undefined cover
undefined cover
L'arrivée en Polynésie - l'aventure commence de Tahiti aux Tuamotu ! - Episode 8 cover
L'arrivée en Polynésie - l'aventure commence de Tahiti aux Tuamotu ! - Episode 8 cover
Parlons Peu Parlons Perles - le Podcast

L'arrivée en Polynésie - l'aventure commence de Tahiti aux Tuamotu ! - Episode 8

L'arrivée en Polynésie - l'aventure commence de Tahiti aux Tuamotu ! - Episode 8

19min |22/05/2024
Play
undefined cover
undefined cover
L'arrivée en Polynésie - l'aventure commence de Tahiti aux Tuamotu ! - Episode 8 cover
L'arrivée en Polynésie - l'aventure commence de Tahiti aux Tuamotu ! - Episode 8 cover
Parlons Peu Parlons Perles - le Podcast

L'arrivée en Polynésie - l'aventure commence de Tahiti aux Tuamotu ! - Episode 8

L'arrivée en Polynésie - l'aventure commence de Tahiti aux Tuamotu ! - Episode 8

19min |22/05/2024
Play

Description

Dans cet épisode n°8, Nathalie Le Gloahec partage son incroyable parcours depuis la France jusqu'à la Polynésie, où elle décide de vivre une aventure inattendue : créer une ferme perlière sur un motu (îlot). Après avoir déménagé en Polynésie avec son amie Gaëlle et profité de la vie insulaire pendant quelques mois, elle commence à chercher du travail. Sa première expérience professionnelle dans une agence de voyage à Tahiti lui permet de rencontrer une équipe formidable et d'aider des touristes en difficulté.

Ensuite, elle est embauchée par un négociant en métaux précieux, où elle découvre la diversité et la beauté des perles de culture de Tahiti. Cette révélation l'incite à quitter son emploi pour explorer les fermes perlières locales. Au fil de ses découvertes, elle décide de plonger dans cet univers fascinant.

Son voyage la mène à travailler sur un atoll, où elle fait ses premières armes en présentant une ferme perlière à des touristes américains, malgré son manque initial de connaissances. Elle rencontre alors Philippe, un ami qui lui propose de découvrir une autre ferme perlière, renforçant ainsi son désir de travailler dans ce domaine.

Après plusieurs séjours sur différents atolls, elle rencontre l'homme avec qui elle entreprend de monter une ferme perlière. Ensemble, ils préparent minutieusement leur projet en achetant le matériel nécessaire et en consultant des experts.

L'épisode se termine sur une note excitante : en septembre 2000, elle prend un billet d'avion pour l'atoll de Ahe, prête à commencer cette nouvelle aventure perlière.

À Suivre : Pour suivre la suite de cette aventure fascinante et en apprendre plus sur la perliculture en Polynésie et ailleurs, abonnez-vous à notre podcast sur votre plateforme préférée et suivez-nous sur nos réseaux sociaux @operlesduparadis. Vous pouvez également découvrir des photos et récits sur notre boutique en ligne operlesduparadis.com.

Restez à l'écoute et parlons peu, parlons perles !

