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#10 Les grandes figures féminines de l'éducation 2/2 avec Maria Montessori, Germaine Tortel, Yvonne Hagnauer & Maria Boschetti-Alberti cover
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Pédago

#10 Les grandes figures féminines de l'éducation 2/2 avec Maria Montessori, Germaine Tortel, Yvonne Hagnauer & Maria Boschetti-Alberti

#10 Les grandes figures féminines de l'éducation 2/2 avec Maria Montessori, Germaine Tortel, Yvonne Hagnauer & Maria Boschetti-Alberti

14min |30/06/2025
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Description

🎚️ Cet épisode a été monté par mes soins sur Adobe Audition (que je découvre encore)

📝 Les notes et ressources citées dans l'épisode

Pingouin & Goéland et leurs 500 petits


📣 Pour faire connaître le podcast 📣

⭐️ Si le podcast vous plaît, pour me soutenir, vous pouvez me laisser 5 étoiles (de préférence 😉) sur votre plateforme de podcast préférée.

💬 Pour m’aider à faire connaitre le Podcast, n’hésitez pas à le partager où vous voulez sur vos réseaux sociaux ou à en parler autour de vous !

🔔 Pensez également à vous abonner pour ne louper aucun épisode.

✅ Sans oublier de me laisser un commentaire (sur LinkedIn) pour me faire part de vos retours ou d’un thème que vous souhaiteriez que j’aborde dans Pédago pour vous accompagner dans la formation !


