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Chrétiens audacieux - enseignements de l'Église persécutée

La Bible - le bien le plus précieux?

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42min |30/05/2025
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42min |30/05/2025
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Description

Cet épisode aborde le thème fondamental de la Bible. Où en est-on aujourd’hui avec sa lecture, son accès, sa place dans la vie des chrétiens ?


Pour en parler, nous recevons Pascal Grosjean, co-directeur de la Ligue pour la lecture de la Bible Suisse, à l’occasion d’une année marquée par les 70 ans de Portes Ouvertes et les 100 ans de la Ligue. Ensemble, nous faisons un état des lieux de la Bible: là où elle nourrit la foi, là où elle manque cruellement, et là où elle attend d’être redécouverte.


Nous ne manquerons pas de redire aussi que lire la Bible est bien plus qu’un acte spirituel: c’est entretenir une relation vivante avec Dieu, entendre sa voix, être transformé par sa Parole.


Dans cet épisode, nous partons pour un voyage bouleversant au cœur de la foi chrétienne à travers les continents : Asie, Afrique, Amérique du Sud… Des régions du monde où la Bible ne va pas de soi, où elle est parfois interdite, surveillée, ou dangereuse à posséder. Et pourtant, elle est au centre de l’espérance, de la spiritualité, de la méditation et du soutien de milliers de chrétiens et chrétiennes persécutés.


À travers des témoignages poignants et des histoires de vie, on découvre comment des croyants risquent tout pour lire une page des Évangiles, comment un verset peut devenir une ancre dans la souffrance, et comment l’enseignement biblique nourrit leur vie de prière et leur persévérance.


Comment comprendre cet attachement profond à la Parole de Dieu ? Que signifie encore, en 2025, croire que la Bible est un bien précieux ? Peut-on encore vivre une foi enracinée dans le Nouveau Testament face aux défis de l’actualité ? Et comment, nous qui vivons en liberté, pouvons-nous soutenir l’Église persécutée ?

Ce podcast explore la culture, l’histoire biblique, et la place centrale qu’occupe Jésus-Christ dans les vies transformées par l’Évangile. À travers des récits venus du monde entier, nous plongeons dans la réalité d’un christianisme vivant, souvent éprouvé, mais profondément ancré dans l’espérance.


Un épisode qui bouleverse, interroge, encourage. Car ce n’est pas seulement une histoire de foi, c’est une invitation à redécouvrir le trésor que nous avons peut-être laissé prendre la poussière sur nos étagères.


🙏 Prenez un moment pour écouter, méditer, prier… et peut-être voir la Bible autrement.


Thèmes abordés: religion, foi chrétienne, espoir, podcast suisse, voyages, culture, histoire, histoire biblique, spiritualité, méditation, asie, afrique, amérique du sud, christianisme, croyance, monde, actualité, église persécutée, soutien, foi, évangile, Jésus-christ, Bible, Nouveau testament, souffrance, témoignage, enseignement, église, église persécutée, ong, histoires de vie, prière, vie de prière, index de persécution, open doors, chrétiennes, chrétienne, chrétien, Foi et persévérance


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Je tiens audacieux,

  • Speaker #1

    un podcast proposé par Portes Ouvertes. Bonjour à tous et bienvenue dans un nouvel épisode de notre podcast. On espère que vous allez bien, vous, votre famille, votre foi. Bonjour Aline, comment ça va toi ?

  • Speaker #2

    Bonjour Rebecca, bonjour chers auditeurs et auditrices. Eh bien moi ça va bien, le soleil brille, heureuse de revenir d'un voyage dans le sud où j'ai pu rencontrer des frères et sœurs. Et aujourd'hui, nous avons le plaisir d'avoir avec nous Pascal Grosjean, qui est le co-directeur de la Ligue pour la lecture de la Bible suisse. Bienvenue Pascal !

  • Speaker #0

    Bonjour, merci beaucoup pour votre accueil, ça fait vraiment plaisir.

  • Speaker #1

    Alors on se réjouit beaucoup de passer un moment avec toi. Alors premièrement parce que la Bible et la lecture de la Bible, c'est quelque chose qui nous intéresse. Pour Portes Ouvertes, c'est avec cette importance de procurer des Bibles à des chrétiens, des XURSS. que tout a commencé, et puis aussi parce que la Ligue et Portes Ouvertes ont en commun cette année de pouvoir fêter alors 100 ans pour vous, 70 ans pour nous. On célèbre la fidélité de Dieu en faveur de ce qu'il nous appelle à faire. Alors ouais, une bienvenue toute spéciale pour cet épisode.

  • Speaker #0

    Merci.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu peux nous dire un peu quelle relation tu as, toi, à la Bible ? On va commencer comme ça.

  • Speaker #0

    Alors on commence par une question qui est assez complexe en fait. Cette question de la relation à la Bible. Elle touche à plusieurs domaines. Elle touche d'abord à ma foi personnelle et puis à mon amour pour Dieu. Dans le sens que je ne pense pas que je serais intéressé par la lecture de la Bible si je ne croyais pas en Dieu et si je ne l'aimais pas et si je ne croyais pas qu'il m'aime. C'est-à-dire que son intention, c'est une intention d'amour. Et puis après, j'ai un deuxième rapport à la Bible. C'est un livre avec des pages, avec des lettres. Comme il y a beaucoup de livres avec des pages, avec des lettres, j'ai des fois un petit peu de la peine à « sacraliser l'objet » . Même si je crois profondément que Dieu nous parle au moyen, au travers de la Bible, mais c'est vraiment grâce à sa présence et son esprit. Donc il y a en même temps ce rapport spirituel, on va dire, et même affectif, profond. Et puis, en même temps, ça reste un objet. Donc, si on lit un texte sur un smartphone, pour moi, c'est tout à fait aussi valable que la Bible.

  • Speaker #1

    Les deux sont la parole de Dieu. Et puis, le plus important, c'est le Seigneur.

  • Speaker #0

    Voilà. En gros. Oui, oui. Je pense qu'il y avait un terme qui était utilisé. Je ne sais pas si ça se fait toujours, de parler de bibliolâtre, des gens qui... ou qui idéalisent ou qui ont pris pour idole le livre, la Bible, comme une sorte d'objet magique, comme une baguette magique. Et puis, moi, je n'entre pas tellement dans cette lignée-là.

  • Speaker #1

    Oui, mais on imagine Pascal, directeur de la Ligue pour la lecture de la Bible. Est-ce que toi, tu es un grand lecteur de la Bible ?

  • Speaker #0

    Alors moi, je suis un lecteur régulier de la Bible. Et puis, je ne suis pas un lecteur systématique de la Bible. Alors, je dis ça, ce n'est pas tout à fait vrai, parce qu'à cause ou grâce à mon travail, quand on fait des commentaires bibliques, où j'étais rédacteur en chef d'un guide, le guide Expresso, il y a vraiment ce suivi, cette lecture de l'entier de la Bible, la sélection de textes, etc. Mais à titre personnel, j'ai plutôt des pensées, des textes qui m'habitent. et qui me travaille sur un peu des longues périodes. Donc là, dans la période actuellement, il y a une réflexion qui est présente avec différents textes qui se recoupent. Donc j'ai vraiment cette Ausha. J'ai de la peine, en fait, à avoir une lecture uniquement, on va dire systématique, suivie, qui passe, pas du coq à l'âne, mais disons, parfois, c'est un petit peu ça, chaque jour, un autre texte. Moi, j'ai besoin d'avoir plus de temps. pour me plonger dans une thématique qui m'interpelle, suite à une lecture, un petit verset ou une pensée. Ou même, j'ai beaucoup de textes qui me reviennent en mémoire dans des situations de vie. Une des choses qui m'intéresserait, c'est de savoir si les chrétiens en général sont habités par ce texte qui est profondément ancré en eux, donc ils le connaissent, ils l'ont lu, etc. Et puis, quelque part, l'Esprit Saint ou les circonstances de la vie font émerger ces textes comme une réponse ou comme un éclairage. C'est ça un petit peu.

  • Speaker #1

    Oui, mais c'est vrai que pour se souvenir de ce qu'on a lu, il faut avoir déjà lu. Pour que ça puisse émerger, il faut avoir connaissance. Nous, on est pas mal dans cette dynamique-là. Est-ce qu'on a accès ? Est-ce qu'on connaît ? Est-ce qu'on a lu ? Est-ce qu'on connaît l'enseignement de Dieu au travers de la Bible ? Aline, tu nous en diras un peu plus.

  • Speaker #2

    Oui, et en fait, comme tu le disais, Pascal, la lecture de la Bible nous permet de connaître mieux Dieu. Pourquoi on lit la Bible ? C'est pour connaître davantage Dieu et le suivre. Et donc, ça a été aussi vraiment la conviction du fondateur de Portes Ouvertes, Frère André. Sa volonté, c'était vraiment que chaque chrétien puisse pouvoir lire la Bible. Et il y a aujourd'hui 70 ans, c'est toujours pas gagné et ça reste toujours une de nos missions.

  • Speaker #1

    C'est vrai que dans certains pays, c'est carrément interdit. Il y a des endroits alors... On connaît peut-être la Corée du Nord, qui est en numéro 1 sur l'index mondial de persécution. Mais il y a aussi des pays plus proches de nous, peut-être aussi culturellement plus proches de nous, comme le Maroc ou l'Algérie, où posséder une Bible, ça reste risqué.

  • Speaker #2

    Pascal, tu nous as parlé du papier, du numérique. Et c'est vrai qu'en fait, heureusement qu'il y a le numérique. Parce que je ne sais pas si vous saviez, vous, Rebecca et Pascal, que... Le 5 janvier 2025, il y a eu près de 800 000 téléchargements de la Bible sur l'app YouVersion. Et donc, dans certains pays comme le Pakistan, l'Égypte, la Turquie, c'est le seul moyen pour eux d'avoir accès à la Bible parce que la Bible papier est interdite. Et le gouvernement, s'il te trouve avec une Bible, t'envoie directement en prison ou autre.

  • Speaker #1

    Oui. On a fait beaucoup de contrebandes de Bible, historiquement, portes ouvertes. C'est génial de voir qu'avec le numérique, il y a d'autres moyens comme ça de passer en contrebande. Tu passes des Bibles, tu télécharges. Mais c'est vrai que dans ces pays-là, ça marque une soif des gens de pouvoir lire la Bible. Est-ce que chez nous, on a cette soif-là ? Quels sont les défis en Suisse autour de la lecture de la Bible ?

  • Speaker #0

    C'est une bonne question parce que c'est vrai qu'on s'habitue, souvent on donne de l'importance aux choses qui nous manquent. Et puis là, nous, la Bible, on l'a depuis quelques siècles. Ça a été vraiment distribué, on peut dire depuis la réforme. Il y a vraiment cet accès au texte biblique pour tout un chacun. C'était un des combats des réformateurs. Mais aujourd'hui, en Occident, alors je dirais, il y a plusieurs choses. D'une part, dans la société en général. Moi, j'ai vraiment l'impression qu'on a un retour en arrière assez fort. On est quasiment dans de l'obscurantisme. Ça veut dire qu'on refuse de faire lire la Bible, même comme un livre culturel. Il y a vraiment une méfiance par rapport à la Bible dans la société, à l'école, un petit peu partout. Donc ça, c'est un des aspects que je trouve quand même assez fort. On a une sorte de laïcité castratrice. On n'a pas une laïcité qui permet à chacun. de découvrir et de s'exprimer. Donc ça, c'est un des aspects. Et puis au niveau des chrétiens, j'ai beaucoup de questions. Je me pose la question, par exemple, si on n'est pas en train de revenir à une communication de la pensée de Dieu où on fait un petit peu l'impasse sur la Bible, le texte biblique, et puis on se confie dans le clergé, c'est-à-dire le clergé évangélique pour nous, où il y a des orateurs. qui ont la mission et le pouvoir de décider qu'est-ce qui va être partagé avec l'Église, avec la communauté, avec les croyants. Donc, peut-être que c'est plus facile aussi en termes de relation d'être à l'écoute d'une personne que d'étudier, de se plonger dans un livre pour beaucoup de gens. Donc, voilà, il y a pas mal de questions comme ça qui m'interpellent aujourd'hui en me disant... Est-ce que finalement, ce privilège qui arrivait après la réforme avec l'imprimerie, etc., ce n'est pas quelque chose qui est un peu mis de côté au profit de certaines figures ou certains... leaders qui dispensent leur compréhension, leur perception de la bonne nouvelle, de l'évangile et de la Bible et du contenu de la Bible.

  • Speaker #1

    Mais tu vois le lien entre l'effort que ça demande par rapport au fait peut-être de consommer quelque chose que quelqu'un aurait travaillé pour nous.

  • Speaker #0

    Oui, je pense que la lecture aujourd'hui, l'approche de la lecture a quand même beaucoup changé. il y a toute une période où le... Les chrétiens ont lu la Bible par devoir, par quelque part presque obligation. Et puis c'était dans l'ère du temps. C'était l'obéissance, c'était la discipline, c'était ces valeurs-là qui étaient les valeurs premières. Et puis aujourd'hui, on a des valeurs qui sont très différentes, qui sont tournées sur beaucoup plus l'instantané, le moment présent, le relationnel, le visuel, le plus court, on raccourcit nos capacités d'écoute. avec toujours plus de stimulation. La lecture, même si les gens continuent à lire, ça reste compliqué. Et puis, l'étude d'un texte, c'est aujourd'hui en lien avec la scolarité, avec le devoir, avec l'obligation. Donc, il y a tous ces éléments, mais moi, je n'y vois pas forcément un gros problème. Je pense qu'on devrait se poser la question de la valeur de l'oralité, par exemple. Le fait de dire, de partager, d'être plus dans un... une utilisation relationnelle du texte et peut-être aussi la place de l'art. L'art a vraiment... Voilà, il y a des cultures. Par exemple, dans certains pays d'Afrique, on connaît les griots qui sont des gens qui racontent finalement ce que c'est moins valable. Et puis pendant des siècles, on a raconté la Bible et il y a des gens qui l'ont apprise comme des histoires qu'on apprend Par cœur, je pense qu'il faut avoir vraiment cette ouverture à des médias différents et se dire que la Bible, l'objet numérique ou l'objet papier, c'est super important, notamment pour des gens qui doivent découvrir quelque chose. Et après, on peut encore se poser la question de la valeur du témoignage, dans le sens où le témoignage est un témoignage qui porte la parole de Dieu. Puisque c'est déjà ce que fait Jésus. Jésus dit « les paroles que je vous dis, je les reçois de mon Père » . Et nous, les paroles qu'on reçoit de Jésus, portées par l'Esprit-Saint, on doit les porter plus loin. Et en fait, c'est tout ça. La Bible, en tant qu'objet, est beaucoup plus large dans sa manière d'être diffusée, partagée. Donc, c'est plein de réflexions. Vous avez des sujets quand même assez complexes. La Bible est un sujet, ou la parole de Dieu, quand on l'appelle comme ça, est un sujet aussi assez complexe.

  • Speaker #1

    Oui, je suis d'accord. Mais je ressens aussi, nous on parle de intolérance séculariste, par rapport à ce que tu disais au début, par rapport à faire lire la Bible aux enfants. Et toi, tu utilisais un terme comme c'est une laïcité qui ne veut pas, en fait. Oui,

  • Speaker #0

    moi,

  • Speaker #1

    je pense qu'on cache. On observe ça un peu, c'est vrai. Et puis, je trouve intéressant quand tu parles de raconter la Bible. On le fait beaucoup aux enfants. Et puis, peut-être qu'à notre époque, on aime entendre. plus que étudier. Effectivement, ça résonne autrement.

