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Vivre en Norvège : entre rêve nordique et réalité du quotidien cover
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Partir, le podcast voyage et expatriation

Vivre en Norvège : entre rêve nordique et réalité du quotidien

Vivre en Norvège : entre rêve nordique et réalité du quotidien

57min |03/11/2025
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57min |03/11/2025
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Description

Les hiver sombres, les -40°C, l'été sans nuit.... Voila un peu à quoi on pense lorsqu'on parle d'un pays nordique. Mais dans la réalité : Comment c’est, vivre en Norvège ?


Dans cet épisode, Anne-Sophie, expatriée depuis plus de 11 ans sur l’île de Tjøme, raconte la vraie vie en Norvège : le quotidien au cœur de la nature, les différences culturelles, les clichés, et la réalité derrière le rêve nordique.


Elle partage son expérience de vie quotidienne à l’étranger, de la culture norvégienne, et ce qu’elle a appris après plus d’une décennie là-bas.


On parle notamment de :

- comment s'installer en norvege

- la barrière de la langue

- les paysages assez exceptionnels

- la socialisation et les amitiés en norvège

- la différence de rythme de vie comparé à la France



Bonne écoute !

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Infos utiles :


Retrouver Anne-Sophie sur Insta : @blonde.norvege

https://uneblondeennorvege.com


Pour découvrir les coulisses du podcast : partir_podcast

Disponible à l'écoute sur toutes les plateformes : https://smartlink.ausha.co/partir

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Si cet épisode t’a plu, tu devrais aussi aimer :

https://smartlink.ausha.co/partir/tout-quitter-pour-vivre-a-400-en-laponie-suedoise-thelma




Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    J'ai été émue par des paysages, émue aux larmes par des paysages, ça ne m'était jamais arrivé.

  • Speaker #1

    Bienvenue sur Partir, le podcast qui vous fait voyager à travers les histoires de celles et ceux qui ont tout quitté pour vivre ailleurs.

  • Speaker #0

    On a vu que les gens avaient un rythme de vie tellement cool et sain et agréable, et nous on était tellement dans le rush et dans la vie à 200 à l'heure parisienne qu'on s'est dit mais c'est ça que je veux. Mais c'est vrai que le côté social en Norvège n'est pas le même qu'en France, on voit quand même moins les gens.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, on met le cap vers le nord, direction la Norvège, pour rencontrer Anne-Sophie, une Française partie il y a maintenant 11 ans, vivre sur une petite île du sud de la Norvège, une île au milieu des fjords avec des hivers silencieux et des étés lumineux. Ensemble, on va parler de la vraie vie là-bas, les clichés, la réalité, les joies et les défis du quotidien à l'étranger. et j'espère que vous avez apprécié. qu'en écoutant cet épisode, vous aurez l'impression, vous aussi, de respirer un petit peu d'air norvégien. Avant de commencer, si le podcast vous plaît, pensez à vous abonner sur votre plateforme d'écoute, à laisser un petit like ou un commentaire, ça aide énormément à le faire connaître. Et pour découvrir les coulisses du podcast, les photos des invités et quelques instants de vie entre deux épisodes, rendez-vous sur Instagram sur Partir Podcast. C'est parti pour ce nouvel épisode, je vous souhaite une bonne écoute ! Anne-Sophie, merci de prendre le temps avec moi aujourd'hui pour nous parler de ton parcours et de ton histoire. Donc, est-ce que tu peux déjà nous raconter un petit peu, déjà, comment tu t'es retrouvée à vivre en Norvège, plus précisément sur une petite île dans le sud ? Alors, tu vas me dire comment ça se prononce ?

  • Speaker #0

    Ça va être le challenge. Ah ouais.

  • Speaker #1

    Tchum, tchum.

  • Speaker #0

    Presque. Alors déjà, salut à toi Camille et merci pour l'invitation. Donc je m'appelle Anne-Sophie Drouet et ça fait 11 ans que j'habite en Norvège. Et j'ai toujours habité à côté de Tönsberg, qui est la septième plus grande ville de Norvège. Mais l'année dernière, j'ai déménagé un tout petit peu plus loin sur une île. Alors ce n'est pas une île, je ne vais pas chez moi en bateau, il y a une route. Mais c'est une île qui se prononce donc Chum. Et voilà, qui est surnommé, même par les Norvégiens, le petit paradis. Donc voilà, j'y suis très heureuse.

  • Speaker #1

    Pourquoi du coup ce nom de petit paradis ? Si tu veux nous donner un avant-goût de ce que c'est ta vie sur cette petite île.

  • Speaker #0

    Eh bien, parce que c'est une île sur laquelle il y a plusieurs réserves naturelles. Donc du coup, il y a beaucoup d'animaux, beaucoup d'oiseaux. Et puis c'est une île entourée par le fjord, par l'Oslofjord, avec plein de petites plages privées, de petits endroits assez insolites, qui changent vraiment du paysage, par exemple autour de Tönsberg, alors que ce n'est pas si loin. On est à 20 minutes en voiture, on est à quelques dizaines de kilomètres, donc ce n'est vraiment pas très loin, mais ce sont des paysages complètement différents. donc il y a beaucoup de gens qui ont des résidences secondaires ici en fait on n'est pas beaucoup d'habitants c'est deux îles les unes en dessous des autres qui sont en dessous de Tönsberg et moi j'habite sur l'île la plus loin, la plus au sud et on n'est pas beaucoup on est 3000 habitants sur cette petite île mais c'est assez pratique on a tout ce qu'il faut on a toutes les commodités et tout et puis je reste pas loin de Tönsberg donc pour moi qui travaille à la maison et qui peut aller se promener promener du coup quand je veux et autant que je veux. Du coup, c'est vraiment le paradis.

  • Speaker #1

    J'imagine, ça doit être royal. Un bon cadre de vie, on dirait.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui t'a poussée à quitter la France et partir déjà à l'étranger et plus particulièrement, pourquoi la Norvège ?

  • Speaker #0

    Alors, contrairement à un mouvement qu'on peut voir depuis quelques années et que je peux comprendre, Je ne suis pas partie de France par ras-le-bol de la France, mais plus par ras-le-bol pour le coup, mais de la ville dans laquelle je vivais à l'époque puisque j'étais à Paris. J'ai vécu dix ans à Paris avant de venir en Norvège et je ne suis pas originaire de Paris en fait, j'ai grandi à la campagne dans les Ardennes. et mon compagnon avec qui j'étais à Paris et avec qui j'ai déménagé ici en Norvège venait de la campagne. aussi, plutôt plus vers la baule. Donc voilà, j'ai vécu dix ans à Paris, c'était très chouette, ça m'a permis de développer plein de choses professionnelles géniales qui m'ont suivie jusque la Norvège. Mais au bout de dix ans à Paris, un peu ras-le-bol de vivre dans un petit appart tout pourri, très cher, et puis surtout le cadre de vie, le style de vie qui me convenait plus, même si c'était top d'avoir la... La City Life à Paris, entre mes 20 et 30 ans, au bout d'un moment, on aspire tous à autre chose, à avoir plus de place, plus de confort, plus de nature, plus de plein de choses qui ne sont pas possibles à Paris, et qui sont possibles en France. On aurait pu déménager ailleurs en France sans partir à l'étranger. Mais on a fait tout simplement un voyage en Norvège avec mon compagnon pour découvrir un pays nordique. Quand on est venu ici, on a eu le coup de cœur et on s'est dit, on tente. Donc, ce n'était pas un coup de tête. On a mis quatre ans à préparer le projet après la prise de décision. Mais du coup, voilà, ça s'est fait comme ça.

  • Speaker #1

    Ok, ça va trop bien. Ça s'est construit petit à petit. Qu'est-ce qui vous a fait, dans la Norvège, tu dis, on a eu un coup de cœur. C'est quoi qui vous a fait vous dire, waouh, là, vraiment, ça nous correspondrait grave. Bien, on va habiter ici.

  • Speaker #0

    C'est tout d'abord évidemment les paysages. Nous, c'était la première fois qu'on faisait un pays nordique. C'était le but. En fait, je raconte souvent comme anecdote que même 11 ans après, je ne connais toujours pas les autres pays nordiques. Je ne suis jamais allée en Suède. Je ne suis jamais allée au Danemark. J'ai honte. J'ai très, très honte. Mais du coup, si j'avais visité la Suède pour la première fois, peut-être qu'on serait en Suède en ce moment. mais voilà Les choses ont fait que c'était la Norvège qu'on a découverte et c'est la Norvège qui nous a « attrapés » . Mais on a été sous le charme. On a fait un voyage un peu typique, traditionnel entre Oslo et Bergen en passant par les fjords. J'ai été émue par des paysages, émue aux larmes par des paysages, ça ne m'était jamais arrivé. J'avais vu des belles choses dans les Alpes, en Savoie, ailleurs en France, mais je n'avais jamais vu de paysages qui m'avaient émue. Donc ça, on a été tous les deux d'accord que c'était assez extraordinaire. Et puis au-delà de ça, les gens, la culture, le rythme de vie en fait, on a vu que les gens avaient un rythme de vie tellement cool et sain et agréable. Et nous, on était tellement dans le rush et dans la vie à 200 à l'heure parisienne qu'on s'est dit mais c'est ça que je veux. C'est ça qu'il nous faut en fait.

  • Speaker #1

    Ça a dû tellement... contrasté j'imagine avec la Norvège et c'est vrai que la Norvège c'est un petit peu l'idée qu'on s'en fait d'une vie un peu plus dans la nature beaucoup plus calme, beaucoup plus posée exactement,

  • Speaker #0

    mais en tous les cas cette coolitude et cet effet d'apaisement, c'est 100% des gens, tout le monde est d'accord, tous ceux qui viennent en Norvège que ce soit pour la première fois ou qui viennent et qui reviennent ou ceux qui y habitent tout le monde s'accorde à dire que effectivement c'est un rythme de vie très... très cool et très proche de la nature, effectivement.

  • Speaker #1

    On va pouvoir justement creuser un petit peu tout ça un petit peu après. Avant, je me demandais, est-ce qu'il y a des conditions particulières pour pouvoir s'installer en Norvège, aussi bien côté peut-être administratif, légal, ou même d'un côté professionnel, si tu veux t'installer, trouver du travail ? Est-ce qu'il y a des conditions particulières à tout ça ?

  • Speaker #0

    Alors, oui et non. Ça reste une installation relativement... Facile dans le sens où la Norvège ne fait pas partie de l'Union européenne, mais fait partie de l'espace Schengen, donc pas besoin de visa. On peut venir, même pour les voyageurs avec la carte d'identité, ça suffit, on n'a pas besoin de passeport. Évidemment, j'en parle sur mon site et tout, le passeport est recommandé si on vient s'installer, et même presque exigé. Mais en tant que touriste, on n'a besoin de rien en particulier. Et pour venir s'installer, c'est à la fois... tout simple et compliqué c'est que la règle entre guillemets c'est qu'on a le droit d'être en Norvège que trois mois en tant que touriste et qu'après ça il faut travailler donc dans tous les cas il faut s'inscrire au commissariat de police le plus proche et puis au centre d'immigration norvégien pour prévenir qu'on veut rester plus que ces trois mois là donc il faut commencer les démarches et on a que quelques mois pour trouver un travail et pour s'intégrer et s'installer et si on trouve pas pas de travail, on n'a pas le droit de rester en fait.

  • Speaker #1

    Ok, et du coup dans le délai des trois mois ou après les trois mois ? Après,

  • Speaker #0

    au-delà de ça, voilà, on a le droit de rester trois mois en tant que touriste et si on veut s'installer après ça et qu'on n'a pas de travail, il me semble que la demande peut être prolongée jusqu'à un ou deux mois, peut-être jusqu'à six mois en fait en tout au total mais si au-delà de ça on ne trouve pas de travail, on est expulsé en fait.

  • Speaker #1

    Donc, tu viens t'installer et tu mets les bouchées doubles pour t'installer. Oui,

  • Speaker #0

    il faut y aller. C'est pour ça que j'ai créé sur mon site des sessions de consulting. Et là, je viens de sortir une formation justement pour devenir entrepreneur en Norvège. Parce que comme c'est compliqué de trouver un travail, beaucoup de gens, et c'est ce qu'on a fait nous, se mettent à leur compte. pour travailler, sauf que le fait de se mettre à son compte en Norvège, c'est une création de société en fait. On crée une société en nom propre, c'est un peu l'équivalent d'auto-entrepreneur en France, mais en Norvège c'est un enregistrement de société. Et du coup beaucoup de gens font ça par défaut quand ils ne trouvent pas de travail, mais du coup ces démarches-là ne sont pas si simples que ça. En tout cas les démarches administratives ne sont pas compliquées, mais au-delà de ça, quand on se lance en tant qu'entrepreneur, comment on fait, comment on gère, etc. Donc du coup je viens de sortir une formation là-dessus. Et puis, je fais des sessions de consulting par téléphone, du coup, pour aider les gens et les guider là-dessus.

  • Speaker #1

    Ok. Oui, oui, parce que j'imagine que ça doit être assez challengeant. Pourquoi c'est difficile de trouver du travail en Norvège ?

  • Speaker #0

    Alors, c'est pour plein de raisons. Mais la première, c'est qu'il faut parler la langue dans la plupart des cas. Dans les grandes villes, on peut trouver du travail simplement avec l'anglais. Dans les villes où il y a du tourisme, évidemment. On peut être serveur ou faire des petits boulots. Simplement, ça dépend où. Moi, je n'ai jamais vécu à Oslo. Quand on est parti de Paris et qu'on est venu en Norvège, on s'est installé à Tonsberg directement. Et moi, je ne parlais pas norvégien. Quand je suis arrivée en Norvège, je parlais couramment anglais, mais je ne parlais pas norvégien. Pas encore. Et du coup, en fait, je n'ai pas réussi. J'ai essayé pendant quatre ans de trouver des petits boulots, même faire des ménages et tout. Et ça ne marche pas. Ça ne marche pas. si on ne parle pas norvégien, ce n'est pas possible. Donc, ça dépend des branches, évidemment, dans l'ingénierie, dans les branches pharmaceutiques, etc. C'est souvent des gros groupes qui travaillent en anglais. Donc là, ça ouvre plus de possibilités. Mais en tout cas, pour moi, en médias communication, évidemment, je savais que le problème allait se poser. Mais donc ça, c'est une des grosses difficultés. Une autre difficulté, c'est que finalement, il n'y a pas tant que ça de travail à temps plein. Il y a beaucoup de, soit de mi-temps. soit de 60%, 70%, etc. Donc comme la vie est très chère en Norvège, souvent ça ne suffit pas, du coup il faut trouver autre chose à côté, mais il faut trouver autre chose qui complémente, qui soit possible en termes de planning et tout du premier boulot, donc ce n'est pas toujours évident. Et puis même si on le sait que la vie est chère en Norvège et tout, quelquefois les gens n'anticipent pas assez ce que ça va représenter. Et du coup, quand on arrive avec nos économies en euros et un petit boulot en Norvège qui n'est pas super payé, c'est vite compliqué. Oui,

  • Speaker #1

    ok, je vois. Et toi, du coup, comment ça s'est passé pour toi, ton arrivée dans le pays, tes premiers instants, l'emménagement, etc. ?

  • Speaker #0

    Nous, on a eu plutôt de la chance, parce qu'en fait, il y a plein de petites choses qui fonctionnent un peu en cercle vicieux, qui peuvent être compliquées. par exemple Quand on s'installe, qu'on fait la démarche en tout cas pour rester plus que les trois mois, il faut faire la demande de ce qu'on appelle un dénumère, donc c'est un numéro d'identité norvégien. Et en fait, ce numéro d'identité norvégien, c'est un peu la clé de tout. C'est le numéro dont on va avoir besoin pour trouver un logement, pour ouvrir un compte en banque, etc. Mais il nous faut ce numéro pour trouver un logement et pour ouvrir un compte en banque puisqu'il va falloir déposer la caution du logement sur un compte en banque sécurisé. mais pour avoir un logement et un compte en banque, fausse numéro d'identité norvégien. C'est un peu le serpent qui se mord la queue. Il y a des astuces pour contrer tout ça, mais ce n'est pas forcément simple. En tout cas, ça l'est moins maintenant. Moi, ça fait un peu plus de 11 ans que j'ai emménagé ici, donc c'était plus simple à l'époque. Mais en tout cas, pour nous, c'est allé assez vite. En tout cas, la difficulté majeure, ça a été de trouver du travail. Au début, c'était compliqué. Comme je t'ai dit, je ne trouvais pas à cause de la langue et tout. Et puis, on est passé par des gros moments de difficulté parce qu'au bout de trois ans, évidemment, on avait cramé toutes nos économies et puis on était assez. Donc là, ça a été très compliqué. Et puis, on a failli rentrer en France et tout abandonner parce qu'on n'y arrivait pas. Et puis là, on s'est interrogé en se disant, mais pourquoi ça ne marche pas en fait ? Et on a tous les deux conclu que c'était à cause de la langue. Parce qu'un des problèmes aussi, c'est que quand on est ressortissant de l'UE, quand on arrive en Norvège, on n'a pas d'aide. Évidemment qu'en Norvège, il y a des aides pour les réfugiés de guerre, pour les réfugiés climatiques, pour les réfugiés politiques, évidemment et heureusement. Mais malheureusement pour nous, pour les expats, entre guillemets, Pour les immigrés, mais sans raison politique ou de guerre, il n'y a rien. On est livré à nous-mêmes, il n'y a aucune aide, on est tout seul, donc il n'y a pas d'aide pour apprendre la langue. Et les cours de norvégien coûtent cher. Donc nous, comme on est venus tous les deux avec mon compagnon, on avait besoin de cours tous les deux. Donc les cours pour deux personnes, c'était un trop gros budget. C'est pour ça qu'au début, on ne l'a pas fait. Et puis là, on s'est dit, c'est ça qui bloque en fait. Donc, on s'est boosté, on s'est motivé, on s'est dit, là, il faut se lancer. Évidemment qu'au bout de trois ans, on comprenait déjà très bien le norvégien, mais on avait du mal à parler. Donc, du coup, on s'est boosté, on s'est lancé, on a commencé à apprendre le norvégien. Et en fait, pour moi, ça a tout décompté, puisque quelques mois après, j'ai commencé à travailler en télé à NRCO, à la télé publique norvégienne. Et puis, j'ai commencé comme caméraman et monteuse vidéo. J'ai fait ça pendant quatre ans. Et la dernière année, cinq ans après, j'étais réalisatrice du journal télé. Donc, du coup, c'était vraiment top. Et tout ça, ça s'est fait grâce à l'apprentissage du Norvégien, du coup.

  • Speaker #1

    Ouais, au final, c'était un investissement nécessaire pour pouvoir tout débloquer derrière, quoi.

  • Speaker #0

    Exactement, c'est exactement l'argument que j'avance. aux gens qui viennent sur mon site, puisque sur mon site, qui s'appelle Une Blonde en Norvège, j'aide les gens soit à préparer leur voyage en Norvège pour le côté touristique, soit à s'intégrer, donc à lancer leur société ou à trouver des infos sur l'intégration. Et je donne des cours de norvégien en français. Et c'est exactement ce que j'avance, c'est que de se payer des cours de langue, c'est un investissement, ça coûte cher. même si moi mes cours sont moins chers que les cours de Norvégiens qui sont dispensés évidemment en Norvège mais ça reste un budget mais comme tu viens de le dire c'est un investissement c'est le slogan de plein d'écoles de plein d'écoles de langues j'invente rien mais c'est vraiment un investissement sur son avenir surtout

  • Speaker #1

    pour la Norvège j'ai l'impression si sans parler à la langue tu ne trouves pas de travail tu es obligé de passer par là si tu veux pouvoir t'intégrer les Norvégiens parlent bien anglais globalement ?

  • Speaker #0

    Tout le monde parle très bien anglais, en fait, donc c'est un peu le piège. Tu vois, nous, les trois premières années, on a tout fait en anglais avec nos potes, nos potes norvégiens, mais on a tout fait en anglais. Et c'est aussi le piège dans lequel se font prendre pas mal d'expats qui sont à Oslo, parce qu'en fait, à Oslo, c'est là où, évidemment, il y a le plus d'opportunités pour travailler sans parler norvégien avec l'anglais, que ce soit dans les domaines que j'ai cités tout à l'heure ou dans le tourisme ou évidemment dans les grandes villes, on peut trouver des petits boulots. sans parler norvégien, mais en général, c'est des boulots aussi qui ne durent pas très longtemps. C'est souvent des saisons ou des trucs comme ça. Donc, ce n'est pas forcément le bon moyen pour s'intégrer puisqu'on ne trouve pas forcément un logement avec des boulots comme ça, etc. Encore une fois, c'est ce cercle vicieux qui vient là. Mais en tout cas, oui, la langue, c'est le... Moi, je connais plein d'expats qui sont à Oslo depuis des années, mais vraiment longtemps, 10, 15 ans, 20 ans, et qui parlent très, très peu, voire pas du tout norvégien, qui font tout en anglais. Et du coup, ils ont du mal à s'intégrer socialement.

  • Speaker #1

    Là, il doit manquer un petit plus. Ce n'est pas pareil, en plus, quand on parle anglais que quand on parle la langue de la personne. Je trouve qu'on ne connaît pas. Ce n'est pas du tout pareil.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas du tout pareil.

  • Speaker #1

    C'est sûr. Au niveau installation. de ta vie globale, comment ça s'est passé pour toi pour trouver une maison, pour sociabiliser et puis commencer petit à petit à créer ton chez-toi ?

  • Speaker #0

    Alors nous, on a notre projet commun avec mon copain quand on est arrivé en Norvège, c'était d'ouvrir une école de musique puisque moi je travaille dans l'audiovisuel, mais je fais de la musique aussi. Et donc moi, je suis prof de chant et lui, il est prof de batterie. Et en fait... qui a déterminé qu'on est venu s'installer là où on s'est installé c'est qu'on a trouvé le local pour l'école de musique en premier grâce à des amis français qui étaient installés dans le coin et qu'on connaissait grâce à nos quatre années de préparation avant en fait quand on a mis quatre ans à préparer le projet donc pendant ces quatre années quand on était encore à Paris on venait en Norvège entre deux, trois, quatre fois par an pour commencer à préparer voir où on allait aller, ce qu'on allait faire etc c'était vraiment On a fait une étude de marché, un business plan, un préconso et tout. C'était bien préparé quand même. Je ne dis pas que c'est ce qu'il faut pour venir. Nous, on a pris un temps démesuré parce qu'on voulait aussi économiser un peu. Et puis, on avait besoin de temps. Exactement. Mais bref, du coup, on a trouvé ce local de musique à Todlsrö, qui est juste à côté de Tönsberg. Et comme on n'a qu'une seule voiture qu'on se partage tous les deux, on s'est dit qu'il fallait qu'on trouve un logement pas loin pour que ce soit pratique. Donc du coup, on a trouvé un appart, pas très loin. Et c'était chouette parce que c'était un rez-de-chaussée d'une maison privée. C'était pas un appart genre en immeuble. Et on était à, je ne sais pas, 300 mètres d'une des plus belles plages de la région. Donc c'était fou parce qu'on est partis de Paris. On était à Guimauquet et on a déménagé. On est venu en camion, on a emmené toutes nos affaires et tout. On a loué un container, on a mis les affaires dans le container en attendant de trouver le logement. Quand on est venu en Norvège, quand on a déménagé, on n'avait pas encore trouvé le logement. Vous avez trouvé une fois sur place ? Oui, on a trouvé une fois sur place. Donc, c'est vrai que quand j'y repense maintenant, je me dis que c'était couillu quand même. Et bon, après, voilà, on n'a pas d'enfant. Donc, ça ne nous concernait que nous deux. C'était assez... C'était un peu rock'n'roll, mais c'était assez facile en soi. Enfin, il n'y avait pas de difficultés majeures. Et puis, on a trouvé l'appart assez vite. Les proprios ont été... cool dans le sens où on n'avait pas encore ce numéro d'identité, on n'avait pas encore de compte en banque. Donc il a accepté qu'on lui fasse les premiers virements depuis notre compte en banque française, en euros. Il a accepté d'attendre que tout soit en règle, mais de nous louer quand même. Enfin, ça s'est vraiment bien arrangé. et puis après toutes les démarches pour avoir ce numéro pour l'identité norvégienne pour ouvrir un compte en banque pour prendre un portable en fait ça s'est fait hyper vite en un mois on avait tout même pas en trois semaines un mois après c'était fini on était installé on avait tout les comptes en banque ouverts le numéro d'identité le contrat pour l'électricité en place c'était assez simple

  • Speaker #1

    Ça s'est bien déroulé, on dirait.

  • Speaker #0

    Ça s'est bien déroulé, oui.

  • Speaker #1

    Et du coup, ça ressemble à quoi un petit peu l'endroit où vous habitez ? Parce que tu nous dis, il y a la plage à 300 mètres. C'est comment les paysages de la ville où vous décidez de vous installer ?

  • Speaker #0

    En termes de paysages, c'est la campagne, dans le sens où on n'est pas dans la zone montagneuse, on n'est pas loin des montagnes du Télémarque, mais qui sont plus dans les terres à 2-3 heures à l'intérieur des terres. Mais nous, on est vraiment du coup le long du fjord d'Oslo. Donc c'est un paysage de mer, quoi. On habite en bord de mer, puisque l'eau du fjord, c'est l'eau de la mer.

  • Speaker #1

    Un fjord, concrètement, c'est quoi ?

  • Speaker #0

    Un fjord, ça a été creusé par les glaciers, en fait. Quand ils se sont retirés, on laissait vides ces estuaires dans lesquels l'eau de mer s'est infiltrée. Et c'est pour ça que ça peut être surprenant, le plus long fjord en Norvège qui va jusqu'à Cholden au-dessus de Flom, il va jusqu'à 204 km à l'intérieur des terres. Donc c'est fou parce qu'on roule, on roule, on roule, on roule, on roule, 204 km plus tard on se retrouve, on a l'impression que c'est un lac en fait, mais c'est l'eau de la mer quoi. Donc c'est vraiment ça qui est impressionnant avec les fjords en dehors des paysages, du Le fait que... comme ça a été creusé par les glaciers et forgé par cette masse puissante, ça dépend des fjords. Évidemment, il y a des fjords qui sont plus ou moins pentus. Par exemple, le fjord d'Oslo, c'est un fjord plat, il n'y a pas de montagne. Vertrondheim aussi, c'est un fjord mais c'est plus plat, alors que les fjords du sud-ouest de la Norvège, ceux qui sont connus, qui sont réputés, comme le Sognefjord, le Gärngörfjord, etc., c'est des fjords montagneux avec des montagnes de 1700 mètres de haut. où il y a 1700 mètres de montagne en dessous. Donc c'est un bloc de terre qui fait presque 3000 mètres de hauteur. Donc c'est assez dingue d'avoir ça à l'intérieur du pays et de se dire que l'eau qui est au bord, qui ne bouge pas, qui paraît toute paisible, c'est de l'eau de mer. D'ailleurs, on y voit régulièrement des orques, des baleines, des phoques. Toute la faune qu'il peut y avoir dans une mer et qu'on n'a pas dans une eau douce.

  • Speaker #1

    Ça doit, là, on me disait, ça change de Paris, mais même visuellement, ça change. Oui, oui.

  • Speaker #0

    Alors après, moi, je n'habite pas dans ces zones montagneuses-là. Moi, j'habite le long du fjord, mais le fjord d'Oslo, c'est un fjord entre guillemets plat. Il y a des petits reliefs, il y a des petites vallées, mais ce n'est pas du tout montagneux. Ça reste un fjord plat, mais ça reste un paysage de mer, en fait, de plage et de mer.

  • Speaker #1

    Vraiment. ça doit être apaisant je pense de voir parlons du coup maintenant un petit peu plus de ce que c'est que de vivre en Norvège parce que du coup tu parlais tout à l'heure tu étais venue au début une première fois t'as eu un coup de coeur sur un peu la culture les gens qui avaient l'air cool etc mais parfois d'y vivre c'est pas pareil que on voit pas les choses pareilles que quand on passe en vacances ou en touriste etc Maintenant que tu y es installée, comment tu perçois du coup la vie en Norvège ? Est-ce que c'est aussi doux et ça te plaît autant ? Bon, j'imagine que oui, vu que ça fait des années que tu y es. Mais est-ce que ça te plaît autant, surtout au début, que quand tu y étais passée les premières fois ?

  • Speaker #0

    Alors oui, ça me plaît autant. La seule chose qui pèse, mais ce n'est pas forcément lié à la Norvège, c'est lié au fait d'habiter à l'étranger, c'est le manque de famille et des amis. Alors les amis, ils viennent en visite, donc la famille aussi. Mais moi, je suis fille unique, j'ai toujours été très proche de mes parents. Mais c'est vrai que j'ai malheureusement perdu ma maman l'année dernière. Et du coup, quand ce genre d'épreuve arrive, quand on habite à l'étranger, tout se complique. Donc, je suis partie avec mon ordi portable, mon disque dur, et puis j'ai pu continuer à travailler un petit peu. Mais c'est vrai que du coup, de rentrer après ça, c'est difficile. La relation avec mon papa, du coup, dont je suis très proche, alors il vient nous rendre visite plus souvent maintenant. Mais c'est cette difficulté-là, je dirais, la famille. Les amis aussi, mais ça rejoint plutôt le côté social. qui effectivement est une difficulté, je pense, en tout cas une des différences par rapport à la France, et en tout cas pas forcément à la France, je dirais, mais à la vie en Norvège, par rapport à la vie à Paris, pardon. Parce qu'évidemment, quand j'habitais à Paris, je sortais beaucoup, j'allais beaucoup manger dehors, parce que ce n'était pas très cher, en tout cas c'était raisonnable, je voyais mes copines comme ça, boire un café, enfin voilà c'était la vie sociale parisienne au top. Donc ça, c'était génial. Et évidemment, quand on part vivre à l'étranger, les codes sociaux sont différents, quel que soit le pays dans lequel on va. Mais c'est vrai qu'en Norvège, les codes sociaux sont différents là-dessus, sur le relationnel, sur le social. Nous, on s'est très vite fait des amis norvégiens. Donc de ce côté-là, on ne peut pas se plaindre. Via la musique, via l'audiovisuel, on s'est fait de très bons amis qui sont toujours nos meilleurs amis 11 ans après. Mais c'est vrai que le côté social en Norvège n'est pas le même qu'en France. On voit quand même moins les gens. Après, nous, ça nous convient parce qu'on a un rythme de vie plutôt… On n'est pas à des fêtes tard. On aime bien rester un peu tranquille à la maison. On est plutôt en mode pépère. On a voulu quitter Paris aussi pour ça. Mais du coup, on a été servis quand on est arrivé en Norvège parce que là, c'est vrai que c'est différent. Il n'y a pas, par exemple, un des… point dont beaucoup de Français se plaignent en Norvège, et je suis d'accord avec ce point-là, c'est qu'en Norvège, par exemple, il y a beaucoup moins de choses qui se font un peu instantanées, en tout cas. Bah tiens, passe. Ou s'il y a un pote qui est là, chez toi, tu lui dis, reste manger ce soir. Ça se fait pas trop comme ça ici. Il faut prévoir longtemps à l'avance, il faut caler des dates, parce qu'il faut faire garder les enfants, parce que c'est compliqué. parce que les gens se lèvent tôt le matin, et puis parce qu'on n'a pas le droit de conduire en ayant bu ne serait-ce qu'un verre. Donc du coup, les gens veulent venir en taxi ou à vélo, ou alors qu'ils ne vont pas boire. Tout ça fait que le fait de sortir en ville ou d'aller manger chez des potes, il y a vachement moins ce côté un peu naturel et un peu instantané qu'on peut avoir en France ou en tout cas à Paris. Donc... Voilà, c'est vrai qu'on met du temps à caler des trucs, à caler des dîners, des trucs et tout, puis souvent c'est annulé au dernier moment. Donc le côté vie sociale n'est pas du tout le même. Donc je peux comprendre que certaines personnes, surtout pour les plus jeunes, entre guillemets, moi j'ai 42 ans, donc je ne suis pas vieille, mais je veux dire, j'ai évidemment pas la même vie qu'à 20 ans. J'ai connu des jeunes d'une vingtaine d'années qui sont venus en Norvège, pas à Oslo, dans une petite ville à la campagne. Ils se sont clairement fait chier et sont repartis. Parce qu'il faut être conscient de ça.

