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La double vie de Clément : de skieur à vacher cover
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Perchés

La double vie de Clément : de skieur à vacher

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14min |24/07/2024
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14min |24/07/2024
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Description

Partons à la rencontre de Clément, un homme au parcours singulier, et amoureux des montagnes. Il nous partage son quotidien divisé entre ses deux passions et deux métiers distincts selon les saisons.


L'été, Clément endosse le rôle de vacher aux Angles. Il nous raconte avec enthousiasme comment il veille sur les troupeaux de vaches, s'assurant de leur bien-être tout en parcourant les pâturages. Sa passion pour ce métier ancestral transparaît dans chaque anecdote, des longues journées passées à marcher avec les animaux aux moments de quiétude dans les vallées, accompagné de son fidèle chien.

L'hiver, Clément change de décor et rejoint les pistes enneigées où il tient un magasin de ski. Il nous plonge dans l'effervescence de la saison hivernale, décrivant la préparation des équipements, l'accueil des clients et la gestion des journées chargées.


Sa transition entre ces deux univers, bien que radicale, est fluide grâce à son amour pour la montagne et son adaptabilité.


Au-delà de la description de ses deux métiers, Clément nous offre une réflexion profonde sur la vie en montagne, la connexion avec la nature et l'importance de suivre ses passions. Il nous parle de la satisfaction qu'il tire de son travail de vacher, de la tranquillité des pâturages d'été comparée à l'énergie des pistes de ski en hiver.


Cet épisode est une véritable immersion dans la vie d'un homme qui incarne l'esprit montagnard. Que vous soyez amateur de nature, passionné de sports d'hiver ou simplement curieux de découvrir des modes de vie atypiques, cet épisode vous captivera par la richesse de ses récits et l'authenticité de son invité. Rejoignez-nous pour une discussion enrichissante et découvrez l'univers fascinant de Clément, un vacher des Pyrénées et skieur des pistes.

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Perchés, c'est LE podcast qui vous emmène en montagne ! 🏔️

Situé dans les Pyrénées Orientales (66), les Angles le village-station est une destination 4 saisons, où la montagne se vie toute l’année.  Un panorama exceptionnel, une exposition propice à un bon enneigement sur la station de ski, des sentiers balisés avec des points de vue à couper le souffle, des pistes qui arrivent au pied du clocher, une vie nocturne animée, un espace aqua-ludique, une luge monorail, des infrastructures de qualité... Les Angles séduit par ses nombreux atouts ! 😍


Dans ce podcast, nous partons à la rencontre de ceux qui vivent « Perchés ». Nés en montagne, ou tombés amoureux des sommets, ils nous embarquent dans des récits inspirants, remplis d’anecdotes, d’histoires et de souvenirs. Vous découvrirez des aventures hors du commun, des métiers exercés avec passion, et des lieux uniques situés au cœur des Pyrénées Catalanes. 


Un territoire « Perchés » mêlant authenticité & modernité, et ce, depuis 60 ans ! 

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Vous aimerez ce podcast, si vous aimez :
Montagne • Aventure • Podcast en montagne • Anecdotes et histoires de vie • Station de ski • Montagne 4 saisons • Les Angles le village station • Les Pyrénées •  Perchés • Tourisme et destination •  Pyrénées Orientales et Pyrénées Catalanes •  Vivre en altitude et vivre en montagne • Randonnée • Conseil et bon plan • Nature • Podcast en montagne • Les Angles • Sport de montagne • Découvrir la montagne autrement • Métiers de la montagne • Habiter en montagne • Vacances en montagne • Voyage en montagne


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue sur Percher, le podcast qui vous emmène en montagne. Aujourd'hui, on est avec Clément. Il a grandi aux Angles où il a assimilé sa passion et sa profession. En hiver, Clément tient un magasin de ski et dès que les neiges fondent, il revêt son autre casquette et devient vaché. Il s'occupe des troupeaux dans les pâturages. Clément, bonjour.

  • Speaker #1

    Bonjour.

  • Speaker #0

    Donc Clément, tu as grandi aux Angles, tu connais parfaitement la montagne. Tes grands-parents sont même... plutôt connu ici puisque Janine, ta grand-mère, est passée au micro du podcast pour nous parler de sa vie aux angles et de son mari François qui a été le premier directeur de la station de ski. Est-ce que c'est eux qui t'ont transmis cette passion de la montagne et l'envie d'y vivre toute l'année ?

  • Speaker #1

    Je pense que c'est mon grand-père qui m'a transmis tout ça. C'est avec lui que j'allais à la montagne en vélo. Après, la passion des vaches en parallèle, c'est lui aussi parce que quand j'étais petit, un peu casse-pieds. Le seul moment où j'étais... calme et tranquille c'est quand il me posait sur une balle de foin et que je regardais les vaches en bas à la table du village donc je pense que ouais

  • Speaker #0

    Tu l'as toujours regardé faire et après tu as voulu faire toi-même ?

  • Speaker #1

    En fait mon grand-père n'est pas du milieu du tout mais en fait j'ai toujours regardé Barthélémy en bas à la table des Angles faire et donc du coup j'ai fait aussi des stages chez lui tout ça et je pense que c'était ma passion quoi

  • Speaker #0

    Ça a été une passion directe d'être vaché dans la nature, à la montagne ?

  • Speaker #1

    Oui, en fait j'étais au contact des animaux l'hiver, parce que mon grand-père m'emmenait depuis petit à l'étable en dessous. Puis après j'ai grandi à travers un petit peu les troupeaux, en bas à Barthélémy, l'étable et tout ça. Ça m'a beaucoup appris sur le métier. Et puis après, cette passion, ça s'est fait un petit peu naturellement, j'ai envie de dire une passion, comme si c'était une destinée.

  • Speaker #0

    Mais l'hiver aussi, tu as une autre passion finalement ?

  • Speaker #1

    C'est une autre passion, c'est le monde du ski. Ça me va bien parce que les deux métiers, je n'aime pas du tout la routine. En fait, ce qu'il y a de bien, c'est que l'hiver, j'ai le côté station de ski où la vie est basée sur le ski l'hiver aux angles. Du coup, je n'aime pas cette routine. L'été, j'ai trouvé cet équilibre-là en étant avec les vaches à la montagne. Les journées sont différentes aussi là-haut, comme en hiver. J'emmène les mêmes journées au final.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai que tu verres beaucoup avec les touristes.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    Tu es plus seul avec ton troupeau.

  • Speaker #1

    C'est ça, je me ressource.

  • Speaker #0

    C'est ça, donc c'est un moyen de faire une balance.

  • Speaker #1

    Oui, c'est un équilibre. Ce n'est pas une routine, je n'aime pas tout ce qui est routine.

  • Speaker #0

    En plus d'avoir grandi ici, tu exerces ces deux métiers qui te permettent de vivre à l'année. Est-ce que tu peux nous parler plus spécifiquement de ces deux métiers ? En quoi ça consiste exactement ?

  • Speaker #1

    Donc, hier, je suis gérant de magasin.

  • Speaker #0

    Donc si on veut louer des skis, si on veut acheter une finaison, c'est vers toi qu'on va.

  • Speaker #1

    Exactement. Je suis plus basé sur un magasin de skis de location pure et vente d'accessoires, donc masques, des affaires de dépannage pour les gens qui viennent uniquement à la journée ou même sur un plus long séjour à la semaine ou un petit peu plus long. Et donc du coup, on est 7 à travailler dans mon piste. Voilà, donc c'est un petit magasin au bord de piste, au bord de la balie ou là-bas. Et donc après moi l'été, mon métier ça consiste à surveiller les troupeaux, mettre du sel aux vaches parce qu'elles adorent ça, c'est une source de, pas de vitamines mais d'immunité aussi. Et moi en fait ça permet d'avoir un rapport avec l'animal. Donc après aussi mon boulot c'est de pointer les vaches. Quand je dis pointer les vaches, elles ont des étiquettes, j'ai une fiche pour rappel, tous les troupeaux en fonction des propriétaires. Sur l'estive j'ai 8 propriétaires. Donc en gros ça... correspond à 280 vaches sans compter les veaux donc c'est 280 mères donc nous sur estive on a des vaches allaitantes pas des vaches laitières comme il peut y avoir en normandie tout ça nous c'est des vaches qui ont des veaux elles ont des veaux avec elles donc c'est pour la viande et après mon boulot aussi c'est de faire les clôtures que tout soit bien parce qu'elles sont quand même parquées Il y a quelques kilomètres de clôture aux alentours des Angles, pour ceux qui connaissent, il y a Gagnade, les Eglésiettes, Balcer, là il y a Dure, ça c'est en partie clôturé tout autour. Et ensuite on transhumme les bêtes aussi mi-juillet dans la vallée du Galbe jusqu'à début septembre pour qu'elles aient une herbe plus riche.

  • Speaker #0

    Alors on va dire, parce que tu nous parles de transhumance, est-ce que tu peux nous définir ce que c'est ?

  • Speaker #1

    Alors transhumance, c'est-à-dire qu'on va passer les troupeaux d'une vallée à une autre. On rassemble tous les troupeaux, tous les éleveurs, on essaie de ne pas en oublier si possible, et on les passe dans notre vallée, dans la vallée du Galbe.

  • Speaker #0

    Donc c'est bénéfique pour le troupeau ?

  • Speaker #1

    Voilà, c'est ça. On va avoir une nouvelle herbe qui n'a pas été touchée par d'autres troupeaux. On est vraiment dans une vallée qui est vierge, on va dire. Elles ont toutes les herbes pour elles, tout ce qu'elles veulent, toutes ces veules, il y a des courses. Et voilà, du coup pendant ce temps là, la vallée de la Yadur se régénère jusqu'à temps qu'on revienne donc de septembre jusqu'à la fin de l'estime, c'est à dire fin octobre.

  • Speaker #0

    D'accord, c'est vraiment un cycle, il y a des périodes spécifiques. C'est à dire qu'une fois que toi tu as fini d'être vaché, tu en fais quoi en fait de ton troupeau avant d'arriver à ton magasin d'estime ?

  • Speaker #1

    Alors en fait, fin octobre il y a une date butoir du coup pendant le rastoral, les vaches ne sont plus censées être à la montagne. Chaque éleveur vient récupérer ses bêtes, elles en ferment dans un parc. La plupart partent en camion parce que j'ai beaucoup d'éleveurs de l'Aude. Et le reste descendent à pied vers Formiguerre où elles connaissent généralement le chemin tout seul quand il commence à faire froid. C'est possible que ça arrive aussi que j'ai des veaux qui naissent à la montagne. Donc, regarder que le veau aille bien. Après, j'appelle le propriétaire, on boucle le veau. Ouais, c'est chouette.

  • Speaker #0

    Tu as déjà agrobagné une vache à ta naissance ? Ouais,

  • Speaker #1

    ouais, c'est dans les deux premières années que j'ai commencé, ouais. Je savais le faire parce que j'avais pratiqué un petit peu en bas à l'étable. Donc j'avais pratiqué, j'ai fait ça naturellement.

