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#03 - L'écriture de voix-off, avec Thomas Boutoleau cover
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Pause Kawa

#03 - L'écriture de voix-off, avec Thomas Boutoleau

#03 - L'écriture de voix-off, avec Thomas Boutoleau

23min |16/10/2024
Play
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Pause Kawa

#03 - L'écriture de voix-off, avec Thomas Boutoleau

#03 - L'écriture de voix-off, avec Thomas Boutoleau

23min |16/10/2024
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Description

Pour ce 3ème épisode de Pause Kawa, nous nous retrouvons pour un épisode autour de l'écriture de voix-off. Dans la formation en ligne, doubler des vidéos ou des capsules interactives est devenu une norme et se prêter à l'exercice d'écriture d'un storytelling peut amener à la désillusion une fois interprété. Comme il ne peut y avoir de bonnes interprétations sans bon texte, Il est donc temps d'en apprendre les codes. Et pour discuter de ces codes, nous souhaitions échanger avec un professionnel pour mieux comprendre comment donner vie à nos voix-off ! Ainsi nous avons eu le plaisir d'interviewer Thomas Boutoleau, comédien de doublage, pour récolter ses conseils sur l'écriture de voix-off en learning.

Encore un grand merci à Thomas Boutoleau pour nous avoir accorder de son temps !


Cet épisode a été enregistré en Juin 2023.
Réalisation : Kawalearn.
Animateur : Thomas Mougeotte.
Intervenant : Thomas Boutoleau.
Régisseur et Monteur : Kilian Prettre.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous, bienvenue sur le podcast Pause Kawa. Ici, nous discutons du digital learning, de ses outils, de ses méthodes, par le prisme de nos expériences. Nous allons parler aujourd'hui de l'écriture de voix-off, cet élément souvent sous-estimé dans la production d'un module e-learning. Il faut en effet trouver le bon équilibre entre ce que l'on dit et ce que l'on montre pour que le module soit le plus efficace possible. Je suis Thomas Moujotte, directeur de création au sein de Kawalearn, et j'ai le plaisir d'animer cet épisode. Je ne serai pas seul aujourd'hui. Je suis très heureux de recevoir à distance Thomas Boutoleau qui enregistre régulièrement pour nous de la voix-off. Thomas Boutoleau, bonjour.

  • Speaker #1

    Bonjour Thomas.

  • Speaker #0

    Thomas, joli prénom. Tu as commencé à la radio devant et derrière le micro, animation, programmation musicale, habillage d'antenne. Tu as ensuite travaillé en studio d'enregistrement spécialisé dans la publicité et tu as maintenant ton propre studio d'enregistrement et de production audio. Je souhaite échanger sur ton rapport à la voix-off. Comment tu t'appropries un texte écrit par quelqu'un d'autre pour ensuite l'interpréter ? Préparez votre café ou même éventuellement votre thé, installez-vous et bienvenue dans Pause Kawa. Alors Thomas, on va attaquer directement Bill en tête. Sur quel type de voix-off travailles-tu ?

  • Speaker #1

    Alors je travaille sur plusieurs types de voix-off. Au départ, j'étais surtout sur de la publicité locale parce que c'est le milieu de... duquel je viens en fait. Mais de plus en plus, ça m'intéresse de moins en moins en fait. Et puis, l'univers audio a beaucoup évolué en fait ces 15 dernières années. Donc maintenant, je fais beaucoup de motion design, de e-learning et de films d'entreprise. Voilà, ça résume un petit peu les quatre domaines dans lesquels je pose ma voix.

  • Speaker #0

    Oui, très bien. Est-ce que pour toi, tu penses qu'il y a une écriture spécifique pour chacun des quatre types que tu viens de nous décrire ?

  • Speaker #1

    Bien sûr. Oui, bien sûr. Tout est différent. Il faut penser les choses différemment, que ce soit un style d'entreprise, une publicité radio, c'est très formaté. Le e-learning, il faut aussi... c'est une manière d'écrire, il faut vraiment adapter le texte, la rédaction justement à vraiment beaucoup d'importance.

  • Speaker #0

    Et du coup, moi j'ai quand même tendance à penser qu'effectivement il y a aussi un peu indirectement une notion de durée, c'est-à-dire qu'un pub radio c'est 15 secondes, 20 secondes alors qu'un e-learning tu peux rentrer tu nous dis d'ailleurs 30 000 mots et on est déjà sur plus d'une heure de... d'enregistrement j'imagine.

  • Speaker #1

    Oui, là tu m'appelles aujourd'hui, je suis en train de faire un e-learning de 30 000 mots, je pense que j'en ai fait à peu près un cinquième et j'ai déjà 45 minutes de rush qu'on appelle dans le métier, c'est-à-dire l'enregistrement un petit peu brut avec toutes les erreurs, sans que ça soit nettoyé. Et effectivement une pub radio... Ça peut être du 10 secondes, ça peut être du 15 secondes, ça peut être du 30 secondes, mais en termes de rédaction, on est sur une pub, un produit ou une idée.

  • Speaker #0

    J'ai tendance à penser qu'effectivement, quand on est sur une pub de 15 secondes, chaque mot compte. Là où, je dirais, sur un module e-learning beaucoup plus long, il y a probablement parfois peut-être un peu une déperdition. au niveau de l'écriture, un peu moins de suivi parce que plusieurs rédacteurs et puis une longueur, je dirais, dans le texte. Déjà,

  • Speaker #1

    on a une liberté dans le e-learning. C'est-à-dire qu'on peut aussi ajouter une patte un petit peu personnelle. C'est vrai que moi, je reçois énormément de e-learning. J'ai tendance à dire... qui se ressemblent un petit peu tous. Et c'est vrai que pour l'instant, je trouve ça encore très formaté. Mais je trouve que dans le e-learning, il pourrait se passer des choses, parfois il s'en passe, des choses beaucoup plus sympas, des trucs un petit peu plus ludiques. Mais après, on est sur de la formation en e-learning. J'imagine une commission entre formateur et rédacteur. Donc, a priori, l'essentiel est là.

  • Speaker #0

    Ça me pousse à une autre question. Pour un comédien ou un interprète comme toi, comment est-ce qu'on écrit un bon texte de voix-off et là, plus orienté ? e-learning parce que c'est quand même vraiment le sujet qui nous concerne aujourd'hui.

  • Speaker #1

    J'ai envie de te dire Thomas que moi en tant que voix, je suis de l'autre côté. Donc la rédaction, ce n'est pas vraiment mon domaine. Mais ce que je peux te dire, c'est que le rédacteur, par exemple, admettons que je reçois un texte. où je dois incarner un jeune qui est au SAP par exemple, et je reçois un texte qui est très... Je connais bien, moi je vais avoir tendance à le jouer, je connais. Par exemple, je vais l'adapter de moi-même. Mais après, si le rédacteur, si le client me donne les indications avant... c'est encore mieux. Après, des fois, je reçois aussi le petit personnage que je dois incarner, donc j'essaie de m'adapter. Mais après, encore une fois, en e-learning, si je n'ai aucune indication, je vais faire ma voie entre guillemets, je vais faire ma voie e-learning. Oui,

  • Speaker #0

    ta voie normale, un peu aussi celle pour laquelle tu as probablement été choisi, sélectionné ou retenu.

  • Speaker #1

    Exactement,

  • Speaker #0

    oui. Alors un petit peu pour compléter ma question, parce que j'ai bien compris, toi je dirais que tu arrives après l'écriture, et donc tu es là pour interpréter, mais est-ce que tu aurais quelques conseils à donner à un rédacteur ou une rédactrice de voix-off pour simplifier ton travail à toi et qu'on puisse tirer le meilleur potentiel de toi en tant qu'interprète ?

  • Speaker #1

    Alors il y a plein de petits conseils que je pourrais donner. D'abord... Pour le rédacteur, c'est de le lire à voix haute.

  • Speaker #0

    Oui, ça alors, effectivement, 100% d'accord.

  • Speaker #1

    C'est pas de l'écrire, c'est vraiment... Il faut le répéter, il faut que la personne qui écrive le dise également une fois que c'est écrit, et reprenne là où... En fait, ce qu'on écrit, c'est... On ne parle pas comme on écrit, quoi. Donc c'est important. Ça va être plus en termes de mise en page, je dirais. Je dirais qu'il faut... Oui, dis-moi. Oui,

  • Speaker #0

    en fait, j'essaie de lire entre tes lignes. C'est un petit peu de la structure de la hiérarchie, par exemple ?

  • Speaker #1

    Alors, pas tant de la hiérarchie, mais c'est vraiment là, c'est visuellement. C'est-à-dire que moi, en fait, j'ai une cabine d'enregistrement et au-dessus de mon micro, j'ai une tablette. d'accrocher une tablette tactile où j'ai mon texte. Et c'est vrai que là par exemple je travaille en plus sur ce très long e-learning, en plus de ça les caractères sont très petits, les interlignes espaces entre les mots sont très petits, donc ça c'est très compliqué.

  • Speaker #0

    Oui, mais alors du coup, c'est vrai que moi, par exemple, je t'envoie souvent sous forme de PDF en essayant de structurer un petit peu les choses avec des systèmes de bullet point quand il y a des listes pour justement, en tout cas, donner un certain nombre d'intentions dans ce que j'écrirais. Je dirais plutôt la structure. Est-ce que finalement, tu préférais pas avoir un Word et pouvoir toi-même retravailler un petit peu pour te créer ton, ton, ton, enfin vraiment ton affiché ? tu as de manière le plus confortable possible ?

  • Speaker #1

    Je vais te dire Thomas que une fois sur deux, je reprends le texte et je me le remets dans un format qui me convient. Ouais. Je le fais moi-même pour être... Ouais. Parce que je préfère être à l'aise et je préfère perdre du temps. Perdre un petit peu de temps. à me faire un PDF par exemple, à mettre les caractères en gras, à espacer les interlignes, je préfère le faire. en amont et gagner du temps à l'enregistrement plutôt que galérer en cabine. Je retravaille moi-même souvent la mise en page de ce que je reçois.

  • Speaker #0

    Ça ne me surprend pas. Est-ce que je peux te donner des indications sur la prononciation de certains mots un peu particuliers ? Certaines abréviations, c'est des choses que tu reçois, qui sont utiles, ou sinon, du coup, tu te renseignes en amont avant d'enregistrer ? Alors,

  • Speaker #1

    ça, c'est un grand sujet aussi. Les clients qui ne fournissent pas les prononciations, bon, c'est obligé de tout relire le texte de toute façon. de toute façon je le lis une fois avant d'enregistrer, mais ça m'oblige donc à renvoyer un mail, à lister tous les mots sur lesquels j'ai des doutes, perdre de temps pour le client et pour moi, c'est un petit peu agaçant, et à côté de ça il y a aussi des choses qui peuvent paraître complètement logiques pour le client, mais qui moi me posent problème, par exemple je... Je pense à des indications géographiques des lieux, des prononciations de villes, des prononciations... Oui,

  • Speaker #0

    des choses locales, j'imagine, où il faut dire le S, pas le S.