  • Speaker #2

    Oui, c'est vraiment intéressant parce que c'est vrai que dans le monde, il y a beaucoup de cultures qui sont orales, comme tu l'as mentionné. Donc, ça nous pose vraiment la question, mais comment nous réinventer pour que la Bible puisse être toujours partagée, mais aussi fasse partie de notre vie. Et par rapport aussi à ce que tu disais, il me semble que c'est Frère André, justement, qui disait que il y a des personnes qui n'ouvriront jamais la Bible, mais en fait, nous sommes la Bible pour eux. Notre témoignage que nous avons auprès de nos contemporains, c'est là qu'ils vont voir et entendre parler de Dieu.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Enfin, je lisais, moi j'aime beaucoup l'évangile de Jean, ce que Jésus partage avant de quitter, au chapitre 14. Il y a vraiment un lien direct entre la présence de Dieu, l'amour de Dieu et l'amour. pour Dieu, et puis la parole, ses paroles, sa parole. Et c'est vrai que peut-être qu'on a un peu trop détaché l'objet, le livre, comme s'il était détaché de son auteur quelque part, ou de son inspirateur, c'est peut-être mieux de le dire comme ça. Il faut vraiment réussir, en tout cas en Occident, je pense, à retrouver la conscience de la présence de Dieu. Nous, on est là, ce matin, on est trois dans ce petit studio, on se parle, on a des paroles, mais on se regarde, on a des interactions, on est conscient qu'on est présent, même si on ne se regarde pas à chaque instant. Peut-être que la difficulté pour les chrétiens aujourd'hui, c'est qu'on n'a pas une représentation matérielle, physique ou même visuelle de Dieu. Et qu'on a cet objet ou ces objets, et comment est-ce qu'on peut faire pour qu'il y ait vraiment, dans cette approche de la Bible, qu'il y ait vraiment cette révélation régulière de la présence de Dieu, en toute simplicité ? Je dirais que par rapport à ces pays où il n'y a pas d'autres moyens, les gens qui sont touchés, ils ne sont pas touchés parce qu'ils ont un livre, ils sont touchés parce que tout d'un coup, ils prennent conscience que Dieu leur parle. Et il y a au fond d'eux-mêmes... Leur esprit qui leur témoigne que oui, c'est ça dont j'ai besoin, oui, c'est la vérité, oui, c'est... Dieu s'approche de moi, je rencontre Dieu. Et c'est aussi pour ça que certaines cultures ou certains pays vont essayer d'interdire le livre, ou alors la radio, ou alors le support informatique, parce que quelque part, même eux, en étant non-croyants, ils constatent qu'il y a un impact. de cette parole de Dieu, parce que c'est Dieu lui-même qui parle à nos cœurs. Et ça, c'est quelque chose qui est à la fois miraculeux, quand même assez mystérieux, peut-être un peu mystique, je ne sais pas si on ose dire ça.

  • Speaker #1

    Oui, mais l'aspect de la révélation, surtout quand tu es minoritaire dans une culture très forte, il est puissant pour pouvoir comme ça te retourner, alors que tu es dans un milieu qui ne connaît rien d'autre. Les témoignages que nous on reçoit, ils sont très très forts par rapport à ça. Moi, je te rejoins. J'apporte quelque chose de nouveau à la discussion, une phrase un peu inspirante comme ça à discuter. On avait posé la question suivante à un vieux prédicateur britannique du 19e siècle, Charles Spurgeon. On lui demandait qu'est-ce qui est le plus important, lire la Bible ou prier ? C'est un peu une question de pharisien à Jésus, c'est méchant comme question. Mais avant de vous donner sa réponse à lui, moi j'aimerais bien vous entendre. Peut-être Pascal d'abord. Qu'est-ce que tu répondrais, toi, si on te posait cette question-là ?

  • Speaker #0

    Nous, on est la ligue pour la lecture de la Bible, donc ça peut donner l'impression que c'est vraiment ça qui est le plus important. Mais après, dans nos statuts, immédiatement, c'est rencontrer Dieu au moyen de la Bible et la prière. Donc ces deux aspects sont mis en parallèle. Quand on dit la prière, on dit la conscience de la présence de Dieu. le partage, je ne sais pas si on peut dire le dialogue, mais en tout cas la communion avec Dieu. Et je crois qu'on peut tout à fait lire la Bible pendant toute sa vie avec une approche qui est uniquement détachée de toute spiritualité. Il y a des gens qui c'est leur métier, il y a des facultés théologiques qui décortiquent la Bible en essayant le texte, mais qui ne sont pas forcément dans une relation à Dieu. ou dans une démarche même spirituelle. Donc, je ne crois pas que la lecture soit... Elle n'est de toute manière pas suffisante. C'est comme écouter une personne sans que la personne soit importante. Je trouve que cette dissociation... C'est vrai qu'on se pose la question... Enfin, pourquoi poser cette question ?

  • Speaker #1

    Tout à fait. Et toi,

  • Speaker #2

    Aline ? Je n'ose pas répondre après Pascal. Je pense que c'est vrai que c'est une question difficile mais si vraiment je devrais choisir je commencerais par dire que c'est la Bible car c'est en lisant la Bible que ça nous pousse à prier que ça inspire nos prières et que ça nous permet de connaître Dieu, qui il est comment s'adresser à lui mais à la fois, je me réfère encore à frère André qui disait la prière est comme respirer Merci. Et il y a aussi Oswald Chambers qui dit « Le concept correct de la prière est de penser à la prière comme le souffle dans nos poumons et le sang dans nos cœurs. » Donc au final, je dirais qu'il n'y a pas l'un plus important que l'autre. La Bible et la prière sont importants.

  • Speaker #1

    Alors Spurgeon, il avait été, je crois, très sage sur ce coup-là. Il avait dit « Est-ce qu'il faut choisir entre… » inspiré et expiré. Il avait repris l'image de la respiration en disant prier et lire la Bible, c'est comme inspirer et expirer. régulièrement, il faut pratiquer les deux. Et puis les deux alimentent la vie, en vrai.

  • Speaker #2

    Tout à fait.

  • Speaker #0

    J'aimerais quand même rajouter quelque chose. Je ne prêche pas pour ma paroisse. Je pense qu'un croyant, dans une situation où il serait enfermé dans une cellule ou coupé de tout, l'Esprit Saint est avec lui et la relation à Dieu par la prière. peut se vivre, même sans la Bible. Moi, je ne crois pas qu'on peut se nourrir de la Bible sans la prière. Donc, je mettrais quand même un accent prioritaire à la prière. La Bible, c'est vraiment ces textes qui nous nourrissent, mais la vie, la vie nouvelle qu'on reçoit, on la reçoit par l'Esprit-Saint. Et la présence de l'Esprit-Saint en nous, d'ailleurs c'est nouveau dans Jean au chapitre 14, je vous donnerai un consolateur qui vous rappellera toutes mes paroles. Et je pense que c'est plus complexe, c'est moins physique, c'est moins facile à... à gérer, mais si moi je devais choisir entre être coupé de Dieu, de la relation spirituelle par la prière ou ne pas avoir de Bible, je choisirais de ne pas avoir de Bible et de garder la prière et la présence de Dieu dans ma vie.

  • Speaker #1

    Oui. Mais heureusement qu'on n'a pas à choisir.

  • Speaker #0

    Chez nous, on n'a pas besoin de choisir.

  • Speaker #1

    Pascal, je sais aussi que lors des festivités qui ont eu lieu récemment autour des 100 ans de la Ligue, il y avait comme un mot d'ordre qui venait de Jacques 1, et qui invite comme ça à faire de la place dans son cœur pour ce que dit la Bible. Ce verset dit « Recevez avec douceur la parole qui a été plantée en nous et qui peut nous sauver » . Qu'est-ce que vous avez dit autour de ça ? Comment est-ce que vous êtes tombé sur ce verset-là pour illustrer les 100 ans ?

  • Speaker #0

    Bon, alors moi, je n'aime pas... que Jean, mais j'aime aussi beaucoup Jacques. Jacques, il a vraiment cette pertinence et cette cohérence, il est très impactant. Et la richesse de ce petit texte, c'est vraiment de prendre conscience que cette parole, elle est en nous. Et d'ailleurs, pour Dieu, quand on accueille sa parole, on l'accueille lui-même. Donc ça, c'est aussi, encore une fois, mais j'étais dans Jean XIV, c'est sûrement ailleurs aussi, mais là, j'y suis. Et nous, on a quand même ce défi par rapport à notre nom qui encourage à lire comme si c'était, entre guillemets, suffisant. Moi, ça me dérange un petit peu. Je pense qu'on a bien plus à faire que lire. Et d'avoir cette conscience que Dieu vit en nous et que sa parole est en nous et qu'on doit la faire grandir, fructifier, prendre de la place, nous. nous inspirer comme un arbre dans un jardin, dans notre jardin intime. J'ai l'impression ou j'ai le sentiment que pour une partie des chrétiens, c'est quelque chose qui pourrait être une image ou un texte de Jacques qui pourrait être très précieux. Ce n'est plus un objet extérieur. C'est vraiment... D'ailleurs, il y a aussi pour le prophète Jérémie, quand Dieu lui demande de manger le petit livre, je crois que c'est Jérémie, c'est d'accueillir à l'intérieur de soi cette présence et cette parole de Dieu. C'est ça qui lui donne de la valeur. Moi, je crois que c'est ça qui va aider les chrétiens, les croyants, l'Église, à remettre, non pas la parole au milieu du village ou l'Église au milieu du village, mais la parole au cœur de notre foi, de notre relation à Dieu.

  • Speaker #1

    Ça va peut-être nous aider à interpréter prophétiquement les implications qu'il a. C'est un article des chiffres d'une enquête de la Fédération protestante de France qui montre un net recul de la lecture de la Bible chez les protestants. 34% des protestants interrogés affirmaient lire la Bible une fois par semaine en 2010 et sont désormais plus que 20%. Cette baisse est particulièrement marquée chez les protestants non évangéliques. où seulement 11% déclarent une lecture hebdomadaire de la Bible contre 39% chez ceux se qualifiant évangéliques. Alors, ce n'est pas des données suisses, c'est plutôt des données françaises, mais on peut affirmer, je pense, sans trop de risque, que les tendances seraient similaires. Mais on pourrait dire, par rapport à ce dont on vient de discuter, que si cette lecture reste comme ça très théorique, très extérieure à la personne de Dieu, au fait de Le découvrir, lui donner de la place, se laisser transformer, c'est une pratique qui est peu à peu abandonnée. Mais prophétiquement, si les gens connaissent Dieu, ils liront. Ça va être dans l'autre sens. Comment est-ce qu'on peut encore interpréter ça ?

  • Speaker #0

    Je pense que c'est super intéressant d'avoir ces chiffres, dans le sens que ça nous permet de nous poser des vraies questions sur notre manière de croire et sur le besoin de l'Église. Jésus, lui, il a une réponse qui est hyper claire. Il dit « Si quelqu'un m'aime, il gardera ma parole et mon Père l'aimera. » Et nous viendrons à lui et nous ferons notre demeure auprès de lui. Et celui qui ne m'aime pas ne garde pas mes paroles. » Donc ça, c'est du Jésus, quoi. C'est compliqué parce que si on dit, sur les croyants, les chrétiens, s'il y a 10, 20, 30 % des croyants qui lisent la parole, d'après Jésus, c'est qu'il y a 10, 20 % des croyants qui aiment Dieu. C'est compliqué. Mais par contre, peut-être que ce que je peux dire en contrebalancement, c'est que j'ai la conviction, notamment que la louange, c'est aussi une manière de transmettre la parole. De là, l'importance d'avoir des paroles de chant qui soient justes, qui soient bénéfiques et qui soient en lien direct avec le message que Dieu nous donne. Quand je trouve un groupe de louanges qui a des textes qui me rappellent les paroles bibliques que je connais, je l'écoute avec d'autant plus de joie. Et puis quand je suis à l'église et que je découvre des textes qui sont difficiles d'accès ou qui disent gros n'importe quoi, il n'y en a pas forcément beaucoup, mais de temps en temps, je suis quand même étonné. Calvin avait la même préoccupation en se disant... pour enseigner les gens. Il n'y a pas que le sermon, il n'y a pas que la lecture de la Bible, il y a d'autres moyens. Et notamment, moi je suis persuadé que, par exemple, en Suisse romande, la théologie globale, un peu le cœur de la théologie des églises évangéliques, elle a été très très fortement façonnée par les recueils de chants. Alors au début, il y a longtemps, il y avait les recueils de la Ligue, qui était... une période où vraiment les paroles étaient très travaillées, très importantes, mais aussi avec des petits choeurs tout simples qui rappelaient des choses importantes. Depuis des décennies, maintenant ça a été Jeunesse en Mission, maintenant ça s'est beaucoup élargi à d'autres groupes, mais on devrait vraiment choisir avec application les chants qu'on veut chanter pour déjà qu'on arrive à vivre ce qu'on chante. Voilà, donc je relativise un tout petit peu les chiffres par rapport au fait que je pense que l'enseignement et l'approche de la parole de Dieu peut se faire autant par des ouvrages, des témoignages de la louange, la lecture de la Bible, l'étude de la Bible, des questions, des études thématiques aussi, où on aborde un thème, mais il est éclairé par des textes bibliques. Donc, on n'est pas dans une pratique de lecture. On entre premièrement dans le texte, mais la pensée de Dieu, elle vient vraiment donner un éclairage sur des questions qui peuvent être très personnelles, très compliquées ou très impliquantes. Il y a eu la sexualité, les finances, l'accueil de l'étranger. Il y a des thématiques qui peuvent être abordées comme ça. Et il faudrait que dans notre communauté chrétienne, entre frères et sœurs, on arrive vraiment à éclairer avec l'Église. textes que l'on connaît, ces thématiques. Mais je remarque aussi que ça fait peur parce que, comme je vous l'ai lu tout à l'heure, si quelqu'un m'aime, il gardera ma parole. Celui qui ne m'aime pas, ne garde pas mes paroles. Donc, on a des textes qui peuvent presque... Dans la Bible, il y a des textes qui nous effrayent, qui ne sont pas faciles d'accès.

  • Speaker #1

    J'aime bien ta manière de mettre toutes les choses ensemble. Parce que un article qui a été... publié comme ça, il cherchait des causes assez directes, pas trop complexes. Il cherchait à expliquer, puis il expliquait avec le nombre de distractions. Et puis, peut-être que c'est un peu plus complexe que ça. Mais aussi, les solutions, elles sont un peu plus globales que ça. Ça veut dire que la lecture de la Bible, c'est un élément parmi beaucoup de choses qui peuvent être faites pour encourager la spiritualité. Parce que c'est ça, le but, c'est rencontrer Dieu. Enfin, c'est vraiment intéressant.

  • Speaker #0

    On sort aussi d'une période... Avant les années 60, il y avait une sorte d'accord entre la société, le politiquement correct, et puis l'enseignement ecclésial. Et aujourd'hui, c'est plus compliqué, dans le sens que la société nous entraîne dans des mouvements différents, au niveau éthique, au niveau mentalité. Aujourd'hui, en tout cas en Occident, on est vraiment dans une société qui est... consumériste et puis la religion dominante, notre idolatrice et le matérialisme. C'est difficile pour nous de lire la Bible et d'avoir un message qui devient une alternative et qui oblige quelque part à des choix. Tant qu'on est dans une société, on accorde plus ou moins, parce que l'Église s'aligne sur la mentalité et... La politique, etc. est inversée moins un petit peu, il y a comme ça. Mais aujourd'hui, en Occident, il faut quand même qu'on arrive à cette prise de conscience que si on écoute vraiment les paroles de Jésus, mais globalement l'enseignement biblique, ça peut nous contraindre, pas par la force, mais par la conviction. Ça peut nous contraindre à faire des choix de vie qu'on n'est pas prêt à faire, en tout cas pas forcément prêt à faire. donc nous

  • Speaker #1

    Dans notre ministère, on est en lien avec des gens qui vivent ça tout le temps. Ou si eux se mettent à lire la Bible, s'ils se mettent à surtout mettre en pratique les enseignements de Jésus-Christ, ils vont se retrouver rapidement en phase d'opposition concrète. On a un exemple comme ça qu'on peut partager, Aline, récent.

  • Speaker #2

    Oui, tout à fait. Par exemple, au Sri Lanka, il y a un jeune croyant, Chanuka, qui a vu son propre frère déchirer en morceaux sa Bible. et l'a jeté. Vous savez ce qu'il a fait ? En fait, suite à ça, il a récupéré les lambeaux et quand il les a montrés à un de nos partenaires sur le terrain, il avait vraiment les larmes aux yeux. Et il a dit, j'ai beaucoup pleuré ce jour-là, c'est dans la Bible que je trouve les réponses à tous mes problèmes. Et en revenant sur ce que tu disais, Pascal, en fait, il n'est pas triste parce qu'il a sacralisé la Bible. Mais il est triste parce que vraiment, il trouvait la réponse à ses problèmes dans la parole de Dieu, parce que Dieu lui parlait à travers la Bible.

