Speaker #0Ce que je fais en hypnose ou en version conversation avec mes patients en visio, c'est que je les aide à trouver des solutions en eux-mêmes, mais toujours dans une optique optimiste, agréable, positive, voire idéale, imaginaire. Le but, c'est vraiment de se projeter dans un souvenir ou un futur appéditif, en situation de confiance et de possibilité. Et bien dans cet épisode, nous allons faire exactement le contraire. Bonjour à toutes et à tous, si vous ne me connaissez pas, je m'appelle Charles Brumauld, je suis diététicien et expert du comportement alimentaire et je vous retrouve pour un nouvel épisode de Dans la Poire. J'essaye de vous retrouver minimum environ une fois par mois pour redonner vie au podcast et continuer sur un des projets qui avait le plus de sens pour moi, le podcast qui va d'ailleurs sur sa cinquième année. Cet épisode sera plus court et plus concis. que d'habitude, mais avant, je voulais prendre un temps pour remercier les nouveaux abonnés premium de ma newsletter. Ils sont nombreux, nombreuses à avoir sauté le pas après le 1er janvier à s'être inscrits à Charlie's Kitchen. J'en profite aussi pour vous signaler que le tarif de la newsletter en mensuel et à l'année va changer à partir du 1er février prochain. Si vous souhaitez débloquer la totalité des contenus, les archives complètes, les e-books et autres bonus menus à télécharger, Je vous mets le lien en description pour profiter de la promotion actuelle qui va jusqu'à moins 38% par rapport à l'évolution du tarif. Et je vous signale aussi que pour télécharger votre e-book de bienvenue sur les collations équilibrantes et gourmandes, il suffit de s'inscrire. Et c'est tout, c'est gratuit ! Allez, on rentre dans le vif du sujet et je vais vous confier quelque chose. Début de l'année dernière, j'avais pris une résolution plus ou moins consciente qui me tenait vraiment à cœur, me remettre au sport. Je pensais que j'avais dépassé le burn-out, j'avais laissé derrière moi les hauts et les bas de l'énergie fluctuante et de mon irritabilité. Et je voyais ça comme un moyen de retrouver de l'énergie, de me sentir mieux dans mon corps, bien sûr, et d'alléger un peu. les tensions du quotidien. Et pourtant, malgré toute ma bonne volonté, ça n'a pas duré. Janvier, j'étais motivé à blog, j'avais téléchargé une application, je m'étais inscrit à une salle de sport près de chez moi, mais genre une minute à vélo. J'avais planifié mes séances comme si c'était vraiment un rendez-vous avec un chef d'État. Et en février, une chose après l'autre, c'est mis sur mon chemin. Une grosse charge de boulot. Le lancement de la newsletter, donc Charlie's Kitchen, il fallait vraiment être au taquet pour la lancer. Et puis, cette petite voix dans ma tête qui commençait à me dire, tu sais, demain, c'est bien aussi. Tu n'as pas l'énergie, tu vas te blesser, ça ne sert à rien, reste chez toi. Résultat, le mois de mars est arrivé et puis mes baskets étaient oubliées au fond du placard. Je crois que vous voyez de quoi je parle. C'est un peu la triste vérité des bonnes résolutions, en tout cas la triste réalité des bonnes résolutions. Elles sont belles sur le papier, elles sont même appétissantes. Mais dès qu'elles rencontrent la vraie vie, elles peuvent... vaciller et souvent s'effondrer. Pourtant, cette expérience d'effritement que beaucoup d'entre nous connaissent va peut-être être une occasion d'apprendre si on se pose la bonne question. Aujourd'hui, je vais vous inviter à réfléchir à une question qui pourrait bien tout changer. Je ne vous fais pas plus attendre. Cette question, c'est Qu'est-ce qui garantirait votre échec ? dans la mise en place de votre démarche. Ça peut être dans votre quête d'équilibre, dans votre envie de mieux manger, de réguler votre poids, pourquoi pas de reprendre le sport. C'est vrai que ça a l'air d'être une question assez étrange, quasi provoquante, je vous l'accorde. C'est d'ailleurs une question qui avait popé lors d'un épisode du podcast Change ma vie de Clotilde Dussoulier. Clotilde, si tu passes par là, on avait un petit peu échangé sur cet épisode. Merci beaucoup. C'était sur la prise de parole en public avec Nina Ramen, je crois. Et quand j'ai entendu cette phrase, au détour de la conversation, je me suis dit Tiens, c'est une variante du désespoir créatif, ça ! Le désespoir créatif, je l'ai étudié en 2020 à la faculté de Bourgogne quand je me suis spécialisé en psychologie du comportement alimentaire. En fait, ça correspond au moment où la personne reconnaît profondément, mais vraiment, que ces stratégies habituelles pour résoudre un problème ne fonctionnent pas, voire qu'elles aggravent la situation. Et plutôt que de continuer à