  • Speaker #1

    Voilà, on va dire un e-learning qui se passe en Bretagne avec des noms de villages. Voilà, ça peut être compliqué si je n'ai pas les prononciations.

  • Speaker #0

    Oui, j'imagine. Est-ce qu'on dit Chabonix ?

  • Speaker #1

    Exactement. Je vais te dire, moi, à côté de ça, j'ai une autre entreprise, en fait, dont je fais appel, moi aussi, à des voix-off. Je peux te dire que je leur fais un glossaire, mais à la limite, quand ils reçoivent, ils me demandent s'ils... Et ça, il me prend pour un débile.

  • Speaker #0

    Tu te mets vraiment à la place.

  • Speaker #1

    Je vais très loin parce que moi, après, en production, je gagne également un temps fou.

  • Speaker #0

    Oui, je pense qu'on gagne du temps en perdant en amont.

  • Speaker #1

    Dans la scène, il y a la rédaction, il y a l'enregistrement de la voix et ensuite, il y a le producteur. Et si c'est pour arriver, c'est le producteur. et se rendre compte qu'on a une mauvaise prononciation, on repart, c'est la voix-off, il repart, c'est le client pour avoir la prononciation. Donc, non, il faut... Moi, quand je fais appel à des voix-off, je prends... C'est pas un temps fou, mais vraiment, je suis au taquet sur quasiment chaque mot. En tout temps, là, il est capable... serait capable de me prononcer ça comme ça, donc je préfère mettre la prononciation directement.

  • Speaker #0

    Ouais, dès qu'il y a un double, il faut le lever.

  • Speaker #1

    Et au pire, demander deux versions. Quand le client ne sait lui-même pas et qu'il n'ose pas demander à son propre client, moi, je préfère qu'on me demande de faire deux prononciations, c'est deux fois la même phrase, peu importe.

  • Speaker #0

    voilà je sais que c'est ça ce qui est désagréable pour les voix-off c'est d'avoir des retours des erreurs qui ne sont pas de notre fait oui et puis qui auraient pu effectivement être anticipées donc oui j'entends bien bah du coup c'est marrant parce que du coup tu prépares bah tu te poses quand même du coup des vraies questions d'écriture de voix-off finalement sur cette deuxième activité Est-ce que les intentions d'interprétation te sont utiles et importantes, c'est-à-dire le plus précis possible ?

  • Speaker #1

    Le plus précis possible, oui. Après, il faut que ça soit entendable. Il y a des fois où je me rappelle, je discutais avec une voix-off qui me demandait... Enfin un client à elle, lui demandait d'interpréter un texte en le faisant un peu plus en bleu. Ah oui, ok, d'accord. Donc non, en tube. En plus, c'est assez formaté, mais quand il y a du jeu, c'est important d'avoir les indications. En e-learning, c'est parfois très scolaire. Donc moi, j'essaie d'amener un petit peu d'humanité, mais tout en restant pédagogique. Et si l'institutionnel, on le sait, les indications, c'est très important, effectivement. Est-ce qu'on va incarner quelqu'un qui a 18 ans ? Est-ce qu'on va incarner quelqu'un qui est malade ? Est-ce qu'on va incarner quelqu'un qui se pose des questions ? Est-ce qu'on va incarner quelqu'un qui fait tout ? Oui, c'est très important.

  • Speaker #0

    Et c'est sûr que te demander d'interpréter un enfant de 10 ans, c'est limite crédible parce qu'au bout d'un moment, on arrive aux limites des possibilités de la voix. Moi,

  • Speaker #1

    c'est ça. Ça, globalement, je refais. Et j'ai un enfant de 9 ans. Et quoi ? J'avoue que ça se la fait.

  • Speaker #0

    Et moi, ce que je retiens un petit peu dans ce que tu dis, c'est que finalement, au niveau du e-learning, il y a probablement un peu plus de storytelling à imaginer pour justement pouvoir un peu plus incarner et rendre les choses un peu plus... intéressante pour l'apprenant. Est-ce que tu es d'accord avec ça ?

  • Speaker #1

    Je suis d'accord avec ça. Pardon pour le chat dans la gorge. Je te renvoie une question. Ça fait combien de temps que tu fais du e-learning ?

  • Speaker #0

    Ça fait trois ans à peu près qu'on est sur le sujet.

  • Speaker #1

    Je pense qu'on est quand même sur un... sur un produit qui est nouveau et qui dit nouveau, qui dit le produit n'est pas à maturité. Donc, pour l'instant, il est très formaté, un petit peu. Je trouve qu'il manque un petit peu de liberté, comme tu disais, du storytelling, un petit peu de légèreté.

  • Speaker #0

    Oui, je pense qu'on est en phase, effectivement. C'est-à-dire que, je pense qu'effectivement, on est sur un médium qui est encore un peu... adolescents et qui se cherchent encore. Je pense qu'on ne peut pas mettre du storytelling partout, parce que c'est un peu le mot d'arc-la-crème, mais se poser la question, en tout cas, de se dire, mais finalement, est-ce qu'il n'y a pas un moyen d'amener un petit peu plus d'implication, de surprise, plutôt qu'effectivement, comme tu le dis, d'être un peu scolaire ? Et c'est ce qu'on reproche souvent au e-learning, c'est qu'au final, on s'ennuie.

  • Speaker #1

    Exactement, exactement. Et la voix-off, elle ne peut pas tout faire dans ces cas-là, ni l'animation qui va avec. C'est un moment où il pourrait y avoir des cassures, que ce soit visuellement ou notamment dans la voix-off. Genre, vous n'êtes pas en train de vous endormir là, j'espère. Enfin, voilà, quelque chose d'un petit peu plus léger, parce que mine de rien, le e-learning remplace quand même des formations. qui avaient lieu en physique en présentiel avant, certaines. Donc, il n'y a plus ce lien. Les gens sont derrière un ordinateur. C'est vrai que c'est... Il ne faut pas que ça soit boring.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. Et c'est vrai que je reprends un terme que tu as utilisé, le côté tu dois incarner. Et parfois, on peut reprocher un peu la voix, enfin, pas la voix, pardon, au e-learning, d'être un peu désincarné. Et c'est vrai que moi, je trouve de ramener... un peu d'humain ou en tout cas de vécu dans les formations, ça me semble très important. Et j'ai envie de dire, alors là c'est peut-être juste un peu mon expérience à moi, c'est qu'au niveau de l'écriture, je me dis que ce qui peut aider pas mal sur l'expérience globale, c'est ces petites transitions qui font du lien entre... l'activité précédente, le sujet suivant, etc. et qui englobe un petit peu l'ensemble de l'expérience.

  • Speaker #1

    Je suis tout à fait d'accord avec toi. Effectivement, il faut qu'il y ait du lien, il faut que ça vive. Je me dirais presque que des fois, il manquerait des phrases qui ne servent à rien. Mais des phrases pour ramener... pour ramener, enfin qui ne servent à rien dans le contenu pédagogique, c'est que tu en sus, mais en fait humainement, qui ramène un petit peu les gens... un petit peu dans une forme de quelque chose de ludique plutôt que vraiment très scolaire.

  • Speaker #0

    Oui, on n'arrête pas d'être d'accord, c'est super. Moi, si je dois faire un parallèle, par exemple, avec le confinement qu'on a vécu et puis le côté un peu visio-distance, et donc le e-learning, c'est un petit peu ce pendant-là. Finalement, on se rendait compte que ces discussions un peu informelles de la machine à café, où finalement on ne se raconte pas grand-chose, mais elles sont quand même vachement importantes. Et c'est vrai que tout ce que tu dis sur le côté un petit peu englobé avec des petites choses autour, je pense que ça va dans ce sens-là.

  • Speaker #1

    C'est humanisé un petit peu déjà au niveau de la rédaction.

  • Speaker #0

    Après,

  • Speaker #1

    la voix ne peut peu, beaucoup de choses, mais elle ne peut pas tout.

  • Speaker #0

    Tout à fait, parce qu'elle vient servir un texte et elle ne peut pas le suppléer.

  • Speaker #1

    Voilà, donc des fois je peux rajouter des petits hum ou des petits rires en début de phrase, en pensant que ça peut passer. Mais voilà, nous on ne peut pas tout. La rédaction, c'est la première étape. Et après, il faut aussi que le client accepte la rédaction. Je travaillais, comme tu l'as rappelé, avant pour un grand studio de publicité. J'avais plusieurs studios de production, mais aussi des rédacteurs. Et effectivement, il y a des clients. tu acceptes des écarts, des libertés, des fantaisies, des clients qui ne veulent pas, qui veulent aller droit au but, et puis voilà, qui veulent une pub classique ça dépend du client aussi.

  • Speaker #0

    Ouais, ouais, écoute, super. Moi, je crois qu'on voit là, avec ce qu'on vient de se dire, que l'écriture d'Avoiv, c'est quand même un vaste sujet. En tout cas, ton témoignage très intéressant nous a permis d'avoir une vision sur les enjeux et les implications qui vont suivre au niveau de la production, qui sera forcément la suite de cette étape d'écriture. C'est un sujet qu'on va aborder dans un autre épisode de notre podcast Pause Kawa. J'aimerais juste rappeler, en te remerciant Thomas, qu'on peut te retrouver sur ton site web www.micro-entreprise-studio et puis vous pouvez suivre Kawalearn sur LinkedIn ou nous retrouver sur kawalearn.com. Écoute, merci Thomas pour cet échange.

  • Speaker #1

    Écoute, c'est moi qui te remercie Thomas. C'est toujours agréable de prendre un petit peu de distance et de discuter. sur ces sujets.

  • Speaker #0

    Oui, je trouve que...

  • Speaker #1

    On a souvent la tête dans le guidon mais on ne prend pas souvent de hauteur par rapport à ce qu'on fait finalement.

  • Speaker #0

    Oui, c'est un petit peu le but de ces podcasts. Donc voilà, super. Merci de votre attention et à très bientôt. Salut !

Chapters

  • Introduction

    00:00

  • Sur quel type de voix-off travailles-tu ?

    01:20

  • Les codes de la voix-off

    02:08

  • La voix-off dans le e-learning

    03:46

  • Comment on écrit une bonne voix-off ?

    05:15

  • Lire à voix haute

    06:55

  • Soigner la mise en page

    07:52

  • Est-ce que le script doit comporter les intentions d'interprétation ?