👋 À bientôt dans un prochain épisode.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à toutes et à tous, et bienvenue dans Pédago, le podcast qui vous accompagne dans la formation. Je suis Benjamin Gagneux, designer pédagogique spécialisé dans la création d'expériences de formation engageantes et impactantes. Ensemble, je vous propose de découvrir les méthodologies et les outils pour vous permettre de développer concrètement votre pratique en tant que professionnel de la formation. Vous le savez, nous n'avons jamais fini d'apprendre, alors Pédago, c'est parti ! Aujourd'hui, je vous emmène à la rencontre de quatre femmes extraordinaires qui ont changé la façon d'enseigner. Quatre pédagogues visionnaires, parfois oubliés, qui ont, chacune à leur manière, mis l'élève et l'humain au centre de l'apprentissage. Maria Montessori, la pionnière de l'autonomie, Germaine Tortel, l'artiste de l'école maternelle, Yvonne Agnoer, la résistante de la pédagogie, et Maria Bochetti-Alberti, la voix suisse de la liberté sereine. Leur vision résonne aujourd'hui plus que jamais dans nos pratiques de formation. Et si nous nous en inspirions pour inventer la pédagogie de demain ? Maria Montessori Commençons notre voyage avec une figure mondialement connue, Maria Montessori. Souvent associée aux écoles alternatives, son nom est presque devenu une marque. Mais derrière cette renommée se cache une femme engagée, Médecin, pédagogue, pionnière. Une visionnaire qui a bouleversé l'éducation en mettant l'enfant au centre de tout. Mais qui était vraiment Maria Montessori ? Et en quoi sa pensée a-t-elle révolutionné la pédagogie ? Une pionnière pleine de convictions. Maria Montessori, c'est avant tout une pionnière. Née en 1870 en Italie, elle devient la première femme médecin de son pays à seulement 26 ans. Femme de conviction, elle se bat pour l'émancipation des femmes, pour les droits des enfants et pour une vision profondément. humaniste de l'éducation. Mais là où son parcours devient fascinant, c'est quand elle passe de la médecine à la pédagogie. C'est en observant des enfants atteints de déficience mentale qu'elle découvre quelque chose de bouleversant. Ces enfants, qu'on disait incapables, progressent. A condition qu'on leur offre un environnement adapté et de quoi manipuler, expérimenter et essayer. Et c'est ça le point de départ de la fameuse méthode Montessori. Une révolution pédagogique. En 1907, elle ouvre à Rome la première Casa dei Bambini, la maison des enfants. Et là, elle ose quelque chose de radical. Elle donne à l'enfant un cadre pensé pour lui. du mobilier à sa taille, des objets à manipuler, un environnement ordonné. Mais surtout, elle propose la liberté de choisir, de bouger et d'apprendre à son rythme. Montessori ne donne pas de leçons. Elle observe, ajuste et accompagne. Ce qu'elle découvre, alors, est bluffant. Les enfants se concentrent profondément, répètent les gestes, deviennent autonomes, disciplinés, sans qu'on ne leur impose quoi que ce soit. Elle disait, « Ma méthode consiste surtout à donner à l'enfant la possibilité de vivre naturellement, a éveillé sa spontanéité. Une pédagogie qui inspire toujours. Sa pédagogie repose sur des principes clés. L'enfant est acteur de son apprentissage. L'enseignant est un guide, un facilitateur. L'environnement est préparé avec soin. Le matériel est scientifique, pensé pour développer les sens et l'intelligence. Et surtout, ne jamais faire à la place de l'enfant ce qu'il peut faire par lui-même. Cette idée, si simple mais si puissante, reste encore aujourd'hui une boussole pour des milliers de professionnels de la petite enfance, mais aussi pour des formateurs d'adultes qui s'inspirent de ces principes. Maria Montessori a influencé des figures comme Gandhi ou Alexander Graham Bell. Elle a résisté aux résignes totalitaires, elle a été exilée, persécutée, mais elle a tenu bon. Portée par une conviction, L'enfant est l'avenir de l'humanité. Maria Montessori nous rappelle une chose essentielle. Avant de penser les systèmes, pensons aux humains. Sa pédagogie n'est pas un manuel figé. C'est une posture, une philosophie, une promesse de respect et de confiance envers l'apprenant. Que peut-on en retenir aujourd'hui ? Eh bien, la pédagogie Montessori, ce n'est pas que pour les enfants. Ses grands principes sont totalement transposables dans nos dispositifs pour adultes. D'abord, la liberté dans un cadre. C'est ce que nous cherchons quand nous créons des formations autoportantes, en blended learning ou même en présentiel. Proposer un environnement balisé, mais dans lequel l'apprenant a la main. Il choisit ses activités, son rythme et ses centres d'intérêt. Ensuite, la posture du formateur. Chez Montessori, l'adulte est un guide, pas un sachant qui impose. Cette posture, on la retrouve dans la facilitation ou dans l'approche du coaching, voire même dans le design pédagogique centré sur l'expérience utilisateur. Autre idée clé, le matériel. Montessori a conçu des objets pédagogiques concrets, sensoriels et manipulables. Pour nous, c'est un rappel précieux. Varier les supports, intégrer des éléments tangibles, interactifs, immersifs, que ce soit à travers des maquettes, des jeux de rôle ou même du digital learning bien pensé. Enfin, il y a cette fois dans le potentiel humain. Ce regard positif, ce pari de l'autonomie, c'est ce que nous devons avoir envers nos apprenants, quels qu'ils soient. Croire qu'ils peuvent, leur donner les moyens de faire et les laisser faire. Montessori disait également N'aidez jamais un enfant à accomplir une tâche qu'il pense pouvoir réussir. Et si nous appliquions cela à nos formations ? Ce serait peut-être là le plus bel hommage que nous puissions lui rendre. Germaine Tortelle Poursuivons avec une pédagogue française trop méconnue, Germaine Tortelle. Si vous travaillez dans la petite enfance, son nom devrait résonner, car cette inspectrice maternelle a introduit une démarche artistique et expérimentale unique, fondée sur le projet, l'écoute et la création. Une pédagogie de l'initiation, tout en finesse et en puissance. Une vie au service de l'école maternelle. Née à Lyon en 1896, Germaine Tartel est d'abord une institutrice passionnée. Après ses années à l'école normale d'institutrice de Lyon, elle enseigne longtemps dans les classes maternelles du Rhône. Mais elle ne s'en tient pas là. Elle poursuit des études en psychopédagogie et, après 16 années de terrain, devient inspectrice primaire puis maternelle, jusqu'à Paris, et ce, jusqu'à sa retraite en 1962. Mais là où ça devient vraiment passionnant, c'est après sa retraite. Car elle ne s'arrête pas là. Elle prend la tête du tout premier poste de recherche dédié à l'école maternelle, à l'Institut de recherche pédagogique. Une pionnière jusqu'au bout. La pédagogie de l'initiation. Jamaine Tortelle développe ce qu'elle appelle la pédagogie de l'initiation. Une pédagogie centrée sur la liberté, l'autonomie, la conscience et la responsabilité. Mais attention. Ici, tout part de la création artistique. Chez elle, l'expression de l'enfant, son écoute, ses idées, ses émotions sont au cœur de l'apprentissage. C'est une pédagogie du projet. Et ce projet peut émerger de partout. D'un conte raconté en classe, d'une remarque d'un élève, d'un besoin concret dans la classe. Tout est source d'inspiration. Concrètement, une fois l'idée en place, un dialogue s'installe. Les enfants échangent. enrichissent collectivement le projet, formulent leurs intentions. On peut dire que la peinture ou la