© "Parlons Peu, Parlons Perles - Le podcast" est une production de Kahaia Henry-Le Gloahec et Nathalie Le Gloahec protégée par les droits d'auteur. Les crédits photos sont attribués à ©Tahiti Image Bank et la musique est fournie par ©Envato. Le montage est réalisé par Elena Lelong. Toute reproduction, même partielle, des informations audio ou images est interdite sans autorisation.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur le podcast Parlons Peu Parlons Perles. Vous allez tout savoir sur les perles fines ou de culture à travers le monde sous forme d'une histoire. Que vous connaissiez déjà ce métier, que vous aimiez les perles, la Polynésie ou tout simplement la mer, ce podcast est fait pour vous. Je suis Nathalie Le Gloaec, experte en perles de culture et fondatrice de la marque Aux Perles du Paradis. Je vais vous faire découvrir la perliculture et la vie sur une ferme perlière. Alors, imaginer quitter la France pour partir en Polynésie a été une première étape. Envisager de quitter Tahiti pour vivre sur un motu, un îlot, pour créer intégralement une ferme perlière, est une nouvelle aventure que je n'avais même pas imaginée. Une aventure dans l'aventure. Tout est possible, il a suffi d'oser. Alors ça y est, j'ai pris l'avion, j'arrive à Tahiti, les portes de l'avion s'ouvrent et l'aventure commence. L'odeur du tarmac, l'humidité, la chaleur, ça y est, j'essuie. On descend les escaliers de l'avion et là, des gens jouent de la musique pour vous, vous accueillent en musique. Et une hôtesse vous offre une fleur, un tiare qui a cette odeur tellement magique que ça y est, vous y êtes. Le rêve s'accomplit. Allez hop, l'aventure commence. Alors je vous passe tous les détails du début, la découverte où je suis accueillie chez les amis de mes parents pendant 15 jours. Donc eux non plus ne connaissent pas la Polynésie, ne connaissent pas Tahiti, ils viennent juste d'arriver. Donc nous découvrons un peu ensemble. Je suis partie en Polynésie avec trois numéros de téléphone. Parce qu'en fait, ma famille et mes amis étaient un peu inquiets pour moi parce que ça n'était pas évident pour eux. d'accepter que je pars toute seule comme ça à l'autre bout du monde, sans essayer de m'aider, donc c'était extrêmement gentil. Et je suis partie avec trois numéros de téléphone. Alors j'appelle le premier. et je vais rencontrer Florence et Laurent qui sont toujours des amis, des amis pour la vie, qui eux étaient arrivés six mois avant en Polynésie et finalement étaient restés s'y installer. Ils avaient acheté un cabinet de kiné à Maina et ils avaient donc décidé de rester vivre en Polynésie. Alors évidemment je les rencontre, ce sont des amis d'une de mes cousines, on s'entend tout de suite très bien et c'est formidable. Ils partent un mois en France. dans quelques jours, et ils me proposent de garder leur maison pendant leur absence. Donc j'ai une maison pour m'installer en Polynésie, sur une commune qu'évidemment je ne connais pas, je découvre, et c'est magique. Je loue une voiture, enfin bref, on fait ce qu'il y a à faire quand on arrive quelque part et qu'on veut se déplacer rapidement et découvrir le plus vite possible une partie de l'île, une partie de la vie en Polynésie. Et puis les autres numéros de téléphone je vous raconterai après parce qu'ils me serviront pour trouver du travail. Mon ami Gaël avec qui j'étais partie plongée en Égypte a décidé de quitter aussi Paris et va me rejoindre en Polynésie. Alors toutes les deux au départ nous habitons chez Florence et Laurent et puis finalement pour le 31 décembre nous décidons de partir faire le tour de Montréal. Et là, vraiment, un coup de cœur, je tombe amoureuse de cette île, Montréal. Vraiment, pour ceux qui connaissent, vous savez de quoi je parle. C'est une île fabuleuse qui a des montagnes somptueuses et un lagon, bon, je vous laisse imaginer, vraiment extraordinaire. Donc cette journée à Montréal a fait que nous décidons de louer une maison plutôt sur cette île pour nous reposer, pour récupérer un peu d'énergie. Après, tous les mois passés à Paris, toutes les années passées à Paris, où j'ai eu, je vous ai raconté dans l'épisode précédent, des aventures qui n'ont pas toujours été joyeuses. Donc nous louons une maison à Morea, et là, ce qui est extraordinaire, non seulement la situation géographique, bien sûr, nous avons une petite plage, une pirogue sur la plage, donc nous apprenons à manier cette pirogue, mais surtout, nous avons des voisins absolument charmants, et là, nous découvrons les joies des bringues, les joies de la vie réelle en Polynésie, avec nos voisins. Et ce fut vraiment des mois absolument délicieux. Bon, ensuite, il faut quand même revenir un peu à la réalité. Est-ce que nous pouvons trouver du travail ? Voilà une bonne question. Alors, je vais utiliser un deuxième numéro de téléphone et je vais contacter la maman d'une fille de Paris qui est fleuriste à Papayété et que je rencontre, bien sûr, et qui va m'aider à trouver un travail. Mon premier travail va être chez Tahiti Tour, c'est une agence de voyage où je suis chargée d'accompagner les touristes qui viennent en Polynésie si jamais ils rencontrent des problèmes. Et puis ensuite, rapidement, je suis contactée par une femme qui a une boîte d'une entreprise de négoce de métaux précieux et qui a besoin de faire un audit de son entreprise pour voir les forces et les faiblesses. Donc je quitte Tahiti Tour, je pars chez ce négociant. où là, je découvre véritablement le monde des métaux précieux, de l'or et de l'argent. Je découvre la matière première et je découvre aussi les bijoutiers qui viennent acheter les montures, mais aussi les perliculteurs, perlicultrices qui viennent acheter des montures en or et en argent pour monter leurs propres perles. Et là, c'est vraiment le début de l'aventure de la perle qui va démarrer. Parce que ces gens, je leur pose plein de questions en fait. Je découvre des perles de toutes les couleurs, de toutes les formes, de toutes les tailles. Et ça m'intrigue. Je ne m'étais jamais posé aucune question sur la perle de culture de Tahiti. Je ne savais pas du tout comment elle naissait. Enfin, je ne connaissais rien. Donc avec eux, j'apprends un tout petit peu plus. Et puis finalement, au fil des mois, l'audit se termine. Je n'ai plus envie de rester à Papayété. Je sais que je peux trouver du travail. Et là, je décide de partir dans les îles. Ça tombera bien, puisque en fin d'année, il y a le 31 décembre 1999, passage à l'an 2000. Et là, avec une bande de copains, nous partons passer le réveillon sur l'atoll de Tétiaroua. Et là, je pense qu'il s'est passé non seulement quatre jours merveilleux où nous avons fait la fête et où nous rigolions du bug de l'an 2000. Je ne sais pas si vous vous rappelez, mais tout le monde était très inquiet. Est-ce que les ordinateurs vont continuer à fonctionner ? Nous passons à l'an 2000 ? Bref, bref, bref. Nous étions bien loin de tout ça. Mais surtout, je découvre ce qu'est la vie sur un atoll, sur ces petits motos, ces petits îlots. Et je trouve ça juste fabuleux. Et je vais enchaîner. Ma cousine arrive en vacances en Polynésie. Elle profite que je sois installée là-bas pour venir. Et là, nous partons toutes les deux plonger sur un atoll qui s'appelle Tikao. Oula, le coup de cœur que j'avais eu à Techarwa est confirmé. Vraiment, j'adore les Toa Mutu. Je me sens super bien. On est dans une pension de famille où les gens sont adorables avec nous, nous apprennent plein de choses. Et on continuera sur Rangiroa comme ça. Après, nous irons évidemment à Bora Bora, Raiateata, A, Wainé, Maupiti, enfin bref, des noms d'îles qui font rêver. Donc je découvre un peu plus la Polynésie. Et je sais que je veux continuer à découvrir parce que c'est vraiment un territoire extraordinaire. Alors... Quand je rentre sur Opapeete à la fin des vacances avec ma cousine, je rencontre Eva, Eva que j'avais rencontrée chez le négociant en métaux précieux, et qui là me demande si je veux bien aller remplacer la vendeuse de perles d'une boutique qu'ils ont dans un hôtel 5 étoiles sur l'atoll de Manille. Alors au départ je refuse en disant non non je ne veux pas travailler, je vais repartir plonger, et j'ai envie d'aller découvrir un peu plus les Toa Motu. Mais finalement, j'ai envie de rendre service aussi à Eva et elle me dit que c'est compliqué pour elle de trouver quelqu'un puisque personne ne veut aller remplacer Wendy Otoamotu parce que c'est un atoll et que les gens n'ont pas très envie d'aller vivre sur des atolls où il n'y a rien. Et quand on vit en ville, peut-être qu'on a peur par méconnaissance d'aller vivre sur un motou, même sur un motou où il y a un hôtel 5 étoiles. Finalement, je pars sur l'atoll de Mani. Et là, je vous raconte déjà des aventures, mais alors là, vraiment, ça a été le début physiquement, réellement de la perliculture pour moi. J'arrive sur cet atoll, sur ce motou, il y a l'hôtel 5 étoiles, les pilotis, tralali, tralala. Vous avez déjà vu ça dans des magazines ou dans des bouquins de voyage. Je rencontre Wendy, que je vais remplacer, qui part le lendemain matin. et qui me dit tu fais visiter la ferme Perlière qui appartient aussi aux gens qui ont la boutique tu fais visiter la ferme Perlière à 8 américains demain matin Ok, je me suis dit, moi je pensais juste venir te remplacer pour vendre des perles, des bijoux en perles. Et donc, tu me demandes de faire visiter une ferme perlière, mais je ne sais absolument pas ce qu'est une ferme perlière. Ok, alors j'aime le côté pragmatique des Américains. Eh bien, on s'assoit, papier et crayon, et je note, j'enregistre pendant deux heures tout ce qu'elle me raconte. En anglais évidemment, parce que déjà en français, je ne connaissais pas les termes. Donc comme j'allais devoir le dire en anglais le lendemain. Je note tout en anglais. Le soir, j'apprends ma leçon par cœur. et le lendemain, vous imaginez, il faut que j'arrive sur la ferme Perlière, en faisant croire à mes Américains qu'on se connaît déjà avec Henri, le chef de ferme, et tous les gens qui travaillent là. Donc, on fait semblant, et tout se passe très bien. Henri me dira une phrase qui est restée dans ma mémoire, et vraiment, je le remercie pour ça, puisqu'il voit que je ne suis pas super à l'aise, c'est la première fois que j'arrive sur une ferme Perlière, et il me dit, ne t'inquiète pas. Ils ne savent pas que tu ne sais pas. Et c'est tellement vrai ! Donc je rigole en écoutant cette phrase et ça me détend, je récite ma leçon aux Américains et surtout à la fin de l'explication, il les prend en charge, il leur montre des huîtres perlières, il va greffer une huître et il explique tout ça, je traduis et tout se passe très bien, les Américains sont super contents et moi aussi, je découvre un métier mais vraiment fabuleux où la ferme perlière concrètement ben... et à terre, mais il y a le ponton qui va au-dessus de l'eau. Je suis épatée de voir tous les poissons qu'il y a en dessous. Bref, c'est le bonheur intégral pour moi qui aime la plongée et qui aime la vie près de la mer. L'aventure continue parce que le lendemain, un garçon va venir dans la boutique de Perles, donc où je travaille. Et en fait, c'est un copain de Florence et Laurent que j'avais rencontré à Tahiti en arrivant et qui m'avait prêté leur maison. Il l'avait prévenu, lui il habite là sur cet atoll, il l'avait prévenu que j'arrivais pour 15 jours. Et de façon très sympathique, il vient me voir en me proposant d'aller chez un autre copain le week-end suivant pour me montrer ce que c'était qu'une ferme perlière, concrètement, en dehors de la visite aux Américains. Alors évidemment, on y va et je découvre encore plus la vie sur une ferme perlière au secteur, c'est-à-dire à l'autre bout de l'atoll, où il faut, je ne sais même plus combien de temps, une heure, une heure et demie pour aller en bateau jusqu'à ce petit motou. Et autour, il n'y a rien du tout. Et vraiment, je suis fascinée. Je suis fascinée par l'endroit. Je suis fascinée par les gens qui sont là à travailler et je suis fascinée par le travail. C'est impressionnant comme tout me plaît. Bref, quelques temps plus tard se termine ma mission de 15 jours à l'hôtel. Tout s'est très bien passé. J'ai rencontré une équipe à l'hôtel vraiment charmante. Tout le monde est super sympa. Et je propose à Thierry, qui a la ferme perlière au secteur, je lui propose de revenir chez lui un mois en échange d'un gros plein de nourriture, parce que c'est un petit peu le point faible des Toa Motu quand on habite comme ça sur un motu, c'est qu'au niveau nourriture, ce n'est pas très varié. Donc je repars sur Tahiti. je fais un plein de courses parce qu'il a accepté cette proposition et je repars chez lui un mois juste pour observer, pour regarder et apprendre ce qu'est une ferme perlière. Tout va super bien se passer. Vraiment, c'est un moment délicieux, une parenthèse enchantée dans ma vie. Et voilà, le mois se termine. Je repars sur l'île de Morea parce que j'ai envie de retrouver les copains et copines que j'ai laissés là-bas. Il s'avère qu'il y a un anniversaire. Et à cet anniversaire, la vie est rigolote puisqu'elle met sur mon chemin un garçon qui va devenir mon amoureux et qui, de façon très étonnante, m'explique que pour l'instant il travaille sur l'île de Tahiti mais ses parents sont propriétaires d'un motu, ils ont une concession maritime et il a pour projet d'aller monter une ferme perlière et il me propose de partir avec lui. Et voilà comment je me retrouve, quelques mois après mon arrivée en Polynésie, à envisager de partir vivre sur un moto, au toit moto, pour monter une ferme perlière avec mon amoureux. C'est complètement incroyable. Tout s'est vraiment enchaîné comme si c'était écrit. Vraiment, je le remercie de m'avoir proposé ça, d'avoir eu confiance en moi. Donc, je suis allée en ville faire un prévisionnel. En fait, vous savez, quand on a un projet comme ça, moi, je n'y connaissais rien du tout. À part, j'ai vu ce que c'était qu'une ferme perlière. J'ai vu les bouées, les boutes, les stations, tout ce que je vais faire après. Je l'ai vu. Mais entre le voir et construire une ferme perlière, C'est-à-dire vraiment concrètement, qu'est-ce qu'il faut acheter comme boutes, comme bouées, comme ombrières, comme matériel, le bois ? Qu'est-ce qu'il nous faut pour construire une maison à terre, une maison sur l'eau, pour faire un phare et greffe ? Donc une maison qui va nous servir pour travailler avec les huîtres. Concrètement, il faut vraiment s'y mettre. Donc je m'y mets. et je pars en ville, je vais discuter avec des gens dans les magasins qui fournissent les perliculteurs pour savoir de quoi nous avons besoin, combien ça coûte, enfin bref. Et je vais aussi rencontrer un ingénieur du service de la mer, et je lui explique que nous partons monter une ferme perlière sur l'atoll de Haé, et que nous débutons, enfin nous avons tout à construire, donc selon lui, qu'est-ce qu'il faut faire ? Bon, je vous avoue qu'il est un peu sidéré par ma question. Il est sidéré que moi, une petite popa, comme on dit, va aller monter une ferme perlière avec son amoureux sur un moto, au toit moto. Mais voilà, une fois que sa stupéfaction est passée, il m'explique toute la théorie. et je note tout bien évidemment j'apprends avec lui je lui pose mille questions j'essaye d'envisager tout ce qui peut se passer sur une ferme perlière de bien et de moins bien pour être prêt à affronter tous les problèmes qu'il peut y avoir. Et c'est ainsi que je rejoins, en mois de septembre de l'année 2000, mon amoureux et un copain à lui qui est parti pour l'aider à construire les premières installations. Voilà, ils ont construit un hangar au départ, parce que le plus important est de pouvoir récupérer de l'eau de pluie, parce que le motou, l'îlot, est à un mètre au-dessus du niveau du lagon. Donc si on creuse pour avoir de l'eau, On va avoir de l'eau, mais de l'eau saumâtre. Donc pour la consommation, pour se laver, pour la vie d'une façon générale, il nous faut de l'eau. Et la seule eau qu'on puisse avoir facilement, c'est l'eau de pluie. Alors facilement, facilement, c'est pas si facile que ça parce qu'il ne pleut pas énormément au Toa Motu. Il peut se passer un certain temps avant qu'il y ait de la pluie, donc il faut stocker de l'eau. Et c'est pour ça qu'ils ont construit un hangar avec un toit en tol, avec des gouttières ouvertes aux quatre coins. Et au départ, il y avait un fût à chaque coin qui s'est rempli assez rapidement. Et donc nous avions 800 litres d'eau. en réserve et puis après plus tard au fil des mois l'installation va se compléter et nous aurons une citerne de 8 mètres cubes donc là ça sera vraiment très confortable Et voilà, la vie va s'organiser au Toa Motu, nous allons tout construire. Nous vivons de façon très spartiate au départ, évidemment. Il n'y a pas du tout de frais, puisque nous n'avons pas d'eau à part l'eau de pluie, pas d'électricité, à part un petit groupe électrogène qui va nous servir à faire tourner la bétonnière et à faire tourner des machines quand on a besoin de construire et donc de scier. Enfin bref, c'est vraiment pour les outils qu'on a ce groupe électrogène. parce que 1, ça fait un bruit de casserole et 2, ça consomme énormément de gasoil et on n'en a pas beaucoup et pour moi qui ai vendu des millions de mètres cubes de gasoil, ben là on achète des fûts de gasoil à bord du bateau donc c'est assez rigolo On n'a pas d'électricité, on n'a évidemment pas de téléphone. Aujourd'hui, ça paraît improbable puisque tout le monde est connecté avec des portables, même au ToiMoto, évidemment, aujourd'hui, et tant mieux pour eux. Voilà, c'est pas la peine d'être si loin et complètement isolé, donc tant mieux. Mais à l'époque, nous n'avions pas le téléphone. Le seul moyen de communiquer avec les autres, avec la ville... ou avec d'autres motos, c'était de passer par la radio VHF, la radio bateau. Donc la Polynésie, c'est grand comme l'Europe, et il y avait un canal. Donc il fallait faire la queue avec son numéro de téléphone. Mais voilà, ça, je le raconterai un peu plus tard. Donc pas d'eau, pas d'électricité, pas de téléphone, nous sommes un peu coupés du monde. Et finalement, je vous assure que c'est merveilleux de vivre une expérience telle que celle-là, parce que ça remet les pendules à l'heure. J'ai passé un certain temps à faire des choses que je n'avais même pas imaginées deux ans avant, mais je le vous raconterai dans un prochain épisode. Alors je vous remercie vraiment sincèrement de m'avoir écoutée, d'avoir écouté cette aventure. Otoamotu, ça y est, nous partons sur cet atoll et je vous invite à vous abonner à la plateforme de votre choix à partager cet épisode avec votre entourage vous pouvez nous suivre sur nos réseaux sociaux Instagram, Facebook ou LinkedIn arrobase auperleduparadis vous pouvez aussi retrouver toutes les informations sur la perliculture et toute notre collection sur notre site internet www.operleduparadis.com Mais d'ici le prochain épisode, parlons peu, parlons perles !

