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Pause Produit - Alban Bastard-Rosset - Product Director cover
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La Pause Produit

Pause Produit - Alban Bastard-Rosset - Product Director

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42min |26/06/2025
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Description

Peut-on concilier impact business et inclusion produit sans tomber dans le produit “mou” ou l’empilement de fonctionnalités ?

Dans ce nouvel épisode de La Pause Produit, je reçois Alban Bastard-Rosset Product Director chez Nickel, une des rares sociétés françaises où l’inclusion n’est pas un mot vide… mais une boussole produit.


On parle de :

✅ Inclusion vs accessibilité : pourquoi ce n’est pas la même chose

🧠 Méthodologie concrète pour intégrer l’inclusion dans la roadmap, la discovery et les KPIs

🔍 Cas d’usage : comment le “compte pour tous” devient une vraie stratégie produit


“Un bon produit inclusif, ce n’est pas un produit personnalisable.

C’est un produit universel, clair, qui dépasse sa cible initiale.”


Un épisode à destination des CPO, VP Product, ou PMs qui veulent aller plus loin que le “user centric” et qui se demandent comment construire des produits qui engagent vraiment.


TIMER :

03:10-Différence entre accessibilité et inclusivité

05:33-Priorisation des besoins et inclusion

07:44-Stratégie de lancement produit chez Nickel

11:47-Décisions d'affaires et inclusion

17:02-Adaptation internationale des produits

20:02-Les défis de la discovery avec des produits inclusifs

28:00-Exemples concrets d'inclusion chez Nickel

34:02-Impact de l'inclusivité sur la croissance


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous, bienvenue dans la Pause Produits. Je suis Peter, cofondateur de IETA, un collectif produit. Chez IETA, nous aimons les moments authentiques avec une touche de fun team. Alors quoi de mieux que de faire une pause pour en avoir ? Je vous propose qu'on partage un moment avec des personnalités du monde du produit qui viendront nous parler de leurs réflexions, de leurs visions, leurs interrogations ou tout autre sujet qui leur tienne à cœur. Alors on se fait un petit café, on se fait une pause. Bienvenue dans la Pause Produits. Bonne écoute !

  • Speaker #1

    Salut Alban ! Salut Peter !

  • Speaker #0

    Bienvenue dans la pause produit,

  • Speaker #1

    merci.

  • Speaker #0

    Aujourd'hui on va parler d'un sujet qui change la manière dont on pense le produit, un sujet qui va au-delà de l'accessibilité, des personas, des frameworks de discovery. On va parler de produit inclusif. Qu'est-ce que ça veut dire concrètement ? Est-ce qu'on peut concevoir un produit qui inclut tout le monde, sans tomber dans le piège du produit qui parle à personne en fait ? Et comment, deuxième sujet aussi qu'on va parler, c'est comment réconcilier justement l'inclusion et l'impact business. Je suis content de te recevoir parce que tu es directeur produit chez Nickel. Donc merci de venir partager ça.

  • Speaker #1

    Merci pour l'invitation.

  • Speaker #0

    Nickel, c'est une fintech dont l'ADN repose justement sur cette promesse forte, le compte pour tous. Ensemble, on va parler, on va voir pourquoi. justement faire du produit inclusif, c'est pas juste que c'est une case, mais c'est aussi un levier de qualité, d'impact et de mass market. On va parler de métriques, de roadmap, de tonneau uvos, mais aussi de la façon dont une conviction produit peut devenir un facteur de différenciation. Bref, un épisode qui va nous élargir sur la partie produit. On va aller plus loin, peut être déjà aussi un peu démarré par accessibilité inclusif. La différence qu'on peut faire. Bref, un gros... sujet, une grosse pause en fait, qu'on va pouvoir faire ensemble. Je me tais, j'arrête de parler, je te laisse te présenter et nous dire un petit peu aujourd'hui justement qui tu es et après on rentre dans le vif du sujet.

  • Speaker #1

    Génial, merci à toi en tout cas pour l'invitation, merci à IETA. Donc je m'appelle Alban, ça va faire un peu plus de dix ans que je travaille dans les actions autour du produit et ça fait quatre ans que je bosse chez Nickel, donc une fintech, le compte pour tous. J'ai travaillé avant chez Blablacar aussi en tant que PM et avant j'étais en conseil chez Faber-Novell. Donc des sujets... qui me parlent avec des boîtes aussi qui ont des valeurs assez fortes. Et donc, en effet, l'idée, c'était de se dire c'est quoi faire du produit inclusif aujourd'hui ? Est ce que ça existe ? Et si ça existe, c'est quoi les bonnes pratiques ?

  • Speaker #0

    Et bien, rentrons dans ce cœur. Déjà, c'est quoi pour toi un peu la différence entre accessibilité et inclusivité ? Des fois, on peut la mélanger, on peut ou pas. Ou alors je suis le seul à mélanger le truc. Mais c'est quoi pour toi ?

  • Speaker #1

    Ça peut être intéressant déjà de démarrer par la définition. On entend quoi par produit inclusif ? Donc inclusif, c'est un anglicisme. et qui signifie n'excluant personne. Donc ça veut dire qu'on doit inclure toutes les sensibilités et les réunir. L'idée c'est pas de créer un tout homogène, mais c'est d'accepter la part de différenciation qu'il y a auprès de chacun et de proposer des services pour répondre aux problèmes de chacun. Ce qui va se passer c'est que l'objectif de l'inclusion c'est donc représenter et d'être représentatif dans un tout, là où l'accessibilité ça va être plutôt un des leviers qu'on va pouvoir utiliser. Et donc, c'est plutôt un sous-ensemble, j'allais dire, du product management. Moi, je vois plutôt l'accessibilité comme un outil qu'on mettra dans la grande famille du même numérique responsable, puisque finalement, le numérique responsable, dedans, je vais avoir des enjeux environnementaux, je vais avoir des enjeux sociaux, je vais avoir donc des enjeux d'inclusivité. Et là où on va parler, en effet, d'accessibilité, ça va être un des frameworks que j'ai à disposition pour m'assurer que tout le monde puisse utiliser mon service.

  • Speaker #0

    Je pense que tu te résumes bien en disant que c'est un sous-ensemble de produits éco. responsable numérique qu'il y a derrière. Pourquoi cette envie de nous parler de ça ?

  • Speaker #1

    Alors déjà, l'entreprise, nickel, c'est vrai que quand tu travailles dans une boîte dont la tagline, c'est le compte pour tous, forcément, ça compte, sans mauvais jeu de mots. Et c'est vrai que chez nickel, on s'est souvent posé cette question. On sait qu'on a une ADN qui est très forte sur ces sujets-là. On va y revenir. On a aussi une envie d'universalité, de simplicité, de bienveillance, d'utilité. Donc quand tu as ces quatre valeurs-là, forcément, l'inclusion fait partie intégrante de cette vision. Et puis, je me suis rendu compte qu'on parlait beaucoup d'accessibilité, mais peut-être peu de produits inclusifs. Alors, il y a quelques exemples isolés que j'aime beaucoup. Phoenix, pour le gaspillage alimentaire, où c'est vrai qu'il y a quelques articles qui sont hyper bien faits, qui expliquent ce qu'ils font avec des exemples concrets. On a Seb aussi, qui fait l'électroménager. Et Seb, qui a créé le Good Design Playbook, qui est une référence. Alors là, plutôt en plus sur du hardware, donc c'est extrêmement intéressant de voir eux comment ils se positionnent et ils proposent des produits physiques pour tous. et puis Dans cette logique-là, on s'est dit, tiens, chez Nickel, il y a deux ans, on va essayer de lancer de nouveaux services. Nickel c'est le compte pour tous, c'est un compte courant et on s'est dit qu'il fallait aussi proposer d'autres services financiers pour nos clients. Et donc là on se parle de crédit, on se parle d'assurance, on se parle de transfert d'argent, on se parle d'épargne. Comment tu restes universel, comment tu restes accessible sur des sujets où par essence tu as l'impression que tu peux un petit peu dévier de cet ADN là. Et donc c'est là à ce moment là qu'on s'est dit comment on va se diversifier tout en gardant l'ADN et les valeurs de Nickel. Et là on s'est dit qu'il y avait un sujet.

  • Speaker #0

    ok et au début est-ce que c'est un Parce qu'à première vue, justement, entre le produit et l'inclusion, ça paraît contradictoire. Parce que le principe, c'est de prioriser, donc on laisse de côté certains besoins, etc. Là, tu amènes des nouveaux besoins. Avant de peut-être rentrer dans le vif du sujet, mais comment tu... Est-ce qu'il y a eu une tension ? Est-ce que ça a été une... Enfin, comment ça s'est passé ?

  • Speaker #1

    J'aime bien le terme tension. Parce qu'en effet, tu me dis, en fait, c'est complètement antinomique. Eh bien, oui. Product management, c'est choisir des use cases. Et donc, c'est de facto exclure aussi des gens parce que tu dois prioriser, parce que tu as un temps limité et tu as des moyens qui sont limités. Donc, c'est vrai qu'à première vue, tu te dis ça paraît impossible parce qu'on passe notre vie à prioriser en tant que PM et on va valoriser aussi un PM qui s'est bien priorisé. Quand on recrute un PM, on s'assure que la priorisation est, j'allais dire, une des skills principales. Et donc, l'enjeu, ça va être ça, ça va être de montrer qu'on peut quand même faire les deux, même si parfois ça peut paraître contradictoire, mais qu'on arrive quand même à concilier priorisation business. et enjeux inclusifs sociétaux, malgré tout.

  • Speaker #0

    Et concrètement, comment ça influence justement dans le choix des produits ?

  • Speaker #1

    C'est un bon point et c'est vrai qu'il n'y a jamais de bonne réponse par rapport à ça. J'allais dire qu'il y a quand même toujours une primeur du business, il y a quand même toujours une primeur d'avancer sur des objectifs, sinon la boîte, elle ne survit pas. En revanche, on va avoir plutôt, j'allais dire, un réflexe grâce à cet ADN, dans le sens où on va se poser quand même les questions avant de démarrer quelque chose. et On peut en effet s'en parler directement avec l'ADN de Nickel, quand je reprends les quatre valeurs qu'on essaie d'appliquer au quotidien, c'est un garde-fou. S'assurer que quand je lance quelque chose, est-ce que quand même je respecte ce pourquoi la boîte a été fondée ? Si je prends la simplicité, concrètement je vais avoir des règles dans un design system qui vont me permettre d'être sûr que je reste simple. Chez Blablacar par exemple, si je sors de l'exemple Nickel, on avait un moment one screen, one action. Donc l'idée c'est qu'évidemment à chaque fois que j'ai une action, c'est sur un écran. Ça c'est des choses au moins quand c'est dans ton design system, tu te poses pas trop la question et c'est ton garde-fou. On a un deuxième exemple, c'est l'universalité. L'universalité, comment elle se traduit ? Chez Nickel, c'est de dire que pour ouvrir un compte, je peux le faire à la fois sur mon téléphone mobile, je peux le faire chez un bureau à l'île sur une borne, et je peux le faire sur mon espace web. Et bien ça, la complémentarité de l'accès au compte, en fait, elle est indispensable. Et tu pourrais dire, à un moment, je cherche à prioriser, si j'ai un usage, par exemple, qui est plus développé sur l'app que le web, est-ce qu'il faut que je change ? Non. On se sent obligé et on a une mission qui fait que si on veut être accessible, on doit garder la multiplicité des accès et des canaux. Et aujourd'hui, c'est le cas. Tu peux ouvrir un compte chez un buraliste comme tu peux l'ouvrir en ligne. Le troisième point, c'est l'utilité. Ça, c'est le plus difficile parce que tu as envie d'empiler les features. Tu as envie de tout faire, tu as envie de tout mettre. Et ça, nous, c'était une vraie réflexion sur la diversification de nos produits. On s'est dit non, il y a quatre verticales qu'on veut adresser, le crédit, l'assurance, l'épargne, les transferts d'argent, on pense que ce sont les quatre bonnes. On ne va pas se lancer sur une super app et empiler des choses qui ne serviraient à rien. Et donc là, concrètement, ça va être de se limiter en tout cas sur l'ambition et ce côté utile. Ça, on essaie vraiment de le garder, de se dire si j'utilise ce produit-là, c'est parce que dans les faits, j'ai que l'essentiel. Et le quatrième point, c'est la bienveillance. Alors, il est hyper galvaudé, c'est facile de dire qu'on est une entreprise qui est bienveillante. Et là, comment on essaie de mettre en place ? Ça, ça va plutôt chercher auprès de chacun et auprès de ce que chacun croit. Mais quand tu lances un mini-crédit avec notre partenaire Ausha qui s'appelle Le Coup de Pouce, à des personnes potentiellement fragiles ou anciennement fragiles, c'est à toi de mettre des règles qui font que ton mini-crédit, il est d'une certaine manière un peu plus éthique. Je vais éviter de mettre des gens en difficulté. Je vais prêter un peu moins. Je vais prêter moins souvent. Je vais m'assurer aussi que la personne, je peux échelonner ses dettes, etc. Donc, tu as une approche où tu fais quand même attention et tu prends en compte aussi ta population et les besoins et t'arrives et t'essayes en tout cas de te diversifier sans non plus complètement couper les ponts avec ton ADN. Et ça, je crois qu'on a réussi à le faire et on arrive donc à le faire. Et c'est ce qui fait qu'aujourd'hui, que l'inclusion, c'est vraiment une intention de base avec ce garde-fou de G4 Valeurs. Essayons à chaque fois que je lance quelque chose de me poser la question est-ce que je les respecte à minima ou non ?

  • Speaker #0

    Hyper intéressant. Je vois que ces quatre valeurs-là vont générer tout le reste dans les décisions, dans les choix. C'est intéressant de le voir d'abord sur ces aspects-là. Je me pose la question sur le degré d'inclusion dans les produits. Tu parlais de faire attention avec la bienveillance sur des personnes un peu plus sensibles ou sur la partie crédit, on pense naturellement. Est-ce qu'il y a des choses où... On se freine, on se dit on va trop loin. Je dis on, mais je ne sais pas moi. Vous allez trop loin sur des décisions. Un peu le degré d'inclusion que vous voulez mettre dans les produits.

  • Speaker #1

    C'est assez dur parce que c'est toujours dur à mesurer. Et ça va être aussi... C'est ce qu'on va voir tous les deux ensemble. On risque de se dire à la fin, bon, s'il y a une chose que je ne mesure pas, c'est peut-être le degré d'inclusion d'un produit. Bon, ce n'est pas grave, mais on essaie en tout cas de trouver des pistes pour y arriver. En tout cas, ce qu'il faut avoir en tête, c'est qu'on essaie d'avoir le même traitement pour tous les clients. Et c'est pas qu'on essaie, c'est qu'on le fait. Nickel, le compte pour tous, c'est aussi sans condition de revenu. Donc, peu importe tes revenus, je te traite de la même manière, tu fonctionnes de la même manière. Et donc, si tu veux, l'idée, ça va être ça, c'est de servir tout le monde et de commercialiser un produit de manière identique. Je pense que c'est un bon indicateur. Et ça, quoi qu'il en soit, en fait, c'est même la réglementation qui te l'impose. La réglementation PIC, qui est la Protection des Intérêts Consommateurs, elle te demande de communiquer de la même manière pour tout le monde. Donc dans les faits, on va essayer au maximum de faire ce travail-là. Évidemment, c'est plus compliqué quand tu es dans une boîte SaaS, tu signes un gros deal et tu dis, bon, là, les amis, on va devoir prioriser telle feature parce qu'il y a un gros client et ce client-là, c'est 50% de mon revenu. Nous, on n'est pas dans cette situation-là. Mais j'allais dire que s'il y a un critère que j'essaie d'avoir au quotidien, notamment sur les offres qu'on a lancées, et c'est très arbitraire, mais je me dis, si j'ai au moins 50% de ma base client qui a accès à l'offre par rapport à ces critères d'éligibilité, parce qu'on sait qu'elle peut, par exemple, ouvrir un livret, elle peut, par exemple, obtenir une assurance habitation. Je me dis que j'ai déjà gagné quelque chose, parce que j'ai au moins la majeure partie de ma clientèle qui a accès. C'est un minimum, on pourrait faire beaucoup mieux, mais c'est au moins déjà un niveau qu'on essaye de se donner.

  • Speaker #0

    Oui, qui n'est pas facile, je comprends le côté minimum de se donner ça. Et du coup, le choix, on va gratter un peu le côté business, mais le choix entre un business rentable, rentable, d'aller chercher justement une évolution business face à un choix un peu plus... inclusif ou avoir une approche inclusive, comment vous arrivez à lier les deux dans les décisions ?

  • Speaker #1

    Dans les faits, tu tranches pas. C'est très compliqué de trancher. Alors tu dis, je fais pas l'un, je fais pas l'autre, je fais peut-être les deux. Donc je pense que trancher entre business et produits inclusifs, ça me paraît pas simple. Mais en revanche, tu vois, on va par exemple nous focaliser sur des produits où on sait de facto qu'ils sont un peu moins rentables, mais qui sont essentiels pour nos clients parce qu'ils nous le demandent. Et parce qu'on sait que si on veut être universel, il est faux. Et le bon exemple, c'est le chèque. On a lancé le chèque il y a maintenant trois ans chez Nickel. C'est pas très innovant de faire du chèque. Mais en fait, faire du chèque aujourd'hui, c'est indispensable pour un grand nombre de Français. Pareil, tu fais un produit qui est franco-français. Nickel, on est à un niveau européen aujourd'hui, donc on va développer une future simplement pour ce marché-là. Mais le chèque, on sait que c'est un moyen de paiement qui coûte cher, parce que notamment très fraudé, donc qui demande beaucoup de contrôle, donc à la fin qui coûte un petit peu plus cher. Et donc le chèque, pour moi, ça fait partie de ces exemples-là, où tu te dis, j'ai une demande client. C'est pas un sujet d'avenir, mais en fait, c'est un sujet d'universalité. J'ai en fait encore beaucoup de personnes qui utilisent ce moyen de paiement, il faut que je le fasse. Et tu sais que tu le fais, mais peut-être que dans cinq ans, il n'y aura plus de chèques en circulation en France. Mais au moins, pendant ces années-là, tu vas travailler aussi avec tes clients et tu vas leur proposer un service minimum autour du chèque. Et on y reviendra après, c'est-à-dire que tu as d'autres indicateurs ici. Tu vas jouer sur ta rétention, tu vas jouer sur ta satisfaction client et peut-être pas forcément sur une grosse acquisition parce que tu as sorti le chèque.

  • Speaker #0

    Si on rentre maintenant concrètement au sein du produit, dans le produit, l'organisation que vous avez justement pour décider, trancher, comment tu fais pour éviter le côté usines à gaz, de vouloir tout couvrir, d'augmenter les diversités d'usages. Comment tu fais pour éviter ça ?

  • Speaker #1

    C'est clair que la première chose que tu dis, c'est « je veux être inclusif, je veux servir tous les usages, donc je vais multiplier les produits » . Ça fait peur, notamment techniquement, ça fait peur, puisque tu sais que tu vas avoir après un legacy à traiter, etc. Déjà, pour éviter cet effet-là, tu vas multiplier les MVP. Faut pas non plus que ton projet reste un MVP toute sa vie, c'est évidemment parfois le contre-coup, mais on va essayer un maximum de faire ces paris-là, et notamment d'un point de vue un peu plus technique, de bosser en webview. Si tu fais une webview, que t'intègres un service... partenaire ou une nouvelle idée en webview, tu vas avoir moins de dépendance aussi avec ton application mobile, tu vas avoir moins de dépendance avec le cœur du réacteur et donc ça te permet en tout cas de prendre des paris où tu vas avoir des équipes un peu plus autonomes. qui vont pouvoir lancer quelque chose, et puis quitte à se dire si ça ne marche pas, après on enlève. Et donc ça, je pense que c'est essentiel pour éviter en effet de partir sur quelque chose qui sera trop compliqué à gérer. Et d'un point de vue même purement technique, je ne suis pas tech, mais c'est évidemment des sujets qui nous intéressent. Si tu veux, il faut que tu aies aussi des règles qui te permettent de maintenir tes applicatifs. Donc évidemment, ça, je te parlais de design system tout à l'heure, on a des règles chez nous d'un point de vue technique, où il faut du microservice, il faut de l'architecture hexagonale, etc. Et qui te permettent d'avoir une maintenance la plus propre possible, et qui te permet surtout comme ça de passer à l'échelle, de lancer de nouvelles choses, même si tu vas adresser des petites populations. Oui,

  • Speaker #0

    puis tu veux dire, les liens de dépendance trop fortes entre chaque, ok. Et dans la pratique produit, comment ça se traduit ? Avec les équipes, le PM, dans les roadmaps, dans les rituels, dans votre organisation justement. Ces sujets-là, est-ce que c'est drivé par, effectivement, de ce que je comprends, par les quatre valeurs et ensuite du coup dans les évolutions là-dessus. Mais on peut aussi rentrer dans cet effet en enrageant. on en rajoute, on va chercher six...

  • Speaker #1

    De manière très rationnelle, on a aussi un peer planning, comme nombreuses scale-up. Nickel, c'est 840 collaborateurs, tu es obligé de passer par ces modèles-là. Tu as des sujets où tu as énormément de synchronisation, notamment des sujets réglementaires ou autres. Donc, tu n'échappes pas à toute la méthodologie d'une entreprise de 800 salariés. Après, l'idée, c'est que quand tu as sélectionné tes sujets, que tu essaies d'en avoir le moins possible, c'est toujours le problème. Quand je suis arrivé il y a quatre ans chez Nickel, on pouvait avoir une trentaine de sujets au PI Planning. Maintenant, on essaie d'en avoir dix. C'est déjà un succès énorme, tu vois, de réduire le nombre de sujets entrants. On essaie à côté quand même d'avoir ces initiatives qui peuvent se lancer, soit avec des équipes qui ont un peu plus de temps et qui sont un peu plus loin des sujets cœur du moment pour pouvoir... aborder des sujets qui sont des sujets autour de cette partie d'inclusion et d'aller tester des choses où on pourrait se dire que de facto, ça paraît compliqué par rapport à la bande passante disponible. Donc, si tu veux, on parle aussi souvent, c'était pareil quand j'étais chez Blablacar ou aussi chez Nickel, d'avoir un seul produit unique. On a un succès commercial en France, on va le dupliquer à l'étranger versus trop personnaliser un produit. Et ça, si tu veux, on a cette règle de One Global Product. Ça, j'essaie de le mettre en place, notamment quand j'ouvre un pays. Mais j'ai évidemment des spécificités locales. que je te remets en avant. Quand on a ouvert l'Allemagne, on nous a dit qu'il fallait rajouter le genre neutre, parce qu'en Allemagne, réglementairement, c'est obligatoire. Évidemment que le développement, tu le fais. Par contre, ce qu'on ne fait pas du premier coup, c'est toutes les spécificités de paiement. Tu vas avoir en Belgique, au Portugal, par exemple, des outils. Nous, on a Wiro, ce genre de choses. Eux, ils vont avoir MBWay, ils vont avoir Bizoom, qui sont des flux spécifiques dans ces pays-là. Quand tu lances, tu vas dire, attendez, pour l'instant, on a alloué beaucoup de temps, On va peut être le voir dans un second temps. Et ça, tu essaies de voir après si ces spécificités-là, il faut les mettre en jeu. Mais là, pour le coup, ce n'est même plus du produit inclusif. On se parle juste de spécificité locale et le fait que c'est important pour avoir une traction sur le marché.

  • Speaker #0

    Pour rebondir sur ça, justement, d'avoir ouvert d'autres pays qui peuvent avoir des pratiques au-delà des outils utilisés. Est-ce que du coup, un des enjeux qui était de dire on a le même produit, la même expérience pour tous, pour justement inclure tout le monde ? Est-ce qu'en ayant ouvert d'autres pays, on a des cas d'usage, des choses différentes, qui fait qu'on vient un peu égratigner ? Égratigner, c'est un peu un gros mot, mais tu vois, on vient se dire, finalement, ce cas-là...

  • Speaker #1

    Ce qui est chouette, c'est que, et je prends l'exemple de l'ouverture de l'Allemagne, on a un country manager qui nous a dit si ça a marché en France comme ça, ça va marcher en Allemagne. Donc on a aussi déjà des personnes qui croient au modèle et qui croient au fait qu'il soit réplicable. Et aujourd'hui, le succès européen montre qu'en effet le modèle était bien réplicable et qu'on a bien fait de le répliquer. Sur les spécificités, on les a évidemment dans les marchés. Le meilleur exemple, c'est sur le réseau de points de vente. En France, ce sont les buralistes. Mais si tu prends la Belgique, ce n'est pas les buralistes. En Belgique, c'est la presse. Si tu prends l'Espagne, c'est des loteries. Parce qu'en fait, le buraliste en France, c'est très franco-français. Et donc, si tu veux, en fonction de ton pays, le réseau de points de vente va être différent. Et ça, c'est aussi, si tu veux s'adapter, j'allais dire, aux us et coutumes locales, de se dire, je ne vais pas ouvrir un compte chez mon buraliste en Allemagne, je vais le faire dans un autre type de point de vente Et si je prends l'exemple de la Belgique, je vais le faire dans une presse. Ok,

  • Speaker #0

    petite parenthèse fermée, une question un peu à côté. Si on revient justement au quotidien dans l'équipe, dans les réflexes que... En fait, je pense à la Discovery. Sur cette partie Discovery, est-ce que du coup, ça a un impact d'avoir un produit inclusif ? Est-ce que du coup, on la fait différemment ? Est-ce qu'on a une sensibilité ? Est-ce qu'il y a un changement par rapport à ça, dans la culture, dans les méthodes ? Je ne sais même pas s'il y a des méthodes...

  • Speaker #1

    inclusive pure en tout cas j'en connais pas alors c'est vrai que là dessus il ya et je reparle du c'est good design playbook qui explique que quand tu fais ta discovery en effet faut que les personnes qui fassent la discovery soit des personnes très variées que ce soit d'un point de vue culture de background etc etc donc ça évidemment tu as plein de standards et à plein de framework qu'on peut retrouver dans ce document là dans les faits après la discovery je la trouve beaucoup plus compliqué sur ces sujets d'inclusion puisque tu vas tellement adressé des marchés de niche qui n'ont pas été encore adressées, que tu as beau faire des petites enquêtes utilisateurs, tu as beau faire un faux produit pour voir s'il y a de la pétance, la discovery, elle est en production. Et ça, c'est vrai que j'essaie, en tout cas avec les équipes, de ne passer pas trop de temps sur ces sujets de discovery-là, parce que... tu as déjà des verbatim clients, tu sens qu'il y a quelque chose, tu vois ton écosystème aussi par rapport à tes concurrents, et tu te dis, allez, je peux prendre le pari de le faire, parce que j'ai aussi une équipe dédiée, un budget dédié pour y aller. Et ça, je pense que de voir et de faire cette discovery en production, c'est comme dans une boîte où tu es en pré-market fit, où en fait, à un moment, il faut délivrer, et c'est une fois que ton produit est entre les mains d'un client, un MVP est suffisant, que tu vois si ça fonctionne. Donc j'enfonce peut-être une porte ouverte. Mais c'est vrai que la discovery, on va essayer de la faire, on va la faire, mais on va la faire peut-être sur une durée assez courte, en tout cas bien timée, pour éviter d'y passer trop de temps, parce qu'on a tellement de découvertes exceptionnelles une fois que le produit est dans les mains du client, parce qu'on est tellement sur des produits qu'on lance pour la première fois, où on adresse des cibles qui n'avaient pas accès à ces produits-là avant, qu'en fait, l'itération après, elle est permanente. Et donc entre ce qu'on avait imaginé et ce qu'on voit à la fin, forcément, tu peux avoir de grandes différences.