  • Speaker #0

    Tu parles de pratiquer, est-ce que tu as des études ou est-ce que tu as été formé à ça ou vraiment tu as été inclus dans le truc et tu as appris sur le tas ? Est-ce qu'il y a des études pour faire ce que tu fais ?

  • Speaker #1

    Il y a des études, il y a des études puisque les jeunes agriculteurs qui veulent monter l'exploitation font leurs études là-dedans et apprennent le métier. Moi honnêtement j'ai appris sur le tas.

  • Speaker #0

    Tu as eu de la chance d'être bien entouré, tu veux qu'il s'y prête bien aussi.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Du coup, j'ai vraiment appris sur le tas, avec des méthodes à l'ancienne, j'ai envie de dire, et qui marchent plutôt bien, parce que c'est réellement ce qui se passe. Donc, j'ai vraiment appris sur le tas, puis naturellement, quand c'est une passion,

  • Speaker #0

    ça se fait naturellement,

  • Speaker #1

    il n'y a pas besoin de forcer.

  • Speaker #0

    Et tu me parles de passion, est-ce que tu peux me parler des avantages d'avoir deux métiers différents à l'année aux Angles ?

  • Speaker #1

    Personnellement, je sais que quand je finis ma saison d'été, j'ai ce petit mois de transition où je me remotive à me dire L'hiver arrive, il va y avoir de la neige, il va y avoir des touristes, il faut trouver les collègues au magasin. Donc voilà, c'est une dynamique complètement différente de l'été parce que l'été, il me retrouve tout seul. Arriver à se remotiver, même pareil en se disant, dans le sens inverse quand je finis mon hiver, à me dire Bon, mais voilà, il n'y a plus de touristes. Et je vais retrouver mes vaches, être dans les hauteurs. Je vais être sur le fil. Oui, voilà. J'ai mon chien maintenant, c'est Nani. Donc voilà, se retrouver tous les deux, marcher, faire les clôtures. Mon petit monde.

  • Speaker #0

    Le petit monde. Mon petit monde. Le petit monde à la montagne. C'est ça. Et en tant que vaché, tu as dû voir l'évolution du métier et de la place de l'agriculture aux angles. Parce qu'il faut savoir quand même que l'activité principale des angles avant le ski, c'était l'agriculture. Et ta grand-mère nous expliquait qu'au début de l'exploitation de la station de ski, nombreux étaient le personnel le matin en fait qui s'occupait des vaches et des brebis avant de venir travailler sur les téléskis. Est-ce qu'aujourd'hui le rôle de l'agriculture et du pastoralisme reste essentiel en montagne pour toi ?

  • Speaker #1

    Moi je pense que oui, il faut le garder puisqu'on est quand même à la village station mais il ne faut pas oublier le côté village et rural qui a été depuis des années. Moi en parallèle pour refléter un petit quelque chose, j'ai 20 brebis à moi donc perso donc le matin, l'hiver. avant d'aller au magasin, à 6h30 je m'en occupe. Donc c'est un peu ce que faisaient les anciens à l'époque, avant de venir travailler sur la station. Bon, c'est 20 brebis, mais il faut y aller.

  • Speaker #0

    Il faut quand même se lever, les nourrir, s'en occuper.

  • Speaker #1

    Il faut se lever, il faut s'en occuper. Quand il y a la période d'agneulage, j'en ai que 20. J'ai des collègues qui ont des grosses exploitations, qui ont 200 brebis, c'est pas pareil, c'est pas le même boulot. Mais quand on a des bêtes, il faut s'en occuper, quand on en a deux, quand on en a une, deux, vingt. Donc du coup, je pense que c'est important que le village garde ce côté rural, qu'il y ait des vaches en estive et tout ça, je trouve ça bien, et puis ça entretient la montagne.

  • Speaker #0

    C'est ça, parce que tu nous parlais du coup du rôle des troupeaux sur l'entretien de ces montagnes.

  • Speaker #1

    C'est ça. Donc en fait, les vaches, elles entretiennent toutes les prairies, tout ce qui est les églises, les parties, les josses qu'on appelle en catalan, c'est-à-dire c'est des clairières en fait, qui sont entretenues, sinon ça serait bouché par les genévriers, les petits peignes et tout ça. Et je pense que ce côté ouvert qui est dans notre secteur, il faut le préserver, parce que sinon, tout va se boucher d'arbres et puis forcément, entre guillemets, on ne verra plus rien. C'est dommage. Il y a des endroits super jolis par là-haut. Et je pense que c'est grâce aux bêtes aussi que c'est comme ça en ce moment.

  • Speaker #0

    Parce que c'est vrai que les troupeaux sont presque dans la nature, en pleine montagne. Ils permettent d'entretenir les territoires. Mais nous, par exemple, en tant que touristes, on peut les croiser sur les chemins. Comment est-ce qu'on doit agir face à ça ?

  • Speaker #1

    Alors moi, mon conseil personnellement, c'est qu'il faut être vigilant. Les vaches ne sont pas méchantes, mais si elles réagissent d'une façon, c'est qu'elles se protègent elles-mêmes ou qu'elles protègent le veau. Donc moi, ce que je conseille, c'est de faire un petit demi-tour. ne pas traverser les troupeaux, faire un petit demi-tour, pas d'un kilomètre, s'écarter, contourner, ils ne nous diront rien. En vélo c'est différent, je ne pense pas qu'elles nous embêtent quand on est en vélo, parce qu'elles en ont même peur, parce que moi des fois je vais voir les vaches en vélo, elles en ont peur, mais voilà ce qu'il faut faire c'est les contourner, ne pas les embêter, si elles sont sur le chemin, on attend un petit peu, si elles passent, il va falloir faire simplement un petit détour, mais surtout il ne faut pas les enquiquiner, surtout si on a un chien. Elles n'aiment pas les chiens. Elles sont habituées aux miens et encore que des fois ça a du mal à passer donc je fais très attention. Elles n'aiment pas ça en fait. Pour elles c'est un danger et elles se protègent. Et elles se protéger c'est changer quoi. Donc il faut faire très attention. Après si je peux dire aussi un petit quelque chose pour les gens de la montagne, c'est que bon nous on a les vaches ici en estive mais au dessus de moi il y a le berger qui est vraiment lui sur les hauteurs. Donc lui il a le patou. Et le patou c'est là où il faut faire attention aussi. Parce que lui, le patou, son rôle, c'est de défendre le troupeau de la menace. La menace, pour lui, c'est les prédateurs, c'est les personnes qu'il ne connaît pas, les chiens qu'il ne connaît pas. Donc nous, sur les vaches, on n'a pas de patou, parce qu'il n'y en a pas besoin. Ici, on est encore éprané par la prédation, donc on n'en a pas besoin. Mais lui, le berger, là-haut, comme il est vraiment sur les hauteurs, sur la coste d'El Pam, donc un petit peu plus haut que Gagnane, il y aura quelques patous cette année. D'accord. Donc il faut vraiment faire attention à ça, aux touristes. pour faire un petit peu de prévention.

  • Speaker #0

    Bien sûr, c'est toujours important de...

  • Speaker #1

    Après, tout se passera bien si vous faites le tour du troupeau.

  • Speaker #0

    On ne leur fait pas peur,

  • Speaker #1

    qu'on ne crie pas et qu'on ne croit pas. Le chien lui fait son rôle. Et après, pour les vaches, attention, il faut être prudent. Toujours. C'est ça.

  • Speaker #0

    Tu me parles de ton chien, c'est un chien de troupeau que tu as élevé,

  • Speaker #1

    que tu as voulu prendre pour s'occuper avec toi du troupeau ? En fait, ça s'est fait sur un coup de tête, mais j'ai regardé une annonce sur le banquet et j'avais eu l'idée de me dire... Je suis en dehors l'été, donc je me suis dit de rêver pour lui. Je vais voir du nanon, je vois une portée, je me suis dit bon, ils sont jolis, machin. J'appelle et en fait, la dame que j'ai appelée était une propriétaire qui me met des bêtes en estive ici. Donc elle m'a envoyé la photo d'un, donc de Bull, que j'ai baptisé. Et bon, ça a craqué.

  • Speaker #0

    Ah super, dans le petit tuyau dans les montagnes. Ouais,

  • Speaker #1

    c'est ça. Du coup, c'est un berger australien croisé avec du border.

  • Speaker #0

    Ah oui, donc ça a vraiment un caractère…

  • Speaker #1

    Il est un peu têtu. Comme le patron, c'est ça mon mot.

  • Speaker #0

    Voilà, c'est parce que ça fait la paix.

  • Speaker #1

    Mais voilà, j'essaie de faire de mon mieux pour essayer d'apprendre un petit peu le métier. Donc voilà, moi je l'ai un petit peu appris avec mes brebis, à ma façon, pas les bonnes. Et après avec les vaches, pareil, à ma façon, sur les troupeaux. Mais ils travaillent plus sur les vaches que sur les brebis. Donc au final, c'est parfait.

  • Speaker #0

    C'est parfait.

  • Speaker #1

    C'est parfait pour l'été, c'est parfait.

  • Speaker #0

    Et pour finir, est-ce que tu peux nous dire, si moi je veux découvrir un petit peu ce qu'est le pastoralisme ou l'estive, Est-ce qu'il y a un moyen ici aux Angles de le faire ?

  • Speaker #1

    Alors il y a un moyen de le découvrir. Donc pour les vaches, on fait une transhumance. Donc on les passe d'une vallée à une autre. Donc on les passe de la vallée de la Yadur à la vallée du Galbe.

  • Speaker #0

    Donc on peut voir les vaches traverser d'une vallée à une autre.

  • Speaker #1

    C'est ça. Donc là on est avec tous les éleveurs, on rassemble tous les troupeaux. On les bloque au petit refuge de la Yadur en bas. On essaie de voir que tout le monde soit là. Et ensuite on monte jusqu'à la station de Formiguerre. Et là il y a une petite fête pastorale. Et à la fin du repas, on les fait basculer. dans la vallée du Gannes. Donc ceux qui veulent venir et qui n'ont pas trop mangé peuvent finir de transhumer avec nous. Sinon, moi et les éleveurs, on finit d'amener les vaches qui sont 10 km derrière. Et ensuite, pour parler un petit peu de pastoralisme, il y a une autre fête qui est du coup au mois d'août, la fête des bergers, qui est là, donc on traverse le village avec le troupeau de brebis des Angles, qui a 900 têtes cette année.

  • Speaker #0

    C'est un événement quand même qui est extraordinaire de voir tout ça. C'est posé dans les petites rues étroites du village.

  • Speaker #1

    On se dit qu'elles sont sur les hauteurs tout le long de l'été. Là, on a la chance de les voir ici.

  • Speaker #0

    Très clément. Merci beaucoup. En tout cas, on apprend que les troupeaux, ça fait vraiment partie de la vie à la montagne. Qu'avoir deux métiers différents, c'est possible aux angles. De vivre toute l'année, c'est possible aux angles.