  • Speaker #1

    On constate que souvent, cette Bible, pour les frères et sœurs qui sont persécutés, c'est comme une encre. Ça les rattache à Dieu directement, au milieu d'un environnement qui est plein d'adversité pour eux. Moi, je me souviens d'avoir lu l'histoire d'une femme au Nigeria. Là, on est quand même presque dans la sacralisation de la Bible, mais pour elle, ce n'était pas ça. Elle ne savait pas lire, mais elle aimait tellement s'endormir, comme ça, la tête appuyée sur sa Bible. Moi, quand j'avais lu cette histoire, j'avais trouvé ça très touchant, parce qu'il y avait comme une part de révélation que, oui, Dieu... Et sa parole, c'est ce que j'ai de plus précieux. Et puis, m'endormir là, je suis bien, je suis tranquille.

  • Speaker #2

    Et cette Bible aussi, elle peut transformer même des armes en instruments de paix. Comme par exemple, en Colombie, en 2000, frère André et son collaborateur Evertschutz ont rencontré un commandant paramilitaire et ils lui ont fait une promesse folle en lui disant que « Si tes hommes rendent leurs armes, on leur donne une Bible à chacun. » Et le commandant les a fixés. Il leur a dit « Mais vous vous rendez compte ? J'ai 26 000 hommes. » Et donc à ça, frère André lui a répondu et lui a dit « J'ai 26 000 Bibles. »

  • Speaker #1

    Oui, ils l'ont fait, cet échange. 26 000 armes, 26 000 Bibles. Et certains de ces hommes sont devenus chrétiens, certains sont même devenus pasteurs.

  • Speaker #2

    Et c'est fou, une Bible contre une arme, ça pourrait carrément être un récit fictif, mais c'est bien réel. Et en parlant de cet ami de Frère André, Evershoot, on voulait aussi vous dire que cette année, on a la chance de pouvoir l'accueillir à notre journée annuelle qui aura lieu le 27 septembre. Donc notez-le dans votre agenda le 27 septembre et venez le rencontrer. Et si vous désirez plus d'informations à ce sujet, Vous pouvez faire un tour sur notre site internet.

  • Speaker #1

    C'est ce genre d'histoire qui se répète, des histoires incroyables autour de la Bible, portes ouvertes le long des 70 ans de notre histoire, il y en a beaucoup. J'aime bien encore en partager une maintenant avec vous, en Chine. Dans les années 80, il y avait une petite fille qui s'appelait Shen Xing. Elle vivait dans une région où les Bibles étaient presque introuvables. Sa famille, elle n'avait que quelques pages du livre des actes, ils partageaient ça, c'était leur trésor. Puis sa mère, qui était un alphabète un jour, elle reçoit une Bible complète. C'est un miracle à l'époque. Alors elle a appris à lire avec la Bible, mot par mot, parce qu'elle s'est dit « Mais si je peux lire la parole de Dieu, je vais apprendre à connaître beaucoup mieux mon Sauveur. » Et puis des années plus tard, en 2023, Shen Xing, cette petite fille alors qui était devenue une femme, elle découvre que cette Bible, elle venait sans doute d'un projet perle. projet fou, de débarquement d'un million de bibles livrées en une nuit sur une plage en Chine par des partenaires de notre organisation. Et une de ces bibles était arrivée jusque dans cette famille-là et avait changé la foi de toute une famille et permis à cette femme d'apprendre à lire.

  • Speaker #2

    Et justement, cette mission Père, moi, c'est une histoire qui me touche particulièrement. On va vous en parler plus dans le prochain podcast. Mais c'est tellement beau de voir comment cette bible parmi un million de Bible a vraiment changé la vie de cette petite fille et la vie de sa famille.

  • Speaker #1

    Et c'est ça qu'on célèbre aujourd'hui. 100 ans de la Ligue pour la lecture de la Bible, 70 ans de Portes ouvertes. C'est beaucoup de fidélité, c'est beaucoup de foi. Et puis la Bible, souvent, elle reste le bien le plus précieux que les chrétiens ont. Et moi, j'aimerais bien t'entendre, Pascal, avec tous les camps que vous avez organisés, avec toutes les formations d'adultes, etc. Est-ce que vous aussi, vous recevez des témoignages de personnes en Suisse qui sont transformées suite à ce que vous entreprenez ?

  • Speaker #0

    Oui, un petit peu partout où qu'on aille, quelles que soient les églises ou les familles d'églises, on a quand même énormément de gens, encore dernièrement, justement au Saint-An, des gens qui disent « Ah mais moi, j'ai rencontré Dieu dans le cadre de la Ligue pour la Lecture de la Bible, dans un camp ou dans d'autres activités » . Et puis, c'est vrai que les gens, pour certains, ont commencé vraiment à lire la Bible régulièrement parce que c'est devenu leur repos tête, comme tu disais tout à l'heure. C'est-à-dire qu'ils y ont découvert un message de la part de Dieu, de son amour, mais pas que de son amour, d'une vision révolutionnaire de la vie. Donc, il y a des changements de vie qui touchent tous les domaines. Peut-être que ça, c'est un des points que tous ces pays qui n'ont pas accès à la Bible et au projet de Dieu pour l'humanité et pour eux-mêmes peuvent nous apprendre. C'est-à-dire que moi, ce que j'ai constaté, c'est un peu un contre-témoignage, mais j'y vais quand même. Moi, j'ai constaté que pour un grand nombre de chrétiens, le texte n'est même plus lu parce qu'il est... C'est comme s'il était su ou il y a... Ah non, mais c'est bon, je connais. Ah non, non, mais c'est bon, je connais. et en fait on passe à côté d'un nombre de... perles profondes et enrichissantes qui changeraient notre quotidien, notre attitude, notre regard, notre connaissance de Dieu, de nous-mêmes, notre regard sur la société. Et moi, ce que j'aimerais énormément, c'est... Enfin, j'ai eu ça dans certains camps aussi, des gens qui disaient « Mais j'avais jamais lu ce texte comme ça » . On essaye de le faire aussi avec un petit guide qui s'appelle le guide Expresso, qui sélectionne des tout petits versets et on s'applique à ne pas choisir les versets stars, c'est-à-dire ceux qui sont répétés partout, tout le temps, dans toutes les églises et les mouvements chrétiens, ceux qu'on aime particulièrement. Mais à chercher un peu les perles, justement, comme on l'a dit tout à l'heure. Et c'est vrai qu'il y a beaucoup de personnes qu'on rencontre, qu'on fréquente, qui sont étonnées, qui disent « mais c'est dans la Bible, ça ? J'avais jamais lu ça ! » Ah bon, c'est vraiment étonnant, et c'est des choses qui peuvent être très profondes, vraiment. Et rien que le petit texte auquel j'ai fait référence, il est très, très interpellant. Donc, j'aimerais beaucoup avoir plus de témoignages qui disent non pas je connais, ça m'a fait du bien autrefois, je me suis converti il y a 40 ans, blablabla, ou il y a 5 ans. Mais des témoignages qui disent mais c'est incroyable ce que je viens de découvrir comme trésor. Est-ce que c'est vraiment ça la pensée de Dieu par rapport à ce que je vis au quotidien ? Pour moi, la Bible, c'est... C'est un livre révolutionnaire, parce que notre Dieu est révolutionnaire. Il propose une révolution, on appelle ça une conversion, mais une révolution de nos vies, de nos regards. C'est vraiment mon souhait, ça.

  • Speaker #1

    Oui, on vous souhaite ça pour les 100 prochaines années.

  • Speaker #0

    Amen !

  • Speaker #1

    Pour vous raccompagner, beaucoup de gens. dans la suite de votre ministère ? Et puis, je ne sais pas si tu veux partager encore une aspiration que vous avez en tant qu'équipe pour la suite.

  • Speaker #0

    Nous, notre préoccupation actuelle, c'est vraiment d'encourager chacun à rencontrer Dieu. Donc ça, c'est vraiment la ligne qu'on a depuis le début. Et aujourd'hui, on se rend compte que ce défi, il touche à la fois à des questions technologiques ou techniques. Donc comment est-ce qu'on fait avec les réseaux sociaux, comment est-ce qu'on fait avec la vidéo, comment est-ce qu'on fait avec le texte, etc. Ça c'est un des points, le côté plutôt le défi technique. Et puis l'autre défi que moi en tout cas j'ai très très à cœur, moi j'aimerais beaucoup qu'on arrive à travailler avec les églises, proches des églises, pour porter ensemble cette préoccupation de la conscience de la présence de Dieu, que Dieu est là. que quand on écoute sa parole, quand on l'écoute lui-même, quand on l'accueille, ça va entraîner des changements de manière simple et naturelle, pas par légalisme, pas par obligation, mais par conviction profonde. Voilà, peut-être qu'il faut qu'on dépasse un petit peu une certaine lassitude ou une certaine fatigue, voire une certaine prétention des chrétiens d'avoir tout découvert. Non, non, il y a beaucoup, beaucoup, beaucoup de richesses à découvrir et elles sont fantastiques. Et c'est ça le projet de Dieu, c'est de nous emporter avec lui pour préparer son royaume, pour le manifester. Et puis pour qu'il puisse prendre la place à la fois dans nos vies, dans nos cœurs, dans l'Église et sur la terre, dans la société, jusqu'à ce qu'il vienne.

  • Speaker #2

    C'est des beaux défis que vous avez devant vous. Mais en tout cas, on remercie vraiment le Seigneur pour sa fidélité au sein de la Ligue. On le remercie de vous avoir tellement utilisé pour bénir la Suisse, pour bénir chacun d'entre nous au travers de votre ministère. Et nous prions vraiment qu'il puisse continuer, qu'il puisse toujours être le centre de vos préoccupations à la Ligue.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup pour ces discussions. On voit que les challenges sont différents. Ici, on a la Bible. Peut-être qu'on aurait tendance à... oublier de la lire ou peut-être avoir du mal à la lire avec l'implication que ça demande. Et puis pour les chrétiens persécutés, l'accès à la Bible, ça reste un enjeu. La formation, l'alphabétisation aussi.

  • Speaker #2

    Oui, merci Rebecca pour ce beau résumé de ce podcast. Et ça sera la conclusion pour aujourd'hui. Merci Pascal pour ta présence avec nous aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Merci, merci pour votre accueil.

  • Speaker #2

    Et chers auditeurs, dites-nous en commentaire Quels sont vos souvenirs avec la Ligue et quelle place la Bible occupe dans votre vie de foi ? On a hâte de vous lire ! Et je pense que Rébecca, tu as un petit commentaire. Au lieu de l'écrire, est-ce que tu peux nous le dire ?

  • Speaker #1

    Oui, alors si moi j'avais dû écrire un commentaire, effectivement, j'ai un petit souvenir perso avec la Ligue. Moi, j'ai rencontré mon mari il y a bien longtemps dans un camp de la Ligue. Donc la Ligue, comme beaucoup d'organisations, sert à sa mission et à plein d'autres choses, évidemment. Mais j'ai un lien tout particulier avec cette organisation.

  • Speaker #2

    Donc voilà, la Ligue nous bénit de manière toute différente à chacun.

  • Speaker #1

    Merci chers auditeurs pour votre fidélité et puis on se retrouve le mois prochain Aline.

  • Speaker #2

    A bientôt !

  • Speaker #1

    Bye bye !

Description

Cet épisode aborde le thème fondamental de la Bible. Où en est-on aujourd’hui avec sa lecture, son accès, sa place dans la vie des chrétiens ?


Pour en parler, nous recevons Pascal Grosjean, co-directeur de la Ligue pour la lecture de la Bible Suisse, à l’occasion d’une année marquée par les 70 ans de Portes Ouvertes et les 100 ans de la Ligue. Ensemble, nous faisons un état des lieux de la Bible: là où elle nourrit la foi, là où elle manque cruellement, et là où elle attend d’être redécouverte.


Nous ne manquerons pas de redire aussi que lire la Bible est bien plus qu’un acte spirituel: c’est entretenir une relation vivante avec Dieu, entendre sa voix, être transformé par sa Parole.


Dans cet épisode, nous partons pour un voyage bouleversant au cœur de la foi chrétienne à travers les continents : Asie, Afrique, Amérique du Sud… Des régions du monde où la Bible ne va pas de soi, où elle est parfois interdite, surveillée, ou dangereuse à posséder. Et pourtant, elle est au centre de l’espérance, de la spiritualité, de la méditation et du soutien de milliers de chrétiens et chrétiennes persécutés.


À travers des témoignages poignants et des histoires de vie, on découvre comment des croyants risquent tout pour lire une page des Évangiles, comment un verset peut devenir une ancre dans la souffrance, et comment l’enseignement biblique nourrit leur vie de prière et leur persévérance.


Comment comprendre cet attachement profond à la Parole de Dieu ? Que signifie encore, en 2025, croire que la Bible est un bien précieux ? Peut-on encore vivre une foi enracinée dans le Nouveau Testament face aux défis de l’actualité ? Et comment, nous qui vivons en liberté, pouvons-nous soutenir l’Église persécutée ?

Ce podcast explore la culture, l’histoire biblique, et la place centrale qu’occupe Jésus-Christ dans les vies transformées par l’Évangile. À travers des récits venus du monde entier, nous plongeons dans la réalité d’un christianisme vivant, souvent éprouvé, mais profondément ancré dans l’espérance.


Un épisode qui bouleverse, interroge, encourage. Car ce n’est pas seulement une histoire de foi, c’est une invitation à redécouvrir le trésor que nous avons peut-être laissé prendre la poussière sur nos étagères.


🙏 Prenez un moment pour écouter, méditer, prier… et peut-être voir la Bible autrement.


Thèmes abordés: religion, foi chrétienne, espoir, podcast suisse, voyages, culture, histoire, histoire biblique, spiritualité, méditation, asie, afrique, amérique du sud, christianisme, croyance, monde, actualité, église persécutée, soutien, foi, évangile, Jésus-christ, Bible, Nouveau testament, souffrance, témoignage, enseignement, église, église persécutée, ong, histoires de vie, prière, vie de prière, index de persécution, open doors, chrétiennes, chrétienne, chrétien, Foi et persévérance


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Je tiens audacieux,

  • Speaker #1

    un podcast proposé par Portes Ouvertes. Bonjour à tous et bienvenue dans un nouvel épisode de notre podcast. On espère que vous allez bien, vous, votre famille, votre foi. Bonjour Aline, comment ça va toi ?

  • Speaker #2

    Bonjour Rebecca, bonjour chers auditeurs et auditrices. Eh bien moi ça va bien, le soleil brille, heureuse de revenir d'un voyage dans le sud où j'ai pu rencontrer des frères et sœurs. Et aujourd'hui, nous avons le plaisir d'avoir avec nous Pascal Grosjean, qui est le co-directeur de la Ligue pour la lecture de la Bible suisse. Bienvenue Pascal !

  • Speaker #0

    Bonjour, merci beaucoup pour votre accueil, ça fait vraiment plaisir.

  • Speaker #1

    Alors on se réjouit beaucoup de passer un moment avec toi. Alors premièrement parce que la Bible et la lecture de la Bible, c'est quelque chose qui nous intéresse. Pour Portes Ouvertes, c'est avec cette importance de procurer des Bibles à des chrétiens, des XURSS. que tout a commencé, et puis aussi parce que la Ligue et Portes Ouvertes ont en commun cette année de pouvoir fêter alors 100 ans pour vous, 70 ans pour nous. On célèbre la fidélité de Dieu en faveur de ce qu'il nous appelle à faire. Alors ouais, une bienvenue toute spéciale pour cet épisode.

  • Speaker #0

    Merci.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu peux nous dire un peu quelle relation tu as, toi, à la Bible ? On va commencer comme ça.

