- Speaker #0
en fait t'es obligé de te resoigner et pendant ce temps là les autres copains qui ont le même âge que toi ils peuvent gagner des courses ils peuvent avancer et toi tu stagnes en fait il se passe rien et surtout je me suis rendu compte que j'avais commencé à avoir peur sur le vélo moi sur tous les BP que j'ai pu faire sur ces 6 années jamais à aucun moment j'ai parlé de profitabilité pourquoi revendre dans ce cas là ?
- Speaker #1
parce que t'en avais marre ?
- Speaker #0
la dernière boîte ouais j'ai revendu parce que j'étais cramé j'étais fatigué En fait, un entrepreneur passe son temps à essayer de convaincre. Et la plupart du temps, on lui dit non. Et en fait, ton enjeu, c'est pendant combien de temps tu vas tenir jusqu'au moment où tu vas craquer.
- Speaker #1
Vous écoutez 360 Insights. Je suis Nathalie Royer et je vous propose dans ce podcast des conversations sans filtre, avec des personnalités inspirantes qui façonnent le monde d'aujourd'hui. Du monde de la tech à l'industrie du luxe, nos invités partagent avec nous leur parcours, leur succès. Mais ils vous livrent aussi les coulisses de leur business et les réalités concrètes de leur quotidien. J'ai une surprise pour vous. À chaque épisode, j'invite un invité mystère pour nous livrer une anecdote inédite sur notre personnalité du jour. Bonjour à toutes et à tous, ici Nathalie, je suis ravie de vous retrouver. Alors avant de commencer, j'en profite pour vous rappeler que j'ai besoin de vous. Alors si vous avez deux minutes à perdre de votre temps, même pas 30 secondes, un like, un commentaire... vous abonner, mettre la petite cloche sur les réseaux sociaux, ça me permet de vous proposer toujours du contenu de qualité avec des invités de qualité. Et en parlant d'invités de qualité aujourd'hui, je reçois un entrepreneur, et on repart du côté de la tech, avec Nicolas Lemétayer, qui est un hyperactif, un serial entrepreneur, comme on peut appeler ça, et pas que, maintenant il est passé du côté investisseur, et investisseur notamment dans la sport tech. Nicolas. Comment vas-tu ?
- Speaker #0
Écoute, ça va très bien, merci beaucoup.
- Speaker #1
Est-ce que tu penses que tu vas réussir à tenir en place pendant une heure ?
- Speaker #0
Je vais essayer. Je vais faire mon max.
- Speaker #1
Bon alors, petit clin d'œil sur comment on s'est rencontrés à une soirée vélo. Vraiment, je ne sais pas qu'est-ce que j'étais venue faire à une soirée vélo.
- Speaker #0
Je ne sais pas non plus d'ailleurs.
- Speaker #1
Ouais, c'était pour le podcast finalement, j'avais été introduite et on se retrouve ici. Comme quoi, les graines se met...
- Speaker #0
C'était il y a un an je pense, à peu près là maintenant.
- Speaker #1
Ouais. Et donc le vélo, parce que c'est ton sport fétiche.
- Speaker #0
C'est ma passion en fait, le vélo.
- Speaker #1
C'est ta passion, et il me semble que tu en fais énormément.
- Speaker #0
Je continue à beaucoup rouler, même si j'ai pris beaucoup beaucoup de poids. J'ai pris quand même 18 kilos, mais je continue à faire entre 12 et 15 000 kilomètres par an de vélo à peu près.
- Speaker #1
Je ne me rends pas trop compte par semaine.
- Speaker #0
Ça fait entre 10 heures par semaine à peu près de vélo. D'accord,
- Speaker #1
donc on est quand même sur du haut niveau. Et alors, c'était drôle cette soirée parce que c'était pour lier business et vélo. Et ce que j'ai entendu toute cette soirée, c'était « Bike is the new golf » .
- Speaker #0
C'est vrai.
- Speaker #1
Est-ce que c'est vrai aujourd'hui ?
- Speaker #0
Je pense que c'est un des sports dans lequel tu peux connecter. Il y en a d'autres en ce moment. On parle beaucoup du paddle aussi. Oui,
- Speaker #1
c'est vrai.
- Speaker #0
Il y a des soirées qui s'organisent autour du paddle. J'ai l'impression que ça connecte pas mal. Donc, je pense qu'en tout cas, le vélo. et un sport où tu peux connecter, où il y a beaucoup d'entrepreneurs. Je pense qu'il y a beaucoup d'entrepreneurs parce que les entrepreneurs, globalement, sont des personnes qui aiment bien un peu se faire mal. Les transpositions avec le sport d'endurance et l'endurance nécessaire dans l'entrepreneuriat, elles sont assez faciles. Donc, je rencontre beaucoup d'entrepreneurs qui ont fait des marathons, qui font du triathlon, qui font du vélo. Donc, il y en a beaucoup, puis ça reste un sport qui est cher. Donc, du coup, c'est aussi un moyen. Tu te retrouves finalement à côtoyer des gens qui ont souvent des profils d'entrepreneurs qui peuvent se payer des vélos à 7K, 8K, 10K. Je pense que c'est un moyen, effectivement, qui connecte bien. Et je pense aussi que souvent, les entrepreneurs, ils aiment avoir une alternative à une façon de connecter. Parce que tu te retrouves souvent à faire des soirées ou autre. C'est difficile de créer une relation, en fait. avec la personne et le sport ça permet quand même de tisser des relations, tisser des liens avec des personnes. Moi j'avais fait rentrer, il y a très longtemps, j'avais fait le Mont Ventoux avec des potes.
- Speaker #1
C'était classique. Ouais,
- Speaker #0
on vendait ça exactement. Mais du coup il se trouve qu'à un moment donné je fais le Mont Ventoux avec un gars du groupe, on avait à peu près le même niveau, on fait le vélo ensemble. Et à la fin, finalement, j'apprends que c'est un entrepreneur qui a une grosse boîte qui s'appelait Nextway à l'époque, qui avait levé de l'argent auprès de VC, etc. Et en fait, ça a été un de mes premiers business angels qui a mis de l'argent dans une de mes boîtes. Et à ce moment-là, il a mis l'argent dans la boîte parce qu'il m'avait vu en tant que personne.
- Speaker #1
Et qu'il avait vu que tu te donnais vraiment à fond sur le monde en tout. Il avance aussi bien dans la vie que sur son vélo, alors on prend.
- Speaker #0
Tu lèves de l'argent au tout début d'un projet. C'est la personne ou les personnes qui vont faire la réussite du projet. Donc en fait, l'idée, tout le monde sait qu'elle va évoluer, que le marché peut évoluer. Il peut y avoir des... des problématiques réglementaires qui peuvent faire évoluer un marché d'un coup. Tu peux avoir des éléments, des impondérables, genre un Covid ou ce genre de choses. En fait, ce qui compte, c'est la capacité de l'entrepreneur à pouvoir réagir dans ces moments-là. Donc, je pense que quand un entrepreneur, un business angel, investit dans un jeune entrepreneur qui est au tout début d'un projet, il va surtout regarder l'attitude de la personne. Et donc, forcément, le sport et le vélo, où tu passes 8h ou 10h sur un vélo, tu ne triches pas en fait. Quand tu passes 10h avec quelqu'un sur un vélo à transpirer, à monter un col, il y a forcément des moments où tu es bien, des moments où tu es moins bien. Et donc, en fait, tu ne peux pas tricher pendant autant de temps.
- Speaker #1
C'est la persévérance. Il est fort, le goût de l'effort.
- Speaker #0
En tout cas, ça fait de toi quelqu'un qui ne peut pas tricher dans ce moment-là. Et donc, ça peut être un moyen intéressant pour un investisseur de voir ou de se rassurer. sur la capacité de l'entrepreneur à gérer sa résistance à l'effort.
- Speaker #1
Exactement. On a fait une longue introduction au vélo. Désolé. Non, non, non. Tu as donné pas mal d'éléments sur toi. Tu ne peux pas me lancer sur le vélo. Je me permets de t'interrompre parce qu'on ne sait toujours pas qui tu es.
- Speaker #0
Exactement.
- Speaker #1
Tu peux te présenter en une minute parce qu'on a tellement de sujets à traiter aujourd'hui.
- Speaker #0
Écoute, du coup déjà, je pense que ce qu'on peut dire de moi, c'est que je suis un passionné de vélo. maintenant, je pense que c'est assez clair du coup. Non, je suis entrepreneur, maintenant dans la tech, en France, depuis à peu près 15 ans maintenant. Et je ne suis pas du tout devenu entrepreneur. Je vois beaucoup de jeunes aujourd'hui, par exemple, qui très vite ont envie de monter des boîtes. Moi, ce n'est pas du tout venu comme ça. Moi, j'ai un parcours atypique, j'ai arrêté l'école à 16 ans, j'ai fait du vélo, justement, du sport de haut niveau. Je suis retourné à l'école à 20 ans, j'ai fait mon bac en candidat vie, puis une prépa. J'ai intégré l'OS Cellule et j'ai fait quasiment une dizaine d'années dans des gros groupes, des grosses multinationales comme Pepsi, DHL, sur des fonctions de sales, assez vite de management commercial. Et je suis arrivé à l'entrepreneuriat par un entrepreneur. C'est-à-dire que j'ai intégré une boîte qui avait été fondée par un entrepreneur français qui faisait du coup, lui, sa deuxième boîte, ça s'appelait les relais Kiala. Donc c'était un dispositif qui permettait de se faire livrer dans un relais à côté de chez toi. Il y a plus de dix ans, donc maintenant ça paraît assez natural, mais il y a dix ans c'était novateur. Et en fait cette boîte elle s'est fait racheter par UPS, qui était donc le concurrent de DHL. Et c'est à ce moment là que moi j'ai eu vraiment envie de devenir entrepreneur. Donc je suis devenu entrepreneur au début dans des business plus traditionnels. Donc j'ai commencé par une boîte qui livrait des colis, en rapport un peu avec Yala du coup. Et la logistique, c'est-à-dire qu'en gros, on avait un hub à Saint-Denis, on faisait la livraison du dernier kilomètre pour des boîtes comme The Body Shop, Yves Rocher, avec des petits camions électriques. Et je suis vraiment rentré dans la tech en rencontrant Cyril Chiche dans un endroit à Paris qui s'appelle le Nouma, qui n'existe plus, je crois, qui était dans le Sentier.
- Speaker #1
Ça me parle, Cyril Chiche.
- Speaker #0
Alors, Cyril Chiche, c'est le fondateur de Lydia, en fait. Ah oui, oui. Et donc, j'ai fait partie un peu du début quand même de l'aventure Lydia. C'est comme ça que je suis rentré dans la tech. Et de la tech, que j'ai eu, là encore, envie de faire ce bridge. Après avoir appris dans la tech, et après, par exemple, d'un entrepreneur comme Cyril, tu apprends beaucoup de choses. Après, j'ai eu envie, moi aussi, de monter mes projets tech. Donc maintenant, ça fait quelques années que je fais ça, et j'ai eu la chance de pouvoir, du coup, fonder notamment deux startups que j'ai revendues. Et voilà, c'est déjà pas mal. Et là, j'entame ma 40e année.
- Speaker #1
Et tu n'as même pas encore parlé de ton activité d'investisseur.