  • Speaker #1

    C'est possible.

  • Speaker #0

    Et peut-être qu'on se retrouvera cet été.

  • Speaker #1

    Avec un plaisir. Merci. Avec plaisir.

  • Speaker #0

    Merci d'avoir rejoint Perchet pour ce périple en altitude. Si cet épisode vous a plu, n'hésitez pas à nous laisser une note, un commentaire ou à nous le dire sur les réseaux sociaux des Angles, le village de station. A la prochaine pour une nouvelle ascension éditive.

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L'hiver, Clément change de décor et rejoint les pistes enneigées où il tient un magasin de ski. Il nous plonge dans l'effervescence de la saison hivernale, décrivant la préparation des équipements, l'accueil des clients et la gestion des journées chargées.


Sa transition entre ces deux univers, bien que radicale, est fluide grâce à son amour pour la montagne et son adaptabilité.


Au-delà de la description de ses deux métiers, Clément nous offre une réflexion profonde sur la vie en montagne, la connexion avec la nature et l'importance de suivre ses passions. Il nous parle de la satisfaction qu'il tire de son travail de vacher, de la tranquillité des pâturages d'été comparée à l'énergie des pistes de ski en hiver.


Cet épisode est une véritable immersion dans la vie d'un homme qui incarne l'esprit montagnard. Que vous soyez amateur de nature, passionné de sports d'hiver ou simplement curieux de découvrir des modes de vie atypiques, cet épisode vous captivera par la richesse de ses récits et l'authenticité de son invité. Rejoignez-nous pour une discussion enrichissante et découvrez l'univers fascinant de Clément, un vacher des Pyrénées et skieur des pistes.

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Perchés, c'est LE podcast qui vous emmène en montagne ! 🏔️

Situé dans les Pyrénées Orientales (66), les Angles le village-station est une destination 4 saisons, où la montagne se vie toute l’année.  Un panorama exceptionnel, une exposition propice à un bon enneigement sur la station de ski, des sentiers balisés avec des points de vue à couper le souffle, des pistes qui arrivent au pied du clocher, une vie nocturne animée, un espace aqua-ludique, une luge monorail, des infrastructures de qualité... Les Angles séduit par ses nombreux atouts ! 😍


Dans ce podcast, nous partons à la rencontre de ceux qui vivent « Perchés ». Nés en montagne, ou tombés amoureux des sommets, ils nous embarquent dans des récits inspirants, remplis d’anecdotes, d’histoires et de souvenirs. Vous découvrirez des aventures hors du commun, des métiers exercés avec passion, et des lieux uniques situés au cœur des Pyrénées Catalanes. 


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  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue sur Percher, le podcast qui vous emmène en montagne. Aujourd'hui, on est avec Clément. Il a grandi aux Angles où il a assimilé sa passion et sa profession. En hiver, Clément tient un magasin de ski et dès que les neiges fondent, il revêt son autre casquette et devient vaché. Il s'occupe des troupeaux dans les pâturages. Clément, bonjour.

  • Speaker #1

    Bonjour.

  • Speaker #0

    Donc Clément, tu as grandi aux Angles, tu connais parfaitement la montagne. Tes grands-parents sont même... plutôt connu ici puisque Janine, ta grand-mère, est passée au micro du podcast pour nous parler de sa vie aux angles et de son mari François qui a été le premier directeur de la station de ski. Est-ce que c'est eux qui t'ont transmis cette passion de la montagne et l'envie d'y vivre toute l'année ?

  • Speaker #1

    Je pense que c'est mon grand-père qui m'a transmis tout ça. C'est avec lui que j'allais à la montagne en vélo. Après, la passion des vaches en parallèle, c'est lui aussi parce que quand j'étais petit, un peu casse-pieds. Le seul moment où j'étais... calme et tranquille c'est quand il me posait sur une balle de foin et que je regardais les vaches en bas à la table du village donc je pense que ouais

  • Speaker #0

    Tu l'as toujours regardé faire et après tu as voulu faire toi-même ?

  • Speaker #1

    En fait mon grand-père n'est pas du milieu du tout mais en fait j'ai toujours regardé Barthélémy en bas à la table des Angles faire et donc du coup j'ai fait aussi des stages chez lui tout ça et je pense que c'était ma passion quoi

  • Speaker #0

    Ça a été une passion directe d'être vaché dans la nature, à la montagne ?

  • Speaker #1

    Oui, en fait j'étais au contact des animaux l'hiver, parce que mon grand-père m'emmenait depuis petit à l'étable en dessous. Puis après j'ai grandi à travers un petit peu les troupeaux, en bas à Barthélémy, l'étable et tout ça. Ça m'a beaucoup appris sur le métier. Et puis après, cette passion, ça s'est fait un petit peu naturellement, j'ai envie de dire une passion, comme si c'était une destinée.

  • Speaker #0

    Mais l'hiver aussi, tu as une autre passion finalement ?

  • Speaker #1

    C'est une autre passion, c'est le monde du ski. Ça me va bien parce que les deux métiers, je n'aime pas du tout la routine. En fait, ce qu'il y a de bien, c'est que l'hiver, j'ai le côté station de ski où la vie est basée sur le ski l'hiver aux angles. Du coup, je n'aime pas cette routine. L'été, j'ai trouvé cet équilibre-là en étant avec les vaches à la montagne. Les journées sont différentes aussi là-haut, comme en hiver. J'emmène les mêmes journées au final.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai que tu verres beaucoup avec les touristes.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    Tu es plus seul avec ton troupeau.

  • Speaker #1

    C'est ça, je me ressource.

  • Speaker #0

    C'est ça, donc c'est un moyen de faire une balance.

  • Speaker #1

    Oui, c'est un équilibre. Ce n'est pas une routine, je n'aime pas tout ce qui est routine.

  • Speaker #0

    En plus d'avoir grandi ici, tu exerces ces deux métiers qui te permettent de vivre à l'année. Est-ce que tu peux nous parler plus spécifiquement de ces deux métiers ? En quoi ça consiste exactement ?

  • Speaker #1

    Donc, hier, je suis gérant de magasin.

  • Speaker #0

    Donc si on veut louer des skis, si on veut acheter une finaison, c'est vers toi qu'on va.

  • Speaker #1

    Exactement. Je suis plus basé sur un magasin de skis de location pure et vente d'accessoires, donc masques, des affaires de dépannage pour les gens qui viennent uniquement à la journée ou même sur un plus long séjour à la semaine ou un petit peu plus long. Et donc du coup, on est 7 à travailler dans mon piste. Voilà, donc c'est un petit magasin au bord de piste, au bord de la balie ou là-bas. Et donc après moi l'été, mon métier ça consiste à surveiller les troupeaux, mettre du sel aux vaches parce qu'elles adorent ça, c'est une source de, pas de vitamines mais d'immunité aussi. Et moi en fait ça permet d'avoir un rapport avec l'animal. Donc après aussi mon boulot c'est de pointer les vaches. Quand je dis pointer les vaches, elles ont des étiquettes, j'ai une fiche pour rappel, tous les troupeaux en fonction des propriétaires. Sur l'estive j'ai 8 propriétaires. Donc en gros ça... correspond à 280 vaches sans compter les veaux donc c'est 280 mères donc nous sur estive on a des vaches allaitantes pas des vaches laitières comme il peut y avoir en normandie tout ça nous c'est des vaches qui ont des veaux elles ont des veaux avec elles donc c'est pour la viande et après mon boulot aussi c'est de faire les clôtures que tout soit bien parce qu'elles sont quand même parquées Il y a quelques kilomètres de clôture aux alentours des Angles, pour ceux qui connaissent, il y a Gagnade, les Eglésiettes, Balcer, là il y a Dure, ça c'est en partie clôturé tout autour. Et ensuite on transhumme les bêtes aussi mi-juillet dans la vallée du Galbe jusqu'à début septembre pour qu'elles aient une herbe plus riche.

  • Speaker #0

    Alors on va dire, parce que tu nous parles de transhumance, est-ce que tu peux nous définir ce que c'est ?

  • Speaker #1

    Alors transhumance, c'est-à-dire qu'on va passer les troupeaux d'une vallée à une autre. On rassemble tous les troupeaux, tous les éleveurs, on essaie de ne pas en oublier si possible, et on les passe dans notre vallée, dans la vallée du Galbe.

  • Speaker #0

    Donc c'est bénéfique pour le troupeau ?

  • Speaker #1

    Voilà, c'est ça. On va avoir une nouvelle herbe qui n'a pas été touchée par d'autres troupeaux. On est vraiment dans une vallée qui est vierge, on va dire. Elles ont toutes les herbes pour elles, tout ce qu'elles veulent, toutes ces veules, il y a des courses. Et voilà, du coup pendant ce temps là, la vallée de la Yadur se régénère jusqu'à temps qu'on revienne donc de septembre jusqu'à la fin de l'estime, c'est à dire fin octobre.

  • Speaker #0

    D'accord, c'est vraiment un cycle, il y a des périodes spécifiques. C'est à dire qu'une fois que toi tu as fini d'être vaché, tu en fais quoi en fait de ton troupeau avant d'arriver à ton magasin d'estime ?

  • Speaker #1

    Alors en fait, fin octobre il y a une date butoir du coup pendant le rastoral, les vaches ne sont plus censées être à la montagne. Chaque éleveur vient récupérer ses bêtes, elles en ferment dans un parc. La plupart partent en camion parce que j'ai beaucoup d'éleveurs de l'Aude. Et le reste descendent à pied vers Formiguerre où elles connaissent généralement le chemin tout seul quand il commence à faire froid. C'est possible que ça arrive aussi que j'ai des veaux qui naissent à la montagne. Donc, regarder que le veau aille bien. Après, j'appelle le propriétaire, on boucle le veau. Ouais, c'est chouette.

  • Speaker #0

    Tu as déjà agrobagné une vache à ta naissance ? Ouais,

  • Speaker #1

    ouais, c'est dans les deux premières années que j'ai commencé, ouais. Je savais le faire parce que j'avais pratiqué un petit peu en bas à l'étable. Donc j'avais pratiqué, j'ai fait ça naturellement.

  • Speaker #0

    Tu parles de pratiquer, est-ce que tu as des études ou est-ce que tu as été formé à ça ou vraiment tu as été inclus dans le truc et tu as appris sur le tas ? Est-ce qu'il y a des études pour faire ce que tu fais ?

  • Speaker #1

    Il y a des études, il y a des études puisque les jeunes agriculteurs qui veulent monter l'exploitation font leurs études là-dedans et apprennent le métier. Moi honnêtement j'ai appris sur le tas.

