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De LVMH à New York : comment elle a décroché la Green Card et son rêve américain - Chiara cover
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Partir, le podcast voyage et expatriation

De LVMH à New York : comment elle a décroché la Green Card et son rêve américain - Chiara

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49min |13/10/2025
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Description

Tu t’es déjà demandé à quoi ça ressemble de tout plaquer pour vivre à New York ?

Les gros buildings, Central Park, Brooklyn (la vibe gossip girl pour celles qui ont regardé la série hahaha)


Dans cet épisode de Partir, on part à la rencontre de Chiara, une Française qui a transformé un simple stage chez LVMH en une véritable aventure américaine.


Elle pensait juste faire ses preuves pendant quelques mois… et puis, tout s’est enchaîné : une offre à New York, un contrat local, et surtout, la Green Card gagnée à la loterie. Une histoire de voyage entre chance, audace et destin — le tout sur fond de finance, luxe et adaptation à la vie d’expat.


Dans cet épisode, on parle de choc culturel, de carrière à l’étranger, de vie sociale temporaire, mais aussi de ces moments de solitude et de fierté que connaissent tous les expatriés.

La french expat nous parle de son beau voyage de l'autre coté de l'atlantique avec authenticité, et à l'écouter on sent qu'elle a trouvé son chez soi !


Si tu rêves de travailler aux États-Unis, de rejoindre un grand groupe comme LVMH ou tout simplement de comprendre ce que ça fait de refaire sa vie à New York, cet épisode est pour toi.


🎧 Partir, c’est le podcast qui te fait voyager à travers les parcours de ceux qui ont osé tout quitter : stages à l’étranger, VIE, visas, Green Cards, et grands sauts dans l’inconnu.


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Bonne écoute !

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Infos utiles :

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Pour découvrir les coulisses du podcast : partir_podcast

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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Le premier mois a été horrible. Vraiment, je me demandais tous les jours qu'est-ce que je fais dans cette ville ?

  • Speaker #1

    Salut à tous et bienvenue sur Partir, le podcast qui donne la parole à celles et ceux qui ont choisi de vivre à l'étranger.

  • Speaker #0

    New York, je veux dire, c'est une ville quand même assourdissante et si tu trouves pas ton petit havre de paix où t'es bien chez toi, honnêtement, t'es épuisé en 10 jours. Les Américains, c'est un peu à l'inverse. Ils sont méga ouverts dès le début, ils te donnent tout. Mais derrière, pour construire un truc un peu plus solide, C'est ab... Compliqué en fait !

  • Speaker #1

    Aujourd'hui je vous emmène à New York aux côtés de Kiara, une française qui a truqué ses habitudes hexagonales pour les grades Ciel et les Open Space de Manhattan. On va parler d'un stage chez LVMH qui se transforme en véritable opportunité, d'une green card tombée du ciel, de ce que c'est de travailler et de vivre aux Etats-Unis et vous allez découvrir une histoire de chance, de talent mais aussi de doute, d'adaptation et de choix de vie. Avant ça, si vous voulez suivre les coulisses des épisodes, ça se passe sur Instagram, sur Partir Podcast. Et n'oubliez pas de vous abonner pour ne pas louper les prochaines histoires et les prochains voyages. Bonne écoute ! Donc bah Chiara, commençons par le début de ton parcours. Donc t'étais en école de commerce, t'as fait une année de césure pendant laquelle t'as fait un stage chez la VMH. Et ça a été le point de départ d'une belle opportunité puisque c'est ce qui a fait que tu es à New York aujourd'hui. Est-ce que tu te souviens du moment où... tu as appris que ce stage pouvait t'ouvrir les portes de New York et comment ça s'est passé pour toi ?

  • Speaker #0

    Alors, j'ai eu vraiment beaucoup de chance. Je ne vais vraiment pas me contredire là-dessus. Vraiment, c'est beaucoup de chance. J'étais une super stagiaire dans l'équipe, mais surtout parce que je pense que j'avais ce truc très sociable. Je me sentais très à l'aise avec les gens. Je voulais toujours donner mon maximum. Je pense que ça s'est vu. C'est vraiment à la... toute fin du stage où j'ai commencé à y penser parce que mon copain avait été accepté dans une école à New York pour finir ses études et j'en ai parlé très directement avec ma boss, ma CFO et qui m'ont dit mais Kiara évidemment on veut te garder dans le network LVMH donc s'il faut que tu partes à l'étranger avec grand plaisir et moi j'y croyais pas en fait quand vraiment la CFO m'a dit presque mot pour mot je te mets dans le budget de toute façon tu seras à New York en 2023 du coup je t'en veux bon, ok ? Ça avait l'air très facile. Et j'ai rendu visite à mon copain juste avant de partir en échange pendant un mois à New York, où je devais faire des entretiens. Donc un entretien avec LVMH, avec d'autres maisons. Et pour moi, l'entretien avec LVMH par rapport à mon stage passé, je me disais, bon, je vais devoir vraiment faire mes preuves, ça va être un vrai entretien. Voilà, maintenant, c'est maintenant que ça commence. Et en fait, l'entretien, ça a été vraiment plus une visite des bureaux et une explication de l'équipe et de mon travail. Et c'est là que je me suis rendue compte qu'en fait, C'était fait, ils m'avaient vraiment fait cette fleur, ils m'avaient vraiment fait cette faveur. Ils étaient accueillis dans l'équipe des US qui du coup était un petit peu plus petite team, donc ils avaient vraiment besoin de quelqu'un. Je pense qu'à Paris, ils n'auraient pas forcément su où me mettre par rapport à là où j'étais en stage, si j'étais restée en CDI. Donc en fait, finalement, ça a fait du sens, mais quand on est plus jeune, surtout quand on est stagiaire, on se sent vachement imposteur. Moi, quand on m'a dit « c'est bon, t'es à New York » , je me suis dit « non, pas du tout, c'est pas possible, Je ne mérite pas d'être à New York. Et en fait, quand je suis arrivée pour faire cet entretien, ces interviews, et que je me suis en plus éclatée pendant un mois à New York, je me suis rendue compte que c'était fait. Et ensuite, la HR a reach out pour faire mon visa, mon contrat. Et je me suis dit, waouh, en fait, c'est bon. Et mars 2023, j'y étais. Donc, c'est allé hyper vite. Et voilà, voilà comment ça s'est fait.

  • Speaker #1

    Trop fou. Ouais, ça, c'est vraiment genre... Ça a déroulé tout seul, quoi. Comme si les planètes s'allient, je veux partir à New York. Ok, bah oui, tiens.

  • Speaker #0

    exactement et surtout quand on vient à New York maintenant là moi ça va faire deux ans on se rend compte que vraiment c'est dur les gens qui arrivent à être à New York travailler plus qu'un VIE un VIE c'est déjà hyper compétitif à New York mais le fait de rester après ou avec un autre contrat local ou quelque chose comme ça c'est vraiment difficile surtout en termes de visa et tout et donc souvent quand j'accroche mon histoire c'est assez rigolo parce qu'en fait c'est très facile, moi je l'ai vraiment reconnu presque aucune barrière à l'installation à New York et à ma vie pro là-bas. Donc, je me sens hyper chanceuse parce que je connais vraiment des... Enfin, j'ai des copains, on rencontre des personnes qui galèrent depuis quelques années, visa, travail, contrat et tout.

  • Speaker #1

    Et moi,

  • Speaker #0

    ça a été super. Je suis vraiment méga reconnaissante et j'ai une très bonne étoile. Donc, j'ai beaucoup de chance.

  • Speaker #1

    Trop bien. Ça fait plaisir quand ça se passe comme ça. Donc, du coup, ce qu'il proposait à New York après ton stage, c'était un CDD, c'est ça ?

  • Speaker #0

    Yes. En fait, c'était le format VIE. Mais alors, petite... subtilité du VU que je ne connaissais pas, tu peux avoir seulement un bachelor ou seulement un master, on s'en fiche, mais il faut que tu sois diplômé de cet enseignement. Et en fait moi quand j'allais commencer en mars 2023, j'allais être diplômé de l'EDEC seulement en octobre 2023. Donc j'allais commencer en n'étant encore pas diplômé de mon master à l'EDEC. qui a fait qu'ils se sont arrangés pour ne pas me faire vraiment un VIE avec Business France, mais pour faire le même format directement avec eux en contrat local. Mais en fait, étant donné que j'étais rattachée à un visa le même que les VIE, c'est un visa J-1, visa de stagiaire ou trainee, en gros apprenti, c'est max un an et demi. Donc dans tous les cas, j'aurais été dans ce format VIE et ils l'ont juste mis à leur sauce pour en faire un contrat local. Première fois qu'ils faisaient ça en plus dans ma maison, donc je me suis sentie aussi très chanceuse là-dessus. Ils m'ont fait un contrat local avec à peu près les mêmes choses, mais le contrat local voulait quand même dire que je n'avais pas la clause avec Business France, que je n'allais pas être embauchée par l'entreprise après mon VIE. Je n'avais pas cette clause. Donc ça, c'était très cool parce que du coup, j'ai pu rester à New York en CDI et il n'y a pas eu de point bloquant vis-à-vis d'un ancien VIE.

  • Speaker #1

    Ok, trop bien. Au final, tout s'est bien déroulé, comme tu dis, vraiment de tous les côtés. Du coup, tu es arrivée à New York après ça. Et je pense que c'est quelque chose qu'on fantasme beaucoup. On a tellement été bombardés de la vie à New York avec les films, les séries, tout le tralala. Toi, comment ça s'est passé tes premiers pas dans cette ville ?

  • Speaker #0

    Alors vraiment, je vais aller contre le cliché complètement, mais mon premier mois a été horrible. Vraiment, je me demandais tous les jours qu'est-ce que je fais dans cette ville ? Il faut savoir qu'en échange, moi j'étais à la plage pendant six mois, sept mois. Je me réveillais tous les matins, j'allais me baigner. Je passe deux semaines à Paris, entre mon échange et New York. C'est déjà rude parce qu'en fait, je n'ai pas le temps de reconnecter avec ma famille, mes amis, reprendre mes habitudes à Paris, que hop, catapulter Transatlantique. Et là, j'arrive à New York et je vis dans le même appart que mon copain en attendant. On s'était dit qu'on faisait appart-à-part la première année pour vivre un peu chacun notre life à nous. C'est-à-dire, moi, je vis ma vie, lui vit sa vie, mais on est encore ensemble, évidemment, mais juste, on voulait chacun notre espace. Mais quand j'arrive, évidemment, je n'ai pas d'appart. Donc je vis avec lui dans sa chambre, il a une grande chambre, etc. Mais bon, c'est pas chez moi. Il part en vacances directement, donc je me retrouve toute seule. Ses collègues partent, ses amis partent, ils partent tous en spring break, Columbia, NYU et tout. Je me retrouve toute seule à New York. Je ne connais personne. Je ne peux pas commencer mon travail pendant un mois, parce que je n'ai pas le SSN, qui est la sécurité sociale américaine. Et là, pendant un mois, je ne peux pas travailler, je n'ai pas d'argent qui rentre. Je dois redemander de l'argent à mes parents. Il fait hyper moche à New York en mars 2023, il pleut tous les jours, je suis toute seule dans un abarth, je connais personne. Je me sens seule. Et en fait, au fur et à mesure du mois, les choses commencent à s'arranger. Je reçois mon SSN, je peux commencer à travailler, je rencontre une ou deux personnes avec qui je match, mon coparent de vacances. Enfin voilà, plein de choses. Mais j'avoue que les premières semaines, quand je suis arrivée, je me suis dit mais il fait moche, c'est sale. C'était quand même le moment où genre... euh Fantanil, Kraken et tout, c'était vraiment vénère à New York. Et bon, ça s'est un peu empiré dans certains quartiers, mais en tout cas dans le quartier où j'étais, c'était vraiment pas joli à ce moment-là. Et je me disais, mais qu'est-ce que je fais là ? C'était très gris, quoi. Vraiment, tout était gris autour de moi. Et en fait, voilà, j'ai rencontré deux, trois personnes, j'ai commencé à visiter, à faire des activités sympas, à travailler surtout, à avoir une rentrée d'argent, à trouver mon appart, etc. Et là, ça y est. Là, ça a mis en marche l'engrenage. Et ça allait beaucoup mieux à partir d'avril. Mais ouais, le premier mois de mars 2023, quand je suis arrivée, je... Mais c'est très dur et en vrai, je m'en rends compte quand j'ai des nouvelles copines qui arrivent, j'ai une super copine de Paris qui vient d'emménager. Les premières semaines sont dures. Tu emménages quand même dans un pays, certes occidental, donc on est habitué, mais culture complètement différente, ça va très vite. New York, je veux dire, c'est une ville quand même assourdissante. Et si tu ne trouves pas ton petit havre de paix où tu es bien chez toi, honnêtement, tu es épuisé en dix jours parce qu'il y a trop de bruit, il y a trop de choses, c'est sale, il y a trop de monde. Et l'équilibre au début à trouver, il est méga dur parce qu'évidemment trouver un appartement c'est hyper compliqué. Et je trouve que vraiment ce qui a marqué moi aussi le départ de mon nouveau mood et d'être heureuse à New York, c'est de trouver un appart où je m'en sentais bien, avec des gens avec qui je me sentais bien au départ en tout cas. Et là ça m'a un peu remis dans mon équilibre de « ok au moins chez moi c'est une safe place, ça peut être fou dehors, au moins chez moi c'est cool. » Et du coup t'apprécies plus dehors parce que chez toi t'es bien et donc tu pars. de bonne humeur, dans un bon mood, t'es équilibré. Et moi, j'avoue que c'est des choses qui sont hyper importantes pour moi.

  • Speaker #1

    C'est clair, rien que d'avoir chez soi un endroit où on peut souffler et recharger des batteries, c'est super important. Et c'est aussi un peu ton point de repère dans un environnement qui est totalement inconnu, finalement. Comment tu t'y es pris, toi, pour trouver un appart là-bas ?

  • Speaker #0

    Alors, première fois, peut-être pas la meilleure façon, mais première fois, on s'est mis en groupe de copains de copains. Donc on était quatre et on a commencé à chercher des appart' On cherchait des appart' sans broker fee Donc c'est le fee, c'est en plus de l'agence Enfin c'est un truc très new-yorkais et ça vient d'être abrogé d'ailleurs Donc c'est plus du tout d'actualité mais tu payes un mois de loyer en plus à la personne qui t'a trouvé l'appart. Et donc nous on est vraiment été juste sur des sites immobiliers, sachant qu'on n'avait pas de... Ah ouais, vraiment plein de subtilités aux US mais... Pour louer un appart' il faut un credit score ou alors un garanteur américain. Moi j'avais de la chance, j'avais un garanteur américain parce que le meilleur ami de ma mère est américain et vit aux US. Et le credit score on l'avait pas encore parce qu'un credit score tu le construis en ayant une credit card pendant au moins un an. Faut savoir qu'en France on n'a pas de credit card, on ne connaît pas ce que c'est une credit card, c'est comme une Amex, c'est une... carte avec laquelle tu payes alors que t'as pas d'argent dessus. Et tu rembourses tes dettes à la fin du mois. Et en fait, plus t'as deux crédits de carte, parce que les gens ont plusieurs crédits de carte, plus tu construis un crédit de score, et plus tu es solvable ou insolvable pour louer un appart, acheter une maison, etc. Et donc t'as des critères dans chaque annonce, genre 40 heures américains, ou doit gagner 50 fois le loyer annuel, ou des trucs un peu fous, on se disait on va jamais trouver. Et finalement on a trouvé un appart où Les autres pouvaient faire appel soit à des garanteurs américains parce qu'ils en avaient, ou alors à une entreprise qui se porte garante pour toi à New York mais pareil tu lâches un mois de loyer. Ou bien ils avaient... enfin je sais plus. Je crois que c'était un truc comme ça. Donc ouais vraiment le premier appart on l'a trouvé via une annonce. Et là mon deuxième appart je vis à Brooklyn avec mon copain. Et là c'est plus ce qui se passe dans la communauté française à New York, c'est plus ce vers quoi il faut tendre, c'est qu'on a repris le liste de copains français qui partaient de l'appart. Donc le frère de mon copain vit aussi à New York et lui a dit voilà il y a ses copains qui partent, l'appart on le connaissait il est exceptionnel, il a un rooftop de dingue, c'est un duplex, il nous a dit vraiment il ne faut pas laisser cet appart filer et donc on s'est positionnés direct et en fait eux te mettent juste avec un bon mot vers le landlord, vers le propriétaire de l'immeuble et la société de management, c'est pas comme si c'était du coup beaucoup plus facile mais au moins on était les premiers sur le dossier. Et après, pareil, il a fallu montrer garanteur américain, credit score. Mais là, au moins, ça faisait un an et demi qu'on était à New York. Donc, on avait tout ça. Donc, on avait le credit score. Moi, j'avais toujours mon garanteur américain. Et voilà. Mais c'est vrai qu'il y a quand même pas mal de bouche à oreille sur l'immobilier. Et ouais, c'est beaucoup plus facile de passer par quelqu'un que de juste apply à une annonce random. Il y a beaucoup de confiance, en fait.

  • Speaker #1

    Ouais, ok, ouais, je comprends. Mais c'est vrai que ça doit être compliqué au début, quand t'as pas de repère, rien, zéro référence.

  • Speaker #0

    Super dur. C'est super dur. Et j'avais fait un post à un moment donné sur les trucs que j'aurais voulu savoir avant d'arriver à New York. Et il y a des solutions quand même pour... Quand tu arrives à New York, quand tu es en veilleux par exemple, normalement, tu n'es même pas supposé avoir un credit score. Tu n'es même pas supposé avoir une carrière de crédit, parce qu'en fait, tu vas être payé en euros. Donc, il y a quelques entreprises, il y a genre l'Outpost, un truc qui s'appelle Bluefront. Je peux retrouver les références et te les envoyer si tu veux les ajouter. Il y a quelques entreprises qui louent des sortes d'immeubles entiers par chambre. Et là, dans ce cas, tu payes un petit peu plus cher, mais au moins, tu n'as pas besoin de crédit score, de garantor, etc.

  • Speaker #1

    Oui, il y a des petits trucs qui peuvent aider sur les situations. Ok, trop bien. Du coup, tu disais qu'il y a la part qui t'a aidé à te faire sentir mieux, mais aussi le fait de rencontrer des gens. Comment tu rencontres des gens dans ce contexte-là, en étant toute seule dans cette nouvelle ville, au milieu de tout ça ?

  • Speaker #0

    Alors, vraiment, un truc qu'on m'a dit quand je suis arrivée, c'est jamais dire non quand tu arrives. C'est épuisant pendant quelques mois, je ne vais pas mentir, mais en fait, à New York, il y a une communauté française énorme et en plus, si tu n'as pas envie de rencontrer des Français, il faut encore plus ne jamais dire non, parce qu'en fait, on va te proposer tellement de choses et il faut juste un peu tout essayer pour trouver vraiment les gens qui collent à ta personnalité. En fait, on a atteint un certain âge où on a la chance de pouvoir choisir des amis, surtout quand on arrive dans une ville nouvelle. Donc en fait, tu ne vas pas te conforter ou te contenter de personnes qui ne matchent pas forcément à qui tu es, ta personnalité, etc. Des choses qu'on faisait quand on était plus jeunes, je trouve, en tout cas dans mon cas. Et là, vraiment, c'est juste prendre le temps de vraiment rencontrer toutes les personnes dans notre entourage, dans l'entourage de notre entourage, même dans la rue. En fait, il faut se dire que New York, c'est une ville méga sociable où tu peux juste dire à quelqu'un dans la rue « Oh, j'adore tes chaussures » , « Oh, on va boire un café » , enfin, très sympa. Moi, pour le coup, je suis quand même restée très communauté française. J'ai deux copines américaines. Une via ma maman et une via mon travail, donc en vrai c'est un peu cheaté. Et dans ma communauté française souvent c'est amis d'amis, des gens qui arrivent. J'ai des copains à Paris qui me disent « Oh là là, j'ai ma super copine qui arrive à New York, tu devrais la rencontrer » . Avec mon copain aussi on a un cercle un petit peu plus étendu maintenant, mais c'est surtout des connaissances d'école, des gens de nos écoles qui sont venus s'installer à New York, au travail. Moi, énormément de français chez LVMH, donc grosse communauté LVMH. La plupart de mes amis, même si je ne les ai pas rencontrés via LVMH, on a ce point commun, ce qui fait qu'après, on peut construire notre relation, même au bureau. On fait des pauses-déj, des pauses-café, on va ensemble au bureau, on en repart ensemble. C'est quand même assez chouette. Après, tous les bureaux sont à peu près tous au même endroit, même LVMH ou pas, genre Lux, etc. C'est toujours Midtown East, Central Park. Donc ça, c'est sympa aussi, c'est que même la journée, on est plutôt ensemble avec nos amis. Mais ouais, en vrai, j'ai pas de solution miracle ou un truc vraiment en ingrédients infaillibles. Être ouvert, être ouvert, rencontrer, enfin voilà, essayer de faire le plus. Il y a plein d'événements, en fait, quand t'arrives dans des villes, surtout en tant que VIE. Moi, j'étais une fausse VIE, mais je suis quand même allée dans la promo WhatsApp VIE 2023 ou un truc comme ça, NYC. J'ai fait deux, trois pots, j'ai rencontré deux, trois filles avec qui j'ai rencontré d'autres filles et avec qui j'ai rencontré d'autres amis. Voilà, de fil en aiguille, tu te fais un peu ton monde. Mais c'est pas facile au début. Et surtout, il y a un truc aussi que j'avais voulu évoquer à un moment donné, c'est la temporalité des villes comme ça d'expats. Elle est super bizarre parce que parfois, tu rencontres des gens à la fin de leur VIE, et donc tu sais qu'il te reste plus que 3-4 mois avec cette personne. Ou alors tu rencontres des gens en début de VIE, et moi je sais que j'ai une green card, donc je peux rester autant de temps que je veux, j'ai pas de date de fin de mon contrat. Donc il y a toujours ce truc de, il faut savoir se préparer aux au revoir aussi. C'est pénible parce qu'en fait on arrive dans une ville, on est hyper excité, on a envie de rencontrer plein de monde, mais on rencontre beaucoup de monde qui part avant nous, qui rentre en France ou qui va dans un autre endroit avant nous. Et ça c'est parfois pas plus dur à gérer je trouve que de se faire des amis, honnêtement. C'est de se faire des amis mais qu'en plus ils partent. Et se retrouver parfois sans sa base sociale, sa base amicale et devoir un peu recommencer à zéro. Mais c'est aussi comme ça qu'on grandit je trouve, c'est comme ça qu'on mûrit et c'est comme ça encore plus qu'on sait Qui sont les gens qui nous font du bien, avec qui on veut passer du temps ? Parce qu'on a ces petits heartbreaks à chaque fois, ces petites peines de cœur de « Oh là là, cette fille avec qui j'ai passé huit mois, en fait, elle part là et je dois me refaire toute ma routine. » Mais du coup, on apprend à être encore plus sociable, plus ouvert, parce qu'il faut repartir, il faut retrouver quelqu'un qui peut prendre ce rôle ou il faut retrouver un groupe d'amis qui peut… Voilà, c'est… Tu repédis,

  • Speaker #1

    tu avances, ouais, c'est ça. Ça apprend aussi, je trouve, à apprécier davantage le moment présent et à être vraiment là pour profiter de tout ça.

  • Speaker #0

    Et c'est vrai que pour le point, New York, c'est vraiment... Je finis juste là-dessus, pardon. C'est la même idée du moment présent New York. Parce que tu ne sais jamais, avec toutes ces histoires de visas, de contrats, il y a aussi des gens qui, du jour au lendemain, doivent partir. Et donc, en fait, quand tu as deux, trois petits traumas comme ça, de gens qui partent à la fin de leur contrat ou pas, tu te rends compte et tu es vraiment en mode « waouh » . Je ne vais la vivre qu'une fois cette expérience à New York, je le sais. C'est à cet âge-là que j'ai dans ma vingtaine. Donc, il faut vraiment profiter à fond de tous les moments.

  • Speaker #1

    Oui, ça t'aide à t'ancrer et vraiment saisir pleinement tout ce que tu vis. Et du coup, tu disais que New York, ça va vite. Tu parlais tout à l'heure, par exemple, on peut dire dans la rue à quelqu'un « Ah, j'aime beaucoup tes chaussures, viens, on va boire un café. » C'est des choses qu'il n'y aurait peut-être pas forcément chez nous en France. Est-ce qu'il y a d'autres trucs comme ça qui sont très américains ? de New York typiquement, qui contrastent vraiment avec la France, des choses avec lesquelles tu as senti peut-être un petit décalage culturel dans les habitudes et tout.

  • Speaker #0

    Alors sur ce côté déjà de hyper-accessibilité des Américains, ça peut être un peu à double tranchant, surtout quand on est Français. Les Français, nous, on est un peu inverse aux Américains dans la personnalité, c'est-à-dire qu'on met un peu plus de temps à s'ouvrir et à se laisser découvrir par quelqu'un. Mais une fois que c'est fait, une fois qu'on a vraiment eu un échange profond avec quelqu'un, ça peut être une vraie amitié qui dure dans le temps. Les Américains, c'est un peu à l'inverse. Ils sont méga ouverts dès le début, ils te donnent tout. Mais derrière, pour construire un truc un peu plus solide, c'est un peu compliqué en fait. C'est hyper compliqué à expliquer, mais c'est vraiment une mentalité différente où en fait, ils sont méga sociables, ouverts. C'est vraiment les pros du small talk. Si t'es dans un ascenseur avec un Américain, il n'y aura jamais un blanc. Jamais, c'est impossible. Ils savent toujours meubler une conversation et c'est hyper agréable parce qu'il y a très peu de gêne et de blanc du coup. Mais dans la relation un peu plus profonde que j'ai tendance à chercher dans mes amitiés, etc. C'est un peu plus difficile. Donc ça, c'est un point un peu sur l'amitié, le sociable. Un autre point, à New York, vraiment, il y a un truc, je ne sais plus ce que c'est le phrasing évidemment, mais c'est genre tout le monde s'en fiche de toi. Ok. C'est-à-dire que... Tu peux être habillée de la manière la plus extravagante, tu peux être en culotte brassière en train de courir, tu peux être en maillot de bain à Central Park, tout le monde s'en fiche. En fait, il y a tellement des trucs de fous dans cette ville. Et il y a vraiment ce... C'est un truc hyper individualiste. Et en fait, New York, je pense que c'est la ville la plus individualiste des US et peut-être même du monde. Il y a vraiment ce truc de... En fait, je m'en fiche de regarder les autres. Donc en fait, il y a... Moi, je suis vraiment quelqu'un qui est... vachement souffert du regard des autres, et c'est moi qui me l'impose, mais qui me bride, qui me met dans une case en mode « non, non, il faut que je sois comme ça, machin » . Et en fait, en arrivant à New York, ça a été tellement libérateur parce que tout le monde s'en fiche de ce à quoi tu ressembles, de comment de comment tu t'habilles, de comment tu parles. Vraiment, c'est tu vis ta vie, nous on s'en fiche complètement. Et au début c'est un petit peu bizarre, et en fait après on s'habitue et ça fait grave du bien. Et du coup quand je rentre à Paris, je me rends compte, surtout avec les hommes, franchement le regard masculin à Paris je le trouve atroce quoi. L'impression d'être à bout de viande sur pâte, alors qu'à New York il y a vraiment ce truc de... Bon du coup parfois t'es un peu invisible, mais en fait tant mieux. T'es un peu invisible jusqu'à ce que quelqu'un te fasse une critique ou que tu fasses une remarque un peu sympa, genre « j'aime bien tes chaussures » . Mais dans l'ensemble, tu vis ta vie et personne ne va venir te reprocher d'être extravagante, d'être brillante, etc. Ça a ses mauvais côtés, évidemment, parce que personne ne se dit rien quand tout le monde hurle dans le métro. Mais ça a aussi des côtés un peu libérateurs, où tu fais ce que tu veux et tu n'es pas jugée.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai que ça doit faire plaisir, déjà en plus de partir de... de ta ville de base, tu te détaches de tous les gens qui te connaissent sous un certain angle. Donc, tu peux déjà être un peu qui tu veux. Et j'imagine encore en plus à New York, où ça doit être vachement libérateur, comme tu dis. Et globalement, d'être dans cette ville où tout a l'air super grand, des grands immeubles, etc. Comment tu le vis, toi ? Parce que nous, on n'a pas ça en France. J'imagine que ça doit faire bizarre un petit peu au quotidien d'être dans tout ça.

  • Speaker #0

    C'est... Parfois c'est un peu assommant. En fait, il y a des jours où c'est grandiose, et la plupart des jours, en vrai, je ne vais pas mentir, souvent je marche du bureau, tout au sud de Manhattan jusqu'au bureau. Je prends le métro de Brooklyn, et quand j'arrive à Midtown et qu'il y a les tours, etc., c'est quand même assez magique. Ou alors je sors du métro et je suis à Central Park, je suis quand même là en mode « waouh, c'est fou » . Et même Central Park, moi ça m'a donné vraiment cette sensation d'énormitude. C'est un parc énorme. Mais c'est un petit peu assommant. Ça peut être un peu assommant certains jours, surtout les jours où on ne va pas trop bien, on a un peu le cafard, il fait gris. Moi, je suis hyper sensible à la météo. C'est-à-dire que s'il pleut et qu'il fait gris, ma journée, elle va être naze. Et donc, en plus, avec cet effet détour, ce truc très artificiel, quoi. Je veux dire, à Midtown, à part Central Park, il y a très peu de nature. Et donc, tu as juste ces énormes blocs partout. Et il y a une effervescence. Il y a des gens en costume partout. Et ça marche. Et c'est la fourmilière. ça peut être un peu intense. Moi, ma solution, ça a été de ne plus vivre à Manhattan, mais de vivre à Brooklyn. Je vivais à Manhattan la première année, dans mon premier appart. C'était top pour la première année, parce que ça m'a forcée à être au cœur de l'action, au cœur des choses, au cœur de la vie sociale à New York, de tout le temps sortir, faire des trucs. Mais là, depuis que je vis à Brooklyn, je me rends compte que je suis 15 fois plus heureuse. Vraiment, j'adore Manhattan et vraiment, j'adore aller au bureau là-bas ou voir des amis le week-end, etc. Mais en fait, la plupart de ma vie sociale est à Brooklyn, qui est en fait un borough. En gros, il y a cinq boroughs à New York City, et Brooklyn, c'est l'un d'eux. Et c'est en gros un quartier, mais c'est un gros quartier en fait. Brooklyn, c'est un truc énorme, c'est beaucoup plus grand que Manhattan. Juste vivre de l'autre côté de la East River, c'est beaucoup plus apaisant. En fait, il y a des avenues un peu plus grandes, il y a un peu moins de trafic, il y a un peu moins de monde. Il y a plus de gens dehors, dans le sens en train de chiller, en train de boire un verre. c'est beaucoup moins... la fourmilière, quoi. Beaucoup moins touristes aussi, donc il y a beaucoup moins de monde, en général. Et juste le fait de vivre à Brooklyn, d'être un petit peu plus au calme, parce que, vraiment, à Brooklyn, on peut entendre les oiseaux, il y a des curieux à Manhattan, mais je sais pas, c'est fait un petit peu plus européen, Brooklyn. Un petit peu plus... Pas Paris, mais genre ma banlieue à Paris, un peu sympa, où je peux me reposer, quoi. Mais en même temps, Brooklyn, ça reste le borough le plus trendy, avec les soirées techno, les concerts, les trucs. Donc, en fait, notre vie sociale, elle était... tout le temps à Brooklyn le week-end puisque tous les open air, les boîtes sont à Brooklyn. Et maintenant, on vit vraiment dans un quartier calme à Brooklyn où je rentre le soir après le travail et je me pose. Et c'est marrant parce que j'ai eu plusieurs amis qui m'ont rendu visite cette année et qui ont vraiment ressenti la même chose. Quand on sort du métro à Brooklyn, c'est fou. Je comprends pourquoi tu vis ici. En fait, ça m'a fait trop plaisir en plus de leur montrer ma vraie vie cette année. J'ai eu plusieurs groupes de copines qui sont venues, mais vraiment compris ce... Ah ouais, ok. Genre là, c'est vraiment plus calme, c'est plus agréable. T'as ton petit café de quartier, ta petite fripe, ta boulangerie, ton petit primeur, le farmer's market le week-end. Et il y a ça aussi à Manhattan, évidemment, mais là, c'est un format un peu plus réduit, un peu plus de taille humaine. On connaît nos voisins dans l'immeuble. On a plein de voisins qui vivent dans le quartier. On marche pour se rendre visite. C'est juste un petit peu plus de climat.