    10:18

  • L'importance d'une erreur d'interprétation

    11:58

  • Demander deux interprétations

    13:28

  • Est-ce qu'on doit être le plus précis possible ?

    14:15

  • Est-ce que plus de storytelling rendrait le e-learning plus engageant ?

    16:06

  • La voix-off en e-learning est trop scolaire ?

    17:13

  • Humaniser les voix-off

    20:17

  • Conclusion

    22:14

Description

Pour ce 3ème épisode de Pause Kawa, nous nous retrouvons pour un épisode autour de l'écriture de voix-off. Dans la formation en ligne, doubler des vidéos ou des capsules interactives est devenu une norme et se prêter à l'exercice d'écriture d'un storytelling peut amener à la désillusion une fois interprété. Comme il ne peut y avoir de bonnes interprétations sans bon texte, Il est donc temps d'en apprendre les codes. Et pour discuter de ces codes, nous souhaitions échanger avec un professionnel pour mieux comprendre comment donner vie à nos voix-off ! Ainsi nous avons eu le plaisir d'interviewer Thomas Boutoleau, comédien de doublage, pour récolter ses conseils sur l'écriture de voix-off en learning.

Encore un grand merci à Thomas Boutoleau pour nous avoir accorder de son temps !


Cet épisode a été enregistré en Juin 2023.
Réalisation : Kawalearn.
Animateur : Thomas Mougeotte.
Intervenant : Thomas Boutoleau.
Régisseur et Monteur : Kilian Prettre.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous, bienvenue sur le podcast Pause Kawa. Ici, nous discutons du digital learning, de ses outils, de ses méthodes, par le prisme de nos expériences. Nous allons parler aujourd'hui de l'écriture de voix-off, cet élément souvent sous-estimé dans la production d'un module e-learning. Il faut en effet trouver le bon équilibre entre ce que l'on dit et ce que l'on montre pour que le module soit le plus efficace possible. Je suis Thomas Moujotte, directeur de création au sein de Kawalearn, et j'ai le plaisir d'animer cet épisode. Je ne serai pas seul aujourd'hui. Je suis très heureux de recevoir à distance Thomas Boutoleau qui enregistre régulièrement pour nous de la voix-off. Thomas Boutoleau, bonjour.

  • Speaker #1

    Bonjour Thomas.

  • Speaker #0

    Thomas, joli prénom. Tu as commencé à la radio devant et derrière le micro, animation, programmation musicale, habillage d'antenne. Tu as ensuite travaillé en studio d'enregistrement spécialisé dans la publicité et tu as maintenant ton propre studio d'enregistrement et de production audio. Je souhaite échanger sur ton rapport à la voix-off. Comment tu t'appropries un texte écrit par quelqu'un d'autre pour ensuite l'interpréter ? Préparez votre café ou même éventuellement votre thé, installez-vous et bienvenue dans Pause Kawa. Alors Thomas, on va attaquer directement Bill en tête. Sur quel type de voix-off travailles-tu ?

  • Speaker #1

    Alors je travaille sur plusieurs types de voix-off. Au départ, j'étais surtout sur de la publicité locale parce que c'est le milieu de... duquel je viens en fait. Mais de plus en plus, ça m'intéresse de moins en moins en fait. Et puis, l'univers audio a beaucoup évolué en fait ces 15 dernières années. Donc maintenant, je fais beaucoup de motion design, de e-learning et de films d'entreprise. Voilà, ça résume un petit peu les quatre domaines dans lesquels je pose ma voix.

  • Speaker #0

    Oui, très bien. Est-ce que pour toi, tu penses qu'il y a une écriture spécifique pour chacun des quatre types que tu viens de nous décrire ?

  • Speaker #1

    Bien sûr. Oui, bien sûr. Tout est différent. Il faut penser les choses différemment, que ce soit un style d'entreprise, une publicité radio, c'est très formaté. Le e-learning, il faut aussi... c'est une manière d'écrire, il faut vraiment adapter le texte, la rédaction justement à vraiment beaucoup d'importance.

  • Speaker #0

    Et du coup, moi j'ai quand même tendance à penser qu'effectivement il y a aussi un peu indirectement une notion de durée, c'est-à-dire qu'un pub radio c'est 15 secondes, 20 secondes alors qu'un e-learning tu peux rentrer tu nous dis d'ailleurs 30 000 mots et on est déjà sur plus d'une heure de... d'enregistrement j'imagine.

  • Speaker #1

    Oui, là tu m'appelles aujourd'hui, je suis en train de faire un e-learning de 30 000 mots, je pense que j'en ai fait à peu près un cinquième et j'ai déjà 45 minutes de rush qu'on appelle dans le métier, c'est-à-dire l'enregistrement un petit peu brut avec toutes les erreurs, sans que ça soit nettoyé. Et effectivement une pub radio... Ça peut être du 10 secondes, ça peut être du 15 secondes, ça peut être du 30 secondes, mais en termes de rédaction, on est sur une pub, un produit ou une idée.

  • Speaker #0

    J'ai tendance à penser qu'effectivement, quand on est sur une pub de 15 secondes, chaque mot compte. Là où, je dirais, sur un module e-learning beaucoup plus long, il y a probablement parfois peut-être un peu une déperdition. au niveau de l'écriture, un peu moins de suivi parce que plusieurs rédacteurs et puis une longueur, je dirais, dans le texte. Déjà,

  • Speaker #1

    on a une liberté dans le e-learning. C'est-à-dire qu'on peut aussi ajouter une patte un petit peu personnelle. C'est vrai que moi, je reçois énormément de e-learning. J'ai tendance à dire... qui se ressemblent un petit peu tous. Et c'est vrai que pour l'instant, je trouve ça encore très formaté. Mais je trouve que dans le e-learning, il pourrait se passer des choses, parfois il s'en passe, des choses beaucoup plus sympas, des trucs un petit peu plus ludiques. Mais après, on est sur de la formation en e-learning. J'imagine une commission entre formateur et rédacteur. Donc, a priori, l'essentiel est là.

  • Speaker #0

    Ça me pousse à une autre question. Pour un comédien ou un interprète comme toi, comment est-ce qu'on écrit un bon texte de voix-off et là, plus orienté ? e-learning parce que c'est quand même vraiment le sujet qui nous concerne aujourd'hui.

  • Speaker #1

    J'ai envie de te dire Thomas que moi en tant que voix, je suis de l'autre côté. Donc la rédaction, ce n'est pas vraiment mon domaine. Mais ce que je peux te dire, c'est que le rédacteur, par exemple, admettons que je reçois un texte. où je dois incarner un jeune qui est au SAP par exemple, et je reçois un texte qui est très... Je connais bien, moi je vais avoir tendance à le jouer, je connais. Par exemple, je vais l'adapter de moi-même. Mais après, si le rédacteur, si le client me donne les indications avant... c'est encore mieux. Après, des fois, je reçois aussi le petit personnage que je dois incarner, donc j'essaie de m'adapter. Mais après, encore une fois, en e-learning, si je n'ai aucune indication, je vais faire ma voie entre guillemets, je vais faire ma voie e-learning. Oui,

  • Speaker #0

    ta voie normale, un peu aussi celle pour laquelle tu as probablement été choisi, sélectionné ou retenu.

  • Speaker #1

    Exactement,

  • Speaker #0

    oui. Alors un petit peu pour compléter ma question, parce que j'ai bien compris, toi je dirais que tu arrives après l'écriture, et donc tu es là pour interpréter, mais est-ce que tu aurais quelques conseils à donner à un rédacteur ou une rédactrice de voix-off pour simplifier ton travail à toi et qu'on puisse tirer le meilleur potentiel de toi en tant qu'interprète ?

  • Speaker #1

    Alors il y a plein de petits conseils que je pourrais donner. D'abord... Pour le rédacteur, c'est de le lire à voix haute.

  • Speaker #0

    Oui, ça alors, effectivement, 100% d'accord.

  • Speaker #1

    C'est pas de l'écrire, c'est vraiment... Il faut le répéter, il faut que la personne qui écrive le dise également une fois que c'est écrit, et reprenne là où... En fait, ce qu'on écrit, c'est... On ne parle pas comme on écrit, quoi. Donc c'est important. Ça va être plus en termes de mise en page, je dirais. Je dirais qu'il faut... Oui, dis-moi. Oui,

  • Speaker #0

    en fait, j'essaie de lire entre tes lignes. C'est un petit peu de la structure de la hiérarchie, par exemple ?

  • Speaker #1

    Alors, pas tant de la hiérarchie, mais c'est vraiment là, c'est visuellement. C'est-à-dire que moi, en fait, j'ai une cabine d'enregistrement et au-dessus de mon micro, j'ai une tablette. d'accrocher une tablette tactile où j'ai mon texte. Et c'est vrai que là par exemple je travaille en plus sur ce très long e-learning, en plus de ça les caractères sont très petits, les interlignes espaces entre les mots sont très petits, donc ça c'est très compliqué.

  • Speaker #0

    Oui, mais alors du coup, c'est vrai que moi, par exemple, je t'envoie souvent sous forme de PDF en essayant de structurer un petit peu les choses avec des systèmes de bullet point quand il y a des listes pour justement, en tout cas, donner un certain nombre d'intentions dans ce que j'écrirais. Je dirais plutôt la structure. Est-ce que finalement, tu préférais pas avoir un Word et pouvoir toi-même retravailler un petit peu pour te créer ton, ton, ton, enfin vraiment ton affiché ? tu as de manière le plus confortable possible ?

  • Speaker #1

    Je vais te dire Thomas que une fois sur deux, je reprends le texte et je me le remets dans un format qui me convient. Ouais. Je le fais moi-même pour être... Ouais. Parce que je préfère être à l'aise et je préfère perdre du temps. Perdre un petit peu de temps. à me faire un PDF par exemple, à mettre les caractères en gras, à espacer les interlignes, je préfère le faire. en amont et gagner du temps à l'enregistrement plutôt que galérer en cabine. Je retravaille moi-même souvent la mise en page de ce que je reçois.

  • Speaker #0

    Ça ne me surprend pas. Est-ce que je peux te donner des indications sur la prononciation de certains mots un peu particuliers ? Certaines abréviations, c'est des choses que tu reçois, qui sont utiles, ou sinon, du coup, tu te renseignes en amont avant d'enregistrer ? Alors,

  • Speaker #1

    ça, c'est un grand sujet aussi. Les clients qui ne fournissent pas les prononciations, bon, c'est obligé de tout relire le texte de toute façon. de toute façon je le lis une fois avant d'enregistrer, mais ça m'oblige donc à renvoyer un mail, à lister tous les mots sur lesquels j'ai des doutes, perdre de temps pour le client et pour moi, c'est un petit peu agaçant, et à côté de ça il y a aussi des choses qui peuvent paraître complètement logiques pour le client, mais qui moi me posent problème, par exemple je... Je pense à des indications géographiques des lieux, des prononciations de villes, des prononciations... Oui,

  • Speaker #0

    des choses locales, j'imagine, où il faut dire le S, pas le S.