  • Speaker #0

    Alors on commence par une question qui est assez complexe en fait. Cette question de la relation à la Bible. Elle touche à plusieurs domaines. Elle touche d'abord à ma foi personnelle et puis à mon amour pour Dieu. Dans le sens que je ne pense pas que je serais intéressé par la lecture de la Bible si je ne croyais pas en Dieu et si je ne l'aimais pas et si je ne croyais pas qu'il m'aime. C'est-à-dire que son intention, c'est une intention d'amour. Et puis après, j'ai un deuxième rapport à la Bible. C'est un livre avec des pages, avec des lettres. Comme il y a beaucoup de livres avec des pages, avec des lettres, j'ai des fois un petit peu de la peine à « sacraliser l'objet » . Même si je crois profondément que Dieu nous parle au moyen, au travers de la Bible, mais c'est vraiment grâce à sa présence et son esprit. Donc il y a en même temps ce rapport spirituel, on va dire, et même affectif, profond. Et puis, en même temps, ça reste un objet. Donc, si on lit un texte sur un smartphone, pour moi, c'est tout à fait aussi valable que la Bible.

  • Speaker #1

    Les deux sont la parole de Dieu. Et puis, le plus important, c'est le Seigneur.

  • Speaker #0

    Voilà. En gros. Oui, oui. Je pense qu'il y avait un terme qui était utilisé. Je ne sais pas si ça se fait toujours, de parler de bibliolâtre, des gens qui... ou qui idéalisent ou qui ont pris pour idole le livre, la Bible, comme une sorte d'objet magique, comme une baguette magique. Et puis, moi, je n'entre pas tellement dans cette lignée-là.

  • Speaker #1

    Oui, mais on imagine Pascal, directeur de la Ligue pour la lecture de la Bible. Est-ce que toi, tu es un grand lecteur de la Bible ?

  • Speaker #0

    Alors moi, je suis un lecteur régulier de la Bible. Et puis, je ne suis pas un lecteur systématique de la Bible. Alors, je dis ça, ce n'est pas tout à fait vrai, parce qu'à cause ou grâce à mon travail, quand on fait des commentaires bibliques, où j'étais rédacteur en chef d'un guide, le guide Expresso, il y a vraiment ce suivi, cette lecture de l'entier de la Bible, la sélection de textes, etc. Mais à titre personnel, j'ai plutôt des pensées, des textes qui m'habitent. et qui me travaille sur un peu des longues périodes. Donc là, dans la période actuellement, il y a une réflexion qui est présente avec différents textes qui se recoupent. Donc j'ai vraiment cette Ausha. J'ai de la peine, en fait, à avoir une lecture uniquement, on va dire systématique, suivie, qui passe, pas du coq à l'âne, mais disons, parfois, c'est un petit peu ça, chaque jour, un autre texte. Moi, j'ai besoin d'avoir plus de temps. pour me plonger dans une thématique qui m'interpelle, suite à une lecture, un petit verset ou une pensée. Ou même, j'ai beaucoup de textes qui me reviennent en mémoire dans des situations de vie. Une des choses qui m'intéresserait, c'est de savoir si les chrétiens en général sont habités par ce texte qui est profondément ancré en eux, donc ils le connaissent, ils l'ont lu, etc. Et puis, quelque part, l'Esprit Saint ou les circonstances de la vie font émerger ces textes comme une réponse ou comme un éclairage. C'est ça un petit peu.

  • Speaker #1

    Oui, mais c'est vrai que pour se souvenir de ce qu'on a lu, il faut avoir déjà lu. Pour que ça puisse émerger, il faut avoir connaissance. Nous, on est pas mal dans cette dynamique-là. Est-ce qu'on a accès ? Est-ce qu'on connaît ? Est-ce qu'on a lu ? Est-ce qu'on connaît l'enseignement de Dieu au travers de la Bible ? Aline, tu nous en diras un peu plus.

  • Speaker #2

    Oui, et en fait, comme tu le disais, Pascal, la lecture de la Bible nous permet de connaître mieux Dieu. Pourquoi on lit la Bible ? C'est pour connaître davantage Dieu et le suivre. Et donc, ça a été aussi vraiment la conviction du fondateur de Portes Ouvertes, Frère André. Sa volonté, c'était vraiment que chaque chrétien puisse pouvoir lire la Bible. Et il y a aujourd'hui 70 ans, c'est toujours pas gagné et ça reste toujours une de nos missions.

  • Speaker #1

    C'est vrai que dans certains pays, c'est carrément interdit. Il y a des endroits alors... On connaît peut-être la Corée du Nord, qui est en numéro 1 sur l'index mondial de persécution. Mais il y a aussi des pays plus proches de nous, peut-être aussi culturellement plus proches de nous, comme le Maroc ou l'Algérie, où posséder une Bible, ça reste risqué.

  • Speaker #2

    Pascal, tu nous as parlé du papier, du numérique. Et c'est vrai qu'en fait, heureusement qu'il y a le numérique. Parce que je ne sais pas si vous saviez, vous, Rebecca et Pascal, que... Le 5 janvier 2025, il y a eu près de 800 000 téléchargements de la Bible sur l'app YouVersion. Et donc, dans certains pays comme le Pakistan, l'Égypte, la Turquie, c'est le seul moyen pour eux d'avoir accès à la Bible parce que la Bible papier est interdite. Et le gouvernement, s'il te trouve avec une Bible, t'envoie directement en prison ou autre.

  • Speaker #1

    Oui. On a fait beaucoup de contrebandes de Bible, historiquement, portes ouvertes. C'est génial de voir qu'avec le numérique, il y a d'autres moyens comme ça de passer en contrebande. Tu passes des Bibles, tu télécharges. Mais c'est vrai que dans ces pays-là, ça marque une soif des gens de pouvoir lire la Bible. Est-ce que chez nous, on a cette soif-là ? Quels sont les défis en Suisse autour de la lecture de la Bible ?

  • Speaker #0

    C'est une bonne question parce que c'est vrai qu'on s'habitue, souvent on donne de l'importance aux choses qui nous manquent. Et puis là, nous, la Bible, on l'a depuis quelques siècles. Ça a été vraiment distribué, on peut dire depuis la réforme. Il y a vraiment cet accès au texte biblique pour tout un chacun. C'était un des combats des réformateurs. Mais aujourd'hui, en Occident, alors je dirais, il y a plusieurs choses. D'une part, dans la société en général. Moi, j'ai vraiment l'impression qu'on a un retour en arrière assez fort. On est quasiment dans de l'obscurantisme. Ça veut dire qu'on refuse de faire lire la Bible, même comme un livre culturel. Il y a vraiment une méfiance par rapport à la Bible dans la société, à l'école, un petit peu partout. Donc ça, c'est un des aspects que je trouve quand même assez fort. On a une sorte de laïcité castratrice. On n'a pas une laïcité qui permet à chacun. de découvrir et de s'exprimer. Donc ça, c'est un des aspects. Et puis au niveau des chrétiens, j'ai beaucoup de questions. Je me pose la question, par exemple, si on n'est pas en train de revenir à une communication de la pensée de Dieu où on fait un petit peu l'impasse sur la Bible, le texte biblique, et puis on se confie dans le clergé, c'est-à-dire le clergé évangélique pour nous, où il y a des orateurs. qui ont la mission et le pouvoir de décider qu'est-ce qui va être partagé avec l'Église, avec la communauté, avec les croyants. Donc, peut-être que c'est plus facile aussi en termes de relation d'être à l'écoute d'une personne que d'étudier, de se plonger dans un livre pour beaucoup de gens. Donc, voilà, il y a pas mal de questions comme ça qui m'interpellent aujourd'hui en me disant... Est-ce que finalement, ce privilège qui arrivait après la réforme avec l'imprimerie, etc., ce n'est pas quelque chose qui est un peu mis de côté au profit de certaines figures ou certains... leaders qui dispensent leur compréhension, leur perception de la bonne nouvelle, de l'évangile et de la Bible et du contenu de la Bible.

  • Speaker #1

    Mais tu vois le lien entre l'effort que ça demande par rapport au fait peut-être de consommer quelque chose que quelqu'un aurait travaillé pour nous.

  • Speaker #0

    Oui, je pense que la lecture aujourd'hui, l'approche de la lecture a quand même beaucoup changé. il y a toute une période où le... Les chrétiens ont lu la Bible par devoir, par quelque part presque obligation. Et puis c'était dans l'ère du temps. C'était l'obéissance, c'était la discipline, c'était ces valeurs-là qui étaient les valeurs premières. Et puis aujourd'hui, on a des valeurs qui sont très différentes, qui sont tournées sur beaucoup plus l'instantané, le moment présent, le relationnel, le visuel, le plus court, on raccourcit nos capacités d'écoute. avec toujours plus de stimulation. La lecture, même si les gens continuent à lire, ça reste compliqué. Et puis, l'étude d'un texte, c'est aujourd'hui en lien avec la scolarité, avec le devoir, avec l'obligation. Donc, il y a tous ces éléments, mais moi, je n'y vois pas forcément un gros problème. Je pense qu'on devrait se poser la question de la valeur de l'oralité, par exemple. Le fait de dire, de partager, d'être plus dans un... une utilisation relationnelle du texte et peut-être aussi la place de l'art. L'art a vraiment... Voilà, il y a des cultures. Par exemple, dans certains pays d'Afrique, on connaît les griots qui sont des gens qui racontent finalement ce que c'est moins valable. Et puis pendant des siècles, on a raconté la Bible et il y a des gens qui l'ont apprise comme des histoires qu'on apprend Par cœur, je pense qu'il faut avoir vraiment cette ouverture à des médias différents et se dire que la Bible, l'objet numérique ou l'objet papier, c'est super important, notamment pour des gens qui doivent découvrir quelque chose. Et après, on peut encore se poser la question de la valeur du témoignage, dans le sens où le témoignage est un témoignage qui porte la parole de Dieu. Puisque c'est déjà ce que fait Jésus. Jésus dit « les paroles que je vous dis, je les reçois de mon Père » . Et nous, les paroles qu'on reçoit de Jésus, portées par l'Esprit-Saint, on doit les porter plus loin. Et en fait, c'est tout ça. La Bible, en tant qu'objet, est beaucoup plus large dans sa manière d'être diffusée, partagée. Donc, c'est plein de réflexions. Vous avez des sujets quand même assez complexes. La Bible est un sujet, ou la parole de Dieu, quand on l'appelle comme ça, est un sujet aussi assez complexe.

  • Speaker #1

    Oui, je suis d'accord. Mais je ressens aussi, nous on parle de intolérance séculariste, par rapport à ce que tu disais au début, par rapport à faire lire la Bible aux enfants. Et toi, tu utilisais un terme comme c'est une laïcité qui ne veut pas, en fait. Oui,

  • Speaker #0

    moi,

  • Speaker #1

    je pense qu'on cache. On observe ça un peu, c'est vrai. Et puis, je trouve intéressant quand tu parles de raconter la Bible. On le fait beaucoup aux enfants. Et puis, peut-être qu'à notre époque, on aime entendre. plus que étudier. Effectivement, ça résonne autrement.

  • Speaker #2

    Oui, c'est vraiment intéressant parce que c'est vrai que dans le monde, il y a beaucoup de cultures qui sont orales, comme tu l'as mentionné. Donc, ça nous pose vraiment la question, mais comment nous réinventer pour que la Bible puisse être toujours partagée, mais aussi fasse partie de notre vie. Et par rapport aussi à ce que tu disais, il me semble que c'est Frère André, justement, qui disait que il y a des personnes qui n'ouvriront jamais la Bible, mais en fait, nous sommes la Bible pour eux. Notre témoignage que nous avons auprès de nos contemporains, c'est là qu'ils vont voir et entendre parler de Dieu.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Enfin, je lisais, moi j'aime beaucoup l'évangile de Jean, ce que Jésus partage avant de quitter, au chapitre 14. Il y a vraiment un lien direct entre la présence de Dieu, l'amour de Dieu et l'amour. pour Dieu, et puis la parole, ses paroles, sa parole. Et c'est vrai que peut-être qu'on a un peu trop détaché l'objet, le livre, comme s'il était détaché de son auteur quelque part, ou de son inspirateur, c'est peut-être mieux de le dire comme ça. Il faut vraiment réussir, en tout cas en Occident, je pense, à retrouver la conscience de la présence de Dieu. Nous, on est là, ce matin, on est trois dans ce petit studio, on se parle, on a des paroles, mais on se regarde, on a des interactions, on est conscient qu'on est présent, même si on ne se regarde pas à chaque instant. Peut-être que la difficulté pour les chrétiens aujourd'hui, c'est qu'on n'a pas une représentation matérielle, physique ou même visuelle de Dieu. Et qu'on a cet objet ou ces objets, et comment est-ce qu'on peut faire pour qu'il y ait vraiment, dans cette approche de la Bible, qu'il y ait vraiment cette révélation régulière de la présence de Dieu, en toute simplicité ? Je dirais que par rapport à ces pays où il n'y a pas d'autres moyens, les gens qui sont touchés, ils ne sont pas touchés parce qu'ils ont un livre, ils sont touchés parce que tout d'un coup, ils prennent conscience que Dieu leur parle. Et il y a au fond d'eux-mêmes... Leur esprit qui leur témoigne que oui, c'est ça dont j'ai besoin, oui, c'est la vérité, oui, c'est... Dieu s'approche de moi, je rencontre Dieu. Et c'est aussi pour ça que certaines cultures ou certains pays vont essayer d'interdire le livre, ou alors la radio, ou alors le support informatique, parce que quelque part, même eux, en étant non-croyants, ils constatent qu'il y a un impact. de cette parole de Dieu, parce que c'est Dieu lui-même qui parle à nos cœurs. Et ça, c'est quelque chose qui est à la fois miraculeux, quand même assez mystérieux, peut-être un peu mystique, je ne sais pas si on ose dire ça.

  • Speaker #1

    Oui, mais l'aspect de la révélation, surtout quand tu es minoritaire dans une culture très forte, il est puissant pour pouvoir comme ça te retourner, alors que tu es dans un milieu qui ne connaît rien d'autre. Les témoignages que nous on reçoit, ils sont très très forts par rapport à ça. Moi, je te rejoins. J'apporte quelque chose de nouveau à la discussion, une phrase un peu inspirante comme ça à discuter. On avait posé la question suivante à un vieux prédicateur britannique du 19e siècle, Charles Spurgeon. On lui demandait qu'est-ce qui est le plus important, lire la Bible ou prier ? C'est un peu une question de pharisien à Jésus, c'est méchant comme question. Mais avant de vous donner sa réponse à lui, moi j'aimerais bien vous entendre. Peut-être Pascal d'abord. Qu'est-ce que tu répondrais, toi, si on te posait cette question-là ?

  • Speaker #0

    Nous, on est la ligue pour la lecture de la Bible, donc ça peut donner l'impression que c'est vraiment ça qui est le plus important. Mais après, dans nos statuts, immédiatement, c'est rencontrer Dieu au moyen de la Bible et la prière. Donc ces deux aspects sont mis en parallèle. Quand on dit la prière, on dit la conscience de la présence de Dieu. le partage, je ne sais pas si on peut dire le dialogue, mais en tout cas la communion avec Dieu. Et je crois qu'on peut tout à fait lire la Bible pendant toute sa vie avec une approche qui est uniquement détachée de toute spiritualité. Il y a des gens qui c'est leur métier, il y a des facultés théologiques qui décortiquent la Bible en essayant le texte, mais qui ne sont pas forcément dans une relation à Dieu. ou dans une démarche même spirituelle. Donc, je ne crois pas que la lecture soit... Elle n'est de toute manière pas suffisante. C'est comme écouter une personne sans que la personne soit importante. Je trouve que cette dissociation... C'est vrai qu'on se pose la question... Enfin, pourquoi poser cette question ?

  • Speaker #1

    Tout à fait. Et toi,

  • Speaker #2

    Aline ? Je n'ose pas répondre après Pascal. Je pense que c'est vrai que c'est une question difficile mais si vraiment je devrais choisir je commencerais par dire que c'est la Bible car c'est en lisant la Bible que ça nous pousse à prier que ça inspire nos prières et que ça nous permet de connaître Dieu, qui il est comment s'adresser à lui mais à la fois, je me réfère encore à frère André qui disait la prière est comme respirer Merci. Et il y a aussi Oswald Chambers qui dit « Le concept correct de la prière est de penser à la prière comme le souffle dans nos poumons et le sang dans nos cœurs. » Donc au final, je dirais qu'il n'y a pas l'un plus important que l'autre. La Bible et la prière sont importants.

  • Speaker #1

    Alors Spurgeon, il avait été, je crois, très sage sur ce coup-là. Il avait dit « Est-ce qu'il faut choisir entre… » inspiré et expiré. Il avait repris l'image de la respiration en disant prier et lire la Bible, c'est comme inspirer et expirer. régulièrement, il faut pratiquer les deux. Et puis les deux alimentent la vie, en vrai.

