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Episode 6 - La vie de château cover
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Pierre, feuille, Sologne - Carnet de voyage au pays des étangs.

Episode 6 - La vie de château

Episode 6 - La vie de château

20min |20/10/2025
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Description

🏰 Pour leur dernier week-end solognot, les deux amis Paul et Cécile ont vu les choses en grand, avec une plongée dans le patrimoine de la région et l’un de ses éléments emblématiques : la brique !

🧱 De village en château, en passant par une tuilerie, ils vont voir la vie en rouge… 🔴


🔎 Les étapes et rencontres de cette échappée au cœur de l’Histoire :

📍 Rendez-vous sur le site sologne-tourisme.fr pour en savoir plus sur la destination, et sur ses réseaux sociaux 📱 pour découvrir les coulisses de l’aventure !


🎙️ Un podcast réalisé par Aparté Studio pour la marque Sologne
🎧 Réalisation : Paul Engel et Cécile Lombardie
🎼 Musique et post-production : Thibault Faucard et Bastien Nicolai


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Aymeric

    Alors ça c'est les carreaux du château de Chaumont-sur-Loire. C'est la réplique à l'identique de carreaux Lomnitz. C'est à dire qu'on va commencer comme tout élément en terre cuite par étirer un carreau, une ébauche. Ensuite on va le presser avec une empreinte qui est en buis, sculptée en buis, de façon à créer des trous qui font 1,3 mm, qu'on va ensuite remplir avec les émaux. On va lisser le tout pour être sûr qu'on n'ait pas d'émaux ailleurs que là où ils ont besoin d'être accrochés. Et on cuit à 1150 degrés de façon à ce que les émaux fondent. Et ça, ce sont donc les carreaux qui sont allés dans l'entrée du château de Chaumont-sur-Loire.

  • Cécile

    La pierre angulaire de la Sologne. c'est la brique. On la retrouve absolument partout. Dans les villages, les châteaux, les églises. Avec Aymeric à la Tuilerie de la Brétèche, à Villeny en compagnie de Frédéric ou au Château de la Ferté Saint-Aubin avec Émilien, Paul me propose d'explorer le sujet à fond. Brique un jour, brique toujours.

  • Paul

    Pierre, feuille, Sologne

  • Cécile

    Carnet de voyage au pays des étangs Musique

  • Paul

    C'est par là.

  • Cécile

    Merci.

  • Paul

    Bonjour. Bonjour. C'est super joli, tout en briques.

  • Aymeric

    C'est un bel endroit. C'est la Sologne, parce que là où il y avait de l'argile, il y avait du feu, on faisait de la brique. Donc toute la Sologne, on a de la brique. Et mon arrière-grand-père a créé cette tuilerie dans le but de déjà commencer à restaurer les bâtiments qui avaient été construits. Ce qui explique la taille des bâtiments, qu'on a la chance en plus que ces bâtiments soient inscrits à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques. Mon grand-père disait quand on naît les pieds dans l'argile, on reste collé. Donc c'est avant tout un métier passion, certes une transmission familiale magnifique, parce que cinquième génération, de la même famille, c'est une très belle réussite, mais il faut avant tout être passionné. d'architecture, de patrimoine. Déjà, quand j'étais gamin, j'allais jouer dans la carrière avec mon vélo ou ma mobilette. Je me souviens des petits wagonnets, parce qu'à l'époque, la terre arrivait de la carrière avec des petits wagonnets et un cheval devant. Et je me souviens des petits wagonnets, on montait dedans, on allait faire les zouaves avec ça. Oui, et puis mon grand-père m'emmenait déjà sur certains chantiers, mon père m'a emmené sur des chantiers, je me souviens d'un chantier à Noisiel, sur la chocolaterie Meunier de Noisiel, où on est monté jusqu'en haut, en haut, en haut, pour voir les briques des balustres, où justement le maçon nous demandait de livrer les briques crues, qu'elles allaient finir de sécher comme ça. Donc là on a notre tas d'argile, on a la chance d'avoir toujours notre propre carrière. On utilise deux types d'argile, une pour faire tout ce qui est carlage et une pour faire tout ce qui est brique. Ensuite on va la préparer, c'est à dire qu'on va la broyer pour obtenir un petit granulat qui va faire 4-5 mm. Pour colorer, on va utiliser essentiellement des oxydes, qui sont des roches broyées. Aujourd'hui, on est capable de répliquer à peu près toutes les couleurs de l'arc-en-ciel.

  • Paul

    L'argile colorée, c'est ce qu'on voit là sur les tapis en train de rouler, c'est ça ? Voilà,

  • Aymeric

    ça c'est l'argile qui est prête en couleur et en texture à ensuite être mise en forme. Sur tout ce qu'on nous demande, on retrouve les techniques anciennes de façon à ne pas avoir un pastiche mais avoir vraiment une réplique à l'identique de ce qui existait. C'est des heures et des heures de travail. Des fois ça ne marche pas, mais ça permet de retrouver des savoir-faire qui ont été perdus et dont on va avoir besoin parce que là aussi on commence à restaurer des bâtiments fin 19e, début 20e. On aura besoin de ces techniques-là dans beaucoup de bâtiments à restaurer prochainement. Donc nous on aura réintégré les techniques en interne.

  • Cécile

    Donc là, aujourd'hui, vous êtes la dernière tuilerie de Sologne.

  • Aymeric

    On est la dernière tuilerie artisanale de Sologne et surtout, on doit être plus que 4 ou 5 en France aujourd'hui à savoir répondre à ces marchés-là et à s'adapter aux besoins réels des monuments. On a été créé en 1890 alors qu'il existait déjà 400-500 tuileries en Sologne. Mais ces tuileries-là, elles étaient montées en général à côté du château qu'on allait construire.

  • Paul

    Pourquoi est-ce qu'il y a des tuileries ici ? Pourquoi est-ce que c'est la brique qu'on utilise comme matériau et pas le bois ou la pierre ?

  • Aymeric

    A l'époque, on n'avait aucun moyen de transport, si ce n'est une charrette à cheval, donc on utilisait ce qui était sur place. Ce qu'on avait sur place, c'était de l'argile et du bois. Donc l'argile cuite, ça donne de la terre cuite, donc tout a été construit en briques, ou un peu avant, en colombage et briques, c'est-à-dire on utilisait le bois pour la structure et on remplissait en briques. Une fois qu'on a préparé la terre, on va pouvoir la mettre en forme. Et là on va avoir une mouleuse avec un malaxeur. Le malaxeur va créer la pâte et la mouleuse va donner la section des produits qu'on veut. Et on reprend toutes les briques une par une à la main de façon à leur donner l'aspect vieilli qui correspond au bâtiment sur lequel on va travailler. le but c'est qu'une fois qu'on a mis en oeuvre nos produits on ne voit pas qu'on a travaillé sur le bâtiment alors justement comment on vieillit une brique ? alors on vieillit une brique en la prenant alors déjà en jouant sur la texture de la pâte elle-même il faut que la pâte soit suffisamment molle et ensuite on va la tremper dans du sable, du champ ou de la bruyère, de façon à la gratter dedans, donner des aspérités en surface, et ensuite on va la caresser à la main pour supprimer toutes les arrêts de vie. L'église de Chaumont-sur-Tharonne, c'est un joli chantier où l'architecte avait dessiné ou retrouvé, je ne sais plus, des carreaux blancs et noirs formant des croix, et on a répliqué à l'identique ces carreaux-là, et lorsqu'on y retourne, on ne voit pas le mélange d'ancien et de nouveau. Et ça fait partie des quelques fiertés qu'on peut avoir.

  • Paul

    Tu parlais de carreau noir. C'est une technique très particulière que vous avez mis du temps aussi à retrouver, c'est ça ?

  • Aymeric

    Complètement. C'est une technique très ancienne qui était elle aussi perdue. Donc des essais, des essais, des essais. Et on a fini par retrouver la technique complète. qui consiste à une réduction complète, c'est-à-dire qu'on va cuire sans oxygène. C'est assez compliqué de cuire sans oxygène, mais nous, on y arrive, de façon à ne pas réduire le fer et à carboniser le carreau pour qu'il soit noir, ou la brique soit complètement noire, sans ajout d'oxyde ou d'additif quelconque.

  • Paul

    Et ça fait quoi de te dire, en fait, que dans plein de monuments très célèbres, tu as posé une petite pierre dans chaque édifice de France, ou presque ?

  • Cécile

    C'est beau ce que tu dis !

  • Aymeric

    C'est vrai, en plus, c'est beau, mais c'est vrai, on a la chance d'avoir travaillé, comme je vous le disais, sur la pluie. par des grands monuments nationaux. Chambord, qu'on a carrelé intégralement, Chinon, Chaumont, Amboise, Villandry, tous les châteaux de la Loire sauf Blois. Ça fait quoi ? Par moment, je me dis « Oulala, mais il y a un moment où on va tous les avoir faits. Il n'y a plus l'heure de boulot. » Et par moments, je dis « Tant mieux, c'est qu'on a la chance d'avoir le savoir-faire qui est reconnu, le travail des équipes qui est reconnu, parce qu'il ne faut pas oublier que derrière moi, il y a quand même une équipe de gens qui travaillent et qui travaillent bien. » et qui sont fiers de faire ce qu'ils font, et ils ont raison de l'être. Parce que c'est vrai que même eux, lorsqu'ils s'en vont traîner à droite à gauche, ils peuvent dire « Tiens, ça c'est moi qui l'ai fait, et ça c'est superbe. »

  • Paul

    Nous quittons Ligny-le-Ribault pour rejoindre le petit village de Villeny, où nous attend Frédéric. Ce véritable passionné d'histoire solognote travaille pour le GRAHS. le groupe de recherche archéologique et historique de Sologne. Une association basée à Lamotte-Beuvron, qui publie notamment la revue « La Sologne et son passé » .

  • Frédéric Auger

    J'ai toujours été passionné par ma région, par son passé, son présent et son avenir. Parce que si on travaille sur l'histoire de la Sologne, c'est aussi pour y vivre aujourd'hui et pour y vivre demain.

  • Cécile

    Qu'est-ce qui rend selon toi la Sologne si particulière ?

  • Frédéric Auger

    La Sologne, c'est une île de sable et d'argile au milieu de la France. Le fait de n'avoir sous nos pieds que du sable et de l'argile va avoir une incidence sur tout. D'abord sur la végétation, bien entendu, on a une végétation relativement particulière en Sologne. Sur le climat aussi, parce que c'est une région qui est très froide l'hiver est très chaude l'été. Et certains animaux vont être différents puisqu'il va y avoir des races d'animaux adaptées à notre territoire. C'est le cas de la brebis solgnote, de la race solgnote de mouton, qui est vraiment une race de mouton bien adaptée à notre territoire. Et pendant longtemps même, le solognot va être une race quasiment à part dans le royaume, puisqu'on parle du royaume de France à cette période-là. Le solognot va être petit, jaune et ventru, avec une durée de vie très courte. avec une mortalité infantile qui était une des plus importantes du pays. On parlait du pays de la misère.

  • Paul

    Alors toi, tu t'intéresses beaucoup à l'histoire de la Sologne, mais ce n'est pas forcément l'histoire de François Ier, l'histoire de Louis XIV, par exemple. C'est plus l'histoire des petits gens,on va dire. Ou du petit patrimoine même qu'on trouve ici.

  • Frédéric Auger

    Oui, ce qui est intéressant en Sologne, c'est que c'est une région exclusivement rurale. Et donc, ce qu'il faut s'intéresser, c'est aux gens qui habitent là et qui l'habitent à l'année. Et ce sont des gens modestes, les solognots, la terre... a rarement aux Solognots. Elle appartient autrefois à des seigneurs, après à une classe bourgeoise qui ne vivait pas,, dans sa grande majorité en Sologne. C'est toujours un peu le cas aujourd'hui avec un nouveau schéma puisque là ce sont de nouvelles fortunes de l'industrie, etc. qui réinvestissent dans les terres solognotes.