Description

Dans cet épisode n°8, Nathalie Le Gloahec partage son incroyable parcours depuis la France jusqu'à la Polynésie, où elle décide de vivre une aventure inattendue : créer une ferme perlière sur un motu (îlot). Après avoir déménagé en Polynésie avec son amie Gaëlle et profité de la vie insulaire pendant quelques mois, elle commence à chercher du travail. Sa première expérience professionnelle dans une agence de voyage à Tahiti lui permet de rencontrer une équipe formidable et d'aider des touristes en difficulté.

Ensuite, elle est embauchée par un négociant en métaux précieux, où elle découvre la diversité et la beauté des perles de culture de Tahiti. Cette révélation l'incite à quitter son emploi pour explorer les fermes perlières locales. Au fil de ses découvertes, elle décide de plonger dans cet univers fascinant.

Son voyage la mène à travailler sur un atoll, où elle fait ses premières armes en présentant une ferme perlière à des touristes américains, malgré son manque initial de connaissances. Elle rencontre alors Philippe, un ami qui lui propose de découvrir une autre ferme perlière, renforçant ainsi son désir de travailler dans ce domaine.

Après plusieurs séjours sur différents atolls, elle rencontre l'homme avec qui elle entreprend de monter une ferme perlière. Ensemble, ils préparent minutieusement leur projet en achetant le matériel nécessaire et en consultant des experts.

L'épisode se termine sur une note excitante : en septembre 2000, elle prend un billet d'avion pour l'atoll de Ahe, prête à commencer cette nouvelle aventure perlière.

À Suivre : Pour suivre la suite de cette aventure fascinante et en apprendre plus sur la perliculture en Polynésie et ailleurs, abonnez-vous à notre podcast sur votre plateforme préférée et suivez-nous sur nos réseaux sociaux @operlesduparadis. Vous pouvez également découvrir des photos et récits sur notre boutique en ligne operlesduparadis.com.

Restez à l'écoute et parlons peu, parlons perles !