- Speaker #0
Non, parce que c'est tout récent. En fait, moi, j'ai vendu ma dernière boîte il y a un an. Et j'ai pris le temps déjà parce que sur les quasiment les dix dernières années, j'avais presque pas pris de vacances. Et notamment, je pense que sur les quatre dernières années, j'avais dû prendre trois semaines de vacances. Donc, j'étais cramé. J'avais enchaîné ce qu'on appelle, j'ai enchaîné trois levées de fonds en trois ans. dont des levées de fonds auprès de VC. Et j'ai enchaîné les roadshows, le déploiement, le scale. Et notamment, les deux dernières années, j'ai enchaîné la levée de fonds auprès d'un VC et la revente de la boîte. Donc j'étais complètement cramé. Et pendant 3-4 mois, je n'ai pas fait grand-chose. À part faire du sport.
- Speaker #1
Ce que tu as pas mal.
- Speaker #0
Relâchez un petit peu la pression. Je n'ai pas fait grand chose. Et en fait, ça fait maintenant quelques mois qu'on a monté avec cinq autres associés. Donc un accélérateur de start-up dans l'industrie du sport, du bien-être et de la santé. Et notre job, en gros, c'est d'aider les entrepreneurs à cranter. Donc nous, ce qu'on aime bien, c'est prendre des projets qui sont assez jeunes en réalité. qui existent déjà, qui ont déjà quelques clients. Et en fait, avec mes associés, on est assez à l'aise sur ce qu'on appelle le 0 to 1, donc aller chercher le premier million pour le chiffre d'affaires. On a créé un dispositif qui permet à ces boîtes de pouvoir les accélérer pendant 3-4 mois. Et on a créé à côté, du coup, un véhicule d'investissement qui nous permet d'investir dans ces boîtes, uniquement les boîtes qu'on a accélérées. Et ça, on le fait pour plusieurs raisons. La première, c'est qu'on veut, un, préempter le risque d'échec des entrepreneurs. parce que globalement, sur mon parcours, j'ai vu quand même beaucoup d'entrepreneurs qui avaient commencé par exemple en même temps que moi et puis un an, deux ans, trois ans après qu'ils n'existent plus. Donc il y a beaucoup de boîtes qui échouent.
- Speaker #1
C'est même la majorité des cas.
- Speaker #0
Oui, on parle souvent de 90% des boîtes avant trois ans. Je ne suis pas connaisseur du chiffre précis, mais il doit être élevé.
- Speaker #1
C'est celui-là qu'on entend habituellement.
- Speaker #0
Et après, l'autre sujet qui nous intéresse beaucoup, c'est comment est-ce qu'on peut maximiser les chances pour un entrepreneur de gagner de l'argent, c'est-à-dire l'exit des boîtes. Ça, c'est un autre vrai sujet. Il y a assez peu d'exits, en fait, en réalité, de boîtes. L'exit moyen en France, il est inférieur à 10 millions d'euros. Là, je parle de boîtes financées dans la tech. OK,
- Speaker #1
on est très tech.
- Speaker #0
Une boîte qui a réussi le fonds et qui est financée dans la tech. Et nous, en gros, on s'intéresse beaucoup à ça. Et juste pour finir, on a créé ce véhicule d'investissement où on investit dans les boîtes qu'on accélère parce que... On veut aussi préempter le risque d'échec auprès des investisseurs qui co-investissent avec nous. Parce qu'on a pris le temps de passer trois mois, quatre mois, cinq mois avec un entrepreneur. Et donc, en fait, pour nous, on connaît l'entrepreneur. Donc, on a préempté, par exemple, un misfit qu'il pourrait y avoir sur des relations humaines ou autres. On a vraiment pris du temps, on a passé du temps avec l'entrepreneur.
- Speaker #1
Ok. Alors, je suis un peu perdue là parce que... Ha ha ! Tu m'as fait un mini podcast en 10 minutes.
- Speaker #0
J'ai pris 18 minutes pour me présenter, ça va, j'ai pris 20 minutes.
- Speaker #1
Non, je plaisante, je t'embête. Non, du coup, en fait, j'ai beaucoup de questions. Et évidemment, dans tout ce que tu as dit, on a un parcours déjà atypique, tes études avec du sport de haut niveau. Ensuite, une expérience, on va dire, corporate dans des grands groupes. Après, le côté entrepreneur. On peut avoir entre guillemets cliché de l'entrepreneur avec le levier de fonds dans la tech, plus des excites. Maintenant, le côté investisseur, et en fait, à chaque fois, c'est des renouveaux. C'est des nouveaux métiers que tu fais à chaque fois. Et moi, ce qui m'intéresse, c'est cette transition à chaque fois, comment elle s'est passée. Donc, pour commencer, peut-être, en fait, j'aimerais bien savoir comment tu as grandi. Tu étais comment quand tu étais petit ? Dans quel milieu tu as évolué ?
- Speaker #0
Je viens d'un milieu où... où je n'ai pas beaucoup vu mon père. Tu travaillais beaucoup ? Je travaillais beaucoup, oui. Et en fait, j'ai toujours fait beaucoup de sport. J'ai dû commencer le sport, je pense, peut-être 4 ans, 5 ans. Parce que moi, je suis ultra actif, en fait. J'ai un problème de concentration.
- Speaker #1
C'est ce qu'on appelle
- Speaker #0
HPI. Oui, alors je ne vais pas mettre des mots comme ça là-dessus. Voilà, ce qui est sûr, c'est que j'ai un gros problème de concentration à l'école. Donc en gros, très vite à l'école, j'étais convoqué parce que j'avais du mal à me concentrer. Mes parents devaient venir. Donc il y a eu des sujets. À un moment donné, je me souviens de ce qu'il faut que je prenne des médicaments pour me calmer. Voilà. Et au final, je n'ai pas pris de médicaments, mais j'ai fait beaucoup de sport. Enfin, je faisais plein d'activités, pas que du sport d'ailleurs. Je faisais judo. de la natation, du vélo, du triathlon, de la gymnastique. Et je faisais aussi du dessin pour essayer d'avoir des phases de moments où j'arrivais à me concentrer. J'étais un peu baladé comme ça. Tous les jours, je faisais une heure, une heure et demie, deux heures d'activité.
- Speaker #1
Une logistique pour tes amis.
- Speaker #0
Oui, on avait une dame aussi qui s'occupait un peu de nous. Mais oui, c'est vrai. Mais en tout cas, moi, ça m'a permis de... D'arriver un peu à me canaliser, en fait, en réalité. Et donc, en fait, j'ai toujours fait du sport. Et le sport, pour moi, ça a été... J'ai toujours aimé le sport, le fait d'être en club, le fait de voir tous les copains. J'avais plein de copains dans plein de clubs différents, que j'aimais bien. Et en fait, le vélo, j'y suis venu simplement parce que je vivais dans un lotissement. Donc c'est un endroit où tu as tout plein de maisons en banlieue. C'est vrai,
- Speaker #1
on n'en parle pas pour ceux qui ne connaissent pas. Moi, je viens de la campagne. Et donc on est dans des lotissements, bien sûr, pour moi c'est normal. Mais c'est vrai que pour ceux qui viennent que de Paris, qui n'ont jamais quitté Paris, on ne sait pas forcément ce que c'est un lotissement. Bah oui,
- Speaker #0
ça va, donc en gros un lotissement...
- Speaker #1
Et comment toutes les tomates.
- Speaker #0
Exactement, mais c'est vrai que c'est pas... Attends, honnêtement. Donc bref, je vais dans une maison, dans un lotissement, donc c'est un endroit où il y a tout plein de maisons un peu collées, où forcément tout le monde connaît son voisin. Et en gros, dans ce lotissement, t'avais... des copains qui faisaient du vélo parce qu'il y avait un des gars qui était le président du vélo club coupier-nois et qui lui avait fait du vélo toute sa vie etc. Et en fait je les voyais tout le temps s'entraîner, moi j'avais commencé le vélo par le triathlon et en fait j'ai commencé à aller m'entraîner avec le vélo club parce qu'ils étaient à côté en fait. Puis au fur et à mesure j'ai passé de plus en plus de temps au vélo club, forcément c'était devenu aussi des copains, j'aimais beaucoup la famille. Les entraîneurs, ils me renvoyaient une figure un peu paternelle qui me plaisait beaucoup.
- Speaker #1
Ils te manquaient en fait.
- Speaker #0
Et du coup, je suis allé, je ne sais plus vraiment à quel âge, j'ai vraiment arrêté les autosports, peut-être vers 9 ans ou 10 ans. Mais à un moment où j'ai fait vraiment que le vélo, je pense que c'était vers 10 ans ou 12 ans, quelque chose comme ça.
- Speaker #1
D'accord. Et vélo sur la route ?
- Speaker #0
En fait, tu fais de quoi ? On faisait tous les vélos, on faisait du VTT, du cyclocross, de la route, de la piste. Après, 70% ça restait de la route, mais on faisait toutes les disciplines. Déjà parce qu'à l'époque, on apprenait un peu, déjà pour savoir quelle discipline t'aimes. C'était pas du tout un truc où on te force ou autre. En gros, tu pouvais te découvrir une appétence pour le vélo de piste ou autre. Moi, je faisais tous les vélos. Enfin, toutes les disciplines en vélo. Un peu de VTT aussi, d'ailleurs. Jusqu'à 20 ans, je faisais cyclocross. Donc, c'était que l'hiver, ça. Donc, je faisais une préparation de cyclocross. C'est comme du VTT. Sauf que c'est un vélo de route. Et en fait, on est sur une piste et on a des obstacles à passer. Donc, il y a des moments où on court. Il y a des moments où on est sur le vélo, quoi.
- Speaker #1
C'est drôle.
- Speaker #0
C'est une discipline un peu marrante. Ça, souvent, ça se fait l'hiver, en fait. D'accord. C'est une course qui dure une heure et c'est une heure à bloc. Et en gros, ça développe ta technique. Donc ça, c'est top. Après, je faisais de la piste, plus l'été. La piste, c'est une piste, avec un vélo de piste. Et puis après, le restant du temps, je faisais de la route.
- Speaker #1
D'accord. Et donc, du coup, tu as fait beaucoup de compétitions. Oui.
- Speaker #0
Tous les dimanches.
- Speaker #1
Parce que là, tu disais tout à l'heure que tu avais arrêté à 16 ans l'école pour te consacrer au vélo. Mais tu n'as pas fait, comment on appelle ça ? Sport et études.
- Speaker #0
Il n'y avait pas beaucoup de dispositifs de sport et études. Il y en a un seul que je me souviens, parce que ça remonte à longtemps, qui était un vélo-club à Pôle Espoir à Roubaix, dans le nord de la France. J'y suis allé et ils ont considéré que je n'étais pas assez bon. Je n'ai pas été pris. Du coup, j'ai continué parce que j'avais envie, j'avais un rêve et je me suis dit que je vais tenter mon truc.
- Speaker #1
C'était quoi ton rêve ?
- Speaker #0
J'avais envie de devenir cycliste professionnel.
- Speaker #1
Gagner une médaille autour de France.
- Speaker #0
Oui, par exemple. En fait, j'adore le vélo, même encore aujourd'hui. C'est une passion. Donc j'adore ça. L'école, je m'ennuyais beaucoup. Je ne savais pas vraiment quoi faire d'autre.
- Speaker #1
Donc tu t'es dit, là je suis bon dans le vélo, j'ai l'esprit de compétition, j'ai envie d'y aller.
