récolter. Donc on les fait tourner comme ça tranquillement. Et au bout de quelques heures, le tambour s'arrête. Et là, on peut trier les perles, commencer à regarder déjà vraiment bien les couleurs, la qualité, les formes, bien sûr. Et c'est là qu'on voit si ça a été une bonne opération ou pas. Bon, c'est mieux pour le greffeur et pour le perliculteur que ce soit une bonne opération. Parce que le greffeur, son poste est en jeu si la récolte est très mauvaise. Et le perliculteur, si la récolte est très mauvaise, ne pourra pas continuer à travailler. Ou en tout cas, ça va être compliqué parce que c'est quatre ans de travail. Et si la récolte est mauvaise, économiquement, il n'arrivera pas à vendre très cher. sa récolte et peut-être que ça ne couvrira pas tous les frais inhérents à ce travail pendant 4 ans. Donc c'est un moment extrêmement important. Et pourtant c'était rigolo parce que par exemple sur Arutua, Et bien chez Fine, à la fin de la journée, nous étions dans le jardin en fait, à trier les perles à l'ombre d'un manguier. Et c'est rigolo de voir qu'on a une petite fortune là devant, sur la table. Mais c'est la vie, c'est la vie au Tuamotu, c'est la vie sur une ferme perlière. Et surtout, c'est le résultat encore une fois de quatre ans de travail et c'est extrêmement important. Donc en Polynésie, on a une classification qui a été... élaboré par le gouvernement en 2005 et qui a été revu en 2017 pour vraiment reposer clairement, clairement, clairement les choses. C'est important. C'est important de suivre la classification, de bien connaître ça, parce qu'en connaissant cette classification, que je vous invite aussi à découvrir sur notre site, vous savez comment acheter une perle, en fait. Parce que c'est très important de savoir ce qu'on achète. Une perle ronde de qualité A n'aura pas le même prix qu'une perle cerclée de qualité D ou E maintenant, les rebuts. Voilà, rien à voir, rien à voir. Donc la perle ronde A, c'est-à-dire quasiment sans imperfection, 10% maximum, un très beau lustre, une nacre magnifique. c'est très, très, très, très, très rare. Je ne sais pas combien de traits il faut mettre, mais c'est très rare. Et donc, tout ce qui est rare est cher. Et donc, la valeur de cette perle ronde, et en plus, si elle est bleue, par exemple, bleue turquoise, verte, dorée, c'est des couleurs qui sont très, très recherchées. Donc, ça vaudra beaucoup plus qu'une perle grise de très mauvaise qualité. Et ce n'est pas parce qu'elle est grise qu'elle est de très mauvaise qualité, mais vous m'avez compris. Donc ce qui est important, c'est de faire le tri à la récolte. Nous, systématiquement, on enlevait les perles qui étaient ratées, parce que, comme nous l'avons déjà évoqué, toutes les opérations ne se passent pas de la même façon. Des perles sont vraiment absolument ratées, ce qu'on appelait avant des rebuts, ce qui s'appelle aujourd'hui des perles de qualité E. Les rebuts n'avaient pas le droit d'être commercialisés, ni en Polynésie, ni à l'export, évidemment. Et aujourd'hui, ça n'est plus le cas. Elles ont le droit de sortir. Bon, ce n'est pas extraordinaire pour le nom de marque, en fait, Perles de Culture de Tahiti, mais c'est le cas. C'est pour ça que c'est important de demander un certificat, de demander des précisions très exactes de ce que vous achetez. Par exemple, quand nous étions sur l'atoile de Haé, au récolte, mon compagnon, quand il triait les perles, jetait par-dessus son épaule les perles au rebut. Et quand notre petite pupus, notre petite fille, allait voir son papa Otoamotu, elle jouait aux billes avec ses perles au rebut. C'est ça, être fille de perliculteur, le luxe est de jouer aux billes avec les perles ratées. C'est une petite anecdote qui ne vaut pas grand-chose, mais c'est juste pour dire qu'on a au moins ce petit luxe-là quand on habite au Toa Motu. Donc, comme je l'ai dit précédemment, malheureusement, ces perles ratées arrivent aujourd'hui sur le marché, ce qui dégrade un peu tout le marché, mais... Ce qui me fait plaisir, c'est que les perliculteurs ayant des quotas assez drastiques ont tous très envie d'avoir des perles de très très belle qualité parce qu'ils n'ont plus le droit d'avoir beaucoup de quantité. Donc ça devrait tendre à se résorber toutes ces perles de mauvaise qualité. Alors, qui achète des perles ? Comment ça se passe une fois qu'on a un lot de perles ? On est perliculteur, on a un lot de perles, on appelle ça un lot. Donc, on a fait ces classifications, on a trié ces perles en fonction de la forme, de leur taille, de la qualité de la surface. Et on se présente à qui et comment ça se passe ? soit vous allez en ville, ce qu'on appelle aller en ville, c'est-à-dire aller à papeyété sur l'île de Tahiti. Donc on prend l'avion avec son sac à dos, sa valise, selon la quantité de perles récoltées, et on va voir des négociants. Mais souvent, les perliculteurs qui ont de très beaux résultats, voient plutôt des négociants arriver chez eux, en fait, parce que les négociants réservent les récoltes, sans même les avoir vues, mais à force de voir les différentes récoltes, ils ont confiance dans le travail et du greffeur et du perliculteur. Donc là, c'est assez luxueux, puisque pour le perliculteur, il n'a plus besoin de bouger de chez lui pour vendre ses perles. Avant, La petite histoire disait que les négociants avaient des valises et des valises et des valises de billets, puisqu'il n'y a pas si longtemps, il n'y avait pas de banque dans les Toa Mutu. C'était compliqué. Les perliculteurs n'avaient pas de compte bancaire. Tout se passait avec du cash. Mais depuis quelques années, comme c'est un territoire français, il n'y a plus le droit d'acheter et de vendre avec autant de cash. Donc maintenant, ça se fait par virement, bien sûr, sur les comptes bancaires. Donc ce sont des négociants locaux ou internationaux. Il y a beaucoup d'acheteurs étrangers qui se déplacent directement sur les fermes perlières qu'ils connaissent ou dont la réputation les précède. Et ils essayent d'aller acheter. les récoltes, puisque tout le monde sait à peu près quand X ou Y va récolter ses prochaines perles. Et donc, des acheteurs internationaux, des Chinois, des Japonais, des Australiens, un peu tout le monde, en fait, va au Toa Motu ou au Gambier essayer d'acheter les dernières récoltes. Et je vous avais parlé dans un épisode précédent qu'avec la crise du Covid, il y a eu un manque de greffeurs pendant deux ans et demi. Et... puisque les greffeurs sont essentiellement chinois maintenant, et sont repartis en Chine en février 2020 pour leurs grandes vacances. Et en mars 2020, les frontières se sont fermées à cause de cette épidémie. Et donc, les greffeurs chinois ont été bloqués chez eux, en quelque sorte, en Chine, et n'ont pas pu retourner en Polynésie avant juillet 2022. Ce qui fait que pendant deux ans et demi... Eh bien, ça a été compliqué de récolter, puisque vous avez compris, c'est le greffeur qui récolte. En tout cas, c'est quelqu'un qui connaît la greffe ou la surgreffe, mais c'est un spécialiste qui vient récolter. Donc, il n'était pas là pour récolter et greffer ou surgreffer d'autres huîtres. Donc ça a posé un énorme problème et ce qui fait réfléchir à l'implication de