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EPISODE 3 - Comment nous avons découvert le rugby adapté ?

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25min |03/07/2025|

24

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Description

Bienvenue dans “Pipelette Sans Filtre” !


Dans cet épisode, on vous raconte comment on a découvert le rugby adapté, les appréhensions que nous avons eu à l'idée d'y inscrire notre petite sœur et tout ce que ça nous a apporté !


Bonne écoute !



Petit récap de ce qui s'est dit :


FFR : Fédération Française de Rugby


Les clubs de rugby adapté cités dans cet épisode


FFSA, Fédération Française de Sport Adapté : https://sportadapte.fr/



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Transcription

  • Delphine

    Bonjour, nous sommes Delphine et Céline et nous vous accueillons sur le podcast Piplettes sans filtre. Vous entendrez ici des témoignages de personnes comme vous et nous concernées de près ou de loin par l'autisme ou autre handicap.

  • Céline

    Ces parcours de vie, bien que parfois difficiles, sont chargés de moments précieux et extraordinaires. Aussi, il existe tellement de belles initiatives encore trop peu mises en lumière. Ce sont donc ces histoires inspirantes que nous aimerions vous partager ici. Faisons évoluer ensemble le regard sur le handicap. Bienvenue dans Pipelette Sans filtre.

  • Delphine

    Bonjour Céline.

  • Céline

    Bonjour Delphine. Ça va ?

  • Delphine

    Ça va et toi ? Bon ben alors, ravie de te retrouver pour ce nouvel épisode où en fait on voulait vous parler de comment on a découvert le rugby adapté et comment Marine a commencé.

  • Céline

    Marine, notre petite sœur.

  • Delphine

    Oui, c'est ça. Et du coup, je crois que c'est toi qui avais initié tout ça au tout début. Est-ce que tu peux nous raconter ?

  • Céline

    Alors, c'est vrai que ça remonte, je pense que c'était en 2017. J'avais quitté mon boulot et je devais m'inscrire. Vous n'allez certainement pas comprendre le lien, mais je vais y venir très très vite sur cette anecdote. Je me suis inscrite à l'ANPE. Et en m'inscrivant, je devais rencontrer du coup mon conseiller. et il s'est avéré que... qu'on le connaissait. C'était David. David, qu'on connaissait par la structure IME où Marine a été scolarisée avant, la structure adaptée. Et David a un petit frère qui est trisomique. Et du coup, on s'est donné des nouvelles comme ça, en parallèle de notre rendez-vous professionnel, bien sûr. Et il m'a expliqué que son petit frère était très investi dans le sport, qu'il était passionné par le rugby. Et qu'il fallait à tout prix qu'on vienne avec Marine pour essayer. Je me suis dit, le rugby, non, non. Moi, je vois, comme ce qu'on voit à la télé, des gars qui se cognent, qui se rendent dedans. J'ai dit, non, mais Marine, elle ne faisait quasiment pas de sport. Direct la mettre au rugby, ça va être un peu costaud. Il m'a dit, mais non, franchement, ça n'a rien à voir avec ce que tu penses. Viens, simplement, viens. Et on y est allé la semaine qui a suivi. Et en fait, Marine a pu assister à ce petit premier entraînement. Ça dure trois heures, quelque chose.. Deux heures, pardon, oui. Deux heures avec la troisième mi-temps. Oui, voilà. deux heures, et elle n'a pas participé à tout, pas au match bien sûr, mais moi j'ai observé, et elle avait le droit d'aller sur le terrain, donc ça commençait par un échauffement du corps un petit peu, et ensuite des jeux de ballon, et ensuite des petits ateliers, en groupe, et en fonction des niveaux, etc., et toujours dans la bonne ambiance, et toujours adapté en fonction de chacun, parce que Marine... Toutes sortes de handicaps aussi, avec des gens plus ou moins aussi mobiles ou rapides. Et du coup, c'était vraiment très, très chouette. Et du coup, on est retournés par la suite, toutes les deux. Tu te souviens, toi ? On est rentrés, juste quand on est rentré après cette première séance. Maman nous a dit, bon, qu'est-ce que vous avez fait ? On l'a emmené au rugby. Panique! mais alors qu'est-ce que vous faites ? Mais non, on va pas emmener Marine au rugby. Non, non, non, et Marine a été convaincue. Marine avait adoré cette séance de test et on s'était dit qu'on y retournerait encore d'autres fois et qu'on irait du coup, toi, moi et elle. Donc je sais pas si tu te souviens de toi des autres séances par la suite.

  • Delphine

    Si, je me souviens et d'ailleurs maman après aussi nous a suivis et après pour l'histoire et après elle s'est mise aussi à aider sur le terrain. Donc en fait, même si au début elle avait peur, elle s'y est mise aussi. Oui, c'est vrai qu'en fait, on voit beaucoup tout ce qui est plaquage et le contact qui fait un peu peur. Mais pour expliquer, en fait, dans le rugby adapté, alors le principe, c'est quand même de s'adapter. Donc, j'explique juste en gros qu'au Christo rugby adapté, du coup, il y a trois niveaux. Il y a un niveau qu'on appelle D1, division 1. Donc, c'est presque du rugby ordinaire. Donc là, il y a du plaquage et il y a du contact. Il y a les D3, donc la division numéro 3. Donc eux, en fait, c'est les "handicaps" entre guillemets les plus lourds. Donc là, il y a un problème de spatialisation et de contact. Et entre les deux, on a la division 2. Donc ils sont entre les deux. Il faut savoir que Marine est en Détroit et donc il n'y a pas de plaquage. En fait, c'est soit du touché, soit du ceinturage. Donc ceinturage, moi je dis à Marine, c'est un gros câlin. Donc en fait, tu enlaces la personne au niveau de la taille. Donc il faut dire qu'il n'y a vraiment pas de violence.

  • Céline

    Oui, parce que c'est vrai que nous, on a eu la réaction comme tout parent peut avoir. C'est-à-dire qu'on te parle de rugby, tu as une image de ce que tu vois en sport classique à la télé. Tu te dis jamais je mettrais mon enfant à un sport comme ça, quoi. On a plutôt envie de les protéger. Mais au contraire, vraiment, ça nous a vraiment,, vraiment rassurés. Et dans cet état d'esprit de bienveillance, et vraiment, ça n'a rien à voir. Voilà, et comme tu dis, il y a les divisions, il y a ceux qui jouent vraiment très, très bien et comme du vrai rugby. Mais il y a vraiment d'autres comme Marine, où en fait, c'est faire des câlins à tous ses copains pendant la séance.

  • Delphine

    Il ne faut pas faire des câlins pendant tout le match.

  • Céline

    Donc voilà. Non mais c'est vrai que nos craintes s'étaient envolées. Et du coup, on l'avait inscrite par la suite. Et comme tu dis, ça nous a amené, nous aussi à donner un coup de main sur le terrain. Parce que d'autres parents aussi peuvent donner. Ils sont toujours en recherche de bénévoles. Et du coup, on n'était pas qualifiés ni quoi que ce soit. Franchement, pour accompagner, pour aider à rattraper les balles, pour mettre en place des ateliers, tu peux en dire plus. On a pris part à la vie de l'association beaucoup plus par la suite. Et comme je suis partie en Allemagne, tu as pris aussi beaucoup plus de place dans l'équipe.

  • Delphine

    Oui, c'est ça. Et du coup, au début, c'est vrai que je l'accompagnais sur le terrain, mais c'était vraiment pour l'accompagner elle individuellement. et après plus les entraînements passent et plus je me dis plus je m'aperçois qu'en fait elle va plus écouter les autres éduc' donc je préfère prendre la distance et je la laisse tranquille et moi je m'occupe d'autres jeunes en fait mais après voilà ce qu'on fait c'est vraiment essayer de.. quand il y a un jeune qu'on voit qu'il est plus très intéressé par l'atelier essayer de le ramener un peu dans le groupe, après ça va être aider à ranger les ateliers au début je faisais ça et c'est vrai que plus ça allait, plus j'apprenais plus je comprenais un peu comment ils menaient les ateliers comment ils expliquaient les ateliers et les évolutions des ateliers pour que ce soit des fois plus facile ou plus difficile en fonction des jeunes qu'on avait. Après, ils m'ont proposé de faire une formation au sein de la FFR, la Fédération Française de Rugby. Ça s'appelle le brevet fédéral. Il y a différents niveaux. J'ai passé le brevet fédéral développement. Ça s'adresse à tous les joueurs de moins de 12 ans. Et donc c'est vraiment du rugby valide. Et en fait, je ne sais plus combien il y avait d'heures de formation, et du coup c'était les week-ends, il fallait venir sur le terrain, et il y avait une partie très théorique, alors comment organiser un atelier, dire je vais faire un terrain de 3 mètres par 5 mètres, je dis n'importe quoi, et après de dire ce qu'on va faire. Et après on avait d'autres sessions où on avait carrément des jeunes qui venaient des moins de 6 ans. en fonction de l'entraînement. Et là, il fallait tester sur eux. Et on était évalués. Savoir comment on leur expliquait, comment on les aidait. Du coup, ça a été très intéressant. Moi, ça a été un peu compliqué, parce que moi, je n'ai jamais fait de rugby. Et je n'ai jamais été animatrice non plus. Donc, il fallait que j'apprenne les deux. Mais franchement, c'était hyper enrichissant. Et d'échanger aussi avec les autres qui étaient en formation avec moi, leurs problématiques. Et en fait, plus j'avançais et plus je me suis dit, en fait, faire un atelier de rugby adapté, c'est comme faire un atelier pour des petits de moins de 6 ans, en fait. C'est pratiquement les mêmes ateliers, c'est juste quand on les amène et on les accompagne, où il va falloir évidemment être un peu plus, faire du 1 pour 1 en fonction du handicap. Et peut-être un peu plus répété, mais bon, en fait, c'est vrai que les jeunes de moins de 6 ans, il faut répéter aussi.

  • Céline

    Donc ça t'a permis de donner... En fait, t'as fait cette certification, c'était pas obligatoire ? pour participer au Christo Rugby, mais c'était plus, j'imagine, pour donner la crédibilité sur le terrain.

  • Delphine

    C'est pour ça. Parce que d'autres aussi de Christo Rugby Adapté, même qui ont fait du rugby, ont passé la formation. Oui, c'est pour, en termes de visibilité et de communication, de dire, voilà, on est une asso, mais on fait passer un peu n'importe comment. On a quand même des gens qui ont passé des formations et qui ont des diplômes.

  • Céline

    Qui sont qualifiés. Donc, par exemple, toi, t'as jamais joué au rugby mais au moins t'es certifié et sinon il y a aussi beaucoup d'autres éducateurs qui sont eux des vrais joueurs de rugby.

  • Delphine

    Et il y en a qui sont aussi entraîneurs, qui ont été joueurs et qui sont devenus entraîneurs. Il y a vraiment de tout. Et après, il y a aussi des gens qui n'ont jamais fait de rugby et qui viennent aider. Souvent, ce sont des parents ou des frères ou des sœurs et qui viennent soit pour aider un peu parce que leurs jeunes ont besoin d'être accompagnés. Soit vraiment, c'est vraiment pour... Voilà, parce qu'il y a tellement une bonne ambiance qu'en fait, je crois que c'est vraiment ça qui fait qu'on reste.

  • Céline

    J'avoue. C'est pour ça que même maman, au départ, qui était assez frileuse. finalement elle a adoré aussi nous accompagner parce que c'est un état d'esprit. On peut dire qu'on ressent ce qui nous avait marqué, c'est quand même l'état d'esprit du rugby. C'est cette bienveillance, les valeurs, la gentillesse, l'esprit d'équipe et le respect des règles. Et ça permet de mettre un cadre. Donc on voit les jeunes évoluer dans ce cadre-là et on peut peut-être passer sur les bénéfices parce qu'on a vu que sur Marine il y avait quand même des bénéfices là-dessus. Et comme tu disais tout à l'heure, je rebondis dessus. Au départ, t'étais là. Et au départ, moi aussi, quand j'y allais, on continuait, on surveillait surtout comment Marine évoluait, si elle faisait bien les exercices. Mais au final, c'était même mieux de la laisser avec les autres éducateurs et qu'on soit en... pas du tout, qu'on s'occupe pas d'elle parce que finalement, elle écoutait mieux d'autres personnes que nous, au final. Oui, en fait, oui. Les sœurs, les sœurs, à un moment, ça la saoulait. "Les soeurs, aller voir les autres joueurs. Moi, je veux faire ma vie avec les autres éducateurs et faire les autres ateliers." Donc, ça donne une certaine discipline. Et j'imagine de canaliser aussi son énergie. Après, tu as vu aussi d'autres améliorations pour Marine aussi.

  • Delphine

    Oui, Marine, je ne sais pas si tu te souviens, au début, quand on lui envoyait un ballon, elle n'arrivait pas à le rattraper. Elle avait toujours la synchronisation des mouvements, c'était compliqué. Et c'est vrai qu'elle ne faisait pas vraiment de sport, j'essaye de me souvenir, mais non, je ne crois pas. Si, on l'emmenait un peu à la piscine. Elle nage un peu.

  • Céline

    Oui, et encore...

