Speaker #0Quelles sont les différentes religions chrétiennes ? Ouah, mystère ! Il y a plusieurs religions chrétiennes ou un christianisme ? On le saura juste après le générique. Bonjour à toi, je m'appelle Caroline Acosta, je suis auteure théologienne et pasteur de l'Église réformée. Donc je vais répondre à cette question. Quelles sont les différentes religions chrétiennes ? Eh bien la première chose, c'est que la question est pas... hyper bien posé, disons-le, parce qu'en fait, il n'y a pas plusieurs religions dans le christianisme. Le christianisme est une religion. Donc, le christianisme est une religion, comme le bouddhisme en est une autre, l'islam, le taoïsme, voilà. Il y a plusieurs mots en"-isme", qui sont donc des systèmes religieux. Et au sein du christianisme, il y a plusieurs confessions, c'est ça. Donc, la vraie question, c'est, quelles sont les différentes confessions chrétiennes ? Parce qu'effectivement, au sein du christianisme, c'est comme si c'était une grande famille. Et puis à l'intérieur de cette grande famille, il y a d'autres petites familles. Alors on va commencer par le début. Le fondateur du christianisme, c'est Jésus. Donc on a Jésus à la racine et Jésus, il est juif. Donc déjà lui, il a un ancrage qui est dans le judaïsme. Jésus est porteur de cette tradition. Lui-même ne crée pas une religion, mais de lui vont naître une succession, disons, d'églises. Voilà ce qu'on peut dire. Donc après la mort de Jésus et sa résurrection, il y aura plusieurs... communauté chrétienne. Il y a une communauté gnostique, il y a la communauté de la famille de Jésus, il y a la communauté de Pierre, plus tard va naître la communauté aussi de Marie, Madeleine, il y a aussi la communauté par exemple de Paul qui va venir un peu plus tard, qui va être vraiment un des grands ambassadeurs puisque Paul va en fait écrire beaucoup de choses et donc transporter le christianisme, il va le faire voyager tout autour de la Méditerranée, donc c'est vraiment lui aussi qui va l'exporter. Et au fond, les églises d'Occident sont issues finalement de tout ce mouvement. Mais on voit bien qu'au départ, il y a déjà plusieurs sensibilités chrétiennes, on pourrait dire, même si ce n'est pas comme ça qu'on le dit, on va plutôt dire je suis adepte de telle communauté, je suis adepte du Christ dans telle communauté Donc c'est plutôt comme ça que ça va se former au début. Et puis, en fait, ce qui va se passer, c'est qu'au IIe siècle, on va rassembler toutes les écritures qui concernent Jésus. Donc on aura les quatre évangiles, on aura les lettres de Père, de Paul, de Jean, de Pierre, et puis on aura l'Apocalypse de Jean. Et tout ça, on va le mettre ensemble, et donc ça va créer le Nouveau Testament. Et puis, un petit peu plus tard, au IVe siècle, il y aura un concile, c'est-à-dire une réunion, au fond, de tous les responsables de toutes ces communautés. Ils vont se mettre ensemble et ils vont commencer à discuter de est-ce qu'on pourrait se mettre d'accord sur une confession de foi, sur ce que nous avons finalement en commun toutes et tous, et former une espèce de, justement, grande communauté chrétienne. Donc là, on est en lycée Constantinople et déjà à ce moment-là, il va y avoir beaucoup de débats et de discussions parce qu'on va s'interroger sur la nature de Jésus. Au fond, tout le monde est d'accord de reconnaître Jésus comme le fondateur, j'aime pas trop ce mot, mais disons l'inspirateur de ces mouvements. Et au cours de ce concile, on va beaucoup discuter sur ce qu'on appelle la nature du Christ. Est-ce que Jésus était 100% humain ? Est-ce qu'il était 100% divin ? Est-ce qu'il était un peu des deux ? Et en fait, ces débats vont créer forcément des divisions. et va créer différentes écoles. Et finalement, de cette église primitive, on peut l'appeler de ses premiers mouvements chrétiens, va se créer un peu des scissions. Donc il y aura les Nestoriens, les Martionnites, les Docétistes, les Ariens. Donc ça