  • Speaker #1

    Surtout, je pense que le lien social, le cercle social, surtout quand on est jeune et quand on arrive dans une nouvelle ville, qui plus est dans un nouveau pays, c'est super important pour sortir, pour apprendre des trucs, pour dépasser la solitude aussi qui peut arriver dans le quotidien. Donc c'est bien si vous avez pu un peu vous faire des amis au final. Au niveau du rythme de vie, tu disais que c'était assez cool, etc. Tu le ressens en habitant là-bas ? Du coup, est-ce que le rythme est plus lent, plus doux ? On a un peu le cliché vie professionnelle, perso bien marquée dans les pays nordiques. Tu le sens un petit peu tout ça ?

  • Speaker #0

    Énormément, c'est la plus grosse différence à mon sens entre la vie, en général en France et en Norvège, mais encore plus entre la vie parisienne. Moi, j'avais un rythme de vie, je bossais au JT d'M6 pour le 12-45 et le 19-45. Je travaillais de 11h à 20h30. Je rentrais chez moi à 21h30 ou 22h, je n'avais pas mangé. En Norvège, on quitte à 15h30, 16h30. Donc, ce n'est pas la même vie.

  • Speaker #1

    Bref, un autre rythme.

  • Speaker #0

    Exactement comme tu l'as décrit dans ta question, c'est tout est plus lent, tout est plus doux. C'est exactement ça. Même si j'ai été globalement beaucoup plus freelance dans mes 11 ans de vie en Norvège, j'ai quand même été salariée dans la télé publique norvégienne. Et j'ai fait des missions dans d'autres chaînes de télé en tant qu'indépendante avant. Tout est plus lent. Moi, j'avais l'habitude, par exemple... Ça fait 21 ans que je fais du montage, donc je monte très vite et j'ai bossé dans le news. C'était le propos du travail, c'était de travailler vite, très vite. À Paris, le montage en news, c'est du semi-direct. On reçoit les images quelques fois, quelques dizaines de minutes avant le journal. Donc, il faut tout monter, tout mixer, tout écrire. C'est du très, très, très, très, très rapide. Quand je suis arrivée en Norvège, on m'a vite calmée. On m'a dit, bon, ça ne va pas le faire parce que... Ma première pige en télé, j'ai reçu une liste de tâches à faire que j'ai faites sur ma première journée. Et quand la chef est arrivée le soir, elle m'a dit, mais ça ne va pas. C'est ta tâche, c'est la liste pour la semaine. Donc, elle m'a dit, tu vas te calmer, tu vas faire des pauses, tu vas aller discuter avec tes collègues, tu vas aller faire la pause goûter, tu vas aller manger une gaufre et puis tu vas te calmer.

  • Speaker #1

    C'est ouf, c'est ouf. Comment tu lui dis, toi, du coup, cette différence de... de rythme, parce que ça doit faire bizarre pendant des années, on t'apprend vite, productif, pas perdre de temps, etc. Comment toi, tu le vis, cette différence ?

  • Speaker #0

    Très bien. Je le vis très bien. C'est un des points auxquels on s'adapte très vite. On s'adapte très vite à la coolitude. Et quand... D'ailleurs, c'est rigolo, parce que dans mes... trois premières années de vie en Norvège, justement dans les moments où on avait des difficultés. Je suis retournée travailler en France, donc à M6, parce que j'étais en galère. J'ai appelé mes collègues et j'ai appelé mes anciens chefs et j'ai dit, je suis dans la merde, est-ce que vous pouvez me faire bosser ? Je n'ai plus de sous et tout. Donc, ils m'ont dit, allez, vas-y, reviens. Donc, je faisais des petites missions là-bas et tout. Et quand je retrouvais le rythme du JT, je me disais, j'aimais ça, parce que ça me faisait marrer, ce contraste. Mais c'est vrai qu'après, quand j'ai bossé en télé ici, alors que je ne faisais plus d'aller-retour avec la France, je me disais quand même... Ça me faisait rire parce qu'à chaque fois que j'étais au boulot, il y avait des journées un peu cool. Il y avait même des fois, le chef venait me voir, il s'excusait. Il me dit « ça va, tu ne t'ennuies pas trop, il n'y a pas grand-chose à faire » . Et moi, je faisais mon site. Je m'occupais de mon site internet « Une blonde en Norvège » . Et j'avais le droit de faire des trucs perso, parce que je n'avais rien à faire, donc je ne me cachais pas. Il y avait des fois, j'étais carrément les jambes allongées sur la chaise, en train de lire un bouquin. Je n'avais rien à faire. Donc, c'était un rythme tellement cool que... Non, non, c'était... Du coup, on s'adapte vite à ce rythme-là. On le prend vite et on s'en... Ouais, on y prend goût assez vite.

  • Speaker #1

    Ouais, je comprends. Ça doit faire un peu bizarre. Ça contraste vraiment, pour le coup, avec...

  • Speaker #0

    C'est opposé. La France,

  • Speaker #1

    c'est plus à Paris, ouais.

  • Speaker #0

    Ouais, même ne serait-ce que la hiérarchie. En Norvège, ça ne marche pas du tout pareil. En France, c'est très hiérarchisé. Donc même si on a une bonne entente avec son chef, son chef, c'est son chef. Il a son bureau. Tu ne manges pas à la cantine le midi avec ton chef. Oui ou non, mais je veux dire, c'est très hiérarchisé. En Norvège, ça ne l'est pas. Par exemple, moi, je travaillais ce qu'on appelle en turnus. Donc, c'est un roulement, quoi. On travaille en roulement avec des postes qui s'échangent. Les chefs sont inclus dans ce roulement-là, en fait. Il y a certains chefs qui ont des postes un petit peu particuliers dans le sens où, évidemment, ils gagnent plus et ils ont des horaires peut-être plus fixes. Mais, par exemple, les personnes qui étaient au-dessus de moi quand j'étais au journal, qui étaient ce qu'on appelle rédacteurs, rédacteurs en chef, Eux, ils étaient dans ce roulement-là aussi. Et puis le lendemain, ils pouvaient très bien faire un taf de journaliste lambda. Donc il n'y a pas du tout ce côté. Et puis du coup, on se sent très à l'aise. Moi, j'ai eu des petits soucis. Il m'est arrivé des problèmes avec mes collègues. des choses qui ne sont pas rien de grave, mais des petits problèmes de salariés. Du coup, on se sent très à l'aise pour aller parler à son chef et lui dire, il s'est passé ci, il s'est passé ça, ça ne va pas, il faut réagir. En plus, en Norvège, ils ne rigolent vraiment pas avec ça, avec le côté confort de vie au travail, conditions de travail et tout. C'est très, très, très important, le social au travail, le respect, etc. C'est beaucoup, beaucoup plus qu'en France.

  • Speaker #1

    ok ouais tu sens qu'il y a vraiment l'accent qui est mis sur la qualité de vie au travail, le bien-être au travail. Beaucoup,

  • Speaker #0

    beaucoup, beaucoup. Et comme tu l'as dit dans ta question d'avant, sur la coupure, on travaille jusqu'à 15h30 ou 16h, c'est des journées de 7h30, donc on travaille entre 37 et 38h par semaine. C'est simplement que c'est des journées continues, donc la pause déjeuner n'est pas déduite. Évidemment qu'on fait des pauses, et évidemment qu'on s'arrête pour manger, mais c'est une petite pause, c'est vite fait, on mange un petit truc, c'est pas une heure et demie de pause. on va pas au resto, c'est pas du tout le même rythme on mange une petite tartine derrière son bureau ou on descend à la cafétéria mais c'est pas du tout la même chose donc du coup on termine plus tôt et il y a un gros accent qui est mis sur la vie sociale et la vie familiale après c'est très important ça fait partie vraiment du bien-être des norvégiens ok,

  • Speaker #1

    trop bien Est-ce qu'il y a eu des situations où tu t'es retrouvée et tu as senti que ça bloquait un petit peu ou alors on pouvait avoir des petits quiproquos peut-être, mais vraiment par rapport à la différence de culture, la différence de... Voilà, toi, tu es française avec un fonctionnement et ça a fait des petits quiproquos dans ton travail ou même dans ta vie sociale ?

  • Speaker #0

    La plus grosse différence, je dirais que c'est par rapport au rythme, justement au rythme de vie et notamment au rythme alimentaire parce que parce que les Norvégiens, ils prennent des très gros petits-déj. C'est des gros mangeurs du matin. Le déjeuner, il est presque inexistant. C'est un enka, en fait. C'est un enka salé. Mais ce n'est pas comme nous, on a un déjeuner. Et ce n'est surtout pas quelque chose de chaud. Enfin, quelquefois, mais c'est plutôt, c'est une tartine, c'est un tout petit truc. Et le dîner norvégien, c'est vers 17h. Donc là, c'est le gros repas en famille, les enfants sont rentrés de l'école, les parents aussi, etc. Et le soir, il y a de nouveau un petit repas qu'on appelle le kvelsmat. Et là, c'est de nouveau un peu un enka salé, un peu comme un lunch en fait. Et ce qui fait que du coup, quand on est invité chez des gens ou quand on invite des gens, c'est compliqué. Parce que le dimanche, par exemple, si on est invité à dîner chez des gens un dimanche, c'est rendez-vous à 15h.

  • Speaker #1

    Pour prendre l'apéro.

  • Speaker #0

    A commencer l'apéro à 15h. Et pour nous, c'est exactement ça. Pour nous, c'est le goûter. Donc du coup, c'est chaud. Donc quand on est invité chez des gens à cette heure-là, du coup, le midi, on ne mange presque pas. On se fait un petit... Mais sinon, on n'aura pas faim à 15h. Je ne vais pas manger. Donc du coup, ça crée des petites situations comme ça. Mais c'est plus rigolo. Ce n'est pas quelque chose de gênant.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y a des spécialités culinaires en Norvège ?

  • Speaker #0

    Il y en a, mais la Norvège reste... Pas un pays gastronomique, il ne faut pas venir en Norvège pour vouloir très bien manger. Après, on trouve tous les produits premiers. Moi, je cuisine comme avant, en fait. Je cuisine tout pareil. Il n'y a rien que je ne trouve pas. Donc, mes recettes d'avant, je les fais ici. Et il mange beaucoup de poissons, beaucoup plus de poissons. Il mange beaucoup de saumon, même si c'est un peu controversé. Moi, j'en mange, mais j'essaye de faire attention avec la quantité parce que c'est quand même un peu... débattu, la saineté du produit. Il y a des plats traditionnels comme le lutofisk qui est le poisson séché qu'on fait sécher, tu sais, tout au nord de la Norvège, notamment au Lofoten, sur les Pandouars qu'on fait sécher. Du coup, c'est un poisson qu'il faut réhydrater après et dessaler parce que c'est salé et séché. Donc ça, c'est un des plats traditionnels de Noël, par exemple. Il y a de la viande séchée aussi, qui s'appelle la pinechette. Donc c'est des côtes d'agneau, enfin des côtes de mouton. Pareil, séché, salé, qu'il faut réhydrater et dessaler. Il y a plein de... Ils sont très sucrés, ils sont très desserts. Il y a beaucoup de viennoiserie, de pâtisserie, de gâteau, il y a plein plein de choses. Donc oui, il y a des plats traditionnels à goûter. En tout cas, il y a la soupe de poisson qui est très bonne. Celle de Bergen est très réputée, mais j'en ai mangé des délicieuses au Lofoten il n'y a pas très longtemps. Donc, il y a des bonnes choses.

  • Speaker #1

    Il y a de quoi faire quand même pour se régaler.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y a d'autres choses, des petites choses qui te surprennent un petit peu dans la manière de vivre des Norvégiens ? On parlait du lunch, du fait de finir un petit peu plus tôt, etc. Est-ce qu'il y a des habitudes, des us et coutumes peut-être qui te surprennent un peu ?

  • Speaker #0

    Un des points un petit peu bizarres, effectivement, je pense, auquel on a un peu de mal à s'habituer en tant que Français, après encore une fois, ça dépend de là où on vient, mais c'est encore une fois par rapport aux comportements sociaux. C'est vrai que les Norvégiens peuvent être, sont quelquefois réputés comme froids et distants. ce qui est plus attribué au final quand on connaît les gens à de la timidité c'est des gens qui sont assez introvertis qui ont besoin de boire un petit coup pour s'ouvrir aux gens pas tous évidemment mais en tout cas c'est pas une culture d'extravertis c'est pas une culture sudiste c'est bel et bien une culture nordiste et introvertie mais pas du tout froide à mon sens, c'est là la nuance à faire qui est importante c'est que c'est pas du tout des gens froids, pas du tout par contre il y a un truc social un peu différent qui peut être, alors on en rigole mais quelquefois ça peut être agaçant c'est que c'est vrai que les norvégiens sont très ils sont pas du tout hypocrites c'est à dire que si on croise quelqu'un qu'on connait mais que cette personne n'a pas envie de parler ce jour là, elle ne va pas nous dire bonjour ok Merci. Elle ne va pas se forcer. Elle ne va pas se dire, tiens, je connais, je suis obligée. Non, elle va passer à côté de toi et elle va t'ignorer. Tout simplement.

  • Speaker #1

    Au moins,

  • Speaker #0

    il n'y a pas de filtre. Tu sais à quoi tu appelles. Il n'y a pas de filtre. Tu dis, ce n'est pas le jour. Je lui parlerai demain. Donc ça, ça peut être un peu perturbant. Et c'est vrai que c'est très impressionnant, cette capacité à faire genre ils ne t'ont pas vu. Et tu sais qu'ils t'ont vu, mais bon. Tu sais, c'est un peu genre, j'ai vu que tu m'avais vu, mais j'ai vu que tu n'avais pas vu. Donc, il y a ce côté-là.

  • Speaker #1

    Et du coup, je rebondis sur ce que tu disais avant. On parlait un peu du cliché. Les Norvégiens sont froids et distants. J'avais une petite liste de clichés versus réalité. Ok,

  • Speaker #0

    alors vas-y, balance. Tu sais qu'à la base, j'ai créé mon site internet Une Blonde en Norvège pour ça. Pour répondre aux clichés. C'est pour ça que ça s'appelle Une Blonde en Norvège, d'ailleurs. parce que pour le coup ça c'est un cliché qui est vrai c'est qu'il y a beaucoup de blondes et de blondes donc vas-y je t'écoute le premier tu vois vraiment c'était tu l'as cité mot pour mot les norvégiens sont froids et distants ok donc non le deuxième il fait nuit 6 mois par an alors ça dépend de où on habite c'est vrai que mais moi la première avant de venir ne serait-ce qu'en voyage en Norvège je n'avais aucune idée de la géographie du pays. Je ne suis pas forte en géo du tout, en général, mais c'est vrai que j'ai vraiment commencé à m'intéresser à la géographie du pays après notre premier voyage. Parce qu'au début, on voulait voir les fjords du sud, mais après, on s'est dit, on retournera une autre fois au nord pour faire un trip au Rorboréal, chien de traîneau, motoneige, etc. Et c'est là qu'on a pris conscience que le pays fait 2500 kilomètres de long, en fait. Il est hyper long, donc évidemment que la vie au sud n'est pas la même vie que celle au nord. Donc c'est vrai que les gens ont effectivement ces clichés qu'il fait nuit, froid et qu'il y a de la neige toute l'année. Mais ça, c'est la vie au-delà du cercle polaire, donc au nord de la Norvège. Au sud, ce n'est pas exactement comme en France, mais moi je viens du nord de la France, des Ardennes, et il n'y a pas une très grosse différence. Évidemment qu'il y a plus de nuit et qu'il fait plus froid, mais pas beaucoup. Là où j'habite, moi par exemple, dans le sud... l'hiver, quand on est au minimum de l'ensoleillement, donc au mois de décembre, on a une heure et demie de luminosité en moins que la France.

  • Speaker #1

    C'est pas énorme.

  • Speaker #0

    Donc c'est pas énorme, ça joue, ça se ressent, parce que c'est-à-dire que en gros, il fait nuit à 15h30, donc ça veut dire qu'à partir de 14h30, ça commence à se coucher, donc tu commences à avoir cette... pénombre tu vois entre 14 et 15 ce qui est tôt tu vois quand tu bosses et que après bon ça fait des longues journées des fois quand tu vas faire les courses à 19h tu te dis putain ça fait 5h qu'il fait nuit j'en peux plus quoi donc ça joue mais en tout cas il fait pas nuit toute la journée c'est faux et à l'inverse quand les journées rallongent à partir du mois d'avril même mars même du coup on a alors nous on a pas les ni les nuits polaires, ni le soleil de minuit, puisque littéralement ce phénomène ne se produit qu'au-delà du cercle polaire. Et ici au sud, du coup, on n'a pas ni ces nuits polaires, ni le soleil de minuit. Mais l'été, ça veut dire que le soleil se couche dans le sens où il passe sous la ligne de l'horizon, mais il ne va pas très bas, il reste... au bord en fait, donc du coup il fait jamais nuit l'été pendant 3 mois 4 mois on a pas de nuit on a pas de nuit noire tu vois quand on est au max de la nuit en pleine nuit,

  • Speaker #1

    c'est comme s'il était 18h en France quoi donc ça fait bizarre bon bah au moins on sait que selon où on habite dans le pays c'est pas pareil,

  • Speaker #0

    cliché numéro 3 tout est hors de prix ah c'est pas faux c'est pas faux

  • Speaker #1

    Alors justement,

  • Speaker #0

    c'est une remarque intéressante, puisque j'ai sorti il y a quelques semaines un podcast coup de gueule là-dessus, parce qu'il faut vraiment faire attention. Alors évidemment qu'on gagne plus en Norvège, ce n'est pas un faux cliché ça, on gagne plus, mais on ne gagne pas 15 fois plus non plus. Donc il y a vraiment, je pense que les gens n'ont pas du tout notion n'ont pas un bon rapport à l'argent, je dis les gens qui ne sont pas en Norvège. Et on cherche quelquefois des infos sur Internet et on fait mal les ajustements. C'est-à-dire que justement dans le podcast que je faisais, j'expliquais ça parce que quelqu'un m'avait dit la petite histoire ça partait d'une séance de coiffure pour hommes que j'avais vue à 680 couronnes, donc genre 60 euros. Donc je disais c'est hors de prix. Et quelqu'un m'avait répondu en dessous, oui, mais vu le salaire que gagnent les Norvégiens, il faut remettre les choses dans leur contexte, vous pouvez bien vous payer ça. Alors, le problème de la Norvège, c'est que les gens pensent, et ça c'est un faux cliché aussi, une fausse idée, c'est que tout le monde est riche, que tout le monde roule en Tesla, que tout le monde a un bateau, deux maisons, trois voitures. Mais c'est faux, c'est totalement faux. Et en fait, le problème, c'est que si on fait une recherche sur Internet, on trouve qu'effectivement en Norvège, le salaire... moyen est autour de 4500 euros. Mais qu'est-ce que ça veut dire un salaire moyen ? Ça ne veut pas dire que tout le monde gagne plus ou moins ça. Ça veut dire qu'il y a des très très riches qui gagnent beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup plus que ça et d'autres gens qui gagnent beaucoup, beaucoup, beaucoup moins que ça. Donc ce n'est pas un salaire... En Norvège, il y a des salaires minimums attribués par secteur, mais il n'y a pas de salaire minimum général comme en France avec le SMIC par exemple. Donc, les gens pensent qu'en venant en Norvège ou en faisant n'importe quel petit boulot ou même à mi-temps, ils vont être riches. Mais non.

  • Speaker #1

    Ça ne fonctionne pas comme ça.

  • Speaker #0

    Mais ça ne fonctionne pas comme ça. Donc, du coup, oui, la vie est chère. Et oui, il faut faire attention parce qu'effectivement, si on vise un petit boulot, mais qu'on vise de vivre à Oslo, par exemple, une colloque de 8 mètres carrés à Oslo, c'est entre 1 000 et 1 500 euros. 8 mètres carrés. autour de 1000 euros c'est entre 8000 et 10 000, 12 000 ça peut aller jusqu'à 12 000 couronnes une chambre en colocation sans compter l'électricité, internet tout le reste, il faut vivre à côté de ça donc si on fait un petit boulot et qu'on est serveur par exemple dans un restaurant,

  • Speaker #1

    ça marche pas il faut le savoir avant de vouloir s'installer il faut le savoir avant de venir s'installer cliché numéro 4 les paysages sont magnifiques mais on s'ennuie vite faux on ne pense pas

  • Speaker #0

    On peut maintenant... On ne peut pas s'enlacer. J'ai travaillé pendant longtemps, pendant plusieurs années, comme guide, comme tour leader en tourbus. Et avec mon métier maintenant de fixeuse et de travel designer, je voyage dans tout le pays. Je ne connais pas toute la Norvège par cœur, évidemment, qu'il y a plein d'endroits que j'ai hâte de découvrir et que je souhaite découvrir, mais je connais quand même très, très bien le pays. J'ai eu la chance d'aller du sud au nord jusqu'au Lofoten, au Cap Nord, etc. Et quand j'étais guide, il y avait un tour que je faisais dans le centre de la Norvège, que je faisais tout le temps. J'allais tout le temps au même endroit. C'était tout le temps le même tour. Et à chaque fois, je prenais toujours autant de photos, toujours autant de vidéos. Et les gens avec qui j'étais me disaient, mais tu ne l'as pas genre 50 fois cette photo ? Je disais, mais si, mais regarde. Et des fois, je faisais le même tour, tu sais, semaine après semaine. Et je leur montrais la photo, genre, mais du même endroit la semaine d'avant. Et ça n'avait rien à voir. C'était pas les mêmes lumières. Il y avait des fois, il faisait moche, mais avec, tu sais, les nuages coincés dans la montagne, avec ce côté dramatique. Mais c'est trop beau. Donc, non, c'est impossible. Tu peux pas te lasser de pays. Si tu te lasses de paysages comme ça, il faut partir.

  • Speaker #1

    Ouais, j'imagine. Si tu sais regarder et observer, je pense que t'en prends plein les yeux.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Ouais. Prochain cliché, du coup, cliché numéro 5. Les Norvégiens vivent dehors, même l'hiver.

  • Speaker #0

    Vrai.

  • Speaker #1

    Il ne se stoppe pas d'être dehors, même l'hiver, quand il fait froid, quand il fait moins 30, moins 40.

  • Speaker #0

    Alors encore une fois, le froid et la température, ça dépend évidemment encore une fois de là où on habite. Moi là où je suis, c'est plutôt tempéré, on n'a pas des moins 30, des moins 40. Quand on a moins 15, c'est extrême et ça ne dure que quelques jours. Donc on a plutôt entre moins 5 et moins 10, mais ça reste gérable. Et par contre, c'est vrai qu'ils sont dehors. tout le temps et quel que soit l'âge d'ailleurs les enfants dans les crèches ils sont dehors tout le temps il y a beaucoup d'éducation dehors et puis du coup effectivement l'hiver comme il fait nuit plus tôt du coup tout est éclairé il y a beaucoup de chemin dans les forêts par exemple qui sont éclairés les pistes de ski sont éclairées donc c'est vrai qu'ils passent beaucoup de temps dehors et par tout temps et par toute saison donc les Norvégiens se sont attribués l'expression il n'y a pas de mauvais temps mais que des mauvais vêtements alors que ce serait breton mais

  • Speaker #1

    en tout cas ça marche très bien en Norvège aussi en Bretagne comme en Norvège ils se mettent d'accord et j'avais du coup un dernier cliché on en a déjà un petit peu parlé tout à l'heure c'était les relations sont plus égalitaires notamment dans le couple et au travail

  • Speaker #0

    Alors ça, c'est vrai. Notamment au sein du couple, ne serait-ce que par rapport aux enfants, le congé parental, par exemple, en Norvège, est un congé parental. Ce n'est pas un congé maternité, c'est un congé parental à répartir entre le père et la mère. Et il y a du temps qui est attribué, il y a trois mois qui sont attribués au père. Si le père ne les prend pas, ils sont perdus.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Donc c'est un congé parental à se répartir. La mère reste avec l'enfant en général au début et en général le père prend le relais à la fin du congé, mais c'est un congé parental.

  • Speaker #1

    Ok, c'est bien comme système.

  • Speaker #0

    Donc c'est un système assez intéressant et c'est vrai que sinon globalement dans le pays, que ce soit à la maison pour la répartition des tâches ou au travail, etc. Alors c'est... pas complètement 50-51. On voit quand même encore beaucoup plus de postes importants occupés par des hommes, etc. Mais que ce soit la première ministre d'avant, il y a effectivement beaucoup plus d'égalité partout.

  • Speaker #1

    Ok, trop bien. J'en ai fini pour les clichés. J'avais une dernière petite question, enfin, deux-trois petites choses à voir avec toi. C'est que quand on part dans des... pays différents comme ça, où il y a des choses différentes, etc. On voit d'autres choses, ça peut faire évoluer notre état d'esprit, notre vision des choses. Et j'avais lu un article d'un interview que tu avais fait sur le site de Femmes Expats, où tu dis que la Norvège t'a rendu meilleure. Et je voulais te demander en quoi la Norvège t'a rendu meilleure.

  • Speaker #0

    La Norvège m'a rendue plus indulgente.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Parce que... plus à l'écoute, plus indulgente et plus à l'écoute. Parce que les gens l'ont été avec moi. Et à tel point que je me suis fait la comparaison, je me suis dit, mais j'aurais fait ça, moi, avec quelqu'un en France. Et je me suis dit, mais non, mais jamais de la vie. Et du coup, je me force maintenant à être beaucoup plus indulgente. Je te prends un exemple concret. Quand j'ai commencé à travailler à Enerco, je parlais un peu norvégien, mais très peu et très mal. Et en fait, ça ne les a pas empêchés de me faire travailler, de m'encourager, de me former, de me motiver, de m'apprendre plein de choses, de jamais se moquer. Alors qu'à l'inverse, en France, je n'aurais jamais pu travailler en télé. Par exemple, si j'avais été étrangère, avec un niveau de français équivalent à mon niveau de norvégien, ça n'aurait pas marché. Ça aurait été impossible. Donc l'indulgence... Alors après, ça vient aussi un peu du fait que... qu'il y a moins de gens, il y a moins de monde en Norvège donc ils ont besoin des étrangers aussi ils ont besoin de former les gens etc. mais quand même globalement on sent que les gens sont beaucoup plus open, beaucoup plus à l'écoute beaucoup moins dans le jugement beaucoup donc ça ça m'a ça ça m'a changé et puis c'est vrai qu'un point qui a changé aussi c'est que J'en parle souvent dans mon podcast et j'en parle beaucoup dans la formation que je viens de sortir sur l'entrepreneuriat. C'est que quand toutes les choses… Aujourd'hui, je suis freelance multicasquette puisque je travaille dans l'audiovisuel, je suis fixeuse, je travaille pour des productions télé, j'ai été guide, j'ai travaillé en télé, je filme, je crée des voyages, je fais du consulting, je travaille dans le tourisme, je donne des cours de chant, je donne des cours de norvégien. Et en fait, toutes ces choses-là, super multicasquettes, et j'adore ça, c'est ce qui crée mon équilibre et ce qui fait que je suis heureuse, parce que toutes ces choses-là, j'aime les faire, mais je n'aimerais pas les faire à 100%, donc je suis heureuse de le faire un petit peu. Et en fait, toutes ces choses-là, c'est des choses que je n'aurais pas faites si j'étais restée en France, en fait.

  • Speaker #1

    Ok, tu n'aurais pas pu aller où ?

  • Speaker #0

    J'ai dû m'ouvrir un peu par défaut, en fait. J'ai dû m'ouvrir parce que... Parce que j'étais en galère et que je cherchais du taf et que des opportunités se sont présentées, que je les ai prises. Et que même si ça m'a demandé un effort et que ça m'a demandé de travailler, que ça m'a demandé de réapprendre des choses, du coup, j'ai pu faire plein de trucs différents. Et en ça, pour moi, c'est une des richesses de partir vivre à l'étranger. C'est qu'en fait, je connais très peu de personnes qui avaient un plan, qui sont arrivées dans le pays. le plan a marché et 15 ans après font toujours ça. Souvent, en fait, on est obligé de s'adapter, de changer, de faire des choses soit différemment, soit des choses différentes complètement, soit de faire ailleurs que ce qu'on aurait voulu faire. Et ça peut être une difficulté, mais ça peut aussi être un super challenge parce qu'on apprend des nouvelles choses. Et pour moi, c'est un des points forts et positifs de la vie à l'étranger.

  • Speaker #1

    Oui, carrément. Ça te pousse, je pense, si tu es ouvert au changement, ça te pousse à À t'ouvrir l'esprit et à voir d'autres faire et te dire c'est ok, j'y vais, je tente.

  • Speaker #0

    Exactement. Et des fois ça marche pas, moi j'ai tenté des trucs qui m'ont pas plu, que j'ai fait deux jours et j'ai arrêté parce que c'était horrible, mais j'ai essayé.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est top. Au moins t'auras testé et ça peut que apporter du plus dans tous les cas.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Trop bien. Et bah merci en tout cas pour toutes ces informations. et pour ton parcours. Et je mettrai du coup dans la description du podcast ton site, ta page Insta pour qu'on puisse te retrouver et poser des questions si besoin.