  • Speaker #1

    Un peu plus de proximité. Ça doit permettre de souffler, respirer un petit peu plus. Et du coup, tu es partie pour travailler là-bas, toujours chez LVMH. Du coup, ça a été quoi les plus gros ajustements professionnels que tu as dû faire aux États-Unis ?

  • Speaker #0

    Alors, moi je suis très driveée par mon ventre, et donc tout ce qui est repas, c'est hyper important pour moi. Moi je viens d'une famille où on déjeune ensemble, on dîne ensemble, c'est des moments sociaux en fait les repas, et c'est des moments de découverte, de décompression. Et donc moi j'avais la même chose au bureau. Mes deux stages à Paris, mon premier stage j'étais dans une autre structure, et après chez LVMH, les déj' et les pauses c'était des moments trop importants de... En fait, tu apprends à connaître tes collègues et tu bosses encore mieux avec eux. Quand je suis arrivée à New York, on faisait ça dans toutes les boîtes, même les boîtes françaises à New York, ce que j'ai trouvé assez étonnant. C'est peut-être parce que dans mon équipe, il n'y a pas beaucoup de Français, donc c'est un peu dur à conserver comme tradition. Mais la pause-déj, elle se fait au desk. C'est-à-dire que tout le monde va chercher soit son Tupperware au frigo, soit va chercher sa salade à 20 dollars, pas ouf, et après, devant son ordi. Et au début, je me suis dit, bon, en vrai... J'ai voulu aller dans une autre ville, évidemment qu'il faut que je m'adapte à sa culture. Et en fait, moi le truc c'est que ça me rendait trop malheureuse. Et donc ça, ça a été un des gros ajustements, mais en fait je ne me suis pas tellement ajustée. J'ai continué à vivre ma life. Il faut se dire qu'en fait les Américains, ils font ça parce que du coup ils partent vers 17h, 17h30 du bureau. Ils arrivent vers 9h, posent des jeux au desk, pas de pause dans la journée, franchement, presque pas. Enfin, ils vont aux toilettes et ils prennent un café, quoi. Mais au bureau, ils sortent pas, ils sortent pas forcément dehors et tout. Et après, à 17h, 17h30, ils rentrent chez eux. Moi, du coup, ma journée, je l'ai un peu plus adaptée, où je prends une pause-déj, une demi-heure, 45 minutes, ça dépend. Moi, je vis dans un quartier où il y a pas mal de genre patios publics ou des petites terrasses publiques. Je retrouve des amis d'LVMH, des Français ou des Françaises, ou même des collègues avec moi qui veulent déjeuner, parce que j'ai essayé un peu d'inviter mes collègues à déjeuner, en mode, franchement, ça peut être trop sympa. Il y en a certains qui sont venus avec moi plusieurs fois, etc. Donc ça, c'est chouette. mais bon voilà, c'est pas leur habitude et c'est ok. Et ou sinon j'appelle ma mère, ou j'appelle ma famille, ou j'appelle des copains, ou je lis un bouquin. Mais juste en fait moi j'ai trop besoin de sortir au moins 45 minutes du bureau par jour, parce que sinon tu... je sais pas, j'ai besoin d'un peu de recul en plus sur ce que je fais. Souvent c'est une coupure avec une tâche chiante que je faisais, ben voilà je la coupe avec un déj ou avec une pause café, et je peux y revenir un peu plus fraîche, un peu plus reposée. Et voilà, ça ça a été un gros ajustement de la vie pro. Et c'est pas grand chose quand on le dit comme ça, mais en fait... Ça change pas mal les choses, ça change la dynamique d'une équipe, c'est-à-dire qu'au bout d'un an, j'avais l'impression de connaître mes collègues américains autant qu'en trois mois à Paris, en fait. Parce que je les voyais pas du tout la journée. Dans l'open space, en fait, t'as pas beaucoup de gens qui parlent parce que c'est un open space où on travaille, c'est silencieux. Et donc, en fait, tu découvres peu tes collègues. Et en plus, il y a moins cette... Je veux dire, l'after work, c'est quand même un mot anglais. Je sais pas si c'est américain ou anglais, je sais pas lequel, mais... C'est quand même très peu dans la culture, c'est-à-dire qu'à 17h, 17h30, les gens partent, rentrent chez eux, ils vont dans leur vraie vie, avec leurs vrais amis, leur famille, etc. En vrai, faire, mais moi j'avoue que j'avais cette chance chez LVMH à Paris, où mes collègues c'était mes amis, et on prenait un verre ou un café une fois par jour. C'était normal, quoi. Et donc j'ai dû un peu me réadapter, reconstruire ça, mais avec mes collègues un peu plus élargis, LVMH tout entier, avec des copines, des gens, etc. Mais ouais, ça, ça a été un gros ajustement. Donc c'est plus sur la vie sociable du bureau. Sur la vie pro du bureau, je n'ai pas senti une grosse différence. Les Américains sont un peu plus straight to the point, en mode, ils n'ont pas du tout peur de parler à l'oral, pas du tout peur de dire ce qu'ils pensent. Donc ça fait des meetings un petit peu plus courts, un petit peu plus dynamiques, je trouve. Mais sinon, je pense qu'étant dans une boîte française, aux US, pour le coup, sur la vie pro, je n'ai pas ressenti de grosse différence. Sauf sur la vie sociable de la vie pro.

  • Speaker #1

    Je vois. Bon, ça reste... C'est important, c'est vrai, franchement. Du coup, vu le nombre d'heures qu'on passe au travail, il y a des choses qui peuvent vraiment faire la différence. Et du coup, tu m'as dit que ton manager voulait te garder. Il t'a proposé un CDI, c'est ça ? Comment ça s'est déroulé pour toi derrière ça, suite à ton CDD, la fameuse green card, etc. ?

  • Speaker #0

    Alors, en gros, je suis trois mois dans mon CDD. Et là... Là, il y a pareil, alignement des étoiles, comme tu disais, mais il y a deux news en même temps. Je gagne la green card à la loterie. C'est-à-dire que j'avais joué en octobre 2022, moi j'arrive en mars 2023. En mai 2023, les résultats sortent et ils ne t'envoient pas de mail. C'est à toi d'aller checker. Donc, je m'étais mis un rappel. Je me rappelle, j'étais en week-end à Boston avec des copains. Et là, je vois la notif sur mon tel. Je fais « Oh là là ! » et je check. Et je suis prise, je suis sélectionnée, je me dis c'est pas possible. Et là, donc on est le week-end, et le lundi ou mardi, mon boss me prend en meeting et me dit « Voilà, nous on a grave envie de te garder plus longtemps que ton contrat, je sais que ça fait que trois mois, mais est-ce que à la fin de ton contrat, tu veux qu'on refasse un contrat plus long, long terme et tout ? » Je lui dis « Bah ouais ! » Et du coup, il me dit « Ok top, on va commencer un visa. » Et je lui dis « Bah en fait, pas besoin. »

  • Speaker #1

    Ah vraiment, ça s'est enchaîné, genre deux jours plus tard ?

  • Speaker #0

    Ah non mais... Truc de fou ! Et donc voilà, lui il était super content parce qu'en vrai ça voulait dire pas besoin. Les visas ça peut être vraiment compliqué, surtout les visas de CDI, quand c'est un peu plus à durée indéterminée, les américains ils aiment pas trop trop embaucher des étrangers. Et ouais, et du coup je lui ai raconté et il m'a vachement, enfin toute l'équipe LVMH m'a vachement accompagnée sur ma green card, même si je l'avais gagnée via quelque chose qui n'était pas le travail, ils m'ont quand même soutenue. Et un an après, pile, En fait, mon visa J1 de CDD, il s'est terminé le 1er avril et j'ai reçu ma green card le 4. Donc j'ai presque pas arrêté de travailler. Et voilà. Et depuis, je suis en CDI. Depuis, là, ça va faire un an et quatre mois. Truc de fou, ça va trop vite. Et ouais, je me sens encore une fois méga chanceuse, reconnaissante, d'avoir eu la confiance de mes équipes, de mon boss qui m'a dit « on veut te garder » , etc. Ça fait que moi, je peux rester ici, vivre mon rêve. Et en même temps, j'ai cette liberté avec la green card, c'est-à-dire que je ne suis pas liée à mon travail. Et même si ça se passe super bien, je pense que ça rend un peu plus légère. C'est un peu... En fait, si ça ne se passe pas bien aujourd'hui ou si j'en ai marre, je n'ai pas de compte à rendre à personne. Et ça, c'est quand même une chance. C'est fou parce que la plupart de mes copains en France, des gens avec qui je passe du temps à New York, le visa est lié au travail. Donc en fait, si ton travail ne te plaît pas, c'est... hyper compliqué psychologiquement parce que c'est New York, mon taf comment je la joue et ouais j'ai cette chance là, cette liberté de de pouvoir rester, pas rester c'est trop cool

  • Speaker #1

    Mais parce que la green card ça se passe comment, ça correspond à quoi est-ce que tu peux nous expliquer un petit peu plus ce que c'est

  • Speaker #0

    Bien sûr, alors la green card c'est en gros en termes de force de visa aux Etats-Unis je vais dire En termes de puissance de visa, il y a vraiment la solidarité américaine, mais qui n'est pas un visa, où là tu peux voter, travailler, être au chômage et rester vivre aux US. La green card, c'est juste en dessous. Tu as un résident permanent, c'est-à-dire que tu as tous les droits de résident, donc avoir un travail, ne pas avoir de travail. J'ai ce luxe aussi quand tu as la green card, c'est que tu peux être au chômage et rester vivre aux US, ce qui n'est pas le cas quand tu as un visa. Mais la nuance, c'est que tu ne peux pas voter. Donc en fait, t'es vraiment un résident mais t'es pas un citoyen. Et il y a beaucoup de manières différentes d'avoir la green card. Tu peux avoir la green card en épousant un américain, tu peux avoir la green card en épousant quelqu'un qui a la green card, tu peux avoir la green card via la loterie, comme moi je l'ai eu, tu peux avoir la green card via la loterie du travail, comme d'autres personnes dans mon entourage ont eu. Tu peux avoir la green card, il y a une rumeur qui dit que si tu sauves un américain d'une noyade ou d'un accident ou d'un événement, t'as la green card en remerciement. Enfin, il y a plein de rumeurs. Ou alors si t'as un accident grave aux US et que t'es pas américain, tu gagnerais la green card ? Enfin bref, il y a plein de rumeurs sur la green card. Mais c'est un peu ce truc mystique autour des visas, c'est toujours un peu ce brosson, on sait pas trop ce qui est vrai ou pas. Et donc moi dans mon cas, la green card loterie, c'est une diversity loterie. C'est-à-dire que c'est une loterie qui est faite sur la diversité des nationalités des personnes qui postulent. Donc en fait, cette loterie, c'est tous les ans. Il faut s'enregistrer entre octobre et novembre. Et après, tu as le résultat neuf mois après et tu reçois la green card entre un an et un an et demi après, en gros. Et donc, cette loterie, elle est basée sur un quota de nationalités. Donc, en fait, c'est un peu compliqué à dire, mais il y a 55 000 green cards qui vont être donnés. Et ces 55 000, elles sont splittées entre des nationalités différentes, genre 1000 Français. Il n'y a pas les Anglais, mais genre 1000 Allemands, 1500 Algériens, etc. Et donc, en fonction de ta nationalité, tu ne connais pas vraiment le ratio. Mais tu as plus ou moins de chances de recevoir la green card. Les Français, on sait que c'est entre une chance sur mille et une chance sur cent. Ça fluctue pas mal. Donc c'est pas impossible, je veux dire, c'est tangible. Une chance sur mille, c'est peu. Mais bon, quand tu connais mille personnes, il y en a une qui a. Là, récemment, je crois que moi, mon année, on a plus dit que c'était une personne sur 150. Moi, voilà, sur les 150 personnes que je connais à New York, c'était moi qui l'avais eue. Et pour postuler à la green card loterie, il faut savoir, la diversity loterie, c'est à laquelle j'ai joué. Il faut juste donner son nom, son numéro de passeport. avec la nationalité équivalente, et dire si oui ou non on a un casier judiciaire. et dire si on a un diplôme du second degré, c'est-à-dire le bac. Donc en fait, il n'y a même pas tellement de critères. Je pense que c'est autant une loterie que ce qu'on pense. Je ne suis pas sûre que ce soit vraiment tiré au sort. Je pense que c'est quand même un peu pondéré. C'est pondéré sur la nationalité, c'est sûr, mais je ne sais pas, peut-être sur... Bon, quand tu as un casier judiciaire, je pense que tu es direct mis à la... Tu es évincé, quoi. Et voilà. Et après, pendant un an, il y a un process administratif très lourd. Les US, c'est autre chose. Vraiment, dans le process de ma Green Card, j'ai dû sortir absolument tout ce qui existait à mon sujet. C'est fou, mais en fait, c'est normal. Je n'en mets plus le temps de primaire, de collège, de lycée. Donc, vraiment, note aussi, si vous avez encore l'occasion, il faut vraiment garder ces papiers. Après, vous pouvez toujours demander à l'école où vous avez été de les ressortir parce qu'eux, ils vont les garder. Mais ça a été, ouais, il fallait tout prendre. Il fallait faire des tests médicaux. J'ai dû faire des prises de sang, checker mes vaccins. me vacciner avec les vaccins que je n'avais pas, genre Covid. Je n'avais pas refait Covid en 2023. Mais oui, ça a été méga lourd. Ensuite, il y a un entretien. Et l'entretien, il est un peu stressant. Moi, il faut savoir aussi que j'avais pris un avocat. En gros, j'avais rencontré un mec juste quand j'ai été sélectionnée, encore une fois, alignement des étoiles, qui est devenu un copain maintenant, mais qui m'a dit « j'ai un super avocat, vraiment, si tu en as besoin, je te donne son numéro, je te fais une introduction et tout Et du coup, l'avocat, vrai avocat d'immigration, avec un tarif fixe, pas un tarif horaire, parce que sinon, tu peux vraiment payer des milliers d'euros. J'ai payé 5 000 dollars de frais d'avocat. Ça peut paraître cher, mais en comparaison de ce que la Green Card t'apporte, franchement, c'était de l'argent que j'étais prête à mettre. Et il a quand même géré beaucoup de choses. C'était à moi d'aller creuser dans ma paperasse pour trouver tout ça. Mais c'est lui qui a fait la liaison. En fait, il faut se dire que je n'ai pas vu toutes les étapes reloues. T'es basé juridiquement dans le Kentucky, mais financièrement à New York, mais tu dois envoyer tous tes trucs à Denver. Et en fait, si t'envoies pas les choses avant les deadlines, t'es skippé. En mode, tant pis, tu n'auras jamais ta green card. Parce qu'il faut savoir qu'en fait, il y en a 55 000 des green cards et t'es appelé en fonction de ton numéro. Donc moi, j'avais un numéro moins de 10 000, donc j'étais vachement bien placée. Si t'es plus que 50 000, c'est un peu ric-rac. Mais en fait, ils font une première salve où ils appellent tous les numéros de 1 à 6 000. Et là tu dois présenter tous tes dossiers et si t'as pas envoyé les bonnes choses au bon moment, t'es out et t'auras jamais la green card. Donc c'est un peu stressant comme procès, c'est pour ça que je voulais prendre un avocat. Et donc après il y a un entretien final et ça s'est hyper bien passé. Parce qu'en vrai je suis pas la personne à abattre vis-à-vis de la green card administration. Je veux dire que j'ai un travail, je suis jeune, je suis française. Malheureusement il y a clairement un prérequis sur les nationalités, enfin il n'y a pas un prérequis mais il y a une... Il y a des trucs un peu shady sur les nationalités, clairement. Mais bon, voilà. Moi, ça a été encore une fois, ça a roulé. J'ai eu mon entretien, elle m'a même dit félicitations à la fin. J'étais en mode, ah bah c'est bon. Et quatre jours après, je la recevais à la maison, la green card. Et j'ai pu voyager parce que sortir des US. Parce que pendant tout le process, c'est très peu recommandé de quitter les US parce que c'est vu comme, oh, t'as pas vraiment envie d'avoir une green card. Donc, je ne suis pas rentrée de novembre à avril. Et ça peut paraître pas beaucoup, mais en fait, du coup, je suis restée à Noël toute seule à New York. Bon, toute seule, du coup, j'avais d'autres connaissances et des copains qui sont restés. Mais ça, ça a été forgeant comme expérience, le fait de vivre Noël loin de sa famille. C'était la première fois de ma vie et je pense la dernière, en fait. Pour moi, c'est très important, Noël. On est une famille un peu à rallonge, british, française. Donc, on fête Noël cinq fois. Et c'était chouette. C'était une expérience très différente. Je suis allée au resto avec une copine et sa maman pour Noël. C'était très cool, mais... Ce n'était pas pareil. Mais bon, le jeu en valait la chandelle. Et aujourd'hui, évidemment, je le referai dix fois s'il fallait.

  • Speaker #1

    Trop bien. C'était un long chemin, mais qui s'est finalement bien déroulé. Il y a eu d'autres choses ? Tu parlais du coup de Noël, par exemple. Il y a eu d'autres choses qui t'ont un peu challengée ou qui t'ont fait douter, remettre peut-être en question ou des moments pendant lesquels c'était un peu plus compliqué depuis que tu es arrivée là-bas ?

  • Speaker #0

    La fille qui a pas de problème.

  • Speaker #1

    Écoute, tant mieux, franchement. Des petites choses qui peuvent te challenger au quotidien, peut-être dans les rapports aux autres, le fait d'être loin de sa famille, peut-être la nourriture ou que sais-je.

  • Speaker #0

    Je recrois un peu la conversation qu'on avait avant, les amis qui partent, ça a été un truc super beau pour moi. Aujourd'hui, je me suis un peu créée une carapace où j'ai tendance à un peu évancer de mon cercle les gens qui ne restent pas très longtemps. Je suis désolée, mais... je peux plus avoir mal au coeur en fait, ça me détruit. Moi je suis quelqu'un de méga fidèle et je m'habitue super vite à des situations confortables donc quand je suis hyper bien avec une personne, pour moi c'est devenu ma base et en fait quand cette base n'est plus là, pour moi c'est trop dur. Donc j'ai un peu fait ce truc de malheureusement je vais pas trop m'attacher à toi si tu restes moins d'un an quoi. Et oui, évidemment, être loin de sa famille, en fait, c'est fou, mais tu t'y habitues. Moi, j'avoue qu'en fait, FaceTime, ça a un peu sauvé mes relations avec mes parents, mon frère, mes autres frères et sœurs, mes copines. En fait, je fais pas mal de FaceTime, j'appelle beaucoup. J'ai aussi un Funsta, genre un compte Funsta avec que mes copains proches, copines proches. Et ça, c'est bête, mais elles ont l'impression d'être avec moi dans mes galères, dans mes moments un peu marrants et tout. Donc, elles comprennent aussi un peu ma life, même quand je rentre à Paris. elles savent à peu près qu'est-ce qui se passe qu'est-ce qu'il y a un peu de rigolo et tout. Mais ouais, c'est clair qu'en fait, la distance... Et c'est surtout, en fait, en plus de la distance, c'est plus le décalage horaire qui est dur. Tu te réveilles et les gens, ils sont déjà à l'heure du déj, ils vont se coucher, il est 18h chez toi. Parfois, c'est un peu dur quand tu as une vie vraiment au bureau. Le week-end, c'est un peu plus facile et tu peux un peu plus gérer, mais la semaine au bureau, j'ai l'impression de rater ma famille en me disant « Merde, ils étaient dispo, moi, je ne l'étais pas » . Des cages horaires, ça peut être un peu dur. Mais en fait, tu t'habitues et tu te crées ton... Tu te crées ton cerf, tu te crées ton socle à New York, ou là où t'es en tout cas, et voilà, tu essaies de voir ta famille et de les entendre et de leur parler régulièrement. Mais moi ça va mieux là. Je crois que ça, ça y est, ça a été compliqué, mais maintenant c'est ok. J'ai eu vraiment une période où quand je rentrais en France, j'étais mais en larmes, mais vraiment le film hollywoodien au terminal à Paris quand je faisais Paris-New York. Vraiment pendant un an et demi, mais je rentrais quoi, tous les six mois, donc c'est trop... trois, quatre fois où je suis repartie de Paris à New York. Mais les larmes, alors que j'étais heureuse à New York, mais il y avait vraiment encore ce truc de je suis trop attachée à Paris, à ma famille, à mes amis. Et en fait, je suis encore attachée, mais je suis tellement heureuse à New York, je me sens tellement bien, tellement moi, tellement là où je suis supposée être maintenant, que maintenant, je suis heureuse et je ne pleure plus dans l'avion. Enfin, je suis quelqu'un de très émotive, donc je vais peut-être avoir quelques larmes quand je fais un câlin à ma mère en mode bye. mais quand je suis à l'aéroport, je suis hyper excitée de rentrer. Et là, c'était aussi un autre cadre, mais je suis hyper contente de rentrer en France, mais j'ai moins ce truc de « c'est chez moi » . Je suis hyper heureuse d'être là, touriste, pendant quelques semaines. Je vais aller dans les Alpes, dans le Sud, etc. Mais je suis à Paris, là, et je me sens bien, mais je ne suis pas chez moi. J'explore un peu ça comme une touriste. Je me rends compte que je connais très peu Paris, en fait, et que tu oublies très vite là où tu as grandi, quand tu n'y es plus. Et je me sens bien chez moi, là. J'ai réussi à affronter tous ces petits challenges et à en faire, pas une force, mais à les transformer en tout cas pour que ce soit plus désagréable.

  • Speaker #1

    Puis au final, ça fait quand même déjà deux ans que tu habites à New York. En deux ans, tu commences à vraiment te construire une vie là-bas, à avoir quelque chose de solide. Il y a moins la notion de nouveauté, peut-être éphémère, etc. Donc je pense que ça aide aussi. Toi aujourd'hui, tu peux dire que tu te sens chez toi à New York ?

  • Speaker #0

    Oui, là franchement, chez moi, Brooklyn. vraiment Brooklyn, je me sens trop chez moi. Et à New York, je me sens chez moi. Je suis comme un poisson dans l'eau. Quand j'ai des amis qui me rendent visite, je suis genre guide touristique, mais un peu underground. Je connais les petits trucs, machin. En fait, j'adore. Et le fait d'avoir créé ce compte Insta, c'est bête, mais ça m'a un peu permis de me réassurer sur le fait que je sais ce que je fais, je connais, j'ai des bonnes adresses. Ça a toujours été mon truc de tester, d'écrire, de donner mon avis. Et ça veut vraiment dire que je suis bien dans une ville quand je commence à le faire. Et ouais franchement je me sens trop bien à New York, je me sens super bien, je suis hyper bien entourée. Faut se dire que j'ai quand même mon copain avec qui je suis depuis huit ans avec moi, donc franchement c'est quand même pareil une chance de dingue parce que j'ai toujours ma personne avec moi, même à l'autre bout du monde. Mais outre ça j'ai quand même, je me suis fait une super bande d'amis, des gens fidèles avec qui je m'entends vraiment bien, qui ont les mêmes valeurs que moi. J'ai de la chance, j'ai un super travail, avec beaucoup de flexibilité mais aussi de la responsabilité. Franchement, là, je me sens super bien. J'ai hâte de revenir. Je suis trop contente en France. J'ai trop hâte d'être en septembre. Septembre, c'est le meilleur mois. Il se passe plein de trucs. Il commence à faire un peu plus doux. Ouais, franchement, trop heureuse.

  • Speaker #1

    Ça fait plaisir. On sent, à ta manière d'en parler, que tu es trop contente d'être là-bas et que tu kiffes. Et du coup, tu disais que tu partages sur Instagram des petits tips, les choses du quotidien, etc. Donc, pour ceux qui veulent... un peu plus de inside et un peu plus de détails. C'est quoi le nom de ton Instagram, si tu peux nous le partager ?

  • Speaker #0

    Alors, c'est Kixinthecity. Moi, je m'appelle Chiara, mais mon surnom, ça a toujours été Kiki ou Kix. Kiki, j'aime pas, donc c'est devenu Kix. Et du coup, Kixinthecity, ça fait quelques mois que je l'ai lancé. Mais pareil, un peu ce truc à New York de... J'avais tellement peur du regard des autres. En France, j'aurais tellement aimé faire un compte comme ça. C'est tellement moi, je suis tellement Insta, donner mon avis, machin. J'avais si peur ! Il faut se dire, c'est une anecdote marrante, mais cette page, je l'ai créée il y a genre un an. Et j'avais des réels et tout près. Impossible, impossible de poster. J'étais mais tétanisée, genre, mais la fille au collège, elle va dire quoi ? Mais le mec du lycée, il va dire quoi ? Il va penser quoi ? Ils vont se moquer de moi et tout. En fait, d'un coup, j'étais là, enfin hyper bien dans mes baskets à New York, genre vers Marsadril, là. Et je me suis dit, mais qu'est-ce qu'on s'en fiche, en fait ? Je vais à New York, je kiffe ma vie, je suis heureuse, je suis bien dans mes baskets. Si j'avais publié des trucs et que c'est un peu cringe, ben tant pis, en fait, j'ai juste envie de le faire pour moi. Et pareil, ça, ça a été... Je pense que c'est aussi pour ça que je suis hyper heureuse en ce moment. C'est juste que j'ai fait le truc qui me taraudait pendant des années et j'ai un peu battu cette peur et franchement ça fait trop du bien. Et tout ça, cette page, c'est pas un exutoire, parce que c'est très girly, fine, suis-moi à New York, il n'y a rien de trash ou de fou. Mais juste, ça fait du bien de faire les choses quand on en a envie, en fait. Et de ne pas se mettre des barrières pour le regard des autres. En plus, il y a un truc tellement absurde. Donc, ça aussi, ça fait partie des trucs qui m'ont un peu équilibrée cette année.

  • Speaker #1

    Oui, carrément. Oser faire ce qui te fait envie, ce qui te fait plaisir. Donc, bravo pour ça. Et du coup, si tu te compares à la personne que tu étais en France, avant avec la personne que tu es aujourd'hui. Il y a d'autres choses sur lesquelles tu sens que tu es différente, sur lesquelles tu sens que tu as évolué ?

  • Speaker #0

    Je dirais que je suis quelqu'un de beaucoup plus assumée. Ça revient à ce qu'on se disait juste avant, mais j'ose beaucoup plus être moi. Mon style, mettre des trucs qui parfois ne font pas de sens, mais moi j'ai envie de porter des bottes avec ce short, donc je le fais. mettre plein de bijoux si j'en ai envie, sortir sans maquillage aussi si j'en ai envie, un truc que j'aurais jamais fait à Paris, truc de fou, alors que c'est rien, faut arrêter. Juste quelqu'un de plus assumé, plus moi. J'ai moins peur aussi de... Je pense que New York c'est une ville qui t'endurcit un peu parce que parfois les gens, ils ont vraiment une chaleur humaine très forte, c'est des gentils, c'est des gens aidants, mais ils ont une carapace de brutes. Genre ils vont te marcher dessus dans le métro, et si tu te lèves pas, tant pis. Mais en même temps, si tu as besoin d'aide dans le métro, ils viendront quand même t'aider. Donc il y a un peu cette ambivalence-là chez les New Yorkais. Et je pense que ça, ça m'a un peu appris à aussi dire, à taper du poing sur la table et à dire non, ça c'est pas possible. Tu me pousses pas, non ça c'est pas possible, tu me donnes ma table au resto, tu vas pas me traiter comme si j'étais pas une VIP, parce que je le suis pas, mais tu vas me traiter comme quelqu'un, comme tout le monde. Et voilà, juste à être un peu plus assumée dans ce que je dis, dans ce que je porte, dans ce que je suis. Et je pense que c'est aussi le fait de vivre un peu à... Moi, j'ai été très ni familiale. C'est moi, c'est moi qui me le suis imposé seul. Je suis juste très famille, très avec ma mère, avec mon père, très proche, mes frères et sœurs et tout. Et en fait, se construire seule, avec mon copain, mes amis, ça m'a un peu rendue plus adulte, je crois. Ça y est, je suis un peu plus la personne que j'aurais dû être il y a quelques années, mais que je suis maintenant, qui ose un peu plus, qui est assumée, qui dit les choses quand ça ne va pas. Et voilà, la différence, je pense.

  • Speaker #1

    Là, tu as été mise dans la vie toute seule. Débrouille-toi, ça t'a aidé à avancer. Trop bien. T'as quel âge toi aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    26 ans. J'ai 27 dans 20 jours.

  • Speaker #1

    Ah, bientôt ! Tu vas aller fêter... Tu seras en France, non ? Tu seras à New York ?

  • Speaker #0

    Ouais, je serai en France, dans les Alpes, avec ma mère et mon petit frère. Et après, je fais une teuf quand je rentre à New York. J'ai déjà... Ça fait genre six mois que j'y pense. Parce que j'ai jamais fait vraiment mon anniversaire à New York. Donc j'ai envie de faire une soirée un peu sympa. Maintenant que j'ai un peu un cercle de... Vraiment des gens proches où je me sens bien, ça y est c'est pareil, c'est l'année où je me sens... Je me sens de faire une soirée qui est pour moi, pas juste une soirée pour les autres. Donc ouais, je vais le fêter un peu plusieurs fois.

  • Speaker #1

    Trop cool, ça bouge un peu les soirées sur New York, c'est festif ?

  • Speaker #0

    C'est hyper festif. Vraiment il y a des périodes, enfin là l'été, genre juin-juillet, c'est non-stop. Il y a des trucs tout le temps. Il y a des concerts, des open air, des DJ qu'on aime bien, des gens qui font des soirées sur leur rooftop. Nous on a un rooftop aussi à la maison, donc on host pas mal de trucs. Il y a tout le temps des trucs l'été. Et l'hiver, c'est une ambiance un peu plus tamisée. Tu vas au resto, tu bois des tisanes chez tes copines, tu bois du vin chez tes copines. Mais c'est un peu plus intérieur, un peu plus... C'est plus genre dimanche. C'est un peu plus intime. C'est moins tough, tough. Il y a aussi des toughs, évidemment. Enfin, je veux dire, le jour de l'an et tout. Tout le temps, il y a des toughs. Mais en tout cas, moi, mon mood cette année, c'était un peu plus... J'ai fait genre le... Comment on dit ? Joyeux janvier ? Ouais. Ça, ça a aussi un peu marqué mon hiver, un peu plus healthy, un peu plus je fais des dîners à la maison et j'invite des copains.

  • Speaker #1

    Trop bien. Du coup, si on veut voir tout ça un peu plus en détail, on peut en voir sur ton compte Instagram. Je mettrai dans la description le nom de tout ça. Merci Chiara pour ton partage.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Voilà, c'était l'histoire de Chiara. Comme quoi, parfois, il suffit d'un oui pour tout changer. Merci d'avoir écouté cet épisode de Partir. Si ça vous a plu, pensez à en parler autour de vous, à le partager, à vous abonner. Ça aidera beaucoup à soutenir le podcast. Et je vous dis à bientôt pour de nouvelles histoires.

