- Speaker #0
Bonjour les fous de la food ! Ici, c'est Virginie Legrand, chef à domicile épicurienne et hyperactive avec un parcours très atypique. Dans mon podcast, Passion sans modération, vous retrouverez tous les 15 jours des personnalités implantées dans la gastronomie d'aujourd'hui, des vrais amoureux du goût et de la vraie cuisine, des experts tous enrobés d'une passion communicative. On parlera terroir, saveur, créativité, artisanat, on vous racontera des histoires qui croustillent, des initiatives qui pétillent, et qui font briller les yeux. Et on en a bien besoin aujourd'hui. Dans ce podcast, vous allez rencontrer des passionnés qui aiment partager, des entrepreneurs qui aiment se renouveler. Vous allez pénétrer dans les coulisses d'un monde délicieux, nourri aux convictions individuelles et aux engagements collectifs. Vous êtes curieux ? Alors installez-vous à notre table et on va se régaler tous ensemble. Depuis 11 ans, je rencontre, j'écoute, je m'émerveille. Depuis que j'entreprends et que je crée, j'aime assumer ma pleine liberté face et avec des gens qui me ressemblent, qui ont les mêmes valeurs et qui vibrent haut comme moi. Julie Méchalier est une photographe que j'ai eu la chance d'interviewer il y a quelque temps dans mon podcast Passion sans modération et nous avions envie aujourd'hui, pour vous, avec vous, de nous retrouver sur un autre registre. Bonjour Julie.
- Speaker #1
Bonjour Virginie, comment tu vas ?
- Speaker #0
Mais ça va très bien, ravie de t'avoir à moi toute seule.
- Speaker #1
De même, de même, j'adore.
- Speaker #0
De quoi on va parler aujourd'hui ?
- Speaker #1
De nous deux, parce que je t'ai proposé une double interview, donc en fait on va s'interviewer mutuellement, ce qui est quand même assez rare, mais qui est un concept extrêmement intéressant parce que souvent tu mets en lumière les gens, mais qui te met en lumière ?
- Speaker #0
J'ai accepté du coup, ça m'a un petit peu titillée, interrogée et beaucoup excitée.
- Speaker #1
Oui, et puis tu sais que moi un photographe, la mise en lumière c'est un peu mon job. Donc tu le détournes un petit peu du studio photo et ça fait la lumière autour de soi.
- Speaker #0
Et on adore avoir de la lumière autour de soi et en soi.
- Speaker #1
Ça part déjà de soi, à la base, évidemment. Mais je pense que la lumière est au cœur de tout. Quand on commence à vibrer haut, on a besoin de lumière, on cherche la lumière. On est tout le temps dans cette quête-là.
- Speaker #0
Alors aujourd'hui, le pseudo-module se transforme un petit peu. Il y aura de la passion, beaucoup de lumière, vous l'avez senti. Des confidences, des surprises. Pour Virginie, sûrement un petit peu de larmes, beaucoup d'émotions.
- Speaker #1
Mais de joie,
- Speaker #0
de larmes de joie et des larmes de vérité et d'authenticité parce que ça aussi le monde en a fort besoin.
- Speaker #1
Je veux dire, quand tu vois le climat international, t'as juste envie qu'on vive dans un monde de biseaux-nours.
- Speaker #0
Besoin d'amour.
- Speaker #1
Oui, clairement, clairement. Alors Virginie, je t'écoute. Virginie communique passion. Il n'est pas d'amour qui n'est pas connu un jour la passion. Celui des envols, des émerveillements, des émotions fortes à foison. Il n'est pas de communication réussie sans une belle énergie. La pétillance de tes mots, de tes actions, de ta personnalité s'en acclame d'un grand oui. Aujourd'hui, communicante passionnée, célébrant tes dix ans, tu éveilles les papilles, tu tutoies les sens, entreprenant un dialogue délicat entre la poésie d'une expérience et la quintessence. Ta passion pour les lettres s'invite dans celle de la gastronomie et se fait en même temps roman gustatif d'un entrepreneuriat assumé et plein d'énergie là aussi. Avec une cuisine instinctive qui surprend autant qu'elle réveille, tout comme ta personnalité pleine de vie, qui émerveille. Mais dans Communique Passion, il y a passion. Et ces formidables émotions fortes entourbillent, avec ce que ça veut dire de réussite ou de découragement parfois, mais surtout d'adoration et de multiples joies. Alors Ricard a de quoi bien se tenir et à y mettre du cœur, car comme lui Virginie, l'envol ne te fait pas peur. Tu hantisses même tout un fil conducteur de vie, de rencontres, de transmissions à travers ton entreprise qui est Communique Passion. Alors Virginie, aujourd'hui dix années, deux livres, un prix, une célébration et une énergie débordante. Chef, entrepreneuse, autrice, créatrice de podcasts, de marques, communicante et ambassadrice. Quelle concrétisation ! Tu pleures alors ça m'émeut, j'arrive pas à garder le fil ! Quelle concrétisation souhaiterais-tu ajouter à ce formidable palmarès ? et sur quoi voudrais-tu faire lumière aujourd'hui ? Virginie, c'est à toi. Quand on aura repris,
- Speaker #0
les gens me connaissent, donc ils ne vont pas être surpris. Déjà, Julie, merci. Merci de cette introduction. Je crois que c'est la première fois depuis que je suis entrepreneur, depuis que j'ai ma boîte, depuis que je me mets un petit peu sur le devant de la scène, après ces années cachées au dos de mon tableau, face à mes élèves, qu'on fait une si belle introduction de moi. Et je suis très touchée. Alors, ce palmarès, oui, c'est un palmarès. C'est une vie débordante, excitante, exaltante, très enthousiasmante. J'aimerais faire la lumière aujourd'hui sur la Virginie qui pleure devant moi.
- Speaker #1
La Virginie est remplie d'émotions jusque dans ses yeux, au point que son sourire se répercute dans les lards.
- Speaker #0
Franchement, j'aimerais faire de la lumière sur mon hypersensibilité.
- Speaker #1
Nous y voilà. Le cœur des choses, des entrepreneurs de passion comme toi et moi.
- Speaker #0
C'est cette vibration interne qu'on a toujours tendance à vouloir taire, cacher. Alors que finalement, la révéler, c'est offrir le meilleur de nous au monde entier ?
- Speaker #1
Oui, c'est un très bel enseignement déjà en soi, mais effectivement, je crois qu'il n'est pas de vie qui veuille qu'on recouse un petit peu les morceaux qu'on a éparpillés au fil du temps, à travers les blessures, à travers les expériences. Et finalement, n'est-ce pas ça, le vrai chemin d'un entrepreneur, c'est de recoller tous les morceaux pour ne faire qu'un avec lui-même, qu'un avec ce qu'il crée et qu'un avec ce qu'il offre au monde. pour recevoir aussi de la notation.
- Speaker #0
Magnifique, sublime ! Oh, ça envoie, ça envoie !
- Speaker #1
On est parti pour une heure de folie !
- Speaker #0
J'adore ! Alors toi Julie, tu es photographe. Donc la photographie, c'est d'écrire avec la lumière, étymologiquement parlant. Donc la lumière, la lumière à la fois extérieure que tu crées pour les clients, est-elle le reflet aussi de ta lumière intérieure ?
- Speaker #1
Bien évidemment, je pense qu'il n'y a pas de photographe qui ne mette pas de la lumière autour de lui. Effectivement, quand on éclaire un plat, on met de soi. Forcément, c'est une interprétation de ce que l'on voit, une interprétation de ce que l'on nous offre, parce que si tu as un chef, un styliste qui cuisine, on reçoit ce qu'il nous offre, mais aussi, il faut laisser la part du photographe donner son interprétation à travers la lumière. Donc effectivement, ça me pose question sur tous ceux qui font des choses torturées sombres. Tu vois, à chaque fois que je vais dans les musées, que je vois des choses torturées, je me dis « Oh la vache, ça... » pas l'air d'aller bien dans sa vie.
- Speaker #0
C'est une vraie retranscription de ta psychologie, en fait.
- Speaker #1
C'est une retranscription de ton état émotionnel, pour beaucoup, et je pense que quand quelqu'un ne prend pas de plaisir dans une photo, ça se voit. Il pense que ça ne se voit pas, mais ça se voit, ça se sent d'une certaine manière.
- Speaker #0
Est-ce que tu pourrais dire la même chose des écrivains ? Moi qui adore Baudelaire, les Fleurs du Mal, le Spleen, on est quand même sur du déchirement, de la torture, et puis tous les poètes, les poètes maudits. On sait aussi que le plus grand génie sort de l'être le plus malheureux.
- Speaker #1
Je ne dirais pas ça.
- Speaker #0
Que dirais-tu ?
- Speaker #1
Un des génies de l'être humain, c'est de pouvoir sortir de belles choses, de ce qui est malheureux, pour en faire une lumière.
- Speaker #0
D'extraire la beauté du mal, c'est ce que veut d'ailleurs.
- Speaker #1
Exactement, et c'est justement un artiste qui m'a beaucoup aidée. Je suis très poète, donc forcément la poésie me touche. Mais à un moment de ma vie, quand j'étais adolescente et que je n'allais pas très bien, parce que je me posais la question du sens de la vie, le sens de la société dans laquelle on nous plongeait, les obligations, tu sais, tout ce qu'on te dit.
- Speaker #0
Les injonctions peut-être ? Oui,
- Speaker #1
quand je me suis dit, mais mince Uli, comment tu vas faire avec cette hypersensibilité qui est la tienne, avec cette émotion qui déborde, avec tout ce que tu as envie de réaliser d'idéaliste dans un monde tel que celui-là ? Comment tu vas faire ? Et l'exemple qui m'est venu, c'est Jacques Brel. Jacques Brel, quand tu l'écoutes parler, tu... pourrait te dire qu'à travers la tristesse de ses mots, de ses paroles, ne me quitte pas, je serai le reflet de ton chien, de ton ombre, enfin, tu te dis quand même que l'artiste aurait pu faire une très grosse dépression et jamais se relever. Et il a fait de toute sa carrière un rayonnement incroyable. Et là, j'ai compris qu'en fait, le vrai génie n'était pas de sortir le plus moche de l'être humain pour en faire quelque chose, non. C'était de transformer ça en espoir de quelque chose d'autre.
- Speaker #0
Voir même le sublimer.
- Speaker #1
De le transcender. Finalement, de le transcender, d'en prendre l'essence, de le transformer pour en faire quelque chose de concret, de positif et de durable. Et c'est ce qu'a fait Jacques Brel, c'est ce qu'ont fait les grands poètes comme Baudelaire, à travers Les Fleurs du Mal notamment. Il a extrait ce qu'était l'essence, il en a fait de la poésie et il a finalement mis de la lumière là-dedans.
- Speaker #0
C'est beau. Et du coup, cette sensibilité, comment tu arrives à faire le... pont, le trait d'union entre ton hypersensibilité et ta créativité ?
- Speaker #1
Allez, on est présents. Je veux dire, la sensibilité, l'émotion, quand t'es créatif, c'est tout le temps. C'est ce qui fait enrouler la beauté et l'essence. Et je te retourne la question. Je pense qu'à aucun moment, quand tu crées, tu te coupes de tes émotions. Sinon, ça n'a pas de sens.
- Speaker #0
Non, je pense que d'ailleurs, c'est le prétexte d'être créatif pour pouvoir me laisser aller à toutes mes émotions que la société Merci. ou que les uns et les autres, qui jugent, parce qu'on revient, on en a parlé un petit peu en off, mais c'est ça aussi, c'est dans ce monde-là, l'hypersensibilité est vue comme une faiblesse, une fragilité, une vulnérabilité. Alors, on avoue, bien sûr, que quelque chose qui est mal géré. peut te tirer vers le bas.
- Speaker #1
Mal géré, tu as tout dit en fait. Mais maîtrisé et assumé. Maîtrisé parce qu'en fait, le contrôle n'est pas bon. Mais appréhendé, apprivoisé, refaçonné peut devenir la plus grande force de ta vie, tout simplement. Ça m'emmène à deux questions que j'ai à te poser. Quel a été le premier frisson qui t'a donné envie d'aller dans la gastronomie, la cuisine ? Finalement, qu'est-ce qui t'a poussé à travers ça à dépasser tes blocages ? tes blocages conscients ou inconscients, qui t'empêchait de mettre tes émotions au service de tes réalisations ?