  • Delphine

    Voilà, et là, franchement, maintenant, elle sait faire des passes. Et en plus, le ballon de rugby, il n'est pas rond. C'est quand même une autre manière de rattraper. Et en plus, elle court, parce que des fois, elle tape des petits sprints pour aller marquer des essais. Et après le contact... Le début, ça commence un peu à venir, mais le début c'est vrai que c'était compliqué, elle paniquait vite, donc des fois elle pouvait pleurer ou tout ça. Mais maintenant, il y a un petit temps où on sent qu'elle va peut-être pleurer, mais en fait elle se rend compte que non, c'est le jeu. Il y a du contact, et voilà, c'est pas encore fluide, mais franchement, pour ça aussi il y a une amélioration. Et c'est vrai que le fait de, tu sais, dès que t'as le ballon au rugby, tout le monde vient sur toi. Je pense qu'elle, automatiquement, elle allait essayer de courir pour pas qu'on la touche. Mais des fois, elle courait pas dans le bon sens. Bon, ça, c'est un autre problème.

  • Céline

    C'est le côté drôle.Mais en effet, tu disais rattraper une balle, parce que Marine, elle avait, au niveau de sa visualisation de l'espace, en fait, elle se dit pas il y a une balle qui arrive vers moi, elle a cette distance, je la rattrape. Et maintenant, en fait... C'est vrai qu'elle a vachement de facilités.

  • Delphine

    Elle n'a pas peur. Au début, elle avait peur souvent tu sais, elle tournait un peu la tête ou tu t'éloignes par mécanisme. Mais là, non, maintenant, elle le rattrape vraiment.

  • Céline

    Et donc, ça apporte aussi bénéfice côté sociabilisation. Mais bon, Marine, ce n'est pas vraiment son problème. Elle n'a pas vraiment de difficultés là-dessus. Au contraire... plus elle rencontre des nouvelles personnes, plus elle est heureuse et moins elle nous voit, finalement mieux c'est. Donc non, elle était contente sur ça, mais on voyait d'autres aussi jeunes qui contact ou socialement aussi, être en groupe ce n'était pas forcément évident et petit à petit aussi il y a des petits changements en fait. On voyait aussi certains bénéfices comme ça.

  • Delphine

    Oui, oui, moi je sais que je me souviens, je me souviens de Franck, alors c'est… Pas la sociabilisation, mais en fait, Franck, depuis le début, je ne l'ai jamais entendu parler, en fait. Et il chantait beaucoup. Mais bon, je sais qu'il comprenait les consignes, il nous écoutait. Et j'avoue qu'il n'y a pas très longtemps, une fois, il m'a parlé, j'étais choquée du coup. Et après, je ne sais plus ce qu'il m'a dit, je crois qu'il m'a juste dit « fais mon lacet » . Un truc comme ça. Mais j'étais choquée, en fait, d'avoir entendu sa voix parlée

  • Céline

    Ils ne faisaient que chanter.

  • Delphine

    Il faisait "hmm hmm", il fredonnait à chaque fois, tout le temps. Par contre, ça, c'était tout le temps en courant, en jouant. Et j'avoue, ça, après, je ne sais pas si c'est lié au rugby ou tout ça, mais je pense que c'est lié aussi à la confiance qu'ils ont, à force de te voir toute les semaines. Toutes les semaines, maintenant, « Salut Delphine, comment tu vas ? » C'est quand même hyper attendrissant de les voir évoluer et c'est vrai qu'on a d'autres joueurs peut-être que je pense que tu penses à Laurent qui est un de nos doyens.

  • Céline

    Impressionnant !

  • Delphine

    Il a 65 ans je sais plus de quelle année il est. Du coup c'est le plus âgé de l'asso et je ne sais même plus comment on l'avait amené.

  • Céline

    Mais du coup il nous a rejoint. Alors qu'il était déjà..

  • Delphine

    Oui il avait déjà 61 ans ou 62 je crois. Et au début, j'avoue, j'avais un peu d'appréhension parce qu'en fait, il avait des problèmes de mobilité. Donc en fait, il tombait tout seul. Donc déjà en marchant, je me suis dit, courir et tout, le ballon, ça va commencer à être compliqué. Et au fur et à mesure, franchement, il n'a rien lâché. Il a été quand même très, très assidu sur les entraînements. Il était tout le temps là. Parce qu'il faut savoir que le rugby, je crois que c'est un des seuls sports qui se joue tout le temps dehors. Et quel que soit le temps. Donc, il n'y a que le gel qui fait que tu ne vas pas jouer. Mais sinon, qu'il pleuve, qu'il vente, qu'il fasse canicule. Bon, canicule, on essaye un peu quand même. Mais voilà, il joue sous la pluie. Il joue par 5 degrés. Et Laurent a toujours été présent. Et aujourd'hui, c'est vrai que c'est peut-être celui qui a fait le plus de progrès. Aujourd'hui, il tape des sprints pour aller marquer des essais. Il fait du ceinturage. Et je l'ai vu une fois, il a ceinturé quelqu'un qui continuait à courir. Et il était quand même resté accroché, traîné par terre. Franchement, je suis choquée par son évolution. Il est devenu un vrai joueur de rugby. Bon, il ne va pas passer en D1, mais franchement, et il aime ça.

  • Céline

    Il adore et puis il adore aussi le côté groupe, le côté où il y a des personnes.

  • Delphine

    Il adore la troisième mi-temps,

  • Céline

    Oui, La troisième mi-temps, il faut dire que c'est assez typique au rugby. Mais là, rassurez-vous, c'est goûter, gâteau et qu'on se retrouve tous. C'est sans alcool. On se partage un bon moment. Mais en tout cas, Laurent, comme tu disais, motivé et il y va maintenant chaque samedi, tout seul.

  • Delphine

    Oui.

  • Céline

    Il a une béquille maintenant même. Oui.

  • Delphine

    Je le vois après la béquille, je ne sais pas trop si c'est pour le rassurer, mais c'est vrai que je l'ai croisé il n'y a pas longtemps. Et avec ses béquilles, je lui dis « Mais tu continues à aller au rugby ? Tu fais comment avec ta béquille ? » « Ah mais non, mais pour courir, du coup, je ne la prends pas. » Je lui dis « Ok, d'accord. » Donc en fait, tu prends une béquille pour marcher. Mais pour courir au rugby, c'est ok. Mais oui, il y va le samedi. Et du coup, on n'est pas tout prêts. Donc en fait, il y va en transport. Je crois qu'il y va à 8h du matin. L'entraînement commence à 9h30-10h. Non, franchement, il est au taquet, ça fait plaisir.

  • Céline

    C'est vrai que pour nous, ça a été vraiment une bouffée d'oxygène. Je ne vais pas en reparler. (#épisode 0, rires) D'aller là-bas parce qu'on rencontre tous ces jeunes qui sont tous différents mais qui au final on les voit chaque semaine et on voit en effet qu'ils sont dans un environnement bienveillant parce qu'ils se sentent appréciés, heureux et ils sont heureux d'être là tu sens qu'ils sont heureux d'être là et ils sont vraiment heureux de te voir, heureux de nous voir et on discute et on échange, on joue ensemble, on s'entraide il y a des bonnes barres de rire aussi c'était vraiment une super ambiance et on les voit évoluer tu vois chacun à leur manière que ,ce soit des tout petits petites évolutions, des plus grandes. Vraiment, c'est ça qui fait chaud au cœur. Et c'est ça, je pense, qui motive aussi les équipes, les éducateurs et même les parents à venir. Donc, on fait un petit message si jamais ça vous intéresse. Voilà, n'hésitez pas à nous faire signe et à venir voir.

  • Delphine

    Et je voulais aussi rebondir quand tu dis que ça les rend heureux, mais en fait aussi en tant qu'éduc, franchement, pour avoir échangé avec tous les autres, en fait, c'est une espèce de... Tu ne vas pas bien le vendredi soir ou le samedi matin, il faut se lever, il faut venir. Mais franchement, dès que tu les vois, je ne sais pas, tu as des rayons de soleil qui arrivent, tu as des compliments partout, des bisous, des câlins. Franchement, tu ressors, tu es reboosté pour le week-end. Franchement, je conseille d'essayer une fois dans ce genre d'asso, que ce soit de sport ou autre. Mais lié au handicap, est-ce qu'il y a une fraîcheur ? Ils sont tellement transparents!

  • Céline

    Sans filtre!..

  • Delphine

    C'est vrai que j'adore. Et c'est ça qui fait que les autres éducs sont toujours là. Quand ils arrêtent, ça leur manque.

  • Céline

    Bien sûr, bien sûr. Non, ça apporte plein de choses. Et puis, c'est vrai que même si vous nous écoutez, qu'en tant que parents, vous avez peut-être des craintes comme nous, on en a eu au départ. N'hésitez pas, il faut venir voir.

  • Delphine

    Oui, il faut y aller.

  • Céline

    Venir voir, c'est bien de sortir un peu de sa zone de confort parce qu'on s'était dit, Marine, elle faisait toujours aussi la même chose. On est très proches avec les sœurs et tout ça, mais les samedis, on allait faire une balade, on allait faire des courses, on allait faire un peu de shopping. Voilà, mais là, au moins, ça sortait de l'ordinaire. quelque chose d'autre, il y a d'autres personnes, on se bouge, on est au grand air, on apprend des nouvelles choses, on se challenge aussi, chacun se challenge aussi, on fait des petits exercices, vous sautez dans un cerceau qui est à cloche-pied ou des choses comme ça. Et en fait, on voit tout le monde évoluer et c'est vrai que ça fait beaucoup de bien. Donc il n'y a pas que le rugby, il y a en effet d'autres associations, peut-être tu peux parler, il y a d'autres associations similaires déjà au rugby. Parce que là, on parle de Christo Rugby qui est à Saint-Ouen-L'Aumône.

  • Delphine

    Après, je connais beaucoup celles en Ile-de-France parce qu'on fait des championnats Ile-de-France. Donc, vous avez, de mémoire, le CRCO à Clichy. Vous avez Oval Et Sens à Poissy. Il y en a un à Reuil. Désolée, je ne me souviens plus du nom. Mais je sais qu'à Reuil-Malmaison, ils ont aussi un club. Et après, il y en a en fait dans toute la France parce qu'on a fait aussi... Chaque année, il y a un championnat de France. Cette année, c'était à Puilboreau, je crois que c'est près de La Rochelle. Il y a aussi un club de rugby adapté là-bas. Il y en a un à Bayonne qui s'appelle Olagarroa. Franchement, renseignez-vous. Je crois qu'une des visions de la FFR, c'est aussi de développer pour que dans chaque région, il y ait un club de rugby adapté, un ou plusieurs. Et après, si ce n'est pas le rugby, il y a la FFSA. On en avait déjà parlé dans un épisode précédent. C'est la Fédération Française de Sports Adaptés. Par contre, le site, c'est sportadapte.fr. Et là, il y a vraiment tout type de sport. Je sais qu'on a un de nos joueurs de rugby qui fait aussi du ping-pong. Il y a du hand, il y a plein d'autres sports. Et renseignez-vous, et si jamais vous avez des questions, n'hésitez pas aussi nous à nous mettre des messages, et si on n'a pas l'info, on va essayer de vous relayer vers quelqu'un qui aurait peut-être l'info.

  • Céline

    En tout cas, on encourage à faire ce genre d'essais, aller au moins voir, et vous allez être probablement agréablement surpris. Et puis aussi on rencontre nous, par exemple, en tant que sœurs, on rencontre aussi d'autres familles. on se sent aussi moins seules, on voit que les autres aussi traversent aussi d'autres difficultés, donc ça permet aussi d'échanger, donc il y a ce côté-là aussi, côté famille aussi, donc on traverse les mêmes choses. Donc, que dire d'autre ? Tu avais dit qu'il y avait d'autres associations, les sites, donc on mettra tout ça dans le descriptif, et si jamais ça vous intéresse de voir, mais aussi pourquoi pas de participer, je sais que Tu disais que Christo recherche toujours des joueurs aussi, mais des bénévoles éventuellement. Évidemment. Vous n'avez pas besoin d'être certifié, mais si vous avez envie de venir et d'aider,

  • Delphine

    il y a toujours besoin d'aide dans toutes les associations. Les associations vivent grâce aux bénévoles. Et voilà. Et franchement, je pense que c'est quand même intéressant d'aller faire un tour dans des associations adaptées comme ça. On espère qu'on vous a donné envie d'aller découvrir le rugby adapté, pourquoi pas, ou un autre sport.

  • Céline

    Tout comme nous, on est passé peut-être comme vous, par des questionnements et tout ça, et on s'est laissé animer par notre curiosité. Et voilà que ça fait quelques années que maintenant, on y est toujours. Et on n'en décrochera pas. Et Marine se plaît autant. Et maintenant, on fait partie d'une vraie petite famille dans cette association.

  • Delphine

    Une famille des rugbymans.

  • Céline

    Merci encore ton temps Delphine et on va se retrouver très bientôt pour un nouvel épisode. Et n'hésitez pas, comme toujours, si vous avez des questions, vous pouvez nous contacter sur nos réseaux sociaux et tout ça dans le descriptif. On vous dit à très bientôt.

  • Delphine

    À bientôt. Et merci de nous avoir écouté jusqu'ici.

  • Céline

    Merci. Au revoir.

  • Delphine

    Et voilà ! Nous espérons que cet épisode vous a plu. N'hésitez pas à nous donner votre avis sur les plateformes d'écoute et à nous suivre sur Instagram et Facebook.

  • Céline

    Merci encore de nous avoir écoutés et au plaisir de vous retrouver pour le prochain épisode de

  • Delphine

    Pipelette Sans Filtre. A bientôt !

