Transcription

• Speaker #0

  Hier, j'ai médité sur le message véhiculé par le développement personnel où on nous incite à devenir qui l'on est vraiment. C'est une phrase qui est souvent répétée, sans conscience, souvent sans profondeur, souvent du copier-coller par les coachs de mieux-être. Alors, pour le fun, j'ai revu deux scènes conflictuelles vécues par le passé dans lesquelles j'imaginais le déroulement de celle-ci, mais avec une version de moi sans filtre ni retenue en étant celle que je suis vraiment. L'enregistrement de l'épisode en question a été facile, limpide, avec mon attention première. Et puis, plus le temps avançait, plus j'hésitais à le publier. D'ailleurs, je l'ai même réenregistré une deuxième fois. Parce que mon mental commençait à devenir de plus en plus brillant. Et voici les questions qui ont commencé à tourner en boucle dans ma tête et à me faire vraiment hésiter à le publier. Je me disais, mais si les gens se reconnaissent ? S'ils se sentent insultés, s'ils se sentent blessés, et quelle image ça donne de moi d'être si grossière, et surtout envers les gens que j'ai côtoyés, et si tout le monde commence à penser que je pense du mal d'eux en fait, et si les gens portent plainte, et plein d'autres questions plus débiles, les autres qui commençaient vraiment à embrouiller mon esprit, et puis finalement je me suis dit, oh mais, Vanesse, reprends-toi, tu fais une série. 100% solide, où tu partages quotidiennement des trucs, des réflexions, des pistes pour être autonome, libre, libre de penser, libre d'être. Et là, tu fais ta moviette, tu fais marche arrière, t'assumes même pas. Je me suis dit, merde, un casque, tu dis bon sang. Et puis, si ces gens se reconnaissent, mais tant mieux, parce que je dis ce que je pense. Et si c'est pas agréable à entendre, tant pis. Si vous êtes curieux... Je vous invite à aller écouter l'épisode de hier. En fait, vous savez ce qui s'est passé ? Vous savez le nom que l'on donne à ce processus très subtil que j'ai vécu durant ces dernières 24 heures ? Eh bien, c'est l'ego spirituel qui s'est mis en marche et qui a voulu prendre le dessus. On a tous un ego, vous, moi, vos proches. D'après le dictionnaire du Robert, en philosophie, l'ego, c'est... Le sujet pensant. En psycho, on l'appelle le moi. L'ego, il a peur. L'ego, il juge constamment. Il juge les autres. Il nous juge nous. Il se croit mieux que tout le monde. Et surtout, il se nourrit de la souffrance. Il vit de la souffrance. Oh, pauvre de moi. Rien ne va. Je n'ai jamais de chance. Oh, puis qu'est-ce qu'on va penser de moi ? On ne peut pas l'effacer définitivement. Par contre, on peut comprendre son fonctionnement. Parce que même si dans des moments, on a l'impression qu'on s'en dépouille, il reviendra toujours plus subtil. Mais toujours à un moment donné, il repoindra le bout de son nez. C'est important de savoir qu'il est là. Et c'est important de comprendre son fonctionnement. L'ego spirituel, il va se développer en même temps que vous cheminez et que vous comprenez vos fonctionnements, vos blocages, vos blessures. L'ego spirituel, enfin l'ego spirituel c'est une excroissance de notre ego de base, mais il va... En fait, vous allez leur connaître au moment où, quand vous allez, vous avez, très certainement, si vous écoutez ce podcast, vous avez déjà entamé un travail sur vous, enfin, vous comprenez comment vous fonctionnez, vous comprenez vos schémas, etc. Eh bien, dès le moment où on va se dire, on va voir dans l'autre ses blessures, et on va se dire, ah, mais moi, je sais ce qu'il a besoin, je sais. Ce qu'il lui faut, je sais pourquoi il réagit comme ça, c'est ses blessures, c'est ses blessures d'abandon, c'est ses blessures de rejet, peu importe. Vous commencez à diagnostiquer, à penser que vous êtes mieux que l'autre, là c'est votre ego spirituel qui a pris le dessus. Même si ça part d'un bon sentiment, ça part d'un sentiment de guérir l'autre. Mais vous êtes qui pour guérir l'autre ? Qui êtes-vous pour juger ? Vous n'êtes pas responsable de la guérison d'autrui. Vous n'êtes pas responsable de sauver autrui. Ce qui compte avant tout, c'est votre verticalité, votre relation à votre Dieu, à l'univers, à votre croyance spirituelle. Et je terminerai cet épisode avec cette phrase de Lao Tzu. Soucie-toi de ce que les autres pensent de toi et tu seras toujours prisonnier. Et vous, de qui pensez-vous être encore prisonnier ?