lutter contre ce qui ne marche pas, ou de s'épuiser à reproduire les mêmes schémas inefficaces, eh bien on accepte... Ce désespoir, on creuse comme un point de départ pour changer de perspective. Et c'est justement cette prise de conscience qui ouvre la voie à la créativité. On cherche d'autres solutions, on explore de nouvelles approches et on sort des sentiers battus. Et donc le thérapeute saute de pierre en pierre pour discuter des solutions que la patiente a déjà essayées et en quoi elles se sont révélées vraiment infructueuses. Ça me fait d'ailleurs penser... Ah, Toy Story, là, je crois que c'est Buzz l'éclair qui dit, j'appelle ça tomber avec panache. Ben voilà, le thérapeute, il tombe avec panache, avec la patiente, dans toutes ces solutions qui se sont révélées improductives, voire un petit peu menaçantes sur son équilibre et son bien-être global. Et donc, cette question là, qu'est-ce qui garantirait mon échec ? En gros, c'est qu'est-ce qu'il faudrait que je fasse pour avoir le... pire équilibre alimentaire, rester sédentaire toute l'année ou prendre du poids façon plus, plus, plus, pourquoi c'est important de vous la poser et en quoi ça va vous être utile ? À mon sens, c'est important de vous la poser pour trois raisons. Première raison, ça permet de naviguer avec la peur, voire de la désamorcer. Quand on voit la réussite des autres, on se dit ces gens-là, ils osent, ils n'ont jamais peur. Les cadors, on les retrouve aux belles places. Nickel ! C'était la chanson de Alain Souchon. Alors que pas du tout, ces autres-là, là où l'herbe est plus verte ailleurs, entre guillemets, déjà, ils ne nous disent pas tout, qu'on se le dise. Et lorsqu'on creuse, on se rend compte que ces fameux gens-là qui réussissent dans leur démarche, eh bien, ils ont appris à composer avec la peur. C'est-à-dire qu'ils ont continué à conduire sur la route et ils l'ont mise sur la banquette arrière. Et... Petit à petit, ils ont construit une relation plus égalitaire, en tout cas plus acceptable, avec une émotion qui est universelle dans le règne humain, c'est la peur. Nous, les autres des autres, on ne veut pas s'y confronter parce que la peur, c'est gris, c'est noir, c'est froid, c'est inquiétant, c'est angoissant. Et se confronter à sa peur avec cet exercice, cette question-là, ça permet de se projeter dans un scénario du pire, entre guillemets, et... Et de se voir faire, tiens, si je devais vraiment, mais alors vraiment mal manger, de chez mal manger, comment je m'y prendrais ? Ça ressemblerait à quoi ? Vraiment, on peut même grossir le trait, y aller en caricature, si ça peut vous faire sourire. C'est une façon un peu protectrice de se confronter à la peur. Deuxième raison, ça permet d'identifier les obstacles éventuels. Nos modes automatiques, nos modes par défaut. Et de nommer un à un tous les petits travers qui pourraient... pour menacer votre chemin de la réussite. Est-ce que ce sont vos horaires de boulot, votre temps de transport d'une heure et demie tous les jours, la fatigue quand vous rentrez du travail, la flemme à 19h30, le rythme avec les enfants, le temps d'écran le soir avant de se coucher, le fait d'avoir trop faim à 20h et de vouloir manger vite pour se mettre devant un film ? Est-ce que c'est le manque d'idées ? Est-ce que c'est la disponibilité mentale pour penser aux idées de menus qui conviennent à la fois à vous-même ? à votre conjoint, à l'adolescente de 15 ans qui fait de la muscu et de la petite dernière qui vient d'adhérer à l'association L214 ? Troisième raison pour sortir de l'illusion du tout ira bien Quand on se lance dans une démarche de changement, on a souvent une vision idéalisée de notre réussite. Vous voyez peut-être enchaîner les séances de sport avec enthousiasme, même après une journée de boulot, sans jamais manquer une séance. Peut-être que vous vous imaginez déjà avoir un corps plus ferme en un mois seulement. Peut-être aussi que vous imaginez des semaines avec peu d'écarts, avec des plats faits maison, équilibrés, préparés à l'avance, en mode batch cooking, zéro craquage sur des aliments plaisir je mets aussi craquage bien entendu. Or, on oublie que la vraie vie, le quotidien, s'est remplie d'imprévus, d'efforts, d'épreuves, de fatigues aussi. En se demandant ce qui garantirait notre échec, on ancre nos objectifs dans la réalité. Ça permet de passer d'un optimisme un petit peu naïf et vague à un optimisme plus lucide, où l'on est prêt à faire face aux aléas. Ok, donc déjà, là, vous venez d'explorer vos peurs, en tout cas une partie, et puis je vais vous faire remarquer que vous êtes toujours là, vous êtes toujours debout. Donc vous avez survécu et vous allez survivre si ces peurs ou