  • Paul

    Raconter l'histoire des modestes, comme tu disais, ça n'a rien à voir avec l'histoire des personnages célèbres sur lesquels on a beaucoup d'archives ou quasiment tout a été écrit. Tu parlais notamment d'un exemple qui était intéressant, c'était l'histoire d'un centenaire qui habitait un petit village de Sologne.

  • Frédéric Auger

    Oui, ça fait partie de ces gens qui sont une fois dans leur vie un petit peu dans la lumière. Quand on fait de l'histoire et de la recherche historique, il nous faut un premier fil sur lequel on tire. Alors parfois, le fil est plus ou moins long. Et là, c'était le cas puisque ce centenaire avait été fêté dans le village où il habitait à ce moment-là, qui est le petit village d'Isdes dans le Loiret. Et puis, il y avait une série de photos et de cartes postales qui avaient été faites ce jour-là. Donc ça, c'était le premier fil sur lequel on a tiré. Et après, on a pu retracer toute sa vie. Il était né à Brinon-sur-Sauldre dans le Cher. Il avait vécu notamment à Chaon dans e Loir-et-Cher. Donc, c'est des choses modestes, mais qui décrivent bien la vie des solognots de la fin du XIXe et du début du XXe siècle.

  • Cécile

    Est-ce que tu peux nous expliquer pourquoi on s'est donné rendez-vous ici à Villeny ?

  • Frédéric Auger

    À Villeny, c'est un village un peu caractéristique autour de la Brique. Là, on est au cœur de ce joli petit village, donc sur la place en face de la jolie petite église. On est aussi devant la mairie qui est caractéristique des mairies de Sologne, tout en Brique, qui était aussi une mairie-école. Alors face à l'église, on trouve aujourd'hui une auberge, mais cette auberge... et dans le bâtiment qui était anciennement le presbytère. Donc on va aussi trouver deux croix de chaque côté de l'entrée principale et ces croix sont faites en boutisse noire. Alors la boutisse, c'est le bout de la brique que l'on aperçoit de chaque côté de la façade. Donc on a aussi une très très jolie halle qui a été construite récemment mais en charpente traditionnelle avec une très jolie couverture surmontée de... de fleurons en terre cuite architecturale avec deux épis. Donc c'est un lieu central du village, un lieu de vie dans le village. Et puis à Villeny, on a aussi la particularité d'avoir une très jolie maison dans un angle de rue avec une date en briques. Alors ça a été une mode, on en connaît quelques centaines en Sologne, de marquer sa maison avec des briques noires et de mettre le millésime. Donc c'est l'année de construction généralement. Et la base de cette maison solognote, c'est toujours la même, c'est une porte, une fenêtre, une lucarne. Si vous avez ce schéma-là en tête, vous allez trouver ça systématiquement reproduit à l'infini dans tous les villages. Alors il y a avec des variantes. Parfois, lorsqu'il n'y a pas de lucarne, c'est généralement qu'on est proche d'un pignon et que la fenêtre, que la porte du grenier, était en pignon. Donc si on regarde, si on lit les façades, puisque nous on propose aux gens quand on visite les villages de lire les façades, vous allez vous rendre compte que vous avez une porte une fenêtre, une lucarne ou une porte, une fenêtre et une porte en pignon.

  • Paul

    Bon alors Cécile, est-ce que tu peux fermer les yeux ? Vas-y, donne-moi la main. Vas-y, on avance, Attention, tourne-toi.

  • Cécile

    Pas de mauvaise blague.

  • Paul

    Non, tourne-toi. Vas-y, ouvre les yeux.

  • Cécile

    On est où ?

  • Paul

    On est au château de la Ferté Saint-Aubin et on a rendez-vous avec Emilien.

  • Cécile

    C'est pas le fameux château avec une histoire de festival électro dont tu m'avais parlé ?

  • Paul

    Eh bien si, le fameux Cocorico.

  • Cécile

    Ah, génial.

  • Paul

    Bonjour !

  • Emilien

    C'est Paul, Cécile, Emilien, enchanté !

  • Paul

    Enchanté, ça va ?

  • Emilien

    Ouais, super !

  • Paul

    Donc Emilien, si on est arrivé ici au château de la Ferté, c'est parce qu'aujourd'hui avec Cécile, on se fait une journée full brique, full patrimoine. Donc on a commencé par une tuilerie, on est allé visiter Villeny et puis là, je vais proposer d'aller voir un château qui en plus est emblématique de la Sologne. Tu peux peut-être nous dire un mot sur ce château parce que je pense que t'es un de ceux qui le connaît le mieux aujourd'hui en Sologne.

  • Emilien

    Donc c'est un château qui est assez extraordinaire, surtout si t'aimes la brique, puisque ici, en un coup d'œil dans la cour, tu prends 100 ans de la plus belle architecture française avec trois briques de trois époques et de trois styles différents. Donc la partie blanche, c'est la partie la plus ancienne, sur laquelle on vient remettre un château rouge avec sa résine noire et le grand château Louis XIII qui a été construite qu'a moitié. Donc on a le petit château et une moitié de grand château qui sont accolés et c'est ça qui forme la césure assez nette. et la particularité de la physionomie de la Ferté. Quand on arrive dans la cour, on a une partie gauche qui fait comme une petite maison solognote, rouge avec une brique un peu particulière qui dessine une résille noire. Ça c'est un appareillage qu'on voit beaucoup en Sologne, et peut-être que tu l'as vu ou que vous l'avez vu en parcourant un petit peu notre région. Cette petite maison sur la gauche, elle est de la Renaissance, donc elle a 500 ans. Mais juste à côté, il y a comme une espèce de grande cassure et on a une grande construction. avec une brique un peu plus rose, un peu plus poudrée pour le coup. Et la première de ces briques est posée en 1615, donc on est sous le règne de Louis XIII. Et puis le bâtiment dans lequel on est actuellement, et celui qui est juste en face, qui étaient des anciennes écuries, elles ont elles été construites sous le Grand Siècle, le siècle du Roi Soleil, avec des teintes qui vont du brun foncé jusqu'à des rouges plus ou moins soutenus. Donc le Grand Château était déjà abandonné depuis quelques années. C'est sur les communs où il y a eu les plus gros dégâts, que ce soit les écuries qu'il a fallu restaurer, sur des gros problèmes de structure par exemple, c'est pour ça que vous avez les petits tirants métalliques qui dépassent les croix de chaînage. Jacques Guyot et sa femme Catherine ont restauré les écuries en allant démonter des stalls et des boxes dans un château d'Ile-de-France, en reposant plus d'un millier de pavés. Vraiment un chantier colossal pour retrouver un visage historique dans ce bâtiment. Vous avez un peu parcouru la Sologne. Il y a la Ferté Saint-Cyr dans le Loir-et-Cher, la Ferté-Beauharnais. Quand on a ce mot Ferté, ça nous renvoie à des origines médiévales, c'était une place forte. et ici qui défendait la rivière du Cosson et qui était une autoroute Vinci, littéralement. Donc il y avait dessus un péage avec un seigneur à l'intérieur du péage qui avait la charge de sécuriser cet axe de communication et puis de l'entretenir. Et puis ensuite on a une famille qui est assez intéressante qui s'appelle la famille de La Ferté-Senneterre. Pour les gourmands qui aiment manger du fromage, ça leur rappellera l'origine auvergnate, ST-Nectaire de cette famille et qui veut inscrire dans la pierre et dans la brique en l'occurrence son prestige. Voilà pourquoi elle construit un château fastueux à partir du XVIIe siècle, même si la construction n'est réalisée qu'à moitié. C'est pour ça qu'on a un château Renaissance, un château Louis XIII accolé, et puis les communs Louis XIV.

  • Paul

    Toi, Emilien, tu es un gros fan de châteaux. Elle te vient d'où, cette passion ? C'est né comment ?

  • Emilien

    Cette passion, je suis tombé dedans un peu petit. Au départ, j'avais un rêve quand j'étais enfant. Je voulais être paysagiste pour les châteaux. J'ai grandi à Ligny-le-Ribault. C'est une commune qui est assez petite, mais c'est un territoire qui est passionnant parce qu'il y a 11 châteaux en tout. Je ne sais pas si vous le saviez ou pas. Malheureusement, ils sont privés. Mais avec mon vélo, je prenais les petits chemins. Quand il y avait un barbelé qui était baissé au sol, j'allais voir. Et j'ai pu découvrir pas mal de beaux patrimoines. C'est peut-être ça aussi qui m'a donné mon goût pour les châteaux. Alors actuellement, on est dans le parc du château. On est entouré par plusieurs bâtiments. Derrière nous, il y a un petit bâtiment en briques qui rappellera des souvenirs à certains, puisque c'était une ancienne gare. qu'on a transformé en gîte à présent. Et puis, face à nous, on est face à une étendue d'eau, on a le château qui se reflète dans les douves, et on a là la très belle architecture du château Renaissance, avec une forme un peu particulière, des très gros toits, presque un peu grossiers ou balbutiants, hésitants, et puis une architecture beaucoup plus pure, avec des très belles fenêtres dans le toit qu'on appelle des lucarnes, qui forment là un alignement et une décoration qui est assez exceptionnelle en Val-de-Loire.

  • Cécile

    Vous avez l'air d'avoir une programmation assez moderne pour un château.

  • Emilien

    Effectivement, on n'a pas trop le choix. Ici, on est dans une région un peu particulière, la Sologne. On n'est plus tout à fait en Val-de-Loire. Donc, on a créé le château Escape Game, qui est la nouvelle identité du château de la Ferté-Saint-Aubin et qui nous permet à chaque vacances de renouveler un petit peu les parcours, les activités et surtout les intérêts du public.

  • Cécile

    Et on a cru entendre parler d'un festival électro. Est-ce que tu peux nous en parler un peu ?

  • Emilien

    Effectivement, ça s'appelle Cocorico Electro. Donc ça a lieu toujours au 14 juillet et c'est un peu la réinvention de la fête à la française à l'occasion de la fête nationale. Ça veut dire qu'on a des DJ, Cocorico, qui seront français, avec une programmation qui est assez canon. On a été les premiers à le faire dans la région, Chambord ensuite s'y est mis. C'est quelque chose qui était assez nouveau et qui est venu du simple fait qu'on ne trouvait pas de festival où on n'avait pas la possibilité, en pleine saison touristique, de faire un festival ailleurs. Donc on l'a ramené à la maison.

  • Cécile

    Vous êtes un château influenceur en fait. J'avoue, j'ai une petite larme à l'œil parce qu'aujourd'hui, c'était notre dernier break en Sologne avec Paul. On a vu tellement de choses incroyables, on a rencontré tellement de gens passionnants. C'est fou de se dire qu'il y a autant de trésors cachés dans cette région historique, aux portes de Paris. On a vécu des aventures dingues ici, en Sologne, dans ce territoire discret où se mêlent petits coins de nature, goût des bonnes choses et patrimoine authentique. Mais ce que je retiens surtout, c'est l'accueil chaleureux et privilégié que nous ont réservé tous les habitants que nous avons rencontrés. Je n'ai envie que d'une chose, revenir. L'année prochaine peut-être, qui sait ?

  • Paul

    Pierre Feuille-Sologne, un podcast de la marque Sologne, animé et réalisé par Paul Engel et Cécile Lombardie, produit par Aparté Studio. La musique a été composée par Thibaut Faucard et l'épisode mixé par Bastien Nicolai. Pour ne pas rater le prochain épisode, abonnez-vous à ce podcast sur votre plateforme d'écoute favorite. Retrouvez nos bonnes adresses et plus d'infos sur nos invités dans la description de cet épisode. Et pour prolonger le voyage, rendez-vous sur notre site sologne-tourisme.fr

Chapters

  • La Tuilerie de la Bretèche avec Aymeric

    01:54

  • Le GRAHS avec Frédéric

    07:58

  • Le Château de la Ferté-Saint-Aubin avec Émilien

    13:13

Description

🏰 Pour leur dernier week-end solognot, les deux amis Paul et Cécile ont vu les choses en grand, avec une plongée dans le patrimoine de la région et l’un de ses éléments emblématiques : la brique !

