RomaricSalut à tous et à toutes, bienvenue dans le podcast Auto-Entrepreneur, le rendez-vous pour créer, gérer et vivre de votre activité en micro-entreprise. Aujourd'hui, on parle d'un sujet ultra concret et d'une question que vous êtes nombreux à vous poser. Est-ce que l'on peut créer sa micro-entreprise lorsque l'on touche le chômage ? Eh bien, la réponse est oui et c'est même fortement encouragé. Mais... Il y a quelques règles à bien comprendre, surtout depuis la réforme du 1er avril 2025. Dans cet épisode, on va voir comment fonctionne le cumul entre la micro-entreprise et le chômage. Vous verrez les démarches à effectuer auprès de France Travail, comment vous actualiser sans vous tromper, et aussi on répondra à la question du choix entre les ARE et l'ARS. Allez, c'est parti ! Alors, première bonne nouvelle, si vous êtes inscrit à France Travail et que vous recherchez activement un emploi, Si vous avez travaillé au moins 130 jours ou bien 6 mois au cours des deux dernières années, alors vous allez pouvoir créer une micro-entreprise et continuer à bénéficier des allocations au chômage. Pas à 100%, bien sûr, les ARE seront calculées en fonction de votre chiffre d'affaires. Plus vous ferez de chiffre d'affaires, moins vous obtiendrez d'ARE. Si vous réalisez 0€ de chiffre d'affaires, alors vous aurez le paiement intégral de votre allocation au chômage. Et c'est important ! Même en créant votre activité, votre micro-entreprise, vous restez considéré comme demandeur d'emploi. Avoir une activité en micro-entreprise, c'est aussi entreprendre un retour à l'emploi et ça aura un impact sur vos aéreux. Quand vous créez votre micro-entreprise, il y a une étape qui est essentielle et que certaines personnes oublient, c'est celle de prévenir France Travail. Dès que vous avez vos tirettes, et parfois même lorsque vous allez commencer à faire les démarches pour créer votre micro-entreprise, il faut les prévenir puisqu'ils ne seront pas informés automatiquement, que ce soit par l'INSEE. l'URSSAF, les impôts ou même vos amis. C'est à vous de faire cette démarche, de vous rendre sur votre espace personnel de France Tramail et de déclarer un changement de situation. Lors de la déclaration de ce changement de situation, il y a des informations qu'il faudra absolument fournir telles que la date de votre création de micro-entreprise, votre numéro de tirette, le type d'activité que vous allez réaliser, puisque ça aura une grosse importance sur vos indemnités, donc savoir si vous êtes en BIC ou en BNC. Vous indiquerez aussi la périodicité de votre déclaration de chiffre d'affaires à l'URSSAF, c'est-à-dire soit en mensuel, soit en trimestriel. Sur ce point-là, on va y revenir dans quelques instants. Il est essentiel de mettre en mensuel, ou en tout cas, ça vous facilitera la vie. Et enfin, il faudra joindre l'attestation URSSAF qui montre que vous êtes bien un micro-entrepreneur. Comme ça, le dossier est complet, France Travail est au courant, Il y aura toutes les informations pour que vous soyez... toujours bien enregistré chez eux et que les indemnités collent à votre situation, votre vraie situation. Une fois le dossier complet, une fois que tout est bien déclaré à France Travail, concrètement, ça ne va pas changer grand-chose pour vos droits, mais par contre, ça va permettre à France Travail de bien calculer vos indemnités chaque mois. De plus, le fait d'être transparent et rapide dans vos informations, dans vos déclarations, ça peut permettre à France Travail qui vous accompagne encore mieux dans vos projets, notamment en vous proposant des formations. ou en vous expliquant les démarches pour mieux les réaliser auprès de leur service. Bref, un conseil simple, informez France Travail dès que vous le pouvez, ça vous évitera toute source de tracas. Si vous avez été inscrit à France Travail, que vous l'êtes actuellement, vous