l'école de greffe qui est sur l'atoll de Rangiroa et vraiment pour travailler en toute indépendance de plus en plus, pour avoir une continuité dans ce gemme absolument magnifique qui naît sur un territoire français, il est important d'être indépendant face au reste du monde. Et pour finir, les 95% des perles sont exportées vers l'Asie. Ce qui est quand même assez dingue. Les deux tiers partent sur Hong Kong et l'autre tiers part au Japon. Ce sont les deux grandes places mondiales maintenant qui vendent des perles du monde entier. Ils vont acheter directement les perles en Australie, en Indonésie, aux Philippines. Et si vous voulez acheter même aujourd'hui des perles de Tahiti, il vaut mieux aller à Hong Kong ou au Japon plutôt qu'à Tahiti parfois, parce que toutes les plus belles perles partent chez les gros négociants. asiatiques. Donc c'est un petit peu triste, mais c'est ainsi. J'ai eu la chance aussi de participer à des ventes aux enchères sur Tahiti à l'époque. Je travaillais à l'Institut de la Statistique et j'étais allée rencontrer des acheteurs chinois et australiens pour connaître un peu leur ressenti et leur façon d'acheter. Et c'était vraiment absolument passionnant. Il faut vraiment imaginer que tout le monde, c'est vraiment le monde avec un grand M, adorent les perles de culture de Tahiti parce que, encore une fois, ce sont les seuls huîtres au monde à proposer des perles d'autant de couleurs différentes avec une nacre super épaisse, donc bien lustrée, bien magnifique et des couleurs naturelles. Il n'y a aucun traitement autorisé une fois que les perles sont sorties de l'huître. Donc ça, c'est extrêmement rare et ça vaut le coup d'appuyer un peu là-dessus. et c'est vrai que moi ça me rend fière de travailler avec les perles de culture de Tahiti parce que tout est complètement transparent et on peut savoir enfin moi je peux savoir de quel atoll viennent les perles parce que c'est vrai que je connais bien ce milieu là Je vous remercie sincèrement de votre écoute et je vous invite à vous abonner sur la plateforme de votre choix pour nous suivre dans cette aventure qui est la perle de culture. Vous pouvez aussi nous rejoindre sur nos réseaux sociaux tels qu'Instagram, Facebook et LinkedIn, arrobase au perle du paradis. N'hésitez pas à partager ce podcast et à nous faire part de vos idées pour de futurs épisodes. Vous pouvez également découvrir toute notre collection sur la boutique en ligne où vous verrez des perles de toutes les couleurs, de toutes les formes, de toutes les tailles. et regardez des photos de notre installation et toutes les explications sur la perliculture sur notre site www.operleduparadis.com Alors, parlons peu, parlons perles !

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🌟 Épisode n°5: La récolte des perles de culture 🌟

‘On récolte ce que l’on sème’, après 18 à 24 mois d’attente la récolte des perles de Tahiti. Cet épisode vous explique l’étape de la “récolte” et met en exergue les acteurs et enjeux de cette dernière ! En résumé, la récolte des perles de culture est un processus complexe qui comprend plusieurs étapes méticuleuses. Cela implique le choix du moment optimal pour la récolte, des tests préliminaires pour évaluer la qualité des perles, le nettoyage des huîtres, le processus de récolte proprement dit, le tri et l'évaluation des perles, ainsi que leur vente et exportation. Chaque perle est ensuite certifiée et classifiée pour garantir sa qualité sur le marché. Vous retrouverez toutes les informations sur la perliculture sur notre site www.operlesduparadis.com

© "Parlons Peu, Parlons Perles - Le podcast" est une production de Kahaia Henry-Le Gloahec et Nathalie Le Gloahec protégée par les droits d'auteur. Les crédits photos sont attribués à ©Tahiti Image Bank et la musique est fournie par ©Envato. Le montage est réalisé par L'Académie du Podcast. Toute reproduction, même partielle, des informations audio ou images est interdite sans autorisation.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur le podcast Parlons Peu Parlons Perles. Vous allez tout savoir sur les perles fines ou de culture à travers le monde sous forme d'une histoire. Que vous connaissiez déjà ce métier, que vous aimiez les perles, la Polynésie ou tout simplement la mer, ce podcast est fait pour vous. Je suis Nathalie Le Gloaecq, experte en perles de culture et fondatrice de la marque Aux Perles du Paradis. Je vais vous faire découvrir la perliculture et la vie sur une ferme perlière. On récolte ce que l'on sème. 18 à 24 mois après la grèffe des huîtres, le perliculteur décide de récolter les perles de culture. Cet épisode vous explique l'étape de la récolte et met en exergue les acteurs et les enjeux de cette dernière. Alors me direz-vous pourquoi attendre si longtemps avant de récolter les perles ? Eh bien, tout simplement, nous attendons assez longtemps pour avoir une bonne épaisseur de nacre, ce qui veut dire que nous aurons un très beau lustre. Plus l'huître reste dans l'eau longtemps, plus les couches de nacre vont se superposer et plus le lustre sera beau. Donc ce qui est très important, déjà vous pouvez le noter quand on choisit une perle, il faut qu'elle soit extrêmement brillante, bien lustrée. C'est un signe de bonne qualité, c'est-à-dire de bonne épaisseur de nacre. Donc comment décider si c'est plutôt 18 ou 24 mois, voire même avant ? Eh bien, le perliculteur fait des tests, en fait. Il sort des huîtres, il regarde un chapelet, deux chapelets, dix chapelets. Il regarde le résultat, ce qui veut dire qu'il ne peut pas remettre dans l'eau si la perle n'est pas à sa convenance. Il va sortir vraiment et récolter des perles. Et il voit si c'est correct pour lui ou pas, selon ses critères. Chacun fait comme il veut. il peut aussi demander à ses voisins s'ils s'entendent bien, ou si c'est la même famille, s'ils se font confiance, ou se débrouiller tout seul si les voisins sont plutôt des concurrents. Et puis ce qui est important aussi, c'est qu'il faut prendre en compte des éléments comme l'apport de nutriments ou l'oxygénation du lagon, et selon les endroits où seront les concessions maritimes, tout cela peut différer grandement. Et donc le résultat qui vaut pour la ferme 1, ne vaut peut-être pas pour la ferme 2. Donc c'est important de faire ces tests et de voir au fil des mois, au fil des années, ce qui est le mieux. Donc le développement des huîtres se fait de la même façon. La nacre de la perle sera d'autant plus belle que l'huître aura été bien nettoyée régulièrement entre le moment de la greffe et le moment de la récolte décidé par le perliculteur. C'est comme avant la greffe, il faut bien nettoyer ses huîtres pour qu'elles soient en pleine forme. Plein de petits animaux viennent se coller sur la coquille et ou se coller sur les paniers grillages dont je vous ai déjà parlé, qui protègent les chapelets d'huîtres et ça peut même complètement bloquer les trous du panier grillage. Et là, c'est très mauvais pour les huîtres parce qu'il n'y a plus d'apport de nutriments. Et deux, l'oxygénation est beaucoup plus difficile à se produire, donc ce n'est pas bon pour le développement des huîtres. Donc régulièrement, au bout de quelques mois, on nettoie ces huîtres. Et