- Speaker #0
Dans ces deux derniers épisodes de Paroles de Femmes, j'ai souhaité donner la parole à des femmes anonymes rencontrées dans le coffee shop Emilienne de Cool Kids, que je remercie pour leur accueil. Ce sont des femmes de tous âges, de tous bords, qui ont eu la gentillesse de répondre à la question emblématique de Paroles de Femmes. Pour vous, c'est quoi être une femme en 2025 ? Les réponses sont brutes, elles leur ressemblent, parfois douces, parfois tristes. parfois amères, mais toutes pleines d'espoir. Merci à vous mesdames de vous être prêtées à cette question pas si facile que ça et je vous souhaite à toutes une bonne écoute. Déjà je dirais que c'est un peu tout, parce qu'on est un peu tout, on est un peu le pilier sur lequel tout le monde repose. Donc, que ce soit au travail, à la maison, les enfants, les compagnons, les collègues. C'est vrai que je trouve que les femmes, en fait, souvent, elles sont à la base et c'est les piliers. Et du coup, elles ont beaucoup de responsabilités. Donc, ce n'est pas évident. Où on fait pour changer les choses ? Je trouve que ces dernières années, c'est cinq... Cinq dernières années, surtout ces deux dernières années, j'ai l'impression qu'il y a quand même de plus en plus une sororité. Vraiment, il y a eu MeToo qui a commencé. Et du coup,
- Speaker #1
ça a ouvert le dialogue aussi sur pas que les agressions, mais aussi sur tout le côté positif et qu'une femme, elle est libre d'être ce qu'elle a envie d'être.
- Speaker #0
C'est un beau message de Noël. Et ça, pour terminer,
- Speaker #2
être une fan, Je saurais plus définir moi plutôt que... toutes les femmes. Parfait.
- Speaker #0
Alors, définitivement.
- Speaker #2
Alors, moi, on va dire que l'âge aussi m'a apporté énormément. Les années passées nous font grandir, nous font réaliser tout ce qu'on peut faire.
- Speaker #3
Et aujourd'hui, je trouve qu'on a beaucoup plus de liberté et qu'on peut s'assumer beaucoup plus facilement.
- Speaker #2
La vie professionnelle nous apporte énormément. Les enfants, forcément aussi, on en parlait. Alors, moi, j'ai deux garçons. 25 ans et 22 ans et je suis mamie d'un petit garçon aussi c'est important parce que justement c'est peut-être par là que ça commence en réalité et alors moi je me dis la femme peut se sentir libre plus facilement quand elle travaille et quand elle s'épanouit dans son travail je moi en effet je n'imagine pas ne pas travailler et je n'imagine pas pas s'épanouir sans le travail. Mais c'est ma façon de penser à moi. Il y a des femmes qui y arrivent et je les admire pour ça. Moi, je ne saurais pas faire.
- Speaker #0
Est-ce que pour vous, ça représente quoi le travail ?
- Speaker #2
Pour moi, c'est 80% de ma vie.
- Speaker #0
D'accord. Est-ce que c'est indiscret de vous demander ce que vous faites comme travail ?
- Speaker #2
C'est pas que c'est indiscret, c'est un peu difficile à expliquer. Je suis en appui d'une direction d'un département d'une centaine de personnes, donc d'administratifs, des ressources humaines, du management, des sujets complexes et techniques dans le monde de l'énergie. Mais ça me passionne, j'ai toujours été passionnée par mon travail, mais c'est arrivé par hasard. Je ne savais pas que je ferais carrière.
- Speaker #0
Est-ce que, par exemple, c'est aussi dans ce travail-là qu'on trouve une reconnaissance de ce travail ? Est-ce que c'est aussi ça qui nous valorise ? C'est comme ça qu'on nous valorise ?
- Speaker #2
Tout à fait. C'est ça. Moi, je n'ai pas pu m'épanouir au travers de mon mariage. Ce n'est pas très bien terminé. Mais le travail m'a apporté tout ce dont j'avais besoin. La préparation de sport. Tout à fait. Se sentir utile. Et se sentir utile, tout à fait.
- Speaker #0
Aujourd'hui, si vous deviez donner un conseil à des jeunes femmes, ce serait quoi ? Justement, peut-être ne pas attendre autant.
- Speaker #2
C'est ça. Ne pas attendre et faire des choix culottés, s'affranchir de se dire « Ah non, ça, ce n'est pas un métier de femme, on s'en fout. On fait ce qu'on a envie. » Moi, j'ai choisi un métier d'homme au départ, exprès, pour pouvoir trouver du travail. J'avais 14 ans. J'étais une joie très jeune. Mon objectif, c'était de trouver du travail. S'il fallait que je fasse routier, conducteur d'objets. Le travail, c'était la liberté. C'est ça, oui. Tout à fait. Et donc, je leur dirais, et c'est ce que je dis à mes nièces, j'ai une de mes nièces qui a 17 ans, et je lui dis de faire, de choisir. N'importe quel métier, un métier d'homme, un métier de femme, il n'y a pas à choisir comme ça. C'est choisir ce qu'on a envie de faire et de se dire que c'est possible. Donc,
- Speaker #0
six semaines, tu passes par le travail.
- Speaker #2
Oui, en France, il y a la liberté. Parce qu'en fait, pour vivre, il faut gagner sa vie. Malheureusement, sans argent, on ne peut pas. C'est moins facile. C'est moins facile quand même. Donc, quand on gagne sa vie,
- Speaker #3
on est libre et on peut s'assumer totalement. Alors, une femme en 2025, j'aurais dit que c'était un sacré challenge. Après, c'est l'année de mes 50 ans, donc ça change aussi. C'est peut-être moins un challenge qu'avant. J'ai l'impression que mes filles ont fait du bon boulot pour libérer la femme de pas mal de choses. Donc, mes filles me font du bien aussi.
- Speaker #4
Elles ont quel âge ?
- Speaker #3
19 bientôt et 22.
- Speaker #4
D'accord.