  • Speaker #1

    Voilà, on va dire un e-learning qui se passe en Bretagne avec des noms de villages. Voilà, ça peut être compliqué si je n'ai pas les prononciations.

  • Speaker #0

    Oui, j'imagine. Est-ce qu'on dit Chabonix ?

  • Speaker #1

    Exactement. Je vais te dire, moi, à côté de ça, j'ai une autre entreprise, en fait, dont je fais appel, moi aussi, à des voix-off. Je peux te dire que je leur fais un glossaire, mais à la limite, quand ils reçoivent, ils me demandent s'ils... Et ça, il me prend pour un débile.

  • Speaker #0

    Tu te mets vraiment à la place.

  • Speaker #1

    Je vais très loin parce que moi, après, en production, je gagne également un temps fou.

  • Speaker #0

    Oui, je pense qu'on gagne du temps en perdant en amont.

  • Speaker #1

    Dans la scène, il y a la rédaction, il y a l'enregistrement de la voix et ensuite, il y a le producteur. Et si c'est pour arriver, c'est le producteur. et se rendre compte qu'on a une mauvaise prononciation, on repart, c'est la voix-off, il repart, c'est le client pour avoir la prononciation. Donc, non, il faut... Moi, quand je fais appel à des voix-off, je prends... C'est pas un temps fou, mais vraiment, je suis au taquet sur quasiment chaque mot. En tout temps, là, il est capable... serait capable de me prononcer ça comme ça, donc je préfère mettre la prononciation directement.

  • Speaker #0

    Ouais, dès qu'il y a un double, il faut le lever.

  • Speaker #1

    Et au pire, demander deux versions. Quand le client ne sait lui-même pas et qu'il n'ose pas demander à son propre client, moi, je préfère qu'on me demande de faire deux prononciations, c'est deux fois la même phrase, peu importe.

  • Speaker #0

    voilà je sais que c'est ça ce qui est désagréable pour les voix-off c'est d'avoir des retours des erreurs qui ne sont pas de notre fait oui et puis qui auraient pu effectivement être anticipées donc oui j'entends bien bah du coup c'est marrant parce que du coup tu prépares bah tu te poses quand même du coup des vraies questions d'écriture de voix-off finalement sur cette deuxième activité Est-ce que les intentions d'interprétation te sont utiles et importantes, c'est-à-dire le plus précis possible ?

  • Speaker #1

    Le plus précis possible, oui. Après, il faut que ça soit entendable. Il y a des fois où je me rappelle, je discutais avec une voix-off qui me demandait... Enfin un client à elle, lui demandait d'interpréter un texte en le faisant un peu plus en bleu. Ah oui, ok, d'accord. Donc non, en tube. En plus, c'est assez formaté, mais quand il y a du jeu, c'est important d'avoir les indications. En e-learning, c'est parfois très scolaire. Donc moi, j'essaie d'amener un petit peu d'humanité, mais tout en restant pédagogique. Et si l'institutionnel, on le sait, les indications, c'est très important, effectivement. Est-ce qu'on va incarner quelqu'un qui a 18 ans ? Est-ce qu'on va incarner quelqu'un qui est malade ? Est-ce qu'on va incarner quelqu'un qui se pose des questions ? Est-ce qu'on va incarner quelqu'un qui fait tout ? Oui, c'est très important.

  • Speaker #0

    Et c'est sûr que te demander d'interpréter un enfant de 10 ans, c'est limite crédible parce qu'au bout d'un moment, on arrive aux limites des possibilités de la voix. Moi,

  • Speaker #1

    c'est ça. Ça, globalement, je refais. Et j'ai un enfant de 9 ans. Et quoi ? J'avoue que ça se la fait.

  • Speaker #0

    Et moi, ce que je retiens un petit peu dans ce que tu dis, c'est que finalement, au niveau du e-learning, il y a probablement un peu plus de storytelling à imaginer pour justement pouvoir un peu plus incarner et rendre les choses un peu plus... intéressante pour l'apprenant. Est-ce que tu es d'accord avec ça ?

  • Speaker #1

    Je suis d'accord avec ça. Pardon pour le chat dans la gorge. Je te renvoie une question. Ça fait combien de temps que tu fais du e-learning ?

  • Speaker #0

    Ça fait trois ans à peu près qu'on est sur le sujet.

  • Speaker #1

    Je pense qu'on est quand même sur un... sur un produit qui est nouveau et qui dit nouveau, qui dit le produit n'est pas à maturité. Donc, pour l'instant, il est très formaté, un petit peu. Je trouve qu'il manque un petit peu de liberté, comme tu disais, du storytelling, un petit peu de légèreté.

  • Speaker #0

    Oui, je pense qu'on est en phase, effectivement. C'est-à-dire que, je pense qu'effectivement, on est sur un médium qui est encore un peu... adolescents et qui se cherchent encore. Je pense qu'on ne peut pas mettre du storytelling partout, parce que c'est un peu le mot d'arc-la-crème, mais se poser la question, en tout cas, de se dire, mais finalement, est-ce qu'il n'y a pas un moyen d'amener un petit peu plus d'implication, de surprise, plutôt qu'effectivement, comme tu le dis, d'être un peu scolaire ? Et c'est ce qu'on reproche souvent au e-learning, c'est qu'au final, on s'ennuie.

  • Speaker #1

    Exactement, exactement. Et la voix-off, elle ne peut pas tout faire dans ces cas-là, ni l'animation qui va avec. C'est un moment où il pourrait y avoir des cassures, que ce soit visuellement ou notamment dans la voix-off. Genre, vous n'êtes pas en train de vous endormir là, j'espère. Enfin, voilà, quelque chose d'un petit peu plus léger, parce que mine de rien, le e-learning remplace quand même des formations. qui avaient lieu en physique en présentiel avant, certaines. Donc, il n'y a plus ce lien. Les gens sont derrière un ordinateur. C'est vrai que c'est... Il ne faut pas que ça soit boring.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. Et c'est vrai que je reprends un terme que tu as utilisé, le côté tu dois incarner. Et parfois, on peut reprocher un peu la voix, enfin, pas la voix, pardon, au e-learning, d'être un peu désincarné. Et c'est vrai que moi, je trouve de ramener... un peu d'humain ou en tout cas de vécu dans les formations, ça me semble très important. Et j'ai envie de dire, alors là c'est peut-être juste un peu mon expérience à moi, c'est qu'au niveau de l'écriture, je me dis que ce qui peut aider pas mal sur l'expérience globale, c'est ces petites transitions qui font du lien entre... l'activité précédente, le sujet suivant, etc. et qui englobe un petit peu l'ensemble de l'expérience.

  • Speaker #1

    Je suis tout à fait d'accord avec toi. Effectivement, il faut qu'il y ait du lien, il faut que ça vive. Je me dirais presque que des fois, il manquerait des phrases qui ne servent à rien. Mais des phrases pour ramener... pour ramener, enfin qui ne servent à rien dans le contenu pédagogique, c'est que tu en sus, mais en fait humainement, qui ramène un petit peu les gens... un petit peu dans une forme de quelque chose de ludique plutôt que vraiment très scolaire.

  • Speaker #0

    Oui, on n'arrête pas d'être d'accord, c'est super. Moi, si je dois faire un parallèle, par exemple, avec le confinement qu'on a vécu et puis le côté un peu visio-distance, et donc le e-learning, c'est un petit peu ce pendant-là. Finalement, on se rendait compte que ces discussions un peu informelles de la machine à café, où finalement on ne se raconte pas grand-chose, mais elles sont quand même vachement importantes. Et c'est vrai que tout ce que tu dis sur le côté un petit peu englobé avec des petites choses autour, je pense que ça va dans ce sens-là.

  • Speaker #1

    C'est humanisé un petit peu déjà au niveau de la rédaction.

  • Speaker #0

    Après,

  • Speaker #1

    la voix ne peut peu, beaucoup de choses, mais elle ne peut pas tout.

  • Speaker #0

    Tout à fait, parce qu'elle vient servir un texte et elle ne peut pas le suppléer.

  • Speaker #1

    Voilà, donc des fois je peux rajouter des petits hum ou des petits rires en début de phrase, en pensant que ça peut passer. Mais voilà, nous on ne peut pas tout. La rédaction, c'est la première étape. Et après, il faut aussi que le client accepte la rédaction. Je travaillais, comme tu l'as rappelé, avant pour un grand studio de publicité. J'avais plusieurs studios de production, mais aussi des rédacteurs. Et effectivement, il y a des clients. tu acceptes des écarts, des libertés, des fantaisies, des clients qui ne veulent pas, qui veulent aller droit au but, et puis voilà, qui veulent une pub classique ça dépend du client aussi.

  • Speaker #0

    Ouais, ouais, écoute, super. Moi, je crois qu'on voit là, avec ce qu'on vient de se dire, que l'écriture d'Avoiv, c'est quand même un vaste sujet. En tout cas, ton témoignage très intéressant nous a permis d'avoir une vision sur les enjeux et les implications qui vont suivre au niveau de la production, qui sera forcément la suite de cette étape d'écriture. C'est un sujet qu'on va aborder dans un autre épisode de notre podcast Pause Kawa. J'aimerais juste rappeler, en te remerciant Thomas, qu'on peut te retrouver sur ton site web www.micro-entreprise-studio et puis vous pouvez suivre Kawalearn sur LinkedIn ou nous retrouver sur kawalearn.com. Écoute, merci Thomas pour cet échange.

  • Speaker #1

    Écoute, c'est moi qui te remercie Thomas. C'est toujours agréable de prendre un petit peu de distance et de discuter. sur ces sujets.

  • Speaker #0

    Oui, je trouve que...

  • Speaker #1

    On a souvent la tête dans le guidon mais on ne prend pas souvent de hauteur par rapport à ce qu'on fait finalement.

  • Speaker #0

    Oui, c'est un petit peu le but de ces podcasts. Donc voilà, super. Merci de votre attention et à très bientôt. Salut !

Chapters

  • Introduction

    00:00

  • Sur quel type de voix-off travailles-tu ?

    01:20

  • Les codes de la voix-off

    02:08

  • La voix-off dans le e-learning

    03:46

  • Comment on écrit une bonne voix-off ?

    05:15

  • Lire à voix haute

    06:55

  • Soigner la mise en page

    07:52

  • Est-ce que le script doit comporter les intentions d'interprétation ?

    10:18

  • L'importance d'une erreur d'interprétation

    11:58

  • Demander deux interprétations

    13:28

  • Est-ce qu'on doit être le plus précis possible ?