- Speaker #0
Je ne voyais pas quoi faire d'autre de ma vie que du sport.
- Speaker #1
C'est ambitieux. Et du coup, à 20 ans, c'était ça par là ?
- Speaker #0
Vers 20 ans, ouais.
- Speaker #1
Qu'est-ce qui a fait que tu as dû arrêter ? Tu t'es rendu compte que, bon, peut-être que le rêve était inatteignable, ou tu avais besoin de gagner ta vie à un moment donné, tu ne pouvais pas te faire professionnaliser ?
- Speaker #0
En gros, oui, je me suis rendu compte à un moment donné que je n'y arriverais pas. Ou en tout cas que ça allait nécessiter probablement des choses qu'il aurait fallu que je fasse. qui était trop loin de... Un, déjà de mes valeurs, et deux, qui me faisaient peur. Donc, concrètement, c'est le dopage. Et... Donc ça, je me suis rendu compte que j'avais un peu atteint ce qu'on appelle mon plafond de verre, quoi. Ensuite, j'ai fait beaucoup de chutes les deux dernières années. J'ai enchaîné... Trois grosses chutes successives où, notamment, je me suis cassé plusieurs fois le poignet, les clavicules, les côtes. Et je me suis notamment trois fois de suite cassé le poignet droit, en fait. Et à chaque fois, en tombant, en course. Et en fait, la troisième fois que je me suis cassé le poignet, donc déjà globalement, à chaque fois qu'on se casse quelque chose, ça veut dire qu'on perd trois, quatre mois. Donc, c'est comme si j'avais perdu un an et demi sur les deux. C'est énorme. J'avais des... pépins physiques. Et surtout, en gros, quand je suis revenu après la dernière chute, je me suis rendu compte que je commençais un peu à avoir peur. Peur de tomber. Ah oui. Bah ouais, parce que quand tu passes ton temps un peu à tomber, à t'arrêter 3-4 mois,
- Speaker #1
pendant ce temps-là... Et en fait, t'es moins en maîtrise et t'éclates moins et t'es moins performant.
- Speaker #0
Tu ne fais rien, surtout. Donc en fait, t'es obligé de te resoigner. Et pendant ce temps-là, les autres copains qui ont le même âge que toi, ils peuvent gagner des courses, ils peuvent avancer. Et toi, tu stagnes. En fait, il ne se passe rien. donc je me suis rendu compte que déjà je prenais du retard que j'avais pris du retard factuellement par rapport à d'autres gars qui eux avaient déjà un niveau nettement au dessus du mien et à ce moment là en fait le niveau il monte tellement vite que j'avais dit un an et demi c'était déjà trop de retard et surtout je me suis rendu compte que je commençais à avoir peur sur le vélo, donc peur sur le vélo c'est commencer à avoir un peu plus peur d'aller faire des sprints, quand t'es dans un peloton qui a du monde ... D'avoir un peu peur de ce qu'on appelle frotter, c'est toucher les mains des autres cyclistes pour se faire une place dans le peloton. Et j'ai commencé vraiment à me dire, en fait, ça commence un peu à me faire peur. Parce que j'avais en fait peur de tomber. Parce que j'avais peur de me blesser. Et donc, en fait, tu te retrouves à être dans une espèce de super mauvaise dynamique dans ta tête. Et à ce moment-là, en fait, j'avais commencé à avoir un psychologue. Mais ça prenait du temps. Et en fait, j'ai fini par... Par trouver que c'était trop de sacrifices. À ce moment-là, je faisais, je crois que tu l'as dit, je sais plus si c'est un off ou pas, mais 18 kilos de moins à peu près.
- Speaker #1
Tu l'as dit au début.
- Speaker #0
Voilà, donc j'étais maigre. C'était dur le rapport à l'alimentation. Il faut savoir que tu n'as pas de vie sociale. Quand tu es cycliste, en gros, tu fais 20-25 heures d'entraînement par semaine. Mais quand tu ne t'entraînes pas, tu te reposes. Et en fait, c'est-à-dire que tu es à chez toi, tu mets tes jambes en l'air et tu attends et tu te reposes. Tu ne vas pas marcher pendant...
- Speaker #1
Boire un verre avec des amis, faire une soirée, faire tout ce que tu es censé faire à ton âge.
- Speaker #0
Ça, tu ne le fais pas. Et donc, en fait, tu as déjà 25 heures de vélo par semaine. C'est beaucoup. Tu roules tous les jours, tous les jours. Et puis ensuite, tu n'as pas de vie à côté parce que tu dois te reposer. Et je trouvais que ça commençait à être vraiment trop de sacrifice.
- Speaker #1
Et donc, qu'est-ce qui te remet à l'école à 20 ans ?
- Speaker #0
Tu aurais dû travailler,
- Speaker #1
en fait. Tu avais arrêté la saison, tu aurais pu...
- Speaker #0
Ouais, c'est vrai, en fait. Je ne sais pas. Je ne me souviens pas. Je pense que j'avais... Si, je sais un peu quand même. J'avais développé une forme de frustration de ne pas être comme tout le monde. Et de voir les anciens copains qui, eux, avaient déjà un bac ou commençaient des études supérieures ou autre. Et moi, je n'avais rien, en fait, à part un BEPC. Mon diplôme de troisième, tu vois. Le brevet des collèges. Voilà, le brevet des collèges. Et donc, du coup, je me suis dit, putain, mais qu'est-ce que je vais faire de ma vie, en fait ? Puis en plus, la réalité, c'est qu'à ce moment-là, je ne savais pas ce que je voulais faire de ma vie. Je n'avais aucune idée de ce que je voulais faire.
- Speaker #1
Si tu avais tout misé sur le vélo et d'un coup, il n'y a plus le vélo, c'est...
- Speaker #0
J'ai commencé par taper une petite dépression. Bon, c'est pas vraiment une dépression, parce que, tu vois, mais... Il y a eu six mois où vraiment, je t'ai perdu. Je t'ai perdu, je ne savais pas quoi faire. Et puis... Alors, j'imagine, je ne me souviens plus. Je pense que ça a dû arriver par une discussion ou autre de « bah, t'as qu'à refaire ça » . Puis moi, je fonctionne un peu souvent en rencontre. Je me suis dit « bon, allez, why not ? » . Et puis, comme je suis assez vite, tu vois, je me challenge. Je me suis dit « ah, mais du coup, ça a l'air compliqué. Tiens, c'est ambitieux. Du coup, je vais essayer de passer mon bac par candidat libre, quoi. » Parce qu'en fait, à ce moment-là, je me souviens, j'avais été faire… J'avais été voir deux écoles. D'ailleurs, putain, là, tu me refais passer ma vie superbe. Non, je suis allé voir deux écoles, dont une école qui était un peu la plus proche de chez moi, pour me reprendre. Et je voulais devenir... J'aimais bien la cuisine. Et donc, du coup, je voulais devenir cuisinier.
- Speaker #1
Énorme.
- Speaker #0
Ouais. Donc, du coup, je suis allé... Je suis allé à l'école, à un lycée professionnel, lycée professionnel pour faire un BEP cuisine. Et là, ils m'ont dit « Non, non, mais t'es trop vieux et tout, on ne prend pas de gens comme toi, il y aura un décalage de 4-5 ans avec les autres, genre c'est mort. » Et donc du coup, je me souviens de cette expérience où on m'a dit c'est mort. Je crois que je me souviens d'une autre expérience. Je ne me souviens plus quel BEP ou un truc comme ça que j'avais essayé de refaire. Donc je me suis dit qu'il fallait que je me débrouille par moi-même. Donc j'ai commencé à faire mon truc tout seul dans mon camp. Et d'ailleurs, ça m'a tellement énervé qu'il m'avait dit non. Tu vois, comme quoi des fois, je suis vraiment perché. Ce que je viens d'y repenser, que genre un an ou deux après... Je suis allé faire un BEP en candidat libre pour l'avoir. Et puis juste pour leur dire...
- Speaker #1
Le BEP cuisine ?
- Speaker #0
Ouais, ouais. Non, non. Entre temps, j'en ai fait un autre. Je m'étais passionné par la vente. Et du coup, je suis retourné... Moi, je suis vraiment tombé. Je suis retourné dans cette école et je leur ai dit, t'as vu, au final, j'ai mon bac et j'ai un BEP.
- Speaker #1
Ok. Petite revanche.
- Speaker #0
Ouais, mais qui sert à rien au final. Ça me fait marrer d'y repenser.
- Speaker #1
Moi, après, je ne sais pas. T'apprends quand même... T'apprends quand même beaucoup de choses, ça te forge l'école. Tout ce que t'apprends, des bases de mathématiques, d'histoire géo, même encore maintenant, ça me sert. T'écoutes la radio, ça fait le rapprochement avec certaines choses. C'est plutôt bien que tu sois retourné à l'école. Mais pour pouvoir... Je ne savais même pas qu'on pouvait passer le bac en candidat libre.
- Speaker #0
Ouais, et même...
- Speaker #1
Mais l'apprentissage, comment tu rattrapes trois années d'études en une ?
- Speaker #0
Alors... En fait, tu peux prendre le temps que tu veux pour le faire, ton bac en candidat libre. Moi, je me suis juste donné comme un... En fait, j'ai compensé ce que je faisais dans le sport, dans me débrouiller tout seul. Et en fait, je me suis dit, OK, tu peux le passer. Je me suis dit, je tente ma chance. Et je me suis dit, ça se fait, je ne vais pas l'avoir. Je recommencerai l'année prochaine. Et du coup, je l'ai eu, en fait.
- Speaker #1
D'accord. Donc, tu as bûché. Et donc, ton HPI, je peux appeler ça comme ça maintenant ? ton trouble de la concentration finalement quand t'es focus sur un projet il t'empêche pas forcément d'avancer ou alors c'est chaque demi-heure que tu passes vraiment focus t'intègres beaucoup mieux tout ce que tu lis tout ce que t'apprends qu'une personne normale je sais pas mais non ça m'empêche pas d'avancer par contre en
- Speaker #0
tout cas quand je me suis refixé après des objectifs ça m'a jamais empêché ok ok
- Speaker #1
Donc, du coup, là, tu as passé ton bac, ensuite ton BEP.
- Speaker #0
Le BEP, je l'ai fait en parallèle d'un autre truc. D'accord.
- Speaker #1
Et après, quelle date ?
- Speaker #0
En fait, à ce moment-là, du coup, j'ai fait jouer mon parcours d'enseignant sportif. Et tu avais des écoles qui faisaient des admissions parallèles pour les sportifs. Et du coup, en fait, j'ai fait une admission parallèle pour rejoindre l'ESL Lille. Et donc, en fait, c'est comme ça que je suis rentré à l'ESL Lille. D'ailleurs, c'était... Tu vois, des fois, c'est là où tu te dis qu'on vit dans un monde vraiment chelou, des fois. Je me souviens de la plupart de mes copains, copains, pour ceux qui me voient, de l'ESL Lille, qui pour eux, en fait, j'étais un peu une arnaque, parce que je n'avais pas fait le...
- Speaker #1
Le parcours classique.
- Speaker #0
Le parcours, voilà, du truc.
- Speaker #1
Ne passe pas.