  • Speaker #2

    Tout à fait.

  • Speaker #0

    J'aimerais quand même rajouter quelque chose. Je ne prêche pas pour ma paroisse. Je pense qu'un croyant, dans une situation où il serait enfermé dans une cellule ou coupé de tout, l'Esprit Saint est avec lui et la relation à Dieu par la prière. peut se vivre, même sans la Bible. Moi, je ne crois pas qu'on peut se nourrir de la Bible sans la prière. Donc, je mettrais quand même un accent prioritaire à la prière. La Bible, c'est vraiment ces textes qui nous nourrissent, mais la vie, la vie nouvelle qu'on reçoit, on la reçoit par l'Esprit-Saint. Et la présence de l'Esprit-Saint en nous, d'ailleurs c'est nouveau dans Jean au chapitre 14, je vous donnerai un consolateur qui vous rappellera toutes mes paroles. Et je pense que c'est plus complexe, c'est moins physique, c'est moins facile à... à gérer, mais si moi je devais choisir entre être coupé de Dieu, de la relation spirituelle par la prière ou ne pas avoir de Bible, je choisirais de ne pas avoir de Bible et de garder la prière et la présence de Dieu dans ma vie.

  • Speaker #1

    Oui. Mais heureusement qu'on n'a pas à choisir.

  • Speaker #0

    Chez nous, on n'a pas besoin de choisir.

  • Speaker #1

    Pascal, je sais aussi que lors des festivités qui ont eu lieu récemment autour des 100 ans de la Ligue, il y avait comme un mot d'ordre qui venait de Jacques 1, et qui invite comme ça à faire de la place dans son cœur pour ce que dit la Bible. Ce verset dit « Recevez avec douceur la parole qui a été plantée en nous et qui peut nous sauver » . Qu'est-ce que vous avez dit autour de ça ? Comment est-ce que vous êtes tombé sur ce verset-là pour illustrer les 100 ans ?

  • Speaker #0

    Bon, alors moi, je n'aime pas... que Jean, mais j'aime aussi beaucoup Jacques. Jacques, il a vraiment cette pertinence et cette cohérence, il est très impactant. Et la richesse de ce petit texte, c'est vraiment de prendre conscience que cette parole, elle est en nous. Et d'ailleurs, pour Dieu, quand on accueille sa parole, on l'accueille lui-même. Donc ça, c'est aussi, encore une fois, mais j'étais dans Jean XIV, c'est sûrement ailleurs aussi, mais là, j'y suis. Et nous, on a quand même ce défi par rapport à notre nom qui encourage à lire comme si c'était, entre guillemets, suffisant. Moi, ça me dérange un petit peu. Je pense qu'on a bien plus à faire que lire. Et d'avoir cette conscience que Dieu vit en nous et que sa parole est en nous et qu'on doit la faire grandir, fructifier, prendre de la place, nous. nous inspirer comme un arbre dans un jardin, dans notre jardin intime. J'ai l'impression ou j'ai le sentiment que pour une partie des chrétiens, c'est quelque chose qui pourrait être une image ou un texte de Jacques qui pourrait être très précieux. Ce n'est plus un objet extérieur. C'est vraiment... D'ailleurs, il y a aussi pour le prophète Jérémie, quand Dieu lui demande de manger le petit livre, je crois que c'est Jérémie, c'est d'accueillir à l'intérieur de soi cette présence et cette parole de Dieu. C'est ça qui lui donne de la valeur. Moi, je crois que c'est ça qui va aider les chrétiens, les croyants, l'Église, à remettre, non pas la parole au milieu du village ou l'Église au milieu du village, mais la parole au cœur de notre foi, de notre relation à Dieu.

  • Speaker #1

    Ça va peut-être nous aider à interpréter prophétiquement les implications qu'il a. C'est un article des chiffres d'une enquête de la Fédération protestante de France qui montre un net recul de la lecture de la Bible chez les protestants. 34% des protestants interrogés affirmaient lire la Bible une fois par semaine en 2010 et sont désormais plus que 20%. Cette baisse est particulièrement marquée chez les protestants non évangéliques. où seulement 11% déclarent une lecture hebdomadaire de la Bible contre 39% chez ceux se qualifiant évangéliques. Alors, ce n'est pas des données suisses, c'est plutôt des données françaises, mais on peut affirmer, je pense, sans trop de risque, que les tendances seraient similaires. Mais on pourrait dire, par rapport à ce dont on vient de discuter, que si cette lecture reste comme ça très théorique, très extérieure à la personne de Dieu, au fait de Le découvrir, lui donner de la place, se laisser transformer, c'est une pratique qui est peu à peu abandonnée. Mais prophétiquement, si les gens connaissent Dieu, ils liront. Ça va être dans l'autre sens. Comment est-ce qu'on peut encore interpréter ça ?

  • Speaker #0

    Je pense que c'est super intéressant d'avoir ces chiffres, dans le sens que ça nous permet de nous poser des vraies questions sur notre manière de croire et sur le besoin de l'Église. Jésus, lui, il a une réponse qui est hyper claire. Il dit « Si quelqu'un m'aime, il gardera ma parole et mon Père l'aimera. » Et nous viendrons à lui et nous ferons notre demeure auprès de lui. Et celui qui ne m'aime pas ne garde pas mes paroles. » Donc ça, c'est du Jésus, quoi. C'est compliqué parce que si on dit, sur les croyants, les chrétiens, s'il y a 10, 20, 30 % des croyants qui lisent la parole, d'après Jésus, c'est qu'il y a 10, 20 % des croyants qui aiment Dieu. C'est compliqué. Mais par contre, peut-être que ce que je peux dire en contrebalancement, c'est que j'ai la conviction, notamment que la louange, c'est aussi une manière de transmettre la parole. De là, l'importance d'avoir des paroles de chant qui soient justes, qui soient bénéfiques et qui soient en lien direct avec le message que Dieu nous donne. Quand je trouve un groupe de louanges qui a des textes qui me rappellent les paroles bibliques que je connais, je l'écoute avec d'autant plus de joie. Et puis quand je suis à l'église et que je découvre des textes qui sont difficiles d'accès ou qui disent gros n'importe quoi, il n'y en a pas forcément beaucoup, mais de temps en temps, je suis quand même étonné. Calvin avait la même préoccupation en se disant... pour enseigner les gens. Il n'y a pas que le sermon, il n'y a pas que la lecture de la Bible, il y a d'autres moyens. Et notamment, moi je suis persuadé que, par exemple, en Suisse romande, la théologie globale, un peu le cœur de la théologie des églises évangéliques, elle a été très très fortement façonnée par les recueils de chants. Alors au début, il y a longtemps, il y avait les recueils de la Ligue, qui était... une période où vraiment les paroles étaient très travaillées, très importantes, mais aussi avec des petits choeurs tout simples qui rappelaient des choses importantes. Depuis des décennies, maintenant ça a été Jeunesse en Mission, maintenant ça s'est beaucoup élargi à d'autres groupes, mais on devrait vraiment choisir avec application les chants qu'on veut chanter pour déjà qu'on arrive à vivre ce qu'on chante. Voilà, donc je relativise un tout petit peu les chiffres par rapport au fait que je pense que l'enseignement et l'approche de la parole de Dieu peut se faire autant par des ouvrages, des témoignages de la louange, la lecture de la Bible, l'étude de la Bible, des questions, des études thématiques aussi, où on aborde un thème, mais il est éclairé par des textes bibliques. Donc, on n'est pas dans une pratique de lecture. On entre premièrement dans le texte, mais la pensée de Dieu, elle vient vraiment donner un éclairage sur des questions qui peuvent être très personnelles, très compliquées ou très impliquantes. Il y a eu la sexualité, les finances, l'accueil de l'étranger. Il y a des thématiques qui peuvent être abordées comme ça. Et il faudrait que dans notre communauté chrétienne, entre frères et sœurs, on arrive vraiment à éclairer avec l'Église. textes que l'on connaît, ces thématiques. Mais je remarque aussi que ça fait peur parce que, comme je vous l'ai lu tout à l'heure, si quelqu'un m'aime, il gardera ma parole. Celui qui ne m'aime pas, ne garde pas mes paroles. Donc, on a des textes qui peuvent presque... Dans la Bible, il y a des textes qui nous effrayent, qui ne sont pas faciles d'accès.

  • Speaker #1

    J'aime bien ta manière de mettre toutes les choses ensemble. Parce que un article qui a été... publié comme ça, il cherchait des causes assez directes, pas trop complexes. Il cherchait à expliquer, puis il expliquait avec le nombre de distractions. Et puis, peut-être que c'est un peu plus complexe que ça. Mais aussi, les solutions, elles sont un peu plus globales que ça. Ça veut dire que la lecture de la Bible, c'est un élément parmi beaucoup de choses qui peuvent être faites pour encourager la spiritualité. Parce que c'est ça, le but, c'est rencontrer Dieu. Enfin, c'est vraiment intéressant.

  • Speaker #0

    On sort aussi d'une période... Avant les années 60, il y avait une sorte d'accord entre la société, le politiquement correct, et puis l'enseignement ecclésial. Et aujourd'hui, c'est plus compliqué, dans le sens que la société nous entraîne dans des mouvements différents, au niveau éthique, au niveau mentalité. Aujourd'hui, en tout cas en Occident, on est vraiment dans une société qui est... consumériste et puis la religion dominante, notre idolatrice et le matérialisme. C'est difficile pour nous de lire la Bible et d'avoir un message qui devient une alternative et qui oblige quelque part à des choix. Tant qu'on est dans une société, on accorde plus ou moins, parce que l'Église s'aligne sur la mentalité et... La politique, etc. est inversée moins un petit peu, il y a comme ça. Mais aujourd'hui, en Occident, il faut quand même qu'on arrive à cette prise de conscience que si on écoute vraiment les paroles de Jésus, mais globalement l'enseignement biblique, ça peut nous contraindre, pas par la force, mais par la conviction. Ça peut nous contraindre à faire des choix de vie qu'on n'est pas prêt à faire, en tout cas pas forcément prêt à faire. donc nous

  • Speaker #1

    Dans notre ministère, on est en lien avec des gens qui vivent ça tout le temps. Ou si eux se mettent à lire la Bible, s'ils se mettent à surtout mettre en pratique les enseignements de Jésus-Christ, ils vont se retrouver rapidement en phase d'opposition concrète. On a un exemple comme ça qu'on peut partager, Aline, récent.

  • Speaker #2

    Oui, tout à fait. Par exemple, au Sri Lanka, il y a un jeune croyant, Chanuka, qui a vu son propre frère déchirer en morceaux sa Bible. et l'a jeté. Vous savez ce qu'il a fait ? En fait, suite à ça, il a récupéré les lambeaux et quand il les a montrés à un de nos partenaires sur le terrain, il avait vraiment les larmes aux yeux. Et il a dit, j'ai beaucoup pleuré ce jour-là, c'est dans la Bible que je trouve les réponses à tous mes problèmes. Et en revenant sur ce que tu disais, Pascal, en fait, il n'est pas triste parce qu'il a sacralisé la Bible. Mais il est triste parce que vraiment, il trouvait la réponse à ses problèmes dans la parole de Dieu, parce que Dieu lui parlait à travers la Bible.

  • Speaker #1

    On constate que souvent, cette Bible, pour les frères et sœurs qui sont persécutés, c'est comme une encre. Ça les rattache à Dieu directement, au milieu d'un environnement qui est plein d'adversité pour eux. Moi, je me souviens d'avoir lu l'histoire d'une femme au Nigeria. Là, on est quand même presque dans la sacralisation de la Bible, mais pour elle, ce n'était pas ça. Elle ne savait pas lire, mais elle aimait tellement s'endormir, comme ça, la tête appuyée sur sa Bible. Moi, quand j'avais lu cette histoire, j'avais trouvé ça très touchant, parce qu'il y avait comme une part de révélation que, oui, Dieu... Et sa parole, c'est ce que j'ai de plus précieux. Et puis, m'endormir là, je suis bien, je suis tranquille.

  • Speaker #2

    Et cette Bible aussi, elle peut transformer même des armes en instruments de paix. Comme par exemple, en Colombie, en 2000, frère André et son collaborateur Evertschutz ont rencontré un commandant paramilitaire et ils lui ont fait une promesse folle en lui disant que « Si tes hommes rendent leurs armes, on leur donne une Bible à chacun. » Et le commandant les a fixés. Il leur a dit « Mais vous vous rendez compte ? J'ai 26 000 hommes. » Et donc à ça, frère André lui a répondu et lui a dit « J'ai 26 000 Bibles. »

  • Speaker #1

    Oui, ils l'ont fait, cet échange. 26 000 armes, 26 000 Bibles. Et certains de ces hommes sont devenus chrétiens, certains sont même devenus pasteurs.

  • Speaker #2

    Et c'est fou, une Bible contre une arme, ça pourrait carrément être un récit fictif, mais c'est bien réel. Et en parlant de cet ami de Frère André, Evershoot, on voulait aussi vous dire que cette année, on a la chance de pouvoir l'accueillir à notre journée annuelle qui aura lieu le 27 septembre. Donc notez-le dans votre agenda le 27 septembre et venez le rencontrer. Et si vous désirez plus d'informations à ce sujet, Vous pouvez faire un tour sur notre site internet.

  • Speaker #1

    C'est ce genre d'histoire qui se répète, des histoires incroyables autour de la Bible, portes ouvertes le long des 70 ans de notre histoire, il y en a beaucoup. J'aime bien encore en partager une maintenant avec vous, en Chine. Dans les années 80, il y avait une petite fille qui s'appelait Shen Xing. Elle vivait dans une région où les Bibles étaient presque introuvables. Sa famille, elle n'avait que quelques pages du livre des actes, ils partageaient ça, c'était leur trésor. Puis sa mère, qui était un alphabète un jour, elle reçoit une Bible complète. C'est un miracle à l'époque. Alors elle a appris à lire avec la Bible, mot par mot, parce qu'elle s'est dit « Mais si je peux lire la parole de Dieu, je vais apprendre à connaître beaucoup mieux mon Sauveur. » Et puis des années plus tard, en 2023, Shen Xing, cette petite fille alors qui était devenue une femme, elle découvre que cette Bible, elle venait sans doute d'un projet perle. projet fou, de débarquement d'un million de bibles livrées en une nuit sur une plage en Chine par des partenaires de notre organisation. Et une de ces bibles était arrivée jusque dans cette famille-là et avait changé la foi de toute une famille et permis à cette femme d'apprendre à lire.

  • Speaker #2

    Et justement, cette mission Père, moi, c'est une histoire qui me touche particulièrement. On va vous en parler plus dans le prochain podcast. Mais c'est tellement beau de voir comment cette bible parmi un million de Bible a vraiment changé la vie de cette petite fille et la vie de sa famille.

  • Speaker #1

    Et c'est ça qu'on célèbre aujourd'hui. 100 ans de la Ligue pour la lecture de la Bible, 70 ans de Portes ouvertes. C'est beaucoup de fidélité, c'est beaucoup de foi. Et puis la Bible, souvent, elle reste le bien le plus précieux que les chrétiens ont. Et moi, j'aimerais bien t'entendre, Pascal, avec tous les camps que vous avez organisés, avec toutes les formations d'adultes, etc. Est-ce que vous aussi, vous recevez des témoignages de personnes en Suisse qui sont transformées suite à ce que vous entreprenez ?