- Speaker #3
Et leur côté féministe, tout ça, ça fait réfléchir. Même si elle a... Il n'y a pas besoin de chercher beaucoup. J'ai plutôt des idées bien arrêtées aussi là-dessus. Mais oui, je trouve que les jeunes ont fait du bon boulot.
- Speaker #0
Elles se rendent compte. Oui, il y a moins de... Du non-chalance par rapport à ce sujet.
- Speaker #3
Et il y a plein de choses qu'elles ne laissent pas passer, que nous, on a laissé passer pendant des années. Elles ont un regard très dur parfois, mais bon, c'est peut-être aussi d'une extrême à l'autre. Je pense qu'avant, la femme n'existait pas beaucoup et que maintenant, je pense que ça va se repositionner tranquillement au milieu. Là,
- Speaker #0
on est un peu de l'autre côté, c'est ça ? Oui,
- Speaker #3
c'est ça. Des fois, c'est un peu extrême, mais bon, je pense que c'est un passage nécessaire. Mais être une femme, c'est chouette.
- Speaker #0
C'est lourd, mais c'est chouette. Ça, c'est une belle définition. C'est lourd, mais c'est chouette. Elle va faire partie du top 10. C'est facile de s'assumer quand on est une femme aujourd'hui. Ou est-ce que finalement, on a quand même besoin de rester dans un... d'avoir toujours l'impression de dire que tout va bien, parce que si jamais on a un peu l'idée de se plaindre... On va vous dire, de toute façon, vous avez voulu maintenant assumer. Est-ce qu'on n'a pas un peu encore ce carcan-là qui nous tient ?
- Speaker #3
Moins en vieillissant, je trouve aussi. Je pense que je m'assume bien mieux maintenant qu'à 20 ans. Après, oui, il y a encore du beau boulot. On en parlait hier. Oui, c'est dur, effectivement, parce qu'on attend beaucoup plus des femmes qu'on attend des hommes. Mais là aussi, ça avance. Là, je suis de bonne humeur aujourd'hui, je vais le faire à moitié plein.
- Speaker #0
Redites-moi votre expression, c'est chouette, mais c'est…
- Speaker #3
C'est lourd, mais c'est chouette.
- Speaker #0
Mais c'est chouette. Est-ce qu'on complie comme ça ? C'est lourd, mais c'est chouette.
- Speaker #3
Oui, oui.
- Speaker #5
Alors, être une femme en 2025, c'est être libre.
- Speaker #0
Ça veut dire quoi, être libre ?
- Speaker #5
Être libre, ça veut dire travailler, s'assumer financièrement. assumer sa maison, son ménage, sa vie de couple, assumer tout. Voilà.
- Speaker #0
Est-ce qu'on peut dire votre âge ?
- Speaker #5
Oui, bien sûr, j'ai 80 ans.
- Speaker #0
C'est super intéressant parce qu'à 80 ans, vous venez d'une génération où ce n'était pas comme ça.
- Speaker #5
Non.
- Speaker #0
Ça veut dire que vous avez su évoluer avec… Comment on fait quand on est dans une époque où la femme est quand même plutôt au foyer, est quand même plutôt… soumise à son époux et aux traditions. Comment on arrive finalement à évoluer ? Moi, je vois, j'ai la chance d'être en face de vous, c'est incroyable. Et du coup, comment vous avez réussi à vous émanciper finalement de cette société un peu rigide ?
- Speaker #5
Eh bien, je pense que c'est déjà un trait de caractère.
- Speaker #0
C'est vrai.
- Speaker #5
Indépendante.
- Speaker #0
On peut être indépendante même quand il y a un carcan sociétal.
- Speaker #5
On met à côté le carcan sociétal. Ce n'est pas un problème. Ce n'est pas un problème, ça.
- Speaker #0
Donc, d'abord, être indépendant, avoir du caractère.
- Speaker #5
Oui, oui.
- Speaker #0
Et est-ce que finalement, votre famille, votre maman, votre papa, est-ce qu'ils comprenaient le fait que vous ayez cette envie d'indépendance ? Est-ce que c'est eux qui vous ont fait prendre ça ? Alors,
- Speaker #5
moi, mon père, ma mère, non. Mais mon père, oui, il comprenait tout à fait. Ah,
- Speaker #0
c'est drôle. Oui, oui. Et votre maman ? Non, maman,
- Speaker #5
elle était préconformiste.
- Speaker #0
Vous avez des...
- Speaker #5
Je suis fille unique.
- Speaker #0
D'accord. Donc, en plus, vous n'aviez pas de guide. Non, non, non. Finalement...
- Speaker #5
Voilà, je me suis assumée rapidement, toute seule. Je viens d'un bon milieu, mais bon, je voulais m'assumer. Voilà.
- Speaker #0
Travailler, s'assumer. Voilà, c'est ça. Et assumer ses convictions aussi.
- Speaker #5
Oui, tout à fait. Ah bah oui, alors là, il ne faut pas me parler sur certains points, parce que...
- Speaker #0
Vous me disiez que vous aviez eu des amoureux, des maris.
- Speaker #5
Oui.
- Speaker #0
On peut être marié et finalement être libre dans sa tête, être libre dans son couple ?
- Speaker #5
Oui, bien sûr, si on est correct vis-à-vis de son mari, il n'y a pas de souci. Non, il n'y a pas de manger. Non, puis il ne dit rien. Quand ils allaient à leur match de foot, nous, on allait manger au restaurant avec les copines.
- Speaker #0
C'est peut-être ça, finalement, la liberté.
- Speaker #5
Voilà, tout à fait.
- Speaker #0
Merci beaucoup. Je vous en prie. Est-ce que vous diriez, pardon, est-ce que c'est intéressant de vous avoir au micro de Parole de femme, qu'est-ce que vous diriez à des jeunes filles d'aujourd'hui ?
- Speaker #5
Les jeunes filles d'aujourd'hui, il faut s'assumer, déjà avoir un métier qui plaît, pour pouvoir l'assumer tout le long de sa vie. Et puis, s'assumer personnellement, parce que je pense que la meilleure façon de s'en sortir, c'est soi-même.