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Bienvenue dans “Pipelette Sans Filtre” !


Dans cet épisode, on vous raconte comment on a découvert le rugby adapté, les appréhensions que nous avons eu à l'idée d'y inscrire notre petite sœur et tout ce que ça nous a apporté !


Bonne écoute !



Petit récap de ce qui s'est dit :


FFR : Fédération Française de Rugby


Les clubs de rugby adapté cités dans cet épisode


FFSA, Fédération Française de Sport Adapté : https://sportadapte.fr/



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Transcription

  • Delphine

    Bonjour, nous sommes Delphine et Céline et nous vous accueillons sur le podcast Piplettes sans filtre. Vous entendrez ici des témoignages de personnes comme vous et nous concernées de près ou de loin par l'autisme ou autre handicap.

  • Céline

    Ces parcours de vie, bien que parfois difficiles, sont chargés de moments précieux et extraordinaires. Aussi, il existe tellement de belles initiatives encore trop peu mises en lumière. Ce sont donc ces histoires inspirantes que nous aimerions vous partager ici. Faisons évoluer ensemble le regard sur le handicap. Bienvenue dans Pipelette Sans filtre.

  • Delphine

    Bonjour Céline.

  • Céline

    Bonjour Delphine. Ça va ?

  • Delphine

    Ça va et toi ? Bon ben alors, ravie de te retrouver pour ce nouvel épisode où en fait on voulait vous parler de comment on a découvert le rugby adapté et comment Marine a commencé.

  • Céline

    Marine, notre petite sœur.

  • Delphine

    Oui, c'est ça. Et du coup, je crois que c'est toi qui avais initié tout ça au tout début. Est-ce que tu peux nous raconter ?

  • Céline

    Alors, c'est vrai que ça remonte, je pense que c'était en 2017. J'avais quitté mon boulot et je devais m'inscrire. Vous n'allez certainement pas comprendre le lien, mais je vais y venir très très vite sur cette anecdote. Je me suis inscrite à l'ANPE. Et en m'inscrivant, je devais rencontrer du coup mon conseiller. et il s'est avéré que... qu'on le connaissait. C'était David. David, qu'on connaissait par la structure IME où Marine a été scolarisée avant, la structure adaptée. Et David a un petit frère qui est trisomique. Et du coup, on s'est donné des nouvelles comme ça, en parallèle de notre rendez-vous professionnel, bien sûr. Et il m'a expliqué que son petit frère était très investi dans le sport, qu'il était passionné par le rugby. Et qu'il fallait à tout prix qu'on vienne avec Marine pour essayer. Je me suis dit, le rugby, non, non. Moi, je vois, comme ce qu'on voit à la télé, des gars qui se cognent, qui se rendent dedans. J'ai dit, non, mais Marine, elle ne faisait quasiment pas de sport. Direct la mettre au rugby, ça va être un peu costaud. Il m'a dit, mais non, franchement, ça n'a rien à voir avec ce que tu penses. Viens, simplement, viens. Et on y est allé la semaine qui a suivi. Et en fait, Marine a pu assister à ce petit premier entraînement. Ça dure trois heures, quelque chose.. Deux heures, pardon, oui. Deux heures avec la troisième mi-temps. Oui, voilà. deux heures, et elle n'a pas participé à tout, pas au match bien sûr, mais moi j'ai observé, et elle avait le droit d'aller sur le terrain, donc ça commençait par un échauffement du corps un petit peu, et ensuite des jeux de ballon, et ensuite des petits ateliers, en groupe, et en fonction des niveaux, etc., et toujours dans la bonne ambiance, et toujours adapté en fonction de chacun, parce que Marine... Toutes sortes de handicaps aussi, avec des gens plus ou moins aussi mobiles ou rapides. Et du coup, c'était vraiment très, très chouette. Et du coup, on est retournés par la suite, toutes les deux. Tu te souviens, toi ? On est rentrés, juste quand on est rentré après cette première séance. Maman nous a dit, bon, qu'est-ce que vous avez fait ? On l'a emmené au rugby. Panique! mais alors qu'est-ce que vous faites ? Mais non, on va pas emmener Marine au rugby. Non, non, non, et Marine a été convaincue. Marine avait adoré cette séance de test et on s'était dit qu'on y retournerait encore d'autres fois et qu'on irait du coup, toi, moi et elle. Donc je sais pas si tu te souviens de toi des autres séances par la suite.

  • Delphine

    Si, je me souviens et d'ailleurs maman après aussi nous a suivis et après pour l'histoire et après elle s'est mise aussi à aider sur le terrain. Donc en fait, même si au début elle avait peur, elle s'y est mise aussi. Oui, c'est vrai qu'en fait, on voit beaucoup tout ce qui est plaquage et le contact qui fait un peu peur. Mais pour expliquer, en fait, dans le rugby adapté, alors le principe, c'est quand même de s'adapter. Donc, j'explique juste en gros qu'au Christo rugby adapté, du coup, il y a trois niveaux. Il y a un niveau qu'on appelle D1, division 1. Donc, c'est presque du rugby ordinaire. Donc là, il y a du plaquage et il y a du contact. Il y a les D3, donc la division numéro 3. Donc eux, en fait, c'est les "handicaps" entre guillemets les plus lourds. Donc là, il y a un problème de spatialisation et de contact. Et entre les deux, on a la division 2. Donc ils sont entre les deux. Il faut savoir que Marine est en Détroit et donc il n'y a pas de plaquage. En fait, c'est soit du touché, soit du ceinturage. Donc ceinturage, moi je dis à Marine, c'est un gros câlin. Donc en fait, tu enlaces la personne au niveau de la taille. Donc il faut dire qu'il n'y a vraiment pas de violence.

  • Céline

    Oui, parce que c'est vrai que nous, on a eu la réaction comme tout parent peut avoir. C'est-à-dire qu'on te parle de rugby, tu as une image de ce que tu vois en sport classique à la télé. Tu te dis jamais je mettrais mon enfant à un sport comme ça, quoi. On a plutôt envie de les protéger. Mais au contraire, vraiment, ça nous a vraiment,, vraiment rassurés. Et dans cet état d'esprit de bienveillance, et vraiment, ça n'a rien à voir. Voilà, et comme tu dis, il y a les divisions, il y a ceux qui jouent vraiment très, très bien et comme du vrai rugby. Mais il y a vraiment d'autres comme Marine, où en fait, c'est faire des câlins à tous ses copains pendant la séance.

  • Delphine

    Il ne faut pas faire des câlins pendant tout le match.

  • Céline

    Donc voilà. Non mais c'est vrai que nos craintes s'étaient envolées. Et du coup, on l'avait inscrite par la suite. Et comme tu dis, ça nous a amené, nous aussi à donner un coup de main sur le terrain. Parce que d'autres parents aussi peuvent donner. Ils sont toujours en recherche de bénévoles. Et du coup, on n'était pas qualifiés ni quoi que ce soit. Franchement, pour accompagner, pour aider à rattraper les balles, pour mettre en place des ateliers, tu peux en dire plus. On a pris part à la vie de l'association beaucoup plus par la suite. Et comme je suis partie en Allemagne, tu as pris aussi beaucoup plus de place dans l'équipe.

  • Delphine

    Oui, c'est ça. Et du coup, au début, c'est vrai que je l'accompagnais sur le terrain, mais c'était vraiment pour l'accompagner elle individuellement. et après plus les entraînements passent et plus je me dis plus je m'aperçois qu'en fait elle va plus écouter les autres éduc' donc je préfère prendre la distance et je la laisse tranquille et moi je m'occupe d'autres jeunes en fait mais après voilà ce qu'on fait c'est vraiment essayer de.. quand il y a un jeune qu'on voit qu'il est plus très intéressé par l'atelier essayer de le ramener un peu dans le groupe, après ça va être aider à ranger les ateliers au début je faisais ça et c'est vrai que plus ça allait, plus j'apprenais plus je comprenais un peu comment ils menaient les ateliers comment ils expliquaient les ateliers et les évolutions des ateliers pour que ce soit des fois plus facile ou plus difficile en fonction des jeunes qu'on avait. Après, ils m'ont proposé de faire une formation au sein de la FFR, la Fédération Française de Rugby. Ça s'appelle le brevet fédéral. Il y a différents niveaux. J'ai passé le brevet fédéral développement. Ça s'adresse à tous les joueurs de moins de 12 ans. Et donc c'est vraiment du rugby valide. Et en fait, je ne sais plus combien il y avait d'heures de formation, et du coup c'était les week-ends, il fallait venir sur le terrain, et il y avait une partie très théorique, alors comment organiser un atelier, dire je vais faire un terrain de 3 mètres par 5 mètres, je dis n'importe quoi, et après de dire ce qu'on va faire. Et après on avait d'autres sessions où on avait carrément des jeunes qui venaient des moins de 6 ans. en fonction de l'entraînement. Et là, il fallait tester sur eux. Et on était évalués. Savoir comment on leur expliquait, comment on les aidait. Du coup, ça a été très intéressant. Moi, ça a été un peu compliqué, parce que moi, je n'ai jamais fait de rugby. Et je n'ai jamais été animatrice non plus. Donc, il fallait que j'apprenne les deux. Mais franchement, c'était hyper enrichissant. Et d'échanger aussi avec les autres qui étaient en formation avec moi, leurs problématiques. Et en fait, plus j'avançais et plus je me suis dit, en fait, faire un atelier de rugby adapté, c'est comme faire un atelier pour des petits de moins de 6 ans, en fait. C'est pratiquement les mêmes ateliers, c'est juste quand on les amène et on les accompagne, où il va falloir évidemment être un peu plus, faire du 1 pour 1 en fonction du handicap. Et peut-être un peu plus répété, mais bon, en fait, c'est vrai que les jeunes de moins de 6 ans, il faut répéter aussi.

  • Céline

    Donc ça t'a permis de donner... En fait, t'as fait cette certification, c'était pas obligatoire ? pour participer au Christo Rugby, mais c'était plus, j'imagine, pour donner la crédibilité sur le terrain.

  • Delphine

    C'est pour ça. Parce que d'autres aussi de Christo Rugby Adapté, même qui ont fait du rugby, ont passé la formation. Oui, c'est pour, en termes de visibilité et de communication, de dire, voilà, on est une asso, mais on fait passer un peu n'importe comment. On a quand même des gens qui ont passé des formations et qui ont des diplômes.

  • Céline

    Qui sont qualifiés. Donc, par exemple, toi, t'as jamais joué au rugby mais au moins t'es certifié et sinon il y a aussi beaucoup d'autres éducateurs qui sont eux des vrais joueurs de rugby.

  • Delphine

    Et il y en a qui sont aussi entraîneurs, qui ont été joueurs et qui sont devenus entraîneurs. Il y a vraiment de tout. Et après, il y a aussi des gens qui n'ont jamais fait de rugby et qui viennent aider. Souvent, ce sont des parents ou des frères ou des sœurs et qui viennent soit pour aider un peu parce que leurs jeunes ont besoin d'être accompagnés. Soit vraiment, c'est vraiment pour... Voilà, parce qu'il y a tellement une bonne ambiance qu'en fait, je crois que c'est vraiment ça qui fait qu'on reste.

  • Céline

    J'avoue. C'est pour ça que même maman, au départ, qui était assez frileuse. finalement elle a adoré aussi nous accompagner parce que c'est un état d'esprit. On peut dire qu'on ressent ce qui nous avait marqué, c'est quand même l'état d'esprit du rugby. C'est cette bienveillance, les valeurs, la gentillesse, l'esprit d'équipe et le respect des règles. Et ça permet de mettre un cadre. Donc on voit les jeunes évoluer dans ce cadre-là et on peut peut-être passer sur les bénéfices parce qu'on a vu que sur Marine il y avait quand même des bénéfices là-dessus. Et comme tu disais tout à l'heure, je rebondis dessus. Au départ, t'étais là. Et au départ, moi aussi, quand j'y allais, on continuait, on surveillait surtout comment Marine évoluait, si elle faisait bien les exercices. Mais au final, c'était même mieux de la laisser avec les autres éducateurs et qu'on soit en... pas du tout, qu'on s'occupe pas d'elle parce que finalement, elle écoutait mieux d'autres personnes que nous, au final. Oui, en fait, oui. Les sœurs, les sœurs, à un moment, ça la saoulait. "Les soeurs, aller voir les autres joueurs. Moi, je veux faire ma vie avec les autres éducateurs et faire les autres ateliers." Donc, ça donne une certaine discipline. Et j'imagine de canaliser aussi son énergie. Après, tu as vu aussi d'autres améliorations pour Marine aussi.

  • Delphine

    Oui, Marine, je ne sais pas si tu te souviens, au début, quand on lui envoyait un ballon, elle n'arrivait pas à le rattraper. Elle avait toujours la synchronisation des mouvements, c'était compliqué. Et c'est vrai qu'elle ne faisait pas vraiment de sport, j'essaye de me souvenir, mais non, je ne crois pas. Si, on l'emmenait un peu à la piscine. Elle nage un peu.

  • Céline

    Oui, et encore...

