- Speaker #0
On ne sauve pas des vies, mais on est un acteur économique extrêmement important. À chaque édition, on génère un milliard de transactions. Et surtout, je leur dis que j'ai beaucoup de fierté à pouvoir diriger cette entreprise et qu'ils m'avaient dit, tu sais, le client, c'est sa voix qui prime et le client est tout. Et parce que je sais que c'est en travaillant dur qu'on arrive au meilleur résultat. Mais qui démontrait aussi cette capacité d'audace de Maison & Objet à réinventer l'école du design. Elle était vraie et je pense qu'aujourd'hui, parler vrai, c'est courageux.
- Speaker #1
Vous écoutez 360 Insights, je suis Nathalie Royer et je vous propose dans ce podcast les conversations sans filtre, avec des personnalités inspirantes qui façonnent le monde d'aujourd'hui. Du monde de la tech à l'industrie du luxe, nos invités partagent avec vous leur parcours, leurs succès, mais ils vous livrent aussi les coulisses de leur business et les réalités concrètes de leur quotidien. J'ai une surprise pour vous,
- Speaker #0
à chaque épisode, j'invite un invité mystère pour nous livrer une anecdote.
- Speaker #1
inédite sur notre personnalité du jour. Bonjour à toutes et à tous et bienvenue pour ce nouvel épisode du podcast 360 Insights. Alors aujourd'hui, j'ai un immense privilège de recevoir Mélanie Leroy, qui est la directrice d'un des plus grands salons internationaux autour de l'objet et de la maison, qui est une maison et objet, qui rassemble chaque année des centaines de milliers de visiteurs, des milliers de marques, qui est un événement international majeur. Mais Mélanie est aussi une femme très active, une femme de réseau. une intrapreneuse, une entrepreneuse qui a un parcours tellement riche que cet épisode, je pense, va être particulièrement passionnant. Mélanie, comment vas-tu aujourd'hui ?
- Speaker #0
Écoute, ça va très bien. Je suis ravie d'être en face de toi.
- Speaker #1
Moi aussi. Et j'ai quand même tenu à maintenir cet épisode malgré ma voix un petit peu enrouée. Donc, j'espère que ça ne s'entendra pas trop. Mais je sais à quel point c'est difficile de t'avoir. Donc, je suis particulièrement touchée que tu sois aujourd'hui avec moi. Pour commencer, et pour ceux qui ne te connaîtraient pas encore, est-ce que tu voudrais bien te présenter et expliquer un peu ton parcours et ce qui t'a amené à aujourd'hui diriger Maisons et Objets ?
- Speaker #0
Alors je suis donc Mélanie, j'ai 44 ans, je suis maman de deux enfants, deux petites filles qui ont 6 ans et 9 ans. Je le dis parce que je pense que ça va être aussi un des passages dans cette interview. Et donc j'ai eu la chance de rejoindre le groupe Maisons et Objets il y a un petit peu moins de deux ans, d'en être la directrice générale. pour piloter les marques Maisons et Objets, Mom, la plateforme digitale, et Paris Design Week, qui est la version en ville et en septembre du design.
- Speaker #1
Je ne savais pas que Paris Design Week, c'était aussi partie du groupe Maisons et Objets.
- Speaker #0
Exactement. Et c'est ce qui fait toute la richesse de cet écosystème.
- Speaker #1
D'accord. Et avant de diriger Maisons et Objets, qu'est-ce que tu as eu comme autre expérience ? Il ne s'avait que deux ans que tu es à la direction de ce groupe.
- Speaker #0
Absolument. J'ai un parcours qui est assez... À la fois éclectique, je dirais, un peu originale et en même temps assez cohérent dans les différentes étapes que j'ai pu avoir au fil de mes expériences. J'ai démarré chez L'Oréal, donc une très belle école, une très belle école de marketing produits notamment. Et puis, j'ai enchaîné une carrière dans le retail en passant par Carrefour, Casino et le groupe ID Kids qui regroupe les marques Oxibu, Léveillé, Juge, Acadie, OKD notamment. Donc, des groupes exigeants. internationaux qui m'ont rapidement formé à deux choses essentielles c'est la vision client et le data driven comme on dit c'est à dire vraiment la gestion des projets par la data et dans ces groupes j'ai pu avoir des expériences assez variées à des directions marketing commerciales digitales voilà qui m'ont absolument passionné et façonné jusqu'à mon expérience précédant l'arrivée chez maison et objets qui est chez Chez Consobaby et toujours chez ID Kids, 5 ans dans la tech, à diriger une startup.
- Speaker #1
Un passage dans la tech quand même.
- Speaker #0
Ah oui, un gros passage parce que 5 ans, ce n'est pas anodin. C'est ton annoncé. En fait, j'ai toujours travaillé pour le digital parce que, quelle que soit l'entreprise, j'ai toujours été sur des modèles omnicano. Alors, bicano dans un premier temps, c'est-à-dire retail et digital. Et puis, à partir de 2010… omnicano. J'ai même créé avec Cédiscount, quand j'étais dans le groupe Casino, une joint venture, je pense en 2009, qui s'appelait C'est géant by Cédiscount, qui a été une de mes premières expériences qui a vraiment marqué ma posture intrapreneuse dans des gros groupes et qui marquait le démarrage de l'omnicanalité pour rassembler Cédiscount et les magasins Casino, en vue de proposer une expérience qui soit plus fluide pour les acheteurs.
- Speaker #1
J'ai jamais entendu parler de cette... filiale de ce sous-groupe de Cédiscount, ils faisaient quoi exactement ?
- Speaker #0
Alors en fait, l'idée, par la direction générale de Casino, c'était de se dire, comment est-ce qu'on peut capitaliser sur Cédiscount, qui était déjà à l'époque archi-leader sur le digital, en e-commerce, qui avait à l'époque 3 milliards de clients, qui faisait 10 milliards de chiffres d'affaires, qui avait un problème avec son service client. C'est-à-dire qu'à l'époque, on achetait une machine à laver, on se faisait livrer. Mais le consommateur final avait peur, une fois sa machine installée, de n'avoir personne au service client qui était évidemment online. Et donc, le sujet, c'était comment je capitalise sur les hypermarchés qui, eux, vendaient ce qu'on appelle du brun, blanc, gris, c'est-à-dire l'électroménager, mais qui ne se vendait pas très bien, pour capitaliser sur l'expérience humaine liée au service client. Et donc, le Cégeant by Cédiscount, c'était la volonté de proposer une offre digitale de Cédiscount, tout en s'appuyant sur la force physique des magasins, à la fois pour être un... un hub de livraison et pour être aussi un service client et donc une force de frappe humaine en cas de problème. C'est normal que tu ne connaisses pas cette filière parce qu'elle a existé à peu près 18 mois avec un décollage qui était extrêmement prometteur mais qui commençait à cannibaliser les ventes et du magasin et de ses discounts. Donc, c'était plutôt un pilote pour pouvoir se dire à terme que finalement, on touchait du doigt les prémices de l'omnicanalité et que... ce qu'il fallait faire, en tout cas, ça a été la vision du groupe, c'était enlever des lignes de produits dans les magasins pour mettre des guéris de ces discounts. D'accord. Ça paraît un peu préhistorique aujourd'hui, mais oui, il faut se remettre dans le contexte, c'était assez novateur. Donc voilà, beaucoup d'années dans le retail, à des postes qui ont toujours conjugué le digital et le retail. Pour moi, ce n'est pas un sujet. Je fonctionne vraiment de manière omnicanale, c'est complètement inné. Néanmoins, lorsque j'étais chez Auxibule Éveil et Jeux, dans les années 2012-2017, je pilotais des équipes digitales, mais je ne maîtrisais pas suffisamment les fondamentaux du digital. J'arrivais à piloter des équipes, mais je ne me sentais pas suffisamment experte. Et je sentais que ça allait...
- Speaker #1
Parce que vous étiez jolie par cette phase. Comme les devs, pour attirer des équipes, tu n'avais jamais mis les mains vraiment dedans.
- Speaker #0
Absolument. Et comme je suis très picousée au client, c'est vraiment une de mes forces, je pense, je n'arrivais pas à bien cerner le parcours d'un client, ce que ça signifiait d'acquérir un client, ce que ça signifiait d'un parcours client omnicanal, sachant qu'on était vraiment sur la volonté de construire ce qu'on appelle des parcours seamless. Donc je... Je vais en magasin, je me renseigne sur un produit, je me renseigne sur les informations de ce produit, puis je vais sur le digital, je me renseigne sur le prix du produit et je vais acheter online. Et donc, à nouveau, il faut se remettre dans le contexte. À cette époque, je me suis dit, il est hors de question de se sentir dépassée. Je veux impérativement pouvoir développer une expertise qui soit plus fine en marketing digital, en sales digital, en back office. Et c'est la raison pour laquelle j'ai demandé au groupe qui venait d'acquérir une startup européenne spécialisée dans le média digital d'en prendre la tête. Et donc j'ai pris la tête de cette startup pendant cinq ans, qui était présente dans cinq pays, que j'ai fait pivoter en modèle de média data avec en fait un modèle basé à l'époque sur du machine learning. Donc ce n'était pas encore de l'IA, mais du machine learning, on s'en approchait, sachant que je suis... Par ailleurs, passionnée d'IA. D'accord. On aura aussi, je pense, l'occasion d'en reparler. Et ça a été le début du succès de ce modèle. En fait, cette boîte, c'était un TripAdvisor des produits pour bébés. Donc, un comparateur. Oui, un comparateur. Mais au-delà de ça, un générateur d'avis long, impliqué de la part des parents qui passaient du temps à donner leur avis sur des produits, à faire des vidéos sur le produit. Et comme moi, je suis très business, j'ai toujours été très business, c'est une passion profonde. J'avais été voir des marques qui sont référentes sur le marché en leur disant « Mais vous passez votre temps à essayer d'optimiser vos produits dans une démarche d'optimisation industrielle, marketing et commerciale. Comment ces avis peuvent vous aider ? » Parce que finalement, c'est un Kali et un Kanti, all-in-one, qui est d'une richesse folle. Et les marques m'ont répondu « Il y a tellement de contenu, tellement de retours, de feedback, On ne peut rien en faire.
- Speaker #1
On ne peut pas les filtrer soi-même sans ces outils de machine learning.
- Speaker #0
Exactement. Et donc, avec des équipes de devs, on a mis en place un modèle basé sur le machine learning qui digérait ces dizaines de milliers d'avis pour en extraire vraiment des polarités sur différents assets produits en vue de les aider à optimiser justement ces produits. Et ça a été un véritable succès.
- Speaker #1
C'est super intéressant parce que du coup, ça leur a permis de pouvoir filtrer ses avis, de comprendre ce que les clients attendaient, ce qu'ils n'appréciaient pas forcément et de pouvoir se corriger pour augmenter leur vente.