  • Speaker #0

    Je me demandais si, justement, dans ton équipe, ce que ça a déclenché en termes de soft skills, d'hard skills, de travailler de cette manière-là. On parle de philosophie, si on peut parler de philosophie, de discovery en production. Qu'est-ce que ça a amené ? Est-ce que tu as constaté justement des soft skills, des hard skills, des choses qui font que ça a quelques tips que tu pourrais partager ?

  • Speaker #1

    Concrètement, en effet, pour revenir aussi sur ces sujets-là, de comment j'essaye. d'être inclusif dans ma conception et après aussi même dans l'identification des produits. De facto, on se rend compte qu'il y a quelques règles qui viennent en avant. Tu vois, la première, c'est ne pas stigmatiser. Ça, c'est important aussi dans l'ADN de Nickel, c'est que tu as une diversité de situations. Tu puisses t'adresser à tout le monde en utilisant les bons termes, et en utilisant les bons canaux, et en utilisant les bons produits. C'est pour ça que, par exemple, chez Nickel, tu fais différents modèles de cartes. Mais comme dans n'importe quel fintech, tu as différentes cartes parce que tu as différentes utilisations de la carte. Ça, d'une manière, même si c'est business derrière, évidemment, ça peut être un bon exemple d'adresser des cas d'usage qui sont différents. Et donc, si tu veux, c'est là aussi, ça permet de répondre à la question de l'inclusion qu'on avait au début, c'est que l'inclusion, elle ne répond pas à un problème particulier, mais elle va fournir un ensemble d'outils, et les personnes viennent se servir dedans ou non. Un exemple que j'aime bien là-dessus, c'est qu'on a mis en place chez Nickel depuis tout le début, ce qu'on appelle le SMS banking, c'est qu'en fait, tu peux voir ton solde en envoyant par exemple solde au 83838 et tu reçois ton solde par SMS. Ça, pourquoi on l'a fait ? Parce qu'on se rend compte qu'il y avait des utilisateurs de Nickel qui utilisaient Nickel sans télécharger l'application mobile. Ça paraît dingue, t'es un acteur en ligne, mais t'as des gens qui n'ont pas besoin en fait d'utiliser l'application mobile. À un moment, on s'est même dit, est-ce qu'on va les forcer à télécharger l'application mobile ? En fait, non, on va les laisser tranquilles, parce que potentiellement c'est des clients qui sont très contents, qui sont actifs, qui sont là depuis plusieurs années chez nous, et le SMS banking, de pouvoir consulter leur solde par SMS, est largement suffisant. Même si l'usage, c'est pas l'usage majoritaire.

  • Speaker #0

    C'est un cas d'usage qui est à prendre en compte.

  • Speaker #1

    Tu prends en compte et que tu donnes une réponse et que tu ne stigmatises pas les personnes qui vont dire « j'en veux pas ton application mobile » .

  • Speaker #0

    C'est intéressant.

  • Speaker #1

    Et tu ne te braques pas. Et ce n'est pas grave. Et tu vois, le SMS banking, je pense, est un bon exemple d'outil assez lean, assez frugal d'envoyer un SMS à un client pour interroger le solde de son compte. Ça, c'est quelque chose qu'on garde aujourd'hui, même si on sait qu'on a un usage app qui est de plus en plus développé. Le deuxième point que j'aime bien aussi, c'est sur les indicateurs. Donc on en parlait un petit peu au début, c'est je lance des features notamment pour faire de l'acquisition, je suis dans une phase de revenu, mais je vais m'intéresser de plus en plus aussi à ma rétention. J'en parlais dans le cadre du chèque et en fait, il y a aussi des choses que je vais moins mesurer parce que je vais m'intéresser à ce que j'appelle de la qualité. Alors ça, c'est souvent ma carte joker que j'utilise. Quand on lance quelque chose qu'on ne peut pas mesurer, le prétexte c'est ouais, mais c'est de la qualité. Ouais, mais c'est important pour le client. Alors on évite de le faire dans 100% des cas, mais parfois c'est vrai qu'on va lancer quelque chose en se disant « je suis dans une logique de rétention, sur une logique de satisfaction, ça paiera un jour » . Et ça perd un jour parce que je vais être sur un standard. Un exemple, alors pas chez Nickel, qu'est chez Blablacar. À l'époque, on a décidé de renommer les stations de bus au moment où on a mis du bus dans l'application Blablacar parce que c'était une application de covoiturage. En fait, il n'y avait rien qui fonctionnait, aucun indicateur pour vérifier si ça marche ou pas. Mais ça nous semblait essentiel pour une personne de savoir exactement le nom de sa gare routière pour, sur place et in situ, voir comment ça marchait. Ça, c'est quelque chose que tu fais parce que tu changes de modèle mental sur les métriques et les indicateurs à utiliser, même parfois à te dire, bon, est-ce que je peux vraiment en utiliser ou pas ? Et puis le dernier point, d'un point de vue, j'allais dire type, c'est extrêmement concret, ça c'est quelque chose que j'ai découvert il n'y a pas très longtemps, c'est sur toute la partie usage des données. Donc on parle souvent de privacy by design, c'est en fait comment, dès que tu lances un produit ou un service, tu t'intéresses à l'usage des données, à leur consultation, à leur utilisation, à leur conservation. Et en fait, si tu veux, c'est tous les enjeux autour de la minimisation des données. Moins j'en demande, et plus ça me permet, si tu veux, derrière, eh bien de braquer quelqu'un potentiellement. Si j'ai pas besoin du genre de la personne, bah pourquoi je le demanderais, si j'utilise pas derrière ? Donc on essaie en fait de faire un gros travail par rapport à ça. Exemple tout bête. les adresses postales dans le cas de l'assurance habitation demanderait on pouvait demander des adresses postales complète on a décidé de demander seulement un code postal tu vois et évite aussi comme ça potentiellement de discriminer des personnes qui habitaient dans une commune ou dans une autre et ce genre de choses et si tu veux des infos moins précises d'une certaine manière ça peut être une manière de faire de l'action alors faut faire attention parce que réglementaire tout j'ai un truc réglementaire qui dit juste que ouais alors exactement évidemment quand tu fais un kawaii si pour clients toutes les infos que tu demandes, elles doivent être extrêmement précises. En revanche, parfois pour des usages, t'as pas besoin, donc si t'as pas besoin, pourquoi tu demandes ? Et si tu veux...

  • Speaker #0

    L'inclusion, et c'est la question que je me pose, est-ce que l'inclusion, elle peut passer par la suppression de certaines informations ? Même si dans ce cas, on peut nous reprocher de faire de l'uniformisation et donc de créer un tout homogène. On a dit que l'inclusion, c'était de prendre toutes les différences. Là, avec cette méthode-là, finalement, j'uniformise parce que je demande moins d'informations. Est-ce que c'est de l'inclusion ? Je ne sais pas. Mais en tout cas, peut-être que j'évite de froisser aussi les habitudes et je demande moins d'informations.

  • Speaker #1

    C'est super ce que tu dis parce que ça dépend le prisme dans lequel tu le prends. l'accroche que tu vas avoir par rapport à ça, presque philosophique, dans le débat.

  • Speaker #0

    Et puis de manière concrète, ce que dit tout le temps chez nous, notre Data Protection Officer, la meilleure donnée personnelle, c'est celle que l'on ne collecte pas.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    c'est clair.

  • Speaker #1

    Oui, c'est clair. Tu vois, ce que tu es en train de me dire justement sur les cas, ça me fait penser à un truc... que tu... Ouais, j'ai envie qu'on... Enfin, en tout cas, c'est quoi la limite, justement, entre standardiser et presque exclure ? Tu vois, comment on parle, justement, d'avoir un produit unique, tu vois, un produit global, avec de la personnalisation ? C'est quoi la limite ? C'est quoi le...

  • Speaker #0

    On en parlait un petit peu avant, la limite, elle est aussi technique, d'un point de vue maintenance, etc. Mais un exemple, moi, que j'aime bien, c'est Spotify. C'est vrai que Spotify, tu te dis, bon, même s'il y a des sujets d'accessibilité qui doivent être revus, des sujets d'inclusion qui doivent être revus, la capacité à quand même avoir un produit d'un point de vue unique, puisqu'après, derrière, quand je lance mes playlists hebdo, j'ai mes playlists qui reposent sur mes goûts, sur mes envies, ce genre de choses. Donc là, j'ai un produit qui est personnalisé pour moi, peut-être aussi à outrance, puisqu'après, ça m'empêche de découvrir des choses.

  • Speaker #1

    Et dans l'algorithme, je suis toujours avec les mêmes chansons.

  • Speaker #0

    Et ça, évidemment, c'est une problématique. mais en effet je pense que si on veut pousser encore davantage l'inclusion, il faudrait avoir un produit, et ça peut être le cas pour une fintech, qui est adaptée à chacun des usages. On parlait de cartes différentes en fonction de son usage, de son compte. On l'a avec les plafonds, ce genre de choses. Mais peut-être mettre en avant des fonctionnalités qui seraient plus utilisées par telle ou telle personne. Est-ce que demain, le transfert d'argent qu'on a chez nous, chez Nickel, doit être poussé pour une personne qui a plus l'habitude d'en faire parce qu'on se rend compte que dans son habitude d'achat, c'est quelque chose qui doit être mis en avant ? Pourquoi pas ? Il faut en tout cas laisser l'éventail des possibles et après permettre aux clients d'aller choisir. Un exemple que j'aime bien, c'est quand j'étais chez Blablacar, quand l'utilisateur faisait une recherche d'un point A à un point B pour voyager, on avait essayé de lui présélectionner des trajets en lui disant le trajet qui est recommandé, ce genre de choses. Je crois qu'aujourd'hui, ils le font, mais à l'époque, on s'était dit non. C'est comme quand tu arrives dans un rayon de supermarché. Tu vas avoir accès à tous les produits. Quand on te propose de produits recommandés, tu vas quand même regarder toute la liste et tu vas dire est-ce que vraiment il m'a bien été recommandé ? Donc en fait la personnalisation, le risque, C'est de penser qu'on connaît notre client mieux que lui-même. Et donc finalement, il va te dire, attends, laisse-moi voir toute la liste et je confirme ou non que tu m'as poussé le bon résultat. Ok,

  • Speaker #1

    donc tu te fais challenger sur ton alcool. C'est un peu ça. Tu te fais vraiment challenger comme ça. Et comment vous évitez justement ça, un peu les biais ? Ces biais de persona, tu vois, comment vous faites pour éviter qu'il y ait de la personnalisation, pas de personnalisation ? Comment vous évitez ou comment vous faites ?

  • Speaker #0

    pas forcément éviter mais alors là j'ai quelqu'un qui en parle mieux que moi c'est clément caillolle donc c'est l'ancien cipi au de moni snap il a fait une vidéo à la pro du conflits l'année dernière donc je vous incite à la regarder qui parle de ce paradoxe de l'intuition dans le product management qui parle d'endogamie professionnel et le fait qu'en effet tu as des biais qui t'éloignent des véritables besoins utilisateurs donc oui tu les confrontes en permanence et moi je suis un bon cas puisque souvent je dis à mon équipe je suis sûr que ça va être comme ça on prend les paris et je perds toujours. On se rend compte que ton intuition, parfois, elle t'emmène vraiment vers de mauvaises portes. Et que tu as besoin d'avoir une bonne équipe de data derrière pour vérifier le bon ou le mauvais.

  • Speaker #1

    C'est bien d'avoir l'humilité de le reconnaître. Ce n'est pas toujours gagné. De dire, ce n'est pas tout à fait ce que j'ai dit, en fait.

  • Speaker #0

    On prend souvent les paris et c'est vrai que je perds souvent.

  • Speaker #1

    Ok, ça va. Du coup, pour éviter justement ces biais, comment vous évitez ces biais de persona dans les recherches utilisateurs, dans les intuitions ? C'est des garde-fous, pas des garde-fous, comment vous faites ?

  • Speaker #0

    Donc en effet, c'est un vrai sujet. Et on parlait de la vidéo de Clément juste avant, où il y a de bons tips. Et sinon, dans les faits, comment ça fonctionne ? Je pense qu'avoir des personas, même, j'allais dire un peu fausses, et un peu stéréotypées, ça aide toujours parce que tu essaies de raccrocher tes actions au quotidien à quelqu'un qui existe. Donc je préfère avoir un persona qui est un peu à côté de la plaque, mais au moins qui permet à l'équipe d'avoir des références et d'avoir des repères. Après, dans les faits, et c'est ça aussi le succès de Nickel, c'est que nickel A la base, ça a été créé pour des personnes en grande difficulté, notamment les interdits bancaires. Aujourd'hui, Nickel, c'est... plus de 4,5 millions de comptes ouverts. Donc en fait, Nickel a dépassé sa cible initiale. Et aujourd'hui, Nickel, c'est un tiers de personnes en grande difficulté, c'est un tiers de personnes qui ont besoin de bien gérer leur argent au quotidien, parce que Nickel, tu ne peux pas avoir de découvertes autorisées, tu vois tes opérations en instantané, et puis un tiers de comptes secondaires pour le voyage, pour fermer les courses, ce genre de choses. Ce n'était pas le pari de Nickel à la base. Le pari de Nickel à la base, c'est « je suis un produit inclusif, je vais aller chercher des personnes qui sont exclues du système traditionnel » . Et en fait, aujourd'hui, tu as carrément dépassé ce persona de base. Mais c'est ce qui fait le succès d'une entreprise, c'est que tu lances un produit quand tu es 30 personnes dans une startup et in fine, tu te rends compte que tu parles à d'autres acteurs, à d'autres clients et tu deviens une solution mass market. Donc en fait, tes personas en effet, elles évoluent, tu essayes d'avoir quand même des ordres de grandeur et de voir qui sont-elles, tu leur parles régulièrement, tu les appelles, on fait de la double écoute avec le service client, on est sur le terrain aussi avec les burealistes et les commerciaux. L'idée est en effet au quotidien d'apprendre ce pouls et d'avoir ces échanges.

  • Speaker #1

    Par rapport à ce que tu me disais justement sur tes échanges, enfin, comprendre votre persona et comment vous, vous leur parlez. C'est comment on arrive à garder justement un turn of voice inclusif sans tomber dans du consensuel ou...

  • Speaker #0

    En effet, tu as raison. Inclusif, ça ne veut pas dire ventre mou. C'est ce qu'on se disait aussi à un moment. C'est que je pense qu'au contraire, il faut être assertif. Et... Un moment, nickel, c'était ça aussi le slogan, c'était le compte sans banque. Et l'idée aussi, c'était de dire, de fédérer et créer un mouvement. Sur nos publicités, il est écrit « rejoignez le mouvement » . Et donc en fait, t'essayes de rassembler des gens qui croient en quelque chose. Et je pense qu'au contraire, il faut donner de la voix pour s'adresser à ce cas d'usage qui est plutôt minoritaire, pour se faire entendre. Donc en fait, au contraire, quand t'essayes d'avoir un ton qui est inclusif, eh ben tu vas mettre en avant les diversités et tu vas pas être dans un consensus, sinon tu vas pas te faire entendre. Donc je pense que par définition, t'es obligé d'être assez assertif si tu veux faire parler de quelque chose qui est plutôt vu comme quelque chose de minoritaire. Sinon les gens t'entendent pas et te voient pas. Ok.

  • Speaker #1

    Du coup, pour enchaîner un peu sur ça, il y a cette phrase quand on préparait ensemble qui me plaît beaucoup, qui est « qui peut le plus, peut le moins » . Je trouve que ça illustre vraiment bien ça. Tu peux nous expliquer un peu ce que ça veut dire, comment c'est dans la pratique ?

  • Speaker #0

    Ouais, tu me fais une super transition. Quand t'as raison, tu t'attaques à un use case qui est extrêmement complexe. Donc, les personas, on en a parlé juste avant. Donc, des personas où il faut les connaître, où on se disait, est-ce que j'ai besoin de faire une discovery parce que le cas d'usage est assez particulier, donc il faut surtout que je lance quelque chose en production et je vois comment ça fonctionne. En fait, tu te rends compte que tu vas toucher des personas aux abords, des voisins. On n'a pas forcément trop parlé, mais ce qui va se trouver, c'est que... Dans l'utilité de ton produit, tu vas avoir des personnes qui vont aussi s'intéresser à celui-ci. Et c'est ce que j'appelle l'effet de débordement. Donc en fait, qui peut le plus peut le moins, ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'une feature inclusive réussie, c'est une feature qui va être utilisée par une autre persona qui n'était pas forcément prévue. Et ça, un super exemple qu'on a chez Nickel, c'est qu'on a mis en place une fonctionnalité avec Mastercard qui s'appelle TrueName, qui permet en fait de choisir ton nom sur ta carte bancaire. Ça, c'était proposé par Mastercard. notamment pour les personnes transgenres, et donc de pouvoir dire je veux pas avoir monsieur, je veux pas avoir madame, je veux pas avoir Alban ou je veux pas avoir Marie, je veux pouvoir changer de prénom. Et force est de constater qu'aujourd'hui on a un taux d'usage qui est assez important quand même de cette feature-là, et qui dépasse aujourd'hui le cadre de cette communauté-là, ou le cadre de ce use case-là. T'as tout simplement des personnes qui ont un surnom, qui n'aiment pas leur prénom, donc qui veulent changer en fait leur nom sur leur carrière identité. Et ça je pense c'est ce qui fait le succès. Et tu me demandais à un moment c'est quoi les critères du succès d'un produit inclusif ? Ouais, je pense que c'est ça. C'est quand... Si tu as touché le plus compliqué, tu arrives à toucher tout le monde et donc tu te rends compte que derrière, tu as d'autres personas qui utilisent le produit. Donc qui peut le plus, peut le moins, ça veut dire ça. Ça veut dire que si je mets beaucoup d'énergie sur un use case, eh bien derrière, je vais avoir un ruissellement qui va s'opérer et donc je réponds à des besoins connexes.

  • Speaker #1

    Tu as d'autres exemples comme ça de sujets, de features qui... Entre l'intuition, j'aime pas trop, mais l'intuition de bas... Et comme ça, qui a dépassé... Parce que du coup, on... Mais ça revient un peu à ce que tu disais, en fait, en étant inclusif, on parle aussi à tout le monde. Est-ce que tu as d'autres exemples un peu comme ça ?

  • Speaker #0

    Alors, au global, c'est l'exemple facile, mais j'ai envie de te dire, c'est le succès de Nickel. Oui, oui. Comment c'est que tu t'adresses à une niche avec des gens en grande difficulté et qu'aujourd'hui, tu as des CSP+, qui utilisent Nickel comme compte secondaire ? Tu peux dire que déjà, de facto, le compte pour tous, c'est une réponse et c'est un bon exemple. de cette approche et de dire que tu n'avais pas prévu de ce succès-là. Et donc, nickel au global, c'est l'exemple. Après, concrètement, dans les features, je pense qu'en effet, TrueName en est un bon. Il faudrait regarder après dans d'autres cas.

  • Speaker #1

    Hyper intéressant le dépassement du personnage que tu as pu avoir. Est-ce que tu as d'autres exemples ou d'autres situations où il y a eu des ajustements petits mais qui ont été puissants, plus impactants que ce que vous avez pu réfléchir ou en tout cas...

  • Speaker #0

    J'ai deux exemples en tête. Tu as des exemples nickels, Blablacar et autres d'ailleurs. Le premier, c'était sur les champs pour les noms et les prénoms dans des formulaires. En fait, on a constaté à des moments que tu peux avoir des refus. quand tu as que deux caractères ou quand tu as un tiret dans ton de famille. Tiret dans de famille, moi je suis concerné. Donc parfois, je ne peux pas écrire mon nom comme je le souhaite. Et c'est marrant parce que tu vois, dans mon équipe, j'ai des personnes qui ont des noms de famille en deux lettres. Et en fait, tu constates que quand tu as des personnes qui ne sont pas des mêmes cultures que toi et que tu fais des tests avec eux, tu te rends compte que ça ne fonctionne pas. Donc ça, c'est un bon exemple, je trouve. C'est regarder dans vos formulaires parfois. Vous mettez des erreurs quand il n'y a qu'une lettre ou qu'il y en a deux. autoriser en fait que j'ai une photo pour un nom de famille de quelqu'un sinon c'est hyper vexant pour la personne ça c'est vraiment un petit exemple un deuxième exemple aussi c'était sur la taille des applications donc là c'est un exemple un peu plus technique mais en fait aujourd'hui moi je suis premier concerné j'ai mon iPhone 12 mini qui est s'affirmer je peux pas faire les mises à jour iOS parce que pourquoi parce que j'ai trop de photos j'ai plus de place et en fait tu te rends compte qu'il y a des applications mobiles qui sont beaucoup moins lourdes en stockage que certaines et nickel on a une application qui est vraiment très légère. Tu te rends compte que tu as des applications, tu peux regarder, qui sont trois, quatre fois plus grosses. Alors évidemment, ça veut dire que c'est un trade-off et que tu n'as pas de cash pour stocker tes informations, j'allais dire, quand tu rallumes. Mais potentiellement, si tu devais faire un choix, notamment dans le cas de Nickel, tu peux t'adresser à des populations qui sont beaucoup moins digitales. Tu préfères avoir une application beaucoup moins lourde pour des téléphones qui ont beaucoup moins de stockage. Et ça, je trouve que c'est aussi un bon exemple pour être inclusif et de se dire, bon, je reste sobre. Et cette sobriété-là, elle permet à des personnes de pouvoir utiliser le produit sans problématique.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est des réflexions. Et cette réflexion, vous l'avez eue au début ou à l'usage ?

  • Speaker #0

    C'est clairement à posteriori. On s'est rendu compte qu'on avait fait un bel effort par rapport à ça. Et je prends l'exemple de Nickel, mais tu as d'autres entreprises qui le font aussi. Donc, c'est plus un exemple qui permet d'illustrer en tout cas la situation et qui est quelque chose de facile à mettre en place.

  • Speaker #1

    Ok, merci beaucoup pour les exemples et ce partage-là. On approche de la fin. Je voulais encore poser une question avec deux sujets, notamment sur, on a parlé de l'inclusion. Pour toi, c'est un accélérateur de croissance, justement, l'inclusion, d'avoir cette réflexion, d'approche.

  • Speaker #0

    Ouais comme on s'est dit c'est que l'inclusion elle peut faire peur dans une entreprise parce que tu vas dresser des use case qui sont minoritaires Mais en fait cette niche d'aujourd'hui c'est peut-être ton sujet business de demain et tu vas être le premier à l'adresser. Et si tu l'adresses bien, ça peut être un succès commercial pour d'autres personas et d'autres segments. Et dans une startup ou dans une scale-up où le coût du risque est moins élevé, en fait, il faut y aller. Et il faut le tenter. Et je reviens sur cette idée de Paris, où de temps en temps, il faut le faire. Et en plus, tu fais du bien à la société d'une certaine manière. Donc, il ne faut pas avoir peur de penser que tu vas mobiliser des ressources sur des sujets qui n'ont pas d'avenir. Là, c'est des sujets qui sont importants pour tout le monde. C'est le but de l'inclusion. et en même temps qui peuvent être porteurs demain de relais de croissance.

  • Speaker #1

    Et puis nickel, on est une preuve évidente de réussite. Une dernière question sur le sujet. Elle va peut-être résumer ce qu'on se dit, mais c'est quoi pour toi un bon produit inclusif ? Alors bon, c'est toujours relatif, mais en tout cas qui est considéré comme un produit inclusif. Tu dirais quoi ?

  • Speaker #0

    Alors en effet déjà c'est impossible d'être parfait sur ce sujet là, surtout que c'est un sujet assez nouveau. En tout cas je pense qu'il faut dans un premier temps essayer de répondre à un sujet plutôt universel sur la pyramide de Maslow. Ça je trouve toujours un bon critère forcément, même si c'est pas toujours le cas. Mais tu vois pour Nickel c'était la possibilité de travailler et d'être rémunéré. Si tu prends Wikipédia c'est l'accès à la connaissance. Et ça je pense que voilà, s'intéresser à ces sujets là c'est déjà un bon critère. L'autre point aussi, c'est être représentatif. dans tes usages. Et donc accepter aussi, comme je disais, que l'usage de ta fonctionnalité soit un peu différent que tu l'avais imaginé. Et toujours de garder en tête que l'inclusion, c'est pas intégrer, c'est pas modeler, c'est pas homogénéiser, c'est prendre les gens tels qu'ils sont et leur mettre à disposition un outil qu'ils peuvent utiliser comme ils le souhaitent pour répondre à une problématique. Et puis le dernier point, c'est reconnaître la diversité, et c'est comme ça que tu crées en effet un succès mass market, c'est de dire que le succès populaire, je pense, qui passe par l'inclusion. Parce que par définition, le mass market, c'est une archipélisation des personnes. Le mass market, c'est pas une personne, c'est pas cette fameuse persona qu'on essaie de décrire. C'est une multitude de personnes. Et je pense que... Un exemple, c'est Wikipédia et les communs. Les communs, c'est l'exemple parfait de dire je mets en plus dans une position même philosophique à disposition une ressource avec tous ces sujets d'open source ou autres, d'autogestion, etc. Pour en tout cas avoir toutes les personnes concernées, toutes les personnes adressées, tout ça sans non plus être trop lisse et en gardant ce petit côté agitateur. Et c'est peut-être ça tous les critères qui font qu'il y a un bon produit inclusif. après il faut les trouver,

  • Speaker #1

    il faut les chercher et elles travaillent encore très long c'est hyper intéressant c'est très beau ce que tu dis j'aime beaucoup cette approche, ces valeurs là merci beaucoup aujourd'hui je pense que l'inclusivité chez Nickel est un sujet est-ce qu'il y a d'autres sujets aujourd'hui qui te questionnent, qui t'interrogent alors je m'étais noté de ne pas parler d'intelligence artificielle je pense que ça va être tellement difficile ça va être difficile de ne pas le faire je pourrais comprendre que tu me dises ça

  • Speaker #0

    alors on va essayer de parler de trois mais en effet moi les sujets du moment qui vont m'intéresser ça va être des sujets aussi d'organisation par exemple tu vois on a toujours ces sujets de vélocité de dépendance, je pense que le coeur du product management il est toujours là, comment je crée moins de dépendance, comment je crée un meilleur travail avec les équipes techniques et ça moi c'est des sujets qui m'animent au quotidien et c'est des sujets je pense qui vont pas me quitter parce qu'ils bougent toujours et et... Pour ne pas parler d'intelligence artificielle, sans non plus me brider, mes sujets du moment, ça va être ceux-là. C'est comment je continue d'avoir une bonne vélocité, comment je continue de pouvoir tester en production. Et je crois que c'est là aussi où la valeur des équipes de product se met en avant, c'est cette capacité de shipper, de mesurer, d'avoir une approche business. Et je pense que c'est important de recentrer. Je pense que c'est ça. Le product management existe, il existe pour ça, pour faire tourner la machine avec tout le monde, d'ailleurs, dans une approche aussi inclusive et de partage du produit et des connaissances. Et le sujet de fond, c'est ça en tout cas au quotidien, moi, qui continue de m'animer, qui fait que je trouve que le Product Management, c'est génial.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est ça, qui est en pleine évolution. Top. Merci beaucoup. Merci, merci pour ce moment. Ça a été un plaisir, en tout cas, plein de choses hyper intéressantes. Merci à toi.