  • Speaker #0

    Ça marche. Merci à toi pour l'invitation. C'était un plaisir.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir écouté cet épisode de Partir. J'espère qu'il vous a permis de voyager un peu, de découvrir la Norvège autrement et peut-être même de rêver à une nouvelle vie ailleurs. Si ça vous a plu, abonnez-vous au podcast sur votre plateforme d'écoute et laissez un petit like ou un commentaire Ça aide énormément à le faire connaître. Et pour prolonger le voyage, découvrir les coulisses, les photos de la Norvège, les extraits inédits des invités, rejoignez-moi sur Instagram, sur Partir Podcast. Et on se retrouve bientôt pour une nouvelle histoire.

Description

Les hiver sombres, les -40°C, l'été sans nuit.... Voila un peu à quoi on pense lorsqu'on parle d'un pays nordique. Mais dans la réalité : Comment c’est, vivre en Norvège ?


Dans cet épisode, Anne-Sophie, expatriée depuis plus de 11 ans sur l’île de Tjøme, raconte la vraie vie en Norvège : le quotidien au cœur de la nature, les différences culturelles, les clichés, et la réalité derrière le rêve nordique.


Elle partage son expérience de vie quotidienne à l’étranger, de la culture norvégienne, et ce qu’elle a appris après plus d’une décennie là-bas.


On parle notamment de :

- comment s'installer en norvege

- la barrière de la langue

- les paysages assez exceptionnels

- la socialisation et les amitiés en norvège

- la différence de rythme de vie comparé à la France



Bonne écoute !

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Infos utiles :


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Transcription

  • Speaker #0

    J'ai été émue par des paysages, émue aux larmes par des paysages, ça ne m'était jamais arrivé.

  • Speaker #1

    Bienvenue sur Partir, le podcast qui vous fait voyager à travers les histoires de celles et ceux qui ont tout quitté pour vivre ailleurs.

  • Speaker #0

    On a vu que les gens avaient un rythme de vie tellement cool et sain et agréable, et nous on était tellement dans le rush et dans la vie à 200 à l'heure parisienne qu'on s'est dit mais c'est ça que je veux. Mais c'est vrai que le côté social en Norvège n'est pas le même qu'en France, on voit quand même moins les gens.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, on met le cap vers le nord, direction la Norvège, pour rencontrer Anne-Sophie, une Française partie il y a maintenant 11 ans, vivre sur une petite île du sud de la Norvège, une île au milieu des fjords avec des hivers silencieux et des étés lumineux. Ensemble, on va parler de la vraie vie là-bas, les clichés, la réalité, les joies et les défis du quotidien à l'étranger. et j'espère que vous avez apprécié. qu'en écoutant cet épisode, vous aurez l'impression, vous aussi, de respirer un petit peu d'air norvégien. Avant de commencer, si le podcast vous plaît, pensez à vous abonner sur votre plateforme d'écoute, à laisser un petit like ou un commentaire, ça aide énormément à le faire connaître. Et pour découvrir les coulisses du podcast, les photos des invités et quelques instants de vie entre deux épisodes, rendez-vous sur Instagram sur Partir Podcast. C'est parti pour ce nouvel épisode, je vous souhaite une bonne écoute ! Anne-Sophie, merci de prendre le temps avec moi aujourd'hui pour nous parler de ton parcours et de ton histoire. Donc, est-ce que tu peux déjà nous raconter un petit peu, déjà, comment tu t'es retrouvée à vivre en Norvège, plus précisément sur une petite île dans le sud ? Alors, tu vas me dire comment ça se prononce ?

  • Speaker #0

    Ça va être le challenge. Ah ouais.

  • Speaker #1

    Tchum, tchum.

  • Speaker #0

    Presque. Alors déjà, salut à toi Camille et merci pour l'invitation. Donc je m'appelle Anne-Sophie Drouet et ça fait 11 ans que j'habite en Norvège. Et j'ai toujours habité à côté de Tönsberg, qui est la septième plus grande ville de Norvège. Mais l'année dernière, j'ai déménagé un tout petit peu plus loin sur une île. Alors ce n'est pas une île, je ne vais pas chez moi en bateau, il y a une route. Mais c'est une île qui se prononce donc Chum. Et voilà, qui est surnommé, même par les Norvégiens, le petit paradis. Donc voilà, j'y suis très heureuse.

  • Speaker #1

    Pourquoi du coup ce nom de petit paradis ? Si tu veux nous donner un avant-goût de ce que c'est ta vie sur cette petite île.

  • Speaker #0

    Eh bien, parce que c'est une île sur laquelle il y a plusieurs réserves naturelles. Donc du coup, il y a beaucoup d'animaux, beaucoup d'oiseaux. Et puis c'est une île entourée par le fjord, par l'Oslofjord, avec plein de petites plages privées, de petits endroits assez insolites, qui changent vraiment du paysage, par exemple autour de Tönsberg, alors que ce n'est pas si loin. On est à 20 minutes en voiture, on est à quelques dizaines de kilomètres, donc ce n'est vraiment pas très loin, mais ce sont des paysages complètement différents. donc il y a beaucoup de gens qui ont des résidences secondaires ici en fait on n'est pas beaucoup d'habitants c'est deux îles les unes en dessous des autres qui sont en dessous de Tönsberg et moi j'habite sur l'île la plus loin, la plus au sud et on n'est pas beaucoup on est 3000 habitants sur cette petite île mais c'est assez pratique on a tout ce qu'il faut on a toutes les commodités et tout et puis je reste pas loin de Tönsberg donc pour moi qui travaille à la maison et qui peut aller se promener promener du coup quand je veux et autant que je veux. Du coup, c'est vraiment le paradis.

  • Speaker #1

    J'imagine, ça doit être royal. Un bon cadre de vie, on dirait.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui t'a poussée à quitter la France et partir déjà à l'étranger et plus particulièrement, pourquoi la Norvège ?

  • Speaker #0

    Alors, contrairement à un mouvement qu'on peut voir depuis quelques années et que je peux comprendre, Je ne suis pas partie de France par ras-le-bol de la France, mais plus par ras-le-bol pour le coup, mais de la ville dans laquelle je vivais à l'époque puisque j'étais à Paris. J'ai vécu dix ans à Paris avant de venir en Norvège et je ne suis pas originaire de Paris en fait, j'ai grandi à la campagne dans les Ardennes. et mon compagnon avec qui j'étais à Paris et avec qui j'ai déménagé ici en Norvège venait de la campagne. aussi, plutôt plus vers la baule. Donc voilà, j'ai vécu dix ans à Paris, c'était très chouette, ça m'a permis de développer plein de choses professionnelles géniales qui m'ont suivie jusque la Norvège. Mais au bout de dix ans à Paris, un peu ras-le-bol de vivre dans un petit appart tout pourri, très cher, et puis surtout le cadre de vie, le style de vie qui me convenait plus, même si c'était top d'avoir la... La City Life à Paris, entre mes 20 et 30 ans, au bout d'un moment, on aspire tous à autre chose, à avoir plus de place, plus de confort, plus de nature, plus de plein de choses qui ne sont pas possibles à Paris, et qui sont possibles en France. On aurait pu déménager ailleurs en France sans partir à l'étranger. Mais on a fait tout simplement un voyage en Norvège avec mon compagnon pour découvrir un pays nordique. Quand on est venu ici, on a eu le coup de cœur et on s'est dit, on tente. Donc, ce n'était pas un coup de tête. On a mis quatre ans à préparer le projet après la prise de décision. Mais du coup, voilà, ça s'est fait comme ça.

  • Speaker #1

    Ok, ça va trop bien. Ça s'est construit petit à petit. Qu'est-ce qui vous a fait, dans la Norvège, tu dis, on a eu un coup de cœur. C'est quoi qui vous a fait vous dire, waouh, là, vraiment, ça nous correspondrait grave. Bien, on va habiter ici.

  • Speaker #0

    C'est tout d'abord évidemment les paysages. Nous, c'était la première fois qu'on faisait un pays nordique. C'était le but. En fait, je raconte souvent comme anecdote que même 11 ans après, je ne connais toujours pas les autres pays nordiques. Je ne suis jamais allée en Suède. Je ne suis jamais allée au Danemark. J'ai honte. J'ai très, très honte. Mais du coup, si j'avais visité la Suède pour la première fois, peut-être qu'on serait en Suède en ce moment. mais voilà Les choses ont fait que c'était la Norvège qu'on a découverte et c'est la Norvège qui nous a « attrapés » . Mais on a été sous le charme. On a fait un voyage un peu typique, traditionnel entre Oslo et Bergen en passant par les fjords. J'ai été émue par des paysages, émue aux larmes par des paysages, ça ne m'était jamais arrivé. J'avais vu des belles choses dans les Alpes, en Savoie, ailleurs en France, mais je n'avais jamais vu de paysages qui m'avaient émue. Donc ça, on a été tous les deux d'accord que c'était assez extraordinaire. Et puis au-delà de ça, les gens, la culture, le rythme de vie en fait, on a vu que les gens avaient un rythme de vie tellement cool et sain et agréable. Et nous, on était tellement dans le rush et dans la vie à 200 à l'heure parisienne qu'on s'est dit mais c'est ça que je veux. C'est ça qu'il nous faut en fait.

  • Speaker #1

    Ça a dû tellement... contrasté j'imagine avec la Norvège et c'est vrai que la Norvège c'est un petit peu l'idée qu'on s'en fait d'une vie un peu plus dans la nature beaucoup plus calme, beaucoup plus posée exactement,

  • Speaker #0

    mais en tous les cas cette coolitude et cet effet d'apaisement, c'est 100% des gens, tout le monde est d'accord, tous ceux qui viennent en Norvège que ce soit pour la première fois ou qui viennent et qui reviennent ou ceux qui y habitent tout le monde s'accorde à dire que effectivement c'est un rythme de vie très... très cool et très proche de la nature, effectivement.

  • Speaker #1

    On va pouvoir justement creuser un petit peu tout ça un petit peu après. Avant, je me demandais, est-ce qu'il y a des conditions particulières pour pouvoir s'installer en Norvège, aussi bien côté peut-être administratif, légal, ou même d'un côté professionnel, si tu veux t'installer, trouver du travail ? Est-ce qu'il y a des conditions particulières à tout ça ?

  • Speaker #0

    Alors, oui et non. Ça reste une installation relativement... Facile dans le sens où la Norvège ne fait pas partie de l'Union européenne, mais fait partie de l'espace Schengen, donc pas besoin de visa. On peut venir, même pour les voyageurs avec la carte d'identité, ça suffit, on n'a pas besoin de passeport. Évidemment, j'en parle sur mon site et tout, le passeport est recommandé si on vient s'installer, et même presque exigé. Mais en tant que touriste, on n'a besoin de rien en particulier. Et pour venir s'installer, c'est à la fois... tout simple et compliqué c'est que la règle entre guillemets c'est qu'on a le droit d'être en Norvège que trois mois en tant que touriste et qu'après ça il faut travailler donc dans tous les cas il faut s'inscrire au commissariat de police le plus proche et puis au centre d'immigration norvégien pour prévenir qu'on veut rester plus que ces trois mois là donc il faut commencer les démarches et on a que quelques mois pour trouver un travail et pour s'intégrer et s'installer et si on trouve pas pas de travail, on n'a pas le droit de rester en fait.

  • Speaker #1

    Ok, et du coup dans le délai des trois mois ou après les trois mois ? Après,

  • Speaker #0

    au-delà de ça, voilà, on a le droit de rester trois mois en tant que touriste et si on veut s'installer après ça et qu'on n'a pas de travail, il me semble que la demande peut être prolongée jusqu'à un ou deux mois, peut-être jusqu'à six mois en fait en tout au total mais si au-delà de ça on ne trouve pas de travail, on est expulsé en fait.

  • Speaker #1

    Donc, tu viens t'installer et tu mets les bouchées doubles pour t'installer. Oui,

  • Speaker #0

    il faut y aller. C'est pour ça que j'ai créé sur mon site des sessions de consulting. Et là, je viens de sortir une formation justement pour devenir entrepreneur en Norvège. Parce que comme c'est compliqué de trouver un travail, beaucoup de gens, et c'est ce qu'on a fait nous, se mettent à leur compte. pour travailler, sauf que le fait de se mettre à son compte en Norvège, c'est une création de société en fait. On crée une société en nom propre, c'est un peu l'équivalent d'auto-entrepreneur en France, mais en Norvège c'est un enregistrement de société. Et du coup beaucoup de gens font ça par défaut quand ils ne trouvent pas de travail, mais du coup ces démarches-là ne sont pas si simples que ça. En tout cas les démarches administratives ne sont pas compliquées, mais au-delà de ça, quand on se lance en tant qu'entrepreneur, comment on fait, comment on gère, etc. Donc du coup je viens de sortir une formation là-dessus. Et puis, je fais des sessions de consulting par téléphone, du coup, pour aider les gens et les guider là-dessus.

  • Speaker #1

    Ok. Oui, oui, parce que j'imagine que ça doit être assez challengeant. Pourquoi c'est difficile de trouver du travail en Norvège ?

  • Speaker #0

    Alors, c'est pour plein de raisons. Mais la première, c'est qu'il faut parler la langue dans la plupart des cas. Dans les grandes villes, on peut trouver du travail simplement avec l'anglais. Dans les villes où il y a du tourisme, évidemment. On peut être serveur ou faire des petits boulots. Simplement, ça dépend où. Moi, je n'ai jamais vécu à Oslo. Quand on est parti de Paris et qu'on est venu en Norvège, on s'est installé à Tonsberg directement. Et moi, je ne parlais pas norvégien. Quand je suis arrivée en Norvège, je parlais couramment anglais, mais je ne parlais pas norvégien. Pas encore. Et du coup, en fait, je n'ai pas réussi. J'ai essayé pendant quatre ans de trouver des petits boulots, même faire des ménages et tout. Et ça ne marche pas. Ça ne marche pas. si on ne parle pas norvégien, ce n'est pas possible. Donc, ça dépend des branches, évidemment, dans l'ingénierie, dans les branches pharmaceutiques, etc. C'est souvent des gros groupes qui travaillent en anglais. Donc là, ça ouvre plus de possibilités. Mais en tout cas, pour moi, en médias communication, évidemment, je savais que le problème allait se poser. Mais donc ça, c'est une des grosses difficultés. Une autre difficulté, c'est que finalement, il n'y a pas tant que ça de travail à temps plein. Il y a beaucoup de, soit de mi-temps. soit de 60%, 70%, etc. Donc comme la vie est très chère en Norvège, souvent ça ne suffit pas, du coup il faut trouver autre chose à côté, mais il faut trouver autre chose qui complémente, qui soit possible en termes de planning et tout du premier boulot, donc ce n'est pas toujours évident. Et puis même si on le sait que la vie est chère en Norvège et tout, quelquefois les gens n'anticipent pas assez ce que ça va représenter. Et du coup, quand on arrive avec nos économies en euros et un petit boulot en Norvège qui n'est pas super payé, c'est vite compliqué. Oui,

  • Speaker #1

    ok, je vois. Et toi, du coup, comment ça s'est passé pour toi, ton arrivée dans le pays, tes premiers instants, l'emménagement, etc. ?

  • Speaker #0

    Nous, on a eu plutôt de la chance, parce qu'en fait, il y a plein de petites choses qui fonctionnent un peu en cercle vicieux, qui peuvent être compliquées. par exemple Quand on s'installe, qu'on fait la démarche en tout cas pour rester plus que les trois mois, il faut faire la demande de ce qu'on appelle un dénumère, donc c'est un numéro d'identité norvégien. Et en fait, ce numéro d'identité norvégien, c'est un peu la clé de tout. C'est le numéro dont on va avoir besoin pour trouver un logement, pour ouvrir un compte en banque, etc. Mais il nous faut ce numéro pour trouver un logement et pour ouvrir un compte en banque puisqu'il va falloir déposer la caution du logement sur un compte en banque sécurisé. mais pour avoir un logement et un compte en banque, fausse numéro d'identité norvégien. C'est un peu le serpent qui se mord la queue. Il y a des astuces pour contrer tout ça, mais ce n'est pas forcément simple. En tout cas, ça l'est moins maintenant. Moi, ça fait un peu plus de 11 ans que j'ai emménagé ici, donc c'était plus simple à l'époque. Mais en tout cas, pour nous, c'est allé assez vite. En tout cas, la difficulté majeure, ça a été de trouver du travail. Au début, c'était compliqué. Comme je t'ai dit, je ne trouvais pas à cause de la langue et tout. Et puis, on est passé par des gros moments de difficulté parce qu'au bout de trois ans, évidemment, on avait cramé toutes nos économies et puis on était assez. Donc là, ça a été très compliqué. Et puis, on a failli rentrer en France et tout abandonner parce qu'on n'y arrivait pas. Et puis là, on s'est interrogé en se disant, mais pourquoi ça ne marche pas en fait ? Et on a tous les deux conclu que c'était à cause de la langue. Parce qu'un des problèmes aussi, c'est que quand on est ressortissant de l'UE, quand on arrive en Norvège, on n'a pas d'aide. Évidemment qu'en Norvège, il y a des aides pour les réfugiés de guerre, pour les réfugiés climatiques, pour les réfugiés politiques, évidemment et heureusement. Mais malheureusement pour nous, pour les expats, entre guillemets, Pour les immigrés, mais sans raison politique ou de guerre, il n'y a rien. On est livré à nous-mêmes, il n'y a aucune aide, on est tout seul, donc il n'y a pas d'aide pour apprendre la langue. Et les cours de norvégien coûtent cher. Donc nous, comme on est venus tous les deux avec mon compagnon, on avait besoin de cours tous les deux. Donc les cours pour deux personnes, c'était un trop gros budget. C'est pour ça qu'au début, on ne l'a pas fait. Et puis là, on s'est dit, c'est ça qui bloque en fait. Donc, on s'est boosté, on s'est motivé, on s'est dit, là, il faut se lancer. Évidemment qu'au bout de trois ans, on comprenait déjà très bien le norvégien, mais on avait du mal à parler. Donc, du coup, on s'est boosté, on s'est lancé, on a commencé à apprendre le norvégien. Et en fait, pour moi, ça a tout décompté, puisque quelques mois après, j'ai commencé à travailler en télé à NRCO, à la télé publique norvégienne. Et puis, j'ai commencé comme caméraman et monteuse vidéo. J'ai fait ça pendant quatre ans. Et la dernière année, cinq ans après, j'étais réalisatrice du journal télé. Donc, du coup, c'était vraiment top. Et tout ça, ça s'est fait grâce à l'apprentissage du Norvégien, du coup.

  • Speaker #1

    Ouais, au final, c'était un investissement nécessaire pour pouvoir tout débloquer derrière, quoi.

  • Speaker #0

    Exactement, c'est exactement l'argument que j'avance. aux gens qui viennent sur mon site, puisque sur mon site, qui s'appelle Une Blonde en Norvège, j'aide les gens soit à préparer leur voyage en Norvège pour le côté touristique, soit à s'intégrer, donc à lancer leur société ou à trouver des infos sur l'intégration. Et je donne des cours de norvégien en français. Et c'est exactement ce que j'avance, c'est que de se payer des cours de langue, c'est un investissement, ça coûte cher. même si moi mes cours sont moins chers que les cours de Norvégiens qui sont dispensés évidemment en Norvège mais ça reste un budget mais comme tu viens de le dire c'est un investissement c'est le slogan de plein d'écoles de plein d'écoles de langues j'invente rien mais c'est vraiment un investissement sur son avenir surtout

  • Speaker #1

    pour la Norvège j'ai l'impression si sans parler à la langue tu ne trouves pas de travail tu es obligé de passer par là si tu veux pouvoir t'intégrer les Norvégiens parlent bien anglais globalement ?

  • Speaker #0

    Tout le monde parle très bien anglais, en fait, donc c'est un peu le piège. Tu vois, nous, les trois premières années, on a tout fait en anglais avec nos potes, nos potes norvégiens, mais on a tout fait en anglais. Et c'est aussi le piège dans lequel se font prendre pas mal d'expats qui sont à Oslo, parce qu'en fait, à Oslo, c'est là où, évidemment, il y a le plus d'opportunités pour travailler sans parler norvégien avec l'anglais, que ce soit dans les domaines que j'ai cités tout à l'heure ou dans le tourisme ou évidemment dans les grandes villes, on peut trouver des petits boulots. sans parler norvégien, mais en général, c'est des boulots aussi qui ne durent pas très longtemps. C'est souvent des saisons ou des trucs comme ça. Donc, ce n'est pas forcément le bon moyen pour s'intégrer puisqu'on ne trouve pas forcément un logement avec des boulots comme ça, etc. Encore une fois, c'est ce cercle vicieux qui vient là. Mais en tout cas, oui, la langue, c'est le... Moi, je connais plein d'expats qui sont à Oslo depuis des années, mais vraiment longtemps, 10, 15 ans, 20 ans, et qui parlent très, très peu, voire pas du tout norvégien, qui font tout en anglais. Et du coup, ils ont du mal à s'intégrer socialement.

  • Speaker #1

    Là, il doit manquer un petit plus. Ce n'est pas pareil, en plus, quand on parle anglais que quand on parle la langue de la personne. Je trouve qu'on ne connaît pas. Ce n'est pas du tout pareil.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas du tout pareil.

  • Speaker #1

    C'est sûr. Au niveau installation. de ta vie globale, comment ça s'est passé pour toi pour trouver une maison, pour sociabiliser et puis commencer petit à petit à créer ton chez-toi ?

  • Speaker #0

    Alors nous, on a notre projet commun avec mon copain quand on est arrivé en Norvège, c'était d'ouvrir une école de musique puisque moi je travaille dans l'audiovisuel, mais je fais de la musique aussi. Et donc moi, je suis prof de chant et lui, il est prof de batterie. Et en fait... qui a déterminé qu'on est venu s'installer là où on s'est installé c'est qu'on a trouvé le local pour l'école de musique en premier grâce à des amis français qui étaient installés dans le coin et qu'on connaissait grâce à nos quatre années de préparation avant en fait quand on a mis quatre ans à préparer le projet donc pendant ces quatre années quand on était encore à Paris on venait en Norvège entre deux, trois, quatre fois par an pour commencer à préparer voir où on allait aller, ce qu'on allait faire etc c'était vraiment On a fait une étude de marché, un business plan, un préconso et tout. C'était bien préparé quand même. Je ne dis pas que c'est ce qu'il faut pour venir. Nous, on a pris un temps démesuré parce qu'on voulait aussi économiser un peu. Et puis, on avait besoin de temps. Exactement. Mais bref, du coup, on a trouvé ce local de musique à Todlsrö, qui est juste à côté de Tönsberg. Et comme on n'a qu'une seule voiture qu'on se partage tous les deux, on s'est dit qu'il fallait qu'on trouve un logement pas loin pour que ce soit pratique. Donc du coup, on a trouvé un appart, pas très loin. Et c'était chouette parce que c'était un rez-de-chaussée d'une maison privée. C'était pas un appart genre en immeuble. Et on était à, je ne sais pas, 300 mètres d'une des plus belles plages de la région. Donc c'était fou parce qu'on est partis de Paris. On était à Guimauquet et on a déménagé. On est venu en camion, on a emmené toutes nos affaires et tout. On a loué un container, on a mis les affaires dans le container en attendant de trouver le logement. Quand on est venu en Norvège, quand on a déménagé, on n'avait pas encore trouvé le logement. Vous avez trouvé une fois sur place ? Oui, on a trouvé une fois sur place. Donc, c'est vrai que quand j'y repense maintenant, je me dis que c'était couillu quand même. Et bon, après, voilà, on n'a pas d'enfant. Donc, ça ne nous concernait que nous deux. C'était assez... C'était un peu rock'n'roll, mais c'était assez facile en soi. Enfin, il n'y avait pas de difficultés majeures. Et puis, on a trouvé l'appart assez vite. Les proprios ont été... cool dans le sens où on n'avait pas encore ce numéro d'identité, on n'avait pas encore de compte en banque. Donc il a accepté qu'on lui fasse les premiers virements depuis notre compte en banque française, en euros. Il a accepté d'attendre que tout soit en règle, mais de nous louer quand même. Enfin, ça s'est vraiment bien arrangé. et puis après toutes les démarches pour avoir ce numéro pour l'identité norvégienne pour ouvrir un compte en banque pour prendre un portable en fait ça s'est fait hyper vite en un mois on avait tout même pas en trois semaines un mois après c'était fini on était installé on avait tout les comptes en banque ouverts le numéro d'identité le contrat pour l'électricité en place c'était assez simple

  • Speaker #1

    Ça s'est bien déroulé, on dirait.

  • Speaker #0

    Ça s'est bien déroulé, oui.

  • Speaker #1

    Et du coup, ça ressemble à quoi un petit peu l'endroit où vous habitez ? Parce que tu nous dis, il y a la plage à 300 mètres. C'est comment les paysages de la ville où vous décidez de vous installer ?

  • Speaker #0

    En termes de paysages, c'est la campagne, dans le sens où on n'est pas dans la zone montagneuse, on n'est pas loin des montagnes du Télémarque, mais qui sont plus dans les terres à 2-3 heures à l'intérieur des terres. Mais nous, on est vraiment du coup le long du fjord d'Oslo. Donc c'est un paysage de mer, quoi. On habite en bord de mer, puisque l'eau du fjord, c'est l'eau de la mer.

  • Speaker #1

    Un fjord, concrètement, c'est quoi ?

  • Speaker #0

    Un fjord, ça a été creusé par les glaciers, en fait. Quand ils se sont retirés, on laissait vides ces estuaires dans lesquels l'eau de mer s'est infiltrée. Et c'est pour ça que ça peut être surprenant, le plus long fjord en Norvège qui va jusqu'à Cholden au-dessus de Flom, il va jusqu'à 204 km à l'intérieur des terres. Donc c'est fou parce qu'on roule, on roule, on roule, on roule, on roule, 204 km plus tard on se retrouve, on a l'impression que c'est un lac en fait, mais c'est l'eau de la mer quoi. Donc c'est vraiment ça qui est impressionnant avec les fjords en dehors des paysages, du Le fait que... comme ça a été creusé par les glaciers et forgé par cette masse puissante, ça dépend des fjords. Évidemment, il y a des fjords qui sont plus ou moins pentus. Par exemple, le fjord d'Oslo, c'est un fjord plat, il n'y a pas de montagne. Vertrondheim aussi, c'est un fjord mais c'est plus plat, alors que les fjords du sud-ouest de la Norvège, ceux qui sont connus, qui sont réputés, comme le Sognefjord, le Gärngörfjord, etc., c'est des fjords montagneux avec des montagnes de 1700 mètres de haut. où il y a 1700 mètres de montagne en dessous. Donc c'est un bloc de terre qui fait presque 3000 mètres de hauteur. Donc c'est assez dingue d'avoir ça à l'intérieur du pays et de se dire que l'eau qui est au bord, qui ne bouge pas, qui paraît toute paisible, c'est de l'eau de mer. D'ailleurs, on y voit régulièrement des orques, des baleines, des phoques. Toute la faune qu'il peut y avoir dans une mer et qu'on n'a pas dans une eau douce.

  • Speaker #1

    Ça doit, là, on me disait, ça change de Paris, mais même visuellement, ça change. Oui, oui.

  • Speaker #0

    Alors après, moi, je n'habite pas dans ces zones montagneuses-là. Moi, j'habite le long du fjord, mais le fjord d'Oslo, c'est un fjord entre guillemets plat. Il y a des petits reliefs, il y a des petites vallées, mais ce n'est pas du tout montagneux. Ça reste un fjord plat, mais ça reste un paysage de mer, en fait, de plage et de mer.

  • Speaker #1

    Vraiment. ça doit être apaisant je pense de voir parlons du coup maintenant un petit peu plus de ce que c'est que de vivre en Norvège parce que du coup tu parlais tout à l'heure tu étais venue au début une première fois t'as eu un coup de coeur sur un peu la culture les gens qui avaient l'air cool etc mais parfois d'y vivre c'est pas pareil que on voit pas les choses pareilles que quand on passe en vacances ou en touriste etc Maintenant que tu y es installée, comment tu perçois du coup la vie en Norvège ? Est-ce que c'est aussi doux et ça te plaît autant ? Bon, j'imagine que oui, vu que ça fait des années que tu y es. Mais est-ce que ça te plaît autant, surtout au début, que quand tu y étais passée les premières fois ?

  • Speaker #0

    Alors oui, ça me plaît autant. La seule chose qui pèse, mais ce n'est pas forcément lié à la Norvège, c'est lié au fait d'habiter à l'étranger, c'est le manque de famille et des amis. Alors les amis, ils viennent en visite, donc la famille aussi. Mais moi, je suis fille unique, j'ai toujours été très proche de mes parents. Mais c'est vrai que j'ai malheureusement perdu ma maman l'année dernière. Et du coup, quand ce genre d'épreuve arrive, quand on habite à l'étranger, tout se complique. Donc, je suis partie avec mon ordi portable, mon disque dur, et puis j'ai pu continuer à travailler un petit peu. Mais c'est vrai que du coup, de rentrer après ça, c'est difficile. La relation avec mon papa, du coup, dont je suis très proche, alors il vient nous rendre visite plus souvent maintenant. Mais c'est cette difficulté-là, je dirais, la famille. Les amis aussi, mais ça rejoint plutôt le côté social. qui effectivement est une difficulté, je pense, en tout cas une des différences par rapport à la France, et en tout cas pas forcément à la France, je dirais, mais à la vie en Norvège, par rapport à la vie à Paris, pardon. Parce qu'évidemment, quand j'habitais à Paris, je sortais beaucoup, j'allais beaucoup manger dehors, parce que ce n'était pas très cher, en tout cas c'était raisonnable, je voyais mes copines comme ça, boire un café, enfin voilà c'était la vie sociale parisienne au top. Donc ça, c'était génial. Et évidemment, quand on part vivre à l'étranger, les codes sociaux sont différents, quel que soit le pays dans lequel on va. Mais c'est vrai qu'en Norvège, les codes sociaux sont différents là-dessus, sur le relationnel, sur le social. Nous, on s'est très vite fait des amis norvégiens. Donc de ce côté-là, on ne peut pas se plaindre. Via la musique, via l'audiovisuel, on s'est fait de très bons amis qui sont toujours nos meilleurs amis 11 ans après. Mais c'est vrai que le côté social en Norvège n'est pas le même qu'en France. On voit quand même moins les gens. Après, nous, ça nous convient parce qu'on a un rythme de vie plutôt… On n'est pas à des fêtes tard. On aime bien rester un peu tranquille à la maison. On est plutôt en mode pépère. On a voulu quitter Paris aussi pour ça. Mais du coup, on a été servis quand on est arrivé en Norvège parce que là, c'est vrai que c'est différent. Il n'y a pas, par exemple, un des… point dont beaucoup de Français se plaignent en Norvège, et je suis d'accord avec ce point-là, c'est qu'en Norvège, par exemple, il y a beaucoup moins de choses qui se font un peu instantanées, en tout cas. Bah tiens, passe. Ou s'il y a un pote qui est là, chez toi, tu lui dis, reste manger ce soir. Ça se fait pas trop comme ça ici. Il faut prévoir longtemps à l'avance, il faut caler des dates, parce qu'il faut faire garder les enfants, parce que c'est compliqué. parce que les gens se lèvent tôt le matin, et puis parce qu'on n'a pas le droit de conduire en ayant bu ne serait-ce qu'un verre. Donc du coup, les gens veulent venir en taxi ou à vélo, ou alors qu'ils ne vont pas boire. Tout ça fait que le fait de sortir en ville ou d'aller manger chez des potes, il y a vachement moins ce côté un peu naturel et un peu instantané qu'on peut avoir en France ou en tout cas à Paris. Donc... Voilà, c'est vrai qu'on met du temps à caler des trucs, à caler des dîners, des trucs et tout, puis souvent c'est annulé au dernier moment. Donc le côté vie sociale n'est pas du tout le même. Donc je peux comprendre que certaines personnes, surtout pour les plus jeunes, entre guillemets, moi j'ai 42 ans, donc je ne suis pas vieille, mais je veux dire, j'ai évidemment pas la même vie qu'à 20 ans. J'ai connu des jeunes d'une vingtaine d'années qui sont venus en Norvège, pas à Oslo, dans une petite ville à la campagne. Ils se sont clairement fait chier et sont repartis. Parce qu'il faut être conscient de ça.