va créer une petite scission, mais la majorité, on va dire, parce qu'ils vont commencer à voter aussi, vont dire nous on décide maintenant que le carcan c'est ça Autrement dit, le canon c'est ça, et la vraie foi c'est ça. Donc tu vois déjà, c'est quand même quelque chose qui vient d'une construction. des personnes. Et puis en plus, j'aime rappeler aussi que dans cette constitution, il n'y avait aussi que des hommes. Là, les femmes ont complètement disparu, alors que dans l'Évangile, elles sont pleinement disciples aussi de Jésus. Donc c'est vraiment une construction à ce moment-là. Donc ça va créer déjà ce mouvement, puis qui va être consolidé par l'empereur Constantin qui va se convertir au christianisme au IVe siècle, lui aussi, et donc qui va créer finalement... l'Empire va devenir totalement chrétien, ce qui va encore aider à l'expansion du christianisme. Puis il y aura un autre concile un peu plus tard qui va créer aussi des petites divisions, mais le plus grand schisme qui va apparaître. Donc à ce moment-là, on peut dire qu'il y a une Église universelle. Je dis bien sûr ce mot-là parce que c'est l'Église catholique. Le mot catholique, à la base, était utilisé simplement pour dire que c'était l'Église universelle, l'Église de toutes et de tous, puisque l'objectif c'était justement de rassembler tout le monde. Mais tu vois bien que c'est toujours difficile quand on rassemble, parce qu'à un moment donné, on dit c'est comme ça Donc, il y a cette Église catholique et il y a un grand schisme qui va naître aussi de ces divisions. C'est en 1054 qu'il va créer deux grandes branches séparées qui vont être les orthodoxes et la poursuite de l'Église catholique. Donc on va avoir l'Église orthodoxe et de l'Église orthodoxe, ça va être toute cette partie plus orientale. Donc ce qui va suivre les orthodoxes, on va avoir l'Église orthodoxe russe, mais on va aussi avoir les Églises orientales. On va avoir par exemple aussi les Coptes, les Jacobites ou les Arméniens. Et donc ça, ça va être cette branche-là du courant orthodoxe qui existe encore évidemment aujourd'hui. Et ils ont par exemple leur propre pape, qui n'est pas un pape mais un pope. Et puis au sein du catholicisme, donc il va continuer de progresser au sein de l'Occident, et en fait à un moment donné, au XVIe siècle, il va y avoir un nouveau mouvement très important qui est évidemment le mouvement de la réforme, qui va naître en Allemagne au XVIe siècle, en 1517 pour être précis, et à ce moment-là il va y avoir une autre scission. Donc Martin Luther, qui était catholique, va être excommunié, il va donc devoir quitter l'église mère et créer une nouvelle branche, et c'est tout ce qu'on appelle le mouvement de la réforme. Et donc là, on va avoir plusieurs réformateurs, on va avoir Martin Luther qui va créer le lutheranisme, les luthériens qui sont beaucoup dans les églises scandinaves, mais c'est là aussi qu'on va avoir Jean Calvin qui va créer aussi toutes les églises calvinistes réformées, celle par exemple dont moi je suis issue ici à Genève. Et puis il va y avoir aussi tous les mouvements, parce que cette préforme va se répandre, il y aura aussi tous les anglicans, alors vraiment en Angleterre, on aura aussi les courants des quakers, les méthodistes, puis il y a d'autres branches aussi qui vont partir beaucoup aux Etats-Unis et qui vont donner tous ces courants qu'on appelle plus évangéliques, plus charismatiques. Donc je pense ici aux anabaptistes, aux baptistes, aux pentecôtistes. Ça, c'est tous les mouvements plus de type charismatique, évangélique. Et puis après, il y a aussi d'autres courants, en fait, peut-être dont tu as entendu parler, qui ne sont pas forcément mis dans la branche christianisme, mais pourtant, eux-mêmes se revendiquent d'une certaine manière chrétiens. Je pense ici à l'armée du salut, par exemple, qui est vraiment, elle aussi, ancrée dans le christianisme. Les témoins de Jéhovah, les Mormons. ou par exemple les