🧱 De village en château, en passant par une tuilerie, ils vont voir la vie en rouge… 🔴


🔎 Les étapes et rencontres de cette échappée au cœur de l’Histoire :

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🎙️ Un podcast réalisé par Aparté Studio pour la marque Sologne
🎧 Réalisation : Paul Engel et Cécile Lombardie
🎼 Musique et post-production : Thibault Faucard et Bastien Nicolai


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Transcription

  • Aymeric

    Alors ça c'est les carreaux du château de Chaumont-sur-Loire. C'est la réplique à l'identique de carreaux Lomnitz. C'est à dire qu'on va commencer comme tout élément en terre cuite par étirer un carreau, une ébauche. Ensuite on va le presser avec une empreinte qui est en buis, sculptée en buis, de façon à créer des trous qui font 1,3 mm, qu'on va ensuite remplir avec les émaux. On va lisser le tout pour être sûr qu'on n'ait pas d'émaux ailleurs que là où ils ont besoin d'être accrochés. Et on cuit à 1150 degrés de façon à ce que les émaux fondent. Et ça, ce sont donc les carreaux qui sont allés dans l'entrée du château de Chaumont-sur-Loire.

  • Cécile

    La pierre angulaire de la Sologne. c'est la brique. On la retrouve absolument partout. Dans les villages, les châteaux, les églises. Avec Aymeric à la Tuilerie de la Brétèche, à Villeny en compagnie de Frédéric ou au Château de la Ferté Saint-Aubin avec Émilien, Paul me propose d'explorer le sujet à fond. Brique un jour, brique toujours.

  • Paul

    Pierre, feuille, Sologne

  • Cécile

    Carnet de voyage au pays des étangs Musique

  • Paul

    C'est par là.

  • Cécile

    Merci.

  • Paul

    Bonjour. Bonjour. C'est super joli, tout en briques.

  • Aymeric

    C'est un bel endroit. C'est la Sologne, parce que là où il y avait de l'argile, il y avait du feu, on faisait de la brique. Donc toute la Sologne, on a de la brique. Et mon arrière-grand-père a créé cette tuilerie dans le but de déjà commencer à restaurer les bâtiments qui avaient été construits. Ce qui explique la taille des bâtiments, qu'on a la chance en plus que ces bâtiments soient inscrits à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques. Mon grand-père disait quand on naît les pieds dans l'argile, on reste collé. Donc c'est avant tout un métier passion, certes une transmission familiale magnifique, parce que cinquième génération, de la même famille, c'est une très belle réussite, mais il faut avant tout être passionné. d'architecture, de patrimoine. Déjà, quand j'étais gamin, j'allais jouer dans la carrière avec mon vélo ou ma mobilette. Je me souviens des petits wagonnets, parce qu'à l'époque, la terre arrivait de la carrière avec des petits wagonnets et un cheval devant. Et je me souviens des petits wagonnets, on montait dedans, on allait faire les zouaves avec ça. Oui, et puis mon grand-père m'emmenait déjà sur certains chantiers, mon père m'a emmené sur des chantiers, je me souviens d'un chantier à Noisiel, sur la chocolaterie Meunier de Noisiel, où on est monté jusqu'en haut, en haut, en haut, pour voir les briques des balustres, où justement le maçon nous demandait de livrer les briques crues, qu'elles allaient finir de sécher comme ça. Donc là on a notre tas d'argile, on a la chance d'avoir toujours notre propre carrière. On utilise deux types d'argile, une pour faire tout ce qui est carlage et une pour faire tout ce qui est brique. Ensuite on va la préparer, c'est à dire qu'on va la broyer pour obtenir un petit granulat qui va faire 4-5 mm. Pour colorer, on va utiliser essentiellement des oxydes, qui sont des roches broyées. Aujourd'hui, on est capable de répliquer à peu près toutes les couleurs de l'arc-en-ciel.

  • Paul

    L'argile colorée, c'est ce qu'on voit là sur les tapis en train de rouler, c'est ça ? Voilà,

  • Aymeric

    ça c'est l'argile qui est prête en couleur et en texture à ensuite être mise en forme. Sur tout ce qu'on nous demande, on retrouve les techniques anciennes de façon à ne pas avoir un pastiche mais avoir vraiment une réplique à l'identique de ce qui existait. C'est des heures et des heures de travail. Des fois ça ne marche pas, mais ça permet de retrouver des savoir-faire qui ont été perdus et dont on va avoir besoin parce que là aussi on commence à restaurer des bâtiments fin 19e, début 20e. On aura besoin de ces techniques-là dans beaucoup de bâtiments à restaurer prochainement. Donc nous on aura réintégré les techniques en interne.

  • Cécile

    Donc là, aujourd'hui, vous êtes la dernière tuilerie de Sologne.

  • Aymeric

    On est la dernière tuilerie artisanale de Sologne et surtout, on doit être plus que 4 ou 5 en France aujourd'hui à savoir répondre à ces marchés-là et à s'adapter aux besoins réels des monuments. On a été créé en 1890 alors qu'il existait déjà 400-500 tuileries en Sologne. Mais ces tuileries-là, elles étaient montées en général à côté du château qu'on allait construire.

  • Paul

    Pourquoi est-ce qu'il y a des tuileries ici ? Pourquoi est-ce que c'est la brique qu'on utilise comme matériau et pas le bois ou la pierre ?

  • Aymeric

    A l'époque, on n'avait aucun moyen de transport, si ce n'est une charrette à cheval, donc on utilisait ce qui était sur place. Ce qu'on avait sur place, c'était de l'argile et du bois. Donc l'argile cuite, ça donne de la terre cuite, donc tout a été construit en briques, ou un peu avant, en colombage et briques, c'est-à-dire on utilisait le bois pour la structure et on remplissait en briques. Une fois qu'on a préparé la terre, on va pouvoir la mettre en forme. Et là on va avoir une mouleuse avec un malaxeur. Le malaxeur va créer la pâte et la mouleuse va donner la section des produits qu'on veut. Et on reprend toutes les briques une par une à la main de façon à leur donner l'aspect vieilli qui correspond au bâtiment sur lequel on va travailler. le but c'est qu'une fois qu'on a mis en oeuvre nos produits on ne voit pas qu'on a travaillé sur le bâtiment alors justement comment on vieillit une brique ? alors on vieillit une brique en la prenant alors déjà en jouant sur la texture de la pâte elle-même il faut que la pâte soit suffisamment molle et ensuite on va la tremper dans du sable, du champ ou de la bruyère, de façon à la gratter dedans, donner des aspérités en surface, et ensuite on va la caresser à la main pour supprimer toutes les arrêts de vie. L'église de Chaumont-sur-Tharonne, c'est un joli chantier où l'architecte avait dessiné ou retrouvé, je ne sais plus, des carreaux blancs et noirs formant des croix, et on a répliqué à l'identique ces carreaux-là, et lorsqu'on y retourne, on ne voit pas le mélange d'ancien et de nouveau. Et ça fait partie des quelques fiertés qu'on peut avoir.

  • Paul

    Tu parlais de carreau noir. C'est une technique très particulière que vous avez mis du temps aussi à retrouver, c'est ça ?

  • Aymeric

    Complètement. C'est une technique très ancienne qui était elle aussi perdue. Donc des essais, des essais, des essais. Et on a fini par retrouver la technique complète. qui consiste à une réduction complète, c'est-à-dire qu'on va cuire sans oxygène. C'est assez compliqué de cuire sans oxygène, mais nous, on y arrive, de façon à ne pas réduire le fer et à carboniser le carreau pour qu'il soit noir, ou la brique soit complètement noire, sans ajout d'oxyde ou d'additif quelconque.

  • Paul

    Et ça fait quoi de te dire, en fait, que dans plein de monuments très célèbres, tu as posé une petite pierre dans chaque édifice de France, ou presque ?

  • Cécile

    C'est beau ce que tu dis !

  • Aymeric

    C'est vrai, en plus, c'est beau, mais c'est vrai, on a la chance d'avoir travaillé, comme je vous le disais, sur la pluie. par des grands monuments nationaux. Chambord, qu'on a carrelé intégralement, Chinon, Chaumont, Amboise, Villandry, tous les châteaux de la Loire sauf Blois. Ça fait quoi ? Par moment, je me dis « Oulala, mais il y a un moment où on va tous les avoir faits. Il n'y a plus l'heure de boulot. » Et par moments, je dis « Tant mieux, c'est qu'on a la chance d'avoir le savoir-faire qui est reconnu, le travail des équipes qui est reconnu, parce qu'il ne faut pas oublier que derrière moi, il y a quand même une équipe de gens qui travaillent et qui travaillent bien. » et qui sont fiers de faire ce qu'ils font, et ils ont raison de l'être. Parce que c'est vrai que même eux, lorsqu'ils s'en vont traîner à droite à gauche, ils peuvent dire « Tiens, ça c'est moi qui l'ai fait, et ça c'est superbe. »

  • Paul

    Nous quittons Ligny-le-Ribault pour rejoindre le petit village de Villeny, où nous attend Frédéric. Ce véritable passionné d'histoire solognote travaille pour le GRAHS. le groupe de recherche archéologique et historique de Sologne. Une association basée à Lamotte-Beuvron, qui publie notamment la revue « La Sologne et son passé » .

  • Frédéric Auger

    J'ai toujours été passionné par ma région, par son passé, son présent et son avenir. Parce que si on travaille sur l'histoire de la Sologne, c'est aussi pour y vivre aujourd'hui et pour y vivre demain.

  • Cécile

    Qu'est-ce qui rend selon toi la Sologne si particulière ?

  • Frédéric Auger

    La Sologne, c'est une île de sable et d'argile au milieu de la France. Le fait de n'avoir sous nos pieds que du sable et de l'argile va avoir une incidence sur tout. D'abord sur la végétation, bien entendu, on a une végétation relativement particulière en Sologne. Sur le climat aussi, parce que c'est une région qui est très froide l'hiver est très chaude l'été. Et certains animaux vont être différents puisqu'il va y avoir des races d'animaux adaptées à notre territoire. C'est le cas de la brebis solgnote, de la race solgnote de mouton, qui est vraiment une race de mouton bien adaptée à notre territoire. Et pendant longtemps même, le solognot va être une race quasiment à part dans le royaume, puisqu'on parle du royaume de France à cette période-là. Le solognot va être petit, jaune et ventru, avec une durée de vie très courte. avec une mortalité infantile qui était une des plus importantes du pays. On parlait du pays de la misère.

  • Paul

    Alors toi, tu t'intéresses beaucoup à l'histoire de la Sologne, mais ce n'est pas forcément l'histoire de François Ier, l'histoire de Louis XIV, par exemple. C'est plus l'histoire des petits gens,on va dire. Ou du petit patrimoine même qu'on trouve ici.

  • Frédéric Auger

    Oui, ce qui est intéressant en Sologne, c'est que c'est une région exclusivement rurale. Et donc, ce qu'il faut s'intéresser, c'est aux gens qui habitent là et qui l'habitent à l'année. Et ce sont des gens modestes, les solognots, la terre... a rarement aux Solognots. Elle appartient autrefois à des seigneurs, après à une classe bourgeoise qui ne vivait pas,, dans sa grande majorité en Sologne. C'est toujours un peu le cas aujourd'hui avec un nouveau schéma puisque là ce sont de nouvelles fortunes de l'industrie, etc. qui réinvestissent dans les terres solognotes.