- Speaker #0
Exactement. Mais tu vois, ce que je dis souvent aux équipes, raisonner client, ce n'est pas une espèce de bienveillance professionnelle. C'est simplement développer une empathie qui te permette de comprendre au mieux les besoins et les attentes pour y répondre de manière active et précise dans des plans d'action. Et en fait, c'est ça, c'est qu'à l'époque, cette startup, bon moi je venais de grosses boîtes où le client était vraiment très très ancré. Et je me rappelle d'ailleurs chez Carrefour, à l'époque, j'avais une directrice générale qui a été, enfin elle était directrice marketing à l'époque. qui avait été et qui est toujours pour moi un vrai mentor, qui s'appelle Nathalie d'ailleurs, et qui m'avait dit, tu sais, le client, c'est sa voix qui prime et le client est tout. Et à l'époque, elle avait été à la genèse de la fidélité dans les magasins, des programmes de fidélité, et notamment chez Carrefour, que j'ai pu accompagner derrière chez Casino. Et elle m'avait dit, finalement, ce qu'il faudrait, c'est qu'on puisse extraire l'ensemble des avis clients du service client. pour pouvoir mieux comprendre ses attentes. Ça m'avait complètement frappée parce qu'à l'époque, la question n'était pas est-ce que c'est pertinent ou pas ? La question était, mais pourquoi on ne le fait pas ? Et c'était une question d'outils aussi. Donc, quand j'ai pris la tête de cette startup, ça m'est apparu comme une évidence, en fait, de pouvoir se servir de cette source de data pour aider vraiment d'une manière proactive le business des marques pour lesquelles je travaillais. Et donc, ce parcours tech, il a été... d'une richesse folle pour moi. Je pense qu'il y a beaucoup de gens à l'époque qui se sont demandés pourquoi je faisais ce stretch et qui maintenant comprennent parce qu'en plus de diriger cette startup, j'ai créé la marketplace ID Kids qui fédérait en fait les 16 marques du groupe et qui par ailleurs allait chercher des centaines d'autres marques pour pouvoir être une vraie proposition de valeur globale. Et ça, c'était une expérience très enrichissante, évidemment très complémentaire. Et la troisième casquette que j'avais, c'est d'avoir développé ce qu'on appelle le retail média. Donc, c'était de capitaliser sur toute la data du groupe ID Kids, la data des marques Jacques Hadid, OKD, Auxibule, Éveillez-jeux, pour en faire un vrai asset au service du groupe, en allant chercher des marques captives et hors captives externes, évidemment, et développer des programmes, finalement, médias au prisme de cette data.
- Speaker #1
Voilà. C'était controversé ?
- Speaker #0
Ah non, pas du tout.
- Speaker #1
Il y a beaucoup de personnes qui ne comprenaient pas ce stretch que tu avais fait entre ces trois projets.
- Speaker #0
Oui, parce que dans mes parcours précédents, j'avais démontré une vraie passion pour le business. Mais ça, je veux dire, elle est complètement fil rouge dans ma carrière. Mais aussi pour les marques. Très marketing, très construction de marques, très animation du client au niveau de plans d'animation commerciaux, très digital. mais plus dans une logique de stratégie d'entreprise omnicanale. Et là, c'était un stretch vers les mains dans le back-office. D'ailleurs, le démarrage a été très complexe parce que je dirigeais des équipes qui maîtrisaient de manière quasiment 100% leur back-office, évidemment, mais au-delà de ça, le projet de développement de cette startup. Et moi, je ne comprenais rien. Vraiment, je ne comprenais rien. Ça a été une mise en risque terrible. Après, je pense que ça correspond à mon caractère. Ce n'est pas pour rien que je l'avais fait. Je ne sautais pas dans le vide de manière totalement inopinée. Mais c'est vrai que j'ai traversé des mois qui étaient extrêmement complexes. J'ai été me reformer à HEC sur une partie plus digitale, juste avant de prendre ce job. Et puis surtout, j'ai été en écoute. et en humilité très forte pendant plusieurs mois.
- Speaker #1
C'est ça que j'allais dire. Il faut beaucoup d'humilité et d'écoute pour se faire apprendre par les équipes, enseigner par les équipes en place et pas venir, maintenant je suis la nouvelle directrice, je vais tout diriger, alors je ne comprends rien à ce que vous faites. Donc finalement, c'était plutôt réussi.
- Speaker #0
Oui, c'était réussi. C'était très réussi. Il a fallu s'accrocher. Mais à nouveau, je pense que ça correspond à mon caractère. Finalement, dans les expériences précédentes, Je me suis toujours mis en risque et c'est ce qui me plaît. J'ai mis du temps à l'accepter, j'ai mis du temps à l'assumer. Oui, beaucoup. Parce que je pense que je suis très protéiforme. J'ai une capacité à raisonner en arborescence qui fait que je suis autant passionnée d'industrie que de stratégie commerciale, que de stratégie de marque. Je suis passionnée par un ensemble de choses qui, pour moi, constituent un tout. Et c'est la raison pour laquelle, quand j'étais dans des jobs, à étiqueter directrice digitale, étiqueter directrice marketing. En fait, il me manquait une partie. Et c'est la raison pour laquelle aujourd'hui, avoir la direction générale d'un tout me permet de mettre en musique un ensemble d'apprentissages au fil de mes expériences avec des équipes qui sont très expertes et de réussir à faire avancer, en tout cas, Maison Objet aujourd'hui à ce rythme.
- Speaker #1
Est-ce que ce n'est pas ce qu'on appelle finalement un peu aujourd'hui les multipotentiels ? Les personnes qui s'intéressent vraiment à tout plein de sujets, qui peuvent être très douées à la fois dans le digital, mais aussi dans le marketing, dans la vente. et qui ne sont pas souvent très bien accueillies dans les entreprises parce que, comme tu le disais, on est souvent cantonnés à un poste, à une fonction. Et c'est aussi ce que donne l'entrepreneuriat ou l'intrapreneuriat, c'est d'avoir cette vision globale. Moi, c'est pareil. Ça m'a toujours manqué. C'est pour ça que j'ai toujours fait beaucoup de projets en parallèle parce qu'il faut avoir une vision globale. Et c'est ça aussi qu'on atteint quand on dirige. des groupes ou des entreprises, c'est cette vision à 360. Et si on n'est pas passé par un petit peu tous les services, il manque des branches, en fait. On ne peut pas tout comprendre si on n'a pas toute cette arborescence.
- Speaker #0
C'est exactement ça. Alors, c'est une force, je pense. Aujourd'hui, je me dis que c'est une force. Pendant longtemps, je me suis dit que c'était... Parce que je ne le maîtrisais pas assez bien, c'était une limite. Et il y a deux choses qui m'ont aidée. La première, c'est les rencontres que j'ai faites. Et notamment des personnes qui ont décelé, je pense, ce potentiel et qui l'ont... qui m'ont donné la chance de m'exprimer sur d'autres terrains que celui sur lequel ils m'ont connu. Notamment quand on est venu me chercher chez Casino pour prendre la direction des achats chez Carrefour, pardon, chez Auxibule et Veillez Jeux, j'avais jamais fait d'achat. Et là, je pilotais la direction des achats. Et ce qui s'est passé, c'est que cette femme, Nathalie Méni, qui est venue me chercher, qui m'avait connue chez Carrefour, m'a dit « j'ai besoin de toi pour m'accompagner dans le développement. » Donc Sibule Éveillé-Jeux, qui venait de se faire racheter, et il y avait énormément de choses à reconstruire, rejoint moi. Et je lui ai dit, ok, mais je veux prendre la direction des achats. Elle m'a répondu, mais tu n'as jamais fait d'achat. Et elle connaissait aussi mon, comment dirais-je, ma remise en question permanente et ma capacité à me donner vraiment les moyens d'apprendre et de progresser. Et je lui ai dit, fais-moi confiance, je veux prendre la direction des achats, parce qu'aujourd'hui... Je travaille avec des acheteurs, mais je ne parle pas suffisamment le même langage qu'eux. Et elle m'a donné cette chance. Donc je pense que la première des choses, c'est la capacité à rencontrer vraiment des personnes qui nous aident à nous ouvrir sur cette capacité à embrasser de manière 360 les différentes fonctions d'une entreprise, en tout cas direction. Et puis la seconde chose, c'est ce que tu dis, je te rejoins, c'est qu'à un moment donné, quand on n'est plus totalement satisfait par un peu l'étiquette qu'on a dans une entreprise, on va créer un side project. Et ça, ça s'est manifesté notamment en 2020, quand j'ai co-créé la mallette. C'est récent. Oui, c'est récent. J'étais encore dans mon ancienne vie tech et j'ai co-créé la mallette. Donc, c'était mon entreprise que j'ai créée et qui visait à réinventer la mallette ordinateur, donc la sacoche ordinateur, pour en faire un. un produit féminin, fashion et un peu symbole d'empowerment.
- Speaker #1
Je te rejoins parce qu'il n'y a pas très longtemps, je voulais m'acheter justement une mallette. Et en fait, sur tous les sites, on voit porte-documents. Ce n'est que des coupes, des modèles assez masculins. Et en fait, je n'arrivais pas à trouver justement un porte-documents qui soit à la fois féminin, pratique, esthétique. Donc, quand j'ai vu que tu avais créé la mallette, je me suis dit que c'était une super bonne idée.
- Speaker #0
C'était une super bonne idée. Ça a été une merveilleuse aventure. J'en parle au passé parce qu'on a fermé l'entreprise il y a deux mois avec mon associé. Faute de temps, en fait. Un side project, c'est très apprenant, c'est très impliquant parce que ça requiert de travailler le soir et le week-end. Donc, ça a de facto aussi une incidence sur sa vie personnelle. Mais je pense que pour... Je connais très bien la construction d'une marque, ce que ça requiert. J'ai beaucoup travaillé. dans ces domaines là et je sais qu'il faut pouvoir avoir une implication qui soit à 100% et malheureusement même une implication le soir et le week-end n'est pas suffisante donc on savait qu'on avait du potentiel mais mon associé comme moi on était embarqué sur d'autres jobs et c'était impossible de faire éclore la marque plus qu'elle n'était en tout cas hier avec des super résultats parce qu'on a lancé aux états unis en france On avait vraiment le bonheur de voir dans des events, dans des réseaux de networking, des femmes et des hommes qui portaient notre mallette et qui se reconnaissaient parce qu'elle est assez identitaire. Ils se prenaient en photo. Donc, il y avait une espèce d'auto, d'influence et d'auto marketing qui s'opérait, qui était très plaisant, tu vois, très gargarisant aussi.
- Speaker #1
Une pure satisfaction de voir quelqu'un porter ses produits, créer une communauté autour de ça, en discuter.
- Speaker #0
Oui, exactement.
- Speaker #1
C'est incroyable.