  • Speaker #0

    Oui, un petit peu partout où qu'on aille, quelles que soient les églises ou les familles d'églises, on a quand même énormément de gens, encore dernièrement, justement au Saint-An, des gens qui disent « Ah mais moi, j'ai rencontré Dieu dans le cadre de la Ligue pour la Lecture de la Bible, dans un camp ou dans d'autres activités » . Et puis, c'est vrai que les gens, pour certains, ont commencé vraiment à lire la Bible régulièrement parce que c'est devenu leur repos tête, comme tu disais tout à l'heure. C'est-à-dire qu'ils y ont découvert un message de la part de Dieu, de son amour, mais pas que de son amour, d'une vision révolutionnaire de la vie. Donc, il y a des changements de vie qui touchent tous les domaines. Peut-être que ça, c'est un des points que tous ces pays qui n'ont pas accès à la Bible et au projet de Dieu pour l'humanité et pour eux-mêmes peuvent nous apprendre. C'est-à-dire que moi, ce que j'ai constaté, c'est un peu un contre-témoignage, mais j'y vais quand même. Moi, j'ai constaté que pour un grand nombre de chrétiens, le texte n'est même plus lu parce qu'il est... C'est comme s'il était su ou il y a... Ah non, mais c'est bon, je connais. Ah non, non, mais c'est bon, je connais. et en fait on passe à côté d'un nombre de... perles profondes et enrichissantes qui changeraient notre quotidien, notre attitude, notre regard, notre connaissance de Dieu, de nous-mêmes, notre regard sur la société. Et moi, ce que j'aimerais énormément, c'est... Enfin, j'ai eu ça dans certains camps aussi, des gens qui disaient « Mais j'avais jamais lu ce texte comme ça » . On essaye de le faire aussi avec un petit guide qui s'appelle le guide Expresso, qui sélectionne des tout petits versets et on s'applique à ne pas choisir les versets stars, c'est-à-dire ceux qui sont répétés partout, tout le temps, dans toutes les églises et les mouvements chrétiens, ceux qu'on aime particulièrement. Mais à chercher un peu les perles, justement, comme on l'a dit tout à l'heure. Et c'est vrai qu'il y a beaucoup de personnes qu'on rencontre, qu'on fréquente, qui sont étonnées, qui disent « mais c'est dans la Bible, ça ? J'avais jamais lu ça ! » Ah bon, c'est vraiment étonnant, et c'est des choses qui peuvent être très profondes, vraiment. Et rien que le petit texte auquel j'ai fait référence, il est très, très interpellant. Donc, j'aimerais beaucoup avoir plus de témoignages qui disent non pas je connais, ça m'a fait du bien autrefois, je me suis converti il y a 40 ans, blablabla, ou il y a 5 ans. Mais des témoignages qui disent mais c'est incroyable ce que je viens de découvrir comme trésor. Est-ce que c'est vraiment ça la pensée de Dieu par rapport à ce que je vis au quotidien ? Pour moi, la Bible, c'est... C'est un livre révolutionnaire, parce que notre Dieu est révolutionnaire. Il propose une révolution, on appelle ça une conversion, mais une révolution de nos vies, de nos regards. C'est vraiment mon souhait, ça.

  • Speaker #1

    Oui, on vous souhaite ça pour les 100 prochaines années.

  • Speaker #0

    Amen !

  • Speaker #1

    Pour vous raccompagner, beaucoup de gens. dans la suite de votre ministère ? Et puis, je ne sais pas si tu veux partager encore une aspiration que vous avez en tant qu'équipe pour la suite.

  • Speaker #0

    Nous, notre préoccupation actuelle, c'est vraiment d'encourager chacun à rencontrer Dieu. Donc ça, c'est vraiment la ligne qu'on a depuis le début. Et aujourd'hui, on se rend compte que ce défi, il touche à la fois à des questions technologiques ou techniques. Donc comment est-ce qu'on fait avec les réseaux sociaux, comment est-ce qu'on fait avec la vidéo, comment est-ce qu'on fait avec le texte, etc. Ça c'est un des points, le côté plutôt le défi technique. Et puis l'autre défi que moi en tout cas j'ai très très à cœur, moi j'aimerais beaucoup qu'on arrive à travailler avec les églises, proches des églises, pour porter ensemble cette préoccupation de la conscience de la présence de Dieu, que Dieu est là. que quand on écoute sa parole, quand on l'écoute lui-même, quand on l'accueille, ça va entraîner des changements de manière simple et naturelle, pas par légalisme, pas par obligation, mais par conviction profonde. Voilà, peut-être qu'il faut qu'on dépasse un petit peu une certaine lassitude ou une certaine fatigue, voire une certaine prétention des chrétiens d'avoir tout découvert. Non, non, il y a beaucoup, beaucoup, beaucoup de richesses à découvrir et elles sont fantastiques. Et c'est ça le projet de Dieu, c'est de nous emporter avec lui pour préparer son royaume, pour le manifester. Et puis pour qu'il puisse prendre la place à la fois dans nos vies, dans nos cœurs, dans l'Église et sur la terre, dans la société, jusqu'à ce qu'il vienne.

  • Speaker #2

    C'est des beaux défis que vous avez devant vous. Mais en tout cas, on remercie vraiment le Seigneur pour sa fidélité au sein de la Ligue. On le remercie de vous avoir tellement utilisé pour bénir la Suisse, pour bénir chacun d'entre nous au travers de votre ministère. Et nous prions vraiment qu'il puisse continuer, qu'il puisse toujours être le centre de vos préoccupations à la Ligue.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup pour ces discussions. On voit que les challenges sont différents. Ici, on a la Bible. Peut-être qu'on aurait tendance à... oublier de la lire ou peut-être avoir du mal à la lire avec l'implication que ça demande. Et puis pour les chrétiens persécutés, l'accès à la Bible, ça reste un enjeu. La formation, l'alphabétisation aussi.

  • Speaker #2

    Oui, merci Rebecca pour ce beau résumé de ce podcast. Et ça sera la conclusion pour aujourd'hui. Merci Pascal pour ta présence avec nous aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Merci, merci pour votre accueil.

  • Speaker #2

    Et chers auditeurs, dites-nous en commentaire Quels sont vos souvenirs avec la Ligue et quelle place la Bible occupe dans votre vie de foi ? On a hâte de vous lire ! Et je pense que Rébecca, tu as un petit commentaire. Au lieu de l'écrire, est-ce que tu peux nous le dire ?

  • Speaker #1

    Oui, alors si moi j'avais dû écrire un commentaire, effectivement, j'ai un petit souvenir perso avec la Ligue. Moi, j'ai rencontré mon mari il y a bien longtemps dans un camp de la Ligue. Donc la Ligue, comme beaucoup d'organisations, sert à sa mission et à plein d'autres choses, évidemment. Mais j'ai un lien tout particulier avec cette organisation.

  • Speaker #2

    Donc voilà, la Ligue nous bénit de manière toute différente à chacun.

  • Speaker #1

    Merci chers auditeurs pour votre fidélité et puis on se retrouve le mois prochain Aline.

  • Speaker #2

    A bientôt !

  • Speaker #1

    Bye bye !

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Description

Cet épisode aborde le thème fondamental de la Bible. Où en est-on aujourd’hui avec sa lecture, son accès, sa place dans la vie des chrétiens ?


Pour en parler, nous recevons Pascal Grosjean, co-directeur de la Ligue pour la lecture de la Bible Suisse, à l’occasion d’une année marquée par les 70 ans de Portes Ouvertes et les 100 ans de la Ligue. Ensemble, nous faisons un état des lieux de la Bible: là où elle nourrit la foi, là où elle manque cruellement, et là où elle attend d’être redécouverte.


Nous ne manquerons pas de redire aussi que lire la Bible est bien plus qu’un acte spirituel: c’est entretenir une relation vivante avec Dieu, entendre sa voix, être transformé par sa Parole.


Dans cet épisode, nous partons pour un voyage bouleversant au cœur de la foi chrétienne à travers les continents : Asie, Afrique, Amérique du Sud… Des régions du monde où la Bible ne va pas de soi, où elle est parfois interdite, surveillée, ou dangereuse à posséder. Et pourtant, elle est au centre de l’espérance, de la spiritualité, de la méditation et du soutien de milliers de chrétiens et chrétiennes persécutés.


À travers des témoignages poignants et des histoires de vie, on découvre comment des croyants risquent tout pour lire une page des Évangiles, comment un verset peut devenir une ancre dans la souffrance, et comment l’enseignement biblique nourrit leur vie de prière et leur persévérance.


Comment comprendre cet attachement profond à la Parole de Dieu ? Que signifie encore, en 2025, croire que la Bible est un bien précieux ? Peut-on encore vivre une foi enracinée dans le Nouveau Testament face aux défis de l’actualité ? Et comment, nous qui vivons en liberté, pouvons-nous soutenir l’Église persécutée ?

Ce podcast explore la culture, l’histoire biblique, et la place centrale qu’occupe Jésus-Christ dans les vies transformées par l’Évangile. À travers des récits venus du monde entier, nous plongeons dans la réalité d’un christianisme vivant, souvent éprouvé, mais profondément ancré dans l’espérance.


Un épisode qui bouleverse, interroge, encourage. Car ce n’est pas seulement une histoire de foi, c’est une invitation à redécouvrir le trésor que nous avons peut-être laissé prendre la poussière sur nos étagères.


🙏 Prenez un moment pour écouter, méditer, prier… et peut-être voir la Bible autrement.


Thèmes abordés: religion, foi chrétienne, espoir, podcast suisse, voyages, culture, histoire, histoire biblique, spiritualité, méditation, asie, afrique, amérique du sud, christianisme, croyance, monde, actualité, église persécutée, soutien, foi, évangile, Jésus-christ, Bible, Nouveau testament, souffrance, témoignage, enseignement, église, église persécutée, ong, histoires de vie, prière, vie de prière, index de persécution, open doors, chrétiennes, chrétienne, chrétien, Foi et persévérance


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Je tiens audacieux,

  • Speaker #1

    un podcast proposé par Portes Ouvertes. Bonjour à tous et bienvenue dans un nouvel épisode de notre podcast. On espère que vous allez bien, vous, votre famille, votre foi. Bonjour Aline, comment ça va toi ?

  • Speaker #2

    Bonjour Rebecca, bonjour chers auditeurs et auditrices. Eh bien moi ça va bien, le soleil brille, heureuse de revenir d'un voyage dans le sud où j'ai pu rencontrer des frères et sœurs. Et aujourd'hui, nous avons le plaisir d'avoir avec nous Pascal Grosjean, qui est le co-directeur de la Ligue pour la lecture de la Bible suisse. Bienvenue Pascal !

  • Speaker #0

    Bonjour, merci beaucoup pour votre accueil, ça fait vraiment plaisir.

  • Speaker #1

    Alors on se réjouit beaucoup de passer un moment avec toi. Alors premièrement parce que la Bible et la lecture de la Bible, c'est quelque chose qui nous intéresse. Pour Portes Ouvertes, c'est avec cette importance de procurer des Bibles à des chrétiens, des XURSS. que tout a commencé, et puis aussi parce que la Ligue et Portes Ouvertes ont en commun cette année de pouvoir fêter alors 100 ans pour vous, 70 ans pour nous. On célèbre la fidélité de Dieu en faveur de ce qu'il nous appelle à faire. Alors ouais, une bienvenue toute spéciale pour cet épisode.

  • Speaker #0

    Merci.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu peux nous dire un peu quelle relation tu as, toi, à la Bible ? On va commencer comme ça.

  • Speaker #0

    Alors on commence par une question qui est assez complexe en fait. Cette question de la relation à la Bible. Elle touche à plusieurs domaines. Elle touche d'abord à ma foi personnelle et puis à mon amour pour Dieu. Dans le sens que je ne pense pas que je serais intéressé par la lecture de la Bible si je ne croyais pas en Dieu et si je ne l'aimais pas et si je ne croyais pas qu'il m'aime. C'est-à-dire que son intention, c'est une intention d'amour. Et puis après, j'ai un deuxième rapport à la Bible. C'est un livre avec des pages, avec des lettres. Comme il y a beaucoup de livres avec des pages, avec des lettres, j'ai des fois un petit peu de la peine à « sacraliser l'objet » . Même si je crois profondément que Dieu nous parle au moyen, au travers de la Bible, mais c'est vraiment grâce à sa présence et son esprit. Donc il y a en même temps ce rapport spirituel, on va dire, et même affectif, profond. Et puis, en même temps, ça reste un objet. Donc, si on lit un texte sur un smartphone, pour moi, c'est tout à fait aussi valable que la Bible.

  • Speaker #1

    Les deux sont la parole de Dieu. Et puis, le plus important, c'est le Seigneur.

  • Speaker #0

    Voilà. En gros. Oui, oui. Je pense qu'il y avait un terme qui était utilisé. Je ne sais pas si ça se fait toujours, de parler de bibliolâtre, des gens qui... ou qui idéalisent ou qui ont pris pour idole le livre, la Bible, comme une sorte d'objet magique, comme une baguette magique. Et puis, moi, je n'entre pas tellement dans cette lignée-là.

  • Speaker #1

    Oui, mais on imagine Pascal, directeur de la Ligue pour la lecture de la Bible. Est-ce que toi, tu es un grand lecteur de la Bible ?

  • Speaker #0

    Alors moi, je suis un lecteur régulier de la Bible. Et puis, je ne suis pas un lecteur systématique de la Bible. Alors, je dis ça, ce n'est pas tout à fait vrai, parce qu'à cause ou grâce à mon travail, quand on fait des commentaires bibliques, où j'étais rédacteur en chef d'un guide, le guide Expresso, il y a vraiment ce suivi, cette lecture de l'entier de la Bible, la sélection de textes, etc. Mais à titre personnel, j'ai plutôt des pensées, des textes qui m'habitent. et qui me travaille sur un peu des longues périodes. Donc là, dans la période actuellement, il y a une réflexion qui est présente avec différents textes qui se recoupent. Donc j'ai vraiment cette Ausha. J'ai de la peine, en fait, à avoir une lecture uniquement, on va dire systématique, suivie, qui passe, pas du coq à l'âne, mais disons, parfois, c'est un petit peu ça, chaque jour, un autre texte. Moi, j'ai besoin d'avoir plus de temps. pour me plonger dans une thématique qui m'interpelle, suite à une lecture, un petit verset ou une pensée. Ou même, j'ai beaucoup de textes qui me reviennent en mémoire dans des situations de vie. Une des choses qui m'intéresserait, c'est de savoir si les chrétiens en général sont habités par ce texte qui est profondément ancré en eux, donc ils le connaissent, ils l'ont lu, etc. Et puis, quelque part, l'Esprit Saint ou les circonstances de la vie font émerger ces textes comme une réponse ou comme un éclairage. C'est ça un petit peu.

  • Speaker #1

    Oui, mais c'est vrai que pour se souvenir de ce qu'on a lu, il faut avoir déjà lu. Pour que ça puisse émerger, il faut avoir connaissance. Nous, on est pas mal dans cette dynamique-là. Est-ce qu'on a accès ? Est-ce qu'on connaît ? Est-ce qu'on a lu ? Est-ce qu'on connaît l'enseignement de Dieu au travers de la Bible ? Aline, tu nous en diras un peu plus.

  • Speaker #2

    Oui, et en fait, comme tu le disais, Pascal, la lecture de la Bible nous permet de connaître mieux Dieu. Pourquoi on lit la Bible ? C'est pour connaître davantage Dieu et le suivre. Et donc, ça a été aussi vraiment la conviction du fondateur de Portes Ouvertes, Frère André. Sa volonté, c'était vraiment que chaque chrétien puisse pouvoir lire la Bible. Et il y a aujourd'hui 70 ans, c'est toujours pas gagné et ça reste toujours une de nos missions.

  • Speaker #1

    C'est vrai que dans certains pays, c'est carrément interdit. Il y a des endroits alors... On connaît peut-être la Corée du Nord, qui est en numéro 1 sur l'index mondial de persécution. Mais il y a aussi des pays plus proches de nous, peut-être aussi culturellement plus proches de nous, comme le Maroc ou l'Algérie, où posséder une Bible, ça reste risqué.

  • Speaker #2

    Pascal, tu nous as parlé du papier, du numérique. Et c'est vrai qu'en fait, heureusement qu'il y a le numérique. Parce que je ne sais pas si vous saviez, vous, Rebecca et Pascal, que... Le 5 janvier 2025, il y a eu près de 800 000 téléchargements de la Bible sur l'app YouVersion. Et donc, dans certains pays comme le Pakistan, l'Égypte, la Turquie, c'est le seul moyen pour eux d'avoir accès à la Bible parce que la Bible papier est interdite. Et le gouvernement, s'il te trouve avec une Bible, t'envoie directement en prison ou autre.

  • Speaker #1

    Oui. On a fait beaucoup de contrebandes de Bible, historiquement, portes ouvertes. C'est génial de voir qu'avec le numérique, il y a d'autres moyens comme ça de passer en contrebande. Tu passes des Bibles, tu télécharges. Mais c'est vrai que dans ces pays-là, ça marque une soif des gens de pouvoir lire la Bible. Est-ce que chez nous, on a cette soif-là ? Quels sont les défis en Suisse autour de la lecture de la Bible ?