  • Speaker #0

    Eh bien, merci pour l'invitation et j'espère qu'il y aura des choses à retenir. Ouais, je pense. À bientôt. Salut.

Description

Peut-on concilier impact business et inclusion produit sans tomber dans le produit “mou” ou l’empilement de fonctionnalités ?

Dans ce nouvel épisode de La Pause Produit, je reçois Alban Bastard-Rosset Product Director chez Nickel, une des rares sociétés françaises où l’inclusion n’est pas un mot vide… mais une boussole produit.


On parle de :

✅ Inclusion vs accessibilité : pourquoi ce n’est pas la même chose

🧠 Méthodologie concrète pour intégrer l’inclusion dans la roadmap, la discovery et les KPIs

🔍 Cas d’usage : comment le “compte pour tous” devient une vraie stratégie produit


“Un bon produit inclusif, ce n’est pas un produit personnalisable.

C’est un produit universel, clair, qui dépasse sa cible initiale.”


Un épisode à destination des CPO, VP Product, ou PMs qui veulent aller plus loin que le “user centric” et qui se demandent comment construire des produits qui engagent vraiment.


TIMER :

03:10-Différence entre accessibilité et inclusivité

05:33-Priorisation des besoins et inclusion

07:44-Stratégie de lancement produit chez Nickel

11:47-Décisions d'affaires et inclusion

17:02-Adaptation internationale des produits

20:02-Les défis de la discovery avec des produits inclusifs

28:00-Exemples concrets d'inclusion chez Nickel

34:02-Impact de l'inclusivité sur la croissance


Pour aller plus loin

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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous, bienvenue dans la Pause Produits. Je suis Peter, cofondateur de IETA, un collectif produit. Chez IETA, nous aimons les moments authentiques avec une touche de fun team. Alors quoi de mieux que de faire une pause pour en avoir ? Je vous propose qu'on partage un moment avec des personnalités du monde du produit qui viendront nous parler de leurs réflexions, de leurs visions, leurs interrogations ou tout autre sujet qui leur tienne à cœur. Alors on se fait un petit café, on se fait une pause. Bienvenue dans la Pause Produits. Bonne écoute !

  • Speaker #1

    Salut Alban ! Salut Peter !

  • Speaker #0

    Bienvenue dans la pause produit,

  • Speaker #1

    merci.

  • Speaker #0

    Aujourd'hui on va parler d'un sujet qui change la manière dont on pense le produit, un sujet qui va au-delà de l'accessibilité, des personas, des frameworks de discovery. On va parler de produit inclusif. Qu'est-ce que ça veut dire concrètement ? Est-ce qu'on peut concevoir un produit qui inclut tout le monde, sans tomber dans le piège du produit qui parle à personne en fait ? Et comment, deuxième sujet aussi qu'on va parler, c'est comment réconcilier justement l'inclusion et l'impact business. Je suis content de te recevoir parce que tu es directeur produit chez Nickel. Donc merci de venir partager ça.

  • Speaker #1

    Merci pour l'invitation.

  • Speaker #0

    Nickel, c'est une fintech dont l'ADN repose justement sur cette promesse forte, le compte pour tous. Ensemble, on va parler, on va voir pourquoi. justement faire du produit inclusif, c'est pas juste que c'est une case, mais c'est aussi un levier de qualité, d'impact et de mass market. On va parler de métriques, de roadmap, de tonneau uvos, mais aussi de la façon dont une conviction produit peut devenir un facteur de différenciation. Bref, un épisode qui va nous élargir sur la partie produit. On va aller plus loin, peut être déjà aussi un peu démarré par accessibilité inclusif. La différence qu'on peut faire. Bref, un gros... sujet, une grosse pause en fait, qu'on va pouvoir faire ensemble. Je me tais, j'arrête de parler, je te laisse te présenter et nous dire un petit peu aujourd'hui justement qui tu es et après on rentre dans le vif du sujet.

  • Speaker #1

    Génial, merci à toi en tout cas pour l'invitation, merci à IETA. Donc je m'appelle Alban, ça va faire un peu plus de dix ans que je travaille dans les actions autour du produit et ça fait quatre ans que je bosse chez Nickel, donc une fintech, le compte pour tous. J'ai travaillé avant chez Blablacar aussi en tant que PM et avant j'étais en conseil chez Faber-Novell. Donc des sujets... qui me parlent avec des boîtes aussi qui ont des valeurs assez fortes. Et donc, en effet, l'idée, c'était de se dire c'est quoi faire du produit inclusif aujourd'hui ? Est ce que ça existe ? Et si ça existe, c'est quoi les bonnes pratiques ?

  • Speaker #0

    Et bien, rentrons dans ce cœur. Déjà, c'est quoi pour toi un peu la différence entre accessibilité et inclusivité ? Des fois, on peut la mélanger, on peut ou pas. Ou alors je suis le seul à mélanger le truc. Mais c'est quoi pour toi ?

  • Speaker #1

    Ça peut être intéressant déjà de démarrer par la définition. On entend quoi par produit inclusif ? Donc inclusif, c'est un anglicisme. et qui signifie n'excluant personne. Donc ça veut dire qu'on doit inclure toutes les sensibilités et les réunir. L'idée c'est pas de créer un tout homogène, mais c'est d'accepter la part de différenciation qu'il y a auprès de chacun et de proposer des services pour répondre aux problèmes de chacun. Ce qui va se passer c'est que l'objectif de l'inclusion c'est donc représenter et d'être représentatif dans un tout, là où l'accessibilité ça va être plutôt un des leviers qu'on va pouvoir utiliser. Et donc, c'est plutôt un sous-ensemble, j'allais dire, du product management. Moi, je vois plutôt l'accessibilité comme un outil qu'on mettra dans la grande famille du même numérique responsable, puisque finalement, le numérique responsable, dedans, je vais avoir des enjeux environnementaux, je vais avoir des enjeux sociaux, je vais avoir donc des enjeux d'inclusivité. Et là où on va parler, en effet, d'accessibilité, ça va être un des frameworks que j'ai à disposition pour m'assurer que tout le monde puisse utiliser mon service.

  • Speaker #0

    Je pense que tu te résumes bien en disant que c'est un sous-ensemble de produits éco. responsable numérique qu'il y a derrière. Pourquoi cette envie de nous parler de ça ?

  • Speaker #1

    Alors déjà, l'entreprise, nickel, c'est vrai que quand tu travailles dans une boîte dont la tagline, c'est le compte pour tous, forcément, ça compte, sans mauvais jeu de mots. Et c'est vrai que chez nickel, on s'est souvent posé cette question. On sait qu'on a une ADN qui est très forte sur ces sujets-là. On va y revenir. On a aussi une envie d'universalité, de simplicité, de bienveillance, d'utilité. Donc quand tu as ces quatre valeurs-là, forcément, l'inclusion fait partie intégrante de cette vision. Et puis, je me suis rendu compte qu'on parlait beaucoup d'accessibilité, mais peut-être peu de produits inclusifs. Alors, il y a quelques exemples isolés que j'aime beaucoup. Phoenix, pour le gaspillage alimentaire, où c'est vrai qu'il y a quelques articles qui sont hyper bien faits, qui expliquent ce qu'ils font avec des exemples concrets. On a Seb aussi, qui fait l'électroménager. Et Seb, qui a créé le Good Design Playbook, qui est une référence. Alors là, plutôt en plus sur du hardware, donc c'est extrêmement intéressant de voir eux comment ils se positionnent et ils proposent des produits physiques pour tous. et puis Dans cette logique-là, on s'est dit, tiens, chez Nickel, il y a deux ans, on va essayer de lancer de nouveaux services. Nickel c'est le compte pour tous, c'est un compte courant et on s'est dit qu'il fallait aussi proposer d'autres services financiers pour nos clients. Et donc là on se parle de crédit, on se parle d'assurance, on se parle de transfert d'argent, on se parle d'épargne. Comment tu restes universel, comment tu restes accessible sur des sujets où par essence tu as l'impression que tu peux un petit peu dévier de cet ADN là. Et donc c'est là à ce moment là qu'on s'est dit comment on va se diversifier tout en gardant l'ADN et les valeurs de Nickel. Et là on s'est dit qu'il y avait un sujet.

  • Speaker #0

    ok et au début est-ce que c'est un Parce qu'à première vue, justement, entre le produit et l'inclusion, ça paraît contradictoire. Parce que le principe, c'est de prioriser, donc on laisse de côté certains besoins, etc. Là, tu amènes des nouveaux besoins. Avant de peut-être rentrer dans le vif du sujet, mais comment tu... Est-ce qu'il y a eu une tension ? Est-ce que ça a été une... Enfin, comment ça s'est passé ?

  • Speaker #1

    J'aime bien le terme tension. Parce qu'en effet, tu me dis, en fait, c'est complètement antinomique. Eh bien, oui. Product management, c'est choisir des use cases. Et donc, c'est de facto exclure aussi des gens parce que tu dois prioriser, parce que tu as un temps limité et tu as des moyens qui sont limités. Donc, c'est vrai qu'à première vue, tu te dis ça paraît impossible parce qu'on passe notre vie à prioriser en tant que PM et on va valoriser aussi un PM qui s'est bien priorisé. Quand on recrute un PM, on s'assure que la priorisation est, j'allais dire, une des skills principales. Et donc, l'enjeu, ça va être ça, ça va être de montrer qu'on peut quand même faire les deux, même si parfois ça peut paraître contradictoire, mais qu'on arrive quand même à concilier priorisation business. et enjeux inclusifs sociétaux, malgré tout.

  • Speaker #0

    Et concrètement, comment ça influence justement dans le choix des produits ?

  • Speaker #1

    C'est un bon point et c'est vrai qu'il n'y a jamais de bonne réponse par rapport à ça. J'allais dire qu'il y a quand même toujours une primeur du business, il y a quand même toujours une primeur d'avancer sur des objectifs, sinon la boîte, elle ne survit pas. En revanche, on va avoir plutôt, j'allais dire, un réflexe grâce à cet ADN, dans le sens où on va se poser quand même les questions avant de démarrer quelque chose. et On peut en effet s'en parler directement avec l'ADN de Nickel, quand je reprends les quatre valeurs qu'on essaie d'appliquer au quotidien, c'est un garde-fou. S'assurer que quand je lance quelque chose, est-ce que quand même je respecte ce pourquoi la boîte a été fondée ? Si je prends la simplicité, concrètement je vais avoir des règles dans un design system qui vont me permettre d'être sûr que je reste simple. Chez Blablacar par exemple, si je sors de l'exemple Nickel, on avait un moment one screen, one action. Donc l'idée c'est qu'évidemment à chaque fois que j'ai une action, c'est sur un écran. Ça c'est des choses au moins quand c'est dans ton design system, tu te poses pas trop la question et c'est ton garde-fou. On a un deuxième exemple, c'est l'universalité. L'universalité, comment elle se traduit ? Chez Nickel, c'est de dire que pour ouvrir un compte, je peux le faire à la fois sur mon téléphone mobile, je peux le faire chez un bureau à l'île sur une borne, et je peux le faire sur mon espace web. Et bien ça, la complémentarité de l'accès au compte, en fait, elle est indispensable. Et tu pourrais dire, à un moment, je cherche à prioriser, si j'ai un usage, par exemple, qui est plus développé sur l'app que le web, est-ce qu'il faut que je change ? Non. On se sent obligé et on a une mission qui fait que si on veut être accessible, on doit garder la multiplicité des accès et des canaux. Et aujourd'hui, c'est le cas. Tu peux ouvrir un compte chez un buraliste comme tu peux l'ouvrir en ligne. Le troisième point, c'est l'utilité. Ça, c'est le plus difficile parce que tu as envie d'empiler les features. Tu as envie de tout faire, tu as envie de tout mettre. Et ça, nous, c'était une vraie réflexion sur la diversification de nos produits. On s'est dit non, il y a quatre verticales qu'on veut adresser, le crédit, l'assurance, l'épargne, les transferts d'argent, on pense que ce sont les quatre bonnes. On ne va pas se lancer sur une super app et empiler des choses qui ne serviraient à rien. Et donc là, concrètement, ça va être de se limiter en tout cas sur l'ambition et ce côté utile. Ça, on essaie vraiment de le garder, de se dire si j'utilise ce produit-là, c'est parce que dans les faits, j'ai que l'essentiel. Et le quatrième point, c'est la bienveillance. Alors, il est hyper galvaudé, c'est facile de dire qu'on est une entreprise qui est bienveillante. Et là, comment on essaie de mettre en place ? Ça, ça va plutôt chercher auprès de chacun et auprès de ce que chacun croit. Mais quand tu lances un mini-crédit avec notre partenaire Ausha qui s'appelle Le Coup de Pouce, à des personnes potentiellement fragiles ou anciennement fragiles, c'est à toi de mettre des règles qui font que ton mini-crédit, il est d'une certaine manière un peu plus éthique. Je vais éviter de mettre des gens en difficulté. Je vais prêter un peu moins. Je vais prêter moins souvent. Je vais m'assurer aussi que la personne, je peux échelonner ses dettes, etc. Donc, tu as une approche où tu fais quand même attention et tu prends en compte aussi ta population et les besoins et t'arrives et t'essayes en tout cas de te diversifier sans non plus complètement couper les ponts avec ton ADN. Et ça, je crois qu'on a réussi à le faire et on arrive donc à le faire. Et c'est ce qui fait qu'aujourd'hui, que l'inclusion, c'est vraiment une intention de base avec ce garde-fou de G4 Valeurs. Essayons à chaque fois que je lance quelque chose de me poser la question est-ce que je les respecte à minima ou non ?

  • Speaker #0

    Hyper intéressant. Je vois que ces quatre valeurs-là vont générer tout le reste dans les décisions, dans les choix. C'est intéressant de le voir d'abord sur ces aspects-là. Je me pose la question sur le degré d'inclusion dans les produits. Tu parlais de faire attention avec la bienveillance sur des personnes un peu plus sensibles ou sur la partie crédit, on pense naturellement. Est-ce qu'il y a des choses où... On se freine, on se dit on va trop loin. Je dis on, mais je ne sais pas moi. Vous allez trop loin sur des décisions. Un peu le degré d'inclusion que vous voulez mettre dans les produits.

  • Speaker #1

    C'est assez dur parce que c'est toujours dur à mesurer. Et ça va être aussi... C'est ce qu'on va voir tous les deux ensemble. On risque de se dire à la fin, bon, s'il y a une chose que je ne mesure pas, c'est peut-être le degré d'inclusion d'un produit. Bon, ce n'est pas grave, mais on essaie en tout cas de trouver des pistes pour y arriver. En tout cas, ce qu'il faut avoir en tête, c'est qu'on essaie d'avoir le même traitement pour tous les clients. Et c'est pas qu'on essaie, c'est qu'on le fait. Nickel, le compte pour tous, c'est aussi sans condition de revenu. Donc, peu importe tes revenus, je te traite de la même manière, tu fonctionnes de la même manière. Et donc, si tu veux, l'idée, ça va être ça, c'est de servir tout le monde et de commercialiser un produit de manière identique. Je pense que c'est un bon indicateur. Et ça, quoi qu'il en soit, en fait, c'est même la réglementation qui te l'impose. La réglementation PIC, qui est la Protection des Intérêts Consommateurs, elle te demande de communiquer de la même manière pour tout le monde. Donc dans les faits, on va essayer au maximum de faire ce travail-là. Évidemment, c'est plus compliqué quand tu es dans une boîte SaaS, tu signes un gros deal et tu dis, bon, là, les amis, on va devoir prioriser telle feature parce qu'il y a un gros client et ce client-là, c'est 50% de mon revenu. Nous, on n'est pas dans cette situation-là. Mais j'allais dire que s'il y a un critère que j'essaie d'avoir au quotidien, notamment sur les offres qu'on a lancées, et c'est très arbitraire, mais je me dis, si j'ai au moins 50% de ma base client qui a accès à l'offre par rapport à ces critères d'éligibilité, parce qu'on sait qu'elle peut, par exemple, ouvrir un livret, elle peut, par exemple, obtenir une assurance habitation. Je me dis que j'ai déjà gagné quelque chose, parce que j'ai au moins la majeure partie de ma clientèle qui a accès. C'est un minimum, on pourrait faire beaucoup mieux, mais c'est au moins déjà un niveau qu'on essaye de se donner.

  • Speaker #0

    Oui, qui n'est pas facile, je comprends le côté minimum de se donner ça. Et du coup, le choix, on va gratter un peu le côté business, mais le choix entre un business rentable, rentable, d'aller chercher justement une évolution business face à un choix un peu plus... inclusif ou avoir une approche inclusive, comment vous arrivez à lier les deux dans les décisions ?

  • Speaker #1

    Dans les faits, tu tranches pas. C'est très compliqué de trancher. Alors tu dis, je fais pas l'un, je fais pas l'autre, je fais peut-être les deux. Donc je pense que trancher entre business et produits inclusifs, ça me paraît pas simple. Mais en revanche, tu vois, on va par exemple nous focaliser sur des produits où on sait de facto qu'ils sont un peu moins rentables, mais qui sont essentiels pour nos clients parce qu'ils nous le demandent. Et parce qu'on sait que si on veut être universel, il est faux. Et le bon exemple, c'est le chèque. On a lancé le chèque il y a maintenant trois ans chez Nickel. C'est pas très innovant de faire du chèque. Mais en fait, faire du chèque aujourd'hui, c'est indispensable pour un grand nombre de Français. Pareil, tu fais un produit qui est franco-français. Nickel, on est à un niveau européen aujourd'hui, donc on va développer une future simplement pour ce marché-là. Mais le chèque, on sait que c'est un moyen de paiement qui coûte cher, parce que notamment très fraudé, donc qui demande beaucoup de contrôle, donc à la fin qui coûte un petit peu plus cher. Et donc le chèque, pour moi, ça fait partie de ces exemples-là, où tu te dis, j'ai une demande client. C'est pas un sujet d'avenir, mais en fait, c'est un sujet d'universalité. J'ai en fait encore beaucoup de personnes qui utilisent ce moyen de paiement, il faut que je le fasse. Et tu sais que tu le fais, mais peut-être que dans cinq ans, il n'y aura plus de chèques en circulation en France. Mais au moins, pendant ces années-là, tu vas travailler aussi avec tes clients et tu vas leur proposer un service minimum autour du chèque. Et on y reviendra après, c'est-à-dire que tu as d'autres indicateurs ici. Tu vas jouer sur ta rétention, tu vas jouer sur ta satisfaction client et peut-être pas forcément sur une grosse acquisition parce que tu as sorti le chèque.

  • Speaker #0

    Si on rentre maintenant concrètement au sein du produit, dans le produit, l'organisation que vous avez justement pour décider, trancher, comment tu fais pour éviter le côté usines à gaz, de vouloir tout couvrir, d'augmenter les diversités d'usages. Comment tu fais pour éviter ça ?

  • Speaker #1

    C'est clair que la première chose que tu dis, c'est « je veux être inclusif, je veux servir tous les usages, donc je vais multiplier les produits » . Ça fait peur, notamment techniquement, ça fait peur, puisque tu sais que tu vas avoir après un legacy à traiter, etc. Déjà, pour éviter cet effet-là, tu vas multiplier les MVP. Faut pas non plus que ton projet reste un MVP toute sa vie, c'est évidemment parfois le contre-coup, mais on va essayer un maximum de faire ces paris-là, et notamment d'un point de vue un peu plus technique, de bosser en webview. Si tu fais une webview, que t'intègres un service... partenaire ou une nouvelle idée en webview, tu vas avoir moins de dépendance aussi avec ton application mobile, tu vas avoir moins de dépendance avec le cœur du réacteur et donc ça te permet en tout cas de prendre des paris où tu vas avoir des équipes un peu plus autonomes. qui vont pouvoir lancer quelque chose, et puis quitte à se dire si ça ne marche pas, après on enlève. Et donc ça, je pense que c'est essentiel pour éviter en effet de partir sur quelque chose qui sera trop compliqué à gérer. Et d'un point de vue même purement technique, je ne suis pas tech, mais c'est évidemment des sujets qui nous intéressent. Si tu veux, il faut que tu aies aussi des règles qui te permettent de maintenir tes applicatifs. Donc évidemment, ça, je te parlais de design system tout à l'heure, on a des règles chez nous d'un point de vue technique, où il faut du microservice, il faut de l'architecture hexagonale, etc. Et qui te permettent d'avoir une maintenance la plus propre possible, et qui te permet surtout comme ça de passer à l'échelle, de lancer de nouvelles choses, même si tu vas adresser des petites populations. Oui,

  • Speaker #0

    puis tu veux dire, les liens de dépendance trop fortes entre chaque, ok. Et dans la pratique produit, comment ça se traduit ? Avec les équipes, le PM, dans les roadmaps, dans les rituels, dans votre organisation justement. Ces sujets-là, est-ce que c'est drivé par, effectivement, de ce que je comprends, par les quatre valeurs et ensuite du coup dans les évolutions là-dessus. Mais on peut aussi rentrer dans cet effet en enrageant. on en rajoute, on va chercher six...

  • Speaker #1

    De manière très rationnelle, on a aussi un peer planning, comme nombreuses scale-up. Nickel, c'est 840 collaborateurs, tu es obligé de passer par ces modèles-là. Tu as des sujets où tu as énormément de synchronisation, notamment des sujets réglementaires ou autres. Donc, tu n'échappes pas à toute la méthodologie d'une entreprise de 800 salariés. Après, l'idée, c'est que quand tu as sélectionné tes sujets, que tu essaies d'en avoir le moins possible, c'est toujours le problème. Quand je suis arrivé il y a quatre ans chez Nickel, on pouvait avoir une trentaine de sujets au PI Planning. Maintenant, on essaie d'en avoir dix. C'est déjà un succès énorme, tu vois, de réduire le nombre de sujets entrants. On essaie à côté quand même d'avoir ces initiatives qui peuvent se lancer, soit avec des équipes qui ont un peu plus de temps et qui sont un peu plus loin des sujets cœur du moment pour pouvoir... aborder des sujets qui sont des sujets autour de cette partie d'inclusion et d'aller tester des choses où on pourrait se dire que de facto, ça paraît compliqué par rapport à la bande passante disponible. Donc, si tu veux, on parle aussi souvent, c'était pareil quand j'étais chez Blablacar ou aussi chez Nickel, d'avoir un seul produit unique. On a un succès commercial en France, on va le dupliquer à l'étranger versus trop personnaliser un produit. Et ça, si tu veux, on a cette règle de One Global Product. Ça, j'essaie de le mettre en place, notamment quand j'ouvre un pays. Mais j'ai évidemment des spécificités locales. que je te remets en avant. Quand on a ouvert l'Allemagne, on nous a dit qu'il fallait rajouter le genre neutre, parce qu'en Allemagne, réglementairement, c'est obligatoire. Évidemment que le développement, tu le fais. Par contre, ce qu'on ne fait pas du premier coup, c'est toutes les spécificités de paiement. Tu vas avoir en Belgique, au Portugal, par exemple, des outils. Nous, on a Wiro, ce genre de choses. Eux, ils vont avoir MBWay, ils vont avoir Bizoom, qui sont des flux spécifiques dans ces pays-là. Quand tu lances, tu vas dire, attendez, pour l'instant, on a alloué beaucoup de temps, On va peut être le voir dans un second temps. Et ça, tu essaies de voir après si ces spécificités-là, il faut les mettre en jeu. Mais là, pour le coup, ce n'est même plus du produit inclusif. On se parle juste de spécificité locale et le fait que c'est important pour avoir une traction sur le marché.

  • Speaker #0

    Pour rebondir sur ça, justement, d'avoir ouvert d'autres pays qui peuvent avoir des pratiques au-delà des outils utilisés. Est-ce que du coup, un des enjeux qui était de dire on a le même produit, la même expérience pour tous, pour justement inclure tout le monde ? Est-ce qu'en ayant ouvert d'autres pays, on a des cas d'usage, des choses différentes, qui fait qu'on vient un peu égratigner ? Égratigner, c'est un peu un gros mot, mais tu vois, on vient se dire, finalement, ce cas-là...

  • Speaker #1

    Ce qui est chouette, c'est que, et je prends l'exemple de l'ouverture de l'Allemagne, on a un country manager qui nous a dit si ça a marché en France comme ça, ça va marcher en Allemagne. Donc on a aussi déjà des personnes qui croient au modèle et qui croient au fait qu'il soit réplicable. Et aujourd'hui, le succès européen montre qu'en effet le modèle était bien réplicable et qu'on a bien fait de le répliquer. Sur les spécificités, on les a évidemment dans les marchés. Le meilleur exemple, c'est sur le réseau de points de vente. En France, ce sont les buralistes. Mais si tu prends la Belgique, ce n'est pas les buralistes. En Belgique, c'est la presse. Si tu prends l'Espagne, c'est des loteries. Parce qu'en fait, le buraliste en France, c'est très franco-français. Et donc, si tu veux, en fonction de ton pays, le réseau de points de vente va être différent. Et ça, c'est aussi, si tu veux s'adapter, j'allais dire, aux us et coutumes locales, de se dire, je ne vais pas ouvrir un compte chez mon buraliste en Allemagne, je vais le faire dans un autre type de point de vente Et si je prends l'exemple de la Belgique, je vais le faire dans une presse. Ok,

  • Speaker #0

    petite parenthèse fermée, une question un peu à côté. Si on revient justement au quotidien dans l'équipe, dans les réflexes que... En fait, je pense à la Discovery. Sur cette partie Discovery, est-ce que du coup, ça a un impact d'avoir un produit inclusif ? Est-ce que du coup, on la fait différemment ? Est-ce qu'on a une sensibilité ? Est-ce qu'il y a un changement par rapport à ça, dans la culture, dans les méthodes ? Je ne sais même pas s'il y a des méthodes...

  • Speaker #1

    inclusive pure en tout cas j'en connais pas alors c'est vrai que là dessus il ya et je reparle du c'est good design playbook qui explique que quand tu fais ta discovery en effet faut que les personnes qui fassent la discovery soit des personnes très variées que ce soit d'un point de vue culture de background etc etc donc ça évidemment tu as plein de standards et à plein de framework qu'on peut retrouver dans ce document là dans les faits après la discovery je la trouve beaucoup plus compliqué sur ces sujets d'inclusion puisque tu vas tellement adressé des marchés de niche qui n'ont pas été encore adressées, que tu as beau faire des petites enquêtes utilisateurs, tu as beau faire un faux produit pour voir s'il y a de la pétance, la discovery, elle est en production. Et ça, c'est vrai que j'essaie, en tout cas avec les équipes, de ne passer pas trop de temps sur ces sujets de discovery-là, parce que... tu as déjà des verbatim clients, tu sens qu'il y a quelque chose, tu vois ton écosystème aussi par rapport à tes concurrents, et tu te dis, allez, je peux prendre le pari de le faire, parce que j'ai aussi une équipe dédiée, un budget dédié pour y aller. Et ça, je pense que de voir et de faire cette discovery en production, c'est comme dans une boîte où tu es en pré-market fit, où en fait, à un moment, il faut délivrer, et c'est une fois que ton produit est entre les mains d'un client, un MVP est suffisant, que tu vois si ça fonctionne. Donc j'enfonce peut-être une porte ouverte. Mais c'est vrai que la discovery, on va essayer de la faire, on va la faire, mais on va la faire peut-être sur une durée assez courte, en tout cas bien timée, pour éviter d'y passer trop de temps, parce qu'on a tellement de découvertes exceptionnelles une fois que le produit est dans les mains du client, parce qu'on est tellement sur des produits qu'on lance pour la première fois, où on adresse des cibles qui n'avaient pas accès à ces produits-là avant, qu'en fait, l'itération après, elle est permanente. Et donc entre ce qu'on avait imaginé et ce qu'on voit à la fin, forcément, tu peux avoir de grandes différences.