© "Parlons Peu, Parlons Perles - Le podcast" est une production de Kahaia Henry-Le Gloahec et Nathalie Le Gloahec protégée par les droits d'auteur. Les crédits photos sont attribués à ©Tahiti Image Bank et la musique est fournie par ©Envato. Le montage est réalisé par Elena Lelong. Toute reproduction, même partielle, des informations audio ou images est interdite sans autorisation.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur le podcast Parlons Peu Parlons Perles. Vous allez tout savoir sur les perles fines ou de culture à travers le monde sous forme d'une histoire. Que vous connaissiez déjà ce métier, que vous aimiez les perles, la Polynésie ou tout simplement la mer, ce podcast est fait pour vous. Je suis Nathalie Le Gloaec, experte en perles de culture et fondatrice de la marque Aux Perles du Paradis. Je vais vous faire découvrir la perliculture et la vie sur une ferme perlière. Alors, imaginer quitter la France pour partir en Polynésie a été une première étape. Envisager de quitter Tahiti pour vivre sur un motu, un îlot, pour créer intégralement une ferme perlière, est une nouvelle aventure que je n'avais même pas imaginée. Une aventure dans l'aventure. Tout est possible, il a suffi d'oser. Alors ça y est, j'ai pris l'avion, j'arrive à Tahiti, les portes de l'avion s'ouvrent et l'aventure commence. L'odeur du tarmac, l'humidité, la chaleur, ça y est, j'essuie. On descend les escaliers de l'avion et là, des gens jouent de la musique pour vous, vous accueillent en musique. Et une hôtesse vous offre une fleur, un tiare qui a cette odeur tellement magique que ça y est, vous y êtes. Le rêve s'accomplit. Allez hop, l'aventure commence. Alors je vous passe tous les détails du début, la découverte où je suis accueillie chez les amis de mes parents pendant 15 jours. Donc eux non plus ne connaissent pas la Polynésie, ne connaissent pas Tahiti, ils viennent juste d'arriver. Donc nous découvrons un peu ensemble. Je suis partie en Polynésie avec trois numéros de téléphone. Parce qu'en fait, ma famille et mes amis étaient un peu inquiets pour moi parce que ça n'était pas évident pour eux. d'accepter que je pars toute seule comme ça à l'autre bout du monde, sans essayer de m'aider, donc c'était extrêmement gentil. Et je suis partie avec trois numéros de téléphone. Alors j'appelle le premier. et je vais rencontrer Florence et Laurent qui sont toujours des amis, des amis pour la vie, qui eux étaient arrivés six mois avant en Polynésie et finalement étaient restés s'y installer. Ils avaient acheté un cabinet de kiné à Maina et ils avaient donc décidé de rester vivre en Polynésie. Alors évidemment je les rencontre, ce sont des amis d'une de mes cousines, on s'entend tout de suite très bien et c'est formidable. Ils partent un mois en France. dans quelques jours, et ils me proposent de garder leur maison pendant leur absence. Donc j'ai une maison pour m'installer en Polynésie, sur une commune qu'évidemment je ne connais pas, je découvre, et c'est magique. Je loue une voiture, enfin bref, on fait ce qu'il y a à faire quand on arrive quelque part et qu'on veut se déplacer rapidement et découvrir le plus vite possible une partie de l'île, une partie de la vie en Polynésie. Et puis les autres numéros de téléphone je vous raconterai après parce qu'ils me serviront pour trouver du travail. Mon ami Gaël avec qui j'étais partie plongée en Égypte a décidé de quitter aussi Paris et va me rejoindre en Polynésie. Alors toutes les deux au départ nous habitons chez Florence et Laurent et puis finalement pour le 31 décembre nous décidons de partir faire le tour de Montréal. Et là, vraiment, un coup de cœur, je tombe amoureuse de cette île, Montréal. Vraiment, pour ceux qui connaissent, vous savez de quoi je parle. C'est une île fabuleuse qui a des montagnes somptueuses et un lagon, bon, je vous laisse imaginer, vraiment extraordinaire. Donc cette journée à Montréal a fait que nous décidons de louer une maison plutôt sur cette île pour nous reposer, pour récupérer un peu d'énergie. Après, tous les mois passés à Paris, toutes les années passées à Paris, où j'ai eu, je vous ai raconté dans l'épisode précédent, des aventures qui n'ont pas toujours été joyeuses. Donc nous louons une maison à Morea, et là, ce qui est extraordinaire, non seulement la situation géographique, bien sûr, nous avons une petite plage, une pirogue sur la plage, donc nous apprenons à manier cette pirogue, mais surtout, nous avons des voisins absolument charmants, et là, nous découvrons les joies des bringues, les joies de la vie réelle en Polynésie, avec nos voisins. Et ce fut vraiment des mois absolument délicieux. Bon, ensuite, il faut quand même revenir un peu à la réalité. Est-ce que nous pouvons trouver du travail ? Voilà une bonne question. Alors, je vais utiliser un deuxième numéro de téléphone et je vais contacter la maman d'une fille de Paris qui est fleuriste à Papayété et que je rencontre, bien sûr, et qui va m'aider à trouver un travail. Mon premier travail va être chez Tahiti Tour, c'est une agence de voyage où je suis chargée d'accompagner les touristes qui viennent en Polynésie si jamais ils rencontrent des problèmes. Et puis ensuite, rapidement, je suis contactée par une femme qui a une boîte d'une entreprise de négoce de métaux précieux et qui a besoin de faire un audit de son entreprise pour voir les forces et les faiblesses. Donc je quitte Tahiti Tour, je pars chez ce négociant. où là, je découvre véritablement le monde des métaux précieux, de l'or et de l'argent. Je découvre la matière première et je découvre aussi les bijoutiers qui viennent acheter les montures, mais aussi les perliculteurs, perlicultrices qui viennent acheter des montures en or et en argent pour monter leurs propres perles. Et là, c'est vraiment le début de l'aventure de la perle qui va démarrer. Parce que ces gens, je leur pose plein de questions en fait. Je découvre des perles de toutes les couleurs, de toutes les formes, de toutes les tailles. Et ça m'intrigue. Je ne m'étais jamais posé aucune question sur la perle de culture de Tahiti. Je ne savais pas du tout comment elle naissait. Enfin, je ne connaissais rien. Donc avec eux, j'apprends un tout petit peu plus. Et puis finalement, au fil des mois, l'audit se termine. Je n'ai plus envie de rester à Papayété. Je sais que je peux trouver du travail. Et là, je décide de partir dans les îles. Ça tombera bien, puisque en fin d'année, il y a le 31 décembre 1999, passage à l'an 2000. Et là, avec une bande de copains, nous partons passer le réveillon sur l'atoll de Tétiaroua. Et là, je pense qu'il s'est passé non seulement quatre jours merveilleux où nous avons fait la fête et où nous rigolions du bug de l'an 2000. Je ne sais pas si vous vous rappelez, mais tout le monde était très inquiet. Est-ce que les ordinateurs vont continuer à fonctionner ? Nous passons à l'an 2000 ? Bref, bref, bref. Nous étions bien loin de tout ça. Mais surtout, je découvre ce qu'est la vie sur un atoll, sur ces petits motos, ces petits îlots. Et je trouve ça juste fabuleux. Et je vais enchaîner. Ma cousine arrive en vacances en Polynésie. Elle profite que je sois installée là-bas pour venir. Et là, nous partons toutes les deux plonger sur un atoll qui s'appelle Tikao. Oula, le coup de cœur que j'avais eu à Techarwa est confirmé. Vraiment, j'adore les Toa Mutu. Je me sens super bien. On est dans une pension de famille où les gens sont adorables avec nous, nous apprennent plein de choses. Et on continuera sur Rangiroa comme ça. Après, nous irons évidemment à Bora Bora, Raiateata, A, Wainé, Maupiti, enfin bref, des noms d'îles qui font rêver. Donc je découvre un peu plus la Polynésie. Et je sais que je veux continuer à découvrir parce que c'est vraiment un territoire extraordinaire. Alors... Quand je rentre sur Opapeete à la fin des vacances avec ma cousine, je rencontre Eva, Eva que j'avais rencontrée chez le négociant en métaux précieux, et qui là me demande si je veux bien aller remplacer la vendeuse de perles d'une boutique qu'ils ont dans un hôtel 5 étoiles sur l'atoll de Manille. Alors au départ je refuse en disant non non je ne veux pas travailler, je vais repartir plonger, et j'ai envie d'aller découvrir un peu plus les Toa Motu. Mais finalement, j'ai envie de rendre service aussi à Eva et elle me dit que c'est compliqué pour elle de trouver quelqu'un puisque personne ne veut aller remplacer Wendy Otoamotu parce que c'est un atoll et que les gens n'ont pas très envie d'aller vivre sur des atolls où il n'y a rien. Et quand on vit en ville, peut-être qu'on a peur par méconnaissance d'aller vivre sur un motou, même sur un motou où il y a un hôtel 5 étoiles. Finalement, je pars sur l'atoll de Mani. Et là, je vous raconte déjà des aventures, mais alors là, vraiment, ça a été le début physiquement, réellement de la perliculture pour moi. J'arrive sur cet atoll, sur ce motou, il y a l'hôtel 5 étoiles, les pilotis, tralali, tralala. Vous avez déjà vu ça dans des magazines ou dans des bouquins de voyage. Je rencontre Wendy, que je vais remplacer, qui part le lendemain matin. et qui me dit tu fais visiter la ferme Perlière qui appartient aussi aux gens qui ont la boutique tu fais visiter la ferme Perlière à 8 américains demain matin Ok, je me suis dit, moi je pensais juste venir te remplacer pour vendre des perles, des bijoux en perles. Et donc, tu me demandes de faire visiter une ferme perlière, mais je ne sais absolument pas ce qu'est une ferme perlière. Ok, alors j'aime le côté pragmatique des Américains. Eh bien, on s'assoit, papier et crayon, et je note, j'enregistre pendant deux heures tout ce qu'elle me raconte. En anglais évidemment, parce que déjà en français, je ne connaissais pas les termes. Donc comme j'allais devoir le dire en anglais le lendemain. Je note tout en anglais. Le soir, j'apprends ma leçon par cœur. et le lendemain, vous imaginez, il faut que j'arrive sur la ferme Perlière, en faisant croire à mes Américains qu'on se connaît déjà avec Henri, le chef de ferme, et tous les gens qui travaillent là. Donc, on fait semblant, et tout se passe très bien. Henri me dira une phrase qui est restée dans ma mémoire, et vraiment, je le remercie pour ça, puisqu'il voit que je ne suis pas super à l'aise, c'est la première fois que j'arrive sur une ferme Perlière, et il me dit, ne t'inquiète pas. Ils ne savent pas que tu ne sais pas. Et c'est tellement vrai ! Donc je rigole en écoutant cette phrase et ça me détend, je récite ma leçon aux Américains et surtout à la fin de l'explication, il les prend en charge, il leur montre des huîtres perlières, il va greffer une huître et il explique tout ça, je traduis et tout se passe très bien, les Américains sont super contents et moi aussi, je découvre un métier mais vraiment fabuleux où la ferme perlière concrètement ben... et à terre, mais il y a le ponton qui va au-dessus de l'eau. Je suis épatée de voir tous les poissons qu'il y a en dessous. Bref, c'est le bonheur intégral pour moi qui aime la plongée et qui aime la vie près de la mer. L'aventure continue parce que le lendemain, un garçon va venir dans la boutique de Perles, donc où je travaille. Et en fait, c'est un copain de Florence et Laurent que j'avais rencontré à Tahiti en arrivant et qui m'avait prêté leur maison. Il l'avait prévenu, lui il habite là sur cet atoll, il l'avait prévenu que j'arrivais pour 15 jours. Et de façon très sympathique, il vient me voir en me proposant d'aller chez un autre copain le week-end suivant pour me montrer ce que c'était qu'une ferme perlière, concrètement, en dehors de la visite aux Américains. Alors évidemment, on y va et je découvre encore plus la vie sur une ferme perlière au secteur, c'est-à-dire à l'autre bout de l'atoll, où il faut, je ne sais même plus combien de temps, une heure, une heure et demie pour aller en bateau jusqu'à ce petit motou. Et autour, il n'y a rien du tout. Et vraiment, je suis fascinée. Je suis fascinée par l'endroit. Je suis fascinée par les gens qui sont là à travailler et je suis fascinée par le travail. C'est impressionnant comme tout me plaît. Bref, quelques temps plus tard se termine ma mission de 15 jours à l'hôtel. Tout s'est très bien passé. J'ai rencontré une équipe à l'hôtel vraiment charmante. Tout le monde est super sympa. Et je propose à Thierry, qui a la ferme perlière au secteur, je lui propose de revenir chez lui un mois en échange d'un gros plein de nourriture, parce que c'est un petit peu le point faible des Toa Motu quand on habite comme ça sur un motu, c'est qu'au niveau nourriture, ce n'est pas très varié. Donc je repars sur Tahiti. je fais un plein de courses parce qu'il a accepté cette proposition et je repars chez lui un mois juste pour observer, pour regarder et apprendre ce qu'est une ferme perlière. Tout va super bien se passer. Vraiment, c'est un moment délicieux, une parenthèse enchantée dans ma vie. Et voilà, le mois se termine. Je repars sur l'île de Morea parce que j'ai envie de retrouver les copains et copines que j'ai laissés là-bas. Il s'avère qu'il y a un anniversaire. Et à cet anniversaire, la vie est rigolote puisqu'elle met sur mon chemin un garçon qui va devenir mon amoureux et qui, de façon très étonnante, m'explique que pour l'instant il travaille sur l'île de Tahiti mais ses parents sont propriétaires d'un motu, ils ont une concession maritime et il a pour projet d'aller monter une ferme perlière et il me propose de partir avec lui. Et voilà comment je me retrouve, quelques mois après mon arrivée en Polynésie, à envisager de partir vivre sur un moto, au toit moto, pour monter une ferme perlière avec mon amoureux. C'est complètement incroyable. Tout s'est vraiment enchaîné comme si c'était écrit. Vraiment, je le remercie de m'avoir proposé ça, d'avoir eu confiance en moi. Donc, je suis allée en ville faire un prévisionnel. En fait, vous savez, quand on a un projet comme ça, moi, je n'y connaissais rien du tout. À part, j'ai vu ce que c'était qu'une ferme perlière. J'ai vu les bouées, les boutes, les stations, tout ce que je vais faire après. Je l'ai vu. Mais entre le voir et construire une ferme perlière, C'est-à-dire vraiment concrètement, qu'est-ce qu'il faut acheter comme boutes, comme bouées, comme ombrières, comme matériel, le bois ? Qu'est-ce qu'il nous faut pour construire une maison à terre, une maison sur l'eau, pour faire un phare et greffe ? Donc une maison qui va nous servir pour travailler avec les huîtres. Concrètement, il faut vraiment s'y mettre. Donc je m'y mets. et je pars en ville, je vais discuter avec des gens dans les magasins qui fournissent les perliculteurs pour savoir de quoi nous avons besoin, combien ça coûte, enfin bref. Et je vais aussi rencontrer un ingénieur du service de la mer, et je lui explique que nous partons monter une ferme perlière sur l'atoll de Haé, et que nous débutons, enfin nous avons tout à construire, donc selon lui, qu'est-ce qu'il faut faire ? Bon, je vous avoue qu'il est un peu sidéré par ma question. Il est sidéré que moi, une petite popa, comme on dit, va aller monter une ferme perlière avec son amoureux sur un moto, au toit moto. Mais voilà, une fois que sa stupéfaction est passée, il m'explique toute la théorie. et je note tout bien évidemment j'apprends avec lui je lui pose mille questions j'essaye d'envisager tout ce qui peut se passer sur une ferme perlière de bien et de moins bien pour être prêt à affronter tous les problèmes qu'il peut y avoir. Et c'est ainsi que je rejoins, en mois de septembre de l'année 2000, mon amoureux et un copain à lui qui est parti pour l'aider à construire les premières installations. Voilà, ils ont construit un hangar au départ, parce que le plus important est de pouvoir récupérer de l'eau de pluie, parce que le motou, l'îlot, est à un mètre au-dessus du niveau du lagon. Donc si on creuse pour avoir de l'eau, On va avoir de l'eau, mais de l'eau saumâtre. Donc pour la consommation, pour se laver, pour la vie d'une façon générale, il nous faut de l'eau. Et la seule eau qu'on puisse avoir facilement, c'est l'eau de pluie. Alors facilement, facilement, c'est pas si facile que ça parce qu'il ne pleut pas énormément au Toa Motu. Il peut se passer un certain temps avant qu'il y ait de la pluie, donc il faut stocker de l'eau. Et c'est pour ça qu'ils ont construit un hangar avec un toit en tol, avec des gouttières ouvertes aux quatre coins. Et au départ, il y avait un fût à chaque coin qui s'est rempli assez rapidement. Et donc nous avions 800 litres d'eau. en réserve et puis après plus tard au fil des mois l'installation va se compléter et nous aurons une citerne de 8 mètres cubes donc là ça sera vraiment très confortable Et voilà, la vie va s'organiser au Toa Motu, nous allons tout construire. Nous vivons de façon très spartiate au départ, évidemment. Il n'y a pas du tout de frais, puisque nous n'avons pas d'eau à part l'eau de pluie, pas d'électricité, à part un petit groupe électrogène qui va nous servir à faire tourner la bétonnière et à faire tourner des machines quand on a besoin de construire et donc de scier. Enfin bref, c'est vraiment pour les outils qu'on a ce groupe électrogène. parce que 1, ça fait un bruit de casserole et 2, ça consomme énormément de gasoil et on n'en a pas beaucoup et pour moi qui ai vendu des millions de mètres cubes de gasoil, ben là on achète des fûts de gasoil à bord du bateau donc c'est assez rigolo On n'a pas d'électricité, on n'a évidemment pas de téléphone. Aujourd'hui, ça paraît improbable puisque tout le monde est connecté avec des portables, même au ToiMoto, évidemment, aujourd'hui, et tant mieux pour eux. Voilà, c'est pas la peine d'être si loin et complètement isolé, donc tant mieux. Mais à l'époque, nous n'avions pas le téléphone. Le seul moyen de communiquer avec les autres, avec la ville... ou avec d'autres motos, c'était de passer par la radio VHF, la radio bateau. Donc la Polynésie, c'est grand comme l'Europe, et il y avait un canal. Donc il fallait faire la queue avec son numéro de téléphone. Mais voilà, ça, je le raconterai un peu plus tard. Donc pas d'eau, pas d'électricité, pas de téléphone, nous sommes un peu coupés du monde. Et finalement, je vous assure que c'est merveilleux de vivre une expérience telle que celle-là, parce que ça remet les pendules à l'heure. J'ai passé un certain temps à faire des choses que je n'avais même pas imaginées deux ans avant, mais je le vous raconterai dans un prochain épisode. Alors je vous remercie vraiment sincèrement de m'avoir écoutée, d'avoir écouté cette aventure. Otoamotu, ça y est, nous partons sur cet atoll et je vous invite à vous abonner à la plateforme de votre choix à partager cet épisode avec votre entourage vous pouvez nous suivre sur nos réseaux sociaux Instagram, Facebook ou LinkedIn arrobase auperleduparadis vous pouvez aussi retrouver toutes les informations sur la perliculture et toute notre collection sur notre site internet www.operleduparadis.com Mais d'ici le prochain épisode, parlons peu, parlons perles !