là, j'ai une petite anecdote à vous raconter. Si vous avez vu le film Nemo, vous allez tout de suite comprendre. Mais si vous ne l'avez pas vu, ce n'est pas grave, vous allez imaginer. En fait, nous, comme on était tous les deux sur notre ferme perlière et que nous n'avions pas beaucoup de bras d'employés pour travailler avec nous, Eh bien, nous avons réfléchi au nettoyage justement de ces huîtres. Comment faire en sorte... que la nature se débrouille toute seule. Alors déjà, nous n'avions pas les moyens d'avoir des paniers grillages, donc les huîtres étaient en chapelet, et si certaines se faisaient manger, certaines se faisaient manger. Voilà, c'est la loi de la nature. Les tortues et les raies se régalaient avec nos huîtres, mais à l'époque, nous n'avions pas les moyens de nous payer des paniers grillages. Et ensuite, pour les nettoyer, mon conjoint a réalisé une station de nettoyage devant le tombant. En fait, tout au bord du motu, de l'îlot, il y a toujours un tombant avec des patates de corail. Et qui vit dans les patates de corail ? Plein de petits poissons. Et en fait, quand vous apportez de la nourriture quasiment sous le nez de ces petits poissons, ils vont se régaler. et ils vont tout nettoyer. Et c'est ce qui s'est passé. C'est qu'en fait, je vous parle de Nemo, parce qu'on le voit bien dans le film. Les petits poissons qui vivent là, les chirurgiens, les demoiselles, ne quittent jamais vraiment leur habitation et restent plus ou moins proches parce que l'inconnu ne leur plaît pas du tout. Donc là, nous avions tiré une ligne de nettoyage, d'attente en fait de nettoyage, juste devant le tombant, à 2-3 mètres devant le tombant. Il suffisait de mettre les chapelets, de les sortir du milieu du lagon où les huîtres étaient en élevage tranquillement. Et nous les amenions juste devant. Donc nous mettions les chapelets les uns après les autres sous le nez. C'est une façon de parler des petits poissons. Et on rigolait parce qu'en 48 heures chrono, nos huîtres étaient absolument propres. Mais il ne restait plus rien, ni aucune algue, ni aucun petit bivalve, rien du tout. C'était vraiment un nettoyage parfait et nous pouvions les remettre en élevage. pour quelques mois. Alors, l'avantage, c'est que le stress n'était quasiment pas là, en fait, pour les huîtres, parce qu'on ne les tapait pas, on ne passait pas un coup de couteau dessus, parce que sinon, on frotte avec un couteau pour enlever les bissus, couper les bissus des petits bivalves qui peuvent se coller dessus, ou des fois, les algues restent bien accrochées sur la coquille, donc on ne peut pas y aller à la brosse à dents. Et donc, elles étaient moins stressées, parce qu'on ne les brusquait pas du tout. Alors par contre, une fois, on n'était pas allé pêcher sur les lignes le soir après la grève et on avait sans doute envie de manger du poisson, ce qu'on mange quand même tous les jours quand on habite sur un atoll et qu'on fait de la perliculture. Eh bien, nous étions allés chercher, pêcher en fait, devant, sur le tombant. Et là, je peux vous assurer que les jours qui ont suivi, il n'y a pas un poisson qui a nettoyé les huîtres. Alors vraiment, la nature est bien faite, puisqu'il y avait eu une alerte rouge, comme quoi la pêche était possible à cet endroit-là. Et du coup, pendant quelques jours, on avait beau mettre les huîtres, il ne se passait plus rien. Donc, finalement, nous n'avons plus jamais pêché de poissons à cet endroit-là. Je ne sais pas si c'est quelque chose de normal, mais en tout cas, c'est ce qui s'est passé pour nous. Et donc, on ne peut pas en tirer de conclusions ou de phénomènes absolus, mais c'était épatant de voir ça. Et ils ont bien raison, ces petits poissons, de se protéger. Toujours est-il qu'après la grève et avant la récolte, il faut avoir nettoyé ses huîtres. pour qu'elle soit en pleine forme et qu'elle nous donne une perle magnifique. Donc comment ça se passe en fait pour la récolte ? Qui fait la récolte ? Est-ce que c'est le greffeur ou est-ce que c'est quelqu'un d'autre ? Est-ce qu'on tue l'huître ou pas ? Et bien voilà les réponses à toutes ces questions. Qui fait la récolte ? En toute logique, on demande à un greffeur de revenir dans notre cas, puisqu'il était venu pour greffer, et on lui demande de revenir, ou quelqu'un d'autre, on demande à un autre greffeur de revenir, parce que l'opération est tout aussi délicate. On ne va pas tuer les huîtres là, tout de suite. Pas, en tout cas, dans 100% des cas. Je vous explique pourquoi. Le greffeur, donc, en trouve de nouveau l'huître. Alors, comme pour la greffe, les ouvriers de la ferme, donc nous, en l'occurrence, nous avions bien nettoyé les huîtres avant, nous en trouvons les huîtres, nous mettons une cale et les huîtres avec une cale sont présentées sur un plateau au greffeur. Donc là, il s'agit de la récolte. Donc, le greffeur reprend sa pince écarteur, on trouve l'huître, reprend son scalpel. qu'il a bien nettoyé, incise la gonade et avec son porte-perles, c'est une petite tige avec un rond au bout, il va sortir délicatement la perle de la gonade. Et si la perle est belle et si l'huître est toujours en forme, alors on peut décider de remettre un nucléus à l'intérieur de la gonade, exactement là où était la perle, dans le sac perlier. Et quelle taille de nucléus on choisit ? C'est la taille de la perle qu'on vient de récolter. Donc, si on a mis un nucléus de 6 mm au départ, on récolte une perle de 8, j'arrondis pour plus de simplification, de 8 mm. Alors, à ce moment-là, le greffeur prend un nucléus de 8 mm qu'il remet dans la gonade et c'est reparti pour deux ans Et la perle que nous récolterons fera 10 mm. Voilà. Et ça se passe dans X% des cas. Quand nous étions perliculteurs, on ne faisait greffer, surgreffer que très peu d'huîtres, parce que l'opération de surgreffe coûte très cher quand on travaille avec un greffeur en autonomie. Et le résultat est très fluctuant, parce que le taux de mortalité est plus important en surgreffe qu'en greffe, qu'après la première greffe. Donc, un, c'était un peu stressant, et deux, les nucléus qui sont plus gros sont beaucoup plus chers, et donc nous n'avions pas trop les moyens de surgreffer. Mais à Arutua, sur la ferme dans laquelle j'étais il y a très peu de temps, eh bien... ils surgraiffaient quasiment systématiquement, sauf cas de perles vraiment très moches. Mais sinon, ils prenaient le pari de surgraiffer toutes les huîtres. Et ils avaient raison, puisque le résultat était absolument magnifique. Et d'ailleurs, pour la petite anecdote, ceux qui surgreffaient n'étaient pas la greffeuse. Je vous ai expliqué qu'il y avait une greffeuse Mingfan, une chinoise qui était là et qui avait un résultat absolument magnifique. Des perles de toutes les couleurs, vraiment somptueuses, avec un très beau lustre. Et c'était le papa, Pei, et sa fille Tara qui surgreffaient. Donc... L'opération est la suivante, on reprend le système, on incise la gonade, on sort la perle, on remet un nucléus ou pas. Si on a remis un nucléus, évidemment on ne met pas l'huître en même temps que celles qui n'auront pas de surgreffe. Puisque celles qui ont été surgreffées repartent en élevage pour deux ans. Celles qui ne sont pas