    14:15

  • Est-ce que plus de storytelling rendrait le e-learning plus engageant ?

    16:06

  • La voix-off en e-learning est trop scolaire ?

    17:13

  • Humaniser les voix-off

    20:17

  • Conclusion

    22:14

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Description

Pour ce 3ème épisode de Pause Kawa, nous nous retrouvons pour un épisode autour de l'écriture de voix-off. Dans la formation en ligne, doubler des vidéos ou des capsules interactives est devenu une norme et se prêter à l'exercice d'écriture d'un storytelling peut amener à la désillusion une fois interprété. Comme il ne peut y avoir de bonnes interprétations sans bon texte, Il est donc temps d'en apprendre les codes. Et pour discuter de ces codes, nous souhaitions échanger avec un professionnel pour mieux comprendre comment donner vie à nos voix-off ! Ainsi nous avons eu le plaisir d'interviewer Thomas Boutoleau, comédien de doublage, pour récolter ses conseils sur l'écriture de voix-off en learning.

Encore un grand merci à Thomas Boutoleau pour nous avoir accorder de son temps !


Cet épisode a été enregistré en Juin 2023.
Réalisation : Kawalearn.
Animateur : Thomas Mougeotte.
Intervenant : Thomas Boutoleau.
Régisseur et Monteur : Kilian Prettre.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous, bienvenue sur le podcast Pause Kawa. Ici, nous discutons du digital learning, de ses outils, de ses méthodes, par le prisme de nos expériences. Nous allons parler aujourd'hui de l'écriture de voix-off, cet élément souvent sous-estimé dans la production d'un module e-learning. Il faut en effet trouver le bon équilibre entre ce que l'on dit et ce que l'on montre pour que le module soit le plus efficace possible. Je suis Thomas Moujotte, directeur de création au sein de Kawalearn, et j'ai le plaisir d'animer cet épisode. Je ne serai pas seul aujourd'hui. Je suis très heureux de recevoir à distance Thomas Boutoleau qui enregistre régulièrement pour nous de la voix-off. Thomas Boutoleau, bonjour.

  • Speaker #1

    Bonjour Thomas.

  • Speaker #0

    Thomas, joli prénom. Tu as commencé à la radio devant et derrière le micro, animation, programmation musicale, habillage d'antenne. Tu as ensuite travaillé en studio d'enregistrement spécialisé dans la publicité et tu as maintenant ton propre studio d'enregistrement et de production audio. Je souhaite échanger sur ton rapport à la voix-off. Comment tu t'appropries un texte écrit par quelqu'un d'autre pour ensuite l'interpréter ? Préparez votre café ou même éventuellement votre thé, installez-vous et bienvenue dans Pause Kawa. Alors Thomas, on va attaquer directement Bill en tête. Sur quel type de voix-off travailles-tu ?

  • Speaker #1

    Alors je travaille sur plusieurs types de voix-off. Au départ, j'étais surtout sur de la publicité locale parce que c'est le milieu de... duquel je viens en fait. Mais de plus en plus, ça m'intéresse de moins en moins en fait. Et puis, l'univers audio a beaucoup évolué en fait ces 15 dernières années. Donc maintenant, je fais beaucoup de motion design, de e-learning et de films d'entreprise. Voilà, ça résume un petit peu les quatre domaines dans lesquels je pose ma voix.

  • Speaker #0

    Oui, très bien. Est-ce que pour toi, tu penses qu'il y a une écriture spécifique pour chacun des quatre types que tu viens de nous décrire ?

  • Speaker #1

    Bien sûr. Oui, bien sûr. Tout est différent. Il faut penser les choses différemment, que ce soit un style d'entreprise, une publicité radio, c'est très formaté. Le e-learning, il faut aussi... c'est une manière d'écrire, il faut vraiment adapter le texte, la rédaction justement à vraiment beaucoup d'importance.

  • Speaker #0

    Et du coup, moi j'ai quand même tendance à penser qu'effectivement il y a aussi un peu indirectement une notion de durée, c'est-à-dire qu'un pub radio c'est 15 secondes, 20 secondes alors qu'un e-learning tu peux rentrer tu nous dis d'ailleurs 30 000 mots et on est déjà sur plus d'une heure de... d'enregistrement j'imagine.

  • Speaker #1

    Oui, là tu m'appelles aujourd'hui, je suis en train de faire un e-learning de 30 000 mots, je pense que j'en ai fait à peu près un cinquième et j'ai déjà 45 minutes de rush qu'on appelle dans le métier, c'est-à-dire l'enregistrement un petit peu brut avec toutes les erreurs, sans que ça soit nettoyé. Et effectivement une pub radio... Ça peut être du 10 secondes, ça peut être du 15 secondes, ça peut être du 30 secondes, mais en termes de rédaction, on est sur une pub, un produit ou une idée.

  • Speaker #0

    J'ai tendance à penser qu'effectivement, quand on est sur une pub de 15 secondes, chaque mot compte. Là où, je dirais, sur un module e-learning beaucoup plus long, il y a probablement parfois peut-être un peu une déperdition. au niveau de l'écriture, un peu moins de suivi parce que plusieurs rédacteurs et puis une longueur, je dirais, dans le texte. Déjà,

  • Speaker #1

    on a une liberté dans le e-learning. C'est-à-dire qu'on peut aussi ajouter une patte un petit peu personnelle. C'est vrai que moi, je reçois énormément de e-learning. J'ai tendance à dire... qui se ressemblent un petit peu tous. Et c'est vrai que pour l'instant, je trouve ça encore très formaté. Mais je trouve que dans le e-learning, il pourrait se passer des choses, parfois il s'en passe, des choses beaucoup plus sympas, des trucs un petit peu plus ludiques. Mais après, on est sur de la formation en e-learning. J'imagine une commission entre formateur et rédacteur. Donc, a priori, l'essentiel est là.

  • Speaker #0

    Ça me pousse à une autre question. Pour un comédien ou un interprète comme toi, comment est-ce qu'on écrit un bon texte de voix-off et là, plus orienté ? e-learning parce que c'est quand même vraiment le sujet qui nous concerne aujourd'hui.

  • Speaker #1

    J'ai envie de te dire Thomas que moi en tant que voix, je suis de l'autre côté. Donc la rédaction, ce n'est pas vraiment mon domaine. Mais ce que je peux te dire, c'est que le rédacteur, par exemple, admettons que je reçois un texte. où je dois incarner un jeune qui est au SAP par exemple, et je reçois un texte qui est très... Je connais bien, moi je vais avoir tendance à le jouer, je connais. Par exemple, je vais l'adapter de moi-même. Mais après, si le rédacteur, si le client me donne les indications avant... c'est encore mieux. Après, des fois, je reçois aussi le petit personnage que je dois incarner, donc j'essaie de m'adapter. Mais après, encore une fois, en e-learning, si je n'ai aucune indication, je vais faire ma voie entre guillemets, je vais faire ma voie e-learning. Oui,

  • Speaker #0

    ta voie normale, un peu aussi celle pour laquelle tu as probablement été choisi, sélectionné ou retenu.

  • Speaker #1

    Exactement,

  • Speaker #0

    oui. Alors un petit peu pour compléter ma question, parce que j'ai bien compris, toi je dirais que tu arrives après l'écriture, et donc tu es là pour interpréter, mais est-ce que tu aurais quelques conseils à donner à un rédacteur ou une rédactrice de voix-off pour simplifier ton travail à toi et qu'on puisse tirer le meilleur potentiel de toi en tant qu'interprète ?

  • Speaker #1

    Alors il y a plein de petits conseils que je pourrais donner. D'abord... Pour le rédacteur, c'est de le lire à voix haute.

  • Speaker #0

    Oui, ça alors, effectivement, 100% d'accord.

  • Speaker #1

    C'est pas de l'écrire, c'est vraiment... Il faut le répéter, il faut que la personne qui écrive le dise également une fois que c'est écrit, et reprenne là où... En fait, ce qu'on écrit, c'est... On ne parle pas comme on écrit, quoi. Donc c'est important. Ça va être plus en termes de mise en page, je dirais. Je dirais qu'il faut... Oui, dis-moi. Oui,

  • Speaker #0

    en fait, j'essaie de lire entre tes lignes. C'est un petit peu de la structure de la hiérarchie, par exemple ?

  • Speaker #1

    Alors, pas tant de la hiérarchie, mais c'est vraiment là, c'est visuellement. C'est-à-dire que moi, en fait, j'ai une cabine d'enregistrement et au-dessus de mon micro, j'ai une tablette. d'accrocher une tablette tactile où j'ai mon texte. Et c'est vrai que là par exemple je travaille en plus sur ce très long e-learning, en plus de ça les caractères sont très petits, les interlignes espaces entre les mots sont très petits, donc ça c'est très compliqué.

  • Speaker #0

    Oui, mais alors du coup, c'est vrai que moi, par exemple, je t'envoie souvent sous forme de PDF en essayant de structurer un petit peu les choses avec des systèmes de bullet point quand il y a des listes pour justement, en tout cas, donner un certain nombre d'intentions dans ce que j'écrirais. Je dirais plutôt la structure. Est-ce que finalement, tu préférais pas avoir un Word et pouvoir toi-même retravailler un petit peu pour te créer ton, ton, ton, enfin vraiment ton affiché ? tu as de manière le plus confortable possible ?

  • Speaker #1

    Je vais te dire Thomas que une fois sur deux, je reprends le texte et je me le remets dans un format qui me convient. Ouais. Je le fais moi-même pour être... Ouais. Parce que je préfère être à l'aise et je préfère perdre du temps. Perdre un petit peu de temps. à me faire un PDF par exemple, à mettre les caractères en gras, à espacer les interlignes, je préfère le faire. en amont et gagner du temps à l'enregistrement plutôt que galérer en cabine. Je retravaille moi-même souvent la mise en page de ce que je reçois.

  • Speaker #0

    Ça ne me surprend pas. Est-ce que je peux te donner des indications sur la prononciation de certains mots un peu particuliers ? Certaines abréviations, c'est des choses que tu reçois, qui sont utiles, ou sinon, du coup, tu te renseignes en amont avant d'enregistrer ? Alors,

  • Speaker #1

    ça, c'est un grand sujet aussi. Les clients qui ne fournissent pas les prononciations, bon, c'est obligé de tout relire le texte de toute façon. de toute façon je le lis une fois avant d'enregistrer, mais ça m'oblige donc à renvoyer un mail, à lister tous les mots sur lesquels j'ai des doutes, perdre de temps pour le client et pour moi, c'est un petit peu agaçant, et à côté de ça il y a aussi des choses qui peuvent paraître complètement logiques pour le client, mais qui moi me posent problème, par exemple je... Je pense à des indications géographiques des lieux, des prononciations de villes, des prononciations... Oui,

  • Speaker #0

    des choses locales, j'imagine, où il faut dire le S, pas le S.