  • Delphine

    Voilà, et là, franchement, maintenant, elle sait faire des passes. Et en plus, le ballon de rugby, il n'est pas rond. C'est quand même une autre manière de rattraper. Et en plus, elle court, parce que des fois, elle tape des petits sprints pour aller marquer des essais. Et après le contact... Le début, ça commence un peu à venir, mais le début c'est vrai que c'était compliqué, elle paniquait vite, donc des fois elle pouvait pleurer ou tout ça. Mais maintenant, il y a un petit temps où on sent qu'elle va peut-être pleurer, mais en fait elle se rend compte que non, c'est le jeu. Il y a du contact, et voilà, c'est pas encore fluide, mais franchement, pour ça aussi il y a une amélioration. Et c'est vrai que le fait de, tu sais, dès que t'as le ballon au rugby, tout le monde vient sur toi. Je pense qu'elle, automatiquement, elle allait essayer de courir pour pas qu'on la touche. Mais des fois, elle courait pas dans le bon sens. Bon, ça, c'est un autre problème.

  • Céline

    C'est le côté drôle.Mais en effet, tu disais rattraper une balle, parce que Marine, elle avait, au niveau de sa visualisation de l'espace, en fait, elle se dit pas il y a une balle qui arrive vers moi, elle a cette distance, je la rattrape. Et maintenant, en fait... C'est vrai qu'elle a vachement de facilités.

  • Delphine

    Elle n'a pas peur. Au début, elle avait peur souvent tu sais, elle tournait un peu la tête ou tu t'éloignes par mécanisme. Mais là, non, maintenant, elle le rattrape vraiment.

  • Céline

    Et donc, ça apporte aussi bénéfice côté sociabilisation. Mais bon, Marine, ce n'est pas vraiment son problème. Elle n'a pas vraiment de difficultés là-dessus. Au contraire... plus elle rencontre des nouvelles personnes, plus elle est heureuse et moins elle nous voit, finalement mieux c'est. Donc non, elle était contente sur ça, mais on voyait d'autres aussi jeunes qui contact ou socialement aussi, être en groupe ce n'était pas forcément évident et petit à petit aussi il y a des petits changements en fait. On voyait aussi certains bénéfices comme ça.

  • Delphine

    Oui, oui, moi je sais que je me souviens, je me souviens de Franck, alors c'est… Pas la sociabilisation, mais en fait, Franck, depuis le début, je ne l'ai jamais entendu parler, en fait. Et il chantait beaucoup. Mais bon, je sais qu'il comprenait les consignes, il nous écoutait. Et j'avoue qu'il n'y a pas très longtemps, une fois, il m'a parlé, j'étais choquée du coup. Et après, je ne sais plus ce qu'il m'a dit, je crois qu'il m'a juste dit « fais mon lacet » . Un truc comme ça. Mais j'étais choquée, en fait, d'avoir entendu sa voix parlée

  • Céline

    Ils ne faisaient que chanter.

  • Delphine

    Il faisait "hmm hmm", il fredonnait à chaque fois, tout le temps. Par contre, ça, c'était tout le temps en courant, en jouant. Et j'avoue, ça, après, je ne sais pas si c'est lié au rugby ou tout ça, mais je pense que c'est lié aussi à la confiance qu'ils ont, à force de te voir toute les semaines. Toutes les semaines, maintenant, « Salut Delphine, comment tu vas ? » C'est quand même hyper attendrissant de les voir évoluer et c'est vrai qu'on a d'autres joueurs peut-être que je pense que tu penses à Laurent qui est un de nos doyens.

  • Céline

    Impressionnant !

  • Delphine

    Il a 65 ans je sais plus de quelle année il est. Du coup c'est le plus âgé de l'asso et je ne sais même plus comment on l'avait amené.

  • Céline

    Mais du coup il nous a rejoint. Alors qu'il était déjà..

  • Delphine

    Oui il avait déjà 61 ans ou 62 je crois. Et au début, j'avoue, j'avais un peu d'appréhension parce qu'en fait, il avait des problèmes de mobilité. Donc en fait, il tombait tout seul. Donc déjà en marchant, je me suis dit, courir et tout, le ballon, ça va commencer à être compliqué. Et au fur et à mesure, franchement, il n'a rien lâché. Il a été quand même très, très assidu sur les entraînements. Il était tout le temps là. Parce qu'il faut savoir que le rugby, je crois que c'est un des seuls sports qui se joue tout le temps dehors. Et quel que soit le temps. Donc, il n'y a que le gel qui fait que tu ne vas pas jouer. Mais sinon, qu'il pleuve, qu'il vente, qu'il fasse canicule. Bon, canicule, on essaye un peu quand même. Mais voilà, il joue sous la pluie. Il joue par 5 degrés. Et Laurent a toujours été présent. Et aujourd'hui, c'est vrai que c'est peut-être celui qui a fait le plus de progrès. Aujourd'hui, il tape des sprints pour aller marquer des essais. Il fait du ceinturage. Et je l'ai vu une fois, il a ceinturé quelqu'un qui continuait à courir. Et il était quand même resté accroché, traîné par terre. Franchement, je suis choquée par son évolution. Il est devenu un vrai joueur de rugby. Bon, il ne va pas passer en D1, mais franchement, et il aime ça.

  • Céline

    Il adore et puis il adore aussi le côté groupe, le côté où il y a des personnes.

  • Delphine

    Il adore la troisième mi-temps,

  • Céline

    Oui, La troisième mi-temps, il faut dire que c'est assez typique au rugby. Mais là, rassurez-vous, c'est goûter, gâteau et qu'on se retrouve tous. C'est sans alcool. On se partage un bon moment. Mais en tout cas, Laurent, comme tu disais, motivé et il y va maintenant chaque samedi, tout seul.

  • Delphine

    Oui.

  • Céline

    Il a une béquille maintenant même. Oui.

  • Delphine

    Je le vois après la béquille, je ne sais pas trop si c'est pour le rassurer, mais c'est vrai que je l'ai croisé il n'y a pas longtemps. Et avec ses béquilles, je lui dis « Mais tu continues à aller au rugby ? Tu fais comment avec ta béquille ? » « Ah mais non, mais pour courir, du coup, je ne la prends pas. » Je lui dis « Ok, d'accord. » Donc en fait, tu prends une béquille pour marcher. Mais pour courir au rugby, c'est ok. Mais oui, il y va le samedi. Et du coup, on n'est pas tout prêts. Donc en fait, il y va en transport. Je crois qu'il y va à 8h du matin. L'entraînement commence à 9h30-10h. Non, franchement, il est au taquet, ça fait plaisir.

  • Céline

    C'est vrai que pour nous, ça a été vraiment une bouffée d'oxygène. Je ne vais pas en reparler. (#épisode 0, rires) D'aller là-bas parce qu'on rencontre tous ces jeunes qui sont tous différents mais qui au final on les voit chaque semaine et on voit en effet qu'ils sont dans un environnement bienveillant parce qu'ils se sentent appréciés, heureux et ils sont heureux d'être là tu sens qu'ils sont heureux d'être là et ils sont vraiment heureux de te voir, heureux de nous voir et on discute et on échange, on joue ensemble, on s'entraide il y a des bonnes barres de rire aussi c'était vraiment une super ambiance et on les voit évoluer tu vois chacun à leur manière que ,ce soit des tout petits petites évolutions, des plus grandes. Vraiment, c'est ça qui fait chaud au cœur. Et c'est ça, je pense, qui motive aussi les équipes, les éducateurs et même les parents à venir. Donc, on fait un petit message si jamais ça vous intéresse. Voilà, n'hésitez pas à nous faire signe et à venir voir.

  • Delphine

    Et je voulais aussi rebondir quand tu dis que ça les rend heureux, mais en fait aussi en tant qu'éduc, franchement, pour avoir échangé avec tous les autres, en fait, c'est une espèce de... Tu ne vas pas bien le vendredi soir ou le samedi matin, il faut se lever, il faut venir. Mais franchement, dès que tu les vois, je ne sais pas, tu as des rayons de soleil qui arrivent, tu as des compliments partout, des bisous, des câlins. Franchement, tu ressors, tu es reboosté pour le week-end. Franchement, je conseille d'essayer une fois dans ce genre d'asso, que ce soit de sport ou autre. Mais lié au handicap, est-ce qu'il y a une fraîcheur ? Ils sont tellement transparents!

  • Céline

    Sans filtre!..

  • Delphine

    C'est vrai que j'adore. Et c'est ça qui fait que les autres éducs sont toujours là. Quand ils arrêtent, ça leur manque.

  • Céline

    Bien sûr, bien sûr. Non, ça apporte plein de choses. Et puis, c'est vrai que même si vous nous écoutez, qu'en tant que parents, vous avez peut-être des craintes comme nous, on en a eu au départ. N'hésitez pas, il faut venir voir.

  • Delphine

    Oui, il faut y aller.

  • Céline

    Venir voir, c'est bien de sortir un peu de sa zone de confort parce qu'on s'était dit, Marine, elle faisait toujours aussi la même chose. On est très proches avec les sœurs et tout ça, mais les samedis, on allait faire une balade, on allait faire des courses, on allait faire un peu de shopping. Voilà, mais là, au moins, ça sortait de l'ordinaire. quelque chose d'autre, il y a d'autres personnes, on se bouge, on est au grand air, on apprend des nouvelles choses, on se challenge aussi, chacun se challenge aussi, on fait des petits exercices, vous sautez dans un cerceau qui est à cloche-pied ou des choses comme ça. Et en fait, on voit tout le monde évoluer et c'est vrai que ça fait beaucoup de bien. Donc il n'y a pas que le rugby, il y a en effet d'autres associations, peut-être tu peux parler, il y a d'autres associations similaires déjà au rugby. Parce que là, on parle de Christo Rugby qui est à Saint-Ouen-L'Aumône.

  • Delphine

    Après, je connais beaucoup celles en Ile-de-France parce qu'on fait des championnats Ile-de-France. Donc, vous avez, de mémoire, le CRCO à Clichy. Vous avez Oval Et Sens à Poissy. Il y en a un à Reuil. Désolée, je ne me souviens plus du nom. Mais je sais qu'à Reuil-Malmaison, ils ont aussi un club. Et après, il y en a en fait dans toute la France parce qu'on a fait aussi... Chaque année, il y a un championnat de France. Cette année, c'était à Puilboreau, je crois que c'est près de La Rochelle. Il y a aussi un club de rugby adapté là-bas. Il y en a un à Bayonne qui s'appelle Olagarroa. Franchement, renseignez-vous. Je crois qu'une des visions de la FFR, c'est aussi de développer pour que dans chaque région, il y ait un club de rugby adapté, un ou plusieurs. Et après, si ce n'est pas le rugby, il y a la FFSA. On en avait déjà parlé dans un épisode précédent. C'est la Fédération Française de Sports Adaptés. Par contre, le site, c'est sportadapte.fr. Et là, il y a vraiment tout type de sport. Je sais qu'on a un de nos joueurs de rugby qui fait aussi du ping-pong. Il y a du hand, il y a plein d'autres sports. Et renseignez-vous, et si jamais vous avez des questions, n'hésitez pas aussi nous à nous mettre des messages, et si on n'a pas l'info, on va essayer de vous relayer vers quelqu'un qui aurait peut-être l'info.

  • Céline

    En tout cas, on encourage à faire ce genre d'essais, aller au moins voir, et vous allez être probablement agréablement surpris. Et puis aussi on rencontre nous, par exemple, en tant que sœurs, on rencontre aussi d'autres familles. on se sent aussi moins seules, on voit que les autres aussi traversent aussi d'autres difficultés, donc ça permet aussi d'échanger, donc il y a ce côté-là aussi, côté famille aussi, donc on traverse les mêmes choses. Donc, que dire d'autre ? Tu avais dit qu'il y avait d'autres associations, les sites, donc on mettra tout ça dans le descriptif, et si jamais ça vous intéresse de voir, mais aussi pourquoi pas de participer, je sais que Tu disais que Christo recherche toujours des joueurs aussi, mais des bénévoles éventuellement. Évidemment. Vous n'avez pas besoin d'être certifié, mais si vous avez envie de venir et d'aider,

  • Delphine

    il y a toujours besoin d'aide dans toutes les associations. Les associations vivent grâce aux bénévoles. Et voilà. Et franchement, je pense que c'est quand même intéressant d'aller faire un tour dans des associations adaptées comme ça. On espère qu'on vous a donné envie d'aller découvrir le rugby adapté, pourquoi pas, ou un autre sport.

  • Céline

    Tout comme nous, on est passé peut-être comme vous, par des questionnements et tout ça, et on s'est laissé animer par notre curiosité. Et voilà que ça fait quelques années que maintenant, on y est toujours. Et on n'en décrochera pas. Et Marine se plaît autant. Et maintenant, on fait partie d'une vraie petite famille dans cette association.

  • Delphine

    Une famille des rugbymans.

  • Céline

    Merci encore ton temps Delphine et on va se retrouver très bientôt pour un nouvel épisode. Et n'hésitez pas, comme toujours, si vous avez des questions, vous pouvez nous contacter sur nos réseaux sociaux et tout ça dans le descriptif. On vous dit à très bientôt.

  • Delphine

    À bientôt. Et merci de nous avoir écouté jusqu'ici.

  • Céline

    Merci. Au revoir.

  • Delphine

    Et voilà ! Nous espérons que cet épisode vous a plu. N'hésitez pas à nous donner votre avis sur les plateformes d'écoute et à nous suivre sur Instagram et Facebook.

  • Céline

    Merci encore de nous avoir écoutés et au plaisir de vous retrouver pour le prochain épisode de

  • Delphine

    Pipelette Sans Filtre. A bientôt !