surgreffées... sont tuées. Tout simplement, on ne peut plus travailler avec elles. Elles ont donné une perle. Le résultat n'est pas probant, ce n'est pas joli. Donc, tant pis. On ne travaillera plus avec cette huître. Voilà. Donc, c'est le greffeur ou le surgreffeur qui décide de ça et qui a l'expérience, en fait, pour ça. Donc, les perles qui ont été récoltées, sont mises, là aussi je vous invite à aller sur le site parce qu'il y a des photos, ou sur les réseaux sociaux vous verrez ça, il y a des photos où on voit que le bac dans lequel est mis la perle qui vient d'être récoltée sont des bacs de glace, voilà, donc on mange beaucoup de glace au Toa Motu puisque ça nous sert pour la récolte des perles donc dans le bac il y a de l'eau de l'eau douce évidemment et on met la perle qu'on vient de récolter en attendant la fin de la journée de rentrée voilà parce qu'effectivement quand la fin de la journée arrive c'est quand même assez extraordinaire de faire le compte et de regarder ce qui est sorti aujourd'hui. Parce qu'à chaque fois, c'est un peu comme la loterie en fait. On a greffé toutes les huîtres de la même façon et pourtant, nous n'avons jamais deux fois le même résultat. Juste une petite anecdote, c'est une vraie galère de faire des boucles d'oreilles. Parce que les gens imaginent que c'est facile en fait de trouver deux perles qui se ressemblent. Peut-être que trouver deux perles blanches qui se ressemblent est plus facile que de trouver deux perles de culture de Tahiti qui se ressemblent. En Polynésie, chaque perle a sa couleur, sa forme, sa taille, sa qualité, sa brillance. Donc, trouver deux perles qui se ressemblent assez, ça peut être deux perles rondes, mais ça peut être deux gouttes qui ont quasiment la même couleur. Vous imaginez que la couleur, comme on a vu précédemment, la couleur est unique, puisque le petit bout de greffon a été pris dans une huître. et même dans la même huître, on n'a pas la même couleur partout. Comme c'est un vrai arc-en-ciel, on peut avoir beaucoup de doré, un peu de bleu, très peu de vert, pas de rose du tout. Donc on ne fait les apérages de boucles d'oreilles que sur la même récolte. C'est la seule probabilité la plus acceptable pour faire des boucles d'oreilles, donc des apérages. C'était juste une petite anecdote. Donc, comment ça se passe réellement à la fin de la journée de récolte ? et de surgreffe, tout simplement on amène le bac avec les perles à la personne qui va s'occuper de l'opération suivante. L'opération suivante consiste à rincer les perles avec de l'eau douce plusieurs fois. Ensuite, on les sèche et pour les lustrer, surtout pour enlever cette petite membrane qui reste autour, vraiment comme le bébé dans le ventre de sa maman. Pour bien nettoyer le bébé, donc la perle en l'occurrence, on va passer les perles du jour dans un tambour. Un tambour qui fait 50 cm à peu près de long sur 32 diamètres. Et c'est un tambour dans lequel on va mettre un corps gras comme des grains de maïs, des grains de riz, quelque chose que vous avez sous la main, des copeaux de quelque chose. Et on met les perles à l'intérieur du tambour. Et c'est parti pour tourner comme ça quelques heures. tranquillement pour ne pas du tout abîmer les perles. Il ne manquerait plus qu'on les abîme alors qu'on vient juste de les récolter. Donc on les fait tourner comme ça tranquillement. Et au bout de quelques heures, le tambour s'arrête. Et là, on peut trier les perles, commencer à regarder déjà vraiment bien les couleurs, la qualité, les formes, bien sûr. Et c'est là qu'on voit si ça a été une bonne opération ou pas. Bon, c'est mieux pour le greffeur et pour le perliculteur que ce soit une bonne opération. Parce que le greffeur, son poste est en jeu si la récolte est très mauvaise. Et le perliculteur, si la récolte est très mauvaise, ne pourra pas continuer à travailler. Ou en tout cas, ça va être compliqué parce que c'est quatre ans de travail. Et si la récolte est mauvaise, économiquement, il n'arrivera pas à vendre très cher. sa récolte et peut-être que ça ne couvrira pas tous les frais inhérents à ce travail pendant 4 ans. Donc c'est un moment extrêmement important. Et pourtant c'était rigolo parce que par exemple sur Arutua, Et bien chez Fine, à la fin de la journée, nous étions dans le jardin en fait, à trier les perles à l'ombre d'un manguier. Et c'est rigolo de voir qu'on a une petite fortune là devant, sur la table. Mais c'est la vie, c'est la vie au Tuamotu, c'est la vie sur une ferme perlière. Et surtout, c'est le résultat encore une fois de quatre ans de travail et c'est extrêmement important. Donc en Polynésie, on a une classification qui a été... élaboré par le gouvernement en 2005 et qui a été revu en 2017 pour vraiment reposer clairement, clairement, clairement les choses. C'est important. C'est important de suivre la classification, de bien connaître ça, parce qu'en connaissant cette classification, que je vous invite aussi à découvrir sur notre site, vous savez comment acheter une perle, en fait. Parce que c'est très important de savoir ce qu'on achète. Une perle ronde de qualité A n'aura pas le même prix qu'une perle cerclée de qualité D ou E maintenant, les rebuts. Voilà, rien à voir, rien à voir. Donc la perle ronde A, c'est-à-dire quasiment sans imperfection, 10% maximum, un très beau lustre, une nacre magnifique. c'est très, très, très, très, très rare. Je ne sais pas combien de traits il faut mettre, mais c'est très rare. Et donc, tout ce qui est rare est cher. Et donc, la valeur de cette perle ronde, et en plus, si elle est bleue, par exemple, bleue turquoise, verte, dorée, c'est des couleurs qui sont très, très recherchées. Donc, ça vaudra beaucoup plus qu'une perle grise de très mauvaise qualité. Et ce n'est pas parce qu'elle est grise qu'elle est de très mauvaise qualité, mais vous m'avez compris. Donc ce qui est important, c'est de faire le tri à la récolte. Nous, systématiquement, on enlevait les perles qui étaient ratées, parce que, comme nous l'avons déjà évoqué, toutes les opérations ne se passent pas de la même façon. Des perles sont vraiment absolument ratées, ce qu'on appelait avant des rebuts, ce qui s'appelle aujourd'hui des perles de qualité E. Les rebuts n'avaient pas le droit d'être commercialisés, ni en Polynésie, ni à l'export, évidemment. Et aujourd'hui, ça n'est plus le cas. Elles ont le droit de sortir. Bon, ce n'est pas extraordinaire pour le nom de marque, en fait, Perles de Culture de Tahiti, mais c'est le cas. C'est pour ça que c'est important de demander un certificat, de demander des précisions très exactes de ce que vous achetez. Par exemple, quand nous étions sur l'atoile de Haé, au récolte, mon compagnon, quand il triait les perles, jetait par-dessus son épaule les perles au rebut. Et quand notre petite pupus, notre petite fille, allait voir son papa Otoamotu, elle jouait aux billes avec ses perles au rebut. C'est ça, être fille de perliculteur, le luxe est de jouer aux billes avec les perles ratées. C'est une petite anecdote qui ne vaut pas grand-chose, mais c'est juste pour dire qu'on a au moins ce petit luxe-là quand on habite au Toa Motu. Donc, comme je l'ai dit précédemment, malheureusement, ces perles ratées arrivent