- Speaker #0
Et ce que cette expérience m'a appris, C'est... C'est vraiment un circuit de décision très court. Je pense que ça m'a aussi appris à être beaucoup plus pragmatique dans mes décisions. Parce qu'en fait, on est tout seul. Alors, on était deux. On travaillait avec un atelier qui était en France, puisqu'on avait vraiment la volonté d'avoir un produit éco-responsable, des matières qui étaient françaises et italiennes, et une production surtout française, qui était quand même assez rare, en tout cas pour une petite boîte de ce type très particulier. Mais au final, on était assez seuls. Et donc, c'est à la fois apprenant, parce que quand on est seul, on ne peut pas diluer la responsabilité, comme c'est le cas dans un grand groupe. Et en même temps, ça a sa limite, parce qu'il aurait fallu se staffer pour développer la boîte, et c'était à nouveau dans un side project pas possible.
- Speaker #1
Je te rejoins, moi qui l'ai aussi vécu. Même faire vraiment avancer un projet quand on n'est pas à temps plein dessus, quand on n'est pas à tout son investissement, ça ne peut pas décoller aussi bien que... Voilà, c'est que tu es à temps plein.
- Speaker #0
Non, et puis... Après,
- Speaker #1
ça apprend énormément de choses.
- Speaker #0
Ça apprend énormément de choses. Ça apprend aussi à... Moi, j'ai toujours été très agile parce que cette remise en question permanente et puis parce que je... Je m'inspire beaucoup de ce qui peut se faire dans d'autres business. Je m'appuie très vite à développer des best practices. J'ai démarré dans la beauté, j'ai enchaîné sur plutôt une partie alimentaire chez Carrefour. Et quand on parle de l'alimentaire chez Carrefour, ça peut être des couches, mais c'est aussi des boîtes de petits bois. Et puis chez Casino, j'étais sur du non alimentaire, donc ça n'avait rien à voir. Je pense que rapidement, j'ai identifié ce qui marchait dans des business et qui pouvait être rapidement reproduit. Et donc, cette agilité, elle a été... exacerbé dans le projet entrepreneurial. Et elle m'a beaucoup appris pour mon job d'aujourd'hui. Elle a été aussi renforcée par mon investissement chez l'EIA Capital, qui est un fonds d'investissement qui soutient des projets portés par des femmes, des projets à impact portés par des femmes, qui est un fonds absolument incroyable composé de 29 femmes qui travaillent aussi par ailleurs. au profil vraiment très éclectique pour pouvoir avoir cette richesse de profils et je dirais accueillir tous les projets avec des skills qu'on va animer de manière spécifique au regard de chacun de ces projets. Et donc ça m'a permis vraiment de comprendre aussi en accompagnant ces jeunes entreprises qu'il fallait du temps, qu'il fallait de l'argent et qu'il fallait vraiment développer un... tisser un réseau extrêmement important pour lancer une entreprise et en faire un succès.
- Speaker #1
En fait, dans toute ton expérience, tu as vraiment touché à tout finalement. Tu as créé ta marque, maintenant tu investis dans d'autres marques, des marques ou des projets entrepreneuriaux. Tu as vu le côté achat, le côté vente, le côté digital, marketing, un peu de finance aussi avec l'investissement. Et donc cette expérience complète, est-ce que tu penses que c'est justement toutes ces expériences que tu as vues avant qui font que... Tu as pu décoller, entre guillemets, et avoir la direction de cet immense salon qui est Maisons et Objets.
- Speaker #0
Indéniablement. Alors, une fois de plus, j'ai eu aussi la chance de rencontrer un homme qui m'a fait confiance, qui s'appelle Philippe Delhomme et qui est le président du groupe Maisons et Objets. D'accord. Qui, je pense, a compris ce multi-skill, ce multi-task aussi, qui devait répondre... aux ambitions du groupe, parce que je rappelle, le groupe, c'est Maisons et Objets, Paris Zen Week et Mom. Et donc, c'est un homme qui a quand même été à la genèse de Maisons et Objets, qui connaît parfaitement la marque, qui a été précurseur en créant Mom.
- Speaker #1
Ça a été créé quand, Maisons et Objets ?
- Speaker #0
Il y a 30 ans. On est dans la 31ème année. D'accord. Voilà. Et donc, il connaît parfaitement la marque. Je pense qu'il y a cette longueur d'avance pour comprendre aussi tout le potentiel que ces marques ont et qui avaient besoin en tout cas qui recherchait quelqu'un qui puisse rebondir aussi bien d'un modèle physique à un modèle digital. Et c'est vrai que... Voilà, je le remercie infiniment parce qu'il m'a fait confiance là-dessus, sachant que je ne venais pas du milieu des salons.
- Speaker #1
Parce que c'est encore un monde à part.
- Speaker #0
C'est encore un monde à part. Mais là où on s'est rencontrés avec Philippe, c'est que... Et d'ailleurs, c'est ce que je suis en train de construire. Pour moi, Maisons et Objets, c'est plus qu'un salon. On focalise sur Maisons et Objets. Maisons et Objets, c'est plus qu'un salon. Mais un objet, c'est une plateforme physique qui permet de soutenir et de développer le business de marques, de retailers, d'architectes et de spécialistes de l'hospitality. Avec cette casquette business dont je te parlais tout à l'heure, et puis ces différents profils, retail, l'architecture, moi, ça, je ne venais pas du tout de l'architecture.
- Speaker #1
On ne peut pas tout maîtriser non plus. Non,
- Speaker #0
c'est des marques aussi. En fait, j'ai compris très rapidement quelles étaient les attentes des clients, qu'ils soient exposants, donc vendeurs, marques, ou qu'ils soient visiteurs, acheteurs, retailers, architectes et spécialistes de l'hospitality. Et c'est cette casquette client que j'ai toujours eue qui m'a permis rapidement de comprendre le business modèle de Maisons et Objets mais surtout de comprendre son bénéfice. Comprendre toute sa proposition de valeur. Et il s'avère que pendant 12 ans, j'ai été visiteur accru, enfin régulière, du salon. Donc je le connaissais très bien de l'intérieur. Enfin de l'extérieur plutôt.
- Speaker #1
Alors après la grande distribution, mais quand t'étais dans le groupe, c'était Onyx. ID Kids. Là t'étais aussi acheteuse.
- Speaker #0
Alors j'ai dirigé les achats d'Oxybul et Veillez Jeux. Et Auxibule Éveillé Jeux, c'était des jouets, de la décoration, du livre. Voilà, un ensemble de produits pour enfants. Il devait y avoir 4000 références à l'époque. Peut-être même plus, je n'ai plus en tête. Et donc, on allait sur le salon.
- Speaker #1
Où il y a aussi une partie, justement, famille.
- Speaker #0
Oui, enfants, exactement. On allait sur le salon. Avant ça, je l'avais connu parce que chez Carrefour et Casino, Maisons et Objets, c'était déjà un hub d'inspiration infini. Je n'aurais pas imaginé Ah si, en fait il faut se rendre compte et alors moi c'était totalement bluffant c'est que quand on est dans le milieu de la grande distribution c'est extrêmement compétitif ce sont des écoles de la vie c'est à dire qu'il n'y a pas de cadeaux ce sont des profils très capés aussi bien sur le background comment je pourrais dire ça en termes d'études, donc venant de très grandes écoles que le background terrain, donc des personnes extrêmement puissantes et dans un milieu extrêmement compétitif. Et Maison et Objet, c'était un des seuls moments dans l'année, un des quasi-seuls moments dans l'année où entre enseignes, on se contactait, mais complètement animés par l'émulation d'aller sur Maison et Objet pour se dire « Et là, où est-il ? » On n'allait pas avoir les mêmes choses parce qu'on était quand même toujours en compétition. Mais animé par cette émulation d'inspiration de créativité qu'offraient Maisons et Objets.
- Speaker #1
D'accord. Je n'aurais pas pensé. C'est très intéressant.
- Speaker #0
J'ai connu Maisons et Objets assez tôt. Carrefour, Casino, ID Kids, j'y suis beaucoup allée parce que je dirigeais les achats. Ensuite, quand j'ai construit la marketplace, il y avait beaucoup de marques, les équipes sales que je dirigeais. J'allais... aller visiter. C'est un salon que je connaissais très bien de l'extérieur. Pas de manière exhaustive, parce que j'allais moins sur certains halls ou certains secteurs. Mais j'ai vu l'évolution du salon et je pense qu'en arrivant, j'avais une forme de clairvoyance sur les bénéfices qu'offraient Maisons et Objets. J'avais aussi une forme d'exigence sur le virage que devaient prendre Maisons et Objets pour répondre de manière encore plus active aux besoins des clients.
- Speaker #1
D'accord. Et donc, c'est la discussion que tu as eue avec le fondateur de Maisons et Objets. Et c'est comme ça qu'il a décidé aussi de te faire confiance parce qu'il a aimé ta vision.
- Speaker #0
Je pense.
- Speaker #1
Finalement, et la compréhension d'elle. Alors du coup, est-ce que tu peux nous parler un petit peu de Maisons et Objets ? Combien il y a ? Tous les types d'exposants qu'il y a, les profils des acheteurs aussi qui viennent, on va dire des visiteurs. Et tous les types d'acteurs que ça rassemble en fait.
- Speaker #0
Maisons et Objets. C'est une entreprise qui est complètement incroyable parce que, je vais donner quelques chiffres et après je rentrerai dans le quali, mais il faut se rendre compte que deux fois par an, et on est quasiment les seuls dans notre industrie à proposer ce rendez-vous deux fois par an, c'est à peu près... entre, on va dire, 60 et 70 000, à chaque édition, c'est 60 à 70 000 visiteurs du monde entier qui viennent, avec 55 % de Français et 45 % d'internationaux. C'est 2300 marques qui sont représentées sur 15 secteurs, avec un éclectisme de secteurs, d'industries créatives qui sont représentées et qui font l'unicité, la singularité de Maisons et Objets. On va avoir aussi bien de la papeterie, que des articles de mode, que des articles pour enfants, que de la décoration, que du design, que du mobilier. Voilà, je ne dis pas tout de manière... Que du food, je ne dis pas tout de manière exhaustive.
- Speaker #1
Un petit peu de cosmétique aussi.