  • Speaker #1

    Surtout, je pense que le lien social, le cercle social, surtout quand on est jeune et quand on arrive dans une nouvelle ville, qui plus est dans un nouveau pays, c'est super important pour sortir, pour apprendre des trucs, pour dépasser la solitude aussi qui peut arriver dans le quotidien. Donc c'est bien si vous avez pu un peu vous faire des amis au final. Au niveau du rythme de vie, tu disais que c'était assez cool, etc. Tu le ressens en habitant là-bas ? Du coup, est-ce que le rythme est plus lent, plus doux ? On a un peu le cliché vie professionnelle, perso bien marquée dans les pays nordiques. Tu le sens un petit peu tout ça ?

  • Speaker #0

    Énormément, c'est la plus grosse différence à mon sens entre la vie, en général en France et en Norvège, mais encore plus entre la vie parisienne. Moi, j'avais un rythme de vie, je bossais au JT d'M6 pour le 12-45 et le 19-45. Je travaillais de 11h à 20h30. Je rentrais chez moi à 21h30 ou 22h, je n'avais pas mangé. En Norvège, on quitte à 15h30, 16h30. Donc, ce n'est pas la même vie.

  • Speaker #1

    Bref, un autre rythme.

  • Speaker #0

    Exactement comme tu l'as décrit dans ta question, c'est tout est plus lent, tout est plus doux. C'est exactement ça. Même si j'ai été globalement beaucoup plus freelance dans mes 11 ans de vie en Norvège, j'ai quand même été salariée dans la télé publique norvégienne. Et j'ai fait des missions dans d'autres chaînes de télé en tant qu'indépendante avant. Tout est plus lent. Moi, j'avais l'habitude, par exemple... Ça fait 21 ans que je fais du montage, donc je monte très vite et j'ai bossé dans le news. C'était le propos du travail, c'était de travailler vite, très vite. À Paris, le montage en news, c'est du semi-direct. On reçoit les images quelques fois, quelques dizaines de minutes avant le journal. Donc, il faut tout monter, tout mixer, tout écrire. C'est du très, très, très, très, très rapide. Quand je suis arrivée en Norvège, on m'a vite calmée. On m'a dit, bon, ça ne va pas le faire parce que... Ma première pige en télé, j'ai reçu une liste de tâches à faire que j'ai faites sur ma première journée. Et quand la chef est arrivée le soir, elle m'a dit, mais ça ne va pas. C'est ta tâche, c'est la liste pour la semaine. Donc, elle m'a dit, tu vas te calmer, tu vas faire des pauses, tu vas aller discuter avec tes collègues, tu vas aller faire la pause goûter, tu vas aller manger une gaufre et puis tu vas te calmer.

  • Speaker #1

    C'est ouf, c'est ouf. Comment tu lui dis, toi, du coup, cette différence de... de rythme, parce que ça doit faire bizarre pendant des années, on t'apprend vite, productif, pas perdre de temps, etc. Comment toi, tu le vis, cette différence ?

  • Speaker #0

    Très bien. Je le vis très bien. C'est un des points auxquels on s'adapte très vite. On s'adapte très vite à la coolitude. Et quand... D'ailleurs, c'est rigolo, parce que dans mes... trois premières années de vie en Norvège, justement dans les moments où on avait des difficultés. Je suis retournée travailler en France, donc à M6, parce que j'étais en galère. J'ai appelé mes collègues et j'ai appelé mes anciens chefs et j'ai dit, je suis dans la merde, est-ce que vous pouvez me faire bosser ? Je n'ai plus de sous et tout. Donc, ils m'ont dit, allez, vas-y, reviens. Donc, je faisais des petites missions là-bas et tout. Et quand je retrouvais le rythme du JT, je me disais, j'aimais ça, parce que ça me faisait marrer, ce contraste. Mais c'est vrai qu'après, quand j'ai bossé en télé ici, alors que je ne faisais plus d'aller-retour avec la France, je me disais quand même... Ça me faisait rire parce qu'à chaque fois que j'étais au boulot, il y avait des journées un peu cool. Il y avait même des fois, le chef venait me voir, il s'excusait. Il me dit « ça va, tu ne t'ennuies pas trop, il n'y a pas grand-chose à faire » . Et moi, je faisais mon site. Je m'occupais de mon site internet « Une blonde en Norvège » . Et j'avais le droit de faire des trucs perso, parce que je n'avais rien à faire, donc je ne me cachais pas. Il y avait des fois, j'étais carrément les jambes allongées sur la chaise, en train de lire un bouquin. Je n'avais rien à faire. Donc, c'était un rythme tellement cool que... Non, non, c'était... Du coup, on s'adapte vite à ce rythme-là. On le prend vite et on s'en... Ouais, on y prend goût assez vite.

  • Speaker #1

    Ouais, je comprends. Ça doit faire un peu bizarre. Ça contraste vraiment, pour le coup, avec...

  • Speaker #0

    C'est opposé. La France,

  • Speaker #1

    c'est plus à Paris, ouais.

  • Speaker #0

    Ouais, même ne serait-ce que la hiérarchie. En Norvège, ça ne marche pas du tout pareil. En France, c'est très hiérarchisé. Donc même si on a une bonne entente avec son chef, son chef, c'est son chef. Il a son bureau. Tu ne manges pas à la cantine le midi avec ton chef. Oui ou non, mais je veux dire, c'est très hiérarchisé. En Norvège, ça ne l'est pas. Par exemple, moi, je travaillais ce qu'on appelle en turnus. Donc, c'est un roulement, quoi. On travaille en roulement avec des postes qui s'échangent. Les chefs sont inclus dans ce roulement-là, en fait. Il y a certains chefs qui ont des postes un petit peu particuliers dans le sens où, évidemment, ils gagnent plus et ils ont des horaires peut-être plus fixes. Mais, par exemple, les personnes qui étaient au-dessus de moi quand j'étais au journal, qui étaient ce qu'on appelle rédacteurs, rédacteurs en chef, Eux, ils étaient dans ce roulement-là aussi. Et puis le lendemain, ils pouvaient très bien faire un taf de journaliste lambda. Donc il n'y a pas du tout ce côté. Et puis du coup, on se sent très à l'aise. Moi, j'ai eu des petits soucis. Il m'est arrivé des problèmes avec mes collègues. des choses qui ne sont pas rien de grave, mais des petits problèmes de salariés. Du coup, on se sent très à l'aise pour aller parler à son chef et lui dire, il s'est passé ci, il s'est passé ça, ça ne va pas, il faut réagir. En plus, en Norvège, ils ne rigolent vraiment pas avec ça, avec le côté confort de vie au travail, conditions de travail et tout. C'est très, très, très important, le social au travail, le respect, etc. C'est beaucoup, beaucoup plus qu'en France.

  • Speaker #1

    ok ouais tu sens qu'il y a vraiment l'accent qui est mis sur la qualité de vie au travail, le bien-être au travail. Beaucoup,

  • Speaker #0

    beaucoup, beaucoup. Et comme tu l'as dit dans ta question d'avant, sur la coupure, on travaille jusqu'à 15h30 ou 16h, c'est des journées de 7h30, donc on travaille entre 37 et 38h par semaine. C'est simplement que c'est des journées continues, donc la pause déjeuner n'est pas déduite. Évidemment qu'on fait des pauses, et évidemment qu'on s'arrête pour manger, mais c'est une petite pause, c'est vite fait, on mange un petit truc, c'est pas une heure et demie de pause. on va pas au resto, c'est pas du tout le même rythme on mange une petite tartine derrière son bureau ou on descend à la cafétéria mais c'est pas du tout la même chose donc du coup on termine plus tôt et il y a un gros accent qui est mis sur la vie sociale et la vie familiale après c'est très important ça fait partie vraiment du bien-être des norvégiens ok,

  • Speaker #1

    trop bien Est-ce qu'il y a eu des situations où tu t'es retrouvée et tu as senti que ça bloquait un petit peu ou alors on pouvait avoir des petits quiproquos peut-être, mais vraiment par rapport à la différence de culture, la différence de... Voilà, toi, tu es française avec un fonctionnement et ça a fait des petits quiproquos dans ton travail ou même dans ta vie sociale ?

  • Speaker #0

    La plus grosse différence, je dirais que c'est par rapport au rythme, justement au rythme de vie et notamment au rythme alimentaire parce que parce que les Norvégiens, ils prennent des très gros petits-déj. C'est des gros mangeurs du matin. Le déjeuner, il est presque inexistant. C'est un enka, en fait. C'est un enka salé. Mais ce n'est pas comme nous, on a un déjeuner. Et ce n'est surtout pas quelque chose de chaud. Enfin, quelquefois, mais c'est plutôt, c'est une tartine, c'est un tout petit truc. Et le dîner norvégien, c'est vers 17h. Donc là, c'est le gros repas en famille, les enfants sont rentrés de l'école, les parents aussi, etc. Et le soir, il y a de nouveau un petit repas qu'on appelle le kvelsmat. Et là, c'est de nouveau un peu un enka salé, un peu comme un lunch en fait. Et ce qui fait que du coup, quand on est invité chez des gens ou quand on invite des gens, c'est compliqué. Parce que le dimanche, par exemple, si on est invité à dîner chez des gens un dimanche, c'est rendez-vous à 15h.

  • Speaker #1

    Pour prendre l'apéro.

  • Speaker #0

    A commencer l'apéro à 15h. Et pour nous, c'est exactement ça. Pour nous, c'est le goûter. Donc du coup, c'est chaud. Donc quand on est invité chez des gens à cette heure-là, du coup, le midi, on ne mange presque pas. On se fait un petit... Mais sinon, on n'aura pas faim à 15h. Je ne vais pas manger. Donc du coup, ça crée des petites situations comme ça. Mais c'est plus rigolo. Ce n'est pas quelque chose de gênant.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y a des spécialités culinaires en Norvège ?

  • Speaker #0

    Il y en a, mais la Norvège reste... Pas un pays gastronomique, il ne faut pas venir en Norvège pour vouloir très bien manger. Après, on trouve tous les produits premiers. Moi, je cuisine comme avant, en fait. Je cuisine tout pareil. Il n'y a rien que je ne trouve pas. Donc, mes recettes d'avant, je les fais ici. Et il mange beaucoup de poissons, beaucoup plus de poissons. Il mange beaucoup de saumon, même si c'est un peu controversé. Moi, j'en mange, mais j'essaye de faire attention avec la quantité parce que c'est quand même un peu... débattu, la saineté du produit. Il y a des plats traditionnels comme le lutofisk qui est le poisson séché qu'on fait sécher, tu sais, tout au nord de la Norvège, notamment au Lofoten, sur les Pandouars qu'on fait sécher. Du coup, c'est un poisson qu'il faut réhydrater après et dessaler parce que c'est salé et séché. Donc ça, c'est un des plats traditionnels de Noël, par exemple. Il y a de la viande séchée aussi, qui s'appelle la pinechette. Donc c'est des côtes d'agneau, enfin des côtes de mouton. Pareil, séché, salé, qu'il faut réhydrater et dessaler. Il y a plein de... Ils sont très sucrés, ils sont très desserts. Il y a beaucoup de viennoiserie, de pâtisserie, de gâteau, il y a plein plein de choses. Donc oui, il y a des plats traditionnels à goûter. En tout cas, il y a la soupe de poisson qui est très bonne. Celle de Bergen est très réputée, mais j'en ai mangé des délicieuses au Lofoten il n'y a pas très longtemps. Donc, il y a des bonnes choses.

  • Speaker #1

    Il y a de quoi faire quand même pour se régaler.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y a d'autres choses, des petites choses qui te surprennent un petit peu dans la manière de vivre des Norvégiens ? On parlait du lunch, du fait de finir un petit peu plus tôt, etc. Est-ce qu'il y a des habitudes, des us et coutumes peut-être qui te surprennent un peu ?

  • Speaker #0

    Un des points un petit peu bizarres, effectivement, je pense, auquel on a un peu de mal à s'habituer en tant que Français, après encore une fois, ça dépend de là où on vient, mais c'est encore une fois par rapport aux comportements sociaux. C'est vrai que les Norvégiens peuvent être, sont quelquefois réputés comme froids et distants. ce qui est plus attribué au final quand on connaît les gens à de la timidité c'est des gens qui sont assez introvertis qui ont besoin de boire un petit coup pour s'ouvrir aux gens pas tous évidemment mais en tout cas c'est pas une culture d'extravertis c'est pas une culture sudiste c'est bel et bien une culture nordiste et introvertie mais pas du tout froide à mon sens, c'est là la nuance à faire qui est importante c'est que c'est pas du tout des gens froids, pas du tout par contre il y a un truc social un peu différent qui peut être, alors on en rigole mais quelquefois ça peut être agaçant c'est que c'est vrai que les norvégiens sont très ils sont pas du tout hypocrites c'est à dire que si on croise quelqu'un qu'on connait mais que cette personne n'a pas envie de parler ce jour là, elle ne va pas nous dire bonjour ok Merci. Elle ne va pas se forcer. Elle ne va pas se dire, tiens, je connais, je suis obligée. Non, elle va passer à côté de toi et elle va t'ignorer. Tout simplement.

  • Speaker #1

    Au moins,

  • Speaker #0

    il n'y a pas de filtre. Tu sais à quoi tu appelles. Il n'y a pas de filtre. Tu dis, ce n'est pas le jour. Je lui parlerai demain. Donc ça, ça peut être un peu perturbant. Et c'est vrai que c'est très impressionnant, cette capacité à faire genre ils ne t'ont pas vu. Et tu sais qu'ils t'ont vu, mais bon. Tu sais, c'est un peu genre, j'ai vu que tu m'avais vu, mais j'ai vu que tu n'avais pas vu. Donc, il y a ce côté-là.

  • Speaker #1

    Et du coup, je rebondis sur ce que tu disais avant. On parlait un peu du cliché. Les Norvégiens sont froids et distants. J'avais une petite liste de clichés versus réalité. Ok,

  • Speaker #0

    alors vas-y, balance. Tu sais qu'à la base, j'ai créé mon site internet Une Blonde en Norvège pour ça. Pour répondre aux clichés. C'est pour ça que ça s'appelle Une Blonde en Norvège, d'ailleurs. parce que pour le coup ça c'est un cliché qui est vrai c'est qu'il y a beaucoup de blondes et de blondes donc vas-y je t'écoute le premier tu vois vraiment c'était tu l'as cité mot pour mot les norvégiens sont froids et distants ok donc non le deuxième il fait nuit 6 mois par an alors ça dépend de où on habite c'est vrai que mais moi la première avant de venir ne serait-ce qu'en voyage en Norvège je n'avais aucune idée de la géographie du pays. Je ne suis pas forte en géo du tout, en général, mais c'est vrai que j'ai vraiment commencé à m'intéresser à la géographie du pays après notre premier voyage. Parce qu'au début, on voulait voir les fjords du sud, mais après, on s'est dit, on retournera une autre fois au nord pour faire un trip au Rorboréal, chien de traîneau, motoneige, etc. Et c'est là qu'on a pris conscience que le pays fait 2500 kilomètres de long, en fait. Il est hyper long, donc évidemment que la vie au sud n'est pas la même vie que celle au nord. Donc c'est vrai que les gens ont effectivement ces clichés qu'il fait nuit, froid et qu'il y a de la neige toute l'année. Mais ça, c'est la vie au-delà du cercle polaire, donc au nord de la Norvège. Au sud, ce n'est pas exactement comme en France, mais moi je viens du nord de la France, des Ardennes, et il n'y a pas une très grosse différence. Évidemment qu'il y a plus de nuit et qu'il fait plus froid, mais pas beaucoup. Là où j'habite, moi par exemple, dans le sud... l'hiver, quand on est au minimum de l'ensoleillement, donc au mois de décembre, on a une heure et demie de luminosité en moins que la France.

  • Speaker #1

    C'est pas énorme.

  • Speaker #0

    Donc c'est pas énorme, ça joue, ça se ressent, parce que c'est-à-dire que en gros, il fait nuit à 15h30, donc ça veut dire qu'à partir de 14h30, ça commence à se coucher, donc tu commences à avoir cette... pénombre tu vois entre 14 et 15 ce qui est tôt tu vois quand tu bosses et que après bon ça fait des longues journées des fois quand tu vas faire les courses à 19h tu te dis putain ça fait 5h qu'il fait nuit j'en peux plus quoi donc ça joue mais en tout cas il fait pas nuit toute la journée c'est faux et à l'inverse quand les journées rallongent à partir du mois d'avril même mars même du coup on a alors nous on a pas les ni les nuits polaires, ni le soleil de minuit, puisque littéralement ce phénomène ne se produit qu'au-delà du cercle polaire. Et ici au sud, du coup, on n'a pas ni ces nuits polaires, ni le soleil de minuit. Mais l'été, ça veut dire que le soleil se couche dans le sens où il passe sous la ligne de l'horizon, mais il ne va pas très bas, il reste... au bord en fait, donc du coup il fait jamais nuit l'été pendant 3 mois 4 mois on a pas de nuit on a pas de nuit noire tu vois quand on est au max de la nuit en pleine nuit,

  • Speaker #1

    c'est comme s'il était 18h en France quoi donc ça fait bizarre bon bah au moins on sait que selon où on habite dans le pays c'est pas pareil,

  • Speaker #0

    cliché numéro 3 tout est hors de prix ah c'est pas faux c'est pas faux

  • Speaker #1

    Alors justement,

  • Speaker #0

    c'est une remarque intéressante, puisque j'ai sorti il y a quelques semaines un podcast coup de gueule là-dessus, parce qu'il faut vraiment faire attention. Alors évidemment qu'on gagne plus en Norvège, ce n'est pas un faux cliché ça, on gagne plus, mais on ne gagne pas 15 fois plus non plus. Donc il y a vraiment, je pense que les gens n'ont pas du tout notion n'ont pas un bon rapport à l'argent, je dis les gens qui ne sont pas en Norvège. Et on cherche quelquefois des infos sur Internet et on fait mal les ajustements. C'est-à-dire que justement dans le podcast que je faisais, j'expliquais ça parce que quelqu'un m'avait dit la petite histoire ça partait d'une séance de coiffure pour hommes que j'avais vue à 680 couronnes, donc genre 60 euros. Donc je disais c'est hors de prix. Et quelqu'un m'avait répondu en dessous, oui, mais vu le salaire que gagnent les Norvégiens, il faut remettre les choses dans leur contexte, vous pouvez bien vous payer ça. Alors, le problème de la Norvège, c'est que les gens pensent, et ça c'est un faux cliché aussi, une fausse idée, c'est que tout le monde est riche, que tout le monde roule en Tesla, que tout le monde a un bateau, deux maisons, trois voitures. Mais c'est faux, c'est totalement faux. Et en fait, le problème, c'est que si on fait une recherche sur Internet, on trouve qu'effectivement en Norvège, le salaire... moyen est autour de 4500 euros. Mais qu'est-ce que ça veut dire un salaire moyen ? Ça ne veut pas dire que tout le monde gagne plus ou moins ça. Ça veut dire qu'il y a des très très riches qui gagnent beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup plus que ça et d'autres gens qui gagnent beaucoup, beaucoup, beaucoup moins que ça. Donc ce n'est pas un salaire... En Norvège, il y a des salaires minimums attribués par secteur, mais il n'y a pas de salaire minimum général comme en France avec le SMIC par exemple. Donc, les gens pensent qu'en venant en Norvège ou en faisant n'importe quel petit boulot ou même à mi-temps, ils vont être riches. Mais non.

  • Speaker #1

    Ça ne fonctionne pas comme ça.

  • Speaker #0

    Mais ça ne fonctionne pas comme ça. Donc, du coup, oui, la vie est chère. Et oui, il faut faire attention parce qu'effectivement, si on vise un petit boulot, mais qu'on vise de vivre à Oslo, par exemple, une colloque de 8 mètres carrés à Oslo, c'est entre 1 000 et 1 500 euros. 8 mètres carrés. autour de 1000 euros c'est entre 8000 et 10 000, 12 000 ça peut aller jusqu'à 12 000 couronnes une chambre en colocation sans compter l'électricité, internet tout le reste, il faut vivre à côté de ça donc si on fait un petit boulot et qu'on est serveur par exemple dans un restaurant,

  • Speaker #1

    ça marche pas il faut le savoir avant de vouloir s'installer il faut le savoir avant de venir s'installer cliché numéro 4 les paysages sont magnifiques mais on s'ennuie vite faux on ne pense pas

  • Speaker #0

    On peut maintenant... On ne peut pas s'enlacer. J'ai travaillé pendant longtemps, pendant plusieurs années, comme guide, comme tour leader en tourbus. Et avec mon métier maintenant de fixeuse et de travel designer, je voyage dans tout le pays. Je ne connais pas toute la Norvège par cœur, évidemment, qu'il y a plein d'endroits que j'ai hâte de découvrir et que je souhaite découvrir, mais je connais quand même très, très bien le pays. J'ai eu la chance d'aller du sud au nord jusqu'au Lofoten, au Cap Nord, etc. Et quand j'étais guide, il y avait un tour que je faisais dans le centre de la Norvège, que je faisais tout le temps. J'allais tout le temps au même endroit. C'était tout le temps le même tour. Et à chaque fois, je prenais toujours autant de photos, toujours autant de vidéos. Et les gens avec qui j'étais me disaient, mais tu ne l'as pas genre 50 fois cette photo ? Je disais, mais si, mais regarde. Et des fois, je faisais le même tour, tu sais, semaine après semaine. Et je leur montrais la photo, genre, mais du même endroit la semaine d'avant. Et ça n'avait rien à voir. C'était pas les mêmes lumières. Il y avait des fois, il faisait moche, mais avec, tu sais, les nuages coincés dans la montagne, avec ce côté dramatique. Mais c'est trop beau. Donc, non, c'est impossible. Tu peux pas te lasser de pays. Si tu te lasses de paysages comme ça, il faut partir.

  • Speaker #1

    Ouais, j'imagine. Si tu sais regarder et observer, je pense que t'en prends plein les yeux.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Ouais. Prochain cliché, du coup, cliché numéro 5. Les Norvégiens vivent dehors, même l'hiver.

  • Speaker #0

    Vrai.

  • Speaker #1

    Il ne se stoppe pas d'être dehors, même l'hiver, quand il fait froid, quand il fait moins 30, moins 40.

  • Speaker #0

    Alors encore une fois, le froid et la température, ça dépend évidemment encore une fois de là où on habite. Moi là où je suis, c'est plutôt tempéré, on n'a pas des moins 30, des moins 40. Quand on a moins 15, c'est extrême et ça ne dure que quelques jours. Donc on a plutôt entre moins 5 et moins 10, mais ça reste gérable. Et par contre, c'est vrai qu'ils sont dehors. tout le temps et quel que soit l'âge d'ailleurs les enfants dans les crèches ils sont dehors tout le temps il y a beaucoup d'éducation dehors et puis du coup effectivement l'hiver comme il fait nuit plus tôt du coup tout est éclairé il y a beaucoup de chemin dans les forêts par exemple qui sont éclairés les pistes de ski sont éclairées donc c'est vrai qu'ils passent beaucoup de temps dehors et par tout temps et par toute saison donc les Norvégiens se sont attribués l'expression il n'y a pas de mauvais temps mais que des mauvais vêtements alors que ce serait breton mais

  • Speaker #1

    en tout cas ça marche très bien en Norvège aussi en Bretagne comme en Norvège ils se mettent d'accord et j'avais du coup un dernier cliché on en a déjà un petit peu parlé tout à l'heure c'était les relations sont plus égalitaires notamment dans le couple et au travail

  • Speaker #0

    Alors ça, c'est vrai. Notamment au sein du couple, ne serait-ce que par rapport aux enfants, le congé parental, par exemple, en Norvège, est un congé parental. Ce n'est pas un congé maternité, c'est un congé parental à répartir entre le père et la mère. Et il y a du temps qui est attribué, il y a trois mois qui sont attribués au père. Si le père ne les prend pas, ils sont perdus.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Donc c'est un congé parental à se répartir. La mère reste avec l'enfant en général au début et en général le père prend le relais à la fin du congé, mais c'est un congé parental.

  • Speaker #1

    Ok, c'est bien comme système.

  • Speaker #0

    Donc c'est un système assez intéressant et c'est vrai que sinon globalement dans le pays, que ce soit à la maison pour la répartition des tâches ou au travail, etc. Alors c'est... pas complètement 50-51. On voit quand même encore beaucoup plus de postes importants occupés par des hommes, etc. Mais que ce soit la première ministre d'avant, il y a effectivement beaucoup plus d'égalité partout.

  • Speaker #1

    Ok, trop bien. J'en ai fini pour les clichés. J'avais une dernière petite question, enfin, deux-trois petites choses à voir avec toi. C'est que quand on part dans des... pays différents comme ça, où il y a des choses différentes, etc. On voit d'autres choses, ça peut faire évoluer notre état d'esprit, notre vision des choses. Et j'avais lu un article d'un interview que tu avais fait sur le site de Femmes Expats, où tu dis que la Norvège t'a rendu meilleure. Et je voulais te demander en quoi la Norvège t'a rendu meilleure.

  • Speaker #0

    La Norvège m'a rendue plus indulgente.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Parce que... plus à l'écoute, plus indulgente et plus à l'écoute. Parce que les gens l'ont été avec moi. Et à tel point que je me suis fait la comparaison, je me suis dit, mais j'aurais fait ça, moi, avec quelqu'un en France. Et je me suis dit, mais non, mais jamais de la vie. Et du coup, je me force maintenant à être beaucoup plus indulgente. Je te prends un exemple concret. Quand j'ai commencé à travailler à Enerco, je parlais un peu norvégien, mais très peu et très mal. Et en fait, ça ne les a pas empêchés de me faire travailler, de m'encourager, de me former, de me motiver, de m'apprendre plein de choses, de jamais se moquer. Alors qu'à l'inverse, en France, je n'aurais jamais pu travailler en télé. Par exemple, si j'avais été étrangère, avec un niveau de français équivalent à mon niveau de norvégien, ça n'aurait pas marché. Ça aurait été impossible. Donc l'indulgence... Alors après, ça vient aussi un peu du fait que... qu'il y a moins de gens, il y a moins de monde en Norvège donc ils ont besoin des étrangers aussi ils ont besoin de former les gens etc. mais quand même globalement on sent que les gens sont beaucoup plus open, beaucoup plus à l'écoute beaucoup moins dans le jugement beaucoup donc ça ça m'a ça ça m'a changé et puis c'est vrai qu'un point qui a changé aussi c'est que J'en parle souvent dans mon podcast et j'en parle beaucoup dans la formation que je viens de sortir sur l'entrepreneuriat. C'est que quand toutes les choses… Aujourd'hui, je suis freelance multicasquette puisque je travaille dans l'audiovisuel, je suis fixeuse, je travaille pour des productions télé, j'ai été guide, j'ai travaillé en télé, je filme, je crée des voyages, je fais du consulting, je travaille dans le tourisme, je donne des cours de chant, je donne des cours de norvégien. Et en fait, toutes ces choses-là, super multicasquettes, et j'adore ça, c'est ce qui crée mon équilibre et ce qui fait que je suis heureuse, parce que toutes ces choses-là, j'aime les faire, mais je n'aimerais pas les faire à 100%, donc je suis heureuse de le faire un petit peu. Et en fait, toutes ces choses-là, c'est des choses que je n'aurais pas faites si j'étais restée en France, en fait.

  • Speaker #1

    Ok, tu n'aurais pas pu aller où ?

  • Speaker #0

    J'ai dû m'ouvrir un peu par défaut, en fait. J'ai dû m'ouvrir parce que... Parce que j'étais en galère et que je cherchais du taf et que des opportunités se sont présentées, que je les ai prises. Et que même si ça m'a demandé un effort et que ça m'a demandé de travailler, que ça m'a demandé de réapprendre des choses, du coup, j'ai pu faire plein de trucs différents. Et en ça, pour moi, c'est une des richesses de partir vivre à l'étranger. C'est qu'en fait, je connais très peu de personnes qui avaient un plan, qui sont arrivées dans le pays. le plan a marché et 15 ans après font toujours ça. Souvent, en fait, on est obligé de s'adapter, de changer, de faire des choses soit différemment, soit des choses différentes complètement, soit de faire ailleurs que ce qu'on aurait voulu faire. Et ça peut être une difficulté, mais ça peut aussi être un super challenge parce qu'on apprend des nouvelles choses. Et pour moi, c'est un des points forts et positifs de la vie à l'étranger.

  • Speaker #1

    Oui, carrément. Ça te pousse, je pense, si tu es ouvert au changement, ça te pousse à À t'ouvrir l'esprit et à voir d'autres faire et te dire c'est ok, j'y vais, je tente.

  • Speaker #0

    Exactement. Et des fois ça marche pas, moi j'ai tenté des trucs qui m'ont pas plu, que j'ai fait deux jours et j'ai arrêté parce que c'était horrible, mais j'ai essayé.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est top. Au moins t'auras testé et ça peut que apporter du plus dans tous les cas.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Trop bien. Et bah merci en tout cas pour toutes ces informations. et pour ton parcours. Et je mettrai du coup dans la description du podcast ton site, ta page Insta pour qu'on puisse te retrouver et poser des questions si besoin.