- Speaker #0
Avoir confiance en soi.
- Speaker #5
Tout à fait.
- Speaker #0
Est-ce que vous diriez que le combat est encore un peu… Pas le combat, mais est-ce que les avancées, il faut en prendre soin de ces avancées dont vous avez fait partie ?
- Speaker #5
Oui, il faut en prendre soin. Puis, il faut peut-être un petit peu se libérer des réseaux sociaux où on raconte beaucoup de bêtises.
- Speaker #1
Eh bien, c'est une question hyper compliquée. Moi, je trouve qu'être une femme en 2025, ça n'a jamais été aussi compliqué parce qu'on est confronté à plein de choses dans notre quotidien, que ce soit dans notre vie professionnelle, on doit tout le temps se battre pour trouver ce que l'on est, ce que l'on veut. Et en même temps, on est aussi dans notre vie personnelle confronté à lorsque, par exemple, des amis deviennent maman. On est confronté finalement à la féminité, à la maternité. Il y a un peu tout ce qui se mélange. Et ça crée des parcours qui sont extraordinaires, qui sont fascinants. Et je trouve ça toujours enrichissant de pouvoir parler avec des femmes et de voir qu'en fait, être une femme, il y a autant de femmes qu'il y a de personnalités, qu'il y a d'origine sociale, de parcours de vie. Et je trouve que c'est très compliqué de trouver sa place. pour savoir exactement qu'est-ce que c'est, qu'est-ce qu'on veut, qu'est-ce qu'on veut faire, qu'est-ce qu'on veut avoir, qu'est-ce qu'on veut créer. On a beaucoup d'injonctions dans la société et c'est vrai que c'est difficile de sortir de ce carcan. Et je trouve qu'en ce moment, c'est encore plus difficile parce que j'ai l'impression qu'il y a des retours en arrière qui s'opèrent sur certains points. Et en même temps, on voit que les choses évoluent, qu'il y a aussi beaucoup de marches, de combats. ou de dynamique qui viennent aussi bien des hommes, des femmes que de tout le monde. Et je trouve qu'il y a une vraie compréhension sur plein de choses, sur la charge mentale par exemple.
- Speaker #0
Oui, ça revient beaucoup la charge mentale dans le quotidien d'une femme.
- Speaker #1
C'est quelque chose d'important parce qu'on a plein de casquettes, aussi bien nos idées personnelles pour celles qui sont mamans, celles qui sont compagnes, celles qui sont en couple, celles qui sont... au travail aussi et parfois on doit tellement se segmenter qu'on a l'impression de ne plus être soi qu'on est des parties de soi mais qu'on a du mal à les réunir pour savoir qui on est vraiment à ce moment là et comment on fait la
- Speaker #0
vraie question c'est ça comment on arrive à dépasser cette charge mentale et comment on arrive à passer au delà pour justement se recentrer et être soi même
- Speaker #1
Moi, je pense que c'est en fonction des expériences qu'on a. Des fois, on a des événements dans notre vie qui sont compliqués et qui nous font changer, qui nous amènent à évoluer, à grandir, à nous recentrer sur l'essentiel. Ça peut passer par se recentrer sur les personnes qui nous font vraiment du bien, découvrir ce que c'est le travail, quelle place est-ce qu'on y accorde, quelles sont les valeurs qu'on veut y mettre en fonction de ce qui est possible. de jongler aussi entre, moi je suis plutôt jeune adulte encore, mais de jongler dans le démarrage de la vie professionnelle, dans la vie personnelle avec toutes les charges qui nous tombent dessus. Et je pense que c'est ça, c'est vraiment de se dire, ok là je n'y arrive pas, qu'est-ce que je peux faire, est-ce que ça c'est important ou pas ? Et ça va être ça en fait, de se recentrer tout le temps en se disant, qu'est-ce qui est bon pour moi à ce moment-là, qu'est-ce qui est bon pour les autres. qu'est-ce qui me donne envie de faire du bien qu'est-ce qui me donne envie d'aller bien aussi pour aider les autres c'est trouver le juste équilibre entre donner pour les autres et en même temps accepter de recevoir et de donner aussi pour soi parce que je trouve que je
- Speaker #0
vois encore beaucoup de femmes qui s'oublient en fait ça a changé ça est-ce qu'il y a de ça encore 20 ans, 30 ans Vous pensez que les femmes pensaient, votre maman peut-être pensait comme ça ou est-ce que vous avez la sensation quand même que ça a évolué par rapport à avant ? On a le droit aujourd'hui de se dire qu'on veut penser à soi sans passer pour un monstre d'égoïsme, pour une femme qui déraisonne finalement. Je pense qu'il y a un vrai chemin qui a été fait et qui continue d'être fait parce qu'avant la place de la femme c'était à la maison,
- Speaker #1
c'était quasiment même, en fait on effaçait l'identité même de la femme qui devenait juste une personne réalisant les actes de la vie quotidienne, nourrir, laver, éduquer. Mais finalement on oubliait que derrière c'était une femme qui avait des idées, qui avait des désirs, qui avait des envies. et qui ne devait pas que répondre aux besoins de son mari, qui ne devait pas forcément répondre qu'à l'éducation de ses enfants, mais que maintenant, on se réapproprie aussi cette volonté de, on peut être femme, on peut avoir des moments pour soi, en tant que femme, pas que en tant que mère et compagne. Et je trouve que c'est ça aussi, c'est de revenir dans ce « je suis une femme » . Il y a des choses que j'aimais bien quand j'étais jeune, et je peux continuer de les nourrir. Et c'est très difficile parce qu'il y a encore beaucoup de choses. qui sont laissées aux femmes. Moi, je sais que je suis enseignante et je vois plein de parents où c'est déséquilibré, encore une fois. Il y a beaucoup de charges qui sont données à la femme et très peu à l'homme. Et il y a des familles où, au contraire, ça s'équilibre. Et je trouve que c'est vraiment porteur d'espoir de voir qu'il y a des papas qui s'impliquent de plus en plus dans la parentalité, ou des couples qui sont très unis, où on les voit ensemble, bios total. Et je trouve ça incroyable, en fait. De voir que ça évolue et progressivement que ça change, même s'il y a certaines choses qui me font peur encore. Mais je trouve que c'est ça, se reconcentrer sur tous ces rôles et sur avant soi, trouver le temps de voir qu'est-ce qu'on a envie pour soi.
