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Partir, le podcast voyage et expatriation

Du Maroc à la France : des études à la naturalisation - Abla

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36min |22/09/2025
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36min |22/09/2025
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Description

Elle avait 17 ans quand elle a décidé de partir. Quitter le Maroc, dire au revoir à sa famille et débarquer seule en France avec une valise et beaucoup de rêves.


Dans cet épisode, elle raconte son parcours sans filtre : les galères pour s’installer, la vie étudiante parfois chaotique, la liberté grisante, les chocs culturels qui secouent, mais aussi la solitude des soirs loin de chez soi.


On parle de ramadan vécu différemment, de patriarcat qui change de visage, d’adaptation à de nouveaux codes… et surtout de ce que ça veut dire de tout recommencer ailleurs.


Son histoire, c’est à la fois un témoignage intime et un récit d’aventure : une manière de montrer qu’avec du courage et beaucoup d’envie, on peut tracer sa route et inventer sa propre vie.


Bonne écoute !

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Infos utiles :

Le podcast d'Abla : au delà des frontières


Pour découvrir les coulisses du podcast : partir_podcast

Disponible à l'écoute sur toutes les plateformes : https://smartlink.ausha.co/partir

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https://smartlink.ausha.co/partir/fille-de-diplomate-grandir-a-travers-les-pays-narmine


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Après un peu le gros gros choc je dirais c'est que je tournais ma tête et il n'y avait aucun étranger, mais aucun.

  • Speaker #1

    Bienvenue sur Partir, le podcast qui vous emmène vivre à l'étranger.

  • Speaker #0

    Tu t'adaptes, t'apprends tout, t'apprends la vie française, la vie à la française, le dimanche y'a rien, t'apprends les apéros à 18h. Et bah voilà, au final j'ai appris à chanter sur les démons de minuit, la tribu de Danae, enfin bref. Ce que j'aime ici en France, c'est ce côté-là, les gens se prennent pas au sérieux.

  • Speaker #1

    alors qu'elle n'avait que 17 ans elle décide de quitter le Maroc pour venir étudier en France. Entre les galères pour s'installer, le gros choc culturel et la découverte du mode de vie à la française, Abla a dû réapprendre des codes d'un pays nouveau et elle nous partage aujourd'hui son histoire. Donc vous allez pouvoir découvrir tout ça dans quelques secondes, mais avant je voulais remercier tous ceux qui m'ont mis une note et qui ont laissé un avis, ça m'a énormément aidée à gagner en visibilité, donc merci à vous tous ! Et si vous voulez suivre les coulisses du podcast,

  • Speaker #0

    vous pouvez me retrouver sur Instagram sur la page Partir Podcast. Bonne écoute !

  • Speaker #1

    Donc toi, Abla, t'es partie de ton pays, le Maroc, à 17 ans. T'avais même pas encore 18 ans pour venir faire tes études en France. Donc franchement, chapeau parce que ça devait être un sacré challenge. Est-ce que déjà, tu peux nous raconter pourquoi t'as voulu partir et comment tu t'es retrouvée à aller en France ?

  • Speaker #0

    Écoute, c'est hyper simple. En fait, j'ai fait une école... J'ai fait une école française quand j'étais au Maroc. Je suis dans une école française depuis que je suis en grande section, pour être transparente, depuis la grande section, et en fait collège, lycée, lycée français. Et la suite logique, c'était après le bac, c'est de partir soit en France, soit en Suisse, au Canada, Belgique, un pays francophone. Moi, j'avais plusieurs de mes cousins qui avaient fait la France. Bon retour aussi, la liberté. J'avais vraiment cette vision de la France. liberté, je peux faire ce que je veux, un monde à part, entre guillemets. Et le deal un peu avec mes parents, c'était si j'avais mon bac, hop, je partais en France. Bingo, j'ai eu mon bac, et bien direction la France. À la base, j'avais postulé pour plusieurs, tu sais, c'était Parcoursup, je ne sais pas si tu vois tout ça, mais c'était Parcoursup. Et à la base, je voulais Toulouse, Montpellier, les grandes villes. Je ne connaissais que les grandes villes, donc j'avais postulé. Et puis, j'ai été acceptée à l'unité Paul Sabatier de Toulouse, antenne d'Oche. Je me dis, super, je vais à Toulouse, la ville rose. En plus, c'est le sud, il y a du soleil. Enfin, top, quoi, génial. Donc, je prends mon billet d'avion, j'y vais avec mon père. Je prends mon billet d'avion, je fais tout ce qu'il faut. Il y a aussi un partenariat, en fait, avec la banque, une banque marocaine et une banque française, donc à Toulouse. Enfin, vraiment, pour moi, je vais à Toulouse, quoi. Une semaine avant, je check le Anten Dosh, il n'était pas le Savatier, Anten Dosh. En fait, c'est quoi ? C'est une petite ville à côté de Toulouse, à une heure de Toulouse, donc un petit village de 20 000 habitants. Et donc, en fait, j'ai tout, j'ai mon inscription là-bas. Enfin, il faut que j'aille à Osh, c'est pas à Toulouse. Enfin, c'est pas possible. Du coup, on arrive à l'aéroport. On prend le bus qui va direction gare de Toulouse. Et en fait, je n'ai même pas eu le temps de voir Toulouse, que j'ai direct tracé à Hoche. Et puis après, on arrive hyper tard. Enfin, je me rappelle, on arrive hyper tard, on arrive vers minuit. J'arrive dans cette ville, j'ai connu que la grande ville. Je viens de Casablanca. Casablanca, c'est à peu près 2 millions d'habitants. Ça bouge tout le temps, même le dimanche. Vraiment, ça ne dort pas. J'arrive à Hoche, minuit, il n'y a rien. Mais genre rien, personne. À part les personnes qui sortent de ce train. Même la lumière, je crois que même la lumière, à la base, il n'y avait pas, parce qu'il y a certaines villes en France où, à la lumière, à partir de 22h, il n'y a plus de lumière. Ils font des économies, l'écologie, tout ça. OK, certes. Là, avec mon père, on demande où dormir. On n'avait pas de réservation, on n'avait pas de réservation d'hôtel, rien. Il faut qu'on trouve un hôtel. Mais en fait, on tourne à côté de la gare, on ne voit rien. Il n'y a que des maisons. ou des apparts. Donc là, on demande. Et du coup, il nous dit, enfin, il nous indique par où l'hôtel le plus proche. On y va avec nos grosses valises. Je me rappelle, on avait deux valises chacun, justement, avec mes habits et puis mes affaires, on va dire ça comme ça, de ma vie entière. Ouais, toi,

  • Speaker #1

    t'allais avec toutes tes affaires pour déménager.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est ça. J'avais même ramené ma couverture, la couverture marocaine. Du Maroc, tellement j'avais peur d'avoir froid. Et donc, hôtel, on arrive. Enfin, l'hôtel était... Enfin, mytheux. En vrai, on prenait le premier truc venu. Hop, on est restés deux jours, trois jours dans cet hôtel-là. Et il fallait obligatoirement trouver un logement. Avant que mon père reparte et il avait cinq jours avec moi.

  • Speaker #1

    J'avais 17 ans. Challenge lancé. Là,

  • Speaker #0

    c'est sport. Challenge lancé. J'avais 17 ans, donc je ne pouvais pas signer. Il était obligé d'être avec moi pour tout signer. J'étais mineure. Ce n'était pas possible. Donc, déjà... On est retournés à Toulouse pour signer avec la banque de Toulouse pour l'ouverture de compte et en même temps de faire le changement d'adresse pour la même banque à Hoche. Donc ça, c'était sport. Hop, on revient à Hoche pour l'ouverture de SFR aussi. C'était SFR, je crois, à l'époque.

  • Speaker #1

    Carte SIM,

  • Speaker #0

    ouais. Ouais, carte SIM, tout ça. Et puis, il fallait trouver un logement. Direction Agence. Ça, c'était obligé. On ne pouvait pas passer particulier par particulier. Enfin, avec un particulier, c'était direct agence de location immobilière. On a eu de la chance parce qu'on en a visité trois qui étaient disponibles immédiatement. On en a choisi une qui n'était pas meublée. Il me fallait des meubles qui n'étaient pas meublés. Et on a réussi à négocier avec l'agence de mettre des meubles. Donc, j'avais des meubles de base, canapé clic-clac, petit. table, bureau, un placard et hop, ça a fait l'affaire. Donc voilà, déjà ça ouf, un point au moins.

  • Speaker #1

    Au moins le logement c'est déjà pas mal.

  • Speaker #0

    C'est clair, franchement le logement enfin c'était là et puis il fallait faire les courses avant que mon père parte aussi pour m'aider à acheter tout, balai, serpillère, j'avais même acheté un caddie. parce que je n'avais pas mon permis, je n'avais pas de voiture, il fallait bien transporter les grosses courses. Donc, j'avais acheté le petit caddie de grand-mère également. Et puis, on fait les courses comme chez nous, comme au Maroc. Tu fais les grosses courses, le gros ravitaillement, comme on dit, et puis hop, c'était réglé. Ce qu'on ne savait pas, c'est qu'il y avait des dates de péremption. Au niveau des produits, produits laitiers, la viande, etc. Et ça, on n'a pas forcément au Maroc des dates vraiment de péremption où il fallait faux manger tel produit à telle date, etc. La moitié est partie à la poubelle.

  • Speaker #1

    Ah merde !

  • Speaker #0

    La moitié était partie à la poubelle. J'étais dégoûtée. Au milieu du mois, je devais tout racheter. J'avais fait les courses du mois. Donc, j'ai bien appris qu'il fallait faire des courses semaine par semaine ou toutes les deux semaines déjà, au moins. et pas me faire avoir une deuxième fois parce que franchement je ne sais plus pour combien on en avait eu mais la moitié des courses à la poubelle c'était quelque chose et donc voilà j'ai eu aussi l'inscription à faire donc payer l'inscription aussi à l'IUT puisque j'étais dans un DUT à l'époque donc ça j'avais pas de carte bancaire donc il n'y a ni de chéquier donc j'ai dû aller il faisait ça à l'époque poste pour avoir un chèque de la poste et déposer en liquide l'argent de l'inscription pour repartir quelle galère, pour repartir enfin pour redéposer ça à l'université aussi et du coup ça s'est bien fait aussi, donc j'étais quand même rassurée, j'avais ma carte SIM ma box mais enfin tout ce qui était électricité eau c'était bon aussi et puis il n'y avait plus qu'à commencer le... Le DUT et nouvelle vie de liberté, entre guillemets, nouvelle vie étudiante. Donc, mon père est parti au bout de cinq jours. C'était bon. Sa mission était réussie.

  • Speaker #1

    Alors là, sacré challenge. Donc, tout ça, du coup, en cinq jours, quoi. La boxe, la carte au signe, l'instruction, l'appart.

  • Speaker #0

    Ouais, en cinq jours. Cinq jours carottes à pronos. De toute façon, il avait une semaine, enfin même pas, cinq jours entre le moment où il est arrivé et le moment de... comme on s'appelle, de son billet retour, c'était cinq jours top chrono. Donc, il fallait vraiment faire ça.

  • Speaker #1

    Ça te met dans le bain direct, quoi.

  • Speaker #0

    Ah bah, c'est clair. Enfin, il faut s'adapter. C'est vraiment, hop, on s'adapte et on trouve des solutions. Et puis, il n'y avait pas de retour possible. Je ne pouvais pas retourner à Casa sans rien. Enfin, ce n'était pas possible, même pour moi. Moi, je voulais partir. C'était impossible. Donc, voilà, premier jour après en DUT. Là j'arrive donc je connais personne normal, je vois qu'il y a des gens qui se connaissent parce qu'ils viennent du même lycée à Toulouse ou à Hoche donc c'est leur continuité donc j'essaye... tant bien que mal de me greffer à des groupes, ils voient que je suis seule. En vrai, ça a été parce que je suis tombée quand même sur des personnes hyper bienveillantes où on m'a intégrée direct. On m'a posé plein de questions, d'où tu viens ? On m'a expliqué un peu comment ça se passait aussi. Donc ça, c'était top. Après, un peu le gros, gros choc, je dirais, c'est que je tournais ma tête et il n'y avait aucun étranger. Mais aucun. Enfin, rien. Pas de Marocains, pas d'Algériens, pas de Tunisiens, pas d'Africains, rien, que des Français pursouches, si j'ai envie de... Entre guillemets, bien évidemment. Mais pas d'étrangers, pas de personnes qui viennent d'un autre pays, qui viennent pour ses études. En même temps, Hoche,

  • Speaker #1

    c'est pas la ville. Tout de suite, on se dit, tiens, tu irais à Hoche.

  • Speaker #0

    Non, même moi, j'aurais jamais choisi cette ville si j'avais su.

  • Speaker #1

    Pas beaucoup.

  • Speaker #0

    Mais bon. C'était mes plus belles années. J'ai passé deux ans de DUT là-bas et c'était vraiment mes plus belles années. Déjà, un, tu t'apprends tout. Tu t'adaptes, tu apprends tout. Tu apprends la vie française, la vie à la française. Le dimanche, il n'y a rien. Il n'y a pas un chat. Tous les commerces sont fermés. Alors qu'à Casa, en Maroc, tout est ouvert, sa vie. Donc, tu apprends ça. Tu apprends les apéros à 18h. Tu apprends... les... Toutes les fêtes aussi, les férias par exemple, vraiment là c'est typique du sud de la France. Donc voilà, t'apprends à vivre entre guillemets à la française. Pareil, le dîner à 19h, le déjeuner à midi, enfin tout ça quoi. C'était vraiment chouette et puis j'ai aussi appris les classiques en termes de musique. J'avais des soirées étudiantes les jeudis où ça passait à la fin. Il y a toujours un moment où ça bifurque sur la tribu de Dana, les démons de minuit, etc. Et je me rappelle, la première fois, c'était les démons de minuit. Donc moi, je vois, mais les gens s'enjaillent, mais comme pas possible. Je me dis, mais c'est quoi cette musique ? Je n'ai jamais entendu. OK, j'ai des classiques, Céline Dion, si tu veux. Renaud, vraiment des classiques, classiques, classiques. Mais ça, jamais entendu. Et puis on m'a regardé, tu ne connais pas ? C'est connu quand même. alors... Et voilà, au final, j'ai appris à chanter sur les démons de minuit, la tribu de Danaï, enfin bref. Donc non, vraiment top comme intégration. Et puis j'ai vraiment trouvé des gens hyper bienveillants et super qui m'ont aussi aidé à m'intégrer. J'ai intégré aussi une équipe de foot locale là-bas. Et c'est grâce à une personne que j'ai rencontrée en DUT aussi. Et franchement, et puis cette personne-là m'a fait rencontrer des filles du foot. Et là, aujourd'hui, 12 ans après, enfin 13 ans après, je suis toujours pote avec eux. Donc, on ne se voit pas non plus tous les ans, mais on reste en contact. Et ça, c'est top. Et ça m'a permis aussi de connaître la vraie amitié, je dirais ça comme ça.

  • Speaker #1

    OK, trop bien. C'est cool. On voit que tu es passée par plusieurs étapes et qu'il y a des choses qui te... t'ont étonné par ci par là et c'est vrai que ça prend un petit temps d'apprendre les codes, les rituels un peu du quotidien on va dire et les classiques comme tu disais par exemple la musique, ça t'a mis combien de temps à peu près avant de te sentir assez à l'aise, assez comment dire à connaître un peu plus ton environnement et savoir l'apprivoiser on va dire ?

  • Speaker #0

    En vrai je dirais peut-être un an quand même. parce que tu es toujours sur le qui-vive un peu, est-ce que je fais les choses bien, est-ce que c'est bon, est-ce que... enfin même mon accent au départ on sentait un peu que voilà, il y avait des fois une phrase, je sortais un mot en arabe et inconsciemment parce qu'à Casa tu parles français et arabe dans une même phrase, c'est ok, c'est à chaque personne etc et c'est vrai que pareil au début même pas mal de fois où c'est... J'ai eu un mot arabe qui est sorti comme ça parce que je ne l'avais pas en français. Et donc, du coup, ça fait que... Et on me disait, ça veut dire quoi, ça ? Et au final, j'ai expliqué. Mais peut-être une bonne année pour justement comprendre un peu les codes, la vie à la française, les rituels, entre guillemets, le rythme aussi de chacun et puis de comment ça se passe aussi en France. La mentalité, je dirais aussi la mentalité française aussi. Donc, une bonne année pour te comprendre, pour bien s'adapter et pour me sentir entre guillemets chez moi.

  • Speaker #1

    Ok, je comprends. Tu parlais du coup de la mentalité française aussi, qui est à découvrir et à laquelle un peu s'adapter. C'est quoi les plus grosses différences que tu as pu noter entre la mentalité marocaine et la mentalité française ?

  • Speaker #0

    Hyper bonne question. Enfin ça, on pourrait rester quatre heures à parler de ça. déjà en vrai c'est Il y a juste le côté... patriarcat, entre guillemets, ou le rapport au corps aussi. C'est-à-dire que tu as une femme qui peut... Enfin, tu peux t'habiller comme tu veux en France. Voilà, je vais être hyper direct. Tu peux t'habiller comme tu veux en France. Enfin, un débardeur, une jupe, un short, les gens s'en fichent, royal. Au Maroc, ça va être des pst, pst, ma jolie, ma gazelle, tu me donnes ton 06. Voilà. Alors après, ça dépend des quartiers, bien évidemment. J'adore le Maroc, mais ça dépend des quartiers. Mais pour la plupart, quand même, c'est comme ça. Donc ça, c'était le gros choc. Pareil, l'alcool. En France, tu le trouves à tous les coins de rue, dans un café, dans un bar. C'est un pays libre, donc tu as de l'alcool partout. Au Maroc, c'est caché. C'est-à-dire que pour en trouver, ça va être caché. les bars généralement c'est des vitres teintées pour pas qu'on voit qu'il y a des personnes qui consomment, c'est un pays musulman Donc, c'est pour ça que l'alcool est caché. Pareil pour la vente d'alcool, tu ne vas pas en trouver dans tous les supermarchés ou les hypermarchés. Ça a été marché à des grandes enseignes type Carrefour là-bas, etc. Donc, il y avait ça aussi, ce côté-là. Après, je dirais aussi ce qui m'a un peu alertée, enfin alertée, c'est un bien grand mot, mais pareil, la grosse différence, c'est pendant le ramadan aussi. Pendant le ramadan, ça, c'est vraiment l'énorme différence encore aujourd'hui que je vois. Pendant le ramadan au Maroc, tout le monde fait le ramadan, tout le monde est logé à la même enseigne, les horaires sont décalés aussi, donc tu commences plus tard, tu finis plus tôt, que ce soit au lycée, collège ou aussi quand tu travailles. Et puis tout le monde jeûne, donc tout le monde est sur les nerfs, le gars il n'a pas sa clope, il est énervé, tout le monde est logé à la même enseigne. Et puis tu as à la fin la rupture du jeûne. Pendant la journée, tu jeûnes et le soir, tu manges. Et puis, tout le monde est autour de la table. Tu manges en famille ou entre amis. Généralement, c'est en famille. Et puis, voilà. En France, il ne se passe rien. Tu jeûnes, tu ne jeûnes pas. Tout le monde fait sa vie. Il ne se passe rien. Les horaires ne sont pas du tout adaptés. Tu commences à la même heure que d'habitude. Tout simplement. Et puis, tu n'as pas l'ambiance, en fait. Tu n'as pas l'ambiance de la journée, il ne se passe rien et le soir, ça vit. Parce qu'en fait, c'est ce qui se passe aussi au Baroque. C'est la journée, il ne se passe rien, tu fais ton truc. Le soir, tu manges et hop, tous les commerces réouvrent le soir et jusqu'à tard le soir, vraiment jusqu'au bout de la nuit. En France, non, ça ne change pas. Donc, c'est ça, en fait, qui m'a aussi un peu interpellée, qui m'a un peu... Je dirais le plus gros choc, même aujourd'hui, c'est ça. Et c'est ce qui manque, c'est vraiment ce côté-là où famille pendant le ramadan. Je dirais ça déjà, c'est déjà pas mal.