  • Speaker #0

    Tu as eu de la chance d'être bien entouré, tu veux qu'il s'y prête bien aussi.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Du coup, j'ai vraiment appris sur le tas, avec des méthodes à l'ancienne, j'ai envie de dire, et qui marchent plutôt bien, parce que c'est réellement ce qui se passe. Donc, j'ai vraiment appris sur le tas, puis naturellement, quand c'est une passion,

  • Speaker #0

    ça se fait naturellement,

  • Speaker #1

    il n'y a pas besoin de forcer.

  • Speaker #0

    Et tu me parles de passion, est-ce que tu peux me parler des avantages d'avoir deux métiers différents à l'année aux Angles ?

  • Speaker #1

    Personnellement, je sais que quand je finis ma saison d'été, j'ai ce petit mois de transition où je me remotive à me dire L'hiver arrive, il va y avoir de la neige, il va y avoir des touristes, il faut trouver les collègues au magasin. Donc voilà, c'est une dynamique complètement différente de l'été parce que l'été, il me retrouve tout seul. Arriver à se remotiver, même pareil en se disant, dans le sens inverse quand je finis mon hiver, à me dire Bon, mais voilà, il n'y a plus de touristes. Et je vais retrouver mes vaches, être dans les hauteurs. Je vais être sur le fil. Oui, voilà. J'ai mon chien maintenant, c'est Nani. Donc voilà, se retrouver tous les deux, marcher, faire les clôtures. Mon petit monde.

  • Speaker #0

    Le petit monde. Mon petit monde. Le petit monde à la montagne. C'est ça. Et en tant que vaché, tu as dû voir l'évolution du métier et de la place de l'agriculture aux angles. Parce qu'il faut savoir quand même que l'activité principale des angles avant le ski, c'était l'agriculture. Et ta grand-mère nous expliquait qu'au début de l'exploitation de la station de ski, nombreux étaient le personnel le matin en fait qui s'occupait des vaches et des brebis avant de venir travailler sur les téléskis. Est-ce qu'aujourd'hui le rôle de l'agriculture et du pastoralisme reste essentiel en montagne pour toi ?

  • Speaker #1

    Moi je pense que oui, il faut le garder puisqu'on est quand même à la village station mais il ne faut pas oublier le côté village et rural qui a été depuis des années. Moi en parallèle pour refléter un petit quelque chose, j'ai 20 brebis à moi donc perso donc le matin, l'hiver. avant d'aller au magasin, à 6h30 je m'en occupe. Donc c'est un peu ce que faisaient les anciens à l'époque, avant de venir travailler sur la station. Bon, c'est 20 brebis, mais il faut y aller.

  • Speaker #0

    Il faut quand même se lever, les nourrir, s'en occuper.

  • Speaker #1

    Il faut se lever, il faut s'en occuper. Quand il y a la période d'agneulage, j'en ai que 20. J'ai des collègues qui ont des grosses exploitations, qui ont 200 brebis, c'est pas pareil, c'est pas le même boulot. Mais quand on a des bêtes, il faut s'en occuper, quand on en a deux, quand on en a une, deux, vingt. Donc du coup, je pense que c'est important que le village garde ce côté rural, qu'il y ait des vaches en estive et tout ça, je trouve ça bien, et puis ça entretient la montagne.

  • Speaker #0

    C'est ça, parce que tu nous parlais du coup du rôle des troupeaux sur l'entretien de ces montagnes.

  • Speaker #1

    C'est ça. Donc en fait, les vaches, elles entretiennent toutes les prairies, tout ce qui est les églises, les parties, les josses qu'on appelle en catalan, c'est-à-dire c'est des clairières en fait, qui sont entretenues, sinon ça serait bouché par les genévriers, les petits peignes et tout ça. Et je pense que ce côté ouvert qui est dans notre secteur, il faut le préserver, parce que sinon, tout va se boucher d'arbres et puis forcément, entre guillemets, on ne verra plus rien. C'est dommage. Il y a des endroits super jolis par là-haut. Et je pense que c'est grâce aux bêtes aussi que c'est comme ça en ce moment.

  • Speaker #0

    Parce que c'est vrai que les troupeaux sont presque dans la nature, en pleine montagne. Ils permettent d'entretenir les territoires. Mais nous, par exemple, en tant que touristes, on peut les croiser sur les chemins. Comment est-ce qu'on doit agir face à ça ?

  • Speaker #1

    Alors moi, mon conseil personnellement, c'est qu'il faut être vigilant. Les vaches ne sont pas méchantes, mais si elles réagissent d'une façon, c'est qu'elles se protègent elles-mêmes ou qu'elles protègent le veau. Donc moi, ce que je conseille, c'est de faire un petit demi-tour. ne pas traverser les troupeaux, faire un petit demi-tour, pas d'un kilomètre, s'écarter, contourner, ils ne nous diront rien. En vélo c'est différent, je ne pense pas qu'elles nous embêtent quand on est en vélo, parce qu'elles en ont même peur, parce que moi des fois je vais voir les vaches en vélo, elles en ont peur, mais voilà ce qu'il faut faire c'est les contourner, ne pas les embêter, si elles sont sur le chemin, on attend un petit peu, si elles passent, il va falloir faire simplement un petit détour, mais surtout il ne faut pas les enquiquiner, surtout si on a un chien. Elles n'aiment pas les chiens. Elles sont habituées aux miens et encore que des fois ça a du mal à passer donc je fais très attention. Elles n'aiment pas ça en fait. Pour elles c'est un danger et elles se protègent. Et elles se protéger c'est changer quoi. Donc il faut faire très attention. Après si je peux dire aussi un petit quelque chose pour les gens de la montagne, c'est que bon nous on a les vaches ici en estive mais au dessus de moi il y a le berger qui est vraiment lui sur les hauteurs. Donc lui il a le patou. Et le patou c'est là où il faut faire attention aussi. Parce que lui, le patou, son rôle, c'est de défendre le troupeau de la menace. La menace, pour lui, c'est les prédateurs, c'est les personnes qu'il ne connaît pas, les chiens qu'il ne connaît pas. Donc nous, sur les vaches, on n'a pas de patou, parce qu'il n'y en a pas besoin. Ici, on est encore éprané par la prédation, donc on n'en a pas besoin. Mais lui, le berger, là-haut, comme il est vraiment sur les hauteurs, sur la coste d'El Pam, donc un petit peu plus haut que Gagnane, il y aura quelques patous cette année. D'accord. Donc il faut vraiment faire attention à ça, aux touristes. pour faire un petit peu de prévention.

  • Speaker #0

    Bien sûr, c'est toujours important de...

  • Speaker #1

    Après, tout se passera bien si vous faites le tour du troupeau.

  • Speaker #0

    On ne leur fait pas peur,

  • Speaker #1

    qu'on ne crie pas et qu'on ne croit pas. Le chien lui fait son rôle. Et après, pour les vaches, attention, il faut être prudent. Toujours. C'est ça.

  • Speaker #0

    Tu me parles de ton chien, c'est un chien de troupeau que tu as élevé,

  • Speaker #1

    que tu as voulu prendre pour s'occuper avec toi du troupeau ? En fait, ça s'est fait sur un coup de tête, mais j'ai regardé une annonce sur le banquet et j'avais eu l'idée de me dire... Je suis en dehors l'été, donc je me suis dit de rêver pour lui. Je vais voir du nanon, je vois une portée, je me suis dit bon, ils sont jolis, machin. J'appelle et en fait, la dame que j'ai appelée était une propriétaire qui me met des bêtes en estive ici. Donc elle m'a envoyé la photo d'un, donc de Bull, que j'ai baptisé. Et bon, ça a craqué.

  • Speaker #0

    Ah super, dans le petit tuyau dans les montagnes. Ouais,

  • Speaker #1

    c'est ça. Du coup, c'est un berger australien croisé avec du border.

  • Speaker #0

    Ah oui, donc ça a vraiment un caractère…

  • Speaker #1

    Il est un peu têtu. Comme le patron, c'est ça mon mot.

  • Speaker #0

    Voilà, c'est parce que ça fait la paix.

  • Speaker #1

    Mais voilà, j'essaie de faire de mon mieux pour essayer d'apprendre un petit peu le métier. Donc voilà, moi je l'ai un petit peu appris avec mes brebis, à ma façon, pas les bonnes. Et après avec les vaches, pareil, à ma façon, sur les troupeaux. Mais ils travaillent plus sur les vaches que sur les brebis. Donc au final, c'est parfait.

  • Speaker #0

    C'est parfait.

  • Speaker #1

    C'est parfait pour l'été, c'est parfait.

  • Speaker #0

    Et pour finir, est-ce que tu peux nous dire, si moi je veux découvrir un petit peu ce qu'est le pastoralisme ou l'estive, Est-ce qu'il y a un moyen ici aux Angles de le faire ?

  • Speaker #1

    Alors il y a un moyen de le découvrir. Donc pour les vaches, on fait une transhumance. Donc on les passe d'une vallée à une autre. Donc on les passe de la vallée de la Yadur à la vallée du Galbe.

  • Speaker #0

    Donc on peut voir les vaches traverser d'une vallée à une autre.

  • Speaker #1

    C'est ça. Donc là on est avec tous les éleveurs, on rassemble tous les troupeaux. On les bloque au petit refuge de la Yadur en bas. On essaie de voir que tout le monde soit là. Et ensuite on monte jusqu'à la station de Formiguerre. Et là il y a une petite fête pastorale. Et à la fin du repas, on les fait basculer. dans la vallée du Gannes. Donc ceux qui veulent venir et qui n'ont pas trop mangé peuvent finir de transhumer avec nous. Sinon, moi et les éleveurs, on finit d'amener les vaches qui sont 10 km derrière. Et ensuite, pour parler un petit peu de pastoralisme, il y a une autre fête qui est du coup au mois d'août, la fête des bergers, qui est là, donc on traverse le village avec le troupeau de brebis des Angles, qui a 900 têtes cette année.

  • Speaker #0

    C'est un événement quand même qui est extraordinaire de voir tout ça. C'est posé dans les petites rues étroites du village.

  • Speaker #1

    On se dit qu'elles sont sur les hauteurs tout le long de l'été. Là, on a la chance de les voir ici.

  • Speaker #0

    Très clément. Merci beaucoup. En tout cas, on apprend que les troupeaux, ça fait vraiment partie de la vie à la montagne. Qu'avoir deux métiers différents, c'est possible aux angles. De vivre toute l'année, c'est possible aux angles.

  • Speaker #1

    C'est possible.

  • Speaker #0

    Et peut-être qu'on se retrouvera cet été.

  • Speaker #1

    Avec un plaisir. Merci. Avec plaisir.

  • Speaker #0

    Merci d'avoir rejoint Perchet pour ce périple en altitude. Si cet épisode vous a plu, n'hésitez pas à nous laisser une note, un commentaire ou à nous le dire sur les réseaux sociaux des Angles, le village de station. A la prochaine pour une nouvelle ascension éditive.

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Description

Partons à la rencontre de Clément, un homme au parcours singulier, et amoureux des montagnes. Il nous partage son quotidien divisé entre ses deux passions et deux métiers distincts selon les saisons.