  • Speaker #0

    Je me demandais si, justement, dans ton équipe, ce que ça a déclenché en termes de soft skills, d'hard skills, de travailler de cette manière-là. On parle de philosophie, si on peut parler de philosophie, de discovery en production. Qu'est-ce que ça a amené ? Est-ce que tu as constaté justement des soft skills, des hard skills, des choses qui font que ça a quelques tips que tu pourrais partager ?

  • Speaker #1

    Concrètement, en effet, pour revenir aussi sur ces sujets-là, de comment j'essaye. d'être inclusif dans ma conception et après aussi même dans l'identification des produits. De facto, on se rend compte qu'il y a quelques règles qui viennent en avant. Tu vois, la première, c'est ne pas stigmatiser. Ça, c'est important aussi dans l'ADN de Nickel, c'est que tu as une diversité de situations. Tu puisses t'adresser à tout le monde en utilisant les bons termes, et en utilisant les bons canaux, et en utilisant les bons produits. C'est pour ça que, par exemple, chez Nickel, tu fais différents modèles de cartes. Mais comme dans n'importe quel fintech, tu as différentes cartes parce que tu as différentes utilisations de la carte. Ça, d'une manière, même si c'est business derrière, évidemment, ça peut être un bon exemple d'adresser des cas d'usage qui sont différents. Et donc, si tu veux, c'est là aussi, ça permet de répondre à la question de l'inclusion qu'on avait au début, c'est que l'inclusion, elle ne répond pas à un problème particulier, mais elle va fournir un ensemble d'outils, et les personnes viennent se servir dedans ou non. Un exemple que j'aime bien là-dessus, c'est qu'on a mis en place chez Nickel depuis tout le début, ce qu'on appelle le SMS banking, c'est qu'en fait, tu peux voir ton solde en envoyant par exemple solde au 83838 et tu reçois ton solde par SMS. Ça, pourquoi on l'a fait ? Parce qu'on se rend compte qu'il y avait des utilisateurs de Nickel qui utilisaient Nickel sans télécharger l'application mobile. Ça paraît dingue, t'es un acteur en ligne, mais t'as des gens qui n'ont pas besoin en fait d'utiliser l'application mobile. À un moment, on s'est même dit, est-ce qu'on va les forcer à télécharger l'application mobile ? En fait, non, on va les laisser tranquilles, parce que potentiellement c'est des clients qui sont très contents, qui sont actifs, qui sont là depuis plusieurs années chez nous, et le SMS banking, de pouvoir consulter leur solde par SMS, est largement suffisant. Même si l'usage, c'est pas l'usage majoritaire.

  • Speaker #0

    C'est un cas d'usage qui est à prendre en compte.

  • Speaker #1

    Tu prends en compte et que tu donnes une réponse et que tu ne stigmatises pas les personnes qui vont dire « j'en veux pas ton application mobile » .

  • Speaker #0

    C'est intéressant.

  • Speaker #1

    Et tu ne te braques pas. Et ce n'est pas grave. Et tu vois, le SMS banking, je pense, est un bon exemple d'outil assez lean, assez frugal d'envoyer un SMS à un client pour interroger le solde de son compte. Ça, c'est quelque chose qu'on garde aujourd'hui, même si on sait qu'on a un usage app qui est de plus en plus développé. Le deuxième point que j'aime bien aussi, c'est sur les indicateurs. Donc on en parlait un petit peu au début, c'est je lance des features notamment pour faire de l'acquisition, je suis dans une phase de revenu, mais je vais m'intéresser de plus en plus aussi à ma rétention. J'en parlais dans le cadre du chèque et en fait, il y a aussi des choses que je vais moins mesurer parce que je vais m'intéresser à ce que j'appelle de la qualité. Alors ça, c'est souvent ma carte joker que j'utilise. Quand on lance quelque chose qu'on ne peut pas mesurer, le prétexte c'est ouais, mais c'est de la qualité. Ouais, mais c'est important pour le client. Alors on évite de le faire dans 100% des cas, mais parfois c'est vrai qu'on va lancer quelque chose en se disant « je suis dans une logique de rétention, sur une logique de satisfaction, ça paiera un jour » . Et ça perd un jour parce que je vais être sur un standard. Un exemple, alors pas chez Nickel, qu'est chez Blablacar. À l'époque, on a décidé de renommer les stations de bus au moment où on a mis du bus dans l'application Blablacar parce que c'était une application de covoiturage. En fait, il n'y avait rien qui fonctionnait, aucun indicateur pour vérifier si ça marche ou pas. Mais ça nous semblait essentiel pour une personne de savoir exactement le nom de sa gare routière pour, sur place et in situ, voir comment ça marchait. Ça, c'est quelque chose que tu fais parce que tu changes de modèle mental sur les métriques et les indicateurs à utiliser, même parfois à te dire, bon, est-ce que je peux vraiment en utiliser ou pas ? Et puis le dernier point, d'un point de vue, j'allais dire type, c'est extrêmement concret, ça c'est quelque chose que j'ai découvert il n'y a pas très longtemps, c'est sur toute la partie usage des données. Donc on parle souvent de privacy by design, c'est en fait comment, dès que tu lances un produit ou un service, tu t'intéresses à l'usage des données, à leur consultation, à leur utilisation, à leur conservation. Et en fait, si tu veux, c'est tous les enjeux autour de la minimisation des données. Moins j'en demande, et plus ça me permet, si tu veux, derrière, eh bien de braquer quelqu'un potentiellement. Si j'ai pas besoin du genre de la personne, bah pourquoi je le demanderais, si j'utilise pas derrière ? Donc on essaie en fait de faire un gros travail par rapport à ça. Exemple tout bête. les adresses postales dans le cas de l'assurance habitation demanderait on pouvait demander des adresses postales complète on a décidé de demander seulement un code postal tu vois et évite aussi comme ça potentiellement de discriminer des personnes qui habitaient dans une commune ou dans une autre et ce genre de choses et si tu veux des infos moins précises d'une certaine manière ça peut être une manière de faire de l'action alors faut faire attention parce que réglementaire tout j'ai un truc réglementaire qui dit juste que ouais alors exactement évidemment quand tu fais un kawaii si pour clients toutes les infos que tu demandes, elles doivent être extrêmement précises. En revanche, parfois pour des usages, t'as pas besoin, donc si t'as pas besoin, pourquoi tu demandes ? Et si tu veux...

  • Speaker #0

    L'inclusion, et c'est la question que je me pose, est-ce que l'inclusion, elle peut passer par la suppression de certaines informations ? Même si dans ce cas, on peut nous reprocher de faire de l'uniformisation et donc de créer un tout homogène. On a dit que l'inclusion, c'était de prendre toutes les différences. Là, avec cette méthode-là, finalement, j'uniformise parce que je demande moins d'informations. Est-ce que c'est de l'inclusion ? Je ne sais pas. Mais en tout cas, peut-être que j'évite de froisser aussi les habitudes et je demande moins d'informations.

  • Speaker #1

    C'est super ce que tu dis parce que ça dépend le prisme dans lequel tu le prends. l'accroche que tu vas avoir par rapport à ça, presque philosophique, dans le débat.

  • Speaker #0

    Et puis de manière concrète, ce que dit tout le temps chez nous, notre Data Protection Officer, la meilleure donnée personnelle, c'est celle que l'on ne collecte pas.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    c'est clair.

  • Speaker #1

    Oui, c'est clair. Tu vois, ce que tu es en train de me dire justement sur les cas, ça me fait penser à un truc... que tu... Ouais, j'ai envie qu'on... Enfin, en tout cas, c'est quoi la limite, justement, entre standardiser et presque exclure ? Tu vois, comment on parle, justement, d'avoir un produit unique, tu vois, un produit global, avec de la personnalisation ? C'est quoi la limite ? C'est quoi le...

  • Speaker #0

    On en parlait un petit peu avant, la limite, elle est aussi technique, d'un point de vue maintenance, etc. Mais un exemple, moi, que j'aime bien, c'est Spotify. C'est vrai que Spotify, tu te dis, bon, même s'il y a des sujets d'accessibilité qui doivent être revus, des sujets d'inclusion qui doivent être revus, la capacité à quand même avoir un produit d'un point de vue unique, puisqu'après, derrière, quand je lance mes playlists hebdo, j'ai mes playlists qui reposent sur mes goûts, sur mes envies, ce genre de choses. Donc là, j'ai un produit qui est personnalisé pour moi, peut-être aussi à outrance, puisqu'après, ça m'empêche de découvrir des choses.

  • Speaker #1

    Et dans l'algorithme, je suis toujours avec les mêmes chansons.

  • Speaker #0

    Et ça, évidemment, c'est une problématique. mais en effet je pense que si on veut pousser encore davantage l'inclusion, il faudrait avoir un produit, et ça peut être le cas pour une fintech, qui est adaptée à chacun des usages. On parlait de cartes différentes en fonction de son usage, de son compte. On l'a avec les plafonds, ce genre de choses. Mais peut-être mettre en avant des fonctionnalités qui seraient plus utilisées par telle ou telle personne. Est-ce que demain, le transfert d'argent qu'on a chez nous, chez Nickel, doit être poussé pour une personne qui a plus l'habitude d'en faire parce qu'on se rend compte que dans son habitude d'achat, c'est quelque chose qui doit être mis en avant ? Pourquoi pas ? Il faut en tout cas laisser l'éventail des possibles et après permettre aux clients d'aller choisir. Un exemple que j'aime bien, c'est quand j'étais chez Blablacar, quand l'utilisateur faisait une recherche d'un point A à un point B pour voyager, on avait essayé de lui présélectionner des trajets en lui disant le trajet qui est recommandé, ce genre de choses. Je crois qu'aujourd'hui, ils le font, mais à l'époque, on s'était dit non. C'est comme quand tu arrives dans un rayon de supermarché. Tu vas avoir accès à tous les produits. Quand on te propose de produits recommandés, tu vas quand même regarder toute la liste et tu vas dire est-ce que vraiment il m'a bien été recommandé ? Donc en fait la personnalisation, le risque, C'est de penser qu'on connaît notre client mieux que lui-même. Et donc finalement, il va te dire, attends, laisse-moi voir toute la liste et je confirme ou non que tu m'as poussé le bon résultat. Ok,

  • Speaker #1

    donc tu te fais challenger sur ton alcool. C'est un peu ça. Tu te fais vraiment challenger comme ça. Et comment vous évitez justement ça, un peu les biais ? Ces biais de persona, tu vois, comment vous faites pour éviter qu'il y ait de la personnalisation, pas de personnalisation ? Comment vous évitez ou comment vous faites ?

  • Speaker #0

    pas forcément éviter mais alors là j'ai quelqu'un qui en parle mieux que moi c'est clément caillolle donc c'est l'ancien cipi au de moni snap il a fait une vidéo à la pro du conflits l'année dernière donc je vous incite à la regarder qui parle de ce paradoxe de l'intuition dans le product management qui parle d'endogamie professionnel et le fait qu'en effet tu as des biais qui t'éloignent des véritables besoins utilisateurs donc oui tu les confrontes en permanence et moi je suis un bon cas puisque souvent je dis à mon équipe je suis sûr que ça va être comme ça on prend les paris et je perds toujours. On se rend compte que ton intuition, parfois, elle t'emmène vraiment vers de mauvaises portes. Et que tu as besoin d'avoir une bonne équipe de data derrière pour vérifier le bon ou le mauvais.

  • Speaker #1

    C'est bien d'avoir l'humilité de le reconnaître. Ce n'est pas toujours gagné. De dire, ce n'est pas tout à fait ce que j'ai dit, en fait.

  • Speaker #0

    On prend souvent les paris et c'est vrai que je perds souvent.

  • Speaker #1

    Ok, ça va. Du coup, pour éviter justement ces biais, comment vous évitez ces biais de persona dans les recherches utilisateurs, dans les intuitions ? C'est des garde-fous, pas des garde-fous, comment vous faites ?

  • Speaker #0

    Donc en effet, c'est un vrai sujet. Et on parlait de la vidéo de Clément juste avant, où il y a de bons tips. Et sinon, dans les faits, comment ça fonctionne ? Je pense qu'avoir des personas, même, j'allais dire un peu fausses, et un peu stéréotypées, ça aide toujours parce que tu essaies de raccrocher tes actions au quotidien à quelqu'un qui existe. Donc je préfère avoir un persona qui est un peu à côté de la plaque, mais au moins qui permet à l'équipe d'avoir des références et d'avoir des repères. Après, dans les faits, et c'est ça aussi le succès de Nickel, c'est que nickel A la base, ça a été créé pour des personnes en grande difficulté, notamment les interdits bancaires. Aujourd'hui, Nickel, c'est... plus de 4,5 millions de comptes ouverts. Donc en fait, Nickel a dépassé sa cible initiale. Et aujourd'hui, Nickel, c'est un tiers de personnes en grande difficulté, c'est un tiers de personnes qui ont besoin de bien gérer leur argent au quotidien, parce que Nickel, tu ne peux pas avoir de découvertes autorisées, tu vois tes opérations en instantané, et puis un tiers de comptes secondaires pour le voyage, pour fermer les courses, ce genre de choses. Ce n'était pas le pari de Nickel à la base. Le pari de Nickel à la base, c'est « je suis un produit inclusif, je vais aller chercher des personnes qui sont exclues du système traditionnel » . Et en fait, aujourd'hui, tu as carrément dépassé ce persona de base. Mais c'est ce qui fait le succès d'une entreprise, c'est que tu lances un produit quand tu es 30 personnes dans une startup et in fine, tu te rends compte que tu parles à d'autres acteurs, à d'autres clients et tu deviens une solution mass market. Donc en fait, tes personas en effet, elles évoluent, tu essayes d'avoir quand même des ordres de grandeur et de voir qui sont-elles, tu leur parles régulièrement, tu les appelles, on fait de la double écoute avec le service client, on est sur le terrain aussi avec les burealistes et les commerciaux. L'idée est en effet au quotidien d'apprendre ce pouls et d'avoir ces échanges.

  • Speaker #1

    Par rapport à ce que tu me disais justement sur tes échanges, enfin, comprendre votre persona et comment vous, vous leur parlez. C'est comment on arrive à garder justement un turn of voice inclusif sans tomber dans du consensuel ou...

  • Speaker #0

    En effet, tu as raison. Inclusif, ça ne veut pas dire ventre mou. C'est ce qu'on se disait aussi à un moment. C'est que je pense qu'au contraire, il faut être assertif. Et... Un moment, nickel, c'était ça aussi le slogan, c'était le compte sans banque. Et l'idée aussi, c'était de dire, de fédérer et créer un mouvement. Sur nos publicités, il est écrit « rejoignez le mouvement » . Et donc en fait, t'essayes de rassembler des gens qui croient en quelque chose. Et je pense qu'au contraire, il faut donner de la voix pour s'adresser à ce cas d'usage qui est plutôt minoritaire, pour se faire entendre. Donc en fait, au contraire, quand t'essayes d'avoir un ton qui est inclusif, eh ben tu vas mettre en avant les diversités et tu vas pas être dans un consensus, sinon tu vas pas te faire entendre. Donc je pense que par définition, t'es obligé d'être assez assertif si tu veux faire parler de quelque chose qui est plutôt vu comme quelque chose de minoritaire. Sinon les gens t'entendent pas et te voient pas. Ok.

  • Speaker #1

    Du coup, pour enchaîner un peu sur ça, il y a cette phrase quand on préparait ensemble qui me plaît beaucoup, qui est « qui peut le plus, peut le moins » . Je trouve que ça illustre vraiment bien ça. Tu peux nous expliquer un peu ce que ça veut dire, comment c'est dans la pratique ?

  • Speaker #0

    Ouais, tu me fais une super transition. Quand t'as raison, tu t'attaques à un use case qui est extrêmement complexe. Donc, les personas, on en a parlé juste avant. Donc, des personas où il faut les connaître, où on se disait, est-ce que j'ai besoin de faire une discovery parce que le cas d'usage est assez particulier, donc il faut surtout que je lance quelque chose en production et je vois comment ça fonctionne. En fait, tu te rends compte que tu vas toucher des personas aux abords, des voisins. On n'a pas forcément trop parlé, mais ce qui va se trouver, c'est que... Dans l'utilité de ton produit, tu vas avoir des personnes qui vont aussi s'intéresser à celui-ci. Et c'est ce que j'appelle l'effet de débordement. Donc en fait, qui peut le plus peut le moins, ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'une feature inclusive réussie, c'est une feature qui va être utilisée par une autre persona qui n'était pas forcément prévue. Et ça, un super exemple qu'on a chez Nickel, c'est qu'on a mis en place une fonctionnalité avec Mastercard qui s'appelle TrueName, qui permet en fait de choisir ton nom sur ta carte bancaire. Ça, c'était proposé par Mastercard. notamment pour les personnes transgenres, et donc de pouvoir dire je veux pas avoir monsieur, je veux pas avoir madame, je veux pas avoir Alban ou je veux pas avoir Marie, je veux pouvoir changer de prénom. Et force est de constater qu'aujourd'hui on a un taux d'usage qui est assez important quand même de cette feature-là, et qui dépasse aujourd'hui le cadre de cette communauté-là, ou le cadre de ce use case-là. T'as tout simplement des personnes qui ont un surnom, qui n'aiment pas leur prénom, donc qui veulent changer en fait leur nom sur leur carrière identité. Et ça je pense c'est ce qui fait le succès. Et tu me demandais à un moment c'est quoi les critères du succès d'un produit inclusif ? Ouais, je pense que c'est ça. C'est quand... Si tu as touché le plus compliqué, tu arrives à toucher tout le monde et donc tu te rends compte que derrière, tu as d'autres personas qui utilisent le produit. Donc qui peut le plus, peut le moins, ça veut dire ça. Ça veut dire que si je mets beaucoup d'énergie sur un use case, eh bien derrière, je vais avoir un ruissellement qui va s'opérer et donc je réponds à des besoins connexes.

  • Speaker #1

    Tu as d'autres exemples comme ça de sujets, de features qui... Entre l'intuition, j'aime pas trop, mais l'intuition de bas... Et comme ça, qui a dépassé... Parce que du coup, on... Mais ça revient un peu à ce que tu disais, en fait, en étant inclusif, on parle aussi à tout le monde. Est-ce que tu as d'autres exemples un peu comme ça ?

  • Speaker #0

    Alors, au global, c'est l'exemple facile, mais j'ai envie de te dire, c'est le succès de Nickel. Oui, oui. Comment c'est que tu t'adresses à une niche avec des gens en grande difficulté et qu'aujourd'hui, tu as des CSP+, qui utilisent Nickel comme compte secondaire ? Tu peux dire que déjà, de facto, le compte pour tous, c'est une réponse et c'est un bon exemple. de cette approche et de dire que tu n'avais pas prévu de ce succès-là. Et donc, nickel au global, c'est l'exemple. Après, concrètement, dans les features, je pense qu'en effet, TrueName en est un bon. Il faudrait regarder après dans d'autres cas.

  • Speaker #1

    Hyper intéressant le dépassement du personnage que tu as pu avoir. Est-ce que tu as d'autres exemples ou d'autres situations où il y a eu des ajustements petits mais qui ont été puissants, plus impactants que ce que vous avez pu réfléchir ou en tout cas...

  • Speaker #0

    J'ai deux exemples en tête. Tu as des exemples nickels, Blablacar et autres d'ailleurs. Le premier, c'était sur les champs pour les noms et les prénoms dans des formulaires. En fait, on a constaté à des moments que tu peux avoir des refus. quand tu as que deux caractères ou quand tu as un tiret dans ton de famille. Tiret dans de famille, moi je suis concerné. Donc parfois, je ne peux pas écrire mon nom comme je le souhaite. Et c'est marrant parce que tu vois, dans mon équipe, j'ai des personnes qui ont des noms de famille en deux lettres. Et en fait, tu constates que quand tu as des personnes qui ne sont pas des mêmes cultures que toi et que tu fais des tests avec eux, tu te rends compte que ça ne fonctionne pas. Donc ça, c'est un bon exemple, je trouve. C'est regarder dans vos formulaires parfois. Vous mettez des erreurs quand il n'y a qu'une lettre ou qu'il y en a deux. autoriser en fait que j'ai une photo pour un nom de famille de quelqu'un sinon c'est hyper vexant pour la personne ça c'est vraiment un petit exemple un deuxième exemple aussi c'était sur la taille des applications donc là c'est un exemple un peu plus technique mais en fait aujourd'hui moi je suis premier concerné j'ai mon iPhone 12 mini qui est s'affirmer je peux pas faire les mises à jour iOS parce que pourquoi parce que j'ai trop de photos j'ai plus de place et en fait tu te rends compte qu'il y a des applications mobiles qui sont beaucoup moins lourdes en stockage que certaines et nickel on a une application qui est vraiment très légère. Tu te rends compte que tu as des applications, tu peux regarder, qui sont trois, quatre fois plus grosses. Alors évidemment, ça veut dire que c'est un trade-off et que tu n'as pas de cash pour stocker tes informations, j'allais dire, quand tu rallumes. Mais potentiellement, si tu devais faire un choix, notamment dans le cas de Nickel, tu peux t'adresser à des populations qui sont beaucoup moins digitales. Tu préfères avoir une application beaucoup moins lourde pour des téléphones qui ont beaucoup moins de stockage. Et ça, je trouve que c'est aussi un bon exemple pour être inclusif et de se dire, bon, je reste sobre. Et cette sobriété-là, elle permet à des personnes de pouvoir utiliser le produit sans problématique.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est des réflexions. Et cette réflexion, vous l'avez eue au début ou à l'usage ?

  • Speaker #0

    C'est clairement à posteriori. On s'est rendu compte qu'on avait fait un bel effort par rapport à ça. Et je prends l'exemple de Nickel, mais tu as d'autres entreprises qui le font aussi. Donc, c'est plus un exemple qui permet d'illustrer en tout cas la situation et qui est quelque chose de facile à mettre en place.

  • Speaker #1

    Ok, merci beaucoup pour les exemples et ce partage-là. On approche de la fin. Je voulais encore poser une question avec deux sujets, notamment sur, on a parlé de l'inclusion. Pour toi, c'est un accélérateur de croissance, justement, l'inclusion, d'avoir cette réflexion, d'approche.

  • Speaker #0

    Ouais comme on s'est dit c'est que l'inclusion elle peut faire peur dans une entreprise parce que tu vas dresser des use case qui sont minoritaires Mais en fait cette niche d'aujourd'hui c'est peut-être ton sujet business de demain et tu vas être le premier à l'adresser. Et si tu l'adresses bien, ça peut être un succès commercial pour d'autres personas et d'autres segments. Et dans une startup ou dans une scale-up où le coût du risque est moins élevé, en fait, il faut y aller. Et il faut le tenter. Et je reviens sur cette idée de Paris, où de temps en temps, il faut le faire. Et en plus, tu fais du bien à la société d'une certaine manière. Donc, il ne faut pas avoir peur de penser que tu vas mobiliser des ressources sur des sujets qui n'ont pas d'avenir. Là, c'est des sujets qui sont importants pour tout le monde. C'est le but de l'inclusion. et en même temps qui peuvent être porteurs demain de relais de croissance.

  • Speaker #1

    Et puis nickel, on est une preuve évidente de réussite. Une dernière question sur le sujet. Elle va peut-être résumer ce qu'on se dit, mais c'est quoi pour toi un bon produit inclusif ? Alors bon, c'est toujours relatif, mais en tout cas qui est considéré comme un produit inclusif. Tu dirais quoi ?

  • Speaker #0

    Alors en effet déjà c'est impossible d'être parfait sur ce sujet là, surtout que c'est un sujet assez nouveau. En tout cas je pense qu'il faut dans un premier temps essayer de répondre à un sujet plutôt universel sur la pyramide de Maslow. Ça je trouve toujours un bon critère forcément, même si c'est pas toujours le cas. Mais tu vois pour Nickel c'était la possibilité de travailler et d'être rémunéré. Si tu prends Wikipédia c'est l'accès à la connaissance. Et ça je pense que voilà, s'intéresser à ces sujets là c'est déjà un bon critère. L'autre point aussi, c'est être représentatif. dans tes usages. Et donc accepter aussi, comme je disais, que l'usage de ta fonctionnalité soit un peu différent que tu l'avais imaginé. Et toujours de garder en tête que l'inclusion, c'est pas intégrer, c'est pas modeler, c'est pas homogénéiser, c'est prendre les gens tels qu'ils sont et leur mettre à disposition un outil qu'ils peuvent utiliser comme ils le souhaitent pour répondre à une problématique. Et puis le dernier point, c'est reconnaître la diversité, et c'est comme ça que tu crées en effet un succès mass market, c'est de dire que le succès populaire, je pense, qui passe par l'inclusion. Parce que par définition, le mass market, c'est une archipélisation des personnes. Le mass market, c'est pas une personne, c'est pas cette fameuse persona qu'on essaie de décrire. C'est une multitude de personnes. Et je pense que... Un exemple, c'est Wikipédia et les communs. Les communs, c'est l'exemple parfait de dire je mets en plus dans une position même philosophique à disposition une ressource avec tous ces sujets d'open source ou autres, d'autogestion, etc. Pour en tout cas avoir toutes les personnes concernées, toutes les personnes adressées, tout ça sans non plus être trop lisse et en gardant ce petit côté agitateur. Et c'est peut-être ça tous les critères qui font qu'il y a un bon produit inclusif. après il faut les trouver,

  • Speaker #1

    il faut les chercher et elles travaillent encore très long c'est hyper intéressant c'est très beau ce que tu dis j'aime beaucoup cette approche, ces valeurs là merci beaucoup aujourd'hui je pense que l'inclusivité chez Nickel est un sujet est-ce qu'il y a d'autres sujets aujourd'hui qui te questionnent, qui t'interrogent alors je m'étais noté de ne pas parler d'intelligence artificielle je pense que ça va être tellement difficile ça va être difficile de ne pas le faire je pourrais comprendre que tu me dises ça

  • Speaker #0

    alors on va essayer de parler de trois mais en effet moi les sujets du moment qui vont m'intéresser ça va être des sujets aussi d'organisation par exemple tu vois on a toujours ces sujets de vélocité de dépendance, je pense que le coeur du product management il est toujours là, comment je crée moins de dépendance, comment je crée un meilleur travail avec les équipes techniques et ça moi c'est des sujets qui m'animent au quotidien et c'est des sujets je pense qui vont pas me quitter parce qu'ils bougent toujours et et... Pour ne pas parler d'intelligence artificielle, sans non plus me brider, mes sujets du moment, ça va être ceux-là. C'est comment je continue d'avoir une bonne vélocité, comment je continue de pouvoir tester en production. Et je crois que c'est là aussi où la valeur des équipes de product se met en avant, c'est cette capacité de shipper, de mesurer, d'avoir une approche business. Et je pense que c'est important de recentrer. Je pense que c'est ça. Le product management existe, il existe pour ça, pour faire tourner la machine avec tout le monde, d'ailleurs, dans une approche aussi inclusive et de partage du produit et des connaissances. Et le sujet de fond, c'est ça en tout cas au quotidien, moi, qui continue de m'animer, qui fait que je trouve que le Product Management, c'est génial.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est ça, qui est en pleine évolution. Top. Merci beaucoup. Merci, merci pour ce moment. Ça a été un plaisir, en tout cas, plein de choses hyper intéressantes. Merci à toi.