aujourd'hui sur le marché, ce qui dégrade un peu tout le marché, mais... Ce qui me fait plaisir, c'est que les perliculteurs ayant des quotas assez drastiques ont tous très envie d'avoir des perles de très très belle qualité parce qu'ils n'ont plus le droit d'avoir beaucoup de quantité. Donc ça devrait tendre à se résorber toutes ces perles de mauvaise qualité. Alors, qui achète des perles ? Comment ça se passe une fois qu'on a un lot de perles ? On est perliculteur, on a un lot de perles, on appelle ça un lot. Donc, on a fait ces classifications, on a trié ces perles en fonction de la forme, de leur taille, de la qualité de la surface. Et on se présente à qui et comment ça se passe ? soit vous allez en ville, ce qu'on appelle aller en ville, c'est-à-dire aller à papeyété sur l'île de Tahiti. Donc on prend l'avion avec son sac à dos, sa valise, selon la quantité de perles récoltées, et on va voir des négociants. Mais souvent, les perliculteurs qui ont de très beaux résultats, voient plutôt des négociants arriver chez eux, en fait, parce que les négociants réservent les récoltes, sans même les avoir vues, mais à force de voir les différentes récoltes, ils ont confiance dans le travail et du greffeur et du perliculteur. Donc là, c'est assez luxueux, puisque pour le perliculteur, il n'a plus besoin de bouger de chez lui pour vendre ses perles. Avant, La petite histoire disait que les négociants avaient des valises et des valises et des valises de billets, puisqu'il n'y a pas si longtemps, il n'y avait pas de banque dans les Toa Mutu. C'était compliqué. Les perliculteurs n'avaient pas de compte bancaire. Tout se passait avec du cash. Mais depuis quelques années, comme c'est un territoire français, il n'y a plus le droit d'acheter et de vendre avec autant de cash. Donc maintenant, ça se fait par virement, bien sûr, sur les comptes bancaires. Donc ce sont des négociants locaux ou internationaux. Il y a beaucoup d'acheteurs étrangers qui se déplacent directement sur les fermes perlières qu'ils connaissent ou dont la réputation les précède. Et ils essayent d'aller acheter. les récoltes, puisque tout le monde sait à peu près quand X ou Y va récolter ses prochaines perles. Et donc, des acheteurs internationaux, des Chinois, des Japonais, des Australiens, un peu tout le monde, en fait, va au Toa Motu ou au Gambier essayer d'acheter les dernières récoltes. Et je vous avais parlé dans un épisode précédent qu'avec la crise du Covid, il y a eu un manque de greffeurs pendant deux ans et demi. Et... puisque les greffeurs sont essentiellement chinois maintenant, et sont repartis en Chine en février 2020 pour leurs grandes vacances. Et en mars 2020, les frontières se sont fermées à cause de cette épidémie. Et donc, les greffeurs chinois ont été bloqués chez eux, en quelque sorte, en Chine, et n'ont pas pu retourner en Polynésie avant juillet 2022. Ce qui fait que pendant deux ans et demi... Eh bien, ça a été compliqué de récolter, puisque vous avez compris, c'est le greffeur qui récolte. En tout cas, c'est quelqu'un qui connaît la greffe ou la surgreffe, mais c'est un spécialiste qui vient récolter. Donc, il n'était pas là pour récolter et greffer ou surgreffer d'autres huîtres. Donc ça a posé un énorme problème et ce qui fait réfléchir à l'implication de l'école de greffe qui est sur l'atoll de Rangiroa et vraiment pour travailler en toute indépendance de plus en plus, pour avoir une continuité dans ce gemme absolument magnifique qui naît sur un territoire français, il est important d'être indépendant face au reste du monde. Et pour finir, les 95% des perles sont exportées vers l'Asie. Ce qui est quand même assez dingue. Les deux tiers partent sur Hong Kong et l'autre tiers part au Japon. Ce sont les deux grandes places mondiales maintenant qui vendent des perles du monde entier. Ils vont acheter directement les perles en Australie, en Indonésie, aux Philippines. Et si vous voulez acheter même aujourd'hui des perles de Tahiti, il vaut mieux aller à Hong Kong ou au Japon plutôt qu'à Tahiti parfois, parce que toutes les plus belles perles partent chez les gros négociants. asiatiques. Donc c'est un petit peu triste, mais c'est ainsi. J'ai eu la chance aussi de participer à des ventes aux enchères sur Tahiti à l'époque. Je travaillais à l'Institut de la Statistique et j'étais allée rencontrer des acheteurs chinois et australiens pour connaître un peu leur ressenti et leur façon d'acheter. Et c'était vraiment absolument passionnant. Il faut vraiment imaginer que tout le monde, c'est vraiment le monde avec un grand M, adorent les perles de culture de Tahiti parce que, encore une fois, ce sont les seuls huîtres au monde à proposer des perles d'autant de couleurs différentes avec une nacre super épaisse, donc bien lustrée, bien magnifique et des couleurs naturelles. Il n'y a aucun traitement autorisé une fois que les perles sont sorties de l'huître. Donc ça, c'est extrêmement rare et ça vaut le coup d'appuyer un peu là-dessus. et c'est vrai que moi ça me rend fière de travailler avec les perles de culture de Tahiti parce que tout est complètement transparent et on peut savoir enfin moi je peux savoir de quel atoll viennent les perles parce que c'est vrai que je connais bien ce milieu là Je vous remercie sincèrement de votre écoute et je vous invite à vous abonner sur la plateforme de votre choix pour nous suivre dans cette aventure qui est la perle de culture. Vous pouvez aussi nous rejoindre sur nos réseaux sociaux tels qu'Instagram, Facebook et LinkedIn, arrobase au perle du paradis. N'hésitez pas à partager ce podcast et à nous faire part de vos idées pour de futurs épisodes. Vous pouvez également découvrir toute notre collection sur la boutique en ligne où vous verrez des perles de toutes les couleurs, de toutes les formes, de toutes les tailles. et regardez des photos de notre installation et toutes les explications sur la perliculture sur notre site www.operleduparadis.com Alors, parlons peu, parlons perles !

Description

🌟 Épisode n°5: La récolte des perles de culture 🌟

‘On récolte ce que l’on sème’, après 18 à 24 mois d’attente la récolte des perles de Tahiti. Cet épisode vous explique l’étape de la “récolte” et met en exergue les acteurs et enjeux de cette dernière ! En résumé, la récolte des perles de culture est un processus complexe qui comprend plusieurs étapes méticuleuses. Cela implique le choix du moment optimal pour la récolte, des tests préliminaires pour évaluer la qualité des perles, le nettoyage des huîtres, le processus de récolte proprement dit, le tri et l'évaluation des perles, ainsi que leur vente et exportation. Chaque perle est ensuite certifiée et classifiée pour garantir sa qualité sur le marché. Vous retrouverez toutes les informations sur la perliculture sur notre site www.operlesduparadis.com

© "Parlons Peu, Parlons Perles - Le podcast" est une production de Kahaia Henry-Le Gloahec et Nathalie Le Gloahec protégée par les droits d'auteur. Les crédits photos sont attribués à ©Tahiti Image Bank et la musique est fournie par ©Envato. Le montage est réalisé par L'Académie du Podcast. Toute reproduction, même partielle, des informations audio ou images est interdite sans autorisation.