Description

Tu t’es déjà demandé à quoi ça ressemble de tout plaquer pour vivre à New York ?

Les gros buildings, Central Park, Brooklyn (la vibe gossip girl pour celles qui ont regardé la série hahaha)


Dans cet épisode de Partir, on part à la rencontre de Chiara, une Française qui a transformé un simple stage chez LVMH en une véritable aventure américaine.


Elle pensait juste faire ses preuves pendant quelques mois… et puis, tout s’est enchaîné : une offre à New York, un contrat local, et surtout, la Green Card gagnée à la loterie. Une histoire de voyage entre chance, audace et destin — le tout sur fond de finance, luxe et adaptation à la vie d’expat.


Dans cet épisode, on parle de choc culturel, de carrière à l’étranger, de vie sociale temporaire, mais aussi de ces moments de solitude et de fierté que connaissent tous les expatriés.

La french expat nous parle de son beau voyage de l'autre coté de l'atlantique avec authenticité, et à l'écouter on sent qu'elle a trouvé son chez soi !


Si tu rêves de travailler aux États-Unis, de rejoindre un grand groupe comme LVMH ou tout simplement de comprendre ce que ça fait de refaire sa vie à New York, cet épisode est pour toi.


🎧 Partir, c’est le podcast qui te fait voyager à travers les parcours de ceux qui ont osé tout quitter : stages à l’étranger, VIE, visas, Green Cards, et grands sauts dans l’inconnu.


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Transcription

  • Speaker #0

    Le premier mois a été horrible. Vraiment, je me demandais tous les jours qu'est-ce que je fais dans cette ville ?

  • Speaker #1

    Salut à tous et bienvenue sur Partir, le podcast qui donne la parole à celles et ceux qui ont choisi de vivre à l'étranger.

  • Speaker #0

    New York, je veux dire, c'est une ville quand même assourdissante et si tu trouves pas ton petit havre de paix où t'es bien chez toi, honnêtement, t'es épuisé en 10 jours. Les Américains, c'est un peu à l'inverse. Ils sont méga ouverts dès le début, ils te donnent tout. Mais derrière, pour construire un truc un peu plus solide, C'est ab... Compliqué en fait !

  • Speaker #1

    Aujourd'hui je vous emmène à New York aux côtés de Kiara, une française qui a truqué ses habitudes hexagonales pour les grades Ciel et les Open Space de Manhattan. On va parler d'un stage chez LVMH qui se transforme en véritable opportunité, d'une green card tombée du ciel, de ce que c'est de travailler et de vivre aux Etats-Unis et vous allez découvrir une histoire de chance, de talent mais aussi de doute, d'adaptation et de choix de vie. Avant ça, si vous voulez suivre les coulisses des épisodes, ça se passe sur Instagram, sur Partir Podcast. Et n'oubliez pas de vous abonner pour ne pas louper les prochaines histoires et les prochains voyages. Bonne écoute ! Donc bah Chiara, commençons par le début de ton parcours. Donc t'étais en école de commerce, t'as fait une année de césure pendant laquelle t'as fait un stage chez la VMH. Et ça a été le point de départ d'une belle opportunité puisque c'est ce qui a fait que tu es à New York aujourd'hui. Est-ce que tu te souviens du moment où... tu as appris que ce stage pouvait t'ouvrir les portes de New York et comment ça s'est passé pour toi ?

  • Speaker #0

    Alors, j'ai eu vraiment beaucoup de chance. Je ne vais vraiment pas me contredire là-dessus. Vraiment, c'est beaucoup de chance. J'étais une super stagiaire dans l'équipe, mais surtout parce que je pense que j'avais ce truc très sociable. Je me sentais très à l'aise avec les gens. Je voulais toujours donner mon maximum. Je pense que ça s'est vu. C'est vraiment à la... toute fin du stage où j'ai commencé à y penser parce que mon copain avait été accepté dans une école à New York pour finir ses études et j'en ai parlé très directement avec ma boss, ma CFO et qui m'ont dit mais Kiara évidemment on veut te garder dans le network LVMH donc s'il faut que tu partes à l'étranger avec grand plaisir et moi j'y croyais pas en fait quand vraiment la CFO m'a dit presque mot pour mot je te mets dans le budget de toute façon tu seras à New York en 2023 du coup je t'en veux bon, ok ? Ça avait l'air très facile. Et j'ai rendu visite à mon copain juste avant de partir en échange pendant un mois à New York, où je devais faire des entretiens. Donc un entretien avec LVMH, avec d'autres maisons. Et pour moi, l'entretien avec LVMH par rapport à mon stage passé, je me disais, bon, je vais devoir vraiment faire mes preuves, ça va être un vrai entretien. Voilà, maintenant, c'est maintenant que ça commence. Et en fait, l'entretien, ça a été vraiment plus une visite des bureaux et une explication de l'équipe et de mon travail. Et c'est là que je me suis rendue compte qu'en fait, C'était fait, ils m'avaient vraiment fait cette fleur, ils m'avaient vraiment fait cette faveur. Ils étaient accueillis dans l'équipe des US qui du coup était un petit peu plus petite team, donc ils avaient vraiment besoin de quelqu'un. Je pense qu'à Paris, ils n'auraient pas forcément su où me mettre par rapport à là où j'étais en stage, si j'étais restée en CDI. Donc en fait, finalement, ça a fait du sens, mais quand on est plus jeune, surtout quand on est stagiaire, on se sent vachement imposteur. Moi, quand on m'a dit « c'est bon, t'es à New York » , je me suis dit « non, pas du tout, c'est pas possible, Je ne mérite pas d'être à New York. Et en fait, quand je suis arrivée pour faire cet entretien, ces interviews, et que je me suis en plus éclatée pendant un mois à New York, je me suis rendue compte que c'était fait. Et ensuite, la HR a reach out pour faire mon visa, mon contrat. Et je me suis dit, waouh, en fait, c'est bon. Et mars 2023, j'y étais. Donc, c'est allé hyper vite. Et voilà, voilà comment ça s'est fait.

  • Speaker #1

    Trop fou. Ouais, ça, c'est vraiment genre... Ça a déroulé tout seul, quoi. Comme si les planètes s'allient, je veux partir à New York. Ok, bah oui, tiens.

  • Speaker #0

    exactement et surtout quand on vient à New York maintenant là moi ça va faire deux ans on se rend compte que vraiment c'est dur les gens qui arrivent à être à New York travailler plus qu'un VIE un VIE c'est déjà hyper compétitif à New York mais le fait de rester après ou avec un autre contrat local ou quelque chose comme ça c'est vraiment difficile surtout en termes de visa et tout et donc souvent quand j'accroche mon histoire c'est assez rigolo parce qu'en fait c'est très facile, moi je l'ai vraiment reconnu presque aucune barrière à l'installation à New York et à ma vie pro là-bas. Donc, je me sens hyper chanceuse parce que je connais vraiment des... Enfin, j'ai des copains, on rencontre des personnes qui galèrent depuis quelques années, visa, travail, contrat et tout.

  • Speaker #1

    Et moi,

  • Speaker #0

    ça a été super. Je suis vraiment méga reconnaissante et j'ai une très bonne étoile. Donc, j'ai beaucoup de chance.

  • Speaker #1

    Trop bien. Ça fait plaisir quand ça se passe comme ça. Donc, du coup, ce qu'il proposait à New York après ton stage, c'était un CDD, c'est ça ?

  • Speaker #0

    Yes. En fait, c'était le format VIE. Mais alors, petite... subtilité du VU que je ne connaissais pas, tu peux avoir seulement un bachelor ou seulement un master, on s'en fiche, mais il faut que tu sois diplômé de cet enseignement. Et en fait moi quand j'allais commencer en mars 2023, j'allais être diplômé de l'EDEC seulement en octobre 2023. Donc j'allais commencer en n'étant encore pas diplômé de mon master à l'EDEC. qui a fait qu'ils se sont arrangés pour ne pas me faire vraiment un VIE avec Business France, mais pour faire le même format directement avec eux en contrat local. Mais en fait, étant donné que j'étais rattachée à un visa le même que les VIE, c'est un visa J-1, visa de stagiaire ou trainee, en gros apprenti, c'est max un an et demi. Donc dans tous les cas, j'aurais été dans ce format VIE et ils l'ont juste mis à leur sauce pour en faire un contrat local. Première fois qu'ils faisaient ça en plus dans ma maison, donc je me suis sentie aussi très chanceuse là-dessus. Ils m'ont fait un contrat local avec à peu près les mêmes choses, mais le contrat local voulait quand même dire que je n'avais pas la clause avec Business France, que je n'allais pas être embauchée par l'entreprise après mon VIE. Je n'avais pas cette clause. Donc ça, c'était très cool parce que du coup, j'ai pu rester à New York en CDI et il n'y a pas eu de point bloquant vis-à-vis d'un ancien VIE.

  • Speaker #1

    Ok, trop bien. Au final, tout s'est bien déroulé, comme tu dis, vraiment de tous les côtés. Du coup, tu es arrivée à New York après ça. Et je pense que c'est quelque chose qu'on fantasme beaucoup. On a tellement été bombardés de la vie à New York avec les films, les séries, tout le tralala. Toi, comment ça s'est passé tes premiers pas dans cette ville ?

  • Speaker #0

    Alors vraiment, je vais aller contre le cliché complètement, mais mon premier mois a été horrible. Vraiment, je me demandais tous les jours qu'est-ce que je fais dans cette ville ? Il faut savoir qu'en échange, moi j'étais à la plage pendant six mois, sept mois. Je me réveillais tous les matins, j'allais me baigner. Je passe deux semaines à Paris, entre mon échange et New York. C'est déjà rude parce qu'en fait, je n'ai pas le temps de reconnecter avec ma famille, mes amis, reprendre mes habitudes à Paris, que hop, catapulter Transatlantique. Et là, j'arrive à New York et je vis dans le même appart que mon copain en attendant. On s'était dit qu'on faisait appart-à-part la première année pour vivre un peu chacun notre life à nous. C'est-à-dire, moi, je vis ma vie, lui vit sa vie, mais on est encore ensemble, évidemment, mais juste, on voulait chacun notre espace. Mais quand j'arrive, évidemment, je n'ai pas d'appart. Donc je vis avec lui dans sa chambre, il a une grande chambre, etc. Mais bon, c'est pas chez moi. Il part en vacances directement, donc je me retrouve toute seule. Ses collègues partent, ses amis partent, ils partent tous en spring break, Columbia, NYU et tout. Je me retrouve toute seule à New York. Je ne connais personne. Je ne peux pas commencer mon travail pendant un mois, parce que je n'ai pas le SSN, qui est la sécurité sociale américaine. Et là, pendant un mois, je ne peux pas travailler, je n'ai pas d'argent qui rentre. Je dois redemander de l'argent à mes parents. Il fait hyper moche à New York en mars 2023, il pleut tous les jours, je suis toute seule dans un abarth, je connais personne. Je me sens seule. Et en fait, au fur et à mesure du mois, les choses commencent à s'arranger. Je reçois mon SSN, je peux commencer à travailler, je rencontre une ou deux personnes avec qui je match, mon coparent de vacances. Enfin voilà, plein de choses. Mais j'avoue que les premières semaines, quand je suis arrivée, je me suis dit mais il fait moche, c'est sale. C'était quand même le moment où genre... euh Fantanil, Kraken et tout, c'était vraiment vénère à New York. Et bon, ça s'est un peu empiré dans certains quartiers, mais en tout cas dans le quartier où j'étais, c'était vraiment pas joli à ce moment-là. Et je me disais, mais qu'est-ce que je fais là ? C'était très gris, quoi. Vraiment, tout était gris autour de moi. Et en fait, voilà, j'ai rencontré deux, trois personnes, j'ai commencé à visiter, à faire des activités sympas, à travailler surtout, à avoir une rentrée d'argent, à trouver mon appart, etc. Et là, ça y est. Là, ça a mis en marche l'engrenage. Et ça allait beaucoup mieux à partir d'avril. Mais ouais, le premier mois de mars 2023, quand je suis arrivée, je... Mais c'est très dur et en vrai, je m'en rends compte quand j'ai des nouvelles copines qui arrivent, j'ai une super copine de Paris qui vient d'emménager. Les premières semaines sont dures. Tu emménages quand même dans un pays, certes occidental, donc on est habitué, mais culture complètement différente, ça va très vite. New York, je veux dire, c'est une ville quand même assourdissante. Et si tu ne trouves pas ton petit havre de paix où tu es bien chez toi, honnêtement, tu es épuisé en dix jours parce qu'il y a trop de bruit, il y a trop de choses, c'est sale, il y a trop de monde. Et l'équilibre au début à trouver, il est méga dur parce qu'évidemment trouver un appartement c'est hyper compliqué. Et je trouve que vraiment ce qui a marqué moi aussi le départ de mon nouveau mood et d'être heureuse à New York, c'est de trouver un appart où je m'en sentais bien, avec des gens avec qui je me sentais bien au départ en tout cas. Et là ça m'a un peu remis dans mon équilibre de « ok au moins chez moi c'est une safe place, ça peut être fou dehors, au moins chez moi c'est cool. » Et du coup t'apprécies plus dehors parce que chez toi t'es bien et donc tu pars. de bonne humeur, dans un bon mood, t'es équilibré. Et moi, j'avoue que c'est des choses qui sont hyper importantes pour moi.

  • Speaker #1

    C'est clair, rien que d'avoir chez soi un endroit où on peut souffler et recharger des batteries, c'est super important. Et c'est aussi un peu ton point de repère dans un environnement qui est totalement inconnu, finalement. Comment tu t'y es pris, toi, pour trouver un appart là-bas ?

  • Speaker #0

    Alors, première fois, peut-être pas la meilleure façon, mais première fois, on s'est mis en groupe de copains de copains. Donc on était quatre et on a commencé à chercher des appart' On cherchait des appart' sans broker fee Donc c'est le fee, c'est en plus de l'agence Enfin c'est un truc très new-yorkais et ça vient d'être abrogé d'ailleurs Donc c'est plus du tout d'actualité mais tu payes un mois de loyer en plus à la personne qui t'a trouvé l'appart. Et donc nous on est vraiment été juste sur des sites immobiliers, sachant qu'on n'avait pas de... Ah ouais, vraiment plein de subtilités aux US mais... Pour louer un appart' il faut un credit score ou alors un garanteur américain. Moi j'avais de la chance, j'avais un garanteur américain parce que le meilleur ami de ma mère est américain et vit aux US. Et le credit score on l'avait pas encore parce qu'un credit score tu le construis en ayant une credit card pendant au moins un an. Faut savoir qu'en France on n'a pas de credit card, on ne connaît pas ce que c'est une credit card, c'est comme une Amex, c'est une... carte avec laquelle tu payes alors que t'as pas d'argent dessus. Et tu rembourses tes dettes à la fin du mois. Et en fait, plus t'as deux crédits de carte, parce que les gens ont plusieurs crédits de carte, plus tu construis un crédit de score, et plus tu es solvable ou insolvable pour louer un appart, acheter une maison, etc. Et donc t'as des critères dans chaque annonce, genre 40 heures américains, ou doit gagner 50 fois le loyer annuel, ou des trucs un peu fous, on se disait on va jamais trouver. Et finalement on a trouvé un appart où Les autres pouvaient faire appel soit à des garanteurs américains parce qu'ils en avaient, ou alors à une entreprise qui se porte garante pour toi à New York mais pareil tu lâches un mois de loyer. Ou bien ils avaient... enfin je sais plus. Je crois que c'était un truc comme ça. Donc ouais vraiment le premier appart on l'a trouvé via une annonce. Et là mon deuxième appart je vis à Brooklyn avec mon copain. Et là c'est plus ce qui se passe dans la communauté française à New York, c'est plus ce vers quoi il faut tendre, c'est qu'on a repris le liste de copains français qui partaient de l'appart. Donc le frère de mon copain vit aussi à New York et lui a dit voilà il y a ses copains qui partent, l'appart on le connaissait il est exceptionnel, il a un rooftop de dingue, c'est un duplex, il nous a dit vraiment il ne faut pas laisser cet appart filer et donc on s'est positionnés direct et en fait eux te mettent juste avec un bon mot vers le landlord, vers le propriétaire de l'immeuble et la société de management, c'est pas comme si c'était du coup beaucoup plus facile mais au moins on était les premiers sur le dossier. Et après, pareil, il a fallu montrer garanteur américain, credit score. Mais là, au moins, ça faisait un an et demi qu'on était à New York. Donc, on avait tout ça. Donc, on avait le credit score. Moi, j'avais toujours mon garanteur américain. Et voilà. Mais c'est vrai qu'il y a quand même pas mal de bouche à oreille sur l'immobilier. Et ouais, c'est beaucoup plus facile de passer par quelqu'un que de juste apply à une annonce random. Il y a beaucoup de confiance, en fait.

  • Speaker #1

    Ouais, ok, ouais, je comprends. Mais c'est vrai que ça doit être compliqué au début, quand t'as pas de repère, rien, zéro référence.

  • Speaker #0

    Super dur. C'est super dur. Et j'avais fait un post à un moment donné sur les trucs que j'aurais voulu savoir avant d'arriver à New York. Et il y a des solutions quand même pour... Quand tu arrives à New York, quand tu es en veilleux par exemple, normalement, tu n'es même pas supposé avoir un credit score. Tu n'es même pas supposé avoir une carrière de crédit, parce qu'en fait, tu vas être payé en euros. Donc, il y a quelques entreprises, il y a genre l'Outpost, un truc qui s'appelle Bluefront. Je peux retrouver les références et te les envoyer si tu veux les ajouter. Il y a quelques entreprises qui louent des sortes d'immeubles entiers par chambre. Et là, dans ce cas, tu payes un petit peu plus cher, mais au moins, tu n'as pas besoin de crédit score, de garantor, etc.

  • Speaker #1

    Oui, il y a des petits trucs qui peuvent aider sur les situations. Ok, trop bien. Du coup, tu disais qu'il y a la part qui t'a aidé à te faire sentir mieux, mais aussi le fait de rencontrer des gens. Comment tu rencontres des gens dans ce contexte-là, en étant toute seule dans cette nouvelle ville, au milieu de tout ça ?

  • Speaker #0

    Alors, vraiment, un truc qu'on m'a dit quand je suis arrivée, c'est jamais dire non quand tu arrives. C'est épuisant pendant quelques mois, je ne vais pas mentir, mais en fait, à New York, il y a une communauté française énorme et en plus, si tu n'as pas envie de rencontrer des Français, il faut encore plus ne jamais dire non, parce qu'en fait, on va te proposer tellement de choses et il faut juste un peu tout essayer pour trouver vraiment les gens qui collent à ta personnalité. En fait, on a atteint un certain âge où on a la chance de pouvoir choisir des amis, surtout quand on arrive dans une ville nouvelle. Donc en fait, tu ne vas pas te conforter ou te contenter de personnes qui ne matchent pas forcément à qui tu es, ta personnalité, etc. Des choses qu'on faisait quand on était plus jeunes, je trouve, en tout cas dans mon cas. Et là, vraiment, c'est juste prendre le temps de vraiment rencontrer toutes les personnes dans notre entourage, dans l'entourage de notre entourage, même dans la rue. En fait, il faut se dire que New York, c'est une ville méga sociable où tu peux juste dire à quelqu'un dans la rue « Oh, j'adore tes chaussures » , « Oh, on va boire un café » , enfin, très sympa. Moi, pour le coup, je suis quand même restée très communauté française. J'ai deux copines américaines. Une via ma maman et une via mon travail, donc en vrai c'est un peu cheaté. Et dans ma communauté française souvent c'est amis d'amis, des gens qui arrivent. J'ai des copains à Paris qui me disent « Oh là là, j'ai ma super copine qui arrive à New York, tu devrais la rencontrer » . Avec mon copain aussi on a un cercle un petit peu plus étendu maintenant, mais c'est surtout des connaissances d'école, des gens de nos écoles qui sont venus s'installer à New York, au travail. Moi, énormément de français chez LVMH, donc grosse communauté LVMH. La plupart de mes amis, même si je ne les ai pas rencontrés via LVMH, on a ce point commun, ce qui fait qu'après, on peut construire notre relation, même au bureau. On fait des pauses-déj, des pauses-café, on va ensemble au bureau, on en repart ensemble. C'est quand même assez chouette. Après, tous les bureaux sont à peu près tous au même endroit, même LVMH ou pas, genre Lux, etc. C'est toujours Midtown East, Central Park. Donc ça, c'est sympa aussi, c'est que même la journée, on est plutôt ensemble avec nos amis. Mais ouais, en vrai, j'ai pas de solution miracle ou un truc vraiment en ingrédients infaillibles. Être ouvert, être ouvert, rencontrer, enfin voilà, essayer de faire le plus. Il y a plein d'événements, en fait, quand t'arrives dans des villes, surtout en tant que VIE. Moi, j'étais une fausse VIE, mais je suis quand même allée dans la promo WhatsApp VIE 2023 ou un truc comme ça, NYC. J'ai fait deux, trois pots, j'ai rencontré deux, trois filles avec qui j'ai rencontré d'autres filles et avec qui j'ai rencontré d'autres amis. Voilà, de fil en aiguille, tu te fais un peu ton monde. Mais c'est pas facile au début. Et surtout, il y a un truc aussi que j'avais voulu évoquer à un moment donné, c'est la temporalité des villes comme ça d'expats. Elle est super bizarre parce que parfois, tu rencontres des gens à la fin de leur VIE, et donc tu sais qu'il te reste plus que 3-4 mois avec cette personne. Ou alors tu rencontres des gens en début de VIE, et moi je sais que j'ai une green card, donc je peux rester autant de temps que je veux, j'ai pas de date de fin de mon contrat. Donc il y a toujours ce truc de, il faut savoir se préparer aux au revoir aussi. C'est pénible parce qu'en fait on arrive dans une ville, on est hyper excité, on a envie de rencontrer plein de monde, mais on rencontre beaucoup de monde qui part avant nous, qui rentre en France ou qui va dans un autre endroit avant nous. Et ça c'est parfois pas plus dur à gérer je trouve que de se faire des amis, honnêtement. C'est de se faire des amis mais qu'en plus ils partent. Et se retrouver parfois sans sa base sociale, sa base amicale et devoir un peu recommencer à zéro. Mais c'est aussi comme ça qu'on grandit je trouve, c'est comme ça qu'on mûrit et c'est comme ça encore plus qu'on sait Qui sont les gens qui nous font du bien, avec qui on veut passer du temps ? Parce qu'on a ces petits heartbreaks à chaque fois, ces petites peines de cœur de « Oh là là, cette fille avec qui j'ai passé huit mois, en fait, elle part là et je dois me refaire toute ma routine. » Mais du coup, on apprend à être encore plus sociable, plus ouvert, parce qu'il faut repartir, il faut retrouver quelqu'un qui peut prendre ce rôle ou il faut retrouver un groupe d'amis qui peut… Voilà, c'est… Tu repédis,

  • Speaker #1

    tu avances, ouais, c'est ça. Ça apprend aussi, je trouve, à apprécier davantage le moment présent et à être vraiment là pour profiter de tout ça.

  • Speaker #0

    Et c'est vrai que pour le point, New York, c'est vraiment... Je finis juste là-dessus, pardon. C'est la même idée du moment présent New York. Parce que tu ne sais jamais, avec toutes ces histoires de visas, de contrats, il y a aussi des gens qui, du jour au lendemain, doivent partir. Et donc, en fait, quand tu as deux, trois petits traumas comme ça, de gens qui partent à la fin de leur contrat ou pas, tu te rends compte et tu es vraiment en mode « waouh » . Je ne vais la vivre qu'une fois cette expérience à New York, je le sais. C'est à cet âge-là que j'ai dans ma vingtaine. Donc, il faut vraiment profiter à fond de tous les moments.

  • Speaker #1

    Oui, ça t'aide à t'ancrer et vraiment saisir pleinement tout ce que tu vis. Et du coup, tu disais que New York, ça va vite. Tu parlais tout à l'heure, par exemple, on peut dire dans la rue à quelqu'un « Ah, j'aime beaucoup tes chaussures, viens, on va boire un café. » C'est des choses qu'il n'y aurait peut-être pas forcément chez nous en France. Est-ce qu'il y a d'autres trucs comme ça qui sont très américains ? de New York typiquement, qui contrastent vraiment avec la France, des choses avec lesquelles tu as senti peut-être un petit décalage culturel dans les habitudes et tout.

  • Speaker #0

    Alors sur ce côté déjà de hyper-accessibilité des Américains, ça peut être un peu à double tranchant, surtout quand on est Français. Les Français, nous, on est un peu inverse aux Américains dans la personnalité, c'est-à-dire qu'on met un peu plus de temps à s'ouvrir et à se laisser découvrir par quelqu'un. Mais une fois que c'est fait, une fois qu'on a vraiment eu un échange profond avec quelqu'un, ça peut être une vraie amitié qui dure dans le temps. Les Américains, c'est un peu à l'inverse. Ils sont méga ouverts dès le début, ils te donnent tout. Mais derrière, pour construire un truc un peu plus solide, c'est un peu compliqué en fait. C'est hyper compliqué à expliquer, mais c'est vraiment une mentalité différente où en fait, ils sont méga sociables, ouverts. C'est vraiment les pros du small talk. Si t'es dans un ascenseur avec un Américain, il n'y aura jamais un blanc. Jamais, c'est impossible. Ils savent toujours meubler une conversation et c'est hyper agréable parce qu'il y a très peu de gêne et de blanc du coup. Mais dans la relation un peu plus profonde que j'ai tendance à chercher dans mes amitiés, etc. C'est un peu plus difficile. Donc ça, c'est un point un peu sur l'amitié, le sociable. Un autre point, à New York, vraiment, il y a un truc, je ne sais plus ce que c'est le phrasing évidemment, mais c'est genre tout le monde s'en fiche de toi. Ok. C'est-à-dire que... Tu peux être habillée de la manière la plus extravagante, tu peux être en culotte brassière en train de courir, tu peux être en maillot de bain à Central Park, tout le monde s'en fiche. En fait, il y a tellement des trucs de fous dans cette ville. Et il y a vraiment ce... C'est un truc hyper individualiste. Et en fait, New York, je pense que c'est la ville la plus individualiste des US et peut-être même du monde. Il y a vraiment ce truc de... En fait, je m'en fiche de regarder les autres. Donc en fait, il y a... Moi, je suis vraiment quelqu'un qui est... vachement souffert du regard des autres, et c'est moi qui me l'impose, mais qui me bride, qui me met dans une case en mode « non, non, il faut que je sois comme ça, machin » . Et en fait, en arrivant à New York, ça a été tellement libérateur parce que tout le monde s'en fiche de ce à quoi tu ressembles, de comment de comment tu t'habilles, de comment tu parles. Vraiment, c'est tu vis ta vie, nous on s'en fiche complètement. Et au début c'est un petit peu bizarre, et en fait après on s'habitue et ça fait grave du bien. Et du coup quand je rentre à Paris, je me rends compte, surtout avec les hommes, franchement le regard masculin à Paris je le trouve atroce quoi. L'impression d'être à bout de viande sur pâte, alors qu'à New York il y a vraiment ce truc de... Bon du coup parfois t'es un peu invisible, mais en fait tant mieux. T'es un peu invisible jusqu'à ce que quelqu'un te fasse une critique ou que tu fasses une remarque un peu sympa, genre « j'aime bien tes chaussures » . Mais dans l'ensemble, tu vis ta vie et personne ne va venir te reprocher d'être extravagante, d'être brillante, etc. Ça a ses mauvais côtés, évidemment, parce que personne ne se dit rien quand tout le monde hurle dans le métro. Mais ça a aussi des côtés un peu libérateurs, où tu fais ce que tu veux et tu n'es pas jugée.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai que ça doit faire plaisir, déjà en plus de partir de... de ta ville de base, tu te détaches de tous les gens qui te connaissent sous un certain angle. Donc, tu peux déjà être un peu qui tu veux. Et j'imagine encore en plus à New York, où ça doit être vachement libérateur, comme tu dis. Et globalement, d'être dans cette ville où tout a l'air super grand, des grands immeubles, etc. Comment tu le vis, toi ? Parce que nous, on n'a pas ça en France. J'imagine que ça doit faire bizarre un petit peu au quotidien d'être dans tout ça.

  • Speaker #0

    C'est... Parfois c'est un peu assommant. En fait, il y a des jours où c'est grandiose, et la plupart des jours, en vrai, je ne vais pas mentir, souvent je marche du bureau, tout au sud de Manhattan jusqu'au bureau. Je prends le métro de Brooklyn, et quand j'arrive à Midtown et qu'il y a les tours, etc., c'est quand même assez magique. Ou alors je sors du métro et je suis à Central Park, je suis quand même là en mode « waouh, c'est fou » . Et même Central Park, moi ça m'a donné vraiment cette sensation d'énormitude. C'est un parc énorme. Mais c'est un petit peu assommant. Ça peut être un peu assommant certains jours, surtout les jours où on ne va pas trop bien, on a un peu le cafard, il fait gris. Moi, je suis hyper sensible à la météo. C'est-à-dire que s'il pleut et qu'il fait gris, ma journée, elle va être naze. Et donc, en plus, avec cet effet détour, ce truc très artificiel, quoi. Je veux dire, à Midtown, à part Central Park, il y a très peu de nature. Et donc, tu as juste ces énormes blocs partout. Et il y a une effervescence. Il y a des gens en costume partout. Et ça marche. Et c'est la fourmilière. ça peut être un peu intense. Moi, ma solution, ça a été de ne plus vivre à Manhattan, mais de vivre à Brooklyn. Je vivais à Manhattan la première année, dans mon premier appart. C'était top pour la première année, parce que ça m'a forcée à être au cœur de l'action, au cœur des choses, au cœur de la vie sociale à New York, de tout le temps sortir, faire des trucs. Mais là, depuis que je vis à Brooklyn, je me rends compte que je suis 15 fois plus heureuse. Vraiment, j'adore Manhattan et vraiment, j'adore aller au bureau là-bas ou voir des amis le week-end, etc. Mais en fait, la plupart de ma vie sociale est à Brooklyn, qui est en fait un borough. En gros, il y a cinq boroughs à New York City, et Brooklyn, c'est l'un d'eux. Et c'est en gros un quartier, mais c'est un gros quartier en fait. Brooklyn, c'est un truc énorme, c'est beaucoup plus grand que Manhattan. Juste vivre de l'autre côté de la East River, c'est beaucoup plus apaisant. En fait, il y a des avenues un peu plus grandes, il y a un peu moins de trafic, il y a un peu moins de monde. Il y a plus de gens dehors, dans le sens en train de chiller, en train de boire un verre. c'est beaucoup moins... la fourmilière, quoi. Beaucoup moins touristes aussi, donc il y a beaucoup moins de monde, en général. Et juste le fait de vivre à Brooklyn, d'être un petit peu plus au calme, parce que, vraiment, à Brooklyn, on peut entendre les oiseaux, il y a des curieux à Manhattan, mais je sais pas, c'est fait un petit peu plus européen, Brooklyn. Un petit peu plus... Pas Paris, mais genre ma banlieue à Paris, un peu sympa, où je peux me reposer, quoi. Mais en même temps, Brooklyn, ça reste le borough le plus trendy, avec les soirées techno, les concerts, les trucs. Donc, en fait, notre vie sociale, elle était... tout le temps à Brooklyn le week-end puisque tous les open air, les boîtes sont à Brooklyn. Et maintenant, on vit vraiment dans un quartier calme à Brooklyn où je rentre le soir après le travail et je me pose. Et c'est marrant parce que j'ai eu plusieurs amis qui m'ont rendu visite cette année et qui ont vraiment ressenti la même chose. Quand on sort du métro à Brooklyn, c'est fou. Je comprends pourquoi tu vis ici. En fait, ça m'a fait trop plaisir en plus de leur montrer ma vraie vie cette année. J'ai eu plusieurs groupes de copines qui sont venues, mais vraiment compris ce... Ah ouais, ok. Genre là, c'est vraiment plus calme, c'est plus agréable. T'as ton petit café de quartier, ta petite fripe, ta boulangerie, ton petit primeur, le farmer's market le week-end. Et il y a ça aussi à Manhattan, évidemment, mais là, c'est un format un peu plus réduit, un peu plus de taille humaine. On connaît nos voisins dans l'immeuble. On a plein de voisins qui vivent dans le quartier. On marche pour se rendre visite. C'est juste un petit peu plus de climat.