- Speaker #0
Du bien-être et du well-being, exactement, qu'on a lancé en septembre 23. Mais ce que je trouve merveilleux, c'est qu'à chaque fois qu'on me pose la question de qui sont tes principaux concurrents, j'en cite... Je vais citer Milan, je vais citer Ambiente en Allemagne, ICFF aux Etats-Unis, mais in fine, ce ne sont pas des concurrents, on ne peut pas parler vraiment de concurrence parce qu'ils ne représentent qu'une partie de ce que le salon représente. Et donc ça, c'est une énorme chance parce qu'aujourd'hui, je crois fondamentalement en l'hybridation des secteurs, je crois fondamentalement en l'hybridation des métiers aussi. Et finalement, on a un terrain de jeu qui est complètement ancré dans son temps. Parce qu'un retailer aujourd'hui, donc un concept store, une boutique indépendante, quelle que soit sa provenance dans le monde, ne va pas simplement proposer des bougies ou de la petite décoration. Il va de plus en plus s'intégrer du fashion, il va de plus s'intégrer du food. Et donc, Maison Objet devient un all-in-one. C'est vraiment un one-stop destination. Un one-stop shop. Pour pouvoir, sur un niveau de qualité qu'on veut premium, parce qu'on a un niveau de curation qu'on... qui est important chez nous, il va pouvoir tout trouver. Et ce qui est merveilleux, c'est que du côté des marques, on en a à peu près entre 2300 et 2500 à chaque édition, les marques vont venir pour rencontrer ces fameux retailers, mais pas qu'eux. Elles vont venir aussi rechercher des architectes et des spécialistes de l'hospitality. Et quand on regarde l'hospitality aujourd'hui, avec les cafés, les hôtels et les restaurants, on se rend compte que de plus en plus, ils ont besoin de cette petite décoration pour... faire la singularité de leur projet. Ils ne vont pas venir chercher du gros fonctionnel. Ce n'est pas chez nous qu'ils vont le trouver, mais ce supplément d'âme qui va faire de leur projet quelque chose de très singulier. Et puis, les hôtels vont venir aussi chercher tout ce qui va pouvoir intégrer leur boutique hôtel. On a beaucoup de musées qui viennent aussi pour leur curation de produits.
- Speaker #1
C'est surprenant, ça.
- Speaker #0
C'est booming. C'est-à-dire que les musées, aujourd'hui, se portent plutôt bien. et les boutiques de musée qui sont vraiment de l'achat d'impulsions pures et dures marchent très bien. Donc ils viennent chez Maisons et Objets pour trouver toutes les inspirations. Et puis après il y a l'inspiration. L'inspiration au-delà de l'offre. Parce que l'offre en tant que telle, c'est le cœur du projet de Maisons et Objets, bien sûr, mais la singularité aussi de Maisons et Objets au regard de ses concurrents, c'est des hubs d'inspiration pour lesquels on... On est très reconnus au travers notamment de ce qu'on appelle les « what's new » . Les « what's new » , ce sont des concepts qui font entre 150 et 200 m² qu'on va proposer sur le salon. Donc, ce sont des lieux immersifs qui sont préemptés par des curateurs. Je vais donner l'exemple sur « Jourvilliers 25 » , la dernière édition. Il y avait le « what's new in décor » d'Elisabeth Leriche, plutôt sur la partie architecture. Il y avait le « what's new in hospitality » de Julien Seban, du studio Ukronia. qu'on a créé spécialement pour cette édition, qui allait sélectionner une offre sur l'ensemble du salon dans une scénographie carte blanche, donc complètement sur sa patte, complètement embarquée sur sa patte, pour répondre aux enjeux de l'hospitality. Et un What's New in Retail, préempté par François Delclos, qui pareil a été opérer une sélection de produits répondant aux enjeux du retail. au sein d'une scénographie inédite.
- Speaker #1
Magnifique. Alors justement, tu as bien fait la liaison. J'ai un premier message pour toi que je vais pouvoir te partager. Il y en a pas mal, mais comme ça, ça permet de faire le lien.
- Speaker #2
Je pense que le deuxième moment fort avec Mélanie, ça a été le salon de Maisons et Objets de janvier dernier. On a fini le salon il y a un peu plus de deux semaines et ça a été un moment extrêmement fort parce que c'était la première fois qu'on faisait une installation aussi grande et surtout la première fois où on avait une une entité comme Maisons et Objets via Mélanie qui nous a proposé de faire une installation aussi grande. Ça a été un moment fort parce qu'on a pu le partager en amont avec Mélanie et toute son équipe et surtout pendant le salon où tous les jours on avait la chance. d'avoir la visite de Mélanie et un décompte des visites. On a eu un peu moins de 12 000 personnes sur le salon qui sont venues à notre exposition. Et ça a été du coup pour moi un moment très fort qu'on a pu partager avec Mélanie et son équipe. On a eu une queue qui ne s'est jamais arrêtée. Et je pense que professionnellement et amicalement, ça a été un moment très fort pour nous. Je pense que ça a été un moment très fort parce qu'il a eu un engouement qui a été génial. énormément de gens en ont parlé et voilà on a pu le voir aussi sur le terrain avec Mélanie que tout le monde, toutes les personnes qui venaient étaient hyper enchantées et pour nous c'était une chance et une très belle opportunité de pouvoir partager ça ensemble. On a eu la chance aussi via Mélanie d'avoir des super marques qui ont participé à notre projet, notamment je pense à Christophe avec lequel on a fait une super vitrine et ça fait partie des moments je pense on se viendra parce que Mélanie a fait un pari de nous contacter et aussi parce qu'on a eu la chance de partager un très beau projet ensemble.
- Speaker #0
Julien, c'est une super rencontre. En fait, ce que ça m'évoque, d'abord, je suis évidemment touchée parce que c'est un feedback qui me fait plaisir. On l'a construit avec les équipes de Maisons et Objets pendant plusieurs mois, Julien et son équipe. En fait, ce que ça m'évoque, c'est que La force de Maison et Objet, c'est sa communauté. Et tu vois, il parlait de Christophe, Émilie Viag est une de mes amies, que j'ai mis en contact avec Julien, qui rêvait de pouvoir mettre quelques pièces Christophe dans son installation. Julien, je l'ai rencontré grâce à mon équipe sur Milan l'année dernière. Et tout ça, c'est la force de Maison et Objet, c'est sa communauté et cette envie d'acteur, de professionnel dans l'industrie de la créativité et du design. de réinventer les codes. C'est très important pour moi, je pense, de ne pas hésiter à les twister, de ne pas hésiter à montrer un maison et objet qui peut être disruptif, qui peut être audacieux, qui peut être novateur, quitte à ce qu'il soit clivant. Je pense que ça, ce n'est pas un sujet, parce que qui dit clivant dit aimé ou pas aimé. Et donc, ça veut dire que ça suscite une émotion.
- Speaker #1
Et ça donne de la bonne communication. J'ai l'impression que c'est un petit peu dans ton état d'esprit aussi, de l'audace. de tester des choses, de prendre des risques parfois. Et donc là, Julien précisait que c'est toi qui l'avais contacté. Comment dans ce... J'imagine qu'il y a énormément de marques qui demandent à participer à les Maisons et Objets, qui ont besoin d'un stand, justement, pour pouvoir préparer leur business pour l'année. Mais est-ce que tu as d'autres marques que toi, tu viens chercher pour faire des projets particuliers, et c'est toi qui les imagines ? Comment ça se passe, en fait ?
- Speaker #0
Alors, c'est un travail d'équipe, et j'ai vraiment des équipes qui sont exceptionnelles, hyper engagées, hyper impliquées, mais au-delà de ça... très, très, très experte. Beaucoup sont chez Maisons et Objets depuis longtemps. Et ça, c'est une force parce que c'est vraiment la transmission d'une culture et d'un patrimoine de cette communauté fort. Et donc, pour prendre cet exemple de Julien, mais c'était vrai avec Mathieu Lehanner l'année dernière, ça a été vrai aussi avec Faye Tougoud sur cette édition, on évoque collectivement avec mon équipe des projets. On co-construit, et ça j'y tiens énormément, on co-construit l'image de Maisons et Objets de demain et la manière tangible dont on va le donner à voir. C'est-à-dire qu'au-delà d'une communication, d'une intention marketing de moderniser la marque et de l'ancrer profondément dans les enjeux actuels des clients, c'est important de rendre tangible cette proposition par ce qu'on va réellement voir sur le salon. Donc on a construit ça ensemble, on a projeté ensemble une nouvelle carte blanche sur l'hospitality. Il s'avère que j'avais rencontré Julien... pas longtemps avant, et je trouve que c'est un homme qui est bourré de talent, qui a une clairvoyance, qui a une intelligence, et puis tout ça est tout simplement du talent. C'est avec une patte qui est très à lui, très affirmée, très assumée, et on en a parlé avec l'équipe en se disant est-ce que finalement, c'est pas intéressant demain de donner une vision très disruptive de l'Hospitality, avec le studio Ucronia qui, je sais pas si tu le connais, mais qui est très coloré, qui est très joyeux. Est-ce que ce n'est pas ça qu'on a envie de donner aussi sur le salon ? « Fait to good » , si je prends cet exemple, parce que c'était... C'était en parallèle de Julien sur l'édition de janvier 25. Faye Too Good, c'était notre designer de l'année, donc une femme. C'était important dans le cadre aussi de Women & Design, le réseau qu'on a créé avec Maisons & Objets. Faye Too Good, elle était sur un style très différent, peut-être un peu plus clivante.
- Speaker #1
Oui,
- Speaker #0
je l'ai vue. Voilà, très pointue. Moi, j'ai trouvé que c'était absolument merveilleux ce qu'elle avait fait. C'est une artiste... C'est original. C'est très original, mais au-delà de ça, c'est une artiste qui est arty. C'est-à-dire que c'est du design arctique. Elle est pluridisciplinaire entre la sculpture, le dessin, le fashion, entre évidemment le design, la décoration. Et Faye nous a livré une vision très intime de ce qui se passe dans son cerveau, puisque c'était ça en fait son installation, de pouvoir rentrer dans les différentes phases créatives de son cerveau, jusqu'à nous livrer une partie plus dark d'elle-même au travers d'une pièce qui était toute noire, etc. Et donc... Je trouvais que c'était très courageux de sa part, très transparent, très honnête. Elle l'avait appelée « Womanifesto » . Voilà, c'était d'une richesse folle. Et pour faire le parallèle avec Julien, c'était des espèces de poules d'inspiration qui étaient très différents les uns des autres, qui répondaient à l'ensemble des profils qui venaient nous visiter sur le salon, mais qui démontraient aussi cette capacité d'audace de Maison et Objet à réinventer les codes du design.
- Speaker #1
J'ai l'impression que ça mêle aussi pas mal l'art. Finalement, la frontière entre le design et l'art, elle est assez fine. Et moi, j'ai trouvé que cette édition, elle était magnifique. Mais surtout dans l'hospitalité. Et d'ailleurs, hospitalité, on en parle beaucoup maintenant avec le retail, le fait d'intégrer cette hospitalité, ces codes de l'hospitalité dans le retail. Mais comment tu arrives à lier tout ça ? Et surtout, est-ce que tu as eu des retours de tous ces participants, de tous ces acteurs qui ont pu saluer les liens que tu avais faits ? entre l'art d'un côté, entre le côté disruptif, entre le côté coloré et les codes habituels de l'hospitalité ?