production n'est pas encore faite, mais elle est déjà dans leur tête. Ensuite, on passe à la création. Et le lendemain, place à la réflexion collective. Les élèves observent, questionnent, s'interrogent. L'adulte, lui, ne juge pas. Il accompagne, reformule et facilite. C'est une pédagogie du tâtonnement expérimental, comme dirait Freinet. On essaie, on rate, on recommence, on apprend. Le but ? Une production collective finale qui ne sera pas juste belle, mais profondément signifiante pour les enfants, car issus de leur propre cheminement. Que peut-on en retenir aujourd'hui ? Nous, professionnels de la formation, pouvons tirer un enseignement majeur de Germaine Tortel, remettre l'expression de l'apprenant au cœur du processus. Travailler par projet, partir de situations vécues, favoriser le dialogue avant, pendant et après l'action, autant de leviers puissants pour faire émerger du sens. Et surtout, valoriser la création, pas seulement artistique, mais aussi conceptuelle, collaborative, réflexive. Tout ce qui engage l'apprenant dans un processus d'appropriation et de transformation. Enfin, la posture du formateur s'inspire largement de celle de l'enseignant tortellien. Écoutez, accueillir, reformuler. sans imposer, juste accompagner, structurer et faire confiance à l'intelligence du collectif. Tortelle disait que l'école maternelle devait être une école d'éveil. Et si nous faisions de nos formations des espaces d'éveil, pas juste de transmission, mais de véritable co-construction. Yvonne Agnoer, troisième escale et nom des moindres, Yvonne Agnoer, dite Goéland, pédagogue, résistante, humaniste. Avec son mari Roger Agnoer, dit pingouin, elle a créé une maison d'enfants hors normes pendant la Seconde Guerre mondiale, un lieu de refuge, de liberté et d'éducation active qui a inspiré des générations. Sa pédagogie, comme sa vie, est un acte de courage, une résistante de l'éducation. Né à Paris en 1898, Formée à l'école normale, certifiée de Cambridge, elle devient institutrice, puis militante syndicaliste et féministe. En 1939, elle signe le Manifeste pour la paix, et radie de l'enseignement, mais reste inébranlable. En 1941, avec son mari Roger, elle fonde la Maison d'enfants de Sèvres, d'abord destinée aux enfants affamés, puis aux orphelins et aux enfants juifs. Une pédagogie active et citoyenne. Yvonne met en place une pédagogie active, inspirée d'Ovid de Croli, freinée ou cousinée, axée sur l'intérêt, la responsabilité, la créativité et l'effort. Elle offre aux enfants des responsabilités, élire des délégués, organiser des ateliers de jardinage, de musique, de journalisme, et vise l'autonomie dès le plus jeune âge. Un engagement courageux. Durant la guerre, la maison d'enfants de Sèvres devient un refuge clandestin. 70% des pensionnaires sont juifs, protégés avec de faux papiers, souvent cachés des Allemands. Elle héberge aussi des adultes, comme le futur Marcel Marceau. En 1974, elle est reconnue juste parmi les nations par Yad Vashem, la république d'enfants. La maison d'enfants était plus qu'un internat, c'était un lieu de vie, 24h sur 24, 7 jours sur 7, où la culture, l'art, le théâtre, le journal, tout existait dans un esprit communautaire et exigeant. Le film Pingouin et Goéland et leurs 500 petits rendent hommage à leur aventure pédagogique. Que peut-on en retenir aujourd'hui ? Yvonne Agnoer nous transmet trois leçons puissantes pour la formation contemporaine. Faire de la pédagogie un acte de résistance. Considérer chaque apprenant comme un individu digne, libre et responsable, en particulier ceux en situation de vulnérabilité. Donner des responsabilités réelles. Engager activement les apprenants et les impliquer dans la gestion de leur environnement d'apprentissage. Construire des espaces d'expression créative et collective. Ou A, réflexion, sens et effort fusionnent, générant sens et transformation personnelle. Maria Bochetti Alberti. Et pour terminer, partons en Suisse italienne à la rencontre de Maria Bochetti Alberti. Moins connue du grand public, cette enseignante a pourtant développé une approche novatrice et profondément humaniste. Liberté, spontanité, sérénité. C'est sur ce triptyque qu'elle fonde son école. Une vision étonnamment moderne où chaque enfant apprend à son rythme selon ses besoins et ses émotions. Une éducatrice de la liberté sereine. Née en 1879, Maya commence comme enseignante à Locarno. Très vite, elle s'interroge sur les méthodes traditionnelles. Elle observe, elle expérimente et surtout, elle s'inspire. Notamment en visitant les écoles Montessori à Milan et à Rome au début des années 1900. Mais attention, Maya Bochetti-Alberti n'est pas une simple imitatrice. Elle se distingue par une approche profondément centrée sur la liberté, la spontanéité et la sérénité. Liberté, spontanéité, sérénité. Son triptyque pédagogique est clair. Liberté, spontanéité, sérénité. Concrètement, dans ces classes mixtes, pas de bureau surélevé pour l'enseignant, pas d'injonction autoritaire. L'enseignant est là comme un guide bienveillant. Les élèves choisissent leur activité, leur rythme et leur manière de travailler. On parle d'individualisation poussée de l'apprentissage. Chaque élève est respecté dans son style cognitif, son tempo et sa personnalité. Et pour ça... Maria va loin. Elle met en place des moments d'expressions artistiques, chansons, poèmes, académies de lecture, où les enfants expriment leurs émotions, leurs idées et leur monde intérieur. Le tout dans un climat serein, stimulant et surtout sans fatigues inutiles. Le plaisir d'apprendre y est roi. Et elle disait « L'enfant n'est pas une machine qu'on programme à l'heure, il doit décider lui-même du moment où il est prêt. » d'apprentissage. Que peut-on retenir aujourd'hui ? La vision de Bochetti-Alberti est une pépite pour penser l'individualisation en formation adulte. Dans un monde où tout s'accélère, elle nous rappelle que respecter le rythme d'apprentissage de chacun, ce n'est pas ralentir, c'est mieux apprendre. En digital learning, en formation présentielle, en coaching, offrons plus d'autonomie choisie, plus de flexibilité, plus de confiance. Et pourquoi pas un peu plus de sérénité aussi. Alors, que retenir de ces quatre grandes figures de l'éducation ? Qu'elles ont toutes fait le choix de croire en l'apprenant, en son potentiel, en sa capacité à grandir, créer, réfléchir et s'impliquer. Qu'elles ont toutes bousculé les codes de leur époque pour faire de l'école ou de la formation. un lieu d'émancipation, de liberté et de confiance. Et qu'elle nous montre, encore aujourd'hui, qu'enseigner n'est pas transmettre des savoirs, c'est accompagner un être humain vers lui-même. Et si nous, professionnels de la formation, avions tout à gagner à nous replonger dans leurs approches, pour imaginer des dispositifs plus ouverts, plus humains, plus sensibles ? Des formations où l'on apprend avec la tête, le cœur et les mains. Merci d'avoir écouté Pédago. J'espère que cet épisode vous a plu. Si c'est le cas, pour me soutenir, vous pouvez me laisser 5 étoiles sur votre plateforme de podcast préférée. Et pour m'aider à faire connaître le podcast, n'hésitez pas à le partager où vous voulez sur vos réseaux sociaux ou en parler autour de vous. Pensez également à vous abonner pour ne louper aucun épisode, sans oublier de me laisser un commentaire pour me faire part de vos retours ou d'un thème que vous souhaiteriez que j'aborde dans Pédago pour vous accompagner dans la formation. Je vous dis à bientôt pour un prochain épisode.