- Speaker #0
Question très profonde.
- Speaker #1
On est dans la psychanalyse, la psychologie, la philosophie, et on verra plus tard la spiritualité.
- Speaker #0
Moi, c'est mon papa, Patrice, qui m'a donné le sens de la gastronomie, de m'expliquer ce qu'était quelqu'un de gourmet, qui appréciait la bonne cuisine, qui faisait de la bonne cuisine, et... qui me donnait envie de réaliser des recettes. Après, la personne qui m'a beaucoup impressionnée, c'est Cyril Lignac, je le dis souvent, qui a fêté ses 20 ans il n'y a pas très longtemps, qui, dans son émission Oui Chef, devait constituer une brigade pour son restaurant.
- Speaker #1
Je sais, en fait, je l'ai rencontré à ce moment-là. Moi, j'étais assistante photo et j'ai travaillé avec le photographe qui vient faire son premier livre. Voilà,
- Speaker #0
donc tu as travaillé avec Brigitte Eveneau alors.
- Speaker #1
Bien sûr, en fait c'est comme ça qu'on s'est rencontrés parce que moi j'ai travaillé avec Brigitte t'as sorti ton livre et je t'ai écrit c'est comme ça qu'on s'est rencontrés Je ne me souviens même plus T'as sorti ton premier livre et je t'ai écrit mais attends, tu es chef, tu photographes rencontrons-nous et tu te souviens on s'est rencontrés, on a passé deux heures on a fini avec une coupette de champagne on n'arrivait pas à se quitter alors que t'avais un rendez-vous derrière
- Speaker #0
D'ailleurs Muriel, j'allais chez toi donc j'allais au restaurant Et effectivement, Cyril Lignac il a débloqué quelque chose parce que C'est quelqu'un qui a toujours été autodidacte, qui parfois n'est pas forcément très aimé de la profession, parce que pas très institutionnel et pas très académique, que maintenant il fait de la télé, et donc on a beaucoup tendance à le critiquer. Mais moi, je n'ai jamais été fascinée par les grands chefs, je l'avoue. À cette époque-là, je n'étais pas à lire des livres de Bocuse ou de Ducasse, voilà, ce n'était pas mon monde.
- Speaker #1
Est-ce que c'est l'académisme qui te faisait peur ou qui te bloquait ? Oui, je pense.
- Speaker #0
Vers lequel je n'allais pas. C'est pas que j'étais hermétique, mais ça ne m'intéressait pas. Ça ne te touchait pas ? Non, ça ne me touchait pas du tout. Pour moi, ce qui était important, c'était les artisans, c'était ceux qui étaient au marché, sur le marché à 5h du mat, c'était les gens. Alors, je ne dis pas que les chefs ne sont pas des gens, parce que ce n'est pas du tout mon propos, mais en tout cas, ce frisson-là, il était dans les restaurants, dans les assiettes, mais pas sur les personnalités.
- Speaker #1
Et donc, du coup, ça m'amène à une question.
- Speaker #0
J'en ai jamais parlé de ça, tu te rends compte ?
- Speaker #1
Mais c'est bien.
- Speaker #0
La maïotique, faire accoucher. C'est ça. Là, tu vas me faire accoucher de plein de choses.
- Speaker #1
C'est le principe de la double interview, c'est aussi d'aller plus loin dans la question, d'y passer un peu plus de temps. Ça m'amène à la question de la quête de la liberté qui est cachée à travers tout ça. Quelque part, est-ce que si l'académisme ne t'a pas touchée, parce que c'est quand même un grand art d'être un chef gastronomique dans ce monde, c'est puissant et c'est très dur d'y arriver déjà. Mais si ça ne t'a pas touchée autant, N'est-ce pas en raison de ta quête de liberté et de ta sensation d'enfermement à travers ça ?
- Speaker #0
Ah non, mais c'est complètement vrai. D'ailleurs, c'est aussi pour ça, je pense, que je n'ai pas voulu passer de CAP. C'est pour cette raison aussi. La rebelle ! Voilà.
- Speaker #1
Formidable, j'adore !
- Speaker #0
Je n'ai pas voulu perdre mon temps, alors que ce n'est pas le cas, mais en tout cas, j'étais trop impatiente de me lancer dans l'entrepreneuriat culinaire pour passer une année chez Ferrandi, par exemple. Et ça, je le dis souvent, mais je l'ai verbalisé très tard. Je voulais y aller tout de suite parce qu'au fond de moi, et ça, j'en parle souvent, de cette intuition qu'il y avait quelque chose en moi qui me disait que j'allais y arriver. Et cette quête de liberté, c'est très important parce que, bien sûr, je me sens immensément libre quand je cuisine. C'est aussi pour ça que je ne veux pas m'enfermer dans un restaurant, que je suis une chef nomade. Et surtout, ça aussi, je l'ai souvent dit et je l'assume pleinement, que la vraie Virginie, elle est là depuis 11 ans.
- Speaker #1
Formidable.
- Speaker #0
Donc moi, je te retourne aussi la question. C'est qui la Julie derrière son appareil photo ?
- Speaker #1
Alors, il y a la Julie qu'on voit à travers son image et est exactement la même en vrai. La lumière, l'amour et l'expression.
- Speaker #0
L'expression de quoi ?
- Speaker #1
L'expression d'une émotion, d'une sensation, d'une atmosphère, d'une sensation, enfin les émotions, la sensibilité. C'est ça.
- Speaker #0
Je me posais la question, est-ce qu'on photographie la même chose, de la même manière un plat salé qu'un plat sucré ? Est-ce qu'on photographie aussi de la même chose, de la même manière une assiette ou des produits bruts ? Quelle est la réflexion en amont de tout ça ?
- Speaker #1
Je ne pourrais pas te dire qu'on photographie tout de la même façon, même s'il y a une base commune, puisqu'il y a quand même mon style de lumière qui est très présent. Je pense que chaque ingrédient a sa propre vibration. Chaque plat émet sa propre vibration. Tu vois, comme n'importe qui devant nous émet sa propre vibration. Et d'une personne à l'autre, ce n'est pas la même vibration. Je crois qu'il se passe la même chose dans les ingrédients, dans les couleurs, dans tout ce qu'on utilise, ce qu'on voit, parce que c'est vivant. Et puis, c'est toute la beauté de la photographie culinaire, c'est qu'on photographie quelque chose de vivant. Et donc, quand tu commences à écouter les couleurs... écouter les vibrations, écouter la matière qui s'exprime, la texture et tout ça. Tu t'adaptes en fait, le produit raconte sa propre histoire et après tu l'interprètes à ta façon. Donc est-ce qu'on peut photographier tout pareil ? Il y a une base commune technique, je dirais. On pose une lumière, on fait un cadrage et on fait un traitement colorimétrique derrière. Mais il y a aussi l'interprétation qui, elle, fluctue en fonction de ce que tu vois, de ce que tu ressens et de l'atmosphère aussi. C'est important.
- Speaker #0
Tu photographies également des portraits ?
- Speaker #1
Ça m'arrive. C'est beaucoup moins souvent tout de même. Mais ce que j'aime dans le portrait, c'est la vie. En fait, dans toute la base de mon travail, ce que j'aime, c'est la vie. Et c'est ce qui se retrouve un peu partout, la chaleur de la vie. Et dans les portraits, tu parlais d'académisme tout à l'heure. Moi, je n'aime pas les portraits académiques. Ça me gonfle. J'aime bien qu'en fait, chacun sorte un peu de sa zone de confort.
- Speaker #0
On peut dire les trucs un peu corporate,
- Speaker #1
artificiel. Ça, non. J'admire ce que fait le studio Harcourt de façon style c'est très beau mais c'est pas mon monde
- Speaker #0
Et comment tu abordes tout ça avec tes clients ? Parce que toi tu es passionnée de photographie tu en as fait ton métier comme moi est-ce que parfois ça peut bloquer l'interaction le côté financier, engagement financier engagement commercial ? Non,
- Speaker #1
je suis une triche fun.
- Speaker #0
Ce n'est pas une question de tricher, mais...
- Speaker #1
Je ne triche pas, déjà.
- Speaker #0
Tu es pleinement à l'aise avec ça et avec tes clients ?
- Speaker #1
Je suis pleinement à l'aise avec qui je suis, avec ce que je fais, pourquoi j'ai choisi ce métier, parce que je l'ai choisi par passion, tout comme toi. Donc, je suis à l'aise avec ça. Nous, photographes, on évolue à travers des images. Donc, en fait, on a un book. Avant, il y a 20 ans, on commençait avec un book papier qu'on emmenait dans les agences sous une petite sacoche. Tu vois, on était en costume, talons, bien habillés, on allait voir les agences, on présentait les boucles papier. Aujourd'hui, on a des sites internet, on a des plateformes en ligne, on a nos photos qui vivent tout le temps sur les réseaux. Donc on n'a plus besoin, c'est notre CV en fait, le travail qu'on fait. Maintenant, il y a quelque chose qui s'est passé dans le monde économique dont on parle peu, et qui est pourtant extrêmement important pour moi, c'est que... Tu retournes il y a quelques années en arrière, au nombre de 10 ou 20. Avant, les créatifs étaient beaucoup mis en valeur ou très importants dans les agences de communication et de publicité, puisqu'il y a eu toute la période Mad Men, ce qui a monté la publicité, c'était la créativité. Le créatif était le rôle majeur de ce qui faisait la pub. Et puis si tu te souviens des années 80, la publicité... Elles ont marqué, on les a encore en conscience. Culture pub, notamment avec l'émission Culture pub. Exactement. Il s'est passé une inversion des tendances après la grosse crise des années 2000, 2008 je crois.
- Speaker #0
La crise économique ?
- Speaker #1
Oui. Les commerciaux ont pris le pouvoir. C'est-à-dire que maintenant, tout est fait en fonction du chiffre en dessous. Limite même, on défait la créativité des créatifs pour privilégier un tarif ou un prix. Et ça, ça fait que si tu regardes dans la publicité aujourd'hui, il y a une nivellation de la publicité. Les messages sont moins impactants, moins forts, les images nous restent moins. Et finalement, de fait...
- Speaker #0
Très belle réflexion.
- Speaker #1
C'est une réflexion qu'on retrouve. Et donc, de fait, il y a tout un réapprentissage à mettre au jour. Parce que ce qui fait la beauté des choses, c'est l'unicité. Quand tu as envie de valoriser une marque, tu as envie de la rendre unique, tu as envie de la mettre un peu plus en valeur que les autres pour qu'elle se... démarque plus. Et puis, il ne faut pas oublier que le consommateur,
- Speaker #0
la marque doit se démarquer.
- Speaker #1
La marque doit se démarquer. Et surtout, il ne faut pas oublier que le consommateur, lui, devant un bac où il y a plusieurs marques, il a un quart de seconde, il a déjà fait son choix inconsciemment. Ça, on n'en parle pas. On se dit je vais plutôt aller là-dedans, là-dedans. En réalité, l'œil, en un quart de seconde, a choisi. Pour que ça vienne au stade de ta conscience et que tu prennes conscience que tu as choisi ça, tu mets plusieurs minutes quand même. Tu dis finalement, celle-là, peut-être celle-là.
- Speaker #0
Mais c'était déjà joué.
- Speaker #1
Mais c'était déjà joué. Donc en fait, le but, c'est de donner le bon rayonnement. Un rayonnement qui fait que d'un coup, l'inconscient est happé par le truc. Une énergie qui fait que, hop, tu happes le consommateur. C'est ça le but d'une belle image. C'est que tu attires l'attention en un temps record. Et dans un monde où on est abreuvé, sur sollicité d'images, où tu scrolles, tu ne regardes même plus. Si tu n'as pas une image percutante, si tu n'as pas un rayonnement qui t'attire, tu ne t'arrêtes même pas. Ce qui fait que les entreprises veulent aller au moins cher. Ils vont au moins cher, c'est bien, mais on ne voit même plus leurs images. Et ça, c'est une expérience que tu ne peux pas avoir quand tu commences. Que tu apprends au fur et à mesure. de la vie, un peu comme la spiritualité. Tu apprends au fur et à mesure des expériences de la vie, tu tisses au fur et à mesure, tu comprends au fur et à mesure en faisant, en défaisant aussi les schémas, en regardant, en évoluant avec. Et ça, ça met du temps. Voilà, voilà.