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Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur le podcast Parlons Peu Parlons Perles. Vous allez tout savoir sur les perles fines ou de culture à travers le monde sous forme d'une histoire. Que vous connaissiez déjà ce métier, que vous aimiez les perles, la Polynésie ou tout simplement la mer, ce podcast est fait pour vous. Je suis Nathalie Le Gloaecq, experte en perles de culture et fondatrice de la marque Aux Perles du Paradis. Je vais vous faire découvrir la perliculture et la vie sur une ferme perlière. On récolte ce que l'on sème. 18 à 24 mois après la grèffe des huîtres, le perliculteur décide de récolter les perles de culture. Cet épisode vous explique l'étape de la récolte et met en exergue les acteurs et les enjeux de cette dernière. Alors me direz-vous pourquoi attendre si longtemps avant de récolter les perles ? Eh bien, tout simplement, nous attendons assez longtemps pour avoir une bonne épaisseur de nacre, ce qui veut dire que nous aurons un très beau lustre. Plus l'huître reste dans l'eau longtemps, plus les couches de nacre vont se superposer et plus le lustre sera beau. Donc ce qui est très important, déjà vous pouvez le noter quand on choisit une perle, il faut qu'elle soit extrêmement brillante, bien lustrée. C'est un signe de bonne qualité, c'est-à-dire de bonne épaisseur de nacre. Donc comment décider si c'est plutôt 18 ou 24 mois, voire même avant ? Eh bien, le perliculteur fait des tests, en fait. Il sort des huîtres, il regarde un chapelet, deux chapelets, dix chapelets. Il regarde le résultat, ce qui veut dire qu'il ne peut pas remettre dans l'eau si la perle n'est pas à sa convenance. Il va sortir vraiment et récolter des perles. Et il voit si c'est correct pour lui ou pas, selon ses critères. Chacun fait comme il veut. il peut aussi demander à ses voisins s'ils s'entendent bien, ou si c'est la même famille, s'ils se font confiance, ou se débrouiller tout seul si les voisins sont plutôt des concurrents. Et puis ce qui est important aussi, c'est qu'il faut prendre en compte des éléments comme l'apport de nutriments ou l'oxygénation du lagon, et selon les endroits où seront les concessions maritimes, tout cela peut différer grandement. Et donc le résultat qui vaut pour la ferme 1, ne vaut peut-être pas pour la ferme 2. Donc c'est important de faire ces tests et de voir au fil des mois, au fil des années, ce qui est le mieux. Donc le développement des huîtres se fait de la même façon. La nacre de la perle sera d'autant plus belle que l'huître aura été bien nettoyée régulièrement entre le moment de la greffe et le moment de la récolte décidé par le perliculteur. C'est comme avant la greffe, il faut bien nettoyer ses huîtres pour qu'elles soient en pleine forme. Plein de petits animaux viennent se coller sur la coquille et ou se coller sur les paniers grillages dont je vous ai déjà parlé, qui protègent les chapelets d'huîtres et ça peut même complètement bloquer les trous du panier grillage. Et là, c'est très mauvais pour les huîtres parce qu'il n'y a plus d'apport de nutriments. Et deux, l'oxygénation est beaucoup plus difficile à se produire, donc ce n'est pas bon pour le développement des huîtres. Donc régulièrement, au bout de quelques mois, on nettoie ces huîtres. Et là, j'ai une petite anecdote à vous raconter. Si vous avez vu le film Nemo, vous allez tout de suite comprendre. Mais si vous ne l'avez pas vu, ce n'est pas grave, vous allez imaginer. En fait, nous, comme on était tous les deux sur notre ferme perlière et que nous n'avions pas beaucoup de bras d'employés pour travailler avec nous, Eh bien, nous avons réfléchi au nettoyage justement de ces huîtres. Comment faire en sorte... que la nature se débrouille toute seule. Alors déjà, nous n'avions pas les moyens d'avoir des paniers grillages, donc les huîtres étaient en chapelet, et si certaines se faisaient manger, certaines se faisaient manger. Voilà, c'est la loi de la nature. Les tortues et les raies se régalaient avec nos huîtres, mais à l'époque, nous n'avions pas les moyens de nous payer des paniers grillages. Et ensuite, pour les nettoyer, mon conjoint a réalisé une station de nettoyage devant le tombant. En fait, tout au bord du motu, de l'îlot, il y a toujours un tombant avec des patates de corail. Et qui vit dans les patates de corail ? Plein de petits poissons. Et en fait, quand vous apportez de la nourriture quasiment sous le nez de ces petits poissons, ils vont se régaler. et ils vont tout nettoyer. Et c'est ce qui s'est passé. C'est qu'en fait, je vous parle de Nemo, parce qu'on le voit bien dans le film. Les petits poissons qui vivent là, les chirurgiens, les demoiselles, ne quittent jamais vraiment leur habitation et restent plus ou moins proches parce que l'inconnu ne leur plaît pas du tout. Donc là, nous avions tiré une ligne de nettoyage, d'attente en fait de nettoyage, juste devant le tombant, à 2-3 mètres devant le tombant. Il suffisait de mettre les chapelets, de les sortir du milieu du lagon où les huîtres étaient en élevage tranquillement. Et nous les amenions juste devant. Donc nous mettions les chapelets les uns après les autres sous le nez. C'est une façon de parler des petits poissons. Et on rigolait parce qu'en 48 heures chrono, nos huîtres étaient absolument propres. Mais il ne restait plus rien, ni aucune algue, ni aucun petit bivalve, rien du tout. C'était vraiment un nettoyage parfait et nous pouvions les remettre en élevage. pour quelques mois. Alors, l'avantage, c'est que le stress n'était quasiment pas là, en fait, pour les huîtres, parce qu'on ne les tapait pas, on ne passait pas un coup de couteau dessus, parce que sinon, on frotte avec un couteau pour enlever les bissus, couper les bissus des petits bivalves qui peuvent se coller dessus, ou des fois, les algues restent bien accrochées sur la coquille, donc on ne peut pas y aller à la brosse à dents. Et donc, elles étaient moins stressées, parce qu'on ne les brusquait pas du tout. Alors par contre, une fois, on n'était pas allé pêcher sur les lignes le soir après la grève et on avait sans doute envie de manger du poisson, ce qu'on mange quand même tous les jours quand on habite sur un atoll et qu'on fait de la perliculture. Eh bien, nous étions allés chercher, pêcher en fait, devant, sur le tombant. Et là, je peux vous assurer que les jours qui ont suivi, il n'y a pas un poisson qui a nettoyé les huîtres. Alors vraiment, la nature est bien faite, puisqu'il y avait eu une alerte rouge, comme quoi la pêche était possible à cet endroit-là. Et du coup, pendant quelques jours, on avait beau mettre les huîtres, il ne se passait plus rien. Donc, finalement, nous n'avons plus jamais pêché de poissons à cet endroit-là. Je ne sais pas si c'est quelque chose de normal, mais en tout cas, c'est ce qui s'est passé pour nous. Et donc, on ne peut pas en tirer de conclusions ou de phénomènes absolus, mais c'était épatant de voir ça. Et ils ont bien raison, ces petits poissons, de se protéger. Toujours est-il qu'après la grève et avant la récolte, il faut avoir nettoyé ses huîtres. pour qu'elle soit en pleine forme et qu'elle nous donne une perle magnifique. Donc comment ça se passe en fait pour la récolte ? Qui fait la récolte ? Est-ce que c'est le greffeur ou est-ce que c'est quelqu'un d'autre ? Est-ce qu'on tue l'huître ou pas ? Et bien voilà les réponses à toutes ces questions. Qui fait la récolte ? En toute logique, on demande à un greffeur de revenir dans notre cas, puisqu'il était venu pour greffer, et on lui demande de revenir, ou quelqu'un d'autre, on demande à un autre greffeur de revenir, parce que l'opération est tout aussi délicate. On ne va pas tuer les huîtres là, tout de suite. Pas, en tout cas, dans 100% des cas. Je vous explique pourquoi. Le greffeur, donc, en trouve de nouveau l'huître. Alors, comme pour la greffe, les ouvriers de la ferme, donc nous, en