L'été, Clément endosse le rôle de vacher aux Angles. Il nous raconte avec enthousiasme comment il veille sur les troupeaux de vaches, s'assurant de leur bien-être tout en parcourant les pâturages. Sa passion pour ce métier ancestral transparaît dans chaque anecdote, des longues journées passées à marcher avec les animaux aux moments de quiétude dans les vallées, accompagné de son fidèle chien.

L'hiver, Clément change de décor et rejoint les pistes enneigées où il tient un magasin de ski. Il nous plonge dans l'effervescence de la saison hivernale, décrivant la préparation des équipements, l'accueil des clients et la gestion des journées chargées.


Sa transition entre ces deux univers, bien que radicale, est fluide grâce à son amour pour la montagne et son adaptabilité.


Au-delà de la description de ses deux métiers, Clément nous offre une réflexion profonde sur la vie en montagne, la connexion avec la nature et l'importance de suivre ses passions. Il nous parle de la satisfaction qu'il tire de son travail de vacher, de la tranquillité des pâturages d'été comparée à l'énergie des pistes de ski en hiver.


Cet épisode est une véritable immersion dans la vie d'un homme qui incarne l'esprit montagnard. Que vous soyez amateur de nature, passionné de sports d'hiver ou simplement curieux de découvrir des modes de vie atypiques, cet épisode vous captivera par la richesse de ses récits et l'authenticité de son invité. Rejoignez-nous pour une discussion enrichissante et découvrez l'univers fascinant de Clément, un vacher des Pyrénées et skieur des pistes.

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Perchés, c'est LE podcast qui vous emmène en montagne ! 🏔️

Situé dans les Pyrénées Orientales (66), les Angles le village-station est une destination 4 saisons, où la montagne se vie toute l’année.  Un panorama exceptionnel, une exposition propice à un bon enneigement sur la station de ski, des sentiers balisés avec des points de vue à couper le souffle, des pistes qui arrivent au pied du clocher, une vie nocturne animée, un espace aqua-ludique, une luge monorail, des infrastructures de qualité... Les Angles séduit par ses nombreux atouts ! 😍


Dans ce podcast, nous partons à la rencontre de ceux qui vivent « Perchés ». Nés en montagne, ou tombés amoureux des sommets, ils nous embarquent dans des récits inspirants, remplis d’anecdotes, d’histoires et de souvenirs. Vous découvrirez des aventures hors du commun, des métiers exercés avec passion, et des lieux uniques situés au cœur des Pyrénées Catalanes. 


Un territoire « Perchés » mêlant authenticité & modernité, et ce, depuis 60 ans ! 

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Montagne • Aventure • Podcast en montagne • Anecdotes et histoires de vie • Station de ski • Montagne 4 saisons • Les Angles le village station • Les Pyrénées •  Perchés • Tourisme et destination •  Pyrénées Orientales et Pyrénées Catalanes •  Vivre en altitude et vivre en montagne • Randonnée • Conseil et bon plan • Nature • Podcast en montagne • Les Angles • Sport de montagne • Découvrir la montagne autrement • Métiers de la montagne • Habiter en montagne • Vacances en montagne • Voyage en montagne


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue sur Percher, le podcast qui vous emmène en montagne. Aujourd'hui, on est avec Clément. Il a grandi aux Angles où il a assimilé sa passion et sa profession. En hiver, Clément tient un magasin de ski et dès que les neiges fondent, il revêt son autre casquette et devient vaché. Il s'occupe des troupeaux dans les pâturages. Clément, bonjour.

  • Speaker #1

    Bonjour.

  • Speaker #0

    Donc Clément, tu as grandi aux Angles, tu connais parfaitement la montagne. Tes grands-parents sont même... plutôt connu ici puisque Janine, ta grand-mère, est passée au micro du podcast pour nous parler de sa vie aux angles et de son mari François qui a été le premier directeur de la station de ski. Est-ce que c'est eux qui t'ont transmis cette passion de la montagne et l'envie d'y vivre toute l'année ?

  • Speaker #1

    Je pense que c'est mon grand-père qui m'a transmis tout ça. C'est avec lui que j'allais à la montagne en vélo. Après, la passion des vaches en parallèle, c'est lui aussi parce que quand j'étais petit, un peu casse-pieds. Le seul moment où j'étais... calme et tranquille c'est quand il me posait sur une balle de foin et que je regardais les vaches en bas à la table du village donc je pense que ouais

  • Speaker #0

    Tu l'as toujours regardé faire et après tu as voulu faire toi-même ?

  • Speaker #1

    En fait mon grand-père n'est pas du milieu du tout mais en fait j'ai toujours regardé Barthélémy en bas à la table des Angles faire et donc du coup j'ai fait aussi des stages chez lui tout ça et je pense que c'était ma passion quoi

  • Speaker #0

    Ça a été une passion directe d'être vaché dans la nature, à la montagne ?

  • Speaker #1

    Oui, en fait j'étais au contact des animaux l'hiver, parce que mon grand-père m'emmenait depuis petit à l'étable en dessous. Puis après j'ai grandi à travers un petit peu les troupeaux, en bas à Barthélémy, l'étable et tout ça. Ça m'a beaucoup appris sur le métier. Et puis après, cette passion, ça s'est fait un petit peu naturellement, j'ai envie de dire une passion, comme si c'était une destinée.

  • Speaker #0

    Mais l'hiver aussi, tu as une autre passion finalement ?

  • Speaker #1

    C'est une autre passion, c'est le monde du ski. Ça me va bien parce que les deux métiers, je n'aime pas du tout la routine. En fait, ce qu'il y a de bien, c'est que l'hiver, j'ai le côté station de ski où la vie est basée sur le ski l'hiver aux angles. Du coup, je n'aime pas cette routine. L'été, j'ai trouvé cet équilibre-là en étant avec les vaches à la montagne. Les journées sont différentes aussi là-haut, comme en hiver. J'emmène les mêmes journées au final.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai que tu verres beaucoup avec les touristes.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    Tu es plus seul avec ton troupeau.

  • Speaker #1

    C'est ça, je me ressource.

  • Speaker #0

    C'est ça, donc c'est un moyen de faire une balance.

  • Speaker #1

    Oui, c'est un équilibre. Ce n'est pas une routine, je n'aime pas tout ce qui est routine.

  • Speaker #0

    En plus d'avoir grandi ici, tu exerces ces deux métiers qui te permettent de vivre à l'année. Est-ce que tu peux nous parler plus spécifiquement de ces deux métiers ? En quoi ça consiste exactement ?

  • Speaker #1

    Donc, hier, je suis gérant de magasin.

  • Speaker #0

    Donc si on veut louer des skis, si on veut acheter une finaison, c'est vers toi qu'on va.

  • Speaker #1

    Exactement. Je suis plus basé sur un magasin de skis de location pure et vente d'accessoires, donc masques, des affaires de dépannage pour les gens qui viennent uniquement à la journée ou même sur un plus long séjour à la semaine ou un petit peu plus long. Et donc du coup, on est 7 à travailler dans mon piste. Voilà, donc c'est un petit magasin au bord de piste, au bord de la balie ou là-bas. Et donc après moi l'été, mon métier ça consiste à surveiller les troupeaux, mettre du sel aux vaches parce qu'elles adorent ça, c'est une source de, pas de vitamines mais d'immunité aussi. Et moi en fait ça permet d'avoir un rapport avec l'animal. Donc après aussi mon boulot c'est de pointer les vaches. Quand je dis pointer les vaches, elles ont des étiquettes, j'ai une fiche pour rappel, tous les troupeaux en fonction des propriétaires. Sur l'estive j'ai 8 propriétaires. Donc en gros ça... correspond à 280 vaches sans compter les veaux donc c'est 280 mères donc nous sur estive on a des vaches allaitantes pas des vaches laitières comme il peut y avoir en normandie tout ça nous c'est des vaches qui ont des veaux elles ont des veaux avec elles donc c'est pour la viande et après mon boulot aussi c'est de faire les clôtures que tout soit bien parce qu'elles sont quand même parquées Il y a quelques kilomètres de clôture aux alentours des Angles, pour ceux qui connaissent, il y a Gagnade, les Eglésiettes, Balcer, là il y a Dure, ça c'est en partie clôturé tout autour. Et ensuite on transhumme les bêtes aussi mi-juillet dans la vallée du Galbe jusqu'à début septembre pour qu'elles aient une herbe plus riche.

  • Speaker #0

    Alors on va dire, parce que tu nous parles de transhumance, est-ce que tu peux nous définir ce que c'est ?

  • Speaker #1

    Alors transhumance, c'est-à-dire qu'on va passer les troupeaux d'une vallée à une autre. On rassemble tous les troupeaux, tous les éleveurs, on essaie de ne pas en oublier si possible, et on les passe dans notre vallée, dans la vallée du Galbe.

  • Speaker #0

    Donc c'est bénéfique pour le troupeau ?

  • Speaker #1

    Voilà, c'est ça. On va avoir une nouvelle herbe qui n'a pas été touchée par d'autres troupeaux. On est vraiment dans une vallée qui est vierge, on va dire. Elles ont toutes les herbes pour elles, tout ce qu'elles veulent, toutes ces veules, il y a des courses. Et voilà, du coup pendant ce temps là, la vallée de la Yadur se régénère jusqu'à temps qu'on revienne donc de septembre jusqu'à la fin de l'estime, c'est à dire fin octobre.

  • Speaker #0

    D'accord, c'est vraiment un cycle, il y a des périodes spécifiques. C'est à dire qu'une fois que toi tu as fini d'être vaché, tu en fais quoi en fait de ton troupeau avant d'arriver à ton magasin d'estime ?

  • Speaker #1

    Alors en fait, fin octobre il y a une date butoir du coup pendant le rastoral, les vaches ne sont plus censées être à la montagne. Chaque éleveur vient récupérer ses bêtes, elles en ferment dans un parc. La plupart partent en camion parce que j'ai beaucoup d'éleveurs de l'Aude. Et le reste descendent à pied vers Formiguerre où elles connaissent généralement le chemin tout seul quand il commence à faire froid. C'est possible que ça arrive aussi que j'ai des veaux qui naissent à la montagne. Donc, regarder que le veau aille bien. Après, j'appelle le propriétaire, on boucle le veau. Ouais, c'est chouette.

  • Speaker #0

    Tu as déjà agrobagné une vache à ta naissance ? Ouais,

  • Speaker #1

    ouais, c'est dans les deux premières années que j'ai commencé, ouais. Je savais le faire parce que j'avais pratiqué un petit peu en bas à l'étable. Donc j'avais pratiqué, j'ai fait ça naturellement.

  • Speaker #0

    Tu parles de pratiquer, est-ce que tu as des études ou est-ce que tu as été formé à ça ou vraiment tu as été inclus dans le truc et tu as appris sur le tas ? Est-ce qu'il y a des études pour faire ce que tu fais ?