- Speaker #0
En fait, j'ai candidaté, et j'ai fait des... Alors, j'avais... J'ai fait le même tronc commun à l'écrit qu'eux, au final. Un tajmaj et un autre truc que tu fais dans les prépa. Et après, j'ai eu directement un oral, en fait. Et je pense qu'au final, je faisais partie un peu des statistiques. Tu vois, on n'était pas 100 000 à se présenter. Et donc, oui, j'ai probablement eu plus statistiquement de chance que quelqu'un qui aurait dû faire tout le parcours. Mais de l'autre côté, j'ai fait aussi, moi, 4 ans de sport à côté où j'ai fait que ça, tu vois. Donc, mais bon, du coup, j'ai fait le SLI. Je pense que j'avais besoin d'être aimé ou autre. Et qu'à chaque fois, on me ramenait sur le fait de, à mes étapes à faire, de la prépa ou autre. Et en fait, j'avais l'impression d'être nul, comme j'avais échoué dans le vélo. Du coup, je voulais tout compenser, en fait. Et genre, en 4-5 ans, j'ai fait tout ce truc. Mais quand je y repense, c'était un peu fou, quoi. Mais bon...
- Speaker #1
Après, c'est des bons moteurs. En vrai, c'est des bons moteurs. Je ne sais pas. Avant de commencer, je te parlais d'Antler, qui était le startup studio, quand j'avais fait les entretiens pour y rentrer. Ça m'avait marquée parce que le partenaire, il te demande, c'est quoi tes traumatismes, en fait ? C'est quoi le truc que tu as au fond qui fait que tu n'abandonneras jamais ? Et en fait, c'est...
- Speaker #0
Je ne sais pas, c'est tous ces traumas, ces problèmes d'ego, toutes ces fois où on s'est senti nul, qui fait que tu as envie de tout déchirer, que tu as envie d'aller plus loin, toujours que les autres. Et ce n'est pas forcément un point faible, en fait. En tout cas, quand tu es entrepreneur, souvent, tu as plus la niaque quand tu as vécu des traumas dans le passé. Mais dis-moi si je me trompe après toi, quand on a connu plus, mais plutôt que quand tu as connu une jeunesse dorée où tout allait bien, tout était merveilleux, tu manquais de rien.
- Speaker #1
Alors... Je pense que c'est possible. Après, je pense qu'il y a aussi plein d'entrepreneurs qui ont des drivers sans forcément être passés par là et qui arrivent tout autant à entreprendre. Et après, je pense qu'au-delà de l'entrepreneuriat, et même si on peut considérer que c'était bon, évidemment, je pense un peu comme toi, parce que j'ai un biais, que c'est mon parcours, et je me dis, j'ai cette niaque au fond de moi. Et ça, ça me drive beaucoup pour entreprendre. De l'autre côté, il faut que ça puisse être utilisé avec un bon niveau de curseur. Parce que si tu le fais avec un mauvais niveau de curseur, et là, je commence à parler un peu comme un vieux, mais parce que j'ai 40 ans. Mais c'est vrai, c'est que maintenant, avec le recul, je me rends compte que ça a eu aussi beaucoup d'impact sur ma vie perso. Parce que j'étais pareil, en fait. et donc du coup je pense qu'il faut apprendre et ça c'est seulement l'expérience ou la maturité on arrive un peu à se dire ok c'est quoi mes points forts et si ça c'est un point fort d'utiliser ces points forts mais par contre de les utiliser que sur des moments où ça doit être utilisé et en fait ce truc d'ego qui peut être intéressant professionnellement même si je pense que il faut avoir un ego mesuré c'est à dire qu'il faut quand même être en capacité de pouvoir écouter un feedback. Il faut quand même avoir un égo un peu entre deux. Un égo de se dire pour soulever des montagnes, mais de l'autre côté, est-ce que je suis capable de me remettre en question, d'écouter
- Speaker #0
Après, ça nourrit quand même l'égo. Tu peux avoir un égo surdimensionné, mais avoir tout le temps envie de t'améliorer et d'être toujours meilleur et donc d'écouter les feedbacks qui vont te faire avancer. C'est pas forcément...
- Speaker #1
Alors oui, mais... Ça, c'est la finalité. Mais si l'image que tu renvoies à la personne qui te donne le feedback est de quelqu'un qui s'en fiche ou autre, tu peux peut-être aussi faire souffrir la personne en face, et que ton processus pour arriver, toi, à ta façon de faire n'est pas forcément bonne pour tes interactions sociales ou humaines.
- Speaker #0
Oui, je comprends. Je suis contente parce que j'ai un peu cassé la coquille. je m'attendais pas à parler c'était vraiment mon objectif donc maintenant on va pouvoir passer au vif du sujet c'est tout ton parcours entrepreneurial donc juste en un mot tes expériences dans le corpo t'as parlé justement c'était DHL ou congé dans des services de vente c'est ça de tes cams aventure entrepreneuriale tes tout débuts, comment ça s'est passé
- Speaker #1
À quel niveau
- Speaker #0
Je n'ai pas envie que tu répètes la même chose que dans le podcast. Donner, c'est recevoir. Alors, on va faire une petite pause pub parce que très bon podcast de Dalia. Donc, Donner, c'est recevoir qu'elle a enregistré avec Nicolas très récemment. Donc, ce n'est pas évident de passer après un podcast parce qu'on n'a pas envie de répéter les mêmes choses. Donc, si l'histoire n'est pas complète, je vous invite à écouter ce podcast Donner, c'est recevoir. Je ferme la parenthèse. Donc, pour ne pas répéter les mêmes choses. Moi, ce qui m'intéresse, c'est les boîtes que tu as réussi à monter. Et je crois que c'est Swan qui a été un gros succès et que tu as réussi à revendre.
- Speaker #1
Un gros succès.
- Speaker #0
Tout est relatif. Un succès dans les 4%.
- Speaker #1
Après, comme t'es entrepreneur, t'as un rapport toujours complexe au succès, je pense. En tout cas, moi, je fais partie de ces entrepreneurs, parce que j'ai pas envie de faire une généralité, qui ont un rapport compliqué. au succès, à la satisfaction personnelle et qui voit tout le temps plutôt ce que j'aurais pu faire différemment ou mieux pour probablement faire autre chose de ce projet que ce qui a été fait. Mais par contre, effectivement, c'est une entreprise dont j'ai eu la chance d'être à l'idéation, donc la création de l'idée.
- Speaker #0
Alors comment ça s'est passé justement au début L'idéation Ouais. Alors déjà, t'as dit que t'as fait deux exits. Qu'est-ce que c'est Le deuxième,
- Speaker #1
Ubooks, qui était une application de lecture en streaming. Et Tohan, qui est du coup un outil de gestion financière pour les entreprises.
- Speaker #0
Ok, intéressant. Est-ce que déjà la première t'a permis de financer la deuxième
- Speaker #1
Ou un peu.
- Speaker #0
Un peu. C'était un petit excite.
- Speaker #1
Non, c'était bien. C'était satisfaisant.
- Speaker #0
Ouais. Je te sens un peu gêné, du coup, je me dis qu'il y a peut-être un...
- Speaker #1
Je n'aime pas trop parler de... En fait, je pense qu'on a tous une définition... En fait, je suis un peu mal à l'aise parce que... Mon rapport à la chose... c'est que je considère qu'on aurait pu faire mieux et que j'ai une forme de frustration que ce soit sur ces deux projets de l'autre côté pour la majorité des entrepreneurs si je m'exprime comme ça ils pourraient penser que je suis un peu que je plane un peu que je suis faussement modeste ou autre tu vois et donc c'est pour ça que j'aime pas trop en parler parce que on reste quand même dans un environnement assez petit hum qui est la tech, notamment en France, un écosystème qui est petit. Et du coup, j'ai plutôt tendance à essayer de rester... Enfin, je n'ai pas de problème à en parler,
- Speaker #2
mais en tout cas,
- Speaker #1
moi, j'ai un problème avec moi-même d'être fier de ce que j'ai pu faire ou pas faire dans ces projets.
- Speaker #0
OK. Du coup, on repart sur l'idéation. Comment ça s'est passé, justement, si on se concentre sur ça
- Speaker #1
L'idéation, en fait, elle est venue de rencontres. En fait, après Ubooks, je voulais sortir de la tech. Ça faisait à ce moment-là à peu près pas loin de 8 ans, 9 ans que j'étais dans la tech. Et comme tu le disais tout à l'heure, souvent, je fais des nouveaux métiers tous les X temps. Donc, j'avais envie de rechanger un peu, de ressortir de ma zone de confort et d'aller faire autre chose. Et en fait, je voulais faire un truc... C'est assez lunaire quand je pense à vraiment Sohan, parce qu'à la base, Sohan, ce n'était pas du tout ce que c'est aujourd'hui. C'est-à-dire que je voulais, un, sortir de la tech, et deux, je voulais tellement sortir de la tech que je voulais faire des maisons en bois. Je voulais fabriquer des maisons en bois.
- Speaker #0
C'est cool,
- Speaker #1
genre des écologes. Ouais, à peu près ça. L'idée, c'était d'avoir une pièce d'environ 20-25 mètres carrés. ce que je l'appelle une pièce de plus en bois, un beau bois brûlé que tu pouvais mettre dans les maisons pour avoir une pièce supplémentaire pour accueillir ou pour travailler, parce qu'à ce moment-là, je te parle d'un truc qui a 7-8 ans, de plus en plus de personnes travaillaient à distance et avaient besoin d'avoir un bureau ou une pièce adaptée pour pouvoir travailler.
- Speaker #0
C'est très drôle parce que j'ai rencontré un entrepreneur pas plus tard que la semaine dernière qui fabrique des écologes, donc la pièce en plus en bois.
- Speaker #1
Ok.
- Speaker #0
Et ils sont pas très loin de Paris en plus.
- Speaker #1
Bah écoute, c'était un... En tout cas, probablement un projet assez proche de ça. Et en gros, à ce moment-là, j'ai commencé à rencontrer beaucoup d'architectes. J'ai rencontré une architecte avec qui je me suis associé. On a lancé ce truc. Et très rapidement, elle m'a ouvert son réseau. J'ai commencé à rencontrer plein d'architectes. Et je me suis rendu compte qu'il y avait un sujet dans l'architecture qui est la gestion des projets. C'est-à-dire qu'un projet d'architecture, souvent, il glisse. C'est-à-dire qu'entre le brief d'un particulier ou d'un professionnel, les différentes phases que tu peux avoir sur la préqualification de ce brief, le chantier, etc., ça glisse, ça prend toujours plus de temps, ça crée de la frustration pour les différentes parties prenantes. Et donc, je me suis dit qu'il y a un truc à faire pour digitaliser, améliorer les processus. Et en fait, assez vite, je dirais au bout de 4-5 mois, comme je trouvais qu'il y avait un problème à résoudre, je me suis dit, tiens, il y a un truc à faire. Donc, assez rapidement, on a fait évoluer ce projet sur...
- Speaker #0
On est reparti dans la tech.
- Speaker #1
On repart dans la tech. Et en réalité, six mois, on a lancé une plateforme de gestion pour architectes. À ce moment-là, on lève sur 300 000 euros sans rien.
- Speaker #0
À ce moment-là.
- Speaker #1
Sans rien C'est-à-dire que je lève 300 000 euros en disant, je veux créer un outil de... plateforme de gestion pour les architectes. Le marché des architectes, c'est 30 000 architectes en France. Je te fais mon brief un peu de l'époque, tu vois.
- Speaker #0
Ouais, mais j'adore, vas-y.