- Speaker #0
Sans se déranger par la société, de faire ses propres choix en conscience. Oui,
- Speaker #1
parce qu'on a toujours, moi personnellement, je vais parler plutôt pour moi, le carcan. Il faut trouver un travail, il faut trouver un mari, il faut faire des enfants, il faut avoir une maison, un chien, tout ça.
- Speaker #0
Oui, c'est vrai.
- Speaker #1
Et c'est difficile de déconstruire ça en fait. Oui.
- Speaker #0
On a toujours du courage pour déconstruire.
- Speaker #1
Oui. Et puis déconstruire, ça veut dire qu'il faut voir aussi autre chose pour être capable de trouver qu'est-ce qu'il y a d'autre chose. Parce que des fois, on grandit tellement dans un environnement qu'on n'a pas conscience de ce qui existe autour de nous et qu'on va avoir tendance à finalement continuer ce chemin-là. Sans se remettre en question, mais parce qu'on n'en a pas la possibilité de découvrir ce qui est ailleurs, en fait.
- Speaker #0
Donc, ça demande du courage.
- Speaker #1
Oui. Oui. Oui, et je crois que ça demande aussi de croire en soi, en ses capacités et de les nourrir. Et c'est vraiment compliqué. Je trouve ça très courageux, aussi bien pour les femmes que pour les hommes. Bien sûr. C'est pour tout le monde.
- Speaker #0
D'être soi, c'est un acte courageux.
- Speaker #1
Oui. Oui, de s'affirmer.
- Speaker #0
De s'affirmer.
- Speaker #1
D'accepter aussi qu'on a des difficultés ou qu'on a des combats à mener ou de ce qu'on peut considérer comme des défauts ou je ne sais pas, qui sont finalement pour nous énormes et peut-être pour les autres qui sont moins importants et qui font partie de nous aussi et de moins les segmenter en fait. Je veux dire que ça fait partie de nous.
- Speaker #0
Est-ce que aussi être une femme... C'est aussi être indulgente vis-à-vis de soi-même. De lui avoir un vrai regard doux.
- Speaker #1
Oui, être indulgente sur son corps. Parce que, par exemple, les femmes, après la maternité, elles ont un regard sur leur corps qui est très compliqué, sur leur santé mentale aussi. Il y a de plus en plus de choses qui aident aussi bien la maman que maintenant la femme à s'occuper de soi pour le postpartum, pour la dépression, toutes ces choses-là. Et je pense que c'est aussi être en capacité de se dire... Là, en fait, je ne vais pas bien et c'est OK de ne pas être parfaitement maquillée, coiffée, manucurée jusqu'au bout des ongles. Et c'est OK, en fait, de ne pas être parfaite.
- Speaker #0
Ça enlève rien à sa propre valeur.
- Speaker #1
Oui, mais je trouve ça très difficile encore aujourd'hui. Je pense que ça prend du temps et qu'il y a des personnes qui l'ont déjà plus facilement et d'autres qui vont mettre plus de temps pour y arriver.
- Speaker #4
Je vais répondre la même chose que mon ami, c'est-à-dire que pour moi, ce qui compte le plus, depuis toujours, c'est être libre.
- Speaker #0
Mais c'est quoi être libre ? Être libre, c'est un concept philo.
- Speaker #4
Être libre, c'est d'abord dans sa tête, ne pas tenir compte du regard des autres, sauf s'il est positif, parce qu'il vous fait monter. C'est ça, et vivre en fonction de soi. à condition de ne pas faire souffrir son entourage.
- Speaker #0
Alors, ça veut dire que pour être une femme, pour s'assumer, il faut d'abord être en accord avec soi-même ? Toujours.
- Speaker #4
C'est indispensable, c'est ce que je dis à mes 10 petits-enfants.
- Speaker #0
Vous avez 10 petits-enfants ? Vous avez des filles dans vos petits-enfants ? 6. Elles ont quel âge ? De quel âge à quel âge ?
- Speaker #4
Les filles ont de la part à 29 ans.
- Speaker #0
Vous avez eu des conversations avec ces petites justement sur l'évolution ? Parce que vous, je veux dire votre...
- Speaker #4
85 ans.
- Speaker #0
85 ans, vous aussi vous en avez vu passer ? Oui,
- Speaker #4
j'assume.
- Speaker #0
On n'était pas là où on en est aujourd'hui. Non, j'ai dû me battre. Vous avez battu.
- Speaker #4
J'ai fait un métier où on ne voulait pas de femmes.
- Speaker #0
Vous faites quoi votre métier ?
- Speaker #4
J'étais notaire.
- Speaker #0
Ah bah oui. C'est un métier d'honneur.
- Speaker #4
J'étais la 55ème femme notaire de France. Et il y avait 7500 notaires.
- Speaker #0
Et alors, et comment c'est ? Et comment c'est finalement d'arriver à s'imposer en tant que femme ? Il faut se battre.
- Speaker #4
On se bat avec ses armes. Pas avec ses poings, pas avec de l'agressivité. Moi, j'ai toujours contourné les obstacles. J'ai fait faire aux gens ce que je voulais en leur donnant l'impression qu'ils faisaient ce qu'ils voulaient.
- Speaker #0
C'est la meilleure façon. Et à vos petites filles, vous leur dites ça ? Vous leur dites finalement...