  • Speaker #1

    C'est déjà pas mal. J'imagine que ça prend déjà une grosse place aussi dans la vie en général. Et du coup, pendant des années, tu as dû suivre un certain rythme de vie. Tu parlais par exemple aussi le ramadan qui est important, etc. C'est un certain rythme de vie à ce moment-là. Comment tu vis, toi, cette différence de rythme de vie de manière globale ?

  • Speaker #0

    Là aujourd'hui ça va parce que je me suis habituée parce que ça fait 13 ans parce que ben aujourd'hui je rentre enfin quand je rentre au Maroc manger à 15 heures je gueule un peu parce qu'il est tard de déjeuner à 15 heures donc moi je prévois voilà midi j'ai déjà faim mon ventre gargouille donc en vrai non j'ai vraiment j'ai su m'adapter puis j'ai ouais aujourd'hui aujourd'hui ça va clairement ça va ça suit son cours ça suit son rythme j'ai aussi mon petit train de vie. pareil je disais je sais qu'en France justement un gros choc culturel, grosse différence c'est l'organisation c'est-à-dire il y a des passages piétons c'est-à-dire que l'heure c'est l'heure après l'heure c'est plus l'heure c'est-à-dire c'est carré en termes aussi d'administratif etc. ça file droit au Maroc Non, pas forcément. Au Maroc, tu pries pour passer à la préfecture, tu donnes un petit bac chiche, tout ça. Je me suis vraiment habituée à ce côté-là où en France, A égale à A et B égale à B, alors qu'au Maroc, A égale à B. Je me sens mieux par rapport à ça en France qu'au Maroc, par rapport à ce côté-là où c'est carré. Donc non, je suis aussi m'adapter et j'ai su... Enfin, je pense, j'espère. Et puis, surtout prendre le pli, prendre mon rythme. Et ça m'a permis de savoir ce que je voulais, ce que je ne voulais plus aussi.

  • Speaker #1

    Ouais, sur quels aspects ? Parce que j'imagine, du coup, tu dis ça, c'est quand on découvre d'autres manières peut-être de faire, de vivre, etc. C'est vrai que ça nous aide à y voir plus clair. Toi, c'est sur quels aspects ça t'a fait te dire ça, je veux plus, ça, je veux, ça, je veux plus, etc.

  • Speaker #0

    Je pense déjà à la question de liberté aussi. Je parlais de patriarcat également. Clairement, de devoir justifier des choses. En fait, non, c'est bon, j'ai plus de 18 ans, je suis majeure, je fais ce que je veux, entre guillemets. Donc, c'est plus sur ce côté-là de ne pas rendre compte. J'ai envie de sortir, il faut que je demande l'autorisation pour sortir, même à un certain âge. Même après 18 ans, le côté « ouais, t'es majeure, tu fais ce que tu veux » , ça n'existe pas au Maroc en fait. C'est pas « c'est bon, t'as 18 ans, tu te casses de la maison, tu fais ta vie, t'es majeure » . Non, c'est pas ça. Tu dois rendre des comptes. Et surtout pour une femme, alors je ne sais pas si c'est toujours le cas, mais surtout pour une femme, tu feras ce que tu veux quand tu seras mariée. Donc, tout ça, c'est ça ce que je ne veux plus et ce que je n'ai plus d'ailleurs. Et c'est bien.

  • Speaker #1

    Je comprends. Et du coup, on a parlé pas mal de décalage, de petites choses qui font un peu tiquer, etc. Ou qui peuvent être un peu des petites galères, on va dire. A contrario, c'est quoi qui te plaît le plus dans la vie en France, dans ta nouvelle vie, ta nouvelle vie d'étudiante aussi ? Puisque tu es indépendante et autonome à ce moment-là.

  • Speaker #0

    Alors, je ne suis plus étudiante. C'est bon, je travaille depuis... Oui, à l'époque, quand tu es arrivée. Oui, quand je suis arrivée. ce que j'aime ici en France c'est ce côté là les gens se prennent pas au sérieux franchement c'est top quoi et puis c'est des bons vivants je pense que c'est vraiment ça que je retiendrais en France c'est le côté bon vivant t'as envie de faire la fête, tu fais la fête y'a la fête partout, y'a les festoches y'a enfin je sais pas le gars il a envie de se prendre sa binouze à 18h, il se prend sa binouze à 18h enfin vraiment le côté one life quoi le côté bah Après, tout ce qui est architecture, paysage, c'est propre. Les ruelles sont propres. Tout ce côté-là, c'est top. C'est ce que j'aime en France, je dirais. Pas le climat, parce que le climat, ça déprime. C'est vrai. On n'en a pas encore parlé.

  • Speaker #1

    Ça doit changer du Maroc.

  • Speaker #0

    Clairement. J'avais vu, c'était quand ? C'était hier. Ils ont passé un... une émission sur m6 sur justement casablanca etc il y avait donc une personne qui disait qu'il y avait 300 jours de soleil par an mais en fait en entendant ça m'a déprimé en entendant ça 300 jours de soleil par an et comparé à la Bretagne c'est plus 300 jours de pluie par an donc non voilà c'est vraiment tout ce côté là Ce que j'aime en France, alors pas la météo, mais tout ce côté liberté où je peux aller et venir comme je veux, je peux prendre mes propres décisions, je suis plus responsable et j'ai aussi gagné en indépendance et en responsabilité. Parce que je pense que si j'étais restée au Maroc, je n'aurais pas ce côté-là, responsabilité, indépendance et aussi faire des choix par moi-même. Donc c'est le côté aussi à partir qui a fait que je me sens aussi bien ici. Et puis, j'ai rencontré des gens super, top, géniaux. Ça joue beaucoup. Vraiment hyper bienveillants, mais ça joue. Top, qui ont toujours été là pour moi, alors que ce n'est pas des personnes de ma famille. Et aujourd'hui, je considère comme des personnes de ma famille, même si on n'a pas de lien du sang. Donc, c'est génial.

  • Speaker #1

    Trop bien. Et puis,

  • Speaker #0

    ce côté bon vivant. Vraiment, ce côté bon vivant à la française, c'est génial. C'est top.

  • Speaker #1

    Trop bien. et du coup tu parlais des gens qui ont beaucoup contribué à ce que tu t'intègres, tu as fait des fortes amitiés, etc. J'imagine qu'en étant au foot, notamment, c'est là que ça aide aussi beaucoup à faire des connexions fortes. Franchement, le sport, le vecteur de liens sociaux de ouf, je trouve.

  • Speaker #0

    Ah, mais tellement !

  • Speaker #1

    Tu as fait du coup du foot quand tu étais à Hoche, donc parlons un petit peu de ta vie quand tu étais là-bas. C'est comment la vie d'étudiante en France et notamment à

  • Speaker #0

    Hoche ? J'ai connu les jeudis soirs, c'est génial. Franchement les jeudis soirs, les soirées étudiantes, je ne connaissais pas du tout. Et en fait, la vie à Hoche, c'est du lundi au mercredi, enfin du lundi au jeudi, tu es à l'IUT, tu travailles sur tes... TD, travaux dirigés, etc., tes projets d'études, etc. Donc, voilà. Le jeudi soir, c'est la fiesta. En vrai, j'ai connu les boîtes de nuit, j'ai connu les barathons. Non, puis aussi, c'est là où tu te crées du lien social, même si tu ne connais pas les gens de ta promo, tu apprends à connaître des gens d'autres promos de DUT. Puis, tu avais aussi une école d'infirmière, d'infirmiers aussi. Donc, voilà. Tu sais que le jeudi, il y a tous les étudiants qui sont sortis et que tu vas te faire de nouvelles rencontres. Donc, c'était ça. Et puis, j'avais aussi mes entraînements de foot. Je crois que c'était deux fois, si je me rappelle, c'était deux fois par semaine. Et les week-ends, on jouait. Donc, pareil, c'était top. Puis, l'ambiance dans les vestiaires. Franchement, mes deux années à Hoss, c'était vraiment les meilleures. Donc, voilà. Et puis quand... Puis quand il n'y avait pas les matchs, on se voyait quand même et on passait du bon temps. J'avais deux potes, je pense que je voyais, mais très régulièrement, peut-être cinq jours dans la semaine. Peut-être cinq jours dans la semaine, on était tout le temps fourrés ensemble, tout le temps. Je leur ai fait découvrir le mot épice, entre guillemets. C'est vrai qu'en France, l'assaisonnement, ce n'est pas ça. faut bien assaisonner donc ça c'était mon petit rituel j'ai ramené des épices du Maroc et puis je leur faisais des petits plats des petits plats avec plein d'épices et ils étaient contents trop bien tu leur faisais découvrir un petit peu ta culture ouais c'est ça ils ont toujours été ouverts à la découverte de ma culture jamais fermé enfin j'ai jamais ressenti cette fermeture d'esprit par rapport à ça ou ce mépris ce dégoût etc donc franchement non c'est ouais c'est génial le fait aussi de... de faire découvrir ma culture et puis ce que j'ai vécu aussi au Maroc, non, mais c'était top. Et puis, on m'acceptait comme j'étais. Enfin, il n'y avait pas de sujet, en fait.

  • Speaker #1

    Trop bien.

  • Speaker #0

    Il n'y avait pas de sujet là-dessus.

  • Speaker #1

    Trop cool. Et du coup, toi, ta famille n'était pas en France. Les week-ends, est-ce que c'était parfois difficile pour toi ? Parce que là, c'est pas genre, tiens, je rentre chez mes parents ce week-end ou je fais un petit aller-retour le samedi, etc. Comment tu vis le fait d'être seule et dans un pays étranger à ta famille ?

  • Speaker #0

    Alors à Hoche, ça a été, c'était plus compliqué, je dirais, quand je suis partie au Mans, où là, du coup, j'avais plus de club. Parce qu'en fait, voilà, c'est ça, en fait, ce que tu disais, quand t'as un club de foot, enfin, quand t'as un club même de foot ou de basket, etc., tu te crées du lien social. Le week-end, tu vois pas les week-ends passer, soit parce que t'es avec eux, tu passes du temps avec eux, soit parce qu'il y a match. Et c'est vrai qu'en fait, quand j'ai déménagé au Mans, Après, je suis montée au Mans après mon DUT. Là, ça a été compliqué. Là, j'ai plus ressenti un coup de déprime, entre guillemets. C'était plus compliqué d'être seule parce que tu avais de plus en plus de personnes qui rentraient justement le week-end chez leurs parents. Et moi, je restais à la maison ou à rien faire, entre guillemets, à part étudier. C'est pas le... la partie la plus fun d'étudier. Mais c'était un peu la solitude. La solitude, parfois, elle... elle était compliquée quoi et on pouvait je pouvais pas non plus rentrer à chaque vacances scolaires c'était enfin ouais si tu avais une semaine de vacances scolaires j'avais pas rentré pour une semaine c'était plus soit l'été pendant un mois ou deux semaines en décembre mais c'était c'était très compliqué la solitude et puis bah la vie étudiante quand tu travailles pas enfin quand t'as pas un taf étudiant bas les fins de mois c'est vite compliqué ça arrive très vite vite aussi donc Il fallait gérer aussi son argent et je ne pouvais pas non plus sortir tout le temps. Donc, des fois, je me sentais quand même assez seule. Mais ça a été quand même globalement, la plupart du temps, parce que j'ai commencé aussi à me faire des amis marocains, justement, au Mans, qui, pareil, vivaient la même chose que moi. Donc, on pouvait être seuls ensemble, sentir la solitude ensemble, je dirais. Donc ça aussi c'était cool et puis ce côté-là aussi, je reviens sur la partie ramadan où on se sent vraiment un peu en décalage par rapport à comment ça se passe au Maroc et à Kaza. Avec ces personnes-là, avec ces amis marocains, on se soudait, on mangeait ensemble, c'était quand même un peu comme une famille où on n'était pas tout seul. soir de ramadan parce que c'est très dur d'être tout seul un soir de ramadan pour l'avoir fait c'est très compliqué d'être seul de manger dans son bol de soupe sa halle et là entre guillemets le mot le mot arabe c'est ça c'est une soupe marocaine c'est très c'est très compliqué c'est vraiment très très compliqué de ces périodes là où c'est en fait c'est comme si tu disais c'est comme si tu passais un noël tout seul voilà ok c'est que je vois c'est compliqué C'est compliqué de passer le Noël toute seule. Donc la solitude, parfois, c'était compliqué. Et puis parfois, ça allait. Et puis parfois, on n'était pas seul. Donc ça va.

  • Speaker #1

    Puis j'imagine, ça fait du bien d'avoir des personnes qui ont les mêmes codes que toi, le même background culturel aussi, les autres Marocains que tu as rencontrés. Et ne serait-ce que pour échanger avec eux sur les moments qui sont un peu difficiles et d'avoir des personnes qui comprennent ce que tu vis. Ça, ça fait du bien généralement d'en parler. c'est cool et du coup tu disais que tu avais été à Hoche tu as été au Mans, là je crois que tu es à Rennes est-ce que tu as pu découvrir un peu des traditions françaises, je sais que dans le sud-ouest tu parlais un petit peu des férias, ce genre de choses est-ce qu'il y a d'autres traditions événements que tu as pu découvrir ?

  • Speaker #0

    oui, alors du coup les férias avec les bandas etc ça j'ai fait ça un week-end où clairement tu dors en tente Merci. Tu ne dors pas de la nuit. C'est vraiment tout le week-end et c'est top. C'était sympa.

  • Speaker #1

    Tu peux nous expliquer un petit peu ce que c'est l'Ephiria ?

  • Speaker #0

    L'Ephiria, de mémoire... L'Ephiria, en fait, c'est comme un... Ça se passe tout un week-end. Tu arrives vendredi, tu repars le dimanche. Tu es habillée en blanc et en rouge, avec un petit bandana rouge. Et en fait, tu fais la fête tout le week-end. Avec des groupes de fanfare, etc. Il y a de la musique dans la ville. C'est assez festif. Tu as des food trucks aussi qui vendent à manger. C'est vraiment très festif avec pas mal de fanfares, de groupes de fanfares, etc. Donc, vraiment top. Ça, si je devais refaire, je le referais. Alors, peut-être pas dormir en tente parce que tu as mal au dos, mais je le referais avec plaisir. Donc, ça, c'était dans le sud. Au Mans, il y avait les 24 heures du Mans. Donc, les 24 heures du Mans, tu as 24 heures moto, 24 heures voiture classique, camion, etc. Et c'est vraiment typique du Mans, en plus de la rillette du Mans. Mais moi, je ne mange pas la rillette. Mais voilà. Les 24 heures, c'est top parce que déjà, tu as la parade des 24 heures. La parade, en fait, il y a toutes les belles voitures qui passent dans toute la ville. Enfin, tu as des voitures, mais incroyables, ouf. J'étais, je ne sais pas quoi. Enfin, je ne suis pas du tout une connaisseuse de voitures, de bagnoles. Mais voilà, tu as vraiment plein de belles voitures qui passent et qui paradent, tout simplement. Et puis, tu as les 24 heures. Là, c'est un circuit avec des conducteurs professionnels qui viennent conduire pendant 24 heures et qui se relaient. Par exemple, la maison Porsche qui va rouler avec plusieurs de ses conducteurs. Et à la fin de ces 24 heures-là, il y a un gagnant. Après, j'ai fait Nantes aussi avant Rennes. Nantes, c'est la ville où je suis restée le plus longtemps. Je suis restée sept ans. Et Nantes, donc Nantes j'ai découvert les machines de Lille, ça c'est vraiment la spécialité de Nantes, ouais je dirais la spécialité de Nantes, les machines de Lille. En fait c'est une grosse machine, c'est un éléphant, grandeur nature, et en fait c'est une machine, enfin c'est un éléphant machine quoi, et qui se déplace dans une rue spécifique, et qui aussi qui envoie avec sa trompe de l'eau sur les gens quoi. Voilà ce que j'ai découvert à Nantes Et puis après Rennes, je dirais le beurre de Myc

  • Speaker #1

    Juste ça, j'avoue Juste ça, c'est une tradition pure et dure Juste ça,

  • Speaker #0

    voilà Et puis le drapeau aussi breton Et puis quand on dit, bah non, moi je préfère le beurre doux au beurre demi-sel Ouais, c'est ouais Là on me catégorise direct C'est un conflit Qu'est-ce que t'as pas dit quoi

  • Speaker #1

    C'est clair Bon bah t'as pu voir un paquet de choses du coup Selon les endroits où t'as été Selon la vie étudiante, là aujourd'hui tu travailles Ça fait combien de temps là du coup que t'habites en France ?

  • Speaker #0

    Là ça fait 13 ans, je suis arrivée en 2011, 14 ans à peu près.

  • Speaker #1

    Est-ce que du coup après 14 ans, tu peux dire que tu te sens chez toi dans ce pays ?

  • Speaker #0

    Oui carrément, clairement 14 ans, j'ai mes petites habitudes, j'ai mon petit train de vie, j'ai mon taf, j'ai mes potes. Oui clairement je peux dire ça et puis j'ai aussi adopté la culture française à part entière. Aujourd'hui, je suis même naturalisée française, donc j'ai la nationalité française. Donc oui, carrément, franco-marocaine. Et donc, il y a franco-marocaine, il y a française. Donc oui, carrément.

  • Speaker #1

    Trop bien, trop cool. Bon, du coup, si tu avais un message à passer à une jeune marocaine ou de n'importe quel autre pays qui voudrait ou qui s'apprête à venir étudier en France, ce serait quoi ?

  • Speaker #0

    Déjà, de ne pas lâcher son objectif de base. d'essayer d'être ouvert d'esprit et de comprendre aussi l'autre et la culture de l'autre, de ne pas imposer ses idées et son mode de vie, de justement vraiment essayer de s'adapter dans l'environnement où on est, de choisir le fait d'avoir qu'il ou elle ait choisi la France, d'essayer de s'adapter par rapport à ça. Et puis surtout de ne pas lâcher, même si parfois c'est difficile, même si parfois les études ça peut être aussi compliqué. de rien lâcher et de vraiment avoir son goal, son objectif en ligne de mire et de ne pas lâcher même si c'est compliqué. Et de se faire des amis.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    ça c'est important. Oui, ça c'est important. Et de ne pas rester seule, de ne pas s'isoler, surtout de ne pas s'isoler, de ne pas rester seule, parce que la solitude peut peser et ça peut être aussi très compliqué de s'en sortir. Oui,

  • Speaker #1

    ça c'est clair. Donc faites-vous des potes et allez kiffer la life.

  • Speaker #0

    Ah non, mais tellement, mais clairement. Et puis, sortez, découvrez de nouvelles choses, sors de ta zone de confort, enfin c'est ça en fait, sors de ta zone de confort, ne reste pas dans la même routine, ne fais pas la même chose que tu connais ou ce que tu as connu, et découvre, découvre. Voilà, c'est ce que je dirais.

  • Speaker #1

    Yes. Et du coup, toi, il y a quelques mois, tu as décidé de lancer ton propre podcast aussi, où tu racontes plus en détail ton arrivée, tes chocs culturels, tes impressions, etc., ton parcours français. Est-ce que tu peux nous dire où est-ce qu'on peut le trouver ? Où est-ce qu'on peut te suivre ?

  • Speaker #0

    Oui, carrément. Le podcast s'appelle Au-delà des frontières. Vous pouvez me trouver sur Insta, donc au-delà-des-frontières.podcast, tout simplement. Et puis après, sur votre plateforme préférée, je suis sur Deezer, Spotify, Amazon Music et Apple Podcast. Et le podcast s'appelle Au-delà des frontières. Donc, n'hésitez pas. Et n'hésitez pas à me suivre sur Instagram, surtout pour vraiment être à l'affût de chaque nouveauté.

  • Speaker #1

    Nickel, je vous mettrai toutes les informations dans la description en tout cas. Merci en tout cas Abla pour nous avoir partagé tout ton parcours.

  • Speaker #0

    Merci aussi à toi Camille surtout pour cette interview.