  • Speaker #0

    Ça marche. Merci à toi pour l'invitation. C'était un plaisir.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir écouté cet épisode de Partir. J'espère qu'il vous a permis de voyager un peu, de découvrir la Norvège autrement et peut-être même de rêver à une nouvelle vie ailleurs. Si ça vous a plu, abonnez-vous au podcast sur votre plateforme d'écoute et laissez un petit like ou un commentaire Ça aide énormément à le faire connaître. Et pour prolonger le voyage, découvrir les coulisses, les photos de la Norvège, les extraits inédits des invités, rejoignez-moi sur Instagram, sur Partir Podcast. Et on se retrouve bientôt pour une nouvelle histoire.

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Description

Les hiver sombres, les -40°C, l'été sans nuit.... Voila un peu à quoi on pense lorsqu'on parle d'un pays nordique. Mais dans la réalité : Comment c’est, vivre en Norvège ?


Dans cet épisode, Anne-Sophie, expatriée depuis plus de 11 ans sur l’île de Tjøme, raconte la vraie vie en Norvège : le quotidien au cœur de la nature, les différences culturelles, les clichés, et la réalité derrière le rêve nordique.


Elle partage son expérience de vie quotidienne à l’étranger, de la culture norvégienne, et ce qu’elle a appris après plus d’une décennie là-bas.


On parle notamment de :

- comment s'installer en norvege

- la barrière de la langue

- les paysages assez exceptionnels

- la socialisation et les amitiés en norvège

- la différence de rythme de vie comparé à la France



Bonne écoute !

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Transcription

  • Speaker #0

    J'ai été émue par des paysages, émue aux larmes par des paysages, ça ne m'était jamais arrivé.

  • Speaker #1

    Bienvenue sur Partir, le podcast qui vous fait voyager à travers les histoires de celles et ceux qui ont tout quitté pour vivre ailleurs.

  • Speaker #0

    On a vu que les gens avaient un rythme de vie tellement cool et sain et agréable, et nous on était tellement dans le rush et dans la vie à 200 à l'heure parisienne qu'on s'est dit mais c'est ça que je veux. Mais c'est vrai que le côté social en Norvège n'est pas le même qu'en France, on voit quand même moins les gens.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, on met le cap vers le nord, direction la Norvège, pour rencontrer Anne-Sophie, une Française partie il y a maintenant 11 ans, vivre sur une petite île du sud de la Norvège, une île au milieu des fjords avec des hivers silencieux et des étés lumineux. Ensemble, on va parler de la vraie vie là-bas, les clichés, la réalité, les joies et les défis du quotidien à l'étranger. et j'espère que vous avez apprécié. qu'en écoutant cet épisode, vous aurez l'impression, vous aussi, de respirer un petit peu d'air norvégien. Avant de commencer, si le podcast vous plaît, pensez à vous abonner sur votre plateforme d'écoute, à laisser un petit like ou un commentaire, ça aide énormément à le faire connaître. Et pour découvrir les coulisses du podcast, les photos des invités et quelques instants de vie entre deux épisodes, rendez-vous sur Instagram sur Partir Podcast. C'est parti pour ce nouvel épisode, je vous souhaite une bonne écoute ! Anne-Sophie, merci de prendre le temps avec moi aujourd'hui pour nous parler de ton parcours et de ton histoire. Donc, est-ce que tu peux déjà nous raconter un petit peu, déjà, comment tu t'es retrouvée à vivre en Norvège, plus précisément sur une petite île dans le sud ? Alors, tu vas me dire comment ça se prononce ?

  • Speaker #0

    Ça va être le challenge. Ah ouais.

  • Speaker #1

    Tchum, tchum.

  • Speaker #0

    Presque. Alors déjà, salut à toi Camille et merci pour l'invitation. Donc je m'appelle Anne-Sophie Drouet et ça fait 11 ans que j'habite en Norvège. Et j'ai toujours habité à côté de Tönsberg, qui est la septième plus grande ville de Norvège. Mais l'année dernière, j'ai déménagé un tout petit peu plus loin sur une île. Alors ce n'est pas une île, je ne vais pas chez moi en bateau, il y a une route. Mais c'est une île qui se prononce donc Chum. Et voilà, qui est surnommé, même par les Norvégiens, le petit paradis. Donc voilà, j'y suis très heureuse.

  • Speaker #1

    Pourquoi du coup ce nom de petit paradis ? Si tu veux nous donner un avant-goût de ce que c'est ta vie sur cette petite île.

  • Speaker #0

    Eh bien, parce que c'est une île sur laquelle il y a plusieurs réserves naturelles. Donc du coup, il y a beaucoup d'animaux, beaucoup d'oiseaux. Et puis c'est une île entourée par le fjord, par l'Oslofjord, avec plein de petites plages privées, de petits endroits assez insolites, qui changent vraiment du paysage, par exemple autour de Tönsberg, alors que ce n'est pas si loin. On est à 20 minutes en voiture, on est à quelques dizaines de kilomètres, donc ce n'est vraiment pas très loin, mais ce sont des paysages complètement différents. donc il y a beaucoup de gens qui ont des résidences secondaires ici en fait on n'est pas beaucoup d'habitants c'est deux îles les unes en dessous des autres qui sont en dessous de Tönsberg et moi j'habite sur l'île la plus loin, la plus au sud et on n'est pas beaucoup on est 3000 habitants sur cette petite île mais c'est assez pratique on a tout ce qu'il faut on a toutes les commodités et tout et puis je reste pas loin de Tönsberg donc pour moi qui travaille à la maison et qui peut aller se promener promener du coup quand je veux et autant que je veux. Du coup, c'est vraiment le paradis.

  • Speaker #1

    J'imagine, ça doit être royal. Un bon cadre de vie, on dirait.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui t'a poussée à quitter la France et partir déjà à l'étranger et plus particulièrement, pourquoi la Norvège ?

  • Speaker #0

    Alors, contrairement à un mouvement qu'on peut voir depuis quelques années et que je peux comprendre, Je ne suis pas partie de France par ras-le-bol de la France, mais plus par ras-le-bol pour le coup, mais de la ville dans laquelle je vivais à l'époque puisque j'étais à Paris. J'ai vécu dix ans à Paris avant de venir en Norvège et je ne suis pas originaire de Paris en fait, j'ai grandi à la campagne dans les Ardennes. et mon compagnon avec qui j'étais à Paris et avec qui j'ai déménagé ici en Norvège venait de la campagne. aussi, plutôt plus vers la baule. Donc voilà, j'ai vécu dix ans à Paris, c'était très chouette, ça m'a permis de développer plein de choses professionnelles géniales qui m'ont suivie jusque la Norvège. Mais au bout de dix ans à Paris, un peu ras-le-bol de vivre dans un petit appart tout pourri, très cher, et puis surtout le cadre de vie, le style de vie qui me convenait plus, même si c'était top d'avoir la... La City Life à Paris, entre mes 20 et 30 ans, au bout d'un moment, on aspire tous à autre chose, à avoir plus de place, plus de confort, plus de nature, plus de plein de choses qui ne sont pas possibles à Paris, et qui sont possibles en France. On aurait pu déménager ailleurs en France sans partir à l'étranger. Mais on a fait tout simplement un voyage en Norvège avec mon compagnon pour découvrir un pays nordique. Quand on est venu ici, on a eu le coup de cœur et on s'est dit, on tente. Donc, ce n'était pas un coup de tête. On a mis quatre ans à préparer le projet après la prise de décision. Mais du coup, voilà, ça s'est fait comme ça.

  • Speaker #1

    Ok, ça va trop bien. Ça s'est construit petit à petit. Qu'est-ce qui vous a fait, dans la Norvège, tu dis, on a eu un coup de cœur. C'est quoi qui vous a fait vous dire, waouh, là, vraiment, ça nous correspondrait grave. Bien, on va habiter ici.

  • Speaker #0

    C'est tout d'abord évidemment les paysages. Nous, c'était la première fois qu'on faisait un pays nordique. C'était le but. En fait, je raconte souvent comme anecdote que même 11 ans après, je ne connais toujours pas les autres pays nordiques. Je ne suis jamais allée en Suède. Je ne suis jamais allée au Danemark. J'ai honte. J'ai très, très honte. Mais du coup, si j'avais visité la Suède pour la première fois, peut-être qu'on serait en Suède en ce moment. mais voilà Les choses ont fait que c'était la Norvège qu'on a découverte et c'est la Norvège qui nous a « attrapés » . Mais on a été sous le charme. On a fait un voyage un peu typique, traditionnel entre Oslo et Bergen en passant par les fjords. J'ai été émue par des paysages, émue aux larmes par des paysages, ça ne m'était jamais arrivé. J'avais vu des belles choses dans les Alpes, en Savoie, ailleurs en France, mais je n'avais jamais vu de paysages qui m'avaient émue. Donc ça, on a été tous les deux d'accord que c'était assez extraordinaire. Et puis au-delà de ça, les gens, la culture, le rythme de vie en fait, on a vu que les gens avaient un rythme de vie tellement cool et sain et agréable. Et nous, on était tellement dans le rush et dans la vie à 200 à l'heure parisienne qu'on s'est dit mais c'est ça que je veux. C'est ça qu'il nous faut en fait.

  • Speaker #1

    Ça a dû tellement... contrasté j'imagine avec la Norvège et c'est vrai que la Norvège c'est un petit peu l'idée qu'on s'en fait d'une vie un peu plus dans la nature beaucoup plus calme, beaucoup plus posée exactement,

  • Speaker #0

    mais en tous les cas cette coolitude et cet effet d'apaisement, c'est 100% des gens, tout le monde est d'accord, tous ceux qui viennent en Norvège que ce soit pour la première fois ou qui viennent et qui reviennent ou ceux qui y habitent tout le monde s'accorde à dire que effectivement c'est un rythme de vie très... très cool et très proche de la nature, effectivement.

  • Speaker #1

    On va pouvoir justement creuser un petit peu tout ça un petit peu après. Avant, je me demandais, est-ce qu'il y a des conditions particulières pour pouvoir s'installer en Norvège, aussi bien côté peut-être administratif, légal, ou même d'un côté professionnel, si tu veux t'installer, trouver du travail ? Est-ce qu'il y a des conditions particulières à tout ça ?

  • Speaker #0

    Alors, oui et non. Ça reste une installation relativement... Facile dans le sens où la Norvège ne fait pas partie de l'Union européenne, mais fait partie de l'espace Schengen, donc pas besoin de visa. On peut venir, même pour les voyageurs avec la carte d'identité, ça suffit, on n'a pas besoin de passeport. Évidemment, j'en parle sur mon site et tout, le passeport est recommandé si on vient s'installer, et même presque exigé. Mais en tant que touriste, on n'a besoin de rien en particulier. Et pour venir s'installer, c'est à la fois... tout simple et compliqué c'est que la règle entre guillemets c'est qu'on a le droit d'être en Norvège que trois mois en tant que touriste et qu'après ça il faut travailler donc dans tous les cas il faut s'inscrire au commissariat de police le plus proche et puis au centre d'immigration norvégien pour prévenir qu'on veut rester plus que ces trois mois là donc il faut commencer les démarches et on a que quelques mois pour trouver un travail et pour s'intégrer et s'installer et si on trouve pas pas de travail, on n'a pas le droit de rester en fait.

  • Speaker #1

    Ok, et du coup dans le délai des trois mois ou après les trois mois ? Après,

  • Speaker #0

    au-delà de ça, voilà, on a le droit de rester trois mois en tant que touriste et si on veut s'installer après ça et qu'on n'a pas de travail, il me semble que la demande peut être prolongée jusqu'à un ou deux mois, peut-être jusqu'à six mois en fait en tout au total mais si au-delà de ça on ne trouve pas de travail, on est expulsé en fait.

  • Speaker #1

    Donc, tu viens t'installer et tu mets les bouchées doubles pour t'installer. Oui,

  • Speaker #0

    il faut y aller. C'est pour ça que j'ai créé sur mon site des sessions de consulting. Et là, je viens de sortir une formation justement pour devenir entrepreneur en Norvège. Parce que comme c'est compliqué de trouver un travail, beaucoup de gens, et c'est ce qu'on a fait nous, se mettent à leur compte. pour travailler, sauf que le fait de se mettre à son compte en Norvège, c'est une création de société en fait. On crée une société en nom propre, c'est un peu l'équivalent d'auto-entrepreneur en France, mais en Norvège c'est un enregistrement de société. Et du coup beaucoup de gens font ça par défaut quand ils ne trouvent pas de travail, mais du coup ces démarches-là ne sont pas si simples que ça. En tout cas les démarches administratives ne sont pas compliquées, mais au-delà de ça, quand on se lance en tant qu'entrepreneur, comment on fait, comment on gère, etc. Donc du coup je viens de sortir une formation là-dessus. Et puis, je fais des sessions de consulting par téléphone, du coup, pour aider les gens et les guider là-dessus.

  • Speaker #1

    Ok. Oui, oui, parce que j'imagine que ça doit être assez challengeant. Pourquoi c'est difficile de trouver du travail en Norvège ?

  • Speaker #0

    Alors, c'est pour plein de raisons. Mais la première, c'est qu'il faut parler la langue dans la plupart des cas. Dans les grandes villes, on peut trouver du travail simplement avec l'anglais. Dans les villes où il y a du tourisme, évidemment. On peut être serveur ou faire des petits boulots. Simplement, ça dépend où. Moi, je n'ai jamais vécu à Oslo. Quand on est parti de Paris et qu'on est venu en Norvège, on s'est installé à Tonsberg directement. Et moi, je ne parlais pas norvégien. Quand je suis arrivée en Norvège, je parlais couramment anglais, mais je ne parlais pas norvégien. Pas encore. Et du coup, en fait, je n'ai pas réussi. J'ai essayé pendant quatre ans de trouver des petits boulots, même faire des ménages et tout. Et ça ne marche pas. Ça ne marche pas. si on ne parle pas norvégien, ce n'est pas possible. Donc, ça dépend des branches, évidemment, dans l'ingénierie, dans les branches pharmaceutiques, etc. C'est souvent des gros groupes qui travaillent en anglais. Donc là, ça ouvre plus de possibilités. Mais en tout cas, pour moi, en médias communication, évidemment, je savais que le problème allait se poser. Mais donc ça, c'est une des grosses difficultés. Une autre difficulté, c'est que finalement, il n'y a pas tant que ça de travail à temps plein. Il y a beaucoup de, soit de mi-temps. soit de 60%, 70%, etc. Donc comme la vie est très chère en Norvège, souvent ça ne suffit pas, du coup il faut trouver autre chose à côté, mais il faut trouver autre chose qui complémente, qui soit possible en termes de planning et tout du premier boulot, donc ce n'est pas toujours évident. Et puis même si on le sait que la vie est chère en Norvège et tout, quelquefois les gens n'anticipent pas assez ce que ça va représenter. Et du coup, quand on arrive avec nos économies en euros et un petit boulot en Norvège qui n'est pas super payé, c'est vite compliqué. Oui,

  • Speaker #1

    ok, je vois. Et toi, du coup, comment ça s'est passé pour toi, ton arrivée dans le pays, tes premiers instants, l'emménagement, etc. ?

  • Speaker #0

    Nous, on a eu plutôt de la chance, parce qu'en fait, il y a plein de petites choses qui fonctionnent un peu en cercle vicieux, qui peuvent être compliquées. par exemple Quand on s'installe, qu'on fait la démarche en tout cas pour rester plus que les trois mois, il faut faire la demande de ce qu'on appelle un dénumère, donc c'est un numéro d'identité norvégien. Et en fait, ce numéro d'identité norvégien, c'est un peu la clé de tout. C'est le numéro dont on va avoir besoin pour trouver un logement, pour ouvrir un compte en banque, etc. Mais il nous faut ce numéro pour trouver un logement et pour ouvrir un compte en banque puisqu'il va falloir déposer la caution du logement sur un compte en banque sécurisé. mais pour avoir un logement et un compte en banque, fausse numéro d'identité norvégien. C'est un peu le serpent qui se mord la queue. Il y a des astuces pour contrer tout ça, mais ce n'est pas forcément simple. En tout cas, ça l'est moins maintenant. Moi, ça fait un peu plus de 11 ans que j'ai emménagé ici, donc c'était plus simple à l'époque. Mais en tout cas, pour nous, c'est allé assez vite. En tout cas, la difficulté majeure, ça a été de trouver du travail. Au début, c'était compliqué. Comme je t'ai dit, je ne trouvais pas à cause de la langue et tout. Et puis, on est passé par des gros moments de difficulté parce qu'au bout de trois ans, évidemment, on avait cramé toutes nos économies et puis on était assez. Donc là, ça a été très compliqué. Et puis, on a failli rentrer en France et tout abandonner parce qu'on n'y arrivait pas. Et puis là, on s'est interrogé en se disant, mais pourquoi ça ne marche pas en fait ? Et on a tous les deux conclu que c'était à cause de la langue. Parce qu'un des problèmes aussi, c'est que quand on est ressortissant de l'UE, quand on arrive en Norvège, on n'a pas d'aide. Évidemment qu'en Norvège, il y a des aides pour les réfugiés de guerre, pour les réfugiés climatiques, pour les réfugiés politiques, évidemment et heureusement. Mais malheureusement pour nous, pour les expats, entre guillemets, Pour les immigrés, mais sans raison politique ou de guerre, il n'y a rien. On est livré à nous-mêmes, il n'y a aucune aide, on est tout seul, donc il n'y a pas d'aide pour apprendre la langue. Et les cours de norvégien coûtent cher. Donc nous, comme on est venus tous les deux avec mon compagnon, on avait besoin de cours tous les deux. Donc les cours pour deux personnes, c'était un trop gros budget. C'est pour ça qu'au début, on ne l'a pas fait. Et puis là, on s'est dit, c'est ça qui bloque en fait. Donc, on s'est boosté, on s'est motivé, on s'est dit, là, il faut se lancer. Évidemment qu'au bout de trois ans, on comprenait déjà très bien le norvégien, mais on avait du mal à parler. Donc, du coup, on s'est boosté, on s'est lancé, on a commencé à apprendre le norvégien. Et en fait, pour moi, ça a tout décompté, puisque quelques mois après, j'ai commencé à travailler en télé à NRCO, à la télé publique norvégienne. Et puis, j'ai commencé comme caméraman et monteuse vidéo. J'ai fait ça pendant quatre ans. Et la dernière année, cinq ans après, j'étais réalisatrice du journal télé. Donc, du coup, c'était vraiment top. Et tout ça, ça s'est fait grâce à l'apprentissage du Norvégien, du coup.

  • Speaker #1

    Ouais, au final, c'était un investissement nécessaire pour pouvoir tout débloquer derrière, quoi.

  • Speaker #0

    Exactement, c'est exactement l'argument que j'avance. aux gens qui viennent sur mon site, puisque sur mon site, qui s'appelle Une Blonde en Norvège, j'aide les gens soit à préparer leur voyage en Norvège pour le côté touristique, soit à s'intégrer, donc à lancer leur société ou à trouver des infos sur l'intégration. Et je donne des cours de norvégien en français. Et c'est exactement ce que j'avance, c'est que de se payer des cours de langue, c'est un investissement, ça coûte cher. même si moi mes cours sont moins chers que les cours de Norvégiens qui sont dispensés évidemment en Norvège mais ça reste un budget mais comme tu viens de le dire c'est un investissement c'est le slogan de plein d'écoles de plein d'écoles de langues j'invente rien mais c'est vraiment un investissement sur son avenir surtout

  • Speaker #1

    pour la Norvège j'ai l'impression si sans parler à la langue tu ne trouves pas de travail tu es obligé de passer par là si tu veux pouvoir t'intégrer les Norvégiens parlent bien anglais globalement ?

  • Speaker #0

    Tout le monde parle très bien anglais, en fait, donc c'est un peu le piège. Tu vois, nous, les trois premières années, on a tout fait en anglais avec nos potes, nos potes norvégiens, mais on a tout fait en anglais. Et c'est aussi le piège dans lequel se font prendre pas mal d'expats qui sont à Oslo, parce qu'en fait, à Oslo, c'est là où, évidemment, il y a le plus d'opportunités pour travailler sans parler norvégien avec l'anglais, que ce soit dans les domaines que j'ai cités tout à l'heure ou dans le tourisme ou évidemment dans les grandes villes, on peut trouver des petits boulots. sans parler norvégien, mais en général, c'est des boulots aussi qui ne durent pas très longtemps. C'est souvent des saisons ou des trucs comme ça. Donc, ce n'est pas forcément le bon moyen pour s'intégrer puisqu'on ne trouve pas forcément un logement avec des boulots comme ça, etc. Encore une fois, c'est ce cercle vicieux qui vient là. Mais en tout cas, oui, la langue, c'est le... Moi, je connais plein d'expats qui sont à Oslo depuis des années, mais vraiment longtemps, 10, 15 ans, 20 ans, et qui parlent très, très peu, voire pas du tout norvégien, qui font tout en anglais. Et du coup, ils ont du mal à s'intégrer socialement.

  • Speaker #1

    Là, il doit manquer un petit plus. Ce n'est pas pareil, en plus, quand on parle anglais que quand on parle la langue de la personne. Je trouve qu'on ne connaît pas. Ce n'est pas du tout pareil.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas du tout pareil.

  • Speaker #1

    C'est sûr. Au niveau installation. de ta vie globale, comment ça s'est passé pour toi pour trouver une maison, pour sociabiliser et puis commencer petit à petit à créer ton chez-toi ?

  • Speaker #0

    Alors nous, on a notre projet commun avec mon copain quand on est arrivé en Norvège, c'était d'ouvrir une école de musique puisque moi je travaille dans l'audiovisuel, mais je fais de la musique aussi. Et donc moi, je suis prof de chant et lui, il est prof de batterie. Et en fait... qui a déterminé qu'on est venu s'installer là où on s'est installé c'est qu'on a trouvé le local pour l'école de musique en premier grâce à des amis français qui étaient installés dans le coin et qu'on connaissait grâce à nos quatre années de préparation avant en fait quand on a mis quatre ans à préparer le projet donc pendant ces quatre années quand on était encore à Paris on venait en Norvège entre deux, trois, quatre fois par an pour commencer à préparer voir où on allait aller, ce qu'on allait faire etc c'était vraiment On a fait une étude de marché, un business plan, un préconso et tout. C'était bien préparé quand même. Je ne dis pas que c'est ce qu'il faut pour venir. Nous, on a pris un temps démesuré parce qu'on voulait aussi économiser un peu. Et puis, on avait besoin de temps. Exactement. Mais bref, du coup, on a trouvé ce local de musique à Todlsrö, qui est juste à côté de Tönsberg. Et comme on n'a qu'une seule voiture qu'on se partage tous les deux, on s'est dit qu'il fallait qu'on trouve un logement pas loin pour que ce soit pratique. Donc du coup, on a trouvé un appart, pas très loin. Et c'était chouette parce que c'était un rez-de-chaussée d'une maison privée. C'était pas un appart genre en immeuble. Et on était à, je ne sais pas, 300 mètres d'une des plus belles plages de la région. Donc c'était fou parce qu'on est partis de Paris. On était à Guimauquet et on a déménagé. On est venu en camion, on a emmené toutes nos affaires et tout. On a loué un container, on a mis les affaires dans le container en attendant de trouver le logement. Quand on est venu en Norvège, quand on a déménagé, on n'avait pas encore trouvé le logement. Vous avez trouvé une fois sur place ? Oui, on a trouvé une fois sur place. Donc, c'est vrai que quand j'y repense maintenant, je me dis que c'était couillu quand même. Et bon, après, voilà, on n'a pas d'enfant. Donc, ça ne nous concernait que nous deux. C'était assez... C'était un peu rock'n'roll, mais c'était assez facile en soi. Enfin, il n'y avait pas de difficultés majeures. Et puis, on a trouvé l'appart assez vite. Les proprios ont été... cool dans le sens où on n'avait pas encore ce numéro d'identité, on n'avait pas encore de compte en banque. Donc il a accepté qu'on lui fasse les premiers virements depuis notre compte en banque française, en euros. Il a accepté d'attendre que tout soit en règle, mais de nous louer quand même. Enfin, ça s'est vraiment bien arrangé. et puis après toutes les démarches pour avoir ce numéro pour l'identité norvégienne pour ouvrir un compte en banque pour prendre un portable en fait ça s'est fait hyper vite en un mois on avait tout même pas en trois semaines un mois après c'était fini on était installé on avait tout les comptes en banque ouverts le numéro d'identité le contrat pour l'électricité en place c'était assez simple

  • Speaker #1

    Ça s'est bien déroulé, on dirait.

  • Speaker #0

    Ça s'est bien déroulé, oui.

  • Speaker #1

    Et du coup, ça ressemble à quoi un petit peu l'endroit où vous habitez ? Parce que tu nous dis, il y a la plage à 300 mètres. C'est comment les paysages de la ville où vous décidez de vous installer ?

  • Speaker #0

    En termes de paysages, c'est la campagne, dans le sens où on n'est pas dans la zone montagneuse, on n'est pas loin des montagnes du Télémarque, mais qui sont plus dans les terres à 2-3 heures à l'intérieur des terres. Mais nous, on est vraiment du coup le long du fjord d'Oslo. Donc c'est un paysage de mer, quoi. On habite en bord de mer, puisque l'eau du fjord, c'est l'eau de la mer.

  • Speaker #1

    Un fjord, concrètement, c'est quoi ?

  • Speaker #0

    Un fjord, ça a été creusé par les glaciers, en fait. Quand ils se sont retirés, on laissait vides ces estuaires dans lesquels l'eau de mer s'est infiltrée. Et c'est pour ça que ça peut être surprenant, le plus long fjord en Norvège qui va jusqu'à Cholden au-dessus de Flom, il va jusqu'à 204 km à l'intérieur des terres. Donc c'est fou parce qu'on roule, on roule, on roule, on roule, on roule, 204 km plus tard on se retrouve, on a l'impression que c'est un lac en fait, mais c'est l'eau de la mer quoi. Donc c'est vraiment ça qui est impressionnant avec les fjords en dehors des paysages, du Le fait que... comme ça a été creusé par les glaciers et forgé par cette masse puissante, ça dépend des fjords. Évidemment, il y a des fjords qui sont plus ou moins pentus. Par exemple, le fjord d'Oslo, c'est un fjord plat, il n'y a pas de montagne. Vertrondheim aussi, c'est un fjord mais c'est plus plat, alors que les fjords du sud-ouest de la Norvège, ceux qui sont connus, qui sont réputés, comme le Sognefjord, le Gärngörfjord, etc., c'est des fjords montagneux avec des montagnes de 1700 mètres de haut. où il y a 1700 mètres de montagne en dessous. Donc c'est un bloc de terre qui fait presque 3000 mètres de hauteur. Donc c'est assez dingue d'avoir ça à l'intérieur du pays et de se dire que l'eau qui est au bord, qui ne bouge pas, qui paraît toute paisible, c'est de l'eau de mer. D'ailleurs, on y voit régulièrement des orques, des baleines, des phoques. Toute la faune qu'il peut y avoir dans une mer et qu'on n'a pas dans une eau douce.

  • Speaker #1

    Ça doit, là, on me disait, ça change de Paris, mais même visuellement, ça change. Oui, oui.

  • Speaker #0

    Alors après, moi, je n'habite pas dans ces zones montagneuses-là. Moi, j'habite le long du fjord, mais le fjord d'Oslo, c'est un fjord entre guillemets plat. Il y a des petits reliefs, il y a des petites vallées, mais ce n'est pas du tout montagneux. Ça reste un fjord plat, mais ça reste un paysage de mer, en fait, de plage et de mer.

  • Speaker #1

    Vraiment. ça doit être apaisant je pense de voir parlons du coup maintenant un petit peu plus de ce que c'est que de vivre en Norvège parce que du coup tu parlais tout à l'heure tu étais venue au début une première fois t'as eu un coup de coeur sur un peu la culture les gens qui avaient l'air cool etc mais parfois d'y vivre c'est pas pareil que on voit pas les choses pareilles que quand on passe en vacances ou en touriste etc Maintenant que tu y es installée, comment tu perçois du coup la vie en Norvège ? Est-ce que c'est aussi doux et ça te plaît autant ? Bon, j'imagine que oui, vu que ça fait des années que tu y es. Mais est-ce que ça te plaît autant, surtout au début, que quand tu y étais passée les premières fois ?

  • Speaker #0

    Alors oui, ça me plaît autant. La seule chose qui pèse, mais ce n'est pas forcément lié à la Norvège, c'est lié au fait d'habiter à l'étranger, c'est le manque de famille et des amis. Alors les amis, ils viennent en visite, donc la famille aussi. Mais moi, je suis fille unique, j'ai toujours été très proche de mes parents. Mais c'est vrai que j'ai malheureusement perdu ma maman l'année dernière. Et du coup, quand ce genre d'épreuve arrive, quand on habite à l'étranger, tout se complique. Donc, je suis partie avec mon ordi portable, mon disque dur, et puis j'ai pu continuer à travailler un petit peu. Mais c'est vrai que du coup, de rentrer après ça, c'est difficile. La relation avec mon papa, du coup, dont je suis très proche, alors il vient nous rendre visite plus souvent maintenant. Mais c'est cette difficulté-là, je dirais, la famille. Les amis aussi, mais ça rejoint plutôt le côté social. qui effectivement est une difficulté, je pense, en tout cas une des différences par rapport à la France, et en tout cas pas forcément à la France, je dirais, mais à la vie en Norvège, par rapport à la vie à Paris, pardon. Parce qu'évidemment, quand j'habitais à Paris, je sortais beaucoup, j'allais beaucoup manger dehors, parce que ce n'était pas très cher, en tout cas c'était raisonnable, je voyais mes copines comme ça, boire un café, enfin voilà c'était la vie sociale parisienne au top. Donc ça, c'était génial. Et évidemment, quand on part vivre à l'étranger, les codes sociaux sont différents, quel que soit le pays dans lequel on va. Mais c'est vrai qu'en Norvège, les codes sociaux sont différents là-dessus, sur le relationnel, sur le social. Nous, on s'est très vite fait des amis norvégiens. Donc de ce côté-là, on ne peut pas se plaindre. Via la musique, via l'audiovisuel, on s'est fait de très bons amis qui sont toujours nos meilleurs amis 11 ans après. Mais c'est vrai que le côté social en Norvège n'est pas le même qu'en France. On voit quand même moins les gens. Après, nous, ça nous convient parce qu'on a un rythme de vie plutôt… On n'est pas à des fêtes tard. On aime bien rester un peu tranquille à la maison. On est plutôt en mode pépère. On a voulu quitter Paris aussi pour ça. Mais du coup, on a été servis quand on est arrivé en Norvège parce que là, c'est vrai que c'est différent. Il n'y a pas, par exemple, un des… point dont beaucoup de Français se plaignent en Norvège, et je suis d'accord avec ce point-là, c'est qu'en Norvège, par exemple, il y a beaucoup moins de choses qui se font un peu instantanées, en tout cas. Bah tiens, passe. Ou s'il y a un pote qui est là, chez toi, tu lui dis, reste manger ce soir. Ça se fait pas trop comme ça ici. Il faut prévoir longtemps à l'avance, il faut caler des dates, parce qu'il faut faire garder les enfants, parce que c'est compliqué. parce que les gens se lèvent tôt le matin, et puis parce qu'on n'a pas le droit de conduire en ayant bu ne serait-ce qu'un verre. Donc du coup, les gens veulent venir en taxi ou à vélo, ou alors qu'ils ne vont pas boire. Tout ça fait que le fait de sortir en ville ou d'aller manger chez des potes, il y a vachement moins ce côté un peu naturel et un peu instantané qu'on peut avoir en France ou en tout cas à Paris. Donc... Voilà, c'est vrai qu'on met du temps à caler des trucs, à caler des dîners, des trucs et tout, puis souvent c'est annulé au dernier moment. Donc le côté vie sociale n'est pas du tout le même. Donc je peux comprendre que certaines personnes, surtout pour les plus jeunes, entre guillemets, moi j'ai 42 ans, donc je ne suis pas vieille, mais je veux dire, j'ai évidemment pas la même vie qu'à 20 ans. J'ai connu des jeunes d'une vingtaine d'années qui sont venus en Norvège, pas à Oslo, dans une petite ville à la campagne. Ils se sont clairement fait chier et sont repartis. Parce qu'il faut être conscient de ça.