  • Speaker #1

    Un peu plus de proximité. Ça doit permettre de souffler, respirer un petit peu plus. Et du coup, tu es partie pour travailler là-bas, toujours chez LVMH. Du coup, ça a été quoi les plus gros ajustements professionnels que tu as dû faire aux États-Unis ?

  • Speaker #0

    Alors, moi je suis très driveée par mon ventre, et donc tout ce qui est repas, c'est hyper important pour moi. Moi je viens d'une famille où on déjeune ensemble, on dîne ensemble, c'est des moments sociaux en fait les repas, et c'est des moments de découverte, de décompression. Et donc moi j'avais la même chose au bureau. Mes deux stages à Paris, mon premier stage j'étais dans une autre structure, et après chez LVMH, les déj' et les pauses c'était des moments trop importants de... En fait, tu apprends à connaître tes collègues et tu bosses encore mieux avec eux. Quand je suis arrivée à New York, on faisait ça dans toutes les boîtes, même les boîtes françaises à New York, ce que j'ai trouvé assez étonnant. C'est peut-être parce que dans mon équipe, il n'y a pas beaucoup de Français, donc c'est un peu dur à conserver comme tradition. Mais la pause-déj, elle se fait au desk. C'est-à-dire que tout le monde va chercher soit son Tupperware au frigo, soit va chercher sa salade à 20 dollars, pas ouf, et après, devant son ordi. Et au début, je me suis dit, bon, en vrai... J'ai voulu aller dans une autre ville, évidemment qu'il faut que je m'adapte à sa culture. Et en fait, moi le truc c'est que ça me rendait trop malheureuse. Et donc ça, ça a été un des gros ajustements, mais en fait je ne me suis pas tellement ajustée. J'ai continué à vivre ma life. Il faut se dire qu'en fait les Américains, ils font ça parce que du coup ils partent vers 17h, 17h30 du bureau. Ils arrivent vers 9h, posent des jeux au desk, pas de pause dans la journée, franchement, presque pas. Enfin, ils vont aux toilettes et ils prennent un café, quoi. Mais au bureau, ils sortent pas, ils sortent pas forcément dehors et tout. Et après, à 17h, 17h30, ils rentrent chez eux. Moi, du coup, ma journée, je l'ai un peu plus adaptée, où je prends une pause-déj, une demi-heure, 45 minutes, ça dépend. Moi, je vis dans un quartier où il y a pas mal de genre patios publics ou des petites terrasses publiques. Je retrouve des amis d'LVMH, des Français ou des Françaises, ou même des collègues avec moi qui veulent déjeuner, parce que j'ai essayé un peu d'inviter mes collègues à déjeuner, en mode, franchement, ça peut être trop sympa. Il y en a certains qui sont venus avec moi plusieurs fois, etc. Donc ça, c'est chouette. mais bon voilà, c'est pas leur habitude et c'est ok. Et ou sinon j'appelle ma mère, ou j'appelle ma famille, ou j'appelle des copains, ou je lis un bouquin. Mais juste en fait moi j'ai trop besoin de sortir au moins 45 minutes du bureau par jour, parce que sinon tu... je sais pas, j'ai besoin d'un peu de recul en plus sur ce que je fais. Souvent c'est une coupure avec une tâche chiante que je faisais, ben voilà je la coupe avec un déj ou avec une pause café, et je peux y revenir un peu plus fraîche, un peu plus reposée. Et voilà, ça ça a été un gros ajustement de la vie pro. Et c'est pas grand chose quand on le dit comme ça, mais en fait... Ça change pas mal les choses, ça change la dynamique d'une équipe, c'est-à-dire qu'au bout d'un an, j'avais l'impression de connaître mes collègues américains autant qu'en trois mois à Paris, en fait. Parce que je les voyais pas du tout la journée. Dans l'open space, en fait, t'as pas beaucoup de gens qui parlent parce que c'est un open space où on travaille, c'est silencieux. Et donc, en fait, tu découvres peu tes collègues. Et en plus, il y a moins cette... Je veux dire, l'after work, c'est quand même un mot anglais. Je sais pas si c'est américain ou anglais, je sais pas lequel, mais... C'est quand même très peu dans la culture, c'est-à-dire qu'à 17h, 17h30, les gens partent, rentrent chez eux, ils vont dans leur vraie vie, avec leurs vrais amis, leur famille, etc. En vrai, faire, mais moi j'avoue que j'avais cette chance chez LVMH à Paris, où mes collègues c'était mes amis, et on prenait un verre ou un café une fois par jour. C'était normal, quoi. Et donc j'ai dû un peu me réadapter, reconstruire ça, mais avec mes collègues un peu plus élargis, LVMH tout entier, avec des copines, des gens, etc. Mais ouais, ça, ça a été un gros ajustement. Donc c'est plus sur la vie sociable du bureau. Sur la vie pro du bureau, je n'ai pas senti une grosse différence. Les Américains sont un peu plus straight to the point, en mode, ils n'ont pas du tout peur de parler à l'oral, pas du tout peur de dire ce qu'ils pensent. Donc ça fait des meetings un petit peu plus courts, un petit peu plus dynamiques, je trouve. Mais sinon, je pense qu'étant dans une boîte française, aux US, pour le coup, sur la vie pro, je n'ai pas ressenti de grosse différence. Sauf sur la vie sociable de la vie pro.

  • Speaker #1

    Je vois. Bon, ça reste... C'est important, c'est vrai, franchement. Du coup, vu le nombre d'heures qu'on passe au travail, il y a des choses qui peuvent vraiment faire la différence. Et du coup, tu m'as dit que ton manager voulait te garder. Il t'a proposé un CDI, c'est ça ? Comment ça s'est déroulé pour toi derrière ça, suite à ton CDD, la fameuse green card, etc. ?

  • Speaker #0

    Alors, en gros, je suis trois mois dans mon CDD. Et là... Là, il y a pareil, alignement des étoiles, comme tu disais, mais il y a deux news en même temps. Je gagne la green card à la loterie. C'est-à-dire que j'avais joué en octobre 2022, moi j'arrive en mars 2023. En mai 2023, les résultats sortent et ils ne t'envoient pas de mail. C'est à toi d'aller checker. Donc, je m'étais mis un rappel. Je me rappelle, j'étais en week-end à Boston avec des copains. Et là, je vois la notif sur mon tel. Je fais « Oh là là ! » et je check. Et je suis prise, je suis sélectionnée, je me dis c'est pas possible. Et là, donc on est le week-end, et le lundi ou mardi, mon boss me prend en meeting et me dit « Voilà, nous on a grave envie de te garder plus longtemps que ton contrat, je sais que ça fait que trois mois, mais est-ce que à la fin de ton contrat, tu veux qu'on refasse un contrat plus long, long terme et tout ? » Je lui dis « Bah ouais ! » Et du coup, il me dit « Ok top, on va commencer un visa. » Et je lui dis « Bah en fait, pas besoin. »

  • Speaker #1

    Ah vraiment, ça s'est enchaîné, genre deux jours plus tard ?

  • Speaker #0

    Ah non mais... Truc de fou ! Et donc voilà, lui il était super content parce qu'en vrai ça voulait dire pas besoin. Les visas ça peut être vraiment compliqué, surtout les visas de CDI, quand c'est un peu plus à durée indéterminée, les américains ils aiment pas trop trop embaucher des étrangers. Et ouais, et du coup je lui ai raconté et il m'a vachement, enfin toute l'équipe LVMH m'a vachement accompagnée sur ma green card, même si je l'avais gagnée via quelque chose qui n'était pas le travail, ils m'ont quand même soutenue. Et un an après, pile, En fait, mon visa J1 de CDD, il s'est terminé le 1er avril et j'ai reçu ma green card le 4. Donc j'ai presque pas arrêté de travailler. Et voilà. Et depuis, je suis en CDI. Depuis, là, ça va faire un an et quatre mois. Truc de fou, ça va trop vite. Et ouais, je me sens encore une fois méga chanceuse, reconnaissante, d'avoir eu la confiance de mes équipes, de mon boss qui m'a dit « on veut te garder » , etc. Ça fait que moi, je peux rester ici, vivre mon rêve. Et en même temps, j'ai cette liberté avec la green card, c'est-à-dire que je ne suis pas liée à mon travail. Et même si ça se passe super bien, je pense que ça rend un peu plus légère. C'est un peu... En fait, si ça ne se passe pas bien aujourd'hui ou si j'en ai marre, je n'ai pas de compte à rendre à personne. Et ça, c'est quand même une chance. C'est fou parce que la plupart de mes copains en France, des gens avec qui je passe du temps à New York, le visa est lié au travail. Donc en fait, si ton travail ne te plaît pas, c'est... hyper compliqué psychologiquement parce que c'est New York, mon taf comment je la joue et ouais j'ai cette chance là, cette liberté de de pouvoir rester, pas rester c'est trop cool

  • Speaker #1

    Mais parce que la green card ça se passe comment, ça correspond à quoi est-ce que tu peux nous expliquer un petit peu plus ce que c'est

  • Speaker #0

    Bien sûr, alors la green card c'est en gros en termes de force de visa aux Etats-Unis je vais dire En termes de puissance de visa, il y a vraiment la solidarité américaine, mais qui n'est pas un visa, où là tu peux voter, travailler, être au chômage et rester vivre aux US. La green card, c'est juste en dessous. Tu as un résident permanent, c'est-à-dire que tu as tous les droits de résident, donc avoir un travail, ne pas avoir de travail. J'ai ce luxe aussi quand tu as la green card, c'est que tu peux être au chômage et rester vivre aux US, ce qui n'est pas le cas quand tu as un visa. Mais la nuance, c'est que tu ne peux pas voter. Donc en fait, t'es vraiment un résident mais t'es pas un citoyen. Et il y a beaucoup de manières différentes d'avoir la green card. Tu peux avoir la green card en épousant un américain, tu peux avoir la green card en épousant quelqu'un qui a la green card, tu peux avoir la green card via la loterie, comme moi je l'ai eu, tu peux avoir la green card via la loterie du travail, comme d'autres personnes dans mon entourage ont eu. Tu peux avoir la green card, il y a une rumeur qui dit que si tu sauves un américain d'une noyade ou d'un accident ou d'un événement, t'as la green card en remerciement. Enfin, il y a plein de rumeurs. Ou alors si t'as un accident grave aux US et que t'es pas américain, tu gagnerais la green card ? Enfin bref, il y a plein de rumeurs sur la green card. Mais c'est un peu ce truc mystique autour des visas, c'est toujours un peu ce brosson, on sait pas trop ce qui est vrai ou pas. Et donc moi dans mon cas, la green card loterie, c'est une diversity loterie. C'est-à-dire que c'est une loterie qui est faite sur la diversité des nationalités des personnes qui postulent. Donc en fait, cette loterie, c'est tous les ans. Il faut s'enregistrer entre octobre et novembre. Et après, tu as le résultat neuf mois après et tu reçois la green card entre un an et un an et demi après, en gros. Et donc, cette loterie, elle est basée sur un quota de nationalités. Donc, en fait, c'est un peu compliqué à dire, mais il y a 55 000 green cards qui vont être donnés. Et ces 55 000, elles sont splittées entre des nationalités différentes, genre 1000 Français. Il n'y a pas les Anglais, mais genre 1000 Allemands, 1500 Algériens, etc. Et donc, en fonction de ta nationalité, tu ne connais pas vraiment le ratio. Mais tu as plus ou moins de chances de recevoir la green card. Les Français, on sait que c'est entre une chance sur mille et une chance sur cent. Ça fluctue pas mal. Donc c'est pas impossible, je veux dire, c'est tangible. Une chance sur mille, c'est peu. Mais bon, quand tu connais mille personnes, il y en a une qui a. Là, récemment, je crois que moi, mon année, on a plus dit que c'était une personne sur 150. Moi, voilà, sur les 150 personnes que je connais à New York, c'était moi qui l'avais eue. Et pour postuler à la green card loterie, il faut savoir, la diversity loterie, c'est à laquelle j'ai joué. Il faut juste donner son nom, son numéro de passeport. avec la nationalité équivalente, et dire si oui ou non on a un casier judiciaire. et dire si on a un diplôme du second degré, c'est-à-dire le bac. Donc en fait, il n'y a même pas tellement de critères. Je pense que c'est autant une loterie que ce qu'on pense. Je ne suis pas sûre que ce soit vraiment tiré au sort. Je pense que c'est quand même un peu pondéré. C'est pondéré sur la nationalité, c'est sûr, mais je ne sais pas, peut-être sur... Bon, quand tu as un casier judiciaire, je pense que tu es direct mis à la... Tu es évincé, quoi. Et voilà. Et après, pendant un an, il y a un process administratif très lourd. Les US, c'est autre chose. Vraiment, dans le process de ma Green Card, j'ai dû sortir absolument tout ce qui existait à mon sujet. C'est fou, mais en fait, c'est normal. Je n'en mets plus le temps de primaire, de collège, de lycée. Donc, vraiment, note aussi, si vous avez encore l'occasion, il faut vraiment garder ces papiers. Après, vous pouvez toujours demander à l'école où vous avez été de les ressortir parce qu'eux, ils vont les garder. Mais ça a été, ouais, il fallait tout prendre. Il fallait faire des tests médicaux. J'ai dû faire des prises de sang, checker mes vaccins. me vacciner avec les vaccins que je n'avais pas, genre Covid. Je n'avais pas refait Covid en 2023. Mais oui, ça a été méga lourd. Ensuite, il y a un entretien. Et l'entretien, il est un peu stressant. Moi, il faut savoir aussi que j'avais pris un avocat. En gros, j'avais rencontré un mec juste quand j'ai été sélectionnée, encore une fois, alignement des étoiles, qui est devenu un copain maintenant, mais qui m'a dit « j'ai un super avocat, vraiment, si tu en as besoin, je te donne son numéro, je te fais une introduction et tout Et du coup, l'avocat, vrai avocat d'immigration, avec un tarif fixe, pas un tarif horaire, parce que sinon, tu peux vraiment payer des milliers d'euros. J'ai payé 5 000 dollars de frais d'avocat. Ça peut paraître cher, mais en comparaison de ce que la Green Card t'apporte, franchement, c'était de l'argent que j'étais prête à mettre. Et il a quand même géré beaucoup de choses. C'était à moi d'aller creuser dans ma paperasse pour trouver tout ça. Mais c'est lui qui a fait la liaison. En fait, il faut se dire que je n'ai pas vu toutes les étapes reloues. T'es basé juridiquement dans le Kentucky, mais financièrement à New York, mais tu dois envoyer tous tes trucs à Denver. Et en fait, si t'envoies pas les choses avant les deadlines, t'es skippé. En mode, tant pis, tu n'auras jamais ta green card. Parce qu'il faut savoir qu'en fait, il y en a 55 000 des green cards et t'es appelé en fonction de ton numéro. Donc moi, j'avais un numéro moins de 10 000, donc j'étais vachement bien placée. Si t'es plus que 50 000, c'est un peu ric-rac. Mais en fait, ils font une première salve où ils appellent tous les numéros de 1 à 6 000. Et là tu dois présenter tous tes dossiers et si t'as pas envoyé les bonnes choses au bon moment, t'es out et t'auras jamais la green card. Donc c'est un peu stressant comme procès, c'est pour ça que je voulais prendre un avocat. Et donc après il y a un entretien final et ça s'est hyper bien passé. Parce qu'en vrai je suis pas la personne à abattre vis-à-vis de la green card administration. Je veux dire que j'ai un travail, je suis jeune, je suis française. Malheureusement il y a clairement un prérequis sur les nationalités, enfin il n'y a pas un prérequis mais il y a une... Il y a des trucs un peu shady sur les nationalités, clairement. Mais bon, voilà. Moi, ça a été encore une fois, ça a roulé. J'ai eu mon entretien, elle m'a même dit félicitations à la fin. J'étais en mode, ah bah c'est bon. Et quatre jours après, je la recevais à la maison, la green card. Et j'ai pu voyager parce que sortir des US. Parce que pendant tout le process, c'est très peu recommandé de quitter les US parce que c'est vu comme, oh, t'as pas vraiment envie d'avoir une green card. Donc, je ne suis pas rentrée de novembre à avril. Et ça peut paraître pas beaucoup, mais en fait, du coup, je suis restée à Noël toute seule à New York. Bon, toute seule, du coup, j'avais d'autres connaissances et des copains qui sont restés. Mais ça, ça a été forgeant comme expérience, le fait de vivre Noël loin de sa famille. C'était la première fois de ma vie et je pense la dernière, en fait. Pour moi, c'est très important, Noël. On est une famille un peu à rallonge, british, française. Donc, on fête Noël cinq fois. Et c'était chouette. C'était une expérience très différente. Je suis allée au resto avec une copine et sa maman pour Noël. C'était très cool, mais... Ce n'était pas pareil. Mais bon, le jeu en valait la chandelle. Et aujourd'hui, évidemment, je le referai dix fois s'il fallait.

  • Speaker #1

    Trop bien. C'était un long chemin, mais qui s'est finalement bien déroulé. Il y a eu d'autres choses ? Tu parlais du coup de Noël, par exemple. Il y a eu d'autres choses qui t'ont un peu challengée ou qui t'ont fait douter, remettre peut-être en question ou des moments pendant lesquels c'était un peu plus compliqué depuis que tu es arrivée là-bas ?

  • Speaker #0

    La fille qui a pas de problème.

  • Speaker #1

    Écoute, tant mieux, franchement. Des petites choses qui peuvent te challenger au quotidien, peut-être dans les rapports aux autres, le fait d'être loin de sa famille, peut-être la nourriture ou que sais-je.

  • Speaker #0

    Je recrois un peu la conversation qu'on avait avant, les amis qui partent, ça a été un truc super beau pour moi. Aujourd'hui, je me suis un peu créée une carapace où j'ai tendance à un peu évancer de mon cercle les gens qui ne restent pas très longtemps. Je suis désolée, mais... je peux plus avoir mal au coeur en fait, ça me détruit. Moi je suis quelqu'un de méga fidèle et je m'habitue super vite à des situations confortables donc quand je suis hyper bien avec une personne, pour moi c'est devenu ma base et en fait quand cette base n'est plus là, pour moi c'est trop dur. Donc j'ai un peu fait ce truc de malheureusement je vais pas trop m'attacher à toi si tu restes moins d'un an quoi. Et oui, évidemment, être loin de sa famille, en fait, c'est fou, mais tu t'y habitues. Moi, j'avoue qu'en fait, FaceTime, ça a un peu sauvé mes relations avec mes parents, mon frère, mes autres frères et sœurs, mes copines. En fait, je fais pas mal de FaceTime, j'appelle beaucoup. J'ai aussi un Funsta, genre un compte Funsta avec que mes copains proches, copines proches. Et ça, c'est bête, mais elles ont l'impression d'être avec moi dans mes galères, dans mes moments un peu marrants et tout. Donc, elles comprennent aussi un peu ma life, même quand je rentre à Paris. elles savent à peu près qu'est-ce qui se passe qu'est-ce qu'il y a un peu de rigolo et tout. Mais ouais, c'est clair qu'en fait, la distance... Et c'est surtout, en fait, en plus de la distance, c'est plus le décalage horaire qui est dur. Tu te réveilles et les gens, ils sont déjà à l'heure du déj, ils vont se coucher, il est 18h chez toi. Parfois, c'est un peu dur quand tu as une vie vraiment au bureau. Le week-end, c'est un peu plus facile et tu peux un peu plus gérer, mais la semaine au bureau, j'ai l'impression de rater ma famille en me disant « Merde, ils étaient dispo, moi, je ne l'étais pas » . Des cages horaires, ça peut être un peu dur. Mais en fait, tu t'habitues et tu te crées ton... Tu te crées ton cerf, tu te crées ton socle à New York, ou là où t'es en tout cas, et voilà, tu essaies de voir ta famille et de les entendre et de leur parler régulièrement. Mais moi ça va mieux là. Je crois que ça, ça y est, ça a été compliqué, mais maintenant c'est ok. J'ai eu vraiment une période où quand je rentrais en France, j'étais mais en larmes, mais vraiment le film hollywoodien au terminal à Paris quand je faisais Paris-New York. Vraiment pendant un an et demi, mais je rentrais quoi, tous les six mois, donc c'est trop... trois, quatre fois où je suis repartie de Paris à New York. Mais les larmes, alors que j'étais heureuse à New York, mais il y avait vraiment encore ce truc de je suis trop attachée à Paris, à ma famille, à mes amis. Et en fait, je suis encore attachée, mais je suis tellement heureuse à New York, je me sens tellement bien, tellement moi, tellement là où je suis supposée être maintenant, que maintenant, je suis heureuse et je ne pleure plus dans l'avion. Enfin, je suis quelqu'un de très émotive, donc je vais peut-être avoir quelques larmes quand je fais un câlin à ma mère en mode bye. mais quand je suis à l'aéroport, je suis hyper excitée de rentrer. Et là, c'était aussi un autre cadre, mais je suis hyper contente de rentrer en France, mais j'ai moins ce truc de « c'est chez moi » . Je suis hyper heureuse d'être là, touriste, pendant quelques semaines. Je vais aller dans les Alpes, dans le Sud, etc. Mais je suis à Paris, là, et je me sens bien, mais je ne suis pas chez moi. J'explore un peu ça comme une touriste. Je me rends compte que je connais très peu Paris, en fait, et que tu oublies très vite là où tu as grandi, quand tu n'y es plus. Et je me sens bien chez moi, là. J'ai réussi à affronter tous ces petits challenges et à en faire, pas une force, mais à les transformer en tout cas pour que ce soit plus désagréable.

  • Speaker #1

    Puis au final, ça fait quand même déjà deux ans que tu habites à New York. En deux ans, tu commences à vraiment te construire une vie là-bas, à avoir quelque chose de solide. Il y a moins la notion de nouveauté, peut-être éphémère, etc. Donc je pense que ça aide aussi. Toi aujourd'hui, tu peux dire que tu te sens chez toi à New York ?

  • Speaker #0

    Oui, là franchement, chez moi, Brooklyn. vraiment Brooklyn, je me sens trop chez moi. Et à New York, je me sens chez moi. Je suis comme un poisson dans l'eau. Quand j'ai des amis qui me rendent visite, je suis genre guide touristique, mais un peu underground. Je connais les petits trucs, machin. En fait, j'adore. Et le fait d'avoir créé ce compte Insta, c'est bête, mais ça m'a un peu permis de me réassurer sur le fait que je sais ce que je fais, je connais, j'ai des bonnes adresses. Ça a toujours été mon truc de tester, d'écrire, de donner mon avis. Et ça veut vraiment dire que je suis bien dans une ville quand je commence à le faire. Et ouais franchement je me sens trop bien à New York, je me sens super bien, je suis hyper bien entourée. Faut se dire que j'ai quand même mon copain avec qui je suis depuis huit ans avec moi, donc franchement c'est quand même pareil une chance de dingue parce que j'ai toujours ma personne avec moi, même à l'autre bout du monde. Mais outre ça j'ai quand même, je me suis fait une super bande d'amis, des gens fidèles avec qui je m'entends vraiment bien, qui ont les mêmes valeurs que moi. J'ai de la chance, j'ai un super travail, avec beaucoup de flexibilité mais aussi de la responsabilité. Franchement, là, je me sens super bien. J'ai hâte de revenir. Je suis trop contente en France. J'ai trop hâte d'être en septembre. Septembre, c'est le meilleur mois. Il se passe plein de trucs. Il commence à faire un peu plus doux. Ouais, franchement, trop heureuse.

  • Speaker #1

    Ça fait plaisir. On sent, à ta manière d'en parler, que tu es trop contente d'être là-bas et que tu kiffes. Et du coup, tu disais que tu partages sur Instagram des petits tips, les choses du quotidien, etc. Donc, pour ceux qui veulent... un peu plus de inside et un peu plus de détails. C'est quoi le nom de ton Instagram, si tu peux nous le partager ?

  • Speaker #0

    Alors, c'est Kixinthecity. Moi, je m'appelle Chiara, mais mon surnom, ça a toujours été Kiki ou Kix. Kiki, j'aime pas, donc c'est devenu Kix. Et du coup, Kixinthecity, ça fait quelques mois que je l'ai lancé. Mais pareil, un peu ce truc à New York de... J'avais tellement peur du regard des autres. En France, j'aurais tellement aimé faire un compte comme ça. C'est tellement moi, je suis tellement Insta, donner mon avis, machin. J'avais si peur ! Il faut se dire, c'est une anecdote marrante, mais cette page, je l'ai créée il y a genre un an. Et j'avais des réels et tout près. Impossible, impossible de poster. J'étais mais tétanisée, genre, mais la fille au collège, elle va dire quoi ? Mais le mec du lycée, il va dire quoi ? Il va penser quoi ? Ils vont se moquer de moi et tout. En fait, d'un coup, j'étais là, enfin hyper bien dans mes baskets à New York, genre vers Marsadril, là. Et je me suis dit, mais qu'est-ce qu'on s'en fiche, en fait ? Je vais à New York, je kiffe ma vie, je suis heureuse, je suis bien dans mes baskets. Si j'avais publié des trucs et que c'est un peu cringe, ben tant pis, en fait, j'ai juste envie de le faire pour moi. Et pareil, ça, ça a été... Je pense que c'est aussi pour ça que je suis hyper heureuse en ce moment. C'est juste que j'ai fait le truc qui me taraudait pendant des années et j'ai un peu battu cette peur et franchement ça fait trop du bien. Et tout ça, cette page, c'est pas un exutoire, parce que c'est très girly, fine, suis-moi à New York, il n'y a rien de trash ou de fou. Mais juste, ça fait du bien de faire les choses quand on en a envie, en fait. Et de ne pas se mettre des barrières pour le regard des autres. En plus, il y a un truc tellement absurde. Donc, ça aussi, ça fait partie des trucs qui m'ont un peu équilibrée cette année.

  • Speaker #1

    Oui, carrément. Oser faire ce qui te fait envie, ce qui te fait plaisir. Donc, bravo pour ça. Et du coup, si tu te compares à la personne que tu étais en France, avant avec la personne que tu es aujourd'hui. Il y a d'autres choses sur lesquelles tu sens que tu es différente, sur lesquelles tu sens que tu as évolué ?

  • Speaker #0

    Je dirais que je suis quelqu'un de beaucoup plus assumée. Ça revient à ce qu'on se disait juste avant, mais j'ose beaucoup plus être moi. Mon style, mettre des trucs qui parfois ne font pas de sens, mais moi j'ai envie de porter des bottes avec ce short, donc je le fais. mettre plein de bijoux si j'en ai envie, sortir sans maquillage aussi si j'en ai envie, un truc que j'aurais jamais fait à Paris, truc de fou, alors que c'est rien, faut arrêter. Juste quelqu'un de plus assumé, plus moi. J'ai moins peur aussi de... Je pense que New York c'est une ville qui t'endurcit un peu parce que parfois les gens, ils ont vraiment une chaleur humaine très forte, c'est des gentils, c'est des gens aidants, mais ils ont une carapace de brutes. Genre ils vont te marcher dessus dans le métro, et si tu te lèves pas, tant pis. Mais en même temps, si tu as besoin d'aide dans le métro, ils viendront quand même t'aider. Donc il y a un peu cette ambivalence-là chez les New Yorkais. Et je pense que ça, ça m'a un peu appris à aussi dire, à taper du poing sur la table et à dire non, ça c'est pas possible. Tu me pousses pas, non ça c'est pas possible, tu me donnes ma table au resto, tu vas pas me traiter comme si j'étais pas une VIP, parce que je le suis pas, mais tu vas me traiter comme quelqu'un, comme tout le monde. Et voilà, juste à être un peu plus assumée dans ce que je dis, dans ce que je porte, dans ce que je suis. Et je pense que c'est aussi le fait de vivre un peu à... Moi, j'ai été très ni familiale. C'est moi, c'est moi qui me le suis imposé seul. Je suis juste très famille, très avec ma mère, avec mon père, très proche, mes frères et sœurs et tout. Et en fait, se construire seule, avec mon copain, mes amis, ça m'a un peu rendue plus adulte, je crois. Ça y est, je suis un peu plus la personne que j'aurais dû être il y a quelques années, mais que je suis maintenant, qui ose un peu plus, qui est assumée, qui dit les choses quand ça ne va pas. Et voilà, la différence, je pense.

  • Speaker #1

    Là, tu as été mise dans la vie toute seule. Débrouille-toi, ça t'a aidé à avancer. Trop bien. T'as quel âge toi aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    26 ans. J'ai 27 dans 20 jours.

  • Speaker #1

    Ah, bientôt ! Tu vas aller fêter... Tu seras en France, non ? Tu seras à New York ?

  • Speaker #0

    Ouais, je serai en France, dans les Alpes, avec ma mère et mon petit frère. Et après, je fais une teuf quand je rentre à New York. J'ai déjà... Ça fait genre six mois que j'y pense. Parce que j'ai jamais fait vraiment mon anniversaire à New York. Donc j'ai envie de faire une soirée un peu sympa. Maintenant que j'ai un peu un cercle de... Vraiment des gens proches où je me sens bien, ça y est c'est pareil, c'est l'année où je me sens... Je me sens de faire une soirée qui est pour moi, pas juste une soirée pour les autres. Donc ouais, je vais le fêter un peu plusieurs fois.

  • Speaker #1

    Trop cool, ça bouge un peu les soirées sur New York, c'est festif ?

  • Speaker #0

    C'est hyper festif. Vraiment il y a des périodes, enfin là l'été, genre juin-juillet, c'est non-stop. Il y a des trucs tout le temps. Il y a des concerts, des open air, des DJ qu'on aime bien, des gens qui font des soirées sur leur rooftop. Nous on a un rooftop aussi à la maison, donc on host pas mal de trucs. Il y a tout le temps des trucs l'été. Et l'hiver, c'est une ambiance un peu plus tamisée. Tu vas au resto, tu bois des tisanes chez tes copines, tu bois du vin chez tes copines. Mais c'est un peu plus intérieur, un peu plus... C'est plus genre dimanche. C'est un peu plus intime. C'est moins tough, tough. Il y a aussi des toughs, évidemment. Enfin, je veux dire, le jour de l'an et tout. Tout le temps, il y a des toughs. Mais en tout cas, moi, mon mood cette année, c'était un peu plus... J'ai fait genre le... Comment on dit ? Joyeux janvier ? Ouais. Ça, ça a aussi un peu marqué mon hiver, un peu plus healthy, un peu plus je fais des dîners à la maison et j'invite des copains.

  • Speaker #1

    Trop bien. Du coup, si on veut voir tout ça un peu plus en détail, on peut en voir sur ton compte Instagram. Je mettrai dans la description le nom de tout ça. Merci Chiara pour ton partage.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Voilà, c'était l'histoire de Chiara. Comme quoi, parfois, il suffit d'un oui pour tout changer. Merci d'avoir écouté cet épisode de Partir. Si ça vous a plu, pensez à en parler autour de vous, à le partager, à vous abonner. Ça aidera beaucoup à soutenir le podcast. Et je vous dis à bientôt pour de nouvelles histoires.