- Speaker #4
À mes petites filles, je leur dis qu'il y a... deux choses qui comptent dans la vie. Je rejoins Marie, il faut aimer ce qu'on fait, mais pas l'aimer juste pour toucher un chèque à la fin du mois, pour se faire plaisir et se lever le matin avec le sourire. Et la deuxième chose, ne pas oublier d'être heureux et de penser à soi, parce qu'une femme qui est heureuse, parce qu'elle est en accord avec elle-même, elle rend les autres heureux.
- Speaker #0
quand même parce qu'on a beaucoup de charges mentales.
- Speaker #4
Oui, je vais tout assumer. Je vais vous dire, j'ai repris les études de droit. J'avais 8 ans d'études. À 25 ans, je me suis mariée très jeune pour être libre,
- Speaker #0
pour que le tueur... Bravo. J'en ai en direct et en fait, on vient de faire tomber le micro parce que mon interlocutrice parle avec les mains. Et j'ai toutes les peines du monde à garder le micro à sa bouche. Donc oui, vous doutez que...
- Speaker #4
pour être libre, j'ai marié à 19 ans.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #4
J'ai repris, j'avais commencé mes études que j'ai abandonnées, je les ai reprises à 25 ans et j'ai fait 8 ans d'études. Je travaillais chez un patron. J'avais deux enfants et je faisais mes études tous les soirs de 8h à minuit, de 20h à minuit.
- Speaker #0
Donc c'est possible. J'ai tout fait, c'est de l'écoute.
- Speaker #4
Alors, je dois rendre honneur à ma mère. qui m'a aidé. Bon, il prenait le côté un peu domestique de la maison, à sa charge, les enfants, les baignait, les faisait manger, enfin, etc. Mais quand même... Alors, ce que je voulais vous dire aussi, c'est quelque chose d'important, parce qu'aujourd'hui, on l'a oublié. Les gens, aujourd'hui, sont désorganisés. Nous, avec mon amie, nous étions des femmes organisées, levées à 6 heures. On avait tout ce qu'on devait faire, était programmé, même les vacances, même... Et quand vous avez pris le temps de programmer les choses, vous n'êtes jamais pris au dépourvu, donc vous ne vous énervez pas, vous n'avez pas de stress et vous faites tout.
- Speaker #0
C'est une sacrée leçon. Bon, mais écoutez, nous avons vécu comme ça avec mon ami. Est-ce que vous ne pensez pas aussi quand même que c'était la société d'avant était un peu moins exigeante avec les femmes ? C'est une question. Aujourd'hui,
- Speaker #4
les femmes, elles s'arrêtent tout le temps dans des tas de bobos. Nous, on était malades, on allait travailler, on ne se plaignait pas. Et regardez comment on est.
- Speaker #0
Si j'ai le droit de faire une photo de vous deux, je la ferai. Parce que vous êtes belles comme des fers. Je ne fais pas mon ami, même si je ne le fais pas. Et bien écoutez, on peut arrêter sur une dernière question. Est-ce qu'on peut être libre et amoureuse ?
- Speaker #4
Alors, j'ai aimé des hommes, 4 dans ma vie. Enfin, comme j'ai 85 ans, j'ai commencé à 20 ans. En tout cas,
- Speaker #0
c'est bon.
- Speaker #4
Pour le moment, je reste là. Je les ai aimés, je n'ai jamais été amoureuse. Silence.
- Speaker #0
Alors là, on rentre sur un deuxième sujet.
- Speaker #4
Très bien.
- Speaker #0
Oui. Vous les avez aimés, vous n'avez jamais été amoureux. Vous n'avez jamais donné votre cœur. Votre cœur, il est à vous. Je le donnais, mais avec personne,
- Speaker #4
quand ça m'arrangeait.
- Speaker #0
Donc, c'est ça la liberté. C'est ça d'être une femme.
- Speaker #4
Ne pas stresser. Ne pas vous aimer autrement. Je pense que Marie a été comme moi. Si vous aimez autrement,
- Speaker #0
vous n'êtes plus soumise. Soumise. Il y a Marie qui dit soumise. Il faut cesser la nuance. C'est le cap à ne pas franchir. Voilà. Merci beaucoup.
- Speaker #4
J'ai rendu mes hommes heureux. Le premier m'a rendu pauvre, c'est pas de sa faute. Le deuxième, je suis en bon terme avec lui. Le troisième aussi. Le quatrième, le pauvre, il est à l'EHPAD maintenant parce qu'il a fait un AVC.
- Speaker #0
Mais je vais le voir tous les jours. Vous voyez ? Je ne suis pas amoureuse, mais... Mais vous êtes unie, malgré tout, par le cœur. Voilà. Merci beaucoup à vous. Merci à vous deux. J'ai beaucoup de chance de vous avoir rencontré aujourd'hui chez Emile. Moi aussi. Merci à vous. Au revoir. Merci.
- Speaker #6
C'est être capable de mener énormément de choses, aussi bien professionnellement que socialement, que dans sa famille. On nous demande d'être au top tout le temps. Donc, en tout cas, on essaie de mener le plus justement possible chacun des aspects.
- Speaker #0
Qu'est-ce que vous faites pour faire ça ?
- Speaker #6
C'est pas super possible. Après, on n'est pas parfait, c'est pas possible. Personne n'est parfait et c'est pas possible. Mais en fait, c'est surtout faire des choix aussi. Savoir faire des choix. Être une femme, c'est aussi savoir faire des choix. Parce qu'être une femme, il n'y a pas une femme, il y a plein de femmes. Et il y en a qui vont plus privilégier le rôle d'être femme à la maison, d'autres qui vont privilégier leur carrière. Donc déjà, être une femme, c'est savoir choisir et savoir se connaître pour savoir ce qu'on va faire. Et savoir être soi avant tout. Et faire fi de tout ce que la société nous demande d'être pour être le plus juste possible.
- Speaker #0
Mais comment on fait ça ? Parce que finalement, la société, elle impose pas mal de choses.
- Speaker #6
Moi, j'ai quand même... J'ai 60 ans. C'est un travail de toute une vie, en fait. Je pense qu'on ne sait pas faire à 20 ans. On commence à savoir faire à 60 ans. Et c'est savoir dire non. Être une femme, c'est aussi savoir dire non. Savoir dire j'ai mes limites. En fait, c'est surtout apprendre à se connaître le plus possible.