Share

Embed

You may also like

Description

Dans cet épisode n°8, Nathalie Le Gloahec partage son incroyable parcours depuis la France jusqu'à la Polynésie, où elle décide de vivre une aventure inattendue : créer une ferme perlière sur un motu (îlot). Après avoir déménagé en Polynésie avec son amie Gaëlle et profité de la vie insulaire pendant quelques mois, elle commence à chercher du travail. Sa première expérience professionnelle dans une agence de voyage à Tahiti lui permet de rencontrer une équipe formidable et d'aider des touristes en difficulté.

Ensuite, elle est embauchée par un négociant en métaux précieux, où elle découvre la diversité et la beauté des perles de culture de Tahiti. Cette révélation l'incite à quitter son emploi pour explorer les fermes perlières locales. Au fil de ses découvertes, elle décide de plonger dans cet univers fascinant.

Son voyage la mène à travailler sur un atoll, où elle fait ses premières armes en présentant une ferme perlière à des touristes américains, malgré son manque initial de connaissances. Elle rencontre alors Philippe, un ami qui lui propose de découvrir une autre ferme perlière, renforçant ainsi son désir de travailler dans ce domaine.

Après plusieurs séjours sur différents atolls, elle rencontre l'homme avec qui elle entreprend de monter une ferme perlière. Ensemble, ils préparent minutieusement leur projet en achetant le matériel nécessaire et en consultant des experts.

L'épisode se termine sur une note excitante : en septembre 2000, elle prend un billet d'avion pour l'atoll de Ahe, prête à commencer cette nouvelle aventure perlière.

À Suivre : Pour suivre la suite de cette aventure fascinante et en apprendre plus sur la perliculture en Polynésie et ailleurs, abonnez-vous à notre podcast sur votre plateforme préférée et suivez-nous sur nos réseaux sociaux @operlesduparadis. Vous pouvez également découvrir des photos et récits sur notre boutique en ligne operlesduparadis.com.

Restez à l'écoute et parlons peu, parlons perles !