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Description

Tu t’es déjà demandé à quoi ça ressemble de tout plaquer pour vivre à New York ?

Les gros buildings, Central Park, Brooklyn (la vibe gossip girl pour celles qui ont regardé la série hahaha)


Dans cet épisode de Partir, on part à la rencontre de Chiara, une Française qui a transformé un simple stage chez LVMH en une véritable aventure américaine.


Elle pensait juste faire ses preuves pendant quelques mois… et puis, tout s’est enchaîné : une offre à New York, un contrat local, et surtout, la Green Card gagnée à la loterie. Une histoire de voyage entre chance, audace et destin — le tout sur fond de finance, luxe et adaptation à la vie d’expat.


Dans cet épisode, on parle de choc culturel, de carrière à l’étranger, de vie sociale temporaire, mais aussi de ces moments de solitude et de fierté que connaissent tous les expatriés.

La french expat nous parle de son beau voyage de l'autre coté de l'atlantique avec authenticité, et à l'écouter on sent qu'elle a trouvé son chez soi !


Si tu rêves de travailler aux États-Unis, de rejoindre un grand groupe comme LVMH ou tout simplement de comprendre ce que ça fait de refaire sa vie à New York, cet épisode est pour toi.


🎧 Partir, c’est le podcast qui te fait voyager à travers les parcours de ceux qui ont osé tout quitter : stages à l’étranger, VIE, visas, Green Cards, et grands sauts dans l’inconnu.


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Transcription

  • Speaker #0

    Le premier mois a été horrible. Vraiment, je me demandais tous les jours qu'est-ce que je fais dans cette ville ?

  • Speaker #1

    Salut à tous et bienvenue sur Partir, le podcast qui donne la parole à celles et ceux qui ont choisi de vivre à l'étranger.

  • Speaker #0

    New York, je veux dire, c'est une ville quand même assourdissante et si tu trouves pas ton petit havre de paix où t'es bien chez toi, honnêtement, t'es épuisé en 10 jours. Les Américains, c'est un peu à l'inverse. Ils sont méga ouverts dès le début, ils te donnent tout. Mais derrière, pour construire un truc un peu plus solide, C'est ab... Compliqué en fait !

  • Speaker #1

    Aujourd'hui je vous emmène à New York aux côtés de Kiara, une française qui a truqué ses habitudes hexagonales pour les grades Ciel et les Open Space de Manhattan. On va parler d'un stage chez LVMH qui se transforme en véritable opportunité, d'une green card tombée du ciel, de ce que c'est de travailler et de vivre aux Etats-Unis et vous allez découvrir une histoire de chance, de talent mais aussi de doute, d'adaptation et de choix de vie. Avant ça, si vous voulez suivre les coulisses des épisodes, ça se passe sur Instagram, sur Partir Podcast. Et n'oubliez pas de vous abonner pour ne pas louper les prochaines histoires et les prochains voyages. Bonne écoute ! Donc bah Chiara, commençons par le début de ton parcours. Donc t'étais en école de commerce, t'as fait une année de césure pendant laquelle t'as fait un stage chez la VMH. Et ça a été le point de départ d'une belle opportunité puisque c'est ce qui a fait que tu es à New York aujourd'hui. Est-ce que tu te souviens du moment où... tu as appris que ce stage pouvait t'ouvrir les portes de New York et comment ça s'est passé pour toi ?

  • Speaker #0

    Alors, j'ai eu vraiment beaucoup de chance. Je ne vais vraiment pas me contredire là-dessus. Vraiment, c'est beaucoup de chance. J'étais une super stagiaire dans l'équipe, mais surtout parce que je pense que j'avais ce truc très sociable. Je me sentais très à l'aise avec les gens. Je voulais toujours donner mon maximum. Je pense que ça s'est vu. C'est vraiment à la... toute fin du stage où j'ai commencé à y penser parce que mon copain avait été accepté dans une école à New York pour finir ses études et j'en ai parlé très directement avec ma boss, ma CFO et qui m'ont dit mais Kiara évidemment on veut te garder dans le network LVMH donc s'il faut que tu partes à l'étranger avec grand plaisir et moi j'y croyais pas en fait quand vraiment la CFO m'a dit presque mot pour mot je te mets dans le budget de toute façon tu seras à New York en 2023 du coup je t'en veux bon, ok ? Ça avait l'air très facile. Et j'ai rendu visite à mon copain juste avant de partir en échange pendant un mois à New York, où je devais faire des entretiens. Donc un entretien avec LVMH, avec d'autres maisons. Et pour moi, l'entretien avec LVMH par rapport à mon stage passé, je me disais, bon, je vais devoir vraiment faire mes preuves, ça va être un vrai entretien. Voilà, maintenant, c'est maintenant que ça commence. Et en fait, l'entretien, ça a été vraiment plus une visite des bureaux et une explication de l'équipe et de mon travail. Et c'est là que je me suis rendue compte qu'en fait, C'était fait, ils m'avaient vraiment fait cette fleur, ils m'avaient vraiment fait cette faveur. Ils étaient accueillis dans l'équipe des US qui du coup était un petit peu plus petite team, donc ils avaient vraiment besoin de quelqu'un. Je pense qu'à Paris, ils n'auraient pas forcément su où me mettre par rapport à là où j'étais en stage, si j'étais restée en CDI. Donc en fait, finalement, ça a fait du sens, mais quand on est plus jeune, surtout quand on est stagiaire, on se sent vachement imposteur. Moi, quand on m'a dit « c'est bon, t'es à New York » , je me suis dit « non, pas du tout, c'est pas possible, Je ne mérite pas d'être à New York. Et en fait, quand je suis arrivée pour faire cet entretien, ces interviews, et que je me suis en plus éclatée pendant un mois à New York, je me suis rendue compte que c'était fait. Et ensuite, la HR a reach out pour faire mon visa, mon contrat. Et je me suis dit, waouh, en fait, c'est bon. Et mars 2023, j'y étais. Donc, c'est allé hyper vite. Et voilà, voilà comment ça s'est fait.

  • Speaker #1

    Trop fou. Ouais, ça, c'est vraiment genre... Ça a déroulé tout seul, quoi. Comme si les planètes s'allient, je veux partir à New York. Ok, bah oui, tiens.

  • Speaker #0

    exactement et surtout quand on vient à New York maintenant là moi ça va faire deux ans on se rend compte que vraiment c'est dur les gens qui arrivent à être à New York travailler plus qu'un VIE un VIE c'est déjà hyper compétitif à New York mais le fait de rester après ou avec un autre contrat local ou quelque chose comme ça c'est vraiment difficile surtout en termes de visa et tout et donc souvent quand j'accroche mon histoire c'est assez rigolo parce qu'en fait c'est très facile, moi je l'ai vraiment reconnu presque aucune barrière à l'installation à New York et à ma vie pro là-bas. Donc, je me sens hyper chanceuse parce que je connais vraiment des... Enfin, j'ai des copains, on rencontre des personnes qui galèrent depuis quelques années, visa, travail, contrat et tout.

  • Speaker #1

    Et moi,

  • Speaker #0

    ça a été super. Je suis vraiment méga reconnaissante et j'ai une très bonne étoile. Donc, j'ai beaucoup de chance.

  • Speaker #1

    Trop bien. Ça fait plaisir quand ça se passe comme ça. Donc, du coup, ce qu'il proposait à New York après ton stage, c'était un CDD, c'est ça ?

  • Speaker #0

    Yes. En fait, c'était le format VIE. Mais alors, petite... subtilité du VU que je ne connaissais pas, tu peux avoir seulement un bachelor ou seulement un master, on s'en fiche, mais il faut que tu sois diplômé de cet enseignement. Et en fait moi quand j'allais commencer en mars 2023, j'allais être diplômé de l'EDEC seulement en octobre 2023. Donc j'allais commencer en n'étant encore pas diplômé de mon master à l'EDEC. qui a fait qu'ils se sont arrangés pour ne pas me faire vraiment un VIE avec Business France, mais pour faire le même format directement avec eux en contrat local. Mais en fait, étant donné que j'étais rattachée à un visa le même que les VIE, c'est un visa J-1, visa de stagiaire ou trainee, en gros apprenti, c'est max un an et demi. Donc dans tous les cas, j'aurais été dans ce format VIE et ils l'ont juste mis à leur sauce pour en faire un contrat local. Première fois qu'ils faisaient ça en plus dans ma maison, donc je me suis sentie aussi très chanceuse là-dessus. Ils m'ont fait un contrat local avec à peu près les mêmes choses, mais le contrat local voulait quand même dire que je n'avais pas la clause avec Business France, que je n'allais pas être embauchée par l'entreprise après mon VIE. Je n'avais pas cette clause. Donc ça, c'était très cool parce que du coup, j'ai pu rester à New York en CDI et il n'y a pas eu de point bloquant vis-à-vis d'un ancien VIE.

  • Speaker #1

    Ok, trop bien. Au final, tout s'est bien déroulé, comme tu dis, vraiment de tous les côtés. Du coup, tu es arrivée à New York après ça. Et je pense que c'est quelque chose qu'on fantasme beaucoup. On a tellement été bombardés de la vie à New York avec les films, les séries, tout le tralala. Toi, comment ça s'est passé tes premiers pas dans cette ville ?

  • Speaker #0

    Alors vraiment, je vais aller contre le cliché complètement, mais mon premier mois a été horrible. Vraiment, je me demandais tous les jours qu'est-ce que je fais dans cette ville ? Il faut savoir qu'en échange, moi j'étais à la plage pendant six mois, sept mois. Je me réveillais tous les matins, j'allais me baigner. Je passe deux semaines à Paris, entre mon échange et New York. C'est déjà rude parce qu'en fait, je n'ai pas le temps de reconnecter avec ma famille, mes amis, reprendre mes habitudes à Paris, que hop, catapulter Transatlantique. Et là, j'arrive à New York et je vis dans le même appart que mon copain en attendant. On s'était dit qu'on faisait appart-à-part la première année pour vivre un peu chacun notre life à nous. C'est-à-dire, moi, je vis ma vie, lui vit sa vie, mais on est encore ensemble, évidemment, mais juste, on voulait chacun notre espace. Mais quand j'arrive, évidemment, je n'ai pas d'appart. Donc je vis avec lui dans sa chambre, il a une grande chambre, etc. Mais bon, c'est pas chez moi. Il part en vacances directement, donc je me retrouve toute seule. Ses collègues partent, ses amis partent, ils partent tous en spring break, Columbia, NYU et tout. Je me retrouve toute seule à New York. Je ne connais personne. Je ne peux pas commencer mon travail pendant un mois, parce que je n'ai pas le SSN, qui est la sécurité sociale américaine. Et là, pendant un mois, je ne peux pas travailler, je n'ai pas d'argent qui rentre. Je dois redemander de l'argent à mes parents. Il fait hyper moche à New York en mars 2023, il pleut tous les jours, je suis toute seule dans un abarth, je connais personne. Je me sens seule. Et en fait, au fur et à mesure du mois, les choses commencent à s'arranger. Je reçois mon SSN, je peux commencer à travailler, je rencontre une ou deux personnes avec qui je match, mon coparent de vacances. Enfin voilà, plein de choses. Mais j'avoue que les premières semaines, quand je suis arrivée, je me suis dit mais il fait moche, c'est sale. C'était quand même le moment où genre... euh Fantanil, Kraken et tout, c'était vraiment vénère à New York. Et bon, ça s'est un peu empiré dans certains quartiers, mais en tout cas dans le quartier où j'étais, c'était vraiment pas joli à ce moment-là. Et je me disais, mais qu'est-ce que je fais là ? C'était très gris, quoi. Vraiment, tout était gris autour de moi. Et en fait, voilà, j'ai rencontré deux, trois personnes, j'ai commencé à visiter, à faire des activités sympas, à travailler surtout, à avoir une rentrée d'argent, à trouver mon appart, etc. Et là, ça y est. Là, ça a mis en marche l'engrenage. Et ça allait beaucoup mieux à partir d'avril. Mais ouais, le premier mois de mars 2023, quand je suis arrivée, je... Mais c'est très dur et en vrai, je m'en rends compte quand j'ai des nouvelles copines qui arrivent, j'ai une super copine de Paris qui vient d'emménager. Les premières semaines sont dures. Tu emménages quand même dans un pays, certes occidental, donc on est habitué, mais culture complètement différente, ça va très vite. New York, je veux dire, c'est une ville quand même assourdissante. Et si tu ne trouves pas ton petit havre de paix où tu es bien chez toi, honnêtement, tu es épuisé en dix jours parce qu'il y a trop de bruit, il y a trop de choses, c'est sale, il y a trop de monde. Et l'équilibre au début à trouver, il est méga dur parce qu'évidemment trouver un appartement c'est hyper compliqué. Et je trouve que vraiment ce qui a marqué moi aussi le départ de mon nouveau mood et d'être heureuse à New York, c'est de trouver un appart où je m'en sentais bien, avec des gens avec qui je me sentais bien au départ en tout cas. Et là ça m'a un peu remis dans mon équilibre de « ok au moins chez moi c'est une safe place, ça peut être fou dehors, au moins chez moi c'est cool. » Et du coup t'apprécies plus dehors parce que chez toi t'es bien et donc tu pars. de bonne humeur, dans un bon mood, t'es équilibré. Et moi, j'avoue que c'est des choses qui sont hyper importantes pour moi.

  • Speaker #1

    C'est clair, rien que d'avoir chez soi un endroit où on peut souffler et recharger des batteries, c'est super important. Et c'est aussi un peu ton point de repère dans un environnement qui est totalement inconnu, finalement. Comment tu t'y es pris, toi, pour trouver un appart là-bas ?

  • Speaker #0

    Alors, première fois, peut-être pas la meilleure façon, mais première fois, on s'est mis en groupe de copains de copains. Donc on était quatre et on a commencé à chercher des appart' On cherchait des appart' sans broker fee Donc c'est le fee, c'est en plus de l'agence Enfin c'est un truc très new-yorkais et ça vient d'être abrogé d'ailleurs Donc c'est plus du tout d'actualité mais tu payes un mois de loyer en plus à la personne qui t'a trouvé l'appart. Et donc nous on est vraiment été juste sur des sites immobiliers, sachant qu'on n'avait pas de... Ah ouais, vraiment plein de subtilités aux US mais... Pour louer un appart' il faut un credit score ou alors un garanteur américain. Moi j'avais de la chance, j'avais un garanteur américain parce que le meilleur ami de ma mère est américain et vit aux US. Et le credit score on l'avait pas encore parce qu'un credit score tu le construis en ayant une credit card pendant au moins un an. Faut savoir qu'en France on n'a pas de credit card, on ne connaît pas ce que c'est une credit card, c'est comme une Amex, c'est une... carte avec laquelle tu payes alors que t'as pas d'argent dessus. Et tu rembourses tes dettes à la fin du mois. Et en fait, plus t'as deux crédits de carte, parce que les gens ont plusieurs crédits de carte, plus tu construis un crédit de score, et plus tu es solvable ou insolvable pour louer un appart, acheter une maison, etc. Et donc t'as des critères dans chaque annonce, genre 40 heures américains, ou doit gagner 50 fois le loyer annuel, ou des trucs un peu fous, on se disait on va jamais trouver. Et finalement on a trouvé un appart où Les autres pouvaient faire appel soit à des garanteurs américains parce qu'ils en avaient, ou alors à une entreprise qui se porte garante pour toi à New York mais pareil tu lâches un mois de loyer. Ou bien ils avaient... enfin je sais plus. Je crois que c'était un truc comme ça. Donc ouais vraiment le premier appart on l'a trouvé via une annonce. Et là mon deuxième appart je vis à Brooklyn avec mon copain. Et là c'est plus ce qui se passe dans la communauté française à New York, c'est plus ce vers quoi il faut tendre, c'est qu'on a repris le liste de copains français qui partaient de l'appart. Donc le frère de mon copain vit aussi à New York et lui a dit voilà il y a ses copains qui partent, l'appart on le connaissait il est exceptionnel, il a un rooftop de dingue, c'est un duplex, il nous a dit vraiment il ne faut pas laisser cet appart filer et donc on s'est positionnés direct et en fait eux te mettent juste avec un bon mot vers le landlord, vers le propriétaire de l'immeuble et la société de management, c'est pas comme si c'était du coup beaucoup plus facile mais au moins on était les premiers sur le dossier. Et après, pareil, il a fallu montrer garanteur américain, credit score. Mais là, au moins, ça faisait un an et demi qu'on était à New York. Donc, on avait tout ça. Donc, on avait le credit score. Moi, j'avais toujours mon garanteur américain. Et voilà. Mais c'est vrai qu'il y a quand même pas mal de bouche à oreille sur l'immobilier. Et ouais, c'est beaucoup plus facile de passer par quelqu'un que de juste apply à une annonce random. Il y a beaucoup de confiance, en fait.

  • Speaker #1

    Ouais, ok, ouais, je comprends. Mais c'est vrai que ça doit être compliqué au début, quand t'as pas de repère, rien, zéro référence.

  • Speaker #0

    Super dur. C'est super dur. Et j'avais fait un post à un moment donné sur les trucs que j'aurais voulu savoir avant d'arriver à New York. Et il y a des solutions quand même pour... Quand tu arrives à New York, quand tu es en veilleux par exemple, normalement, tu n'es même pas supposé avoir un credit score. Tu n'es même pas supposé avoir une carrière de crédit, parce qu'en fait, tu vas être payé en euros. Donc, il y a quelques entreprises, il y a genre l'Outpost, un truc qui s'appelle Bluefront. Je peux retrouver les références et te les envoyer si tu veux les ajouter. Il y a quelques entreprises qui louent des sortes d'immeubles entiers par chambre. Et là, dans ce cas, tu payes un petit peu plus cher, mais au moins, tu n'as pas besoin de crédit score, de garantor, etc.

  • Speaker #1

    Oui, il y a des petits trucs qui peuvent aider sur les situations. Ok, trop bien. Du coup, tu disais qu'il y a la part qui t'a aidé à te faire sentir mieux, mais aussi le fait de rencontrer des gens. Comment tu rencontres des gens dans ce contexte-là, en étant toute seule dans cette nouvelle ville, au milieu de tout ça ?

  • Speaker #0

    Alors, vraiment, un truc qu'on m'a dit quand je suis arrivée, c'est jamais dire non quand tu arrives. C'est épuisant pendant quelques mois, je ne vais pas mentir, mais en fait, à New York, il y a une communauté française énorme et en plus, si tu n'as pas envie de rencontrer des Français, il faut encore plus ne jamais dire non, parce qu'en fait, on va te proposer tellement de choses et il faut juste un peu tout essayer pour trouver vraiment les gens qui collent à ta personnalité. En fait, on a atteint un certain âge où on a la chance de pouvoir choisir des amis, surtout quand on arrive dans une ville nouvelle. Donc en fait, tu ne vas pas te conforter ou te contenter de personnes qui ne matchent pas forcément à qui tu es, ta personnalité, etc. Des choses qu'on faisait quand on était plus jeunes, je trouve, en tout cas dans mon cas. Et là, vraiment, c'est juste prendre le temps de vraiment rencontrer toutes les personnes dans notre entourage, dans l'entourage de notre entourage, même dans la rue. En fait, il faut se dire que New York, c'est une ville méga sociable où tu peux juste dire à quelqu'un dans la rue « Oh, j'adore tes chaussures » , « Oh, on va boire un café » , enfin, très sympa. Moi, pour le coup, je suis quand même restée très communauté française. J'ai deux copines américaines. Une via ma maman et une via mon travail, donc en vrai c'est un peu cheaté. Et dans ma communauté française souvent c'est amis d'amis, des gens qui arrivent. J'ai des copains à Paris qui me disent « Oh là là, j'ai ma super copine qui arrive à New York, tu devrais la rencontrer » . Avec mon copain aussi on a un cercle un petit peu plus étendu maintenant, mais c'est surtout des connaissances d'école, des gens de nos écoles qui sont venus s'installer à New York, au travail. Moi, énormément de français chez LVMH, donc grosse communauté LVMH. La plupart de mes amis, même si je ne les ai pas rencontrés via LVMH, on a ce point commun, ce qui fait qu'après, on peut construire notre relation, même au bureau. On fait des pauses-déj, des pauses-café, on va ensemble au bureau, on en repart ensemble. C'est quand même assez chouette. Après, tous les bureaux sont à peu près tous au même endroit, même LVMH ou pas, genre Lux, etc. C'est toujours Midtown East, Central Park. Donc ça, c'est sympa aussi, c'est que même la journée, on est plutôt ensemble avec nos amis. Mais ouais, en vrai, j'ai pas de solution miracle ou un truc vraiment en ingrédients infaillibles. Être ouvert, être ouvert, rencontrer, enfin voilà, essayer de faire le plus. Il y a plein d'événements, en fait, quand t'arrives dans des villes, surtout en tant que VIE. Moi, j'étais une fausse VIE, mais je suis quand même allée dans la promo WhatsApp VIE 2023 ou un truc comme ça, NYC. J'ai fait deux, trois pots, j'ai rencontré deux, trois filles avec qui j'ai rencontré d'autres filles et avec qui j'ai rencontré d'autres amis. Voilà, de fil en aiguille, tu te fais un peu ton monde. Mais c'est pas facile au début. Et surtout, il y a un truc aussi que j'avais voulu évoquer à un moment donné, c'est la temporalité des villes comme ça d'expats. Elle est super bizarre parce que parfois, tu rencontres des gens à la fin de leur VIE, et donc tu sais qu'il te reste plus que 3-4 mois avec cette personne. Ou alors tu rencontres des gens en début de VIE, et moi je sais que j'ai une green card, donc je peux rester autant de temps que je veux, j'ai pas de date de fin de mon contrat. Donc il y a toujours ce truc de, il faut savoir se préparer aux au revoir aussi. C'est pénible parce qu'en fait on arrive dans une ville, on est hyper excité, on a envie de rencontrer plein de monde, mais on rencontre beaucoup de monde qui part avant nous, qui rentre en France ou qui va dans un autre endroit avant nous. Et ça c'est parfois pas plus dur à gérer je trouve que de se faire des amis, honnêtement. C'est de se faire des amis mais qu'en plus ils partent. Et se retrouver parfois sans sa base sociale, sa base amicale et devoir un peu recommencer à zéro. Mais c'est aussi comme ça qu'on grandit je trouve, c'est comme ça qu'on mûrit et c'est comme ça encore plus qu'on sait Qui sont les gens qui nous font du bien, avec qui on veut passer du temps ? Parce qu'on a ces petits heartbreaks à chaque fois, ces petites peines de cœur de « Oh là là, cette fille avec qui j'ai passé huit mois, en fait, elle part là et je dois me refaire toute ma routine. » Mais du coup, on apprend à être encore plus sociable, plus ouvert, parce qu'il faut repartir, il faut retrouver quelqu'un qui peut prendre ce rôle ou il faut retrouver un groupe d'amis qui peut… Voilà, c'est… Tu repédis,

  • Speaker #1

    tu avances, ouais, c'est ça. Ça apprend aussi, je trouve, à apprécier davantage le moment présent et à être vraiment là pour profiter de tout ça.

  • Speaker #0

    Et c'est vrai que pour le point, New York, c'est vraiment... Je finis juste là-dessus, pardon. C'est la même idée du moment présent New York. Parce que tu ne sais jamais, avec toutes ces histoires de visas, de contrats, il y a aussi des gens qui, du jour au lendemain, doivent partir. Et donc, en fait, quand tu as deux, trois petits traumas comme ça, de gens qui partent à la fin de leur contrat ou pas, tu te rends compte et tu es vraiment en mode « waouh » . Je ne vais la vivre qu'une fois cette expérience à New York, je le sais. C'est à cet âge-là que j'ai dans ma vingtaine. Donc, il faut vraiment profiter à fond de tous les moments.

  • Speaker #1

    Oui, ça t'aide à t'ancrer et vraiment saisir pleinement tout ce que tu vis. Et du coup, tu disais que New York, ça va vite. Tu parlais tout à l'heure, par exemple, on peut dire dans la rue à quelqu'un « Ah, j'aime beaucoup tes chaussures, viens, on va boire un café. » C'est des choses qu'il n'y aurait peut-être pas forcément chez nous en France. Est-ce qu'il y a d'autres trucs comme ça qui sont très américains ? de New York typiquement, qui contrastent vraiment avec la France, des choses avec lesquelles tu as senti peut-être un petit décalage culturel dans les habitudes et tout.

  • Speaker #0

    Alors sur ce côté déjà de hyper-accessibilité des Américains, ça peut être un peu à double tranchant, surtout quand on est Français. Les Français, nous, on est un peu inverse aux Américains dans la personnalité, c'est-à-dire qu'on met un peu plus de temps à s'ouvrir et à se laisser découvrir par quelqu'un. Mais une fois que c'est fait, une fois qu'on a vraiment eu un échange profond avec quelqu'un, ça peut être une vraie amitié qui dure dans le temps. Les Américains, c'est un peu à l'inverse. Ils sont méga ouverts dès le début, ils te donnent tout. Mais derrière, pour construire un truc un peu plus solide, c'est un peu compliqué en fait. C'est hyper compliqué à expliquer, mais c'est vraiment une mentalité différente où en fait, ils sont méga sociables, ouverts. C'est vraiment les pros du small talk. Si t'es dans un ascenseur avec un Américain, il n'y aura jamais un blanc. Jamais, c'est impossible. Ils savent toujours meubler une conversation et c'est hyper agréable parce qu'il y a très peu de gêne et de blanc du coup. Mais dans la relation un peu plus profonde que j'ai tendance à chercher dans mes amitiés, etc. C'est un peu plus difficile. Donc ça, c'est un point un peu sur l'amitié, le sociable. Un autre point, à New York, vraiment, il y a un truc, je ne sais plus ce que c'est le phrasing évidemment, mais c'est genre tout le monde s'en fiche de toi. Ok. C'est-à-dire que... Tu peux être habillée de la manière la plus extravagante, tu peux être en culotte brassière en train de courir, tu peux être en maillot de bain à Central Park, tout le monde s'en fiche. En fait, il y a tellement des trucs de fous dans cette ville. Et il y a vraiment ce... C'est un truc hyper individualiste. Et en fait, New York, je pense que c'est la ville la plus individualiste des US et peut-être même du monde. Il y a vraiment ce truc de... En fait, je m'en fiche de regarder les autres. Donc en fait, il y a... Moi, je suis vraiment quelqu'un qui est... vachement souffert du regard des autres, et c'est moi qui me l'impose, mais qui me bride, qui me met dans une case en mode « non, non, il faut que je sois comme ça, machin » . Et en fait, en arrivant à New York, ça a été tellement libérateur parce que tout le monde s'en fiche de ce à quoi tu ressembles, de comment de comment tu t'habilles, de comment tu parles. Vraiment, c'est tu vis ta vie, nous on s'en fiche complètement. Et au début c'est un petit peu bizarre, et en fait après on s'habitue et ça fait grave du bien. Et du coup quand je rentre à Paris, je me rends compte, surtout avec les hommes, franchement le regard masculin à Paris je le trouve atroce quoi. L'impression d'être à bout de viande sur pâte, alors qu'à New York il y a vraiment ce truc de... Bon du coup parfois t'es un peu invisible, mais en fait tant mieux. T'es un peu invisible jusqu'à ce que quelqu'un te fasse une critique ou que tu fasses une remarque un peu sympa, genre « j'aime bien tes chaussures » . Mais dans l'ensemble, tu vis ta vie et personne ne va venir te reprocher d'être extravagante, d'être brillante, etc. Ça a ses mauvais côtés, évidemment, parce que personne ne se dit rien quand tout le monde hurle dans le métro. Mais ça a aussi des côtés un peu libérateurs, où tu fais ce que tu veux et tu n'es pas jugée.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai que ça doit faire plaisir, déjà en plus de partir de... de ta ville de base, tu te détaches de tous les gens qui te connaissent sous un certain angle. Donc, tu peux déjà être un peu qui tu veux. Et j'imagine encore en plus à New York, où ça doit être vachement libérateur, comme tu dis. Et globalement, d'être dans cette ville où tout a l'air super grand, des grands immeubles, etc. Comment tu le vis, toi ? Parce que nous, on n'a pas ça en France. J'imagine que ça doit faire bizarre un petit peu au quotidien d'être dans tout ça.

  • Speaker #0

    C'est... Parfois c'est un peu assommant. En fait, il y a des jours où c'est grandiose, et la plupart des jours, en vrai, je ne vais pas mentir, souvent je marche du bureau, tout au sud de Manhattan jusqu'au bureau. Je prends le métro de Brooklyn, et quand j'arrive à Midtown et qu'il y a les tours, etc., c'est quand même assez magique. Ou alors je sors du métro et je suis à Central Park, je suis quand même là en mode « waouh, c'est fou » . Et même Central Park, moi ça m'a donné vraiment cette sensation d'énormitude. C'est un parc énorme. Mais c'est un petit peu assommant. Ça peut être un peu assommant certains jours, surtout les jours où on ne va pas trop bien, on a un peu le cafard, il fait gris. Moi, je suis hyper sensible à la météo. C'est-à-dire que s'il pleut et qu'il fait gris, ma journée, elle va être naze. Et donc, en plus, avec cet effet détour, ce truc très artificiel, quoi. Je veux dire, à Midtown, à part Central Park, il y a très peu de nature. Et donc, tu as juste ces énormes blocs partout. Et il y a une effervescence. Il y a des gens en costume partout. Et ça marche. Et c'est la fourmilière. ça peut être un peu intense. Moi, ma solution, ça a été de ne plus vivre à Manhattan, mais de vivre à Brooklyn. Je vivais à Manhattan la première année, dans mon premier appart. C'était top pour la première année, parce que ça m'a forcée à être au cœur de l'action, au cœur des choses, au cœur de la vie sociale à New York, de tout le temps sortir, faire des trucs. Mais là, depuis que je vis à Brooklyn, je me rends compte que je suis 15 fois plus heureuse. Vraiment, j'adore Manhattan et vraiment, j'adore aller au bureau là-bas ou voir des amis le week-end, etc. Mais en fait, la plupart de ma vie sociale est à Brooklyn, qui est en fait un borough. En gros, il y a cinq boroughs à New York City, et Brooklyn, c'est l'un d'eux. Et c'est en gros un quartier, mais c'est un gros quartier en fait. Brooklyn, c'est un truc énorme, c'est beaucoup plus grand que Manhattan. Juste vivre de l'autre côté de la East River, c'est beaucoup plus apaisant. En fait, il y a des avenues un peu plus grandes, il y a un peu moins de trafic, il y a un peu moins de monde. Il y a plus de gens dehors, dans le sens en train de chiller, en train de boire un verre. c'est beaucoup moins... la fourmilière, quoi. Beaucoup moins touristes aussi, donc il y a beaucoup moins de monde, en général. Et juste le fait de vivre à Brooklyn, d'être un petit peu plus au calme, parce que, vraiment, à Brooklyn, on peut entendre les oiseaux, il y a des curieux à Manhattan, mais je sais pas, c'est fait un petit peu plus européen, Brooklyn. Un petit peu plus... Pas Paris, mais genre ma banlieue à Paris, un peu sympa, où je peux me reposer, quoi. Mais en même temps, Brooklyn, ça reste le borough le plus trendy, avec les soirées techno, les concerts, les trucs. Donc, en fait, notre vie sociale, elle était... tout le temps à Brooklyn le week-end puisque tous les open air, les boîtes sont à Brooklyn. Et maintenant, on vit vraiment dans un quartier calme à Brooklyn où je rentre le soir après le travail et je me pose. Et c'est marrant parce que j'ai eu plusieurs amis qui m'ont rendu visite cette année et qui ont vraiment ressenti la même chose. Quand on sort du métro à Brooklyn, c'est fou. Je comprends pourquoi tu vis ici. En fait, ça m'a fait trop plaisir en plus de leur montrer ma vraie vie cette année. J'ai eu plusieurs groupes de copines qui sont venues, mais vraiment compris ce... Ah ouais, ok. Genre là, c'est vraiment plus calme, c'est plus agréable. T'as ton petit café de quartier, ta petite fripe, ta boulangerie, ton petit primeur, le farmer's market le week-end. Et il y a ça aussi à Manhattan, évidemment, mais là, c'est un format un peu plus réduit, un peu plus de taille humaine. On connaît nos voisins dans l'immeuble. On a plein de voisins qui vivent dans le quartier. On marche pour se rendre visite. C'est juste un petit peu plus de climat.