- Speaker #0
Hyper intéressant ! On sort du cadre,
- Speaker #1
j'adore ! Ah mais ça fait du bien ! Moi, je n'aime pas trop les cadres.
- Speaker #0
Nous, on brise les codes.
- Speaker #1
Ah ouais, et puis quand on s'enferme trop,
- Speaker #0
on a juste envie de tout travailler en l'air. En dernier podcast, quelqu'un disait, c'était Benjamin qui a fait un super truc autour des boissons chaudes. Il veut torréfier des céréales. Et il disait, je n'aime pas rentrer dans les cases et je crée mes propres cases.
- Speaker #1
Mais c'est formidable.
- Speaker #0
Et j'adore.
- Speaker #1
En fait, c'est exactement ça. C'est ce qui fait la différence. Je veux dire, tu regardes tous les grands hommes de ce temps, que ce soit Martin Luther King, Gandhi, Hans Hansen. Et les femmes ? Eh bien, Hans Hansen. Tu passes au niveau des stars, des personnalités qui ont marqué leur temps. Freddie Mercury, typiquement. Oprah Winfrey. C'est des personnalités uniques. Ce ne sont pas des personnalités qui se fondent dans la masse. Donc, pourquoi on devrait obéir aux codes pour se démarquer ? Ça n'a pas de sens.
- Speaker #0
C'est le fameux Anthony Bourbon. bon, qu'on aime, qu'on déteste, mais qui dit celui qui s'éloigne du moule dérange la foule.
- Speaker #1
Oui, mais c'est bien aussi.
- Speaker #0
Oui, voilà.
- Speaker #1
Je veux dire, c'est pas en restant dans la foule que tu fais les grandes choses.
- Speaker #0
C'est sûr. Après, c'est d'être clivant. On me dit, moi je suis assez clivante, et que dans ce milieu-là, qui est très dogmé, qui est très institutionnel, où justement j'assume. de sortir de tout ça, on me dit soit on t'adore, soit on te déteste. C'est pas grave, on s'en fout. Mais on s'en fout de royal !
- Speaker #1
Et je vais même te dire, plus tu vas t'affirmer, plus il y aura de l'adoration, et plus il y aura de la détestation.
- Speaker #0
Et c'est pas grave.
- Speaker #1
Mais en fait, c'est l'équilibre des choses. Tu pourras pas empêcher les gens de penser ou les gens de te détester parce qu'ils sont confrontés à leurs propres limites et que du fait de te voir réussir, ils sont renvoyés à leurs propres chèques. Tu pourras jamais empêcher les gens de... de te critiquer, de vouloir te remettre dans leur zone.
- Speaker #0
C'est une question du coup que je te pose. On parle de réussir. Réussir pour un artiste, c'est quoi ? Quels sont les critères sur lesquels on peut se fonder ? Des critères sur mon subconscient, très intuitifs, très instinctifs. Mais c'est quoi réussir pour un artiste ?
- Speaker #1
S'accomplir, s'épanouir. Je crois que ça, c'est la base de tout entrepreneuriat. Ce n'est pas toi qui me contrediras sur le fait, non ce n'est pas.
- Speaker #0
s'émanciper, je dirais.
- Speaker #1
Oui, ça fait partie de la chose.
- Speaker #0
Sur la liberté, tout à l'heure.
- Speaker #1
Et puis d'atteindre, de dépasser les limites qu'on nous met tout le temps. Mais alors tout le temps, un stade, tout le temps, tout le temps. Enfin, je veux dire, même pour un artiste. Alors, si on se base du point de vue d'un artiste peintre, un artiste photographe ou un artiste sculpteur, on lui demande beaucoup, beaucoup d'argent, je disais, pour réussir. Alors qu'il a déjà créé ses œuvres et qu'il ose les montrer au monde. Et en fait, je vais prendre un exemple très récent. J'ai été très heureuse qu'une foire d'art contemporain aux Etats-Unis, dans une ville très prisée, c'était un de mes rêves, me contacte pour me dire on voudrait que vous participiez à l'événement. Mais pour participer, Ausha bien. Combien ? Pour un mur d'un mètre, alors sachant que j'ai des œuvres de plus d'un mètre, pour un mur d'un mètre, 7000 euros hors taxe. À cela t'ajoutes les frais de transport, l'assurance. les défraiements, enfin je veux dire l'hôtel les consommations et tout, t'en arrives à 10 000 10 000 pour exposer pour exposer, et après on te dit mais vos oeuvres sont chères alors si je réintègre les coûts de fabrication, le temps passé le temps d'exposition, la promotion autour et tout, il faudrait que je vous offre mon oeuvre bah non, en fait non je suis désolée, donc du coup c'était un rêve et je me suis dit ça ne mérite pas que je me sacrifie, ça attendra. Et j'ai créé d'autres projets à côté, ce qui fait que j'ai exposé en Italie, j'ai exposé un peu partout, puisque j'ai été même jusqu'à Dubaï, J'ai exposé à Dubaï et c'est très bien comme ça.
- Speaker #0
Mais effectivement, exister en tant qu'artiste, c'est avant tout s'épanouir, avant tout être reconnu aussi, parce qu'il y a quand même un petit peu de ça. Il faut que le travail soit vu. Il y a quelque chose qu'un ami m'a dit et qui va beaucoup t'aider, parce que toi aussi, tu es une artiste, mais on va en parler un petit peu. Tu as eu du mal peut-être à l'assumer, cette chose-là. Mais il y a un ami qui m'a dit un jour, Julie, tu as peur qu'on voit ton travail, tu as peur de t'assumer en tant qu'artiste. C'est bien beau. Mais si tu fais des œuvres qui restent dans un placard, ça reste de l'art de placard. Alors tant que tu n'oseras pas montrer ton travail, tu n'oseras pas être un artiste.
- Speaker #1
En fait, c'est transmettre.
- Speaker #0
Oui, c'est transmettre et accepter que les gens aient une vision différente de la tienne, sur ce que tu aimais. Parce que toi, tu fais une œuvre et le spectateur a sa propre interprétation de l'œuvre. Et ça le touche à des endroits que toi, tu n'avais pas imaginé au départ forcément. Et accepter ça... Comme un dialogue, c'est extrêmement important.
- Speaker #1
Une vraie rencontre. J'allais parler de dialogue. La rencontre. D'ailleurs, quand j'étais prof de philo, il y a beaucoup, beaucoup, beaucoup de dissertations qui tournent autour de l'art.
- Speaker #0
De l'art ?
- Speaker #1
Parce que la philosophie est fortement liée aussi à tout ça. Cette réflexion, en fait, sur l'être.
- Speaker #0
Mais on a fait de la philosophie, on a réfléchi. Mais qu'est-ce qui, toi, Virginie, t'a amenée à accepter cette idée que tu étais au-delà de la création, parce que tu crées ?
- Speaker #1
C'est vrai que longtemps, je disais que je transforme. C'est-à-dire que je pars de la petite tomate et je fais de l'asperge en ce moment, ou de la fraise.
- Speaker #0
Tu interprètes.
- Speaker #1
Oui, mais c'est vrai que du coup, j'ai compris qu'il y avait une partie de moi très subjective que je mettais dans mes assiettes. C'est pour ça que...
- Speaker #0
Ta personnalité.
- Speaker #1
Ma personnalité, ma sensibilité, mon émotivité, ma susceptibilité aussi, en tout cas, mon intériorité.
- Speaker #0
Pourquoi la Bon, c'est bien joli, mais ça, ça parle d'ego.
- Speaker #1
Mon intériorité. Mon intériorité, beaucoup. Et ça, je l'ai intégré. C'est aussi pour ça que les chefs, c'est une vraie expression. Et j'ai toujours dit que c'était aussi un prolongement de soi. Cet état de flot où je me sens, moi, le moment que j'adore, c'est quand je dresse mes assiettes. En fait, j'ai toute ma mise en place. Je suis là en train de me dire, je vais faire ça, je vais faire ça, je vais faire ça. Et en fait, je ne sais jamais comment je vais dresser mes assiettes. Parce que c'est au moment où j'ai tous les éléments, je me dis ok, je pense que quelque chose va me mettre quelque chose dans la tête. et c'est à ce moment-là que ça arrive, ça pointe en fait.
- Speaker #0
C'est très fulgurant. C'est bien parce que ça m'amène à une question que je m'étais posée et que je voulais te poser. C'était quoi ? As-tu réussi à conscientiser ton processus créatif ? Est-il instinctif ? Et si tu fais part de ton intuition, cette intuition est-elle canale, réfléchie, consciente, inconsciente ? Est-ce que tu arriverais à définir ton processus créatif ?
- Speaker #1
Cette intuition, elle est guidée. Moi, je pense qu'elle est guidée.
- Speaker #0
Ah, plutôt canale donc. Oui. Comme moi.
- Speaker #1
Donc je suis canale, voilà. Non, c'est quelque chose qui me parle. Mais c'est vrai que je l'ai dit aussi très tard, ce côté pourquoi tu as voulu te lancer alors que j'étais dans un métier qui fonctionnait. Moi, cette reconversion-là, ce n'est pas une reconversion qui est imposée. C'est une reconversion que j'ai décidée, que j'ai mûrie. Parce que j'adorais l'enseignement et que je ne suis pas partie. Parce que j'ai fait un burn-out où j'avais un patron qui n'était pas cool, des collègues qui n'étaient pas cool et que je m'ennuyais. Pas du tout. C'est que j'étais appelée ailleurs.
- Speaker #0
Bien sûr.
- Speaker #1
Et donc ce processus créatif, je sais que c'est une construction, une émission fulgurante qui se met dans ma tête au moment où j'ai les choses dans la main.
- Speaker #0
Alors, la fulgurance ne vient-il pas d'un long processus introspectif qui s'est fait bien avant en fait ? Quand ça commence à être fulgurant, c'est que ça a travaillé en interne.
- Speaker #1
L'introspection.
- Speaker #0
Bien sûr,
- Speaker #1
l'introspection.
- Speaker #0
La réflexion.
- Speaker #1
Et je dis souvent, là on parle des chefs de l'artiste. de la cuisine, mais l'entrepreneur de manière générale, je pense que celui qui réussit, c'est pour ça quels sont les critères de réussite, est-ce que c'est réussir dans la vie, réussir sa vie, il y a tout ce processus-là, mais c'est celui qui se connaît et l'introspection, ce qu'on est en train de faire là, de manière très nue, parce que là, je pense qu'on ne peut pas plus se mettre à nu.
- Speaker #0
On est encore à minuit !
- Speaker #1
J'ai pas dit se mettre à nu, j'ai dit se mettre à nu, et la préposition est importante ! Je pense que c'est ça, c'est d'aller loin, de vouloir rayonner, de vouloir se prouver des choses aussi. Parce qu'on a beau avoir beaucoup de force, beaucoup de puissance, d'être capable de se parler à soi-même, de dialoguer avec nos démons aussi. Parce qu'on a des fantômes, moi j'en ai. Je ne me suis pas encore libérée de tout ça. Et je pense que j'ai envie...
- Speaker #0
Tu peux le décider, tu sais.
- Speaker #1
Ouais, mais je crois que j'ai envie qu'il reste encore un peu avec moi parce qu'il me donne quelque chose.
- Speaker #0
Donc il disparaît trop tard. Jusqu'à temps que tu comprennes qu'en fait, ils ne te nourrissent pas, mais ils t'affaiblissent.
- Speaker #1
Oui, sûrement. Non mais sûrement !
- Speaker #0
ça reste mon maquette je suis autour de la lumière parce que je suis photographe mais les zones d'ombre ne sont que des zones non éclairées c'est vrai Donc il ne faut pas les entretenir comme des démons, ça ne sert à rien d'entretenir le démon qui est sous le lit.
- Speaker #1
Le fameux qui nous fait peur !