- Speaker #1
Et voilà, ce marché, il vaut X milliards, tu vois, de marché de la réhabilitation ou de la construction. Il y a 30 000 architectes en France. On veut digitaliser ce processus. On va leur vendre un abonnement à terme. La première phase, c'est un premier outil qui va permettre à un particulier de trouver son architecte, l'architecte, d'avoir un outil SaaS. donc un software pour pouvoir digitaliser son parcours et on va vendre des abonnements voilà et j'ai besoin de sous pour faire ça donc là je lève 250 000 euros à ce moment là et j'ai rien par rapport à ce que je viens de te dire là ok et donc là c'était auprès de fonds ou des petits B.A.
- Speaker #0
ok donc t'as quand même dû enfin bien bûcher les convaincre un par un bah là comme je viens de le faire Donne-moi ta méthode, moi je galère Je sais pas,
- Speaker #1
en tout cas c'est fait littéralement comme ça Tu m'as même donné des cours de pitch Peut-être que c'était un peu mieux que ce que je viens de le faire Mais en tout cas c'était vraiment J'étais vraiment à cette étape-là On lève des sous On développe une première version Et très rapidement on se rend compte Que ça va prendre plus de temps que prévu Que le marché Un, ça va prendre plus de temps que prévu. Deux, que je me suis mis dans un track où je suis en train de cramer de l'argent. Et je ne suis pas du tout dans un track où je rentre du chiffre d'affaires assez vite. Donc, je vais devoir relever de l'argent si je veux que le projet continue.
- Speaker #0
Ok, parce que le logiciel, je ne sais pas si tu voulais le mettre en place, ça demandait forcément un CTO, des développements. Et en fait, avec 300 000 euros, ça ne suffisait pas pour payer un bon dev.
- Speaker #1
À ce moment-là, on n'était pas sur, tu vois, aujourd'hui, les outils no-code, l'IA, etc.
- Speaker #0
Tu étais obligé de vraiment coder le truc.
- Speaker #1
Un développeur, tu vois. Il me fallait des développeurs. Donc, ça coûtait plus cher. En tout cas, faire un MVP coûtait beaucoup plus cher que ce que ça coûte aujourd'hui.
- Speaker #0
MVP, Market Value Proposition.
- Speaker #1
Le produit minimum pour aller vendre, ça coûte plus cher. Donc, au bout de six mois, je me rends compte que ça prend trop de temps. Et tu vois, là, je refais encore un move sur l'idéation. Je me dis... En fait, les architectes sont durs à convaincre. J'avais quand même le sentiment intuitivement de tenir à quelque chose. Donc, je me suis dit, OK, je vais aller réintervenir. Et là, vraiment, je suis rentré plutôt dans un processus un peu d'opportunisme, un processus plutôt où j'ai structuré mon approche. D'accord. Je me suis dit, je vais aller voir des différents types de personas, donc différentes professions. Et je vais valider les différents niveaux de pénibilité. Donc je vais vraiment entrer sur ce qu'on appelle une étude qualique anti-marketing pour vraiment valider que déjà je résolvais un problème et que j'avais une proposition de valeur qui était forte. En fait, à ce moment-là, j'essayais d'identifier si j'étais ce qu'on appelle un knife to have ou un must have. Et je voulais absolument créer plutôt un must have qu'un knife to have.
- Speaker #0
Bah forcément.
- Speaker #1
Donc en gros, à ce moment-là, on fait un move vers les professions indépendantes dans son ensemble. pour ouvrir la taille de marché et en fait pour me donner une histoire à raconter à d'autres investisseurs. Donc à ce moment-là, je relève de l'argent, je relève un million d'euros en disant on va digitaliser le monde des freelances. Voilà, des freelances.
- Speaker #0
Rien à voir avec le projet initial en fait.
- Speaker #1
C'était toujours un peu de la gestion de projet, mais j'étais plus proche par exemple d'un Trello ou d'un Asana.
- Speaker #0
C'était mal.
- Speaker #1
Non, c'était vraiment un software qui permettait de digitaliser la relation commerciale que tu peux avoir avec quelqu'un. Et à terme, du coup, on est passé des archis, des archis au freelance.
- Speaker #0
Et freelance tout
- Speaker #1
L'idée, c'était à ce moment-là...
- Speaker #0
Pas freelance architecte En fait,
- Speaker #1
à ce moment-là, j'avais aussi besoin de raconter une histoire de... pour relever de l'argent parce que j'avais besoin de relever de l'argent.
- Speaker #0
Mais du coup, les 300 000 que tu avais brûlés sur une solution initiale qui avait quand même avancé, j'imagine. En fait, tu as dit, OK, on met ça à la poubelle et on part sur tout.
- Speaker #1
Je me suis dit, on va réutiliser ça. Mais il faut qu'on raconte une autre histoire. Parce que relever de l'argent sur le marché des architectes, le marché n'était pas assez profond. Je n'allais pas pouvoir relever de l'argent. Il fallait que je puisse raconter une histoire plus ambitieuse.
- Speaker #0
Parce que pour autant, ils t'ont quand même prêté de l'argent au départ. sur ce même marché des architectes, qui finalement était trop petit pour une deuxième levée. C'est un peu la contradiction.
- Speaker #1
C'est le sentiment que j'avais à ce moment-là, qu'il allait falloir, que j'allais devoir convaincre d'autres à Business Angel. Là, j'avais un peu, on va dire, j'allais devoir rencontrer des nouveaux BA, c'est-à-dire que les premiers, c'était des gens que je connaissais. Ils ont beaucoup, tu vois, ils ont mis de l'argent parce qu'ils me connaissaient. et la deuxième phase la première tournée un peu love money voilà enfin c'était pas des gens étrangers c'est ça et je me suis dit l'étape d'après je vais vraiment devoir structurer l'approche donc du coup il faut que je raconte autre chose c'est à ce moment là qu'on a fait un deuxième pivot et en fait on avait même arrivé à un troisième pivot pour ce qu'est le FESOAN aujourd'hui donc ça nous a pris en gros deux ans pour arriver à peut-être même trois ans ouais donc on lève cet argent on refait évoluer le produit À ce moment-là, on commence à avoir du volume d'affaires, des clients, de l'attraction, tout ça. Mais en fait, j'étais face à une difficulté qui était ce qu'on appelle l'ARPU, donc le chiffre d'affaires moyen que je gagnais par client. C'est-à-dire qu'en gros, comme je vendais à des professions indépendantes, je leur vendais, je crois que c'était 19 euros par mois ou quelque chose comme ça. Donc je gagnais à peu près 200, 240, 250 euros par an et par client. Et en fait, je me suis dit, il va falloir en convaincre beaucoup. Donc, tu es sur un marché d'exécution marketing, tu vois, comment tu fais, comment tu passes à 1 000 clients, de 1 000 à 10 000, etc. Et en fait, à ce moment-là, je me suis dit, j'aimerais bien vendre quelque chose à 2 000 euros. Je me suis dit, comment je fais pour prendre mon produit et arrêter de le vendre aux indépendants, mais de le vendre aux entreprises.
- Speaker #0
Ok, donc c'est mon Albi2B.
- Speaker #1
Tu vois comment je fais Donc là, j'ai refait un travail marketing, réinterviewé environ 200 boîtes pour essayer d'identifier dans mon produit quelle était la feature, parce qu'on avait déjà beaucoup de fonctionnalités, quelle était la feature qui avait le plus de valeur. Ensuite, on a réajusté le produit. On a été convaincre du coût des boîtes. Donc là, on vendait ça à 99 euros par mois. On est passé de 20 à 99 par mois. Et une fois que je suis arrivé à 400 000 euros de revenus récurrents, là, je suis... Je suis parti relever de l'argent là encore.
- Speaker #0
400 000 euros d'ARR ou de MRR D'ARR.
- Speaker #1
Là, je suis parti relever de l'argent encore auprès de fonds. Là, pour faire le scale. En me disant, ça y est, maintenant, j'ai mon produit, j'ai ma cible. J'ai compris comment capter mes premiers 400 000 euros. Je vois comment faire pour aller faire le million. Maintenant, je peux aller voir, me confronter à des professionnels de l'investissement. Parce que je vois bien comment scaler la boîte. Là, on a relevé encore de l'argent, là, auprès de fonds. Mais tu vois, concrètement, ça nous a pris quasiment... C'est vrai que j'ai été super long pour répondre à ta question sur l'idéation. Il nous a fallu trois ans, quasi, et trois pivots entre...
- Speaker #0
Pourquoi le bon marché
- Speaker #1
Pour faire de Sohan ce qu'a été Sohan. Un outil de gestion financière qui permettait aux entreprises de se faire payer, de payer leurs fournisseurs et d'avoir un espèce de guichet unique. d'endroits uniques dans lesquels ils peuvent faire leur devis, leur facturation, le paiement, leur compta, leur pré-comptabilité. Donc l'équivalent de ce qu'on appelle un penny line aujourd'hui qui est très grosse boîte, on a fait partie de cette mouvance des outils de gestion financière. Et voilà en fait. Mais tu vois, ça nous a pris du temps.
- Speaker #0
Tu l'as vendu au bout de combien d'années en fait
- Speaker #1
6 ans. Ouais, à peu près 6 ans.
- Speaker #0
Et donc ta dernière levée de fonds, après tes 400 000 euros d'ARR, c'était à peu près 3 ans
- Speaker #1
plutôt 4 ans je pense et donc là dans les deux dernières années tu l'as fait exploser et c'est comme ça que tu as réussi à la revendre ouais je l'ai fait exploser tout est relatif la modestie de Nicolas parce que je l'ai fait exploser aussi je faisais presque quelque part de l'humour noir sur moi même dans le sens où oui je l'ai fait exploser parce que j'ai cramé beaucoup d'argent et en fait ce qu'il faut comprendre c'est qu'il faut remettre en perspective que c'était déjà il y a maintenant quasiment 3 ans et qu'il y a 3 ans dans le monde du soft on faisait plus des boîtes comme on les fait aujourd'hui déjà j'ai fait partie de la fin des dernières belles enfin levées avec un niveau de valorisation énorme c'est à dire que nous on a valorisé notre boîte un multiple de notre ARR très élevé par rapport à ce qui se fait aujourd'hui donc parce qu'il y a cette époque là on pouvait lever avec des forts niveaux de valorisation. On a fait un peu partie de la fin de ces dernières levées avec ce gros niveau de valorisation. Et à ce moment-là, en fait, on valorisait des boîtes sur la valeur future qu'elles faisaient, qu'elles allaient faire, qui serait du coup la croissance. Moi, sur tous les BP que j'ai pu faire sur ces six années, et les derniers que j'ai faits avec mon fonds, jamais, à aucun moment, J'ai parlé de profitabilité.
- Speaker #0
Oui, à l'époque. À l'époque, en fait. Non, mais c'est clair. Les WeWork et compagnie, tu partais sur des modèles qui n'étaient pas forcément rentables. Tu cramais du cash parce que derrière, c'était la revente.
- Speaker #1
On n'était pas challengé là-dessus. Je n'ai jamais fait de challenger sur un horizon de profitabilité. Je me suis fait challenger sur plein de choses. La croissance, l'allocation des ressources, tu vois, mais jamais sur... Quand est-ce qu'on est profitable Quand est-ce qu'on arrive au breakeven Combien d'argent il faut pour ça
- Speaker #0
Parce qu'en fait, c'était sur des multiples chiffres d'affaires, mais finalement, c'était normal pour eux de brûler du cash en se disant, c'est vraiment, elle va exploser au bout d'un moment.