l'occurrence, nous avions bien nettoyé les huîtres avant, nous en trouvons les huîtres, nous mettons une cale et les huîtres avec une cale sont présentées sur un plateau au greffeur. Donc là, il s'agit de la récolte. Donc, le greffeur reprend sa pince écarteur, on trouve l'huître, reprend son scalpel. qu'il a bien nettoyé, incise la gonade et avec son porte-perles, c'est une petite tige avec un rond au bout, il va sortir délicatement la perle de la gonade. Et si la perle est belle et si l'huître est toujours en forme, alors on peut décider de remettre un nucléus à l'intérieur de la gonade, exactement là où était la perle, dans le sac perlier. Et quelle taille de nucléus on choisit ? C'est la taille de la perle qu'on vient de récolter. Donc, si on a mis un nucléus de 6 mm au départ, on récolte une perle de 8, j'arrondis pour plus de simplification, de 8 mm. Alors, à ce moment-là, le greffeur prend un nucléus de 8 mm qu'il remet dans la gonade et c'est reparti pour deux ans Et la perle que nous récolterons fera 10 mm. Voilà. Et ça se passe dans X% des cas. Quand nous étions perliculteurs, on ne faisait greffer, surgreffer que très peu d'huîtres, parce que l'opération de surgreffe coûte très cher quand on travaille avec un greffeur en autonomie. Et le résultat est très fluctuant, parce que le taux de mortalité est plus important en surgreffe qu'en greffe, qu'après la première greffe. Donc, un, c'était un peu stressant, et deux, les nucléus qui sont plus gros sont beaucoup plus chers, et donc nous n'avions pas trop les moyens de surgreffer. Mais à Arutua, sur la ferme dans laquelle j'étais il y a très peu de temps, eh bien... ils surgraiffaient quasiment systématiquement, sauf cas de perles vraiment très moches. Mais sinon, ils prenaient le pari de surgraiffer toutes les huîtres. Et ils avaient raison, puisque le résultat était absolument magnifique. Et d'ailleurs, pour la petite anecdote, ceux qui surgreffaient n'étaient pas la greffeuse. Je vous ai expliqué qu'il y avait une greffeuse Mingfan, une chinoise qui était là et qui avait un résultat absolument magnifique. Des perles de toutes les couleurs, vraiment somptueuses, avec un très beau lustre. Et c'était le papa, Pei, et sa fille Tara qui surgreffaient. Donc... L'opération est la suivante, on reprend le système, on incise la gonade, on sort la perle, on remet un nucléus ou pas. Si on a remis un nucléus, évidemment on ne met pas l'huître en même temps que celles qui n'auront pas de surgreffe. Puisque celles qui ont été surgreffées repartent en élevage pour deux ans. Celles qui ne sont pas surgreffées... sont tuées. Tout simplement, on ne peut plus travailler avec elles. Elles ont donné une perle. Le résultat n'est pas probant, ce n'est pas joli. Donc, tant pis. On ne travaillera plus avec cette huître. Voilà. Donc, c'est le greffeur ou le surgreffeur qui décide de ça et qui a l'expérience, en fait, pour ça. Donc, les perles qui ont été récoltées, sont mises, là aussi je vous invite à aller sur le site parce qu'il y a des photos, ou sur les réseaux sociaux vous verrez ça, il y a des photos où on voit que le bac dans lequel est mis la perle qui vient d'être récoltée sont des bacs de glace, voilà, donc on mange beaucoup de glace au Toa Motu puisque ça nous sert pour la récolte des perles donc dans le bac il y a de l'eau de l'eau douce évidemment et on met la perle qu'on vient de récolter en attendant la fin de la journée de rentrée voilà parce qu'effectivement quand la fin de la journée arrive c'est quand même assez extraordinaire de faire le compte et de regarder ce qui est sorti aujourd'hui. Parce qu'à chaque fois, c'est un peu comme la loterie en fait. On a greffé toutes les huîtres de la même façon et pourtant, nous n'avons jamais deux fois le même résultat. Juste une petite anecdote, c'est une vraie galère de faire des boucles d'oreilles. Parce que les gens imaginent que c'est facile en fait de trouver deux perles qui se ressemblent. Peut-être que trouver deux perles blanches qui se ressemblent est plus facile que de trouver deux perles de culture de Tahiti qui se ressemblent. En Polynésie, chaque perle a sa couleur, sa forme, sa taille, sa qualité, sa brillance. Donc, trouver deux perles qui se ressemblent assez, ça peut être deux perles rondes, mais ça peut être deux gouttes qui ont quasiment la même couleur. Vous imaginez que la couleur, comme on a vu précédemment, la couleur est unique, puisque le petit bout de greffon a été pris dans une huître. et même dans la même huître, on n'a pas la même couleur partout. Comme c'est un vrai arc-en-ciel, on peut avoir beaucoup de doré, un peu de bleu, très peu de vert, pas de rose du tout. Donc on ne fait les apérages de boucles d'oreilles que sur la même récolte. C'est la seule probabilité la plus acceptable pour faire des boucles d'oreilles, donc des apérages. C'était juste une petite anecdote. Donc, comment ça se passe réellement à la fin de la journée de récolte ? et de surgreffe, tout simplement on amène le bac avec les perles à la personne qui va s'occuper de l'opération suivante. L'opération suivante consiste à rincer les perles avec de l'eau douce plusieurs fois. Ensuite, on les sèche et pour les lustrer, surtout pour enlever cette petite membrane qui reste autour, vraiment comme le bébé dans le ventre de sa maman. Pour bien nettoyer le bébé, donc la perle en l'occurrence, on va passer les perles du jour dans un tambour. Un tambour qui fait 50 cm à peu près de long sur 32 diamètres. Et c'est un tambour dans lequel on va mettre un corps gras comme des grains de maïs, des grains de riz, quelque chose que vous avez sous la main, des copeaux de quelque chose. Et on met les perles à l'intérieur du tambour. Et c'est parti pour tourner comme ça quelques heures. tranquillement pour ne pas du tout abîmer les perles. Il ne manquerait plus qu'on les abîme alors qu'on vient juste de les récolter. Donc on les fait tourner comme ça tranquillement. Et au bout de quelques heures, le tambour s'arrête. Et là, on peut trier les perles, commencer à regarder déjà vraiment bien les couleurs, la qualité, les formes, bien sûr. Et c'est là qu'on voit si ça a été une bonne opération ou pas. Bon, c'est mieux pour le greffeur et pour le perliculteur que ce soit une bonne opération. Parce que le greffeur, son poste est en jeu si la récolte est très mauvaise. Et le perliculteur, si la récolte est très mauvaise, ne pourra pas continuer à travailler. Ou en tout cas, ça va être compliqué parce que c'est quatre ans de travail. Et si la récolte est mauvaise, économiquement, il n'arrivera pas à vendre très cher. sa récolte et peut-être que ça ne couvrira pas tous les frais inhérents à ce travail pendant 4 ans. Donc c'est un moment extrêmement important. Et pourtant c'était rigolo parce que par exemple sur Arutua, Et bien chez Fine, à la fin de la journée, nous étions dans le jardin en fait, à trier les perles à l'ombre d'un manguier. Et c'est rigolo de voir qu'on a une petite fortune là devant, sur la table. Mais c'est la vie, c'est la vie au Tuamotu, c'est la vie sur une ferme perlière. Et surtout, c'est le résultat encore une fois de quatre ans de travail et c'est extrêmement important. Donc en Polynésie, on a une classification qui a été... élaboré par le gouvernement en 2005 et qui a été revu en 2017 pour vraiment reposer clairement, clairement, clairement les choses. C'est important. C'est important de suivre la classification, de bien connaître ça, parce qu'en connaissant cette classification, que je vous invite aussi à découvrir sur notre site, vous savez comment acheter une perle, en fait. Parce que c'est très important de savoir ce qu'on achète. Une perle ronde de qualité A n'aura pas le même prix qu'une perle cerclée de qualité D ou E maintenant, les rebuts. Voilà, rien à voir, rien à voir. Donc la perle ronde A, c'est-à-dire quasiment sans imperfection, 10% maximum, un très beau lustre, une nacre magnifique. c'est