  • Speaker #1

    Il y a des études, il y a des études puisque les jeunes agriculteurs qui veulent monter l'exploitation font leurs études là-dedans et apprennent le métier. Moi honnêtement j'ai appris sur le tas.

  • Speaker #0

    Tu as eu de la chance d'être bien entouré, tu veux qu'il s'y prête bien aussi.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Du coup, j'ai vraiment appris sur le tas, avec des méthodes à l'ancienne, j'ai envie de dire, et qui marchent plutôt bien, parce que c'est réellement ce qui se passe. Donc, j'ai vraiment appris sur le tas, puis naturellement, quand c'est une passion,

  • Speaker #0

    ça se fait naturellement,

  • Speaker #1

    il n'y a pas besoin de forcer.

  • Speaker #0

    Et tu me parles de passion, est-ce que tu peux me parler des avantages d'avoir deux métiers différents à l'année aux Angles ?

  • Speaker #1

    Personnellement, je sais que quand je finis ma saison d'été, j'ai ce petit mois de transition où je me remotive à me dire L'hiver arrive, il va y avoir de la neige, il va y avoir des touristes, il faut trouver les collègues au magasin. Donc voilà, c'est une dynamique complètement différente de l'été parce que l'été, il me retrouve tout seul. Arriver à se remotiver, même pareil en se disant, dans le sens inverse quand je finis mon hiver, à me dire Bon, mais voilà, il n'y a plus de touristes. Et je vais retrouver mes vaches, être dans les hauteurs. Je vais être sur le fil. Oui, voilà. J'ai mon chien maintenant, c'est Nani. Donc voilà, se retrouver tous les deux, marcher, faire les clôtures. Mon petit monde.

  • Speaker #0

    Le petit monde. Mon petit monde. Le petit monde à la montagne. C'est ça. Et en tant que vaché, tu as dû voir l'évolution du métier et de la place de l'agriculture aux angles. Parce qu'il faut savoir quand même que l'activité principale des angles avant le ski, c'était l'agriculture. Et ta grand-mère nous expliquait qu'au début de l'exploitation de la station de ski, nombreux étaient le personnel le matin en fait qui s'occupait des vaches et des brebis avant de venir travailler sur les téléskis. Est-ce qu'aujourd'hui le rôle de l'agriculture et du pastoralisme reste essentiel en montagne pour toi ?

  • Speaker #1

    Moi je pense que oui, il faut le garder puisqu'on est quand même à la village station mais il ne faut pas oublier le côté village et rural qui a été depuis des années. Moi en parallèle pour refléter un petit quelque chose, j'ai 20 brebis à moi donc perso donc le matin, l'hiver. avant d'aller au magasin, à 6h30 je m'en occupe. Donc c'est un peu ce que faisaient les anciens à l'époque, avant de venir travailler sur la station. Bon, c'est 20 brebis, mais il faut y aller.

  • Speaker #0

    Il faut quand même se lever, les nourrir, s'en occuper.

  • Speaker #1

    Il faut se lever, il faut s'en occuper. Quand il y a la période d'agneulage, j'en ai que 20. J'ai des collègues qui ont des grosses exploitations, qui ont 200 brebis, c'est pas pareil, c'est pas le même boulot. Mais quand on a des bêtes, il faut s'en occuper, quand on en a deux, quand on en a une, deux, vingt. Donc du coup, je pense que c'est important que le village garde ce côté rural, qu'il y ait des vaches en estive et tout ça, je trouve ça bien, et puis ça entretient la montagne.

  • Speaker #0

    C'est ça, parce que tu nous parlais du coup du rôle des troupeaux sur l'entretien de ces montagnes.

  • Speaker #1

    C'est ça. Donc en fait, les vaches, elles entretiennent toutes les prairies, tout ce qui est les églises, les parties, les josses qu'on appelle en catalan, c'est-à-dire c'est des clairières en fait, qui sont entretenues, sinon ça serait bouché par les genévriers, les petits peignes et tout ça. Et je pense que ce côté ouvert qui est dans notre secteur, il faut le préserver, parce que sinon, tout va se boucher d'arbres et puis forcément, entre guillemets, on ne verra plus rien. C'est dommage. Il y a des endroits super jolis par là-haut. Et je pense que c'est grâce aux bêtes aussi que c'est comme ça en ce moment.

  • Speaker #0

    Parce que c'est vrai que les troupeaux sont presque dans la nature, en pleine montagne. Ils permettent d'entretenir les territoires. Mais nous, par exemple, en tant que touristes, on peut les croiser sur les chemins. Comment est-ce qu'on doit agir face à ça ?

  • Speaker #1

    Alors moi, mon conseil personnellement, c'est qu'il faut être vigilant. Les vaches ne sont pas méchantes, mais si elles réagissent d'une façon, c'est qu'elles se protègent elles-mêmes ou qu'elles protègent le veau. Donc moi, ce que je conseille, c'est de faire un petit demi-tour. ne pas traverser les troupeaux, faire un petit demi-tour, pas d'un kilomètre, s'écarter, contourner, ils ne nous diront rien. En vélo c'est différent, je ne pense pas qu'elles nous embêtent quand on est en vélo, parce qu'elles en ont même peur, parce que moi des fois je vais voir les vaches en vélo, elles en ont peur, mais voilà ce qu'il faut faire c'est les contourner, ne pas les embêter, si elles sont sur le chemin, on attend un petit peu, si elles passent, il va falloir faire simplement un petit détour, mais surtout il ne faut pas les enquiquiner, surtout si on a un chien. Elles n'aiment pas les chiens. Elles sont habituées aux miens et encore que des fois ça a du mal à passer donc je fais très attention. Elles n'aiment pas ça en fait. Pour elles c'est un danger et elles se protègent. Et elles se protéger c'est changer quoi. Donc il faut faire très attention. Après si je peux dire aussi un petit quelque chose pour les gens de la montagne, c'est que bon nous on a les vaches ici en estive mais au dessus de moi il y a le berger qui est vraiment lui sur les hauteurs. Donc lui il a le patou. Et le patou c'est là où il faut faire attention aussi. Parce que lui, le patou, son rôle, c'est de défendre le troupeau de la menace. La menace, pour lui, c'est les prédateurs, c'est les personnes qu'il ne connaît pas, les chiens qu'il ne connaît pas. Donc nous, sur les vaches, on n'a pas de patou, parce qu'il n'y en a pas besoin. Ici, on est encore éprané par la prédation, donc on n'en a pas besoin. Mais lui, le berger, là-haut, comme il est vraiment sur les hauteurs, sur la coste d'El Pam, donc un petit peu plus haut que Gagnane, il y aura quelques patous cette année. D'accord. Donc il faut vraiment faire attention à ça, aux touristes. pour faire un petit peu de prévention.

  • Speaker #0

    Bien sûr, c'est toujours important de...

  • Speaker #1

    Après, tout se passera bien si vous faites le tour du troupeau.

  • Speaker #0

    On ne leur fait pas peur,

  • Speaker #1

    qu'on ne crie pas et qu'on ne croit pas. Le chien lui fait son rôle. Et après, pour les vaches, attention, il faut être prudent. Toujours. C'est ça.

  • Speaker #0

    Tu me parles de ton chien, c'est un chien de troupeau que tu as élevé,

  • Speaker #1

    que tu as voulu prendre pour s'occuper avec toi du troupeau ? En fait, ça s'est fait sur un coup de tête, mais j'ai regardé une annonce sur le banquet et j'avais eu l'idée de me dire... Je suis en dehors l'été, donc je me suis dit de rêver pour lui. Je vais voir du nanon, je vois une portée, je me suis dit bon, ils sont jolis, machin. J'appelle et en fait, la dame que j'ai appelée était une propriétaire qui me met des bêtes en estive ici. Donc elle m'a envoyé la photo d'un, donc de Bull, que j'ai baptisé. Et bon, ça a craqué.

  • Speaker #0

    Ah super, dans le petit tuyau dans les montagnes. Ouais,

  • Speaker #1

    c'est ça. Du coup, c'est un berger australien croisé avec du border.

  • Speaker #0

    Ah oui, donc ça a vraiment un caractère…

  • Speaker #1

    Il est un peu têtu. Comme le patron, c'est ça mon mot.

  • Speaker #0

    Voilà, c'est parce que ça fait la paix.

  • Speaker #1

    Mais voilà, j'essaie de faire de mon mieux pour essayer d'apprendre un petit peu le métier. Donc voilà, moi je l'ai un petit peu appris avec mes brebis, à ma façon, pas les bonnes. Et après avec les vaches, pareil, à ma façon, sur les troupeaux. Mais ils travaillent plus sur les vaches que sur les brebis. Donc au final, c'est parfait.

  • Speaker #0

    C'est parfait.

  • Speaker #1

    C'est parfait pour l'été, c'est parfait.

  • Speaker #0

    Et pour finir, est-ce que tu peux nous dire, si moi je veux découvrir un petit peu ce qu'est le pastoralisme ou l'estive, Est-ce qu'il y a un moyen ici aux Angles de le faire ?

  • Speaker #1

    Alors il y a un moyen de le découvrir. Donc pour les vaches, on fait une transhumance. Donc on les passe d'une vallée à une autre. Donc on les passe de la vallée de la Yadur à la vallée du Galbe.

  • Speaker #0

    Donc on peut voir les vaches traverser d'une vallée à une autre.

  • Speaker #1

    C'est ça. Donc là on est avec tous les éleveurs, on rassemble tous les troupeaux. On les bloque au petit refuge de la Yadur en bas. On essaie de voir que tout le monde soit là. Et ensuite on monte jusqu'à la station de Formiguerre. Et là il y a une petite fête pastorale. Et à la fin du repas, on les fait basculer. dans la vallée du Gannes. Donc ceux qui veulent venir et qui n'ont pas trop mangé peuvent finir de transhumer avec nous. Sinon, moi et les éleveurs, on finit d'amener les vaches qui sont 10 km derrière. Et ensuite, pour parler un petit peu de pastoralisme, il y a une autre fête qui est du coup au mois d'août, la fête des bergers, qui est là, donc on traverse le village avec le troupeau de brebis des Angles, qui a 900 têtes cette année.

  • Speaker #0

    C'est un événement quand même qui est extraordinaire de voir tout ça. C'est posé dans les petites rues étroites du village.

  • Speaker #1

    On se dit qu'elles sont sur les hauteurs tout le long de l'été. Là, on a la chance de les voir ici.

  • Speaker #0

    Très clément. Merci beaucoup. En tout cas, on apprend que les troupeaux, ça fait vraiment partie de la vie à la montagne. Qu'avoir deux métiers différents, c'est possible aux angles. De vivre toute l'année, c'est possible aux angles.

  • Speaker #1

    C'est possible.

  • Speaker #0

    Et peut-être qu'on se retrouvera cet été.

  • Speaker #1

    Avec un plaisir. Merci. Avec plaisir.