- Speaker #1
C'était normal, usuel. En tout cas, ça faisait partie des causes d'assez normaliser. Et c'est pour ça que je faisais de l'humour noir sur moi-même. Oui, j'ai explosé dans le sens où, je pense que ce qu'on a fait et la finalité qu'on a eue avec Swan, ne serait pas reproductible aujourd'hui.
- Speaker #0
D'accord. En fait, toutes ces boîtes-là, finalement, si tu n'arrives pas à avoir des fonds, à relever des fonds, genre un million en série A, tu meurs.
- Speaker #1
Exactement.
- Speaker #0
Tu n'as plus de cash. Donc tu es hyper dépendant des financements. Alors que le but d'un business, c'est d'être profitable. C'est de créer de la valeur et c'est de pouvoir durer.
- Speaker #1
Maintenant, tout le monde parle de ça.
- Speaker #0
Mais à l'époque, pas.
- Speaker #1
Mais à l'époque, je te parle de moi, de ma dernière grosse levée, c'était il y a deux ans, enfin un an, donc un an, deux, trois ans, on va dire. Même à l'époque de Youbooks, on a fait trois levées de fonds. À aucun moment, on a été challenge. Moi, pendant mes plus de dix années dans la tech. Jamais j'ai été challengé sur de la rentabilité. J'ai dû faire une bonne dizaine de levées de fonds quand même. Mais jamais, même jamais, j'ai fait de BP. Ça paraît fou aujourd'hui. C'est pour ça que...
- Speaker #0
Tu disais dans l'autre podcast, il ne faut pas faire de BP, ça ne sert à rien. Non,
- Speaker #1
alors le BP...
- Speaker #0
Vous allez en prendre un extrait.
- Speaker #1
Le BP, c'est un exercice. Je considère que c'est un exercice et en fait, le BP, il faut quand même en faire. Et en fait, après, c'est que ma lecture des choses, mais le sentiment que j'avais quand je me faisais challenger sur mon BP, c'était ma capacité à pouvoir construire des hypothèses et partir du coup d'hypothèses de développement de ta boîte, que ce soit tes pertes, mais aussi ce que tu peux rentrer, et construire une stratégie autour de ça. En fait, c'est un exercice pour voir est-ce que ça marche Est-ce qu'on arrive à construire quelque chose à travers ce BP
- Speaker #0
Ouais, après tu vas dans...
- Speaker #1
Parce qu'un BP, c'est pas un budget.
- Speaker #0
Un BP, c'est pas un budget, mais quand même. Moi, je l'ai fait pour mon propre projet. Mais le but pour moi, c'était d'être rentable le plus vite possible, pour être le plus vite possible, moins dépendant des fonds. Mais parce que la vision, elle est différente aussi. C'est pas de la tech, c'est un produit physique. Donc forcément, il faut que tu maîtrises tes coûts. T'as pas le choix. Et puis ton BFR, parce que forcément, tu vas devoir acheter une commande. enfin ta première production il faut bien la financer mais c'est pas du risque pur c'est pas de l'investissement de départ mais sans ça sans faire cet exercice tu ne sais même pas où tu vas et même pour pouvoir scaler ta top line si tu t'es pas fait un vrai plan et que tu sais pas ok faut que j'aille chercher tel ou tel client c'est quand même compliqué après peut-être tu me disais parce que je viens de la finance équipe profitability tu l'as dit
- Speaker #1
Tu fais le BP pour voir si ça marche, en te disant que c'est un technique, etc. Mais la réalité, souvent, c'est que le BP, il faut atteindre un certain niveau de maturité dans le développement de ta boîte pour construire un BP avec des prédictions qui soient fiables. Pourquoi Parce que pendant longtemps, tu es en phase d'itération. Et donc, tu vas tester des choses, que ce soit dans ton marketing d'acquisition ou autre, qui sont quand même de l'ordre du test. Donc, il faut accepter.
- Speaker #0
Que ça se passe pas.
- Speaker #1
De pouvoir soit prendre de l'avance ou prendre du retard pour pouvoir ensuite itérer, améliorer. Donc en fait, le BP, en fait, pour moi, c'est un exercice intellectuel quand même, pour voir si ça marche ou ça marche pas. Et ensuite, il faut quand même accepter que tu peux avoir à un moment donné un dérapage dans ce BP. Parce que, si t'étais en maîtrise de ton budget à la ligne près et à l'euro près, T'es pas une startup. T'es déjà une entreprise avec un business model qui marche, avec des clients qui fonctionnent, avec un coût d'exception qui fonctionne.
- Speaker #0
Après, je pense que c'est quand même, même si tu sais que c'est impossible de prédire l'avenir, forcément, tu te trompes dans ton BP. Mais pour moi, ça te donne quand même un cap.
- Speaker #1
Ouais, ça te donne un cap.
- Speaker #0
Tu sais comment négocier tes coûts pour pas que ça dépasse le budget ou au moins t'en rapprocher. Et puis, tu vas te donner à fond sur les cibles que t'as targetées. Je parle vraiment comme une startupeuse, c'est insupportable.
- Speaker #1
excusez-moi pour les anglicismes mais vraiment je ne me reconnais plus je le vois comme un outil en fait je le vois comme un outil qui va te permettre justement d'avoir une forme de compréhension globale de ton business mais je fais vraiment une différence entre cet exercice que tu fais un peu en phase amont et le moment où tu rentres sur la construction d'un budget parce que t'as compris tu vois quels sont tes coûts d'acquisition combien ça te coûte de gagner un nouveau client, combien tu vas en gagner sur l'année, combien ça va te coûter à dépenser, et quel chiffre d'affaires tu vas générer. Et ça, il faut un peu de temps pour pouvoir être en maîtrise dessus. C'est ce qu'on appelle le scale. Et cette partie-là, avant d'être dans cette phase de ta boîte, il faut connaître les autres phases. Et parfois, elles sont plus ou moins longues. Elles sont, la plupart du temps, souvent plus longues. Tu vois, que moins longue.
- Speaker #0
Et du coup, pourquoi toi, en tant qu'entrepreneur, tu voulais vraiment revendre et ensuite faire d'autres projets Ou... Non. Non Non. Quel était le plan de base
- Speaker #1
J'avais pas de plan à la base. Non, j'avais pas de plan, pas du tout.
- Speaker #0
Tu ne pourrais pas revendre dans ce cas-là La dernière boîte Parce que t'en avais marre La dernière boîte,
- Speaker #1
ouais. Je crois que j'en ai parlé sur peut-être un podcast, je crois. Effectivement, moi, j'ai revendu parce que j'étais cramé, j'étais fatigué. Et maintenant, je peux en parler, mais je pense que je ne me rendais pas compte de la fatigue mentale dans laquelle j'étais sur les deux dernières années. J'ai fait des décisions avec le recul, je pense que j'ai manqué de clairvoyance. Cette clairvoyance que j'ai perdue était directement liée à mon état de charge mentale et de stress. Parce qu'il faut quand même se dire que, tu vois, on en rigole un peu, de se dire on a levé de l'argent, on cramait de l'oseille et tout, tu vois. Mais la réalité, c'est que pendant six ans, moi j'avais quand même en donné plus de 50 salariés. Quand tu crames 200, 300 000 euros, 400 000 euros par mois, tu vois. que tu sais que tu as un runway, donc à un moment donné, la fin. En fait, une startup qui... Moi, je disais souvent sur Sohan, chaque jour qui passe, on est plus proche de la fin.
- Speaker #0
Ah oui.
- Speaker #1
Tu vois, c'était ça mon mindset. C'était de me dire, chaque jour qui passe...
- Speaker #0
C'est horrible.
- Speaker #1
Je suis plus proche de la fin. Parce que chaque jour qui passe, je cramais de l'oseille et il allait falloir que j'en relève. Parce que même à la fin de Sohan, s'il avait fallu que je mène... D'ailleurs, on avait fait l'exercice de se mettre dans la situation de break-even. Il m'aurait fallu 18 mois supplémentaires. Donc, il aurait été nécessaire qu'on relève de l'argent une fois de plus ou au moins qu'on bridge à ce moment-là pour nous permettre d'aller chercher le break-even. Donc, imagine, je pense que j'avais évalué entre tout l'argent cramé et le bridge qu'il aurait été nécessaire de faire. C'est-à-dire qu'en gros, c'est comme si globalement, on aurait dépensé pas loin de 10 millions d'euros pour atteindre le break-even.
- Speaker #0
Donc,
- Speaker #1
le point mort. Le point mort. Oui.
- Speaker #0
C'est énorme.
- Speaker #1
Donc, voilà. Et ça, c'est un truc.
- Speaker #0
C'est vrai.
- Speaker #1
On ne se rend pas compte de la charge mentale que c'est à porter. Mais j'étais vraiment cramé. J'ai enchaîné les levées de fonds parce que c'était mon job de les faire. À ce moment-là, on était trois associés. C'était mon job d'aller faire le... D'aller convaincre.
- Speaker #0
D'aller faire le commercial.
- Speaker #1
Et un entrepreneur, il passe son temps, en fait, un entrepreneur passe son temps à essayer de convaincre.
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
Et la plupart du temps, on lui dit non. Et en fait, ton enjeu, c'est pendant combien de temps tu vas tenir jusqu'au moment où tu vas craquer. Parce qu'il y a un moment où toute la journée, on te dit non. C'est dur. Et c'est encore plus dur quand tu as des salariés que tu as embarqués, que le peu de personnes qui t'ont dit oui sont là et comptent sur toi. Et donc, à ce moment-là, je pense que j'ai manqué de clairvoyance. Comme j'ai un rapport à la souffrance qui est probablement différente que la plupart des gens. Pour moi, souffrir, c'était OK. Je ne me rendais pas compte que j'étais en train de me cramer. Voilà, par rapport à mon background, à mon rapport au sport d'endurance. Tu vois, à ce moment-là, je faisais des délires de triathlon. Donc, j'étais en plus, je me cramais déjà un physiquement. Et en plus, je ne me rendais pas compte que j'étais en train de me cramer intellectuellement. Donc, en fait, je suis arrivé sur un moment où j'étais très fatigué, où je n'arrivais plus à driver comme je le souhaitais mon board. Je rencontrais des vraies difficultés. à gérer mon board et notamment les fonds d'investissement qui étaient rentrés au capital.
- Speaker #0
Oui, parce que c'est dur aussi, les fonds, ils te mettent une pression.
- Speaker #1
Il y avait quand même une très forte pression. Et voilà, à un moment donné, j'ai réfléchi à plusieurs scénarios, dont un scénario qui d'ailleurs a été posé sur la table, à savoir que je parte et qu'on recrute un directeur général qui reprenne la boîte, un scénario qui a été mis en place.
- Speaker #0
Je suis parti deux mois avant que...
- Speaker #1
Je n'ai jamais réellement compris la raison du pourquoi, mais où ce DG, finalement, est parti. Et du coup, comme entre-temps, j'étais tout le temps le mandataire président de la boîte, les papiers n'avaient pas été faits, je suis revenu quasiment dans la journée. Et c'est à ce moment-là que j'ai dit, OK, on va vendre la boîte.