  • Speaker #1

    Avec plaisir. Voilà, c'était l'histoire de Abla, pleine de défis, de rires, de doutes et de découvertes. J'espère que ça vous a inspiré autant que moi. Si vous avez aimé l'épisode, pensez à liker, à en parler autour de vous, à vous abonner pour ne rien louper des prochains. et merci encore pour votre soutien et je vous dis à bientôt !

Description

Elle avait 17 ans quand elle a décidé de partir. Quitter le Maroc, dire au revoir à sa famille et débarquer seule en France avec une valise et beaucoup de rêves.


Dans cet épisode, elle raconte son parcours sans filtre : les galères pour s’installer, la vie étudiante parfois chaotique, la liberté grisante, les chocs culturels qui secouent, mais aussi la solitude des soirs loin de chez soi.


On parle de ramadan vécu différemment, de patriarcat qui change de visage, d’adaptation à de nouveaux codes… et surtout de ce que ça veut dire de tout recommencer ailleurs.


Son histoire, c’est à la fois un témoignage intime et un récit d’aventure : une manière de montrer qu’avec du courage et beaucoup d’envie, on peut tracer sa route et inventer sa propre vie.


Bonne écoute !

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Infos utiles :

Le podcast d'Abla : au delà des frontières


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Après un peu le gros gros choc je dirais c'est que je tournais ma tête et il n'y avait aucun étranger, mais aucun.

  • Speaker #1

    Bienvenue sur Partir, le podcast qui vous emmène vivre à l'étranger.

  • Speaker #0

    Tu t'adaptes, t'apprends tout, t'apprends la vie française, la vie à la française, le dimanche y'a rien, t'apprends les apéros à 18h. Et bah voilà, au final j'ai appris à chanter sur les démons de minuit, la tribu de Danae, enfin bref. Ce que j'aime ici en France, c'est ce côté-là, les gens se prennent pas au sérieux.

  • Speaker #1

    alors qu'elle n'avait que 17 ans elle décide de quitter le Maroc pour venir étudier en France. Entre les galères pour s'installer, le gros choc culturel et la découverte du mode de vie à la française, Abla a dû réapprendre des codes d'un pays nouveau et elle nous partage aujourd'hui son histoire. Donc vous allez pouvoir découvrir tout ça dans quelques secondes, mais avant je voulais remercier tous ceux qui m'ont mis une note et qui ont laissé un avis, ça m'a énormément aidée à gagner en visibilité, donc merci à vous tous ! Et si vous voulez suivre les coulisses du podcast,

  • Speaker #0

    vous pouvez me retrouver sur Instagram sur la page Partir Podcast. Bonne écoute !

  • Speaker #1

    Donc toi, Abla, t'es partie de ton pays, le Maroc, à 17 ans. T'avais même pas encore 18 ans pour venir faire tes études en France. Donc franchement, chapeau parce que ça devait être un sacré challenge. Est-ce que déjà, tu peux nous raconter pourquoi t'as voulu partir et comment tu t'es retrouvée à aller en France ?

  • Speaker #0

    Écoute, c'est hyper simple. En fait, j'ai fait une école... J'ai fait une école française quand j'étais au Maroc. Je suis dans une école française depuis que je suis en grande section, pour être transparente, depuis la grande section, et en fait collège, lycée, lycée français. Et la suite logique, c'était après le bac, c'est de partir soit en France, soit en Suisse, au Canada, Belgique, un pays francophone. Moi, j'avais plusieurs de mes cousins qui avaient fait la France. Bon retour aussi, la liberté. J'avais vraiment cette vision de la France. liberté, je peux faire ce que je veux, un monde à part, entre guillemets. Et le deal un peu avec mes parents, c'était si j'avais mon bac, hop, je partais en France. Bingo, j'ai eu mon bac, et bien direction la France. À la base, j'avais postulé pour plusieurs, tu sais, c'était Parcoursup, je ne sais pas si tu vois tout ça, mais c'était Parcoursup. Et à la base, je voulais Toulouse, Montpellier, les grandes villes. Je ne connaissais que les grandes villes, donc j'avais postulé. Et puis, j'ai été acceptée à l'unité Paul Sabatier de Toulouse, antenne d'Oche. Je me dis, super, je vais à Toulouse, la ville rose. En plus, c'est le sud, il y a du soleil. Enfin, top, quoi, génial. Donc, je prends mon billet d'avion, j'y vais avec mon père. Je prends mon billet d'avion, je fais tout ce qu'il faut. Il y a aussi un partenariat, en fait, avec la banque, une banque marocaine et une banque française, donc à Toulouse. Enfin, vraiment, pour moi, je vais à Toulouse, quoi. Une semaine avant, je check le Anten Dosh, il n'était pas le Savatier, Anten Dosh. En fait, c'est quoi ? C'est une petite ville à côté de Toulouse, à une heure de Toulouse, donc un petit village de 20 000 habitants. Et donc, en fait, j'ai tout, j'ai mon inscription là-bas. Enfin, il faut que j'aille à Osh, c'est pas à Toulouse. Enfin, c'est pas possible. Du coup, on arrive à l'aéroport. On prend le bus qui va direction gare de Toulouse. Et en fait, je n'ai même pas eu le temps de voir Toulouse, que j'ai direct tracé à Hoche. Et puis après, on arrive hyper tard. Enfin, je me rappelle, on arrive hyper tard, on arrive vers minuit. J'arrive dans cette ville, j'ai connu que la grande ville. Je viens de Casablanca. Casablanca, c'est à peu près 2 millions d'habitants. Ça bouge tout le temps, même le dimanche. Vraiment, ça ne dort pas. J'arrive à Hoche, minuit, il n'y a rien. Mais genre rien, personne. À part les personnes qui sortent de ce train. Même la lumière, je crois que même la lumière, à la base, il n'y avait pas, parce qu'il y a certaines villes en France où, à la lumière, à partir de 22h, il n'y a plus de lumière. Ils font des économies, l'écologie, tout ça. OK, certes. Là, avec mon père, on demande où dormir. On n'avait pas de réservation, on n'avait pas de réservation d'hôtel, rien. Il faut qu'on trouve un hôtel. Mais en fait, on tourne à côté de la gare, on ne voit rien. Il n'y a que des maisons. ou des apparts. Donc là, on demande. Et du coup, il nous dit, enfin, il nous indique par où l'hôtel le plus proche. On y va avec nos grosses valises. Je me rappelle, on avait deux valises chacun, justement, avec mes habits et puis mes affaires, on va dire ça comme ça, de ma vie entière. Ouais, toi,

  • Speaker #1

    t'allais avec toutes tes affaires pour déménager.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est ça. J'avais même ramené ma couverture, la couverture marocaine. Du Maroc, tellement j'avais peur d'avoir froid. Et donc, hôtel, on arrive. Enfin, l'hôtel était... Enfin, mytheux. En vrai, on prenait le premier truc venu. Hop, on est restés deux jours, trois jours dans cet hôtel-là. Et il fallait obligatoirement trouver un logement. Avant que mon père reparte et il avait cinq jours avec moi.

  • Speaker #1

    J'avais 17 ans. Challenge lancé. Là,

  • Speaker #0

    c'est sport. Challenge lancé. J'avais 17 ans, donc je ne pouvais pas signer. Il était obligé d'être avec moi pour tout signer. J'étais mineure. Ce n'était pas possible. Donc, déjà... On est retournés à Toulouse pour signer avec la banque de Toulouse pour l'ouverture de compte et en même temps de faire le changement d'adresse pour la même banque à Hoche. Donc ça, c'était sport. Hop, on revient à Hoche pour l'ouverture de SFR aussi. C'était SFR, je crois, à l'époque.

  • Speaker #1

    Carte SIM,

  • Speaker #0

    ouais. Ouais, carte SIM, tout ça. Et puis, il fallait trouver un logement. Direction Agence. Ça, c'était obligé. On ne pouvait pas passer particulier par particulier. Enfin, avec un particulier, c'était direct agence de location immobilière. On a eu de la chance parce qu'on en a visité trois qui étaient disponibles immédiatement. On en a choisi une qui n'était pas meublée. Il me fallait des meubles qui n'étaient pas meublés. Et on a réussi à négocier avec l'agence de mettre des meubles. Donc, j'avais des meubles de base, canapé clic-clac, petit. table, bureau, un placard et hop, ça a fait l'affaire. Donc voilà, déjà ça ouf, un point au moins.

  • Speaker #1

    Au moins le logement c'est déjà pas mal.

  • Speaker #0

    C'est clair, franchement le logement enfin c'était là et puis il fallait faire les courses avant que mon père parte aussi pour m'aider à acheter tout, balai, serpillère, j'avais même acheté un caddie. parce que je n'avais pas mon permis, je n'avais pas de voiture, il fallait bien transporter les grosses courses. Donc, j'avais acheté le petit caddie de grand-mère également. Et puis, on fait les courses comme chez nous, comme au Maroc. Tu fais les grosses courses, le gros ravitaillement, comme on dit, et puis hop, c'était réglé. Ce qu'on ne savait pas, c'est qu'il y avait des dates de péremption. Au niveau des produits, produits laitiers, la viande, etc. Et ça, on n'a pas forcément au Maroc des dates vraiment de péremption où il fallait faux manger tel produit à telle date, etc. La moitié est partie à la poubelle.

  • Speaker #1

    Ah merde !

  • Speaker #0

    La moitié était partie à la poubelle. J'étais dégoûtée. Au milieu du mois, je devais tout racheter. J'avais fait les courses du mois. Donc, j'ai bien appris qu'il fallait faire des courses semaine par semaine ou toutes les deux semaines déjà, au moins. et pas me faire avoir une deuxième fois parce que franchement je ne sais plus pour combien on en avait eu mais la moitié des courses à la poubelle c'était quelque chose et donc voilà j'ai eu aussi l'inscription à faire donc payer l'inscription aussi à l'IUT puisque j'étais dans un DUT à l'époque donc ça j'avais pas de carte bancaire donc il n'y a ni de chéquier donc j'ai dû aller il faisait ça à l'époque poste pour avoir un chèque de la poste et déposer en liquide l'argent de l'inscription pour repartir quelle galère, pour repartir enfin pour redéposer ça à l'université aussi et du coup ça s'est bien fait aussi, donc j'étais quand même rassurée, j'avais ma carte SIM ma box mais enfin tout ce qui était électricité eau c'était bon aussi et puis il n'y avait plus qu'à commencer le... Le DUT et nouvelle vie de liberté, entre guillemets, nouvelle vie étudiante. Donc, mon père est parti au bout de cinq jours. C'était bon. Sa mission était réussie.

  • Speaker #1

    Alors là, sacré challenge. Donc, tout ça, du coup, en cinq jours, quoi. La boxe, la carte au signe, l'instruction, l'appart.

  • Speaker #0

    Ouais, en cinq jours. Cinq jours carottes à pronos. De toute façon, il avait une semaine, enfin même pas, cinq jours entre le moment où il est arrivé et le moment de... comme on s'appelle, de son billet retour, c'était cinq jours top chrono. Donc, il fallait vraiment faire ça.

  • Speaker #1

    Ça te met dans le bain direct, quoi.

  • Speaker #0

    Ah bah, c'est clair. Enfin, il faut s'adapter. C'est vraiment, hop, on s'adapte et on trouve des solutions. Et puis, il n'y avait pas de retour possible. Je ne pouvais pas retourner à Casa sans rien. Enfin, ce n'était pas possible, même pour moi. Moi, je voulais partir. C'était impossible. Donc, voilà, premier jour après en DUT. Là j'arrive donc je connais personne normal, je vois qu'il y a des gens qui se connaissent parce qu'ils viennent du même lycée à Toulouse ou à Hoche donc c'est leur continuité donc j'essaye... tant bien que mal de me greffer à des groupes, ils voient que je suis seule. En vrai, ça a été parce que je suis tombée quand même sur des personnes hyper bienveillantes où on m'a intégrée direct. On m'a posé plein de questions, d'où tu viens ? On m'a expliqué un peu comment ça se passait aussi. Donc ça, c'était top. Après, un peu le gros, gros choc, je dirais, c'est que je tournais ma tête et il n'y avait aucun étranger. Mais aucun. Enfin, rien. Pas de Marocains, pas d'Algériens, pas de Tunisiens, pas d'Africains, rien, que des Français pursouches, si j'ai envie de... Entre guillemets, bien évidemment. Mais pas d'étrangers, pas de personnes qui viennent d'un autre pays, qui viennent pour ses études. En même temps, Hoche,

  • Speaker #1

    c'est pas la ville. Tout de suite, on se dit, tiens, tu irais à Hoche.

  • Speaker #0

    Non, même moi, j'aurais jamais choisi cette ville si j'avais su.

  • Speaker #1

    Pas beaucoup.

  • Speaker #0

    Mais bon. C'était mes plus belles années. J'ai passé deux ans de DUT là-bas et c'était vraiment mes plus belles années. Déjà, un, tu t'apprends tout. Tu t'adaptes, tu apprends tout. Tu apprends la vie française, la vie à la française. Le dimanche, il n'y a rien. Il n'y a pas un chat. Tous les commerces sont fermés. Alors qu'à Casa, en Maroc, tout est ouvert, sa vie. Donc, tu apprends ça. Tu apprends les apéros à 18h. Tu apprends... les... Toutes les fêtes aussi, les férias par exemple, vraiment là c'est typique du sud de la France. Donc voilà, t'apprends à vivre entre guillemets à la française. Pareil, le dîner à 19h, le déjeuner à midi, enfin tout ça quoi. C'était vraiment chouette et puis j'ai aussi appris les classiques en termes de musique. J'avais des soirées étudiantes les jeudis où ça passait à la fin. Il y a toujours un moment où ça bifurque sur la tribu de Dana, les démons de minuit, etc. Et je me rappelle, la première fois, c'était les démons de minuit. Donc moi, je vois, mais les gens s'enjaillent, mais comme pas possible. Je me dis, mais c'est quoi cette musique ? Je n'ai jamais entendu. OK, j'ai des classiques, Céline Dion, si tu veux. Renaud, vraiment des classiques, classiques, classiques. Mais ça, jamais entendu. Et puis on m'a regardé, tu ne connais pas ? C'est connu quand même. alors... Et voilà, au final, j'ai appris à chanter sur les démons de minuit, la tribu de Danaï, enfin bref. Donc non, vraiment top comme intégration. Et puis j'ai vraiment trouvé des gens hyper bienveillants et super qui m'ont aussi aidé à m'intégrer. J'ai intégré aussi une équipe de foot locale là-bas. Et c'est grâce à une personne que j'ai rencontrée en DUT aussi. Et franchement, et puis cette personne-là m'a fait rencontrer des filles du foot. Et là, aujourd'hui, 12 ans après, enfin 13 ans après, je suis toujours pote avec eux. Donc, on ne se voit pas non plus tous les ans, mais on reste en contact. Et ça, c'est top. Et ça m'a permis aussi de connaître la vraie amitié, je dirais ça comme ça.

  • Speaker #1

    OK, trop bien. C'est cool. On voit que tu es passée par plusieurs étapes et qu'il y a des choses qui te... t'ont étonné par ci par là et c'est vrai que ça prend un petit temps d'apprendre les codes, les rituels un peu du quotidien on va dire et les classiques comme tu disais par exemple la musique, ça t'a mis combien de temps à peu près avant de te sentir assez à l'aise, assez comment dire à connaître un peu plus ton environnement et savoir l'apprivoiser on va dire ?

  • Speaker #0

    En vrai je dirais peut-être un an quand même. parce que tu es toujours sur le qui-vive un peu, est-ce que je fais les choses bien, est-ce que c'est bon, est-ce que... enfin même mon accent au départ on sentait un peu que voilà, il y avait des fois une phrase, je sortais un mot en arabe et inconsciemment parce qu'à Casa tu parles français et arabe dans une même phrase, c'est ok, c'est à chaque personne etc et c'est vrai que pareil au début même pas mal de fois où c'est... J'ai eu un mot arabe qui est sorti comme ça parce que je ne l'avais pas en français. Et donc, du coup, ça fait que... Et on me disait, ça veut dire quoi, ça ? Et au final, j'ai expliqué. Mais peut-être une bonne année pour justement comprendre un peu les codes, la vie à la française, les rituels, entre guillemets, le rythme aussi de chacun et puis de comment ça se passe aussi en France. La mentalité, je dirais aussi la mentalité française aussi. Donc, une bonne année pour te comprendre, pour bien s'adapter et pour me sentir entre guillemets chez moi.

  • Speaker #1

    Ok, je comprends. Tu parlais du coup de la mentalité française aussi, qui est à découvrir et à laquelle un peu s'adapter. C'est quoi les plus grosses différences que tu as pu noter entre la mentalité marocaine et la mentalité française ?

  • Speaker #0

    Hyper bonne question. Enfin ça, on pourrait rester quatre heures à parler de ça. déjà en vrai c'est Il y a juste le côté... patriarcat, entre guillemets, ou le rapport au corps aussi. C'est-à-dire que tu as une femme qui peut... Enfin, tu peux t'habiller comme tu veux en France. Voilà, je vais être hyper direct. Tu peux t'habiller comme tu veux en France. Enfin, un débardeur, une jupe, un short, les gens s'en fichent, royal. Au Maroc, ça va être des pst, pst, ma jolie, ma gazelle, tu me donnes ton 06. Voilà. Alors après, ça dépend des quartiers, bien évidemment. J'adore le Maroc, mais ça dépend des quartiers. Mais pour la plupart, quand même, c'est comme ça. Donc ça, c'était le gros choc. Pareil, l'alcool. En France, tu le trouves à tous les coins de rue, dans un café, dans un bar. C'est un pays libre, donc tu as de l'alcool partout. Au Maroc, c'est caché. C'est-à-dire que pour en trouver, ça va être caché. les bars généralement c'est des vitres teintées pour pas qu'on voit qu'il y a des personnes qui consomment, c'est un pays musulman Donc, c'est pour ça que l'alcool est caché. Pareil pour la vente d'alcool, tu ne vas pas en trouver dans tous les supermarchés ou les hypermarchés. Ça a été marché à des grandes enseignes type Carrefour là-bas, etc. Donc, il y avait ça aussi, ce côté-là. Après, je dirais aussi ce qui m'a un peu alertée, enfin alertée, c'est un bien grand mot, mais pareil, la grosse différence, c'est pendant le ramadan aussi. Pendant le ramadan, ça, c'est vraiment l'énorme différence encore aujourd'hui que je vois. Pendant le ramadan au Maroc, tout le monde fait le ramadan, tout le monde est logé à la même enseigne, les horaires sont décalés aussi, donc tu commences plus tard, tu finis plus tôt, que ce soit au lycée, collège ou aussi quand tu travailles. Et puis tout le monde jeûne, donc tout le monde est sur les nerfs, le gars il n'a pas sa clope, il est énervé, tout le monde est logé à la même enseigne. Et puis tu as à la fin la rupture du jeûne. Pendant la journée, tu jeûnes et le soir, tu manges. Et puis, tout le monde est autour de la table. Tu manges en famille ou entre amis. Généralement, c'est en famille. Et puis, voilà. En France, il ne se passe rien. Tu jeûnes, tu ne jeûnes pas. Tout le monde fait sa vie. Il ne se passe rien. Les horaires ne sont pas du tout adaptés. Tu commences à la même heure que d'habitude. Tout simplement. Et puis, tu n'as pas l'ambiance, en fait. Tu n'as pas l'ambiance de la journée, il ne se passe rien et le soir, ça vit. Parce qu'en fait, c'est ce qui se passe aussi au Baroque. C'est la journée, il ne se passe rien, tu fais ton truc. Le soir, tu manges et hop, tous les commerces réouvrent le soir et jusqu'à tard le soir, vraiment jusqu'au bout de la nuit. En France, non, ça ne change pas. Donc, c'est ça, en fait, qui m'a aussi un peu interpellée, qui m'a un peu... Je dirais le plus gros choc, même aujourd'hui, c'est ça. Et c'est ce qui manque, c'est vraiment ce côté-là où famille pendant le ramadan. Je dirais ça déjà, c'est déjà pas mal.