  • Paul

    Raconter l'histoire des modestes, comme tu disais, ça n'a rien à voir avec l'histoire des personnages célèbres sur lesquels on a beaucoup d'archives ou quasiment tout a été écrit. Tu parlais notamment d'un exemple qui était intéressant, c'était l'histoire d'un centenaire qui habitait un petit village de Sologne.

  • Frédéric Auger

    Oui, ça fait partie de ces gens qui sont une fois dans leur vie un petit peu dans la lumière. Quand on fait de l'histoire et de la recherche historique, il nous faut un premier fil sur lequel on tire. Alors parfois, le fil est plus ou moins long. Et là, c'était le cas puisque ce centenaire avait été fêté dans le village où il habitait à ce moment-là, qui est le petit village d'Isdes dans le Loiret. Et puis, il y avait une série de photos et de cartes postales qui avaient été faites ce jour-là. Donc ça, c'était le premier fil sur lequel on a tiré. Et après, on a pu retracer toute sa vie. Il était né à Brinon-sur-Sauldre dans le Cher. Il avait vécu notamment à Chaon dans e Loir-et-Cher. Donc, c'est des choses modestes, mais qui décrivent bien la vie des solognots de la fin du XIXe et du début du XXe siècle.

  • Cécile

    Est-ce que tu peux nous expliquer pourquoi on s'est donné rendez-vous ici à Villeny ?

  • Frédéric Auger

    À Villeny, c'est un village un peu caractéristique autour de la Brique. Là, on est au cœur de ce joli petit village, donc sur la place en face de la jolie petite église. On est aussi devant la mairie qui est caractéristique des mairies de Sologne, tout en Brique, qui était aussi une mairie-école. Alors face à l'église, on trouve aujourd'hui une auberge, mais cette auberge... et dans le bâtiment qui était anciennement le presbytère. Donc on va aussi trouver deux croix de chaque côté de l'entrée principale et ces croix sont faites en boutisse noire. Alors la boutisse, c'est le bout de la brique que l'on aperçoit de chaque côté de la façade. Donc on a aussi une très très jolie halle qui a été construite récemment mais en charpente traditionnelle avec une très jolie couverture surmontée de... de fleurons en terre cuite architecturale avec deux épis. Donc c'est un lieu central du village, un lieu de vie dans le village. Et puis à Villeny, on a aussi la particularité d'avoir une très jolie maison dans un angle de rue avec une date en briques. Alors ça a été une mode, on en connaît quelques centaines en Sologne, de marquer sa maison avec des briques noires et de mettre le millésime. Donc c'est l'année de construction généralement. Et la base de cette maison solognote, c'est toujours la même, c'est une porte, une fenêtre, une lucarne. Si vous avez ce schéma-là en tête, vous allez trouver ça systématiquement reproduit à l'infini dans tous les villages. Alors il y a avec des variantes. Parfois, lorsqu'il n'y a pas de lucarne, c'est généralement qu'on est proche d'un pignon et que la fenêtre, que la porte du grenier, était en pignon. Donc si on regarde, si on lit les façades, puisque nous on propose aux gens quand on visite les villages de lire les façades, vous allez vous rendre compte que vous avez une porte une fenêtre, une lucarne ou une porte, une fenêtre et une porte en pignon.

  • Paul

    Bon alors Cécile, est-ce que tu peux fermer les yeux ? Vas-y, donne-moi la main. Vas-y, on avance, Attention, tourne-toi.

  • Cécile

    Pas de mauvaise blague.

  • Paul

    Non, tourne-toi. Vas-y, ouvre les yeux.

  • Cécile

    On est où ?

  • Paul

    On est au château de la Ferté Saint-Aubin et on a rendez-vous avec Emilien.

  • Cécile

    C'est pas le fameux château avec une histoire de festival électro dont tu m'avais parlé ?

  • Paul

    Eh bien si, le fameux Cocorico.

  • Cécile

    Ah, génial.

  • Paul

    Bonjour !

  • Emilien

    C'est Paul, Cécile, Emilien, enchanté !

  • Paul

    Enchanté, ça va ?

  • Emilien

    Ouais, super !

  • Paul

    Donc Emilien, si on est arrivé ici au château de la Ferté, c'est parce qu'aujourd'hui avec Cécile, on se fait une journée full brique, full patrimoine. Donc on a commencé par une tuilerie, on est allé visiter Villeny et puis là, je vais proposer d'aller voir un château qui en plus est emblématique de la Sologne. Tu peux peut-être nous dire un mot sur ce château parce que je pense que t'es un de ceux qui le connaît le mieux aujourd'hui en Sologne.

  • Emilien

    Donc c'est un château qui est assez extraordinaire, surtout si t'aimes la brique, puisque ici, en un coup d'œil dans la cour, tu prends 100 ans de la plus belle architecture française avec trois briques de trois époques et de trois styles différents. Donc la partie blanche, c'est la partie la plus ancienne, sur laquelle on vient remettre un château rouge avec sa résine noire et le grand château Louis XIII qui a été construite qu'a moitié. Donc on a le petit château et une moitié de grand château qui sont accolés et c'est ça qui forme la césure assez nette. et la particularité de la physionomie de la Ferté. Quand on arrive dans la cour, on a une partie gauche qui fait comme une petite maison solognote, rouge avec une brique un peu particulière qui dessine une résille noire. Ça c'est un appareillage qu'on voit beaucoup en Sologne, et peut-être que tu l'as vu ou que vous l'avez vu en parcourant un petit peu notre région. Cette petite maison sur la gauche, elle est de la Renaissance, donc elle a 500 ans. Mais juste à côté, il y a comme une espèce de grande cassure et on a une grande construction. avec une brique un peu plus rose, un peu plus poudrée pour le coup. Et la première de ces briques est posée en 1615, donc on est sous le règne de Louis XIII. Et puis le bâtiment dans lequel on est actuellement, et celui qui est juste en face, qui étaient des anciennes écuries, elles ont elles été construites sous le Grand Siècle, le siècle du Roi Soleil, avec des teintes qui vont du brun foncé jusqu'à des rouges plus ou moins soutenus. Donc le Grand Château était déjà abandonné depuis quelques années. C'est sur les communs où il y a eu les plus gros dégâts, que ce soit les écuries qu'il a fallu restaurer, sur des gros problèmes de structure par exemple, c'est pour ça que vous avez les petits tirants métalliques qui dépassent les croix de chaînage. Jacques Guyot et sa femme Catherine ont restauré les écuries en allant démonter des stalls et des boxes dans un château d'Ile-de-France, en reposant plus d'un millier de pavés. Vraiment un chantier colossal pour retrouver un visage historique dans ce bâtiment. Vous avez un peu parcouru la Sologne. Il y a la Ferté Saint-Cyr dans le Loir-et-Cher, la Ferté-Beauharnais. Quand on a ce mot Ferté, ça nous renvoie à des origines médiévales, c'était une place forte. et ici qui défendait la rivière du Cosson et qui était une autoroute Vinci, littéralement. Donc il y avait dessus un péage avec un seigneur à l'intérieur du péage qui avait la charge de sécuriser cet axe de communication et puis de l'entretenir. Et puis ensuite on a une famille qui est assez intéressante qui s'appelle la famille de La Ferté-Senneterre. Pour les gourmands qui aiment manger du fromage, ça leur rappellera l'origine auvergnate, ST-Nectaire de cette famille et qui veut inscrire dans la pierre et dans la brique en l'occurrence son prestige. Voilà pourquoi elle construit un château fastueux à partir du XVIIe siècle, même si la construction n'est réalisée qu'à moitié. C'est pour ça qu'on a un château Renaissance, un château Louis XIII accolé, et puis les communs Louis XIV.

  • Paul

    Toi, Emilien, tu es un gros fan de châteaux. Elle te vient d'où, cette passion ? C'est né comment ?

  • Emilien

    Cette passion, je suis tombé dedans un peu petit. Au départ, j'avais un rêve quand j'étais enfant. Je voulais être paysagiste pour les châteaux. J'ai grandi à Ligny-le-Ribault. C'est une commune qui est assez petite, mais c'est un territoire qui est passionnant parce qu'il y a 11 châteaux en tout. Je ne sais pas si vous le saviez ou pas. Malheureusement, ils sont privés. Mais avec mon vélo, je prenais les petits chemins. Quand il y avait un barbelé qui était baissé au sol, j'allais voir. Et j'ai pu découvrir pas mal de beaux patrimoines. C'est peut-être ça aussi qui m'a donné mon goût pour les châteaux. Alors actuellement, on est dans le parc du château. On est entouré par plusieurs bâtiments. Derrière nous, il y a un petit bâtiment en briques qui rappellera des souvenirs à certains, puisque c'était une ancienne gare. qu'on a transformé en gîte à présent. Et puis, face à nous, on est face à une étendue d'eau, on a le château qui se reflète dans les douves, et on a là la très belle architecture du château Renaissance, avec une forme un peu particulière, des très gros toits, presque un peu grossiers ou balbutiants, hésitants, et puis une architecture beaucoup plus pure, avec des très belles fenêtres dans le toit qu'on appelle des lucarnes, qui forment là un alignement et une décoration qui est assez exceptionnelle en Val-de-Loire.

  • Cécile

    Vous avez l'air d'avoir une programmation assez moderne pour un château.

  • Emilien

    Effectivement, on n'a pas trop le choix. Ici, on est dans une région un peu particulière, la Sologne. On n'est plus tout à fait en Val-de-Loire. Donc, on a créé le château Escape Game, qui est la nouvelle identité du château de la Ferté-Saint-Aubin et qui nous permet à chaque vacances de renouveler un petit peu les parcours, les activités et surtout les intérêts du public.

  • Cécile

    Et on a cru entendre parler d'un festival électro. Est-ce que tu peux nous en parler un peu ?

  • Emilien

    Effectivement, ça s'appelle Cocorico Electro. Donc ça a lieu toujours au 14 juillet et c'est un peu la réinvention de la fête à la française à l'occasion de la fête nationale. Ça veut dire qu'on a des DJ, Cocorico, qui seront français, avec une programmation qui est assez canon. On a été les premiers à le faire dans la région, Chambord ensuite s'y est mis. C'est quelque chose qui était assez nouveau et qui est venu du simple fait qu'on ne trouvait pas de festival où on n'avait pas la possibilité, en pleine saison touristique, de faire un festival ailleurs. Donc on l'a ramené à la maison.

  • Cécile

    Vous êtes un château influenceur en fait. J'avoue, j'ai une petite larme à l'œil parce qu'aujourd'hui, c'était notre dernier break en Sologne avec Paul. On a vu tellement de choses incroyables, on a rencontré tellement de gens passionnants. C'est fou de se dire qu'il y a autant de trésors cachés dans cette région historique, aux portes de Paris. On a vécu des aventures dingues ici, en Sologne, dans ce territoire discret où se mêlent petits coins de nature, goût des bonnes choses et patrimoine authentique. Mais ce que je retiens surtout, c'est l'accueil chaleureux et privilégié que nous ont réservé tous les habitants que nous avons rencontrés. Je n'ai envie que d'une chose, revenir. L'année prochaine peut-être, qui sait ?

  • Paul

    Pierre Feuille-Sologne, un podcast de la marque Sologne, animé et réalisé par Paul Engel et Cécile Lombardie, produit par Aparté Studio. La musique a été composée par Thibaut Faucard et l'épisode mixé par Bastien Nicolai. Pour ne pas rater le prochain épisode, abonnez-vous à ce podcast sur votre plateforme d'écoute favorite. Retrouvez nos bonnes adresses et plus d'infos sur nos invités dans la description de cet épisode. Et pour prolonger le voyage, rendez-vous sur notre site sologne-tourisme.fr

Chapters

  • La Tuilerie de la Bretèche avec Aymeric

    01:54

  • Le GRAHS avec Frédéric

    07:58

  • Le Château de la Ferté-Saint-Aubin avec Émilien

    13:13

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Description

🏰 Pour leur dernier week-end solognot, les deux amis Paul et Cécile ont vu les choses en grand, avec une plongée dans le patrimoine de la région et l’un de ses éléments emblématiques : la brique !