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Description

Bienvenue dans “Pipelette Sans Filtre” !


Dans cet épisode, on vous raconte comment on a découvert le rugby adapté, les appréhensions que nous avons eu à l'idée d'y inscrire notre petite sœur et tout ce que ça nous a apporté !


Bonne écoute !



Petit récap de ce qui s'est dit :


FFR : Fédération Française de Rugby


Les clubs de rugby adapté cités dans cet épisode


FFSA, Fédération Française de Sport Adapté : https://sportadapte.fr/



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Transcription

  • Delphine

    Bonjour, nous sommes Delphine et Céline et nous vous accueillons sur le podcast Piplettes sans filtre. Vous entendrez ici des témoignages de personnes comme vous et nous concernées de près ou de loin par l'autisme ou autre handicap.

  • Céline

    Ces parcours de vie, bien que parfois difficiles, sont chargés de moments précieux et extraordinaires. Aussi, il existe tellement de belles initiatives encore trop peu mises en lumière. Ce sont donc ces histoires inspirantes que nous aimerions vous partager ici. Faisons évoluer ensemble le regard sur le handicap. Bienvenue dans Pipelette Sans filtre.

  • Delphine

    Bonjour Céline.

  • Céline

    Bonjour Delphine. Ça va ?

  • Delphine

    Ça va et toi ? Bon ben alors, ravie de te retrouver pour ce nouvel épisode où en fait on voulait vous parler de comment on a découvert le rugby adapté et comment Marine a commencé.

  • Céline

    Marine, notre petite sœur.

  • Delphine

    Oui, c'est ça. Et du coup, je crois que c'est toi qui avais initié tout ça au tout début. Est-ce que tu peux nous raconter ?

  • Céline

    Alors, c'est vrai que ça remonte, je pense que c'était en 2017. J'avais quitté mon boulot et je devais m'inscrire. Vous n'allez certainement pas comprendre le lien, mais je vais y venir très très vite sur cette anecdote. Je me suis inscrite à l'ANPE. Et en m'inscrivant, je devais rencontrer du coup mon conseiller. et il s'est avéré que... qu'on le connaissait. C'était David. David, qu'on connaissait par la structure IME où Marine a été scolarisée avant, la structure adaptée. Et David a un petit frère qui est trisomique. Et du coup, on s'est donné des nouvelles comme ça, en parallèle de notre rendez-vous professionnel, bien sûr. Et il m'a expliqué que son petit frère était très investi dans le sport, qu'il était passionné par le rugby. Et qu'il fallait à tout prix qu'on vienne avec Marine pour essayer. Je me suis dit, le rugby, non, non. Moi, je vois, comme ce qu'on voit à la télé, des gars qui se cognent, qui se rendent dedans. J'ai dit, non, mais Marine, elle ne faisait quasiment pas de sport. Direct la mettre au rugby, ça va être un peu costaud. Il m'a dit, mais non, franchement, ça n'a rien à voir avec ce que tu penses. Viens, simplement, viens. Et on y est allé la semaine qui a suivi. Et en fait, Marine a pu assister à ce petit premier entraînement. Ça dure trois heures, quelque chose.. Deux heures, pardon, oui. Deux heures avec la troisième mi-temps. Oui, voilà. deux heures, et elle n'a pas participé à tout, pas au match bien sûr, mais moi j'ai observé, et elle avait le droit d'aller sur le terrain, donc ça commençait par un échauffement du corps un petit peu, et ensuite des jeux de ballon, et ensuite des petits ateliers, en groupe, et en fonction des niveaux, etc., et toujours dans la bonne ambiance, et toujours adapté en fonction de chacun, parce que Marine... Toutes sortes de handicaps aussi, avec des gens plus ou moins aussi mobiles ou rapides. Et du coup, c'était vraiment très, très chouette. Et du coup, on est retournés par la suite, toutes les deux. Tu te souviens, toi ? On est rentrés, juste quand on est rentré après cette première séance. Maman nous a dit, bon, qu'est-ce que vous avez fait ? On l'a emmené au rugby. Panique! mais alors qu'est-ce que vous faites ? Mais non, on va pas emmener Marine au rugby. Non, non, non, et Marine a été convaincue. Marine avait adoré cette séance de test et on s'était dit qu'on y retournerait encore d'autres fois et qu'on irait du coup, toi, moi et elle. Donc je sais pas si tu te souviens de toi des autres séances par la suite.

  • Delphine

    Si, je me souviens et d'ailleurs maman après aussi nous a suivis et après pour l'histoire et après elle s'est mise aussi à aider sur le terrain. Donc en fait, même si au début elle avait peur, elle s'y est mise aussi. Oui, c'est vrai qu'en fait, on voit beaucoup tout ce qui est plaquage et le contact qui fait un peu peur. Mais pour expliquer, en fait, dans le rugby adapté, alors le principe, c'est quand même de s'adapter. Donc, j'explique juste en gros qu'au Christo rugby adapté, du coup, il y a trois niveaux. Il y a un niveau qu'on appelle D1, division 1. Donc, c'est presque du rugby ordinaire. Donc là, il y a du plaquage et il y a du contact. Il y a les D3, donc la division numéro 3. Donc eux, en fait, c'est les "handicaps" entre guillemets les plus lourds. Donc là, il y a un problème de spatialisation et de contact. Et entre les deux, on a la division 2. Donc ils sont entre les deux. Il faut savoir que Marine est en Détroit et donc il n'y a pas de plaquage. En fait, c'est soit du touché, soit du ceinturage. Donc ceinturage, moi je dis à Marine, c'est un gros câlin. Donc en fait, tu enlaces la personne au niveau de la taille. Donc il faut dire qu'il n'y a vraiment pas de violence.

  • Céline

    Oui, parce que c'est vrai que nous, on a eu la réaction comme tout parent peut avoir. C'est-à-dire qu'on te parle de rugby, tu as une image de ce que tu vois en sport classique à la télé. Tu te dis jamais je mettrais mon enfant à un sport comme ça, quoi. On a plutôt envie de les protéger. Mais au contraire, vraiment, ça nous a vraiment,, vraiment rassurés. Et dans cet état d'esprit de bienveillance, et vraiment, ça n'a rien à voir. Voilà, et comme tu dis, il y a les divisions, il y a ceux qui jouent vraiment très, très bien et comme du vrai rugby. Mais il y a vraiment d'autres comme Marine, où en fait, c'est faire des câlins à tous ses copains pendant la séance.

  • Delphine

    Il ne faut pas faire des câlins pendant tout le match.

  • Céline

    Donc voilà. Non mais c'est vrai que nos craintes s'étaient envolées. Et du coup, on l'avait inscrite par la suite. Et comme tu dis, ça nous a amené, nous aussi à donner un coup de main sur le terrain. Parce que d'autres parents aussi peuvent donner. Ils sont toujours en recherche de bénévoles. Et du coup, on n'était pas qualifiés ni quoi que ce soit. Franchement, pour accompagner, pour aider à rattraper les balles, pour mettre en place des ateliers, tu peux en dire plus. On a pris part à la vie de l'association beaucoup plus par la suite. Et comme je suis partie en Allemagne, tu as pris aussi beaucoup plus de place dans l'équipe.

  • Delphine

    Oui, c'est ça. Et du coup, au début, c'est vrai que je l'accompagnais sur le terrain, mais c'était vraiment pour l'accompagner elle individuellement. et après plus les entraînements passent et plus je me dis plus je m'aperçois qu'en fait elle va plus écouter les autres éduc' donc je préfère prendre la distance et je la laisse tranquille et moi je m'occupe d'autres jeunes en fait mais après voilà ce qu'on fait c'est vraiment essayer de.. quand il y a un jeune qu'on voit qu'il est plus très intéressé par l'atelier essayer de le ramener un peu dans le groupe, après ça va être aider à ranger les ateliers au début je faisais ça et c'est vrai que plus ça allait, plus j'apprenais plus je comprenais un peu comment ils menaient les ateliers comment ils expliquaient les ateliers et les évolutions des ateliers pour que ce soit des fois plus facile ou plus difficile en fonction des jeunes qu'on avait. Après, ils m'ont proposé de faire une formation au sein de la FFR, la Fédération Française de Rugby. Ça s'appelle le brevet fédéral. Il y a différents niveaux. J'ai passé le brevet fédéral développement. Ça s'adresse à tous les joueurs de moins de 12 ans. Et donc c'est vraiment du rugby valide. Et en fait, je ne sais plus combien il y avait d'heures de formation, et du coup c'était les week-ends, il fallait venir sur le terrain, et il y avait une partie très théorique, alors comment organiser un atelier, dire je vais faire un terrain de 3 mètres par 5 mètres, je dis n'importe quoi, et après de dire ce qu'on va faire. Et après on avait d'autres sessions où on avait carrément des jeunes qui venaient des moins de 6 ans. en fonction de l'entraînement. Et là, il fallait tester sur eux. Et on était évalués. Savoir comment on leur expliquait, comment on les aidait. Du coup, ça a été très intéressant. Moi, ça a été un peu compliqué, parce que moi, je n'ai jamais fait de rugby. Et je n'ai jamais été animatrice non plus. Donc, il fallait que j'apprenne les deux. Mais franchement, c'était hyper enrichissant. Et d'échanger aussi avec les autres qui étaient en formation avec moi, leurs problématiques. Et en fait, plus j'avançais et plus je me suis dit, en fait, faire un atelier de rugby adapté, c'est comme faire un atelier pour des petits de moins de 6 ans, en fait. C'est pratiquement les mêmes ateliers, c'est juste quand on les amène et on les accompagne, où il va falloir évidemment être un peu plus, faire du 1 pour 1 en fonction du handicap. Et peut-être un peu plus répété, mais bon, en fait, c'est vrai que les jeunes de moins de 6 ans, il faut répéter aussi.

  • Céline

    Donc ça t'a permis de donner... En fait, t'as fait cette certification, c'était pas obligatoire ? pour participer au Christo Rugby, mais c'était plus, j'imagine, pour donner la crédibilité sur le terrain.

  • Delphine

    C'est pour ça. Parce que d'autres aussi de Christo Rugby Adapté, même qui ont fait du rugby, ont passé la formation. Oui, c'est pour, en termes de visibilité et de communication, de dire, voilà, on est une asso, mais on fait passer un peu n'importe comment. On a quand même des gens qui ont passé des formations et qui ont des diplômes.

  • Céline

    Qui sont qualifiés. Donc, par exemple, toi, t'as jamais joué au rugby mais au moins t'es certifié et sinon il y a aussi beaucoup d'autres éducateurs qui sont eux des vrais joueurs de rugby.

  • Delphine

    Et il y en a qui sont aussi entraîneurs, qui ont été joueurs et qui sont devenus entraîneurs. Il y a vraiment de tout. Et après, il y a aussi des gens qui n'ont jamais fait de rugby et qui viennent aider. Souvent, ce sont des parents ou des frères ou des sœurs et qui viennent soit pour aider un peu parce que leurs jeunes ont besoin d'être accompagnés. Soit vraiment, c'est vraiment pour... Voilà, parce qu'il y a tellement une bonne ambiance qu'en fait, je crois que c'est vraiment ça qui fait qu'on reste.

  • Céline

    J'avoue. C'est pour ça que même maman, au départ, qui était assez frileuse. finalement elle a adoré aussi nous accompagner parce que c'est un état d'esprit. On peut dire qu'on ressent ce qui nous avait marqué, c'est quand même l'état d'esprit du rugby. C'est cette bienveillance, les valeurs, la gentillesse, l'esprit d'équipe et le respect des règles. Et ça permet de mettre un cadre. Donc on voit les jeunes évoluer dans ce cadre-là et on peut peut-être passer sur les bénéfices parce qu'on a vu que sur Marine il y avait quand même des bénéfices là-dessus. Et comme tu disais tout à l'heure, je rebondis dessus. Au départ, t'étais là. Et au départ, moi aussi, quand j'y allais, on continuait, on surveillait surtout comment Marine évoluait, si elle faisait bien les exercices. Mais au final, c'était même mieux de la laisser avec les autres éducateurs et qu'on soit en... pas du tout, qu'on s'occupe pas d'elle parce que finalement, elle écoutait mieux d'autres personnes que nous, au final. Oui, en fait, oui. Les sœurs, les sœurs, à un moment, ça la saoulait. "Les soeurs, aller voir les autres joueurs. Moi, je veux faire ma vie avec les autres éducateurs et faire les autres ateliers." Donc, ça donne une certaine discipline. Et j'imagine de canaliser aussi son énergie. Après, tu as vu aussi d'autres améliorations pour Marine aussi.

  • Delphine

    Oui, Marine, je ne sais pas si tu te souviens, au début, quand on lui envoyait un ballon, elle n'arrivait pas à le rattraper. Elle avait toujours la synchronisation des mouvements, c'était compliqué. Et c'est vrai qu'elle ne faisait pas vraiment de sport, j'essaye de me souvenir, mais non, je ne crois pas. Si, on l'emmenait un peu à la piscine. Elle nage un peu.

  • Céline

    Oui, et encore...