  • Speaker #1

    C'est déjà pas mal. J'imagine que ça prend déjà une grosse place aussi dans la vie en général. Et du coup, pendant des années, tu as dû suivre un certain rythme de vie. Tu parlais par exemple aussi le ramadan qui est important, etc. C'est un certain rythme de vie à ce moment-là. Comment tu vis, toi, cette différence de rythme de vie de manière globale ?

  • Speaker #0

    Là aujourd'hui ça va parce que je me suis habituée parce que ça fait 13 ans parce que ben aujourd'hui je rentre enfin quand je rentre au Maroc manger à 15 heures je gueule un peu parce qu'il est tard de déjeuner à 15 heures donc moi je prévois voilà midi j'ai déjà faim mon ventre gargouille donc en vrai non j'ai vraiment j'ai su m'adapter puis j'ai ouais aujourd'hui aujourd'hui ça va clairement ça va ça suit son cours ça suit son rythme j'ai aussi mon petit train de vie. pareil je disais je sais qu'en France justement un gros choc culturel, grosse différence c'est l'organisation c'est-à-dire il y a des passages piétons c'est-à-dire que l'heure c'est l'heure après l'heure c'est plus l'heure c'est-à-dire c'est carré en termes aussi d'administratif etc. ça file droit au Maroc Non, pas forcément. Au Maroc, tu pries pour passer à la préfecture, tu donnes un petit bac chiche, tout ça. Je me suis vraiment habituée à ce côté-là où en France, A égale à A et B égale à B, alors qu'au Maroc, A égale à B. Je me sens mieux par rapport à ça en France qu'au Maroc, par rapport à ce côté-là où c'est carré. Donc non, je suis aussi m'adapter et j'ai su... Enfin, je pense, j'espère. Et puis, surtout prendre le pli, prendre mon rythme. Et ça m'a permis de savoir ce que je voulais, ce que je ne voulais plus aussi.

  • Speaker #1

    Ouais, sur quels aspects ? Parce que j'imagine, du coup, tu dis ça, c'est quand on découvre d'autres manières peut-être de faire, de vivre, etc. C'est vrai que ça nous aide à y voir plus clair. Toi, c'est sur quels aspects ça t'a fait te dire ça, je veux plus, ça, je veux, ça, je veux plus, etc.

  • Speaker #0

    Je pense déjà à la question de liberté aussi. Je parlais de patriarcat également. Clairement, de devoir justifier des choses. En fait, non, c'est bon, j'ai plus de 18 ans, je suis majeure, je fais ce que je veux, entre guillemets. Donc, c'est plus sur ce côté-là de ne pas rendre compte. J'ai envie de sortir, il faut que je demande l'autorisation pour sortir, même à un certain âge. Même après 18 ans, le côté « ouais, t'es majeure, tu fais ce que tu veux » , ça n'existe pas au Maroc en fait. C'est pas « c'est bon, t'as 18 ans, tu te casses de la maison, tu fais ta vie, t'es majeure » . Non, c'est pas ça. Tu dois rendre des comptes. Et surtout pour une femme, alors je ne sais pas si c'est toujours le cas, mais surtout pour une femme, tu feras ce que tu veux quand tu seras mariée. Donc, tout ça, c'est ça ce que je ne veux plus et ce que je n'ai plus d'ailleurs. Et c'est bien.

  • Speaker #1

    Je comprends. Et du coup, on a parlé pas mal de décalage, de petites choses qui font un peu tiquer, etc. Ou qui peuvent être un peu des petites galères, on va dire. A contrario, c'est quoi qui te plaît le plus dans la vie en France, dans ta nouvelle vie, ta nouvelle vie d'étudiante aussi ? Puisque tu es indépendante et autonome à ce moment-là.

  • Speaker #0

    Alors, je ne suis plus étudiante. C'est bon, je travaille depuis... Oui, à l'époque, quand tu es arrivée. Oui, quand je suis arrivée. ce que j'aime ici en France c'est ce côté là les gens se prennent pas au sérieux franchement c'est top quoi et puis c'est des bons vivants je pense que c'est vraiment ça que je retiendrais en France c'est le côté bon vivant t'as envie de faire la fête, tu fais la fête y'a la fête partout, y'a les festoches y'a enfin je sais pas le gars il a envie de se prendre sa binouze à 18h, il se prend sa binouze à 18h enfin vraiment le côté one life quoi le côté bah Après, tout ce qui est architecture, paysage, c'est propre. Les ruelles sont propres. Tout ce côté-là, c'est top. C'est ce que j'aime en France, je dirais. Pas le climat, parce que le climat, ça déprime. C'est vrai. On n'en a pas encore parlé.

  • Speaker #1

    Ça doit changer du Maroc.

  • Speaker #0

    Clairement. J'avais vu, c'était quand ? C'était hier. Ils ont passé un... une émission sur m6 sur justement casablanca etc il y avait donc une personne qui disait qu'il y avait 300 jours de soleil par an mais en fait en entendant ça m'a déprimé en entendant ça 300 jours de soleil par an et comparé à la Bretagne c'est plus 300 jours de pluie par an donc non voilà c'est vraiment tout ce côté là Ce que j'aime en France, alors pas la météo, mais tout ce côté liberté où je peux aller et venir comme je veux, je peux prendre mes propres décisions, je suis plus responsable et j'ai aussi gagné en indépendance et en responsabilité. Parce que je pense que si j'étais restée au Maroc, je n'aurais pas ce côté-là, responsabilité, indépendance et aussi faire des choix par moi-même. Donc c'est le côté aussi à partir qui a fait que je me sens aussi bien ici. Et puis, j'ai rencontré des gens super, top, géniaux. Ça joue beaucoup. Vraiment hyper bienveillants, mais ça joue. Top, qui ont toujours été là pour moi, alors que ce n'est pas des personnes de ma famille. Et aujourd'hui, je considère comme des personnes de ma famille, même si on n'a pas de lien du sang. Donc, c'est génial.

  • Speaker #1

    Trop bien. Et puis,

  • Speaker #0

    ce côté bon vivant. Vraiment, ce côté bon vivant à la française, c'est génial. C'est top.

  • Speaker #1

    Trop bien. et du coup tu parlais des gens qui ont beaucoup contribué à ce que tu t'intègres, tu as fait des fortes amitiés, etc. J'imagine qu'en étant au foot, notamment, c'est là que ça aide aussi beaucoup à faire des connexions fortes. Franchement, le sport, le vecteur de liens sociaux de ouf, je trouve.

  • Speaker #0

    Ah, mais tellement !

  • Speaker #1

    Tu as fait du coup du foot quand tu étais à Hoche, donc parlons un petit peu de ta vie quand tu étais là-bas. C'est comment la vie d'étudiante en France et notamment à

  • Speaker #0

    Hoche ? J'ai connu les jeudis soirs, c'est génial. Franchement les jeudis soirs, les soirées étudiantes, je ne connaissais pas du tout. Et en fait, la vie à Hoche, c'est du lundi au mercredi, enfin du lundi au jeudi, tu es à l'IUT, tu travailles sur tes... TD, travaux dirigés, etc., tes projets d'études, etc. Donc, voilà. Le jeudi soir, c'est la fiesta. En vrai, j'ai connu les boîtes de nuit, j'ai connu les barathons. Non, puis aussi, c'est là où tu te crées du lien social, même si tu ne connais pas les gens de ta promo, tu apprends à connaître des gens d'autres promos de DUT. Puis, tu avais aussi une école d'infirmière, d'infirmiers aussi. Donc, voilà. Tu sais que le jeudi, il y a tous les étudiants qui sont sortis et que tu vas te faire de nouvelles rencontres. Donc, c'était ça. Et puis, j'avais aussi mes entraînements de foot. Je crois que c'était deux fois, si je me rappelle, c'était deux fois par semaine. Et les week-ends, on jouait. Donc, pareil, c'était top. Puis, l'ambiance dans les vestiaires. Franchement, mes deux années à Hoss, c'était vraiment les meilleures. Donc, voilà. Et puis quand... Puis quand il n'y avait pas les matchs, on se voyait quand même et on passait du bon temps. J'avais deux potes, je pense que je voyais, mais très régulièrement, peut-être cinq jours dans la semaine. Peut-être cinq jours dans la semaine, on était tout le temps fourrés ensemble, tout le temps. Je leur ai fait découvrir le mot épice, entre guillemets. C'est vrai qu'en France, l'assaisonnement, ce n'est pas ça. faut bien assaisonner donc ça c'était mon petit rituel j'ai ramené des épices du Maroc et puis je leur faisais des petits plats des petits plats avec plein d'épices et ils étaient contents trop bien tu leur faisais découvrir un petit peu ta culture ouais c'est ça ils ont toujours été ouverts à la découverte de ma culture jamais fermé enfin j'ai jamais ressenti cette fermeture d'esprit par rapport à ça ou ce mépris ce dégoût etc donc franchement non c'est ouais c'est génial le fait aussi de... de faire découvrir ma culture et puis ce que j'ai vécu aussi au Maroc, non, mais c'était top. Et puis, on m'acceptait comme j'étais. Enfin, il n'y avait pas de sujet, en fait.

  • Speaker #1

    Trop bien.

  • Speaker #0

    Il n'y avait pas de sujet là-dessus.

  • Speaker #1

    Trop cool. Et du coup, toi, ta famille n'était pas en France. Les week-ends, est-ce que c'était parfois difficile pour toi ? Parce que là, c'est pas genre, tiens, je rentre chez mes parents ce week-end ou je fais un petit aller-retour le samedi, etc. Comment tu vis le fait d'être seule et dans un pays étranger à ta famille ?

  • Speaker #0

    Alors à Hoche, ça a été, c'était plus compliqué, je dirais, quand je suis partie au Mans, où là, du coup, j'avais plus de club. Parce qu'en fait, voilà, c'est ça, en fait, ce que tu disais, quand t'as un club de foot, enfin, quand t'as un club même de foot ou de basket, etc., tu te crées du lien social. Le week-end, tu vois pas les week-ends passer, soit parce que t'es avec eux, tu passes du temps avec eux, soit parce qu'il y a match. Et c'est vrai qu'en fait, quand j'ai déménagé au Mans, Après, je suis montée au Mans après mon DUT. Là, ça a été compliqué. Là, j'ai plus ressenti un coup de déprime, entre guillemets. C'était plus compliqué d'être seule parce que tu avais de plus en plus de personnes qui rentraient justement le week-end chez leurs parents. Et moi, je restais à la maison ou à rien faire, entre guillemets, à part étudier. C'est pas le... la partie la plus fun d'étudier. Mais c'était un peu la solitude. La solitude, parfois, elle... elle était compliquée quoi et on pouvait je pouvais pas non plus rentrer à chaque vacances scolaires c'était enfin ouais si tu avais une semaine de vacances scolaires j'avais pas rentré pour une semaine c'était plus soit l'été pendant un mois ou deux semaines en décembre mais c'était c'était très compliqué la solitude et puis bah la vie étudiante quand tu travailles pas enfin quand t'as pas un taf étudiant bas les fins de mois c'est vite compliqué ça arrive très vite vite aussi donc Il fallait gérer aussi son argent et je ne pouvais pas non plus sortir tout le temps. Donc, des fois, je me sentais quand même assez seule. Mais ça a été quand même globalement, la plupart du temps, parce que j'ai commencé aussi à me faire des amis marocains, justement, au Mans, qui, pareil, vivaient la même chose que moi. Donc, on pouvait être seuls ensemble, sentir la solitude ensemble, je dirais. Donc ça aussi c'était cool et puis ce côté-là aussi, je reviens sur la partie ramadan où on se sent vraiment un peu en décalage par rapport à comment ça se passe au Maroc et à Kaza. Avec ces personnes-là, avec ces amis marocains, on se soudait, on mangeait ensemble, c'était quand même un peu comme une famille où on n'était pas tout seul. soir de ramadan parce que c'est très dur d'être tout seul un soir de ramadan pour l'avoir fait c'est très compliqué d'être seul de manger dans son bol de soupe sa halle et là entre guillemets le mot le mot arabe c'est ça c'est une soupe marocaine c'est très c'est très compliqué c'est vraiment très très compliqué de ces périodes là où c'est en fait c'est comme si tu disais c'est comme si tu passais un noël tout seul voilà ok c'est que je vois c'est compliqué C'est compliqué de passer le Noël toute seule. Donc la solitude, parfois, c'était compliqué. Et puis parfois, ça allait. Et puis parfois, on n'était pas seul. Donc ça va.

  • Speaker #1

    Puis j'imagine, ça fait du bien d'avoir des personnes qui ont les mêmes codes que toi, le même background culturel aussi, les autres Marocains que tu as rencontrés. Et ne serait-ce que pour échanger avec eux sur les moments qui sont un peu difficiles et d'avoir des personnes qui comprennent ce que tu vis. Ça, ça fait du bien généralement d'en parler. c'est cool et du coup tu disais que tu avais été à Hoche tu as été au Mans, là je crois que tu es à Rennes est-ce que tu as pu découvrir un peu des traditions françaises, je sais que dans le sud-ouest tu parlais un petit peu des férias, ce genre de choses est-ce qu'il y a d'autres traditions événements que tu as pu découvrir ?

  • Speaker #0

    oui, alors du coup les férias avec les bandas etc ça j'ai fait ça un week-end où clairement tu dors en tente Merci. Tu ne dors pas de la nuit. C'est vraiment tout le week-end et c'est top. C'était sympa.

  • Speaker #1

    Tu peux nous expliquer un petit peu ce que c'est l'Ephiria ?

  • Speaker #0

    L'Ephiria, de mémoire... L'Ephiria, en fait, c'est comme un... Ça se passe tout un week-end. Tu arrives vendredi, tu repars le dimanche. Tu es habillée en blanc et en rouge, avec un petit bandana rouge. Et en fait, tu fais la fête tout le week-end. Avec des groupes de fanfare, etc. Il y a de la musique dans la ville. C'est assez festif. Tu as des food trucks aussi qui vendent à manger. C'est vraiment très festif avec pas mal de fanfares, de groupes de fanfares, etc. Donc, vraiment top. Ça, si je devais refaire, je le referais. Alors, peut-être pas dormir en tente parce que tu as mal au dos, mais je le referais avec plaisir. Donc, ça, c'était dans le sud. Au Mans, il y avait les 24 heures du Mans. Donc, les 24 heures du Mans, tu as 24 heures moto, 24 heures voiture classique, camion, etc. Et c'est vraiment typique du Mans, en plus de la rillette du Mans. Mais moi, je ne mange pas la rillette. Mais voilà. Les 24 heures, c'est top parce que déjà, tu as la parade des 24 heures. La parade, en fait, il y a toutes les belles voitures qui passent dans toute la ville. Enfin, tu as des voitures, mais incroyables, ouf. J'étais, je ne sais pas quoi. Enfin, je ne suis pas du tout une connaisseuse de voitures, de bagnoles. Mais voilà, tu as vraiment plein de belles voitures qui passent et qui paradent, tout simplement. Et puis, tu as les 24 heures. Là, c'est un circuit avec des conducteurs professionnels qui viennent conduire pendant 24 heures et qui se relaient. Par exemple, la maison Porsche qui va rouler avec plusieurs de ses conducteurs. Et à la fin de ces 24 heures-là, il y a un gagnant. Après, j'ai fait Nantes aussi avant Rennes. Nantes, c'est la ville où je suis restée le plus longtemps. Je suis restée sept ans. Et Nantes, donc Nantes j'ai découvert les machines de Lille, ça c'est vraiment la spécialité de Nantes, ouais je dirais la spécialité de Nantes, les machines de Lille. En fait c'est une grosse machine, c'est un éléphant, grandeur nature, et en fait c'est une machine, enfin c'est un éléphant machine quoi, et qui se déplace dans une rue spécifique, et qui aussi qui envoie avec sa trompe de l'eau sur les gens quoi. Voilà ce que j'ai découvert à Nantes Et puis après Rennes, je dirais le beurre de Myc

  • Speaker #1

    Juste ça, j'avoue Juste ça, c'est une tradition pure et dure Juste ça,

  • Speaker #0

    voilà Et puis le drapeau aussi breton Et puis quand on dit, bah non, moi je préfère le beurre doux au beurre demi-sel Ouais, c'est ouais Là on me catégorise direct C'est un conflit Qu'est-ce que t'as pas dit quoi

  • Speaker #1

    C'est clair Bon bah t'as pu voir un paquet de choses du coup Selon les endroits où t'as été Selon la vie étudiante, là aujourd'hui tu travailles Ça fait combien de temps là du coup que t'habites en France ?

  • Speaker #0

    Là ça fait 13 ans, je suis arrivée en 2011, 14 ans à peu près.

  • Speaker #1

    Est-ce que du coup après 14 ans, tu peux dire que tu te sens chez toi dans ce pays ?

  • Speaker #0

    Oui carrément, clairement 14 ans, j'ai mes petites habitudes, j'ai mon petit train de vie, j'ai mon taf, j'ai mes potes. Oui clairement je peux dire ça et puis j'ai aussi adopté la culture française à part entière. Aujourd'hui, je suis même naturalisée française, donc j'ai la nationalité française. Donc oui, carrément, franco-marocaine. Et donc, il y a franco-marocaine, il y a française. Donc oui, carrément.

  • Speaker #1

    Trop bien, trop cool. Bon, du coup, si tu avais un message à passer à une jeune marocaine ou de n'importe quel autre pays qui voudrait ou qui s'apprête à venir étudier en France, ce serait quoi ?

  • Speaker #0

    Déjà, de ne pas lâcher son objectif de base. d'essayer d'être ouvert d'esprit et de comprendre aussi l'autre et la culture de l'autre, de ne pas imposer ses idées et son mode de vie, de justement vraiment essayer de s'adapter dans l'environnement où on est, de choisir le fait d'avoir qu'il ou elle ait choisi la France, d'essayer de s'adapter par rapport à ça. Et puis surtout de ne pas lâcher, même si parfois c'est difficile, même si parfois les études ça peut être aussi compliqué. de rien lâcher et de vraiment avoir son goal, son objectif en ligne de mire et de ne pas lâcher même si c'est compliqué. Et de se faire des amis.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    ça c'est important. Oui, ça c'est important. Et de ne pas rester seule, de ne pas s'isoler, surtout de ne pas s'isoler, de ne pas rester seule, parce que la solitude peut peser et ça peut être aussi très compliqué de s'en sortir. Oui,

  • Speaker #1

    ça c'est clair. Donc faites-vous des potes et allez kiffer la life.

  • Speaker #0

    Ah non, mais tellement, mais clairement. Et puis, sortez, découvrez de nouvelles choses, sors de ta zone de confort, enfin c'est ça en fait, sors de ta zone de confort, ne reste pas dans la même routine, ne fais pas la même chose que tu connais ou ce que tu as connu, et découvre, découvre. Voilà, c'est ce que je dirais.

  • Speaker #1

    Yes. Et du coup, toi, il y a quelques mois, tu as décidé de lancer ton propre podcast aussi, où tu racontes plus en détail ton arrivée, tes chocs culturels, tes impressions, etc., ton parcours français. Est-ce que tu peux nous dire où est-ce qu'on peut le trouver ? Où est-ce qu'on peut te suivre ?

  • Speaker #0

    Oui, carrément. Le podcast s'appelle Au-delà des frontières. Vous pouvez me trouver sur Insta, donc au-delà-des-frontières.podcast, tout simplement. Et puis après, sur votre plateforme préférée, je suis sur Deezer, Spotify, Amazon Music et Apple Podcast. Et le podcast s'appelle Au-delà des frontières. Donc, n'hésitez pas. Et n'hésitez pas à me suivre sur Instagram, surtout pour vraiment être à l'affût de chaque nouveauté.

  • Speaker #1

    Nickel, je vous mettrai toutes les informations dans la description en tout cas. Merci en tout cas Abla pour nous avoir partagé tout ton parcours.

  • Speaker #0

    Merci aussi à toi Camille surtout pour cette interview.