  • Speaker #0

    Eh bien, merci pour l'invitation et j'espère qu'il y aura des choses à retenir. Ouais, je pense. À bientôt. Salut.

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Description

Peut-on concilier impact business et inclusion produit sans tomber dans le produit “mou” ou l’empilement de fonctionnalités ?

Dans ce nouvel épisode de La Pause Produit, je reçois Alban Bastard-Rosset Product Director chez Nickel, une des rares sociétés françaises où l’inclusion n’est pas un mot vide… mais une boussole produit.


On parle de :

✅ Inclusion vs accessibilité : pourquoi ce n’est pas la même chose

🧠 Méthodologie concrète pour intégrer l’inclusion dans la roadmap, la discovery et les KPIs

🔍 Cas d’usage : comment le “compte pour tous” devient une vraie stratégie produit


“Un bon produit inclusif, ce n’est pas un produit personnalisable.

C’est un produit universel, clair, qui dépasse sa cible initiale.”


Un épisode à destination des CPO, VP Product, ou PMs qui veulent aller plus loin que le “user centric” et qui se demandent comment construire des produits qui engagent vraiment.


TIMER :

03:10-Différence entre accessibilité et inclusivité

05:33-Priorisation des besoins et inclusion

07:44-Stratégie de lancement produit chez Nickel

11:47-Décisions d'affaires et inclusion

17:02-Adaptation internationale des produits

20:02-Les défis de la discovery avec des produits inclusifs

28:00-Exemples concrets d'inclusion chez Nickel

34:02-Impact de l'inclusivité sur la croissance


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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous, bienvenue dans la Pause Produits. Je suis Peter, cofondateur de IETA, un collectif produit. Chez IETA, nous aimons les moments authentiques avec une touche de fun team. Alors quoi de mieux que de faire une pause pour en avoir ? Je vous propose qu'on partage un moment avec des personnalités du monde du produit qui viendront nous parler de leurs réflexions, de leurs visions, leurs interrogations ou tout autre sujet qui leur tienne à cœur. Alors on se fait un petit café, on se fait une pause. Bienvenue dans la Pause Produits. Bonne écoute !

  • Speaker #1

    Salut Alban ! Salut Peter !

  • Speaker #0

    Bienvenue dans la pause produit,

  • Speaker #1

    merci.

  • Speaker #0

    Aujourd'hui on va parler d'un sujet qui change la manière dont on pense le produit, un sujet qui va au-delà de l'accessibilité, des personas, des frameworks de discovery. On va parler de produit inclusif. Qu'est-ce que ça veut dire concrètement ? Est-ce qu'on peut concevoir un produit qui inclut tout le monde, sans tomber dans le piège du produit qui parle à personne en fait ? Et comment, deuxième sujet aussi qu'on va parler, c'est comment réconcilier justement l'inclusion et l'impact business. Je suis content de te recevoir parce que tu es directeur produit chez Nickel. Donc merci de venir partager ça.

  • Speaker #1

    Merci pour l'invitation.

  • Speaker #0

    Nickel, c'est une fintech dont l'ADN repose justement sur cette promesse forte, le compte pour tous. Ensemble, on va parler, on va voir pourquoi. justement faire du produit inclusif, c'est pas juste que c'est une case, mais c'est aussi un levier de qualité, d'impact et de mass market. On va parler de métriques, de roadmap, de tonneau uvos, mais aussi de la façon dont une conviction produit peut devenir un facteur de différenciation. Bref, un épisode qui va nous élargir sur la partie produit. On va aller plus loin, peut être déjà aussi un peu démarré par accessibilité inclusif. La différence qu'on peut faire. Bref, un gros... sujet, une grosse pause en fait, qu'on va pouvoir faire ensemble. Je me tais, j'arrête de parler, je te laisse te présenter et nous dire un petit peu aujourd'hui justement qui tu es et après on rentre dans le vif du sujet.

  • Speaker #1

    Génial, merci à toi en tout cas pour l'invitation, merci à IETA. Donc je m'appelle Alban, ça va faire un peu plus de dix ans que je travaille dans les actions autour du produit et ça fait quatre ans que je bosse chez Nickel, donc une fintech, le compte pour tous. J'ai travaillé avant chez Blablacar aussi en tant que PM et avant j'étais en conseil chez Faber-Novell. Donc des sujets... qui me parlent avec des boîtes aussi qui ont des valeurs assez fortes. Et donc, en effet, l'idée, c'était de se dire c'est quoi faire du produit inclusif aujourd'hui ? Est ce que ça existe ? Et si ça existe, c'est quoi les bonnes pratiques ?

  • Speaker #0

    Et bien, rentrons dans ce cœur. Déjà, c'est quoi pour toi un peu la différence entre accessibilité et inclusivité ? Des fois, on peut la mélanger, on peut ou pas. Ou alors je suis le seul à mélanger le truc. Mais c'est quoi pour toi ?

  • Speaker #1

    Ça peut être intéressant déjà de démarrer par la définition. On entend quoi par produit inclusif ? Donc inclusif, c'est un anglicisme. et qui signifie n'excluant personne. Donc ça veut dire qu'on doit inclure toutes les sensibilités et les réunir. L'idée c'est pas de créer un tout homogène, mais c'est d'accepter la part de différenciation qu'il y a auprès de chacun et de proposer des services pour répondre aux problèmes de chacun. Ce qui va se passer c'est que l'objectif de l'inclusion c'est donc représenter et d'être représentatif dans un tout, là où l'accessibilité ça va être plutôt un des leviers qu'on va pouvoir utiliser. Et donc, c'est plutôt un sous-ensemble, j'allais dire, du product management. Moi, je vois plutôt l'accessibilité comme un outil qu'on mettra dans la grande famille du même numérique responsable, puisque finalement, le numérique responsable, dedans, je vais avoir des enjeux environnementaux, je vais avoir des enjeux sociaux, je vais avoir donc des enjeux d'inclusivité. Et là où on va parler, en effet, d'accessibilité, ça va être un des frameworks que j'ai à disposition pour m'assurer que tout le monde puisse utiliser mon service.

  • Speaker #0

    Je pense que tu te résumes bien en disant que c'est un sous-ensemble de produits éco. responsable numérique qu'il y a derrière. Pourquoi cette envie de nous parler de ça ?

  • Speaker #1

    Alors déjà, l'entreprise, nickel, c'est vrai que quand tu travailles dans une boîte dont la tagline, c'est le compte pour tous, forcément, ça compte, sans mauvais jeu de mots. Et c'est vrai que chez nickel, on s'est souvent posé cette question. On sait qu'on a une ADN qui est très forte sur ces sujets-là. On va y revenir. On a aussi une envie d'universalité, de simplicité, de bienveillance, d'utilité. Donc quand tu as ces quatre valeurs-là, forcément, l'inclusion fait partie intégrante de cette vision. Et puis, je me suis rendu compte qu'on parlait beaucoup d'accessibilité, mais peut-être peu de produits inclusifs. Alors, il y a quelques exemples isolés que j'aime beaucoup. Phoenix, pour le gaspillage alimentaire, où c'est vrai qu'il y a quelques articles qui sont hyper bien faits, qui expliquent ce qu'ils font avec des exemples concrets. On a Seb aussi, qui fait l'électroménager. Et Seb, qui a créé le Good Design Playbook, qui est une référence. Alors là, plutôt en plus sur du hardware, donc c'est extrêmement intéressant de voir eux comment ils se positionnent et ils proposent des produits physiques pour tous. et puis Dans cette logique-là, on s'est dit, tiens, chez Nickel, il y a deux ans, on va essayer de lancer de nouveaux services. Nickel c'est le compte pour tous, c'est un compte courant et on s'est dit qu'il fallait aussi proposer d'autres services financiers pour nos clients. Et donc là on se parle de crédit, on se parle d'assurance, on se parle de transfert d'argent, on se parle d'épargne. Comment tu restes universel, comment tu restes accessible sur des sujets où par essence tu as l'impression que tu peux un petit peu dévier de cet ADN là. Et donc c'est là à ce moment là qu'on s'est dit comment on va se diversifier tout en gardant l'ADN et les valeurs de Nickel. Et là on s'est dit qu'il y avait un sujet.

  • Speaker #0

    ok et au début est-ce que c'est un Parce qu'à première vue, justement, entre le produit et l'inclusion, ça paraît contradictoire. Parce que le principe, c'est de prioriser, donc on laisse de côté certains besoins, etc. Là, tu amènes des nouveaux besoins. Avant de peut-être rentrer dans le vif du sujet, mais comment tu... Est-ce qu'il y a eu une tension ? Est-ce que ça a été une... Enfin, comment ça s'est passé ?

  • Speaker #1

    J'aime bien le terme tension. Parce qu'en effet, tu me dis, en fait, c'est complètement antinomique. Eh bien, oui. Product management, c'est choisir des use cases. Et donc, c'est de facto exclure aussi des gens parce que tu dois prioriser, parce que tu as un temps limité et tu as des moyens qui sont limités. Donc, c'est vrai qu'à première vue, tu te dis ça paraît impossible parce qu'on passe notre vie à prioriser en tant que PM et on va valoriser aussi un PM qui s'est bien priorisé. Quand on recrute un PM, on s'assure que la priorisation est, j'allais dire, une des skills principales. Et donc, l'enjeu, ça va être ça, ça va être de montrer qu'on peut quand même faire les deux, même si parfois ça peut paraître contradictoire, mais qu'on arrive quand même à concilier priorisation business. et enjeux inclusifs sociétaux, malgré tout.

  • Speaker #0

    Et concrètement, comment ça influence justement dans le choix des produits ?

  • Speaker #1

    C'est un bon point et c'est vrai qu'il n'y a jamais de bonne réponse par rapport à ça. J'allais dire qu'il y a quand même toujours une primeur du business, il y a quand même toujours une primeur d'avancer sur des objectifs, sinon la boîte, elle ne survit pas. En revanche, on va avoir plutôt, j'allais dire, un réflexe grâce à cet ADN, dans le sens où on va se poser quand même les questions avant de démarrer quelque chose. et On peut en effet s'en parler directement avec l'ADN de Nickel, quand je reprends les quatre valeurs qu'on essaie d'appliquer au quotidien, c'est un garde-fou. S'assurer que quand je lance quelque chose, est-ce que quand même je respecte ce pourquoi la boîte a été fondée ? Si je prends la simplicité, concrètement je vais avoir des règles dans un design system qui vont me permettre d'être sûr que je reste simple. Chez Blablacar par exemple, si je sors de l'exemple Nickel, on avait un moment one screen, one action. Donc l'idée c'est qu'évidemment à chaque fois que j'ai une action, c'est sur un écran. Ça c'est des choses au moins quand c'est dans ton design system, tu te poses pas trop la question et c'est ton garde-fou. On a un deuxième exemple, c'est l'universalité. L'universalité, comment elle se traduit ? Chez Nickel, c'est de dire que pour ouvrir un compte, je peux le faire à la fois sur mon téléphone mobile, je peux le faire chez un bureau à l'île sur une borne, et je peux le faire sur mon espace web. Et bien ça, la complémentarité de l'accès au compte, en fait, elle est indispensable. Et tu pourrais dire, à un moment, je cherche à prioriser, si j'ai un usage, par exemple, qui est plus développé sur l'app que le web, est-ce qu'il faut que je change ? Non. On se sent obligé et on a une mission qui fait que si on veut être accessible, on doit garder la multiplicité des accès et des canaux. Et aujourd'hui, c'est le cas. Tu peux ouvrir un compte chez un buraliste comme tu peux l'ouvrir en ligne. Le troisième point, c'est l'utilité. Ça, c'est le plus difficile parce que tu as envie d'empiler les features. Tu as envie de tout faire, tu as envie de tout mettre. Et ça, nous, c'était une vraie réflexion sur la diversification de nos produits. On s'est dit non, il y a quatre verticales qu'on veut adresser, le crédit, l'assurance, l'épargne, les transferts d'argent, on pense que ce sont les quatre bonnes. On ne va pas se lancer sur une super app et empiler des choses qui ne serviraient à rien. Et donc là, concrètement, ça va être de se limiter en tout cas sur l'ambition et ce côté utile. Ça, on essaie vraiment de le garder, de se dire si j'utilise ce produit-là, c'est parce que dans les faits, j'ai que l'essentiel. Et le quatrième point, c'est la bienveillance. Alors, il est hyper galvaudé, c'est facile de dire qu'on est une entreprise qui est bienveillante. Et là, comment on essaie de mettre en place ? Ça, ça va plutôt chercher auprès de chacun et auprès de ce que chacun croit. Mais quand tu lances un mini-crédit avec notre partenaire Ausha qui s'appelle Le Coup de Pouce, à des personnes potentiellement fragiles ou anciennement fragiles, c'est à toi de mettre des règles qui font que ton mini-crédit, il est d'une certaine manière un peu plus éthique. Je vais éviter de mettre des gens en difficulté. Je vais prêter un peu moins. Je vais prêter moins souvent. Je vais m'assurer aussi que la personne, je peux échelonner ses dettes, etc. Donc, tu as une approche où tu fais quand même attention et tu prends en compte aussi ta population et les besoins et t'arrives et t'essayes en tout cas de te diversifier sans non plus complètement couper les ponts avec ton ADN. Et ça, je crois qu'on a réussi à le faire et on arrive donc à le faire. Et c'est ce qui fait qu'aujourd'hui, que l'inclusion, c'est vraiment une intention de base avec ce garde-fou de G4 Valeurs. Essayons à chaque fois que je lance quelque chose de me poser la question est-ce que je les respecte à minima ou non ?

  • Speaker #0

    Hyper intéressant. Je vois que ces quatre valeurs-là vont générer tout le reste dans les décisions, dans les choix. C'est intéressant de le voir d'abord sur ces aspects-là. Je me pose la question sur le degré d'inclusion dans les produits. Tu parlais de faire attention avec la bienveillance sur des personnes un peu plus sensibles ou sur la partie crédit, on pense naturellement. Est-ce qu'il y a des choses où... On se freine, on se dit on va trop loin. Je dis on, mais je ne sais pas moi. Vous allez trop loin sur des décisions. Un peu le degré d'inclusion que vous voulez mettre dans les produits.

  • Speaker #1

    C'est assez dur parce que c'est toujours dur à mesurer. Et ça va être aussi... C'est ce qu'on va voir tous les deux ensemble. On risque de se dire à la fin, bon, s'il y a une chose que je ne mesure pas, c'est peut-être le degré d'inclusion d'un produit. Bon, ce n'est pas grave, mais on essaie en tout cas de trouver des pistes pour y arriver. En tout cas, ce qu'il faut avoir en tête, c'est qu'on essaie d'avoir le même traitement pour tous les clients. Et c'est pas qu'on essaie, c'est qu'on le fait. Nickel, le compte pour tous, c'est aussi sans condition de revenu. Donc, peu importe tes revenus, je te traite de la même manière, tu fonctionnes de la même manière. Et donc, si tu veux, l'idée, ça va être ça, c'est de servir tout le monde et de commercialiser un produit de manière identique. Je pense que c'est un bon indicateur. Et ça, quoi qu'il en soit, en fait, c'est même la réglementation qui te l'impose. La réglementation PIC, qui est la Protection des Intérêts Consommateurs, elle te demande de communiquer de la même manière pour tout le monde. Donc dans les faits, on va essayer au maximum de faire ce travail-là. Évidemment, c'est plus compliqué quand tu es dans une boîte SaaS, tu signes un gros deal et tu dis, bon, là, les amis, on va devoir prioriser telle feature parce qu'il y a un gros client et ce client-là, c'est 50% de mon revenu. Nous, on n'est pas dans cette situation-là. Mais j'allais dire que s'il y a un critère que j'essaie d'avoir au quotidien, notamment sur les offres qu'on a lancées, et c'est très arbitraire, mais je me dis, si j'ai au moins 50% de ma base client qui a accès à l'offre par rapport à ces critères d'éligibilité, parce qu'on sait qu'elle peut, par exemple, ouvrir un livret, elle peut, par exemple, obtenir une assurance habitation. Je me dis que j'ai déjà gagné quelque chose, parce que j'ai au moins la majeure partie de ma clientèle qui a accès. C'est un minimum, on pourrait faire beaucoup mieux, mais c'est au moins déjà un niveau qu'on essaye de se donner.

  • Speaker #0

    Oui, qui n'est pas facile, je comprends le côté minimum de se donner ça. Et du coup, le choix, on va gratter un peu le côté business, mais le choix entre un business rentable, rentable, d'aller chercher justement une évolution business face à un choix un peu plus... inclusif ou avoir une approche inclusive, comment vous arrivez à lier les deux dans les décisions ?

  • Speaker #1

    Dans les faits, tu tranches pas. C'est très compliqué de trancher. Alors tu dis, je fais pas l'un, je fais pas l'autre, je fais peut-être les deux. Donc je pense que trancher entre business et produits inclusifs, ça me paraît pas simple. Mais en revanche, tu vois, on va par exemple nous focaliser sur des produits où on sait de facto qu'ils sont un peu moins rentables, mais qui sont essentiels pour nos clients parce qu'ils nous le demandent. Et parce qu'on sait que si on veut être universel, il est faux. Et le bon exemple, c'est le chèque. On a lancé le chèque il y a maintenant trois ans chez Nickel. C'est pas très innovant de faire du chèque. Mais en fait, faire du chèque aujourd'hui, c'est indispensable pour un grand nombre de Français. Pareil, tu fais un produit qui est franco-français. Nickel, on est à un niveau européen aujourd'hui, donc on va développer une future simplement pour ce marché-là. Mais le chèque, on sait que c'est un moyen de paiement qui coûte cher, parce que notamment très fraudé, donc qui demande beaucoup de contrôle, donc à la fin qui coûte un petit peu plus cher. Et donc le chèque, pour moi, ça fait partie de ces exemples-là, où tu te dis, j'ai une demande client. C'est pas un sujet d'avenir, mais en fait, c'est un sujet d'universalité. J'ai en fait encore beaucoup de personnes qui utilisent ce moyen de paiement, il faut que je le fasse. Et tu sais que tu le fais, mais peut-être que dans cinq ans, il n'y aura plus de chèques en circulation en France. Mais au moins, pendant ces années-là, tu vas travailler aussi avec tes clients et tu vas leur proposer un service minimum autour du chèque. Et on y reviendra après, c'est-à-dire que tu as d'autres indicateurs ici. Tu vas jouer sur ta rétention, tu vas jouer sur ta satisfaction client et peut-être pas forcément sur une grosse acquisition parce que tu as sorti le chèque.

  • Speaker #0

    Si on rentre maintenant concrètement au sein du produit, dans le produit, l'organisation que vous avez justement pour décider, trancher, comment tu fais pour éviter le côté usines à gaz, de vouloir tout couvrir, d'augmenter les diversités d'usages. Comment tu fais pour éviter ça ?

  • Speaker #1

    C'est clair que la première chose que tu dis, c'est « je veux être inclusif, je veux servir tous les usages, donc je vais multiplier les produits » . Ça fait peur, notamment techniquement, ça fait peur, puisque tu sais que tu vas avoir après un legacy à traiter, etc. Déjà, pour éviter cet effet-là, tu vas multiplier les MVP. Faut pas non plus que ton projet reste un MVP toute sa vie, c'est évidemment parfois le contre-coup, mais on va essayer un maximum de faire ces paris-là, et notamment d'un point de vue un peu plus technique, de bosser en webview. Si tu fais une webview, que t'intègres un service... partenaire ou une nouvelle idée en webview, tu vas avoir moins de dépendance aussi avec ton application mobile, tu vas avoir moins de dépendance avec le cœur du réacteur et donc ça te permet en tout cas de prendre des paris où tu vas avoir des équipes un peu plus autonomes. qui vont pouvoir lancer quelque chose, et puis quitte à se dire si ça ne marche pas, après on enlève. Et donc ça, je pense que c'est essentiel pour éviter en effet de partir sur quelque chose qui sera trop compliqué à gérer. Et d'un point de vue même purement technique, je ne suis pas tech, mais c'est évidemment des sujets qui nous intéressent. Si tu veux, il faut que tu aies aussi des règles qui te permettent de maintenir tes applicatifs. Donc évidemment, ça, je te parlais de design system tout à l'heure, on a des règles chez nous d'un point de vue technique, où il faut du microservice, il faut de l'architecture hexagonale, etc. Et qui te permettent d'avoir une maintenance la plus propre possible, et qui te permet surtout comme ça de passer à l'échelle, de lancer de nouvelles choses, même si tu vas adresser des petites populations. Oui,

  • Speaker #0

    puis tu veux dire, les liens de dépendance trop fortes entre chaque, ok. Et dans la pratique produit, comment ça se traduit ? Avec les équipes, le PM, dans les roadmaps, dans les rituels, dans votre organisation justement. Ces sujets-là, est-ce que c'est drivé par, effectivement, de ce que je comprends, par les quatre valeurs et ensuite du coup dans les évolutions là-dessus. Mais on peut aussi rentrer dans cet effet en enrageant. on en rajoute, on va chercher six...

  • Speaker #1

    De manière très rationnelle, on a aussi un peer planning, comme nombreuses scale-up. Nickel, c'est 840 collaborateurs, tu es obligé de passer par ces modèles-là. Tu as des sujets où tu as énormément de synchronisation, notamment des sujets réglementaires ou autres. Donc, tu n'échappes pas à toute la méthodologie d'une entreprise de 800 salariés. Après, l'idée, c'est que quand tu as sélectionné tes sujets, que tu essaies d'en avoir le moins possible, c'est toujours le problème. Quand je suis arrivé il y a quatre ans chez Nickel, on pouvait avoir une trentaine de sujets au PI Planning. Maintenant, on essaie d'en avoir dix. C'est déjà un succès énorme, tu vois, de réduire le nombre de sujets entrants. On essaie à côté quand même d'avoir ces initiatives qui peuvent se lancer, soit avec des équipes qui ont un peu plus de temps et qui sont un peu plus loin des sujets cœur du moment pour pouvoir... aborder des sujets qui sont des sujets autour de cette partie d'inclusion et d'aller tester des choses où on pourrait se dire que de facto, ça paraît compliqué par rapport à la bande passante disponible. Donc, si tu veux, on parle aussi souvent, c'était pareil quand j'étais chez Blablacar ou aussi chez Nickel, d'avoir un seul produit unique. On a un succès commercial en France, on va le dupliquer à l'étranger versus trop personnaliser un produit. Et ça, si tu veux, on a cette règle de One Global Product. Ça, j'essaie de le mettre en place, notamment quand j'ouvre un pays. Mais j'ai évidemment des spécificités locales. que je te remets en avant. Quand on a ouvert l'Allemagne, on nous a dit qu'il fallait rajouter le genre neutre, parce qu'en Allemagne, réglementairement, c'est obligatoire. Évidemment que le développement, tu le fais. Par contre, ce qu'on ne fait pas du premier coup, c'est toutes les spécificités de paiement. Tu vas avoir en Belgique, au Portugal, par exemple, des outils. Nous, on a Wiro, ce genre de choses. Eux, ils vont avoir MBWay, ils vont avoir Bizoom, qui sont des flux spécifiques dans ces pays-là. Quand tu lances, tu vas dire, attendez, pour l'instant, on a alloué beaucoup de temps, On va peut être le voir dans un second temps. Et ça, tu essaies de voir après si ces spécificités-là, il faut les mettre en jeu. Mais là, pour le coup, ce n'est même plus du produit inclusif. On se parle juste de spécificité locale et le fait que c'est important pour avoir une traction sur le marché.

  • Speaker #0

    Pour rebondir sur ça, justement, d'avoir ouvert d'autres pays qui peuvent avoir des pratiques au-delà des outils utilisés. Est-ce que du coup, un des enjeux qui était de dire on a le même produit, la même expérience pour tous, pour justement inclure tout le monde ? Est-ce qu'en ayant ouvert d'autres pays, on a des cas d'usage, des choses différentes, qui fait qu'on vient un peu égratigner ? Égratigner, c'est un peu un gros mot, mais tu vois, on vient se dire, finalement, ce cas-là...

  • Speaker #1

    Ce qui est chouette, c'est que, et je prends l'exemple de l'ouverture de l'Allemagne, on a un country manager qui nous a dit si ça a marché en France comme ça, ça va marcher en Allemagne. Donc on a aussi déjà des personnes qui croient au modèle et qui croient au fait qu'il soit réplicable. Et aujourd'hui, le succès européen montre qu'en effet le modèle était bien réplicable et qu'on a bien fait de le répliquer. Sur les spécificités, on les a évidemment dans les marchés. Le meilleur exemple, c'est sur le réseau de points de vente. En France, ce sont les buralistes. Mais si tu prends la Belgique, ce n'est pas les buralistes. En Belgique, c'est la presse. Si tu prends l'Espagne, c'est des loteries. Parce qu'en fait, le buraliste en France, c'est très franco-français. Et donc, si tu veux, en fonction de ton pays, le réseau de points de vente va être différent. Et ça, c'est aussi, si tu veux s'adapter, j'allais dire, aux us et coutumes locales, de se dire, je ne vais pas ouvrir un compte chez mon buraliste en Allemagne, je vais le faire dans un autre type de point de vente Et si je prends l'exemple de la Belgique, je vais le faire dans une presse. Ok,

  • Speaker #0

    petite parenthèse fermée, une question un peu à côté. Si on revient justement au quotidien dans l'équipe, dans les réflexes que... En fait, je pense à la Discovery. Sur cette partie Discovery, est-ce que du coup, ça a un impact d'avoir un produit inclusif ? Est-ce que du coup, on la fait différemment ? Est-ce qu'on a une sensibilité ? Est-ce qu'il y a un changement par rapport à ça, dans la culture, dans les méthodes ? Je ne sais même pas s'il y a des méthodes...

  • Speaker #1

    inclusive pure en tout cas j'en connais pas alors c'est vrai que là dessus il ya et je reparle du c'est good design playbook qui explique que quand tu fais ta discovery en effet faut que les personnes qui fassent la discovery soit des personnes très variées que ce soit d'un point de vue culture de background etc etc donc ça évidemment tu as plein de standards et à plein de framework qu'on peut retrouver dans ce document là dans les faits après la discovery je la trouve beaucoup plus compliqué sur ces sujets d'inclusion puisque tu vas tellement adressé des marchés de niche qui n'ont pas été encore adressées, que tu as beau faire des petites enquêtes utilisateurs, tu as beau faire un faux produit pour voir s'il y a de la pétance, la discovery, elle est en production. Et ça, c'est vrai que j'essaie, en tout cas avec les équipes, de ne passer pas trop de temps sur ces sujets de discovery-là, parce que... tu as déjà des verbatim clients, tu sens qu'il y a quelque chose, tu vois ton écosystème aussi par rapport à tes concurrents, et tu te dis, allez, je peux prendre le pari de le faire, parce que j'ai aussi une équipe dédiée, un budget dédié pour y aller. Et ça, je pense que de voir et de faire cette discovery en production, c'est comme dans une boîte où tu es en pré-market fit, où en fait, à un moment, il faut délivrer, et c'est une fois que ton produit est entre les mains d'un client, un MVP est suffisant, que tu vois si ça fonctionne. Donc j'enfonce peut-être une porte ouverte. Mais c'est vrai que la discovery, on va essayer de la faire, on va la faire, mais on va la faire peut-être sur une durée assez courte, en tout cas bien timée, pour éviter d'y passer trop de temps, parce qu'on a tellement de découvertes exceptionnelles une fois que le produit est dans les mains du client, parce qu'on est tellement sur des produits qu'on lance pour la première fois, où on adresse des cibles qui n'avaient pas accès à ces produits-là avant, qu'en fait, l'itération après, elle est permanente. Et donc entre ce qu'on avait imaginé et ce qu'on voit à la fin, forcément, tu peux avoir de grandes différences.