le savez, il faut actualiser sa situation chaque mois. À ce moment-là, on vous pose trois questions. La première, c'est est-ce que vous êtes encore à la recherche d'un emploi ? La seconde, c'est combien de temps vous avez travaillé sur le mois passé ? Et la troisième, c'est combien vous avez réalisé de chiffre d'affaires. Attention, même si vous déclarez votre chiffre d'affaires tous les trimestres auprès de l'URSSAF, à France Travail, l'actualisation se fait chaque mois et il faudra déclarer votre chiffre d'affaires chaque mois. C'est pour cela que mon conseil sur ce point est vraiment de sélectionner la déclaration de chiffre d'affaires mensuel si vous êtes demandeur d'emploi. Ça va vraiment vous faciliter les démarches et les communications entre eux. votre micro-entreprise et France Travail. Il faut savoir que si vous avez sélectionné la déclaration de chiffre d'affaires trimestrielle dès le début, peut-être en manque de connaissances, il est possible de changer et de passer en mensuel. Il faut faire une déclaration auprès de l'Ursaf pour repasser en mensuel. Pourquoi j'insiste sur ce point ? Parce que justement, à France Travail, quand vous allez vous actualiser, ils vont vous demander des preuves de votre chiffre d'affaires. Le document qui va vous servir dans ce cas là, c'est le justificatif de l'Ursaf lorsque vous allez faire votre déclaration de chiffre d'affaires. Encore une fois, C'est vraiment pour cela que ça va être plus simple si vous déclarez tous les mois à l'URSSAF plutôt que tous les trois mois, puisque vous aurez le document qui va revenir sur votre compte tous les mois. Eux, à France Travail, ils ne savent pas si vous êtes en déclaration mensuelle ou trimestrielle, donc il faudra leur indiquer assez rapidement. Et comme je vous le disais, il est possible de modifier de périodicité de déclaration auprès de l'URSSAF si vous voulez vous faciliter la vie. Ah, et dernière chose importante pour votre actualisation auprès de France Travail. N'appliquez pas d'abattement sur votre chiffre d'affaires. Ce n'est pas à vous de le faire, c'est auprès de France Travail qui s'en chargera. Donc vous déclarez votre chiffre d'affaires, le même montant que vous déclarez auprès de l'office, c'est ce montant-là que vous avez déclaré auprès de France Travail. Voilà, votre actualisation est réalisée. Maintenant, la vraie question est comment France Travail calcule ce que vous touchez chaque mois ? D'abord, ils appliquent un abattement sur votre activité. 71% pour les ventes, 50% pour les prestations de services artisanales et commerciales et 34% pour les activités libérales. Ce sont les mêmes abattements que lors de la déclaration de revenus aux impôts. Une fois l'abattement réalisé, on obtient ce qu'on appelle le revenu. Avant d'ouvrir votre micro-entreprise, France Travail aura déjà calculé vos indemnités journalières en se basant sur vos salaires de référence, sur vos salaires des périodes précédentes. Enfin... Lorsque vous aurez du chiffre d'affaires, France Travail va se baser sur le montant de cette indemnité journalière en y déduisant 70% du revenu. Prenons l'exemple de Thomas qui est électricien. Il réalise 2000 euros de chiffre d'affaires. Être électricien, c'est de la prestation de services artisanales, donc en BIC. Dans ce cas-là, l'abattement fiscal qui sera effectué par France Travail est de 50%. 50% de... de 2000 euros, ça fait 1000 euros qui sera considéré en revenus. Admettons que ces indemnités journalières soient de 1500 euros. Il faut ensuite soustraire 70% du revenu à ces 1500 euros. 