  • Speaker #1

    Avec plaisir. Voilà, c'était l'histoire de Abla, pleine de défis, de rires, de doutes et de découvertes. J'espère que ça vous a inspiré autant que moi. Si vous avez aimé l'épisode, pensez à liker, à en parler autour de vous, à vous abonner pour ne rien louper des prochains. et merci encore pour votre soutien et je vous dis à bientôt !

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Description

Elle avait 17 ans quand elle a décidé de partir. Quitter le Maroc, dire au revoir à sa famille et débarquer seule en France avec une valise et beaucoup de rêves.


Dans cet épisode, elle raconte son parcours sans filtre : les galères pour s’installer, la vie étudiante parfois chaotique, la liberté grisante, les chocs culturels qui secouent, mais aussi la solitude des soirs loin de chez soi.


On parle de ramadan vécu différemment, de patriarcat qui change de visage, d’adaptation à de nouveaux codes… et surtout de ce que ça veut dire de tout recommencer ailleurs.


Son histoire, c’est à la fois un témoignage intime et un récit d’aventure : une manière de montrer qu’avec du courage et beaucoup d’envie, on peut tracer sa route et inventer sa propre vie.


Bonne écoute !

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Transcription

  • Speaker #0

    Après un peu le gros gros choc je dirais c'est que je tournais ma tête et il n'y avait aucun étranger, mais aucun.

  • Speaker #1

    Bienvenue sur Partir, le podcast qui vous emmène vivre à l'étranger.

  • Speaker #0

    Tu t'adaptes, t'apprends tout, t'apprends la vie française, la vie à la française, le dimanche y'a rien, t'apprends les apéros à 18h. Et bah voilà, au final j'ai appris à chanter sur les démons de minuit, la tribu de Danae, enfin bref. Ce que j'aime ici en France, c'est ce côté-là, les gens se prennent pas au sérieux.

  • Speaker #1

    alors qu'elle n'avait que 17 ans elle décide de quitter le Maroc pour venir étudier en France. Entre les galères pour s'installer, le gros choc culturel et la découverte du mode de vie à la française, Abla a dû réapprendre des codes d'un pays nouveau et elle nous partage aujourd'hui son histoire. Donc vous allez pouvoir découvrir tout ça dans quelques secondes, mais avant je voulais remercier tous ceux qui m'ont mis une note et qui ont laissé un avis, ça m'a énormément aidée à gagner en visibilité, donc merci à vous tous ! Et si vous voulez suivre les coulisses du podcast,

  • Speaker #0

    vous pouvez me retrouver sur Instagram sur la page Partir Podcast. Bonne écoute !

  • Speaker #1

    Donc toi, Abla, t'es partie de ton pays, le Maroc, à 17 ans. T'avais même pas encore 18 ans pour venir faire tes études en France. Donc franchement, chapeau parce que ça devait être un sacré challenge. Est-ce que déjà, tu peux nous raconter pourquoi t'as voulu partir et comment tu t'es retrouvée à aller en France ?

  • Speaker #0

    Écoute, c'est hyper simple. En fait, j'ai fait une école... J'ai fait une école française quand j'étais au Maroc. Je suis dans une école française depuis que je suis en grande section, pour être transparente, depuis la grande section, et en fait collège, lycée, lycée français. Et la suite logique, c'était après le bac, c'est de partir soit en France, soit en Suisse, au Canada, Belgique, un pays francophone. Moi, j'avais plusieurs de mes cousins qui avaient fait la France. Bon retour aussi, la liberté. J'avais vraiment cette vision de la France. liberté, je peux faire ce que je veux, un monde à part, entre guillemets. Et le deal un peu avec mes parents, c'était si j'avais mon bac, hop, je partais en France. Bingo, j'ai eu mon bac, et bien direction la France. À la base, j'avais postulé pour plusieurs, tu sais, c'était Parcoursup, je ne sais pas si tu vois tout ça, mais c'était Parcoursup. Et à la base, je voulais Toulouse, Montpellier, les grandes villes. Je ne connaissais que les grandes villes, donc j'avais postulé. Et puis, j'ai été acceptée à l'unité Paul Sabatier de Toulouse, antenne d'Oche. Je me dis, super, je vais à Toulouse, la ville rose. En plus, c'est le sud, il y a du soleil. Enfin, top, quoi, génial. Donc, je prends mon billet d'avion, j'y vais avec mon père. Je prends mon billet d'avion, je fais tout ce qu'il faut. Il y a aussi un partenariat, en fait, avec la banque, une banque marocaine et une banque française, donc à Toulouse. Enfin, vraiment, pour moi, je vais à Toulouse, quoi. Une semaine avant, je check le Anten Dosh, il n'était pas le Savatier, Anten Dosh. En fait, c'est quoi ? C'est une petite ville à côté de Toulouse, à une heure de Toulouse, donc un petit village de 20 000 habitants. Et donc, en fait, j'ai tout, j'ai mon inscription là-bas. Enfin, il faut que j'aille à Osh, c'est pas à Toulouse. Enfin, c'est pas possible. Du coup, on arrive à l'aéroport. On prend le bus qui va direction gare de Toulouse. Et en fait, je n'ai même pas eu le temps de voir Toulouse, que j'ai direct tracé à Hoche. Et puis après, on arrive hyper tard. Enfin, je me rappelle, on arrive hyper tard, on arrive vers minuit. J'arrive dans cette ville, j'ai connu que la grande ville. Je viens de Casablanca. Casablanca, c'est à peu près 2 millions d'habitants. Ça bouge tout le temps, même le dimanche. Vraiment, ça ne dort pas. J'arrive à Hoche, minuit, il n'y a rien. Mais genre rien, personne. À part les personnes qui sortent de ce train. Même la lumière, je crois que même la lumière, à la base, il n'y avait pas, parce qu'il y a certaines villes en France où, à la lumière, à partir de 22h, il n'y a plus de lumière. Ils font des économies, l'écologie, tout ça. OK, certes. Là, avec mon père, on demande où dormir. On n'avait pas de réservation, on n'avait pas de réservation d'hôtel, rien. Il faut qu'on trouve un hôtel. Mais en fait, on tourne à côté de la gare, on ne voit rien. Il n'y a que des maisons. ou des apparts. Donc là, on demande. Et du coup, il nous dit, enfin, il nous indique par où l'hôtel le plus proche. On y va avec nos grosses valises. Je me rappelle, on avait deux valises chacun, justement, avec mes habits et puis mes affaires, on va dire ça comme ça, de ma vie entière. Ouais, toi,

  • Speaker #1

    t'allais avec toutes tes affaires pour déménager.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est ça. J'avais même ramené ma couverture, la couverture marocaine. Du Maroc, tellement j'avais peur d'avoir froid. Et donc, hôtel, on arrive. Enfin, l'hôtel était... Enfin, mytheux. En vrai, on prenait le premier truc venu. Hop, on est restés deux jours, trois jours dans cet hôtel-là. Et il fallait obligatoirement trouver un logement. Avant que mon père reparte et il avait cinq jours avec moi.

  • Speaker #1

    J'avais 17 ans. Challenge lancé. Là,

  • Speaker #0

    c'est sport. Challenge lancé. J'avais 17 ans, donc je ne pouvais pas signer. Il était obligé d'être avec moi pour tout signer. J'étais mineure. Ce n'était pas possible. Donc, déjà... On est retournés à Toulouse pour signer avec la banque de Toulouse pour l'ouverture de compte et en même temps de faire le changement d'adresse pour la même banque à Hoche. Donc ça, c'était sport. Hop, on revient à Hoche pour l'ouverture de SFR aussi. C'était SFR, je crois, à l'époque.

  • Speaker #1

    Carte SIM,

  • Speaker #0

    ouais. Ouais, carte SIM, tout ça. Et puis, il fallait trouver un logement. Direction Agence. Ça, c'était obligé. On ne pouvait pas passer particulier par particulier. Enfin, avec un particulier, c'était direct agence de location immobilière. On a eu de la chance parce qu'on en a visité trois qui étaient disponibles immédiatement. On en a choisi une qui n'était pas meublée. Il me fallait des meubles qui n'étaient pas meublés. Et on a réussi à négocier avec l'agence de mettre des meubles. Donc, j'avais des meubles de base, canapé clic-clac, petit. table, bureau, un placard et hop, ça a fait l'affaire. Donc voilà, déjà ça ouf, un point au moins.

  • Speaker #1

    Au moins le logement c'est déjà pas mal.

  • Speaker #0

    C'est clair, franchement le logement enfin c'était là et puis il fallait faire les courses avant que mon père parte aussi pour m'aider à acheter tout, balai, serpillère, j'avais même acheté un caddie. parce que je n'avais pas mon permis, je n'avais pas de voiture, il fallait bien transporter les grosses courses. Donc, j'avais acheté le petit caddie de grand-mère également. Et puis, on fait les courses comme chez nous, comme au Maroc. Tu fais les grosses courses, le gros ravitaillement, comme on dit, et puis hop, c'était réglé. Ce qu'on ne savait pas, c'est qu'il y avait des dates de péremption. Au niveau des produits, produits laitiers, la viande, etc. Et ça, on n'a pas forcément au Maroc des dates vraiment de péremption où il fallait faux manger tel produit à telle date, etc. La moitié est partie à la poubelle.

  • Speaker #1

    Ah merde !

  • Speaker #0

    La moitié était partie à la poubelle. J'étais dégoûtée. Au milieu du mois, je devais tout racheter. J'avais fait les courses du mois. Donc, j'ai bien appris qu'il fallait faire des courses semaine par semaine ou toutes les deux semaines déjà, au moins. et pas me faire avoir une deuxième fois parce que franchement je ne sais plus pour combien on en avait eu mais la moitié des courses à la poubelle c'était quelque chose et donc voilà j'ai eu aussi l'inscription à faire donc payer l'inscription aussi à l'IUT puisque j'étais dans un DUT à l'époque donc ça j'avais pas de carte bancaire donc il n'y a ni de chéquier donc j'ai dû aller il faisait ça à l'époque poste pour avoir un chèque de la poste et déposer en liquide l'argent de l'inscription pour repartir quelle galère, pour repartir enfin pour redéposer ça à l'université aussi et du coup ça s'est bien fait aussi, donc j'étais quand même rassurée, j'avais ma carte SIM ma box mais enfin tout ce qui était électricité eau c'était bon aussi et puis il n'y avait plus qu'à commencer le... Le DUT et nouvelle vie de liberté, entre guillemets, nouvelle vie étudiante. Donc, mon père est parti au bout de cinq jours. C'était bon. Sa mission était réussie.

  • Speaker #1

    Alors là, sacré challenge. Donc, tout ça, du coup, en cinq jours, quoi. La boxe, la carte au signe, l'instruction, l'appart.

  • Speaker #0

    Ouais, en cinq jours. Cinq jours carottes à pronos. De toute façon, il avait une semaine, enfin même pas, cinq jours entre le moment où il est arrivé et le moment de... comme on s'appelle, de son billet retour, c'était cinq jours top chrono. Donc, il fallait vraiment faire ça.

  • Speaker #1

    Ça te met dans le bain direct, quoi.

  • Speaker #0

    Ah bah, c'est clair. Enfin, il faut s'adapter. C'est vraiment, hop, on s'adapte et on trouve des solutions. Et puis, il n'y avait pas de retour possible. Je ne pouvais pas retourner à Casa sans rien. Enfin, ce n'était pas possible, même pour moi. Moi, je voulais partir. C'était impossible. Donc, voilà, premier jour après en DUT. Là j'arrive donc je connais personne normal, je vois qu'il y a des gens qui se connaissent parce qu'ils viennent du même lycée à Toulouse ou à Hoche donc c'est leur continuité donc j'essaye... tant bien que mal de me greffer à des groupes, ils voient que je suis seule. En vrai, ça a été parce que je suis tombée quand même sur des personnes hyper bienveillantes où on m'a intégrée direct. On m'a posé plein de questions, d'où tu viens ? On m'a expliqué un peu comment ça se passait aussi. Donc ça, c'était top. Après, un peu le gros, gros choc, je dirais, c'est que je tournais ma tête et il n'y avait aucun étranger. Mais aucun. Enfin, rien. Pas de Marocains, pas d'Algériens, pas de Tunisiens, pas d'Africains, rien, que des Français pursouches, si j'ai envie de... Entre guillemets, bien évidemment. Mais pas d'étrangers, pas de personnes qui viennent d'un autre pays, qui viennent pour ses études. En même temps, Hoche,

  • Speaker #1

    c'est pas la ville. Tout de suite, on se dit, tiens, tu irais à Hoche.

  • Speaker #0

    Non, même moi, j'aurais jamais choisi cette ville si j'avais su.

  • Speaker #1

    Pas beaucoup.

  • Speaker #0

    Mais bon. C'était mes plus belles années. J'ai passé deux ans de DUT là-bas et c'était vraiment mes plus belles années. Déjà, un, tu t'apprends tout. Tu t'adaptes, tu apprends tout. Tu apprends la vie française, la vie à la française. Le dimanche, il n'y a rien. Il n'y a pas un chat. Tous les commerces sont fermés. Alors qu'à Casa, en Maroc, tout est ouvert, sa vie. Donc, tu apprends ça. Tu apprends les apéros à 18h. Tu apprends... les... Toutes les fêtes aussi, les férias par exemple, vraiment là c'est typique du sud de la France. Donc voilà, t'apprends à vivre entre guillemets à la française. Pareil, le dîner à 19h, le déjeuner à midi, enfin tout ça quoi. C'était vraiment chouette et puis j'ai aussi appris les classiques en termes de musique. J'avais des soirées étudiantes les jeudis où ça passait à la fin. Il y a toujours un moment où ça bifurque sur la tribu de Dana, les démons de minuit, etc. Et je me rappelle, la première fois, c'était les démons de minuit. Donc moi, je vois, mais les gens s'enjaillent, mais comme pas possible. Je me dis, mais c'est quoi cette musique ? Je n'ai jamais entendu. OK, j'ai des classiques, Céline Dion, si tu veux. Renaud, vraiment des classiques, classiques, classiques. Mais ça, jamais entendu. Et puis on m'a regardé, tu ne connais pas ? C'est connu quand même. alors... Et voilà, au final, j'ai appris à chanter sur les démons de minuit, la tribu de Danaï, enfin bref. Donc non, vraiment top comme intégration. Et puis j'ai vraiment trouvé des gens hyper bienveillants et super qui m'ont aussi aidé à m'intégrer. J'ai intégré aussi une équipe de foot locale là-bas. Et c'est grâce à une personne que j'ai rencontrée en DUT aussi. Et franchement, et puis cette personne-là m'a fait rencontrer des filles du foot. Et là, aujourd'hui, 12 ans après, enfin 13 ans après, je suis toujours pote avec eux. Donc, on ne se voit pas non plus tous les ans, mais on reste en contact. Et ça, c'est top. Et ça m'a permis aussi de connaître la vraie amitié, je dirais ça comme ça.

  • Speaker #1

    OK, trop bien. C'est cool. On voit que tu es passée par plusieurs étapes et qu'il y a des choses qui te... t'ont étonné par ci par là et c'est vrai que ça prend un petit temps d'apprendre les codes, les rituels un peu du quotidien on va dire et les classiques comme tu disais par exemple la musique, ça t'a mis combien de temps à peu près avant de te sentir assez à l'aise, assez comment dire à connaître un peu plus ton environnement et savoir l'apprivoiser on va dire ?

  • Speaker #0

    En vrai je dirais peut-être un an quand même. parce que tu es toujours sur le qui-vive un peu, est-ce que je fais les choses bien, est-ce que c'est bon, est-ce que... enfin même mon accent au départ on sentait un peu que voilà, il y avait des fois une phrase, je sortais un mot en arabe et inconsciemment parce qu'à Casa tu parles français et arabe dans une même phrase, c'est ok, c'est à chaque personne etc et c'est vrai que pareil au début même pas mal de fois où c'est... J'ai eu un mot arabe qui est sorti comme ça parce que je ne l'avais pas en français. Et donc, du coup, ça fait que... Et on me disait, ça veut dire quoi, ça ? Et au final, j'ai expliqué. Mais peut-être une bonne année pour justement comprendre un peu les codes, la vie à la française, les rituels, entre guillemets, le rythme aussi de chacun et puis de comment ça se passe aussi en France. La mentalité, je dirais aussi la mentalité française aussi. Donc, une bonne année pour te comprendre, pour bien s'adapter et pour me sentir entre guillemets chez moi.

  • Speaker #1

    Ok, je comprends. Tu parlais du coup de la mentalité française aussi, qui est à découvrir et à laquelle un peu s'adapter. C'est quoi les plus grosses différences que tu as pu noter entre la mentalité marocaine et la mentalité française ?

  • Speaker #0

    Hyper bonne question. Enfin ça, on pourrait rester quatre heures à parler de ça. déjà en vrai c'est Il y a juste le côté... patriarcat, entre guillemets, ou le rapport au corps aussi. C'est-à-dire que tu as une femme qui peut... Enfin, tu peux t'habiller comme tu veux en France. Voilà, je vais être hyper direct. Tu peux t'habiller comme tu veux en France. Enfin, un débardeur, une jupe, un short, les gens s'en fichent, royal. Au Maroc, ça va être des pst, pst, ma jolie, ma gazelle, tu me donnes ton 06. Voilà. Alors après, ça dépend des quartiers, bien évidemment. J'adore le Maroc, mais ça dépend des quartiers. Mais pour la plupart, quand même, c'est comme ça. Donc ça, c'était le gros choc. Pareil, l'alcool. En France, tu le trouves à tous les coins de rue, dans un café, dans un bar. C'est un pays libre, donc tu as de l'alcool partout. Au Maroc, c'est caché. C'est-à-dire que pour en trouver, ça va être caché. les bars généralement c'est des vitres teintées pour pas qu'on voit qu'il y a des personnes qui consomment, c'est un pays musulman Donc, c'est pour ça que l'alcool est caché. Pareil pour la vente d'alcool, tu ne vas pas en trouver dans tous les supermarchés ou les hypermarchés. Ça a été marché à des grandes enseignes type Carrefour là-bas, etc. Donc, il y avait ça aussi, ce côté-là. Après, je dirais aussi ce qui m'a un peu alertée, enfin alertée, c'est un bien grand mot, mais pareil, la grosse différence, c'est pendant le ramadan aussi. Pendant le ramadan, ça, c'est vraiment l'énorme différence encore aujourd'hui que je vois. Pendant le ramadan au Maroc, tout le monde fait le ramadan, tout le monde est logé à la même enseigne, les horaires sont décalés aussi, donc tu commences plus tard, tu finis plus tôt, que ce soit au lycée, collège ou aussi quand tu travailles. Et puis tout le monde jeûne, donc tout le monde est sur les nerfs, le gars il n'a pas sa clope, il est énervé, tout le monde est logé à la même enseigne. Et puis tu as à la fin la rupture du jeûne. Pendant la journée, tu jeûnes et le soir, tu manges. Et puis, tout le monde est autour de la table. Tu manges en famille ou entre amis. Généralement, c'est en famille. Et puis, voilà. En France, il ne se passe rien. Tu jeûnes, tu ne jeûnes pas. Tout le monde fait sa vie. Il ne se passe rien. Les horaires ne sont pas du tout adaptés. Tu commences à la même heure que d'habitude. Tout simplement. Et puis, tu n'as pas l'ambiance, en fait. Tu n'as pas l'ambiance de la journée, il ne se passe rien et le soir, ça vit. Parce qu'en fait, c'est ce qui se passe aussi au Baroque. C'est la journée, il ne se passe rien, tu fais ton truc. Le soir, tu manges et hop, tous les commerces réouvrent le soir et jusqu'à tard le soir, vraiment jusqu'au bout de la nuit. En France, non, ça ne change pas. Donc, c'est ça, en fait, qui m'a aussi un peu interpellée, qui m'a un peu... Je dirais le plus gros choc, même aujourd'hui, c'est ça. Et c'est ce qui manque, c'est vraiment ce côté-là où famille pendant le ramadan. Je dirais ça déjà, c'est déjà pas mal.