- Speaker #0
En fait, c'est une question globale, au-delà de l'hospitalité. Nous, on mène beaucoup d'enquêtes. On a des datas, donc tu imagines mon bonheur d'être dans cette entreprise. Mais au-delà de ça, ce que les gens à chaud nous ont témoigné, c'était une vraie énergie, une vraie dynamique. Il y avait un plaisir à circuler dans les allées. Et c'est vrai que la presse, comme... Les visiteurs nous ont dit, mais il se passe quelque chose, ça bouge, c'est gai, c'est coloré, c'est instructif, c'est artistique, et puis c'est business. Et en fait, moi, je crois profondément en l'alliage de la désirabilité sur laquelle je travaille beaucoup avec les équipes et sur la complémentarité avec la partie plus business partner. Parce que la finalité, c'est ça, c'est qu'on est ce que j'appelle souvent un creative business, dans le sens où... On est en capacité de démontrer, d'être l'observatoire de la scène créative française et internationale, et de faire en sorte que tous ces gens, in fine, développent leur activité. Il y a quand même un chiffre que je trouve incroyable, c'est que, j'allais dire, comme j'avais dit un jour à mes équipes, on ne sauve pas des vies, mais on est un acteur économique, je trouve extrêmement important. À chaque édition, on génère un milliard de transactions. Ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'on génère, je crois que les chiffres étaient de l'ordre de 850 millions de transactions liées au salon. Donc des exposants, des vendeurs qui vont rencontrer des acheteurs, les retailers, les architectes et l'hospitality.
- Speaker #1
Pour 2300 exposants ?
- Speaker #0
Oui, en moyenne.
- Speaker #1
Donc c'est énorme.
- Speaker #0
Donc c'est énorme. Et par ailleurs, on est un vrai accélérateur de business pour tous les hôteliers, la restauration avoisinante. Et quand je dis avoisinante, c'est le Grand Paris. Donc c'est fort, je trouve ça merveilleux. Moi, je fais un métier que j'adore et je pense que de manière générale, je suis passionnée par ce que je fais, notamment au niveau professionnel. Mais c'est quand même fort aussi de se dire qu'au-delà de cette passion qui est très individuelle, qui est une passion que j'espère on vit collectivement avec les équipes, et je pense que c'est le cas compte tenu de toute l'énergie qu'on met ensemble. Mais c'est formidable de se dire aussi que c'est un métier de sens. que c'est un métier qui...
- Speaker #1
Qui apporte de la valeur, en fait.
- Speaker #0
Oui, qui est fondamentalement nécessaire pour développer le business de tous ces professionnels.
- Speaker #1
Complètement. Et d'ailleurs, on en discutait juste avant d'enregistrer. Moi, c'est cet artiste que j'avais vu rapidement à la télé, pour te dire que j'ai pu retrouver. Elle fait de la céramique qui va ressembler à des coraux, en fait, et qui m'avait expliqué que... Ben... Maisons et Objets, c'était tout son chiffre d'affaires de l'année. parce qu'elle avait l'occasion de rencontrer par exemple des designers de yachts qui venaient chercher des créations un petit peu marines pour ses clients. Et en fait, il faisait des commandes qu'il occupait vraiment toute l'année. C'était 95% de son chiffre d'affaires.
- Speaker #0
On a pas mal de professionnels qui nous remontent ça, en effet. On a aussi des marques qui sont des marques de prime abord vendues dans le retail. Et qui, en venant chez Maisons et Objets, se rendent compte qu'elles trouvent des nouveaux relais de distribution, notamment dans l'hospitality dont on parlait tout à l'heure. Ça, je trouve ça merveilleux. Je trouve ça merveilleux parce qu'à nouveau, la force de Maisons et Objets, c'est son éclectisme. Cette communauté dont je parlais tout à l'heure, c'est l'éclectisme des profils qui visitent Maisons et Objets et qui participent à l'histoire de Maisons et Objets.
- Speaker #1
Et d'ailleurs, tout à l'heure, tu donnais les chiffres des visiteurs étrangers. Mais en termes d'exposants, tu as combien en proportion d'exposants étrangers ?
- Speaker #0
62%. Ah,
- Speaker #1
c'est 62%. D'accord. 62% d'exposants étrangers, c'est énorme. Donc plus que les Français. Alors, je vais te partager un deuxième message, et c'est notamment une question.
- Speaker #3
Bonjour Mélanie, c'est Nicolas Rebet. Tout d'abord, toutes mes félicitations pour Maisons et Objets, qui grandit, qui s'améliore, qui offre systématiquement à ses visiteurs. Une expérience renouvelée et de plus en plus qualitative. Bravo pour ton énergie pour porter ce projet vraiment au-delà des frontières européennes puisqu'on sait que tu as désormais une représentation asiatique. Ce qu'on apprécie, et tu le sais très bien, c'est cette expérience que l'on a dans le retail, que l'on a dans tes événements, et qui pour nous est une base de ce que l'on doit offrir aujourd'hui à nos visiteurs, et le retail fait partie. Et d'ailleurs, je t'en remercie pour tes invitations d'une des bases de Maison Objet. Maintenant, j'avais une question pour toi qui était la suivante. Compte tenu de l'importance de Maison Objet, où comptes-tu le porter dans les prochains mois, voire années ? Et penses-tu décliner sur des autres types de secteurs maintenant que tu as des grandes compétences reconnues internationalement ? À très bientôt, j'espère.
- Speaker #0
Question très intéressante de la part d'un spécialiste du retail. À Maison Objet, on a des tonnes de projets. Je pense que la raison pour laquelle on m'a appelée dans le groupe Maison Objet, c'est pour construire un écosystème de solutions complets avec Maison Objet, Paris Design Week et Mom. Pour se dire, quel que soit le profil de professionnel dans l'industrie créative du design, on propose un ensemble de solutions qui... qui peut répondre à ses besoins. Donc ça, c'est la première chose. Moi, j'ai la mission de construire l'écosystème. Mais pour construire cet écosystème, qui est totalement unique au monde, il n'y a personne qui a ses trois assets. C'est une forme incroyable. Pour construire cet écosystème, je me suis rendue compte assez rapidement qu'il était nécessaire d'ancrer chacune des marques de manière très verticale dans sa singularité et de bien redéfinir sa proposition de valeur. Parce qu'en fait, un écosystème... Il est puissant s'il est basé sur des marques puissantes. Et donc, évidemment, Maison et Objet, c'est puissant. C'est un des leaders mondiaux. Il n'y a pas de débat là-dessus. Mais je pense que Maison et Objet, pour ne parler que de cette marque parmi les trois, avait besoin de pouvoir se projeter, on a fêté les 30 ans l'année dernière, de se projeter dans les dix prochaines années en faisant évoluer sa proposition de valeur, en écoutant activement ses clients. quel qu'il soit, en réfléchissant à une nouvelle manière aussi de présenter le design, en réfléchissant, en analysant et en construisant la capacité à donner à voir sur le salon des nouveaux marchés, qui ne sont pas, donc ça répond en partie à la question de Nicolas, qui ne sont pas encore présents. On a créé Welking & Beauty en septembre 23, il y a tout un secteur autour de la mobilité ou du pet. par exemple les animaux de compagnie qui est extrêmement booming et donc en fait Maison et Objet aujourd'hui a une puissance qui va lui permettre demain et demain c'est à court terme de proposer une évolution forte dans ce qu'elle va donner à voir pendant 5 jours notamment en septembre parce que la volonté c'est de créer deux éditions qui soient différentes et complémentaires ok
- Speaker #1
Donc, il y a celle de septembre, celle de janvier.
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
À la fin, qu'est-ce que tu voudras mettre dans l'édition de septembre qui ne se retrouvera pas dans l'édition de janvier et inversement ? Comment tu vas les différencier ?
- Speaker #0
L'édition de septembre, c'est une édition qui est davantage tournée autour de la nouveauté, autour de l'avant-garde du design et du produit, qui va valoriser tout ce qui va être accessoires, objets cadeaux, objets de décoration, répondant aux enjeux des retailers, mais aussi des architectes, lorsqu'ils sont... en train de finaliser leur projet, donc dans cette partie très décorative. On a aussi la volonté, et on va le faire d'ailleurs, de proposer une nouvelle vision du design sur septembre, avec ce qu'on appelle aujourd'hui un pôle maison qui va être complètement redéfini. Et de manière générale, une révision complète des secteurs qu'on va donner à voir sur le salon, puisqu'on va proposer demain cinq grands ensembles, avec un nouveau layout, donc tout change. C'est ce qu'on appelle chez nous le renouveau.
- Speaker #1
Incroyable.
- Speaker #0
Et ça, ce n'est pas parti de nulle part. Ce n'est pas sur un coup de tête un matin. Ça a été le fruit de longs mois de réflexion avec les équipes, avec les clients aussi, qu'on a longuement interrogés en France, mais bien sûr à l'international, puisque tu l'as compris, Nicolas l'a souligné, l'international est extrêmement fort dans notre modèle. Et en fait, de cette écoute active, déjà l'objectif de cette écoute active, c'était de comprendre leurs besoins d'aujourd'hui. Les besoins d'aujourd'hui, ce n'est pas les besoins d'hier. Le besoin du retail aujourd'hui, c'est d'avoir une hybridation de produits qui soit forte. Le besoin de l'hospitalité aujourd'hui, c'est de pouvoir avoir cette singularité dans son projet par des petits objets déco, mais aussi des produits qui vont intégrer, comme je le disais tout à l'heure, les boutiques hôtels. Le musée va vouloir une curation de produits pareil, qui va plus quand on est juste à une typologie de produits. Donc, on les a interrogés pour se dire, septembre sera l'édition. qui va donner à voir cette nouveauté, un peu ce qu'on appelle dans la mode les actuats, les capsules, tout ce qui est la hot news.
- Speaker #1
D'accord. C'est tendance.
- Speaker #0
C'est en secteur. Voilà. Et janvier, c'est l'édition qui est plus statutaire, qui met l'innovation avec l'excellence, le savoir-faire avec une vision très affirmée du design. et qui va présenter les collections établies qui ont fait l'ADN des entreprises. Donc ça, on a un gros projet d'évolution forte du modèle. Et par ailleurs, et ça j'y tiens beaucoup, je suis convaincue de la puissance de la marque Maison & Objet. Je pense que, comme je le disais tout à l'heure, Maison & Objet est bien plus qu'un salon. Maison & Objet, c'est ce que j'appelle une métamarque.
- Speaker #1
Une métamarque.
- Speaker #0
C'est une métamarque. qui est incarnée de différentes manières. Elle est incarnée principalement par ces deux éditions qu'on a la chance d'avoir. Et je rappelle que la concurrence est plutôt annuelle ou biennale, c'est-à-dire tous les deux ans. On a cette rencontre avec nos clients deux fois par an. Mais Maisons et Objets, c'est aussi des capsules, en effet, à Hong Kong. Donc, la première capsule a eu lieu en décembre. 2024, elle aura lieu en décembre 2025.