  • Speaker #0

    Je me demandais si, justement, dans ton équipe, ce que ça a déclenché en termes de soft skills, d'hard skills, de travailler de cette manière-là. On parle de philosophie, si on peut parler de philosophie, de discovery en production. Qu'est-ce que ça a amené ? Est-ce que tu as constaté justement des soft skills, des hard skills, des choses qui font que ça a quelques tips que tu pourrais partager ?

  • Speaker #1

    Concrètement, en effet, pour revenir aussi sur ces sujets-là, de comment j'essaye. d'être inclusif dans ma conception et après aussi même dans l'identification des produits. De facto, on se rend compte qu'il y a quelques règles qui viennent en avant. Tu vois, la première, c'est ne pas stigmatiser. Ça, c'est important aussi dans l'ADN de Nickel, c'est que tu as une diversité de situations. Tu puisses t'adresser à tout le monde en utilisant les bons termes, et en utilisant les bons canaux, et en utilisant les bons produits. C'est pour ça que, par exemple, chez Nickel, tu fais différents modèles de cartes. Mais comme dans n'importe quel fintech, tu as différentes cartes parce que tu as différentes utilisations de la carte. Ça, d'une manière, même si c'est business derrière, évidemment, ça peut être un bon exemple d'adresser des cas d'usage qui sont différents. Et donc, si tu veux, c'est là aussi, ça permet de répondre à la question de l'inclusion qu'on avait au début, c'est que l'inclusion, elle ne répond pas à un problème particulier, mais elle va fournir un ensemble d'outils, et les personnes viennent se servir dedans ou non. Un exemple que j'aime bien là-dessus, c'est qu'on a mis en place chez Nickel depuis tout le début, ce qu'on appelle le SMS banking, c'est qu'en fait, tu peux voir ton solde en envoyant par exemple solde au 83838 et tu reçois ton solde par SMS. Ça, pourquoi on l'a fait ? Parce qu'on se rend compte qu'il y avait des utilisateurs de Nickel qui utilisaient Nickel sans télécharger l'application mobile. Ça paraît dingue, t'es un acteur en ligne, mais t'as des gens qui n'ont pas besoin en fait d'utiliser l'application mobile. À un moment, on s'est même dit, est-ce qu'on va les forcer à télécharger l'application mobile ? En fait, non, on va les laisser tranquilles, parce que potentiellement c'est des clients qui sont très contents, qui sont actifs, qui sont là depuis plusieurs années chez nous, et le SMS banking, de pouvoir consulter leur solde par SMS, est largement suffisant. Même si l'usage, c'est pas l'usage majoritaire.

  • Speaker #0

    C'est un cas d'usage qui est à prendre en compte.

  • Speaker #1

    Tu prends en compte et que tu donnes une réponse et que tu ne stigmatises pas les personnes qui vont dire « j'en veux pas ton application mobile » .

  • Speaker #0

    C'est intéressant.

  • Speaker #1

    Et tu ne te braques pas. Et ce n'est pas grave. Et tu vois, le SMS banking, je pense, est un bon exemple d'outil assez lean, assez frugal d'envoyer un SMS à un client pour interroger le solde de son compte. Ça, c'est quelque chose qu'on garde aujourd'hui, même si on sait qu'on a un usage app qui est de plus en plus développé. Le deuxième point que j'aime bien aussi, c'est sur les indicateurs. Donc on en parlait un petit peu au début, c'est je lance des features notamment pour faire de l'acquisition, je suis dans une phase de revenu, mais je vais m'intéresser de plus en plus aussi à ma rétention. J'en parlais dans le cadre du chèque et en fait, il y a aussi des choses que je vais moins mesurer parce que je vais m'intéresser à ce que j'appelle de la qualité. Alors ça, c'est souvent ma carte joker que j'utilise. Quand on lance quelque chose qu'on ne peut pas mesurer, le prétexte c'est ouais, mais c'est de la qualité. Ouais, mais c'est important pour le client. Alors on évite de le faire dans 100% des cas, mais parfois c'est vrai qu'on va lancer quelque chose en se disant « je suis dans une logique de rétention, sur une logique de satisfaction, ça paiera un jour » . Et ça perd un jour parce que je vais être sur un standard. Un exemple, alors pas chez Nickel, qu'est chez Blablacar. À l'époque, on a décidé de renommer les stations de bus au moment où on a mis du bus dans l'application Blablacar parce que c'était une application de covoiturage. En fait, il n'y avait rien qui fonctionnait, aucun indicateur pour vérifier si ça marche ou pas. Mais ça nous semblait essentiel pour une personne de savoir exactement le nom de sa gare routière pour, sur place et in situ, voir comment ça marchait. Ça, c'est quelque chose que tu fais parce que tu changes de modèle mental sur les métriques et les indicateurs à utiliser, même parfois à te dire, bon, est-ce que je peux vraiment en utiliser ou pas ? Et puis le dernier point, d'un point de vue, j'allais dire type, c'est extrêmement concret, ça c'est quelque chose que j'ai découvert il n'y a pas très longtemps, c'est sur toute la partie usage des données. Donc on parle souvent de privacy by design, c'est en fait comment, dès que tu lances un produit ou un service, tu t'intéresses à l'usage des données, à leur consultation, à leur utilisation, à leur conservation. Et en fait, si tu veux, c'est tous les enjeux autour de la minimisation des données. Moins j'en demande, et plus ça me permet, si tu veux, derrière, eh bien de braquer quelqu'un potentiellement. Si j'ai pas besoin du genre de la personne, bah pourquoi je le demanderais, si j'utilise pas derrière ? Donc on essaie en fait de faire un gros travail par rapport à ça. Exemple tout bête. les adresses postales dans le cas de l'assurance habitation demanderait on pouvait demander des adresses postales complète on a décidé de demander seulement un code postal tu vois et évite aussi comme ça potentiellement de discriminer des personnes qui habitaient dans une commune ou dans une autre et ce genre de choses et si tu veux des infos moins précises d'une certaine manière ça peut être une manière de faire de l'action alors faut faire attention parce que réglementaire tout j'ai un truc réglementaire qui dit juste que ouais alors exactement évidemment quand tu fais un kawaii si pour clients toutes les infos que tu demandes, elles doivent être extrêmement précises. En revanche, parfois pour des usages, t'as pas besoin, donc si t'as pas besoin, pourquoi tu demandes ? Et si tu veux...

  • Speaker #0

    L'inclusion, et c'est la question que je me pose, est-ce que l'inclusion, elle peut passer par la suppression de certaines informations ? Même si dans ce cas, on peut nous reprocher de faire de l'uniformisation et donc de créer un tout homogène. On a dit que l'inclusion, c'était de prendre toutes les différences. Là, avec cette méthode-là, finalement, j'uniformise parce que je demande moins d'informations. Est-ce que c'est de l'inclusion ? Je ne sais pas. Mais en tout cas, peut-être que j'évite de froisser aussi les habitudes et je demande moins d'informations.

  • Speaker #1

    C'est super ce que tu dis parce que ça dépend le prisme dans lequel tu le prends. l'accroche que tu vas avoir par rapport à ça, presque philosophique, dans le débat.

  • Speaker #0

    Et puis de manière concrète, ce que dit tout le temps chez nous, notre Data Protection Officer, la meilleure donnée personnelle, c'est celle que l'on ne collecte pas.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    c'est clair.

  • Speaker #1

    Oui, c'est clair. Tu vois, ce que tu es en train de me dire justement sur les cas, ça me fait penser à un truc... que tu... Ouais, j'ai envie qu'on... Enfin, en tout cas, c'est quoi la limite, justement, entre standardiser et presque exclure ? Tu vois, comment on parle, justement, d'avoir un produit unique, tu vois, un produit global, avec de la personnalisation ? C'est quoi la limite ? C'est quoi le...

  • Speaker #0

    On en parlait un petit peu avant, la limite, elle est aussi technique, d'un point de vue maintenance, etc. Mais un exemple, moi, que j'aime bien, c'est Spotify. C'est vrai que Spotify, tu te dis, bon, même s'il y a des sujets d'accessibilité qui doivent être revus, des sujets d'inclusion qui doivent être revus, la capacité à quand même avoir un produit d'un point de vue unique, puisqu'après, derrière, quand je lance mes playlists hebdo, j'ai mes playlists qui reposent sur mes goûts, sur mes envies, ce genre de choses. Donc là, j'ai un produit qui est personnalisé pour moi, peut-être aussi à outrance, puisqu'après, ça m'empêche de découvrir des choses.

  • Speaker #1

    Et dans l'algorithme, je suis toujours avec les mêmes chansons.

  • Speaker #0

    Et ça, évidemment, c'est une problématique. mais en effet je pense que si on veut pousser encore davantage l'inclusion, il faudrait avoir un produit, et ça peut être le cas pour une fintech, qui est adaptée à chacun des usages. On parlait de cartes différentes en fonction de son usage, de son compte. On l'a avec les plafonds, ce genre de choses. Mais peut-être mettre en avant des fonctionnalités qui seraient plus utilisées par telle ou telle personne. Est-ce que demain, le transfert d'argent qu'on a chez nous, chez Nickel, doit être poussé pour une personne qui a plus l'habitude d'en faire parce qu'on se rend compte que dans son habitude d'achat, c'est quelque chose qui doit être mis en avant ? Pourquoi pas ? Il faut en tout cas laisser l'éventail des possibles et après permettre aux clients d'aller choisir. Un exemple que j'aime bien, c'est quand j'étais chez Blablacar, quand l'utilisateur faisait une recherche d'un point A à un point B pour voyager, on avait essayé de lui présélectionner des trajets en lui disant le trajet qui est recommandé, ce genre de choses. Je crois qu'aujourd'hui, ils le font, mais à l'époque, on s'était dit non. C'est comme quand tu arrives dans un rayon de supermarché. Tu vas avoir accès à tous les produits. Quand on te propose de produits recommandés, tu vas quand même regarder toute la liste et tu vas dire est-ce que vraiment il m'a bien été recommandé ? Donc en fait la personnalisation, le risque, C'est de penser qu'on connaît notre client mieux que lui-même. Et donc finalement, il va te dire, attends, laisse-moi voir toute la liste et je confirme ou non que tu m'as poussé le bon résultat. Ok,

  • Speaker #1

    donc tu te fais challenger sur ton alcool. C'est un peu ça. Tu te fais vraiment challenger comme ça. Et comment vous évitez justement ça, un peu les biais ? Ces biais de persona, tu vois, comment vous faites pour éviter qu'il y ait de la personnalisation, pas de personnalisation ? Comment vous évitez ou comment vous faites ?

  • Speaker #0

    pas forcément éviter mais alors là j'ai quelqu'un qui en parle mieux que moi c'est clément caillolle donc c'est l'ancien cipi au de moni snap il a fait une vidéo à la pro du conflits l'année dernière donc je vous incite à la regarder qui parle de ce paradoxe de l'intuition dans le product management qui parle d'endogamie professionnel et le fait qu'en effet tu as des biais qui t'éloignent des véritables besoins utilisateurs donc oui tu les confrontes en permanence et moi je suis un bon cas puisque souvent je dis à mon équipe je suis sûr que ça va être comme ça on prend les paris et je perds toujours. On se rend compte que ton intuition, parfois, elle t'emmène vraiment vers de mauvaises portes. Et que tu as besoin d'avoir une bonne équipe de data derrière pour vérifier le bon ou le mauvais.

  • Speaker #1

    C'est bien d'avoir l'humilité de le reconnaître. Ce n'est pas toujours gagné. De dire, ce n'est pas tout à fait ce que j'ai dit, en fait.

  • Speaker #0

    On prend souvent les paris et c'est vrai que je perds souvent.

  • Speaker #1

    Ok, ça va. Du coup, pour éviter justement ces biais, comment vous évitez ces biais de persona dans les recherches utilisateurs, dans les intuitions ? C'est des garde-fous, pas des garde-fous, comment vous faites ?

  • Speaker #0

    Donc en effet, c'est un vrai sujet. Et on parlait de la vidéo de Clément juste avant, où il y a de bons tips. Et sinon, dans les faits, comment ça fonctionne ? Je pense qu'avoir des personas, même, j'allais dire un peu fausses, et un peu stéréotypées, ça aide toujours parce que tu essaies de raccrocher tes actions au quotidien à quelqu'un qui existe. Donc je préfère avoir un persona qui est un peu à côté de la plaque, mais au moins qui permet à l'équipe d'avoir des références et d'avoir des repères. Après, dans les faits, et c'est ça aussi le succès de Nickel, c'est que nickel A la base, ça a été créé pour des personnes en grande difficulté, notamment les interdits bancaires. Aujourd'hui, Nickel, c'est... plus de 4,5 millions de comptes ouverts. Donc en fait, Nickel a dépassé sa cible initiale. Et aujourd'hui, Nickel, c'est un tiers de personnes en grande difficulté, c'est un tiers de personnes qui ont besoin de bien gérer leur argent au quotidien, parce que Nickel, tu ne peux pas avoir de découvertes autorisées, tu vois tes opérations en instantané, et puis un tiers de comptes secondaires pour le voyage, pour fermer les courses, ce genre de choses. Ce n'était pas le pari de Nickel à la base. Le pari de Nickel à la base, c'est « je suis un produit inclusif, je vais aller chercher des personnes qui sont exclues du système traditionnel » . Et en fait, aujourd'hui, tu as carrément dépassé ce persona de base. Mais c'est ce qui fait le succès d'une entreprise, c'est que tu lances un produit quand tu es 30 personnes dans une startup et in fine, tu te rends compte que tu parles à d'autres acteurs, à d'autres clients et tu deviens une solution mass market. Donc en fait, tes personas en effet, elles évoluent, tu essayes d'avoir quand même des ordres de grandeur et de voir qui sont-elles, tu leur parles régulièrement, tu les appelles, on fait de la double écoute avec le service client, on est sur le terrain aussi avec les burealistes et les commerciaux. L'idée est en effet au quotidien d'apprendre ce pouls et d'avoir ces échanges.

  • Speaker #1

    Par rapport à ce que tu me disais justement sur tes échanges, enfin, comprendre votre persona et comment vous, vous leur parlez. C'est comment on arrive à garder justement un turn of voice inclusif sans tomber dans du consensuel ou...

  • Speaker #0

    En effet, tu as raison. Inclusif, ça ne veut pas dire ventre mou. C'est ce qu'on se disait aussi à un moment. C'est que je pense qu'au contraire, il faut être assertif. Et... Un moment, nickel, c'était ça aussi le slogan, c'était le compte sans banque. Et l'idée aussi, c'était de dire, de fédérer et créer un mouvement. Sur nos publicités, il est écrit « rejoignez le mouvement » . Et donc en fait, t'essayes de rassembler des gens qui croient en quelque chose. Et je pense qu'au contraire, il faut donner de la voix pour s'adresser à ce cas d'usage qui est plutôt minoritaire, pour se faire entendre. Donc en fait, au contraire, quand t'essayes d'avoir un ton qui est inclusif, eh ben tu vas mettre en avant les diversités et tu vas pas être dans un consensus, sinon tu vas pas te faire entendre. Donc je pense que par définition, t'es obligé d'être assez assertif si tu veux faire parler de quelque chose qui est plutôt vu comme quelque chose de minoritaire. Sinon les gens t'entendent pas et te voient pas. Ok.

  • Speaker #1

    Du coup, pour enchaîner un peu sur ça, il y a cette phrase quand on préparait ensemble qui me plaît beaucoup, qui est « qui peut le plus, peut le moins » . Je trouve que ça illustre vraiment bien ça. Tu peux nous expliquer un peu ce que ça veut dire, comment c'est dans la pratique ?

  • Speaker #0

    Ouais, tu me fais une super transition. Quand t'as raison, tu t'attaques à un use case qui est extrêmement complexe. Donc, les personas, on en a parlé juste avant. Donc, des personas où il faut les connaître, où on se disait, est-ce que j'ai besoin de faire une discovery parce que le cas d'usage est assez particulier, donc il faut surtout que je lance quelque chose en production et je vois comment ça fonctionne. En fait, tu te rends compte que tu vas toucher des personas aux abords, des voisins. On n'a pas forcément trop parlé, mais ce qui va se trouver, c'est que... Dans l'utilité de ton produit, tu vas avoir des personnes qui vont aussi s'intéresser à celui-ci. Et c'est ce que j'appelle l'effet de débordement. Donc en fait, qui peut le plus peut le moins, ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'une feature inclusive réussie, c'est une feature qui va être utilisée par une autre persona qui n'était pas forcément prévue. Et ça, un super exemple qu'on a chez Nickel, c'est qu'on a mis en place une fonctionnalité avec Mastercard qui s'appelle TrueName, qui permet en fait de choisir ton nom sur ta carte bancaire. Ça, c'était proposé par Mastercard. notamment pour les personnes transgenres, et donc de pouvoir dire je veux pas avoir monsieur, je veux pas avoir madame, je veux pas avoir Alban ou je veux pas avoir Marie, je veux pouvoir changer de prénom. Et force est de constater qu'aujourd'hui on a un taux d'usage qui est assez important quand même de cette feature-là, et qui dépasse aujourd'hui le cadre de cette communauté-là, ou le cadre de ce use case-là. T'as tout simplement des personnes qui ont un surnom, qui n'aiment pas leur prénom, donc qui veulent changer en fait leur nom sur leur carrière identité. Et ça je pense c'est ce qui fait le succès. Et tu me demandais à un moment c'est quoi les critères du succès d'un produit inclusif ? Ouais, je pense que c'est ça. C'est quand... Si tu as touché le plus compliqué, tu arrives à toucher tout le monde et donc tu te rends compte que derrière, tu as d'autres personas qui utilisent le produit. Donc qui peut le plus, peut le moins, ça veut dire ça. Ça veut dire que si je mets beaucoup d'énergie sur un use case, eh bien derrière, je vais avoir un ruissellement qui va s'opérer et donc je réponds à des besoins connexes.

  • Speaker #1

    Tu as d'autres exemples comme ça de sujets, de features qui... Entre l'intuition, j'aime pas trop, mais l'intuition de bas... Et comme ça, qui a dépassé... Parce que du coup, on... Mais ça revient un peu à ce que tu disais, en fait, en étant inclusif, on parle aussi à tout le monde. Est-ce que tu as d'autres exemples un peu comme ça ?

  • Speaker #0

    Alors, au global, c'est l'exemple facile, mais j'ai envie de te dire, c'est le succès de Nickel. Oui, oui. Comment c'est que tu t'adresses à une niche avec des gens en grande difficulté et qu'aujourd'hui, tu as des CSP+, qui utilisent Nickel comme compte secondaire ? Tu peux dire que déjà, de facto, le compte pour tous, c'est une réponse et c'est un bon exemple. de cette approche et de dire que tu n'avais pas prévu de ce succès-là. Et donc, nickel au global, c'est l'exemple. Après, concrètement, dans les features, je pense qu'en effet, TrueName en est un bon. Il faudrait regarder après dans d'autres cas.

  • Speaker #1

    Hyper intéressant le dépassement du personnage que tu as pu avoir. Est-ce que tu as d'autres exemples ou d'autres situations où il y a eu des ajustements petits mais qui ont été puissants, plus impactants que ce que vous avez pu réfléchir ou en tout cas...

  • Speaker #0

    J'ai deux exemples en tête. Tu as des exemples nickels, Blablacar et autres d'ailleurs. Le premier, c'était sur les champs pour les noms et les prénoms dans des formulaires. En fait, on a constaté à des moments que tu peux avoir des refus. quand tu as que deux caractères ou quand tu as un tiret dans ton de famille. Tiret dans de famille, moi je suis concerné. Donc parfois, je ne peux pas écrire mon nom comme je le souhaite. Et c'est marrant parce que tu vois, dans mon équipe, j'ai des personnes qui ont des noms de famille en deux lettres. Et en fait, tu constates que quand tu as des personnes qui ne sont pas des mêmes cultures que toi et que tu fais des tests avec eux, tu te rends compte que ça ne fonctionne pas. Donc ça, c'est un bon exemple, je trouve. C'est regarder dans vos formulaires parfois. Vous mettez des erreurs quand il n'y a qu'une lettre ou qu'il y en a deux. autoriser en fait que j'ai une photo pour un nom de famille de quelqu'un sinon c'est hyper vexant pour la personne ça c'est vraiment un petit exemple un deuxième exemple aussi c'était sur la taille des applications donc là c'est un exemple un peu plus technique mais en fait aujourd'hui moi je suis premier concerné j'ai mon iPhone 12 mini qui est s'affirmer je peux pas faire les mises à jour iOS parce que pourquoi parce que j'ai trop de photos j'ai plus de place et en fait tu te rends compte qu'il y a des applications mobiles qui sont beaucoup moins lourdes en stockage que certaines et nickel on a une application qui est vraiment très légère. Tu te rends compte que tu as des applications, tu peux regarder, qui sont trois, quatre fois plus grosses. Alors évidemment, ça veut dire que c'est un trade-off et que tu n'as pas de cash pour stocker tes informations, j'allais dire, quand tu rallumes. Mais potentiellement, si tu devais faire un choix, notamment dans le cas de Nickel, tu peux t'adresser à des populations qui sont beaucoup moins digitales. Tu préfères avoir une application beaucoup moins lourde pour des téléphones qui ont beaucoup moins de stockage. Et ça, je trouve que c'est aussi un bon exemple pour être inclusif et de se dire, bon, je reste sobre. Et cette sobriété-là, elle permet à des personnes de pouvoir utiliser le produit sans problématique.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est des réflexions. Et cette réflexion, vous l'avez eue au début ou à l'usage ?

  • Speaker #0

    C'est clairement à posteriori. On s'est rendu compte qu'on avait fait un bel effort par rapport à ça. Et je prends l'exemple de Nickel, mais tu as d'autres entreprises qui le font aussi. Donc, c'est plus un exemple qui permet d'illustrer en tout cas la situation et qui est quelque chose de facile à mettre en place.

  • Speaker #1

    Ok, merci beaucoup pour les exemples et ce partage-là. On approche de la fin. Je voulais encore poser une question avec deux sujets, notamment sur, on a parlé de l'inclusion. Pour toi, c'est un accélérateur de croissance, justement, l'inclusion, d'avoir cette réflexion, d'approche.

  • Speaker #0

    Ouais comme on s'est dit c'est que l'inclusion elle peut faire peur dans une entreprise parce que tu vas dresser des use case qui sont minoritaires Mais en fait cette niche d'aujourd'hui c'est peut-être ton sujet business de demain et tu vas être le premier à l'adresser. Et si tu l'adresses bien, ça peut être un succès commercial pour d'autres personas et d'autres segments. Et dans une startup ou dans une scale-up où le coût du risque est moins élevé, en fait, il faut y aller. Et il faut le tenter. Et je reviens sur cette idée de Paris, où de temps en temps, il faut le faire. Et en plus, tu fais du bien à la société d'une certaine manière. Donc, il ne faut pas avoir peur de penser que tu vas mobiliser des ressources sur des sujets qui n'ont pas d'avenir. Là, c'est des sujets qui sont importants pour tout le monde. C'est le but de l'inclusion. et en même temps qui peuvent être porteurs demain de relais de croissance.

  • Speaker #1

    Et puis nickel, on est une preuve évidente de réussite. Une dernière question sur le sujet. Elle va peut-être résumer ce qu'on se dit, mais c'est quoi pour toi un bon produit inclusif ? Alors bon, c'est toujours relatif, mais en tout cas qui est considéré comme un produit inclusif. Tu dirais quoi ?

  • Speaker #0

    Alors en effet déjà c'est impossible d'être parfait sur ce sujet là, surtout que c'est un sujet assez nouveau. En tout cas je pense qu'il faut dans un premier temps essayer de répondre à un sujet plutôt universel sur la pyramide de Maslow. Ça je trouve toujours un bon critère forcément, même si c'est pas toujours le cas. Mais tu vois pour Nickel c'était la possibilité de travailler et d'être rémunéré. Si tu prends Wikipédia c'est l'accès à la connaissance. Et ça je pense que voilà, s'intéresser à ces sujets là c'est déjà un bon critère. L'autre point aussi, c'est être représentatif. dans tes usages. Et donc accepter aussi, comme je disais, que l'usage de ta fonctionnalité soit un peu différent que tu l'avais imaginé. Et toujours de garder en tête que l'inclusion, c'est pas intégrer, c'est pas modeler, c'est pas homogénéiser, c'est prendre les gens tels qu'ils sont et leur mettre à disposition un outil qu'ils peuvent utiliser comme ils le souhaitent pour répondre à une problématique. Et puis le dernier point, c'est reconnaître la diversité, et c'est comme ça que tu crées en effet un succès mass market, c'est de dire que le succès populaire, je pense, qui passe par l'inclusion. Parce que par définition, le mass market, c'est une archipélisation des personnes. Le mass market, c'est pas une personne, c'est pas cette fameuse persona qu'on essaie de décrire. C'est une multitude de personnes. Et je pense que... Un exemple, c'est Wikipédia et les communs. Les communs, c'est l'exemple parfait de dire je mets en plus dans une position même philosophique à disposition une ressource avec tous ces sujets d'open source ou autres, d'autogestion, etc. Pour en tout cas avoir toutes les personnes concernées, toutes les personnes adressées, tout ça sans non plus être trop lisse et en gardant ce petit côté agitateur. Et c'est peut-être ça tous les critères qui font qu'il y a un bon produit inclusif. après il faut les trouver,

  • Speaker #1

    il faut les chercher et elles travaillent encore très long c'est hyper intéressant c'est très beau ce que tu dis j'aime beaucoup cette approche, ces valeurs là merci beaucoup aujourd'hui je pense que l'inclusivité chez Nickel est un sujet est-ce qu'il y a d'autres sujets aujourd'hui qui te questionnent, qui t'interrogent alors je m'étais noté de ne pas parler d'intelligence artificielle je pense que ça va être tellement difficile ça va être difficile de ne pas le faire je pourrais comprendre que tu me dises ça

  • Speaker #0

    alors on va essayer de parler de trois mais en effet moi les sujets du moment qui vont m'intéresser ça va être des sujets aussi d'organisation par exemple tu vois on a toujours ces sujets de vélocité de dépendance, je pense que le coeur du product management il est toujours là, comment je crée moins de dépendance, comment je crée un meilleur travail avec les équipes techniques et ça moi c'est des sujets qui m'animent au quotidien et c'est des sujets je pense qui vont pas me quitter parce qu'ils bougent toujours et et... Pour ne pas parler d'intelligence artificielle, sans non plus me brider, mes sujets du moment, ça va être ceux-là. C'est comment je continue d'avoir une bonne vélocité, comment je continue de pouvoir tester en production. Et je crois que c'est là aussi où la valeur des équipes de product se met en avant, c'est cette capacité de shipper, de mesurer, d'avoir une approche business. Et je pense que c'est important de recentrer. Je pense que c'est ça. Le product management existe, il existe pour ça, pour faire tourner la machine avec tout le monde, d'ailleurs, dans une approche aussi inclusive et de partage du produit et des connaissances. Et le sujet de fond, c'est ça en tout cas au quotidien, moi, qui continue de m'animer, qui fait que je trouve que le Product Management, c'est génial.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est ça, qui est en pleine évolution. Top. Merci beaucoup. Merci, merci pour ce moment. Ça a été un plaisir, en tout cas, plein de choses hyper intéressantes. Merci à toi.

  • Speaker #0

    Eh bien, merci pour l'invitation et j'espère qu'il y aura des choses à retenir. Ouais, je pense. À bientôt. Salut.