  • Speaker #1

    C'est déjà pas mal. J'imagine que ça prend déjà une grosse place aussi dans la vie en général. Et du coup, pendant des années, tu as dû suivre un certain rythme de vie. Tu parlais par exemple aussi le ramadan qui est important, etc. C'est un certain rythme de vie à ce moment-là. Comment tu vis, toi, cette différence de rythme de vie de manière globale ?

  • Speaker #0

    Là aujourd'hui ça va parce que je me suis habituée parce que ça fait 13 ans parce que ben aujourd'hui je rentre enfin quand je rentre au Maroc manger à 15 heures je gueule un peu parce qu'il est tard de déjeuner à 15 heures donc moi je prévois voilà midi j'ai déjà faim mon ventre gargouille donc en vrai non j'ai vraiment j'ai su m'adapter puis j'ai ouais aujourd'hui aujourd'hui ça va clairement ça va ça suit son cours ça suit son rythme j'ai aussi mon petit train de vie. pareil je disais je sais qu'en France justement un gros choc culturel, grosse différence c'est l'organisation c'est-à-dire il y a des passages piétons c'est-à-dire que l'heure c'est l'heure après l'heure c'est plus l'heure c'est-à-dire c'est carré en termes aussi d'administratif etc. ça file droit au Maroc Non, pas forcément. Au Maroc, tu pries pour passer à la préfecture, tu donnes un petit bac chiche, tout ça. Je me suis vraiment habituée à ce côté-là où en France, A égale à A et B égale à B, alors qu'au Maroc, A égale à B. Je me sens mieux par rapport à ça en France qu'au Maroc, par rapport à ce côté-là où c'est carré. Donc non, je suis aussi m'adapter et j'ai su... Enfin, je pense, j'espère. Et puis, surtout prendre le pli, prendre mon rythme. Et ça m'a permis de savoir ce que je voulais, ce que je ne voulais plus aussi.

  • Speaker #1

    Ouais, sur quels aspects ? Parce que j'imagine, du coup, tu dis ça, c'est quand on découvre d'autres manières peut-être de faire, de vivre, etc. C'est vrai que ça nous aide à y voir plus clair. Toi, c'est sur quels aspects ça t'a fait te dire ça, je veux plus, ça, je veux, ça, je veux plus, etc.

  • Speaker #0

    Je pense déjà à la question de liberté aussi. Je parlais de patriarcat également. Clairement, de devoir justifier des choses. En fait, non, c'est bon, j'ai plus de 18 ans, je suis majeure, je fais ce que je veux, entre guillemets. Donc, c'est plus sur ce côté-là de ne pas rendre compte. J'ai envie de sortir, il faut que je demande l'autorisation pour sortir, même à un certain âge. Même après 18 ans, le côté « ouais, t'es majeure, tu fais ce que tu veux » , ça n'existe pas au Maroc en fait. C'est pas « c'est bon, t'as 18 ans, tu te casses de la maison, tu fais ta vie, t'es majeure » . Non, c'est pas ça. Tu dois rendre des comptes. Et surtout pour une femme, alors je ne sais pas si c'est toujours le cas, mais surtout pour une femme, tu feras ce que tu veux quand tu seras mariée. Donc, tout ça, c'est ça ce que je ne veux plus et ce que je n'ai plus d'ailleurs. Et c'est bien.

  • Speaker #1

    Je comprends. Et du coup, on a parlé pas mal de décalage, de petites choses qui font un peu tiquer, etc. Ou qui peuvent être un peu des petites galères, on va dire. A contrario, c'est quoi qui te plaît le plus dans la vie en France, dans ta nouvelle vie, ta nouvelle vie d'étudiante aussi ? Puisque tu es indépendante et autonome à ce moment-là.

  • Speaker #0

    Alors, je ne suis plus étudiante. C'est bon, je travaille depuis... Oui, à l'époque, quand tu es arrivée. Oui, quand je suis arrivée. ce que j'aime ici en France c'est ce côté là les gens se prennent pas au sérieux franchement c'est top quoi et puis c'est des bons vivants je pense que c'est vraiment ça que je retiendrais en France c'est le côté bon vivant t'as envie de faire la fête, tu fais la fête y'a la fête partout, y'a les festoches y'a enfin je sais pas le gars il a envie de se prendre sa binouze à 18h, il se prend sa binouze à 18h enfin vraiment le côté one life quoi le côté bah Après, tout ce qui est architecture, paysage, c'est propre. Les ruelles sont propres. Tout ce côté-là, c'est top. C'est ce que j'aime en France, je dirais. Pas le climat, parce que le climat, ça déprime. C'est vrai. On n'en a pas encore parlé.

  • Speaker #1

    Ça doit changer du Maroc.

  • Speaker #0

    Clairement. J'avais vu, c'était quand ? C'était hier. Ils ont passé un... une émission sur m6 sur justement casablanca etc il y avait donc une personne qui disait qu'il y avait 300 jours de soleil par an mais en fait en entendant ça m'a déprimé en entendant ça 300 jours de soleil par an et comparé à la Bretagne c'est plus 300 jours de pluie par an donc non voilà c'est vraiment tout ce côté là Ce que j'aime en France, alors pas la météo, mais tout ce côté liberté où je peux aller et venir comme je veux, je peux prendre mes propres décisions, je suis plus responsable et j'ai aussi gagné en indépendance et en responsabilité. Parce que je pense que si j'étais restée au Maroc, je n'aurais pas ce côté-là, responsabilité, indépendance et aussi faire des choix par moi-même. Donc c'est le côté aussi à partir qui a fait que je me sens aussi bien ici. Et puis, j'ai rencontré des gens super, top, géniaux. Ça joue beaucoup. Vraiment hyper bienveillants, mais ça joue. Top, qui ont toujours été là pour moi, alors que ce n'est pas des personnes de ma famille. Et aujourd'hui, je considère comme des personnes de ma famille, même si on n'a pas de lien du sang. Donc, c'est génial.

  • Speaker #1

    Trop bien. Et puis,

  • Speaker #0

    ce côté bon vivant. Vraiment, ce côté bon vivant à la française, c'est génial. C'est top.

  • Speaker #1

    Trop bien. et du coup tu parlais des gens qui ont beaucoup contribué à ce que tu t'intègres, tu as fait des fortes amitiés, etc. J'imagine qu'en étant au foot, notamment, c'est là que ça aide aussi beaucoup à faire des connexions fortes. Franchement, le sport, le vecteur de liens sociaux de ouf, je trouve.

  • Speaker #0

    Ah, mais tellement !

  • Speaker #1

    Tu as fait du coup du foot quand tu étais à Hoche, donc parlons un petit peu de ta vie quand tu étais là-bas. C'est comment la vie d'étudiante en France et notamment à

  • Speaker #0

    Hoche ? J'ai connu les jeudis soirs, c'est génial. Franchement les jeudis soirs, les soirées étudiantes, je ne connaissais pas du tout. Et en fait, la vie à Hoche, c'est du lundi au mercredi, enfin du lundi au jeudi, tu es à l'IUT, tu travailles sur tes... TD, travaux dirigés, etc., tes projets d'études, etc. Donc, voilà. Le jeudi soir, c'est la fiesta. En vrai, j'ai connu les boîtes de nuit, j'ai connu les barathons. Non, puis aussi, c'est là où tu te crées du lien social, même si tu ne connais pas les gens de ta promo, tu apprends à connaître des gens d'autres promos de DUT. Puis, tu avais aussi une école d'infirmière, d'infirmiers aussi. Donc, voilà. Tu sais que le jeudi, il y a tous les étudiants qui sont sortis et que tu vas te faire de nouvelles rencontres. Donc, c'était ça. Et puis, j'avais aussi mes entraînements de foot. Je crois que c'était deux fois, si je me rappelle, c'était deux fois par semaine. Et les week-ends, on jouait. Donc, pareil, c'était top. Puis, l'ambiance dans les vestiaires. Franchement, mes deux années à Hoss, c'était vraiment les meilleures. Donc, voilà. Et puis quand... Puis quand il n'y avait pas les matchs, on se voyait quand même et on passait du bon temps. J'avais deux potes, je pense que je voyais, mais très régulièrement, peut-être cinq jours dans la semaine. Peut-être cinq jours dans la semaine, on était tout le temps fourrés ensemble, tout le temps. Je leur ai fait découvrir le mot épice, entre guillemets. C'est vrai qu'en France, l'assaisonnement, ce n'est pas ça. faut bien assaisonner donc ça c'était mon petit rituel j'ai ramené des épices du Maroc et puis je leur faisais des petits plats des petits plats avec plein d'épices et ils étaient contents trop bien tu leur faisais découvrir un petit peu ta culture ouais c'est ça ils ont toujours été ouverts à la découverte de ma culture jamais fermé enfin j'ai jamais ressenti cette fermeture d'esprit par rapport à ça ou ce mépris ce dégoût etc donc franchement non c'est ouais c'est génial le fait aussi de... de faire découvrir ma culture et puis ce que j'ai vécu aussi au Maroc, non, mais c'était top. Et puis, on m'acceptait comme j'étais. Enfin, il n'y avait pas de sujet, en fait.

  • Speaker #1

    Trop bien.

  • Speaker #0

    Il n'y avait pas de sujet là-dessus.

  • Speaker #1

    Trop cool. Et du coup, toi, ta famille n'était pas en France. Les week-ends, est-ce que c'était parfois difficile pour toi ? Parce que là, c'est pas genre, tiens, je rentre chez mes parents ce week-end ou je fais un petit aller-retour le samedi, etc. Comment tu vis le fait d'être seule et dans un pays étranger à ta famille ?

  • Speaker #0

    Alors à Hoche, ça a été, c'était plus compliqué, je dirais, quand je suis partie au Mans, où là, du coup, j'avais plus de club. Parce qu'en fait, voilà, c'est ça, en fait, ce que tu disais, quand t'as un club de foot, enfin, quand t'as un club même de foot ou de basket, etc., tu te crées du lien social. Le week-end, tu vois pas les week-ends passer, soit parce que t'es avec eux, tu passes du temps avec eux, soit parce qu'il y a match. Et c'est vrai qu'en fait, quand j'ai déménagé au Mans, Après, je suis montée au Mans après mon DUT. Là, ça a été compliqué. Là, j'ai plus ressenti un coup de déprime, entre guillemets. C'était plus compliqué d'être seule parce que tu avais de plus en plus de personnes qui rentraient justement le week-end chez leurs parents. Et moi, je restais à la maison ou à rien faire, entre guillemets, à part étudier. C'est pas le... la partie la plus fun d'étudier. Mais c'était un peu la solitude. La solitude, parfois, elle... elle était compliquée quoi et on pouvait je pouvais pas non plus rentrer à chaque vacances scolaires c'était enfin ouais si tu avais une semaine de vacances scolaires j'avais pas rentré pour une semaine c'était plus soit l'été pendant un mois ou deux semaines en décembre mais c'était c'était très compliqué la solitude et puis bah la vie étudiante quand tu travailles pas enfin quand t'as pas un taf étudiant bas les fins de mois c'est vite compliqué ça arrive très vite vite aussi donc Il fallait gérer aussi son argent et je ne pouvais pas non plus sortir tout le temps. Donc, des fois, je me sentais quand même assez seule. Mais ça a été quand même globalement, la plupart du temps, parce que j'ai commencé aussi à me faire des amis marocains, justement, au Mans, qui, pareil, vivaient la même chose que moi. Donc, on pouvait être seuls ensemble, sentir la solitude ensemble, je dirais. Donc ça aussi c'était cool et puis ce côté-là aussi, je reviens sur la partie ramadan où on se sent vraiment un peu en décalage par rapport à comment ça se passe au Maroc et à Kaza. Avec ces personnes-là, avec ces amis marocains, on se soudait, on mangeait ensemble, c'était quand même un peu comme une famille où on n'était pas tout seul. soir de ramadan parce que c'est très dur d'être tout seul un soir de ramadan pour l'avoir fait c'est très compliqué d'être seul de manger dans son bol de soupe sa halle et là entre guillemets le mot le mot arabe c'est ça c'est une soupe marocaine c'est très c'est très compliqué c'est vraiment très très compliqué de ces périodes là où c'est en fait c'est comme si tu disais c'est comme si tu passais un noël tout seul voilà ok c'est que je vois c'est compliqué C'est compliqué de passer le Noël toute seule. Donc la solitude, parfois, c'était compliqué. Et puis parfois, ça allait. Et puis parfois, on n'était pas seul. Donc ça va.

  • Speaker #1

    Puis j'imagine, ça fait du bien d'avoir des personnes qui ont les mêmes codes que toi, le même background culturel aussi, les autres Marocains que tu as rencontrés. Et ne serait-ce que pour échanger avec eux sur les moments qui sont un peu difficiles et d'avoir des personnes qui comprennent ce que tu vis. Ça, ça fait du bien généralement d'en parler. c'est cool et du coup tu disais que tu avais été à Hoche tu as été au Mans, là je crois que tu es à Rennes est-ce que tu as pu découvrir un peu des traditions françaises, je sais que dans le sud-ouest tu parlais un petit peu des férias, ce genre de choses est-ce qu'il y a d'autres traditions événements que tu as pu découvrir ?

  • Speaker #0

    oui, alors du coup les férias avec les bandas etc ça j'ai fait ça un week-end où clairement tu dors en tente Merci. Tu ne dors pas de la nuit. C'est vraiment tout le week-end et c'est top. C'était sympa.

  • Speaker #1

    Tu peux nous expliquer un petit peu ce que c'est l'Ephiria ?

  • Speaker #0

    L'Ephiria, de mémoire... L'Ephiria, en fait, c'est comme un... Ça se passe tout un week-end. Tu arrives vendredi, tu repars le dimanche. Tu es habillée en blanc et en rouge, avec un petit bandana rouge. Et en fait, tu fais la fête tout le week-end. Avec des groupes de fanfare, etc. Il y a de la musique dans la ville. C'est assez festif. Tu as des food trucks aussi qui vendent à manger. C'est vraiment très festif avec pas mal de fanfares, de groupes de fanfares, etc. Donc, vraiment top. Ça, si je devais refaire, je le referais. Alors, peut-être pas dormir en tente parce que tu as mal au dos, mais je le referais avec plaisir. Donc, ça, c'était dans le sud. Au Mans, il y avait les 24 heures du Mans. Donc, les 24 heures du Mans, tu as 24 heures moto, 24 heures voiture classique, camion, etc. Et c'est vraiment typique du Mans, en plus de la rillette du Mans. Mais moi, je ne mange pas la rillette. Mais voilà. Les 24 heures, c'est top parce que déjà, tu as la parade des 24 heures. La parade, en fait, il y a toutes les belles voitures qui passent dans toute la ville. Enfin, tu as des voitures, mais incroyables, ouf. J'étais, je ne sais pas quoi. Enfin, je ne suis pas du tout une connaisseuse de voitures, de bagnoles. Mais voilà, tu as vraiment plein de belles voitures qui passent et qui paradent, tout simplement. Et puis, tu as les 24 heures. Là, c'est un circuit avec des conducteurs professionnels qui viennent conduire pendant 24 heures et qui se relaient. Par exemple, la maison Porsche qui va rouler avec plusieurs de ses conducteurs. Et à la fin de ces 24 heures-là, il y a un gagnant. Après, j'ai fait Nantes aussi avant Rennes. Nantes, c'est la ville où je suis restée le plus longtemps. Je suis restée sept ans. Et Nantes, donc Nantes j'ai découvert les machines de Lille, ça c'est vraiment la spécialité de Nantes, ouais je dirais la spécialité de Nantes, les machines de Lille. En fait c'est une grosse machine, c'est un éléphant, grandeur nature, et en fait c'est une machine, enfin c'est un éléphant machine quoi, et qui se déplace dans une rue spécifique, et qui aussi qui envoie avec sa trompe de l'eau sur les gens quoi. Voilà ce que j'ai découvert à Nantes Et puis après Rennes, je dirais le beurre de Myc

  • Speaker #1

    Juste ça, j'avoue Juste ça, c'est une tradition pure et dure Juste ça,

  • Speaker #0

    voilà Et puis le drapeau aussi breton Et puis quand on dit, bah non, moi je préfère le beurre doux au beurre demi-sel Ouais, c'est ouais Là on me catégorise direct C'est un conflit Qu'est-ce que t'as pas dit quoi

  • Speaker #1

    C'est clair Bon bah t'as pu voir un paquet de choses du coup Selon les endroits où t'as été Selon la vie étudiante, là aujourd'hui tu travailles Ça fait combien de temps là du coup que t'habites en France ?

  • Speaker #0

    Là ça fait 13 ans, je suis arrivée en 2011, 14 ans à peu près.

  • Speaker #1

    Est-ce que du coup après 14 ans, tu peux dire que tu te sens chez toi dans ce pays ?

  • Speaker #0

    Oui carrément, clairement 14 ans, j'ai mes petites habitudes, j'ai mon petit train de vie, j'ai mon taf, j'ai mes potes. Oui clairement je peux dire ça et puis j'ai aussi adopté la culture française à part entière. Aujourd'hui, je suis même naturalisée française, donc j'ai la nationalité française. Donc oui, carrément, franco-marocaine. Et donc, il y a franco-marocaine, il y a française. Donc oui, carrément.

  • Speaker #1

    Trop bien, trop cool. Bon, du coup, si tu avais un message à passer à une jeune marocaine ou de n'importe quel autre pays qui voudrait ou qui s'apprête à venir étudier en France, ce serait quoi ?

  • Speaker #0

    Déjà, de ne pas lâcher son objectif de base. d'essayer d'être ouvert d'esprit et de comprendre aussi l'autre et la culture de l'autre, de ne pas imposer ses idées et son mode de vie, de justement vraiment essayer de s'adapter dans l'environnement où on est, de choisir le fait d'avoir qu'il ou elle ait choisi la France, d'essayer de s'adapter par rapport à ça. Et puis surtout de ne pas lâcher, même si parfois c'est difficile, même si parfois les études ça peut être aussi compliqué. de rien lâcher et de vraiment avoir son goal, son objectif en ligne de mire et de ne pas lâcher même si c'est compliqué. Et de se faire des amis.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    ça c'est important. Oui, ça c'est important. Et de ne pas rester seule, de ne pas s'isoler, surtout de ne pas s'isoler, de ne pas rester seule, parce que la solitude peut peser et ça peut être aussi très compliqué de s'en sortir. Oui,

  • Speaker #1

    ça c'est clair. Donc faites-vous des potes et allez kiffer la life.

  • Speaker #0

    Ah non, mais tellement, mais clairement. Et puis, sortez, découvrez de nouvelles choses, sors de ta zone de confort, enfin c'est ça en fait, sors de ta zone de confort, ne reste pas dans la même routine, ne fais pas la même chose que tu connais ou ce que tu as connu, et découvre, découvre. Voilà, c'est ce que je dirais.

  • Speaker #1

    Yes. Et du coup, toi, il y a quelques mois, tu as décidé de lancer ton propre podcast aussi, où tu racontes plus en détail ton arrivée, tes chocs culturels, tes impressions, etc., ton parcours français. Est-ce que tu peux nous dire où est-ce qu'on peut le trouver ? Où est-ce qu'on peut te suivre ?

  • Speaker #0

    Oui, carrément. Le podcast s'appelle Au-delà des frontières. Vous pouvez me trouver sur Insta, donc au-delà-des-frontières.podcast, tout simplement. Et puis après, sur votre plateforme préférée, je suis sur Deezer, Spotify, Amazon Music et Apple Podcast. Et le podcast s'appelle Au-delà des frontières. Donc, n'hésitez pas. Et n'hésitez pas à me suivre sur Instagram, surtout pour vraiment être à l'affût de chaque nouveauté.

  • Speaker #1

    Nickel, je vous mettrai toutes les informations dans la description en tout cas. Merci en tout cas Abla pour nous avoir partagé tout ton parcours.

  • Speaker #0

    Merci aussi à toi Camille surtout pour cette interview.

  • Speaker #1

    Avec plaisir. Voilà, c'était l'histoire de Abla, pleine de défis, de rires, de doutes et de découvertes. J'espère que ça vous a inspiré autant que moi. Si vous avez aimé l'épisode, pensez à liker, à en parler autour de vous, à vous abonner pour ne rien louper des prochains. et merci encore pour votre soutien et je vous dis à bientôt !