🧱 De village en château, en passant par une tuilerie, ils vont voir la vie en rouge… 🔴


🔎 Les étapes et rencontres de cette échappée au cœur de l’Histoire :

📍 Rendez-vous sur le site sologne-tourisme.fr pour en savoir plus sur la destination, et sur ses réseaux sociaux 📱 pour découvrir les coulisses de l’aventure !


🎙️ Un podcast réalisé par Aparté Studio pour la marque Sologne
🎧 Réalisation : Paul Engel et Cécile Lombardie
🎼 Musique et post-production : Thibault Faucard et Bastien Nicolai


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Aymeric

    Alors ça c'est les carreaux du château de Chaumont-sur-Loire. C'est la réplique à l'identique de carreaux Lomnitz. C'est à dire qu'on va commencer comme tout élément en terre cuite par étirer un carreau, une ébauche. Ensuite on va le presser avec une empreinte qui est en buis, sculptée en buis, de façon à créer des trous qui font 1,3 mm, qu'on va ensuite remplir avec les émaux. On va lisser le tout pour être sûr qu'on n'ait pas d'émaux ailleurs que là où ils ont besoin d'être accrochés. Et on cuit à 1150 degrés de façon à ce que les émaux fondent. Et ça, ce sont donc les carreaux qui sont allés dans l'entrée du château de Chaumont-sur-Loire.

  • Cécile

    La pierre angulaire de la Sologne. c'est la brique. On la retrouve absolument partout. Dans les villages, les châteaux, les églises. Avec Aymeric à la Tuilerie de la Brétèche, à Villeny en compagnie de Frédéric ou au Château de la Ferté Saint-Aubin avec Émilien, Paul me propose d'explorer le sujet à fond. Brique un jour, brique toujours.

  • Paul

    Pierre, feuille, Sologne

  • Cécile

    Carnet de voyage au pays des étangs Musique

  • Paul

    C'est par là.

  • Cécile

    Merci.

  • Paul

    Bonjour. Bonjour. C'est super joli, tout en briques.

  • Aymeric

    C'est un bel endroit. C'est la Sologne, parce que là où il y avait de l'argile, il y avait du feu, on faisait de la brique. Donc toute la Sologne, on a de la brique. Et mon arrière-grand-père a créé cette tuilerie dans le but de déjà commencer à restaurer les bâtiments qui avaient été construits. Ce qui explique la taille des bâtiments, qu'on a la chance en plus que ces bâtiments soient inscrits à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques. Mon grand-père disait quand on naît les pieds dans l'argile, on reste collé. Donc c'est avant tout un métier passion, certes une transmission familiale magnifique, parce que cinquième génération, de la même famille, c'est une très belle réussite, mais il faut avant tout être passionné. d'architecture, de patrimoine. Déjà, quand j'étais gamin, j'allais jouer dans la carrière avec mon vélo ou ma mobilette. Je me souviens des petits wagonnets, parce qu'à l'époque, la terre arrivait de la carrière avec des petits wagonnets et un cheval devant. Et je me souviens des petits wagonnets, on montait dedans, on allait faire les zouaves avec ça. Oui, et puis mon grand-père m'emmenait déjà sur certains chantiers, mon père m'a emmené sur des chantiers, je me souviens d'un chantier à Noisiel, sur la chocolaterie Meunier de Noisiel, où on est monté jusqu'en haut, en haut, en haut, pour voir les briques des balustres, où justement le maçon nous demandait de livrer les briques crues, qu'elles allaient finir de sécher comme ça. Donc là on a notre tas d'argile, on a la chance d'avoir toujours notre propre carrière. On utilise deux types d'argile, une pour faire tout ce qui est carlage et une pour faire tout ce qui est brique. Ensuite on va la préparer, c'est à dire qu'on va la broyer pour obtenir un petit granulat qui va faire 4-5 mm. Pour colorer, on va utiliser essentiellement des oxydes, qui sont des roches broyées. Aujourd'hui, on est capable de répliquer à peu près toutes les couleurs de l'arc-en-ciel.

  • Paul

    L'argile colorée, c'est ce qu'on voit là sur les tapis en train de rouler, c'est ça ? Voilà,

  • Aymeric

    ça c'est l'argile qui est prête en couleur et en texture à ensuite être mise en forme. Sur tout ce qu'on nous demande, on retrouve les techniques anciennes de façon à ne pas avoir un pastiche mais avoir vraiment une réplique à l'identique de ce qui existait. C'est des heures et des heures de travail. Des fois ça ne marche pas, mais ça permet de retrouver des savoir-faire qui ont été perdus et dont on va avoir besoin parce que là aussi on commence à restaurer des bâtiments fin 19e, début 20e. On aura besoin de ces techniques-là dans beaucoup de bâtiments à restaurer prochainement. Donc nous on aura réintégré les techniques en interne.

  • Cécile

    Donc là, aujourd'hui, vous êtes la dernière tuilerie de Sologne.

  • Aymeric

    On est la dernière tuilerie artisanale de Sologne et surtout, on doit être plus que 4 ou 5 en France aujourd'hui à savoir répondre à ces marchés-là et à s'adapter aux besoins réels des monuments. On a été créé en 1890 alors qu'il existait déjà 400-500 tuileries en Sologne. Mais ces tuileries-là, elles étaient montées en général à côté du château qu'on allait construire.

  • Paul

    Pourquoi est-ce qu'il y a des tuileries ici ? Pourquoi est-ce que c'est la brique qu'on utilise comme matériau et pas le bois ou la pierre ?

  • Aymeric

    A l'époque, on n'avait aucun moyen de transport, si ce n'est une charrette à cheval, donc on utilisait ce qui était sur place. Ce qu'on avait sur place, c'était de l'argile et du bois. Donc l'argile cuite, ça donne de la terre cuite, donc tout a été construit en briques, ou un peu avant, en colombage et briques, c'est-à-dire on utilisait le bois pour la structure et on remplissait en briques. Une fois qu'on a préparé la terre, on va pouvoir la mettre en forme. Et là on va avoir une mouleuse avec un malaxeur. Le malaxeur va créer la pâte et la mouleuse va donner la section des produits qu'on veut. Et on reprend toutes les briques une par une à la main de façon à leur donner l'aspect vieilli qui correspond au bâtiment sur lequel on va travailler. le but c'est qu'une fois qu'on a mis en oeuvre nos produits on ne voit pas qu'on a travaillé sur le bâtiment alors justement comment on vieillit une brique ? alors on vieillit une brique en la prenant alors déjà en jouant sur la texture de la pâte elle-même il faut que la pâte soit suffisamment molle et ensuite on va la tremper dans du sable, du champ ou de la bruyère, de façon à la gratter dedans, donner des aspérités en surface, et ensuite on va la caresser à la main pour supprimer toutes les arrêts de vie. L'église de Chaumont-sur-Tharonne, c'est un joli chantier où l'architecte avait dessiné ou retrouvé, je ne sais plus, des carreaux blancs et noirs formant des croix, et on a répliqué à l'identique ces carreaux-là, et lorsqu'on y retourne, on ne voit pas le mélange d'ancien et de nouveau. Et ça fait partie des quelques fiertés qu'on peut avoir.

  • Paul

    Tu parlais de carreau noir. C'est une technique très particulière que vous avez mis du temps aussi à retrouver, c'est ça ?

  • Aymeric

    Complètement. C'est une technique très ancienne qui était elle aussi perdue. Donc des essais, des essais, des essais. Et on a fini par retrouver la technique complète. qui consiste à une réduction complète, c'est-à-dire qu'on va cuire sans oxygène. C'est assez compliqué de cuire sans oxygène, mais nous, on y arrive, de façon à ne pas réduire le fer et à carboniser le carreau pour qu'il soit noir, ou la brique soit complètement noire, sans ajout d'oxyde ou d'additif quelconque.

  • Paul

    Et ça fait quoi de te dire, en fait, que dans plein de monuments très célèbres, tu as posé une petite pierre dans chaque édifice de France, ou presque ?

  • Cécile

    C'est beau ce que tu dis !

  • Aymeric

    C'est vrai, en plus, c'est beau, mais c'est vrai, on a la chance d'avoir travaillé, comme je vous le disais, sur la pluie. par des grands monuments nationaux. Chambord, qu'on a carrelé intégralement, Chinon, Chaumont, Amboise, Villandry, tous les châteaux de la Loire sauf Blois. Ça fait quoi ? Par moment, je me dis « Oulala, mais il y a un moment où on va tous les avoir faits. Il n'y a plus l'heure de boulot. » Et par moments, je dis « Tant mieux, c'est qu'on a la chance d'avoir le savoir-faire qui est reconnu, le travail des équipes qui est reconnu, parce qu'il ne faut pas oublier que derrière moi, il y a quand même une équipe de gens qui travaillent et qui travaillent bien. » et qui sont fiers de faire ce qu'ils font, et ils ont raison de l'être. Parce que c'est vrai que même eux, lorsqu'ils s'en vont traîner à droite à gauche, ils peuvent dire « Tiens, ça c'est moi qui l'ai fait, et ça c'est superbe. »

  • Paul

    Nous quittons Ligny-le-Ribault pour rejoindre le petit village de Villeny, où nous attend Frédéric. Ce véritable passionné d'histoire solognote travaille pour le GRAHS. le groupe de recherche archéologique et historique de Sologne. Une association basée à Lamotte-Beuvron, qui publie notamment la revue « La Sologne et son passé » .

  • Frédéric Auger

    J'ai toujours été passionné par ma région, par son passé, son présent et son avenir. Parce que si on travaille sur l'histoire de la Sologne, c'est aussi pour y vivre aujourd'hui et pour y vivre demain.

  • Cécile

    Qu'est-ce qui rend selon toi la Sologne si particulière ?

  • Frédéric Auger

    La Sologne, c'est une île de sable et d'argile au milieu de la France. Le fait de n'avoir sous nos pieds que du sable et de l'argile va avoir une incidence sur tout. D'abord sur la végétation, bien entendu, on a une végétation relativement particulière en Sologne. Sur le climat aussi, parce que c'est une région qui est très froide l'hiver est très chaude l'été. Et certains animaux vont être différents puisqu'il va y avoir des races d'animaux adaptées à notre territoire. C'est le cas de la brebis solgnote, de la race solgnote de mouton, qui est vraiment une race de mouton bien adaptée à notre territoire. Et pendant longtemps même, le solognot va être une race quasiment à part dans le royaume, puisqu'on parle du royaume de France à cette période-là. Le solognot va être petit, jaune et ventru, avec une durée de vie très courte. avec une mortalité infantile qui était une des plus importantes du pays. On parlait du pays de la misère.

  • Paul

    Alors toi, tu t'intéresses beaucoup à l'histoire de la Sologne, mais ce n'est pas forcément l'histoire de François Ier, l'histoire de Louis XIV, par exemple. C'est plus l'histoire des petits gens,on va dire. Ou du petit patrimoine même qu'on trouve ici.

  • Frédéric Auger

    Oui, ce qui est intéressant en Sologne, c'est que c'est une région exclusivement rurale. Et donc, ce qu'il faut s'intéresser, c'est aux gens qui habitent là et qui l'habitent à l'année. Et ce sont des gens modestes, les solognots, la terre... a rarement aux Solognots. Elle appartient autrefois à des seigneurs, après à une classe bourgeoise qui ne vivait pas,, dans sa grande majorité en Sologne. C'est toujours un peu le cas aujourd'hui avec un nouveau schéma puisque là ce sont de nouvelles fortunes de l'industrie, etc. qui réinvestissent dans les terres solognotes.