  • Speaker #1

    Surtout, je pense que le lien social, le cercle social, surtout quand on est jeune et quand on arrive dans une nouvelle ville, qui plus est dans un nouveau pays, c'est super important pour sortir, pour apprendre des trucs, pour dépasser la solitude aussi qui peut arriver dans le quotidien. Donc c'est bien si vous avez pu un peu vous faire des amis au final. Au niveau du rythme de vie, tu disais que c'était assez cool, etc. Tu le ressens en habitant là-bas ? Du coup, est-ce que le rythme est plus lent, plus doux ? On a un peu le cliché vie professionnelle, perso bien marquée dans les pays nordiques. Tu le sens un petit peu tout ça ?

  • Speaker #0

    Énormément, c'est la plus grosse différence à mon sens entre la vie, en général en France et en Norvège, mais encore plus entre la vie parisienne. Moi, j'avais un rythme de vie, je bossais au JT d'M6 pour le 12-45 et le 19-45. Je travaillais de 11h à 20h30. Je rentrais chez moi à 21h30 ou 22h, je n'avais pas mangé. En Norvège, on quitte à 15h30, 16h30. Donc, ce n'est pas la même vie.

  • Speaker #1

    Bref, un autre rythme.

  • Speaker #0

    Exactement comme tu l'as décrit dans ta question, c'est tout est plus lent, tout est plus doux. C'est exactement ça. Même si j'ai été globalement beaucoup plus freelance dans mes 11 ans de vie en Norvège, j'ai quand même été salariée dans la télé publique norvégienne. Et j'ai fait des missions dans d'autres chaînes de télé en tant qu'indépendante avant. Tout est plus lent. Moi, j'avais l'habitude, par exemple... Ça fait 21 ans que je fais du montage, donc je monte très vite et j'ai bossé dans le news. C'était le propos du travail, c'était de travailler vite, très vite. À Paris, le montage en news, c'est du semi-direct. On reçoit les images quelques fois, quelques dizaines de minutes avant le journal. Donc, il faut tout monter, tout mixer, tout écrire. C'est du très, très, très, très, très rapide. Quand je suis arrivée en Norvège, on m'a vite calmée. On m'a dit, bon, ça ne va pas le faire parce que... Ma première pige en télé, j'ai reçu une liste de tâches à faire que j'ai faites sur ma première journée. Et quand la chef est arrivée le soir, elle m'a dit, mais ça ne va pas. C'est ta tâche, c'est la liste pour la semaine. Donc, elle m'a dit, tu vas te calmer, tu vas faire des pauses, tu vas aller discuter avec tes collègues, tu vas aller faire la pause goûter, tu vas aller manger une gaufre et puis tu vas te calmer.

  • Speaker #1

    C'est ouf, c'est ouf. Comment tu lui dis, toi, du coup, cette différence de... de rythme, parce que ça doit faire bizarre pendant des années, on t'apprend vite, productif, pas perdre de temps, etc. Comment toi, tu le vis, cette différence ?

  • Speaker #0

    Très bien. Je le vis très bien. C'est un des points auxquels on s'adapte très vite. On s'adapte très vite à la coolitude. Et quand... D'ailleurs, c'est rigolo, parce que dans mes... trois premières années de vie en Norvège, justement dans les moments où on avait des difficultés. Je suis retournée travailler en France, donc à M6, parce que j'étais en galère. J'ai appelé mes collègues et j'ai appelé mes anciens chefs et j'ai dit, je suis dans la merde, est-ce que vous pouvez me faire bosser ? Je n'ai plus de sous et tout. Donc, ils m'ont dit, allez, vas-y, reviens. Donc, je faisais des petites missions là-bas et tout. Et quand je retrouvais le rythme du JT, je me disais, j'aimais ça, parce que ça me faisait marrer, ce contraste. Mais c'est vrai qu'après, quand j'ai bossé en télé ici, alors que je ne faisais plus d'aller-retour avec la France, je me disais quand même... Ça me faisait rire parce qu'à chaque fois que j'étais au boulot, il y avait des journées un peu cool. Il y avait même des fois, le chef venait me voir, il s'excusait. Il me dit « ça va, tu ne t'ennuies pas trop, il n'y a pas grand-chose à faire » . Et moi, je faisais mon site. Je m'occupais de mon site internet « Une blonde en Norvège » . Et j'avais le droit de faire des trucs perso, parce que je n'avais rien à faire, donc je ne me cachais pas. Il y avait des fois, j'étais carrément les jambes allongées sur la chaise, en train de lire un bouquin. Je n'avais rien à faire. Donc, c'était un rythme tellement cool que... Non, non, c'était... Du coup, on s'adapte vite à ce rythme-là. On le prend vite et on s'en... Ouais, on y prend goût assez vite.

  • Speaker #1

    Ouais, je comprends. Ça doit faire un peu bizarre. Ça contraste vraiment, pour le coup, avec...

  • Speaker #0

    C'est opposé. La France,

  • Speaker #1

    c'est plus à Paris, ouais.

  • Speaker #0

    Ouais, même ne serait-ce que la hiérarchie. En Norvège, ça ne marche pas du tout pareil. En France, c'est très hiérarchisé. Donc même si on a une bonne entente avec son chef, son chef, c'est son chef. Il a son bureau. Tu ne manges pas à la cantine le midi avec ton chef. Oui ou non, mais je veux dire, c'est très hiérarchisé. En Norvège, ça ne l'est pas. Par exemple, moi, je travaillais ce qu'on appelle en turnus. Donc, c'est un roulement, quoi. On travaille en roulement avec des postes qui s'échangent. Les chefs sont inclus dans ce roulement-là, en fait. Il y a certains chefs qui ont des postes un petit peu particuliers dans le sens où, évidemment, ils gagnent plus et ils ont des horaires peut-être plus fixes. Mais, par exemple, les personnes qui étaient au-dessus de moi quand j'étais au journal, qui étaient ce qu'on appelle rédacteurs, rédacteurs en chef, Eux, ils étaient dans ce roulement-là aussi. Et puis le lendemain, ils pouvaient très bien faire un taf de journaliste lambda. Donc il n'y a pas du tout ce côté. Et puis du coup, on se sent très à l'aise. Moi, j'ai eu des petits soucis. Il m'est arrivé des problèmes avec mes collègues. des choses qui ne sont pas rien de grave, mais des petits problèmes de salariés. Du coup, on se sent très à l'aise pour aller parler à son chef et lui dire, il s'est passé ci, il s'est passé ça, ça ne va pas, il faut réagir. En plus, en Norvège, ils ne rigolent vraiment pas avec ça, avec le côté confort de vie au travail, conditions de travail et tout. C'est très, très, très important, le social au travail, le respect, etc. C'est beaucoup, beaucoup plus qu'en France.

  • Speaker #1

    ok ouais tu sens qu'il y a vraiment l'accent qui est mis sur la qualité de vie au travail, le bien-être au travail. Beaucoup,

  • Speaker #0

    beaucoup, beaucoup. Et comme tu l'as dit dans ta question d'avant, sur la coupure, on travaille jusqu'à 15h30 ou 16h, c'est des journées de 7h30, donc on travaille entre 37 et 38h par semaine. C'est simplement que c'est des journées continues, donc la pause déjeuner n'est pas déduite. Évidemment qu'on fait des pauses, et évidemment qu'on s'arrête pour manger, mais c'est une petite pause, c'est vite fait, on mange un petit truc, c'est pas une heure et demie de pause. on va pas au resto, c'est pas du tout le même rythme on mange une petite tartine derrière son bureau ou on descend à la cafétéria mais c'est pas du tout la même chose donc du coup on termine plus tôt et il y a un gros accent qui est mis sur la vie sociale et la vie familiale après c'est très important ça fait partie vraiment du bien-être des norvégiens ok,

  • Speaker #1

    trop bien Est-ce qu'il y a eu des situations où tu t'es retrouvée et tu as senti que ça bloquait un petit peu ou alors on pouvait avoir des petits quiproquos peut-être, mais vraiment par rapport à la différence de culture, la différence de... Voilà, toi, tu es française avec un fonctionnement et ça a fait des petits quiproquos dans ton travail ou même dans ta vie sociale ?

  • Speaker #0

    La plus grosse différence, je dirais que c'est par rapport au rythme, justement au rythme de vie et notamment au rythme alimentaire parce que parce que les Norvégiens, ils prennent des très gros petits-déj. C'est des gros mangeurs du matin. Le déjeuner, il est presque inexistant. C'est un enka, en fait. C'est un enka salé. Mais ce n'est pas comme nous, on a un déjeuner. Et ce n'est surtout pas quelque chose de chaud. Enfin, quelquefois, mais c'est plutôt, c'est une tartine, c'est un tout petit truc. Et le dîner norvégien, c'est vers 17h. Donc là, c'est le gros repas en famille, les enfants sont rentrés de l'école, les parents aussi, etc. Et le soir, il y a de nouveau un petit repas qu'on appelle le kvelsmat. Et là, c'est de nouveau un peu un enka salé, un peu comme un lunch en fait. Et ce qui fait que du coup, quand on est invité chez des gens ou quand on invite des gens, c'est compliqué. Parce que le dimanche, par exemple, si on est invité à dîner chez des gens un dimanche, c'est rendez-vous à 15h.

  • Speaker #1

    Pour prendre l'apéro.

  • Speaker #0

    A commencer l'apéro à 15h. Et pour nous, c'est exactement ça. Pour nous, c'est le goûter. Donc du coup, c'est chaud. Donc quand on est invité chez des gens à cette heure-là, du coup, le midi, on ne mange presque pas. On se fait un petit... Mais sinon, on n'aura pas faim à 15h. Je ne vais pas manger. Donc du coup, ça crée des petites situations comme ça. Mais c'est plus rigolo. Ce n'est pas quelque chose de gênant.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y a des spécialités culinaires en Norvège ?

  • Speaker #0

    Il y en a, mais la Norvège reste... Pas un pays gastronomique, il ne faut pas venir en Norvège pour vouloir très bien manger. Après, on trouve tous les produits premiers. Moi, je cuisine comme avant, en fait. Je cuisine tout pareil. Il n'y a rien que je ne trouve pas. Donc, mes recettes d'avant, je les fais ici. Et il mange beaucoup de poissons, beaucoup plus de poissons. Il mange beaucoup de saumon, même si c'est un peu controversé. Moi, j'en mange, mais j'essaye de faire attention avec la quantité parce que c'est quand même un peu... débattu, la saineté du produit. Il y a des plats traditionnels comme le lutofisk qui est le poisson séché qu'on fait sécher, tu sais, tout au nord de la Norvège, notamment au Lofoten, sur les Pandouars qu'on fait sécher. Du coup, c'est un poisson qu'il faut réhydrater après et dessaler parce que c'est salé et séché. Donc ça, c'est un des plats traditionnels de Noël, par exemple. Il y a de la viande séchée aussi, qui s'appelle la pinechette. Donc c'est des côtes d'agneau, enfin des côtes de mouton. Pareil, séché, salé, qu'il faut réhydrater et dessaler. Il y a plein de... Ils sont très sucrés, ils sont très desserts. Il y a beaucoup de viennoiserie, de pâtisserie, de gâteau, il y a plein plein de choses. Donc oui, il y a des plats traditionnels à goûter. En tout cas, il y a la soupe de poisson qui est très bonne. Celle de Bergen est très réputée, mais j'en ai mangé des délicieuses au Lofoten il n'y a pas très longtemps. Donc, il y a des bonnes choses.

  • Speaker #1

    Il y a de quoi faire quand même pour se régaler.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y a d'autres choses, des petites choses qui te surprennent un petit peu dans la manière de vivre des Norvégiens ? On parlait du lunch, du fait de finir un petit peu plus tôt, etc. Est-ce qu'il y a des habitudes, des us et coutumes peut-être qui te surprennent un peu ?

  • Speaker #0

    Un des points un petit peu bizarres, effectivement, je pense, auquel on a un peu de mal à s'habituer en tant que Français, après encore une fois, ça dépend de là où on vient, mais c'est encore une fois par rapport aux comportements sociaux. C'est vrai que les Norvégiens peuvent être, sont quelquefois réputés comme froids et distants. ce qui est plus attribué au final quand on connaît les gens à de la timidité c'est des gens qui sont assez introvertis qui ont besoin de boire un petit coup pour s'ouvrir aux gens pas tous évidemment mais en tout cas c'est pas une culture d'extravertis c'est pas une culture sudiste c'est bel et bien une culture nordiste et introvertie mais pas du tout froide à mon sens, c'est là la nuance à faire qui est importante c'est que c'est pas du tout des gens froids, pas du tout par contre il y a un truc social un peu différent qui peut être, alors on en rigole mais quelquefois ça peut être agaçant c'est que c'est vrai que les norvégiens sont très ils sont pas du tout hypocrites c'est à dire que si on croise quelqu'un qu'on connait mais que cette personne n'a pas envie de parler ce jour là, elle ne va pas nous dire bonjour ok Merci. Elle ne va pas se forcer. Elle ne va pas se dire, tiens, je connais, je suis obligée. Non, elle va passer à côté de toi et elle va t'ignorer. Tout simplement.

  • Speaker #1

    Au moins,

  • Speaker #0

    il n'y a pas de filtre. Tu sais à quoi tu appelles. Il n'y a pas de filtre. Tu dis, ce n'est pas le jour. Je lui parlerai demain. Donc ça, ça peut être un peu perturbant. Et c'est vrai que c'est très impressionnant, cette capacité à faire genre ils ne t'ont pas vu. Et tu sais qu'ils t'ont vu, mais bon. Tu sais, c'est un peu genre, j'ai vu que tu m'avais vu, mais j'ai vu que tu n'avais pas vu. Donc, il y a ce côté-là.

  • Speaker #1

    Et du coup, je rebondis sur ce que tu disais avant. On parlait un peu du cliché. Les Norvégiens sont froids et distants. J'avais une petite liste de clichés versus réalité. Ok,

  • Speaker #0

    alors vas-y, balance. Tu sais qu'à la base, j'ai créé mon site internet Une Blonde en Norvège pour ça. Pour répondre aux clichés. C'est pour ça que ça s'appelle Une Blonde en Norvège, d'ailleurs. parce que pour le coup ça c'est un cliché qui est vrai c'est qu'il y a beaucoup de blondes et de blondes donc vas-y je t'écoute le premier tu vois vraiment c'était tu l'as cité mot pour mot les norvégiens sont froids et distants ok donc non le deuxième il fait nuit 6 mois par an alors ça dépend de où on habite c'est vrai que mais moi la première avant de venir ne serait-ce qu'en voyage en Norvège je n'avais aucune idée de la géographie du pays. Je ne suis pas forte en géo du tout, en général, mais c'est vrai que j'ai vraiment commencé à m'intéresser à la géographie du pays après notre premier voyage. Parce qu'au début, on voulait voir les fjords du sud, mais après, on s'est dit, on retournera une autre fois au nord pour faire un trip au Rorboréal, chien de traîneau, motoneige, etc. Et c'est là qu'on a pris conscience que le pays fait 2500 kilomètres de long, en fait. Il est hyper long, donc évidemment que la vie au sud n'est pas la même vie que celle au nord. Donc c'est vrai que les gens ont effectivement ces clichés qu'il fait nuit, froid et qu'il y a de la neige toute l'année. Mais ça, c'est la vie au-delà du cercle polaire, donc au nord de la Norvège. Au sud, ce n'est pas exactement comme en France, mais moi je viens du nord de la France, des Ardennes, et il n'y a pas une très grosse différence. Évidemment qu'il y a plus de nuit et qu'il fait plus froid, mais pas beaucoup. Là où j'habite, moi par exemple, dans le sud... l'hiver, quand on est au minimum de l'ensoleillement, donc au mois de décembre, on a une heure et demie de luminosité en moins que la France.

  • Speaker #1

    C'est pas énorme.

  • Speaker #0

    Donc c'est pas énorme, ça joue, ça se ressent, parce que c'est-à-dire que en gros, il fait nuit à 15h30, donc ça veut dire qu'à partir de 14h30, ça commence à se coucher, donc tu commences à avoir cette... pénombre tu vois entre 14 et 15 ce qui est tôt tu vois quand tu bosses et que après bon ça fait des longues journées des fois quand tu vas faire les courses à 19h tu te dis putain ça fait 5h qu'il fait nuit j'en peux plus quoi donc ça joue mais en tout cas il fait pas nuit toute la journée c'est faux et à l'inverse quand les journées rallongent à partir du mois d'avril même mars même du coup on a alors nous on a pas les ni les nuits polaires, ni le soleil de minuit, puisque littéralement ce phénomène ne se produit qu'au-delà du cercle polaire. Et ici au sud, du coup, on n'a pas ni ces nuits polaires, ni le soleil de minuit. Mais l'été, ça veut dire que le soleil se couche dans le sens où il passe sous la ligne de l'horizon, mais il ne va pas très bas, il reste... au bord en fait, donc du coup il fait jamais nuit l'été pendant 3 mois 4 mois on a pas de nuit on a pas de nuit noire tu vois quand on est au max de la nuit en pleine nuit,

  • Speaker #1

    c'est comme s'il était 18h en France quoi donc ça fait bizarre bon bah au moins on sait que selon où on habite dans le pays c'est pas pareil,

  • Speaker #0

    cliché numéro 3 tout est hors de prix ah c'est pas faux c'est pas faux

  • Speaker #1

    Alors justement,

  • Speaker #0

    c'est une remarque intéressante, puisque j'ai sorti il y a quelques semaines un podcast coup de gueule là-dessus, parce qu'il faut vraiment faire attention. Alors évidemment qu'on gagne plus en Norvège, ce n'est pas un faux cliché ça, on gagne plus, mais on ne gagne pas 15 fois plus non plus. Donc il y a vraiment, je pense que les gens n'ont pas du tout notion n'ont pas un bon rapport à l'argent, je dis les gens qui ne sont pas en Norvège. Et on cherche quelquefois des infos sur Internet et on fait mal les ajustements. C'est-à-dire que justement dans le podcast que je faisais, j'expliquais ça parce que quelqu'un m'avait dit la petite histoire ça partait d'une séance de coiffure pour hommes que j'avais vue à 680 couronnes, donc genre 60 euros. Donc je disais c'est hors de prix. Et quelqu'un m'avait répondu en dessous, oui, mais vu le salaire que gagnent les Norvégiens, il faut remettre les choses dans leur contexte, vous pouvez bien vous payer ça. Alors, le problème de la Norvège, c'est que les gens pensent, et ça c'est un faux cliché aussi, une fausse idée, c'est que tout le monde est riche, que tout le monde roule en Tesla, que tout le monde a un bateau, deux maisons, trois voitures. Mais c'est faux, c'est totalement faux. Et en fait, le problème, c'est que si on fait une recherche sur Internet, on trouve qu'effectivement en Norvège, le salaire... moyen est autour de 4500 euros. Mais qu'est-ce que ça veut dire un salaire moyen ? Ça ne veut pas dire que tout le monde gagne plus ou moins ça. Ça veut dire qu'il y a des très très riches qui gagnent beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup plus que ça et d'autres gens qui gagnent beaucoup, beaucoup, beaucoup moins que ça. Donc ce n'est pas un salaire... En Norvège, il y a des salaires minimums attribués par secteur, mais il n'y a pas de salaire minimum général comme en France avec le SMIC par exemple. Donc, les gens pensent qu'en venant en Norvège ou en faisant n'importe quel petit boulot ou même à mi-temps, ils vont être riches. Mais non.

  • Speaker #1

    Ça ne fonctionne pas comme ça.

  • Speaker #0

    Mais ça ne fonctionne pas comme ça. Donc, du coup, oui, la vie est chère. Et oui, il faut faire attention parce qu'effectivement, si on vise un petit boulot, mais qu'on vise de vivre à Oslo, par exemple, une colloque de 8 mètres carrés à Oslo, c'est entre 1 000 et 1 500 euros. 8 mètres carrés. autour de 1000 euros c'est entre 8000 et 10 000, 12 000 ça peut aller jusqu'à 12 000 couronnes une chambre en colocation sans compter l'électricité, internet tout le reste, il faut vivre à côté de ça donc si on fait un petit boulot et qu'on est serveur par exemple dans un restaurant,

  • Speaker #1

    ça marche pas il faut le savoir avant de vouloir s'installer il faut le savoir avant de venir s'installer cliché numéro 4 les paysages sont magnifiques mais on s'ennuie vite faux on ne pense pas

  • Speaker #0

    On peut maintenant... On ne peut pas s'enlacer. J'ai travaillé pendant longtemps, pendant plusieurs années, comme guide, comme tour leader en tourbus. Et avec mon métier maintenant de fixeuse et de travel designer, je voyage dans tout le pays. Je ne connais pas toute la Norvège par cœur, évidemment, qu'il y a plein d'endroits que j'ai hâte de découvrir et que je souhaite découvrir, mais je connais quand même très, très bien le pays. J'ai eu la chance d'aller du sud au nord jusqu'au Lofoten, au Cap Nord, etc. Et quand j'étais guide, il y avait un tour que je faisais dans le centre de la Norvège, que je faisais tout le temps. J'allais tout le temps au même endroit. C'était tout le temps le même tour. Et à chaque fois, je prenais toujours autant de photos, toujours autant de vidéos. Et les gens avec qui j'étais me disaient, mais tu ne l'as pas genre 50 fois cette photo ? Je disais, mais si, mais regarde. Et des fois, je faisais le même tour, tu sais, semaine après semaine. Et je leur montrais la photo, genre, mais du même endroit la semaine d'avant. Et ça n'avait rien à voir. C'était pas les mêmes lumières. Il y avait des fois, il faisait moche, mais avec, tu sais, les nuages coincés dans la montagne, avec ce côté dramatique. Mais c'est trop beau. Donc, non, c'est impossible. Tu peux pas te lasser de pays. Si tu te lasses de paysages comme ça, il faut partir.

  • Speaker #1

    Ouais, j'imagine. Si tu sais regarder et observer, je pense que t'en prends plein les yeux.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Ouais. Prochain cliché, du coup, cliché numéro 5. Les Norvégiens vivent dehors, même l'hiver.

  • Speaker #0

    Vrai.

  • Speaker #1

    Il ne se stoppe pas d'être dehors, même l'hiver, quand il fait froid, quand il fait moins 30, moins 40.

  • Speaker #0

    Alors encore une fois, le froid et la température, ça dépend évidemment encore une fois de là où on habite. Moi là où je suis, c'est plutôt tempéré, on n'a pas des moins 30, des moins 40. Quand on a moins 15, c'est extrême et ça ne dure que quelques jours. Donc on a plutôt entre moins 5 et moins 10, mais ça reste gérable. Et par contre, c'est vrai qu'ils sont dehors. tout le temps et quel que soit l'âge d'ailleurs les enfants dans les crèches ils sont dehors tout le temps il y a beaucoup d'éducation dehors et puis du coup effectivement l'hiver comme il fait nuit plus tôt du coup tout est éclairé il y a beaucoup de chemin dans les forêts par exemple qui sont éclairés les pistes de ski sont éclairées donc c'est vrai qu'ils passent beaucoup de temps dehors et par tout temps et par toute saison donc les Norvégiens se sont attribués l'expression il n'y a pas de mauvais temps mais que des mauvais vêtements alors que ce serait breton mais

  • Speaker #1

    en tout cas ça marche très bien en Norvège aussi en Bretagne comme en Norvège ils se mettent d'accord et j'avais du coup un dernier cliché on en a déjà un petit peu parlé tout à l'heure c'était les relations sont plus égalitaires notamment dans le couple et au travail

  • Speaker #0

    Alors ça, c'est vrai. Notamment au sein du couple, ne serait-ce que par rapport aux enfants, le congé parental, par exemple, en Norvège, est un congé parental. Ce n'est pas un congé maternité, c'est un congé parental à répartir entre le père et la mère. Et il y a du temps qui est attribué, il y a trois mois qui sont attribués au père. Si le père ne les prend pas, ils sont perdus.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Donc c'est un congé parental à se répartir. La mère reste avec l'enfant en général au début et en général le père prend le relais à la fin du congé, mais c'est un congé parental.

  • Speaker #1

    Ok, c'est bien comme système.

  • Speaker #0

    Donc c'est un système assez intéressant et c'est vrai que sinon globalement dans le pays, que ce soit à la maison pour la répartition des tâches ou au travail, etc. Alors c'est... pas complètement 50-51. On voit quand même encore beaucoup plus de postes importants occupés par des hommes, etc. Mais que ce soit la première ministre d'avant, il y a effectivement beaucoup plus d'égalité partout.

  • Speaker #1

    Ok, trop bien. J'en ai fini pour les clichés. J'avais une dernière petite question, enfin, deux-trois petites choses à voir avec toi. C'est que quand on part dans des... pays différents comme ça, où il y a des choses différentes, etc. On voit d'autres choses, ça peut faire évoluer notre état d'esprit, notre vision des choses. Et j'avais lu un article d'un interview que tu avais fait sur le site de Femmes Expats, où tu dis que la Norvège t'a rendu meilleure. Et je voulais te demander en quoi la Norvège t'a rendu meilleure.

  • Speaker #0

    La Norvège m'a rendue plus indulgente.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Parce que... plus à l'écoute, plus indulgente et plus à l'écoute. Parce que les gens l'ont été avec moi. Et à tel point que je me suis fait la comparaison, je me suis dit, mais j'aurais fait ça, moi, avec quelqu'un en France. Et je me suis dit, mais non, mais jamais de la vie. Et du coup, je me force maintenant à être beaucoup plus indulgente. Je te prends un exemple concret. Quand j'ai commencé à travailler à Enerco, je parlais un peu norvégien, mais très peu et très mal. Et en fait, ça ne les a pas empêchés de me faire travailler, de m'encourager, de me former, de me motiver, de m'apprendre plein de choses, de jamais se moquer. Alors qu'à l'inverse, en France, je n'aurais jamais pu travailler en télé. Par exemple, si j'avais été étrangère, avec un niveau de français équivalent à mon niveau de norvégien, ça n'aurait pas marché. Ça aurait été impossible. Donc l'indulgence... Alors après, ça vient aussi un peu du fait que... qu'il y a moins de gens, il y a moins de monde en Norvège donc ils ont besoin des étrangers aussi ils ont besoin de former les gens etc. mais quand même globalement on sent que les gens sont beaucoup plus open, beaucoup plus à l'écoute beaucoup moins dans le jugement beaucoup donc ça ça m'a ça ça m'a changé et puis c'est vrai qu'un point qui a changé aussi c'est que J'en parle souvent dans mon podcast et j'en parle beaucoup dans la formation que je viens de sortir sur l'entrepreneuriat. C'est que quand toutes les choses… Aujourd'hui, je suis freelance multicasquette puisque je travaille dans l'audiovisuel, je suis fixeuse, je travaille pour des productions télé, j'ai été guide, j'ai travaillé en télé, je filme, je crée des voyages, je fais du consulting, je travaille dans le tourisme, je donne des cours de chant, je donne des cours de norvégien. Et en fait, toutes ces choses-là, super multicasquettes, et j'adore ça, c'est ce qui crée mon équilibre et ce qui fait que je suis heureuse, parce que toutes ces choses-là, j'aime les faire, mais je n'aimerais pas les faire à 100%, donc je suis heureuse de le faire un petit peu. Et en fait, toutes ces choses-là, c'est des choses que je n'aurais pas faites si j'étais restée en France, en fait.

  • Speaker #1

    Ok, tu n'aurais pas pu aller où ?

  • Speaker #0

    J'ai dû m'ouvrir un peu par défaut, en fait. J'ai dû m'ouvrir parce que... Parce que j'étais en galère et que je cherchais du taf et que des opportunités se sont présentées, que je les ai prises. Et que même si ça m'a demandé un effort et que ça m'a demandé de travailler, que ça m'a demandé de réapprendre des choses, du coup, j'ai pu faire plein de trucs différents. Et en ça, pour moi, c'est une des richesses de partir vivre à l'étranger. C'est qu'en fait, je connais très peu de personnes qui avaient un plan, qui sont arrivées dans le pays. le plan a marché et 15 ans après font toujours ça. Souvent, en fait, on est obligé de s'adapter, de changer, de faire des choses soit différemment, soit des choses différentes complètement, soit de faire ailleurs que ce qu'on aurait voulu faire. Et ça peut être une difficulté, mais ça peut aussi être un super challenge parce qu'on apprend des nouvelles choses. Et pour moi, c'est un des points forts et positifs de la vie à l'étranger.

  • Speaker #1

    Oui, carrément. Ça te pousse, je pense, si tu es ouvert au changement, ça te pousse à À t'ouvrir l'esprit et à voir d'autres faire et te dire c'est ok, j'y vais, je tente.

  • Speaker #0

    Exactement. Et des fois ça marche pas, moi j'ai tenté des trucs qui m'ont pas plu, que j'ai fait deux jours et j'ai arrêté parce que c'était horrible, mais j'ai essayé.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est top. Au moins t'auras testé et ça peut que apporter du plus dans tous les cas.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Trop bien. Et bah merci en tout cas pour toutes ces informations. et pour ton parcours. Et je mettrai du coup dans la description du podcast ton site, ta page Insta pour qu'on puisse te retrouver et poser des questions si besoin.

  • Speaker #0

    Ça marche. Merci à toi pour l'invitation. C'était un plaisir.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir écouté cet épisode de Partir. J'espère qu'il vous a permis de voyager un peu, de découvrir la Norvège autrement et peut-être même de rêver à une nouvelle vie ailleurs. Si ça vous a plu, abonnez-vous au podcast sur votre plateforme d'écoute et laissez un petit like ou un commentaire Ça aide énormément à le faire connaître. Et pour prolonger le voyage, découvrir les coulisses, les photos de la Norvège, les extraits inédits des invités, rejoignez-moi sur Instagram, sur Partir Podcast. Et on se retrouve bientôt pour une nouvelle histoire.