Description

Elle avait 17 ans quand elle a décidé de partir. Quitter le Maroc, dire au revoir à sa famille et débarquer seule en France avec une valise et beaucoup de rêves.


Dans cet épisode, elle raconte son parcours sans filtre : les galères pour s’installer, la vie étudiante parfois chaotique, la liberté grisante, les chocs culturels qui secouent, mais aussi la solitude des soirs loin de chez soi.


On parle de ramadan vécu différemment, de patriarcat qui change de visage, d’adaptation à de nouveaux codes… et surtout de ce que ça veut dire de tout recommencer ailleurs.


Son histoire, c’est à la fois un témoignage intime et un récit d’aventure : une manière de montrer qu’avec du courage et beaucoup d’envie, on peut tracer sa route et inventer sa propre vie.


Bonne écoute !

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Infos utiles :

Le podcast d'Abla : au delà des frontières


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Après un peu le gros gros choc je dirais c'est que je tournais ma tête et il n'y avait aucun étranger, mais aucun.

  • Speaker #1

    Bienvenue sur Partir, le podcast qui vous emmène vivre à l'étranger.

  • Speaker #0

    Tu t'adaptes, t'apprends tout, t'apprends la vie française, la vie à la française, le dimanche y'a rien, t'apprends les apéros à 18h. Et bah voilà, au final j'ai appris à chanter sur les démons de minuit, la tribu de Danae, enfin bref. Ce que j'aime ici en France, c'est ce côté-là, les gens se prennent pas au sérieux.

  • Speaker #1

    alors qu'elle n'avait que 17 ans elle décide de quitter le Maroc pour venir étudier en France. Entre les galères pour s'installer, le gros choc culturel et la découverte du mode de vie à la française, Abla a dû réapprendre des codes d'un pays nouveau et elle nous partage aujourd'hui son histoire. Donc vous allez pouvoir découvrir tout ça dans quelques secondes, mais avant je voulais remercier tous ceux qui m'ont mis une note et qui ont laissé un avis, ça m'a énormément aidée à gagner en visibilité, donc merci à vous tous ! Et si vous voulez suivre les coulisses du podcast,

  • Speaker #0

    vous pouvez me retrouver sur Instagram sur la page Partir Podcast. Bonne écoute !

  • Speaker #1

    Donc toi, Abla, t'es partie de ton pays, le Maroc, à 17 ans. T'avais même pas encore 18 ans pour venir faire tes études en France. Donc franchement, chapeau parce que ça devait être un sacré challenge. Est-ce que déjà, tu peux nous raconter pourquoi t'as voulu partir et comment tu t'es retrouvée à aller en France ?

  • Speaker #0

    Écoute, c'est hyper simple. En fait, j'ai fait une école... J'ai fait une école française quand j'étais au Maroc. Je suis dans une école française depuis que je suis en grande section, pour être transparente, depuis la grande section, et en fait collège, lycée, lycée français. Et la suite logique, c'était après le bac, c'est de partir soit en France, soit en Suisse, au Canada, Belgique, un pays francophone. Moi, j'avais plusieurs de mes cousins qui avaient fait la France. Bon retour aussi, la liberté. J'avais vraiment cette vision de la France. liberté, je peux faire ce que je veux, un monde à part, entre guillemets. Et le deal un peu avec mes parents, c'était si j'avais mon bac, hop, je partais en France. Bingo, j'ai eu mon bac, et bien direction la France. À la base, j'avais postulé pour plusieurs, tu sais, c'était Parcoursup, je ne sais pas si tu vois tout ça, mais c'était Parcoursup. Et à la base, je voulais Toulouse, Montpellier, les grandes villes. Je ne connaissais que les grandes villes, donc j'avais postulé. Et puis, j'ai été acceptée à l'unité Paul Sabatier de Toulouse, antenne d'Oche. Je me dis, super, je vais à Toulouse, la ville rose. En plus, c'est le sud, il y a du soleil. Enfin, top, quoi, génial. Donc, je prends mon billet d'avion, j'y vais avec mon père. Je prends mon billet d'avion, je fais tout ce qu'il faut. Il y a aussi un partenariat, en fait, avec la banque, une banque marocaine et une banque française, donc à Toulouse. Enfin, vraiment, pour moi, je vais à Toulouse, quoi. Une semaine avant, je check le Anten Dosh, il n'était pas le Savatier, Anten Dosh. En fait, c'est quoi ? C'est une petite ville à côté de Toulouse, à une heure de Toulouse, donc un petit village de 20 000 habitants. Et donc, en fait, j'ai tout, j'ai mon inscription là-bas. Enfin, il faut que j'aille à Osh, c'est pas à Toulouse. Enfin, c'est pas possible. Du coup, on arrive à l'aéroport. On prend le bus qui va direction gare de Toulouse. Et en fait, je n'ai même pas eu le temps de voir Toulouse, que j'ai direct tracé à Hoche. Et puis après, on arrive hyper tard. Enfin, je me rappelle, on arrive hyper tard, on arrive vers minuit. J'arrive dans cette ville, j'ai connu que la grande ville. Je viens de Casablanca. Casablanca, c'est à peu près 2 millions d'habitants. Ça bouge tout le temps, même le dimanche. Vraiment, ça ne dort pas. J'arrive à Hoche, minuit, il n'y a rien. Mais genre rien, personne. À part les personnes qui sortent de ce train. Même la lumière, je crois que même la lumière, à la base, il n'y avait pas, parce qu'il y a certaines villes en France où, à la lumière, à partir de 22h, il n'y a plus de lumière. Ils font des économies, l'écologie, tout ça. OK, certes. Là, avec mon père, on demande où dormir. On n'avait pas de réservation, on n'avait pas de réservation d'hôtel, rien. Il faut qu'on trouve un hôtel. Mais en fait, on tourne à côté de la gare, on ne voit rien. Il n'y a que des maisons. ou des apparts. Donc là, on demande. Et du coup, il nous dit, enfin, il nous indique par où l'hôtel le plus proche. On y va avec nos grosses valises. Je me rappelle, on avait deux valises chacun, justement, avec mes habits et puis mes affaires, on va dire ça comme ça, de ma vie entière. Ouais, toi,

  • Speaker #1

    t'allais avec toutes tes affaires pour déménager.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est ça. J'avais même ramené ma couverture, la couverture marocaine. Du Maroc, tellement j'avais peur d'avoir froid. Et donc, hôtel, on arrive. Enfin, l'hôtel était... Enfin, mytheux. En vrai, on prenait le premier truc venu. Hop, on est restés deux jours, trois jours dans cet hôtel-là. Et il fallait obligatoirement trouver un logement. Avant que mon père reparte et il avait cinq jours avec moi.

  • Speaker #1

    J'avais 17 ans. Challenge lancé. Là,

  • Speaker #0

    c'est sport. Challenge lancé. J'avais 17 ans, donc je ne pouvais pas signer. Il était obligé d'être avec moi pour tout signer. J'étais mineure. Ce n'était pas possible. Donc, déjà... On est retournés à Toulouse pour signer avec la banque de Toulouse pour l'ouverture de compte et en même temps de faire le changement d'adresse pour la même banque à Hoche. Donc ça, c'était sport. Hop, on revient à Hoche pour l'ouverture de SFR aussi. C'était SFR, je crois, à l'époque.

  • Speaker #1

    Carte SIM,

  • Speaker #0

    ouais. Ouais, carte SIM, tout ça. Et puis, il fallait trouver un logement. Direction Agence. Ça, c'était obligé. On ne pouvait pas passer particulier par particulier. Enfin, avec un particulier, c'était direct agence de location immobilière. On a eu de la chance parce qu'on en a visité trois qui étaient disponibles immédiatement. On en a choisi une qui n'était pas meublée. Il me fallait des meubles qui n'étaient pas meublés. Et on a réussi à négocier avec l'agence de mettre des meubles. Donc, j'avais des meubles de base, canapé clic-clac, petit. table, bureau, un placard et hop, ça a fait l'affaire. Donc voilà, déjà ça ouf, un point au moins.

  • Speaker #1

    Au moins le logement c'est déjà pas mal.

  • Speaker #0

    C'est clair, franchement le logement enfin c'était là et puis il fallait faire les courses avant que mon père parte aussi pour m'aider à acheter tout, balai, serpillère, j'avais même acheté un caddie. parce que je n'avais pas mon permis, je n'avais pas de voiture, il fallait bien transporter les grosses courses. Donc, j'avais acheté le petit caddie de grand-mère également. Et puis, on fait les courses comme chez nous, comme au Maroc. Tu fais les grosses courses, le gros ravitaillement, comme on dit, et puis hop, c'était réglé. Ce qu'on ne savait pas, c'est qu'il y avait des dates de péremption. Au niveau des produits, produits laitiers, la viande, etc. Et ça, on n'a pas forcément au Maroc des dates vraiment de péremption où il fallait faux manger tel produit à telle date, etc. La moitié est partie à la poubelle.

  • Speaker #1

    Ah merde !

  • Speaker #0

    La moitié était partie à la poubelle. J'étais dégoûtée. Au milieu du mois, je devais tout racheter. J'avais fait les courses du mois. Donc, j'ai bien appris qu'il fallait faire des courses semaine par semaine ou toutes les deux semaines déjà, au moins. et pas me faire avoir une deuxième fois parce que franchement je ne sais plus pour combien on en avait eu mais la moitié des courses à la poubelle c'était quelque chose et donc voilà j'ai eu aussi l'inscription à faire donc payer l'inscription aussi à l'IUT puisque j'étais dans un DUT à l'époque donc ça j'avais pas de carte bancaire donc il n'y a ni de chéquier donc j'ai dû aller il faisait ça à l'époque poste pour avoir un chèque de la poste et déposer en liquide l'argent de l'inscription pour repartir quelle galère, pour repartir enfin pour redéposer ça à l'université aussi et du coup ça s'est bien fait aussi, donc j'étais quand même rassurée, j'avais ma carte SIM ma box mais enfin tout ce qui était électricité eau c'était bon aussi et puis il n'y avait plus qu'à commencer le... Le DUT et nouvelle vie de liberté, entre guillemets, nouvelle vie étudiante. Donc, mon père est parti au bout de cinq jours. C'était bon. Sa mission était réussie.

  • Speaker #1

    Alors là, sacré challenge. Donc, tout ça, du coup, en cinq jours, quoi. La boxe, la carte au signe, l'instruction, l'appart.

  • Speaker #0

    Ouais, en cinq jours. Cinq jours carottes à pronos. De toute façon, il avait une semaine, enfin même pas, cinq jours entre le moment où il est arrivé et le moment de... comme on s'appelle, de son billet retour, c'était cinq jours top chrono. Donc, il fallait vraiment faire ça.

  • Speaker #1

    Ça te met dans le bain direct, quoi.

  • Speaker #0

    Ah bah, c'est clair. Enfin, il faut s'adapter. C'est vraiment, hop, on s'adapte et on trouve des solutions. Et puis, il n'y avait pas de retour possible. Je ne pouvais pas retourner à Casa sans rien. Enfin, ce n'était pas possible, même pour moi. Moi, je voulais partir. C'était impossible. Donc, voilà, premier jour après en DUT. Là j'arrive donc je connais personne normal, je vois qu'il y a des gens qui se connaissent parce qu'ils viennent du même lycée à Toulouse ou à Hoche donc c'est leur continuité donc j'essaye... tant bien que mal de me greffer à des groupes, ils voient que je suis seule. En vrai, ça a été parce que je suis tombée quand même sur des personnes hyper bienveillantes où on m'a intégrée direct. On m'a posé plein de questions, d'où tu viens ? On m'a expliqué un peu comment ça se passait aussi. Donc ça, c'était top. Après, un peu le gros, gros choc, je dirais, c'est que je tournais ma tête et il n'y avait aucun étranger. Mais aucun. Enfin, rien. Pas de Marocains, pas d'Algériens, pas de Tunisiens, pas d'Africains, rien, que des Français pursouches, si j'ai envie de... Entre guillemets, bien évidemment. Mais pas d'étrangers, pas de personnes qui viennent d'un autre pays, qui viennent pour ses études. En même temps, Hoche,

  • Speaker #1

    c'est pas la ville. Tout de suite, on se dit, tiens, tu irais à Hoche.

  • Speaker #0

    Non, même moi, j'aurais jamais choisi cette ville si j'avais su.

  • Speaker #1

    Pas beaucoup.

  • Speaker #0

    Mais bon. C'était mes plus belles années. J'ai passé deux ans de DUT là-bas et c'était vraiment mes plus belles années. Déjà, un, tu t'apprends tout. Tu t'adaptes, tu apprends tout. Tu apprends la vie française, la vie à la française. Le dimanche, il n'y a rien. Il n'y a pas un chat. Tous les commerces sont fermés. Alors qu'à Casa, en Maroc, tout est ouvert, sa vie. Donc, tu apprends ça. Tu apprends les apéros à 18h. Tu apprends... les... Toutes les fêtes aussi, les férias par exemple, vraiment là c'est typique du sud de la France. Donc voilà, t'apprends à vivre entre guillemets à la française. Pareil, le dîner à 19h, le déjeuner à midi, enfin tout ça quoi. C'était vraiment chouette et puis j'ai aussi appris les classiques en termes de musique. J'avais des soirées étudiantes les jeudis où ça passait à la fin. Il y a toujours un moment où ça bifurque sur la tribu de Dana, les démons de minuit, etc. Et je me rappelle, la première fois, c'était les démons de minuit. Donc moi, je vois, mais les gens s'enjaillent, mais comme pas possible. Je me dis, mais c'est quoi cette musique ? Je n'ai jamais entendu. OK, j'ai des classiques, Céline Dion, si tu veux. Renaud, vraiment des classiques, classiques, classiques. Mais ça, jamais entendu. Et puis on m'a regardé, tu ne connais pas ? C'est connu quand même. alors... Et voilà, au final, j'ai appris à chanter sur les démons de minuit, la tribu de Danaï, enfin bref. Donc non, vraiment top comme intégration. Et puis j'ai vraiment trouvé des gens hyper bienveillants et super qui m'ont aussi aidé à m'intégrer. J'ai intégré aussi une équipe de foot locale là-bas. Et c'est grâce à une personne que j'ai rencontrée en DUT aussi. Et franchement, et puis cette personne-là m'a fait rencontrer des filles du foot. Et là, aujourd'hui, 12 ans après, enfin 13 ans après, je suis toujours pote avec eux. Donc, on ne se voit pas non plus tous les ans, mais on reste en contact. Et ça, c'est top. Et ça m'a permis aussi de connaître la vraie amitié, je dirais ça comme ça.

  • Speaker #1

    OK, trop bien. C'est cool. On voit que tu es passée par plusieurs étapes et qu'il y a des choses qui te... t'ont étonné par ci par là et c'est vrai que ça prend un petit temps d'apprendre les codes, les rituels un peu du quotidien on va dire et les classiques comme tu disais par exemple la musique, ça t'a mis combien de temps à peu près avant de te sentir assez à l'aise, assez comment dire à connaître un peu plus ton environnement et savoir l'apprivoiser on va dire ?

  • Speaker #0

    En vrai je dirais peut-être un an quand même. parce que tu es toujours sur le qui-vive un peu, est-ce que je fais les choses bien, est-ce que c'est bon, est-ce que... enfin même mon accent au départ on sentait un peu que voilà, il y avait des fois une phrase, je sortais un mot en arabe et inconsciemment parce qu'à Casa tu parles français et arabe dans une même phrase, c'est ok, c'est à chaque personne etc et c'est vrai que pareil au début même pas mal de fois où c'est... J'ai eu un mot arabe qui est sorti comme ça parce que je ne l'avais pas en français. Et donc, du coup, ça fait que... Et on me disait, ça veut dire quoi, ça ? Et au final, j'ai expliqué. Mais peut-être une bonne année pour justement comprendre un peu les codes, la vie à la française, les rituels, entre guillemets, le rythme aussi de chacun et puis de comment ça se passe aussi en France. La mentalité, je dirais aussi la mentalité française aussi. Donc, une bonne année pour te comprendre, pour bien s'adapter et pour me sentir entre guillemets chez moi.

  • Speaker #1

    Ok, je comprends. Tu parlais du coup de la mentalité française aussi, qui est à découvrir et à laquelle un peu s'adapter. C'est quoi les plus grosses différences que tu as pu noter entre la mentalité marocaine et la mentalité française ?

  • Speaker #0

    Hyper bonne question. Enfin ça, on pourrait rester quatre heures à parler de ça. déjà en vrai c'est Il y a juste le côté... patriarcat, entre guillemets, ou le rapport au corps aussi. C'est-à-dire que tu as une femme qui peut... Enfin, tu peux t'habiller comme tu veux en France. Voilà, je vais être hyper direct. Tu peux t'habiller comme tu veux en France. Enfin, un débardeur, une jupe, un short, les gens s'en fichent, royal. Au Maroc, ça va être des pst, pst, ma jolie, ma gazelle, tu me donnes ton 06. Voilà. Alors après, ça dépend des quartiers, bien évidemment. J'adore le Maroc, mais ça dépend des quartiers. Mais pour la plupart, quand même, c'est comme ça. Donc ça, c'était le gros choc. Pareil, l'alcool. En France, tu le trouves à tous les coins de rue, dans un café, dans un bar. C'est un pays libre, donc tu as de l'alcool partout. Au Maroc, c'est caché. C'est-à-dire que pour en trouver, ça va être caché. les bars généralement c'est des vitres teintées pour pas qu'on voit qu'il y a des personnes qui consomment, c'est un pays musulman Donc, c'est pour ça que l'alcool est caché. Pareil pour la vente d'alcool, tu ne vas pas en trouver dans tous les supermarchés ou les hypermarchés. Ça a été marché à des grandes enseignes type Carrefour là-bas, etc. Donc, il y avait ça aussi, ce côté-là. Après, je dirais aussi ce qui m'a un peu alertée, enfin alertée, c'est un bien grand mot, mais pareil, la grosse différence, c'est pendant le ramadan aussi. Pendant le ramadan, ça, c'est vraiment l'énorme différence encore aujourd'hui que je vois. Pendant le ramadan au Maroc, tout le monde fait le ramadan, tout le monde est logé à la même enseigne, les horaires sont décalés aussi, donc tu commences plus tard, tu finis plus tôt, que ce soit au lycée, collège ou aussi quand tu travailles. Et puis tout le monde jeûne, donc tout le monde est sur les nerfs, le gars il n'a pas sa clope, il est énervé, tout le monde est logé à la même enseigne. Et puis tu as à la fin la rupture du jeûne. Pendant la journée, tu jeûnes et le soir, tu manges. Et puis, tout le monde est autour de la table. Tu manges en famille ou entre amis. Généralement, c'est en famille. Et puis, voilà. En France, il ne se passe rien. Tu jeûnes, tu ne jeûnes pas. Tout le monde fait sa vie. Il ne se passe rien. Les horaires ne sont pas du tout adaptés. Tu commences à la même heure que d'habitude. Tout simplement. Et puis, tu n'as pas l'ambiance, en fait. Tu n'as pas l'ambiance de la journée, il ne se passe rien et le soir, ça vit. Parce qu'en fait, c'est ce qui se passe aussi au Baroque. C'est la journée, il ne se passe rien, tu fais ton truc. Le soir, tu manges et hop, tous les commerces réouvrent le soir et jusqu'à tard le soir, vraiment jusqu'au bout de la nuit. En France, non, ça ne change pas. Donc, c'est ça, en fait, qui m'a aussi un peu interpellée, qui m'a un peu... Je dirais le plus gros choc, même aujourd'hui, c'est ça. Et c'est ce qui manque, c'est vraiment ce côté-là où famille pendant le ramadan. Je dirais ça déjà, c'est déjà pas mal.

  • Speaker #1

    C'est déjà pas mal. J'imagine que ça prend déjà une grosse place aussi dans la vie en général. Et du coup, pendant des années, tu as dû suivre un certain rythme de vie. Tu parlais par exemple aussi le ramadan qui est important, etc. C'est un certain rythme de vie à ce moment-là. Comment tu vis, toi, cette différence de rythme de vie de manière globale ?