- Speaker #0
Et à se respecter.
- Speaker #6
Et à se respecter, bien entendu.
- Speaker #0
Quand on est maman de jeune fille, est-ce que c'est important ? Est-ce que c'est encore plus important de transmettre finalement cette parole-là ?
- Speaker #6
Bien sûr. Bien sûr.
- Speaker #0
Comment vous faites ?
- Speaker #6
Moi, j'ai élevé, j'ai deux filles qui me sont propres. En plus, je suis famille d'accueil, donc j'ai élevé d'autres enfants par ailleurs. Et c'est de leur dire qu'on est aussi importante qu'un homme, on a la même place qu'un homme, même si on n'a pas le même rôle forcément, mais qu'on a la même place, qu'on a le droit d'être soi, qu'on a le droit de refuser certaines choses que la société veut nous imposer. que tout passe, moi j'ai beaucoup axé sur les études à un moment donné, tout passe par là, c'est les études, faire ce qu'on a envie de faire et ce qu'on aime, pas être obligé de se marier parce que la société nous dit qu'il faut se marier, pas être obligé de faire des enfants parce que la société nous dit qu'il faut faire des enfants, si on a envie d'en faire on les fait, si on n'a pas envie on les fait pas, les faire au bon moment, quoi qu'il en soit. Comme vous avez dit, c'est apprendre à se respecter. Moi, j'ai essayé avec mon fils de leur apprendre à se respecter avant tout. Et ça passe par la culture, par l'éducation, par l'école. Voilà.
- Speaker #0
On va penser tout ensemble finalement. Qu'être une femme, c'est se respecter pour être libre. Voilà. Bon, voilà. Alors moi,
- Speaker #7
je pense que c'est subir plein de choses en même temps. C'est dur d'être une femme dans cette génération-là, qui est très compliquée.
- Speaker #4
Qu'est-ce qui est compliqué ?
- Speaker #7
D'être soi-même. Entre vous, vous savez, en fait, on n'a pas le droit d'être nous-mêmes. On n'a pas le droit de porter ce qu'on veut. On n'a pas le droit de faire nos propres choix. On est mal vus tout le temps, sur tout ce qu'on fait.
- Speaker #0
Donc, c'est pour ça que j'ai ces subirs, en fait. Ces subirs chaque jour.
- Speaker #1
Et comment on peut sortir de ça, à votre avis ? C'est quoi les clés aujourd'hui ?
- Speaker #0
Eh bien, c'est un combat avec nous-mêmes. Et se dire, en fait, ça remporte les regards. Eh bien, je m'accepte telle qu'elle et je m'en fous du regard des autres. Du coup, c'est un combat tous les jours avec nous-mêmes, en fait. Oui.
- Speaker #1
C'est ça, finalement, être une femme, c'est qu'il faut savoir s'accepter comme on est.
- Speaker #0
Eh bien, malheureusement, oui. c'est ça parce que en fait en tant que femme on a beaucoup peur du regard des autres enfin en tout cas la plupart des femmes que je connaisse c'est le regard des autres on s'est dit ah ouais mais non je vais pas faire comme ça, non je vais pas m'habiller comme ça, même si on a le choix, notre travail en fait on prend en compte le regard des autres tout le temps.
- Speaker #1
Alors ça serait quoi la solution ? Pour les générations futures, qu'est-ce qu'on pourrait leur dire ? Ça serait quoi la solution ? D'être un peu avec soi-même ?
- Speaker #0
Exactement. Exactement, d'être un peu avec soi-même et oublier les autres et s'accepter tel qu'on est.
- Speaker #1
Et vivre.
- Speaker #0
Oui, c'est ça, exactement.
- Speaker #1
Est-ce que vous pensez qu'aujourd'hui, nous, les femmes, on porte une responsabilité justement dans ce jugement des autres ? Est-ce que vous avez l'impression que ce n'est pas forcément le jugement des hommes ? C'est aussi un jugement des femmes sur les femmes ? Ou est-ce que pour vous...
- Speaker #0
Ça aussi. C'est vrai qu'on parle beaucoup des hommes, mais les femmes aussi. Les femmes aussi sont maintenant très... Assertes. Oui. En fait, contre nous-mêmes, normalement, on est censé être liés, soudés entre femmes, et il n'y en a plus trop, ça, à l'heure d'aujourd'hui.
- Speaker #1
Pour revenir à une... L'idée, ça serait de se dire, pour l'avenir,
- Speaker #2
si on a un message positif, c'est... Peut-être un peu plus de douceur et de tolérance.
- Speaker #0
Exactement, avec nous-mêmes et aussi être soudés.
- Speaker #1
Est-ce que tu penses, est-ce que par exemple à l'école, on te parle déjà du droit des femmes, de ce que c'est qu'être une femme ?
- Speaker #3
Oui, la protection des femmes et le droit des femmes et l'égalité hommes et femmes aussi.
- Speaker #1
Est-ce que c'est des sujets par exemple dont tu parles avec ta maman ? à la maison, est-ce que vous en parlez un petit peu de temps en temps ?
- Speaker #3
Non.
- Speaker #1
Non, c'est vrai ? Toi, t'en penses quoi alors du droit des femmes ? Est-ce que ça te dit quelque chose ?
- Speaker #3
Bah oui, parce que les femmes ont le même droit que les hommes et...
- Speaker #1
Et est-ce que par exemple dans ta classe t'as l'impression que des fois c'est tout le temps comme ça ou est-ce que des fois tu te dis que quand même il y a des fois des garçons qui roulent un peu des mécaniques ?
- Speaker #3
Parfois, il y a des garçons qui se croient plus fort que les filles. Du coup, on a aussi en ce moment fait le droit des femmes et l'égalité hommes et femmes. Et du coup, dans tous les cas, tout le monde est égaux. Les enfants, ils sont égaux comme les adultes, ils sont tous égaux.