© "Parlons Peu, Parlons Perles - Le podcast" est une production de Kahaia Henry-Le Gloahec et Nathalie Le Gloahec protégée par les droits d'auteur. Les crédits photos sont attribués à ©Tahiti Image Bank et la musique est fournie par ©Envato. Le montage est réalisé par Elena Lelong. Toute reproduction, même partielle, des informations audio ou images est interdite sans autorisation.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur le podcast Parlons Peu Parlons Perles. Vous allez tout savoir sur les perles fines ou de culture à travers le monde sous forme d'une histoire. Que vous connaissiez déjà ce métier, que vous aimiez les perles, la Polynésie ou tout simplement la mer, ce podcast est fait pour vous. Je suis Nathalie Le Gloaec, experte en perles de culture et fondatrice de la marque Aux Perles du Paradis. Je vais vous faire découvrir la perliculture et la vie sur une ferme perlière. Alors, imaginer quitter la France pour partir en Polynésie a été une première étape. Envisager de quitter Tahiti pour vivre sur un motu, un îlot, pour créer intégralement une ferme perlière, est une nouvelle aventure que je n'avais même pas imaginée. Une aventure dans l'aventure. Tout est possible, il a suffi d'oser. Alors ça y est, j'ai pris l'avion, j'arrive à Tahiti, les portes de l'avion s'ouvrent et l'aventure commence. L'odeur du tarmac, l'humidité, la chaleur, ça y est, j'essuie. On descend les escaliers de l'avion et là, des gens jouent de la musique pour vous, vous accueillent en musique. Et une hôtesse vous offre une fleur, un tiare qui a cette odeur tellement magique que ça y est, vous y êtes. Le rêve s'accomplit. Allez hop, l'aventure commence. Alors je vous passe tous les détails du début, la découverte où je suis accueillie chez les amis de mes parents pendant 15 jours. Donc eux non plus ne connaissent pas la Polynésie, ne connaissent pas Tahiti, ils viennent juste d'arriver. Donc nous découvrons un peu ensemble. Je suis partie en Polynésie avec trois numéros de téléphone. Parce qu'en fait, ma famille et mes amis étaient un peu inquiets pour moi parce que ça n'était pas évident pour eux. d'accepter que je pars toute seule comme ça à l'autre bout du monde, sans essayer de m'aider, donc c'était extrêmement gentil. Et je suis partie avec trois numéros de téléphone. Alors j'appelle le premier. et je vais rencontrer Florence et Laurent qui sont toujours des amis, des amis pour la vie, qui eux étaient arrivés six mois avant en Polynésie et finalement étaient restés s'y installer. Ils avaient acheté un cabinet de kiné à Maina et ils avaient donc décidé de rester vivre en Polynésie. Alors évidemment je les rencontre, ce sont des amis d'une de mes cousines, on s'entend tout de suite très bien et c'est formidable. Ils partent un mois en France. dans quelques jours, et ils me proposent de garder leur maison pendant leur absence. Donc j'ai une maison pour m'installer en Polynésie, sur une commune qu'évidemment je ne connais pas, je découvre, et c'est magique. Je loue une voiture, enfin bref, on fait ce qu'il y a à faire quand on arrive quelque part et qu'on veut se déplacer rapidement et découvrir le plus vite possible une partie de l'île, une partie de la vie en Polynésie. Et puis les autres numéros de téléphone je vous raconterai après parce qu'ils me serviront pour trouver du travail. Mon ami Gaël avec qui j'étais partie plongée en Égypte a décidé de quitter aussi Paris et va me rejoindre en Polynésie. Alors toutes les deux au départ nous habitons chez Florence et Laurent et puis finalement pour le 31 décembre nous décidons de partir faire le tour de Montréal. Et là, vraiment, un coup de cœur, je tombe amoureuse de cette île, Montréal. Vraiment, pour ceux qui connaissent, vous savez de quoi je parle. C'est une île fabuleuse qui a des montagnes somptueuses et un lagon, bon, je vous laisse imaginer, vraiment extraordinaire. Donc cette journée à Montréal a fait que nous décidons de louer une maison plutôt sur cette île pour nous reposer, pour récupérer un peu d'énergie. Après, tous les mois passés à Paris, toutes les années passées à Paris, où j'ai eu, je vous ai raconté dans l'épisode précédent, des aventures qui n'ont pas toujours été joyeuses. Donc nous louons une maison à Morea, et là, ce qui est extraordinaire, non seulement la situation géographique, bien sûr, nous avons une petite plage, une pirogue sur la plage, donc nous apprenons à manier cette pirogue, mais surtout, nous avons des voisins absolument charmants, et là, nous découvrons les joies des bringues, les joies de la vie réelle en Polynésie, avec nos voisins. Et ce fut vraiment des mois absolument délicieux. Bon, ensuite, il faut quand même revenir un peu à la réalité. Est-ce que nous pouvons trouver du travail ? Voilà une bonne question. Alors, je vais utiliser un deuxième numéro de téléphone et je vais contacter la maman d'une fille de Paris qui est fleuriste à Papayété et que je rencontre, bien sûr, et qui va m'aider à trouver un travail. Mon premier travail va être chez Tahiti Tour, c'est une agence de voyage où je suis chargée d'accompagner les touristes qui viennent en Polynésie si jamais ils rencontrent des problèmes. Et puis ensuite, rapidement, je suis contactée par une femme qui a une boîte d'une entreprise de négoce de métaux précieux et qui a besoin de faire un audit de son entreprise pour voir les forces et les faiblesses. Donc je quitte Tahiti Tour, je pars chez ce négociant. où là, je découvre véritablement le monde des métaux précieux, de l'or et de l'argent. Je découvre la matière première et je découvre aussi les bijoutiers qui viennent acheter les montures, mais aussi les perliculteurs, perlicultrices qui viennent acheter des montures en or et en argent pour monter leurs propres perles. Et là, c'est vraiment le début de l'aventure de la perle qui va démarrer. Parce que ces gens, je leur pose plein de questions en fait. Je découvre des perles de toutes les couleurs, de toutes les formes, de toutes les tailles. Et ça m'intrigue. Je ne m'étais jamais posé aucune question sur la perle de culture de Tahiti. Je ne savais pas du tout comment elle naissait. Enfin, je ne connaissais rien. Donc avec eux, j'apprends un tout petit peu plus. Et puis finalement, au fil des mois, l'audit se termine. Je n'ai plus envie de rester à Papayété. Je sais que je peux trouver du travail. Et là, je décide de partir dans les îles. Ça tombera bien, puisque en fin d'année, il y a le 31 décembre 1999, passage à l'an 2000. Et là, avec une bande de copains, nous partons passer le réveillon sur l'atoll de Tétiaroua. Et là, je pense qu'il s'est passé non seulement quatre jours merveilleux où nous avons fait la fête et où nous rigolions du bug de l'an 2000. Je ne sais pas si vous vous rappelez, mais tout le monde était très inquiet. Est-ce que les ordinateurs vont continuer à fonctionner ? Nous passons à l'an 2000 ? Bref, bref, bref. Nous étions bien loin de tout ça. Mais surtout, je découvre ce qu'est la vie sur un atoll, sur ces petits motos, ces petits îlots. Et je trouve ça juste fabuleux. Et je vais enchaîner. Ma cousine arrive en vacances en Polynésie. Elle profite que je sois installée là-bas pour venir. Et là, nous partons toutes les deux plonger sur un atoll qui s'appelle Tikao. Oula, le coup de cœur que j'avais eu à Techarwa est confirmé. Vraiment, j'adore les Toa Mutu. Je me sens super bien. On est dans une pension de famille où les gens sont adorables avec nous, nous apprennent plein de choses. Et on continuera sur Rangiroa comme ça. Après, nous irons évidemment à Bora Bora, Raiateata, A, Wainé, Maupiti, enfin bref, des noms d'îles qui font rêver. Donc je découvre un peu plus la Polynésie. Et je sais que je veux continuer à découvrir parce que c'est vraiment un territoire extraordinaire. Alors... Quand je rentre sur Opapeete à la fin des vacances avec ma cousine, je rencontre Eva, Eva que j'avais rencontrée chez le négociant en métaux précieux, et qui là me demande si je veux bien aller remplacer la vendeuse de perles d'une boutique qu'ils ont dans un hôtel 5 étoiles sur l'atoll de Manille. Alors au départ je refuse en disant non non je ne veux pas travailler, je vais repartir plonger, et j'ai envie d'aller découvrir un peu plus les Toa Motu. Mais finalement, j'ai envie de rendre service aussi à Eva et elle me dit que c'est compliqué pour elle de trouver quelqu'un puisque personne ne veut aller remplacer Wendy Otoamotu parce que c'est un atoll et que les gens n'ont pas très envie d'aller vivre sur des atolls où il n'y a rien. Et quand on vit en ville, peut-être qu'on a peur par méconnaissance d'aller vivre sur un motou, même sur un motou où il y a un hôtel 5 étoiles. Finalement, je pars sur l'atoll de Mani. Et là, je vous raconte déjà des aventures, mais alors là, vraiment, ça a été le début physiquement, réellement de la perliculture pour moi. J'arrive sur cet atoll, sur ce motou, il y a l'hôtel 5 étoiles, les pilotis, tralali, tralala. Vous avez déjà vu ça dans des magazines ou dans des bouquins de voyage. Je rencontre Wendy, que je vais remplacer, qui part le lendemain matin. et qui me dit tu fais visiter la ferme Perlière qui appartient aussi aux gens qui ont la boutique tu fais visiter la ferme Perlière à 8 américains demain matin Ok, je me suis dit, moi je pensais juste venir te remplacer pour vendre des perles, des bijoux en perles. Et donc, tu me demandes de faire visiter une ferme perlière, mais je ne sais absolument pas ce qu'est une ferme perlière. Ok, alors j'aime le côté pragmatique des Américains. Eh bien, on s'assoit, papier et crayon, et je note, j'enregistre pendant deux heures tout ce qu'elle me raconte. En anglais évidemment, parce que déjà en français, je ne connaissais pas les termes. Donc comme j'allais devoir le dire en anglais le lendemain. Je note tout en anglais. Le soir, j'apprends ma leçon par cœur. et le lendemain, vous imaginez, il faut que j'arrive sur la ferme Perlière, en faisant croire à mes Américains qu'on se connaît déjà avec Henri, le chef de ferme, et tous les gens qui travaillent là. Donc, on fait semblant, et tout se passe très bien. Henri me dira une phrase qui est restée dans ma mémoire, et vraiment, je le remercie pour ça, puisqu'il voit que je ne suis pas super à l'aise, c'est la première fois que j'arrive sur une ferme Perlière, et il me dit, ne t'inquiète pas. Ils ne savent pas que tu ne sais pas. Et c'est tellement vrai ! Donc je rigole en écoutant cette phrase et ça me détend, je récite ma leçon aux Américains et surtout à la fin de l'explication, il les prend en charge, il leur montre des huîtres perlières, il va greffer une huître et il explique tout ça, je traduis et tout se passe très bien, les Américains sont super contents et moi aussi, je découvre un métier mais vraiment fabuleux où la ferme perlière concrètement ben... et à terre, mais il y a le ponton qui va au-dessus de l'eau. Je suis épatée de voir tous les poissons qu'il y a en dessous. Bref, c'est le bonheur intégral pour moi qui aime la plongée et qui aime la vie près de la mer. L'aventure continue parce que le lendemain, un garçon va venir dans la boutique de Perles, donc où je travaille. Et en fait, c'est un copain de Florence et Laurent que j'avais rencontré à Tahiti en arrivant et qui m'avait prêté leur maison. Il l'avait prévenu, lui il habite là sur cet atoll, il l'avait prévenu que j'arrivais pour 15 jours. Et de façon très sympathique, il vient me voir en me proposant d'aller chez un autre copain le week-end suivant pour me montrer ce que c'était qu'une ferme perlière, concrètement, en dehors de la visite aux Américains. Alors évidemment, on y va et je découvre encore plus la vie sur une ferme perlière au secteur, c'est-à-dire à l'autre bout de l'atoll, où il faut, je ne sais même plus combien de temps, une heure, une heure et demie pour aller en bateau jusqu'à ce petit motou. Et autour, il n'y a rien du tout. Et vraiment, je suis fascinée. Je suis fascinée par l'endroit. Je suis fascinée par les gens qui sont là à travailler et je suis fascinée par le travail. C'est impressionnant comme tout me plaît. Bref, quelques temps plus tard se termine ma mission de 15 jours à l'hôtel. Tout s'est très bien passé. J'ai rencontré une équipe à l'hôtel vraiment charmante. Tout le monde est super sympa. Et je propose à Thierry, qui a la ferme perlière au secteur, je lui propose de revenir chez lui un mois en échange d'un gros plein de nourriture, parce que c'est un petit peu le point faible des Toa Motu quand on habite comme ça sur un motu, c'est qu'au niveau nourriture, ce n'est pas très varié. Donc je repars sur Tahiti. je fais un plein de courses parce qu'il a accepté cette proposition et je repars chez lui un mois juste pour observer, pour regarder et apprendre ce qu'est une ferme perlière. Tout va super bien se passer. Vraiment, c'est un moment délicieux, une parenthèse enchantée dans ma vie. Et voilà, le mois se termine. Je repars sur l'île de Morea parce que j'ai envie de retrouver les copains et copines que j'ai laissés là-bas. Il s'avère qu'il y a un anniversaire. Et à cet anniversaire, la vie est rigolote puisqu'elle met sur mon chemin un garçon qui va devenir mon amoureux et qui, de façon très étonnante, m'explique que pour l'instant il travaille sur l'île de Tahiti mais ses parents sont propriétaires d'un motu, ils ont une concession maritime et il a pour projet d'aller monter une ferme perlière et il me propose de partir avec lui. Et voilà comment je me retrouve, quelques mois après mon arrivée en Polynésie, à envisager de partir vivre sur un moto, au toit moto, pour monter une ferme perlière avec mon amoureux. C'est complètement incroyable. Tout s'est vraiment enchaîné comme si c'était écrit. Vraiment, je le remercie de m'avoir proposé ça, d'avoir eu confiance en moi. Donc, je suis allée en ville faire un prévisionnel. En fait, vous savez, quand on a un projet comme ça, moi, je n'y connaissais rien du tout. À part, j'ai vu ce que c'était qu'une ferme perlière. J'ai vu les bouées, les boutes, les stations, tout ce que je vais faire après. Je l'ai vu. Mais entre le voir et construire une ferme perlière, C'est-à-dire vraiment concrètement, qu'est-ce qu'il faut acheter comme boutes, comme bouées, comme ombrières, comme matériel, le bois ? Qu'est-ce qu'il nous faut pour construire une maison à terre, une maison sur l'eau, pour faire un phare et greffe ? Donc une maison qui va nous servir pour travailler avec les huîtres. Concrètement, il faut vraiment s'y mettre. Donc je m'y mets. et je pars en ville, je vais discuter avec des gens dans les magasins qui fournissent les perliculteurs pour savoir de quoi nous avons besoin, combien ça coûte, enfin bref. Et je vais aussi rencontrer un ingénieur du service de la mer, et je lui explique que nous partons monter une ferme perlière sur l'atoll de Haé, et que nous débutons, enfin nous avons tout à construire, donc selon lui, qu'est-ce qu'il faut faire ? Bon, je vous avoue qu'il est un peu sidéré par ma question. Il est sidéré que moi, une petite popa, comme on dit, va aller monter une ferme perlière avec son amoureux sur un moto, au toit moto. Mais voilà, une fois que sa stupéfaction est passée, il m'explique toute la théorie. et je note tout bien évidemment j'apprends avec lui je lui pose mille questions j'essaye d'envisager tout ce qui peut se passer sur une ferme perlière de bien et de moins bien pour être prêt à affronter tous les problèmes qu'il peut y avoir. Et c'est ainsi que je rejoins, en mois de septembre de l'année 2000, mon amoureux et un copain à lui qui est parti pour l'aider à construire les premières installations. Voilà, ils ont construit un hangar au départ, parce que le plus important est de pouvoir récupérer de l'eau de pluie, parce que le motou, l'îlot, est à un mètre au-dessus du niveau du lagon. Donc si on creuse pour avoir de l'eau, On va avoir de l'eau, mais de l'eau saumâtre. Donc pour la consommation, pour se laver, pour la vie d'une façon générale, il nous faut de l'eau. Et la seule eau qu'on puisse avoir facilement, c'est l'eau de pluie. Alors facilement, facilement, c'est pas si facile que ça parce qu'il ne pleut pas énormément au Toa Motu. Il peut se passer un certain temps avant qu'il y ait de la pluie, donc il faut stocker de l'eau. Et c'est pour ça qu'ils ont construit un hangar avec un toit en tol, avec des gouttières ouvertes aux quatre coins. Et au départ, il y avait un fût à chaque coin qui s'est rempli assez rapidement. Et donc nous avions 800 litres d'eau. en réserve et puis après plus tard au fil des mois l'installation va se compléter et nous aurons une citerne de 8 mètres cubes donc là ça sera vraiment très confortable Et voilà, la vie va s'organiser au Toa Motu, nous allons tout construire. Nous vivons de façon très spartiate au départ, évidemment. Il n'y a pas du tout de frais, puisque nous n'avons pas d'eau à part l'eau de pluie, pas d'électricité, à part un petit groupe électrogène qui va nous servir à faire tourner la bétonnière et à faire tourner des machines quand on a besoin de construire et donc de scier. Enfin bref, c'est vraiment pour les outils qu'on a ce groupe électrogène. parce que 1, ça fait un bruit de casserole et 2, ça consomme énormément de gasoil et on n'en a pas beaucoup et pour moi qui ai vendu des millions de mètres cubes de gasoil, ben là on achète des fûts de gasoil à bord du bateau donc c'est assez rigolo On n'a pas d'électricité, on n'a évidemment pas de téléphone. Aujourd'hui, ça paraît improbable puisque tout le monde est connecté avec des portables, même au ToiMoto, évidemment, aujourd'hui, et tant mieux pour eux. Voilà, c'est pas la peine d'être si loin et complètement isolé, donc tant mieux. Mais à l'époque, nous n'avions pas le téléphone. Le seul moyen de communiquer avec les autres, avec la ville... ou avec d'autres motos, c'était de passer par la radio VHF, la radio bateau. Donc la Polynésie, c'est grand comme l'Europe, et il y avait un canal. Donc il fallait faire la queue avec son numéro de téléphone. Mais voilà, ça, je le raconterai un peu plus tard. Donc pas d'eau, pas d'électricité, pas de téléphone, nous sommes un peu coupés du monde. Et finalement, je vous assure que c'est merveilleux de vivre une expérience telle que celle-là, parce que ça remet les pendules à l'heure. J'ai passé un certain temps à faire des choses que je n'avais même pas imaginées deux ans avant, mais je le vous raconterai dans un prochain épisode. Alors je vous remercie vraiment sincèrement de m'avoir écoutée, d'avoir écouté cette aventure. Otoamotu, ça y est, nous partons sur cet atoll et je vous invite à vous abonner à la plateforme de votre choix à partager cet épisode avec votre entourage vous pouvez nous suivre sur nos réseaux sociaux Instagram, Facebook ou LinkedIn arrobase auperleduparadis vous pouvez aussi retrouver toutes les informations sur la perliculture et toute notre collection sur notre site internet www.operleduparadis.com Mais d'ici le prochain épisode, parlons peu, parlons perles !