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Leur vision résonne aujourd'hui plus que jamais dans nos pratiques de formation. Et si nous nous en inspirions pour inventer la pédagogie de demain ? Maria Montessori Commençons notre voyage avec une figure mondialement connue, Maria Montessori. Souvent associée aux écoles alternatives, son nom est presque devenu une marque. Mais derrière cette renommée se cache une femme engagée, Médecin, pédagogue, pionnière. Une visionnaire qui a bouleversé l'éducation en mettant l'enfant au centre de tout. Mais qui était vraiment Maria Montessori ? Et en quoi sa pensée a-t-elle révolutionné la pédagogie ? Une pionnière pleine de convictions. Maria Montessori, c'est avant tout une pionnière. Née en 1870 en Italie, elle devient la première femme médecin de son pays à seulement 26 ans. Femme de conviction, elle se bat pour l'émancipation des femmes, pour les droits des enfants et pour une vision profondément. humaniste de l'éducation. Mais là où son parcours devient fascinant, c'est quand elle passe de la médecine à la pédagogie. C'est en observant des enfants atteints de déficience mentale qu'elle découvre quelque chose de bouleversant. Ces enfants, qu'on disait incapables, progressent. A condition qu'on leur offre un environnement adapté et de quoi manipuler, expérimenter et essayer. Et c'est ça le point de départ de la fameuse méthode Montessori. Une révolution pédagogique. En 1907, elle ouvre à Rome la première Casa dei Bambini, la maison des enfants. Et là, elle ose quelque chose de radical. Elle donne à l'enfant un cadre pensé pour lui. du mobilier à sa taille, des objets à manipuler, un environnement ordonné. Mais surtout, elle propose la liberté de choisir, de bouger et d'apprendre à son rythme. Montessori ne donne pas de leçons. Elle observe, ajuste et accompagne. Ce qu'elle découvre, alors, est bluffant. Les enfants se concentrent profondément, répètent les gestes, deviennent autonomes, disciplinés, sans qu'on ne leur impose quoi que ce soit. Elle disait, « Ma méthode consiste surtout à donner à l'enfant la possibilité de vivre naturellement, a éveillé sa spontanéité. Une pédagogie qui inspire toujours. Sa pédagogie repose sur des principes clés. L'enfant est acteur de son apprentissage. L'enseignant est un guide, un facilitateur. L'environnement est préparé avec soin. Le matériel est scientifique, pensé pour développer les sens et l'intelligence. Et surtout, ne jamais faire à la place de l'enfant ce qu'il peut faire par lui-même. Cette idée, si simple mais si puissante, reste encore aujourd'hui une boussole pour des milliers de professionnels de la petite enfance, mais aussi pour des formateurs d'adultes qui s'inspirent de ces principes. Maria Montessori a influencé des figures comme Gandhi ou Alexander Graham Bell. Elle a résisté aux résignes totalitaires, elle a été exilée, persécutée, mais elle a tenu bon. Portée par une conviction, L'enfant est l'avenir de l'humanité. Maria Montessori nous rappelle une chose essentielle. Avant de penser les systèmes, pensons aux humains. Sa pédagogie n'est pas un manuel figé. C'est une posture, une philosophie, une promesse de respect et de confiance envers l'apprenant. Que peut-on en retenir aujourd'hui ? Eh bien, la pédagogie Montessori, ce n'est pas que pour les enfants. Ses grands principes sont totalement transposables dans nos dispositifs pour adultes. D'abord, la liberté dans un cadre. C'est ce que nous cherchons quand nous créons des formations autoportantes, en blended learning ou même en présentiel. Proposer un environnement balisé, mais dans lequel l'apprenant a la main. Il choisit ses activités, son rythme et ses centres d'intérêt. Ensuite, la posture du formateur. Chez Montessori, l'adulte est un guide, pas un sachant qui impose. Cette posture, on la retrouve dans la facilitation ou dans l'approche du coaching, voire même dans le design pédagogique centré sur l'expérience utilisateur. Autre idée clé, le matériel. Montessori a conçu des objets pédagogiques concrets, sensoriels et manipulables. Pour nous, c'est un rappel précieux. Varier les supports, intégrer des éléments tangibles, interactifs, immersifs, que ce soit à travers des maquettes, des jeux de rôle ou même du digital learning bien pensé. Enfin, il y a cette fois dans le potentiel humain. Ce regard positif, ce pari de l'autonomie, c'est ce que nous devons avoir envers nos apprenants, quels qu'ils soient. Croire qu'ils peuvent, leur donner les moyens de faire et les laisser faire. Montessori disait également N'aidez jamais un enfant à accomplir une tâche qu'il pense pouvoir réussir. Et si nous appliquions cela à nos formations ? Ce serait peut-être là le plus bel hommage que nous puissions lui rendre. Germaine Tortelle Poursuivons avec une pédagogue française trop méconnue, Germaine Tortelle. Si vous travaillez dans la petite enfance, son nom devrait résonner, car cette inspectrice maternelle a introduit une démarche artistique et expérimentale unique, fondée sur le projet, l'écoute et la création. Une pédagogie de l'initiation, tout en finesse et en puissance. Une vie au service de l'école maternelle. Née à Lyon en 1896, Germaine Tartel est d'abord une institutrice passionnée. Après ses années à l'école normale d'institutrice de Lyon, elle enseigne longtemps dans les classes maternelles du Rhône. Mais elle ne s'en tient pas là. Elle poursuit des études en psychopédagogie et, après 16 années de terrain, devient inspectrice primaire puis maternelle, jusqu'à Paris, et ce, jusqu'à sa retraite en 1962. Mais là où ça devient vraiment passionnant, c'est après sa retraite. Car elle ne s'arrête pas là. Elle prend la tête du tout premier poste de recherche dédié à l'école maternelle, à l'Institut de recherche pédagogique. Une pionnière jusqu'au bout. La pédagogie de l'initiation. Jamaine Tortelle développe ce qu'elle appelle la pédagogie de l'initiation. Une pédagogie centrée sur la liberté, l'autonomie, la conscience et la responsabilité. Mais attention. Ici, tout part de la création artistique. Chez elle, l'expression de l'enfant, son écoute, ses idées, ses émotions sont au cœur de l'apprentissage. C'est une pédagogie du projet. Et ce projet peut émerger de partout. D'un conte raconté en classe, d'une remarque d'un élève, d'un besoin concret dans la classe. Tout est source d'inspiration. Concrètement, une fois l'idée en place, un dialogue s'installe. Les enfants échangent. enrichissent collectivement le projet, formulent leurs intentions. On peut dire que la peinture ou la production n'est pas encore faite, mais elle est déjà dans leur tête. Ensuite, on passe à la création. Et le lendemain, place à la réflexion collective. Les élèves observent, questionnent, s'interrogent. L'adulte, lui, ne juge pas. Il accompagne, reformule et facilite. C'est une pédagogie du tâtonnement expérimental, comme dirait Freinet. On essaie, on rate, on recommence, on apprend. Le but ? Une production collective finale qui ne sera pas juste belle, mais profondément signifiante pour les enfants, car issus de leur propre cheminement. Que peut-on en retenir aujourd'hui ? Nous, professionnels de la formation, pouvons tirer un enseignement majeur de Germaine Tortel, remettre l'expression de l'apprenant au cœur du processus. Travailler par projet, partir de situations vécues, favoriser le dialogue avant, pendant et après l'action, autant de leviers puissants pour faire émerger du sens. Et surtout, valoriser la création, pas seulement artistique, mais aussi conceptuelle, collaborative, réflexive. Tout ce qui engage l'apprenant dans un processus d'appropriation et de transformation. Enfin, la posture du formateur s'inspire largement de celle de l'enseignant tortellien. Écoutez, accueillir, reformuler. sans imposer, juste accompagner, structurer et faire confiance à l'intelligence du collectif. Tortelle disait que l'école maternelle devait être une école d'éveil. Et si nous faisions de nos formations des espaces d'éveil, pas juste de transmission, mais de véritable co-construction. Yvonne Agnoer, troisième escale et nom des moindres, Yvonne Agnoer, dite Goéland, pédagogue, résistante, humaniste. Avec son mari Roger Agnoer, dit pingouin, elle a créé une maison d'enfants hors normes pendant la Seconde Guerre mondiale, un lieu de refuge, de liberté et d'éducation active qui a inspiré des générations. Sa pédagogie, comme sa vie, est un acte de courage, une résistante de l'éducation. Né à Paris en 1898, Formée à l'école normale, certifiée de Cambridge, elle devient institutrice, puis militante syndicaliste et féministe. En 1939, elle signe le Manifeste pour la paix, et radie de l'enseignement, mais reste inébranlable. En 1941, avec son mari Roger, elle fonde la Maison d'enfants de Sèvres, d'abord destinée aux enfants affamés, puis aux orphelins et aux enfants juifs. Une pédagogie active et citoyenne. Yvonne met en place une pédagogie active, inspirée d'Ovid de Croli, freinée ou cousinée, axée sur l'intérêt, la responsabilité, la créativité et l'effort. Elle offre aux enfants des responsabilités, élire des délégués, organiser des ateliers de jardinage, de musique, de journalisme, et vise l'autonomie dès le plus jeune âge. Un engagement courageux. Durant la guerre, la maison d'enfants de Sèvres devient un refuge clandestin. 70% des pensionnaires sont juifs, protégés avec de faux papiers, souvent cachés des Allemands. Elle héberge aussi des adultes, comme le futur Marcel Marceau. En 1974, elle est reconnue juste parmi les nations par Yad Vashem, la république d'enfants. La maison d'enfants était plus qu'un internat, c'était un lieu de vie, 24h sur 24, 7 jours sur 7, où la culture, l'art, le théâtre, le journal, tout existait dans un esprit communautaire et exigeant. Le film Pingouin et Goéland et leurs 500 petits rendent hommage à leur aventure pédagogique. Que peut-on en retenir aujourd'hui ? Yvonne Agnoer nous transmet trois leçons puissantes pour la formation contemporaine. Faire de la pédagogie un acte de résistance. Considérer chaque apprenant comme un individu digne, libre et responsable, en particulier ceux en situation de vulnérabilité. Donner des responsabilités réelles. Engager activement les apprenants et les impliquer dans la gestion de leur environnement d'apprentissage. Construire des espaces d'expression créative et collective. Ou A, réflexion, sens et effort fusionnent, générant sens et transformation personnelle. Maria Bochetti Alberti. Et pour terminer, partons en Suisse italienne à la rencontre de Maria Bochetti Alberti. Moins connue du grand public, cette enseignante a pourtant développé une approche novatrice et profondément humaniste. Liberté, spontanité, sérénité. C'est sur ce triptyque qu'elle fonde son école. Une vision étonnamment moderne où chaque enfant apprend à son rythme selon ses besoins et ses émotions. Une éducatrice de la liberté sereine. Née en 1879, Maya commence comme enseignante à Locarno. Très vite, elle s'interroge sur les méthodes traditionnelles. Elle observe, elle expérimente et surtout, elle s'inspire. Notamment en visitant les écoles Montessori à Milan et à Rome au début des années 1900. Mais attention, Maya Bochetti-Alberti n'est pas une simple imitatrice. Elle se distingue par une approche profondément centrée sur la liberté, la spontanéité et la sérénité. Liberté, spontanéité, sérénité. Son triptyque pédagogique est clair. Liberté, spontanéité, sérénité. Concrètement, dans ces classes mixtes, pas de bureau surélevé pour l'enseignant, pas d'injonction autoritaire. L'enseignant est là comme un guide bienveillant. Les élèves choisissent leur activité, leur rythme et leur manière de travailler. On parle d'individualisation poussée de l'apprentissage. Chaque élève est respecté dans son style cognitif, son tempo et sa personnalité. Et pour ça... Maria va loin. Elle met en place des moments d'expressions artistiques, chansons, poèmes, académies de lecture, où les enfants expriment leurs émotions, leurs idées et leur monde intérieur. Le tout dans un climat serein, stimulant et surtout sans fatigues inutiles. Le plaisir d'apprendre y est roi. Et elle disait « L'enfant n'est pas une machine qu'on programme à l'heure, il doit décider lui-même du moment où il est prêt. » d'apprentissage. Que peut-on retenir aujourd'hui ? La vision de Bochetti-Alberti est une pépite pour penser l'individualisation en formation adulte. Dans un monde où tout s'accélère, elle nous rappelle que respecter le rythme d'apprentissage de chacun, ce n'est pas ralentir, c'est mieux apprendre. En digital learning, en formation présentielle, en coaching, offrons plus d'autonomie choisie, plus de flexibilité, plus de confiance. Et pourquoi pas un peu plus de sérénité aussi. Alors, que retenir de ces quatre grandes figures de l'éducation ? Qu'elles ont toutes fait le choix de croire en l'apprenant, en son potentiel, en sa capacité à grandir, créer, réfléchir et s'impliquer. Qu'elles ont toutes bousculé les codes de leur époque pour faire de l'école ou de la formation. un lieu d'émancipation, de liberté et de confiance. Et qu'elle nous montre, encore aujourd'hui, qu'enseigner n'est pas transmettre des savoirs, c'est accompagner un être humain vers lui-même. Et si nous, professionnels de la formation, avions tout à gagner à nous replonger dans leurs approches, pour imaginer des dispositifs plus ouverts, plus humains, plus sensibles ? Des formations où l'on apprend avec la tête, le cœur et les mains. Merci d'avoir écouté Pédago. J'espère que cet épisode vous a plu. Si c'est le cas, pour me soutenir, vous pouvez me laisser 5 étoiles sur votre plateforme de podcast préférée. Et pour m'aider à faire connaître le podcast, n'hésitez pas à le partager où vous voulez sur vos réseaux sociaux ou en parler autour de vous. Pensez également à vous abonner pour ne louper aucun épisode, sans oublier de me laisser un commentaire pour me faire part de vos retours ou d'un thème que vous souhaiteriez que j'aborde dans Pédago pour vous accompagner dans la formation. Je vous dis à bientôt pour un prochain épisode.