- Speaker #0
Le fameux qui finalement te pourrit la vie tout le restant de tes jours si tu ne veux pas l'évacuer et mettre une petite lampe pour voir qu'il n'y a rien. Et que finalement ce n'est pas grave. En fait, il faut résoudre les choses, il faut les guérir, il faut mettre la lumière dessus. C'est vrai que c'est un travail que beaucoup ne font pas et qui n'est pas forcément évident. Parce qu'accepter de regarder ce qui est désagréable et ce qui est parfois même douloureux...
- Speaker #1
Inconfortables.
- Speaker #0
Inconfortables. C'est extrêmement inconfortable, justement. Et c'est dérangeant en soi. C'est dérangeant parce qu'on se dit « mince, j'ai ça en moi encore » . Mais il faut le faire, parce que sinon, c'est tes peurs qui finissent par te guider plutôt que tes envies. Bien sûr. Et tes réactions sont mues par tes failles plutôt que la bienveillance qui t'habite, que la lumière qui t'habite, ou ce genre de choses. Donc le jour où tu comprendras qu'en fait tes démons t'alourdissent, tu accepteras de les regarder en face en leur disant mais quittez C'est bien, t'as fait ton oeuvre, mais stop.
- Speaker #1
Non mais la métaphore du fantôme, du monstre sous le lit, effectivement. Le nombre de fois où ça m'est arrivé, pas à 44 ans, mais ça m'est arrivé de me dire, je sens qu'il y a un truc sous le lit, puis tu y vas, tu y vas. Bah oui, il n'y a rien. Bah ouais, c'est vrai, c'est beau en même temps.
- Speaker #0
Après, il y a les ressentis. Ça nous amène à la part d'intuition qu'il y a en chacun de nous, et l'hypersensibilité qui nous fait ressentir aussi beaucoup de choses que beaucoup ne... palpe pas, qui ne ressent pas.
- Speaker #1
D'avoir accès à un monde invisible. Un autre monde. Et toi, du coup, tu as des rituels ? Non. Comment ça se passe concrètement quand tu te mets en branle avant une séance photo ?
- Speaker #0
Déjà, je n'ai pas de rituel. Je déteste ritualiser pour la simple raison que j'ai passé toute ma vie à défaire des schémas. Je suis plutôt à déprogrammer pour ne pas reprogrammer. Ça, c'est mon sens de la liberté. Quand tu commences à déverrouiller les schémas qui t'enferment, T'as une envie de liberté qui est incroyable. T'as pas envie de reprogrammer un truc qui t'enferme, au contraire. Donc, est-ce que j'ai des rituels ? Non. Est-ce que j'ai des habitudes ? Oui, parfois, mais elles changent en fonction du lieu, des gens que t'as autour de toi, etc. Je sais qu'en ce moment, ce qui me plaît, parce que j'ai déménagé il y a deux ans et demi, trois ans maintenant, et j'ai déménagé parce que j'avais comme seul horizon un bâtiment. Et que je ne le supportais plus après le Covid. J'avais besoin de voir de la nature, j'avais besoin de me reconnecter à elle tout le temps. Pour autant, les trois quarts de mes clients sont autour de Paris, puisque les grands sièges d'entreprise sont à Paris, parce que Rungis, c'est pas loin de Paris. Donc j'ai opté pour aller à 10 minutes de Paris, pour avoir un jardin qui donne sur un immense parc, où il y a, en plus devant mon jardin, un arbre tricentenaire. Donc mon habitude en ce moment, c'est que je me lève, je mets voler, je verse mon thé matcha avec mon petit lait d'avoine, et quel que soit le temps, je vais dehors, j'écoute les oiseaux, j'écoute la nature. Je parle à l'arbre, à la nature. Je remercie l'arbre d'être là, la nature de veiller sur moi.
- Speaker #1
La gratitude matinale.
- Speaker #0
Et après, je remercie l'univers de m'accorder tous les bienfaits que je vis, de pouvoir exercer ma passion, de pouvoir gagner ma vie avec. Parce que ce n'est pas toujours facile quand on est artiste, entrepreneur. Et quand on est une femme, parce qu'il faut le dire, ce n'est pas toujours facile. On nous demande de prouver je ne sais pas combien de milliers de fois qu'on est capable de... C'est insupportable. En fait, ça nous fait perdre une énergie dingue. Mais ça développe aussi en nous une force. que les hommes n'ont pas. C'est vrai. Voilà. Ils imposent par la force physique. Nous, on a une force d'entreprendre, une force émotionnelle qu'ils n'auront jamais.
- Speaker #1
Et du coup, ça fait combien de temps que tu as fait de la photographie, ton métier ? 20 ans. 20 ans. Donc 20 ans.
- Speaker #0
J'ai eu la même crise que toi. En fait, je n'ai pas du tout, moi qui aime apprendre, j'adore apprendre au quotidien, j'apprends beaucoup.
- Speaker #1
Te former.
- Speaker #0
J'adore me former naturellement à ce qui m'intéresse. J'ai détesté le système éducatif dans lequel on nous plongeait. Tu vois, les obligations de résultat. L'obligation de se comparer aux autres. Un tel a mieux réussi que toi. Tu devrais faire comme ça. Tu verras, comme ça. L'unicité, elle est où, là-dedans ? Donc en fait, par principe, j'ai fait une école pour rassurer mes parents au départ, et puis pour apprendre les bases techniques, parce qu'on a besoin quand même de s'agir de la technique, surtout dans un métier comme la photographie, où la technique est omniprésente. Donc j'ai fait une formation, et après je me suis dit, bon bah... Voilà, tu fais ta place. Tu travailles comme une acharnée. Ce qui fait que, même pendant dix ans, j'ai pris très peu de vacances, voire quasiment pas. Je ne m'autorisais pas à en prendre, d'ailleurs. Même si je prenais des congés, j'étais tout le temps au téléphone, à travailler, à cravacher comme une damnée en me disant il faut que ça marche, il faut que ça marche, il faut que ça marche. Et j'ai appris petit à petit qu'en fait, les temps de moins... très forte phase d'activité, puis des temps de mois, enfin je veux dire, on va prendre le mois de mai, avec les ponts. Nous, en photographie, c'est pas la meilleure période. Toi, je pense qu'il y a beaucoup plus de...
- Speaker #1
Ah oui, j'ai aimé, du moins là, c'est...
- Speaker #0
Mais nous, en photo, il n'y a que des ponts, donc en fait, dans le monde salarié...
- Speaker #1
Il n'y a plus personne. La société se déteste, madame.
- Speaker #0
Le mois de mai a toujours son lot de surprises. Dans ces phases-là, avant j'aurais cravaché, cravaché, cravaché. Aujourd'hui, je crée. Et c'est très différent comme approche. Parce qu'en fait, créer, c'est aussi démarcher. D'une certaine manière, plus tu crées, plus tu attires à toi des gens qui sont intéressés par cette création. Et du coup, ça te réapprend une gestion de la vie et de l'énergie différentes. Donc, ça m'amène à ton hyperactivité. Merci. quelle place le temps, l'espace, la contemplation dans ta vie ? Est-ce qu'il y en a une ?
- Speaker #1
Alors,
- Speaker #0
c'est une vraie question. Mais oui.
- Speaker #1
C'est la plus belle question, c'est la plus vraie. Ça aussi, ça s'apprend.
- Speaker #0
Ça prend du temps pour toi.
- Speaker #1
Ça s'apprend. J'ai beaucoup de moments de concentration. Ça, pour le coup. Bien sûr que je suis hyper active. Bien sûr que je suis partout. Les gens... On pense que j'ai des jumelles. Non, je tiens à dire que je n'ai pas de jumelles. À ce stade,
- Speaker #0
on pourrait parler triplé.
- Speaker #1
Moi, ce qui me meut vraiment, c'est les rencontres avec les gens. Bien sûr que j'ai besoin de prouver, de multiplier, de surmultiplier. Mais de plus en plus, quand j'ai commencé à comprendre que j'étais une artiste, que oui, j'avais besoin de ces temps de calme, ces temps de maturation, ces temps d'attente, voire même ces temps d'ennui.
- Speaker #0
En fait, il n'y a pas d'ennui quand on est créatif.
- Speaker #1
On est tout le temps en train de réfléchir. C'est le temps de pause, en fait. Mais c'est vrai que mon cerveau est en permanence en effervescence. Après, c'est mon corps. C'est de travailler aussi sur mon corps, sur ce que j'offre et ce que je n'offre pas à mon corps. J'essaye de dormir. Je m'écoute beaucoup. Quand je peux le faire, je fais des siestes. Et ça, ça me fait du bien. Et depuis peu, je m'accorde des temps pour moi. donc j'ai trouvé un petit endroit. qui est à côté d'Onfleur, où je pars toutes les 6-7 semaines,
- Speaker #0
toute seule.
- Speaker #1
Et j'ai trouvé ce lieu-là, qui s'appelle les Jardins de Coppelia, que j'adore, et où je suis partie au mois de janvier, toute seule, j'ai laissé mari et fille, pas la boîte parce que j'avais quand même l'ordi, et j'y suis repartie là au mois d'avril.
- Speaker #0
Comme une bouffée d'oxygène. Ouais,
- Speaker #1
une régénérescence, un temps où je pense qu'à moi. Je prends mon ordi, je suis au téléphone, etc. Mais en tout cas, ça me donne... J'ai compris que j'avais besoin d'espace pour la concentration, d'espace pour la création. Ça, ça a été évolutif aussi. C'est en rencontrant aussi des artistes comme toi, en rencontrant des gens qui me disent « Fais attention, parce qu'il y a aussi ce côté santé qui rentre en jeu, de fatigue, de burn-out, de sur-sollicitation mentale. » Parce qu'en fait, moi, je multiplie les deux. C'est-à-dire que j'ai à la fois un métier hyper intellectuel parce que je communique beaucoup, je crée beaucoup, j'anticipe beaucoup. Et j'ai un métier immensément physique parce que je porte beaucoup, je suis debout. Les gens ont tendance à l'oublier. Mais du coup, parfois, ça fait pchit. Ça fait boum. Alors,
- Speaker #0
je vais te dire une phrase que je dis souvent aux entrepreneurs ou aux personnes qui n'osent pas prendre des vacances. Moi-même, je suis passée par une phase où je n'en prenais pas. Parce que quand on est complètement à fond dans son entreprise, on a juste envie qu'elle fonctionne. Et trouver des groupes clients.
- Speaker #1
C'est compliqué aussi.
- Speaker #0
Oui, de lâcher, bien sûr, parce qu'on se réalise à travers ça. J'ai compris que prendre des vacances, c'était un investissement sur l'avenir. Bien sûr. Et en fait, plus tu acceptes de reposer ton esprit, ton âme, ton corps, plus il y avait de l'espace à re-remplir à nouveau. Alors que quand ça déborde, en fait, tu vois, l'inspiration de l'environnement, de tout ce qui t'entoure, elle est limitée.
- Speaker #1
De toute façon, je sens très bien que quand je suis fatiguée, surfatiguée, surexcitée, surepuisée, surcontrariée, je n'ai plus de place pour créer. Comme en plus, je fais des menus sur mesure pour mes clients, je reçois les briefs de mes clients, il faut que je produise quelque chose. Je ne suis pas qu'une exécutante parce qu'à la rigueur, quand c'est le côté robotisé de couper des choses, de cuire des choses, la rigueur, ça, ça passe. Même si c'est qu'une fatigue physique, mais le côté fatigue mentale, moi après je ne peux plus même créer tous mes textes de communication, je ne peux plus. Donc c'est pour ça que j'ai compris comment je fonctionnais. Mais ça aussi, c'est au fur et à mesure du temps, et puis au fur et à mesure des petites gifles que tu te prends, que ton corps te dit coucou, dis donc, mais je suis là.
- Speaker #0
Alors tu sais, le corps c'est le dernier maillon d'expression de l'âme. En fait, le corps se manifeste quand tu n'as pas su écouter ce que l'âme te disait.
- Speaker #1
Oui, c'est ça. Mais donc maintenant, je sais. Je me connais là-dessus, je m'écoute beaucoup, et quand je sens que ça ne va pas, je dis fuck.