  • Paul

    Raconter l'histoire des modestes, comme tu disais, ça n'a rien à voir avec l'histoire des personnages célèbres sur lesquels on a beaucoup d'archives ou quasiment tout a été écrit. Tu parlais notamment d'un exemple qui était intéressant, c'était l'histoire d'un centenaire qui habitait un petit village de Sologne.

  • Frédéric Auger

    Oui, ça fait partie de ces gens qui sont une fois dans leur vie un petit peu dans la lumière. Quand on fait de l'histoire et de la recherche historique, il nous faut un premier fil sur lequel on tire. Alors parfois, le fil est plus ou moins long. Et là, c'était le cas puisque ce centenaire avait été fêté dans le village où il habitait à ce moment-là, qui est le petit village d'Isdes dans le Loiret. Et puis, il y avait une série de photos et de cartes postales qui avaient été faites ce jour-là. Donc ça, c'était le premier fil sur lequel on a tiré. Et après, on a pu retracer toute sa vie. Il était né à Brinon-sur-Sauldre dans le Cher. Il avait vécu notamment à Chaon dans e Loir-et-Cher. Donc, c'est des choses modestes, mais qui décrivent bien la vie des solognots de la fin du XIXe et du début du XXe siècle.

  • Cécile

    Est-ce que tu peux nous expliquer pourquoi on s'est donné rendez-vous ici à Villeny ?

  • Frédéric Auger

    À Villeny, c'est un village un peu caractéristique autour de la Brique. Là, on est au cœur de ce joli petit village, donc sur la place en face de la jolie petite église. On est aussi devant la mairie qui est caractéristique des mairies de Sologne, tout en Brique, qui était aussi une mairie-école. Alors face à l'église, on trouve aujourd'hui une auberge, mais cette auberge... et dans le bâtiment qui était anciennement le presbytère. Donc on va aussi trouver deux croix de chaque côté de l'entrée principale et ces croix sont faites en boutisse noire. Alors la boutisse, c'est le bout de la brique que l'on aperçoit de chaque côté de la façade. Donc on a aussi une très très jolie halle qui a été construite récemment mais en charpente traditionnelle avec une très jolie couverture surmontée de... de fleurons en terre cuite architecturale avec deux épis. Donc c'est un lieu central du village, un lieu de vie dans le village. Et puis à Villeny, on a aussi la particularité d'avoir une très jolie maison dans un angle de rue avec une date en briques. Alors ça a été une mode, on en connaît quelques centaines en Sologne, de marquer sa maison avec des briques noires et de mettre le millésime. Donc c'est l'année de construction généralement. Et la base de cette maison solognote, c'est toujours la même, c'est une porte, une fenêtre, une lucarne. Si vous avez ce schéma-là en tête, vous allez trouver ça systématiquement reproduit à l'infini dans tous les villages. Alors il y a avec des variantes. Parfois, lorsqu'il n'y a pas de lucarne, c'est généralement qu'on est proche d'un pignon et que la fenêtre, que la porte du grenier, était en pignon. Donc si on regarde, si on lit les façades, puisque nous on propose aux gens quand on visite les villages de lire les façades, vous allez vous rendre compte que vous avez une porte une fenêtre, une lucarne ou une porte, une fenêtre et une porte en pignon.

  • Paul

    Bon alors Cécile, est-ce que tu peux fermer les yeux ? Vas-y, donne-moi la main. Vas-y, on avance, Attention, tourne-toi.

  • Cécile

    Pas de mauvaise blague.

  • Paul

    Non, tourne-toi. Vas-y, ouvre les yeux.

  • Cécile

    On est où ?

  • Paul

    On est au château de la Ferté Saint-Aubin et on a rendez-vous avec Emilien.

  • Cécile

    C'est pas le fameux château avec une histoire de festival électro dont tu m'avais parlé ?

  • Paul

    Eh bien si, le fameux Cocorico.

  • Cécile

    Ah, génial.

  • Paul

    Bonjour !

  • Emilien

    C'est Paul, Cécile, Emilien, enchanté !

  • Paul

    Enchanté, ça va ?

  • Emilien

    Ouais, super !

  • Paul

    Donc Emilien, si on est arrivé ici au château de la Ferté, c'est parce qu'aujourd'hui avec Cécile, on se fait une journée full brique, full patrimoine. Donc on a commencé par une tuilerie, on est allé visiter Villeny et puis là, je vais proposer d'aller voir un château qui en plus est emblématique de la Sologne. Tu peux peut-être nous dire un mot sur ce château parce que je pense que t'es un de ceux qui le connaît le mieux aujourd'hui en Sologne.

  • Emilien

    Donc c'est un château qui est assez extraordinaire, surtout si t'aimes la brique, puisque ici, en un coup d'œil dans la cour, tu prends 100 ans de la plus belle architecture française avec trois briques de trois époques et de trois styles différents. Donc la partie blanche, c'est la partie la plus ancienne, sur laquelle on vient remettre un château rouge avec sa résine noire et le grand château Louis XIII qui a été construite qu'a moitié. Donc on a le petit château et une moitié de grand château qui sont accolés et c'est ça qui forme la césure assez nette. et la particularité de la physionomie de la Ferté. Quand on arrive dans la cour, on a une partie gauche qui fait comme une petite maison solognote, rouge avec une brique un peu particulière qui dessine une résille noire. Ça c'est un appareillage qu'on voit beaucoup en Sologne, et peut-être que tu l'as vu ou que vous l'avez vu en parcourant un petit peu notre région. Cette petite maison sur la gauche, elle est de la Renaissance, donc elle a 500 ans. Mais juste à côté, il y a comme une espèce de grande cassure et on a une grande construction. avec une brique un peu plus rose, un peu plus poudrée pour le coup. Et la première de ces briques est posée en 1615, donc on est sous le règne de Louis XIII. Et puis le bâtiment dans lequel on est actuellement, et celui qui est juste en face, qui étaient des anciennes écuries, elles ont elles été construites sous le Grand Siècle, le siècle du Roi Soleil, avec des teintes qui vont du brun foncé jusqu'à des rouges plus ou moins soutenus. Donc le Grand Château était déjà abandonné depuis quelques années. C'est sur les communs où il y a eu les plus gros dégâts, que ce soit les écuries qu'il a fallu restaurer, sur des gros problèmes de structure par exemple, c'est pour ça que vous avez les petits tirants métalliques qui dépassent les croix de chaînage. Jacques Guyot et sa femme Catherine ont restauré les écuries en allant démonter des stalls et des boxes dans un château d'Ile-de-France, en reposant plus d'un millier de pavés. Vraiment un chantier colossal pour retrouver un visage historique dans ce bâtiment. Vous avez un peu parcouru la Sologne. Il y a la Ferté Saint-Cyr dans le Loir-et-Cher, la Ferté-Beauharnais. Quand on a ce mot Ferté, ça nous renvoie à des origines médiévales, c'était une place forte. et ici qui défendait la rivière du Cosson et qui était une autoroute Vinci, littéralement. Donc il y avait dessus un péage avec un seigneur à l'intérieur du péage qui avait la charge de sécuriser cet axe de communication et puis de l'entretenir. Et puis ensuite on a une famille qui est assez intéressante qui s'appelle la famille de La Ferté-Senneterre. Pour les gourmands qui aiment manger du fromage, ça leur rappellera l'origine auvergnate, ST-Nectaire de cette famille et qui veut inscrire dans la pierre et dans la brique en l'occurrence son prestige. Voilà pourquoi elle construit un château fastueux à partir du XVIIe siècle, même si la construction n'est réalisée qu'à moitié. C'est pour ça qu'on a un château Renaissance, un château Louis XIII accolé, et puis les communs Louis XIV.

  • Paul

    Toi, Emilien, tu es un gros fan de châteaux. Elle te vient d'où, cette passion ? C'est né comment ?

  • Emilien

    Cette passion, je suis tombé dedans un peu petit. Au départ, j'avais un rêve quand j'étais enfant. Je voulais être paysagiste pour les châteaux. J'ai grandi à Ligny-le-Ribault. C'est une commune qui est assez petite, mais c'est un territoire qui est passionnant parce qu'il y a 11 châteaux en tout. Je ne sais pas si vous le saviez ou pas. Malheureusement, ils sont privés. Mais avec mon vélo, je prenais les petits chemins. Quand il y avait un barbelé qui était baissé au sol, j'allais voir. Et j'ai pu découvrir pas mal de beaux patrimoines. C'est peut-être ça aussi qui m'a donné mon goût pour les châteaux. Alors actuellement, on est dans le parc du château. On est entouré par plusieurs bâtiments. Derrière nous, il y a un petit bâtiment en briques qui rappellera des souvenirs à certains, puisque c'était une ancienne gare. qu'on a transformé en gîte à présent. Et puis, face à nous, on est face à une étendue d'eau, on a le château qui se reflète dans les douves, et on a là la très belle architecture du château Renaissance, avec une forme un peu particulière, des très gros toits, presque un peu grossiers ou balbutiants, hésitants, et puis une architecture beaucoup plus pure, avec des très belles fenêtres dans le toit qu'on appelle des lucarnes, qui forment là un alignement et une décoration qui est assez exceptionnelle en Val-de-Loire.

  • Cécile

    Vous avez l'air d'avoir une programmation assez moderne pour un château.

  • Emilien

    Effectivement, on n'a pas trop le choix. Ici, on est dans une région un peu particulière, la Sologne. On n'est plus tout à fait en Val-de-Loire. Donc, on a créé le château Escape Game, qui est la nouvelle identité du château de la Ferté-Saint-Aubin et qui nous permet à chaque vacances de renouveler un petit peu les parcours, les activités et surtout les intérêts du public.

  • Cécile

    Et on a cru entendre parler d'un festival électro. Est-ce que tu peux nous en parler un peu ?

  • Emilien

    Effectivement, ça s'appelle Cocorico Electro. Donc ça a lieu toujours au 14 juillet et c'est un peu la réinvention de la fête à la française à l'occasion de la fête nationale. Ça veut dire qu'on a des DJ, Cocorico, qui seront français, avec une programmation qui est assez canon. On a été les premiers à le faire dans la région, Chambord ensuite s'y est mis. C'est quelque chose qui était assez nouveau et qui est venu du simple fait qu'on ne trouvait pas de festival où on n'avait pas la possibilité, en pleine saison touristique, de faire un festival ailleurs. Donc on l'a ramené à la maison.

  • Cécile

    Vous êtes un château influenceur en fait. J'avoue, j'ai une petite larme à l'œil parce qu'aujourd'hui, c'était notre dernier break en Sologne avec Paul. On a vu tellement de choses incroyables, on a rencontré tellement de gens passionnants. C'est fou de se dire qu'il y a autant de trésors cachés dans cette région historique, aux portes de Paris. On a vécu des aventures dingues ici, en Sologne, dans ce territoire discret où se mêlent petits coins de nature, goût des bonnes choses et patrimoine authentique. Mais ce que je retiens surtout, c'est l'accueil chaleureux et privilégié que nous ont réservé tous les habitants que nous avons rencontrés. Je n'ai envie que d'une chose, revenir. L'année prochaine peut-être, qui sait ?

  • Paul

    Pierre Feuille-Sologne, un podcast de la marque Sologne, animé et réalisé par Paul Engel et Cécile Lombardie, produit par Aparté Studio. La musique a été composée par Thibaut Faucard et l'épisode mixé par Bastien Nicolai. Pour ne pas rater le prochain épisode, abonnez-vous à ce podcast sur votre plateforme d'écoute favorite. Retrouvez nos bonnes adresses et plus d'infos sur nos invités dans la description de cet épisode. Et pour prolonger le voyage, rendez-vous sur notre site sologne-tourisme.fr

Chapters

  • La Tuilerie de la Bretèche avec Aymeric

    01:54

  • Le GRAHS avec Frédéric

    07:58

  • Le Château de la Ferté-Saint-Aubin avec Émilien

    13:13

Description

🏰 Pour leur dernier week-end solognot, les deux amis Paul et Cécile ont vu les choses en grand, avec une plongée dans le patrimoine de la région et l’un de ses éléments emblématiques : la brique !