- Speaker #0
parce que je ne me vois pas, moi, du coup, comme j'étais tout le temps, finalement, le CEO président mandataire, je ne me voyais pas repartir sur un set de rechercher un DG. Ça m'avait pris 6-8 mois, tu vois, de trouver un DG, de l'emboarder, de se mettre d'accord, de vérifier si les personnes sont bonnes, d'être sûr avant de le présenter à ton board. Je me suis dit, moi, je ne me vois pas repartir pendant un an à un recruter quelqu'un. Pendant ce temps-là, devoir rassurer les équipes de, ah ben Nicolas est parti, il revient. Mais il revient pour repartir. Tu imagines le truc.
- Speaker #1
Après, ça fait perdre un petit peu en crédibilité.
- Speaker #0
Tu dis, tu dis. Au-delà de la crédibilité, ce qui comptait pour moi, c'était le projet. En fait, à la limite, je m'en foutais de ma crédibilité. Moi, ce qui me dérangeait, c'est qu'est-ce que je raconte aux collaborateurs Comment je leur donne envie Non,
- Speaker #1
mais crédibilité, pas que de toi, mais aussi de la boîte. Est-ce que ce board, est-ce que cette équipe dirigeante a la capacité à nous porter plus loin Et est-ce qu'on peut encore leur faire confiance Donc voilà,
- Speaker #0
et tu vois, et ça... Ça nous a amené à prendre cette décision qui était de se dire, est-ce qu'on essaye À ce moment-là, je pense que même dans notre board, personne ne nous donnait vainqueur. Et on a réussi. Après, on n'a pas gagné beaucoup d'argent.
- Speaker #1
Tu as déjà tellement levé. Et puis avec les clauses,
- Speaker #0
j'imagine que tu as fait des pactes. En gros, j'avais des clauses dans le pacte qui permettaient au fond, à un certain niveau, de revendre de la boîte. de récupérer leur mise. Du coup, concrètement, c'est-à-dire qu'ils se servaient en premier sur l'argent de la vente. Et donc, voilà. Mais en tout cas, ça a permis au projet de continuer, de s'intégrer dans un groupe.
- Speaker #1
C'était acheté par qui
- Speaker #0
Une boîte qui s'appelle Plus Que Pro, un groupe alsacien, qui avait fait un LBO quelques mois avant, de 55 millions d'euros, pour acheter d'autres boîtes. On est arrivé pile poil à ce moment-là, et encore aujourd'hui, le projet continue. Mais voilà, pour répondre à ta question, ce n'était pas du tout mon plan. Et d'ailleurs, c'est pour ça que j'en parle. Parce que ce n'est pas évident de se rendre compte qu'on est cramé. Moi, j'arrive à me rendre compte maintenant, même si ça fait déjà un an. Et tu vois, même sur cette dernière année, si je la décompose un peu en moi, il m'a fallu du temps pour arriver là où je suis aujourd'hui. C'est-à-dire... de nouveau à retrouver un processus de créativité parce que pendant plus de six mois, j'arrivais même plus à réfléchir. J'étais vraiment, vraiment cramé. Alors moi, j'ai eu la chance de ne pas faire de dépression haute, ça ne m'a pas empêché d'avancer, de faire des trucs, mais je sentais que ce côté créatif que j'ai toujours eu, de me dire, tiens, il y a un problème, il y a un truc à faire, écoute, tu vois.
- Speaker #1
Ton cerveau, il avait besoin de repos, en fait.
- Speaker #0
Il n'y avait plus rien. Et donc ça, ce n'est pas facile. Donc voilà, je trouve ça peut-être bien d'en parler parce que je pense qu'il y a plein d'entrepreneurs clairement qui fassent par là.
- Speaker #1
Oui. Je vois sur LinkedIn un autre Nicolas d'ailleurs qui a aussi fait le podcast Les Sages qui a cramé en pleine levée de fonds. Voilà, burn-out. Et en fait, tu te crames. Tu es tellement dévoué. C'est tellement, je ne sais pas, ton truc qu'on disait tout à l'heure. C'est ta boîte. C'est ta boîte. Tu te donnes. Tu donnes tout en fait pour cette boîte. Pour une cause, parce que tu as des salariés, parce que tu es... Tes responsabilités, elles augmentent. Et en fait, c'est toi qui prends. Enfin, t'es humain.
- Speaker #0
Ce que tu dis, c'est vrai. Les responsabilités augmentent. C'est-à-dire qu'en gros, tu vois, souvent l'entrepreneur, il est entrepreneur. Et il devient dirigeant, chef d'entreprise, CEO. Et souvent, tu sais, tous les entrepreneurs qu'on voit sur LinkedIn, ils sont CEO, cofondateurs ou autre, tu vois. Moi, je considère que mon... Je suis devenu CEO de Sohan seulement après 4 ans. C'est-à-dire que je suis devenu CEO de Sohan le jour où j'ai compris que mes salariés attendaient de moi une certaine posture et que le fait que je sois un entrepreneur, tu vois, slash, soit créatif, n'excusait plus le fait que, pour mes collaborateurs, j'étais aussi le dirigeant de la boîte et que je devais les rassurer, que je devais les unborder, que je devais les manager et qu'il y a une vraie différence entre... Unboarder, du coup, donc donner envie aux premiers salariés, aux premiers collaborateurs de venir. De, à un moment donné, quand tu finis par... Tu vois, nous, sur la dernière année, on avait recruté, j'avais vu sur le registre du personnel, 125 personnes. Quand tu recrutes 125 personnes, il faut donner une vision claire aux gens, un onboarding clair. Il faut leur dire c'est quoi tes missions. Et tout ça, en fait, c'est un autre métier. Tu n'es plus dans l'entrepreneuriat, tu es sur un job de dirigeant d'entreprise. Et il y a des entrepreneurs qui arrivent à faire ce move, qui arrivent naturellement, soit parce qu'ils ont les aptitudes, soit parce qu'ils ont l'envie, soit parce qu'ils arrivent à le faire, et d'autres qui se rendent compte. que c'est pas forcément ce qu'ils aiment.
- Speaker #1
Donc tu finis à plus vraiment être aligné aussi avec ta position
- Speaker #0
C'est surtout que tu te poses tous les jours la question de te dire est-ce que du coup je suis bon pour le projet ou pas Et ça c'est un truc pour le coup moi que j'ai toujours eu en tête qui était de me dire, même si je suis à la base de l'idée que j'étais l'actionnaire majoritaire et le CEO de la boîte, je me suis toujours dit je travaille pour le projet c'est important donc tu travailles vraiment pour pour le projet pour le projet est ce que mes skills elles sont bonnes pour le projet et j'ai pas toujours bien sûr répondre à la question il ya des moments où je me suis peut-être voilé la face ou autre tu as bien des moments aussi où c'est dur de se dire mais finalement je peux arriver à mon plafond de verre ou pas c'est pas simple puis tata aussi quand et donc cofondateur CEO d'une boîte, tu as plusieurs casquettes. Tu as la casquette du cofondateur, tu as la casquette du CEO, donc ce n'est pas la même chose, cofonder une boîte et être CEO, c'est un peu, tu as un mindset et à côté tu as un métier. Et après tu as la casquette aussi de l'actionnaire. On n'en parle pas, mais en réalité, le CEO devrait être capable, à un moment donné, de prendre du recul et de se dire, en tant qu'actionnaire majoritaire de cette boîte, est-ce que la direction qu'on est en train de prendre est bonne ou pas imagine à quel point c'est lunaire dans ta tête c'est que tu devrais prendre de la hauteur sur ton propre travail et te dire ah mais attends moi je suis actionnaire majoritaire donc mon intérêt en tant qu'actionnaire majoritaire c'est que ça marche mais heureusement quand même les fonds les actionnaires sont là pour te rappeler aussi ils te le rappellent bien tous les mois que tu n'as pas atteint ton objectif et que ça par contre c'était très positif malgré tout ce que je peux dire sur les fonds c'est que ils te font grandir très vite parce qu'il te rappelle très vite que, en gros, c'est toi le patron. Et moi, je me souviens, il me disait souvent ça. Donc, tu passes de je suis entrepreneur à je suis patron et de tu vas changer ta posture Et en plus d'être patron, tu es aussi actionnaire, donc tu es aussi responsable. Et en fait, très vite, c'est pour ça que c'est là où, en gros, ça te met une forme de pression, alors que tu as la pression, tu as la pression que toi-même, tu te mets aussi par rapport à ça. Mais en revanche, c'est très formateur parce que, moi, ça m'a ouvert vachement, tu vois, une... perspectives que j'arrive à voir aujourd'hui, qu'à l'époque je ne voyais pas du tout. C'est-à-dire que quand j'avais ces discussions-là avec notamment un des partenaires du fond, je voyais ça comme un affront direct.
- Speaker #1
Oui. Non, mais bien sûr.
- Speaker #0
Tu vois Bien sûr. Maintenant, avec mon recul, je me dis,
- Speaker #1
c'est bien. Chacun a ses propres intérêts et le but, c'est de tous les faire converger. Donc ça débarque. C'est hyper dur. Et d'ailleurs, j'aurais tellement aimé qu'on puisse aller sur ton activité maintenant. maintenant que tu es investisseur et dans la Sportec, mais tu vois, l'heure tourne. On a déjà dépassé le temps. Mais je suis contente parce que finalement, ça a pris une toute autre tournure.
- Speaker #0
C'est le risque, tu vois, quand on n'a pas la trame.
- Speaker #1
Non, mais en fait, j'avais la trame dans ma tête, mais c'est tellement... En fait, j'aime bien les discussions un peu plus profondes. Et là, je trouve que tu t'es vachement livrée et qu'on est allé, pas dans le strass et les paillettes de l'entrepreneuriat, mais dans les conversations sans filtre. Et de tous les... Toutes les blessures, toutes les souffrances qu'on a pu avoir dans une vie. En tout cas, je trouve ça particulièrement inspirant et ça change de ce qu'on a l'habitude d'entendre. Donc quand même, pour finir sur une note, on n'a pas envie de se pendre en rentrant à la maison. Surtout pas,
- Speaker #0
parce que ce n'est pas le cas. Tu connais la tradition.
- Speaker #1
Non. On a un petit message pour toi, qui m'a bien fait rire. Donc j'espère que...
- Speaker #0
C'est quoi la tradition déjà
- Speaker #1
La tradition, c'est l'invité mystère. L'invité mystère. Le fameux. Donc, hop, je te laisse écouter.
- Speaker #2
Tout d'abord, merci à Nicolas de m'avoir suggéré comme intervenant de ce podcast. Et merci également à Nathalie pour les échanges bienveillants qui m'ont aidé à formuler mon intervention. Du coup, au lieu de poser une question...
- Speaker #1
Ah bah mince Bien reconnu, c'est lourd. Bah ouais, t'as lu le nom.