- Speaker #1
Est-ce que tu penses que... Est-ce que tu penses qu'il y a encore beaucoup de choses à faire pour devenir une femme épanouie ? Ça voudrait dire quoi ? Est-ce que par exemple, quand tu penses à une femme, tu penses à quelqu'un en particulier ?
- Speaker #3
Forcément.
- Speaker #1
Est-ce que tu vois ta maman évoluer ? Est-ce que tu te dis que finalement, c'est ça aussi être une femme, c'est devenir une maman, c'est de voir comment ta maman, elle, fait ? Ou est-ce que tu ne penses pas trop encore ?
- Speaker #3
Je ne pense pas trop encore.
- Speaker #1
D'accord. Moi, je te remercie parce que ce n'est pas facile de faire ce que tu as fait à ton âge. Et ça me fait très plaisir que tu aies participé à Parole de femme. Merci beaucoup. Bienvenue.
- Speaker #3
Alors,
- Speaker #2
être une femme en 2025, c'est être indépendante, autonome. Mais c'est aussi encore faire entendre sa voix,
- Speaker #4
encore lutter pour des causes justes et équitables. Mais c'est s'affirmer aussi. C'est ça. C'est briller.
- Speaker #2
Lutter contre la discrimination. Oui,
- Speaker #4
il y a des luttes encore.
- Speaker #2
Et contre la violence également. La violence des femmes, c'est aujourd'hui un gros sujet.
- Speaker #1
Pour lutter sans rentrer dans un combat qui nous rendrait éduques. Mais en fait, pour lutter finalement avec la douceur d'une femme.
- Speaker #4
Lutter, c'est résister déjà, je dirais.
- Speaker #2
C'est parler aussi.
- Speaker #4
C'est parler, c'est agir tous les jours, dans son quotidien. Je dirais, on parlait de travail, c'est parfois résister aussi dans le milieu professionnel. Donc, c'est faire entendre sa voix, montrer sa présence. Je dirais que c'est une forme de lutte aussi, tout ça, parfois.
- Speaker #1
Avoir peur de s'assumer.
- Speaker #4
Oui, c'est s'assumer. Assumer aussi, la féminité peut avoir plein d'aspects différents. Donc, c'est assumer toutes les diversités possibles pour la féminité.
- Speaker #1
Il n'y a plus un seul modèle féminin aujourd'hui,
- Speaker #2
heureusement. Et c'est avoir du courage aussi. Oui. Le courage de parler, le courage de s'assumer. Le courage de sortir des clichés aussi, de la femme au foyer, de tout ça.
- Speaker #1
La société.
- Speaker #2
laisse la place aux femmes de sortir de ce chassé est-ce qu'aujourd'hui on a quand même les moyens d'arriver à s'émanciper un peu plus ? plus qu'avant, ça c'est sûr mais aujourd'hui il y a encore du travail à faire disons que si on prend l'exemple du milieu professionnel,
- Speaker #4
aujourd'hui une femme elle peut quand même accéder à des postes de cadre supérieur je pense mieux qu'avant ... Après, il y a toujours la lutte pour l'équité salariale, pour plein de choses encore. Mais oui, le sexisme, oui, oui. Alors peut-être pas dans toutes les entreprises, mais il existe encore, c'est une certitude.
- Speaker #2
C'est une certitude, effectivement. Ce n'est pas ça, finalement.
- Speaker #5
Non,
- Speaker #2
rien n'est simple, mais il faut se battre, c'est un combat quotidien, en fait.
- Speaker #5
Voilà. Merci, moi. Oui.
- Speaker #2
Merci, mesdames. Merci pour les autres femmes aussi. Et pour les autres. Parce que quand on se bat pour soi, on se bat pour les autres. Ça peut toujours servir aux autres.
- Speaker #5
Pour moi, être une femme en 2025, c'est intéressant dans le sens où on a la chance d'avoir le choix de faire des études ou non, d'avoir le choix de faire le travail qu'on a envie de faire quand on peut. On a la liberté de choisir la vie qu'on a envie de choisir, si on veut des enfants, fonder une famille, au contraire, si on n'a pas envie. On a la chance d'avoir des droits plus... Comment dire ? D'avoir plus de droits que nos grands-mères, nos grand-mères. Et on a la chance de pouvoir en profiter. Et voilà. Après, pour moi, être une femme en 2025 aussi, ça reste quand même compliqué. Quand on voit ce qui se passe dans les autres pays, on se rend compte qu'on n'a pas toutes des chances égales. Donc voilà, pour moi, c'est vraiment... Avoir la chance d'être qui on veut ici en France et avoir peut-être le devoir aussi de continuer à se battre pour nos droits et pour ceux des autres femmes dans le monde entier.
- Speaker #6
Pour moi, en 2025, être une femme, c'est continuer et toujours se battre pour avoir la même reconnaissance que les hommes au niveau du boulot et aussi se battre pour avoir la même égalité de charge mentale au niveau de la famille et sur les relations sociales.
- Speaker #1
Et pour y arriver, on fait comment alors ? C'est de petit en petit ?
- Speaker #6
Je pense que ça commence par l'éducation des parents, l'éducation à l'école, dans notre culture, dans nos échanges. Je pense que c'est un combat permanent pour un peu changer les mentalités.
- Speaker #7
En 2025, pour moi, être une femme, c'est être indépendante avant tout, je pense. Et puis, s'assumer. savoir sortir sur mon lit, savoir faire ce qu'on veut, en fait, quand on en a envie.
- Speaker #1
Et est-ce qu'on peut vraiment faire ça ?
- Speaker #7
Est-ce qu'on y arrive ? Les moyens, les moyens. Les moyens, les moyens.
- Speaker #1
C'est une question de volonté.
- Speaker #7
Après, ça dépend, tout le monde le veut, mais moi, je pense que c'est une question générale en France.
- Speaker #1
Est-ce que cette liberté de faire des phrases Merci. On vous explique comment finalement on l'entretient. Vous avez des enfants ? Un enfant, oui. Un enfant. Est-ce que c'est des sujets auxquels vous pensez ? Comment vous allez transmettre finalement ce que vous nous dites, cette satisfaction de vous ?