- Speaker #0
D'ailleurs, ça m'amène à une question, parce qu'on parle du fuck et de ce qui ne va pas. Pour un entrepreneur, parce que je pense que c'est bien d'en parler, être entrepreneur, c'est génial en tout point, puisqu'on a la liberté de faire ce qu'on aime, de s'investir, de s'épanouir et tout, mais combien de défaites pour combien de réussites ? Et ça, je pense que c'est une vraie question que les auditeurs ont besoin d'entendre, parce qu'on se prend des claques tout le temps. en fait si on dé... On défie la loi de la résilience,
- Speaker #1
bien souvent. Non mais moi j'explique de plus en plus qu'il y a des coulisses en fait à tout ça, parce que je suis très médiatisée, je suis beaucoup sur les réseaux, on me voit beaucoup.
- Speaker #0
Parce que t'aimes ça aussi. Je t'aime ça,
- Speaker #1
non mais bien sûr, et puis je le fais bien. En fait les gens me disent très souvent, et on me l'a encore dit hier soir, Virginie continue de nous faire rêver. Donc t'as mis une petite pression, c'est vrai.
- Speaker #0
Moi je dirais aussi continue de te faire rêver, parce qu'à travers ça tu le feras. Oui,
- Speaker #1
évidemment, toujours, tu transmets aussi ce que t'as de meilleur. Donc, bien sûr qu'il y a des coulisses. Il y a les coulisses à la fois de fatigue, les coulisses de peur, les coulisses de gens autour qui te renvoient des choses de culpabilité. Voilà. Je pense que ma plus grosse... Mon écueil, c'est le rapport à ma fille. C'est vrai. Étant maman, c'est...
- Speaker #0
Mais elle te le reproche ?
- Speaker #1
Pas du tout. Mais justement. Là encore, ça a été un processus de grosse communication avec elle. Rose, elle a eu 16 ans au mois de février. Donc, moi, elle me voit depuis qu'elle a 4 ans. Elle me voit évoluer depuis qu'elle a 4 ans. Et en fait, c'est la culpabilisation de la société, la culpabilisation de mes parents, de dire comment c'est possible que tu puisses t'éclater à ce point-là dans ta carrière. Et bien sûr, en plus, je suis dans l'événementiel, je fais beaucoup de choses, donc je ne suis pas souvent à la maison, mais j'essaye d'être là pour des temps qualis. Je prends des temps avec elle. je pars en voyage avec elle, je vais au restaurant avec elle, je l'écoute, on fait des câlins dans le lit.
- Speaker #0
Un super exemple. La culpabilité n'a pas lieu d'être.
- Speaker #1
C'est fini. J'ai dépassé tout ça depuis quelques temps. Et en fait, tout ça s'agglomère entre ce que je veux pour moi, mes temps de pause, ce que je veux pour elle. Parce que finalement, très souvent, elle me dit je suis très fière de toi. Et je sais que je lui donne cette culture aussi. de l'effort, de l'audace, ce caractère aussi que j'ai d'aller me battre, parce que certains me disent « Oui, c'est pas normal que tu doives te battre. Oui, t'es une fille dans un milieu... » Oui, on est obligés ! Je veux dire, à un moment, c'est comme ça. C'est la société. Alors oui, c'est pas bien, c'est le patriarcat. Ok, mais une fois qu'on a institué ça, oui, oui, je dois. De temps en temps. Et là encore, récemment, j'étais invitée à une soirée où il y avait plus d'hommes que de femmes. Voilà, forcément. Et où la première question, ça a été Et... « T'as passé ton CAP ? Et quand est-ce que t'as fait ci ? » Et non, en fait, et c'était pile le soir de mes 11 ans, j'ai dit « Ben non, ça fait juste 11 ans que je suis là, que j'existe, qu'on parle de moi dans Paris, que j'ai plein de clients, que là je suis en train de remplir le mois d'octobre. Qu'est-ce que tu viens me faire chier, en fait, à me poser cette question-là ? Demande juste moi, si je m'éclate, quel type de plat je fais, où je suis partie, le plus loin que je suis partie. » s'intéresser à moi, ce côté... réducteur. C'est compliqué. Donc oui, c'est vrai que de manière assez triviale, je l'ai dit, j'ai dû me faire pousser des couilles. Je le dis, je le redis, c'est pas beau, désolé Rose, mais je le dis. Et certaines personnes me disent ça n'est pas normal que tu sois à dire ça. C'est mon chemin.
- Speaker #0
C'est ton interprétation de la situation.
- Speaker #1
C'est mon interprétation. Et donc, pour répondre à ta question de manière claire, j'ai pas trop souffert, finalement. Les défaites, c'est vrai que j'ai un parcours qui me semble le... assez fluide, où je n'ai pas voulu brûler les étapes, où je respecte cette idée, guidée toujours, donc le mot canal, j'aime bien, je suis un canal, de timing.
- Speaker #0
Pour ceux qui ne sauraient pas ce qu'est être canal, c'est être un réceptacle à tout ce qui nous entoure et à prendre l'énergie environnante pour avancer, et pour développer sa propre énergie, pour en donner aux autres. Oui,
- Speaker #1
parce que tout est question d'énergie, on le sait bien. De connexion, d'énergie et de vibrations. Et de fréquence. Oui,
- Speaker #0
c'est vrai. Tout est énergie et fréquence.
- Speaker #1
Quand on parle de bonnes ondes, il y a le côté un peu philosophique, mais je pense qu'il y a le côté très chimique, finalement.
- Speaker #0
Et très physique-chimie, effectivement. Tout être, quel qu'il soit, émet des ondes. Un corps qui chauffe émet la chaleur, donc c'est une onde. Et si tu regardes une information... Moi, j'aime bien expliquer par la réalité des choses, parce que sinon, on se dit que la spiritualité, c'est complètement barré. Mais ce n'est pas du tout barré. En vrai, si tu aimais une musique à la radio, tu ne vois pas le clip se balader avec toi pour aller d'une maison à l'autre. Tu ne le vois pas et pourtant tu l'entends. Donc l'onde transmet son information dans la vie. C'est pareil. On a une petite antenne en nous qui peut traduire les ondes qui nous entourent. Et ça fait des informations. Et quand tu commences à développer cette réception d'informations et le décryptage de l'information, parce que tout est après décryptage et justesse de décryptage, pour ne pas comprendre l'inverse de ce qu'on reçoit.
- Speaker #1
Capacité de décryptage aussi. Tout le monde n'a pas cette capacité.
- Speaker #0
Je pense que tout le monde a en soi ses capacités, mais tout le monde ne fait pas le travail nécessaire pour le développer à juste titre. Nous naissons tous avec des capacités, des capacités intuitives.
- Speaker #1
Après on les exploite ou pas ?
- Speaker #0
Exactement. Et si tu regardes à travers le temps, à travers les âges, à travers les cultures, il y a toujours eu cette culture de l'invisible. Enfin je veux dire, les cultures chamaniques, les peuples ancestraux, etc. Tous parlent de ce qui se passe mais qu'on ne voit pas. On n'a pas forcément besoin de voir pour savoir que c'est là. Le vent, on ne le voit pas, il est là. Eh ben, le monde de la perception c'est la même chose. Il y a plein d'informations qui nous entourent tout le temps, tout le temps, tout le temps. Certaines sont visibles, certaines sont moins visibles, mais pourtant on peut les capter, les traduire, les comprendre.
- Speaker #1
C'est drôle parce que je voulais te parler de la citation de Dorothée Allange, ou Lenge.
- Speaker #0
Dorothée Allange.
- Speaker #1
La photographie, c'est un art qui nous permet de voir ce que nous ne voyons pas.
- Speaker #0
Oui, c'est un peu vrai. C'est un regard décalé sur les choses, et souvent on s'attarde sur un détail que personne ne voit parce que tout le monde passe à côté. Ce qui fait une belle photo, en général, c'est quelque chose où on se dit « Ah là, j'aurais pas pensé, tiens, j'aurais bien aimé faire ça » .
- Speaker #1
Qu'est-ce qui t'inspire dans le monde de la photographie ?
- Speaker #0
Dans le monde de la photographie, dans le monde de la vie, plutôt, je dirais. Parce que la photographie, c'est bien et c'est un média d'expression, un moyen d'expression, un médium d'expression. Mais ce qui m'inspire surtout, c'est la vie. La vie et tout ce que ça traduit à l'intérieur.
- Speaker #1
Moi, je veux que tu m'expliques... La création de ton image de marque, que je vois partout sur les réseaux, qui me fascine. Ah ouais ? Tu peux la décortiquer ?
- Speaker #0
Je suis contente d'entendre ça,
- Speaker #1
j'aime beaucoup.
- Speaker #0
En quoi ça te fascine ?
- Speaker #1
Déjà, c'est débordant de couleurs, la dualité des visages.
- Speaker #0
La dualité ?
- Speaker #1
Ils se regardent, ils sont face à face, donc est-ce que c'est deux mêmes personnes ?
- Speaker #0
Tu parles de la photo de profil, la photo même que j'ai mise en ouverture de mon site. Oui, d'exclure.
- Speaker #1
Ah ! En tout cas, quel a été ton cheminement, pour le coup, là, créatif ?
- Speaker #0
Spirituel. Spirituel, créatif. Là, typiquement, sur cette photo, je suis passée avec l'IA. Parce qu'en ce moment, vu qu'on est en pleine métamorphose des dogmes photographiques et créatifs, on nous demande de nous adapter à l'IA et de travailler avec elle. Ce que je trouve pas mal, puisque c'est un nouveau champ de création et de nouvelles possibilités qui s'ouvrent. Et donc, j'ai expérimenté et j'ai posé des questions philosophiques et spirituelles à lire. Et vraiment, en fait, je voulais la tester pour savoir si c'était vraiment une intelligence. Non, mais c'est assez incroyable. Et donc, j'ai travaillé tout le concept de « je mange donc je suis » , où en fait, on est aussi ce qu'on mange, les émotions qu'on met dedans, l'émotion qu'on met à travers une tomate. En tant que chef, on est aussi ce qu'on est à travers ce qu'on mange, la façon de déguster. La personnalité ressort beaucoup sur la façon de déguster. Il y en a qui ne prennent aucun plaisir et qui s'empiffrent. Il y en a qui prennent le temps. Tu peux voir les caractères se définir à travers ça. Donc, on est ce qu'on mange.
- Speaker #1
C'est la première fois qu'après, on va déjeuner ensemble.
- Speaker #0
On va se dévisser. Deuxième fois ? Oui, je t'avais amenée au Lazare. Le Lazare, c'est ton QG. C'est ça. Donc, on en était où ?
- Speaker #1
Oui, donc, ta photo de profil.
- Speaker #0
Ah oui. Je pense qu'il y a plusieurs choses mélangées. Il y a l'IA et le fait qu'il faut travailler avec. L'humain, l'IA, finalement, le même visage, puisque l'IA est basée sur tout le génie humain et toutes les connaissances humaines. C'est aussi un reflet de l'être humain. Il y a ça. Il y a aussi, je crois que ce visage forme un cœur, d'une certaine manière, le visage de l'amour universel, qui n'a pas de visage, finalement, où le genre n'est pas un problème ou une question. puisque Pour moi, l'amour universel est avant tout ce qui rayonne de l'âme, quel que soit le genre, le corps, la vie sociétale, d'où on vient, la culture, la couleur de peau, etc. L'amour est universel. Et donc, à travers ces deux visages, je voulais évoquer ça, le fait qu'on est tous frères et qu'on n'a pas besoin de se définir à travers des choses clivantes. Ou enfermantes, bien sûr. Voilà, et puis la lumière qui est à travers, parce que j'ai aimé le rayonnement que j'ai mis dans cette photo, parce que quand je travaille avec l'IA, je remets ma lumière dessus. Et après,
- Speaker #1
il y a beaucoup de fruits et de légumes.
- Speaker #0
Il y a des fruits et des légumes, parce que c'est la connexion à la Terre, à la mère nature, et finalement, à tout ce qui nous rapproche de la Terre. On a tendance beaucoup à la négliger, à l'oublier, alors qu'elle est au centre de tout. Elle nous permet d'être vivants, elle nous permet de vivre, elle nous permet de manger, d'avoir un toit sur la tête, elle nous donne tout. Et je trouve qu'il manque beaucoup, beaucoup, beaucoup d'humilité à l'être humain. en ce moment.