Description

Dans cet épisode n°8, Nathalie Le Gloahec partage son incroyable parcours depuis la France jusqu'à la Polynésie, où elle décide de vivre une aventure inattendue : créer une ferme perlière sur un motu (îlot). Après avoir déménagé en Polynésie avec son amie Gaëlle et profité de la vie insulaire pendant quelques mois, elle commence à chercher du travail. Sa première expérience professionnelle dans une agence de voyage à Tahiti lui permet de rencontrer une équipe formidable et d'aider des touristes en difficulté.

Ensuite, elle est embauchée par un négociant en métaux précieux, où elle découvre la diversité et la beauté des perles de culture de Tahiti. Cette révélation l'incite à quitter son emploi pour explorer les fermes perlières locales. Au fil de ses découvertes, elle décide de plonger dans cet univers fascinant.

Son voyage la mène à travailler sur un atoll, où elle fait ses premières armes en présentant une ferme perlière à des touristes américains, malgré son manque initial de connaissances. Elle rencontre alors Philippe, un ami qui lui propose de découvrir une autre ferme perlière, renforçant ainsi son désir de travailler dans ce domaine.

Après plusieurs séjours sur différents atolls, elle rencontre l'homme avec qui elle entreprend de monter une ferme perlière. Ensemble, ils préparent minutieusement leur projet en achetant le matériel nécessaire et en consultant des experts.

L'épisode se termine sur une note excitante : en septembre 2000, elle prend un billet d'avion pour l'atoll de Ahe, prête à commencer cette nouvelle aventure perlière.

À Suivre : Pour suivre la suite de cette aventure fascinante et en apprendre plus sur la perliculture en Polynésie et ailleurs, abonnez-vous à notre podcast sur votre plateforme préférée et suivez-nous sur nos réseaux sociaux @operlesduparadis. Vous pouvez également découvrir des photos et récits sur notre boutique en ligne operlesduparadis.com.

Restez à l'écoute et parlons peu, parlons perles !