- Speaker #7
Parce qu'il y a des verbes dans l'enfant. Bien sûr, c'est lui qui passe un coup. Évidemment, mais je parle de ma vie d'avant aussi, que j'ai voulu et j'ai toujours voulu. Je n'ai pas subi ma vie.
- Speaker #1
c'est ça je pense qui est le plus important est-ce que c'est ce que vous allez enseigner à votre entourage finalement d'être libre et de respecter les femmes si c'est un garçon c'est un garçon si c'est un garçon c'est un garçon respecter les femmes c'est important ça
- Speaker #7
part de quand on est bébé les petits bah oui dès qu'on est petit ça ça fait partie de l'éducation le respect des autres c'est pas forcément de la femme je pense ouais les autres les différences Merci.
- Speaker #1
Et de s'insulner soi-même. C'est ça le plus important.
- Speaker #7
Parce que c'est là qu'est la réussite. En
- Speaker #8
2025, à la base, on devrait même plus poser la question. Femmes, garçons, en fait, on est des êtres humains à part entière. On est d'un genre... chacun, enfin on est chacun un genre à part entière, et qu'on ne devrait même plus se poser trop les questions depuis le temps que des féministes rebelles, que des femmes ont le droit de vote, depuis que les femmes ont le droit d'avoir un compte en banque, en fait une femme a le droit d'avoir des enfants ou pas, de travailler ou pas, et coupent ce fond et je trouve ça super triste qu'actuellement on parle toujours des féminicides et enfanticides, ça va un peu dans le même... La même catégorie pour moi, mais en 2025, on n'aurait même plus posé la question, la différence des femmes et des hommes, parce que depuis le temps que soi-disant on a évolué, finalement, on se dit qu'on n'évolue pas si bien que ça. Les êtres humains n'évoluent pas aussi bien que ça, en fait.
- Speaker #1
Aujourd'hui.
- Speaker #8
Alors aujourd'hui, il y a des femmes qui s'assument en tant que telles, qui sont... qui se maquillent, qui s'habillent avec des choses courtes, qui s'assument en tant que femmes. Parce que dans l'inconscient, je crois que la femme, c'est être belle, se faire belle. Après, il y a des femmes qui n'ont pas forcément envie de se faire belle, c'est leur droit. Mais si on a envie d'être féminine, entre guillemets, donc maquillée, habillée avec une jupe, ou avec des collants ou quoi que ce soit, en fait, on a le droit d'être comme ça. Comme les hommes, il y a des hommes qui prennent soin d'eux et il y en a qui ne prennent pas soin d'eux. C'est la liberté. Ça veut dire que si on a envie de sortir maquillée, on sort maquillée. Si on n'a pas envie d'être maquillée parce qu'on n'a pas envie de se faire belle pour les autres, on a le droit de se faire belle pour les autres.
- Speaker #1
En fait, ça veut dire qu'aujourd'hui, en 2025, être une femme, c'est surtout avoir le droit de choisir et de ne pas se transformer au cliché.
- Speaker #8
Oui. Je ne sais pas comment expliquer, mais finalement, on se pose trop de questions par rapport aux autres. Et en fait, on devrait être libre de ne pas trop se poser de questions et de faire comme on a envie de faire, dans le respect des autres. J'ai l'impression qu'il y a un certain recul et qu'on n'est pas en confiance vis-à-vis de la société quand on a des filles, parce qu'on veut les éduquer, les élever à ne pas se laisser faire. Moi, je suis quelqu'un, j'ai été élevée avec des garçons, donc je ne me laisse pas faire devant les garçons. Alors, des fois, on me dit que j'ai tort, mais voilà. Mais mes filles, je veux qu'elles aient une image de quelqu'un qui ne se rabaisse pas. En fait, je n'ai pas à me rabaisser devant un homme. Il peut avoir tort, je peux avoir tort, mais voilà. Et par contre, je trouve que c'est un peu flippant dans la société dans laquelle on vit. Ou alors, soit c'est le fait qu'on en parle beaucoup plus, mais quand même, j'ai l'impression qu'il y a quand même plus de... Les filles, les adolescentes et les jeunes femmes, elles ne peuvent pas vivre comme elles veulent dans toutes les villes de France ou dans le monde, mais si on est en France, voilà. Parce que je trouve qu'on régresse un peu de ce côté-là, alors que théoriquement, on ne devrait même pas en parler.
- Speaker #0
Une femme, ce n'est pas un objet,
- Speaker #8
c'est un être et une personne en tant que telle est point barre.
- Speaker #1
Être une femme, au moins, je saurais plus définir moi plutôt que toutes les femmes. Parfait.
- Speaker #9
Alors définissez-vous.
- Speaker #1
Alors moi, on va dire que l'âge aussi m'a apporté énormément.
- Speaker #9
Pour moi, c'est beaucoup de liberté. Je pense que c'est aussi un phénomène de génération, mais pour moi, ce n'est pas le fait d'être une femme qui va me contraindre à faire quoi que ce soit. C'est faire attention quand même, mais c'est faire les choses avec beaucoup de liberté. Pour voir le monde qui m'entoure, finalement.
- Speaker #1
Et c'est quoi faire attention, alors ?
- Speaker #9
On sait toujours que dans la rue le soir, il peut nous arriver des choses, qu'il y a plein de situations dans lesquelles on ne va pas se mettre, parce que forcément, on est sujet plus facilement à des hommes un peu bêtes, un peu des problématiques, exactement.
- Speaker #1
Ce serait quoi le message que vous voudriez faire passer ? à des jeunes filles qui nous écoutent ?
- Speaker #9
Pour moi, le message, c'est vraiment qu'il ne faut pas se contraindre aux gens qui nous entourent et c'est vraiment faire tout ce qu'on veut tout seul, accompagné. C'est vraiment voir le monde le plus librement possible. Au livre libre. Exactement.