  • Speaker #0

    Merci d'avoir rejoint Perchet pour ce périple en altitude. Si cet épisode vous a plu, n'hésitez pas à nous laisser une note, un commentaire ou à nous le dire sur les réseaux sociaux des Angles, le village de station. A la prochaine pour une nouvelle ascension éditive.

Description

Partons à la rencontre de Clément, un homme au parcours singulier, et amoureux des montagnes. Il nous partage son quotidien divisé entre ses deux passions et deux métiers distincts selon les saisons.


L'été, Clément endosse le rôle de vacher aux Angles. Il nous raconte avec enthousiasme comment il veille sur les troupeaux de vaches, s'assurant de leur bien-être tout en parcourant les pâturages. Sa passion pour ce métier ancestral transparaît dans chaque anecdote, des longues journées passées à marcher avec les animaux aux moments de quiétude dans les vallées, accompagné de son fidèle chien.

L'hiver, Clément change de décor et rejoint les pistes enneigées où il tient un magasin de ski. Il nous plonge dans l'effervescence de la saison hivernale, décrivant la préparation des équipements, l'accueil des clients et la gestion des journées chargées.


Sa transition entre ces deux univers, bien que radicale, est fluide grâce à son amour pour la montagne et son adaptabilité.


Au-delà de la description de ses deux métiers, Clément nous offre une réflexion profonde sur la vie en montagne, la connexion avec la nature et l'importance de suivre ses passions. Il nous parle de la satisfaction qu'il tire de son travail de vacher, de la tranquillité des pâturages d'été comparée à l'énergie des pistes de ski en hiver.


Cet épisode est une véritable immersion dans la vie d'un homme qui incarne l'esprit montagnard. Que vous soyez amateur de nature, passionné de sports d'hiver ou simplement curieux de découvrir des modes de vie atypiques, cet épisode vous captivera par la richesse de ses récits et l'authenticité de son invité. Rejoignez-nous pour une discussion enrichissante et découvrez l'univers fascinant de Clément, un vacher des Pyrénées et skieur des pistes.

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Perchés, c'est LE podcast qui vous emmène en montagne ! 🏔️

Situé dans les Pyrénées Orientales (66), les Angles le village-station est une destination 4 saisons, où la montagne se vie toute l’année.  Un panorama exceptionnel, une exposition propice à un bon enneigement sur la station de ski, des sentiers balisés avec des points de vue à couper le souffle, des pistes qui arrivent au pied du clocher, une vie nocturne animée, un espace aqua-ludique, une luge monorail, des infrastructures de qualité... Les Angles séduit par ses nombreux atouts ! 😍


Dans ce podcast, nous partons à la rencontre de ceux qui vivent « Perchés ». Nés en montagne, ou tombés amoureux des sommets, ils nous embarquent dans des récits inspirants, remplis d’anecdotes, d’histoires et de souvenirs. Vous découvrirez des aventures hors du commun, des métiers exercés avec passion, et des lieux uniques situés au cœur des Pyrénées Catalanes. 


Un territoire « Perchés » mêlant authenticité & modernité, et ce, depuis 60 ans ! 

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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue sur Percher, le podcast qui vous emmène en montagne. Aujourd'hui, on est avec Clément. Il a grandi aux Angles où il a assimilé sa passion et sa profession. En hiver, Clément tient un magasin de ski et dès que les neiges fondent, il revêt son autre casquette et devient vaché. Il s'occupe des troupeaux dans les pâturages. Clément, bonjour.

  • Speaker #1

    Bonjour.

  • Speaker #0

    Donc Clément, tu as grandi aux Angles, tu connais parfaitement la montagne. Tes grands-parents sont même... plutôt connu ici puisque Janine, ta grand-mère, est passée au micro du podcast pour nous parler de sa vie aux angles et de son mari François qui a été le premier directeur de la station de ski. Est-ce que c'est eux qui t'ont transmis cette passion de la montagne et l'envie d'y vivre toute l'année ?

  • Speaker #1

    Je pense que c'est mon grand-père qui m'a transmis tout ça. C'est avec lui que j'allais à la montagne en vélo. Après, la passion des vaches en parallèle, c'est lui aussi parce que quand j'étais petit, un peu casse-pieds. Le seul moment où j'étais... calme et tranquille c'est quand il me posait sur une balle de foin et que je regardais les vaches en bas à la table du village donc je pense que ouais

  • Speaker #0

    Tu l'as toujours regardé faire et après tu as voulu faire toi-même ?

  • Speaker #1

    En fait mon grand-père n'est pas du milieu du tout mais en fait j'ai toujours regardé Barthélémy en bas à la table des Angles faire et donc du coup j'ai fait aussi des stages chez lui tout ça et je pense que c'était ma passion quoi

  • Speaker #0

    Ça a été une passion directe d'être vaché dans la nature, à la montagne ?

  • Speaker #1

    Oui, en fait j'étais au contact des animaux l'hiver, parce que mon grand-père m'emmenait depuis petit à l'étable en dessous. Puis après j'ai grandi à travers un petit peu les troupeaux, en bas à Barthélémy, l'étable et tout ça. Ça m'a beaucoup appris sur le métier. Et puis après, cette passion, ça s'est fait un petit peu naturellement, j'ai envie de dire une passion, comme si c'était une destinée.

  • Speaker #0

    Mais l'hiver aussi, tu as une autre passion finalement ?

  • Speaker #1

    C'est une autre passion, c'est le monde du ski. Ça me va bien parce que les deux métiers, je n'aime pas du tout la routine. En fait, ce qu'il y a de bien, c'est que l'hiver, j'ai le côté station de ski où la vie est basée sur le ski l'hiver aux angles. Du coup, je n'aime pas cette routine. L'été, j'ai trouvé cet équilibre-là en étant avec les vaches à la montagne. Les journées sont différentes aussi là-haut, comme en hiver. J'emmène les mêmes journées au final.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai que tu verres beaucoup avec les touristes.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    Tu es plus seul avec ton troupeau.

  • Speaker #1

    C'est ça, je me ressource.

  • Speaker #0

    C'est ça, donc c'est un moyen de faire une balance.

  • Speaker #1

    Oui, c'est un équilibre. Ce n'est pas une routine, je n'aime pas tout ce qui est routine.

  • Speaker #0

    En plus d'avoir grandi ici, tu exerces ces deux métiers qui te permettent de vivre à l'année. Est-ce que tu peux nous parler plus spécifiquement de ces deux métiers ? En quoi ça consiste exactement ?

  • Speaker #1

    Donc, hier, je suis gérant de magasin.

  • Speaker #0

    Donc si on veut louer des skis, si on veut acheter une finaison, c'est vers toi qu'on va.

  • Speaker #1

    Exactement. Je suis plus basé sur un magasin de skis de location pure et vente d'accessoires, donc masques, des affaires de dépannage pour les gens qui viennent uniquement à la journée ou même sur un plus long séjour à la semaine ou un petit peu plus long. Et donc du coup, on est 7 à travailler dans mon piste. Voilà, donc c'est un petit magasin au bord de piste, au bord de la balie ou là-bas. Et donc après moi l'été, mon métier ça consiste à surveiller les troupeaux, mettre du sel aux vaches parce qu'elles adorent ça, c'est une source de, pas de vitamines mais d'immunité aussi. Et moi en fait ça permet d'avoir un rapport avec l'animal. Donc après aussi mon boulot c'est de pointer les vaches. Quand je dis pointer les vaches, elles ont des étiquettes, j'ai une fiche pour rappel, tous les troupeaux en fonction des propriétaires. Sur l'estive j'ai 8 propriétaires. Donc en gros ça... correspond à 280 vaches sans compter les veaux donc c'est 280 mères donc nous sur estive on a des vaches allaitantes pas des vaches laitières comme il peut y avoir en normandie tout ça nous c'est des vaches qui ont des veaux elles ont des veaux avec elles donc c'est pour la viande et après mon boulot aussi c'est de faire les clôtures que tout soit bien parce qu'elles sont quand même parquées Il y a quelques kilomètres de clôture aux alentours des Angles, pour ceux qui connaissent, il y a Gagnade, les Eglésiettes, Balcer, là il y a Dure, ça c'est en partie clôturé tout autour. Et ensuite on transhumme les bêtes aussi mi-juillet dans la vallée du Galbe jusqu'à début septembre pour qu'elles aient une herbe plus riche.

  • Speaker #0

    Alors on va dire, parce que tu nous parles de transhumance, est-ce que tu peux nous définir ce que c'est ?

  • Speaker #1

    Alors transhumance, c'est-à-dire qu'on va passer les troupeaux d'une vallée à une autre. On rassemble tous les troupeaux, tous les éleveurs, on essaie de ne pas en oublier si possible, et on les passe dans notre vallée, dans la vallée du Galbe.

  • Speaker #0

    Donc c'est bénéfique pour le troupeau ?

  • Speaker #1

    Voilà, c'est ça. On va avoir une nouvelle herbe qui n'a pas été touchée par d'autres troupeaux. On est vraiment dans une vallée qui est vierge, on va dire. Elles ont toutes les herbes pour elles, tout ce qu'elles veulent, toutes ces veules, il y a des courses. Et voilà, du coup pendant ce temps là, la vallée de la Yadur se régénère jusqu'à temps qu'on revienne donc de septembre jusqu'à la fin de l'estime, c'est à dire fin octobre.

  • Speaker #0

    D'accord, c'est vraiment un cycle, il y a des périodes spécifiques. C'est à dire qu'une fois que toi tu as fini d'être vaché, tu en fais quoi en fait de ton troupeau avant d'arriver à ton magasin d'estime ?

  • Speaker #1

    Alors en fait, fin octobre il y a une date butoir du coup pendant le rastoral, les vaches ne sont plus censées être à la montagne. Chaque éleveur vient récupérer ses bêtes, elles en ferment dans un parc. La plupart partent en camion parce que j'ai beaucoup d'éleveurs de l'Aude. Et le reste descendent à pied vers Formiguerre où elles connaissent généralement le chemin tout seul quand il commence à faire froid. C'est possible que ça arrive aussi que j'ai des veaux qui naissent à la montagne. Donc, regarder que le veau aille bien. Après, j'appelle le propriétaire, on boucle le veau. Ouais, c'est chouette.

  • Speaker #0

    Tu as déjà agrobagné une vache à ta naissance ? Ouais,

  • Speaker #1

    ouais, c'est dans les deux premières années que j'ai commencé, ouais. Je savais le faire parce que j'avais pratiqué un petit peu en bas à l'étable. Donc j'avais pratiqué, j'ai fait ça naturellement.

  • Speaker #0

    Tu parles de pratiquer, est-ce que tu as des études ou est-ce que tu as été formé à ça ou vraiment tu as été inclus dans le truc et tu as appris sur le tas ? Est-ce qu'il y a des études pour faire ce que tu fais ?

  • Speaker #1

    Il y a des études, il y a des études puisque les jeunes agriculteurs qui veulent monter l'exploitation font leurs études là-dedans et apprennent le métier. Moi honnêtement j'ai appris sur le tas.