  • Speaker #1

    Voilà, on va dire un e-learning qui se passe en Bretagne avec des noms de villages. Voilà, ça peut être compliqué si je n'ai pas les prononciations.

  • Speaker #0

    Oui, j'imagine. Est-ce qu'on dit Chabonix ?

  • Speaker #1

    Exactement. Je vais te dire, moi, à côté de ça, j'ai une autre entreprise, en fait, dont je fais appel, moi aussi, à des voix-off. Je peux te dire que je leur fais un glossaire, mais à la limite, quand ils reçoivent, ils me demandent s'ils... Et ça, il me prend pour un débile.

  • Speaker #0

    Tu te mets vraiment à la place.

  • Speaker #1

    Je vais très loin parce que moi, après, en production, je gagne également un temps fou.

  • Speaker #0

    Oui, je pense qu'on gagne du temps en perdant en amont.

  • Speaker #1

    Dans la scène, il y a la rédaction, il y a l'enregistrement de la voix et ensuite, il y a le producteur. Et si c'est pour arriver, c'est le producteur. et se rendre compte qu'on a une mauvaise prononciation, on repart, c'est la voix-off, il repart, c'est le client pour avoir la prononciation. Donc, non, il faut... Moi, quand je fais appel à des voix-off, je prends... C'est pas un temps fou, mais vraiment, je suis au taquet sur quasiment chaque mot. En tout temps, là, il est capable... serait capable de me prononcer ça comme ça, donc je préfère mettre la prononciation directement.

  • Speaker #0

    Ouais, dès qu'il y a un double, il faut le lever.

  • Speaker #1

    Et au pire, demander deux versions. Quand le client ne sait lui-même pas et qu'il n'ose pas demander à son propre client, moi, je préfère qu'on me demande de faire deux prononciations, c'est deux fois la même phrase, peu importe.

  • Speaker #0

    voilà je sais que c'est ça ce qui est désagréable pour les voix-off c'est d'avoir des retours des erreurs qui ne sont pas de notre fait oui et puis qui auraient pu effectivement être anticipées donc oui j'entends bien bah du coup c'est marrant parce que du coup tu prépares bah tu te poses quand même du coup des vraies questions d'écriture de voix-off finalement sur cette deuxième activité Est-ce que les intentions d'interprétation te sont utiles et importantes, c'est-à-dire le plus précis possible ?

  • Speaker #1

    Le plus précis possible, oui. Après, il faut que ça soit entendable. Il y a des fois où je me rappelle, je discutais avec une voix-off qui me demandait... Enfin un client à elle, lui demandait d'interpréter un texte en le faisant un peu plus en bleu. Ah oui, ok, d'accord. Donc non, en tube. En plus, c'est assez formaté, mais quand il y a du jeu, c'est important d'avoir les indications. En e-learning, c'est parfois très scolaire. Donc moi, j'essaie d'amener un petit peu d'humanité, mais tout en restant pédagogique. Et si l'institutionnel, on le sait, les indications, c'est très important, effectivement. Est-ce qu'on va incarner quelqu'un qui a 18 ans ? Est-ce qu'on va incarner quelqu'un qui est malade ? Est-ce qu'on va incarner quelqu'un qui se pose des questions ? Est-ce qu'on va incarner quelqu'un qui fait tout ? Oui, c'est très important.

  • Speaker #0

    Et c'est sûr que te demander d'interpréter un enfant de 10 ans, c'est limite crédible parce qu'au bout d'un moment, on arrive aux limites des possibilités de la voix. Moi,

  • Speaker #1

    c'est ça. Ça, globalement, je refais. Et j'ai un enfant de 9 ans. Et quoi ? J'avoue que ça se la fait.

  • Speaker #0

    Et moi, ce que je retiens un petit peu dans ce que tu dis, c'est que finalement, au niveau du e-learning, il y a probablement un peu plus de storytelling à imaginer pour justement pouvoir un peu plus incarner et rendre les choses un peu plus... intéressante pour l'apprenant. Est-ce que tu es d'accord avec ça ?

  • Speaker #1

    Je suis d'accord avec ça. Pardon pour le chat dans la gorge. Je te renvoie une question. Ça fait combien de temps que tu fais du e-learning ?

  • Speaker #0

    Ça fait trois ans à peu près qu'on est sur le sujet.

  • Speaker #1

    Je pense qu'on est quand même sur un... sur un produit qui est nouveau et qui dit nouveau, qui dit le produit n'est pas à maturité. Donc, pour l'instant, il est très formaté, un petit peu. Je trouve qu'il manque un petit peu de liberté, comme tu disais, du storytelling, un petit peu de légèreté.

  • Speaker #0

    Oui, je pense qu'on est en phase, effectivement. C'est-à-dire que, je pense qu'effectivement, on est sur un médium qui est encore un peu... adolescents et qui se cherchent encore. Je pense qu'on ne peut pas mettre du storytelling partout, parce que c'est un peu le mot d'arc-la-crème, mais se poser la question, en tout cas, de se dire, mais finalement, est-ce qu'il n'y a pas un moyen d'amener un petit peu plus d'implication, de surprise, plutôt qu'effectivement, comme tu le dis, d'être un peu scolaire ? Et c'est ce qu'on reproche souvent au e-learning, c'est qu'au final, on s'ennuie.

  • Speaker #1

    Exactement, exactement. Et la voix-off, elle ne peut pas tout faire dans ces cas-là, ni l'animation qui va avec. C'est un moment où il pourrait y avoir des cassures, que ce soit visuellement ou notamment dans la voix-off. Genre, vous n'êtes pas en train de vous endormir là, j'espère. Enfin, voilà, quelque chose d'un petit peu plus léger, parce que mine de rien, le e-learning remplace quand même des formations. qui avaient lieu en physique en présentiel avant, certaines. Donc, il n'y a plus ce lien. Les gens sont derrière un ordinateur. C'est vrai que c'est... Il ne faut pas que ça soit boring.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. Et c'est vrai que je reprends un terme que tu as utilisé, le côté tu dois incarner. Et parfois, on peut reprocher un peu la voix, enfin, pas la voix, pardon, au e-learning, d'être un peu désincarné. Et c'est vrai que moi, je trouve de ramener... un peu d'humain ou en tout cas de vécu dans les formations, ça me semble très important. Et j'ai envie de dire, alors là c'est peut-être juste un peu mon expérience à moi, c'est qu'au niveau de l'écriture, je me dis que ce qui peut aider pas mal sur l'expérience globale, c'est ces petites transitions qui font du lien entre... l'activité précédente, le sujet suivant, etc. et qui englobe un petit peu l'ensemble de l'expérience.

  • Speaker #1

    Je suis tout à fait d'accord avec toi. Effectivement, il faut qu'il y ait du lien, il faut que ça vive. Je me dirais presque que des fois, il manquerait des phrases qui ne servent à rien. Mais des phrases pour ramener... pour ramener, enfin qui ne servent à rien dans le contenu pédagogique, c'est que tu en sus, mais en fait humainement, qui ramène un petit peu les gens... un petit peu dans une forme de quelque chose de ludique plutôt que vraiment très scolaire.

  • Speaker #0

    Oui, on n'arrête pas d'être d'accord, c'est super. Moi, si je dois faire un parallèle, par exemple, avec le confinement qu'on a vécu et puis le côté un peu visio-distance, et donc le e-learning, c'est un petit peu ce pendant-là. Finalement, on se rendait compte que ces discussions un peu informelles de la machine à café, où finalement on ne se raconte pas grand-chose, mais elles sont quand même vachement importantes. Et c'est vrai que tout ce que tu dis sur le côté un petit peu englobé avec des petites choses autour, je pense que ça va dans ce sens-là.

  • Speaker #1

    C'est humanisé un petit peu déjà au niveau de la rédaction.

  • Speaker #0

    Après,

  • Speaker #1

    la voix ne peut peu, beaucoup de choses, mais elle ne peut pas tout.

  • Speaker #0

    Tout à fait, parce qu'elle vient servir un texte et elle ne peut pas le suppléer.

  • Speaker #1

    Voilà, donc des fois je peux rajouter des petits hum ou des petits rires en début de phrase, en pensant que ça peut passer. Mais voilà, nous on ne peut pas tout. La rédaction, c'est la première étape. Et après, il faut aussi que le client accepte la rédaction. Je travaillais, comme tu l'as rappelé, avant pour un grand studio de publicité. J'avais plusieurs studios de production, mais aussi des rédacteurs. Et effectivement, il y a des clients. tu acceptes des écarts, des libertés, des fantaisies, des clients qui ne veulent pas, qui veulent aller droit au but, et puis voilà, qui veulent une pub classique ça dépend du client aussi.

  • Speaker #0

    Ouais, ouais, écoute, super. Moi, je crois qu'on voit là, avec ce qu'on vient de se dire, que l'écriture d'Avoiv, c'est quand même un vaste sujet. En tout cas, ton témoignage très intéressant nous a permis d'avoir une vision sur les enjeux et les implications qui vont suivre au niveau de la production, qui sera forcément la suite de cette étape d'écriture. C'est un sujet qu'on va aborder dans un autre épisode de notre podcast Pause Kawa. J'aimerais juste rappeler, en te remerciant Thomas, qu'on peut te retrouver sur ton site web www.micro-entreprise-studio et puis vous pouvez suivre Kawalearn sur LinkedIn ou nous retrouver sur kawalearn.com. Écoute, merci Thomas pour cet échange.

  • Speaker #1

    Écoute, c'est moi qui te remercie Thomas. C'est toujours agréable de prendre un petit peu de distance et de discuter. sur ces sujets.

  • Speaker #0

    Oui, je trouve que...

  • Speaker #1

    On a souvent la tête dans le guidon mais on ne prend pas souvent de hauteur par rapport à ce qu'on fait finalement.

  • Speaker #0

    Oui, c'est un petit peu le but de ces podcasts. Donc voilà, super. Merci de votre attention et à très bientôt. Salut !

Chapters

  • Introduction

    00:00

  • Sur quel type de voix-off travailles-tu ?

    01:20

  • Les codes de la voix-off

    02:08

  • La voix-off dans le e-learning

    03:46

  • Comment on écrit une bonne voix-off ?

    05:15

  • Lire à voix haute

    06:55

  • Soigner la mise en page

    07:52

  • Est-ce que le script doit comporter les intentions d'interprétation ?

    10:18

  • L'importance d'une erreur d'interprétation

    11:58

  • Demander deux interprétations

    13:28

  • Est-ce qu'on doit être le plus précis possible ?

    14:15

  • Est-ce que plus de storytelling rendrait le e-learning plus engageant ?

    16:06

  • La voix-off en e-learning est trop scolaire ?