70% de 1000 euros, c'est 700 euros. Donc 1500 moins 700 euros, ça fait 800 euros. C'est à dire que pour cet exemple précis, pour Thomas, qui aura fait 2000 euros de chiffre d'affaires, il touchera en complément de la part de France Travail, une indemnité à hauteur de 800 euros. Bonne nouvelle, les jours non-anonymisés, c'est-à-dire dans ce cas, les 700 euros sur 1500, ils ne sont pas perdus, ils seront reportés à la fin de la période de chômage. Et maintenant, le grand dilemme du créateur. Gardez les ARE ou demandez l'ARS ? L'ARE, c'est la version tranquille. Vous gardez des revenus qui s'ajustent en fonction de votre chiffre d'affaires avec la micro-entreprise. Donc c'est pas... parfait si vous voulez tester une idée que vous n'êtes pas vraiment sûr de vous. Garder les ARE, c'est garder la sécurité. Ensuite, il y a la version coup de pouce avec l'ARS. Dans ce cas-là, vous touchez 60% de vos indemnités en deux paiements. Un premier lors de la création de votre micro-entreprise et un second après six mois. Cette option peut être pratique pour des personnes qui ont besoin d'investir au lancement de l'activité et qui sont à peu près sûrs de leur business plan. Mais attention, vous ne pouvez pas cumuler les ARE avec l'ARS. De plus, depuis le 1er avril 2025, les conditions pour obtenir le second paiement se sont durcies. Dorénavant, si vous trouvez un nouvel emploi sur cette période de 6 mois entre le premier et le second versement, si vous avez un emploi en CDI, le second versement ne sera pas effectué. En résumé, les ARE, c'est la sécurité et la flexibilité, quand l'ARS, c'est un capital immédiat, mais avec un engagement. plus fort. Vous l'avez vu, être micro-entrepreneur quand on est au chômage, c'est possible, mais il y a quelques pièges à éviter. Le premier est d'oublier de s'actualiser chaque mois. Le second est de ne pas transmettre les justificatifs URSAF à France Travail lors de l'actualisation. La troisième, c'est de se tromper sur le nombre d'heures déclarées à France Travail. Dans ce cas-là, il est essentiel de communiquer avec votre conseiller afin de savoir les bonnes pratiques. La quatrième, c'est d'appliquer l'abattement soi-même. Ce n'est pas à vous de le faire. La cinquième, c'est de choisir l'ARS sans savoir qu'on ne pourra pas revenir sur son choix et ne plus avoir les ARE. Il y a un cas que nous n'avons pas évoqué, c'est si vous avez une micro-entreprise avant de vous inscrire au chômage. Si vous avez déjà réalisé du chiffre d'affaires avant de vous inscrire à France Travail, dans ce cas-là, c'est bingo. Les indemnités journalières seront calculées uniquement sur votre salaire et vous aurez donc un cumul intégral chaque mois, c'est-à-dire que vous aurez vos indemnités auprès de France Travail, quel que soit votre chiffre d'affaires. Cumuler chômage et micro-entreprise, c'est non seulement possible, mais c'est aussi une formule idéale pour tester un nouveau projet sans stress. Je vais terminer avec trois conseils. Le premier, déclarez la création de votre micro-entreprise à France Travail dès que vous le pouvez. Le second, actualisez-vous à France Travail chaque mois, même si vous faites 0€ de chiffre d'affaires. Et enfin, au tout début, pensez à bien comparer la situation pour obtenir les ARE. ou faire la demande d'Ars. Merci d'avoir écouté le podcast Auto-Entrepreneur. J'espère que cet épisode vous a plu. Si c'est le cas, pensez à vous abonner, que ce soit sur YouTube ou sur les plateformes d'écoute telles que Spotify, Deezer ou Apple Podcast. Pensez aussi à le partager à quelqu'un que vous connaissez. Vous avez probablement un proche qui est dans cette situation, qui est au chômage, qui se pose des questions sur son avenir. Eh bien, cet épisode pourrait peut-être le rassurer dans ses projets et l'aider à se lancer en micro-entreprise. On se retrouve très bientôt pour un nouvel épisode avec du concret cette fois-ci et l'interview de Sabrina qui est micro-entrepreneur et inscrite à France Travail. Elle va expliquer comment se sont passées les démarches, comment est son quotidien entre chômage et micro-entreprise. Mais d'ici là, prenez soin de vous et de votre entreprise.