- Speaker #1
Alors tu parles de la nature, de la terre, de l'agriculture. Qu'est-ce qui... S'il y avait un plat qui résonne chez toi de manière spirituelle ? Ah oui, on n'avait pas préparé cette question.
- Speaker #0
Ben non, mais en fait...
- Speaker #1
Ou une culture gastronomique vers laquelle tu te sens attirée ?
- Speaker #0
Bon, je ne sais pas si c'est la culture gastronomique, mais la culture qui m'attire beaucoup, beaucoup, c'est la Grèce. Parce que je me sens grecque à l'intérieur. Je ne sais pas comment l'expliquer, la première fois que j'y suis allée, c'était pour un livre, parce que je faisais un livre de cuisine sur la Grèce, et je me suis dit, faire un livre de cuisine sur la Grèce, sans avoir rencontré les Grecs, sans avoir rencontré son peuple... Ça n'a pas beaucoup de sens. Ça n'a pas de sens, donc j'y suis allée. Et là, je me suis retrouvée dans ce pays en me disant, mais en fait, je viens de là. Je ne sais pas comment expliquer ça, cette sensation, où j'avais l'impression que toute mon âme vibrait de cette terre, que je venais de là, et que la première incarnation de ma vie était de là-bas. Je ne peux pas exprimer à quel point ça a été fort. Et depuis, c'est mon ressource, quand j'ai besoin de déconnecter, d'écouter mon intuition.
- Speaker #1
De déconnecter et te reconnecter.
- Speaker #0
Et de me reconnecter, c'est la phrase que j'allais prendre. J'aime bien dire qu'en Grèce, on regarde la mer Égée et on se perd à l'horizon, on s'y retrouve, c'est selon. Et c'est ce qui se passe en moi à chaque fois que je vais en Grèce. Il y a un grand chamboulement, un grand émerveillement et en même temps, un retour à l'essentiel, à ce qui est important. Voilà. Bien. Mais ça nous amène à la question suivante. Toi, est-ce que tu as un plat porte-bonheur ? Ou des habitudes porte-bonheur ? Quelque chose que tu as cultivé au cours de ton parcours d'entrepreneur ? Comme les artistes, avant de rentrer en scène, tu sais, il y en a qui ont des gris-gris dans leur poche. La vieille chaussette. Parce qu'elle a un trou qui leur rappelle un truc de leur existence qui leur apporte des bonheurs, etc. Est-ce que toi, tu as un gris-gris ou un plat porte-bonheur ou une façon de faire porte-bonheur ? Tu veux toujours le même tablier ou le même couteau ?
- Speaker #1
Non, tu vois, ça c'est pareil. Le côté, la même chose, ça n'est pas moi. Non. Parce que même, je peux avoir des associations. Tu vois, là en ce moment, on est sur les légumes printaniers, l'asperge, le petit pois, la fraise qui arrive. Il faut toujours que je twist, il faut toujours que je change l'herbe, il faut toujours que je change le vinaigre, il faut toujours que je change l'huile.
- Speaker #0
Et puis t'aimes le changement, c'est ça qui est beau dans la...
- Speaker #1
Voilà, j'aime le changement et j'ai toujours dit, parce que je donne beaucoup de cours de cuisine, quand je fais un pesto, voilà, on connaît le pesto basilic, je leur dis, mais voilà, on peut faire un pesto, hier j'ai fait un pesto de menthe, enfin tu vois, tu peux mettre ce que tu veux, pignon, tu peux mettre des noisettes, des amandes, des noix de cajou, des cacahuètes. et en fait je leur dis la cuisine c'est illimité et en fait je... pense que c'est pour ça que je trouve un vrai...
- Speaker #0
C'est une palette énorme.
- Speaker #1
Oui, c'est ça. En termes d'association, et je ne veux pas me fermer aux associations. Donc moi, ce qui me rassure, je pense, c'est d'aller me confronter aussi aux choses qui sont attendues. En fait, je suis très impertinente. Je suis très insolente. Quand tu dis le côté rebelle, j'aime ça. Donc, le côté sucré-salé, c'est quelque chose qui me ressemble beaucoup. Parce que ça aussi, il y a des gens qui n'aiment pas. Là, par exemple, je fais une poulet d'asperges avec de la fraise.
- Speaker #0
Est-ce que ça voudrait dire que tu aimes mélanger les opposés ? Ah, belle analyse. Sigmund. Très bien. Très bien. Très bien. Non, mais c'est vrai.
- Speaker #1
Mais oui.
- Speaker #0
Mélanger les opposés. En fait, j'adore l'école des contrastes.
- Speaker #1
Moi, j'appelle ça.
- Speaker #0
L'école des contrastes. Je note.
- Speaker #1
Alors, je vais même aller plus loin. L'école des contrastes vient de l'Égypte antique, où il y avait plusieurs niveaux spirituels à passer. Et en fait, on te confrontait souvent aux contrastes. Mais c'est tout un concept que tu retrouves dans la lumière. La lumière qui éclaire un endroit crée une ombre à un autre endroit. Il n'y a qu'aux sources, à la source même de la lumière, qu'il n'y a aucune ombre. Il n'y a qu'à la source de la lumière qu'il n'y a que de la lumière. Parce que tout en périphérie, ça éclaire et ça crée des ombres. Plus tu t'éloignes de la source, plus tu connais l'obscurité. Plus tu te rapproches de la source, plus tu connais la luminescence. Et donc l'école des contrastes vient de l'Egypte antique, parce qu'il y avait différents niveaux spirituels à passer. confronter au contraste des opposés pour pouvoir comprendre la justesse qui se trouve pile au milieu.
- Speaker #0
Magnifique. Tu viens de m'interpréter quelque chose, de mettre la lumière sur quelque chose.
- Speaker #1
C'est mon chemin de vie.
- Speaker #0
Moi, je crois que j'adore surprendre. Et tu vois, il y a un compliment que les gens me font de plus en plus souvent, mais je vais te dire, c'est au moins une fois par mois. Je ne vais pas dire que c'est à chaque prestation, parce que ça dépend aussi du menu que je fais. Mais les gens me disent, tu sais Virginie, j'ai même fait un post Insta là-dessus, Virginie, j'aime pas le chou-fleur. Là, tu m'as fait aimer le chou-fleur. Virginie, j'aime pas la betterave. Ça,
- Speaker #1
c'est une grande victoire.
- Speaker #0
Tu m'as fait aimer ça. J'aime pas le sucré-salé. Tu m'as proposé un tartare de saumon avec de la framboise. J'ai trouvé ça super bon parce que c'était équilibré. Et ça aussi, petite confidence, parce que je le fais, j'ai rarement l'occasion de le dire. Je me suis toujours battue avec cette image que j'avais de moi. tu as du talent et quand on me dit t'as du talent ou tu es une artiste, ou ce que tu fais, c'est extraordinaire. J'ai toujours banalisé la chose en disant, ça va pas, on dit ça de moi.
- Speaker #1
Parce que tu es talentueuse.
- Speaker #0
Oui, mais tu vois, là, je commence aussi à vraiment intégrer tout ça. Mais au bout de 11 ans, ma biche, 11 ans !
- Speaker #1
Oui,
- Speaker #0
mais c'est tout un trajet spirituel. Mais longtemps, je me disais, ok, je fais de la cuisine. Oui, un truc sur lequel je ne suis jamais revenue, c'est que je suis une grosse bosseuse. Voilà, je suis une grosse bosseuse. Je suis une courageuse, je ne ménage pas mes efforts, je m'implique, je suis hyper engagée pour les clients, l'expérience client là-dessus, ok.
- Speaker #1
Je crois qu'on ne peut pas...
- Speaker #0
Mais sur le côté un peu plus spirituel, ce côté plus identité, identitaire, intérieur, j'ai mis du temps.
- Speaker #1
Je crois qu'on ne peut pas être entrepreneur sans être un gros bosseur. De toute façon, ça ne marche pas.
- Speaker #0
En tout cas, ça dure un temps.
- Speaker #1
Oui, non, ça ne marche pas. En fait, il faut être impliqué dans ce qu'on fait. Donc forcément, on est des gros bosseurs.
- Speaker #0
Mais du coup, voilà, c'est ça. C'est le côté comprendre un peu la démarche que j'ai avec les gens. En fait, ce qui me touche beaucoup, c'est que je donne beaucoup... Tu parles d'amour. Moi, je donne énormément d'amour à mes clients dans ma cuisine. Et en fait, ils le ressentent.
- Speaker #1
Ça, c'est bien.
- Speaker #0
Et ça, c'est une vraie fierté.
- Speaker #1
Mais est-ce que ce n'est pas... Je ne sais pas comment exprimer ça, parce que j'ai des clients qui me donnent un amour incroyable. Et d'autres... Pas du tout. Parce qu'on est dans un contexte de commandes. D'entreprise en entreprise, tu vois. Et l'humain... De résultats, tu disais. L'humain a tendance à oublier parfois que c'est des humains derrière. Il y a une énergie qui est donnée, il y a de l'amour qui est donné, il y a de l'attention qui est donnée, il y a des solutions qui sont données. Et qu'il faut savoir écouter tout le monde.
- Speaker #0
Alors, je t'avouerais...
- Speaker #1
Est-ce que c'est pas la différence entre le public que toi tu vises et le monde académique que tu évoquais tout à l'heure.
- Speaker #0
Moi je crois maintenant depuis 3-4 ans j'ai vraiment les clients qui me ressemblent et j'ai vraiment les clients qui viennent à moi en sachant mes imperfections que oui je n'ai pas fait d'école que peut-être ma brunoise elle sera pas aussi précise que celui qui sort du cordon bleu mais en fait je crois qu'ils s'en tapent parce que j'arrive à transmettre autre chose et J'ai rencontré une fois un chef qui m'avait dit, c'était il y a très longtemps, c'était juste avant le Covid, il m'avait dit en fait, toi tu n'es pas académique, évidemment tu n'as pas fait d'école, tu n'as pas fait d'établissement, tu n'as pas fait de maison, là on m'a encore fait une interview, tu es passée dans quelle maison ? Non, je n'ai fait aucune maison, je n'ai fait aucun restaurant. Et en fait, il m'a...
- Speaker #1
Je suis à doute agacée quand même, ce genre de question.
- Speaker #0
Parce que je me dis, ouais c'est réducteur, et au bout de 11 ans en fait. Oui, mais tu peux... Ce serait au début, mais je suis après hyper fière de dire, justement ! je n'ai rien fait. Et ce chef-là m'avait dit, en fait, tu as réussi à contrebalancer, c'est pas compenser parce que compenser c'est négatif, mais à contrebalancer ces imperfections ou en tout cas ces non-connaissances avec ta créativité. Parce qu'en fait, c'est ta créativité qui est ton identité. Et il y a beaucoup de gens qui sortent des écoles qui sont tellement formatés.
- Speaker #1
Tu as quand même un certain savoir-faire aussi.
- Speaker #0
Sur lequel je travaille en permanence. C'est vrai que j'évolue. J'évolue beaucoup. Mais moi, je suis comme toi. je suis une immense curieuse. Je me nourris en permanence des restaurants dans lesquels je vais. C'est pour ça que j'adore varier beaucoup les restaurants. Sauf le Lazare où je vais tout le temps...
- Speaker #1
Mais c'est bon !
- Speaker #0
Tu sais quoi ? Le Lazare, c'est je me sens bien dans cet endroit. Bonjour Marion, bonjour Arnaud et merci à vous. Je raconte quelque chose de dingue ? Allez,
- Speaker #1
je raconte quelque chose de dingue. On adore ce qui est dingue, nous.
- Speaker #0
Je vais très souvent manger là-bas toute seule et je suis souvent au comptoir. en train de bosser, il me voit toujours avec mes carnets, mes audios, mes trucs, machin. Et j'étais avec mon petit verre de vin. Et là, il y a une nana qui arrive, qui s'installe à côté de moi. Truc de fou, elle prend un verre de vin et puis on commence à papoter, donc on trinque. Et là, elle me regarde, elle me dit « Vous aussi, vous pensez que c'est un endroit tellurique ici, avec des âmes ? »
- Speaker #1
J'adore !