© "Parlons Peu, Parlons Perles - Le podcast" est une production de Kahaia Henry-Le Gloahec et Nathalie Le Gloahec protégée par les droits d'auteur. Les crédits photos sont attribués à ©Tahiti Image Bank et la musique est fournie par ©Envato. Le montage est réalisé par Elena Lelong. Toute reproduction, même partielle, des informations audio ou images est interdite sans autorisation.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur le podcast Parlons Peu Parlons Perles. Vous allez tout savoir sur les perles fines ou de culture à travers le monde sous forme d'une histoire. Que vous connaissiez déjà ce métier, que vous aimiez les perles, la Polynésie ou tout simplement la mer, ce podcast est fait pour vous. Je suis Nathalie Le Gloaec, experte en perles de culture et fondatrice de la marque Aux Perles du Paradis. Je vais vous faire découvrir la perliculture et la vie sur une ferme perlière. Alors, imaginer quitter la France pour partir en Polynésie a été une première étape. Envisager de quitter Tahiti pour vivre sur un motu, un îlot, pour créer intégralement une ferme perlière, est une nouvelle aventure que je n'avais même pas imaginée. Une aventure dans l'aventure. Tout est possible, il a suffi d'oser. Alors ça y est, j'ai pris l'avion, j'arrive à Tahiti, les portes de l'avion s'ouvrent et l'aventure commence. L'odeur du tarmac, l'humidité, la chaleur, ça y est, j'essuie. On descend les escaliers de l'avion et là, des gens jouent de la musique pour vous, vous accueillent en musique. Et une hôtesse vous offre une fleur, un tiare qui a cette odeur tellement magique que ça y est, vous y êtes. Le rêve s'accomplit. Allez hop, l'aventure commence. Alors je vous passe tous les détails du début, la découverte où je suis accueillie chez les amis de mes parents pendant 15 jours. Donc eux non plus ne connaissent pas la Polynésie, ne connaissent pas Tahiti, ils viennent juste d'arriver. Donc nous découvrons un peu ensemble. Je suis partie en Polynésie avec trois numéros de téléphone. Parce qu'en fait, ma famille et mes amis étaient un peu inquiets pour moi parce que ça n'était pas évident pour eux. d'accepter que je pars toute seule comme ça à l'autre bout du monde, sans essayer de m'aider, donc c'était extrêmement gentil. Et je suis partie avec trois numéros de téléphone. Alors j'appelle le premier. et je vais rencontrer Florence et Laurent qui sont toujours des amis, des amis pour la vie, qui eux étaient arrivés six mois avant en Polynésie et finalement étaient restés s'y installer. Ils avaient acheté un cabinet de kiné à Maina et ils avaient donc décidé de rester vivre en Polynésie. Alors évidemment je les rencontre, ce sont des amis d'une de mes cousines, on s'entend tout de suite très bien et c'est formidable. Ils partent un mois en France. dans quelques jours, et ils me proposent de garder leur maison pendant leur absence. Donc j'ai une maison pour m'installer en Polynésie, sur une commune qu'évidemment je ne connais pas, je découvre, et c'est magique. Je loue une voiture, enfin bref, on fait ce qu'il y a à faire quand on arrive quelque part et qu'on veut se déplacer rapidement et découvrir le plus vite possible une partie de l'île, une partie de la vie en Polynésie. Et puis les autres numéros de téléphone je vous raconterai après parce qu'ils me serviront pour trouver du travail. Mon ami Gaël avec qui j'étais partie plongée en Égypte a décidé de quitter aussi Paris et va me rejoindre en Polynésie. Alors toutes les deux au départ nous habitons chez Florence et Laurent et puis finalement pour le 31 décembre nous décidons de partir faire le tour de Montréal. Et là, vraiment, un coup de cœur, je tombe amoureuse de cette île, Montréal. Vraiment, pour ceux qui connaissent, vous savez de quoi je parle. C'est une île fabuleuse qui a des montagnes somptueuses et un lagon, bon, je vous laisse imaginer, vraiment extraordinaire. Donc cette journée à Montréal a fait que nous décidons de louer une maison plutôt sur cette île pour nous reposer, pour récupérer un peu d'énergie. Après, tous les mois passés à Paris, toutes les années passées à Paris, où j'ai eu, je vous ai raconté dans l'épisode précédent, des aventures qui n'ont pas toujours été joyeuses. Donc nous louons une maison à Morea, et là, ce qui est extraordinaire, non seulement la situation géographique, bien sûr, nous avons une petite plage, une pirogue sur la plage, donc nous apprenons à manier cette pirogue, mais surtout, nous avons des voisins absolument charmants, et là, nous découvrons les joies des bringues, les joies de la vie réelle en Polynésie, avec nos voisins. Et ce fut vraiment des mois absolument délicieux. Bon, ensuite, il faut quand même revenir un peu à la réalité. Est-ce que nous pouvons trouver du travail ? Voilà une bonne question. Alors, je vais utiliser un deuxième numéro de téléphone et je vais contacter la maman d'une fille de Paris qui est fleuriste à Papayété et que je rencontre, bien sûr, et qui va m'aider à trouver un travail. Mon premier travail va être chez Tahiti Tour, c'est une agence de voyage où je suis chargée d'accompagner les touristes qui viennent en Polynésie si jamais ils rencontrent des problèmes. Et puis ensuite, rapidement, je suis contactée par une femme qui a une boîte d'une entreprise de négoce de métaux précieux et qui a besoin de faire un audit de son entreprise pour voir les forces et les faiblesses. Donc je quitte Tahiti Tour, je pars chez ce négociant. où là, je découvre véritablement le monde des métaux précieux, de l'or et de l'argent. Je découvre la matière première et je découvre aussi les bijoutiers qui viennent acheter les montures, mais aussi les perliculteurs, perlicultrices qui viennent acheter des montures en or et en argent pour monter leurs propres perles. Et là, c'est vraiment le début de l'aventure de la perle qui va démarrer. Parce que ces gens, je leur pose plein de questions en fait. Je découvre des perles de toutes les couleurs, de toutes les formes, de toutes les tailles. Et ça m'intrigue. Je ne m'étais jamais posé aucune question sur la perle de culture de Tahiti. Je ne savais pas du tout comment elle naissait. Enfin, je ne connaissais rien. Donc avec eux, j'apprends un tout petit peu plus. Et puis finalement, au fil des mois, l'audit se termine. Je n'ai plus envie de rester à Papayété. Je sais que je peux trouver du travail. Et là, je décide de partir dans les îles. Ça tombera bien, puisque en fin d'année, il y a le 31 décembre 1999, passage à l'an 2000. Et là, avec une bande de copains, nous partons passer le réveillon sur l'atoll de Tétiaroua. Et là, je pense qu'il s'est passé non seulement quatre jours merveilleux où nous avons fait la fête et où nous rigolions du bug de l'an 2000. Je ne sais pas si vous vous rappelez, mais tout le monde était très inquiet. Est-ce que les ordinateurs vont continuer à fonctionner ? Nous passons à l'an 2000 ? Bref, bref, bref. Nous étions bien loin de tout ça. Mais surtout, je découvre ce qu'est la vie sur un atoll, sur ces petits motos, ces petits îlots. Et je trouve ça juste fabuleux. Et je vais enchaîner. Ma cousine arrive en vacances en Polynésie. Elle profite que je sois installée là-bas pour venir. Et là, nous partons toutes les deux plonger sur un atoll qui s'appelle Tikao. Oula, le coup de cœur que j'avais eu à Techarwa est confirmé. Vraiment, j'adore les Toa Mutu. Je me sens super bien. On est dans une pension de famille où les gens sont adorables avec nous, nous apprennent plein de choses. Et on continuera sur Rangiroa comme ça. Après, nous irons évidemment à Bora Bora, Raiateata, A, Wainé, Maupiti, enfin bref, des noms d'îles qui font rêver. Donc je découvre un peu plus la Polynésie. Et je sais que je veux continuer à découvrir parce que c'est vraiment un territoire extraordinaire. Alors... Quand je rentre sur Opapeete à la fin des vacances avec ma cousine, je rencontre Eva, Eva que j'avais rencontrée chez le négociant en métaux précieux, et qui là me demande si je veux bien aller remplacer la vendeuse de perles d'une boutique qu'ils ont dans un hôtel 5 étoiles sur l'atoll de Manille. Alors au départ je refuse en disant non non je ne veux pas travailler, je vais repartir plonger, et j'ai envie d'aller découvrir un peu plus les Toa Motu. Mais finalement, j'ai envie de rendre service aussi à Eva et elle me dit que c'est compliqué pour elle de trouver quelqu'un puisque personne ne veut aller remplacer Wendy Otoamotu parce que c'est un atoll et que les gens n'ont pas très envie d'aller vivre sur des atolls où il n'y a rien. Et quand on vit en ville, peut-être qu'on a peur par méconnaissance d'aller vivre sur un motou, même sur un motou où il y a un hôtel 5 étoiles. Finalement, je pars sur l'atoll de Mani. Et là, je vous raconte déjà des aventures, mais alors là, vraiment, ça a été le début physiquement, réellement de la perliculture pour moi. J'arrive sur cet atoll, sur ce motou, il y a l'hôtel 5 étoiles, les pilotis, tralali, tralala. Vous avez déjà vu ça dans des magazines ou dans des bouquins de voyage. Je rencontre Wendy, que je vais remplacer, qui part le lendemain matin. et qui me dit tu fais visiter la ferme Perlière qui appartient aussi aux gens qui ont la boutique tu fais visiter la ferme Perlière à 8 américains demain matin Ok, je me suis dit, moi je pensais juste venir te remplacer pour vendre des perles, des bijoux en perles. Et donc, tu me demandes de faire visiter une ferme perlière, mais je ne sais absolument pas ce qu'est une ferme perlière. Ok, alors j'aime le côté pragmatique des Américains. Eh bien, on s'assoit, papier et crayon, et je note, j'enregistre pendant deux heures tout ce qu'elle me raconte. En anglais évidemment, parce que déjà en français, je ne connaissais pas les termes. Donc comme j'allais devoir le dire en anglais le lendemain. Je note tout en anglais. Le soir, j'apprends ma leçon par cœur. et le lendemain, vous imaginez, il faut que j'arrive sur la ferme Perlière, en faisant croire à mes Américains qu'on se connaît déjà avec Henri, le chef de ferme, et tous les gens qui travaillent là. Donc, on fait semblant, et tout se passe très bien. Henri me dira une phrase qui est restée dans ma mémoire, et vraiment, je le remercie pour ça, puisqu'il voit que je ne suis pas super à l'aise, c'est la première fois que j'arrive sur une ferme Perlière, et il me dit, ne t'inquiète pas. Ils ne savent pas que tu ne sais pas. Et c'est tellement vrai ! Donc je rigole en écoutant cette phrase et ça me détend, je récite ma leçon aux Américains et surtout à la fin de l'explication, il les prend en charge, il leur montre des huîtres perlières, il va greffer une huître et il explique tout ça, je traduis et tout se passe très bien, les Américains sont super contents et moi aussi, je découvre un métier mais vraiment fabuleux où la ferme perlière concrètement ben... et à terre, mais il y a le ponton qui va au-dessus de l'eau. Je suis épatée de voir tous les poissons qu'il y a en dessous. Bref, c'est le bonheur intégral pour moi qui aime la plongée et qui aime la vie près de la mer. L'aventure continue parce que le lendemain, un garçon va venir dans la boutique de Perles, donc où je travaille. Et en fait, c'est un copain de Florence et Laurent que j'avais rencontré à Tahiti en arrivant et qui m'avait prêté leur maison. Il l'avait prévenu, lui il habite là sur cet atoll, il l'avait prévenu que j'arrivais pour 15 jours. Et de façon très sympathique, il vient me voir en me proposant d'aller chez un autre copain le week-end suivant pour me montrer ce que c'était qu'une ferme perlière, concrètement, en dehors de la visite aux Américains. Alors évidemment, on y va et je découvre encore plus la vie sur une ferme perlière au secteur, c'est-à-dire à l'autre bout de l'atoll, où il faut, je ne sais même plus combien de temps, une heure, une heure et demie pour aller en bateau jusqu'à ce petit motou. Et autour, il n'y a rien du tout. Et vraiment, je suis fascinée. Je suis fascinée par l'endroit. Je suis fascinée par les gens qui sont là à travailler et je suis fascinée par le travail. C'est impressionnant comme tout me plaît. Bref, quelques temps plus tard se termine ma mission de 15 jours à l'hôtel. Tout s'est très bien passé. J'ai rencontré une équipe à l'hôtel vraiment charmante. Tout le monde est super sympa. Et je propose à Thierry, qui a la ferme perlière au secteur, je lui propose de revenir chez lui un mois en échange d'un gros plein de nourriture, parce que c'est un petit peu le point faible des Toa Motu quand on habite comme ça sur un motu, c'est qu'au niveau nourriture, ce n'est pas très varié. Donc je repars sur Tahiti. je fais un plein de courses parce qu'il a accepté cette proposition et je repars chez lui un mois juste pour observer, pour regarder et apprendre ce qu'est une ferme perlière. Tout va super bien se passer. Vraiment, c'est un moment délicieux, une parenthèse enchantée dans ma vie. Et voilà, le mois se termine. Je repars sur l'île de Morea parce que j'ai envie de retrouver les copains et copines que j'ai laissés là-bas. Il s'avère qu'il y a un anniversaire. Et à cet anniversaire, la vie est rigolote puisqu'elle met sur mon chemin un garçon qui va devenir mon amoureux et qui, de façon très étonnante, m'explique que pour l'instant il travaille sur l'île de Tahiti mais ses parents sont propriétaires d'un motu, ils ont une concession maritime et il a pour projet d'aller monter une ferme perlière et il me propose de partir avec lui. Et voilà comment je me retrouve, quelques mois après mon arrivée en Polynésie, à envisager de partir vivre sur un moto, au toit moto, pour monter une ferme perlière avec mon amoureux. C'est complètement incroyable. Tout s'est vraiment enchaîné comme si c'était écrit. Vraiment, je le remercie de m'avoir proposé ça, d'avoir eu confiance en moi. Donc, je suis allée en ville faire un prévisionnel. En fait, vous savez, quand on a un projet comme ça, moi, je n'y connaissais rien du tout. À part, j'ai vu ce que c'était qu'une ferme perlière. J'ai vu les bouées, les boutes, les stations, tout ce que je vais faire après. Je l'ai vu. Mais entre le voir et construire une ferme perlière, C'est-à-dire vraiment concrètement, qu'est-ce qu'il faut acheter comme boutes, comme bouées, comme ombrières, comme matériel, le bois ? Qu'est-ce qu'il nous faut pour construire une maison à terre, une maison sur l'eau, pour faire un phare et greffe ? Donc une maison qui va nous servir pour travailler avec les huîtres. Concrètement, il faut vraiment s'y mettre. Donc je m'y mets. et je pars en ville, je vais discuter avec des gens dans les magasins qui fournissent les perliculteurs pour savoir de quoi nous avons besoin, combien ça coûte, enfin bref. Et je vais aussi rencontrer un ingénieur du service de la mer, et je lui explique que nous partons monter une ferme perlière sur l'atoll de Haé, et que nous débutons, enfin nous avons tout à construire, donc selon lui, qu'est-ce qu'il faut faire ? Bon, je vous avoue qu'il est un peu sidéré par ma question. Il est sidéré que moi, une petite popa, comme on dit, va aller monter une ferme perlière avec son amoureux sur un moto, au toit moto. Mais voilà, une fois que sa stupéfaction est passée, il m'explique toute la théorie. et je note tout bien évidemment j'apprends avec lui je lui pose mille questions j'essaye d'envisager tout ce qui peut se passer sur une ferme perlière de bien et de moins bien pour être prêt à affronter tous les problèmes qu'il peut y avoir. Et c'est ainsi que je rejoins, en mois de septembre de l'année 2000, mon amoureux et un copain à lui qui est parti pour l'aider à construire les premières installations. Voilà, ils ont construit un hangar au départ, parce que le plus important est de pouvoir récupérer de l'eau de pluie, parce que le motou, l'îlot, est à un mètre au-dessus du niveau du lagon. Donc si on creuse pour avoir de l'eau, On va avoir de l'eau, mais de l'eau saumâtre. Donc pour la consommation, pour se laver, pour la vie d'une façon générale, il nous faut de l'eau. Et la seule eau qu'on puisse avoir facilement, c'est l'eau de pluie. Alors facilement, facilement, c'est pas si facile que ça parce qu'il ne pleut pas énormément au Toa Motu. Il peut se passer un certain temps avant qu'il y ait de la pluie, donc il faut stocker de l'eau. Et c'est pour ça qu'ils ont construit un hangar avec un toit en tol, avec des gouttières ouvertes aux quatre coins. Et au départ, il y avait un fût à chaque coin qui s'est rempli assez rapidement. Et donc nous avions 800 litres d'eau. en réserve et puis après plus tard au fil des mois l'installation va se compléter et nous aurons une citerne de 8 mètres cubes donc là ça sera vraiment très confortable Et voilà, la vie va s'organiser au Toa Motu, nous allons tout construire. Nous vivons de façon très spartiate au départ, évidemment. Il n'y a pas du tout de frais, puisque nous n'avons pas d'eau à part l'eau de pluie, pas d'électricité, à part un petit groupe électrogène qui va nous servir à faire tourner la bétonnière et à faire tourner des machines quand on a besoin de construire et donc de scier. Enfin bref, c'est vraiment pour les outils qu'on a ce groupe électrogène. parce que 1, ça fait un bruit de casserole et 2, ça consomme énormément de gasoil et on n'en a pas beaucoup et pour moi qui ai vendu des millions de mètres cubes de gasoil, ben là on achète des fûts de gasoil à bord du bateau donc c'est assez rigolo On n'a pas d'électricité, on n'a évidemment pas de téléphone. Aujourd'hui, ça paraît improbable puisque tout le monde est connecté avec des portables, même au ToiMoto, évidemment, aujourd'hui, et tant mieux pour eux. Voilà, c'est pas la peine d'être si loin et complètement isolé, donc tant mieux. Mais à l'époque, nous n'avions pas le téléphone. Le seul moyen de communiquer avec les autres, avec la ville... ou avec d'autres motos, c'était de passer par la radio VHF, la radio bateau. Donc la Polynésie, c'est grand comme l'Europe, et il y avait un canal. Donc il fallait faire la queue avec son numéro de téléphone. Mais voilà, ça, je le raconterai un peu plus tard. Donc pas d'eau, pas d'électricité, pas de téléphone, nous sommes un peu coupés du monde. Et finalement, je vous assure que c'est merveilleux de vivre une expérience telle que celle-là, parce que ça remet les pendules à l'heure. J'ai passé un certain temps à faire des choses que je n'avais même pas imaginées deux ans avant, mais je le vous raconterai dans un prochain épisode. Alors je vous remercie vraiment sincèrement de m'avoir écoutée, d'avoir écouté cette aventure. Otoamotu, ça y est, nous partons sur cet atoll et je vous invite à vous abonner à la plateforme de votre choix à partager cet épisode avec votre entourage vous pouvez nous suivre sur nos réseaux sociaux Instagram, Facebook ou LinkedIn arrobase auperleduparadis vous pouvez aussi retrouver toutes les informations sur la perliculture et toute notre collection sur notre site internet www.operleduparadis.com Mais d'ici le prochain épisode, parlons peu, parlons perles !

Share

Embed

You may also like