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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à toutes et à tous, et bienvenue dans Pédago, le podcast qui vous accompagne dans la formation. Je suis Benjamin Gagneux, designer pédagogique spécialisé dans la création d'expériences de formation engageantes et impactantes. Ensemble, je vous propose de découvrir les méthodologies et les outils pour vous permettre de développer concrètement votre pratique en tant que professionnel de la formation. Vous le savez, nous n'avons jamais fini d'apprendre, alors Pédago, c'est parti ! Aujourd'hui, je vous emmène à la rencontre de quatre femmes extraordinaires qui ont changé la façon d'enseigner. Quatre pédagogues visionnaires, parfois oubliés, qui ont, chacune à leur manière, mis l'élève et l'humain au centre de l'apprentissage. Maria Montessori, la pionnière de l'autonomie, Germaine Tortel, l'artiste de l'école maternelle, Yvonne Agnoer, la résistante de la pédagogie, et Maria Bochetti-Alberti, la voix suisse de la liberté sereine. Leur vision résonne aujourd'hui plus que jamais dans nos pratiques de formation. Et si nous nous en inspirions pour inventer la pédagogie de demain ? Maria Montessori Commençons notre voyage avec une figure mondialement connue, Maria Montessori. Souvent associée aux écoles alternatives, son nom est presque devenu une marque. Mais derrière cette renommée se cache une femme engagée, Médecin, pédagogue, pionnière. Une visionnaire qui a bouleversé l'éducation en mettant l'enfant au centre de tout. Mais qui était vraiment Maria Montessori ? Et en quoi sa pensée a-t-elle révolutionné la pédagogie ? Une pionnière pleine de convictions. Maria Montessori, c'est avant tout une pionnière. Née en 1870 en Italie, elle devient la première femme médecin de son pays à seulement 26 ans. Femme de conviction, elle se bat pour l'émancipation des femmes, pour les droits des enfants et pour une vision profondément. humaniste de l'éducation. Mais là où son parcours devient fascinant, c'est quand elle passe de la médecine à la pédagogie. C'est en observant des enfants atteints de déficience mentale qu'elle découvre quelque chose de bouleversant. Ces enfants, qu'on disait incapables, progressent. A condition qu'on leur offre un environnement adapté et de quoi manipuler, expérimenter et essayer. Et c'est ça le point de départ de la fameuse méthode Montessori. Une révolution pédagogique. En 1907, elle ouvre à Rome la première Casa dei Bambini, la maison des enfants. Et là, elle ose quelque chose de radical. Elle donne à l'enfant un cadre pensé pour lui. du mobilier à sa taille, des objets à manipuler, un environnement ordonné. Mais surtout, elle propose la liberté de choisir, de bouger et d'apprendre à son rythme. Montessori ne donne pas de leçons. Elle observe, ajuste et accompagne. Ce qu'elle découvre, alors, est bluffant. Les enfants se concentrent profondément, répètent les gestes, deviennent autonomes, disciplinés, sans qu'on ne leur impose quoi que ce soit. Elle disait, « Ma méthode consiste surtout à donner à l'enfant la possibilité de vivre naturellement, a éveillé sa spontanéité. Une pédagogie qui inspire toujours. Sa pédagogie repose sur des principes clés. L'enfant est acteur de son apprentissage. L'enseignant est un guide, un facilitateur. L'environnement est préparé avec soin. Le matériel est scientifique, pensé pour développer les sens et l'intelligence. Et surtout, ne jamais faire à la place de l'enfant ce qu'il peut faire par lui-même. Cette idée, si simple mais si puissante, reste encore aujourd'hui une boussole pour des milliers de professionnels de la petite enfance, mais aussi pour des formateurs d'adultes qui s'inspirent de ces principes. Maria Montessori a influencé des figures comme Gandhi ou Alexander Graham Bell. Elle a résisté aux résignes totalitaires, elle a été exilée, persécutée, mais elle a tenu bon. Portée par une conviction, L'enfant est l'avenir de l'humanité. Maria Montessori nous rappelle une chose essentielle. Avant de penser les systèmes, pensons aux humains. Sa pédagogie n'est pas un manuel figé. C'est une posture, une philosophie, une promesse de respect et de confiance envers l'apprenant. Que peut-on en retenir aujourd'hui ? Eh bien, la pédagogie Montessori, ce n'est pas que pour les enfants. Ses grands principes sont totalement transposables dans nos dispositifs pour adultes. D'abord, la liberté dans un cadre. C'est ce que nous cherchons quand nous créons des formations autoportantes, en blended learning ou même en présentiel. Proposer un environnement balisé, mais dans lequel l'apprenant a la main. Il choisit ses activités, son rythme et ses centres d'intérêt. Ensuite, la posture du formateur. Chez Montessori, l'adulte est un guide, pas un sachant qui impose. Cette posture, on la retrouve dans la facilitation ou dans l'approche du coaching, voire même dans le design pédagogique centré sur l'expérience utilisateur. Autre idée clé, le matériel. Montessori a conçu des objets pédagogiques concrets, sensoriels et manipulables. Pour nous, c'est un rappel précieux. Varier les supports, intégrer des éléments tangibles, interactifs, immersifs, que ce soit à travers des maquettes, des jeux de rôle ou même du digital learning bien pensé. Enfin, il y a cette fois dans le potentiel humain. Ce regard positif, ce pari de l'autonomie, c'est ce que nous devons avoir envers nos apprenants, quels qu'ils soient. Croire qu'ils peuvent, leur donner les moyens de faire et les laisser faire. Montessori disait également N'aidez jamais un enfant à accomplir une tâche qu'il pense pouvoir réussir. Et si nous appliquions cela à nos formations ? Ce serait peut-être là le plus bel hommage que nous puissions lui rendre. Germaine Tortelle Poursuivons avec une pédagogue française trop méconnue, Germaine Tortelle. Si vous travaillez dans la petite enfance, son nom devrait résonner, car cette inspectrice maternelle a introduit une démarche artistique et expérimentale unique, fondée sur le projet, l'écoute et la création. Une pédagogie de l'initiation, tout en finesse et en puissance. Une vie au service de l'école maternelle. Née à Lyon en 1896, Germaine Tartel est d'abord une institutrice passionnée. Après ses années à l'école normale d'institutrice de Lyon, elle enseigne longtemps dans les classes maternelles du Rhône. Mais elle ne s'en tient pas là. Elle poursuit des études en psychopédagogie et, après 16 années de terrain, devient inspectrice primaire puis maternelle, jusqu'à Paris, et ce, jusqu'à sa retraite en 1962. Mais là où ça devient vraiment passionnant, c'est après sa retraite. Car elle ne s'arrête pas là. Elle prend la tête du tout premier poste de recherche dédié à l'école maternelle, à l'Institut de recherche pédagogique. Une pionnière jusqu'au bout. La pédagogie de l'initiation. Jamaine Tortelle développe ce qu'elle appelle la pédagogie de l'initiation. Une pédagogie centrée sur la liberté, l'autonomie, la conscience et la responsabilité. Mais attention. Ici, tout part de la création artistique. Chez elle, l'expression de l'enfant, son écoute, ses idées, ses émotions sont au cœur de l'apprentissage. C'est une pédagogie du projet. Et ce projet peut émerger de partout. D'un conte raconté en classe, d'une remarque d'un élève, d'un besoin concret dans la classe. Tout est source d'inspiration. Concrètement, une fois l'idée en place, un dialogue s'installe. Les enfants échangent. enrichissent collectivement le projet, formulent leurs intentions. On peut dire que la peinture ou