  • Speaker #1

    Un peu plus de proximité. Ça doit permettre de souffler, respirer un petit peu plus. Et du coup, tu es partie pour travailler là-bas, toujours chez LVMH. Du coup, ça a été quoi les plus gros ajustements professionnels que tu as dû faire aux États-Unis ?

  • Speaker #0

    Alors, moi je suis très driveée par mon ventre, et donc tout ce qui est repas, c'est hyper important pour moi. Moi je viens d'une famille où on déjeune ensemble, on dîne ensemble, c'est des moments sociaux en fait les repas, et c'est des moments de découverte, de décompression. Et donc moi j'avais la même chose au bureau. Mes deux stages à Paris, mon premier stage j'étais dans une autre structure, et après chez LVMH, les déj' et les pauses c'était des moments trop importants de... En fait, tu apprends à connaître tes collègues et tu bosses encore mieux avec eux. Quand je suis arrivée à New York, on faisait ça dans toutes les boîtes, même les boîtes françaises à New York, ce que j'ai trouvé assez étonnant. C'est peut-être parce que dans mon équipe, il n'y a pas beaucoup de Français, donc c'est un peu dur à conserver comme tradition. Mais la pause-déj, elle se fait au desk. C'est-à-dire que tout le monde va chercher soit son Tupperware au frigo, soit va chercher sa salade à 20 dollars, pas ouf, et après, devant son ordi. Et au début, je me suis dit, bon, en vrai... J'ai voulu aller dans une autre ville, évidemment qu'il faut que je m'adapte à sa culture. Et en fait, moi le truc c'est que ça me rendait trop malheureuse. Et donc ça, ça a été un des gros ajustements, mais en fait je ne me suis pas tellement ajustée. J'ai continué à vivre ma life. Il faut se dire qu'en fait les Américains, ils font ça parce que du coup ils partent vers 17h, 17h30 du bureau. Ils arrivent vers 9h, posent des jeux au desk, pas de pause dans la journée, franchement, presque pas. Enfin, ils vont aux toilettes et ils prennent un café, quoi. Mais au bureau, ils sortent pas, ils sortent pas forcément dehors et tout. Et après, à 17h, 17h30, ils rentrent chez eux. Moi, du coup, ma journée, je l'ai un peu plus adaptée, où je prends une pause-déj, une demi-heure, 45 minutes, ça dépend. Moi, je vis dans un quartier où il y a pas mal de genre patios publics ou des petites terrasses publiques. Je retrouve des amis d'LVMH, des Français ou des Françaises, ou même des collègues avec moi qui veulent déjeuner, parce que j'ai essayé un peu d'inviter mes collègues à déjeuner, en mode, franchement, ça peut être trop sympa. Il y en a certains qui sont venus avec moi plusieurs fois, etc. Donc ça, c'est chouette. mais bon voilà, c'est pas leur habitude et c'est ok. Et ou sinon j'appelle ma mère, ou j'appelle ma famille, ou j'appelle des copains, ou je lis un bouquin. Mais juste en fait moi j'ai trop besoin de sortir au moins 45 minutes du bureau par jour, parce que sinon tu... je sais pas, j'ai besoin d'un peu de recul en plus sur ce que je fais. Souvent c'est une coupure avec une tâche chiante que je faisais, ben voilà je la coupe avec un déj ou avec une pause café, et je peux y revenir un peu plus fraîche, un peu plus reposée. Et voilà, ça ça a été un gros ajustement de la vie pro. Et c'est pas grand chose quand on le dit comme ça, mais en fait... Ça change pas mal les choses, ça change la dynamique d'une équipe, c'est-à-dire qu'au bout d'un an, j'avais l'impression de connaître mes collègues américains autant qu'en trois mois à Paris, en fait. Parce que je les voyais pas du tout la journée. Dans l'open space, en fait, t'as pas beaucoup de gens qui parlent parce que c'est un open space où on travaille, c'est silencieux. Et donc, en fait, tu découvres peu tes collègues. Et en plus, il y a moins cette... Je veux dire, l'after work, c'est quand même un mot anglais. Je sais pas si c'est américain ou anglais, je sais pas lequel, mais... C'est quand même très peu dans la culture, c'est-à-dire qu'à 17h, 17h30, les gens partent, rentrent chez eux, ils vont dans leur vraie vie, avec leurs vrais amis, leur famille, etc. En vrai, faire, mais moi j'avoue que j'avais cette chance chez LVMH à Paris, où mes collègues c'était mes amis, et on prenait un verre ou un café une fois par jour. C'était normal, quoi. Et donc j'ai dû un peu me réadapter, reconstruire ça, mais avec mes collègues un peu plus élargis, LVMH tout entier, avec des copines, des gens, etc. Mais ouais, ça, ça a été un gros ajustement. Donc c'est plus sur la vie sociable du bureau. Sur la vie pro du bureau, je n'ai pas senti une grosse différence. Les Américains sont un peu plus straight to the point, en mode, ils n'ont pas du tout peur de parler à l'oral, pas du tout peur de dire ce qu'ils pensent. Donc ça fait des meetings un petit peu plus courts, un petit peu plus dynamiques, je trouve. Mais sinon, je pense qu'étant dans une boîte française, aux US, pour le coup, sur la vie pro, je n'ai pas ressenti de grosse différence. Sauf sur la vie sociable de la vie pro.

  • Speaker #1

    Je vois. Bon, ça reste... C'est important, c'est vrai, franchement. Du coup, vu le nombre d'heures qu'on passe au travail, il y a des choses qui peuvent vraiment faire la différence. Et du coup, tu m'as dit que ton manager voulait te garder. Il t'a proposé un CDI, c'est ça ? Comment ça s'est déroulé pour toi derrière ça, suite à ton CDD, la fameuse green card, etc. ?

  • Speaker #0

    Alors, en gros, je suis trois mois dans mon CDD. Et là... Là, il y a pareil, alignement des étoiles, comme tu disais, mais il y a deux news en même temps. Je gagne la green card à la loterie. C'est-à-dire que j'avais joué en octobre 2022, moi j'arrive en mars 2023. En mai 2023, les résultats sortent et ils ne t'envoient pas de mail. C'est à toi d'aller checker. Donc, je m'étais mis un rappel. Je me rappelle, j'étais en week-end à Boston avec des copains. Et là, je vois la notif sur mon tel. Je fais « Oh là là ! » et je check. Et je suis prise, je suis sélectionnée, je me dis c'est pas possible. Et là, donc on est le week-end, et le lundi ou mardi, mon boss me prend en meeting et me dit « Voilà, nous on a grave envie de te garder plus longtemps que ton contrat, je sais que ça fait que trois mois, mais est-ce que à la fin de ton contrat, tu veux qu'on refasse un contrat plus long, long terme et tout ? » Je lui dis « Bah ouais ! » Et du coup, il me dit « Ok top, on va commencer un visa. » Et je lui dis « Bah en fait, pas besoin. »

  • Speaker #1

    Ah vraiment, ça s'est enchaîné, genre deux jours plus tard ?

  • Speaker #0

    Ah non mais... Truc de fou ! Et donc voilà, lui il était super content parce qu'en vrai ça voulait dire pas besoin. Les visas ça peut être vraiment compliqué, surtout les visas de CDI, quand c'est un peu plus à durée indéterminée, les américains ils aiment pas trop trop embaucher des étrangers. Et ouais, et du coup je lui ai raconté et il m'a vachement, enfin toute l'équipe LVMH m'a vachement accompagnée sur ma green card, même si je l'avais gagnée via quelque chose qui n'était pas le travail, ils m'ont quand même soutenue. Et un an après, pile, En fait, mon visa J1 de CDD, il s'est terminé le 1er avril et j'ai reçu ma green card le 4. Donc j'ai presque pas arrêté de travailler. Et voilà. Et depuis, je suis en CDI. Depuis, là, ça va faire un an et quatre mois. Truc de fou, ça va trop vite. Et ouais, je me sens encore une fois méga chanceuse, reconnaissante, d'avoir eu la confiance de mes équipes, de mon boss qui m'a dit « on veut te garder » , etc. Ça fait que moi, je peux rester ici, vivre mon rêve. Et en même temps, j'ai cette liberté avec la green card, c'est-à-dire que je ne suis pas liée à mon travail. Et même si ça se passe super bien, je pense que ça rend un peu plus légère. C'est un peu... En fait, si ça ne se passe pas bien aujourd'hui ou si j'en ai marre, je n'ai pas de compte à rendre à personne. Et ça, c'est quand même une chance. C'est fou parce que la plupart de mes copains en France, des gens avec qui je passe du temps à New York, le visa est lié au travail. Donc en fait, si ton travail ne te plaît pas, c'est... hyper compliqué psychologiquement parce que c'est New York, mon taf comment je la joue et ouais j'ai cette chance là, cette liberté de de pouvoir rester, pas rester c'est trop cool

  • Speaker #1

    Mais parce que la green card ça se passe comment, ça correspond à quoi est-ce que tu peux nous expliquer un petit peu plus ce que c'est

  • Speaker #0

    Bien sûr, alors la green card c'est en gros en termes de force de visa aux Etats-Unis je vais dire En termes de puissance de visa, il y a vraiment la solidarité américaine, mais qui n'est pas un visa, où là tu peux voter, travailler, être au chômage et rester vivre aux US. La green card, c'est juste en dessous. Tu as un résident permanent, c'est-à-dire que tu as tous les droits de résident, donc avoir un travail, ne pas avoir de travail. J'ai ce luxe aussi quand tu as la green card, c'est que tu peux être au chômage et rester vivre aux US, ce qui n'est pas le cas quand tu as un visa. Mais la nuance, c'est que tu ne peux pas voter. Donc en fait, t'es vraiment un résident mais t'es pas un citoyen. Et il y a beaucoup de manières différentes d'avoir la green card. Tu peux avoir la green card en épousant un américain, tu peux avoir la green card en épousant quelqu'un qui a la green card, tu peux avoir la green card via la loterie, comme moi je l'ai eu, tu peux avoir la green card via la loterie du travail, comme d'autres personnes dans mon entourage ont eu. Tu peux avoir la green card, il y a une rumeur qui dit que si tu sauves un américain d'une noyade ou d'un accident ou d'un événement, t'as la green card en remerciement. Enfin, il y a plein de rumeurs. Ou alors si t'as un accident grave aux US et que t'es pas américain, tu gagnerais la green card ? Enfin bref, il y a plein de rumeurs sur la green card. Mais c'est un peu ce truc mystique autour des visas, c'est toujours un peu ce brosson, on sait pas trop ce qui est vrai ou pas. Et donc moi dans mon cas, la green card loterie, c'est une diversity loterie. C'est-à-dire que c'est une loterie qui est faite sur la diversité des nationalités des personnes qui postulent. Donc en fait, cette loterie, c'est tous les ans. Il faut s'enregistrer entre octobre et novembre. Et après, tu as le résultat neuf mois après et tu reçois la green card entre un an et un an et demi après, en gros. Et donc, cette loterie, elle est basée sur un quota de nationalités. Donc, en fait, c'est un peu compliqué à dire, mais il y a 55 000 green cards qui vont être donnés. Et ces 55 000, elles sont splittées entre des nationalités différentes, genre 1000 Français. Il n'y a pas les Anglais, mais genre 1000 Allemands, 1500 Algériens, etc. Et donc, en fonction de ta nationalité, tu ne connais pas vraiment le ratio. Mais tu as plus ou moins de chances de recevoir la green card. Les Français, on sait que c'est entre une chance sur mille et une chance sur cent. Ça fluctue pas mal. Donc c'est pas impossible, je veux dire, c'est tangible. Une chance sur mille, c'est peu. Mais bon, quand tu connais mille personnes, il y en a une qui a. Là, récemment, je crois que moi, mon année, on a plus dit que c'était une personne sur 150. Moi, voilà, sur les 150 personnes que je connais à New York, c'était moi qui l'avais eue. Et pour postuler à la green card loterie, il faut savoir, la diversity loterie, c'est à laquelle j'ai joué. Il faut juste donner son nom, son numéro de passeport. avec la nationalité équivalente, et dire si oui ou non on a un casier judiciaire. et dire si on a un diplôme du second degré, c'est-à-dire le bac. Donc en fait, il n'y a même pas tellement de critères. Je pense que c'est autant une loterie que ce qu'on pense. Je ne suis pas sûre que ce soit vraiment tiré au sort. Je pense que c'est quand même un peu pondéré. C'est pondéré sur la nationalité, c'est sûr, mais je ne sais pas, peut-être sur... Bon, quand tu as un casier judiciaire, je pense que tu es direct mis à la... Tu es évincé, quoi. Et voilà. Et après, pendant un an, il y a un process administratif très lourd. Les US, c'est autre chose. Vraiment, dans le process de ma Green Card, j'ai dû sortir absolument tout ce qui existait à mon sujet. C'est fou, mais en fait, c'est normal. Je n'en mets plus le temps de primaire, de collège, de lycée. Donc, vraiment, note aussi, si vous avez encore l'occasion, il faut vraiment garder ces papiers. Après, vous pouvez toujours demander à l'école où vous avez été de les ressortir parce qu'eux, ils vont les garder. Mais ça a été, ouais, il fallait tout prendre. Il fallait faire des tests médicaux. J'ai dû faire des prises de sang, checker mes vaccins. me vacciner avec les vaccins que je n'avais pas, genre Covid. Je n'avais pas refait Covid en 2023. Mais oui, ça a été méga lourd. Ensuite, il y a un entretien. Et l'entretien, il est un peu stressant. Moi, il faut savoir aussi que j'avais pris un avocat. En gros, j'avais rencontré un mec juste quand j'ai été sélectionnée, encore une fois, alignement des étoiles, qui est devenu un copain maintenant, mais qui m'a dit « j'ai un super avocat, vraiment, si tu en as besoin, je te donne son numéro, je te fais une introduction et tout Et du coup, l'avocat, vrai avocat d'immigration, avec un tarif fixe, pas un tarif horaire, parce que sinon, tu peux vraiment payer des milliers d'euros. J'ai payé 5 000 dollars de frais d'avocat. Ça peut paraître cher, mais en comparaison de ce que la Green Card t'apporte, franchement, c'était de l'argent que j'étais prête à mettre. Et il a quand même géré beaucoup de choses. C'était à moi d'aller creuser dans ma paperasse pour trouver tout ça. Mais c'est lui qui a fait la liaison. En fait, il faut se dire que je n'ai pas vu toutes les étapes reloues. T'es basé juridiquement dans le Kentucky, mais financièrement à New York, mais tu dois envoyer tous tes trucs à Denver. Et en fait, si t'envoies pas les choses avant les deadlines, t'es skippé. En mode, tant pis, tu n'auras jamais ta green card. Parce qu'il faut savoir qu'en fait, il y en a 55 000 des green cards et t'es appelé en fonction de ton numéro. Donc moi, j'avais un numéro moins de 10 000, donc j'étais vachement bien placée. Si t'es plus que 50 000, c'est un peu ric-rac. Mais en fait, ils font une première salve où ils appellent tous les numéros de 1 à 6 000. Et là tu dois présenter tous tes dossiers et si t'as pas envoyé les bonnes choses au bon moment, t'es out et t'auras jamais la green card. Donc c'est un peu stressant comme procès, c'est pour ça que je voulais prendre un avocat. Et donc après il y a un entretien final et ça s'est hyper bien passé. Parce qu'en vrai je suis pas la personne à abattre vis-à-vis de la green card administration. Je veux dire que j'ai un travail, je suis jeune, je suis française. Malheureusement il y a clairement un prérequis sur les nationalités, enfin il n'y a pas un prérequis mais il y a une... Il y a des trucs un peu shady sur les nationalités, clairement. Mais bon, voilà. Moi, ça a été encore une fois, ça a roulé. J'ai eu mon entretien, elle m'a même dit félicitations à la fin. J'étais en mode, ah bah c'est bon. Et quatre jours après, je la recevais à la maison, la green card. Et j'ai pu voyager parce que sortir des US. Parce que pendant tout le process, c'est très peu recommandé de quitter les US parce que c'est vu comme, oh, t'as pas vraiment envie d'avoir une green card. Donc, je ne suis pas rentrée de novembre à avril. Et ça peut paraître pas beaucoup, mais en fait, du coup, je suis restée à Noël toute seule à New York. Bon, toute seule, du coup, j'avais d'autres connaissances et des copains qui sont restés. Mais ça, ça a été forgeant comme expérience, le fait de vivre Noël loin de sa famille. C'était la première fois de ma vie et je pense la dernière, en fait. Pour moi, c'est très important, Noël. On est une famille un peu à rallonge, british, française. Donc, on fête Noël cinq fois. Et c'était chouette. C'était une expérience très différente. Je suis allée au resto avec une copine et sa maman pour Noël. C'était très cool, mais... Ce n'était pas pareil. Mais bon, le jeu en valait la chandelle. Et aujourd'hui, évidemment, je le referai dix fois s'il fallait.

  • Speaker #1

    Trop bien. C'était un long chemin, mais qui s'est finalement bien déroulé. Il y a eu d'autres choses ? Tu parlais du coup de Noël, par exemple. Il y a eu d'autres choses qui t'ont un peu challengée ou qui t'ont fait douter, remettre peut-être en question ou des moments pendant lesquels c'était un peu plus compliqué depuis que tu es arrivée là-bas ?

  • Speaker #0

    La fille qui a pas de problème.

  • Speaker #1

    Écoute, tant mieux, franchement. Des petites choses qui peuvent te challenger au quotidien, peut-être dans les rapports aux autres, le fait d'être loin de sa famille, peut-être la nourriture ou que sais-je.

  • Speaker #0

    Je recrois un peu la conversation qu'on avait avant, les amis qui partent, ça a été un truc super beau pour moi. Aujourd'hui, je me suis un peu créée une carapace où j'ai tendance à un peu évancer de mon cercle les gens qui ne restent pas très longtemps. Je suis désolée, mais... je peux plus avoir mal au coeur en fait, ça me détruit. Moi je suis quelqu'un de méga fidèle et je m'habitue super vite à des situations confortables donc quand je suis hyper bien avec une personne, pour moi c'est devenu ma base et en fait quand cette base n'est plus là, pour moi c'est trop dur. Donc j'ai un peu fait ce truc de malheureusement je vais pas trop m'attacher à toi si tu restes moins d'un an quoi. Et oui, évidemment, être loin de sa famille, en fait, c'est fou, mais tu t'y habitues. Moi, j'avoue qu'en fait, FaceTime, ça a un peu sauvé mes relations avec mes parents, mon frère, mes autres frères et sœurs, mes copines. En fait, je fais pas mal de FaceTime, j'appelle beaucoup. J'ai aussi un Funsta, genre un compte Funsta avec que mes copains proches, copines proches. Et ça, c'est bête, mais elles ont l'impression d'être avec moi dans mes galères, dans mes moments un peu marrants et tout. Donc, elles comprennent aussi un peu ma life, même quand je rentre à Paris. elles savent à peu près qu'est-ce qui se passe qu'est-ce qu'il y a un peu de rigolo et tout. Mais ouais, c'est clair qu'en fait, la distance... Et c'est surtout, en fait, en plus de la distance, c'est plus le décalage horaire qui est dur. Tu te réveilles et les gens, ils sont déjà à l'heure du déj, ils vont se coucher, il est 18h chez toi. Parfois, c'est un peu dur quand tu as une vie vraiment au bureau. Le week-end, c'est un peu plus facile et tu peux un peu plus gérer, mais la semaine au bureau, j'ai l'impression de rater ma famille en me disant « Merde, ils étaient dispo, moi, je ne l'étais pas » . Des cages horaires, ça peut être un peu dur. Mais en fait, tu t'habitues et tu te crées ton... Tu te crées ton cerf, tu te crées ton socle à New York, ou là où t'es en tout cas, et voilà, tu essaies de voir ta famille et de les entendre et de leur parler régulièrement. Mais moi ça va mieux là. Je crois que ça, ça y est, ça a été compliqué, mais maintenant c'est ok. J'ai eu vraiment une période où quand je rentrais en France, j'étais mais en larmes, mais vraiment le film hollywoodien au terminal à Paris quand je faisais Paris-New York. Vraiment pendant un an et demi, mais je rentrais quoi, tous les six mois, donc c'est trop... trois, quatre fois où je suis repartie de Paris à New York. Mais les larmes, alors que j'étais heureuse à New York, mais il y avait vraiment encore ce truc de je suis trop attachée à Paris, à ma famille, à mes amis. Et en fait, je suis encore attachée, mais je suis tellement heureuse à New York, je me sens tellement bien, tellement moi, tellement là où je suis supposée être maintenant, que maintenant, je suis heureuse et je ne pleure plus dans l'avion. Enfin, je suis quelqu'un de très émotive, donc je vais peut-être avoir quelques larmes quand je fais un câlin à ma mère en mode bye. mais quand je suis à l'aéroport, je suis hyper excitée de rentrer. Et là, c'était aussi un autre cadre, mais je suis hyper contente de rentrer en France, mais j'ai moins ce truc de « c'est chez moi » . Je suis hyper heureuse d'être là, touriste, pendant quelques semaines. Je vais aller dans les Alpes, dans le Sud, etc. Mais je suis à Paris, là, et je me sens bien, mais je ne suis pas chez moi. J'explore un peu ça comme une touriste. Je me rends compte que je connais très peu Paris, en fait, et que tu oublies très vite là où tu as grandi, quand tu n'y es plus. Et je me sens bien chez moi, là. J'ai réussi à affronter tous ces petits challenges et à en faire, pas une force, mais à les transformer en tout cas pour que ce soit plus désagréable.

  • Speaker #1

    Puis au final, ça fait quand même déjà deux ans que tu habites à New York. En deux ans, tu commences à vraiment te construire une vie là-bas, à avoir quelque chose de solide. Il y a moins la notion de nouveauté, peut-être éphémère, etc. Donc je pense que ça aide aussi. Toi aujourd'hui, tu peux dire que tu te sens chez toi à New York ?

  • Speaker #0

    Oui, là franchement, chez moi, Brooklyn. vraiment Brooklyn, je me sens trop chez moi. Et à New York, je me sens chez moi. Je suis comme un poisson dans l'eau. Quand j'ai des amis qui me rendent visite, je suis genre guide touristique, mais un peu underground. Je connais les petits trucs, machin. En fait, j'adore. Et le fait d'avoir créé ce compte Insta, c'est bête, mais ça m'a un peu permis de me réassurer sur le fait que je sais ce que je fais, je connais, j'ai des bonnes adresses. Ça a toujours été mon truc de tester, d'écrire, de donner mon avis. Et ça veut vraiment dire que je suis bien dans une ville quand je commence à le faire. Et ouais franchement je me sens trop bien à New York, je me sens super bien, je suis hyper bien entourée. Faut se dire que j'ai quand même mon copain avec qui je suis depuis huit ans avec moi, donc franchement c'est quand même pareil une chance de dingue parce que j'ai toujours ma personne avec moi, même à l'autre bout du monde. Mais outre ça j'ai quand même, je me suis fait une super bande d'amis, des gens fidèles avec qui je m'entends vraiment bien, qui ont les mêmes valeurs que moi. J'ai de la chance, j'ai un super travail, avec beaucoup de flexibilité mais aussi de la responsabilité. Franchement, là, je me sens super bien. J'ai hâte de revenir. Je suis trop contente en France. J'ai trop hâte d'être en septembre. Septembre, c'est le meilleur mois. Il se passe plein de trucs. Il commence à faire un peu plus doux. Ouais, franchement, trop heureuse.

  • Speaker #1

    Ça fait plaisir. On sent, à ta manière d'en parler, que tu es trop contente d'être là-bas et que tu kiffes. Et du coup, tu disais que tu partages sur Instagram des petits tips, les choses du quotidien, etc. Donc, pour ceux qui veulent... un peu plus de inside et un peu plus de détails. C'est quoi le nom de ton Instagram, si tu peux nous le partager ?

  • Speaker #0

    Alors, c'est Kixinthecity. Moi, je m'appelle Chiara, mais mon surnom, ça a toujours été Kiki ou Kix. Kiki, j'aime pas, donc c'est devenu Kix. Et du coup, Kixinthecity, ça fait quelques mois que je l'ai lancé. Mais pareil, un peu ce truc à New York de... J'avais tellement peur du regard des autres. En France, j'aurais tellement aimé faire un compte comme ça. C'est tellement moi, je suis tellement Insta, donner mon avis, machin. J'avais si peur ! Il faut se dire, c'est une anecdote marrante, mais cette page, je l'ai créée il y a genre un an. Et j'avais des réels et tout près. Impossible, impossible de poster. J'étais mais tétanisée, genre, mais la fille au collège, elle va dire quoi ? Mais le mec du lycée, il va dire quoi ? Il va penser quoi ? Ils vont se moquer de moi et tout. En fait, d'un coup, j'étais là, enfin hyper bien dans mes baskets à New York, genre vers Marsadril, là. Et je me suis dit, mais qu'est-ce qu'on s'en fiche, en fait ? Je vais à New York, je kiffe ma vie, je suis heureuse, je suis bien dans mes baskets. Si j'avais publié des trucs et que c'est un peu cringe, ben tant pis, en fait, j'ai juste envie de le faire pour moi. Et pareil, ça, ça a été... Je pense que c'est aussi pour ça que je suis hyper heureuse en ce moment. C'est juste que j'ai fait le truc qui me taraudait pendant des années et j'ai un peu battu cette peur et franchement ça fait trop du bien. Et tout ça, cette page, c'est pas un exutoire, parce que c'est très girly, fine, suis-moi à New York, il n'y a rien de trash ou de fou. Mais juste, ça fait du bien de faire les choses quand on en a envie, en fait. Et de ne pas se mettre des barrières pour le regard des autres. En plus, il y a un truc tellement absurde. Donc, ça aussi, ça fait partie des trucs qui m'ont un peu équilibrée cette année.

  • Speaker #1

    Oui, carrément. Oser faire ce qui te fait envie, ce qui te fait plaisir. Donc, bravo pour ça. Et du coup, si tu te compares à la personne que tu étais en France, avant avec la personne que tu es aujourd'hui. Il y a d'autres choses sur lesquelles tu sens que tu es différente, sur lesquelles tu sens que tu as évolué ?

  • Speaker #0

    Je dirais que je suis quelqu'un de beaucoup plus assumée. Ça revient à ce qu'on se disait juste avant, mais j'ose beaucoup plus être moi. Mon style, mettre des trucs qui parfois ne font pas de sens, mais moi j'ai envie de porter des bottes avec ce short, donc je le fais. mettre plein de bijoux si j'en ai envie, sortir sans maquillage aussi si j'en ai envie, un truc que j'aurais jamais fait à Paris, truc de fou, alors que c'est rien, faut arrêter. Juste quelqu'un de plus assumé, plus moi. J'ai moins peur aussi de... Je pense que New York c'est une ville qui t'endurcit un peu parce que parfois les gens, ils ont vraiment une chaleur humaine très forte, c'est des gentils, c'est des gens aidants, mais ils ont une carapace de brutes. Genre ils vont te marcher dessus dans le métro, et si tu te lèves pas, tant pis. Mais en même temps, si tu as besoin d'aide dans le métro, ils viendront quand même t'aider. Donc il y a un peu cette ambivalence-là chez les New Yorkais. Et je pense que ça, ça m'a un peu appris à aussi dire, à taper du poing sur la table et à dire non, ça c'est pas possible. Tu me pousses pas, non ça c'est pas possible, tu me donnes ma table au resto, tu vas pas me traiter comme si j'étais pas une VIP, parce que je le suis pas, mais tu vas me traiter comme quelqu'un, comme tout le monde. Et voilà, juste à être un peu plus assumée dans ce que je dis, dans ce que je porte, dans ce que je suis. Et je pense que c'est aussi le fait de vivre un peu à... Moi, j'ai été très ni familiale. C'est moi, c'est moi qui me le suis imposé seul. Je suis juste très famille, très avec ma mère, avec mon père, très proche, mes frères et sœurs et tout. Et en fait, se construire seule, avec mon copain, mes amis, ça m'a un peu rendue plus adulte, je crois. Ça y est, je suis un peu plus la personne que j'aurais dû être il y a quelques années, mais que je suis maintenant, qui ose un peu plus, qui est assumée, qui dit les choses quand ça ne va pas. Et voilà, la différence, je pense.

  • Speaker #1

    Là, tu as été mise dans la vie toute seule. Débrouille-toi, ça t'a aidé à avancer. Trop bien. T'as quel âge toi aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    26 ans. J'ai 27 dans 20 jours.

  • Speaker #1

    Ah, bientôt ! Tu vas aller fêter... Tu seras en France, non ? Tu seras à New York ?

  • Speaker #0

    Ouais, je serai en France, dans les Alpes, avec ma mère et mon petit frère. Et après, je fais une teuf quand je rentre à New York. J'ai déjà... Ça fait genre six mois que j'y pense. Parce que j'ai jamais fait vraiment mon anniversaire à New York. Donc j'ai envie de faire une soirée un peu sympa. Maintenant que j'ai un peu un cercle de... Vraiment des gens proches où je me sens bien, ça y est c'est pareil, c'est l'année où je me sens... Je me sens de faire une soirée qui est pour moi, pas juste une soirée pour les autres. Donc ouais, je vais le fêter un peu plusieurs fois.

  • Speaker #1

    Trop cool, ça bouge un peu les soirées sur New York, c'est festif ?

  • Speaker #0

    C'est hyper festif. Vraiment il y a des périodes, enfin là l'été, genre juin-juillet, c'est non-stop. Il y a des trucs tout le temps. Il y a des concerts, des open air, des DJ qu'on aime bien, des gens qui font des soirées sur leur rooftop. Nous on a un rooftop aussi à la maison, donc on host pas mal de trucs. Il y a tout le temps des trucs l'été. Et l'hiver, c'est une ambiance un peu plus tamisée. Tu vas au resto, tu bois des tisanes chez tes copines, tu bois du vin chez tes copines. Mais c'est un peu plus intérieur, un peu plus... C'est plus genre dimanche. C'est un peu plus intime. C'est moins tough, tough. Il y a aussi des toughs, évidemment. Enfin, je veux dire, le jour de l'an et tout. Tout le temps, il y a des toughs. Mais en tout cas, moi, mon mood cette année, c'était un peu plus... J'ai fait genre le... Comment on dit ? Joyeux janvier ? Ouais. Ça, ça a aussi un peu marqué mon hiver, un peu plus healthy, un peu plus je fais des dîners à la maison et j'invite des copains.

  • Speaker #1

    Trop bien. Du coup, si on veut voir tout ça un peu plus en détail, on peut en voir sur ton compte Instagram. Je mettrai dans la description le nom de tout ça. Merci Chiara pour ton partage.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Voilà, c'était l'histoire de Chiara. Comme quoi, parfois, il suffit d'un oui pour tout changer. Merci d'avoir écouté cet épisode de Partir. Si ça vous a plu, pensez à en parler autour de vous, à le partager, à vous abonner. Ça aidera beaucoup à soutenir le podcast. Et je vous dis à bientôt pour de nouvelles histoires.