- Speaker #1
D'où la présence asiatique mentionnée par Nicolas.
- Speaker #0
D'où la présence asiatique. Ce n'est pas un salon, c'est une expérience plus muséale qu'on propose sur 1000 à 1500 m², qui donne à voir cette capacité, comment dirais-je, cette curation de produits qu'on peut avoir et cette capacité à faire intervenir des talents de cette communauté, de notre communauté. Et puis Maisons et Objets, c'est aussi un réseau que Maisons et Objets vient de créer qui s'appelle Women and Design by Maisons et Objets, qui vise à célébrer les femmes qui innovent dans l'industrie du design au niveau international. Et enfin, Maisons et Objets, c'est un média parce qu'on a une puissance médiatique forte avec 2 millions de followers sur les réseaux sociaux, 600 000 professionnels en base et une couverture presse qui est très importante. On avait pas moins de 1 600 journalistes. sur la dernière édition et plus de 550 articles de presse. Voilà, donc Maisons et Objets, c'est un média. Et en fait, je trouve ça hyper important parce que construire Maisons et Objets comme une métamarque, c'est permettre à Maisons et Objets d'être présents toute l'année et de développer cette fameuse préférence de marque.
- Speaker #1
Tout à fait. L'épisode que j'ai enregistré juste avant toi, c'était justement sur la communication avec l'ancien directeur de la marque OVHcloud. Et on a parlé de toute cette préférence de marque. Donc, ça me permet de faire le lien aussi. Et effectivement, le fait de construire une marque dans le temps. Ça permet de se distinguer des concurrents, mais aussi de pouvoir être plus facilement pardonné, d'être plus facilement soutenu dans tous ces projets, même quand on va prendre des risques, se développer dans des endroits où ça va moins marcher. Et ça prend du temps.
- Speaker #0
Oui, ça prend du temps, mais je pense que cette métamarque, elle a aussi pour enjeu, enfin cette préférence client, elle doit répondre aussi à un arbitrage qui aujourd'hui existe chez les clients. Il y a des arbitrages économiques, notamment, on est quand même dans un contexte qui est assez complexe, il y a des arbitrages économiques qui se font. entre salons, entre des salons et du digital. Et donc, le fait d'avoir une présence à l'esprit qui soit régulière, le fait de répondre activement aux besoins qu'on a été écoutés de la part de nos clients, c'est aussi créer cette préférence qui fait qu'on va nous choisir. Je pense qu'il y a ce que j'appelle le don et la dette, c'est-à-dire que... On a quelque part une dette vis-à-vis de notre client de lui donner ce qu'il recherche. On ne peut pas être simplement dans... En fait, c'est un don quand il nous donne son feedback, qu'il soit positif ou négatif, quand il nous fait part de ses enjeux, de ses attentes. C'est un vrai don. Je suis ravie de me prêter avec l'œuvre de l'Ontario. De lui rendre de manière effective une proposition de valeur, de lui proposer une proposition de valeur qui soit réellement efficace. Et en fait, ce que je disais tout à l'heure, c'est que... C'est absolument fascinant. C'est une des raisons pour lesquelles j'ai rejoint le groupe. C'est que Maison d'Objet a une puissance phénoménale. On est en train de le rendre avec les équipes encore plus fort demain. On peut vraiment en faire le leader international de la décoration du design. Il y a aussi Paris Design Week, qui est un joyau en ville.
- Speaker #1
J'avais demandé Paris Design Week. Je ne savais pas du tout que ça s'était passé avec Maison d'Objet. J'avais fait un événement chez NV Galerie. Je ne sais pas si ils exposent. Il y a tout un nombre de créations spécifiques pour faire la Paris 10N Week. Est-ce que tu es dans la communication ? Comment ça se passe ? Combien de fois c'est par an ? Est-ce que c'est comme la fashion week ?
- Speaker #0
Ce n'est pas comme la fashion week. C'est une fois par an. En janvier, on est sur In The City, Maison et Objets In The City, mais qui est très B2B. C'est dédié aux professionnels. En revanche, septembre, c'est la Paris 10N Week, qui est un vrai temps fort, à la fois pour les professionnels, mais aussi pour les... pour les clients finaux, on est B2B et B2C, et qui va proposer un parcours dans Paris au travers de plus de 300 lieux, galeries, magasins, c'est très très riche, pour découvrir les dernières créations du design. Mais surtout Paris Design Week, l'énorme force, il y en a deux, en tout cas le levier de singularité au regard des autres design week du monde, c'est qu'on a développé ce qu'on appelle la Factory, qui sont trois lieux dans Paris où on va présenter les futurs grands du design. Donc, ils sont encore tout jeunes talents. D'accord. Ils sortent de l'école pour beaucoup. Et ils ont été repérés, sélectionnés par toute une équipe pour se dire, ceux-là, c'est les futurs grands. Et on va les intégrer dans l'écosystème d'ores et déjà. Pour les intégrer et les aider à développer leur notoriété et leur business, on va démarrer par Paris Design Week en les présentant au travers de ces trois espaces de factory. Ça, c'est merveilleux parce que ça nous permet d'être toujours en connaissance de cette nouvelle gare du design. Et qui derrière, grandit en général sur Maisons et Objets. Parce que Maisons et Objets, c'est une rampe de lancement médiatique et business très forte. Donc ça, c'est le premier levier de singularité très fort de Paris Design Week.
- Speaker #1
J'ai juste une question par rapport aux designers. Est-ce que c'est ton équipe qui va les chercher, qui va se renseigner ? Ou c'est un petit peu comme Future On Stage dont on parlait tout à l'heure ? Ils postulent et ensuite, leur dossier est étudié ?
- Speaker #0
Non, c'est vraiment mon équipe. D'accord. très très experte qui suit ça depuis, qui a créé ça, parce qu'on a fêté la 15e année de Paris Design Week. Après, c'est forcément un peu des deux, c'est-à-dire que... Paris Design Week a une telle notoriété aujourd'hui aussi qu'il y a de l'appel entrant, entre guillemets. Mais la curation est extrêmement importante. Et la deuxième spécificité, c'est la capacité à proposer, avec les monuments nationaux, des installations complètement inédites. Donc on avait Paul Coxage à l'Hôtel Sully. Il y avait Julien Seban justement avec un big bed à l'Hôtel de la Marine. Donc ça vient ponctuer le parcours. l'espèce de promenade dans Paris au sein de ces galeries par des expositions inédites et monumentales dans les plus beaux monuments de Paris.
- Speaker #1
Merveilleux. J'aimerais bien enchaîner sur un autre sujet, mais avant ça, j'ai un autre message.
- Speaker #2
Moi, ce que j'aime chez Mélanie, c'est qu'elle ne voit pas l'opportunité, elle voit le potentiel, chez les gens et dans toute chose. Et donc, c'est quelqu'un de très curieux. Elle m'a demandé qu'on déjeune ensemble, c'est comme ça qu'on s'est rencontré. Elle m'a fait parler, elle m'a écouté et elle a vu derrière ma fonction, mon enveloppe, ce qu'on m'avait déjà fait faire. En l'occurrence, elle m'a invité à un talk et elle a vu derrière moi. C'est quelque chose que j'apprécie énormément chez elle et on le voit bien dans le salon Maisons et Objets, ce qu'elle a réussi à en faire. C'est-à-dire que c'était un salon un peu visissant qui est en train de devenir... The place to be, sexy et glamour de l'univers de la décoration. Donc voilà, bravo. À bientôt et bon podcast.
- Speaker #0
Ça me touche, ces feedbacks. Ça me touche beaucoup. En fait, je me nourris beaucoup des autres. Ça a été un fil rouge dans ma carrière. Parce que comme tu l'as dit tout à l'heure, je me suis toujours... Je me suis toujours mise en risque parce que j'ai besoin de ça, parce que je suis très curieuse. Et parce que cette capacité à avoir un peu en 360 faisait que j'étais assez limitée facilement dans ces fameux jobs verticaux à étiquette qu'on pouvait avoir. Sauf que quand tu te mets en risque, tu te mets aussi potentiellement en difficulté, voire en échec, même si on ne peut pas parler d'échec parce que tu es forcément en apprentissage. Et... Et ma capacité de rebond et de transformation, c'est à chaque fois grâce aux gens. J'écoute beaucoup des personnes qui sont très éclectiques dans mon environnement. Je me nourris beaucoup de leur expérience, je me nourris beaucoup de leur force, je me nourris aussi beaucoup de leur faiblesse, parce que c'est très inspirant aussi de voir un côté plus limitant chez quelqu'un. C'est parfois un effet miroir qui permet de grandir. J'écoute beaucoup... les histoires d'entreprises qui peuvent y avoir, les réussites, mais aussi, pour le coup, un échec, parce qu'une entreprise qui ne va pas marcher ou qui va disparaître ou qui va être rachetée, ça peut être une histoire plus négative. Mais en fait, à la fin, je pense que tout ça est d'une richesse folle pour pouvoir construire des nouveaux modèles. Et c'est ce que... J'en parle beaucoup avec les équipes. Moi, je ne peux rien faire toute seule. C'est-à-dire que je pense que fondamentalement, je suis une femme d'énergie, de vision et d'intuition. Mais avoir une vision, si on ne peut pas la transformer, ça n'a aucune valeur. Et je fonctionne aussi beaucoup au track record, c'est-à-dire à marquer des buts. Dans le retail, on dit ça, il faut marquer des buts. C'est quelque chose qui me drive beaucoup, ce qui fait que je suis très créative dans la capacité à projeter des nouveaux modèles. Mais je suis fondamentalement aussi dans l'action. Et pour être dans l'action, seule, je serais incapable de le faire parce que je n'ai pas les expertises que mes équipes ont. Et donc, c'est un projet global, c'est un projet humain, c'est un projet d'entreprise qui est total. Daphné, c'est une personne absolument merveilleuse, aussi humainement que dans son talent professionnel. Je pense qu'elle fait partie aussi de ces gens un peu multi-tâches, multi... Elle m'a beaucoup apporté aussi sur ma capacité à construire Maison et Objets sur un axe un peu plus pas de côté. Parce que Daphné, elle monte ce pas de côté. Typiquement, Daphné, je crois qu'on ne se connaissait même pas encore vraiment à l'époque. L'année dernière, elle avait enregistré une émission de télé sur Maison et Objets pour une chaîne. Et quand j'ai vu cette émission, je me suis dit, mais c'est hyper osé. Parce qu'elle est... Elle est très nature, elle n'est pas hyper conventionnelle, elle disait quelques gros mots. Et en fait, je trouvais ça génial parce que c'est vrai, c'est authentique. Et donc, elle m'a beaucoup inspirée aussi pour me dire, mais maison et objet, il ne faut pas hésiter à oser faire le pas de côté.