    17:13

  • Humaniser les voix-off

    20:17

  • Conclusion

    22:14

Description

Pour ce 3ème épisode de Pause Kawa, nous nous retrouvons pour un épisode autour de l'écriture de voix-off. Dans la formation en ligne, doubler des vidéos ou des capsules interactives est devenu une norme et se prêter à l'exercice d'écriture d'un storytelling peut amener à la désillusion une fois interprété. Comme il ne peut y avoir de bonnes interprétations sans bon texte, Il est donc temps d'en apprendre les codes. Et pour discuter de ces codes, nous souhaitions échanger avec un professionnel pour mieux comprendre comment donner vie à nos voix-off ! Ainsi nous avons eu le plaisir d'interviewer Thomas Boutoleau, comédien de doublage, pour récolter ses conseils sur l'écriture de voix-off en learning.

Encore un grand merci à Thomas Boutoleau pour nous avoir accorder de son temps !


Cet épisode a été enregistré en Juin 2023.
Réalisation : Kawalearn.
Animateur : Thomas Mougeotte.
Intervenant : Thomas Boutoleau.
Régisseur et Monteur : Kilian Prettre.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous, bienvenue sur le podcast Pause Kawa. Ici, nous discutons du digital learning, de ses outils, de ses méthodes, par le prisme de nos expériences. Nous allons parler aujourd'hui de l'écriture de voix-off, cet élément souvent sous-estimé dans la production d'un module e-learning. Il faut en effet trouver le bon équilibre entre ce que l'on dit et ce que l'on montre pour que le module soit le plus efficace possible. Je suis Thomas Moujotte, directeur de création au sein de Kawalearn, et j'ai le plaisir d'animer cet épisode. Je ne serai pas seul aujourd'hui. Je suis très heureux de recevoir à distance Thomas Boutoleau qui enregistre régulièrement pour nous de la voix-off. Thomas Boutoleau, bonjour.

  • Speaker #1

    Bonjour Thomas.

  • Speaker #0

    Thomas, joli prénom. Tu as commencé à la radio devant et derrière le micro, animation, programmation musicale, habillage d'antenne. Tu as ensuite travaillé en studio d'enregistrement spécialisé dans la publicité et tu as maintenant ton propre studio d'enregistrement et de production audio. Je souhaite échanger sur ton rapport à la voix-off. Comment tu t'appropries un texte écrit par quelqu'un d'autre pour ensuite l'interpréter ? Préparez votre café ou même éventuellement votre thé, installez-vous et bienvenue dans Pause Kawa. Alors Thomas, on va attaquer directement Bill en tête. Sur quel type de voix-off travailles-tu ?

  • Speaker #1

    Alors je travaille sur plusieurs types de voix-off. Au départ, j'étais surtout sur de la publicité locale parce que c'est le milieu de... duquel je viens en fait. Mais de plus en plus, ça m'intéresse de moins en moins en fait. Et puis, l'univers audio a beaucoup évolué en fait ces 15 dernières années. Donc maintenant, je fais beaucoup de motion design, de e-learning et de films d'entreprise. Voilà, ça résume un petit peu les quatre domaines dans lesquels je pose ma voix.

  • Speaker #0

    Oui, très bien. Est-ce que pour toi, tu penses qu'il y a une écriture spécifique pour chacun des quatre types que tu viens de nous décrire ?

  • Speaker #1

    Bien sûr. Oui, bien sûr. Tout est différent. Il faut penser les choses différemment, que ce soit un style d'entreprise, une publicité radio, c'est très formaté. Le e-learning, il faut aussi... c'est une manière d'écrire, il faut vraiment adapter le texte, la rédaction justement à vraiment beaucoup d'importance.

  • Speaker #0

    Et du coup, moi j'ai quand même tendance à penser qu'effectivement il y a aussi un peu indirectement une notion de durée, c'est-à-dire qu'un pub radio c'est 15 secondes, 20 secondes alors qu'un e-learning tu peux rentrer tu nous dis d'ailleurs 30 000 mots et on est déjà sur plus d'une heure de... d'enregistrement j'imagine.

  • Speaker #1

    Oui, là tu m'appelles aujourd'hui, je suis en train de faire un e-learning de 30 000 mots, je pense que j'en ai fait à peu près un cinquième et j'ai déjà 45 minutes de rush qu'on appelle dans le métier, c'est-à-dire l'enregistrement un petit peu brut avec toutes les erreurs, sans que ça soit nettoyé. Et effectivement une pub radio... Ça peut être du 10 secondes, ça peut être du 15 secondes, ça peut être du 30 secondes, mais en termes de rédaction, on est sur une pub, un produit ou une idée.

  • Speaker #0

    J'ai tendance à penser qu'effectivement, quand on est sur une pub de 15 secondes, chaque mot compte. Là où, je dirais, sur un module e-learning beaucoup plus long, il y a probablement parfois peut-être un peu une déperdition. au niveau de l'écriture, un peu moins de suivi parce que plusieurs rédacteurs et puis une longueur, je dirais, dans le texte. Déjà,

  • Speaker #1

    on a une liberté dans le e-learning. C'est-à-dire qu'on peut aussi ajouter une patte un petit peu personnelle. C'est vrai que moi, je reçois énormément de e-learning. J'ai tendance à dire... qui se ressemblent un petit peu tous. Et c'est vrai que pour l'instant, je trouve ça encore très formaté. Mais je trouve que dans le e-learning, il pourrait se passer des choses, parfois il s'en passe, des choses beaucoup plus sympas, des trucs un petit peu plus ludiques. Mais après, on est sur de la formation en e-learning. J'imagine une commission entre formateur et rédacteur. Donc, a priori, l'essentiel est là.

  • Speaker #0

    Ça me pousse à une autre question. Pour un comédien ou un interprète comme toi, comment est-ce qu'on écrit un bon texte de voix-off et là, plus orienté ? e-learning parce que c'est quand même vraiment le sujet qui nous concerne aujourd'hui.

  • Speaker #1

    J'ai envie de te dire Thomas que moi en tant que voix, je suis de l'autre côté. Donc la rédaction, ce n'est pas vraiment mon domaine. Mais ce que je peux te dire, c'est que le rédacteur, par exemple, admettons que je reçois un texte. où je dois incarner un jeune qui est au SAP par exemple, et je reçois un texte qui est très... Je connais bien, moi je vais avoir tendance à le jouer, je connais. Par exemple, je vais l'adapter de moi-même. Mais après, si le rédacteur, si le client me donne les indications avant... c'est encore mieux. Après, des fois, je reçois aussi le petit personnage que je dois incarner, donc j'essaie de m'adapter. Mais après, encore une fois, en e-learning, si je n'ai aucune indication, je vais faire ma voie entre guillemets, je vais faire ma voie e-learning. Oui,

  • Speaker #0

    ta voie normale, un peu aussi celle pour laquelle tu as probablement été choisi, sélectionné ou retenu.

  • Speaker #1

    Exactement,

  • Speaker #0

    oui. Alors un petit peu pour compléter ma question, parce que j'ai bien compris, toi je dirais que tu arrives après l'écriture, et donc tu es là pour interpréter, mais est-ce que tu aurais quelques conseils à donner à un rédacteur ou une rédactrice de voix-off pour simplifier ton travail à toi et qu'on puisse tirer le meilleur potentiel de toi en tant qu'interprète ?

  • Speaker #1

    Alors il y a plein de petits conseils que je pourrais donner. D'abord... Pour le rédacteur, c'est de le lire à voix haute.

  • Speaker #0

    Oui, ça alors, effectivement, 100% d'accord.

  • Speaker #1

    C'est pas de l'écrire, c'est vraiment... Il faut le répéter, il faut que la personne qui écrive le dise également une fois que c'est écrit, et reprenne là où... En fait, ce qu'on écrit, c'est... On ne parle pas comme on écrit, quoi. Donc c'est important. Ça va être plus en termes de mise en page, je dirais. Je dirais qu'il faut... Oui, dis-moi. Oui,

  • Speaker #0

    en fait, j'essaie de lire entre tes lignes. C'est un petit peu de la structure de la hiérarchie, par exemple ?

  • Speaker #1

    Alors, pas tant de la hiérarchie, mais c'est vraiment là, c'est visuellement. C'est-à-dire que moi, en fait, j'ai une cabine d'enregistrement et au-dessus de mon micro, j'ai une tablette. d'accrocher une tablette tactile où j'ai mon texte. Et c'est vrai que là par exemple je travaille en plus sur ce très long e-learning, en plus de ça les caractères sont très petits, les interlignes espaces entre les mots sont très petits, donc ça c'est très compliqué.

  • Speaker #0

    Oui, mais alors du coup, c'est vrai que moi, par exemple, je t'envoie souvent sous forme de PDF en essayant de structurer un petit peu les choses avec des systèmes de bullet point quand il y a des listes pour justement, en tout cas, donner un certain nombre d'intentions dans ce que j'écrirais. Je dirais plutôt la structure. Est-ce que finalement, tu préférais pas avoir un Word et pouvoir toi-même retravailler un petit peu pour te créer ton, ton, ton, enfin vraiment ton affiché ? tu as de manière le plus confortable possible ?

  • Speaker #1

    Je vais te dire Thomas que une fois sur deux, je reprends le texte et je me le remets dans un format qui me convient. Ouais. Je le fais moi-même pour être... Ouais. Parce que je préfère être à l'aise et je préfère perdre du temps. Perdre un petit peu de temps. à me faire un PDF par exemple, à mettre les caractères en gras, à espacer les interlignes, je préfère le faire. en amont et gagner du temps à l'enregistrement plutôt que galérer en cabine. Je retravaille moi-même souvent la mise en page de ce que je reçois.

  • Speaker #0

    Ça ne me surprend pas. Est-ce que je peux te donner des indications sur la prononciation de certains mots un peu particuliers ? Certaines abréviations, c'est des choses que tu reçois, qui sont utiles, ou sinon, du coup, tu te renseignes en amont avant d'enregistrer ? Alors,

  • Speaker #1

    ça, c'est un grand sujet aussi. Les clients qui ne fournissent pas les prononciations, bon, c'est obligé de tout relire le texte de toute façon. de toute façon je le lis une fois avant d'enregistrer, mais ça m'oblige donc à renvoyer un mail, à lister tous les mots sur lesquels j'ai des doutes, perdre de temps pour le client et pour moi, c'est un petit peu agaçant, et à côté de ça il y a aussi des choses qui peuvent paraître complètement logiques pour le client, mais qui moi me posent problème, par exemple je... Je pense à des indications géographiques des lieux, des prononciations de villes, des prononciations... Oui,

  • Speaker #0

    des choses locales, j'imagine, où il faut dire le S, pas le S.