  • Speaker #0

    C'est une bonne question parce que c'est vrai qu'on s'habitue, souvent on donne de l'importance aux choses qui nous manquent. Et puis là, nous, la Bible, on l'a depuis quelques siècles. Ça a été vraiment distribué, on peut dire depuis la réforme. Il y a vraiment cet accès au texte biblique pour tout un chacun. C'était un des combats des réformateurs. Mais aujourd'hui, en Occident, alors je dirais, il y a plusieurs choses. D'une part, dans la société en général. Moi, j'ai vraiment l'impression qu'on a un retour en arrière assez fort. On est quasiment dans de l'obscurantisme. Ça veut dire qu'on refuse de faire lire la Bible, même comme un livre culturel. Il y a vraiment une méfiance par rapport à la Bible dans la société, à l'école, un petit peu partout. Donc ça, c'est un des aspects que je trouve quand même assez fort. On a une sorte de laïcité castratrice. On n'a pas une laïcité qui permet à chacun. de découvrir et de s'exprimer. Donc ça, c'est un des aspects. Et puis au niveau des chrétiens, j'ai beaucoup de questions. Je me pose la question, par exemple, si on n'est pas en train de revenir à une communication de la pensée de Dieu où on fait un petit peu l'impasse sur la Bible, le texte biblique, et puis on se confie dans le clergé, c'est-à-dire le clergé évangélique pour nous, où il y a des orateurs. qui ont la mission et le pouvoir de décider qu'est-ce qui va être partagé avec l'Église, avec la communauté, avec les croyants. Donc, peut-être que c'est plus facile aussi en termes de relation d'être à l'écoute d'une personne que d'étudier, de se plonger dans un livre pour beaucoup de gens. Donc, voilà, il y a pas mal de questions comme ça qui m'interpellent aujourd'hui en me disant... Est-ce que finalement, ce privilège qui arrivait après la réforme avec l'imprimerie, etc., ce n'est pas quelque chose qui est un peu mis de côté au profit de certaines figures ou certains... leaders qui dispensent leur compréhension, leur perception de la bonne nouvelle, de l'évangile et de la Bible et du contenu de la Bible.

  • Speaker #1

    Mais tu vois le lien entre l'effort que ça demande par rapport au fait peut-être de consommer quelque chose que quelqu'un aurait travaillé pour nous.

  • Speaker #0

    Oui, je pense que la lecture aujourd'hui, l'approche de la lecture a quand même beaucoup changé. il y a toute une période où le... Les chrétiens ont lu la Bible par devoir, par quelque part presque obligation. Et puis c'était dans l'ère du temps. C'était l'obéissance, c'était la discipline, c'était ces valeurs-là qui étaient les valeurs premières. Et puis aujourd'hui, on a des valeurs qui sont très différentes, qui sont tournées sur beaucoup plus l'instantané, le moment présent, le relationnel, le visuel, le plus court, on raccourcit nos capacités d'écoute. avec toujours plus de stimulation. La lecture, même si les gens continuent à lire, ça reste compliqué. Et puis, l'étude d'un texte, c'est aujourd'hui en lien avec la scolarité, avec le devoir, avec l'obligation. Donc, il y a tous ces éléments, mais moi, je n'y vois pas forcément un gros problème. Je pense qu'on devrait se poser la question de la valeur de l'oralité, par exemple. Le fait de dire, de partager, d'être plus dans un... une utilisation relationnelle du texte et peut-être aussi la place de l'art. L'art a vraiment... Voilà, il y a des cultures. Par exemple, dans certains pays d'Afrique, on connaît les griots qui sont des gens qui racontent finalement ce que c'est moins valable. Et puis pendant des siècles, on a raconté la Bible et il y a des gens qui l'ont apprise comme des histoires qu'on apprend Par cœur, je pense qu'il faut avoir vraiment cette ouverture à des médias différents et se dire que la Bible, l'objet numérique ou l'objet papier, c'est super important, notamment pour des gens qui doivent découvrir quelque chose. Et après, on peut encore se poser la question de la valeur du témoignage, dans le sens où le témoignage est un témoignage qui porte la parole de Dieu. Puisque c'est déjà ce que fait Jésus. Jésus dit « les paroles que je vous dis, je les reçois de mon Père » . Et nous, les paroles qu'on reçoit de Jésus, portées par l'Esprit-Saint, on doit les porter plus loin. Et en fait, c'est tout ça. La Bible, en tant qu'objet, est beaucoup plus large dans sa manière d'être diffusée, partagée. Donc, c'est plein de réflexions. Vous avez des sujets quand même assez complexes. La Bible est un sujet, ou la parole de Dieu, quand on l'appelle comme ça, est un sujet aussi assez complexe.

  • Speaker #1

    Oui, je suis d'accord. Mais je ressens aussi, nous on parle de intolérance séculariste, par rapport à ce que tu disais au début, par rapport à faire lire la Bible aux enfants. Et toi, tu utilisais un terme comme c'est une laïcité qui ne veut pas, en fait. Oui,

  • Speaker #0

    moi,

  • Speaker #1

    je pense qu'on cache. On observe ça un peu, c'est vrai. Et puis, je trouve intéressant quand tu parles de raconter la Bible. On le fait beaucoup aux enfants. Et puis, peut-être qu'à notre époque, on aime entendre. plus que étudier. Effectivement, ça résonne autrement.

  • Speaker #2

    Oui, c'est vraiment intéressant parce que c'est vrai que dans le monde, il y a beaucoup de cultures qui sont orales, comme tu l'as mentionné. Donc, ça nous pose vraiment la question, mais comment nous réinventer pour que la Bible puisse être toujours partagée, mais aussi fasse partie de notre vie. Et par rapport aussi à ce que tu disais, il me semble que c'est Frère André, justement, qui disait que il y a des personnes qui n'ouvriront jamais la Bible, mais en fait, nous sommes la Bible pour eux. Notre témoignage que nous avons auprès de nos contemporains, c'est là qu'ils vont voir et entendre parler de Dieu.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Enfin, je lisais, moi j'aime beaucoup l'évangile de Jean, ce que Jésus partage avant de quitter, au chapitre 14. Il y a vraiment un lien direct entre la présence de Dieu, l'amour de Dieu et l'amour. pour Dieu, et puis la parole, ses paroles, sa parole. Et c'est vrai que peut-être qu'on a un peu trop détaché l'objet, le livre, comme s'il était détaché de son auteur quelque part, ou de son inspirateur, c'est peut-être mieux de le dire comme ça. Il faut vraiment réussir, en tout cas en Occident, je pense, à retrouver la conscience de la présence de Dieu. Nous, on est là, ce matin, on est trois dans ce petit studio, on se parle, on a des paroles, mais on se regarde, on a des interactions, on est conscient qu'on est présent, même si on ne se regarde pas à chaque instant. Peut-être que la difficulté pour les chrétiens aujourd'hui, c'est qu'on n'a pas une représentation matérielle, physique ou même visuelle de Dieu. Et qu'on a cet objet ou ces objets, et comment est-ce qu'on peut faire pour qu'il y ait vraiment, dans cette approche de la Bible, qu'il y ait vraiment cette révélation régulière de la présence de Dieu, en toute simplicité ? Je dirais que par rapport à ces pays où il n'y a pas d'autres moyens, les gens qui sont touchés, ils ne sont pas touchés parce qu'ils ont un livre, ils sont touchés parce que tout d'un coup, ils prennent conscience que Dieu leur parle. Et il y a au fond d'eux-mêmes... Leur esprit qui leur témoigne que oui, c'est ça dont j'ai besoin, oui, c'est la vérité, oui, c'est... Dieu s'approche de moi, je rencontre Dieu. Et c'est aussi pour ça que certaines cultures ou certains pays vont essayer d'interdire le livre, ou alors la radio, ou alors le support informatique, parce que quelque part, même eux, en étant non-croyants, ils constatent qu'il y a un impact. de cette parole de Dieu, parce que c'est Dieu lui-même qui parle à nos cœurs. Et ça, c'est quelque chose qui est à la fois miraculeux, quand même assez mystérieux, peut-être un peu mystique, je ne sais pas si on ose dire ça.

  • Speaker #1

    Oui, mais l'aspect de la révélation, surtout quand tu es minoritaire dans une culture très forte, il est puissant pour pouvoir comme ça te retourner, alors que tu es dans un milieu qui ne connaît rien d'autre. Les témoignages que nous on reçoit, ils sont très très forts par rapport à ça. Moi, je te rejoins. J'apporte quelque chose de nouveau à la discussion, une phrase un peu inspirante comme ça à discuter. On avait posé la question suivante à un vieux prédicateur britannique du 19e siècle, Charles Spurgeon. On lui demandait qu'est-ce qui est le plus important, lire la Bible ou prier ? C'est un peu une question de pharisien à Jésus, c'est méchant comme question. Mais avant de vous donner sa réponse à lui, moi j'aimerais bien vous entendre. Peut-être Pascal d'abord. Qu'est-ce que tu répondrais, toi, si on te posait cette question-là ?

  • Speaker #0

    Nous, on est la ligue pour la lecture de la Bible, donc ça peut donner l'impression que c'est vraiment ça qui est le plus important. Mais après, dans nos statuts, immédiatement, c'est rencontrer Dieu au moyen de la Bible et la prière. Donc ces deux aspects sont mis en parallèle. Quand on dit la prière, on dit la conscience de la présence de Dieu. le partage, je ne sais pas si on peut dire le dialogue, mais en tout cas la communion avec Dieu. Et je crois qu'on peut tout à fait lire la Bible pendant toute sa vie avec une approche qui est uniquement détachée de toute spiritualité. Il y a des gens qui c'est leur métier, il y a des facultés théologiques qui décortiquent la Bible en essayant le texte, mais qui ne sont pas forcément dans une relation à Dieu. ou dans une démarche même spirituelle. Donc, je ne crois pas que la lecture soit... Elle n'est de toute manière pas suffisante. C'est comme écouter une personne sans que la personne soit importante. Je trouve que cette dissociation... C'est vrai qu'on se pose la question... Enfin, pourquoi poser cette question ?

  • Speaker #1

    Tout à fait. Et toi,

  • Speaker #2

    Aline ? Je n'ose pas répondre après Pascal. Je pense que c'est vrai que c'est une question difficile mais si vraiment je devrais choisir je commencerais par dire que c'est la Bible car c'est en lisant la Bible que ça nous pousse à prier que ça inspire nos prières et que ça nous permet de connaître Dieu, qui il est comment s'adresser à lui mais à la fois, je me réfère encore à frère André qui disait la prière est comme respirer Merci. Et il y a aussi Oswald Chambers qui dit « Le concept correct de la prière est de penser à la prière comme le souffle dans nos poumons et le sang dans nos cœurs. » Donc au final, je dirais qu'il n'y a pas l'un plus important que l'autre. La Bible et la prière sont importants.

  • Speaker #1

    Alors Spurgeon, il avait été, je crois, très sage sur ce coup-là. Il avait dit « Est-ce qu'il faut choisir entre… » inspiré et expiré. Il avait repris l'image de la respiration en disant prier et lire la Bible, c'est comme inspirer et expirer. régulièrement, il faut pratiquer les deux. Et puis les deux alimentent la vie, en vrai.

  • Speaker #2

    Tout à fait.

  • Speaker #0

    J'aimerais quand même rajouter quelque chose. Je ne prêche pas pour ma paroisse. Je pense qu'un croyant, dans une situation où il serait enfermé dans une cellule ou coupé de tout, l'Esprit Saint est avec lui et la relation à Dieu par la prière. peut se vivre, même sans la Bible. Moi, je ne crois pas qu'on peut se nourrir de la Bible sans la prière. Donc, je mettrais quand même un accent prioritaire à la prière. La Bible, c'est vraiment ces textes qui nous nourrissent, mais la vie, la vie nouvelle qu'on reçoit, on la reçoit par l'Esprit-Saint. Et la présence de l'Esprit-Saint en nous, d'ailleurs c'est nouveau dans Jean au chapitre 14, je vous donnerai un consolateur qui vous rappellera toutes mes paroles. Et je pense que c'est plus complexe, c'est moins physique, c'est moins facile à... à gérer, mais si moi je devais choisir entre être coupé de Dieu, de la relation spirituelle par la prière ou ne pas avoir de Bible, je choisirais de ne pas avoir de Bible et de garder la prière et la présence de Dieu dans ma vie.

  • Speaker #1

    Oui. Mais heureusement qu'on n'a pas à choisir.

  • Speaker #0

    Chez nous, on n'a pas besoin de choisir.

  • Speaker #1

    Pascal, je sais aussi que lors des festivités qui ont eu lieu récemment autour des 100 ans de la Ligue, il y avait comme un mot d'ordre qui venait de Jacques 1, et qui invite comme ça à faire de la place dans son cœur pour ce que dit la Bible. Ce verset dit « Recevez avec douceur la parole qui a été plantée en nous et qui peut nous sauver » . Qu'est-ce que vous avez dit autour de ça ? Comment est-ce que vous êtes tombé sur ce verset-là pour illustrer les 100 ans ?

  • Speaker #0

    Bon, alors moi, je n'aime pas... que Jean, mais j'aime aussi beaucoup Jacques. Jacques, il a vraiment cette pertinence et cette cohérence, il est très impactant. Et la richesse de ce petit texte, c'est vraiment de prendre conscience que cette parole, elle est en nous. Et d'ailleurs, pour Dieu, quand on accueille sa parole, on l'accueille lui-même. Donc ça, c'est aussi, encore une fois, mais j'étais dans Jean XIV, c'est sûrement ailleurs aussi, mais là, j'y suis. Et nous, on a quand même ce défi par rapport à notre nom qui encourage à lire comme si c'était, entre guillemets, suffisant. Moi, ça me dérange un petit peu. Je pense qu'on a bien plus à faire que lire. Et d'avoir cette conscience que Dieu vit en nous et que sa parole est en nous et qu'on doit la faire grandir, fructifier, prendre de la place, nous. nous inspirer comme un arbre dans un jardin, dans notre jardin intime. J'ai l'impression ou j'ai le sentiment que pour une partie des chrétiens, c'est quelque chose qui pourrait être une image ou un texte de Jacques qui pourrait être très précieux. Ce n'est plus un objet extérieur. C'est vraiment... D'ailleurs, il y a aussi pour le prophète Jérémie, quand Dieu lui demande de manger le petit livre, je crois que c'est Jérémie, c'est d'accueillir à l'intérieur de soi cette présence et cette parole de Dieu. C'est ça qui lui donne de la valeur. Moi, je crois que c'est ça qui va aider les chrétiens, les croyants, l'Église, à remettre, non pas la parole au milieu du village ou l'Église au milieu du village, mais la parole au cœur de notre foi, de notre relation à Dieu.

  • Speaker #1

    Ça va peut-être nous aider à interpréter prophétiquement les implications qu'il a. C'est un article des chiffres d'une enquête de la Fédération protestante de France qui montre un net recul de la lecture de la Bible chez les protestants. 34% des protestants interrogés affirmaient lire la Bible une fois par semaine en 2010 et sont désormais plus que 20%. Cette baisse est particulièrement marquée chez les protestants non évangéliques. où seulement 11% déclarent une lecture hebdomadaire de la Bible contre 39% chez ceux se qualifiant évangéliques. Alors, ce n'est pas des données suisses, c'est plutôt des données françaises, mais on peut affirmer, je pense, sans trop de risque, que les tendances seraient similaires. Mais on pourrait dire, par rapport à ce dont on vient de discuter, que si cette lecture reste comme ça très théorique, très extérieure à la personne de Dieu, au fait de Le découvrir, lui donner de la place, se laisser transformer, c'est une pratique qui est peu à peu abandonnée. Mais prophétiquement, si les gens connaissent Dieu, ils liront. Ça va être dans l'autre sens. Comment est-ce qu'on peut encore interpréter ça ?