  • Delphine

    Voilà, et là, franchement, maintenant, elle sait faire des passes. Et en plus, le ballon de rugby, il n'est pas rond. C'est quand même une autre manière de rattraper. Et en plus, elle court, parce que des fois, elle tape des petits sprints pour aller marquer des essais. Et après le contact... Le début, ça commence un peu à venir, mais le début c'est vrai que c'était compliqué, elle paniquait vite, donc des fois elle pouvait pleurer ou tout ça. Mais maintenant, il y a un petit temps où on sent qu'elle va peut-être pleurer, mais en fait elle se rend compte que non, c'est le jeu. Il y a du contact, et voilà, c'est pas encore fluide, mais franchement, pour ça aussi il y a une amélioration. Et c'est vrai que le fait de, tu sais, dès que t'as le ballon au rugby, tout le monde vient sur toi. Je pense qu'elle, automatiquement, elle allait essayer de courir pour pas qu'on la touche. Mais des fois, elle courait pas dans le bon sens. Bon, ça, c'est un autre problème.

  • Céline

    C'est le côté drôle.Mais en effet, tu disais rattraper une balle, parce que Marine, elle avait, au niveau de sa visualisation de l'espace, en fait, elle se dit pas il y a une balle qui arrive vers moi, elle a cette distance, je la rattrape. Et maintenant, en fait... C'est vrai qu'elle a vachement de facilités.

  • Delphine

    Elle n'a pas peur. Au début, elle avait peur souvent tu sais, elle tournait un peu la tête ou tu t'éloignes par mécanisme. Mais là, non, maintenant, elle le rattrape vraiment.

  • Céline

    Et donc, ça apporte aussi bénéfice côté sociabilisation. Mais bon, Marine, ce n'est pas vraiment son problème. Elle n'a pas vraiment de difficultés là-dessus. Au contraire... plus elle rencontre des nouvelles personnes, plus elle est heureuse et moins elle nous voit, finalement mieux c'est. Donc non, elle était contente sur ça, mais on voyait d'autres aussi jeunes qui contact ou socialement aussi, être en groupe ce n'était pas forcément évident et petit à petit aussi il y a des petits changements en fait. On voyait aussi certains bénéfices comme ça.

  • Delphine

    Oui, oui, moi je sais que je me souviens, je me souviens de Franck, alors c'est… Pas la sociabilisation, mais en fait, Franck, depuis le début, je ne l'ai jamais entendu parler, en fait. Et il chantait beaucoup. Mais bon, je sais qu'il comprenait les consignes, il nous écoutait. Et j'avoue qu'il n'y a pas très longtemps, une fois, il m'a parlé, j'étais choquée du coup. Et après, je ne sais plus ce qu'il m'a dit, je crois qu'il m'a juste dit « fais mon lacet » . Un truc comme ça. Mais j'étais choquée, en fait, d'avoir entendu sa voix parlée

  • Céline

    Ils ne faisaient que chanter.

  • Delphine

    Il faisait "hmm hmm", il fredonnait à chaque fois, tout le temps. Par contre, ça, c'était tout le temps en courant, en jouant. Et j'avoue, ça, après, je ne sais pas si c'est lié au rugby ou tout ça, mais je pense que c'est lié aussi à la confiance qu'ils ont, à force de te voir toute les semaines. Toutes les semaines, maintenant, « Salut Delphine, comment tu vas ? » C'est quand même hyper attendrissant de les voir évoluer et c'est vrai qu'on a d'autres joueurs peut-être que je pense que tu penses à Laurent qui est un de nos doyens.

  • Céline

    Impressionnant !

  • Delphine

    Il a 65 ans je sais plus de quelle année il est. Du coup c'est le plus âgé de l'asso et je ne sais même plus comment on l'avait amené.

  • Céline

    Mais du coup il nous a rejoint. Alors qu'il était déjà..

  • Delphine

    Oui il avait déjà 61 ans ou 62 je crois. Et au début, j'avoue, j'avais un peu d'appréhension parce qu'en fait, il avait des problèmes de mobilité. Donc en fait, il tombait tout seul. Donc déjà en marchant, je me suis dit, courir et tout, le ballon, ça va commencer à être compliqué. Et au fur et à mesure, franchement, il n'a rien lâché. Il a été quand même très, très assidu sur les entraînements. Il était tout le temps là. Parce qu'il faut savoir que le rugby, je crois que c'est un des seuls sports qui se joue tout le temps dehors. Et quel que soit le temps. Donc, il n'y a que le gel qui fait que tu ne vas pas jouer. Mais sinon, qu'il pleuve, qu'il vente, qu'il fasse canicule. Bon, canicule, on essaye un peu quand même. Mais voilà, il joue sous la pluie. Il joue par 5 degrés. Et Laurent a toujours été présent. Et aujourd'hui, c'est vrai que c'est peut-être celui qui a fait le plus de progrès. Aujourd'hui, il tape des sprints pour aller marquer des essais. Il fait du ceinturage. Et je l'ai vu une fois, il a ceinturé quelqu'un qui continuait à courir. Et il était quand même resté accroché, traîné par terre. Franchement, je suis choquée par son évolution. Il est devenu un vrai joueur de rugby. Bon, il ne va pas passer en D1, mais franchement, et il aime ça.

  • Céline

    Il adore et puis il adore aussi le côté groupe, le côté où il y a des personnes.

  • Delphine

    Il adore la troisième mi-temps,

  • Céline

    Oui, La troisième mi-temps, il faut dire que c'est assez typique au rugby. Mais là, rassurez-vous, c'est goûter, gâteau et qu'on se retrouve tous. C'est sans alcool. On se partage un bon moment. Mais en tout cas, Laurent, comme tu disais, motivé et il y va maintenant chaque samedi, tout seul.

  • Delphine

    Oui.

  • Céline

    Il a une béquille maintenant même. Oui.

  • Delphine

    Je le vois après la béquille, je ne sais pas trop si c'est pour le rassurer, mais c'est vrai que je l'ai croisé il n'y a pas longtemps. Et avec ses béquilles, je lui dis « Mais tu continues à aller au rugby ? Tu fais comment avec ta béquille ? » « Ah mais non, mais pour courir, du coup, je ne la prends pas. » Je lui dis « Ok, d'accord. » Donc en fait, tu prends une béquille pour marcher. Mais pour courir au rugby, c'est ok. Mais oui, il y va le samedi. Et du coup, on n'est pas tout prêts. Donc en fait, il y va en transport. Je crois qu'il y va à 8h du matin. L'entraînement commence à 9h30-10h. Non, franchement, il est au taquet, ça fait plaisir.

  • Céline

    C'est vrai que pour nous, ça a été vraiment une bouffée d'oxygène. Je ne vais pas en reparler. (#épisode 0, rires) D'aller là-bas parce qu'on rencontre tous ces jeunes qui sont tous différents mais qui au final on les voit chaque semaine et on voit en effet qu'ils sont dans un environnement bienveillant parce qu'ils se sentent appréciés, heureux et ils sont heureux d'être là tu sens qu'ils sont heureux d'être là et ils sont vraiment heureux de te voir, heureux de nous voir et on discute et on échange, on joue ensemble, on s'entraide il y a des bonnes barres de rire aussi c'était vraiment une super ambiance et on les voit évoluer tu vois chacun à leur manière que ,ce soit des tout petits petites évolutions, des plus grandes. Vraiment, c'est ça qui fait chaud au cœur. Et c'est ça, je pense, qui motive aussi les équipes, les éducateurs et même les parents à venir. Donc, on fait un petit message si jamais ça vous intéresse. Voilà, n'hésitez pas à nous faire signe et à venir voir.

  • Delphine

    Et je voulais aussi rebondir quand tu dis que ça les rend heureux, mais en fait aussi en tant qu'éduc, franchement, pour avoir échangé avec tous les autres, en fait, c'est une espèce de... Tu ne vas pas bien le vendredi soir ou le samedi matin, il faut se lever, il faut venir. Mais franchement, dès que tu les vois, je ne sais pas, tu as des rayons de soleil qui arrivent, tu as des compliments partout, des bisous, des câlins. Franchement, tu ressors, tu es reboosté pour le week-end. Franchement, je conseille d'essayer une fois dans ce genre d'asso, que ce soit de sport ou autre. Mais lié au handicap, est-ce qu'il y a une fraîcheur ? Ils sont tellement transparents!

  • Céline

    Sans filtre!..

  • Delphine

    C'est vrai que j'adore. Et c'est ça qui fait que les autres éducs sont toujours là. Quand ils arrêtent, ça leur manque.

  • Céline

    Bien sûr, bien sûr. Non, ça apporte plein de choses. Et puis, c'est vrai que même si vous nous écoutez, qu'en tant que parents, vous avez peut-être des craintes comme nous, on en a eu au départ. N'hésitez pas, il faut venir voir.

  • Delphine

    Oui, il faut y aller.

  • Céline

    Venir voir, c'est bien de sortir un peu de sa zone de confort parce qu'on s'était dit, Marine, elle faisait toujours aussi la même chose. On est très proches avec les sœurs et tout ça, mais les samedis, on allait faire une balade, on allait faire des courses, on allait faire un peu de shopping. Voilà, mais là, au moins, ça sortait de l'ordinaire. quelque chose d'autre, il y a d'autres personnes, on se bouge, on est au grand air, on apprend des nouvelles choses, on se challenge aussi, chacun se challenge aussi, on fait des petits exercices, vous sautez dans un cerceau qui est à cloche-pied ou des choses comme ça. Et en fait, on voit tout le monde évoluer et c'est vrai que ça fait beaucoup de bien. Donc il n'y a pas que le rugby, il y a en effet d'autres associations, peut-être tu peux parler, il y a d'autres associations similaires déjà au rugby. Parce que là, on parle de Christo Rugby qui est à Saint-Ouen-L'Aumône.

  • Delphine

    Après, je connais beaucoup celles en Ile-de-France parce qu'on fait des championnats Ile-de-France. Donc, vous avez, de mémoire, le CRCO à Clichy. Vous avez Oval Et Sens à Poissy. Il y en a un à Reuil. Désolée, je ne me souviens plus du nom. Mais je sais qu'à Reuil-Malmaison, ils ont aussi un club. Et après, il y en a en fait dans toute la France parce qu'on a fait aussi... Chaque année, il y a un championnat de France. Cette année, c'était à Puilboreau, je crois que c'est près de La Rochelle. Il y a aussi un club de rugby adapté là-bas. Il y en a un à Bayonne qui s'appelle Olagarroa. Franchement, renseignez-vous. Je crois qu'une des visions de la FFR, c'est aussi de développer pour que dans chaque région, il y ait un club de rugby adapté, un ou plusieurs. Et après, si ce n'est pas le rugby, il y a la FFSA. On en avait déjà parlé dans un épisode précédent. C'est la Fédération Française de Sports Adaptés. Par contre, le site, c'est sportadapte.fr. Et là, il y a vraiment tout type de sport. Je sais qu'on a un de nos joueurs de rugby qui fait aussi du ping-pong. Il y a du hand, il y a plein d'autres sports. Et renseignez-vous, et si jamais vous avez des questions, n'hésitez pas aussi nous à nous mettre des messages, et si on n'a pas l'info, on va essayer de vous relayer vers quelqu'un qui aurait peut-être l'info.

  • Céline

    En tout cas, on encourage à faire ce genre d'essais, aller au moins voir, et vous allez être probablement agréablement surpris. Et puis aussi on rencontre nous, par exemple, en tant que sœurs, on rencontre aussi d'autres familles. on se sent aussi moins seules, on voit que les autres aussi traversent aussi d'autres difficultés, donc ça permet aussi d'échanger, donc il y a ce côté-là aussi, côté famille aussi, donc on traverse les mêmes choses. Donc, que dire d'autre ? Tu avais dit qu'il y avait d'autres associations, les sites, donc on mettra tout ça dans le descriptif, et si jamais ça vous intéresse de voir, mais aussi pourquoi pas de participer, je sais que Tu disais que Christo recherche toujours des joueurs aussi, mais des bénévoles éventuellement. Évidemment. Vous n'avez pas besoin d'être certifié, mais si vous avez envie de venir et d'aider,

  • Delphine

    il y a toujours besoin d'aide dans toutes les associations. Les associations vivent grâce aux bénévoles. Et voilà. Et franchement, je pense que c'est quand même intéressant d'aller faire un tour dans des associations adaptées comme ça. On espère qu'on vous a donné envie d'aller découvrir le rugby adapté, pourquoi pas, ou un autre sport.

  • Céline

    Tout comme nous, on est passé peut-être comme vous, par des questionnements et tout ça, et on s'est laissé animer par notre curiosité. Et voilà que ça fait quelques années que maintenant, on y est toujours. Et on n'en décrochera pas. Et Marine se plaît autant. Et maintenant, on fait partie d'une vraie petite famille dans cette association.

  • Delphine

    Une famille des rugbymans.

  • Céline

    Merci encore ton temps Delphine et on va se retrouver très bientôt pour un nouvel épisode. Et n'hésitez pas, comme toujours, si vous avez des questions, vous pouvez nous contacter sur nos réseaux sociaux et tout ça dans le descriptif. On vous dit à très bientôt.

  • Delphine

    À bientôt. Et merci de nous avoir écouté jusqu'ici.

  • Céline

    Merci. Au revoir.

  • Delphine

    Et voilà ! Nous espérons que cet épisode vous a plu. N'hésitez pas à nous donner votre avis sur les plateformes d'écoute et à nous suivre sur Instagram et Facebook.

  • Céline

    Merci encore de nous avoir écoutés et au plaisir de vous retrouver pour le prochain épisode de

  • Delphine

    Pipelette Sans Filtre. A bientôt !

