Description
Lorsque Guillaume Goubert arrive à Rome en 1997 pour suivre l’actualité du Vatican pour La Croix, le cardinal Joseph Ratzinger, alors préfet pour la Congrégation pour la doctrine de la foi est affublé du surnom de "panzer-cardinal". À rebours de cette image peu flatteuse, il découvre un homme fin, à l’intelligence rare et ouvert au débat, mais qui se laisse déborder par le poids de l’institution qu’il dirige. Dans ce podcast, les grandes signatures de La Croix qui ont croisé la route du cardinal Joseph Ratzinger dressent le portrait d’un pape méconnu.
► Episode 3 sur 5 : Panzerkardinal, vraiment ?
Qui était vraiment Benoît XVI ? En avril 2005, lorsque le cardinal Joseph Ratzinger apparaît à la loggia de la basilique Saint-Pierre comme successeur au pape Jean-Paul II, certains s’épouvantent déjà : c’est le "Panzerkardinal", l’inflexible gardien du dogme à la Congrégation pour la doctrine de la foi ! Mais pour Guillaume Goubert, correspondant du journal La Croix à Rome au tournant des années 2000, le surnom sonne faux.
De son poste de journaliste, il peut souvent observer le préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi. Un homme, se souvient-il, à la voix "très douce", à l’inverse de l’inverse de l’image de char d’assaut que voudrait lui donner son surnom désobligeant. Tout au contraire, c’est un autre surnom, attribué à Joseph Ratzinger par ses étudiants en théologie dogmatique dans les années 1960, qui lui vient à l’esprit : Doctor mellifluus, c’est-à-dire "qui coule comme le miel".
Pour celui qui suit alors l’actualité du Saint-Siège pour La Croix, plutôt qu’un "panzer-cardinal" , Joseph Ratzinger se révèle être un homme à l’intelligence fine, non dénué d’une vraie liberté de parole, ni même d’un certain sens de l’humour. Surtout, Guillaume Goubert apprend de ceux qui travaillent avec Joseph Ratzinger que celui-ci, tout préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi qu’il est, aime le débat et veille à ce que des points de vue minoritaires puissent s’exprimer.
Mais alors d’où vient ce surnom aussi critique ? De la Congrégation pour la doctrine de la foi, estime Guillaume Gouvert qui "se conduisait, elle, comme un panzer écrasant les théologiens aventureux sans grande précaution". Procédures longues, lourdes et extrêmement sévères s’appliquent implacablement à ceux dont la pensée semble trop s’éloigner de l’orthodoxie romaine. Et si Joseph Ratzinger tente parfois de faire évoluer les pratiques, ces initiatives resteront sans suite. Malgré toute la finesse d’esprit du cardinal allemand, se manifestait déjà une "difficulté à gouverner" qui le poursuivra au long de son pontificat, jusqu’à son geste de renonciation.
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CREDITS :
Rédaction en chef : Jérôme Chapuis. Responsable éditorial : Xavier Le Normand. Chargée de production : Célestine Albert-Steward. Réalisation : Flavien Edenne. Mixage, doublage et création musicale : Emmanuel Viau. Responsable marketing : Laurence Szabason. Illustration : Isaline Moulin. Extraits : Benoit XVI aux Bernardins, KTO, le 12 septembre 2008 ; Message de Benoit XVI au Parvis des gentils, KTO, le 25 mars 2011.
Place Saint Pierre est un podcast original de LA CROIX – Décembre 2022
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