la production n'est pas encore faite, mais elle est déjà dans leur tête. Ensuite, on passe à la création. Et le lendemain, place à la réflexion collective. Les élèves observent, questionnent, s'interrogent. L'adulte, lui, ne juge pas. Il accompagne, reformule et facilite. C'est une pédagogie du tâtonnement expérimental, comme dirait Freinet. On essaie, on rate, on recommence, on apprend. Le but ? Une production collective finale qui ne sera pas juste belle, mais profondément signifiante pour les enfants, car issus de leur propre cheminement. Que peut-on en retenir aujourd'hui ? Nous, professionnels de la formation, pouvons tirer un enseignement majeur de Germaine Tortel, remettre l'expression de l'apprenant au cœur du processus. Travailler par projet, partir de situations vécues, favoriser le dialogue avant, pendant et après l'action, autant de leviers puissants pour faire émerger du sens. Et surtout, valoriser la création, pas seulement artistique, mais aussi conceptuelle, collaborative, réflexive. Tout ce qui engage l'apprenant dans un processus d'appropriation et de transformation. Enfin, la posture du formateur s'inspire largement de celle de l'enseignant tortellien. Écoutez, accueillir, reformuler. sans imposer, juste accompagner, structurer et faire confiance à l'intelligence du collectif. Tortelle disait que l'école maternelle devait être une école d'éveil. Et si nous faisions de nos formations des espaces d'éveil, pas juste de transmission, mais de véritable co-construction. Yvonne Agnoer, troisième escale et nom des moindres, Yvonne Agnoer, dite Goéland, pédagogue, résistante, humaniste. Avec son mari Roger Agnoer, dit pingouin, elle a créé une maison d'enfants hors normes pendant la Seconde Guerre mondiale, un lieu de refuge, de liberté et d'éducation active qui a inspiré des générations. Sa pédagogie, comme sa vie, est un acte de courage, une résistante de l'éducation. Né à Paris en 1898, Formée à l'école normale, certifiée de Cambridge, elle devient institutrice, puis militante syndicaliste et féministe. En 1939, elle signe le Manifeste pour la paix, et radie de l'enseignement, mais reste inébranlable. En 1941, avec son mari Roger, elle fonde la Maison d'enfants de Sèvres, d'abord destinée aux enfants affamés, puis aux orphelins et aux enfants juifs. Une pédagogie active et citoyenne. Yvonne met en place une pédagogie active, inspirée d'Ovid de Croli, freinée ou cousinée, axée sur l'intérêt, la responsabilité, la créativité et l'effort. Elle offre aux enfants des responsabilités, élire des délégués, organiser des ateliers de jardinage, de musique, de journalisme, et vise l'autonomie dès le plus jeune âge. Un engagement courageux. Durant la guerre, la maison d'enfants de Sèvres devient un refuge clandestin. 70% des pensionnaires sont juifs, protégés avec de faux papiers, souvent cachés des Allemands. Elle héberge aussi des adultes, comme le futur Marcel Marceau. En 1974, elle est reconnue juste parmi les nations par Yad Vashem, la république d'enfants. La maison d'enfants était plus qu'un internat, c'était un lieu de vie, 24h sur 24, 7 jours sur 7, où la culture, l'art, le théâtre, le journal, tout existait dans un esprit communautaire et exigeant. Le film Pingouin et Goéland et leurs 500 petits rendent hommage à leur aventure pédagogique. Que peut-on en retenir aujourd'hui ? Yvonne Agnoer nous transmet trois leçons puissantes pour la formation contemporaine. Faire de la pédagogie un acte de résistance. Considérer chaque apprenant comme un individu digne, libre et responsable, en particulier ceux en situation de vulnérabilité. Donner des responsabilités réelles. Engager activement les apprenants et les impliquer dans la gestion de leur environnement d'apprentissage. Construire des espaces d'expression créative et collective. Ou A, réflexion, sens et effort fusionnent, générant sens et transformation personnelle. Maria Bochetti Alberti. Et pour terminer, partons en Suisse italienne à la rencontre de Maria Bochetti Alberti. Moins connue du grand public, cette enseignante a pourtant développé une approche novatrice et profondément humaniste. Liberté, spontanité, sérénité. C'est sur ce triptyque qu'elle fonde son école. Une vision étonnamment moderne où chaque enfant apprend à son rythme selon ses besoins et ses émotions. Une éducatrice de la liberté sereine. Née en 1879, Maya commence comme enseignante à Locarno. Très vite, elle s'interroge sur les méthodes traditionnelles. Elle observe, elle expérimente et surtout, elle s'inspire. Notamment en visitant les écoles Montessori à Milan et à Rome au début des années 1900. Mais attention, Maya Bochetti-Alberti n'est pas une simple imitatrice. Elle se distingue par une approche profondément centrée sur la liberté, la spontanéité et la sérénité. Liberté, spontanéité, sérénité. Son triptyque pédagogique est clair. Liberté, spontanéité, sérénité. Concrètement, dans ces classes mixtes, pas de bureau surélevé pour l'enseignant, pas d'injonction autoritaire. L'enseignant est là comme un guide bienveillant. Les élèves choisissent leur activité, leur rythme et leur manière de travailler. On parle d'individualisation poussée de l'apprentissage. Chaque élève est respecté dans son style cognitif, son tempo et sa personnalité. Et pour ça... Maria va loin. Elle met en place des moments d'expressions artistiques, chansons, poèmes, académies de lecture, où les enfants expriment leurs émotions, leurs idées et leur monde intérieur. Le tout dans un climat serein, stimulant et surtout sans fatigues inutiles. Le plaisir d'apprendre y est roi. Et elle disait « L'enfant n'est pas une machine qu'on programme à l'heure, il doit décider lui-même du moment où il est prêt. » d'apprentissage. Que peut-on retenir aujourd'hui ? La vision de Bochetti-Alberti est une pépite pour penser l'individualisation en formation adulte. Dans un monde où tout s'accélère, elle nous rappelle que respecter le rythme d'apprentissage de chacun, ce n'est pas ralentir, c'est mieux apprendre. En digital learning, en formation présentielle, en coaching, offrons plus d'autonomie choisie, plus de flexibilité, plus de confiance. Et pourquoi pas un peu plus de sérénité aussi. Alors, que retenir de ces quatre grandes figures de l'éducation ? Qu'elles ont toutes fait le choix de croire en l'apprenant, en son potentiel, en sa capacité à grandir, créer, réfléchir et s'impliquer. Qu'elles ont toutes bousculé les codes de leur époque pour faire de l'école ou de la formation. un lieu d'émancipation, de liberté et de confiance. Et qu'elle nous montre, encore aujourd'hui, qu'enseigner n'est pas transmettre des savoirs, c'est accompagner un être humain vers lui-même. Et si nous, professionnels de la formation, avions tout à gagner à nous replonger dans leurs approches, pour imaginer des dispositifs plus ouverts, plus humains, plus sensibles ? Des formations où l'on apprend avec la tête, le cœur et les mains. Merci d'avoir écouté Pédago. J'espère que cet épisode vous a plu. Si c'est le cas, pour me soutenir, vous pouvez me laisser 5 étoiles sur votre plateforme de podcast préférée. Et pour m'aider à faire connaître le podcast, n'hésitez pas à le partager où vous voulez sur vos réseaux sociaux ou en parler autour de vous. Pensez également à vous abonner pour ne louper aucun épisode, sans oublier de me laisser un commentaire pour me faire part de vos retours ou d'un thème que vous souhaiteriez que j'aborde dans Pédago pour vous accompagner dans la formation. Je vous dis à bientôt pour un prochain épisode.