- Speaker #0
Et que ça vous rassure, ça vous fait du bien, ça vous régénère. Mais au bout de dix minutes, On est resté deux heures et demie J'ai beaucoup pensé à toi, je voulais t'envoyer un message derrière, et je me suis dit, waouh ! Et en fait, tu rencontres des gens qui sont sur la même ligne que toi, sur la même longueur d'onde, cette fameuse longueur d'onde. Et je trouve que c'est beau, et c'est vrai que là-bas, je me sens bien. Pourtant, il y a du bruit, c'est une brasserie, il y a du monde, c'est pas hyper calme, c'est pas zen, il n'y a pas de musique. Mais déjà, j'adore l'équipe, le service est top, je m'y sens bien. Donc oui, c'est mon QG. Et donc après, c'est vrai que je me nourris beaucoup de ce qu'on voit sur les réseaux, parce qu'il y a beaucoup de choses. Je regarde beaucoup de livres, des magazines. J'expérimente en permanent. Je tente, en fait.
- Speaker #1
Mais du coup, ça m'amène à une question qui était posée un peu précédemment, mais qui va aller plus loin cette fois. Mais tu as quel rapport avec le silence ?
- Speaker #0
Alors, j'ai appris... Non ? Alors, c'est une vraie question. Avec l'hyperactivité, ça se rejoint aussi, les temps de pause, en fait. Oui. Avant, quand j'étais... Alors déjà, je suis très rarement seule. Parce que même à la maison, il y a soit mon mari, soit ma fille, soit mon chat. Et ça bouge dans tous les sens. Et il y a des trucs qui chauffent. Il y a le four, il y a la machine, etc. C'est pour ça qu'il y a des moments où j'ai besoin. D'ailleurs, il y a des moments que je loue des espaces aussi, des espaces de coworking. Mais seul, comme ici, par exemple. Tu vois le module où c'est la petite pièce et où je travaille. Et c'est vrai que souvent, j'avais toujours la musique. Mais même une musique zen, tu vois. Et j'apprends à apprivoiser le silence. Mais tu ne peux pas savoir à quel moment. Enfin, comment j'apprends. J'apprends tous les jours en me disant je redimensionne, je redéfinis, je me comprends autrement, j'ai une autre vision et je trouve que j'ai d'autres besoins aussi. Et je trouve que c'est fascinant. En fait, ce qui m'arrive depuis quelques années, c'est fascinant.
- Speaker #1
Ça m'amène à une... Beaucoup de confiance, dis-moi. Oui, mais c'est hyper intéressant et je pense que beaucoup peuvent se retrouver. trouver aussi là-dedans sur les inavoués. Je pense qu'on en a tous et ça m'amène à cette question. Est-ce que tu as des choses que tu n'as jamais révélées parce que tu as eu peur d'en parler dans ta personnalité et que tu aimerais qu'on sache à travers ton travail, qu'on devine ou juste le dévoiler enfin ?
- Speaker #0
Je suis en train de travailler. Je salue ma petite Julie. Je suis en train de travailler sur...
- Speaker #1
Qui n'est pas moi. Non. Précise. Les Julies sont formidables.
- Speaker #0
C'est vrai que toutes les Julies que j'ai rencontrées étaient des bonnes personnes, des belles personnes. Vraies. Vraies. Authentiques. Je travaille beaucoup avec elles. Moi, j'ai fait aussi beaucoup de travaux de psychanalyse, évidemment. J'ai un rapport compliqué avec ma maman. Voilà. Ça, je le dis, mais pas mal de gens le savent. Je suis fille unique. Donc, j'ai un rapport à la famille qui est compliqué. Voilà, un rapport à la maternité qui est compliqué.
- Speaker #1
D'où la culpabilité avec ta fille.
- Speaker #0
Exactement, parce qu'autre point que peut-être peu de gens savent, là pour le coup...
- Speaker #1
Maintenant, ils vont le savoir.
- Speaker #0
C'est que ma fille est née prématurément et qu'on a failli mourir toutes les deux.
- Speaker #1
Ce sont des choses qui arrivent, mais ce sont aussi des choses qui tissent des liens forts.
- Speaker #0
Exactement. Et elle est née à 7 mois. Elle est restée en néonate pendant 6 semaines et demie. Donc, j'ai eu la culpabilité de ne pas avoir su la garder dans mon ventre. Je vais essayer de ne pas pleurer. Et en fait, ça a créé aussi une grosse force, toutes les deux, une force en elle, déjà, de se battre pour rester en vie. Et c'est pour ça que... On a beaucoup joué sur cette corde de la culpabilité. Moi, j'ai été biberonnée à la culpabilité.
- Speaker #1
Est-ce que tu as bien vécu ta grossesse ?
- Speaker #0
Très bien.
- Speaker #1
Bon, alors ça m'amène à une vision différente des choses. Tu as une énergie très forte. Et je comprends qu'en ayant une maman très forte, tu as aussi une fille qui a une énergie très forte. Est-ce qu'il ne peut pas arriver, dans un parcours tel que le vôtre, que vos énergies soient si fortes qu'à un moment donné, il ait eu besoin qu'elles sortent ? C'est tout ? et l'accepter il n'y a plus de culpabilité elle est sortie,
- Speaker #0
elle est vivante aujourd'hui et toi tu es vivante et vous vous aimez et ça se passe bien bien sûr en fait ce besoin de reconnaissance que je travaille avec Julie notamment c'est cette blessure il y a 5 ou 4 blessures de l'âme et je pense que je les coche Tous ! Alors vas-y,
- Speaker #1
parle-nous de la vulnérabilité, de ces blessures.
- Speaker #0
Non, non, mais après voilà, je pense que plein de gens me disent, et ils ont raison, tu te montres beaucoup, tu as besoin toujours de reconnaissance, tu as besoin de briller. Oui, il y a une partie de moi qui n'a pas confiance en moi. Plein de gens me disent, mais quand tu rentres dans une pièce, tu es là, tu t'imposes, on sent que tu es à l'aise, tu sais bien parler, tu n'es pas timide. Oui, mais j'ai encore un problème de confiance en moi. c'est pour ça qu'aujourd'hui on me dit oui t'as du talent, oui t'es extraordinaire oui t'es merveilleuse, oui tu nous fais du bien oui sur certains plans je le comprends, pragmatiquement parlant je vois que je donne du sourire que j'aide les gens à se développer que je leur donne une impulsion, que je suis généreuse oui ça là-dessus je le sais mais il y a une partie de moi qui ne me voit pas encore comme vous, vous me voyez et voilà,
- Speaker #1
ça c'est dit c'est bien
- Speaker #0
Voilà.
- Speaker #1
C'est bien, ça rejoint un peu une discussion qu'on a eue juste avant d'entrer dans le studio d'enregistrement, où selon ma philosophie, ma spiritualité, alors je vais mettre une définition à spiritualité, c'est des faits de toute religion, c'est ce qui nous pousse à un enseignement universel, et qui nous élève quelque part. Je suis assez persuadée aujourd'hui qu'en fait au début on fait les choses pour soi, pour guérir, pour guérir des blessures, pour répondre à la personnalité qu'on est, ou au chemin, ou au karma, puisque tu m'as évoqué tout à l'heure le karma, ce qu'on porte. transgénérationnelle, transmission, etc. Mais qu'à un moment donné, quand on se réalise et qu'on a atteint un certain stade de réalisation de soi, la seule chose qui nous motive c'est de réaliser à plus grande échelle. Et donc du coup, la question de la confiance ne se pose plus parce que c'est intégré.
- Speaker #0
C'est vrai. Ça, ça résonne.
- Speaker #1
Oui.
- Speaker #0
Ça résonne énormément. Ce que je sens aujourd'hui, ce que j'apporte aux gens. Cette lumière, comme toi.
- Speaker #1
Merci. Donc du coup, ça m'amène à... Sais-tu quelle est ta mission de vie ? Que tu définis ?
- Speaker #0
Et ça, je le dis de plus en plus, c'est de fédérer. C'est de connecter. Ça, je le sais. Et je le fais au travers de ce merveilleux podcast où j'ai reçu plus de 200 personnes. Bravo. Et c'est vrai que... Oui, ça, je le dis. Et maintenant, je le dis comme ça. Ma mission de vie. Et ça aussi, j'ai longtemps eu du mal à donner ce temps. terme-là, parce que mission de vie, ça fait mission quand tu parles de l'univers, quand tu parles de spiritualité, il y a des gens en face qui ne sont pas capables de l'entendre, qui ont peur de l'entendre, qui font des raccourcis.
- Speaker #1
Pour le traduire facilement, nous sommes tous uniques. Nous naissons avec un patrimoine génétique unique, nous avons un chemin absolument unique, personne ne marche dans nos pas, personne ne peut analyser les émotions comme on le fait, et personne n'a vécu notre propre vie.
- Speaker #0
Personne n'a mis nos chaussures.
- Speaker #1
Exactement, et même les jumeaux ont des distinctions. Et donc, dans cette unicité, il y a tout le parcours d'apprentissage qui est celui où l'on guérit les blessures du passé, et il y a tout celui où on s'ouvre aux autres avec la fervente conviction vissée à l'âme et au corps qu'il y a quelque chose qui est fait pour nous ou qu'on est fait pour cette chose. Parce que c'est tout ce qui est en nous qui le définit. C'est ce qu'on appelle la mission de vie, ce n'est pas une obligation. À partir du moment où tu rayonnes un certain truc, t'es fait pour ce truc, c'est pas comment expliquer ça, c'est naturellement toi. Quelle est la tienne ? Fédérer.
- Speaker #0
C'est ça, fédérer, rassembler, connecter, le collectif. Moi déjà, je cuisine pour les autres en fait. Déjà, je transmets quelque chose à l'autre. Quand je me mets à découper mes tomates, je pense à celui qui va le déguster, je pense à mon client ou à la personne à laquelle je dédie le dîner. Donc il y a vraiment ce trait d'union, ce trait vers l'autre, ce collectif. Je sais que j'ai un... très joli réseau. Pareil, le réseau, on en a parlé aussi en off, le réseau professionnel, certains le voient comme quelqu'un à qui tu remets tes cartes de visite et qui vont te faire signer des contrats. La recommandation, la confiance, c'est important aussi.
- Speaker #1
Ça peut aider,
- Speaker #0
bien sûr. Par contre, le réseau que j'aime moi, en tout cas, que je me suis créée ex nihilo, parce que je pars de rien, je n'étais pas dans le serail, et j'ai des gens qui gravitent autour de moi, qui me reconnaissent dans ce que j'incarne, dans ce que je transmet. Et pour moi, c'est ce qui me met sur ce chemin-là de plus en plus.
- Speaker #1
Je pense que de toute façon, on a besoin de s'entourer des gens qui nous ressemblent. Et qu'au fur et à mesure de notre vie, on évolue dans certains sens. C'est comme les couples.
- Speaker #0
Au fur et à mesure où tu te connais,
- Speaker #1
surtout. On évolue dans un certain sens, certains nous correspondent et restent. Certains ne nous correspondent plus et s'en vont. Et parfois reviennent, parfois pas. Le vrai réseau, c'est de savoir qui te reconnaît en tant que toi.
- Speaker #0
Et pas en ce que tu représentes pour eux.
- Speaker #1
Oui, et comme l'amitié, en fait, que ce soit juste par intérêt. Que ce soit une connivence, une connexion. Et malheureusement, je trouve que dans le monde économique dans lequel on évolue, où la concurrence est féroce, où on parle d'argent à tous les étages, je ne sais pas, tu vois le président américain. Je vois. Je te dis que là, il y a quand même une perte de sens totale.
- Speaker #0
Une dichotomie, en fait.
- Speaker #1
De ce qu'est l'humanité et de ce qu'elle a de richesse en elle.