- Speaker #1
C'est vrai que j'avais vu Daphné à l'édition de septembre, quand vous aviez fait une conférence sur le woman in design. Et j'avais adoré parce que j'ai compris qu'elle était journaliste avant et que maintenant, elle est designeuse. Et elle expliquait qu'elle aimait bien s'éclater dans l'hôtellerie parce que faire un mur noir dans sa maison, personne ne va oser le faire. Alors que dans l'hôtellerie, on peut vraiment exprimer sa créativité. Et elle aime bien oser des choses un petit peu décalées, mais qui, dans un hôtel, vont créer un environnement et vont faire qu'on va adorer. Et j'avais adoré son naturel, son humour. Oui, oui.
- Speaker #0
Et puis, tu parlais de la conférence de Women in Design. Elle avait même fait rire toute l'assemblée parce qu'elle était vraie. Et je pense qu'aujourd'hui, parler vrai, c'est courageux. C'est un peu ce que je disais de « Fade to good » tout à l'heure. C'est dévoiler une part de soi-même. Non, non, Daphné, elle est merveilleuse.
- Speaker #1
Mais du coup, comme Lordaune, j'aimerais quand même te partager deux derniers messages. Alors, je t'avoue que normalement, j'en ai un invité mystère. Mais visiblement, tu as beaucoup de personnes qui t'admirent. Ce qui fait que j'ai eu beaucoup plus de messages que prévu.
- Speaker #3
Bonjour, je suis Antoine Ménard, Chief Creative Officer chez Paris Society. Je souhaite partager avec vous un moment fort que j'ai vécu avec Mélanie Leroy. Tout d'abord, cette première rencontre, il y a quelques années, qui sonne comme une évidence et plutôt comme une retrouvaille, comme si nous nous connaissions depuis longtemps. Des valeurs communes, des envies d'entreprendre, un goût prononcé pour les autres, le partage et le beau nous font nous retrouver autour d'un événement fort, unique et riche. Le dîner de Women in Design que Mélanie me propose d'hosté à ses côtés. Quelle joie ! Quelle fierté de voir que nous avons réussi à réunir toutes ces femmes architectes, designers, artistes, photographes, entrepreneurs de talent. C'était un moment fort, c'était un moment hors du temps. De ces moments que seule une personne sensible et visionnaire s'est orchestrée. Bravo Mélanie, merci, je suis fier d'avoir été à tes côtés.
- Speaker #1
Et il y en a un dernier que je vais te partager avant de terminer.
- Speaker #3
Bonjour. Je suis Julien Seban, le fondateur d'Ukronia, une agence d'architecture et de design. Pour parler des moments forts que j'ai pu avoir avec Mélanie, j'en pense à deux. Le premier, c'est notre rencontre qui a eu lieu lors de la Milano Design Week d'avril dernier, où lors de notre première rencontre, on a eu une discussion d'un peu plus d'une heure et on s'est directement compris et on a eu une discussion très passionnée, ce qui est assez rare aujourd'hui.
- Speaker #1
Du coup, moi, ce que j'entends dans ces messages, c'est le côté humain, le côté généreux et le côté profondeur, partage avec les autres. En tout cas, c'est ce qui ressort vraiment des messages. Donc, c'est assez inspirant.
- Speaker #0
Écoute, merci. Je pense que c'est un vrai driver pour moi. C'est un driver. J'en ai besoin, mais je pense qu'au-delà de ça, je ne sais pas faire sans. Et c'est ce que j'adore chez Maison Objet, c'est que je retrouve ces traits humains. C'est vraiment une équipe au sens super large du terme, interne évidemment, et aussi externe avec tous ces liens de professionnels que Maison Objet a su créer au fil des ans. C'est une vraie aventure humaine qui me plaît énormément. Je pense que dans ma carrière, j'ai rencontré vraiment de tout. Beaucoup de gens qui étaient dans la posture. et qui m'ont appris très tôt que la posture était une question de forme mais pas de fond et que finalement, y arriver au bout du bout, c'était par la conviction, par cette fameuse vision et le fait de savoir s'entourer pour transformer. Et donc, c'est vrai que je pense que je n'ai pas toujours eu cette posture. Quand j'étais plus jeune et que j'ai accédé à des postes à responsabilité très jeunes, je ne sais pas si c'est trop jeune, mais en tout cas, je... Je me donnais aussi une posture plus rigide, plus raide, parce qu'en fait, j'avais un manque de confiance en moi, tout simplement. Et que j'étais... amené à passer devant des comités exécutifs alors que j'avais 25 ans, devant Rosé-Louise Duran qui était le président de Carrefour. Donc j'avais endossé une espèce de costume avec lequel je n'étais pas suffisamment alignée, mais je l'ai appris au fur et à mesure du temps. Et je pense que quand on apprend aussi à se faire confiance, à savoir qui on est, à savoir aussi poser ses limites, ça ne fait qu'exacerber le côté humain. Ça c'est la première chose. La deuxième chose c'est que... Je me remets tout le temps en question. Parfois, ça peut être limitant parce qu'il faut savoir aussi bien définir ses assets, ses limites pour pouvoir être sur un socle solide. Moi, c'est vrai que je me remets beaucoup en question. C'est aussi une force parce que j'estime que rien n'est acquis, que ce soit dans le pro ou dans le perso. Je le dis tous les matins à mon mari. Rien n'est acquis. Et je pense que c'est un driver aussi au quotidien parce que ça pousse ses limites quotidiennement. Ça demande beaucoup d'exigence. Il ne faut pas que ça tombe dans le perfectionnisme. Mais c'est un devoir d'exemplarité aussi.
- Speaker #1
Un devoir d'exemplarité.
- Speaker #0
Oui, je pense que c'est un devoir d'exemplarité que de montrer à ces équipes qu'on peut tester, qu'on peut se tromper. Je leur dis tout le temps, soyez dans le test and learn. Tout le temps.
- Speaker #1
Il faut faire.
- Speaker #0
Mais il faut. On ne peut pas avoir la science infuse sur ce qui va marcher et moi, je n'ai pas de boule de cristal. Mais en revanche, je pense qu'il faut être dans l'action, il faut mesurer ses actions et il faut être en capacité de mettre en place des plans d'optimisation extrêmement agiles et réguliers.
- Speaker #1
Ça, c'est l'agilité.
- Speaker #0
Voilà, c'est ça l'agilité. Et puis, je dirais que la dernière chose, c'est que je pense que j'ai une histoire aussi personnelle qui m'a amenée à... à être de plus en plus vraie, à être de plus en plus authentique et à me dire que c'est une force. C'est une force dans les sociétés d'aujourd'hui, que ce soit la société avec un grand S ou dans les sociétés et les entreprises, je pense, d'affirmer son style, d'être qui on est, tout simplement. Et c'est vrai que, bon, je ne sais pas comment le ressentent mes équipes aujourd'hui, mais j'ai vraiment cette sensation d'être moi-même et de ne pas jouer un rôle.
- Speaker #1
On a peut-être plus aussi envie de suivre des personnes authentiques qui ont l'air vraies que le reste. Et je voulais te poser une dernière question avant de passer au crible. Par rapport à Women in Design, la raison pour laquelle vous avez créé ce collectif, ce projet, et pourquoi spécialement les femmes ? Est-ce que toi, dans ce que tu as vécu dans ta carrière, tu trouvais qu'il y avait des manques, peut-être, à la fois dans le design ou même dans... tellement d'autres aspects parce qu'il y a aussi l'EIA Capital pour aider les femmes entrepreneuses. Qu'est-ce qui, dans ton histoire personnelle, a créé cet engagement, finalement, pour les femmes ?
- Speaker #0
Alors, tu disais tout à l'heure, qu'est-ce qui fait que Maisons et Objets a apporté un regard particulier sur les femmes. Déjà, Maisons et Objets, ça fait 30 ans que la marque, on va dire, Maisons et Objets, révèle les talents. C'est profondément dans son ADN. Future On Stage, c'est les jeunes entreprises de moins de 3 ans. Rising Talent, c'est les futurs talents du design spotés dans un pays. Le designer de l'année, c'est la vision d'un designer ou d'un architecte d'intérieur. Donc, en fait, c'est profondément dans l'ADN de Maisons et Objets depuis 30 ans. Et ce que je me suis dit en 2024, c'est qu'il était tout à fait légitime que Maisons et Objets portent une attention particulière aux femmes. Alors, les femmes, avant que j'en revienne à pourquoi est-ce que j'y suis particulièrement sensible, dans l'industrie du design, il n'y a pas pas de femmes. Il y a plutôt même un quanti très raisonnable de femmes, même majoritaire, puisque en France, il y a 58% des designeuses qui sont françaises et aux États-Unis, 68% des architectes d'intérieur sont des femmes. Donc, ce n'est pas un sujet quantitatif, c'est plutôt un sujet qualitatif sur le rôle et la perception de la femme dans l'industrie. D'accord. Et ce sujet, il est vrai dans l'industrie du design comme ailleurs, c'est que les femmes ont toujours un déficit d'auto-marketing. Et puis, un sujet autour du réseautage, c'est plus difficile pour elle de réseauter. Donc, rien de plus normal pour Maisons et Objets, compte tenu de son ADN et de sa projection, de sa vision pour l'avenir, que de porter une attention particulière pour les femmes et d'œuvrer sur trois missions. La première, c'est de révéler les femmes qui innovent dans l'industrie au niveau international. La deuxième, c'est de les valoriser grâce à notre puissance médiatique. Et la troisième, c'est de créer des événements, des moments de networking. qui permettent des connexions fertiles. Après, plus personnellement, moi je viens du secteur qui était sous-représenté par des femmes, parce que la grande distribution et la tech s'est sous-représentée encore aujourd'hui par les femmes. Donc j'ai appris à me construire dans un milieu d'hommes. J'ai appris à me construire en tant que femme. Ce n'est pas que professionnel, ce n'est pas que se construire en tant que professionnel, c'est se construire aussi en tant que professionnel. et assumer sa féminité dans des milieux d'hommes. Et puis c'est vrai qu'au travers de l'EIA Capital, j'ai une sensibilité aussi particulière, puisque ça vise, comme je l'expliquais tout à l'heure, à investir et soutenir des projets à impact qui sont portés par des femmes. Mais après, à titre plus personnel, moi j'ai perdu mon père quand j'avais 8 ans, et j'ai une petite sœur, donc j'ai grandi dans un milieu de femmes. Et c'est vrai que ma mère, elle a été une mère très... Elle rapidement m'a inculqué des valeurs extrêmement fortes de résilience, de travailler dur et en tant que femme, de ne pas demander le pouvoir de le prendre. Pas par féminisme enragé, par féminisme nécessaire. C'était elle qui tenait la maison, il n'y avait pas le choix. Et donc moi, j'ai toujours grandi avec ce modèle qui m'a permis, je pense, de m'affranchir de pas mal de déconvenues que j'ai pu rencontrer dans ma vie professionnelle pour me dire Ce n'est pas un sujet de genre, c'est un sujet d'expérience, c'est un sujet de capacité, c'est un sujet de pertinence. Et oui, c'est vrai que j'ai toujours travaillé extrêmement dur, mais je pense qu'aujourd'hui, je l'assume parce que j'aime ça et parce que je sais que c'est en travaillant dur qu'on arrive au meilleur résultat. Bien sûr.