Description

Tu t’es déjà demandé à quoi ça ressemble de tout plaquer pour vivre à New York ?

Les gros buildings, Central Park, Brooklyn (la vibe gossip girl pour celles qui ont regardé la série hahaha)


Dans cet épisode de Partir, on part à la rencontre de Chiara, une Française qui a transformé un simple stage chez LVMH en une véritable aventure américaine.


Elle pensait juste faire ses preuves pendant quelques mois… et puis, tout s’est enchaîné : une offre à New York, un contrat local, et surtout, la Green Card gagnée à la loterie. Une histoire de voyage entre chance, audace et destin — le tout sur fond de finance, luxe et adaptation à la vie d’expat.


Dans cet épisode, on parle de choc culturel, de carrière à l’étranger, de vie sociale temporaire, mais aussi de ces moments de solitude et de fierté que connaissent tous les expatriés.

La french expat nous parle de son beau voyage de l'autre coté de l'atlantique avec authenticité, et à l'écouter on sent qu'elle a trouvé son chez soi !


Si tu rêves de travailler aux États-Unis, de rejoindre un grand groupe comme LVMH ou tout simplement de comprendre ce que ça fait de refaire sa vie à New York, cet épisode est pour toi.


🎧 Partir, c’est le podcast qui te fait voyager à travers les parcours de ceux qui ont osé tout quitter : stages à l’étranger, VIE, visas, Green Cards, et grands sauts dans l’inconnu.


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Transcription

  • Speaker #0

    Le premier mois a été horrible. Vraiment, je me demandais tous les jours qu'est-ce que je fais dans cette ville ?

  • Speaker #1

    Salut à tous et bienvenue sur Partir, le podcast qui donne la parole à celles et ceux qui ont choisi de vivre à l'étranger.

  • Speaker #0

    New York, je veux dire, c'est une ville quand même assourdissante et si tu trouves pas ton petit havre de paix où t'es bien chez toi, honnêtement, t'es épuisé en 10 jours. Les Américains, c'est un peu à l'inverse. Ils sont méga ouverts dès le début, ils te donnent tout. Mais derrière, pour construire un truc un peu plus solide, C'est ab... Compliqué en fait !

  • Speaker #1

    Aujourd'hui je vous emmène à New York aux côtés de Kiara, une française qui a truqué ses habitudes hexagonales pour les grades Ciel et les Open Space de Manhattan. On va parler d'un stage chez LVMH qui se transforme en véritable opportunité, d'une green card tombée du ciel, de ce que c'est de travailler et de vivre aux Etats-Unis et vous allez découvrir une histoire de chance, de talent mais aussi de doute, d'adaptation et de choix de vie. Avant ça, si vous voulez suivre les coulisses des épisodes, ça se passe sur Instagram, sur Partir Podcast. Et n'oubliez pas de vous abonner pour ne pas louper les prochaines histoires et les prochains voyages. Bonne écoute ! Donc bah Chiara, commençons par le début de ton parcours. Donc t'étais en école de commerce, t'as fait une année de césure pendant laquelle t'as fait un stage chez la VMH. Et ça a été le point de départ d'une belle opportunité puisque c'est ce qui a fait que tu es à New York aujourd'hui. Est-ce que tu te souviens du moment où... tu as appris que ce stage pouvait t'ouvrir les portes de New York et comment ça s'est passé pour toi ?

  • Speaker #0

    Alors, j'ai eu vraiment beaucoup de chance. Je ne vais vraiment pas me contredire là-dessus. Vraiment, c'est beaucoup de chance. J'étais une super stagiaire dans l'équipe, mais surtout parce que je pense que j'avais ce truc très sociable. Je me sentais très à l'aise avec les gens. Je voulais toujours donner mon maximum. Je pense que ça s'est vu. C'est vraiment à la... toute fin du stage où j'ai commencé à y penser parce que mon copain avait été accepté dans une école à New York pour finir ses études et j'en ai parlé très directement avec ma boss, ma CFO et qui m'ont dit mais Kiara évidemment on veut te garder dans le network LVMH donc s'il faut que tu partes à l'étranger avec grand plaisir et moi j'y croyais pas en fait quand vraiment la CFO m'a dit presque mot pour mot je te mets dans le budget de toute façon tu seras à New York en 2023 du coup je t'en veux bon, ok ? Ça avait l'air très facile. Et j'ai rendu visite à mon copain juste avant de partir en échange pendant un mois à New York, où je devais faire des entretiens. Donc un entretien avec LVMH, avec d'autres maisons. Et pour moi, l'entretien avec LVMH par rapport à mon stage passé, je me disais, bon, je vais devoir vraiment faire mes preuves, ça va être un vrai entretien. Voilà, maintenant, c'est maintenant que ça commence. Et en fait, l'entretien, ça a été vraiment plus une visite des bureaux et une explication de l'équipe et de mon travail. Et c'est là que je me suis rendue compte qu'en fait, C'était fait, ils m'avaient vraiment fait cette fleur, ils m'avaient vraiment fait cette faveur. Ils étaient accueillis dans l'équipe des US qui du coup était un petit peu plus petite team, donc ils avaient vraiment besoin de quelqu'un. Je pense qu'à Paris, ils n'auraient pas forcément su où me mettre par rapport à là où j'étais en stage, si j'étais restée en CDI. Donc en fait, finalement, ça a fait du sens, mais quand on est plus jeune, surtout quand on est stagiaire, on se sent vachement imposteur. Moi, quand on m'a dit « c'est bon, t'es à New York » , je me suis dit « non, pas du tout, c'est pas possible, Je ne mérite pas d'être à New York. Et en fait, quand je suis arrivée pour faire cet entretien, ces interviews, et que je me suis en plus éclatée pendant un mois à New York, je me suis rendue compte que c'était fait. Et ensuite, la HR a reach out pour faire mon visa, mon contrat. Et je me suis dit, waouh, en fait, c'est bon. Et mars 2023, j'y étais. Donc, c'est allé hyper vite. Et voilà, voilà comment ça s'est fait.

  • Speaker #1

    Trop fou. Ouais, ça, c'est vraiment genre... Ça a déroulé tout seul, quoi. Comme si les planètes s'allient, je veux partir à New York. Ok, bah oui, tiens.

  • Speaker #0

    exactement et surtout quand on vient à New York maintenant là moi ça va faire deux ans on se rend compte que vraiment c'est dur les gens qui arrivent à être à New York travailler plus qu'un VIE un VIE c'est déjà hyper compétitif à New York mais le fait de rester après ou avec un autre contrat local ou quelque chose comme ça c'est vraiment difficile surtout en termes de visa et tout et donc souvent quand j'accroche mon histoire c'est assez rigolo parce qu'en fait c'est très facile, moi je l'ai vraiment reconnu presque aucune barrière à l'installation à New York et à ma vie pro là-bas. Donc, je me sens hyper chanceuse parce que je connais vraiment des... Enfin, j'ai des copains, on rencontre des personnes qui galèrent depuis quelques années, visa, travail, contrat et tout.

  • Speaker #1

    Et moi,

  • Speaker #0

    ça a été super. Je suis vraiment méga reconnaissante et j'ai une très bonne étoile. Donc, j'ai beaucoup de chance.

  • Speaker #1

    Trop bien. Ça fait plaisir quand ça se passe comme ça. Donc, du coup, ce qu'il proposait à New York après ton stage, c'était un CDD, c'est ça ?

  • Speaker #0

    Yes. En fait, c'était le format VIE. Mais alors, petite... subtilité du VU que je ne connaissais pas, tu peux avoir seulement un bachelor ou seulement un master, on s'en fiche, mais il faut que tu sois diplômé de cet enseignement. Et en fait moi quand j'allais commencer en mars 2023, j'allais être diplômé de l'EDEC seulement en octobre 2023. Donc j'allais commencer en n'étant encore pas diplômé de mon master à l'EDEC. qui a fait qu'ils se sont arrangés pour ne pas me faire vraiment un VIE avec Business France, mais pour faire le même format directement avec eux en contrat local. Mais en fait, étant donné que j'étais rattachée à un visa le même que les VIE, c'est un visa J-1, visa de stagiaire ou trainee, en gros apprenti, c'est max un an et demi. Donc dans tous les cas, j'aurais été dans ce format VIE et ils l'ont juste mis à leur sauce pour en faire un contrat local. Première fois qu'ils faisaient ça en plus dans ma maison, donc je me suis sentie aussi très chanceuse là-dessus. Ils m'ont fait un contrat local avec à peu près les mêmes choses, mais le contrat local voulait quand même dire que je n'avais pas la clause avec Business France, que je n'allais pas être embauchée par l'entreprise après mon VIE. Je n'avais pas cette clause. Donc ça, c'était très cool parce que du coup, j'ai pu rester à New York en CDI et il n'y a pas eu de point bloquant vis-à-vis d'un ancien VIE.

  • Speaker #1

    Ok, trop bien. Au final, tout s'est bien déroulé, comme tu dis, vraiment de tous les côtés. Du coup, tu es arrivée à New York après ça. Et je pense que c'est quelque chose qu'on fantasme beaucoup. On a tellement été bombardés de la vie à New York avec les films, les séries, tout le tralala. Toi, comment ça s'est passé tes premiers pas dans cette ville ?

  • Speaker #0

    Alors vraiment, je vais aller contre le cliché complètement, mais mon premier mois a été horrible. Vraiment, je me demandais tous les jours qu'est-ce que je fais dans cette ville ? Il faut savoir qu'en échange, moi j'étais à la plage pendant six mois, sept mois. Je me réveillais tous les matins, j'allais me baigner. Je passe deux semaines à Paris, entre mon échange et New York. C'est déjà rude parce qu'en fait, je n'ai pas le temps de reconnecter avec ma famille, mes amis, reprendre mes habitudes à Paris, que hop, catapulter Transatlantique. Et là, j'arrive à New York et je vis dans le même appart que mon copain en attendant. On s'était dit qu'on faisait appart-à-part la première année pour vivre un peu chacun notre life à nous. C'est-à-dire, moi, je vis ma vie, lui vit sa vie, mais on est encore ensemble, évidemment, mais juste, on voulait chacun notre espace. Mais quand j'arrive, évidemment, je n'ai pas d'appart. Donc je vis avec lui dans sa chambre, il a une grande chambre, etc. Mais bon, c'est pas chez moi. Il part en vacances directement, donc je me retrouve toute seule. Ses collègues partent, ses amis partent, ils partent tous en spring break, Columbia, NYU et tout. Je me retrouve toute seule à New York. Je ne connais personne. Je ne peux pas commencer mon travail pendant un mois, parce que je n'ai pas le SSN, qui est la sécurité sociale américaine. Et là, pendant un mois, je ne peux pas travailler, je n'ai pas d'argent qui rentre. Je dois redemander de l'argent à mes parents. Il fait hyper moche à New York en mars 2023, il pleut tous les jours, je suis toute seule dans un abarth, je connais personne. Je me sens seule. Et en fait, au fur et à mesure du mois, les choses commencent à s'arranger. Je reçois mon SSN, je peux commencer à travailler, je rencontre une ou deux personnes avec qui je match, mon coparent de vacances. Enfin voilà, plein de choses. Mais j'avoue que les premières semaines, quand je suis arrivée, je me suis dit mais il fait moche, c'est sale. C'était quand même le moment où genre... euh Fantanil, Kraken et tout, c'était vraiment vénère à New York. Et bon, ça s'est un peu empiré dans certains quartiers, mais en tout cas dans le quartier où j'étais, c'était vraiment pas joli à ce moment-là. Et je me disais, mais qu'est-ce que je fais là ? C'était très gris, quoi. Vraiment, tout était gris autour de moi. Et en fait, voilà, j'ai rencontré deux, trois personnes, j'ai commencé à visiter, à faire des activités sympas, à travailler surtout, à avoir une rentrée d'argent, à trouver mon appart, etc. Et là, ça y est. Là, ça a mis en marche l'engrenage. Et ça allait beaucoup mieux à partir d'avril. Mais ouais, le premier mois de mars 2023, quand je suis arrivée, je... Mais c'est très dur et en vrai, je m'en rends compte quand j'ai des nouvelles copines qui arrivent, j'ai une super copine de Paris qui vient d'emménager. Les premières semaines sont dures. Tu emménages quand même dans un pays, certes occidental, donc on est habitué, mais culture complètement différente, ça va très vite. New York, je veux dire, c'est une ville quand même assourdissante. Et si tu ne trouves pas ton petit havre de paix où tu es bien chez toi, honnêtement, tu es épuisé en dix jours parce qu'il y a trop de bruit, il y a trop de choses, c'est sale, il y a trop de monde. Et l'équilibre au début à trouver, il est méga dur parce qu'évidemment trouver un appartement c'est hyper compliqué. Et je trouve que vraiment ce qui a marqué moi aussi le départ de mon nouveau mood et d'être heureuse à New York, c'est de trouver un appart où je m'en sentais bien, avec des gens avec qui je me sentais bien au départ en tout cas. Et là ça m'a un peu remis dans mon équilibre de « ok au moins chez moi c'est une safe place, ça peut être fou dehors, au moins chez moi c'est cool. » Et du coup t'apprécies plus dehors parce que chez toi t'es bien et donc tu pars. de bonne humeur, dans un bon mood, t'es équilibré. Et moi, j'avoue que c'est des choses qui sont hyper importantes pour moi.

  • Speaker #1

    C'est clair, rien que d'avoir chez soi un endroit où on peut souffler et recharger des batteries, c'est super important. Et c'est aussi un peu ton point de repère dans un environnement qui est totalement inconnu, finalement. Comment tu t'y es pris, toi, pour trouver un appart là-bas ?

  • Speaker #0

    Alors, première fois, peut-être pas la meilleure façon, mais première fois, on s'est mis en groupe de copains de copains. Donc on était quatre et on a commencé à chercher des appart' On cherchait des appart' sans broker fee Donc c'est le fee, c'est en plus de l'agence Enfin c'est un truc très new-yorkais et ça vient d'être abrogé d'ailleurs Donc c'est plus du tout d'actualité mais tu payes un mois de loyer en plus à la personne qui t'a trouvé l'appart. Et donc nous on est vraiment été juste sur des sites immobiliers, sachant qu'on n'avait pas de... Ah ouais, vraiment plein de subtilités aux US mais... Pour louer un appart' il faut un credit score ou alors un garanteur américain. Moi j'avais de la chance, j'avais un garanteur américain parce que le meilleur ami de ma mère est américain et vit aux US. Et le credit score on l'avait pas encore parce qu'un credit score tu le construis en ayant une credit card pendant au moins un an. Faut savoir qu'en France on n'a pas de credit card, on ne connaît pas ce que c'est une credit card, c'est comme une Amex, c'est une... carte avec laquelle tu payes alors que t'as pas d'argent dessus. Et tu rembourses tes dettes à la fin du mois. Et en fait, plus t'as deux crédits de carte, parce que les gens ont plusieurs crédits de carte, plus tu construis un crédit de score, et plus tu es solvable ou insolvable pour louer un appart, acheter une maison, etc. Et donc t'as des critères dans chaque annonce, genre 40 heures américains, ou doit gagner 50 fois le loyer annuel, ou des trucs un peu fous, on se disait on va jamais trouver. Et finalement on a trouvé un appart où Les autres pouvaient faire appel soit à des garanteurs américains parce qu'ils en avaient, ou alors à une entreprise qui se porte garante pour toi à New York mais pareil tu lâches un mois de loyer. Ou bien ils avaient... enfin je sais plus. Je crois que c'était un truc comme ça. Donc ouais vraiment le premier appart on l'a trouvé via une annonce. Et là mon deuxième appart je vis à Brooklyn avec mon copain. Et là c'est plus ce qui se passe dans la communauté française à New York, c'est plus ce vers quoi il faut tendre, c'est qu'on a repris le liste de copains français qui partaient de l'appart. Donc le frère de mon copain vit aussi à New York et lui a dit voilà il y a ses copains qui partent, l'appart on le connaissait il est exceptionnel, il a un rooftop de dingue, c'est un duplex, il nous a dit vraiment il ne faut pas laisser cet appart filer et donc on s'est positionnés direct et en fait eux te mettent juste avec un bon mot vers le landlord, vers le propriétaire de l'immeuble et la société de management, c'est pas comme si c'était du coup beaucoup plus facile mais au moins on était les premiers sur le dossier. Et après, pareil, il a fallu montrer garanteur américain, credit score. Mais là, au moins, ça faisait un an et demi qu'on était à New York. Donc, on avait tout ça. Donc, on avait le credit score. Moi, j'avais toujours mon garanteur américain. Et voilà. Mais c'est vrai qu'il y a quand même pas mal de bouche à oreille sur l'immobilier. Et ouais, c'est beaucoup plus facile de passer par quelqu'un que de juste apply à une annonce random. Il y a beaucoup de confiance, en fait.

  • Speaker #1

    Ouais, ok, ouais, je comprends. Mais c'est vrai que ça doit être compliqué au début, quand t'as pas de repère, rien, zéro référence.

  • Speaker #0

    Super dur. C'est super dur. Et j'avais fait un post à un moment donné sur les trucs que j'aurais voulu savoir avant d'arriver à New York. Et il y a des solutions quand même pour... Quand tu arrives à New York, quand tu es en veilleux par exemple, normalement, tu n'es même pas supposé avoir un credit score. Tu n'es même pas supposé avoir une carrière de crédit, parce qu'en fait, tu vas être payé en euros. Donc, il y a quelques entreprises, il y a genre l'Outpost, un truc qui s'appelle Bluefront. Je peux retrouver les références et te les envoyer si tu veux les ajouter. Il y a quelques entreprises qui louent des sortes d'immeubles entiers par chambre. Et là, dans ce cas, tu payes un petit peu plus cher, mais au moins, tu n'as pas besoin de crédit score, de garantor, etc.

  • Speaker #1

    Oui, il y a des petits trucs qui peuvent aider sur les situations. Ok, trop bien. Du coup, tu disais qu'il y a la part qui t'a aidé à te faire sentir mieux, mais aussi le fait de rencontrer des gens. Comment tu rencontres des gens dans ce contexte-là, en étant toute seule dans cette nouvelle ville, au milieu de tout ça ?

  • Speaker #0

    Alors, vraiment, un truc qu'on m'a dit quand je suis arrivée, c'est jamais dire non quand tu arrives. C'est épuisant pendant quelques mois, je ne vais pas mentir, mais en fait, à New York, il y a une communauté française énorme et en plus, si tu n'as pas envie de rencontrer des Français, il faut encore plus ne jamais dire non, parce qu'en fait, on va te proposer tellement de choses et il faut juste un peu tout essayer pour trouver vraiment les gens qui collent à ta personnalité. En fait, on a atteint un certain âge où on a la chance de pouvoir choisir des amis, surtout quand on arrive dans une ville nouvelle. Donc en fait, tu ne vas pas te conforter ou te contenter de personnes qui ne matchent pas forcément à qui tu es, ta personnalité, etc. Des choses qu'on faisait quand on était plus jeunes, je trouve, en tout cas dans mon cas. Et là, vraiment, c'est juste prendre le temps de vraiment rencontrer toutes les personnes dans notre entourage, dans l'entourage de notre entourage, même dans la rue. En fait, il faut se dire que New York, c'est une ville méga sociable où tu peux juste dire à quelqu'un dans la rue « Oh, j'adore tes chaussures » , « Oh, on va boire un café » , enfin, très sympa. Moi, pour le coup, je suis quand même restée très communauté française. J'ai deux copines américaines. Une via ma maman et une via mon travail, donc en vrai c'est un peu cheaté. Et dans ma communauté française souvent c'est amis d'amis, des gens qui arrivent. J'ai des copains à Paris qui me disent « Oh là là, j'ai ma super copine qui arrive à New York, tu devrais la rencontrer » . Avec mon copain aussi on a un cercle un petit peu plus étendu maintenant, mais c'est surtout des connaissances d'école, des gens de nos écoles qui sont venus s'installer à New York, au travail. Moi, énormément de français chez LVMH, donc grosse communauté LVMH. La plupart de mes amis, même si je ne les ai pas rencontrés via LVMH, on a ce point commun, ce qui fait qu'après, on peut construire notre relation, même au bureau. On fait des pauses-déj, des pauses-café, on va ensemble au bureau, on en repart ensemble. C'est quand même assez chouette. Après, tous les bureaux sont à peu près tous au même endroit, même LVMH ou pas, genre Lux, etc. C'est toujours Midtown East, Central Park. Donc ça, c'est sympa aussi, c'est que même la journée, on est plutôt ensemble avec nos amis. Mais ouais, en vrai, j'ai pas de solution miracle ou un truc vraiment en ingrédients infaillibles. Être ouvert, être ouvert, rencontrer, enfin voilà, essayer de faire le plus. Il y a plein d'événements, en fait, quand t'arrives dans des villes, surtout en tant que VIE. Moi, j'étais une fausse VIE, mais je suis quand même allée dans la promo WhatsApp VIE 2023 ou un truc comme ça, NYC. J'ai fait deux, trois pots, j'ai rencontré deux, trois filles avec qui j'ai rencontré d'autres filles et avec qui j'ai rencontré d'autres amis. Voilà, de fil en aiguille, tu te fais un peu ton monde. Mais c'est pas facile au début. Et surtout, il y a un truc aussi que j'avais voulu évoquer à un moment donné, c'est la temporalité des villes comme ça d'expats. Elle est super bizarre parce que parfois, tu rencontres des gens à la fin de leur VIE, et donc tu sais qu'il te reste plus que 3-4 mois avec cette personne. Ou alors tu rencontres des gens en début de VIE, et moi je sais que j'ai une green card, donc je peux rester autant de temps que je veux, j'ai pas de date de fin de mon contrat. Donc il y a toujours ce truc de, il faut savoir se préparer aux au revoir aussi. C'est pénible parce qu'en fait on arrive dans une ville, on est hyper excité, on a envie de rencontrer plein de monde, mais on rencontre beaucoup de monde qui part avant nous, qui rentre en France ou qui va dans un autre endroit avant nous. Et ça c'est parfois pas plus dur à gérer je trouve que de se faire des amis, honnêtement. C'est de se faire des amis mais qu'en plus ils partent. Et se retrouver parfois sans sa base sociale, sa base amicale et devoir un peu recommencer à zéro. Mais c'est aussi comme ça qu'on grandit je trouve, c'est comme ça qu'on mûrit et c'est comme ça encore plus qu'on sait Qui sont les gens qui nous font du bien, avec qui on veut passer du temps ? Parce qu'on a ces petits heartbreaks à chaque fois, ces petites peines de cœur de « Oh là là, cette fille avec qui j'ai passé huit mois, en fait, elle part là et je dois me refaire toute ma routine. » Mais du coup, on apprend à être encore plus sociable, plus ouvert, parce qu'il faut repartir, il faut retrouver quelqu'un qui peut prendre ce rôle ou il faut retrouver un groupe d'amis qui peut… Voilà, c'est… Tu repédis,

  • Speaker #1

    tu avances, ouais, c'est ça. Ça apprend aussi, je trouve, à apprécier davantage le moment présent et à être vraiment là pour profiter de tout ça.

  • Speaker #0

    Et c'est vrai que pour le point, New York, c'est vraiment... Je finis juste là-dessus, pardon. C'est la même idée du moment présent New York. Parce que tu ne sais jamais, avec toutes ces histoires de visas, de contrats, il y a aussi des gens qui, du jour au lendemain, doivent partir. Et donc, en fait, quand tu as deux, trois petits traumas comme ça, de gens qui partent à la fin de leur contrat ou pas, tu te rends compte et tu es vraiment en mode « waouh » . Je ne vais la vivre qu'une fois cette expérience à New York, je le sais. C'est à cet âge-là que j'ai dans ma vingtaine. Donc, il faut vraiment profiter à fond de tous les moments.

  • Speaker #1

    Oui, ça t'aide à t'ancrer et vraiment saisir pleinement tout ce que tu vis. Et du coup, tu disais que New York, ça va vite. Tu parlais tout à l'heure, par exemple, on peut dire dans la rue à quelqu'un « Ah, j'aime beaucoup tes chaussures, viens, on va boire un café. » C'est des choses qu'il n'y aurait peut-être pas forcément chez nous en France. Est-ce qu'il y a d'autres trucs comme ça qui sont très américains ? de New York typiquement, qui contrastent vraiment avec la France, des choses avec lesquelles tu as senti peut-être un petit décalage culturel dans les habitudes et tout.

  • Speaker #0

    Alors sur ce côté déjà de hyper-accessibilité des Américains, ça peut être un peu à double tranchant, surtout quand on est Français. Les Français, nous, on est un peu inverse aux Américains dans la personnalité, c'est-à-dire qu'on met un peu plus de temps à s'ouvrir et à se laisser découvrir par quelqu'un. Mais une fois que c'est fait, une fois qu'on a vraiment eu un échange profond avec quelqu'un, ça peut être une vraie amitié qui dure dans le temps. Les Américains, c'est un peu à l'inverse. Ils sont méga ouverts dès le début, ils te donnent tout. Mais derrière, pour construire un truc un peu plus solide, c'est un peu compliqué en fait. C'est hyper compliqué à expliquer, mais c'est vraiment une mentalité différente où en fait, ils sont méga sociables, ouverts. C'est vraiment les pros du small talk. Si t'es dans un ascenseur avec un Américain, il n'y aura jamais un blanc. Jamais, c'est impossible. Ils savent toujours meubler une conversation et c'est hyper agréable parce qu'il y a très peu de gêne et de blanc du coup. Mais dans la relation un peu plus profonde que j'ai tendance à chercher dans mes amitiés, etc. C'est un peu plus difficile. Donc ça, c'est un point un peu sur l'amitié, le sociable. Un autre point, à New York, vraiment, il y a un truc, je ne sais plus ce que c'est le phrasing évidemment, mais c'est genre tout le monde s'en fiche de toi. Ok. C'est-à-dire que... Tu peux être habillée de la manière la plus extravagante, tu peux être en culotte brassière en train de courir, tu peux être en maillot de bain à Central Park, tout le monde s'en fiche. En fait, il y a tellement des trucs de fous dans cette ville. Et il y a vraiment ce... C'est un truc hyper individualiste. Et en fait, New York, je pense que c'est la ville la plus individualiste des US et peut-être même du monde. Il y a vraiment ce truc de... En fait, je m'en fiche de regarder les autres. Donc en fait, il y a... Moi, je suis vraiment quelqu'un qui est... vachement souffert du regard des autres, et c'est moi qui me l'impose, mais qui me bride, qui me met dans une case en mode « non, non, il faut que je sois comme ça, machin » . Et en fait, en arrivant à New York, ça a été tellement libérateur parce que tout le monde s'en fiche de ce à quoi tu ressembles, de comment de comment tu t'habilles, de comment tu parles. Vraiment, c'est tu vis ta vie, nous on s'en fiche complètement. Et au début c'est un petit peu bizarre, et en fait après on s'habitue et ça fait grave du bien. Et du coup quand je rentre à Paris, je me rends compte, surtout avec les hommes, franchement le regard masculin à Paris je le trouve atroce quoi. L'impression d'être à bout de viande sur pâte, alors qu'à New York il y a vraiment ce truc de... Bon du coup parfois t'es un peu invisible, mais en fait tant mieux. T'es un peu invisible jusqu'à ce que quelqu'un te fasse une critique ou que tu fasses une remarque un peu sympa, genre « j'aime bien tes chaussures » . Mais dans l'ensemble, tu vis ta vie et personne ne va venir te reprocher d'être extravagante, d'être brillante, etc. Ça a ses mauvais côtés, évidemment, parce que personne ne se dit rien quand tout le monde hurle dans le métro. Mais ça a aussi des côtés un peu libérateurs, où tu fais ce que tu veux et tu n'es pas jugée.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai que ça doit faire plaisir, déjà en plus de partir de... de ta ville de base, tu te détaches de tous les gens qui te connaissent sous un certain angle. Donc, tu peux déjà être un peu qui tu veux. Et j'imagine encore en plus à New York, où ça doit être vachement libérateur, comme tu dis. Et globalement, d'être dans cette ville où tout a l'air super grand, des grands immeubles, etc. Comment tu le vis, toi ? Parce que nous, on n'a pas ça en France. J'imagine que ça doit faire bizarre un petit peu au quotidien d'être dans tout ça.

  • Speaker #0

    C'est... Parfois c'est un peu assommant. En fait, il y a des jours où c'est grandiose, et la plupart des jours, en vrai, je ne vais pas mentir, souvent je marche du bureau, tout au sud de Manhattan jusqu'au bureau. Je prends le métro de Brooklyn, et quand j'arrive à Midtown et qu'il y a les tours, etc., c'est quand même assez magique. Ou alors je sors du métro et je suis à Central Park, je suis quand même là en mode « waouh, c'est fou » . Et même Central Park, moi ça m'a donné vraiment cette sensation d'énormitude. C'est un parc énorme. Mais c'est un petit peu assommant. Ça peut être un peu assommant certains jours, surtout les jours où on ne va pas trop bien, on a un peu le cafard, il fait gris. Moi, je suis hyper sensible à la météo. C'est-à-dire que s'il pleut et qu'il fait gris, ma journée, elle va être naze. Et donc, en plus, avec cet effet détour, ce truc très artificiel, quoi. Je veux dire, à Midtown, à part Central Park, il y a très peu de nature. Et donc, tu as juste ces énormes blocs partout. Et il y a une effervescence. Il y a des gens en costume partout. Et ça marche. Et c'est la fourmilière. ça peut être un peu intense. Moi, ma solution, ça a été de ne plus vivre à Manhattan, mais de vivre à Brooklyn. Je vivais à Manhattan la première année, dans mon premier appart. C'était top pour la première année, parce que ça m'a forcée à être au cœur de l'action, au cœur des choses, au cœur de la vie sociale à New York, de tout le temps sortir, faire des trucs. Mais là, depuis que je vis à Brooklyn, je me rends compte que je suis 15 fois plus heureuse. Vraiment, j'adore Manhattan et vraiment, j'adore aller au bureau là-bas ou voir des amis le week-end, etc. Mais en fait, la plupart de ma vie sociale est à Brooklyn, qui est en fait un borough. En gros, il y a cinq boroughs à New York City, et Brooklyn, c'est l'un d'eux. Et c'est en gros un quartier, mais c'est un gros quartier en fait. Brooklyn, c'est un truc énorme, c'est beaucoup plus grand que Manhattan. Juste vivre de l'autre côté de la East River, c'est beaucoup plus apaisant. En fait, il y a des avenues un peu plus grandes, il y a un peu moins de trafic, il y a un peu moins de monde. Il y a plus de gens dehors, dans le sens en train de chiller, en train de boire un verre. c'est beaucoup moins... la fourmilière, quoi. Beaucoup moins touristes aussi, donc il y a beaucoup moins de monde, en général. Et juste le fait de vivre à Brooklyn, d'être un petit peu plus au calme, parce que, vraiment, à Brooklyn, on peut entendre les oiseaux, il y a des curieux à Manhattan, mais je sais pas, c'est fait un petit peu plus européen, Brooklyn. Un petit peu plus... Pas Paris, mais genre ma banlieue à Paris, un peu sympa, où je peux me reposer, quoi. Mais en même temps, Brooklyn, ça reste le borough le plus trendy, avec les soirées techno, les concerts, les trucs. Donc, en fait, notre vie sociale, elle était... tout le temps à Brooklyn le week-end puisque tous les open air, les boîtes sont à Brooklyn. Et maintenant, on vit vraiment dans un quartier calme à Brooklyn où je rentre le soir après le travail et je me pose. Et c'est marrant parce que j'ai eu plusieurs amis qui m'ont rendu visite cette année et qui ont vraiment ressenti la même chose. Quand on sort du métro à Brooklyn, c'est fou. Je comprends pourquoi tu vis ici. En fait, ça m'a fait trop plaisir en plus de leur montrer ma vraie vie cette année. J'ai eu plusieurs groupes de copines qui sont venues, mais vraiment compris ce... Ah ouais, ok. Genre là, c'est vraiment plus calme, c'est plus agréable. T'as ton petit café de quartier, ta petite fripe, ta boulangerie, ton petit primeur, le farmer's market le week-end. Et il y a ça aussi à Manhattan, évidemment, mais là, c'est un format un peu plus réduit, un peu plus de taille humaine. On connaît nos voisins dans l'immeuble. On a plein de voisins qui vivent dans le quartier. On marche pour se rendre visite. C'est juste un petit peu plus de climat.