  • Speaker #1

    Voilà, on va dire un e-learning qui se passe en Bretagne avec des noms de villages. Voilà, ça peut être compliqué si je n'ai pas les prononciations.

  • Speaker #0

    Oui, j'imagine. Est-ce qu'on dit Chabonix ?

  • Speaker #1

    Exactement. Je vais te dire, moi, à côté de ça, j'ai une autre entreprise, en fait, dont je fais appel, moi aussi, à des voix-off. Je peux te dire que je leur fais un glossaire, mais à la limite, quand ils reçoivent, ils me demandent s'ils... Et ça, il me prend pour un débile.

  • Speaker #0

    Tu te mets vraiment à la place.

  • Speaker #1

    Je vais très loin parce que moi, après, en production, je gagne également un temps fou.

  • Speaker #0

    Oui, je pense qu'on gagne du temps en perdant en amont.

  • Speaker #1

    Dans la scène, il y a la rédaction, il y a l'enregistrement de la voix et ensuite, il y a le producteur. Et si c'est pour arriver, c'est le producteur. et se rendre compte qu'on a une mauvaise prononciation, on repart, c'est la voix-off, il repart, c'est le client pour avoir la prononciation. Donc, non, il faut... Moi, quand je fais appel à des voix-off, je prends... C'est pas un temps fou, mais vraiment, je suis au taquet sur quasiment chaque mot. En tout temps, là, il est capable... serait capable de me prononcer ça comme ça, donc je préfère mettre la prononciation directement.

  • Speaker #0

    Ouais, dès qu'il y a un double, il faut le lever.

  • Speaker #1

    Et au pire, demander deux versions. Quand le client ne sait lui-même pas et qu'il n'ose pas demander à son propre client, moi, je préfère qu'on me demande de faire deux prononciations, c'est deux fois la même phrase, peu importe.

  • Speaker #0

    voilà je sais que c'est ça ce qui est désagréable pour les voix-off c'est d'avoir des retours des erreurs qui ne sont pas de notre fait oui et puis qui auraient pu effectivement être anticipées donc oui j'entends bien bah du coup c'est marrant parce que du coup tu prépares bah tu te poses quand même du coup des vraies questions d'écriture de voix-off finalement sur cette deuxième activité Est-ce que les intentions d'interprétation te sont utiles et importantes, c'est-à-dire le plus précis possible ?

  • Speaker #1

    Le plus précis possible, oui. Après, il faut que ça soit entendable. Il y a des fois où je me rappelle, je discutais avec une voix-off qui me demandait... Enfin un client à elle, lui demandait d'interpréter un texte en le faisant un peu plus en bleu. Ah oui, ok, d'accord. Donc non, en tube. En plus, c'est assez formaté, mais quand il y a du jeu, c'est important d'avoir les indications. En e-learning, c'est parfois très scolaire. Donc moi, j'essaie d'amener un petit peu d'humanité, mais tout en restant pédagogique. Et si l'institutionnel, on le sait, les indications, c'est très important, effectivement. Est-ce qu'on va incarner quelqu'un qui a 18 ans ? Est-ce qu'on va incarner quelqu'un qui est malade ? Est-ce qu'on va incarner quelqu'un qui se pose des questions ? Est-ce qu'on va incarner quelqu'un qui fait tout ? Oui, c'est très important.

  • Speaker #0

    Et c'est sûr que te demander d'interpréter un enfant de 10 ans, c'est limite crédible parce qu'au bout d'un moment, on arrive aux limites des possibilités de la voix. Moi,

  • Speaker #1

    c'est ça. Ça, globalement, je refais. Et j'ai un enfant de 9 ans. Et quoi ? J'avoue que ça se la fait.

  • Speaker #0

    Et moi, ce que je retiens un petit peu dans ce que tu dis, c'est que finalement, au niveau du e-learning, il y a probablement un peu plus de storytelling à imaginer pour justement pouvoir un peu plus incarner et rendre les choses un peu plus... intéressante pour l'apprenant. Est-ce que tu es d'accord avec ça ?

  • Speaker #1

    Je suis d'accord avec ça. Pardon pour le chat dans la gorge. Je te renvoie une question. Ça fait combien de temps que tu fais du e-learning ?

  • Speaker #0

    Ça fait trois ans à peu près qu'on est sur le sujet.

  • Speaker #1

    Je pense qu'on est quand même sur un... sur un produit qui est nouveau et qui dit nouveau, qui dit le produit n'est pas à maturité. Donc, pour l'instant, il est très formaté, un petit peu. Je trouve qu'il manque un petit peu de liberté, comme tu disais, du storytelling, un petit peu de légèreté.

  • Speaker #0

    Oui, je pense qu'on est en phase, effectivement. C'est-à-dire que, je pense qu'effectivement, on est sur un médium qui est encore un peu... adolescents et qui se cherchent encore. Je pense qu'on ne peut pas mettre du storytelling partout, parce que c'est un peu le mot d'arc-la-crème, mais se poser la question, en tout cas, de se dire, mais finalement, est-ce qu'il n'y a pas un moyen d'amener un petit peu plus d'implication, de surprise, plutôt qu'effectivement, comme tu le dis, d'être un peu scolaire ? Et c'est ce qu'on reproche souvent au e-learning, c'est qu'au final, on s'ennuie.

  • Speaker #1

    Exactement, exactement. Et la voix-off, elle ne peut pas tout faire dans ces cas-là, ni l'animation qui va avec. C'est un moment où il pourrait y avoir des cassures, que ce soit visuellement ou notamment dans la voix-off. Genre, vous n'êtes pas en train de vous endormir là, j'espère. Enfin, voilà, quelque chose d'un petit peu plus léger, parce que mine de rien, le e-learning remplace quand même des formations. qui avaient lieu en physique en présentiel avant, certaines. Donc, il n'y a plus ce lien. Les gens sont derrière un ordinateur. C'est vrai que c'est... Il ne faut pas que ça soit boring.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. Et c'est vrai que je reprends un terme que tu as utilisé, le côté tu dois incarner. Et parfois, on peut reprocher un peu la voix, enfin, pas la voix, pardon, au e-learning, d'être un peu désincarné. Et c'est vrai que moi, je trouve de ramener... un peu d'humain ou en tout cas de vécu dans les formations, ça me semble très important. Et j'ai envie de dire, alors là c'est peut-être juste un peu mon expérience à moi, c'est qu'au niveau de l'écriture, je me dis que ce qui peut aider pas mal sur l'expérience globale, c'est ces petites transitions qui font du lien entre... l'activité précédente, le sujet suivant, etc. et qui englobe un petit peu l'ensemble de l'expérience.

  • Speaker #1

    Je suis tout à fait d'accord avec toi. Effectivement, il faut qu'il y ait du lien, il faut que ça vive. Je me dirais presque que des fois, il manquerait des phrases qui ne servent à rien. Mais des phrases pour ramener... pour ramener, enfin qui ne servent à rien dans le contenu pédagogique, c'est que tu en sus, mais en fait humainement, qui ramène un petit peu les gens... un petit peu dans une forme de quelque chose de ludique plutôt que vraiment très scolaire.

  • Speaker #0

    Oui, on n'arrête pas d'être d'accord, c'est super. Moi, si je dois faire un parallèle, par exemple, avec le confinement qu'on a vécu et puis le côté un peu visio-distance, et donc le e-learning, c'est un petit peu ce pendant-là. Finalement, on se rendait compte que ces discussions un peu informelles de la machine à café, où finalement on ne se raconte pas grand-chose, mais elles sont quand même vachement importantes. Et c'est vrai que tout ce que tu dis sur le côté un petit peu englobé avec des petites choses autour, je pense que ça va dans ce sens-là.

  • Speaker #1

    C'est humanisé un petit peu déjà au niveau de la rédaction.

  • Speaker #0

    Après,

  • Speaker #1

    la voix ne peut peu, beaucoup de choses, mais elle ne peut pas tout.

  • Speaker #0

    Tout à fait, parce qu'elle vient servir un texte et elle ne peut pas le suppléer.

  • Speaker #1

    Voilà, donc des fois je peux rajouter des petits hum ou des petits rires en début de phrase, en pensant que ça peut passer. Mais voilà, nous on ne peut pas tout. La rédaction, c'est la première étape. Et après, il faut aussi que le client accepte la rédaction. Je travaillais, comme tu l'as rappelé, avant pour un grand studio de publicité. J'avais plusieurs studios de production, mais aussi des rédacteurs. Et effectivement, il y a des clients. tu acceptes des écarts, des libertés, des fantaisies, des clients qui ne veulent pas, qui veulent aller droit au but, et puis voilà, qui veulent une pub classique ça dépend du client aussi.

  • Speaker #0

    Ouais, ouais, écoute, super. Moi, je crois qu'on voit là, avec ce qu'on vient de se dire, que l'écriture d'Avoiv, c'est quand même un vaste sujet. En tout cas, ton témoignage très intéressant nous a permis d'avoir une vision sur les enjeux et les implications qui vont suivre au niveau de la production, qui sera forcément la suite de cette étape d'écriture. C'est un sujet qu'on va aborder dans un autre épisode de notre podcast Pause Kawa. J'aimerais juste rappeler, en te remerciant Thomas, qu'on peut te retrouver sur ton site web www.micro-entreprise-studio et puis vous pouvez suivre Kawalearn sur LinkedIn ou nous retrouver sur kawalearn.com. Écoute, merci Thomas pour cet échange.

  • Speaker #1

    Écoute, c'est moi qui te remercie Thomas. C'est toujours agréable de prendre un petit peu de distance et de discuter. sur ces sujets.

  • Speaker #0

    Oui, je trouve que...

  • Speaker #1

    On a souvent la tête dans le guidon mais on ne prend pas souvent de hauteur par rapport à ce qu'on fait finalement.

  • Speaker #0

    Oui, c'est un petit peu le but de ces podcasts. Donc voilà, super. Merci de votre attention et à très bientôt. Salut !

Chapters

  • Introduction

    00:00

  • Sur quel type de voix-off travailles-tu ?

    01:20

  • Les codes de la voix-off

    02:08

  • La voix-off dans le e-learning

    03:46

  • Comment on écrit une bonne voix-off ?

    05:15

  • Lire à voix haute

    06:55

  • Soigner la mise en page

    07:52

  • Est-ce que le script doit comporter les intentions d'interprétation ?

    10:18

  • L'importance d'une erreur d'interprétation

    11:58

  • Demander deux interprétations

    13:28

  • Est-ce qu'on doit être le plus précis possible ?

    14:15

  • Est-ce que plus de storytelling rendrait le e-learning plus engageant ?

    16:06

  • La voix-off en e-learning est trop scolaire ?

    17:13

  • Humaniser les voix-off

    20:17

  • Conclusion

    22:14

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