- Speaker #0
Moi j'ai une question Tu m'as parlé de tes projets professionnels. On parle de spiritualité, là c'est un petit clin d'œil un peu drôle de dessin animé. Mais Aladin arrive. Il a sa petite lampe. Tu frottes la lampe. Il y a le monsieur qui sort, qui est un peu bizarre, qui est bleu. Il sort et il te dit, Julie, Michel, tu as trois voeux. C'est quoi ?
- Speaker #1
Il y en a tellement.
- Speaker #0
Allez, faut choisir. Trois voeux.
- Speaker #1
Tu veux la version officielle ou la version officieuse ?
- Speaker #0
La version officieuse. La version inavouable.
- Speaker #1
La version inavouable ?
- Speaker #0
Tu m'as dit qu'il faut viser haut, il faut viser grand.
- Speaker #1
Créer un nouvel âge d'or.
- Speaker #0
L'humanité. Je l'adore.
- Speaker #1
Où l'humain reprend la place du sacré, autour de la nature, autour des échanges, autour de l'émotion, autour du cœur. Être un guide de cela. Ça, c'est l'inavoué. Je crois qu'en fait, à travers ça, j'ai envie d'un monde plus bisounours. Je pense que nous, les femmes, on a un rôle à jouer. Parce qu'on a été beaucoup écartées des décisions, de finalement l'énergie qu'on mettait dans la société, quelque part. Et qu'on peut, par notre féminité sacrée, la douceur, la créativité, le côté maternant qu'on peut avoir naturellement, amener un peu plus de beauté en ce monde, un peu plus de paix aussi. Et puis, si on... parle un peu plus personnellement, une reconnaissance internationale, à travers l'art, à travers la photo, à travers aussi mes idées, que j'accepte de plus en plus de montrer, parce que beaucoup de gens m'ont dit « mais on voit ton travail, on voit ta lumière » . Et c'était mon but, je voulais qu'on voit ce qu'il y avait à travers ça. Je ne voulais pas qu'on le voit à travers ma personne, dans ce monde d'égo où tout le monde se montre. Je voulais qu'on voit ce qu'était le travail derrière, ce qu'était l'émotion, ce qu'était la réflexion.
- Speaker #0
Comme moi mes plats.
- Speaker #1
Voilà. Et aujourd'hui, j'accepte qu'on ait besoin de voir aussi la personne. Ça, c'est tout nouveau, parce que quand tu es très spirituel, accepter cette corporalité, cette apparence, le concept de l'apparence. Moi qui évolue dans l'image, c'est assez bizarre, mais je suis toujours derrière l'appareil photo, rarement devant. Donc accepter cette part de l'apparence.
- Speaker #0
Je sais qu'on a déjà pris une photo toutes les deux.
- Speaker #1
Oui, on l'a déjà fait. Oui, puis j'en ai même publié une ce matin. C'est très rare, mais je l'ai fait. Voilà. Je crois que la reconnaissance internationale à travers ce que je fais, à travers même mon côté holistique et guérisseur, puisque ma mission de vie, à moi, c'est la lumière. C'est faire lumière, c'est envelopper de lumière, c'est révéler la lumière, révéler. Révéler la lumière de chacun, aider chacun à se reconnecter à sa lumière et finalement faire lumière sur tout ce qui m'entoure. Ça, c'est ma mission de vie. Je l'ai compris parce que très tôt, la lumière était au centre. Je viens du monde de la musique, à la base. Quand j'avais 15 ans, j'organisais des spectacles, j'étais sur scène, j'ai commencé à travailler avec les ingé-sons et lumières, et les ingé-sons et lumières, je suis tombée dans la lumière. j'ai commencé à voir le potentiel de ce qu'une lumière pouvait faire Et puis petit à petit, on m'a mis dans la photo. Et petit à petit, j'ai travaillé la lumière. Et au propre, et au figuré. Voilà.
- Speaker #0
C'est beau, c'est beau.
- Speaker #1
Ça fait du bien. C'est beau.
- Speaker #0
On va être obligés de conclure, je pense.
- Speaker #1
Alors, ça m'amène quand même à...
- Speaker #0
Ah, t'as encore une question.
- Speaker #1
Ben oui, importante. Toi qui es une entrepreneuse aguerrie, avérée, assumée, quel serait le conseil que tu donnerais à un entrepreneur qui voudrait se lancer, à quelqu'un... qui a un peu peur d'assumer tout ça, tout ce qu'il est, aux yeux du monde ?
- Speaker #0
C'est de se connecter à lui, mais ça, ça ne se fait pas du jour au lendemain.
- Speaker #1
C'est progressif ?
- Speaker #0
C'est progressif, et en fait, c'est concomitant entre fuir les gens dont tu sens qu'ils te font du mal, et c'est parce que tu vas fuir ces gens-là que tu vas te retrouver et te reconnecter, ou alors c'est parce que tu te reconnectes que tu vas fuir les gens. Donc, moi, c'est le jugement. Moi j'ai un gros problème avec le jugement, c'est le côté injustice aussi.
- Speaker #1
Pourtant tu ne peux pas empêcher les gens de juger, autant qu'ils te jugent pour quelque chose que tu assumes, plutôt que quelque chose que tu n'assumes pas.
- Speaker #0
Oui c'est sûr, mais tu vois le jugement gratuit, le jugement qui ne connaît pas, le jugement qui ne t'enrobe pas, la non-empathie.
- Speaker #1
Non-empathie c'est con.
- Speaker #0
Voilà, la non-empathie, tu parles de concurrence, moi j'ai jamais considéré les gens comme des concurrents, c'est des confrères, des consoeurs, des compères, des gens qui m'inspirent. Je ne peux pas critiquer des gens. Donc le jugement, même à ma propre fille, je lui dis que c'est le pire poison de la société.
- Speaker #1
Moi je suis assez d'accord sur le fait qu'il faut vouloir la réussite de chacun, dans son unicité. Bien sûr. Et il faut réapprendre aux gens à ne pas se moutonner. C'est important parce qu'ils veulent tout le temps suivre le concurrent. Parce que dans l'éducation,
- Speaker #0
il faut se comparer.
- Speaker #1
À être meilleur que l'un, que l'autre.
- Speaker #0
C'est se comparer.
- Speaker #1
Mais que chacun chausse ses chaussures.
- Speaker #0
Oui, mais ça, tu sais, je pense que c'est lié aussi à ton héritage familial, culturel, d'avoir été...
- Speaker #1
Arrêter les lieux dans lesquels tu évolues. Je pense que tu n'as pas le même rapport dans les finances ou dans le commerce ou dans les créativités.
- Speaker #0
Ça dépend aussi de l'image de tes parents, l'image des métiers de tes parents. Si tu as eu quelqu'un qui est dans le côté artiste, il te comprendra plus facilement que s'il est dans quelque chose de plus matérialiste. Moi, ma vraie bagarre, en fait, intérieure, c'est de me confronter entre l'avoir et l'être. alors t'as l'avoir, t'as l'être, t'as le agir aussi,
- Speaker #1
tu vois et pour pas arrêter de se bagarrer ah oui,
- Speaker #0
c'est sûr j'essaye de me bagarrer juste se dire, j'avance en fait,
- Speaker #1
peu importe ce qu'ils pensent, peu importe,
- Speaker #0
ça m'empêchera pas c'est ce que je voudrais dire aux gens je commence à me libérer de tout ça, à m'émanciper de tout ça mais ce que je voudrais dire à ceux qui veulent se lancer Il y a plein de gens aussi qui viennent me voir, on adore ce que tu fais, on aimerait faire comme toi, on aimerait voir ce que tu as, tu sais le fameux « oh t'as de la chance de faire un truc »
- Speaker #1
Ah oui, on se donne le moyen de.
- Speaker #0
Ça on le connaît bien. Mais moi je leur dirais c'est déjà de travailler sur vous. C'est de ne pas se focaliser sur ce que vous faites juste, sur votre capacité, sur vos compétences, sur votre potentiel lié à une école ou pas, à des compétences techniques. c'est savoir qui vous êtes, ce que vous êtes prêt. à endurer aussi, ce que vous êtes prêts à donner aux autres.
- Speaker #1
C'est important de donner.
- Speaker #0
L'introspection. Moi, de toute façon, je pense l'introspection. Je fais des conférences où j'explique que l'introspection, c'est si on peut fasciner les gens, et là encore sans arrogance, si on peut fasciner les gens.
- Speaker #1
Les inspirer.
- Speaker #0
Voilà, c'est les inspirer. C'est parce qu'on a travaillé sur quelque chose de profond, et tu l'as dit, c'est se heurter à des choses qu'on n'aurait peut-être pas voulu voir, sur lesquelles on a fermé les yeux.
- Speaker #1
Mais accepter de... C'est ce qui nous rend plus forts. De faire évoluer les choses.
- Speaker #0
C'est ça. Donc, tout le monde, tout est possible. Moi, la phrase que j'adore, c'est celle de Charles de Gaulle qui dit « Entre possible et impossible, il n'y a que de l'être et un état d'esprit. » Et d'oser, d'oser d'aller loin d'être soi. Et c'est un cheminement.
- Speaker #1
Oui, c'est un cheminement qui s'apprend. Ça m'amène à une petite conclusion très intéressante, je pense. Moi, si j'avais un vœu, en fait, ce serait d'atteindre mon ikigai. C'est juste ce que c'est l'ikigai.
- Speaker #0
Bien sûr, les quatre cercles.
- Speaker #1
C'est d'être au centre d'exactement ce qu'on doit...
- Speaker #0
Je pense que je l'ai. Entre la mission, la profession, la vocation.
- Speaker #1
Je pense qu'on passe notre vie à l'atteindre. En fait, on est en apprentissage permanent, en évolution permanente. Et ce qu'on était hier n'est pas ce qu'on est aujourd'hui, il ne sera pas ce qu'on est demain. Donc l'ikigai, on est dedans, mais on est toujours en train de le faire progresser. Donc, vivre son ikigai pleinement. Et les Japonais reconnaissent assez facilement que... Il faut avoir tout connu avant, d'où ça rejoint le chemin progressif que tu parles. Il faut avoir travaillé sans plaisir, il faut avoir gagné sa vie en s'éclatant.
- Speaker #0
Les contrastes,
- Speaker #1
pas gagner sa vie en s'éclatant. Et en fait, en ayant connu tout ça, on sait être exactement là où on doit être, dans ce qu'on doit faire, dans sa mission de vie, dans ce qui nous représente le mieux à un temps donné et ce qui évolue au fil du temps.
- Speaker #0
Moi, je voudrais terminer. Alors, attends, parce que j'avais noté. Voilà, ça, j'avais... Parce qu'on n'a pas du tout parlé d'ambition, puis après, on va devoir rendre l'antenne. Une citation anonyme que j'ai lue et qui a aussi beaucoup résonné. Je terminerai là-dessus et je te laisserai conclure si tu veux conclure. L'ambition, ce n'est pas de vouloir briller plus fort que les autres, c'est de vouloir briller à sa juste lumière. Ça, je t'offre cette citation.
- Speaker #1
Je te remercie et je suis assez d'accord avec ça. Il faut impérativement trouver qui l'on est Oui. être soi Je crois que le plus beau cadeau qu'on puisse faire à l'humanité, ce n'est pas de vouloir être comme ou d'être dans un schéma imposé, mais c'est de révéler sa propre lumière et de la faire briller pour aider les gens à briller d'eux-mêmes. Merci Virginie.
- Speaker #0
Merci Julie.
- Speaker #1
Merci pour cette émission profonde et chaleureuse.
- Speaker #0
Très profonde. Donc un hors-série vraiment pas comme les autres.
- Speaker #1
Vraiment pas comme les autres.
- Speaker #0
Et moi je vous retrouverai prochainement pour d'autres rencontres plus culinaires que spirituelles, Tout aussi authentique. Merci à toi. Ça y est, notre rencontre prend fin. J'espère que l'inspiration et l'immersion dans l'univers de tous mes invités vous ont mis dos à la bouche. La conversation vous a plu ? Les confidences vous ont émues ? Merci de laisser un avis et vous abonner pour ne rien manquer des prochains épisodes et pour le propulser encore plus loin. N'oubliez pas de faire un petit tour sur mon site internet communique-passion.fr et de vous abonner à ma newsletter. A très vite pour de nouvelles aventures gastronomiques.