Description

Les hiver sombres, les -40°C, l'été sans nuit.... Voila un peu à quoi on pense lorsqu'on parle d'un pays nordique. Mais dans la réalité : Comment c’est, vivre en Norvège ?


Dans cet épisode, Anne-Sophie, expatriée depuis plus de 11 ans sur l’île de Tjøme, raconte la vraie vie en Norvège : le quotidien au cœur de la nature, les différences culturelles, les clichés, et la réalité derrière le rêve nordique.


Elle partage son expérience de vie quotidienne à l’étranger, de la culture norvégienne, et ce qu’elle a appris après plus d’une décennie là-bas.


On parle notamment de :

- comment s'installer en norvege

- la barrière de la langue

- les paysages assez exceptionnels

- la socialisation et les amitiés en norvège

- la différence de rythme de vie comparé à la France



Bonne écoute !

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Infos utiles :


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Transcription

  • Speaker #0

    J'ai été émue par des paysages, émue aux larmes par des paysages, ça ne m'était jamais arrivé.

  • Speaker #1

    Bienvenue sur Partir, le podcast qui vous fait voyager à travers les histoires de celles et ceux qui ont tout quitté pour vivre ailleurs.

  • Speaker #0

    On a vu que les gens avaient un rythme de vie tellement cool et sain et agréable, et nous on était tellement dans le rush et dans la vie à 200 à l'heure parisienne qu'on s'est dit mais c'est ça que je veux. Mais c'est vrai que le côté social en Norvège n'est pas le même qu'en France, on voit quand même moins les gens.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, on met le cap vers le nord, direction la Norvège, pour rencontrer Anne-Sophie, une Française partie il y a maintenant 11 ans, vivre sur une petite île du sud de la Norvège, une île au milieu des fjords avec des hivers silencieux et des étés lumineux. Ensemble, on va parler de la vraie vie là-bas, les clichés, la réalité, les joies et les défis du quotidien à l'étranger. et j'espère que vous avez apprécié. qu'en écoutant cet épisode, vous aurez l'impression, vous aussi, de respirer un petit peu d'air norvégien. Avant de commencer, si le podcast vous plaît, pensez à vous abonner sur votre plateforme d'écoute, à laisser un petit like ou un commentaire, ça aide énormément à le faire connaître. Et pour découvrir les coulisses du podcast, les photos des invités et quelques instants de vie entre deux épisodes, rendez-vous sur Instagram sur Partir Podcast. C'est parti pour ce nouvel épisode, je vous souhaite une bonne écoute ! Anne-Sophie, merci de prendre le temps avec moi aujourd'hui pour nous parler de ton parcours et de ton histoire. Donc, est-ce que tu peux déjà nous raconter un petit peu, déjà, comment tu t'es retrouvée à vivre en Norvège, plus précisément sur une petite île dans le sud ? Alors, tu vas me dire comment ça se prononce ?

  • Speaker #0

    Ça va être le challenge. Ah ouais.

  • Speaker #1

    Tchum, tchum.

  • Speaker #0

    Presque. Alors déjà, salut à toi Camille et merci pour l'invitation. Donc je m'appelle Anne-Sophie Drouet et ça fait 11 ans que j'habite en Norvège. Et j'ai toujours habité à côté de Tönsberg, qui est la septième plus grande ville de Norvège. Mais l'année dernière, j'ai déménagé un tout petit peu plus loin sur une île. Alors ce n'est pas une île, je ne vais pas chez moi en bateau, il y a une route. Mais c'est une île qui se prononce donc Chum. Et voilà, qui est surnommé, même par les Norvégiens, le petit paradis. Donc voilà, j'y suis très heureuse.

  • Speaker #1

    Pourquoi du coup ce nom de petit paradis ? Si tu veux nous donner un avant-goût de ce que c'est ta vie sur cette petite île.

  • Speaker #0

    Eh bien, parce que c'est une île sur laquelle il y a plusieurs réserves naturelles. Donc du coup, il y a beaucoup d'animaux, beaucoup d'oiseaux. Et puis c'est une île entourée par le fjord, par l'Oslofjord, avec plein de petites plages privées, de petits endroits assez insolites, qui changent vraiment du paysage, par exemple autour de Tönsberg, alors que ce n'est pas si loin. On est à 20 minutes en voiture, on est à quelques dizaines de kilomètres, donc ce n'est vraiment pas très loin, mais ce sont des paysages complètement différents. donc il y a beaucoup de gens qui ont des résidences secondaires ici en fait on n'est pas beaucoup d'habitants c'est deux îles les unes en dessous des autres qui sont en dessous de Tönsberg et moi j'habite sur l'île la plus loin, la plus au sud et on n'est pas beaucoup on est 3000 habitants sur cette petite île mais c'est assez pratique on a tout ce qu'il faut on a toutes les commodités et tout et puis je reste pas loin de Tönsberg donc pour moi qui travaille à la maison et qui peut aller se promener promener du coup quand je veux et autant que je veux. Du coup, c'est vraiment le paradis.

  • Speaker #1

    J'imagine, ça doit être royal. Un bon cadre de vie, on dirait.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui t'a poussée à quitter la France et partir déjà à l'étranger et plus particulièrement, pourquoi la Norvège ?

  • Speaker #0

    Alors, contrairement à un mouvement qu'on peut voir depuis quelques années et que je peux comprendre, Je ne suis pas partie de France par ras-le-bol de la France, mais plus par ras-le-bol pour le coup, mais de la ville dans laquelle je vivais à l'époque puisque j'étais à Paris. J'ai vécu dix ans à Paris avant de venir en Norvège et je ne suis pas originaire de Paris en fait, j'ai grandi à la campagne dans les Ardennes. et mon compagnon avec qui j'étais à Paris et avec qui j'ai déménagé ici en Norvège venait de la campagne. aussi, plutôt plus vers la baule. Donc voilà, j'ai vécu dix ans à Paris, c'était très chouette, ça m'a permis de développer plein de choses professionnelles géniales qui m'ont suivie jusque la Norvège. Mais au bout de dix ans à Paris, un peu ras-le-bol de vivre dans un petit appart tout pourri, très cher, et puis surtout le cadre de vie, le style de vie qui me convenait plus, même si c'était top d'avoir la... La City Life à Paris, entre mes 20 et 30 ans, au bout d'un moment, on aspire tous à autre chose, à avoir plus de place, plus de confort, plus de nature, plus de plein de choses qui ne sont pas possibles à Paris, et qui sont possibles en France. On aurait pu déménager ailleurs en France sans partir à l'étranger. Mais on a fait tout simplement un voyage en Norvège avec mon compagnon pour découvrir un pays nordique. Quand on est venu ici, on a eu le coup de cœur et on s'est dit, on tente. Donc, ce n'était pas un coup de tête. On a mis quatre ans à préparer le projet après la prise de décision. Mais du coup, voilà, ça s'est fait comme ça.

  • Speaker #1

    Ok, ça va trop bien. Ça s'est construit petit à petit. Qu'est-ce qui vous a fait, dans la Norvège, tu dis, on a eu un coup de cœur. C'est quoi qui vous a fait vous dire, waouh, là, vraiment, ça nous correspondrait grave. Bien, on va habiter ici.

  • Speaker #0

    C'est tout d'abord évidemment les paysages. Nous, c'était la première fois qu'on faisait un pays nordique. C'était le but. En fait, je raconte souvent comme anecdote que même 11 ans après, je ne connais toujours pas les autres pays nordiques. Je ne suis jamais allée en Suède. Je ne suis jamais allée au Danemark. J'ai honte. J'ai très, très honte. Mais du coup, si j'avais visité la Suède pour la première fois, peut-être qu'on serait en Suède en ce moment. mais voilà Les choses ont fait que c'était la Norvège qu'on a découverte et c'est la Norvège qui nous a « attrapés » . Mais on a été sous le charme. On a fait un voyage un peu typique, traditionnel entre Oslo et Bergen en passant par les fjords. J'ai été émue par des paysages, émue aux larmes par des paysages, ça ne m'était jamais arrivé. J'avais vu des belles choses dans les Alpes, en Savoie, ailleurs en France, mais je n'avais jamais vu de paysages qui m'avaient émue. Donc ça, on a été tous les deux d'accord que c'était assez extraordinaire. Et puis au-delà de ça, les gens, la culture, le rythme de vie en fait, on a vu que les gens avaient un rythme de vie tellement cool et sain et agréable. Et nous, on était tellement dans le rush et dans la vie à 200 à l'heure parisienne qu'on s'est dit mais c'est ça que je veux. C'est ça qu'il nous faut en fait.

  • Speaker #1

    Ça a dû tellement... contrasté j'imagine avec la Norvège et c'est vrai que la Norvège c'est un petit peu l'idée qu'on s'en fait d'une vie un peu plus dans la nature beaucoup plus calme, beaucoup plus posée exactement,

  • Speaker #0

    mais en tous les cas cette coolitude et cet effet d'apaisement, c'est 100% des gens, tout le monde est d'accord, tous ceux qui viennent en Norvège que ce soit pour la première fois ou qui viennent et qui reviennent ou ceux qui y habitent tout le monde s'accorde à dire que effectivement c'est un rythme de vie très... très cool et très proche de la nature, effectivement.

  • Speaker #1

    On va pouvoir justement creuser un petit peu tout ça un petit peu après. Avant, je me demandais, est-ce qu'il y a des conditions particulières pour pouvoir s'installer en Norvège, aussi bien côté peut-être administratif, légal, ou même d'un côté professionnel, si tu veux t'installer, trouver du travail ? Est-ce qu'il y a des conditions particulières à tout ça ?

  • Speaker #0

    Alors, oui et non. Ça reste une installation relativement... Facile dans le sens où la Norvège ne fait pas partie de l'Union européenne, mais fait partie de l'espace Schengen, donc pas besoin de visa. On peut venir, même pour les voyageurs avec la carte d'identité, ça suffit, on n'a pas besoin de passeport. Évidemment, j'en parle sur mon site et tout, le passeport est recommandé si on vient s'installer, et même presque exigé. Mais en tant que touriste, on n'a besoin de rien en particulier. Et pour venir s'installer, c'est à la fois... tout simple et compliqué c'est que la règle entre guillemets c'est qu'on a le droit d'être en Norvège que trois mois en tant que touriste et qu'après ça il faut travailler donc dans tous les cas il faut s'inscrire au commissariat de police le plus proche et puis au centre d'immigration norvégien pour prévenir qu'on veut rester plus que ces trois mois là donc il faut commencer les démarches et on a que quelques mois pour trouver un travail et pour s'intégrer et s'installer et si on trouve pas pas de travail, on n'a pas le droit de rester en fait.

  • Speaker #1

    Ok, et du coup dans le délai des trois mois ou après les trois mois ? Après,

  • Speaker #0

    au-delà de ça, voilà, on a le droit de rester trois mois en tant que touriste et si on veut s'installer après ça et qu'on n'a pas de travail, il me semble que la demande peut être prolongée jusqu'à un ou deux mois, peut-être jusqu'à six mois en fait en tout au total mais si au-delà de ça on ne trouve pas de travail, on est expulsé en fait.

  • Speaker #1

    Donc, tu viens t'installer et tu mets les bouchées doubles pour t'installer. Oui,

  • Speaker #0

    il faut y aller. C'est pour ça que j'ai créé sur mon site des sessions de consulting. Et là, je viens de sortir une formation justement pour devenir entrepreneur en Norvège. Parce que comme c'est compliqué de trouver un travail, beaucoup de gens, et c'est ce qu'on a fait nous, se mettent à leur compte. pour travailler, sauf que le fait de se mettre à son compte en Norvège, c'est une création de société en fait. On crée une société en nom propre, c'est un peu l'équivalent d'auto-entrepreneur en France, mais en Norvège c'est un enregistrement de société. Et du coup beaucoup de gens font ça par défaut quand ils ne trouvent pas de travail, mais du coup ces démarches-là ne sont pas si simples que ça. En tout cas les démarches administratives ne sont pas compliquées, mais au-delà de ça, quand on se lance en tant qu'entrepreneur, comment on fait, comment on gère, etc. Donc du coup je viens de sortir une formation là-dessus. Et puis, je fais des sessions de consulting par téléphone, du coup, pour aider les gens et les guider là-dessus.

  • Speaker #1

    Ok. Oui, oui, parce que j'imagine que ça doit être assez challengeant. Pourquoi c'est difficile de trouver du travail en Norvège ?

  • Speaker #0

    Alors, c'est pour plein de raisons. Mais la première, c'est qu'il faut parler la langue dans la plupart des cas. Dans les grandes villes, on peut trouver du travail simplement avec l'anglais. Dans les villes où il y a du tourisme, évidemment. On peut être serveur ou faire des petits boulots. Simplement, ça dépend où. Moi, je n'ai jamais vécu à Oslo. Quand on est parti de Paris et qu'on est venu en Norvège, on s'est installé à Tonsberg directement. Et moi, je ne parlais pas norvégien. Quand je suis arrivée en Norvège, je parlais couramment anglais, mais je ne parlais pas norvégien. Pas encore. Et du coup, en fait, je n'ai pas réussi. J'ai essayé pendant quatre ans de trouver des petits boulots, même faire des ménages et tout. Et ça ne marche pas. Ça ne marche pas. si on ne parle pas norvégien, ce n'est pas possible. Donc, ça dépend des branches, évidemment, dans l'ingénierie, dans les branches pharmaceutiques, etc. C'est souvent des gros groupes qui travaillent en anglais. Donc là, ça ouvre plus de possibilités. Mais en tout cas, pour moi, en médias communication, évidemment, je savais que le problème allait se poser. Mais donc ça, c'est une des grosses difficultés. Une autre difficulté, c'est que finalement, il n'y a pas tant que ça de travail à temps plein. Il y a beaucoup de, soit de mi-temps. soit de 60%, 70%, etc. Donc comme la vie est très chère en Norvège, souvent ça ne suffit pas, du coup il faut trouver autre chose à côté, mais il faut trouver autre chose qui complémente, qui soit possible en termes de planning et tout du premier boulot, donc ce n'est pas toujours évident. Et puis même si on le sait que la vie est chère en Norvège et tout, quelquefois les gens n'anticipent pas assez ce que ça va représenter. Et du coup, quand on arrive avec nos économies en euros et un petit boulot en Norvège qui n'est pas super payé, c'est vite compliqué. Oui,

  • Speaker #1

    ok, je vois. Et toi, du coup, comment ça s'est passé pour toi, ton arrivée dans le pays, tes premiers instants, l'emménagement, etc. ?

  • Speaker #0

    Nous, on a eu plutôt de la chance, parce qu'en fait, il y a plein de petites choses qui fonctionnent un peu en cercle vicieux, qui peuvent être compliquées. par exemple Quand on s'installe, qu'on fait la démarche en tout cas pour rester plus que les trois mois, il faut faire la demande de ce qu'on appelle un dénumère, donc c'est un numéro d'identité norvégien. Et en fait, ce numéro d'identité norvégien, c'est un peu la clé de tout. C'est le numéro dont on va avoir besoin pour trouver un logement, pour ouvrir un compte en banque, etc. Mais il nous faut ce numéro pour trouver un logement et pour ouvrir un compte en banque puisqu'il va falloir déposer la caution du logement sur un compte en banque sécurisé. mais pour avoir un logement et un compte en banque, fausse numéro d'identité norvégien. C'est un peu le serpent qui se mord la queue. Il y a des astuces pour contrer tout ça, mais ce n'est pas forcément simple. En tout cas, ça l'est moins maintenant. Moi, ça fait un peu plus de 11 ans que j'ai emménagé ici, donc c'était plus simple à l'époque. Mais en tout cas, pour nous, c'est allé assez vite. En tout cas, la difficulté majeure, ça a été de trouver du travail. Au début, c'était compliqué. Comme je t'ai dit, je ne trouvais pas à cause de la langue et tout. Et puis, on est passé par des gros moments de difficulté parce qu'au bout de trois ans, évidemment, on avait cramé toutes nos économies et puis on était assez. Donc là, ça a été très compliqué. Et puis, on a failli rentrer en France et tout abandonner parce qu'on n'y arrivait pas. Et puis là, on s'est interrogé en se disant, mais pourquoi ça ne marche pas en fait ? Et on a tous les deux conclu que c'était à cause de la langue. Parce qu'un des problèmes aussi, c'est que quand on est ressortissant de l'UE, quand on arrive en Norvège, on n'a pas d'aide. Évidemment qu'en Norvège, il y a des aides pour les réfugiés de guerre, pour les réfugiés climatiques, pour les réfugiés politiques, évidemment et heureusement. Mais malheureusement pour nous, pour les expats, entre guillemets, Pour les immigrés, mais sans raison politique ou de guerre, il n'y a rien. On est livré à nous-mêmes, il n'y a aucune aide, on est tout seul, donc il n'y a pas d'aide pour apprendre la langue. Et les cours de norvégien coûtent cher. Donc nous, comme on est venus tous les deux avec mon compagnon, on avait besoin de cours tous les deux. Donc les cours pour deux personnes, c'était un trop gros budget. C'est pour ça qu'au début, on ne l'a pas fait. Et puis là, on s'est dit, c'est ça qui bloque en fait. Donc, on s'est boosté, on s'est motivé, on s'est dit, là, il faut se lancer. Évidemment qu'au bout de trois ans, on comprenait déjà très bien le norvégien, mais on avait du mal à parler. Donc, du coup, on s'est boosté, on s'est lancé, on a commencé à apprendre le norvégien. Et en fait, pour moi, ça a tout décompté, puisque quelques mois après, j'ai commencé à travailler en télé à NRCO, à la télé publique norvégienne. Et puis, j'ai commencé comme caméraman et monteuse vidéo. J'ai fait ça pendant quatre ans. Et la dernière année, cinq ans après, j'étais réalisatrice du journal télé. Donc, du coup, c'était vraiment top. Et tout ça, ça s'est fait grâce à l'apprentissage du Norvégien, du coup.

  • Speaker #1

    Ouais, au final, c'était un investissement nécessaire pour pouvoir tout débloquer derrière, quoi.

  • Speaker #0

    Exactement, c'est exactement l'argument que j'avance. aux gens qui viennent sur mon site, puisque sur mon site, qui s'appelle Une Blonde en Norvège, j'aide les gens soit à préparer leur voyage en Norvège pour le côté touristique, soit à s'intégrer, donc à lancer leur société ou à trouver des infos sur l'intégration. Et je donne des cours de norvégien en français. Et c'est exactement ce que j'avance, c'est que de se payer des cours de langue, c'est un investissement, ça coûte cher. même si moi mes cours sont moins chers que les cours de Norvégiens qui sont dispensés évidemment en Norvège mais ça reste un budget mais comme tu viens de le dire c'est un investissement c'est le slogan de plein d'écoles de plein d'écoles de langues j'invente rien mais c'est vraiment un investissement sur son avenir surtout

  • Speaker #1

    pour la Norvège j'ai l'impression si sans parler à la langue tu ne trouves pas de travail tu es obligé de passer par là si tu veux pouvoir t'intégrer les Norvégiens parlent bien anglais globalement ?

  • Speaker #0

    Tout le monde parle très bien anglais, en fait, donc c'est un peu le piège. Tu vois, nous, les trois premières années, on a tout fait en anglais avec nos potes, nos potes norvégiens, mais on a tout fait en anglais. Et c'est aussi le piège dans lequel se font prendre pas mal d'expats qui sont à Oslo, parce qu'en fait, à Oslo, c'est là où, évidemment, il y a le plus d'opportunités pour travailler sans parler norvégien avec l'anglais, que ce soit dans les domaines que j'ai cités tout à l'heure ou dans le tourisme ou évidemment dans les grandes villes, on peut trouver des petits boulots. sans parler norvégien, mais en général, c'est des boulots aussi qui ne durent pas très longtemps. C'est souvent des saisons ou des trucs comme ça. Donc, ce n'est pas forcément le bon moyen pour s'intégrer puisqu'on ne trouve pas forcément un logement avec des boulots comme ça, etc. Encore une fois, c'est ce cercle vicieux qui vient là. Mais en tout cas, oui, la langue, c'est le... Moi, je connais plein d'expats qui sont à Oslo depuis des années, mais vraiment longtemps, 10, 15 ans, 20 ans, et qui parlent très, très peu, voire pas du tout norvégien, qui font tout en anglais. Et du coup, ils ont du mal à s'intégrer socialement.

  • Speaker #1

    Là, il doit manquer un petit plus. Ce n'est pas pareil, en plus, quand on parle anglais que quand on parle la langue de la personne. Je trouve qu'on ne connaît pas. Ce n'est pas du tout pareil.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas du tout pareil.

  • Speaker #1

    C'est sûr. Au niveau installation. de ta vie globale, comment ça s'est passé pour toi pour trouver une maison, pour sociabiliser et puis commencer petit à petit à créer ton chez-toi ?

  • Speaker #0

    Alors nous, on a notre projet commun avec mon copain quand on est arrivé en Norvège, c'était d'ouvrir une école de musique puisque moi je travaille dans l'audiovisuel, mais je fais de la musique aussi. Et donc moi, je suis prof de chant et lui, il est prof de batterie. Et en fait... qui a déterminé qu'on est venu s'installer là où on s'est installé c'est qu'on a trouvé le local pour l'école de musique en premier grâce à des amis français qui étaient installés dans le coin et qu'on connaissait grâce à nos quatre années de préparation avant en fait quand on a mis quatre ans à préparer le projet donc pendant ces quatre années quand on était encore à Paris on venait en Norvège entre deux, trois, quatre fois par an pour commencer à préparer voir où on allait aller, ce qu'on allait faire etc c'était vraiment On a fait une étude de marché, un business plan, un préconso et tout. C'était bien préparé quand même. Je ne dis pas que c'est ce qu'il faut pour venir. Nous, on a pris un temps démesuré parce qu'on voulait aussi économiser un peu. Et puis, on avait besoin de temps. Exactement. Mais bref, du coup, on a trouvé ce local de musique à Todlsrö, qui est juste à côté de Tönsberg. Et comme on n'a qu'une seule voiture qu'on se partage tous les deux, on s'est dit qu'il fallait qu'on trouve un logement pas loin pour que ce soit pratique. Donc du coup, on a trouvé un appart, pas très loin. Et c'était chouette parce que c'était un rez-de-chaussée d'une maison privée. C'était pas un appart genre en immeuble. Et on était à, je ne sais pas, 300 mètres d'une des plus belles plages de la région. Donc c'était fou parce qu'on est partis de Paris. On était à Guimauquet et on a déménagé. On est venu en camion, on a emmené toutes nos affaires et tout. On a loué un container, on a mis les affaires dans le container en attendant de trouver le logement. Quand on est venu en Norvège, quand on a déménagé, on n'avait pas encore trouvé le logement. Vous avez trouvé une fois sur place ? Oui, on a trouvé une fois sur place. Donc, c'est vrai que quand j'y repense maintenant, je me dis que c'était couillu quand même. Et bon, après, voilà, on n'a pas d'enfant. Donc, ça ne nous concernait que nous deux. C'était assez... C'était un peu rock'n'roll, mais c'était assez facile en soi. Enfin, il n'y avait pas de difficultés majeures. Et puis, on a trouvé l'appart assez vite. Les proprios ont été... cool dans le sens où on n'avait pas encore ce numéro d'identité, on n'avait pas encore de compte en banque. Donc il a accepté qu'on lui fasse les premiers virements depuis notre compte en banque française, en euros. Il a accepté d'attendre que tout soit en règle, mais de nous louer quand même. Enfin, ça s'est vraiment bien arrangé. et puis après toutes les démarches pour avoir ce numéro pour l'identité norvégienne pour ouvrir un compte en banque pour prendre un portable en fait ça s'est fait hyper vite en un mois on avait tout même pas en trois semaines un mois après c'était fini on était installé on avait tout les comptes en banque ouverts le numéro d'identité le contrat pour l'électricité en place c'était assez simple

  • Speaker #1

    Ça s'est bien déroulé, on dirait.

  • Speaker #0

    Ça s'est bien déroulé, oui.

  • Speaker #1

    Et du coup, ça ressemble à quoi un petit peu l'endroit où vous habitez ? Parce que tu nous dis, il y a la plage à 300 mètres. C'est comment les paysages de la ville où vous décidez de vous installer ?

  • Speaker #0

    En termes de paysages, c'est la campagne, dans le sens où on n'est pas dans la zone montagneuse, on n'est pas loin des montagnes du Télémarque, mais qui sont plus dans les terres à 2-3 heures à l'intérieur des terres. Mais nous, on est vraiment du coup le long du fjord d'Oslo. Donc c'est un paysage de mer, quoi. On habite en bord de mer, puisque l'eau du fjord, c'est l'eau de la mer.

  • Speaker #1

    Un fjord, concrètement, c'est quoi ?

  • Speaker #0

    Un fjord, ça a été creusé par les glaciers, en fait. Quand ils se sont retirés, on laissait vides ces estuaires dans lesquels l'eau de mer s'est infiltrée. Et c'est pour ça que ça peut être surprenant, le plus long fjord en Norvège qui va jusqu'à Cholden au-dessus de Flom, il va jusqu'à 204 km à l'intérieur des terres. Donc c'est fou parce qu'on roule, on roule, on roule, on roule, on roule, 204 km plus tard on se retrouve, on a l'impression que c'est un lac en fait, mais c'est l'eau de la mer quoi. Donc c'est vraiment ça qui est impressionnant avec les fjords en dehors des paysages, du Le fait que... comme ça a été creusé par les glaciers et forgé par cette masse puissante, ça dépend des fjords. Évidemment, il y a des fjords qui sont plus ou moins pentus. Par exemple, le fjord d'Oslo, c'est un fjord plat, il n'y a pas de montagne. Vertrondheim aussi, c'est un fjord mais c'est plus plat, alors que les fjords du sud-ouest de la Norvège, ceux qui sont connus, qui sont réputés, comme le Sognefjord, le Gärngörfjord, etc., c'est des fjords montagneux avec des montagnes de 1700 mètres de haut. où il y a 1700 mètres de montagne en dessous. Donc c'est un bloc de terre qui fait presque 3000 mètres de hauteur. Donc c'est assez dingue d'avoir ça à l'intérieur du pays et de se dire que l'eau qui est au bord, qui ne bouge pas, qui paraît toute paisible, c'est de l'eau de mer. D'ailleurs, on y voit régulièrement des orques, des baleines, des phoques. Toute la faune qu'il peut y avoir dans une mer et qu'on n'a pas dans une eau douce.

  • Speaker #1

    Ça doit, là, on me disait, ça change de Paris, mais même visuellement, ça change. Oui, oui.

  • Speaker #0

    Alors après, moi, je n'habite pas dans ces zones montagneuses-là. Moi, j'habite le long du fjord, mais le fjord d'Oslo, c'est un fjord entre guillemets plat. Il y a des petits reliefs, il y a des petites vallées, mais ce n'est pas du tout montagneux. Ça reste un fjord plat, mais ça reste un paysage de mer, en fait, de plage et de mer.

  • Speaker #1

    Vraiment. ça doit être apaisant je pense de voir parlons du coup maintenant un petit peu plus de ce que c'est que de vivre en Norvège parce que du coup tu parlais tout à l'heure tu étais venue au début une première fois t'as eu un coup de coeur sur un peu la culture les gens qui avaient l'air cool etc mais parfois d'y vivre c'est pas pareil que on voit pas les choses pareilles que quand on passe en vacances ou en touriste etc Maintenant que tu y es installée, comment tu perçois du coup la vie en Norvège ? Est-ce que c'est aussi doux et ça te plaît autant ? Bon, j'imagine que oui, vu que ça fait des années que tu y es. Mais est-ce que ça te plaît autant, surtout au début, que quand tu y étais passée les premières fois ?

  • Speaker #0

    Alors oui, ça me plaît autant. La seule chose qui pèse, mais ce n'est pas forcément lié à la Norvège, c'est lié au fait d'habiter à l'étranger, c'est le manque de famille et des amis. Alors les amis, ils viennent en visite, donc la famille aussi. Mais moi, je suis fille unique, j'ai toujours été très proche de mes parents. Mais c'est vrai que j'ai malheureusement perdu ma maman l'année dernière. Et du coup, quand ce genre d'épreuve arrive, quand on habite à l'étranger, tout se complique. Donc, je suis partie avec mon ordi portable, mon disque dur, et puis j'ai pu continuer à travailler un petit peu. Mais c'est vrai que du coup, de rentrer après ça, c'est difficile. La relation avec mon papa, du coup, dont je suis très proche, alors il vient nous rendre visite plus souvent maintenant. Mais c'est cette difficulté-là, je dirais, la famille. Les amis aussi, mais ça rejoint plutôt le côté social. qui effectivement est une difficulté, je pense, en tout cas une des différences par rapport à la France, et en tout cas pas forcément à la France, je dirais, mais à la vie en Norvège, par rapport à la vie à Paris, pardon. Parce qu'évidemment, quand j'habitais à Paris, je sortais beaucoup, j'allais beaucoup manger dehors, parce que ce n'était pas très cher, en tout cas c'était raisonnable, je voyais mes copines comme ça, boire un café, enfin voilà c'était la vie sociale parisienne au top. Donc ça, c'était génial. Et évidemment, quand on part vivre à l'étranger, les codes sociaux sont différents, quel que soit le pays dans lequel on va. Mais c'est vrai qu'en Norvège, les codes sociaux sont différents là-dessus, sur le relationnel, sur le social. Nous, on s'est très vite fait des amis norvégiens. Donc de ce côté-là, on ne peut pas se plaindre. Via la musique, via l'audiovisuel, on s'est fait de très bons amis qui sont toujours nos meilleurs amis 11 ans après. Mais c'est vrai que le côté social en Norvège n'est pas le même qu'en France. On voit quand même moins les gens. Après, nous, ça nous convient parce qu'on a un rythme de vie plutôt… On n'est pas à des fêtes tard. On aime bien rester un peu tranquille à la maison. On est plutôt en mode pépère. On a voulu quitter Paris aussi pour ça. Mais du coup, on a été servis quand on est arrivé en Norvège parce que là, c'est vrai que c'est différent. Il n'y a pas, par exemple, un des… point dont beaucoup de Français se plaignent en Norvège, et je suis d'accord avec ce point-là, c'est qu'en Norvège, par exemple, il y a beaucoup moins de choses qui se font un peu instantanées, en tout cas. Bah tiens, passe. Ou s'il y a un pote qui est là, chez toi, tu lui dis, reste manger ce soir. Ça se fait pas trop comme ça ici. Il faut prévoir longtemps à l'avance, il faut caler des dates, parce qu'il faut faire garder les enfants, parce que c'est compliqué. parce que les gens se lèvent tôt le matin, et puis parce qu'on n'a pas le droit de conduire en ayant bu ne serait-ce qu'un verre. Donc du coup, les gens veulent venir en taxi ou à vélo, ou alors qu'ils ne vont pas boire. Tout ça fait que le fait de sortir en ville ou d'aller manger chez des potes, il y a vachement moins ce côté un peu naturel et un peu instantané qu'on peut avoir en France ou en tout cas à Paris. Donc... Voilà, c'est vrai qu'on met du temps à caler des trucs, à caler des dîners, des trucs et tout, puis souvent c'est annulé au dernier moment. Donc le côté vie sociale n'est pas du tout le même. Donc je peux comprendre que certaines personnes, surtout pour les plus jeunes, entre guillemets, moi j'ai 42 ans, donc je ne suis pas vieille, mais je veux dire, j'ai évidemment pas la même vie qu'à 20 ans. J'ai connu des jeunes d'une vingtaine d'années qui sont venus en Norvège, pas à Oslo, dans une petite ville à la campagne. Ils se sont clairement fait chier et sont repartis. Parce qu'il faut être conscient de ça.