  • Speaker #0

    Là aujourd'hui ça va parce que je me suis habituée parce que ça fait 13 ans parce que ben aujourd'hui je rentre enfin quand je rentre au Maroc manger à 15 heures je gueule un peu parce qu'il est tard de déjeuner à 15 heures donc moi je prévois voilà midi j'ai déjà faim mon ventre gargouille donc en vrai non j'ai vraiment j'ai su m'adapter puis j'ai ouais aujourd'hui aujourd'hui ça va clairement ça va ça suit son cours ça suit son rythme j'ai aussi mon petit train de vie. pareil je disais je sais qu'en France justement un gros choc culturel, grosse différence c'est l'organisation c'est-à-dire il y a des passages piétons c'est-à-dire que l'heure c'est l'heure après l'heure c'est plus l'heure c'est-à-dire c'est carré en termes aussi d'administratif etc. ça file droit au Maroc Non, pas forcément. Au Maroc, tu pries pour passer à la préfecture, tu donnes un petit bac chiche, tout ça. Je me suis vraiment habituée à ce côté-là où en France, A égale à A et B égale à B, alors qu'au Maroc, A égale à B. Je me sens mieux par rapport à ça en France qu'au Maroc, par rapport à ce côté-là où c'est carré. Donc non, je suis aussi m'adapter et j'ai su... Enfin, je pense, j'espère. Et puis, surtout prendre le pli, prendre mon rythme. Et ça m'a permis de savoir ce que je voulais, ce que je ne voulais plus aussi.

  • Speaker #1

    Ouais, sur quels aspects ? Parce que j'imagine, du coup, tu dis ça, c'est quand on découvre d'autres manières peut-être de faire, de vivre, etc. C'est vrai que ça nous aide à y voir plus clair. Toi, c'est sur quels aspects ça t'a fait te dire ça, je veux plus, ça, je veux, ça, je veux plus, etc.

  • Speaker #0

    Je pense déjà à la question de liberté aussi. Je parlais de patriarcat également. Clairement, de devoir justifier des choses. En fait, non, c'est bon, j'ai plus de 18 ans, je suis majeure, je fais ce que je veux, entre guillemets. Donc, c'est plus sur ce côté-là de ne pas rendre compte. J'ai envie de sortir, il faut que je demande l'autorisation pour sortir, même à un certain âge. Même après 18 ans, le côté « ouais, t'es majeure, tu fais ce que tu veux » , ça n'existe pas au Maroc en fait. C'est pas « c'est bon, t'as 18 ans, tu te casses de la maison, tu fais ta vie, t'es majeure » . Non, c'est pas ça. Tu dois rendre des comptes. Et surtout pour une femme, alors je ne sais pas si c'est toujours le cas, mais surtout pour une femme, tu feras ce que tu veux quand tu seras mariée. Donc, tout ça, c'est ça ce que je ne veux plus et ce que je n'ai plus d'ailleurs. Et c'est bien.

  • Speaker #1

    Je comprends. Et du coup, on a parlé pas mal de décalage, de petites choses qui font un peu tiquer, etc. Ou qui peuvent être un peu des petites galères, on va dire. A contrario, c'est quoi qui te plaît le plus dans la vie en France, dans ta nouvelle vie, ta nouvelle vie d'étudiante aussi ? Puisque tu es indépendante et autonome à ce moment-là.

  • Speaker #0

    Alors, je ne suis plus étudiante. C'est bon, je travaille depuis... Oui, à l'époque, quand tu es arrivée. Oui, quand je suis arrivée. ce que j'aime ici en France c'est ce côté là les gens se prennent pas au sérieux franchement c'est top quoi et puis c'est des bons vivants je pense que c'est vraiment ça que je retiendrais en France c'est le côté bon vivant t'as envie de faire la fête, tu fais la fête y'a la fête partout, y'a les festoches y'a enfin je sais pas le gars il a envie de se prendre sa binouze à 18h, il se prend sa binouze à 18h enfin vraiment le côté one life quoi le côté bah Après, tout ce qui est architecture, paysage, c'est propre. Les ruelles sont propres. Tout ce côté-là, c'est top. C'est ce que j'aime en France, je dirais. Pas le climat, parce que le climat, ça déprime. C'est vrai. On n'en a pas encore parlé.

  • Speaker #1

    Ça doit changer du Maroc.

  • Speaker #0

    Clairement. J'avais vu, c'était quand ? C'était hier. Ils ont passé un... une émission sur m6 sur justement casablanca etc il y avait donc une personne qui disait qu'il y avait 300 jours de soleil par an mais en fait en entendant ça m'a déprimé en entendant ça 300 jours de soleil par an et comparé à la Bretagne c'est plus 300 jours de pluie par an donc non voilà c'est vraiment tout ce côté là Ce que j'aime en France, alors pas la météo, mais tout ce côté liberté où je peux aller et venir comme je veux, je peux prendre mes propres décisions, je suis plus responsable et j'ai aussi gagné en indépendance et en responsabilité. Parce que je pense que si j'étais restée au Maroc, je n'aurais pas ce côté-là, responsabilité, indépendance et aussi faire des choix par moi-même. Donc c'est le côté aussi à partir qui a fait que je me sens aussi bien ici. Et puis, j'ai rencontré des gens super, top, géniaux. Ça joue beaucoup. Vraiment hyper bienveillants, mais ça joue. Top, qui ont toujours été là pour moi, alors que ce n'est pas des personnes de ma famille. Et aujourd'hui, je considère comme des personnes de ma famille, même si on n'a pas de lien du sang. Donc, c'est génial.

  • Speaker #1

    Trop bien. Et puis,

  • Speaker #0

    ce côté bon vivant. Vraiment, ce côté bon vivant à la française, c'est génial. C'est top.

  • Speaker #1

    Trop bien. et du coup tu parlais des gens qui ont beaucoup contribué à ce que tu t'intègres, tu as fait des fortes amitiés, etc. J'imagine qu'en étant au foot, notamment, c'est là que ça aide aussi beaucoup à faire des connexions fortes. Franchement, le sport, le vecteur de liens sociaux de ouf, je trouve.

  • Speaker #0

    Ah, mais tellement !

  • Speaker #1

    Tu as fait du coup du foot quand tu étais à Hoche, donc parlons un petit peu de ta vie quand tu étais là-bas. C'est comment la vie d'étudiante en France et notamment à

  • Speaker #0

    Hoche ? J'ai connu les jeudis soirs, c'est génial. Franchement les jeudis soirs, les soirées étudiantes, je ne connaissais pas du tout. Et en fait, la vie à Hoche, c'est du lundi au mercredi, enfin du lundi au jeudi, tu es à l'IUT, tu travailles sur tes... TD, travaux dirigés, etc., tes projets d'études, etc. Donc, voilà. Le jeudi soir, c'est la fiesta. En vrai, j'ai connu les boîtes de nuit, j'ai connu les barathons. Non, puis aussi, c'est là où tu te crées du lien social, même si tu ne connais pas les gens de ta promo, tu apprends à connaître des gens d'autres promos de DUT. Puis, tu avais aussi une école d'infirmière, d'infirmiers aussi. Donc, voilà. Tu sais que le jeudi, il y a tous les étudiants qui sont sortis et que tu vas te faire de nouvelles rencontres. Donc, c'était ça. Et puis, j'avais aussi mes entraînements de foot. Je crois que c'était deux fois, si je me rappelle, c'était deux fois par semaine. Et les week-ends, on jouait. Donc, pareil, c'était top. Puis, l'ambiance dans les vestiaires. Franchement, mes deux années à Hoss, c'était vraiment les meilleures. Donc, voilà. Et puis quand... Puis quand il n'y avait pas les matchs, on se voyait quand même et on passait du bon temps. J'avais deux potes, je pense que je voyais, mais très régulièrement, peut-être cinq jours dans la semaine. Peut-être cinq jours dans la semaine, on était tout le temps fourrés ensemble, tout le temps. Je leur ai fait découvrir le mot épice, entre guillemets. C'est vrai qu'en France, l'assaisonnement, ce n'est pas ça. faut bien assaisonner donc ça c'était mon petit rituel j'ai ramené des épices du Maroc et puis je leur faisais des petits plats des petits plats avec plein d'épices et ils étaient contents trop bien tu leur faisais découvrir un petit peu ta culture ouais c'est ça ils ont toujours été ouverts à la découverte de ma culture jamais fermé enfin j'ai jamais ressenti cette fermeture d'esprit par rapport à ça ou ce mépris ce dégoût etc donc franchement non c'est ouais c'est génial le fait aussi de... de faire découvrir ma culture et puis ce que j'ai vécu aussi au Maroc, non, mais c'était top. Et puis, on m'acceptait comme j'étais. Enfin, il n'y avait pas de sujet, en fait.

  • Speaker #1

    Trop bien.

  • Speaker #0

    Il n'y avait pas de sujet là-dessus.

  • Speaker #1

    Trop cool. Et du coup, toi, ta famille n'était pas en France. Les week-ends, est-ce que c'était parfois difficile pour toi ? Parce que là, c'est pas genre, tiens, je rentre chez mes parents ce week-end ou je fais un petit aller-retour le samedi, etc. Comment tu vis le fait d'être seule et dans un pays étranger à ta famille ?

  • Speaker #0

    Alors à Hoche, ça a été, c'était plus compliqué, je dirais, quand je suis partie au Mans, où là, du coup, j'avais plus de club. Parce qu'en fait, voilà, c'est ça, en fait, ce que tu disais, quand t'as un club de foot, enfin, quand t'as un club même de foot ou de basket, etc., tu te crées du lien social. Le week-end, tu vois pas les week-ends passer, soit parce que t'es avec eux, tu passes du temps avec eux, soit parce qu'il y a match. Et c'est vrai qu'en fait, quand j'ai déménagé au Mans, Après, je suis montée au Mans après mon DUT. Là, ça a été compliqué. Là, j'ai plus ressenti un coup de déprime, entre guillemets. C'était plus compliqué d'être seule parce que tu avais de plus en plus de personnes qui rentraient justement le week-end chez leurs parents. Et moi, je restais à la maison ou à rien faire, entre guillemets, à part étudier. C'est pas le... la partie la plus fun d'étudier. Mais c'était un peu la solitude. La solitude, parfois, elle... elle était compliquée quoi et on pouvait je pouvais pas non plus rentrer à chaque vacances scolaires c'était enfin ouais si tu avais une semaine de vacances scolaires j'avais pas rentré pour une semaine c'était plus soit l'été pendant un mois ou deux semaines en décembre mais c'était c'était très compliqué la solitude et puis bah la vie étudiante quand tu travailles pas enfin quand t'as pas un taf étudiant bas les fins de mois c'est vite compliqué ça arrive très vite vite aussi donc Il fallait gérer aussi son argent et je ne pouvais pas non plus sortir tout le temps. Donc, des fois, je me sentais quand même assez seule. Mais ça a été quand même globalement, la plupart du temps, parce que j'ai commencé aussi à me faire des amis marocains, justement, au Mans, qui, pareil, vivaient la même chose que moi. Donc, on pouvait être seuls ensemble, sentir la solitude ensemble, je dirais. Donc ça aussi c'était cool et puis ce côté-là aussi, je reviens sur la partie ramadan où on se sent vraiment un peu en décalage par rapport à comment ça se passe au Maroc et à Kaza. Avec ces personnes-là, avec ces amis marocains, on se soudait, on mangeait ensemble, c'était quand même un peu comme une famille où on n'était pas tout seul. soir de ramadan parce que c'est très dur d'être tout seul un soir de ramadan pour l'avoir fait c'est très compliqué d'être seul de manger dans son bol de soupe sa halle et là entre guillemets le mot le mot arabe c'est ça c'est une soupe marocaine c'est très c'est très compliqué c'est vraiment très très compliqué de ces périodes là où c'est en fait c'est comme si tu disais c'est comme si tu passais un noël tout seul voilà ok c'est que je vois c'est compliqué C'est compliqué de passer le Noël toute seule. Donc la solitude, parfois, c'était compliqué. Et puis parfois, ça allait. Et puis parfois, on n'était pas seul. Donc ça va.

  • Speaker #1

    Puis j'imagine, ça fait du bien d'avoir des personnes qui ont les mêmes codes que toi, le même background culturel aussi, les autres Marocains que tu as rencontrés. Et ne serait-ce que pour échanger avec eux sur les moments qui sont un peu difficiles et d'avoir des personnes qui comprennent ce que tu vis. Ça, ça fait du bien généralement d'en parler. c'est cool et du coup tu disais que tu avais été à Hoche tu as été au Mans, là je crois que tu es à Rennes est-ce que tu as pu découvrir un peu des traditions françaises, je sais que dans le sud-ouest tu parlais un petit peu des férias, ce genre de choses est-ce qu'il y a d'autres traditions événements que tu as pu découvrir ?

  • Speaker #0

    oui, alors du coup les férias avec les bandas etc ça j'ai fait ça un week-end où clairement tu dors en tente Merci. Tu ne dors pas de la nuit. C'est vraiment tout le week-end et c'est top. C'était sympa.

  • Speaker #1

    Tu peux nous expliquer un petit peu ce que c'est l'Ephiria ?

  • Speaker #0

    L'Ephiria, de mémoire... L'Ephiria, en fait, c'est comme un... Ça se passe tout un week-end. Tu arrives vendredi, tu repars le dimanche. Tu es habillée en blanc et en rouge, avec un petit bandana rouge. Et en fait, tu fais la fête tout le week-end. Avec des groupes de fanfare, etc. Il y a de la musique dans la ville. C'est assez festif. Tu as des food trucks aussi qui vendent à manger. C'est vraiment très festif avec pas mal de fanfares, de groupes de fanfares, etc. Donc, vraiment top. Ça, si je devais refaire, je le referais. Alors, peut-être pas dormir en tente parce que tu as mal au dos, mais je le referais avec plaisir. Donc, ça, c'était dans le sud. Au Mans, il y avait les 24 heures du Mans. Donc, les 24 heures du Mans, tu as 24 heures moto, 24 heures voiture classique, camion, etc. Et c'est vraiment typique du Mans, en plus de la rillette du Mans. Mais moi, je ne mange pas la rillette. Mais voilà. Les 24 heures, c'est top parce que déjà, tu as la parade des 24 heures. La parade, en fait, il y a toutes les belles voitures qui passent dans toute la ville. Enfin, tu as des voitures, mais incroyables, ouf. J'étais, je ne sais pas quoi. Enfin, je ne suis pas du tout une connaisseuse de voitures, de bagnoles. Mais voilà, tu as vraiment plein de belles voitures qui passent et qui paradent, tout simplement. Et puis, tu as les 24 heures. Là, c'est un circuit avec des conducteurs professionnels qui viennent conduire pendant 24 heures et qui se relaient. Par exemple, la maison Porsche qui va rouler avec plusieurs de ses conducteurs. Et à la fin de ces 24 heures-là, il y a un gagnant. Après, j'ai fait Nantes aussi avant Rennes. Nantes, c'est la ville où je suis restée le plus longtemps. Je suis restée sept ans. Et Nantes, donc Nantes j'ai découvert les machines de Lille, ça c'est vraiment la spécialité de Nantes, ouais je dirais la spécialité de Nantes, les machines de Lille. En fait c'est une grosse machine, c'est un éléphant, grandeur nature, et en fait c'est une machine, enfin c'est un éléphant machine quoi, et qui se déplace dans une rue spécifique, et qui aussi qui envoie avec sa trompe de l'eau sur les gens quoi. Voilà ce que j'ai découvert à Nantes Et puis après Rennes, je dirais le beurre de Myc

  • Speaker #1

    Juste ça, j'avoue Juste ça, c'est une tradition pure et dure Juste ça,

  • Speaker #0

    voilà Et puis le drapeau aussi breton Et puis quand on dit, bah non, moi je préfère le beurre doux au beurre demi-sel Ouais, c'est ouais Là on me catégorise direct C'est un conflit Qu'est-ce que t'as pas dit quoi

  • Speaker #1

    C'est clair Bon bah t'as pu voir un paquet de choses du coup Selon les endroits où t'as été Selon la vie étudiante, là aujourd'hui tu travailles Ça fait combien de temps là du coup que t'habites en France ?

  • Speaker #0

    Là ça fait 13 ans, je suis arrivée en 2011, 14 ans à peu près.

  • Speaker #1

    Est-ce que du coup après 14 ans, tu peux dire que tu te sens chez toi dans ce pays ?

  • Speaker #0

    Oui carrément, clairement 14 ans, j'ai mes petites habitudes, j'ai mon petit train de vie, j'ai mon taf, j'ai mes potes. Oui clairement je peux dire ça et puis j'ai aussi adopté la culture française à part entière. Aujourd'hui, je suis même naturalisée française, donc j'ai la nationalité française. Donc oui, carrément, franco-marocaine. Et donc, il y a franco-marocaine, il y a française. Donc oui, carrément.

  • Speaker #1

    Trop bien, trop cool. Bon, du coup, si tu avais un message à passer à une jeune marocaine ou de n'importe quel autre pays qui voudrait ou qui s'apprête à venir étudier en France, ce serait quoi ?

  • Speaker #0

    Déjà, de ne pas lâcher son objectif de base. d'essayer d'être ouvert d'esprit et de comprendre aussi l'autre et la culture de l'autre, de ne pas imposer ses idées et son mode de vie, de justement vraiment essayer de s'adapter dans l'environnement où on est, de choisir le fait d'avoir qu'il ou elle ait choisi la France, d'essayer de s'adapter par rapport à ça. Et puis surtout de ne pas lâcher, même si parfois c'est difficile, même si parfois les études ça peut être aussi compliqué. de rien lâcher et de vraiment avoir son goal, son objectif en ligne de mire et de ne pas lâcher même si c'est compliqué. Et de se faire des amis.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    ça c'est important. Oui, ça c'est important. Et de ne pas rester seule, de ne pas s'isoler, surtout de ne pas s'isoler, de ne pas rester seule, parce que la solitude peut peser et ça peut être aussi très compliqué de s'en sortir. Oui,

  • Speaker #1

    ça c'est clair. Donc faites-vous des potes et allez kiffer la life.

  • Speaker #0

    Ah non, mais tellement, mais clairement. Et puis, sortez, découvrez de nouvelles choses, sors de ta zone de confort, enfin c'est ça en fait, sors de ta zone de confort, ne reste pas dans la même routine, ne fais pas la même chose que tu connais ou ce que tu as connu, et découvre, découvre. Voilà, c'est ce que je dirais.

  • Speaker #1

    Yes. Et du coup, toi, il y a quelques mois, tu as décidé de lancer ton propre podcast aussi, où tu racontes plus en détail ton arrivée, tes chocs culturels, tes impressions, etc., ton parcours français. Est-ce que tu peux nous dire où est-ce qu'on peut le trouver ? Où est-ce qu'on peut te suivre ?

  • Speaker #0

    Oui, carrément. Le podcast s'appelle Au-delà des frontières. Vous pouvez me trouver sur Insta, donc au-delà-des-frontières.podcast, tout simplement. Et puis après, sur votre plateforme préférée, je suis sur Deezer, Spotify, Amazon Music et Apple Podcast. Et le podcast s'appelle Au-delà des frontières. Donc, n'hésitez pas. Et n'hésitez pas à me suivre sur Instagram, surtout pour vraiment être à l'affût de chaque nouveauté.

  • Speaker #1

    Nickel, je vous mettrai toutes les informations dans la description en tout cas. Merci en tout cas Abla pour nous avoir partagé tout ton parcours.

  • Speaker #0

    Merci aussi à toi Camille surtout pour cette interview.

  • Speaker #1

    Avec plaisir. Voilà, c'était l'histoire de Abla, pleine de défis, de rires, de doutes et de découvertes. J'espère que ça vous a inspiré autant que moi. Si vous avez aimé l'épisode, pensez à liker, à en parler autour de vous, à vous abonner pour ne rien louper des prochains. et merci encore pour votre soutien et je vous dis à bientôt !

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