Description

🎚️ Cet épisode a été monté par mes soins sur Adobe Audition (que je découvre encore)

📝 Les notes et ressources citées dans l'épisode

Pingouin & Goéland et leurs 500 petits


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    Bonjour à toutes et à tous, et bienvenue dans Pédago, le podcast qui vous accompagne dans la formation. Je suis Benjamin Gagneux, designer pédagogique spécialisé dans la création d'expériences de formation engageantes et impactantes. Ensemble, je vous propose de découvrir les méthodologies et les outils pour vous permettre de développer concrètement votre pratique en tant que professionnel de la formation. Vous le savez, nous n'avons jamais fini d'apprendre, alors Pédago, c'est parti ! Aujourd'hui, je vous emmène à la rencontre de quatre femmes extraordinaires qui ont changé la façon d'enseigner. Quatre pédagogues visionnaires, parfois oubliés, qui ont, chacune à leur manière, mis l'élève et l'humain au centre de l'apprentissage. Maria Montessori, la pionnière de l'autonomie, Germaine Tortel, l'artiste de l'école maternelle, Yvonne Agnoer, la résistante de la pédagogie, et Maria Bochetti-Alberti, la voix suisse de la liberté sereine. Leur vision résonne aujourd'hui plus que jamais dans nos pratiques de formation. Et si nous nous en inspirions pour inventer la pédagogie de demain ? Maria Montessori Commençons notre voyage avec une figure mondialement connue, Maria Montessori. Souvent associée aux écoles alternatives, son nom est presque devenu une marque. Mais derrière cette renommée se cache une femme engagée, Médecin, pédagogue, pionnière. Une visionnaire qui a bouleversé l'éducation en mettant l'enfant au centre de tout. Mais qui était vraiment Maria Montessori ? Et en quoi sa pensée a-t-elle révolutionné la pédagogie ? Une pionnière pleine de convictions. Maria Montessori, c'est avant tout une pionnière. Née en 1870 en Italie, elle devient la première femme médecin de son pays à seulement 26 ans. Femme de conviction, elle se bat pour l'émancipation des femmes, pour les droits des enfants et pour une vision profondément. humaniste de l'éducation. Mais là où son parcours devient fascinant, c'est quand elle passe de la médecine à la pédagogie. C'est en observant des enfants atteints de déficience mentale qu'elle découvre quelque chose de bouleversant. Ces enfants, qu'on disait incapables, progressent. A condition qu'on leur offre un environnement adapté et de quoi manipuler, expérimenter et essayer. Et c'est ça le point de départ de la fameuse méthode Montessori. Une révolution pédagogique. En 1907, elle ouvre à Rome la première Casa dei Bambini, la maison des enfants. Et là, elle ose quelque chose de radical. Elle donne à l'enfant un cadre pensé pour lui. du mobilier à sa taille, des objets à manipuler, un environnement ordonné. Mais surtout, elle propose la liberté de choisir, de bouger et d'apprendre à son rythme. Montessori ne donne pas de leçons. Elle observe, ajuste et accompagne. Ce qu'elle découvre, alors, est bluffant. Les enfants se concentrent profondément, répètent les gestes, deviennent autonomes, disciplinés, sans qu'on ne leur impose quoi que ce soit. Elle disait, « Ma méthode consiste surtout à donner à l'enfant la possibilité de vivre naturellement, a éveillé sa spontanéité. Une pédagogie qui inspire toujours. Sa pédagogie repose sur des principes clés. L'enfant est acteur de son apprentissage. L'enseignant est un guide, un facilitateur. L'environnement est préparé avec soin. Le matériel est scientifique, pensé pour développer les sens et l'intelligence. Et surtout, ne jamais faire à la place de l'enfant ce qu'il peut faire par lui-même. Cette idée, si simple mais si puissante, reste encore aujourd'hui une boussole pour des milliers de professionnels de la petite enfance, mais aussi pour des formateurs d'adultes qui s'inspirent de ces principes. Maria Montessori a influencé des figures comme Gandhi ou Alexander Graham Bell. Elle a résisté aux résignes totalitaires, elle a été exilée, persécutée, mais elle a tenu bon. Portée par une conviction, L'enfant est l'avenir de l'humanité. Maria Montessori nous rappelle une chose essentielle. Avant de penser les systèmes, pensons aux humains. Sa pédagogie n'est pas un manuel figé. C'est une posture, une philosophie, une promesse de respect et de confiance envers l'apprenant. Que peut-on en retenir aujourd'hui ? Eh bien, la pédagogie Montessori, ce n'est pas que pour les enfants. Ses grands principes sont totalement transposables dans nos dispositifs pour adultes. D'abord, la liberté dans un cadre. C'est ce que nous cherchons quand nous créons des formations autoportantes, en blended learning ou même en présentiel. Proposer un environnement balisé, mais dans lequel l'apprenant a la main. Il choisit ses activités, son rythme et ses centres d'intérêt. Ensuite, la posture du formateur. Chez Montessori, l'adulte est un guide, pas un sachant qui impose. Cette posture, on la retrouve dans la facilitation ou dans l'approche du coaching, voire même dans le design pédagogique centré sur l'expérience utilisateur. Autre idée clé, le matériel. Montessori a conçu des objets pédagogiques concrets, sensoriels et manipulables. Pour nous, c'est un rappel précieux. Varier les supports, intégrer des éléments tangibles, interactifs, immersifs, que ce soit à travers des maquettes, des jeux de rôle ou même du digital learning bien pensé. Enfin, il y a cette fois dans le potentiel humain. Ce regard positif, ce pari de l'autonomie, c'est ce que nous devons avoir envers nos apprenants, quels qu'ils soient. Croire qu'ils peuvent, leur donner les moyens de faire et les laisser faire. Montessori disait également N'aidez jamais un enfant à accomplir une tâche qu'il pense pouvoir réussir. Et si nous appliquions cela à nos formations ? Ce serait peut-être là le plus bel hommage que nous puissions lui rendre. Germaine Tortelle Poursuivons avec une pédagogue française trop méconnue, Germaine Tortelle. Si vous travaillez dans la petite enfance, son nom devrait résonner, car cette inspectrice maternelle a introduit une démarche artistique et expérimentale unique, fondée sur le projet, l'écoute et la création. Une pédagogie de l'initiation, tout en finesse et en puissance. Une vie au service de l'école maternelle. Née à Lyon en 1896, Germaine Tartel est d'abord une institutrice passionnée. Après ses années à l'école normale d'institutrice de Lyon, elle enseigne longtemps dans les classes maternelles du Rhône. Mais elle ne s'en tient pas là. Elle poursuit des études en psychopédagogie et, après 16 années de terrain, devient inspectrice primaire puis maternelle, jusqu'à Paris, et ce, jusqu'à sa retraite en 1962. Mais là où ça devient vraiment passionnant, c'est après sa retraite. Car elle ne s'arrête pas là. Elle prend la tête du tout premier poste de recherche dédié à l'école maternelle, à l'Institut de recherche pédagogique. Une pionnière jusqu'au bout. La pédagogie de l'initiation. Jamaine Tortelle développe ce qu'elle appelle la pédagogie de l'initiation. Une pédagogie centrée sur la liberté, l'autonomie, la conscience et la responsabilité. Mais attention. Ici, tout part de la création artistique. Chez elle, l'expression de l'enfant, son écoute, ses idées, ses émotions sont au cœur de l'apprentissage. C'est une pédagogie du projet. Et ce projet peut émerger de partout. D'un conte raconté en classe, d'une remarque d'un élève, d'un besoin concret dans la classe. Tout est source d'inspiration. Concrètement, une fois l'idée en place, un dialogue s'installe. Les enfants échangent. enrichissent collectivement le projet, formulent