ces obstacles refont surface dans la mise en place de votre démarche. Et la suite, c'est là que ça devient encore plus chouette, c'est qu'à partir de là, on va pouvoir dresser des pistes réalistes et réalisables. qui ressemble au contraire de tout ce que vous venez de dire. Je vais vous prendre trois exemples, ça sera peut-être plus concret. Alors si je vous parle de moi, ma tendance, c'est le scroll. Le scroll dans mon téléphone avant de me coucher. Je suis là avec des vidéos Instagram. Je les enregistre aussi à début de professionnel, mais quand même, il y a un petit peu de côté perso. Je sais qu'il ne faut pas que je le fasse, mais je me dis que je n'ai pas assez profité de ma journée, que j'ai fait trop de choses pour le boulot. Alors j'essaie de me divertir en me vidant la tête. résultat, j'ai du mal à m'endormir. Je me lève tard le matin. Puis après, c'est la course pour caser des trucs importants pour moi, dont le sport, dont le temps alloué à faire des repas. Donc là, depuis quelques jours, je réponds à mes messages et je mets ensuite mon téléphone en mode avion avant de m'allonger dans le lit. C'est-à-dire que je le mets beaucoup plus loin de moi qu'avant. Alors là, c'est le début. Je ne sais pas du tout si ça marchera longtemps, mais de facto, depuis quelques jours. Je me lève plus tôt, je profite plus de ma journée et je fais plus de choses importantes pour moi. Deuxième exemple, si ce qui garantirait votre échec dans la mise en place de l'équilibre alimentaire, c'est la flemme, peut-être comme certains d'entre nous, genre flemme de faire à manger, et bien là, plutôt que de rester dans votre coin, faites le contraire de ce que vous avez mis en évidence. Peut-être en parler à votre conjoint, conjointe, pour lui dire que vous avez besoin qu'il ou elle... prennent la main plus souvent, soit délégués un soir sur deux à des plats surgelés bien composés et puis faites un petit coucou à votre part de perfectionnisme alimentaire. Soit vous avez plus d'options possibles et équilibrantes pour vos dîners de la flemme. D'ailleurs, ça me fait penser que je vous mettrai le lien vers l'édition sur les 10 hacks en cuisine pour gagner du temps. C'est l'édition vraiment best-seller de ma newsletter. Il y a d'ailleurs un PDF avec littéralement... Ça porte le même nom, 5 idées de dîner de la flemme. Dernier exemple, pour perdre du poids, c'est décidé, je vais zapper l'huile et les féculents. Alors ça, c'est un gros classique. Au début, c'est vrai que ça semble fonctionner. La balance indique un poids qui descend et vous avez souvent l'impression de maîtriser la situation. Mais à long terme, ce qui vous attend, c'est un déficit en vitamines liposolubles, les vitamines A, D, E, K, les ADEC, des problèmes dans la production de certaines hormones qui dépendent. des graisses et une baisse globale d'énergie, sans oublier les restrictions, la frustration et le flip intersidéral de vous faire inviter à droite à gauche. Bon, à partir de là, à partir de ce scénario du pire, qu'est-ce que vous faites, vous ? Quelle option vous paraît plus respectueuse et qui a quand même des chances de succès ? Voilà, ce qu'on a vu dans cet épisode, c'était que identifier... tout ce qui garantirait votre échec, c'était faire un bilan honnête, lucide et quand même bienveillant de vos vulnérabilités. À partir de là, ça vous permet de normaliser davantage l'aléa. Le truc qui se met vraiment en travers de votre chemin dans une, deux, trois, X semaines, ça peut être la fatigue, ça peut être la flemme, ça peut être une autre raison. Et comme vous avez déjà anticipé ces moments critiques, vous avez plus de latitude pour... intégrer de la souplesse et transformer les pièges en trampoline. Petit rappel pour les perfectionnistes, c'est une démarche qui ne vise pas la perfection, mais la progression. Progression. Et qui vous donne les moyens de construire des habitudes solides, réalistes et qui durent dans le temps. Cet épisode est terminé, mais on reste en lien. Si jamais vous avez besoin d'un accompagnement plus personnalisé, c'est en consultation que ça se voit. Et je viens d'ouvrir des nouveaux créneaux. Là aussi, je vous ai mis le lien. pour me joindre, pour qu'on fasse un vrai bilan. C'était un vrai plaisir de vous retrouver. Je ne sais pas si vous savez, mais je prends le temps de remercier personnellement celles et ceux qui me laissent 5 étoiles et un avis sur la plateforme d'écoute de votre choix ou qui me tag en story sur les réseaux. Bref, envoyez-moi une petite capture d'écran en message privé sur Instagram et je vous envoie un petit cadeau pour vous remercier. Je vous dis bel appétit de vivre et à très vite pour un nouvel épisode dans la poire.