🧱 De village en château, en passant par une tuilerie, ils vont voir la vie en rouge… 🔴


🔎 Les étapes et rencontres de cette échappée au cœur de l’Histoire :

📍 Rendez-vous sur le site sologne-tourisme.fr pour en savoir plus sur la destination, et sur ses réseaux sociaux 📱 pour découvrir les coulisses de l’aventure !


🎙️ Un podcast réalisé par Aparté Studio pour la marque Sologne
🎧 Réalisation : Paul Engel et Cécile Lombardie
🎼 Musique et post-production : Thibault Faucard et Bastien Nicolai


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Aymeric

    Alors ça c'est les carreaux du château de Chaumont-sur-Loire. C'est la réplique à l'identique de carreaux Lomnitz. C'est à dire qu'on va commencer comme tout élément en terre cuite par étirer un carreau, une ébauche. Ensuite on va le presser avec une empreinte qui est en buis, sculptée en buis, de façon à créer des trous qui font 1,3 mm, qu'on va ensuite remplir avec les émaux. On va lisser le tout pour être sûr qu'on n'ait pas d'émaux ailleurs que là où ils ont besoin d'être accrochés. Et on cuit à 1150 degrés de façon à ce que les émaux fondent. Et ça, ce sont donc les carreaux qui sont allés dans l'entrée du château de Chaumont-sur-Loire.

  • Cécile

    La pierre angulaire de la Sologne. c'est la brique. On la retrouve absolument partout. Dans les villages, les châteaux, les églises. Avec Aymeric à la Tuilerie de la Brétèche, à Villeny en compagnie de Frédéric ou au Château de la Ferté Saint-Aubin avec Émilien, Paul me propose d'explorer le sujet à fond. Brique un jour, brique toujours.

  • Paul

    Pierre, feuille, Sologne

  • Cécile

    Carnet de voyage au pays des étangs Musique

  • Paul

    C'est par là.

  • Cécile

    Merci.

  • Paul

    Bonjour. Bonjour. C'est super joli, tout en briques.

  • Aymeric

    C'est un bel endroit. C'est la Sologne, parce que là où il y avait de l'argile, il y avait du feu, on faisait de la brique. Donc toute la Sologne, on a de la brique. Et mon arrière-grand-père a créé cette tuilerie dans le but de déjà commencer à restaurer les bâtiments qui avaient été construits. Ce qui explique la taille des bâtiments, qu'on a la chance en plus que ces bâtiments soient inscrits à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques. Mon grand-père disait quand on naît les pieds dans l'argile, on reste collé. Donc c'est avant tout un métier passion, certes une transmission familiale magnifique, parce que cinquième génération, de la même famille, c'est une très belle réussite, mais il faut avant tout être passionné. d'architecture, de patrimoine. Déjà, quand j'étais gamin, j'allais jouer dans la carrière avec mon vélo ou ma mobilette. Je me souviens des petits wagonnets, parce qu'à l'époque, la terre arrivait de la carrière avec des petits wagonnets et un cheval devant. Et je me souviens des petits wagonnets, on montait dedans, on allait faire les zouaves avec ça. Oui, et puis mon grand-père m'emmenait déjà sur certains chantiers, mon père m'a emmené sur des chantiers, je me souviens d'un chantier à Noisiel, sur la chocolaterie Meunier de Noisiel, où on est monté jusqu'en haut, en haut, en haut, pour voir les briques des balustres, où justement le maçon nous demandait de livrer les briques crues, qu'elles allaient finir de sécher comme ça. Donc là on a notre tas d'argile, on a la chance d'avoir toujours notre propre carrière. On utilise deux types d'argile, une pour faire tout ce qui est carlage et une pour faire tout ce qui est brique. Ensuite on va la préparer, c'est à dire qu'on va la broyer pour obtenir un petit granulat qui va faire 4-5 mm. Pour colorer, on va utiliser essentiellement des oxydes, qui sont des roches broyées. Aujourd'hui, on est capable de répliquer à peu près toutes les couleurs de l'arc-en-ciel.

  • Paul

    L'argile colorée, c'est ce qu'on voit là sur les tapis en train de rouler, c'est ça ? Voilà,

  • Aymeric

    ça c'est l'argile qui est prête en couleur et en texture à ensuite être mise en forme. Sur tout ce qu'on nous demande, on retrouve les techniques anciennes de façon à ne pas avoir un pastiche mais avoir vraiment une réplique à l'identique de ce qui existait. C'est des heures et des heures de travail. Des fois ça ne marche pas, mais ça permet de retrouver des savoir-faire qui ont été perdus et dont on va avoir besoin parce que là aussi on commence à restaurer des bâtiments fin 19e, début 20e. On aura besoin de ces techniques-là dans beaucoup de bâtiments à restaurer prochainement. Donc nous on aura réintégré les techniques en interne.

  • Cécile

    Donc là, aujourd'hui, vous êtes la dernière tuilerie de Sologne.

  • Aymeric

    On est la dernière tuilerie artisanale de Sologne et surtout, on doit être plus que 4 ou 5 en France aujourd'hui à savoir répondre à ces marchés-là et à s'adapter aux besoins réels des monuments. On a été créé en 1890 alors qu'il existait déjà 400-500 tuileries en Sologne. Mais ces tuileries-là, elles étaient montées en général à côté du château qu'on allait construire.

  • Paul

    Pourquoi est-ce qu'il y a des tuileries ici ? Pourquoi est-ce que c'est la brique qu'on utilise comme matériau et pas le bois ou la pierre ?

  • Aymeric

    A l'époque, on n'avait aucun moyen de transport, si ce n'est une charrette à cheval, donc on utilisait ce qui était sur place. Ce qu'on avait sur place, c'était de l'argile et du bois. Donc l'argile cuite, ça donne de la terre cuite, donc tout a été construit en briques, ou un peu avant, en colombage et briques, c'est-à-dire on utilisait le bois pour la structure et on remplissait en briques. Une fois qu'on a préparé la terre, on va pouvoir la mettre en forme. Et là on va avoir une mouleuse avec un malaxeur. Le malaxeur va créer la pâte et la mouleuse va donner la section des produits qu'on veut. Et on reprend toutes les briques une par une à la main de façon à leur donner l'aspect vieilli qui correspond au bâtiment sur lequel on va travailler. le but c'est qu'une fois qu'on a mis en oeuvre nos produits on ne voit pas qu'on a travaillé sur le bâtiment alors justement comment on vieillit une brique ? alors on vieillit une brique en la prenant alors déjà en jouant sur la texture de la pâte elle-même il faut que la pâte soit suffisamment molle et ensuite on va la tremper dans du sable, du champ ou de la bruyère, de façon à la gratter dedans, donner des aspérités en surface, et ensuite on va la caresser à la main pour supprimer toutes les arrêts de vie. L'église de Chaumont-sur-Tharonne, c'est un joli chantier où l'architecte avait dessiné ou retrouvé, je ne sais plus, des carreaux blancs et noirs formant des croix, et on a répliqué à l'identique ces carreaux-là, et lorsqu'on y retourne, on ne voit pas le mélange d'ancien et de nouveau. Et ça fait partie des quelques fiertés qu'on peut avoir.

  • Paul

    Tu parlais de carreau noir. C'est une technique très particulière que vous avez mis du temps aussi à retrouver, c'est ça ?

  • Aymeric

    Complètement. C'est une technique très ancienne qui était elle aussi perdue. Donc des essais, des essais, des essais. Et on a fini par retrouver la technique complète. qui consiste à une réduction complète, c'est-à-dire qu'on va cuire sans oxygène. C'est assez compliqué de cuire sans oxygène, mais nous, on y arrive, de façon à ne pas réduire le fer et à carboniser le carreau pour qu'il soit noir, ou la brique soit complètement noire, sans ajout d'oxyde ou d'additif quelconque.

  • Paul

    Et ça fait quoi de te dire, en fait, que dans plein de monuments très célèbres, tu as posé une petite pierre dans chaque édifice de France, ou presque ?

  • Cécile

    C'est beau ce que tu dis !

  • Aymeric

    C'est vrai, en plus, c'est beau, mais c'est vrai, on a la chance d'avoir travaillé, comme je vous le disais, sur la pluie. par des grands monuments nationaux. Chambord, qu'on a carrelé intégralement, Chinon, Chaumont, Amboise, Villandry, tous les châteaux de la Loire sauf Blois. Ça fait quoi ? Par moment, je me dis « Oulala, mais il y a un moment où on va tous les avoir faits. Il n'y a plus l'heure de boulot. » Et par moments, je dis « Tant mieux, c'est qu'on a la chance d'avoir le savoir-faire qui est reconnu, le travail des équipes qui est reconnu, parce qu'il ne faut pas oublier que derrière moi, il y a quand même une équipe de gens qui travaillent et qui travaillent bien. » et qui sont fiers de faire ce qu'ils font, et ils ont raison de l'être. Parce que c'est vrai que même eux, lorsqu'ils s'en vont traîner à droite à gauche, ils peuvent dire « Tiens, ça c'est moi qui l'ai fait, et ça c'est superbe. »

  • Paul

    Nous quittons Ligny-le-Ribault pour rejoindre le petit village de Villeny, où nous attend Frédéric. Ce véritable passionné d'histoire solognote travaille pour le GRAHS. le groupe de recherche archéologique et historique de Sologne. Une association basée à Lamotte-Beuvron, qui publie notamment la revue « La Sologne et son passé » .

  • Frédéric Auger

    J'ai toujours été passionné par ma région, par son passé, son présent et son avenir. Parce que si on travaille sur l'histoire de la Sologne, c'est aussi pour y vivre aujourd'hui et pour y vivre demain.

  • Cécile

    Qu'est-ce qui rend selon toi la Sologne si particulière ?

  • Frédéric Auger

    La Sologne, c'est une île de sable et d'argile au milieu de la France. Le fait de n'avoir sous nos pieds que du sable et de l'argile va avoir une incidence sur tout. D'abord sur la végétation, bien entendu, on a une végétation relativement particulière en Sologne. Sur le climat aussi, parce que c'est une région qui est très froide l'hiver est très chaude l'été. Et certains animaux vont être différents puisqu'il va y avoir des races d'animaux adaptées à notre territoire. C'est le cas de la brebis solgnote, de la race solgnote de mouton, qui est vraiment une race de mouton bien adaptée à notre territoire. Et pendant longtemps même, le solognot va être une race quasiment à part dans le royaume, puisqu'on parle du royaume de France à cette période-là. Le solognot va être petit, jaune et ventru, avec une durée de vie très courte. avec une mortalité infantile qui était une des plus importantes du pays. On parlait du pays de la misère.

  • Paul

    Alors toi, tu t'intéresses beaucoup à l'histoire de la Sologne, mais ce n'est pas forcément l'histoire de François Ier, l'histoire de Louis XIV, par exemple. C'est plus l'histoire des petits gens,on va dire. Ou du petit patrimoine même qu'on trouve ici.

  • Frédéric Auger

    Oui, ce qui est intéressant en Sologne, c'est que c'est une région exclusivement rurale. Et donc, ce qu'il faut s'intéresser, c'est aux gens qui habitent là et qui l'habitent à l'année. Et ce sont des gens modestes, les solognots, la terre... a rarement aux Solognots. Elle appartient autrefois à des seigneurs, après à une classe bourgeoise qui ne vivait pas,, dans sa grande majorité en Sologne. C'est toujours un peu le cas aujourd'hui avec un nouveau schéma puisque là ce sont de nouvelles fortunes de l'industrie, etc. qui réinvestissent dans les terres solognotes.