leurs intentions. On peut dire que la peinture ou la production n'est pas encore faite, mais elle est déjà dans leur tête. Ensuite, on passe à la création. Et le lendemain, place à la réflexion collective. Les élèves observent, questionnent, s'interrogent. L'adulte, lui, ne juge pas. Il accompagne, reformule et facilite. C'est une pédagogie du tâtonnement expérimental, comme dirait Freinet. On essaie, on rate, on recommence, on apprend. Le but ? Une production collective finale qui ne sera pas juste belle, mais profondément signifiante pour les enfants, car issus de leur propre cheminement. Que peut-on en retenir aujourd'hui ? Nous, professionnels de la formation, pouvons tirer un enseignement majeur de Germaine Tortel, remettre l'expression de l'apprenant au cœur du processus. Travailler par projet, partir de situations vécues, favoriser le dialogue avant, pendant et après l'action, autant de leviers puissants pour faire émerger du sens. Et surtout, valoriser la création, pas seulement artistique, mais aussi conceptuelle, collaborative, réflexive. Tout ce qui engage l'apprenant dans un processus d'appropriation et de transformation. Enfin, la posture du formateur s'inspire largement de celle de l'enseignant tortellien. Écoutez, accueillir, reformuler. sans imposer, juste accompagner, structurer et faire confiance à l'intelligence du collectif. Tortelle disait que l'école maternelle devait être une école d'éveil. Et si nous faisions de nos formations des espaces d'éveil, pas juste de transmission, mais de véritable co-construction. Yvonne Agnoer, troisième escale et nom des moindres, Yvonne Agnoer, dite Goéland, pédagogue, résistante, humaniste. Avec son mari Roger Agnoer, dit pingouin, elle a créé une maison d'enfants hors normes pendant la Seconde Guerre mondiale, un lieu de refuge, de liberté et d'éducation active qui a inspiré des générations. Sa pédagogie, comme sa vie, est un acte de courage, une résistante de l'éducation. Né à Paris en 1898, Formée à l'école normale, certifiée de Cambridge, elle devient institutrice, puis militante syndicaliste et féministe. En 1939, elle signe le Manifeste pour la paix, et radie de l'enseignement, mais reste inébranlable. En 1941, avec son mari Roger, elle fonde la Maison d'enfants de Sèvres, d'abord destinée aux enfants affamés, puis aux orphelins et aux enfants juifs. Une pédagogie active et citoyenne. Yvonne met en place une pédagogie active, inspirée d'Ovid de Croli, freinée ou cousinée, axée sur l'intérêt, la responsabilité, la créativité et l'effort. Elle offre aux enfants des responsabilités, élire des délégués, organiser des ateliers de jardinage, de musique, de journalisme, et vise l'autonomie dès le plus jeune âge. Un engagement courageux. Durant la guerre, la maison d'enfants de Sèvres devient un refuge clandestin. 70% des pensionnaires sont juifs, protégés avec de faux papiers, souvent cachés des Allemands. Elle héberge aussi des adultes, comme le futur Marcel Marceau. En 1974, elle est reconnue juste parmi les nations par Yad Vashem, la république d'enfants. La maison d'enfants était plus qu'un internat, c'était un lieu de vie, 24h sur 24, 7 jours sur 7, où la culture, l'art, le théâtre, le journal, tout existait dans un esprit communautaire et exigeant. Le film Pingouin et Goéland et leurs 500 petits rendent hommage à leur aventure pédagogique. Que peut-on en retenir aujourd'hui ? Yvonne Agnoer nous transmet trois leçons puissantes pour la formation contemporaine. Faire de la pédagogie un acte de résistance. Considérer chaque apprenant comme un individu digne, libre et responsable, en particulier ceux en situation de vulnérabilité. Donner des responsabilités réelles. Engager activement les apprenants et les impliquer dans la gestion de leur environnement d'apprentissage. Construire des espaces d'expression créative et collective. Ou A, réflexion, sens et effort fusionnent, générant sens et transformation personnelle. Maria Bochetti Alberti. Et pour terminer, partons en Suisse italienne à la rencontre de Maria Bochetti Alberti. Moins connue du grand public, cette enseignante a pourtant développé une approche novatrice et profondément humaniste. Liberté, spontanité, sérénité. C'est sur ce triptyque qu'elle fonde son école. Une vision étonnamment moderne où chaque enfant apprend à son rythme selon ses besoins et ses émotions. Une éducatrice de la liberté sereine. Née en 1879, Maya commence comme enseignante à Locarno. Très vite, elle s'interroge sur les méthodes traditionnelles. Elle observe, elle expérimente et surtout, elle s'inspire. Notamment en visitant les écoles Montessori à Milan et à Rome au début des années 1900. Mais attention, Maya Bochetti-Alberti n'est pas une simple imitatrice. Elle se distingue par une approche profondément centrée sur la liberté, la spontanéité et la sérénité. Liberté, spontanéité, sérénité. Son triptyque pédagogique est clair. Liberté, spontanéité, sérénité. Concrètement, dans ces classes mixtes, pas de bureau surélevé pour l'enseignant, pas d'injonction autoritaire. L'enseignant est là comme un guide bienveillant. Les élèves choisissent leur activité, leur rythme et leur manière de travailler. On parle d'individualisation poussée de l'apprentissage. Chaque élève est respecté dans son style cognitif, son tempo et sa personnalité. Et pour ça... Maria va loin. Elle met en place des moments d'expressions artistiques, chansons, poèmes, académies de lecture, où les enfants expriment leurs émotions, leurs idées et leur monde intérieur. Le tout dans un climat serein, stimulant et surtout sans fatigues inutiles. Le plaisir d'apprendre y est roi. Et elle disait « L'enfant n'est pas une machine qu'on programme à l'heure, il doit décider lui-même du moment où il est prêt. » d'apprentissage. Que peut-on retenir aujourd'hui ? La vision de Bochetti-Alberti est une pépite pour penser l'individualisation en formation adulte. Dans un monde où tout s'accélère, elle nous rappelle que respecter le rythme d'apprentissage de chacun, ce n'est pas ralentir, c'est mieux apprendre. En digital learning, en formation présentielle, en coaching, offrons plus d'autonomie choisie, plus de flexibilité, plus de confiance. Et pourquoi pas un peu plus de sérénité aussi. Alors, que retenir de ces quatre grandes figures de l'éducation ? Qu'elles ont toutes fait le choix de croire en l'apprenant, en son potentiel, en sa capacité à grandir, créer, réfléchir et s'impliquer. Qu'elles ont toutes bousculé les codes de leur époque pour faire de l'école ou de la formation. un lieu d'émancipation, de liberté et de confiance. Et qu'elle nous montre, encore aujourd'hui, qu'enseigner n'est pas transmettre des savoirs, c'est accompagner un être humain vers lui-même. Et si nous, professionnels de la formation, avions tout à gagner à nous replonger dans leurs approches, pour imaginer des dispositifs plus ouverts, plus humains, plus sensibles ? Des formations où l'on apprend avec la tête, le cœur et les mains. Merci d'avoir écouté Pédago. J'espère que cet épisode vous a plu. Si c'est le cas, pour me soutenir, vous pouvez me laisser 5 étoiles sur votre plateforme de podcast préférée. Et pour m'aider à faire connaître le podcast, n'hésitez pas à le partager où vous voulez sur vos réseaux sociaux ou en parler autour de vous. Pensez également à vous abonner pour ne louper aucun épisode, sans oublier de me laisser un commentaire pour me faire part de vos retours ou d'un thème que vous souhaiteriez que j'aborde dans Pédago pour vous accompagner dans la formation. Je vous dis à bientôt pour un prochain épisode.

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