Description

Bienvenue dans “Pipelette Sans Filtre” !


Dans cet épisode, on vous raconte comment on a découvert le rugby adapté, les appréhensions que nous avons eu à l'idée d'y inscrire notre petite sœur et tout ce que ça nous a apporté !


Bonne écoute !



Petit récap de ce qui s'est dit :


FFR : Fédération Française de Rugby


Les clubs de rugby adapté cités dans cet épisode


FFSA, Fédération Française de Sport Adapté : https://sportadapte.fr/



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Transcription

  • Delphine

    Bonjour, nous sommes Delphine et Céline et nous vous accueillons sur le podcast Piplettes sans filtre. Vous entendrez ici des témoignages de personnes comme vous et nous concernées de près ou de loin par l'autisme ou autre handicap.

  • Céline

    Ces parcours de vie, bien que parfois difficiles, sont chargés de moments précieux et extraordinaires. Aussi, il existe tellement de belles initiatives encore trop peu mises en lumière. Ce sont donc ces histoires inspirantes que nous aimerions vous partager ici. Faisons évoluer ensemble le regard sur le handicap. Bienvenue dans Pipelette Sans filtre.

  • Delphine

    Bonjour Céline.

  • Céline

    Bonjour Delphine. Ça va ?

  • Delphine

    Ça va et toi ? Bon ben alors, ravie de te retrouver pour ce nouvel épisode où en fait on voulait vous parler de comment on a découvert le rugby adapté et comment Marine a commencé.

  • Céline

    Marine, notre petite sœur.

  • Delphine

    Oui, c'est ça. Et du coup, je crois que c'est toi qui avais initié tout ça au tout début. Est-ce que tu peux nous raconter ?

  • Céline

    Alors, c'est vrai que ça remonte, je pense que c'était en 2017. J'avais quitté mon boulot et je devais m'inscrire. Vous n'allez certainement pas comprendre le lien, mais je vais y venir très très vite sur cette anecdote. Je me suis inscrite à l'ANPE. Et en m'inscrivant, je devais rencontrer du coup mon conseiller. et il s'est avéré que... qu'on le connaissait. C'était David. David, qu'on connaissait par la structure IME où Marine a été scolarisée avant, la structure adaptée. Et David a un petit frère qui est trisomique. Et du coup, on s'est donné des nouvelles comme ça, en parallèle de notre rendez-vous professionnel, bien sûr. Et il m'a expliqué que son petit frère était très investi dans le sport, qu'il était passionné par le rugby. Et qu'il fallait à tout prix qu'on vienne avec Marine pour essayer. Je me suis dit, le rugby, non, non. Moi, je vois, comme ce qu'on voit à la télé, des gars qui se cognent, qui se rendent dedans. J'ai dit, non, mais Marine, elle ne faisait quasiment pas de sport. Direct la mettre au rugby, ça va être un peu costaud. Il m'a dit, mais non, franchement, ça n'a rien à voir avec ce que tu penses. Viens, simplement, viens. Et on y est allé la semaine qui a suivi. Et en fait, Marine a pu assister à ce petit premier entraînement. Ça dure trois heures, quelque chose.. Deux heures, pardon, oui. Deux heures avec la troisième mi-temps. Oui, voilà. deux heures, et elle n'a pas participé à tout, pas au match bien sûr, mais moi j'ai observé, et elle avait le droit d'aller sur le terrain, donc ça commençait par un échauffement du corps un petit peu, et ensuite des jeux de ballon, et ensuite des petits ateliers, en groupe, et en fonction des niveaux, etc., et toujours dans la bonne ambiance, et toujours adapté en fonction de chacun, parce que Marine... Toutes sortes de handicaps aussi, avec des gens plus ou moins aussi mobiles ou rapides. Et du coup, c'était vraiment très, très chouette. Et du coup, on est retournés par la suite, toutes les deux. Tu te souviens, toi ? On est rentrés, juste quand on est rentré après cette première séance. Maman nous a dit, bon, qu'est-ce que vous avez fait ? On l'a emmené au rugby. Panique! mais alors qu'est-ce que vous faites ? Mais non, on va pas emmener Marine au rugby. Non, non, non, et Marine a été convaincue. Marine avait adoré cette séance de test et on s'était dit qu'on y retournerait encore d'autres fois et qu'on irait du coup, toi, moi et elle. Donc je sais pas si tu te souviens de toi des autres séances par la suite.

  • Delphine

    Si, je me souviens et d'ailleurs maman après aussi nous a suivis et après pour l'histoire et après elle s'est mise aussi à aider sur le terrain. Donc en fait, même si au début elle avait peur, elle s'y est mise aussi. Oui, c'est vrai qu'en fait, on voit beaucoup tout ce qui est plaquage et le contact qui fait un peu peur. Mais pour expliquer, en fait, dans le rugby adapté, alors le principe, c'est quand même de s'adapter. Donc, j'explique juste en gros qu'au Christo rugby adapté, du coup, il y a trois niveaux. Il y a un niveau qu'on appelle D1, division 1. Donc, c'est presque du rugby ordinaire. Donc là, il y a du plaquage et il y a du contact. Il y a les D3, donc la division numéro 3. Donc eux, en fait, c'est les "handicaps" entre guillemets les plus lourds. Donc là, il y a un problème de spatialisation et de contact. Et entre les deux, on a la division 2. Donc ils sont entre les deux. Il faut savoir que Marine est en Détroit et donc il n'y a pas de plaquage. En fait, c'est soit du touché, soit du ceinturage. Donc ceinturage, moi je dis à Marine, c'est un gros câlin. Donc en fait, tu enlaces la personne au niveau de la taille. Donc il faut dire qu'il n'y a vraiment pas de violence.

  • Céline

    Oui, parce que c'est vrai que nous, on a eu la réaction comme tout parent peut avoir. C'est-à-dire qu'on te parle de rugby, tu as une image de ce que tu vois en sport classique à la télé. Tu te dis jamais je mettrais mon enfant à un sport comme ça, quoi. On a plutôt envie de les protéger. Mais au contraire, vraiment, ça nous a vraiment,, vraiment rassurés. Et dans cet état d'esprit de bienveillance, et vraiment, ça n'a rien à voir. Voilà, et comme tu dis, il y a les divisions, il y a ceux qui jouent vraiment très, très bien et comme du vrai rugby. Mais il y a vraiment d'autres comme Marine, où en fait, c'est faire des câlins à tous ses copains pendant la séance.

  • Delphine

    Il ne faut pas faire des câlins pendant tout le match.

  • Céline

    Donc voilà. Non mais c'est vrai que nos craintes s'étaient envolées. Et du coup, on l'avait inscrite par la suite. Et comme tu dis, ça nous a amené, nous aussi à donner un coup de main sur le terrain. Parce que d'autres parents aussi peuvent donner. Ils sont toujours en recherche de bénévoles. Et du coup, on n'était pas qualifiés ni quoi que ce soit. Franchement, pour accompagner, pour aider à rattraper les balles, pour mettre en place des ateliers, tu peux en dire plus. On a pris part à la vie de l'association beaucoup plus par la suite. Et comme je suis partie en Allemagne, tu as pris aussi beaucoup plus de place dans l'équipe.

  • Delphine

    Oui, c'est ça. Et du coup, au début, c'est vrai que je l'accompagnais sur le terrain, mais c'était vraiment pour l'accompagner elle individuellement. et après plus les entraînements passent et plus je me dis plus je m'aperçois qu'en fait elle va plus écouter les autres éduc' donc je préfère prendre la distance et je la laisse tranquille et moi je m'occupe d'autres jeunes en fait mais après voilà ce qu'on fait c'est vraiment essayer de.. quand il y a un jeune qu'on voit qu'il est plus très intéressé par l'atelier essayer de le ramener un peu dans le groupe, après ça va être aider à ranger les ateliers au début je faisais ça et c'est vrai que plus ça allait, plus j'apprenais plus je comprenais un peu comment ils menaient les ateliers comment ils expliquaient les ateliers et les évolutions des ateliers pour que ce soit des fois plus facile ou plus difficile en fonction des jeunes qu'on avait. Après, ils m'ont proposé de faire une formation au sein de la FFR, la Fédération Française de Rugby. Ça s'appelle le brevet fédéral. Il y a différents niveaux. J'ai passé le brevet fédéral développement. Ça s'adresse à tous les joueurs de moins de 12 ans. Et donc c'est vraiment du rugby valide. Et en fait, je ne sais plus combien il y avait d'heures de formation, et du coup c'était les week-ends, il fallait venir sur le terrain, et il y avait une partie très théorique, alors comment organiser un atelier, dire je vais faire un terrain de 3 mètres par 5 mètres, je dis n'importe quoi, et après de dire ce qu'on va faire. Et après on avait d'autres sessions où on avait carrément des jeunes qui venaient des moins de 6 ans. en fonction de l'entraînement. Et là, il fallait tester sur eux. Et on était évalués. Savoir comment on leur expliquait, comment on les aidait. Du coup, ça a été très intéressant. Moi, ça a été un peu compliqué, parce que moi, je n'ai jamais fait de rugby. Et je n'ai jamais été animatrice non plus. Donc, il fallait que j'apprenne les deux. Mais franchement, c'était hyper enrichissant. Et d'échanger aussi avec les autres qui étaient en formation avec moi, leurs problématiques. Et en fait, plus j'avançais et plus je me suis dit, en fait, faire un atelier de rugby adapté, c'est comme faire un atelier pour des petits de moins de 6 ans, en fait. C'est pratiquement les mêmes ateliers, c'est juste quand on les amène et on les accompagne, où il va falloir évidemment être un peu plus, faire du 1 pour 1 en fonction du handicap. Et peut-être un peu plus répété, mais bon, en fait, c'est vrai que les jeunes de moins de 6 ans, il faut répéter aussi.

  • Céline

    Donc ça t'a permis de donner... En fait, t'as fait cette certification, c'était pas obligatoire ? pour participer au Christo Rugby, mais c'était plus, j'imagine, pour donner la crédibilité sur le terrain.

  • Delphine

    C'est pour ça. Parce que d'autres aussi de Christo Rugby Adapté, même qui ont fait du rugby, ont passé la formation. Oui, c'est pour, en termes de visibilité et de communication, de dire, voilà, on est une asso, mais on fait passer un peu n'importe comment. On a quand même des gens qui ont passé des formations et qui ont des diplômes.

  • Céline

    Qui sont qualifiés. Donc, par exemple, toi, t'as jamais joué au rugby mais au moins t'es certifié et sinon il y a aussi beaucoup d'autres éducateurs qui sont eux des vrais joueurs de rugby.

  • Delphine

    Et il y en a qui sont aussi entraîneurs, qui ont été joueurs et qui sont devenus entraîneurs. Il y a vraiment de tout. Et après, il y a aussi des gens qui n'ont jamais fait de rugby et qui viennent aider. Souvent, ce sont des parents ou des frères ou des sœurs et qui viennent soit pour aider un peu parce que leurs jeunes ont besoin d'être accompagnés. Soit vraiment, c'est vraiment pour... Voilà, parce qu'il y a tellement une bonne ambiance qu'en fait, je crois que c'est vraiment ça qui fait qu'on reste.

  • Céline

    J'avoue. C'est pour ça que même maman, au départ, qui était assez frileuse. finalement elle a adoré aussi nous accompagner parce que c'est un état d'esprit. On peut dire qu'on ressent ce qui nous avait marqué, c'est quand même l'état d'esprit du rugby. C'est cette bienveillance, les valeurs, la gentillesse, l'esprit d'équipe et le respect des règles. Et ça permet de mettre un cadre. Donc on voit les jeunes évoluer dans ce cadre-là et on peut peut-être passer sur les bénéfices parce qu'on a vu que sur Marine il y avait quand même des bénéfices là-dessus. Et comme tu disais tout à l'heure, je rebondis dessus. Au départ, t'étais là. Et au départ, moi aussi, quand j'y allais, on continuait, on surveillait surtout comment Marine évoluait, si elle faisait bien les exercices. Mais au final, c'était même mieux de la laisser avec les autres éducateurs et qu'on soit en... pas du tout, qu'on s'occupe pas d'elle parce que finalement, elle écoutait mieux d'autres personnes que nous, au final. Oui, en fait, oui. Les sœurs, les sœurs, à un moment, ça la saoulait. "Les soeurs, aller voir les autres joueurs. Moi, je veux faire ma vie avec les autres éducateurs et faire les autres ateliers." Donc, ça donne une certaine discipline. Et j'imagine de canaliser aussi son énergie. Après, tu as vu aussi d'autres améliorations pour Marine aussi.

  • Delphine

    Oui, Marine, je ne sais pas si tu te souviens, au début, quand on lui envoyait un ballon, elle n'arrivait pas à le rattraper. Elle avait toujours la synchronisation des mouvements, c'était compliqué. Et c'est vrai qu'elle ne faisait pas vraiment de sport, j'essaye de me souvenir, mais non, je ne crois pas. Si, on l'emmenait un peu à la piscine. Elle nage un peu.

  • Céline

    Oui, et encore...