  • Paul

    Raconter l'histoire des modestes, comme tu disais, ça n'a rien à voir avec l'histoire des personnages célèbres sur lesquels on a beaucoup d'archives ou quasiment tout a été écrit. Tu parlais notamment d'un exemple qui était intéressant, c'était l'histoire d'un centenaire qui habitait un petit village de Sologne.

  • Frédéric Auger

    Oui, ça fait partie de ces gens qui sont une fois dans leur vie un petit peu dans la lumière. Quand on fait de l'histoire et de la recherche historique, il nous faut un premier fil sur lequel on tire. Alors parfois, le fil est plus ou moins long. Et là, c'était le cas puisque ce centenaire avait été fêté dans le village où il habitait à ce moment-là, qui est le petit village d'Isdes dans le Loiret. Et puis, il y avait une série de photos et de cartes postales qui avaient été faites ce jour-là. Donc ça, c'était le premier fil sur lequel on a tiré. Et après, on a pu retracer toute sa vie. Il était né à Brinon-sur-Sauldre dans le Cher. Il avait vécu notamment à Chaon dans e Loir-et-Cher. Donc, c'est des choses modestes, mais qui décrivent bien la vie des solognots de la fin du XIXe et du début du XXe siècle.

  • Cécile

    Est-ce que tu peux nous expliquer pourquoi on s'est donné rendez-vous ici à Villeny ?

  • Frédéric Auger

    À Villeny, c'est un village un peu caractéristique autour de la Brique. Là, on est au cœur de ce joli petit village, donc sur la place en face de la jolie petite église. On est aussi devant la mairie qui est caractéristique des mairies de Sologne, tout en Brique, qui était aussi une mairie-école. Alors face à l'église, on trouve aujourd'hui une auberge, mais cette auberge... et dans le bâtiment qui était anciennement le presbytère. Donc on va aussi trouver deux croix de chaque côté de l'entrée principale et ces croix sont faites en boutisse noire. Alors la boutisse, c'est le bout de la brique que l'on aperçoit de chaque côté de la façade. Donc on a aussi une très très jolie halle qui a été construite récemment mais en charpente traditionnelle avec une très jolie couverture surmontée de... de fleurons en terre cuite architecturale avec deux épis. Donc c'est un lieu central du village, un lieu de vie dans le village. Et puis à Villeny, on a aussi la particularité d'avoir une très jolie maison dans un angle de rue avec une date en briques. Alors ça a été une mode, on en connaît quelques centaines en Sologne, de marquer sa maison avec des briques noires et de mettre le millésime. Donc c'est l'année de construction généralement. Et la base de cette maison solognote, c'est toujours la même, c'est une porte, une fenêtre, une lucarne. Si vous avez ce schéma-là en tête, vous allez trouver ça systématiquement reproduit à l'infini dans tous les villages. Alors il y a avec des variantes. Parfois, lorsqu'il n'y a pas de lucarne, c'est généralement qu'on est proche d'un pignon et que la fenêtre, que la porte du grenier, était en pignon. Donc si on regarde, si on lit les façades, puisque nous on propose aux gens quand on visite les villages de lire les façades, vous allez vous rendre compte que vous avez une porte une fenêtre, une lucarne ou une porte, une fenêtre et une porte en pignon.

  • Paul

    Bon alors Cécile, est-ce que tu peux fermer les yeux ? Vas-y, donne-moi la main. Vas-y, on avance, Attention, tourne-toi.

  • Cécile

    Pas de mauvaise blague.

  • Paul

    Non, tourne-toi. Vas-y, ouvre les yeux.

  • Cécile

    On est où ?

  • Paul

    On est au château de la Ferté Saint-Aubin et on a rendez-vous avec Emilien.

  • Cécile

    C'est pas le fameux château avec une histoire de festival électro dont tu m'avais parlé ?

  • Paul

    Eh bien si, le fameux Cocorico.

  • Cécile

    Ah, génial.

  • Paul

    Bonjour !

  • Emilien

    C'est Paul, Cécile, Emilien, enchanté !

  • Paul

    Enchanté, ça va ?

  • Emilien

    Ouais, super !

  • Paul

    Donc Emilien, si on est arrivé ici au château de la Ferté, c'est parce qu'aujourd'hui avec Cécile, on se fait une journée full brique, full patrimoine. Donc on a commencé par une tuilerie, on est allé visiter Villeny et puis là, je vais proposer d'aller voir un château qui en plus est emblématique de la Sologne. Tu peux peut-être nous dire un mot sur ce château parce que je pense que t'es un de ceux qui le connaît le mieux aujourd'hui en Sologne.

  • Emilien

    Donc c'est un château qui est assez extraordinaire, surtout si t'aimes la brique, puisque ici, en un coup d'œil dans la cour, tu prends 100 ans de la plus belle architecture française avec trois briques de trois époques et de trois styles différents. Donc la partie blanche, c'est la partie la plus ancienne, sur laquelle on vient remettre un château rouge avec sa résine noire et le grand château Louis XIII qui a été construite qu'a moitié. Donc on a le petit château et une moitié de grand château qui sont accolés et c'est ça qui forme la césure assez nette. et la particularité de la physionomie de la Ferté. Quand on arrive dans la cour, on a une partie gauche qui fait comme une petite maison solognote, rouge avec une brique un peu particulière qui dessine une résille noire. Ça c'est un appareillage qu'on voit beaucoup en Sologne, et peut-être que tu l'as vu ou que vous l'avez vu en parcourant un petit peu notre région. Cette petite maison sur la gauche, elle est de la Renaissance, donc elle a 500 ans. Mais juste à côté, il y a comme une espèce de grande cassure et on a une grande construction. avec une brique un peu plus rose, un peu plus poudrée pour le coup. Et la première de ces briques est posée en 1615, donc on est sous le règne de Louis XIII. Et puis le bâtiment dans lequel on est actuellement, et celui qui est juste en face, qui étaient des anciennes écuries, elles ont elles été construites sous le Grand Siècle, le siècle du Roi Soleil, avec des teintes qui vont du brun foncé jusqu'à des rouges plus ou moins soutenus. Donc le Grand Château était déjà abandonné depuis quelques années. C'est sur les communs où il y a eu les plus gros dégâts, que ce soit les écuries qu'il a fallu restaurer, sur des gros problèmes de structure par exemple, c'est pour ça que vous avez les petits tirants métalliques qui dépassent les croix de chaînage. Jacques Guyot et sa femme Catherine ont restauré les écuries en allant démonter des stalls et des boxes dans un château d'Ile-de-France, en reposant plus d'un millier de pavés. Vraiment un chantier colossal pour retrouver un visage historique dans ce bâtiment. Vous avez un peu parcouru la Sologne. Il y a la Ferté Saint-Cyr dans le Loir-et-Cher, la Ferté-Beauharnais. Quand on a ce mot Ferté, ça nous renvoie à des origines médiévales, c'était une place forte. et ici qui défendait la rivière du Cosson et qui était une autoroute Vinci, littéralement. Donc il y avait dessus un péage avec un seigneur à l'intérieur du péage qui avait la charge de sécuriser cet axe de communication et puis de l'entretenir. Et puis ensuite on a une famille qui est assez intéressante qui s'appelle la famille de La Ferté-Senneterre. Pour les gourmands qui aiment manger du fromage, ça leur rappellera l'origine auvergnate, ST-Nectaire de cette famille et qui veut inscrire dans la pierre et dans la brique en l'occurrence son prestige. Voilà pourquoi elle construit un château fastueux à partir du XVIIe siècle, même si la construction n'est réalisée qu'à moitié. C'est pour ça qu'on a un château Renaissance, un château Louis XIII accolé, et puis les communs Louis XIV.

  • Paul

    Toi, Emilien, tu es un gros fan de châteaux. Elle te vient d'où, cette passion ? C'est né comment ?

  • Emilien

    Cette passion, je suis tombé dedans un peu petit. Au départ, j'avais un rêve quand j'étais enfant. Je voulais être paysagiste pour les châteaux. J'ai grandi à Ligny-le-Ribault. C'est une commune qui est assez petite, mais c'est un territoire qui est passionnant parce qu'il y a 11 châteaux en tout. Je ne sais pas si vous le saviez ou pas. Malheureusement, ils sont privés. Mais avec mon vélo, je prenais les petits chemins. Quand il y avait un barbelé qui était baissé au sol, j'allais voir. Et j'ai pu découvrir pas mal de beaux patrimoines. C'est peut-être ça aussi qui m'a donné mon goût pour les châteaux. Alors actuellement, on est dans le parc du château. On est entouré par plusieurs bâtiments. Derrière nous, il y a un petit bâtiment en briques qui rappellera des souvenirs à certains, puisque c'était une ancienne gare. qu'on a transformé en gîte à présent. Et puis, face à nous, on est face à une étendue d'eau, on a le château qui se reflète dans les douves, et on a là la très belle architecture du château Renaissance, avec une forme un peu particulière, des très gros toits, presque un peu grossiers ou balbutiants, hésitants, et puis une architecture beaucoup plus pure, avec des très belles fenêtres dans le toit qu'on appelle des lucarnes, qui forment là un alignement et une décoration qui est assez exceptionnelle en Val-de-Loire.

  • Cécile

    Vous avez l'air d'avoir une programmation assez moderne pour un château.

  • Emilien

    Effectivement, on n'a pas trop le choix. Ici, on est dans une région un peu particulière, la Sologne. On n'est plus tout à fait en Val-de-Loire. Donc, on a créé le château Escape Game, qui est la nouvelle identité du château de la Ferté-Saint-Aubin et qui nous permet à chaque vacances de renouveler un petit peu les parcours, les activités et surtout les intérêts du public.

  • Cécile

    Et on a cru entendre parler d'un festival électro. Est-ce que tu peux nous en parler un peu ?

  • Emilien

    Effectivement, ça s'appelle Cocorico Electro. Donc ça a lieu toujours au 14 juillet et c'est un peu la réinvention de la fête à la française à l'occasion de la fête nationale. Ça veut dire qu'on a des DJ, Cocorico, qui seront français, avec une programmation qui est assez canon. On a été les premiers à le faire dans la région, Chambord ensuite s'y est mis. C'est quelque chose qui était assez nouveau et qui est venu du simple fait qu'on ne trouvait pas de festival où on n'avait pas la possibilité, en pleine saison touristique, de faire un festival ailleurs. Donc on l'a ramené à la maison.

  • Cécile

    Vous êtes un château influenceur en fait. J'avoue, j'ai une petite larme à l'œil parce qu'aujourd'hui, c'était notre dernier break en Sologne avec Paul. On a vu tellement de choses incroyables, on a rencontré tellement de gens passionnants. C'est fou de se dire qu'il y a autant de trésors cachés dans cette région historique, aux portes de Paris. On a vécu des aventures dingues ici, en Sologne, dans ce territoire discret où se mêlent petits coins de nature, goût des bonnes choses et patrimoine authentique. Mais ce que je retiens surtout, c'est l'accueil chaleureux et privilégié que nous ont réservé tous les habitants que nous avons rencontrés. Je n'ai envie que d'une chose, revenir. L'année prochaine peut-être, qui sait ?

  • Paul

    Pierre Feuille-Sologne, un podcast de la marque Sologne, animé et réalisé par Paul Engel et Cécile Lombardie, produit par Aparté Studio. La musique a été composée par Thibaut Faucard et l'épisode mixé par Bastien Nicolai. Pour ne pas rater le prochain épisode, abonnez-vous à ce podcast sur votre plateforme d'écoute favorite. Retrouvez nos bonnes adresses et plus d'infos sur nos invités dans la description de cet épisode. Et pour prolonger le voyage, rendez-vous sur notre site sologne-tourisme.fr

Chapters

  • La Tuilerie de la Bretèche avec Aymeric

    01:54

  • Le GRAHS avec Frédéric

    07:58

  • Le Château de la Ferté-Saint-Aubin avec Émilien

    13:13

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