Description

Peut-on concilier impact business et inclusion produit sans tomber dans le produit “mou” ou l’empilement de fonctionnalités ?

Dans ce nouvel épisode de La Pause Produit, je reçois Alban Bastard-Rosset Product Director chez Nickel, une des rares sociétés françaises où l’inclusion n’est pas un mot vide… mais une boussole produit.


On parle de :

✅ Inclusion vs accessibilité : pourquoi ce n’est pas la même chose

🧠 Méthodologie concrète pour intégrer l’inclusion dans la roadmap, la discovery et les KPIs

🔍 Cas d’usage : comment le “compte pour tous” devient une vraie stratégie produit


“Un bon produit inclusif, ce n’est pas un produit personnalisable.

C’est un produit universel, clair, qui dépasse sa cible initiale.”


Un épisode à destination des CPO, VP Product, ou PMs qui veulent aller plus loin que le “user centric” et qui se demandent comment construire des produits qui engagent vraiment.


TIMER :

03:10-Différence entre accessibilité et inclusivité

05:33-Priorisation des besoins et inclusion

07:44-Stratégie de lancement produit chez Nickel

11:47-Décisions d'affaires et inclusion

17:02-Adaptation internationale des produits

20:02-Les défis de la discovery avec des produits inclusifs

28:00-Exemples concrets d'inclusion chez Nickel

34:02-Impact de l'inclusivité sur la croissance


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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous, bienvenue dans la Pause Produits. Je suis Peter, cofondateur de IETA, un collectif produit. Chez IETA, nous aimons les moments authentiques avec une touche de fun team. Alors quoi de mieux que de faire une pause pour en avoir ? Je vous propose qu'on partage un moment avec des personnalités du monde du produit qui viendront nous parler de leurs réflexions, de leurs visions, leurs interrogations ou tout autre sujet qui leur tienne à cœur. Alors on se fait un petit café, on se fait une pause. Bienvenue dans la Pause Produits. Bonne écoute !

  • Speaker #1

    Salut Alban ! Salut Peter !

  • Speaker #0

    Bienvenue dans la pause produit,

  • Speaker #1

    merci.

  • Speaker #0

    Aujourd'hui on va parler d'un sujet qui change la manière dont on pense le produit, un sujet qui va au-delà de l'accessibilité, des personas, des frameworks de discovery. On va parler de produit inclusif. Qu'est-ce que ça veut dire concrètement ? Est-ce qu'on peut concevoir un produit qui inclut tout le monde, sans tomber dans le piège du produit qui parle à personne en fait ? Et comment, deuxième sujet aussi qu'on va parler, c'est comment réconcilier justement l'inclusion et l'impact business. Je suis content de te recevoir parce que tu es directeur produit chez Nickel. Donc merci de venir partager ça.

  • Speaker #1

    Merci pour l'invitation.

  • Speaker #0

    Nickel, c'est une fintech dont l'ADN repose justement sur cette promesse forte, le compte pour tous. Ensemble, on va parler, on va voir pourquoi. justement faire du produit inclusif, c'est pas juste que c'est une case, mais c'est aussi un levier de qualité, d'impact et de mass market. On va parler de métriques, de roadmap, de tonneau uvos, mais aussi de la façon dont une conviction produit peut devenir un facteur de différenciation. Bref, un épisode qui va nous élargir sur la partie produit. On va aller plus loin, peut être déjà aussi un peu démarré par accessibilité inclusif. La différence qu'on peut faire. Bref, un gros... sujet, une grosse pause en fait, qu'on va pouvoir faire ensemble. Je me tais, j'arrête de parler, je te laisse te présenter et nous dire un petit peu aujourd'hui justement qui tu es et après on rentre dans le vif du sujet.

  • Speaker #1

    Génial, merci à toi en tout cas pour l'invitation, merci à IETA. Donc je m'appelle Alban, ça va faire un peu plus de dix ans que je travaille dans les actions autour du produit et ça fait quatre ans que je bosse chez Nickel, donc une fintech, le compte pour tous. J'ai travaillé avant chez Blablacar aussi en tant que PM et avant j'étais en conseil chez Faber-Novell. Donc des sujets... qui me parlent avec des boîtes aussi qui ont des valeurs assez fortes. Et donc, en effet, l'idée, c'était de se dire c'est quoi faire du produit inclusif aujourd'hui ? Est ce que ça existe ? Et si ça existe, c'est quoi les bonnes pratiques ?

  • Speaker #0

    Et bien, rentrons dans ce cœur. Déjà, c'est quoi pour toi un peu la différence entre accessibilité et inclusivité ? Des fois, on peut la mélanger, on peut ou pas. Ou alors je suis le seul à mélanger le truc. Mais c'est quoi pour toi ?

  • Speaker #1

    Ça peut être intéressant déjà de démarrer par la définition. On entend quoi par produit inclusif ? Donc inclusif, c'est un anglicisme. et qui signifie n'excluant personne. Donc ça veut dire qu'on doit inclure toutes les sensibilités et les réunir. L'idée c'est pas de créer un tout homogène, mais c'est d'accepter la part de différenciation qu'il y a auprès de chacun et de proposer des services pour répondre aux problèmes de chacun. Ce qui va se passer c'est que l'objectif de l'inclusion c'est donc représenter et d'être représentatif dans un tout, là où l'accessibilité ça va être plutôt un des leviers qu'on va pouvoir utiliser. Et donc, c'est plutôt un sous-ensemble, j'allais dire, du product management. Moi, je vois plutôt l'accessibilité comme un outil qu'on mettra dans la grande famille du même numérique responsable, puisque finalement, le numérique responsable, dedans, je vais avoir des enjeux environnementaux, je vais avoir des enjeux sociaux, je vais avoir donc des enjeux d'inclusivité. Et là où on va parler, en effet, d'accessibilité, ça va être un des frameworks que j'ai à disposition pour m'assurer que tout le monde puisse utiliser mon service.

  • Speaker #0

    Je pense que tu te résumes bien en disant que c'est un sous-ensemble de produits éco. responsable numérique qu'il y a derrière. Pourquoi cette envie de nous parler de ça ?

  • Speaker #1

    Alors déjà, l'entreprise, nickel, c'est vrai que quand tu travailles dans une boîte dont la tagline, c'est le compte pour tous, forcément, ça compte, sans mauvais jeu de mots. Et c'est vrai que chez nickel, on s'est souvent posé cette question. On sait qu'on a une ADN qui est très forte sur ces sujets-là. On va y revenir. On a aussi une envie d'universalité, de simplicité, de bienveillance, d'utilité. Donc quand tu as ces quatre valeurs-là, forcément, l'inclusion fait partie intégrante de cette vision. Et puis, je me suis rendu compte qu'on parlait beaucoup d'accessibilité, mais peut-être peu de produits inclusifs. Alors, il y a quelques exemples isolés que j'aime beaucoup. Phoenix, pour le gaspillage alimentaire, où c'est vrai qu'il y a quelques articles qui sont hyper bien faits, qui expliquent ce qu'ils font avec des exemples concrets. On a Seb aussi, qui fait l'électroménager. Et Seb, qui a créé le Good Design Playbook, qui est une référence. Alors là, plutôt en plus sur du hardware, donc c'est extrêmement intéressant de voir eux comment ils se positionnent et ils proposent des produits physiques pour tous. et puis Dans cette logique-là, on s'est dit, tiens, chez Nickel, il y a deux ans, on va essayer de lancer de nouveaux services. Nickel c'est le compte pour tous, c'est un compte courant et on s'est dit qu'il fallait aussi proposer d'autres services financiers pour nos clients. Et donc là on se parle de crédit, on se parle d'assurance, on se parle de transfert d'argent, on se parle d'épargne. Comment tu restes universel, comment tu restes accessible sur des sujets où par essence tu as l'impression que tu peux un petit peu dévier de cet ADN là. Et donc c'est là à ce moment là qu'on s'est dit comment on va se diversifier tout en gardant l'ADN et les valeurs de Nickel. Et là on s'est dit qu'il y avait un sujet.

  • Speaker #0

    ok et au début est-ce que c'est un Parce qu'à première vue, justement, entre le produit et l'inclusion, ça paraît contradictoire. Parce que le principe, c'est de prioriser, donc on laisse de côté certains besoins, etc. Là, tu amènes des nouveaux besoins. Avant de peut-être rentrer dans le vif du sujet, mais comment tu... Est-ce qu'il y a eu une tension ? Est-ce que ça a été une... Enfin, comment ça s'est passé ?

  • Speaker #1

    J'aime bien le terme tension. Parce qu'en effet, tu me dis, en fait, c'est complètement antinomique. Eh bien, oui. Product management, c'est choisir des use cases. Et donc, c'est de facto exclure aussi des gens parce que tu dois prioriser, parce que tu as un temps limité et tu as des moyens qui sont limités. Donc, c'est vrai qu'à première vue, tu te dis ça paraît impossible parce qu'on passe notre vie à prioriser en tant que PM et on va valoriser aussi un PM qui s'est bien priorisé. Quand on recrute un PM, on s'assure que la priorisation est, j'allais dire, une des skills principales. Et donc, l'enjeu, ça va être ça, ça va être de montrer qu'on peut quand même faire les deux, même si parfois ça peut paraître contradictoire, mais qu'on arrive quand même à concilier priorisation business. et enjeux inclusifs sociétaux, malgré tout.

  • Speaker #0

    Et concrètement, comment ça influence justement dans le choix des produits ?

  • Speaker #1

    C'est un bon point et c'est vrai qu'il n'y a jamais de bonne réponse par rapport à ça. J'allais dire qu'il y a quand même toujours une primeur du business, il y a quand même toujours une primeur d'avancer sur des objectifs, sinon la boîte, elle ne survit pas. En revanche, on va avoir plutôt, j'allais dire, un réflexe grâce à cet ADN, dans le sens où on va se poser quand même les questions avant de démarrer quelque chose. et On peut en effet s'en parler directement avec l'ADN de Nickel, quand je reprends les quatre valeurs qu'on essaie d'appliquer au quotidien, c'est un garde-fou. S'assurer que quand je lance quelque chose, est-ce que quand même je respecte ce pourquoi la boîte a été fondée ? Si je prends la simplicité, concrètement je vais avoir des règles dans un design system qui vont me permettre d'être sûr que je reste simple. Chez Blablacar par exemple, si je sors de l'exemple Nickel, on avait un moment one screen, one action. Donc l'idée c'est qu'évidemment à chaque fois que j'ai une action, c'est sur un écran. Ça c'est des choses au moins quand c'est dans ton design system, tu te poses pas trop la question et c'est ton garde-fou. On a un deuxième exemple, c'est l'universalité. L'universalité, comment elle se traduit ? Chez Nickel, c'est de dire que pour ouvrir un compte, je peux le faire à la fois sur mon téléphone mobile, je peux le faire chez un bureau à l'île sur une borne, et je peux le faire sur mon espace web. Et bien ça, la complémentarité de l'accès au compte, en fait, elle est indispensable. Et tu pourrais dire, à un moment, je cherche à prioriser, si j'ai un usage, par exemple, qui est plus développé sur l'app que le web, est-ce qu'il faut que je change ? Non. On se sent obligé et on a une mission qui fait que si on veut être accessible, on doit garder la multiplicité des accès et des canaux. Et aujourd'hui, c'est le cas. Tu peux ouvrir un compte chez un buraliste comme tu peux l'ouvrir en ligne. Le troisième point, c'est l'utilité. Ça, c'est le plus difficile parce que tu as envie d'empiler les features. Tu as envie de tout faire, tu as envie de tout mettre. Et ça, nous, c'était une vraie réflexion sur la diversification de nos produits. On s'est dit non, il y a quatre verticales qu'on veut adresser, le crédit, l'assurance, l'épargne, les transferts d'argent, on pense que ce sont les quatre bonnes. On ne va pas se lancer sur une super app et empiler des choses qui ne serviraient à rien. Et donc là, concrètement, ça va être de se limiter en tout cas sur l'ambition et ce côté utile. Ça, on essaie vraiment de le garder, de se dire si j'utilise ce produit-là, c'est parce que dans les faits, j'ai que l'essentiel. Et le quatrième point, c'est la bienveillance. Alors, il est hyper galvaudé, c'est facile de dire qu'on est une entreprise qui est bienveillante. Et là, comment on essaie de mettre en place ? Ça, ça va plutôt chercher auprès de chacun et auprès de ce que chacun croit. Mais quand tu lances un mini-crédit avec notre partenaire Ausha qui s'appelle Le Coup de Pouce, à des personnes potentiellement fragiles ou anciennement fragiles, c'est à toi de mettre des règles qui font que ton mini-crédit, il est d'une certaine manière un peu plus éthique. Je vais éviter de mettre des gens en difficulté. Je vais prêter un peu moins. Je vais prêter moins souvent. Je vais m'assurer aussi que la personne, je peux échelonner ses dettes, etc. Donc, tu as une approche où tu fais quand même attention et tu prends en compte aussi ta population et les besoins et t'arrives et t'essayes en tout cas de te diversifier sans non plus complètement couper les ponts avec ton ADN. Et ça, je crois qu'on a réussi à le faire et on arrive donc à le faire. Et c'est ce qui fait qu'aujourd'hui, que l'inclusion, c'est vraiment une intention de base avec ce garde-fou de G4 Valeurs. Essayons à chaque fois que je lance quelque chose de me poser la question est-ce que je les respecte à minima ou non ?

  • Speaker #0

    Hyper intéressant. Je vois que ces quatre valeurs-là vont générer tout le reste dans les décisions, dans les choix. C'est intéressant de le voir d'abord sur ces aspects-là. Je me pose la question sur le degré d'inclusion dans les produits. Tu parlais de faire attention avec la bienveillance sur des personnes un peu plus sensibles ou sur la partie crédit, on pense naturellement. Est-ce qu'il y a des choses où... On se freine, on se dit on va trop loin. Je dis on, mais je ne sais pas moi. Vous allez trop loin sur des décisions. Un peu le degré d'inclusion que vous voulez mettre dans les produits.

  • Speaker #1

    C'est assez dur parce que c'est toujours dur à mesurer. Et ça va être aussi... C'est ce qu'on va voir tous les deux ensemble. On risque de se dire à la fin, bon, s'il y a une chose que je ne mesure pas, c'est peut-être le degré d'inclusion d'un produit. Bon, ce n'est pas grave, mais on essaie en tout cas de trouver des pistes pour y arriver. En tout cas, ce qu'il faut avoir en tête, c'est qu'on essaie d'avoir le même traitement pour tous les clients. Et c'est pas qu'on essaie, c'est qu'on le fait. Nickel, le compte pour tous, c'est aussi sans condition de revenu. Donc, peu importe tes revenus, je te traite de la même manière, tu fonctionnes de la même manière. Et donc, si tu veux, l'idée, ça va être ça, c'est de servir tout le monde et de commercialiser un produit de manière identique. Je pense que c'est un bon indicateur. Et ça, quoi qu'il en soit, en fait, c'est même la réglementation qui te l'impose. La réglementation PIC, qui est la Protection des Intérêts Consommateurs, elle te demande de communiquer de la même manière pour tout le monde. Donc dans les faits, on va essayer au maximum de faire ce travail-là. Évidemment, c'est plus compliqué quand tu es dans une boîte SaaS, tu signes un gros deal et tu dis, bon, là, les amis, on va devoir prioriser telle feature parce qu'il y a un gros client et ce client-là, c'est 50% de mon revenu. Nous, on n'est pas dans cette situation-là. Mais j'allais dire que s'il y a un critère que j'essaie d'avoir au quotidien, notamment sur les offres qu'on a lancées, et c'est très arbitraire, mais je me dis, si j'ai au moins 50% de ma base client qui a accès à l'offre par rapport à ces critères d'éligibilité, parce qu'on sait qu'elle peut, par exemple, ouvrir un livret, elle peut, par exemple, obtenir une assurance habitation. Je me dis que j'ai déjà gagné quelque chose, parce que j'ai au moins la majeure partie de ma clientèle qui a accès. C'est un minimum, on pourrait faire beaucoup mieux, mais c'est au moins déjà un niveau qu'on essaye de se donner.

  • Speaker #0

    Oui, qui n'est pas facile, je comprends le côté minimum de se donner ça. Et du coup, le choix, on va gratter un peu le côté business, mais le choix entre un business rentable, rentable, d'aller chercher justement une évolution business face à un choix un peu plus... inclusif ou avoir une approche inclusive, comment vous arrivez à lier les deux dans les décisions ?

  • Speaker #1

    Dans les faits, tu tranches pas. C'est très compliqué de trancher. Alors tu dis, je fais pas l'un, je fais pas l'autre, je fais peut-être les deux. Donc je pense que trancher entre business et produits inclusifs, ça me paraît pas simple. Mais en revanche, tu vois, on va par exemple nous focaliser sur des produits où on sait de facto qu'ils sont un peu moins rentables, mais qui sont essentiels pour nos clients parce qu'ils nous le demandent. Et parce qu'on sait que si on veut être universel, il est faux. Et le bon exemple, c'est le chèque. On a lancé le chèque il y a maintenant trois ans chez Nickel. C'est pas très innovant de faire du chèque. Mais en fait, faire du chèque aujourd'hui, c'est indispensable pour un grand nombre de Français. Pareil, tu fais un produit qui est franco-français. Nickel, on est à un niveau européen aujourd'hui, donc on va développer une future simplement pour ce marché-là. Mais le chèque, on sait que c'est un moyen de paiement qui coûte cher, parce que notamment très fraudé, donc qui demande beaucoup de contrôle, donc à la fin qui coûte un petit peu plus cher. Et donc le chèque, pour moi, ça fait partie de ces exemples-là, où tu te dis, j'ai une demande client. C'est pas un sujet d'avenir, mais en fait, c'est un sujet d'universalité. J'ai en fait encore beaucoup de personnes qui utilisent ce moyen de paiement, il faut que je le fasse. Et tu sais que tu le fais, mais peut-être que dans cinq ans, il n'y aura plus de chèques en circulation en France. Mais au moins, pendant ces années-là, tu vas travailler aussi avec tes clients et tu vas leur proposer un service minimum autour du chèque. Et on y reviendra après, c'est-à-dire que tu as d'autres indicateurs ici. Tu vas jouer sur ta rétention, tu vas jouer sur ta satisfaction client et peut-être pas forcément sur une grosse acquisition parce que tu as sorti le chèque.

  • Speaker #0

    Si on rentre maintenant concrètement au sein du produit, dans le produit, l'organisation que vous avez justement pour décider, trancher, comment tu fais pour éviter le côté usines à gaz, de vouloir tout couvrir, d'augmenter les diversités d'usages. Comment tu fais pour éviter ça ?

  • Speaker #1

    C'est clair que la première chose que tu dis, c'est « je veux être inclusif, je veux servir tous les usages, donc je vais multiplier les produits » . Ça fait peur, notamment techniquement, ça fait peur, puisque tu sais que tu vas avoir après un legacy à traiter, etc. Déjà, pour éviter cet effet-là, tu vas multiplier les MVP. Faut pas non plus que ton projet reste un MVP toute sa vie, c'est évidemment parfois le contre-coup, mais on va essayer un maximum de faire ces paris-là, et notamment d'un point de vue un peu plus technique, de bosser en webview. Si tu fais une webview, que t'intègres un service... partenaire ou une nouvelle idée en webview, tu vas avoir moins de dépendance aussi avec ton application mobile, tu vas avoir moins de dépendance avec le cœur du réacteur et donc ça te permet en tout cas de prendre des paris où tu vas avoir des équipes un peu plus autonomes. qui vont pouvoir lancer quelque chose, et puis quitte à se dire si ça ne marche pas, après on enlève. Et donc ça, je pense que c'est essentiel pour éviter en effet de partir sur quelque chose qui sera trop compliqué à gérer. Et d'un point de vue même purement technique, je ne suis pas tech, mais c'est évidemment des sujets qui nous intéressent. Si tu veux, il faut que tu aies aussi des règles qui te permettent de maintenir tes applicatifs. Donc évidemment, ça, je te parlais de design system tout à l'heure, on a des règles chez nous d'un point de vue technique, où il faut du microservice, il faut de l'architecture hexagonale, etc. Et qui te permettent d'avoir une maintenance la plus propre possible, et qui te permet surtout comme ça de passer à l'échelle, de lancer de nouvelles choses, même si tu vas adresser des petites populations. Oui,

  • Speaker #0

    puis tu veux dire, les liens de dépendance trop fortes entre chaque, ok. Et dans la pratique produit, comment ça se traduit ? Avec les équipes, le PM, dans les roadmaps, dans les rituels, dans votre organisation justement. Ces sujets-là, est-ce que c'est drivé par, effectivement, de ce que je comprends, par les quatre valeurs et ensuite du coup dans les évolutions là-dessus. Mais on peut aussi rentrer dans cet effet en enrageant. on en rajoute, on va chercher six...

  • Speaker #1

    De manière très rationnelle, on a aussi un peer planning, comme nombreuses scale-up. Nickel, c'est 840 collaborateurs, tu es obligé de passer par ces modèles-là. Tu as des sujets où tu as énormément de synchronisation, notamment des sujets réglementaires ou autres. Donc, tu n'échappes pas à toute la méthodologie d'une entreprise de 800 salariés. Après, l'idée, c'est que quand tu as sélectionné tes sujets, que tu essaies d'en avoir le moins possible, c'est toujours le problème. Quand je suis arrivé il y a quatre ans chez Nickel, on pouvait avoir une trentaine de sujets au PI Planning. Maintenant, on essaie d'en avoir dix. C'est déjà un succès énorme, tu vois, de réduire le nombre de sujets entrants. On essaie à côté quand même d'avoir ces initiatives qui peuvent se lancer, soit avec des équipes qui ont un peu plus de temps et qui sont un peu plus loin des sujets cœur du moment pour pouvoir... aborder des sujets qui sont des sujets autour de cette partie d'inclusion et d'aller tester des choses où on pourrait se dire que de facto, ça paraît compliqué par rapport à la bande passante disponible. Donc, si tu veux, on parle aussi souvent, c'était pareil quand j'étais chez Blablacar ou aussi chez Nickel, d'avoir un seul produit unique. On a un succès commercial en France, on va le dupliquer à l'étranger versus trop personnaliser un produit. Et ça, si tu veux, on a cette règle de One Global Product. Ça, j'essaie de le mettre en place, notamment quand j'ouvre un pays. Mais j'ai évidemment des spécificités locales. que je te remets en avant. Quand on a ouvert l'Allemagne, on nous a dit qu'il fallait rajouter le genre neutre, parce qu'en Allemagne, réglementairement, c'est obligatoire. Évidemment que le développement, tu le fais. Par contre, ce qu'on ne fait pas du premier coup, c'est toutes les spécificités de paiement. Tu vas avoir en Belgique, au Portugal, par exemple, des outils. Nous, on a Wiro, ce genre de choses. Eux, ils vont avoir MBWay, ils vont avoir Bizoom, qui sont des flux spécifiques dans ces pays-là. Quand tu lances, tu vas dire, attendez, pour l'instant, on a alloué beaucoup de temps, On va peut être le voir dans un second temps. Et ça, tu essaies de voir après si ces spécificités-là, il faut les mettre en jeu. Mais là, pour le coup, ce n'est même plus du produit inclusif. On se parle juste de spécificité locale et le fait que c'est important pour avoir une traction sur le marché.

  • Speaker #0

    Pour rebondir sur ça, justement, d'avoir ouvert d'autres pays qui peuvent avoir des pratiques au-delà des outils utilisés. Est-ce que du coup, un des enjeux qui était de dire on a le même produit, la même expérience pour tous, pour justement inclure tout le monde ? Est-ce qu'en ayant ouvert d'autres pays, on a des cas d'usage, des choses différentes, qui fait qu'on vient un peu égratigner ? Égratigner, c'est un peu un gros mot, mais tu vois, on vient se dire, finalement, ce cas-là...

  • Speaker #1

    Ce qui est chouette, c'est que, et je prends l'exemple de l'ouverture de l'Allemagne, on a un country manager qui nous a dit si ça a marché en France comme ça, ça va marcher en Allemagne. Donc on a aussi déjà des personnes qui croient au modèle et qui croient au fait qu'il soit réplicable. Et aujourd'hui, le succès européen montre qu'en effet le modèle était bien réplicable et qu'on a bien fait de le répliquer. Sur les spécificités, on les a évidemment dans les marchés. Le meilleur exemple, c'est sur le réseau de points de vente. En France, ce sont les buralistes. Mais si tu prends la Belgique, ce n'est pas les buralistes. En Belgique, c'est la presse. Si tu prends l'Espagne, c'est des loteries. Parce qu'en fait, le buraliste en France, c'est très franco-français. Et donc, si tu veux, en fonction de ton pays, le réseau de points de vente va être différent. Et ça, c'est aussi, si tu veux s'adapter, j'allais dire, aux us et coutumes locales, de se dire, je ne vais pas ouvrir un compte chez mon buraliste en Allemagne, je vais le faire dans un autre type de point de vente Et si je prends l'exemple de la Belgique, je vais le faire dans une presse. Ok,

  • Speaker #0

    petite parenthèse fermée, une question un peu à côté. Si on revient justement au quotidien dans l'équipe, dans les réflexes que... En fait, je pense à la Discovery. Sur cette partie Discovery, est-ce que du coup, ça a un impact d'avoir un produit inclusif ? Est-ce que du coup, on la fait différemment ? Est-ce qu'on a une sensibilité ? Est-ce qu'il y a un changement par rapport à ça, dans la culture, dans les méthodes ? Je ne sais même pas s'il y a des méthodes...

  • Speaker #1

    inclusive pure en tout cas j'en connais pas alors c'est vrai que là dessus il ya et je reparle du c'est good design playbook qui explique que quand tu fais ta discovery en effet faut que les personnes qui fassent la discovery soit des personnes très variées que ce soit d'un point de vue culture de background etc etc donc ça évidemment tu as plein de standards et à plein de framework qu'on peut retrouver dans ce document là dans les faits après la discovery je la trouve beaucoup plus compliqué sur ces sujets d'inclusion puisque tu vas tellement adressé des marchés de niche qui n'ont pas été encore adressées, que tu as beau faire des petites enquêtes utilisateurs, tu as beau faire un faux produit pour voir s'il y a de la pétance, la discovery, elle est en production. Et ça, c'est vrai que j'essaie, en tout cas avec les équipes, de ne passer pas trop de temps sur ces sujets de discovery-là, parce que... tu as déjà des verbatim clients, tu sens qu'il y a quelque chose, tu vois ton écosystème aussi par rapport à tes concurrents, et tu te dis, allez, je peux prendre le pari de le faire, parce que j'ai aussi une équipe dédiée, un budget dédié pour y aller. Et ça, je pense que de voir et de faire cette discovery en production, c'est comme dans une boîte où tu es en pré-market fit, où en fait, à un moment, il faut délivrer, et c'est une fois que ton produit est entre les mains d'un client, un MVP est suffisant, que tu vois si ça fonctionne. Donc j'enfonce peut-être une porte ouverte. Mais c'est vrai que la discovery, on va essayer de la faire, on va la faire, mais on va la faire peut-être sur une durée assez courte, en tout cas bien timée, pour éviter d'y passer trop de temps, parce qu'on a tellement de découvertes exceptionnelles une fois que le produit est dans les mains du client, parce qu'on est tellement sur des produits qu'on lance pour la première fois, où on adresse des cibles qui n'avaient pas accès à ces produits-là avant, qu'en fait, l'itération après, elle est permanente. Et donc entre ce qu'on avait imaginé et ce qu'on voit à la fin, forcément, tu peux avoir de grandes différences.