  • Speaker #1

    Un peu plus de proximité. Ça doit permettre de souffler, respirer un petit peu plus. Et du coup, tu es partie pour travailler là-bas, toujours chez LVMH. Du coup, ça a été quoi les plus gros ajustements professionnels que tu as dû faire aux États-Unis ?

  • Speaker #0

    Alors, moi je suis très driveée par mon ventre, et donc tout ce qui est repas, c'est hyper important pour moi. Moi je viens d'une famille où on déjeune ensemble, on dîne ensemble, c'est des moments sociaux en fait les repas, et c'est des moments de découverte, de décompression. Et donc moi j'avais la même chose au bureau. Mes deux stages à Paris, mon premier stage j'étais dans une autre structure, et après chez LVMH, les déj' et les pauses c'était des moments trop importants de... En fait, tu apprends à connaître tes collègues et tu bosses encore mieux avec eux. Quand je suis arrivée à New York, on faisait ça dans toutes les boîtes, même les boîtes françaises à New York, ce que j'ai trouvé assez étonnant. C'est peut-être parce que dans mon équipe, il n'y a pas beaucoup de Français, donc c'est un peu dur à conserver comme tradition. Mais la pause-déj, elle se fait au desk. C'est-à-dire que tout le monde va chercher soit son Tupperware au frigo, soit va chercher sa salade à 20 dollars, pas ouf, et après, devant son ordi. Et au début, je me suis dit, bon, en vrai... J'ai voulu aller dans une autre ville, évidemment qu'il faut que je m'adapte à sa culture. Et en fait, moi le truc c'est que ça me rendait trop malheureuse. Et donc ça, ça a été un des gros ajustements, mais en fait je ne me suis pas tellement ajustée. J'ai continué à vivre ma life. Il faut se dire qu'en fait les Américains, ils font ça parce que du coup ils partent vers 17h, 17h30 du bureau. Ils arrivent vers 9h, posent des jeux au desk, pas de pause dans la journée, franchement, presque pas. Enfin, ils vont aux toilettes et ils prennent un café, quoi. Mais au bureau, ils sortent pas, ils sortent pas forcément dehors et tout. Et après, à 17h, 17h30, ils rentrent chez eux. Moi, du coup, ma journée, je l'ai un peu plus adaptée, où je prends une pause-déj, une demi-heure, 45 minutes, ça dépend. Moi, je vis dans un quartier où il y a pas mal de genre patios publics ou des petites terrasses publiques. Je retrouve des amis d'LVMH, des Français ou des Françaises, ou même des collègues avec moi qui veulent déjeuner, parce que j'ai essayé un peu d'inviter mes collègues à déjeuner, en mode, franchement, ça peut être trop sympa. Il y en a certains qui sont venus avec moi plusieurs fois, etc. Donc ça, c'est chouette. mais bon voilà, c'est pas leur habitude et c'est ok. Et ou sinon j'appelle ma mère, ou j'appelle ma famille, ou j'appelle des copains, ou je lis un bouquin. Mais juste en fait moi j'ai trop besoin de sortir au moins 45 minutes du bureau par jour, parce que sinon tu... je sais pas, j'ai besoin d'un peu de recul en plus sur ce que je fais. Souvent c'est une coupure avec une tâche chiante que je faisais, ben voilà je la coupe avec un déj ou avec une pause café, et je peux y revenir un peu plus fraîche, un peu plus reposée. Et voilà, ça ça a été un gros ajustement de la vie pro. Et c'est pas grand chose quand on le dit comme ça, mais en fait... Ça change pas mal les choses, ça change la dynamique d'une équipe, c'est-à-dire qu'au bout d'un an, j'avais l'impression de connaître mes collègues américains autant qu'en trois mois à Paris, en fait. Parce que je les voyais pas du tout la journée. Dans l'open space, en fait, t'as pas beaucoup de gens qui parlent parce que c'est un open space où on travaille, c'est silencieux. Et donc, en fait, tu découvres peu tes collègues. Et en plus, il y a moins cette... Je veux dire, l'after work, c'est quand même un mot anglais. Je sais pas si c'est américain ou anglais, je sais pas lequel, mais... C'est quand même très peu dans la culture, c'est-à-dire qu'à 17h, 17h30, les gens partent, rentrent chez eux, ils vont dans leur vraie vie, avec leurs vrais amis, leur famille, etc. En vrai, faire, mais moi j'avoue que j'avais cette chance chez LVMH à Paris, où mes collègues c'était mes amis, et on prenait un verre ou un café une fois par jour. C'était normal, quoi. Et donc j'ai dû un peu me réadapter, reconstruire ça, mais avec mes collègues un peu plus élargis, LVMH tout entier, avec des copines, des gens, etc. Mais ouais, ça, ça a été un gros ajustement. Donc c'est plus sur la vie sociable du bureau. Sur la vie pro du bureau, je n'ai pas senti une grosse différence. Les Américains sont un peu plus straight to the point, en mode, ils n'ont pas du tout peur de parler à l'oral, pas du tout peur de dire ce qu'ils pensent. Donc ça fait des meetings un petit peu plus courts, un petit peu plus dynamiques, je trouve. Mais sinon, je pense qu'étant dans une boîte française, aux US, pour le coup, sur la vie pro, je n'ai pas ressenti de grosse différence. Sauf sur la vie sociable de la vie pro.

  • Speaker #1

    Je vois. Bon, ça reste... C'est important, c'est vrai, franchement. Du coup, vu le nombre d'heures qu'on passe au travail, il y a des choses qui peuvent vraiment faire la différence. Et du coup, tu m'as dit que ton manager voulait te garder. Il t'a proposé un CDI, c'est ça ? Comment ça s'est déroulé pour toi derrière ça, suite à ton CDD, la fameuse green card, etc. ?

  • Speaker #0

    Alors, en gros, je suis trois mois dans mon CDD. Et là... Là, il y a pareil, alignement des étoiles, comme tu disais, mais il y a deux news en même temps. Je gagne la green card à la loterie. C'est-à-dire que j'avais joué en octobre 2022, moi j'arrive en mars 2023. En mai 2023, les résultats sortent et ils ne t'envoient pas de mail. C'est à toi d'aller checker. Donc, je m'étais mis un rappel. Je me rappelle, j'étais en week-end à Boston avec des copains. Et là, je vois la notif sur mon tel. Je fais « Oh là là ! » et je check. Et je suis prise, je suis sélectionnée, je me dis c'est pas possible. Et là, donc on est le week-end, et le lundi ou mardi, mon boss me prend en meeting et me dit « Voilà, nous on a grave envie de te garder plus longtemps que ton contrat, je sais que ça fait que trois mois, mais est-ce que à la fin de ton contrat, tu veux qu'on refasse un contrat plus long, long terme et tout ? » Je lui dis « Bah ouais ! » Et du coup, il me dit « Ok top, on va commencer un visa. » Et je lui dis « Bah en fait, pas besoin. »

  • Speaker #1

    Ah vraiment, ça s'est enchaîné, genre deux jours plus tard ?

  • Speaker #0

    Ah non mais... Truc de fou ! Et donc voilà, lui il était super content parce qu'en vrai ça voulait dire pas besoin. Les visas ça peut être vraiment compliqué, surtout les visas de CDI, quand c'est un peu plus à durée indéterminée, les américains ils aiment pas trop trop embaucher des étrangers. Et ouais, et du coup je lui ai raconté et il m'a vachement, enfin toute l'équipe LVMH m'a vachement accompagnée sur ma green card, même si je l'avais gagnée via quelque chose qui n'était pas le travail, ils m'ont quand même soutenue. Et un an après, pile, En fait, mon visa J1 de CDD, il s'est terminé le 1er avril et j'ai reçu ma green card le 4. Donc j'ai presque pas arrêté de travailler. Et voilà. Et depuis, je suis en CDI. Depuis, là, ça va faire un an et quatre mois. Truc de fou, ça va trop vite. Et ouais, je me sens encore une fois méga chanceuse, reconnaissante, d'avoir eu la confiance de mes équipes, de mon boss qui m'a dit « on veut te garder » , etc. Ça fait que moi, je peux rester ici, vivre mon rêve. Et en même temps, j'ai cette liberté avec la green card, c'est-à-dire que je ne suis pas liée à mon travail. Et même si ça se passe super bien, je pense que ça rend un peu plus légère. C'est un peu... En fait, si ça ne se passe pas bien aujourd'hui ou si j'en ai marre, je n'ai pas de compte à rendre à personne. Et ça, c'est quand même une chance. C'est fou parce que la plupart de mes copains en France, des gens avec qui je passe du temps à New York, le visa est lié au travail. Donc en fait, si ton travail ne te plaît pas, c'est... hyper compliqué psychologiquement parce que c'est New York, mon taf comment je la joue et ouais j'ai cette chance là, cette liberté de de pouvoir rester, pas rester c'est trop cool

  • Speaker #1

    Mais parce que la green card ça se passe comment, ça correspond à quoi est-ce que tu peux nous expliquer un petit peu plus ce que c'est

  • Speaker #0

    Bien sûr, alors la green card c'est en gros en termes de force de visa aux Etats-Unis je vais dire En termes de puissance de visa, il y a vraiment la solidarité américaine, mais qui n'est pas un visa, où là tu peux voter, travailler, être au chômage et rester vivre aux US. La green card, c'est juste en dessous. Tu as un résident permanent, c'est-à-dire que tu as tous les droits de résident, donc avoir un travail, ne pas avoir de travail. J'ai ce luxe aussi quand tu as la green card, c'est que tu peux être au chômage et rester vivre aux US, ce qui n'est pas le cas quand tu as un visa. Mais la nuance, c'est que tu ne peux pas voter. Donc en fait, t'es vraiment un résident mais t'es pas un citoyen. Et il y a beaucoup de manières différentes d'avoir la green card. Tu peux avoir la green card en épousant un américain, tu peux avoir la green card en épousant quelqu'un qui a la green card, tu peux avoir la green card via la loterie, comme moi je l'ai eu, tu peux avoir la green card via la loterie du travail, comme d'autres personnes dans mon entourage ont eu. Tu peux avoir la green card, il y a une rumeur qui dit que si tu sauves un américain d'une noyade ou d'un accident ou d'un événement, t'as la green card en remerciement. Enfin, il y a plein de rumeurs. Ou alors si t'as un accident grave aux US et que t'es pas américain, tu gagnerais la green card ? Enfin bref, il y a plein de rumeurs sur la green card. Mais c'est un peu ce truc mystique autour des visas, c'est toujours un peu ce brosson, on sait pas trop ce qui est vrai ou pas. Et donc moi dans mon cas, la green card loterie, c'est une diversity loterie. C'est-à-dire que c'est une loterie qui est faite sur la diversité des nationalités des personnes qui postulent. Donc en fait, cette loterie, c'est tous les ans. Il faut s'enregistrer entre octobre et novembre. Et après, tu as le résultat neuf mois après et tu reçois la green card entre un an et un an et demi après, en gros. Et donc, cette loterie, elle est basée sur un quota de nationalités. Donc, en fait, c'est un peu compliqué à dire, mais il y a 55 000 green cards qui vont être donnés. Et ces 55 000, elles sont splittées entre des nationalités différentes, genre 1000 Français. Il n'y a pas les Anglais, mais genre 1000 Allemands, 1500 Algériens, etc. Et donc, en fonction de ta nationalité, tu ne connais pas vraiment le ratio. Mais tu as plus ou moins de chances de recevoir la green card. Les Français, on sait que c'est entre une chance sur mille et une chance sur cent. Ça fluctue pas mal. Donc c'est pas impossible, je veux dire, c'est tangible. Une chance sur mille, c'est peu. Mais bon, quand tu connais mille personnes, il y en a une qui a. Là, récemment, je crois que moi, mon année, on a plus dit que c'était une personne sur 150. Moi, voilà, sur les 150 personnes que je connais à New York, c'était moi qui l'avais eue. Et pour postuler à la green card loterie, il faut savoir, la diversity loterie, c'est à laquelle j'ai joué. Il faut juste donner son nom, son numéro de passeport. avec la nationalité équivalente, et dire si oui ou non on a un casier judiciaire. et dire si on a un diplôme du second degré, c'est-à-dire le bac. Donc en fait, il n'y a même pas tellement de critères. Je pense que c'est autant une loterie que ce qu'on pense. Je ne suis pas sûre que ce soit vraiment tiré au sort. Je pense que c'est quand même un peu pondéré. C'est pondéré sur la nationalité, c'est sûr, mais je ne sais pas, peut-être sur... Bon, quand tu as un casier judiciaire, je pense que tu es direct mis à la... Tu es évincé, quoi. Et voilà. Et après, pendant un an, il y a un process administratif très lourd. Les US, c'est autre chose. Vraiment, dans le process de ma Green Card, j'ai dû sortir absolument tout ce qui existait à mon sujet. C'est fou, mais en fait, c'est normal. Je n'en mets plus le temps de primaire, de collège, de lycée. Donc, vraiment, note aussi, si vous avez encore l'occasion, il faut vraiment garder ces papiers. Après, vous pouvez toujours demander à l'école où vous avez été de les ressortir parce qu'eux, ils vont les garder. Mais ça a été, ouais, il fallait tout prendre. Il fallait faire des tests médicaux. J'ai dû faire des prises de sang, checker mes vaccins. me vacciner avec les vaccins que je n'avais pas, genre Covid. Je n'avais pas refait Covid en 2023. Mais oui, ça a été méga lourd. Ensuite, il y a un entretien. Et l'entretien, il est un peu stressant. Moi, il faut savoir aussi que j'avais pris un avocat. En gros, j'avais rencontré un mec juste quand j'ai été sélectionnée, encore une fois, alignement des étoiles, qui est devenu un copain maintenant, mais qui m'a dit « j'ai un super avocat, vraiment, si tu en as besoin, je te donne son numéro, je te fais une introduction et tout Et du coup, l'avocat, vrai avocat d'immigration, avec un tarif fixe, pas un tarif horaire, parce que sinon, tu peux vraiment payer des milliers d'euros. J'ai payé 5 000 dollars de frais d'avocat. Ça peut paraître cher, mais en comparaison de ce que la Green Card t'apporte, franchement, c'était de l'argent que j'étais prête à mettre. Et il a quand même géré beaucoup de choses. C'était à moi d'aller creuser dans ma paperasse pour trouver tout ça. Mais c'est lui qui a fait la liaison. En fait, il faut se dire que je n'ai pas vu toutes les étapes reloues. T'es basé juridiquement dans le Kentucky, mais financièrement à New York, mais tu dois envoyer tous tes trucs à Denver. Et en fait, si t'envoies pas les choses avant les deadlines, t'es skippé. En mode, tant pis, tu n'auras jamais ta green card. Parce qu'il faut savoir qu'en fait, il y en a 55 000 des green cards et t'es appelé en fonction de ton numéro. Donc moi, j'avais un numéro moins de 10 000, donc j'étais vachement bien placée. Si t'es plus que 50 000, c'est un peu ric-rac. Mais en fait, ils font une première salve où ils appellent tous les numéros de 1 à 6 000. Et là tu dois présenter tous tes dossiers et si t'as pas envoyé les bonnes choses au bon moment, t'es out et t'auras jamais la green card. Donc c'est un peu stressant comme procès, c'est pour ça que je voulais prendre un avocat. Et donc après il y a un entretien final et ça s'est hyper bien passé. Parce qu'en vrai je suis pas la personne à abattre vis-à-vis de la green card administration. Je veux dire que j'ai un travail, je suis jeune, je suis française. Malheureusement il y a clairement un prérequis sur les nationalités, enfin il n'y a pas un prérequis mais il y a une... Il y a des trucs un peu shady sur les nationalités, clairement. Mais bon, voilà. Moi, ça a été encore une fois, ça a roulé. J'ai eu mon entretien, elle m'a même dit félicitations à la fin. J'étais en mode, ah bah c'est bon. Et quatre jours après, je la recevais à la maison, la green card. Et j'ai pu voyager parce que sortir des US. Parce que pendant tout le process, c'est très peu recommandé de quitter les US parce que c'est vu comme, oh, t'as pas vraiment envie d'avoir une green card. Donc, je ne suis pas rentrée de novembre à avril. Et ça peut paraître pas beaucoup, mais en fait, du coup, je suis restée à Noël toute seule à New York. Bon, toute seule, du coup, j'avais d'autres connaissances et des copains qui sont restés. Mais ça, ça a été forgeant comme expérience, le fait de vivre Noël loin de sa famille. C'était la première fois de ma vie et je pense la dernière, en fait. Pour moi, c'est très important, Noël. On est une famille un peu à rallonge, british, française. Donc, on fête Noël cinq fois. Et c'était chouette. C'était une expérience très différente. Je suis allée au resto avec une copine et sa maman pour Noël. C'était très cool, mais... Ce n'était pas pareil. Mais bon, le jeu en valait la chandelle. Et aujourd'hui, évidemment, je le referai dix fois s'il fallait.

  • Speaker #1

    Trop bien. C'était un long chemin, mais qui s'est finalement bien déroulé. Il y a eu d'autres choses ? Tu parlais du coup de Noël, par exemple. Il y a eu d'autres choses qui t'ont un peu challengée ou qui t'ont fait douter, remettre peut-être en question ou des moments pendant lesquels c'était un peu plus compliqué depuis que tu es arrivée là-bas ?

  • Speaker #0

    La fille qui a pas de problème.

  • Speaker #1

    Écoute, tant mieux, franchement. Des petites choses qui peuvent te challenger au quotidien, peut-être dans les rapports aux autres, le fait d'être loin de sa famille, peut-être la nourriture ou que sais-je.

  • Speaker #0

    Je recrois un peu la conversation qu'on avait avant, les amis qui partent, ça a été un truc super beau pour moi. Aujourd'hui, je me suis un peu créée une carapace où j'ai tendance à un peu évancer de mon cercle les gens qui ne restent pas très longtemps. Je suis désolée, mais... je peux plus avoir mal au coeur en fait, ça me détruit. Moi je suis quelqu'un de méga fidèle et je m'habitue super vite à des situations confortables donc quand je suis hyper bien avec une personne, pour moi c'est devenu ma base et en fait quand cette base n'est plus là, pour moi c'est trop dur. Donc j'ai un peu fait ce truc de malheureusement je vais pas trop m'attacher à toi si tu restes moins d'un an quoi. Et oui, évidemment, être loin de sa famille, en fait, c'est fou, mais tu t'y habitues. Moi, j'avoue qu'en fait, FaceTime, ça a un peu sauvé mes relations avec mes parents, mon frère, mes autres frères et sœurs, mes copines. En fait, je fais pas mal de FaceTime, j'appelle beaucoup. J'ai aussi un Funsta, genre un compte Funsta avec que mes copains proches, copines proches. Et ça, c'est bête, mais elles ont l'impression d'être avec moi dans mes galères, dans mes moments un peu marrants et tout. Donc, elles comprennent aussi un peu ma life, même quand je rentre à Paris. elles savent à peu près qu'est-ce qui se passe qu'est-ce qu'il y a un peu de rigolo et tout. Mais ouais, c'est clair qu'en fait, la distance... Et c'est surtout, en fait, en plus de la distance, c'est plus le décalage horaire qui est dur. Tu te réveilles et les gens, ils sont déjà à l'heure du déj, ils vont se coucher, il est 18h chez toi. Parfois, c'est un peu dur quand tu as une vie vraiment au bureau. Le week-end, c'est un peu plus facile et tu peux un peu plus gérer, mais la semaine au bureau, j'ai l'impression de rater ma famille en me disant « Merde, ils étaient dispo, moi, je ne l'étais pas » . Des cages horaires, ça peut être un peu dur. Mais en fait, tu t'habitues et tu te crées ton... Tu te crées ton cerf, tu te crées ton socle à New York, ou là où t'es en tout cas, et voilà, tu essaies de voir ta famille et de les entendre et de leur parler régulièrement. Mais moi ça va mieux là. Je crois que ça, ça y est, ça a été compliqué, mais maintenant c'est ok. J'ai eu vraiment une période où quand je rentrais en France, j'étais mais en larmes, mais vraiment le film hollywoodien au terminal à Paris quand je faisais Paris-New York. Vraiment pendant un an et demi, mais je rentrais quoi, tous les six mois, donc c'est trop... trois, quatre fois où je suis repartie de Paris à New York. Mais les larmes, alors que j'étais heureuse à New York, mais il y avait vraiment encore ce truc de je suis trop attachée à Paris, à ma famille, à mes amis. Et en fait, je suis encore attachée, mais je suis tellement heureuse à New York, je me sens tellement bien, tellement moi, tellement là où je suis supposée être maintenant, que maintenant, je suis heureuse et je ne pleure plus dans l'avion. Enfin, je suis quelqu'un de très émotive, donc je vais peut-être avoir quelques larmes quand je fais un câlin à ma mère en mode bye. mais quand je suis à l'aéroport, je suis hyper excitée de rentrer. Et là, c'était aussi un autre cadre, mais je suis hyper contente de rentrer en France, mais j'ai moins ce truc de « c'est chez moi » . Je suis hyper heureuse d'être là, touriste, pendant quelques semaines. Je vais aller dans les Alpes, dans le Sud, etc. Mais je suis à Paris, là, et je me sens bien, mais je ne suis pas chez moi. J'explore un peu ça comme une touriste. Je me rends compte que je connais très peu Paris, en fait, et que tu oublies très vite là où tu as grandi, quand tu n'y es plus. Et je me sens bien chez moi, là. J'ai réussi à affronter tous ces petits challenges et à en faire, pas une force, mais à les transformer en tout cas pour que ce soit plus désagréable.

  • Speaker #1

    Puis au final, ça fait quand même déjà deux ans que tu habites à New York. En deux ans, tu commences à vraiment te construire une vie là-bas, à avoir quelque chose de solide. Il y a moins la notion de nouveauté, peut-être éphémère, etc. Donc je pense que ça aide aussi. Toi aujourd'hui, tu peux dire que tu te sens chez toi à New York ?

  • Speaker #0

    Oui, là franchement, chez moi, Brooklyn. vraiment Brooklyn, je me sens trop chez moi. Et à New York, je me sens chez moi. Je suis comme un poisson dans l'eau. Quand j'ai des amis qui me rendent visite, je suis genre guide touristique, mais un peu underground. Je connais les petits trucs, machin. En fait, j'adore. Et le fait d'avoir créé ce compte Insta, c'est bête, mais ça m'a un peu permis de me réassurer sur le fait que je sais ce que je fais, je connais, j'ai des bonnes adresses. Ça a toujours été mon truc de tester, d'écrire, de donner mon avis. Et ça veut vraiment dire que je suis bien dans une ville quand je commence à le faire. Et ouais franchement je me sens trop bien à New York, je me sens super bien, je suis hyper bien entourée. Faut se dire que j'ai quand même mon copain avec qui je suis depuis huit ans avec moi, donc franchement c'est quand même pareil une chance de dingue parce que j'ai toujours ma personne avec moi, même à l'autre bout du monde. Mais outre ça j'ai quand même, je me suis fait une super bande d'amis, des gens fidèles avec qui je m'entends vraiment bien, qui ont les mêmes valeurs que moi. J'ai de la chance, j'ai un super travail, avec beaucoup de flexibilité mais aussi de la responsabilité. Franchement, là, je me sens super bien. J'ai hâte de revenir. Je suis trop contente en France. J'ai trop hâte d'être en septembre. Septembre, c'est le meilleur mois. Il se passe plein de trucs. Il commence à faire un peu plus doux. Ouais, franchement, trop heureuse.

  • Speaker #1

    Ça fait plaisir. On sent, à ta manière d'en parler, que tu es trop contente d'être là-bas et que tu kiffes. Et du coup, tu disais que tu partages sur Instagram des petits tips, les choses du quotidien, etc. Donc, pour ceux qui veulent... un peu plus de inside et un peu plus de détails. C'est quoi le nom de ton Instagram, si tu peux nous le partager ?

  • Speaker #0

    Alors, c'est Kixinthecity. Moi, je m'appelle Chiara, mais mon surnom, ça a toujours été Kiki ou Kix. Kiki, j'aime pas, donc c'est devenu Kix. Et du coup, Kixinthecity, ça fait quelques mois que je l'ai lancé. Mais pareil, un peu ce truc à New York de... J'avais tellement peur du regard des autres. En France, j'aurais tellement aimé faire un compte comme ça. C'est tellement moi, je suis tellement Insta, donner mon avis, machin. J'avais si peur ! Il faut se dire, c'est une anecdote marrante, mais cette page, je l'ai créée il y a genre un an. Et j'avais des réels et tout près. Impossible, impossible de poster. J'étais mais tétanisée, genre, mais la fille au collège, elle va dire quoi ? Mais le mec du lycée, il va dire quoi ? Il va penser quoi ? Ils vont se moquer de moi et tout. En fait, d'un coup, j'étais là, enfin hyper bien dans mes baskets à New York, genre vers Marsadril, là. Et je me suis dit, mais qu'est-ce qu'on s'en fiche, en fait ? Je vais à New York, je kiffe ma vie, je suis heureuse, je suis bien dans mes baskets. Si j'avais publié des trucs et que c'est un peu cringe, ben tant pis, en fait, j'ai juste envie de le faire pour moi. Et pareil, ça, ça a été... Je pense que c'est aussi pour ça que je suis hyper heureuse en ce moment. C'est juste que j'ai fait le truc qui me taraudait pendant des années et j'ai un peu battu cette peur et franchement ça fait trop du bien. Et tout ça, cette page, c'est pas un exutoire, parce que c'est très girly, fine, suis-moi à New York, il n'y a rien de trash ou de fou. Mais juste, ça fait du bien de faire les choses quand on en a envie, en fait. Et de ne pas se mettre des barrières pour le regard des autres. En plus, il y a un truc tellement absurde. Donc, ça aussi, ça fait partie des trucs qui m'ont un peu équilibrée cette année.

  • Speaker #1

    Oui, carrément. Oser faire ce qui te fait envie, ce qui te fait plaisir. Donc, bravo pour ça. Et du coup, si tu te compares à la personne que tu étais en France, avant avec la personne que tu es aujourd'hui. Il y a d'autres choses sur lesquelles tu sens que tu es différente, sur lesquelles tu sens que tu as évolué ?

  • Speaker #0

    Je dirais que je suis quelqu'un de beaucoup plus assumée. Ça revient à ce qu'on se disait juste avant, mais j'ose beaucoup plus être moi. Mon style, mettre des trucs qui parfois ne font pas de sens, mais moi j'ai envie de porter des bottes avec ce short, donc je le fais. mettre plein de bijoux si j'en ai envie, sortir sans maquillage aussi si j'en ai envie, un truc que j'aurais jamais fait à Paris, truc de fou, alors que c'est rien, faut arrêter. Juste quelqu'un de plus assumé, plus moi. J'ai moins peur aussi de... Je pense que New York c'est une ville qui t'endurcit un peu parce que parfois les gens, ils ont vraiment une chaleur humaine très forte, c'est des gentils, c'est des gens aidants, mais ils ont une carapace de brutes. Genre ils vont te marcher dessus dans le métro, et si tu te lèves pas, tant pis. Mais en même temps, si tu as besoin d'aide dans le métro, ils viendront quand même t'aider. Donc il y a un peu cette ambivalence-là chez les New Yorkais. Et je pense que ça, ça m'a un peu appris à aussi dire, à taper du poing sur la table et à dire non, ça c'est pas possible. Tu me pousses pas, non ça c'est pas possible, tu me donnes ma table au resto, tu vas pas me traiter comme si j'étais pas une VIP, parce que je le suis pas, mais tu vas me traiter comme quelqu'un, comme tout le monde. Et voilà, juste à être un peu plus assumée dans ce que je dis, dans ce que je porte, dans ce que je suis. Et je pense que c'est aussi le fait de vivre un peu à... Moi, j'ai été très ni familiale. C'est moi, c'est moi qui me le suis imposé seul. Je suis juste très famille, très avec ma mère, avec mon père, très proche, mes frères et sœurs et tout. Et en fait, se construire seule, avec mon copain, mes amis, ça m'a un peu rendue plus adulte, je crois. Ça y est, je suis un peu plus la personne que j'aurais dû être il y a quelques années, mais que je suis maintenant, qui ose un peu plus, qui est assumée, qui dit les choses quand ça ne va pas. Et voilà, la différence, je pense.

  • Speaker #1

    Là, tu as été mise dans la vie toute seule. Débrouille-toi, ça t'a aidé à avancer. Trop bien. T'as quel âge toi aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    26 ans. J'ai 27 dans 20 jours.

  • Speaker #1

    Ah, bientôt ! Tu vas aller fêter... Tu seras en France, non ? Tu seras à New York ?

  • Speaker #0

    Ouais, je serai en France, dans les Alpes, avec ma mère et mon petit frère. Et après, je fais une teuf quand je rentre à New York. J'ai déjà... Ça fait genre six mois que j'y pense. Parce que j'ai jamais fait vraiment mon anniversaire à New York. Donc j'ai envie de faire une soirée un peu sympa. Maintenant que j'ai un peu un cercle de... Vraiment des gens proches où je me sens bien, ça y est c'est pareil, c'est l'année où je me sens... Je me sens de faire une soirée qui est pour moi, pas juste une soirée pour les autres. Donc ouais, je vais le fêter un peu plusieurs fois.

  • Speaker #1

    Trop cool, ça bouge un peu les soirées sur New York, c'est festif ?

  • Speaker #0

    C'est hyper festif. Vraiment il y a des périodes, enfin là l'été, genre juin-juillet, c'est non-stop. Il y a des trucs tout le temps. Il y a des concerts, des open air, des DJ qu'on aime bien, des gens qui font des soirées sur leur rooftop. Nous on a un rooftop aussi à la maison, donc on host pas mal de trucs. Il y a tout le temps des trucs l'été. Et l'hiver, c'est une ambiance un peu plus tamisée. Tu vas au resto, tu bois des tisanes chez tes copines, tu bois du vin chez tes copines. Mais c'est un peu plus intérieur, un peu plus... C'est plus genre dimanche. C'est un peu plus intime. C'est moins tough, tough. Il y a aussi des toughs, évidemment. Enfin, je veux dire, le jour de l'an et tout. Tout le temps, il y a des toughs. Mais en tout cas, moi, mon mood cette année, c'était un peu plus... J'ai fait genre le... Comment on dit ? Joyeux janvier ? Ouais. Ça, ça a aussi un peu marqué mon hiver, un peu plus healthy, un peu plus je fais des dîners à la maison et j'invite des copains.

  • Speaker #1

    Trop bien. Du coup, si on veut voir tout ça un peu plus en détail, on peut en voir sur ton compte Instagram. Je mettrai dans la description le nom de tout ça. Merci Chiara pour ton partage.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Voilà, c'était l'histoire de Chiara. Comme quoi, parfois, il suffit d'un oui pour tout changer. Merci d'avoir écouté cet épisode de Partir. Si ça vous a plu, pensez à en parler autour de vous, à le partager, à vous abonner. Ça aidera beaucoup à soutenir le podcast. Et je vous dis à bientôt pour de nouvelles histoires.

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