très, très, très, très, très rare. Je ne sais pas combien de traits il faut mettre, mais c'est très rare. Et donc, tout ce qui est rare est cher. Et donc, la valeur de cette perle ronde, et en plus, si elle est bleue, par exemple, bleue turquoise, verte, dorée, c'est des couleurs qui sont très, très recherchées. Donc, ça vaudra beaucoup plus qu'une perle grise de très mauvaise qualité. Et ce n'est pas parce qu'elle est grise qu'elle est de très mauvaise qualité, mais vous m'avez compris. Donc ce qui est important, c'est de faire le tri à la récolte. Nous, systématiquement, on enlevait les perles qui étaient ratées, parce que, comme nous l'avons déjà évoqué, toutes les opérations ne se passent pas de la même façon. Des perles sont vraiment absolument ratées, ce qu'on appelait avant des rebuts, ce qui s'appelle aujourd'hui des perles de qualité E. Les rebuts n'avaient pas le droit d'être commercialisés, ni en Polynésie, ni à l'export, évidemment. Et aujourd'hui, ça n'est plus le cas. Elles ont le droit de sortir. Bon, ce n'est pas extraordinaire pour le nom de marque, en fait, Perles de Culture de Tahiti, mais c'est le cas. C'est pour ça que c'est important de demander un certificat, de demander des précisions très exactes de ce que vous achetez. Par exemple, quand nous étions sur l'atoile de Haé, au récolte, mon compagnon, quand il triait les perles, jetait par-dessus son épaule les perles au rebut. Et quand notre petite pupus, notre petite fille, allait voir son papa Otoamotu, elle jouait aux billes avec ses perles au rebut. C'est ça, être fille de perliculteur, le luxe est de jouer aux billes avec les perles ratées. C'est une petite anecdote qui ne vaut pas grand-chose, mais c'est juste pour dire qu'on a au moins ce petit luxe-là quand on habite au Toa Motu. Donc, comme je l'ai dit précédemment, malheureusement, ces perles ratées arrivent aujourd'hui sur le marché, ce qui dégrade un peu tout le marché, mais... Ce qui me fait plaisir, c'est que les perliculteurs ayant des quotas assez drastiques ont tous très envie d'avoir des perles de très très belle qualité parce qu'ils n'ont plus le droit d'avoir beaucoup de quantité. Donc ça devrait tendre à se résorber toutes ces perles de mauvaise qualité. Alors, qui achète des perles ? Comment ça se passe une fois qu'on a un lot de perles ? On est perliculteur, on a un lot de perles, on appelle ça un lot. Donc, on a fait ces classifications, on a trié ces perles en fonction de la forme, de leur taille, de la qualité de la surface. Et on se présente à qui et comment ça se passe ? soit vous allez en ville, ce qu'on appelle aller en ville, c'est-à-dire aller à papeyété sur l'île de Tahiti. Donc on prend l'avion avec son sac à dos, sa valise, selon la quantité de perles récoltées, et on va voir des négociants. Mais souvent, les perliculteurs qui ont de très beaux résultats, voient plutôt des négociants arriver chez eux, en fait, parce que les négociants réservent les récoltes, sans même les avoir vues, mais à force de voir les différentes récoltes, ils ont confiance dans le travail et du greffeur et du perliculteur. Donc là, c'est assez luxueux, puisque pour le perliculteur, il n'a plus besoin de bouger de chez lui pour vendre ses perles. Avant, La petite histoire disait que les négociants avaient des valises et des valises et des valises de billets, puisqu'il n'y a pas si longtemps, il n'y avait pas de banque dans les Toa Mutu. C'était compliqué. Les perliculteurs n'avaient pas de compte bancaire. Tout se passait avec du cash. Mais depuis quelques années, comme c'est un territoire français, il n'y a plus le droit d'acheter et de vendre avec autant de cash. Donc maintenant, ça se fait par virement, bien sûr, sur les comptes bancaires. Donc ce sont des négociants locaux ou internationaux. Il y a beaucoup d'acheteurs étrangers qui se déplacent directement sur les fermes perlières qu'ils connaissent ou dont la réputation les précède. Et ils essayent d'aller acheter. les récoltes, puisque tout le monde sait à peu près quand X ou Y va récolter ses prochaines perles. Et donc, des acheteurs internationaux, des Chinois, des Japonais, des Australiens, un peu tout le monde, en fait, va au Toa Motu ou au Gambier essayer d'acheter les dernières récoltes. Et je vous avais parlé dans un épisode précédent qu'avec la crise du Covid, il y a eu un manque de greffeurs pendant deux ans et demi. Et... puisque les greffeurs sont essentiellement chinois maintenant, et sont repartis en Chine en février 2020 pour leurs grandes vacances. Et en mars 2020, les frontières se sont fermées à cause de cette épidémie. Et donc, les greffeurs chinois ont été bloqués chez eux, en quelque sorte, en Chine, et n'ont pas pu retourner en Polynésie avant juillet 2022. Ce qui fait que pendant deux ans et demi... Eh bien, ça a été compliqué de récolter, puisque vous avez compris, c'est le greffeur qui récolte. En tout cas, c'est quelqu'un qui connaît la greffe ou la surgreffe, mais c'est un spécialiste qui vient récolter. Donc, il n'était pas là pour récolter et greffer ou surgreffer d'autres huîtres. Donc ça a posé un énorme problème et ce qui fait réfléchir à l'implication de l'école de greffe qui est sur l'atoll de Rangiroa et vraiment pour travailler en toute indépendance de plus en plus, pour avoir une continuité dans ce gemme absolument magnifique qui naît sur un territoire français, il est important d'être indépendant face au reste du monde. Et pour finir, les 95% des perles sont exportées vers l'Asie. Ce qui est quand même assez dingue. Les deux tiers partent sur Hong Kong et l'autre tiers part au Japon. Ce sont les deux grandes places mondiales maintenant qui vendent des perles du monde entier. Ils vont acheter directement les perles en Australie, en Indonésie, aux Philippines. Et si vous voulez acheter même aujourd'hui des perles de Tahiti, il vaut mieux aller à Hong Kong ou au Japon plutôt qu'à Tahiti parfois, parce que toutes les plus belles perles partent chez les gros négociants. asiatiques. Donc c'est un petit peu triste, mais c'est ainsi. J'ai eu la chance aussi de participer à des ventes aux enchères sur Tahiti à l'époque. Je travaillais à l'Institut de la Statistique et j'étais allée rencontrer des acheteurs chinois et australiens pour connaître un peu leur ressenti et leur façon d'acheter. Et c'était vraiment absolument passionnant. Il faut vraiment imaginer que tout le monde, c'est vraiment le monde avec un grand M, adorent les perles de culture de Tahiti parce que, encore une fois, ce sont les seuls huîtres au monde à proposer des perles d'autant de couleurs différentes avec une nacre super épaisse, donc bien lustrée, bien magnifique et des couleurs naturelles. Il n'y a aucun traitement autorisé une fois que les perles sont sorties de l'huître. Donc ça, c'est extrêmement rare et ça vaut le coup d'appuyer un peu là-dessus. et c'est vrai que moi ça me rend fière de travailler avec les perles de culture de Tahiti parce que tout est complètement transparent et on peut savoir enfin moi je peux savoir de quel atoll viennent les perles parce que c'est vrai que je connais bien ce milieu là Je vous remercie sincèrement de votre écoute et je vous invite à vous abonner sur la plateforme de votre choix pour nous suivre dans cette aventure qui est la perle de culture. Vous pouvez aussi nous rejoindre sur nos réseaux sociaux tels qu'Instagram, Facebook et LinkedIn, arrobase au perle du paradis. N'hésitez pas à partager ce podcast et à nous faire part de vos idées pour de futurs épisodes. Vous pouvez également découvrir toute notre collection sur la boutique en ligne où vous verrez des perles de toutes les couleurs, de toutes les formes, de toutes les tailles. et regardez des photos de notre installation et toutes les explications sur la perliculture sur notre site www.operleduparadis.com Alors, parlons peu, parlons perles !

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