  • Speaker #0

    Tu as eu de la chance d'être bien entouré, tu veux qu'il s'y prête bien aussi.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Du coup, j'ai vraiment appris sur le tas, avec des méthodes à l'ancienne, j'ai envie de dire, et qui marchent plutôt bien, parce que c'est réellement ce qui se passe. Donc, j'ai vraiment appris sur le tas, puis naturellement, quand c'est une passion,

  • Speaker #0

    ça se fait naturellement,

  • Speaker #1

    il n'y a pas besoin de forcer.

  • Speaker #0

    Et tu me parles de passion, est-ce que tu peux me parler des avantages d'avoir deux métiers différents à l'année aux Angles ?

  • Speaker #1

    Personnellement, je sais que quand je finis ma saison d'été, j'ai ce petit mois de transition où je me remotive à me dire L'hiver arrive, il va y avoir de la neige, il va y avoir des touristes, il faut trouver les collègues au magasin. Donc voilà, c'est une dynamique complètement différente de l'été parce que l'été, il me retrouve tout seul. Arriver à se remotiver, même pareil en se disant, dans le sens inverse quand je finis mon hiver, à me dire Bon, mais voilà, il n'y a plus de touristes. Et je vais retrouver mes vaches, être dans les hauteurs. Je vais être sur le fil. Oui, voilà. J'ai mon chien maintenant, c'est Nani. Donc voilà, se retrouver tous les deux, marcher, faire les clôtures. Mon petit monde.

  • Speaker #0

    Le petit monde. Mon petit monde. Le petit monde à la montagne. C'est ça. Et en tant que vaché, tu as dû voir l'évolution du métier et de la place de l'agriculture aux angles. Parce qu'il faut savoir quand même que l'activité principale des angles avant le ski, c'était l'agriculture. Et ta grand-mère nous expliquait qu'au début de l'exploitation de la station de ski, nombreux étaient le personnel le matin en fait qui s'occupait des vaches et des brebis avant de venir travailler sur les téléskis. Est-ce qu'aujourd'hui le rôle de l'agriculture et du pastoralisme reste essentiel en montagne pour toi ?

  • Speaker #1

    Moi je pense que oui, il faut le garder puisqu'on est quand même à la village station mais il ne faut pas oublier le côté village et rural qui a été depuis des années. Moi en parallèle pour refléter un petit quelque chose, j'ai 20 brebis à moi donc perso donc le matin, l'hiver. avant d'aller au magasin, à 6h30 je m'en occupe. Donc c'est un peu ce que faisaient les anciens à l'époque, avant de venir travailler sur la station. Bon, c'est 20 brebis, mais il faut y aller.

  • Speaker #0

    Il faut quand même se lever, les nourrir, s'en occuper.

  • Speaker #1

    Il faut se lever, il faut s'en occuper. Quand il y a la période d'agneulage, j'en ai que 20. J'ai des collègues qui ont des grosses exploitations, qui ont 200 brebis, c'est pas pareil, c'est pas le même boulot. Mais quand on a des bêtes, il faut s'en occuper, quand on en a deux, quand on en a une, deux, vingt. Donc du coup, je pense que c'est important que le village garde ce côté rural, qu'il y ait des vaches en estive et tout ça, je trouve ça bien, et puis ça entretient la montagne.

  • Speaker #0

    C'est ça, parce que tu nous parlais du coup du rôle des troupeaux sur l'entretien de ces montagnes.

  • Speaker #1

    C'est ça. Donc en fait, les vaches, elles entretiennent toutes les prairies, tout ce qui est les églises, les parties, les josses qu'on appelle en catalan, c'est-à-dire c'est des clairières en fait, qui sont entretenues, sinon ça serait bouché par les genévriers, les petits peignes et tout ça. Et je pense que ce côté ouvert qui est dans notre secteur, il faut le préserver, parce que sinon, tout va se boucher d'arbres et puis forcément, entre guillemets, on ne verra plus rien. C'est dommage. Il y a des endroits super jolis par là-haut. Et je pense que c'est grâce aux bêtes aussi que c'est comme ça en ce moment.

  • Speaker #0

    Parce que c'est vrai que les troupeaux sont presque dans la nature, en pleine montagne. Ils permettent d'entretenir les territoires. Mais nous, par exemple, en tant que touristes, on peut les croiser sur les chemins. Comment est-ce qu'on doit agir face à ça ?

  • Speaker #1

    Alors moi, mon conseil personnellement, c'est qu'il faut être vigilant. Les vaches ne sont pas méchantes, mais si elles réagissent d'une façon, c'est qu'elles se protègent elles-mêmes ou qu'elles protègent le veau. Donc moi, ce que je conseille, c'est de faire un petit demi-tour. ne pas traverser les troupeaux, faire un petit demi-tour, pas d'un kilomètre, s'écarter, contourner, ils ne nous diront rien. En vélo c'est différent, je ne pense pas qu'elles nous embêtent quand on est en vélo, parce qu'elles en ont même peur, parce que moi des fois je vais voir les vaches en vélo, elles en ont peur, mais voilà ce qu'il faut faire c'est les contourner, ne pas les embêter, si elles sont sur le chemin, on attend un petit peu, si elles passent, il va falloir faire simplement un petit détour, mais surtout il ne faut pas les enquiquiner, surtout si on a un chien. Elles n'aiment pas les chiens. Elles sont habituées aux miens et encore que des fois ça a du mal à passer donc je fais très attention. Elles n'aiment pas ça en fait. Pour elles c'est un danger et elles se protègent. Et elles se protéger c'est changer quoi. Donc il faut faire très attention. Après si je peux dire aussi un petit quelque chose pour les gens de la montagne, c'est que bon nous on a les vaches ici en estive mais au dessus de moi il y a le berger qui est vraiment lui sur les hauteurs. Donc lui il a le patou. Et le patou c'est là où il faut faire attention aussi. Parce que lui, le patou, son rôle, c'est de défendre le troupeau de la menace. La menace, pour lui, c'est les prédateurs, c'est les personnes qu'il ne connaît pas, les chiens qu'il ne connaît pas. Donc nous, sur les vaches, on n'a pas de patou, parce qu'il n'y en a pas besoin. Ici, on est encore éprané par la prédation, donc on n'en a pas besoin. Mais lui, le berger, là-haut, comme il est vraiment sur les hauteurs, sur la coste d'El Pam, donc un petit peu plus haut que Gagnane, il y aura quelques patous cette année. D'accord. Donc il faut vraiment faire attention à ça, aux touristes. pour faire un petit peu de prévention.

  • Speaker #0

    Bien sûr, c'est toujours important de...

  • Speaker #1

    Après, tout se passera bien si vous faites le tour du troupeau.

  • Speaker #0

    On ne leur fait pas peur,

  • Speaker #1

    qu'on ne crie pas et qu'on ne croit pas. Le chien lui fait son rôle. Et après, pour les vaches, attention, il faut être prudent. Toujours. C'est ça.

  • Speaker #0

    Tu me parles de ton chien, c'est un chien de troupeau que tu as élevé,

  • Speaker #1

    que tu as voulu prendre pour s'occuper avec toi du troupeau ? En fait, ça s'est fait sur un coup de tête, mais j'ai regardé une annonce sur le banquet et j'avais eu l'idée de me dire... Je suis en dehors l'été, donc je me suis dit de rêver pour lui. Je vais voir du nanon, je vois une portée, je me suis dit bon, ils sont jolis, machin. J'appelle et en fait, la dame que j'ai appelée était une propriétaire qui me met des bêtes en estive ici. Donc elle m'a envoyé la photo d'un, donc de Bull, que j'ai baptisé. Et bon, ça a craqué.

  • Speaker #0

    Ah super, dans le petit tuyau dans les montagnes. Ouais,

  • Speaker #1

    c'est ça. Du coup, c'est un berger australien croisé avec du border.

  • Speaker #0

    Ah oui, donc ça a vraiment un caractère…

  • Speaker #1

    Il est un peu têtu. Comme le patron, c'est ça mon mot.

  • Speaker #0

    Voilà, c'est parce que ça fait la paix.

  • Speaker #1

    Mais voilà, j'essaie de faire de mon mieux pour essayer d'apprendre un petit peu le métier. Donc voilà, moi je l'ai un petit peu appris avec mes brebis, à ma façon, pas les bonnes. Et après avec les vaches, pareil, à ma façon, sur les troupeaux. Mais ils travaillent plus sur les vaches que sur les brebis. Donc au final, c'est parfait.

  • Speaker #0

    C'est parfait.

  • Speaker #1

    C'est parfait pour l'été, c'est parfait.

  • Speaker #0

    Et pour finir, est-ce que tu peux nous dire, si moi je veux découvrir un petit peu ce qu'est le pastoralisme ou l'estive, Est-ce qu'il y a un moyen ici aux Angles de le faire ?

  • Speaker #1

    Alors il y a un moyen de le découvrir. Donc pour les vaches, on fait une transhumance. Donc on les passe d'une vallée à une autre. Donc on les passe de la vallée de la Yadur à la vallée du Galbe.

  • Speaker #0

    Donc on peut voir les vaches traverser d'une vallée à une autre.

  • Speaker #1

    C'est ça. Donc là on est avec tous les éleveurs, on rassemble tous les troupeaux. On les bloque au petit refuge de la Yadur en bas. On essaie de voir que tout le monde soit là. Et ensuite on monte jusqu'à la station de Formiguerre. Et là il y a une petite fête pastorale. Et à la fin du repas, on les fait basculer. dans la vallée du Gannes. Donc ceux qui veulent venir et qui n'ont pas trop mangé peuvent finir de transhumer avec nous. Sinon, moi et les éleveurs, on finit d'amener les vaches qui sont 10 km derrière. Et ensuite, pour parler un petit peu de pastoralisme, il y a une autre fête qui est du coup au mois d'août, la fête des bergers, qui est là, donc on traverse le village avec le troupeau de brebis des Angles, qui a 900 têtes cette année.

  • Speaker #0

    C'est un événement quand même qui est extraordinaire de voir tout ça. C'est posé dans les petites rues étroites du village.

  • Speaker #1

    On se dit qu'elles sont sur les hauteurs tout le long de l'été. Là, on a la chance de les voir ici.

  • Speaker #0

    Très clément. Merci beaucoup. En tout cas, on apprend que les troupeaux, ça fait vraiment partie de la vie à la montagne. Qu'avoir deux métiers différents, c'est possible aux angles. De vivre toute l'année, c'est possible aux angles.

  • Speaker #1

    C'est possible.

  • Speaker #0

    Et peut-être qu'on se retrouvera cet été.

  • Speaker #1

    Avec un plaisir. Merci. Avec plaisir.

  • Speaker #0

    Merci d'avoir rejoint Perchet pour ce périple en altitude. Si cet épisode vous a plu, n'hésitez pas à nous laisser une note, un commentaire ou à nous le dire sur les réseaux sociaux des Angles, le village de station. A la prochaine pour une nouvelle ascension éditive.

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