- Speaker #1
Donc quand même, grosse travailleuse. Est-ce que ça a un impact justement sur ta vie personnelle ? Comment tu arrives à gérer les deux ? C'est multiples activités,
- Speaker #0
le réseau,
- Speaker #1
parce que tu es une femme de réseau, plus ces immenses responsabilités avec Maisons et Objets.
- Speaker #0
Oui, c'est une question. Alors, on m'a souvent posé cette question équilibre vie pro, vie perso. Et je l'ai vécu même à un moment comme une injonction en me disant, mince, c'est quoi le modèle d'équilibre ? Je pense aujourd'hui avoir trouvé mon modèle. C'est-à-dire que je travaille beaucoup, je suis pleinement investie et j'en ai besoin. C'est une passion. C'est une passion, c'est un job, mais qui m'aide aussi, qui m'équilibre. C'est-à-dire que je ne m'arrête jamais vraiment de travailler, même quand je suis en vacances. Et ça ne veut pas dire que je ne m'occupe pas de mes enfants, ça n'a rien à voir. Ça veut dire que simplement, j'ai choisi un rythme de vie où je suis pleinement avec mes enfants à des moments importants qu'on a définis ensemble. Le matin, je les emmène à l'école. C'est un moment qui est dédié. Je suis extrêmement présente dans leur vie scolaire et périscolaire. Alors, je suis parmi le façon. Je pense que j'ai mis le tiroir psychologique à la seconde, mais je sais exactement les devoirs qu'elle doit faire pour le lendemain, quelles sont les évaluations, quelles sont leurs angoisses, à quel moment il va falloir que je sois présente, etc. Et puis, il y a des soirs où j'ai des events, j'en ai pas mal, mais quand j'y suis, je l'assume pleinement. Avant, j'avais un pied dans l'event et un pied à la maison. Et donc, en fait, ça crée des frustrations de part et d'autre. Aujourd'hui, j'assume pleinement. Peut-être que je choisis davantage les events. J'en fais moins, mais je les choisis. Et puis surtout, j'ai un dialogue avec mes enfants. J'ai un dialogue très franc. Elles viennent sur le salon Maisons et Objets pour essayer de comprendre. Bon, elles sont jeunes, mais de comprendre ce que je fais. Et surtout, je leur dis que j'ai beaucoup de fierté à pouvoir diriger cette entreprise. J'ai beaucoup de fierté à travailler avec des équipes qui sont très impliquées, des hommes, des femmes. J'ai beaucoup de fierté en tant que femme. à faire ce que j'aime, voilà, et ce que je sais faire. Et je pense que je l'ai... Aujourd'hui, d'abord, quand je suis trop absente, elles me le disent. Et ça, c'est un petit rappel qui a une alarme rouge dans ma tête, que je prends très au sérieux. Et au-delà de ça, je pense qu'elles ont compris que c'était important pour moi, que c'était un modèle pour elles, et que tout était fonction aussi de qualité. Après, si un jour je dois changer parce qu'elles en souffrent, je le ferai. Mais en tout cas, aujourd'hui, plus qu'hier, je trouve que j'ai un très bon équilibre. J'ai un très bon équilibre.
- Speaker #1
C'est beaucoup aussi question d'assumer qui on est.
- Speaker #0
Absolument.
- Speaker #1
Et pas être critiquée, il y a des personnes qui adorent faire du sport. Il y en a d'autres qui adorent travailler. Et en fait, on a besoin de ça.
- Speaker #0
Mais c'est très vrai. Tu vois, il y a un moment donné, je m'en voulais parce que je voyais que je travaillais beaucoup. Et en fait, le jour où j'ai compris... que je voulais travailler beaucoup parce que je suis câblée comme ça et que j'ai toujours été câblée comme ça. Je veux dire, j'avais 25 ans, je démarrais dans la vie active, je travaillais comme une dingue. Et donc, je m'en plaignais à l'époque, mais en fait, j'adore ça et je suis comme ça. Et dès lors qu'on l'assume, je suis complètement d'accord avec toi, on est beaucoup plus alignés et donc beaucoup plus affirmés aussi dans ce qu'on fait. Et tu parlais de ce... sport. Alors moi, je suis hyper sportive aussi, sauf que je n'ai pas de temps sur mes heures de travail et je ne veux pas sacrifier ma vie personnelle. Donc, je sacrifie mon sommeil et je me lève à 6 heures le matin pour faire une heure de sport quasiment tous les matins.
- Speaker #1
C'est admirable.
- Speaker #0
Je m'auto-félicite.
- Speaker #1
Parce que je tiens. J'avoue que...
- Speaker #0
Bravo Mélanie,
- Speaker #1
c'est pas évident.
- Speaker #0
Mais c'est hyper important.
- Speaker #1
C'est la discipline. Ouais. Non mais il y a de tout. Moi c'est pareil. Parfois c'était difficile à comprendre pour mon entourage. J'aime travailler, toujours avoir des projets, des side projects. J'ai besoin de ça. En plus du sport, en plus de l'acture, de tout ce qu'il y a. Mais moi les vacances, au bout de trois semaines, j'en peux plus. J'ai besoin de travailler.
- Speaker #0
Alors moi, j'en ai besoin parce que... Enfin, j'ai besoin de la prise de recul. Ça ne veut pas dire que je déconnecte complètement. Mais comme je te le disais tout à l'heure, je fonctionne beaucoup par constellation. Je suis très sensible sur les signaux faibles. Tu vois, je peux avoir une pub dans le métro, je peux écouter quelque chose à la radio, voir des gens dans la rue, écouter une conversation dans un restaurant. En fait, ça allume plein de lumières dans ma tête qui me permettent de projeter des visions assez régulièrement. Et c'est comme ça que je me nourris. C'est comme ça que... que je peaufine à chaque fois cette vision. Donc, la prise de recul à un moment, elle est ultra nécessaire. Aussi, regarder ce qui se passe autour de nous, prendre conscience du contexte économique, social, politique, éco-environnemental. Parce qu'à nouveau, la finalité de mon travail, c'est d'aider des marques et des acheteurs à développer leur business. Et donc, c'est être en écoute active tout le temps de ce qui se passe sur le marché.
- Speaker #1
Bien sûr. Mélanie ? on va passer au crime si tu veux bien, pour terminer. Quelques questions un peu plus personnelles. Si tu ne devais citer qu'une rencontre, celle qui a changé ta vie, laquelle serait-elle ?
- Speaker #0
Alors, c'est indéniablement mon mari. C'est mon mari parce que, au-delà de... Mon mari, c'est tout pour moi. C'est le père de mes enfants, c'est mon amoureux, mais c'est aussi mon sparring partner. C'est mon meilleur ami, c'est tout. Je devais partir vivre à Hong Kong et prendre la direction internationale des achats dans une de mes anciennes boîtes. Et je l'ai rencontré un mois avant de partir et j'ai tout plaqué pour rester en France avec lui. Donc l'amour de ta vie. L'amour de ma vie.
- Speaker #1
Magnifique. Quelle est ta plus grande peur ?
- Speaker #0
Ma plus grande peur, je pense que... C'est dur de répondre parce que je... C'est dur de répondre. Je pense que ma plus grande peur, c'est de me sentir désalignée par ce que je pourrais faire ou qui je pourrais être.
- Speaker #1
Intéressant désigné le mot. Qu'est-ce que signifie pour toi réussir sa vie ?
- Speaker #0
C'est de faire ce qu'on aime et de faire ce pour quoi on est fait. Je crois profondément dans le talent des gens. Je crois profondément qu'on a tous des talents. Il y a la théorie des... Des neuf intelligences. Oui, c'est vrai. J'y suis très sensible. Et donc, pour moi, réussir sa vie, c'est savoir qui on est. Il y a Romain Roland, qui est un écrivain, qui disait « Le bonheur, c'est connaître ses limites et c'est les aimer. » Et je trouve ça très juste. C'est réussir sa vie, c'est savoir qui on est, qui on veut être, mais d'une manière affirmée, assumée, alignée. Et puis, c'est de faire ce qu'on aime.
- Speaker #1
C'est beau. Et ton plus grand apprentissage ? Pas un échec, une difficulté, mais plutôt ce que tu en as tiré.
- Speaker #0
Mon plus grand apprentissage, c'est un apprentissage global. Je pense que mon plus grand apprentissage, qui est une de mes grandes forces aujourd'hui, c'est que toute cette créativité business que j'ai, je la rends concrète parce que j'ai rapidement compris le process et la méthode. Et donc, ça me permet continuellement de faire entrer un rond dans un carré.
- Speaker #1
Ok, voilà. C'est intéressant comme vision.
- Speaker #0
Oui, parce qu'à nouveau, la vision seule, c'est une lumière au fond du couloir et c'est déjà très bien. Mais l'action, la transformation, la conversion, la réussite, c'est quelque chose d'autre. Ça se fait à plusieurs et ça se fait à plusieurs de manière organisée. Et en tant que directrice générale, aujourd'hui, c'est ça mon devoir aussi vis-à-vis des équipes, c'est de projeter la vision et de co-construire avec eux, avec process et méthodologie, les plans d'action qui vont permettre de la concrétiser.
- Speaker #1
Très clair. Écoute, Mélanie, désolée, on a bien dépassé, mais il y avait tellement de choses à dire. Merci infiniment pour ton partage.
- Speaker #0
Merci pour ton écoute.
- Speaker #1
C'était très pertinent. Et à très bientôt, du coup, sur la prochaine édition du Salon Maison et Objets en septembre.
- Speaker #0
Absolument.
- Speaker #1
Je vous remercie d'avoir écouté le podcast. Si vous vous êtes sentis grandis à la fin de cet épisode,
- Speaker #0
et c'est ce que je souhaite profondément, n'hésitez pas à liker,
- Speaker #1
à mettre un commentaire.
- Speaker #0
ou à me contacter directement pour me donner vos feedbacks ou encore pour me proposer des personnalités extraordinaires dont vous auriez envie de tout savoir.
- Speaker #1
Je serai très heureuse de vous lire.
- Speaker #0
Je vous souhaite une très bonne journée à toutes et à tous.
- Speaker #1
A très bientôt !