Adventistes du septième jour. Donc il y a, en fait, tu vois, dans la famille chrétienne, la grande famille chrétienne, il y a énormément finalement de courants. Et là, même au sein par exemple encore des protestants, que je connais mieux, les protestants de type calviniste, il y a encore des courants par exemple. On va jusqu'à un courant qui s'appelle les Unitariens. Les Unitariens, ils vont jusqu'à dire, nous on renonce à la Trinité par exemple, qui est souvent plutôt reconnue largement parmi les chrétiens. Et ils remettent ça en question. Après, si on affine encore, on a les libéraux, les traditionnalistes, les progressistes. Il y a tout un tas de courants qui sont finalement développés dans toutes les églises chrétiennes. Et c'est, je crois, la richesse de notre tradition. Mais en fait, tu pourrais faire exactement le même exercice pour l'islam ou pour le judaïsme. Tu verrais qu'il y a toujours, et le bouddhisme aussi, tu verrais qu'il y a toujours plusieurs courants. Et ça, ça devrait être une leçon d'humilité pour chacune et chacun d'entre nous, de peut-être comprendre que la religion est un système un peu inévitable à partir du moment où des gens se mettent ensemble pour créer des rites, pour vivre des rites, pour vivre des temps communautaires, de partage, de prière, de méditation, de chant. À partir du moment où des humains se mettent ensemble autour du divin, parce que c'est de ça dont il est question évidemment, se mettent autour par exemple de la parole, du... Chaque fois que des personnes se constituent en communauté, elles vont avoir cette tendance qui, à la fois, au départ, est bonne, c'est-à-dire essayer de se mettre d'accord sur ce qu'on va vivre ensemble, mais très vite, toujours le pendant qui est inévitable, je pense, c'est qu'à un moment donné, en se définissant, quand une communauté se définit, forcément, elle va dire qu'elle ne peut pas être pour tout le monde. En tout cas, on essaie d'y tendre, mais je crois que c'est toujours difficile, une fois qu'on crée des marqueurs, forcément. on crée des personnes qui vont avoir envie de venir ou qui vont avoir envie de partir. Le plus important dans chacune de ces traditions, c'est de garder les portes ouvertes, c'est-à-dire que les églises, à mon sens, devraient être des endroits de passage où je peux aller d'une église à l'autre et me sentir accueillie. Ce n'est pas la même chose évidemment partout, mais c'est quand même vers cela qu'on aimerait aspirer. Je crois que ça, ce serait fidèle au Christ qui, lui, était un itinérant et qui allait tant à la synagogue qu'à la maison. que sur la plaine, que à la montagne, et qui pouvaient en tout cas rencontrer chaque personne dans la situation dans laquelle elle était, l'essentiel étant de faire grandir l'amour. Et ça, c'est ce que je te propose aussi de faire chaque semaine, ici dans le cercle privé des lettres, où j'envoie chaque semaine des lettres dans cet esprit d'ouverture pour accompagner les personnes, parce que je sais qu'on ne trouve pas toujours partout un christianisme peut-être aussi ouvert et aussi universaliste. En tout cas, c'est... Je nous le souhaite à toutes et tous. Donc, en tout cas, moi, je suis là aussi pour t'accompagner là. Et puis aussi, sur Telegram, j'ai des podcasts quotidiens, là aussi, pour t'encourager et te permettre de cheminer de cette manière-là. Et puis, bien sûr, je t'encourage à aller voir autour de toi, d'être curieux de quelle sensibilité tu seras le plus proche pour nourrir ta foi. en Dieu, à travers le Christ. Chères auditrices, chers auditeurs, chères sœurs et frères, si vous voulez retrouver tous mes épisodes passés et ceux à venir, pensez à vous abonner sur votre plateforme d'écoute, par exemple Spotify, Apple Podcasts ou Deezer. Merci à toute l'équipe bénie des Ataprod qui a fabriqué cet épisode. Si tu as aimé, n'hésite pas à me mettre 5 étoiles. Et pour plus d'informations, on se retrouve sur carolina-costa.com. Soyez bénis, les amis !