- Speaker #2
Au lieu de poser une question à Nicolas, j'aimerais plutôt partager avec vous une anecdote qui fut un peu le fil rouge de notre récent séjour à Girona, en Espagne, où nous nous sommes retrouvés la semaine dernière pour aller rouler sous des hospices météorologiques plus cléments que Bruxelles ou Rézy de Nicolas et Londres, où je suis basé. Nous voilà donc à rouler, à nous entraîner chaque jour environ une heure et demie à deux heures. lors de la pause déjeuner pendant la semaine et entre 3 et 5 heures lors des samedis et dimanches. Pour info, en général, pour rentrer chez nous, nous devions faire le tour d'un rond-point proche de notre émergement. Mais taquin que je suis, alors que nous sommes en train de terminer le faire le tour du rond-point à la fin de notre première session ensemble, je crie à Nicolas qu'il faut absolument ne pas s'arrêter là et qu'il faut continuer et enchaîner avec un second tour du rond-point. Qu'ici à Girona, il y a une étiquette du cycliste. et qu'il ne faut surtout pas déroger à la règle et que dès lors on se doit de faire deux tours du rond-point. Évidemment Nicolas ne comprend pas et peste autant qu'il essaie de comprendre. Voilà une bonne image de Nicolas l'entrepreneur qui essaie de comprendre et de trouver des solutions tout en gardant un peu d'humour et la tête froide sur le pourquoi du comment du double tour du rond-point à Girona.
- Speaker #0
Du coup, on ne sait toujours pas pourquoi.
- Speaker #1
Mais en fait, c'était une blague.
- Speaker #0
Mais non, ce n'est pas une blague. Mais si.
- Speaker #1
Il m'a dit que c'était complètement inventé et qu'il t'avait tourné en bourrique, c'est le cas de le dire, autour de ce rond-point pendant une semaine.
- Speaker #0
À tous les rides, on allait faire les deux tours du rond-point et à chaque fois, je lui disais, il faut que tu me dises, c'est quoi cette histoire de deux tours de rond-point, d'étiquettes, de machins, c'est quoi ce truc Et tu vois, il me dit non, mais viens, on le fait. Alors moi, du coup, je me suis dit, ça a l'air de vachement lui tenir à cœur. Donc, je faisais mes deux tours de rond-point bêtement, tu vois. Et je me suis dit, mais si les gens, ils nous voient, ils ne comprennent pas. Il n'a toujours pas voulu me dire. En fait,
- Speaker #1
il m'a trollé,
- Speaker #0
quoi.
- Speaker #1
Il t'a complètement trollé. Mais alors, c'est trop drôle parce que je pensais vraiment que tu le savais maintenant.
- Speaker #0
Je le savais. Non, je ne savais pas. Du coup, maintenant... Je sais que c'est un troll, je vais l'appeler dès que je...
- Speaker #1
Et alors, attends, il y avait quand même une question à te poser. C'est quel est le surnom qu'on t'a donné à Girona pendant votre sauvée Je me souviens un peu.
- Speaker #0
Italie Ouais. Je me souviens... Attends, je crois qu'il m'a dit... Je crois qu'avec un autre gars, ils m'ont donné un surnom, mais je ne me souviens pas du nom.
- Speaker #1
C'était quoi Je crois que c'est Gaston Laplaque.
- Speaker #0
Ah oui, oui, c'est vrai. C'est ça, exactement.
- Speaker #1
Il faut quand même expliquer un peu le contexte de ce Gaston Laplaque. Pourquoi Moi, je sais pourquoi.
- Speaker #0
Pourquoi Parce que quand on fait du vélo, sur les vélos, il y a deux plateaux. Un petit plateau et un grand plateau. Et c'est vrai que je passe beaucoup de temps sur ce qu'on appelle le gros plateau. Donc, il y a une expression dans le vélo qu'on appelle la plaque. Et c'est vrai que j'aime bien rouler sur la plaque parce que je trouve que ça... ça me permet d'avoir un travail musculaire, d'avoir mal aux jambes. Et donc en fait, dans les bosses, j'ai tendance aussi à monter tout sur la plaque et ça les faisait marrer parce que je ne voulais pas mettre le petit plateau. Et à chaque fois, je leur disais le petit plateau, c'est pour les enfants.
- Speaker #1
En fait, c'est ça, le petit plateau, il te permet de moins forcer sur les jambes et de mouliner et de garder la même vitesse. Mais en fait, quand tu es sur la plaque, tu t'épuises.
- Speaker #0
Et je sais.
- Speaker #1
C'était par ego En disant, non mais j'ai dit que j'en étais sur la plaque, donc je suis sur la plaque
- Speaker #0
Je pense que... Et à la fin,
- Speaker #1
tu souffres, mais l'ego...
- Speaker #0
Il y a un côté chambreur où je me dis, les gars, vous n'allez pas rester petit plateau. Donc moi, je dis, moi, regardez, je suis sur la plaque. Puis une fois que j'ai fait ça, je me dis, du coup, je suis obligé de continuer sur la plaque.
- Speaker #1
Tu vois Et je suis toujours pareil. Nicolas, l'incrédule et l'ego.
- Speaker #0
Ouais, l'ego, c'est vrai.
- Speaker #1
Mais en fait, c'est mignon parce que, tu vois, sur le côté rond-point... t'as dit ça lui donnait tellement à coeur bah oui que je pouvais pas aller contre c'est quand même c'est quand même mignon ça tu te préoccupe quand même tu te dis que ça lui fait plaisir je me suis dit au final il y avait peut-être une vraie raison et comme tous les jours je lui posais la question et qu'il voulait pas me répondre à
- Speaker #0
un moment donné j'ai fini par arrêter d'inciter je me suis dit peut-être qu'il est pas à l'aise d'en parler et du coup je me suis dit bah vas-y viens on va faire les deux on va faire le rond-point écoutez donc
- Speaker #1
D'un côté, tu m'as l'air très pragmatique. En même temps, tu as un petit côté spirituel.
- Speaker #0
Ce n'est pas spirituel. C'est plus qu'en gros, j'avais le sentiment que c'était important pour lui. Donc, je me suis dit, je vais arrêter d'essayer de comprendre, même si j'avais très envie de comprendre parce que je trouvais ça un peu ridicule.
- Speaker #1
Il l'était. Voilà.
- Speaker #0
Du coup, je me suis dit, je vais le faire.
- Speaker #1
Voilà comment on se laisse influencer.
- Speaker #0
Tu sais pourquoi Parce que quand on voyage, et notamment là, j'étais à Girona, en Espagne. Il a... dernièrement, maintenant que je vis à Bruxelles, en fait, quand tu voyages ou quand tu vas dans des nouvelles villes, il faut que tu t'adaptes aux pratiques. Et je me suis dit, peut-être c'est une coutume ici, et donc je ne dois pas la juger ou autre, il faut que j'avais envie de la comprendre. Il n'avait pas envie de me le dire, je me suis dit, du coup, je dois m'adapter. Et donc voilà, et quand tu voyages comme ça beaucoup, il faut t'adapter aux pratiques. Je me suis dit, peut-être c'était une pratique, je ne savais pas que c'était un troll. En tout cas, c'est un troll bien réussi parce qu'on a fait la semaine.
- Speaker #1
Merci Laurent, tu m'as vendu du rêve.
- Speaker #0
On en reparlera Laurent.
- Speaker #1
Pour finir avec le crible, quelques questions un peu plus personnelles, même si on a fait beaucoup de personnels. Ouais, on n'a pas fait trop de business, mais bon, c'est pas grave, ça change.
- Speaker #0
On met près du micro du coup.
- Speaker #1
Quel est ton plus gros défaut, selon toi
- Speaker #0
Mon égo, du coup, je pense. On en a beaucoup parlé. J'ai l'impression que c'est un putain de défaut. J'ai l'impression que ça m'a joué beaucoup de tours, en fait. Quand je y repense...
- Speaker #1
Tu termines à ta place, aujourd'hui.
- Speaker #0
Non, mais c'est abusé. En fait, j'ai l'impression de... À chaque fois, tu vois, tout à l'heure, je disais, j'ai l'impression de comprendre, d'avoir 40 ans et de... Au final, là, quand on a une discussion comme ça, je me dis, mais au final, tous les ans... Ça se fait, dans un an, je vais encore raconter une histoire d'un truc que j'ai fait par ego, où je vais dire Ah, ça y est, cette fois-là, j'ai compris. Mais je crois que je comprends toujours pas, quoi. C'est abusé, quoi.
- Speaker #1
Fallrait investir dans la thérapie.
- Speaker #0
L'ego, ça a l'air d'être un problème. Ça a l'air d'être un problème. Mais par contre, même si j'ai des réactions par ego, ça, c'est important, par contre. Je pense que je fais jamais un truc méchant ou autre, tu vois.
- Speaker #1
Il y a un truc qui sonne. Oui, c'est la caméra qui s'arrête. Ta plus grande fierté
- Speaker #0
Je suis passionné. Je pense que je suis impliqué. Et j'essaie de faire les choses de façon très sérieuse. Et je pense que c'est une qualité. Du coup, je suis assez fier de ça. De garder ce leitmotiv.
- Speaker #1
Et ta plus grande réussite, selon toi
- Speaker #0
Je ne sais pas répondre à cette question.
- Speaker #1
Ton plus grand échec
- Speaker #0
Je n'ai pas de plus grands échecs, j'ai plein de petits échecs. Et cette multitude de petits échecs, c'est ce qui me permet aujourd'hui d'y voir plus clair sur la façon de ne pas les reproduire. J'essaye réellement de tirer des enseignements et de ne pas les reproduire. Je n'ai pas un gros échec, j'en ai fait plein de petits échecs, des choses que j'ai trouvées insatisfaisantes. Mais j'essaye réellement de progresser, de devenir meilleur. C'est un entraînement en fait.
- Speaker #1
D'ailleurs, qu'est-ce que signifie pour toi
- Speaker #0
réussir sa vie Je pense que la signification aujourd'hui, elle n'est plus la même que la signification d'il y a 10 ans ou 15 ans. Aujourd'hui, je dirais que réussir la vie, la vie, c'est ça ou ma vie
- Speaker #1
Ta vie.
- Speaker #0
Ma vie, ça serait de trouver un équilibre entre ma passion pour l'entrepreneuriat, qui est un truc qui est vraiment ancré en moi, je pense, aujourd'hui, ma passion pour le sport et mon envie de construire une famille. de pouvoir vraiment arriver à trouver une forme d'équilibre entre cette vie perso que j'ai mis de côté pendant longtemps et cette vie professionnelle qui a été palpitante, que je n'ai pas vu passer. En réalité, c'est ça, c'est que ça fait 20 ans et je n'ai pas vu passer. Je suis toujours passionné par l'entrepreneuriat, par les entrepreneurs. Et en fait, le temps passe vite. Et donc, j'aimerais arriver à trouver plus d'équilibre sur cette vie professionnelle qui, moi, je considère avoir beaucoup de chance. C'est-à-dire que... Chaque jour est différent. Je suis passionné. Donc, je ne me vois pas ça comme un job. J'adore tout ça. Mais ça prend une place énorme.
- Speaker #1
Oui,
- Speaker #0
je comprends. Donc,
- Speaker #1
trouver son équilibre.
- Speaker #0
Il faudrait être plus subtil.
- Speaker #1
C'est ce que je te souhaite pour la suite. En tout cas, merci beaucoup Nicolas. Merci à toi. Ça m'a fait très plaisir de pouvoir discuter de tout ça avec toi. Et à très bientôt.
- Speaker #0
À très vite.
- Speaker #1
Je vous remercie d'avoir écouté le podcast. Si vous vous êtes sentis grandis, à la fin de cet épisode, et c'est ce que je souhaite profondément. N'hésitez pas à liker, à mettre un commentaire, ou à me contacter directement pour me donner vos feedbacks ou encore pour me proposer des personnalités extraordinaires dont vous auriez envie de tout savoir. Je serai très heureuse de vous lire. Je vous souhaite une très bonne journée à toutes et à tous. À très bientôt