  • Speaker #1

    Surtout, je pense que le lien social, le cercle social, surtout quand on est jeune et quand on arrive dans une nouvelle ville, qui plus est dans un nouveau pays, c'est super important pour sortir, pour apprendre des trucs, pour dépasser la solitude aussi qui peut arriver dans le quotidien. Donc c'est bien si vous avez pu un peu vous faire des amis au final. Au niveau du rythme de vie, tu disais que c'était assez cool, etc. Tu le ressens en habitant là-bas ? Du coup, est-ce que le rythme est plus lent, plus doux ? On a un peu le cliché vie professionnelle, perso bien marquée dans les pays nordiques. Tu le sens un petit peu tout ça ?

  • Speaker #0

    Énormément, c'est la plus grosse différence à mon sens entre la vie, en général en France et en Norvège, mais encore plus entre la vie parisienne. Moi, j'avais un rythme de vie, je bossais au JT d'M6 pour le 12-45 et le 19-45. Je travaillais de 11h à 20h30. Je rentrais chez moi à 21h30 ou 22h, je n'avais pas mangé. En Norvège, on quitte à 15h30, 16h30. Donc, ce n'est pas la même vie.

  • Speaker #1

    Bref, un autre rythme.

  • Speaker #0

    Exactement comme tu l'as décrit dans ta question, c'est tout est plus lent, tout est plus doux. C'est exactement ça. Même si j'ai été globalement beaucoup plus freelance dans mes 11 ans de vie en Norvège, j'ai quand même été salariée dans la télé publique norvégienne. Et j'ai fait des missions dans d'autres chaînes de télé en tant qu'indépendante avant. Tout est plus lent. Moi, j'avais l'habitude, par exemple... Ça fait 21 ans que je fais du montage, donc je monte très vite et j'ai bossé dans le news. C'était le propos du travail, c'était de travailler vite, très vite. À Paris, le montage en news, c'est du semi-direct. On reçoit les images quelques fois, quelques dizaines de minutes avant le journal. Donc, il faut tout monter, tout mixer, tout écrire. C'est du très, très, très, très, très rapide. Quand je suis arrivée en Norvège, on m'a vite calmée. On m'a dit, bon, ça ne va pas le faire parce que... Ma première pige en télé, j'ai reçu une liste de tâches à faire que j'ai faites sur ma première journée. Et quand la chef est arrivée le soir, elle m'a dit, mais ça ne va pas. C'est ta tâche, c'est la liste pour la semaine. Donc, elle m'a dit, tu vas te calmer, tu vas faire des pauses, tu vas aller discuter avec tes collègues, tu vas aller faire la pause goûter, tu vas aller manger une gaufre et puis tu vas te calmer.

  • Speaker #1

    C'est ouf, c'est ouf. Comment tu lui dis, toi, du coup, cette différence de... de rythme, parce que ça doit faire bizarre pendant des années, on t'apprend vite, productif, pas perdre de temps, etc. Comment toi, tu le vis, cette différence ?

  • Speaker #0

    Très bien. Je le vis très bien. C'est un des points auxquels on s'adapte très vite. On s'adapte très vite à la coolitude. Et quand... D'ailleurs, c'est rigolo, parce que dans mes... trois premières années de vie en Norvège, justement dans les moments où on avait des difficultés. Je suis retournée travailler en France, donc à M6, parce que j'étais en galère. J'ai appelé mes collègues et j'ai appelé mes anciens chefs et j'ai dit, je suis dans la merde, est-ce que vous pouvez me faire bosser ? Je n'ai plus de sous et tout. Donc, ils m'ont dit, allez, vas-y, reviens. Donc, je faisais des petites missions là-bas et tout. Et quand je retrouvais le rythme du JT, je me disais, j'aimais ça, parce que ça me faisait marrer, ce contraste. Mais c'est vrai qu'après, quand j'ai bossé en télé ici, alors que je ne faisais plus d'aller-retour avec la France, je me disais quand même... Ça me faisait rire parce qu'à chaque fois que j'étais au boulot, il y avait des journées un peu cool. Il y avait même des fois, le chef venait me voir, il s'excusait. Il me dit « ça va, tu ne t'ennuies pas trop, il n'y a pas grand-chose à faire » . Et moi, je faisais mon site. Je m'occupais de mon site internet « Une blonde en Norvège » . Et j'avais le droit de faire des trucs perso, parce que je n'avais rien à faire, donc je ne me cachais pas. Il y avait des fois, j'étais carrément les jambes allongées sur la chaise, en train de lire un bouquin. Je n'avais rien à faire. Donc, c'était un rythme tellement cool que... Non, non, c'était... Du coup, on s'adapte vite à ce rythme-là. On le prend vite et on s'en... Ouais, on y prend goût assez vite.

  • Speaker #1

    Ouais, je comprends. Ça doit faire un peu bizarre. Ça contraste vraiment, pour le coup, avec...

  • Speaker #0

    C'est opposé. La France,

  • Speaker #1

    c'est plus à Paris, ouais.

  • Speaker #0

    Ouais, même ne serait-ce que la hiérarchie. En Norvège, ça ne marche pas du tout pareil. En France, c'est très hiérarchisé. Donc même si on a une bonne entente avec son chef, son chef, c'est son chef. Il a son bureau. Tu ne manges pas à la cantine le midi avec ton chef. Oui ou non, mais je veux dire, c'est très hiérarchisé. En Norvège, ça ne l'est pas. Par exemple, moi, je travaillais ce qu'on appelle en turnus. Donc, c'est un roulement, quoi. On travaille en roulement avec des postes qui s'échangent. Les chefs sont inclus dans ce roulement-là, en fait. Il y a certains chefs qui ont des postes un petit peu particuliers dans le sens où, évidemment, ils gagnent plus et ils ont des horaires peut-être plus fixes. Mais, par exemple, les personnes qui étaient au-dessus de moi quand j'étais au journal, qui étaient ce qu'on appelle rédacteurs, rédacteurs en chef, Eux, ils étaient dans ce roulement-là aussi. Et puis le lendemain, ils pouvaient très bien faire un taf de journaliste lambda. Donc il n'y a pas du tout ce côté. Et puis du coup, on se sent très à l'aise. Moi, j'ai eu des petits soucis. Il m'est arrivé des problèmes avec mes collègues. des choses qui ne sont pas rien de grave, mais des petits problèmes de salariés. Du coup, on se sent très à l'aise pour aller parler à son chef et lui dire, il s'est passé ci, il s'est passé ça, ça ne va pas, il faut réagir. En plus, en Norvège, ils ne rigolent vraiment pas avec ça, avec le côté confort de vie au travail, conditions de travail et tout. C'est très, très, très important, le social au travail, le respect, etc. C'est beaucoup, beaucoup plus qu'en France.

  • Speaker #1

    ok ouais tu sens qu'il y a vraiment l'accent qui est mis sur la qualité de vie au travail, le bien-être au travail. Beaucoup,

  • Speaker #0

    beaucoup, beaucoup. Et comme tu l'as dit dans ta question d'avant, sur la coupure, on travaille jusqu'à 15h30 ou 16h, c'est des journées de 7h30, donc on travaille entre 37 et 38h par semaine. C'est simplement que c'est des journées continues, donc la pause déjeuner n'est pas déduite. Évidemment qu'on fait des pauses, et évidemment qu'on s'arrête pour manger, mais c'est une petite pause, c'est vite fait, on mange un petit truc, c'est pas une heure et demie de pause. on va pas au resto, c'est pas du tout le même rythme on mange une petite tartine derrière son bureau ou on descend à la cafétéria mais c'est pas du tout la même chose donc du coup on termine plus tôt et il y a un gros accent qui est mis sur la vie sociale et la vie familiale après c'est très important ça fait partie vraiment du bien-être des norvégiens ok,

  • Speaker #1

    trop bien Est-ce qu'il y a eu des situations où tu t'es retrouvée et tu as senti que ça bloquait un petit peu ou alors on pouvait avoir des petits quiproquos peut-être, mais vraiment par rapport à la différence de culture, la différence de... Voilà, toi, tu es française avec un fonctionnement et ça a fait des petits quiproquos dans ton travail ou même dans ta vie sociale ?

  • Speaker #0

    La plus grosse différence, je dirais que c'est par rapport au rythme, justement au rythme de vie et notamment au rythme alimentaire parce que parce que les Norvégiens, ils prennent des très gros petits-déj. C'est des gros mangeurs du matin. Le déjeuner, il est presque inexistant. C'est un enka, en fait. C'est un enka salé. Mais ce n'est pas comme nous, on a un déjeuner. Et ce n'est surtout pas quelque chose de chaud. Enfin, quelquefois, mais c'est plutôt, c'est une tartine, c'est un tout petit truc. Et le dîner norvégien, c'est vers 17h. Donc là, c'est le gros repas en famille, les enfants sont rentrés de l'école, les parents aussi, etc. Et le soir, il y a de nouveau un petit repas qu'on appelle le kvelsmat. Et là, c'est de nouveau un peu un enka salé, un peu comme un lunch en fait. Et ce qui fait que du coup, quand on est invité chez des gens ou quand on invite des gens, c'est compliqué. Parce que le dimanche, par exemple, si on est invité à dîner chez des gens un dimanche, c'est rendez-vous à 15h.

  • Speaker #1

    Pour prendre l'apéro.

  • Speaker #0

    A commencer l'apéro à 15h. Et pour nous, c'est exactement ça. Pour nous, c'est le goûter. Donc du coup, c'est chaud. Donc quand on est invité chez des gens à cette heure-là, du coup, le midi, on ne mange presque pas. On se fait un petit... Mais sinon, on n'aura pas faim à 15h. Je ne vais pas manger. Donc du coup, ça crée des petites situations comme ça. Mais c'est plus rigolo. Ce n'est pas quelque chose de gênant.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y a des spécialités culinaires en Norvège ?

  • Speaker #0

    Il y en a, mais la Norvège reste... Pas un pays gastronomique, il ne faut pas venir en Norvège pour vouloir très bien manger. Après, on trouve tous les produits premiers. Moi, je cuisine comme avant, en fait. Je cuisine tout pareil. Il n'y a rien que je ne trouve pas. Donc, mes recettes d'avant, je les fais ici. Et il mange beaucoup de poissons, beaucoup plus de poissons. Il mange beaucoup de saumon, même si c'est un peu controversé. Moi, j'en mange, mais j'essaye de faire attention avec la quantité parce que c'est quand même un peu... débattu, la saineté du produit. Il y a des plats traditionnels comme le lutofisk qui est le poisson séché qu'on fait sécher, tu sais, tout au nord de la Norvège, notamment au Lofoten, sur les Pandouars qu'on fait sécher. Du coup, c'est un poisson qu'il faut réhydrater après et dessaler parce que c'est salé et séché. Donc ça, c'est un des plats traditionnels de Noël, par exemple. Il y a de la viande séchée aussi, qui s'appelle la pinechette. Donc c'est des côtes d'agneau, enfin des côtes de mouton. Pareil, séché, salé, qu'il faut réhydrater et dessaler. Il y a plein de... Ils sont très sucrés, ils sont très desserts. Il y a beaucoup de viennoiserie, de pâtisserie, de gâteau, il y a plein plein de choses. Donc oui, il y a des plats traditionnels à goûter. En tout cas, il y a la soupe de poisson qui est très bonne. Celle de Bergen est très réputée, mais j'en ai mangé des délicieuses au Lofoten il n'y a pas très longtemps. Donc, il y a des bonnes choses.

  • Speaker #1

    Il y a de quoi faire quand même pour se régaler.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y a d'autres choses, des petites choses qui te surprennent un petit peu dans la manière de vivre des Norvégiens ? On parlait du lunch, du fait de finir un petit peu plus tôt, etc. Est-ce qu'il y a des habitudes, des us et coutumes peut-être qui te surprennent un peu ?

  • Speaker #0

    Un des points un petit peu bizarres, effectivement, je pense, auquel on a un peu de mal à s'habituer en tant que Français, après encore une fois, ça dépend de là où on vient, mais c'est encore une fois par rapport aux comportements sociaux. C'est vrai que les Norvégiens peuvent être, sont quelquefois réputés comme froids et distants. ce qui est plus attribué au final quand on connaît les gens à de la timidité c'est des gens qui sont assez introvertis qui ont besoin de boire un petit coup pour s'ouvrir aux gens pas tous évidemment mais en tout cas c'est pas une culture d'extravertis c'est pas une culture sudiste c'est bel et bien une culture nordiste et introvertie mais pas du tout froide à mon sens, c'est là la nuance à faire qui est importante c'est que c'est pas du tout des gens froids, pas du tout par contre il y a un truc social un peu différent qui peut être, alors on en rigole mais quelquefois ça peut être agaçant c'est que c'est vrai que les norvégiens sont très ils sont pas du tout hypocrites c'est à dire que si on croise quelqu'un qu'on connait mais que cette personne n'a pas envie de parler ce jour là, elle ne va pas nous dire bonjour ok Merci. Elle ne va pas se forcer. Elle ne va pas se dire, tiens, je connais, je suis obligée. Non, elle va passer à côté de toi et elle va t'ignorer. Tout simplement.

  • Speaker #1

    Au moins,

  • Speaker #0

    il n'y a pas de filtre. Tu sais à quoi tu appelles. Il n'y a pas de filtre. Tu dis, ce n'est pas le jour. Je lui parlerai demain. Donc ça, ça peut être un peu perturbant. Et c'est vrai que c'est très impressionnant, cette capacité à faire genre ils ne t'ont pas vu. Et tu sais qu'ils t'ont vu, mais bon. Tu sais, c'est un peu genre, j'ai vu que tu m'avais vu, mais j'ai vu que tu n'avais pas vu. Donc, il y a ce côté-là.

  • Speaker #1

    Et du coup, je rebondis sur ce que tu disais avant. On parlait un peu du cliché. Les Norvégiens sont froids et distants. J'avais une petite liste de clichés versus réalité. Ok,

  • Speaker #0

    alors vas-y, balance. Tu sais qu'à la base, j'ai créé mon site internet Une Blonde en Norvège pour ça. Pour répondre aux clichés. C'est pour ça que ça s'appelle Une Blonde en Norvège, d'ailleurs. parce que pour le coup ça c'est un cliché qui est vrai c'est qu'il y a beaucoup de blondes et de blondes donc vas-y je t'écoute le premier tu vois vraiment c'était tu l'as cité mot pour mot les norvégiens sont froids et distants ok donc non le deuxième il fait nuit 6 mois par an alors ça dépend de où on habite c'est vrai que mais moi la première avant de venir ne serait-ce qu'en voyage en Norvège je n'avais aucune idée de la géographie du pays. Je ne suis pas forte en géo du tout, en général, mais c'est vrai que j'ai vraiment commencé à m'intéresser à la géographie du pays après notre premier voyage. Parce qu'au début, on voulait voir les fjords du sud, mais après, on s'est dit, on retournera une autre fois au nord pour faire un trip au Rorboréal, chien de traîneau, motoneige, etc. Et c'est là qu'on a pris conscience que le pays fait 2500 kilomètres de long, en fait. Il est hyper long, donc évidemment que la vie au sud n'est pas la même vie que celle au nord. Donc c'est vrai que les gens ont effectivement ces clichés qu'il fait nuit, froid et qu'il y a de la neige toute l'année. Mais ça, c'est la vie au-delà du cercle polaire, donc au nord de la Norvège. Au sud, ce n'est pas exactement comme en France, mais moi je viens du nord de la France, des Ardennes, et il n'y a pas une très grosse différence. Évidemment qu'il y a plus de nuit et qu'il fait plus froid, mais pas beaucoup. Là où j'habite, moi par exemple, dans le sud... l'hiver, quand on est au minimum de l'ensoleillement, donc au mois de décembre, on a une heure et demie de luminosité en moins que la France.

  • Speaker #1

    C'est pas énorme.

  • Speaker #0

    Donc c'est pas énorme, ça joue, ça se ressent, parce que c'est-à-dire que en gros, il fait nuit à 15h30, donc ça veut dire qu'à partir de 14h30, ça commence à se coucher, donc tu commences à avoir cette... pénombre tu vois entre 14 et 15 ce qui est tôt tu vois quand tu bosses et que après bon ça fait des longues journées des fois quand tu vas faire les courses à 19h tu te dis putain ça fait 5h qu'il fait nuit j'en peux plus quoi donc ça joue mais en tout cas il fait pas nuit toute la journée c'est faux et à l'inverse quand les journées rallongent à partir du mois d'avril même mars même du coup on a alors nous on a pas les ni les nuits polaires, ni le soleil de minuit, puisque littéralement ce phénomène ne se produit qu'au-delà du cercle polaire. Et ici au sud, du coup, on n'a pas ni ces nuits polaires, ni le soleil de minuit. Mais l'été, ça veut dire que le soleil se couche dans le sens où il passe sous la ligne de l'horizon, mais il ne va pas très bas, il reste... au bord en fait, donc du coup il fait jamais nuit l'été pendant 3 mois 4 mois on a pas de nuit on a pas de nuit noire tu vois quand on est au max de la nuit en pleine nuit,

  • Speaker #1

    c'est comme s'il était 18h en France quoi donc ça fait bizarre bon bah au moins on sait que selon où on habite dans le pays c'est pas pareil,

  • Speaker #0

    cliché numéro 3 tout est hors de prix ah c'est pas faux c'est pas faux

  • Speaker #1

    Alors justement,

  • Speaker #0

    c'est une remarque intéressante, puisque j'ai sorti il y a quelques semaines un podcast coup de gueule là-dessus, parce qu'il faut vraiment faire attention. Alors évidemment qu'on gagne plus en Norvège, ce n'est pas un faux cliché ça, on gagne plus, mais on ne gagne pas 15 fois plus non plus. Donc il y a vraiment, je pense que les gens n'ont pas du tout notion n'ont pas un bon rapport à l'argent, je dis les gens qui ne sont pas en Norvège. Et on cherche quelquefois des infos sur Internet et on fait mal les ajustements. C'est-à-dire que justement dans le podcast que je faisais, j'expliquais ça parce que quelqu'un m'avait dit la petite histoire ça partait d'une séance de coiffure pour hommes que j'avais vue à 680 couronnes, donc genre 60 euros. Donc je disais c'est hors de prix. Et quelqu'un m'avait répondu en dessous, oui, mais vu le salaire que gagnent les Norvégiens, il faut remettre les choses dans leur contexte, vous pouvez bien vous payer ça. Alors, le problème de la Norvège, c'est que les gens pensent, et ça c'est un faux cliché aussi, une fausse idée, c'est que tout le monde est riche, que tout le monde roule en Tesla, que tout le monde a un bateau, deux maisons, trois voitures. Mais c'est faux, c'est totalement faux. Et en fait, le problème, c'est que si on fait une recherche sur Internet, on trouve qu'effectivement en Norvège, le salaire... moyen est autour de 4500 euros. Mais qu'est-ce que ça veut dire un salaire moyen ? Ça ne veut pas dire que tout le monde gagne plus ou moins ça. Ça veut dire qu'il y a des très très riches qui gagnent beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup plus que ça et d'autres gens qui gagnent beaucoup, beaucoup, beaucoup moins que ça. Donc ce n'est pas un salaire... En Norvège, il y a des salaires minimums attribués par secteur, mais il n'y a pas de salaire minimum général comme en France avec le SMIC par exemple. Donc, les gens pensent qu'en venant en Norvège ou en faisant n'importe quel petit boulot ou même à mi-temps, ils vont être riches. Mais non.

  • Speaker #1

    Ça ne fonctionne pas comme ça.

  • Speaker #0

    Mais ça ne fonctionne pas comme ça. Donc, du coup, oui, la vie est chère. Et oui, il faut faire attention parce qu'effectivement, si on vise un petit boulot, mais qu'on vise de vivre à Oslo, par exemple, une colloque de 8 mètres carrés à Oslo, c'est entre 1 000 et 1 500 euros. 8 mètres carrés. autour de 1000 euros c'est entre 8000 et 10 000, 12 000 ça peut aller jusqu'à 12 000 couronnes une chambre en colocation sans compter l'électricité, internet tout le reste, il faut vivre à côté de ça donc si on fait un petit boulot et qu'on est serveur par exemple dans un restaurant,

  • Speaker #1

    ça marche pas il faut le savoir avant de vouloir s'installer il faut le savoir avant de venir s'installer cliché numéro 4 les paysages sont magnifiques mais on s'ennuie vite faux on ne pense pas

  • Speaker #0

    On peut maintenant... On ne peut pas s'enlacer. J'ai travaillé pendant longtemps, pendant plusieurs années, comme guide, comme tour leader en tourbus. Et avec mon métier maintenant de fixeuse et de travel designer, je voyage dans tout le pays. Je ne connais pas toute la Norvège par cœur, évidemment, qu'il y a plein d'endroits que j'ai hâte de découvrir et que je souhaite découvrir, mais je connais quand même très, très bien le pays. J'ai eu la chance d'aller du sud au nord jusqu'au Lofoten, au Cap Nord, etc. Et quand j'étais guide, il y avait un tour que je faisais dans le centre de la Norvège, que je faisais tout le temps. J'allais tout le temps au même endroit. C'était tout le temps le même tour. Et à chaque fois, je prenais toujours autant de photos, toujours autant de vidéos. Et les gens avec qui j'étais me disaient, mais tu ne l'as pas genre 50 fois cette photo ? Je disais, mais si, mais regarde. Et des fois, je faisais le même tour, tu sais, semaine après semaine. Et je leur montrais la photo, genre, mais du même endroit la semaine d'avant. Et ça n'avait rien à voir. C'était pas les mêmes lumières. Il y avait des fois, il faisait moche, mais avec, tu sais, les nuages coincés dans la montagne, avec ce côté dramatique. Mais c'est trop beau. Donc, non, c'est impossible. Tu peux pas te lasser de pays. Si tu te lasses de paysages comme ça, il faut partir.

  • Speaker #1

    Ouais, j'imagine. Si tu sais regarder et observer, je pense que t'en prends plein les yeux.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Ouais. Prochain cliché, du coup, cliché numéro 5. Les Norvégiens vivent dehors, même l'hiver.

  • Speaker #0

    Vrai.

  • Speaker #1

    Il ne se stoppe pas d'être dehors, même l'hiver, quand il fait froid, quand il fait moins 30, moins 40.

  • Speaker #0

    Alors encore une fois, le froid et la température, ça dépend évidemment encore une fois de là où on habite. Moi là où je suis, c'est plutôt tempéré, on n'a pas des moins 30, des moins 40. Quand on a moins 15, c'est extrême et ça ne dure que quelques jours. Donc on a plutôt entre moins 5 et moins 10, mais ça reste gérable. Et par contre, c'est vrai qu'ils sont dehors. tout le temps et quel que soit l'âge d'ailleurs les enfants dans les crèches ils sont dehors tout le temps il y a beaucoup d'éducation dehors et puis du coup effectivement l'hiver comme il fait nuit plus tôt du coup tout est éclairé il y a beaucoup de chemin dans les forêts par exemple qui sont éclairés les pistes de ski sont éclairées donc c'est vrai qu'ils passent beaucoup de temps dehors et par tout temps et par toute saison donc les Norvégiens se sont attribués l'expression il n'y a pas de mauvais temps mais que des mauvais vêtements alors que ce serait breton mais

  • Speaker #1

    en tout cas ça marche très bien en Norvège aussi en Bretagne comme en Norvège ils se mettent d'accord et j'avais du coup un dernier cliché on en a déjà un petit peu parlé tout à l'heure c'était les relations sont plus égalitaires notamment dans le couple et au travail

  • Speaker #0

    Alors ça, c'est vrai. Notamment au sein du couple, ne serait-ce que par rapport aux enfants, le congé parental, par exemple, en Norvège, est un congé parental. Ce n'est pas un congé maternité, c'est un congé parental à répartir entre le père et la mère. Et il y a du temps qui est attribué, il y a trois mois qui sont attribués au père. Si le père ne les prend pas, ils sont perdus.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Donc c'est un congé parental à se répartir. La mère reste avec l'enfant en général au début et en général le père prend le relais à la fin du congé, mais c'est un congé parental.

  • Speaker #1

    Ok, c'est bien comme système.

  • Speaker #0

    Donc c'est un système assez intéressant et c'est vrai que sinon globalement dans le pays, que ce soit à la maison pour la répartition des tâches ou au travail, etc. Alors c'est... pas complètement 50-51. On voit quand même encore beaucoup plus de postes importants occupés par des hommes, etc. Mais que ce soit la première ministre d'avant, il y a effectivement beaucoup plus d'égalité partout.

  • Speaker #1

    Ok, trop bien. J'en ai fini pour les clichés. J'avais une dernière petite question, enfin, deux-trois petites choses à voir avec toi. C'est que quand on part dans des... pays différents comme ça, où il y a des choses différentes, etc. On voit d'autres choses, ça peut faire évoluer notre état d'esprit, notre vision des choses. Et j'avais lu un article d'un interview que tu avais fait sur le site de Femmes Expats, où tu dis que la Norvège t'a rendu meilleure. Et je voulais te demander en quoi la Norvège t'a rendu meilleure.

  • Speaker #0

    La Norvège m'a rendue plus indulgente.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Parce que... plus à l'écoute, plus indulgente et plus à l'écoute. Parce que les gens l'ont été avec moi. Et à tel point que je me suis fait la comparaison, je me suis dit, mais j'aurais fait ça, moi, avec quelqu'un en France. Et je me suis dit, mais non, mais jamais de la vie. Et du coup, je me force maintenant à être beaucoup plus indulgente. Je te prends un exemple concret. Quand j'ai commencé à travailler à Enerco, je parlais un peu norvégien, mais très peu et très mal. Et en fait, ça ne les a pas empêchés de me faire travailler, de m'encourager, de me former, de me motiver, de m'apprendre plein de choses, de jamais se moquer. Alors qu'à l'inverse, en France, je n'aurais jamais pu travailler en télé. Par exemple, si j'avais été étrangère, avec un niveau de français équivalent à mon niveau de norvégien, ça n'aurait pas marché. Ça aurait été impossible. Donc l'indulgence... Alors après, ça vient aussi un peu du fait que... qu'il y a moins de gens, il y a moins de monde en Norvège donc ils ont besoin des étrangers aussi ils ont besoin de former les gens etc. mais quand même globalement on sent que les gens sont beaucoup plus open, beaucoup plus à l'écoute beaucoup moins dans le jugement beaucoup donc ça ça m'a ça ça m'a changé et puis c'est vrai qu'un point qui a changé aussi c'est que J'en parle souvent dans mon podcast et j'en parle beaucoup dans la formation que je viens de sortir sur l'entrepreneuriat. C'est que quand toutes les choses… Aujourd'hui, je suis freelance multicasquette puisque je travaille dans l'audiovisuel, je suis fixeuse, je travaille pour des productions télé, j'ai été guide, j'ai travaillé en télé, je filme, je crée des voyages, je fais du consulting, je travaille dans le tourisme, je donne des cours de chant, je donne des cours de norvégien. Et en fait, toutes ces choses-là, super multicasquettes, et j'adore ça, c'est ce qui crée mon équilibre et ce qui fait que je suis heureuse, parce que toutes ces choses-là, j'aime les faire, mais je n'aimerais pas les faire à 100%, donc je suis heureuse de le faire un petit peu. Et en fait, toutes ces choses-là, c'est des choses que je n'aurais pas faites si j'étais restée en France, en fait.

  • Speaker #1

    Ok, tu n'aurais pas pu aller où ?

  • Speaker #0

    J'ai dû m'ouvrir un peu par défaut, en fait. J'ai dû m'ouvrir parce que... Parce que j'étais en galère et que je cherchais du taf et que des opportunités se sont présentées, que je les ai prises. Et que même si ça m'a demandé un effort et que ça m'a demandé de travailler, que ça m'a demandé de réapprendre des choses, du coup, j'ai pu faire plein de trucs différents. Et en ça, pour moi, c'est une des richesses de partir vivre à l'étranger. C'est qu'en fait, je connais très peu de personnes qui avaient un plan, qui sont arrivées dans le pays. le plan a marché et 15 ans après font toujours ça. Souvent, en fait, on est obligé de s'adapter, de changer, de faire des choses soit différemment, soit des choses différentes complètement, soit de faire ailleurs que ce qu'on aurait voulu faire. Et ça peut être une difficulté, mais ça peut aussi être un super challenge parce qu'on apprend des nouvelles choses. Et pour moi, c'est un des points forts et positifs de la vie à l'étranger.

  • Speaker #1

    Oui, carrément. Ça te pousse, je pense, si tu es ouvert au changement, ça te pousse à À t'ouvrir l'esprit et à voir d'autres faire et te dire c'est ok, j'y vais, je tente.

  • Speaker #0

    Exactement. Et des fois ça marche pas, moi j'ai tenté des trucs qui m'ont pas plu, que j'ai fait deux jours et j'ai arrêté parce que c'était horrible, mais j'ai essayé.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est top. Au moins t'auras testé et ça peut que apporter du plus dans tous les cas.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Trop bien. Et bah merci en tout cas pour toutes ces informations. et pour ton parcours. Et je mettrai du coup dans la description du podcast ton site, ta page Insta pour qu'on puisse te retrouver et poser des questions si besoin.

  • Speaker #0

    Ça marche. Merci à toi pour l'invitation. C'était un plaisir.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir écouté cet épisode de Partir. J'espère qu'il vous a permis de voyager un peu, de découvrir la Norvège autrement et peut-être même de rêver à une nouvelle vie ailleurs. Si ça vous a plu, abonnez-vous au podcast sur votre plateforme d'écoute et laissez un petit like ou un commentaire Ça aide énormément à le faire connaître. Et pour prolonger le voyage, découvrir les coulisses, les photos de la Norvège, les extraits inédits des invités, rejoignez-moi sur Instagram, sur Partir Podcast. Et on se retrouve bientôt pour une nouvelle histoire.

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