  • Speaker #0

    Je me demandais si, justement, dans ton équipe, ce que ça a déclenché en termes de soft skills, d'hard skills, de travailler de cette manière-là. On parle de philosophie, si on peut parler de philosophie, de discovery en production. Qu'est-ce que ça a amené ? Est-ce que tu as constaté justement des soft skills, des hard skills, des choses qui font que ça a quelques tips que tu pourrais partager ?

  • Speaker #1

    Concrètement, en effet, pour revenir aussi sur ces sujets-là, de comment j'essaye. d'être inclusif dans ma conception et après aussi même dans l'identification des produits. De facto, on se rend compte qu'il y a quelques règles qui viennent en avant. Tu vois, la première, c'est ne pas stigmatiser. Ça, c'est important aussi dans l'ADN de Nickel, c'est que tu as une diversité de situations. Tu puisses t'adresser à tout le monde en utilisant les bons termes, et en utilisant les bons canaux, et en utilisant les bons produits. C'est pour ça que, par exemple, chez Nickel, tu fais différents modèles de cartes. Mais comme dans n'importe quel fintech, tu as différentes cartes parce que tu as différentes utilisations de la carte. Ça, d'une manière, même si c'est business derrière, évidemment, ça peut être un bon exemple d'adresser des cas d'usage qui sont différents. Et donc, si tu veux, c'est là aussi, ça permet de répondre à la question de l'inclusion qu'on avait au début, c'est que l'inclusion, elle ne répond pas à un problème particulier, mais elle va fournir un ensemble d'outils, et les personnes viennent se servir dedans ou non. Un exemple que j'aime bien là-dessus, c'est qu'on a mis en place chez Nickel depuis tout le début, ce qu'on appelle le SMS banking, c'est qu'en fait, tu peux voir ton solde en envoyant par exemple solde au 83838 et tu reçois ton solde par SMS. Ça, pourquoi on l'a fait ? Parce qu'on se rend compte qu'il y avait des utilisateurs de Nickel qui utilisaient Nickel sans télécharger l'application mobile. Ça paraît dingue, t'es un acteur en ligne, mais t'as des gens qui n'ont pas besoin en fait d'utiliser l'application mobile. À un moment, on s'est même dit, est-ce qu'on va les forcer à télécharger l'application mobile ? En fait, non, on va les laisser tranquilles, parce que potentiellement c'est des clients qui sont très contents, qui sont actifs, qui sont là depuis plusieurs années chez nous, et le SMS banking, de pouvoir consulter leur solde par SMS, est largement suffisant. Même si l'usage, c'est pas l'usage majoritaire.

  • Speaker #0

    C'est un cas d'usage qui est à prendre en compte.

  • Speaker #1

    Tu prends en compte et que tu donnes une réponse et que tu ne stigmatises pas les personnes qui vont dire « j'en veux pas ton application mobile » .

  • Speaker #0

    C'est intéressant.

  • Speaker #1

    Et tu ne te braques pas. Et ce n'est pas grave. Et tu vois, le SMS banking, je pense, est un bon exemple d'outil assez lean, assez frugal d'envoyer un SMS à un client pour interroger le solde de son compte. Ça, c'est quelque chose qu'on garde aujourd'hui, même si on sait qu'on a un usage app qui est de plus en plus développé. Le deuxième point que j'aime bien aussi, c'est sur les indicateurs. Donc on en parlait un petit peu au début, c'est je lance des features notamment pour faire de l'acquisition, je suis dans une phase de revenu, mais je vais m'intéresser de plus en plus aussi à ma rétention. J'en parlais dans le cadre du chèque et en fait, il y a aussi des choses que je vais moins mesurer parce que je vais m'intéresser à ce que j'appelle de la qualité. Alors ça, c'est souvent ma carte joker que j'utilise. Quand on lance quelque chose qu'on ne peut pas mesurer, le prétexte c'est ouais, mais c'est de la qualité. Ouais, mais c'est important pour le client. Alors on évite de le faire dans 100% des cas, mais parfois c'est vrai qu'on va lancer quelque chose en se disant « je suis dans une logique de rétention, sur une logique de satisfaction, ça paiera un jour » . Et ça perd un jour parce que je vais être sur un standard. Un exemple, alors pas chez Nickel, qu'est chez Blablacar. À l'époque, on a décidé de renommer les stations de bus au moment où on a mis du bus dans l'application Blablacar parce que c'était une application de covoiturage. En fait, il n'y avait rien qui fonctionnait, aucun indicateur pour vérifier si ça marche ou pas. Mais ça nous semblait essentiel pour une personne de savoir exactement le nom de sa gare routière pour, sur place et in situ, voir comment ça marchait. Ça, c'est quelque chose que tu fais parce que tu changes de modèle mental sur les métriques et les indicateurs à utiliser, même parfois à te dire, bon, est-ce que je peux vraiment en utiliser ou pas ? Et puis le dernier point, d'un point de vue, j'allais dire type, c'est extrêmement concret, ça c'est quelque chose que j'ai découvert il n'y a pas très longtemps, c'est sur toute la partie usage des données. Donc on parle souvent de privacy by design, c'est en fait comment, dès que tu lances un produit ou un service, tu t'intéresses à l'usage des données, à leur consultation, à leur utilisation, à leur conservation. Et en fait, si tu veux, c'est tous les enjeux autour de la minimisation des données. Moins j'en demande, et plus ça me permet, si tu veux, derrière, eh bien de braquer quelqu'un potentiellement. Si j'ai pas besoin du genre de la personne, bah pourquoi je le demanderais, si j'utilise pas derrière ? Donc on essaie en fait de faire un gros travail par rapport à ça. Exemple tout bête. les adresses postales dans le cas de l'assurance habitation demanderait on pouvait demander des adresses postales complète on a décidé de demander seulement un code postal tu vois et évite aussi comme ça potentiellement de discriminer des personnes qui habitaient dans une commune ou dans une autre et ce genre de choses et si tu veux des infos moins précises d'une certaine manière ça peut être une manière de faire de l'action alors faut faire attention parce que réglementaire tout j'ai un truc réglementaire qui dit juste que ouais alors exactement évidemment quand tu fais un kawaii si pour clients toutes les infos que tu demandes, elles doivent être extrêmement précises. En revanche, parfois pour des usages, t'as pas besoin, donc si t'as pas besoin, pourquoi tu demandes ? Et si tu veux...

  • Speaker #0

    L'inclusion, et c'est la question que je me pose, est-ce que l'inclusion, elle peut passer par la suppression de certaines informations ? Même si dans ce cas, on peut nous reprocher de faire de l'uniformisation et donc de créer un tout homogène. On a dit que l'inclusion, c'était de prendre toutes les différences. Là, avec cette méthode-là, finalement, j'uniformise parce que je demande moins d'informations. Est-ce que c'est de l'inclusion ? Je ne sais pas. Mais en tout cas, peut-être que j'évite de froisser aussi les habitudes et je demande moins d'informations.

  • Speaker #1

    C'est super ce que tu dis parce que ça dépend le prisme dans lequel tu le prends. l'accroche que tu vas avoir par rapport à ça, presque philosophique, dans le débat.

  • Speaker #0

    Et puis de manière concrète, ce que dit tout le temps chez nous, notre Data Protection Officer, la meilleure donnée personnelle, c'est celle que l'on ne collecte pas.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    c'est clair.

  • Speaker #1

    Oui, c'est clair. Tu vois, ce que tu es en train de me dire justement sur les cas, ça me fait penser à un truc... que tu... Ouais, j'ai envie qu'on... Enfin, en tout cas, c'est quoi la limite, justement, entre standardiser et presque exclure ? Tu vois, comment on parle, justement, d'avoir un produit unique, tu vois, un produit global, avec de la personnalisation ? C'est quoi la limite ? C'est quoi le...

  • Speaker #0

    On en parlait un petit peu avant, la limite, elle est aussi technique, d'un point de vue maintenance, etc. Mais un exemple, moi, que j'aime bien, c'est Spotify. C'est vrai que Spotify, tu te dis, bon, même s'il y a des sujets d'accessibilité qui doivent être revus, des sujets d'inclusion qui doivent être revus, la capacité à quand même avoir un produit d'un point de vue unique, puisqu'après, derrière, quand je lance mes playlists hebdo, j'ai mes playlists qui reposent sur mes goûts, sur mes envies, ce genre de choses. Donc là, j'ai un produit qui est personnalisé pour moi, peut-être aussi à outrance, puisqu'après, ça m'empêche de découvrir des choses.

  • Speaker #1

    Et dans l'algorithme, je suis toujours avec les mêmes chansons.

  • Speaker #0

    Et ça, évidemment, c'est une problématique. mais en effet je pense que si on veut pousser encore davantage l'inclusion, il faudrait avoir un produit, et ça peut être le cas pour une fintech, qui est adaptée à chacun des usages. On parlait de cartes différentes en fonction de son usage, de son compte. On l'a avec les plafonds, ce genre de choses. Mais peut-être mettre en avant des fonctionnalités qui seraient plus utilisées par telle ou telle personne. Est-ce que demain, le transfert d'argent qu'on a chez nous, chez Nickel, doit être poussé pour une personne qui a plus l'habitude d'en faire parce qu'on se rend compte que dans son habitude d'achat, c'est quelque chose qui doit être mis en avant ? Pourquoi pas ? Il faut en tout cas laisser l'éventail des possibles et après permettre aux clients d'aller choisir. Un exemple que j'aime bien, c'est quand j'étais chez Blablacar, quand l'utilisateur faisait une recherche d'un point A à un point B pour voyager, on avait essayé de lui présélectionner des trajets en lui disant le trajet qui est recommandé, ce genre de choses. Je crois qu'aujourd'hui, ils le font, mais à l'époque, on s'était dit non. C'est comme quand tu arrives dans un rayon de supermarché. Tu vas avoir accès à tous les produits. Quand on te propose de produits recommandés, tu vas quand même regarder toute la liste et tu vas dire est-ce que vraiment il m'a bien été recommandé ? Donc en fait la personnalisation, le risque, C'est de penser qu'on connaît notre client mieux que lui-même. Et donc finalement, il va te dire, attends, laisse-moi voir toute la liste et je confirme ou non que tu m'as poussé le bon résultat. Ok,

  • Speaker #1

    donc tu te fais challenger sur ton alcool. C'est un peu ça. Tu te fais vraiment challenger comme ça. Et comment vous évitez justement ça, un peu les biais ? Ces biais de persona, tu vois, comment vous faites pour éviter qu'il y ait de la personnalisation, pas de personnalisation ? Comment vous évitez ou comment vous faites ?

  • Speaker #0

    pas forcément éviter mais alors là j'ai quelqu'un qui en parle mieux que moi c'est clément caillolle donc c'est l'ancien cipi au de moni snap il a fait une vidéo à la pro du conflits l'année dernière donc je vous incite à la regarder qui parle de ce paradoxe de l'intuition dans le product management qui parle d'endogamie professionnel et le fait qu'en effet tu as des biais qui t'éloignent des véritables besoins utilisateurs donc oui tu les confrontes en permanence et moi je suis un bon cas puisque souvent je dis à mon équipe je suis sûr que ça va être comme ça on prend les paris et je perds toujours. On se rend compte que ton intuition, parfois, elle t'emmène vraiment vers de mauvaises portes. Et que tu as besoin d'avoir une bonne équipe de data derrière pour vérifier le bon ou le mauvais.

  • Speaker #1

    C'est bien d'avoir l'humilité de le reconnaître. Ce n'est pas toujours gagné. De dire, ce n'est pas tout à fait ce que j'ai dit, en fait.

  • Speaker #0

    On prend souvent les paris et c'est vrai que je perds souvent.

  • Speaker #1

    Ok, ça va. Du coup, pour éviter justement ces biais, comment vous évitez ces biais de persona dans les recherches utilisateurs, dans les intuitions ? C'est des garde-fous, pas des garde-fous, comment vous faites ?

  • Speaker #0

    Donc en effet, c'est un vrai sujet. Et on parlait de la vidéo de Clément juste avant, où il y a de bons tips. Et sinon, dans les faits, comment ça fonctionne ? Je pense qu'avoir des personas, même, j'allais dire un peu fausses, et un peu stéréotypées, ça aide toujours parce que tu essaies de raccrocher tes actions au quotidien à quelqu'un qui existe. Donc je préfère avoir un persona qui est un peu à côté de la plaque, mais au moins qui permet à l'équipe d'avoir des références et d'avoir des repères. Après, dans les faits, et c'est ça aussi le succès de Nickel, c'est que nickel A la base, ça a été créé pour des personnes en grande difficulté, notamment les interdits bancaires. Aujourd'hui, Nickel, c'est... plus de 4,5 millions de comptes ouverts. Donc en fait, Nickel a dépassé sa cible initiale. Et aujourd'hui, Nickel, c'est un tiers de personnes en grande difficulté, c'est un tiers de personnes qui ont besoin de bien gérer leur argent au quotidien, parce que Nickel, tu ne peux pas avoir de découvertes autorisées, tu vois tes opérations en instantané, et puis un tiers de comptes secondaires pour le voyage, pour fermer les courses, ce genre de choses. Ce n'était pas le pari de Nickel à la base. Le pari de Nickel à la base, c'est « je suis un produit inclusif, je vais aller chercher des personnes qui sont exclues du système traditionnel » . Et en fait, aujourd'hui, tu as carrément dépassé ce persona de base. Mais c'est ce qui fait le succès d'une entreprise, c'est que tu lances un produit quand tu es 30 personnes dans une startup et in fine, tu te rends compte que tu parles à d'autres acteurs, à d'autres clients et tu deviens une solution mass market. Donc en fait, tes personas en effet, elles évoluent, tu essayes d'avoir quand même des ordres de grandeur et de voir qui sont-elles, tu leur parles régulièrement, tu les appelles, on fait de la double écoute avec le service client, on est sur le terrain aussi avec les burealistes et les commerciaux. L'idée est en effet au quotidien d'apprendre ce pouls et d'avoir ces échanges.

  • Speaker #1

    Par rapport à ce que tu me disais justement sur tes échanges, enfin, comprendre votre persona et comment vous, vous leur parlez. C'est comment on arrive à garder justement un turn of voice inclusif sans tomber dans du consensuel ou...

  • Speaker #0

    En effet, tu as raison. Inclusif, ça ne veut pas dire ventre mou. C'est ce qu'on se disait aussi à un moment. C'est que je pense qu'au contraire, il faut être assertif. Et... Un moment, nickel, c'était ça aussi le slogan, c'était le compte sans banque. Et l'idée aussi, c'était de dire, de fédérer et créer un mouvement. Sur nos publicités, il est écrit « rejoignez le mouvement » . Et donc en fait, t'essayes de rassembler des gens qui croient en quelque chose. Et je pense qu'au contraire, il faut donner de la voix pour s'adresser à ce cas d'usage qui est plutôt minoritaire, pour se faire entendre. Donc en fait, au contraire, quand t'essayes d'avoir un ton qui est inclusif, eh ben tu vas mettre en avant les diversités et tu vas pas être dans un consensus, sinon tu vas pas te faire entendre. Donc je pense que par définition, t'es obligé d'être assez assertif si tu veux faire parler de quelque chose qui est plutôt vu comme quelque chose de minoritaire. Sinon les gens t'entendent pas et te voient pas. Ok.

  • Speaker #1

    Du coup, pour enchaîner un peu sur ça, il y a cette phrase quand on préparait ensemble qui me plaît beaucoup, qui est « qui peut le plus, peut le moins » . Je trouve que ça illustre vraiment bien ça. Tu peux nous expliquer un peu ce que ça veut dire, comment c'est dans la pratique ?

  • Speaker #0

    Ouais, tu me fais une super transition. Quand t'as raison, tu t'attaques à un use case qui est extrêmement complexe. Donc, les personas, on en a parlé juste avant. Donc, des personas où il faut les connaître, où on se disait, est-ce que j'ai besoin de faire une discovery parce que le cas d'usage est assez particulier, donc il faut surtout que je lance quelque chose en production et je vois comment ça fonctionne. En fait, tu te rends compte que tu vas toucher des personas aux abords, des voisins. On n'a pas forcément trop parlé, mais ce qui va se trouver, c'est que... Dans l'utilité de ton produit, tu vas avoir des personnes qui vont aussi s'intéresser à celui-ci. Et c'est ce que j'appelle l'effet de débordement. Donc en fait, qui peut le plus peut le moins, ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'une feature inclusive réussie, c'est une feature qui va être utilisée par une autre persona qui n'était pas forcément prévue. Et ça, un super exemple qu'on a chez Nickel, c'est qu'on a mis en place une fonctionnalité avec Mastercard qui s'appelle TrueName, qui permet en fait de choisir ton nom sur ta carte bancaire. Ça, c'était proposé par Mastercard. notamment pour les personnes transgenres, et donc de pouvoir dire je veux pas avoir monsieur, je veux pas avoir madame, je veux pas avoir Alban ou je veux pas avoir Marie, je veux pouvoir changer de prénom. Et force est de constater qu'aujourd'hui on a un taux d'usage qui est assez important quand même de cette feature-là, et qui dépasse aujourd'hui le cadre de cette communauté-là, ou le cadre de ce use case-là. T'as tout simplement des personnes qui ont un surnom, qui n'aiment pas leur prénom, donc qui veulent changer en fait leur nom sur leur carrière identité. Et ça je pense c'est ce qui fait le succès. Et tu me demandais à un moment c'est quoi les critères du succès d'un produit inclusif ? Ouais, je pense que c'est ça. C'est quand... Si tu as touché le plus compliqué, tu arrives à toucher tout le monde et donc tu te rends compte que derrière, tu as d'autres personas qui utilisent le produit. Donc qui peut le plus, peut le moins, ça veut dire ça. Ça veut dire que si je mets beaucoup d'énergie sur un use case, eh bien derrière, je vais avoir un ruissellement qui va s'opérer et donc je réponds à des besoins connexes.

  • Speaker #1

    Tu as d'autres exemples comme ça de sujets, de features qui... Entre l'intuition, j'aime pas trop, mais l'intuition de bas... Et comme ça, qui a dépassé... Parce que du coup, on... Mais ça revient un peu à ce que tu disais, en fait, en étant inclusif, on parle aussi à tout le monde. Est-ce que tu as d'autres exemples un peu comme ça ?

  • Speaker #0

    Alors, au global, c'est l'exemple facile, mais j'ai envie de te dire, c'est le succès de Nickel. Oui, oui. Comment c'est que tu t'adresses à une niche avec des gens en grande difficulté et qu'aujourd'hui, tu as des CSP+, qui utilisent Nickel comme compte secondaire ? Tu peux dire que déjà, de facto, le compte pour tous, c'est une réponse et c'est un bon exemple. de cette approche et de dire que tu n'avais pas prévu de ce succès-là. Et donc, nickel au global, c'est l'exemple. Après, concrètement, dans les features, je pense qu'en effet, TrueName en est un bon. Il faudrait regarder après dans d'autres cas.

  • Speaker #1

    Hyper intéressant le dépassement du personnage que tu as pu avoir. Est-ce que tu as d'autres exemples ou d'autres situations où il y a eu des ajustements petits mais qui ont été puissants, plus impactants que ce que vous avez pu réfléchir ou en tout cas...

  • Speaker #0

    J'ai deux exemples en tête. Tu as des exemples nickels, Blablacar et autres d'ailleurs. Le premier, c'était sur les champs pour les noms et les prénoms dans des formulaires. En fait, on a constaté à des moments que tu peux avoir des refus. quand tu as que deux caractères ou quand tu as un tiret dans ton de famille. Tiret dans de famille, moi je suis concerné. Donc parfois, je ne peux pas écrire mon nom comme je le souhaite. Et c'est marrant parce que tu vois, dans mon équipe, j'ai des personnes qui ont des noms de famille en deux lettres. Et en fait, tu constates que quand tu as des personnes qui ne sont pas des mêmes cultures que toi et que tu fais des tests avec eux, tu te rends compte que ça ne fonctionne pas. Donc ça, c'est un bon exemple, je trouve. C'est regarder dans vos formulaires parfois. Vous mettez des erreurs quand il n'y a qu'une lettre ou qu'il y en a deux. autoriser en fait que j'ai une photo pour un nom de famille de quelqu'un sinon c'est hyper vexant pour la personne ça c'est vraiment un petit exemple un deuxième exemple aussi c'était sur la taille des applications donc là c'est un exemple un peu plus technique mais en fait aujourd'hui moi je suis premier concerné j'ai mon iPhone 12 mini qui est s'affirmer je peux pas faire les mises à jour iOS parce que pourquoi parce que j'ai trop de photos j'ai plus de place et en fait tu te rends compte qu'il y a des applications mobiles qui sont beaucoup moins lourdes en stockage que certaines et nickel on a une application qui est vraiment très légère. Tu te rends compte que tu as des applications, tu peux regarder, qui sont trois, quatre fois plus grosses. Alors évidemment, ça veut dire que c'est un trade-off et que tu n'as pas de cash pour stocker tes informations, j'allais dire, quand tu rallumes. Mais potentiellement, si tu devais faire un choix, notamment dans le cas de Nickel, tu peux t'adresser à des populations qui sont beaucoup moins digitales. Tu préfères avoir une application beaucoup moins lourde pour des téléphones qui ont beaucoup moins de stockage. Et ça, je trouve que c'est aussi un bon exemple pour être inclusif et de se dire, bon, je reste sobre. Et cette sobriété-là, elle permet à des personnes de pouvoir utiliser le produit sans problématique.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est des réflexions. Et cette réflexion, vous l'avez eue au début ou à l'usage ?

  • Speaker #0

    C'est clairement à posteriori. On s'est rendu compte qu'on avait fait un bel effort par rapport à ça. Et je prends l'exemple de Nickel, mais tu as d'autres entreprises qui le font aussi. Donc, c'est plus un exemple qui permet d'illustrer en tout cas la situation et qui est quelque chose de facile à mettre en place.

  • Speaker #1

    Ok, merci beaucoup pour les exemples et ce partage-là. On approche de la fin. Je voulais encore poser une question avec deux sujets, notamment sur, on a parlé de l'inclusion. Pour toi, c'est un accélérateur de croissance, justement, l'inclusion, d'avoir cette réflexion, d'approche.

  • Speaker #0

    Ouais comme on s'est dit c'est que l'inclusion elle peut faire peur dans une entreprise parce que tu vas dresser des use case qui sont minoritaires Mais en fait cette niche d'aujourd'hui c'est peut-être ton sujet business de demain et tu vas être le premier à l'adresser. Et si tu l'adresses bien, ça peut être un succès commercial pour d'autres personas et d'autres segments. Et dans une startup ou dans une scale-up où le coût du risque est moins élevé, en fait, il faut y aller. Et il faut le tenter. Et je reviens sur cette idée de Paris, où de temps en temps, il faut le faire. Et en plus, tu fais du bien à la société d'une certaine manière. Donc, il ne faut pas avoir peur de penser que tu vas mobiliser des ressources sur des sujets qui n'ont pas d'avenir. Là, c'est des sujets qui sont importants pour tout le monde. C'est le but de l'inclusion. et en même temps qui peuvent être porteurs demain de relais de croissance.

  • Speaker #1

    Et puis nickel, on est une preuve évidente de réussite. Une dernière question sur le sujet. Elle va peut-être résumer ce qu'on se dit, mais c'est quoi pour toi un bon produit inclusif ? Alors bon, c'est toujours relatif, mais en tout cas qui est considéré comme un produit inclusif. Tu dirais quoi ?

  • Speaker #0

    Alors en effet déjà c'est impossible d'être parfait sur ce sujet là, surtout que c'est un sujet assez nouveau. En tout cas je pense qu'il faut dans un premier temps essayer de répondre à un sujet plutôt universel sur la pyramide de Maslow. Ça je trouve toujours un bon critère forcément, même si c'est pas toujours le cas. Mais tu vois pour Nickel c'était la possibilité de travailler et d'être rémunéré. Si tu prends Wikipédia c'est l'accès à la connaissance. Et ça je pense que voilà, s'intéresser à ces sujets là c'est déjà un bon critère. L'autre point aussi, c'est être représentatif. dans tes usages. Et donc accepter aussi, comme je disais, que l'usage de ta fonctionnalité soit un peu différent que tu l'avais imaginé. Et toujours de garder en tête que l'inclusion, c'est pas intégrer, c'est pas modeler, c'est pas homogénéiser, c'est prendre les gens tels qu'ils sont et leur mettre à disposition un outil qu'ils peuvent utiliser comme ils le souhaitent pour répondre à une problématique. Et puis le dernier point, c'est reconnaître la diversité, et c'est comme ça que tu crées en effet un succès mass market, c'est de dire que le succès populaire, je pense, qui passe par l'inclusion. Parce que par définition, le mass market, c'est une archipélisation des personnes. Le mass market, c'est pas une personne, c'est pas cette fameuse persona qu'on essaie de décrire. C'est une multitude de personnes. Et je pense que... Un exemple, c'est Wikipédia et les communs. Les communs, c'est l'exemple parfait de dire je mets en plus dans une position même philosophique à disposition une ressource avec tous ces sujets d'open source ou autres, d'autogestion, etc. Pour en tout cas avoir toutes les personnes concernées, toutes les personnes adressées, tout ça sans non plus être trop lisse et en gardant ce petit côté agitateur. Et c'est peut-être ça tous les critères qui font qu'il y a un bon produit inclusif. après il faut les trouver,

  • Speaker #1

    il faut les chercher et elles travaillent encore très long c'est hyper intéressant c'est très beau ce que tu dis j'aime beaucoup cette approche, ces valeurs là merci beaucoup aujourd'hui je pense que l'inclusivité chez Nickel est un sujet est-ce qu'il y a d'autres sujets aujourd'hui qui te questionnent, qui t'interrogent alors je m'étais noté de ne pas parler d'intelligence artificielle je pense que ça va être tellement difficile ça va être difficile de ne pas le faire je pourrais comprendre que tu me dises ça

  • Speaker #0

    alors on va essayer de parler de trois mais en effet moi les sujets du moment qui vont m'intéresser ça va être des sujets aussi d'organisation par exemple tu vois on a toujours ces sujets de vélocité de dépendance, je pense que le coeur du product management il est toujours là, comment je crée moins de dépendance, comment je crée un meilleur travail avec les équipes techniques et ça moi c'est des sujets qui m'animent au quotidien et c'est des sujets je pense qui vont pas me quitter parce qu'ils bougent toujours et et... Pour ne pas parler d'intelligence artificielle, sans non plus me brider, mes sujets du moment, ça va être ceux-là. C'est comment je continue d'avoir une bonne vélocité, comment je continue de pouvoir tester en production. Et je crois que c'est là aussi où la valeur des équipes de product se met en avant, c'est cette capacité de shipper, de mesurer, d'avoir une approche business. Et je pense que c'est important de recentrer. Je pense que c'est ça. Le product management existe, il existe pour ça, pour faire tourner la machine avec tout le monde, d'ailleurs, dans une approche aussi inclusive et de partage du produit et des connaissances. Et le sujet de fond, c'est ça en tout cas au quotidien, moi, qui continue de m'animer, qui fait que je trouve que le Product Management, c'est génial.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est ça, qui est en pleine évolution. Top. Merci beaucoup. Merci, merci pour ce moment. Ça a été un plaisir, en tout cas, plein de choses hyper intéressantes. Merci à toi.

  • Speaker #0

    Eh bien, merci pour l'invitation et j'espère qu'il y aura des choses à retenir. Ouais, je pense. À bientôt. Salut.

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