  • Delphine

    Voilà, et là, franchement, maintenant, elle sait faire des passes. Et en plus, le ballon de rugby, il n'est pas rond. C'est quand même une autre manière de rattraper. Et en plus, elle court, parce que des fois, elle tape des petits sprints pour aller marquer des essais. Et après le contact... Le début, ça commence un peu à venir, mais le début c'est vrai que c'était compliqué, elle paniquait vite, donc des fois elle pouvait pleurer ou tout ça. Mais maintenant, il y a un petit temps où on sent qu'elle va peut-être pleurer, mais en fait elle se rend compte que non, c'est le jeu. Il y a du contact, et voilà, c'est pas encore fluide, mais franchement, pour ça aussi il y a une amélioration. Et c'est vrai que le fait de, tu sais, dès que t'as le ballon au rugby, tout le monde vient sur toi. Je pense qu'elle, automatiquement, elle allait essayer de courir pour pas qu'on la touche. Mais des fois, elle courait pas dans le bon sens. Bon, ça, c'est un autre problème.

  • Céline

    C'est le côté drôle.Mais en effet, tu disais rattraper une balle, parce que Marine, elle avait, au niveau de sa visualisation de l'espace, en fait, elle se dit pas il y a une balle qui arrive vers moi, elle a cette distance, je la rattrape. Et maintenant, en fait... C'est vrai qu'elle a vachement de facilités.

  • Delphine

    Elle n'a pas peur. Au début, elle avait peur souvent tu sais, elle tournait un peu la tête ou tu t'éloignes par mécanisme. Mais là, non, maintenant, elle le rattrape vraiment.

  • Céline

    Et donc, ça apporte aussi bénéfice côté sociabilisation. Mais bon, Marine, ce n'est pas vraiment son problème. Elle n'a pas vraiment de difficultés là-dessus. Au contraire... plus elle rencontre des nouvelles personnes, plus elle est heureuse et moins elle nous voit, finalement mieux c'est. Donc non, elle était contente sur ça, mais on voyait d'autres aussi jeunes qui contact ou socialement aussi, être en groupe ce n'était pas forcément évident et petit à petit aussi il y a des petits changements en fait. On voyait aussi certains bénéfices comme ça.

  • Delphine

    Oui, oui, moi je sais que je me souviens, je me souviens de Franck, alors c'est… Pas la sociabilisation, mais en fait, Franck, depuis le début, je ne l'ai jamais entendu parler, en fait. Et il chantait beaucoup. Mais bon, je sais qu'il comprenait les consignes, il nous écoutait. Et j'avoue qu'il n'y a pas très longtemps, une fois, il m'a parlé, j'étais choquée du coup. Et après, je ne sais plus ce qu'il m'a dit, je crois qu'il m'a juste dit « fais mon lacet » . Un truc comme ça. Mais j'étais choquée, en fait, d'avoir entendu sa voix parlée

  • Céline

    Ils ne faisaient que chanter.

  • Delphine

    Il faisait "hmm hmm", il fredonnait à chaque fois, tout le temps. Par contre, ça, c'était tout le temps en courant, en jouant. Et j'avoue, ça, après, je ne sais pas si c'est lié au rugby ou tout ça, mais je pense que c'est lié aussi à la confiance qu'ils ont, à force de te voir toute les semaines. Toutes les semaines, maintenant, « Salut Delphine, comment tu vas ? » C'est quand même hyper attendrissant de les voir évoluer et c'est vrai qu'on a d'autres joueurs peut-être que je pense que tu penses à Laurent qui est un de nos doyens.

  • Céline

    Impressionnant !

  • Delphine

    Il a 65 ans je sais plus de quelle année il est. Du coup c'est le plus âgé de l'asso et je ne sais même plus comment on l'avait amené.

  • Céline

    Mais du coup il nous a rejoint. Alors qu'il était déjà..

  • Delphine

    Oui il avait déjà 61 ans ou 62 je crois. Et au début, j'avoue, j'avais un peu d'appréhension parce qu'en fait, il avait des problèmes de mobilité. Donc en fait, il tombait tout seul. Donc déjà en marchant, je me suis dit, courir et tout, le ballon, ça va commencer à être compliqué. Et au fur et à mesure, franchement, il n'a rien lâché. Il a été quand même très, très assidu sur les entraînements. Il était tout le temps là. Parce qu'il faut savoir que le rugby, je crois que c'est un des seuls sports qui se joue tout le temps dehors. Et quel que soit le temps. Donc, il n'y a que le gel qui fait que tu ne vas pas jouer. Mais sinon, qu'il pleuve, qu'il vente, qu'il fasse canicule. Bon, canicule, on essaye un peu quand même. Mais voilà, il joue sous la pluie. Il joue par 5 degrés. Et Laurent a toujours été présent. Et aujourd'hui, c'est vrai que c'est peut-être celui qui a fait le plus de progrès. Aujourd'hui, il tape des sprints pour aller marquer des essais. Il fait du ceinturage. Et je l'ai vu une fois, il a ceinturé quelqu'un qui continuait à courir. Et il était quand même resté accroché, traîné par terre. Franchement, je suis choquée par son évolution. Il est devenu un vrai joueur de rugby. Bon, il ne va pas passer en D1, mais franchement, et il aime ça.

  • Céline

    Il adore et puis il adore aussi le côté groupe, le côté où il y a des personnes.

  • Delphine

    Il adore la troisième mi-temps,

  • Céline

    Oui, La troisième mi-temps, il faut dire que c'est assez typique au rugby. Mais là, rassurez-vous, c'est goûter, gâteau et qu'on se retrouve tous. C'est sans alcool. On se partage un bon moment. Mais en tout cas, Laurent, comme tu disais, motivé et il y va maintenant chaque samedi, tout seul.

  • Delphine

    Oui.

  • Céline

    Il a une béquille maintenant même. Oui.

  • Delphine

    Je le vois après la béquille, je ne sais pas trop si c'est pour le rassurer, mais c'est vrai que je l'ai croisé il n'y a pas longtemps. Et avec ses béquilles, je lui dis « Mais tu continues à aller au rugby ? Tu fais comment avec ta béquille ? » « Ah mais non, mais pour courir, du coup, je ne la prends pas. » Je lui dis « Ok, d'accord. » Donc en fait, tu prends une béquille pour marcher. Mais pour courir au rugby, c'est ok. Mais oui, il y va le samedi. Et du coup, on n'est pas tout prêts. Donc en fait, il y va en transport. Je crois qu'il y va à 8h du matin. L'entraînement commence à 9h30-10h. Non, franchement, il est au taquet, ça fait plaisir.

  • Céline

    C'est vrai que pour nous, ça a été vraiment une bouffée d'oxygène. Je ne vais pas en reparler. (#épisode 0, rires) D'aller là-bas parce qu'on rencontre tous ces jeunes qui sont tous différents mais qui au final on les voit chaque semaine et on voit en effet qu'ils sont dans un environnement bienveillant parce qu'ils se sentent appréciés, heureux et ils sont heureux d'être là tu sens qu'ils sont heureux d'être là et ils sont vraiment heureux de te voir, heureux de nous voir et on discute et on échange, on joue ensemble, on s'entraide il y a des bonnes barres de rire aussi c'était vraiment une super ambiance et on les voit évoluer tu vois chacun à leur manière que ,ce soit des tout petits petites évolutions, des plus grandes. Vraiment, c'est ça qui fait chaud au cœur. Et c'est ça, je pense, qui motive aussi les équipes, les éducateurs et même les parents à venir. Donc, on fait un petit message si jamais ça vous intéresse. Voilà, n'hésitez pas à nous faire signe et à venir voir.

  • Delphine

    Et je voulais aussi rebondir quand tu dis que ça les rend heureux, mais en fait aussi en tant qu'éduc, franchement, pour avoir échangé avec tous les autres, en fait, c'est une espèce de... Tu ne vas pas bien le vendredi soir ou le samedi matin, il faut se lever, il faut venir. Mais franchement, dès que tu les vois, je ne sais pas, tu as des rayons de soleil qui arrivent, tu as des compliments partout, des bisous, des câlins. Franchement, tu ressors, tu es reboosté pour le week-end. Franchement, je conseille d'essayer une fois dans ce genre d'asso, que ce soit de sport ou autre. Mais lié au handicap, est-ce qu'il y a une fraîcheur ? Ils sont tellement transparents!

  • Céline

    Sans filtre!..

  • Delphine

    C'est vrai que j'adore. Et c'est ça qui fait que les autres éducs sont toujours là. Quand ils arrêtent, ça leur manque.

  • Céline

    Bien sûr, bien sûr. Non, ça apporte plein de choses. Et puis, c'est vrai que même si vous nous écoutez, qu'en tant que parents, vous avez peut-être des craintes comme nous, on en a eu au départ. N'hésitez pas, il faut venir voir.

  • Delphine

    Oui, il faut y aller.

  • Céline

    Venir voir, c'est bien de sortir un peu de sa zone de confort parce qu'on s'était dit, Marine, elle faisait toujours aussi la même chose. On est très proches avec les sœurs et tout ça, mais les samedis, on allait faire une balade, on allait faire des courses, on allait faire un peu de shopping. Voilà, mais là, au moins, ça sortait de l'ordinaire. quelque chose d'autre, il y a d'autres personnes, on se bouge, on est au grand air, on apprend des nouvelles choses, on se challenge aussi, chacun se challenge aussi, on fait des petits exercices, vous sautez dans un cerceau qui est à cloche-pied ou des choses comme ça. Et en fait, on voit tout le monde évoluer et c'est vrai que ça fait beaucoup de bien. Donc il n'y a pas que le rugby, il y a en effet d'autres associations, peut-être tu peux parler, il y a d'autres associations similaires déjà au rugby. Parce que là, on parle de Christo Rugby qui est à Saint-Ouen-L'Aumône.

  • Delphine

    Après, je connais beaucoup celles en Ile-de-France parce qu'on fait des championnats Ile-de-France. Donc, vous avez, de mémoire, le CRCO à Clichy. Vous avez Oval Et Sens à Poissy. Il y en a un à Reuil. Désolée, je ne me souviens plus du nom. Mais je sais qu'à Reuil-Malmaison, ils ont aussi un club. Et après, il y en a en fait dans toute la France parce qu'on a fait aussi... Chaque année, il y a un championnat de France. Cette année, c'était à Puilboreau, je crois que c'est près de La Rochelle. Il y a aussi un club de rugby adapté là-bas. Il y en a un à Bayonne qui s'appelle Olagarroa. Franchement, renseignez-vous. Je crois qu'une des visions de la FFR, c'est aussi de développer pour que dans chaque région, il y ait un club de rugby adapté, un ou plusieurs. Et après, si ce n'est pas le rugby, il y a la FFSA. On en avait déjà parlé dans un épisode précédent. C'est la Fédération Française de Sports Adaptés. Par contre, le site, c'est sportadapte.fr. Et là, il y a vraiment tout type de sport. Je sais qu'on a un de nos joueurs de rugby qui fait aussi du ping-pong. Il y a du hand, il y a plein d'autres sports. Et renseignez-vous, et si jamais vous avez des questions, n'hésitez pas aussi nous à nous mettre des messages, et si on n'a pas l'info, on va essayer de vous relayer vers quelqu'un qui aurait peut-être l'info.

  • Céline

    En tout cas, on encourage à faire ce genre d'essais, aller au moins voir, et vous allez être probablement agréablement surpris. Et puis aussi on rencontre nous, par exemple, en tant que sœurs, on rencontre aussi d'autres familles. on se sent aussi moins seules, on voit que les autres aussi traversent aussi d'autres difficultés, donc ça permet aussi d'échanger, donc il y a ce côté-là aussi, côté famille aussi, donc on traverse les mêmes choses. Donc, que dire d'autre ? Tu avais dit qu'il y avait d'autres associations, les sites, donc on mettra tout ça dans le descriptif, et si jamais ça vous intéresse de voir, mais aussi pourquoi pas de participer, je sais que Tu disais que Christo recherche toujours des joueurs aussi, mais des bénévoles éventuellement. Évidemment. Vous n'avez pas besoin d'être certifié, mais si vous avez envie de venir et d'aider,

  • Delphine

    il y a toujours besoin d'aide dans toutes les associations. Les associations vivent grâce aux bénévoles. Et voilà. Et franchement, je pense que c'est quand même intéressant d'aller faire un tour dans des associations adaptées comme ça. On espère qu'on vous a donné envie d'aller découvrir le rugby adapté, pourquoi pas, ou un autre sport.

  • Céline

    Tout comme nous, on est passé peut-être comme vous, par des questionnements et tout ça, et on s'est laissé animer par notre curiosité. Et voilà que ça fait quelques années que maintenant, on y est toujours. Et on n'en décrochera pas. Et Marine se plaît autant. Et maintenant, on fait partie d'une vraie petite famille dans cette association.

  • Delphine

    Une famille des rugbymans.

  • Céline

    Merci encore ton temps Delphine et on va se retrouver très bientôt pour un nouvel épisode. Et n'hésitez pas, comme toujours, si vous avez des questions, vous pouvez nous contacter sur nos réseaux sociaux et tout ça dans le descriptif. On vous dit à très bientôt.

  • Delphine

    À bientôt. Et merci de nous avoir écouté jusqu'ici.

  • Céline

    Merci. Au revoir.

  • Delphine

    Et voilà ! Nous espérons que cet épisode vous a plu. N'hésitez pas à nous donner votre avis sur les plateformes d'écoute et à nous suivre sur Instagram et Facebook.

  • Céline

    Merci encore de nous avoir écoutés et au plaisir de vous retrouver pour le prochain épisode de

  • Delphine

    Pipelette Sans Filtre. A bientôt !

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