  • Speaker #0

    Je pense que c'est super intéressant d'avoir ces chiffres, dans le sens que ça nous permet de nous poser des vraies questions sur notre manière de croire et sur le besoin de l'Église. Jésus, lui, il a une réponse qui est hyper claire. Il dit « Si quelqu'un m'aime, il gardera ma parole et mon Père l'aimera. » Et nous viendrons à lui et nous ferons notre demeure auprès de lui. Et celui qui ne m'aime pas ne garde pas mes paroles. » Donc ça, c'est du Jésus, quoi. C'est compliqué parce que si on dit, sur les croyants, les chrétiens, s'il y a 10, 20, 30 % des croyants qui lisent la parole, d'après Jésus, c'est qu'il y a 10, 20 % des croyants qui aiment Dieu. C'est compliqué. Mais par contre, peut-être que ce que je peux dire en contrebalancement, c'est que j'ai la conviction, notamment que la louange, c'est aussi une manière de transmettre la parole. De là, l'importance d'avoir des paroles de chant qui soient justes, qui soient bénéfiques et qui soient en lien direct avec le message que Dieu nous donne. Quand je trouve un groupe de louanges qui a des textes qui me rappellent les paroles bibliques que je connais, je l'écoute avec d'autant plus de joie. Et puis quand je suis à l'église et que je découvre des textes qui sont difficiles d'accès ou qui disent gros n'importe quoi, il n'y en a pas forcément beaucoup, mais de temps en temps, je suis quand même étonné. Calvin avait la même préoccupation en se disant... pour enseigner les gens. Il n'y a pas que le sermon, il n'y a pas que la lecture de la Bible, il y a d'autres moyens. Et notamment, moi je suis persuadé que, par exemple, en Suisse romande, la théologie globale, un peu le cœur de la théologie des églises évangéliques, elle a été très très fortement façonnée par les recueils de chants. Alors au début, il y a longtemps, il y avait les recueils de la Ligue, qui était... une période où vraiment les paroles étaient très travaillées, très importantes, mais aussi avec des petits choeurs tout simples qui rappelaient des choses importantes. Depuis des décennies, maintenant ça a été Jeunesse en Mission, maintenant ça s'est beaucoup élargi à d'autres groupes, mais on devrait vraiment choisir avec application les chants qu'on veut chanter pour déjà qu'on arrive à vivre ce qu'on chante. Voilà, donc je relativise un tout petit peu les chiffres par rapport au fait que je pense que l'enseignement et l'approche de la parole de Dieu peut se faire autant par des ouvrages, des témoignages de la louange, la lecture de la Bible, l'étude de la Bible, des questions, des études thématiques aussi, où on aborde un thème, mais il est éclairé par des textes bibliques. Donc, on n'est pas dans une pratique de lecture. On entre premièrement dans le texte, mais la pensée de Dieu, elle vient vraiment donner un éclairage sur des questions qui peuvent être très personnelles, très compliquées ou très impliquantes. Il y a eu la sexualité, les finances, l'accueil de l'étranger. Il y a des thématiques qui peuvent être abordées comme ça. Et il faudrait que dans notre communauté chrétienne, entre frères et sœurs, on arrive vraiment à éclairer avec l'Église. textes que l'on connaît, ces thématiques. Mais je remarque aussi que ça fait peur parce que, comme je vous l'ai lu tout à l'heure, si quelqu'un m'aime, il gardera ma parole. Celui qui ne m'aime pas, ne garde pas mes paroles. Donc, on a des textes qui peuvent presque... Dans la Bible, il y a des textes qui nous effrayent, qui ne sont pas faciles d'accès.

  • Speaker #1

    J'aime bien ta manière de mettre toutes les choses ensemble. Parce que un article qui a été... publié comme ça, il cherchait des causes assez directes, pas trop complexes. Il cherchait à expliquer, puis il expliquait avec le nombre de distractions. Et puis, peut-être que c'est un peu plus complexe que ça. Mais aussi, les solutions, elles sont un peu plus globales que ça. Ça veut dire que la lecture de la Bible, c'est un élément parmi beaucoup de choses qui peuvent être faites pour encourager la spiritualité. Parce que c'est ça, le but, c'est rencontrer Dieu. Enfin, c'est vraiment intéressant.

  • Speaker #0

    On sort aussi d'une période... Avant les années 60, il y avait une sorte d'accord entre la société, le politiquement correct, et puis l'enseignement ecclésial. Et aujourd'hui, c'est plus compliqué, dans le sens que la société nous entraîne dans des mouvements différents, au niveau éthique, au niveau mentalité. Aujourd'hui, en tout cas en Occident, on est vraiment dans une société qui est... consumériste et puis la religion dominante, notre idolatrice et le matérialisme. C'est difficile pour nous de lire la Bible et d'avoir un message qui devient une alternative et qui oblige quelque part à des choix. Tant qu'on est dans une société, on accorde plus ou moins, parce que l'Église s'aligne sur la mentalité et... La politique, etc. est inversée moins un petit peu, il y a comme ça. Mais aujourd'hui, en Occident, il faut quand même qu'on arrive à cette prise de conscience que si on écoute vraiment les paroles de Jésus, mais globalement l'enseignement biblique, ça peut nous contraindre, pas par la force, mais par la conviction. Ça peut nous contraindre à faire des choix de vie qu'on n'est pas prêt à faire, en tout cas pas forcément prêt à faire. donc nous

  • Speaker #1

    Dans notre ministère, on est en lien avec des gens qui vivent ça tout le temps. Ou si eux se mettent à lire la Bible, s'ils se mettent à surtout mettre en pratique les enseignements de Jésus-Christ, ils vont se retrouver rapidement en phase d'opposition concrète. On a un exemple comme ça qu'on peut partager, Aline, récent.

  • Speaker #2

    Oui, tout à fait. Par exemple, au Sri Lanka, il y a un jeune croyant, Chanuka, qui a vu son propre frère déchirer en morceaux sa Bible. et l'a jeté. Vous savez ce qu'il a fait ? En fait, suite à ça, il a récupéré les lambeaux et quand il les a montrés à un de nos partenaires sur le terrain, il avait vraiment les larmes aux yeux. Et il a dit, j'ai beaucoup pleuré ce jour-là, c'est dans la Bible que je trouve les réponses à tous mes problèmes. Et en revenant sur ce que tu disais, Pascal, en fait, il n'est pas triste parce qu'il a sacralisé la Bible. Mais il est triste parce que vraiment, il trouvait la réponse à ses problèmes dans la parole de Dieu, parce que Dieu lui parlait à travers la Bible.

  • Speaker #1

    On constate que souvent, cette Bible, pour les frères et sœurs qui sont persécutés, c'est comme une encre. Ça les rattache à Dieu directement, au milieu d'un environnement qui est plein d'adversité pour eux. Moi, je me souviens d'avoir lu l'histoire d'une femme au Nigeria. Là, on est quand même presque dans la sacralisation de la Bible, mais pour elle, ce n'était pas ça. Elle ne savait pas lire, mais elle aimait tellement s'endormir, comme ça, la tête appuyée sur sa Bible. Moi, quand j'avais lu cette histoire, j'avais trouvé ça très touchant, parce qu'il y avait comme une part de révélation que, oui, Dieu... Et sa parole, c'est ce que j'ai de plus précieux. Et puis, m'endormir là, je suis bien, je suis tranquille.

  • Speaker #2

    Et cette Bible aussi, elle peut transformer même des armes en instruments de paix. Comme par exemple, en Colombie, en 2000, frère André et son collaborateur Evertschutz ont rencontré un commandant paramilitaire et ils lui ont fait une promesse folle en lui disant que « Si tes hommes rendent leurs armes, on leur donne une Bible à chacun. » Et le commandant les a fixés. Il leur a dit « Mais vous vous rendez compte ? J'ai 26 000 hommes. » Et donc à ça, frère André lui a répondu et lui a dit « J'ai 26 000 Bibles. »

  • Speaker #1

    Oui, ils l'ont fait, cet échange. 26 000 armes, 26 000 Bibles. Et certains de ces hommes sont devenus chrétiens, certains sont même devenus pasteurs.

  • Speaker #2

    Et c'est fou, une Bible contre une arme, ça pourrait carrément être un récit fictif, mais c'est bien réel. Et en parlant de cet ami de Frère André, Evershoot, on voulait aussi vous dire que cette année, on a la chance de pouvoir l'accueillir à notre journée annuelle qui aura lieu le 27 septembre. Donc notez-le dans votre agenda le 27 septembre et venez le rencontrer. Et si vous désirez plus d'informations à ce sujet, Vous pouvez faire un tour sur notre site internet.

  • Speaker #1

    C'est ce genre d'histoire qui se répète, des histoires incroyables autour de la Bible, portes ouvertes le long des 70 ans de notre histoire, il y en a beaucoup. J'aime bien encore en partager une maintenant avec vous, en Chine. Dans les années 80, il y avait une petite fille qui s'appelait Shen Xing. Elle vivait dans une région où les Bibles étaient presque introuvables. Sa famille, elle n'avait que quelques pages du livre des actes, ils partageaient ça, c'était leur trésor. Puis sa mère, qui était un alphabète un jour, elle reçoit une Bible complète. C'est un miracle à l'époque. Alors elle a appris à lire avec la Bible, mot par mot, parce qu'elle s'est dit « Mais si je peux lire la parole de Dieu, je vais apprendre à connaître beaucoup mieux mon Sauveur. » Et puis des années plus tard, en 2023, Shen Xing, cette petite fille alors qui était devenue une femme, elle découvre que cette Bible, elle venait sans doute d'un projet perle. projet fou, de débarquement d'un million de bibles livrées en une nuit sur une plage en Chine par des partenaires de notre organisation. Et une de ces bibles était arrivée jusque dans cette famille-là et avait changé la foi de toute une famille et permis à cette femme d'apprendre à lire.

  • Speaker #2

    Et justement, cette mission Père, moi, c'est une histoire qui me touche particulièrement. On va vous en parler plus dans le prochain podcast. Mais c'est tellement beau de voir comment cette bible parmi un million de Bible a vraiment changé la vie de cette petite fille et la vie de sa famille.

  • Speaker #1

    Et c'est ça qu'on célèbre aujourd'hui. 100 ans de la Ligue pour la lecture de la Bible, 70 ans de Portes ouvertes. C'est beaucoup de fidélité, c'est beaucoup de foi. Et puis la Bible, souvent, elle reste le bien le plus précieux que les chrétiens ont. Et moi, j'aimerais bien t'entendre, Pascal, avec tous les camps que vous avez organisés, avec toutes les formations d'adultes, etc. Est-ce que vous aussi, vous recevez des témoignages de personnes en Suisse qui sont transformées suite à ce que vous entreprenez ?

  • Speaker #0

    Oui, un petit peu partout où qu'on aille, quelles que soient les églises ou les familles d'églises, on a quand même énormément de gens, encore dernièrement, justement au Saint-An, des gens qui disent « Ah mais moi, j'ai rencontré Dieu dans le cadre de la Ligue pour la Lecture de la Bible, dans un camp ou dans d'autres activités » . Et puis, c'est vrai que les gens, pour certains, ont commencé vraiment à lire la Bible régulièrement parce que c'est devenu leur repos tête, comme tu disais tout à l'heure. C'est-à-dire qu'ils y ont découvert un message de la part de Dieu, de son amour, mais pas que de son amour, d'une vision révolutionnaire de la vie. Donc, il y a des changements de vie qui touchent tous les domaines. Peut-être que ça, c'est un des points que tous ces pays qui n'ont pas accès à la Bible et au projet de Dieu pour l'humanité et pour eux-mêmes peuvent nous apprendre. C'est-à-dire que moi, ce que j'ai constaté, c'est un peu un contre-témoignage, mais j'y vais quand même. Moi, j'ai constaté que pour un grand nombre de chrétiens, le texte n'est même plus lu parce qu'il est... C'est comme s'il était su ou il y a... Ah non, mais c'est bon, je connais. Ah non, non, mais c'est bon, je connais. et en fait on passe à côté d'un nombre de... perles profondes et enrichissantes qui changeraient notre quotidien, notre attitude, notre regard, notre connaissance de Dieu, de nous-mêmes, notre regard sur la société. Et moi, ce que j'aimerais énormément, c'est... Enfin, j'ai eu ça dans certains camps aussi, des gens qui disaient « Mais j'avais jamais lu ce texte comme ça » . On essaye de le faire aussi avec un petit guide qui s'appelle le guide Expresso, qui sélectionne des tout petits versets et on s'applique à ne pas choisir les versets stars, c'est-à-dire ceux qui sont répétés partout, tout le temps, dans toutes les églises et les mouvements chrétiens, ceux qu'on aime particulièrement. Mais à chercher un peu les perles, justement, comme on l'a dit tout à l'heure. Et c'est vrai qu'il y a beaucoup de personnes qu'on rencontre, qu'on fréquente, qui sont étonnées, qui disent « mais c'est dans la Bible, ça ? J'avais jamais lu ça ! » Ah bon, c'est vraiment étonnant, et c'est des choses qui peuvent être très profondes, vraiment. Et rien que le petit texte auquel j'ai fait référence, il est très, très interpellant. Donc, j'aimerais beaucoup avoir plus de témoignages qui disent non pas je connais, ça m'a fait du bien autrefois, je me suis converti il y a 40 ans, blablabla, ou il y a 5 ans. Mais des témoignages qui disent mais c'est incroyable ce que je viens de découvrir comme trésor. Est-ce que c'est vraiment ça la pensée de Dieu par rapport à ce que je vis au quotidien ? Pour moi, la Bible, c'est... C'est un livre révolutionnaire, parce que notre Dieu est révolutionnaire. Il propose une révolution, on appelle ça une conversion, mais une révolution de nos vies, de nos regards. C'est vraiment mon souhait, ça.

  • Speaker #1

    Oui, on vous souhaite ça pour les 100 prochaines années.

  • Speaker #0

    Amen !

  • Speaker #1

    Pour vous raccompagner, beaucoup de gens. dans la suite de votre ministère ? Et puis, je ne sais pas si tu veux partager encore une aspiration que vous avez en tant qu'équipe pour la suite.

  • Speaker #0

    Nous, notre préoccupation actuelle, c'est vraiment d'encourager chacun à rencontrer Dieu. Donc ça, c'est vraiment la ligne qu'on a depuis le début. Et aujourd'hui, on se rend compte que ce défi, il touche à la fois à des questions technologiques ou techniques. Donc comment est-ce qu'on fait avec les réseaux sociaux, comment est-ce qu'on fait avec la vidéo, comment est-ce qu'on fait avec le texte, etc. Ça c'est un des points, le côté plutôt le défi technique. Et puis l'autre défi que moi en tout cas j'ai très très à cœur, moi j'aimerais beaucoup qu'on arrive à travailler avec les églises, proches des églises, pour porter ensemble cette préoccupation de la conscience de la présence de Dieu, que Dieu est là. que quand on écoute sa parole, quand on l'écoute lui-même, quand on l'accueille, ça va entraîner des changements de manière simple et naturelle, pas par légalisme, pas par obligation, mais par conviction profonde. Voilà, peut-être qu'il faut qu'on dépasse un petit peu une certaine lassitude ou une certaine fatigue, voire une certaine prétention des chrétiens d'avoir tout découvert. Non, non, il y a beaucoup, beaucoup, beaucoup de richesses à découvrir et elles sont fantastiques. Et c'est ça le projet de Dieu, c'est de nous emporter avec lui pour préparer son royaume, pour le manifester. Et puis pour qu'il puisse prendre la place à la fois dans nos vies, dans nos cœurs, dans l'Église et sur la terre, dans la société, jusqu'à ce qu'il vienne.

  • Speaker #2

    C'est des beaux défis que vous avez devant vous. Mais en tout cas, on remercie vraiment le Seigneur pour sa fidélité au sein de la Ligue. On le remercie de vous avoir tellement utilisé pour bénir la Suisse, pour bénir chacun d'entre nous au travers de votre ministère. Et nous prions vraiment qu'il puisse continuer, qu'il puisse toujours être le centre de vos préoccupations à la Ligue.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup pour ces discussions. On voit que les challenges sont différents. Ici, on a la Bible. Peut-être qu'on aurait tendance à... oublier de la lire ou peut-être avoir du mal à la lire avec l'implication que ça demande. Et puis pour les chrétiens persécutés, l'accès à la Bible, ça reste un enjeu. La formation, l'alphabétisation aussi.

  • Speaker #2

    Oui, merci Rebecca pour ce beau résumé de ce podcast. Et ça sera la conclusion pour aujourd'hui. Merci Pascal pour ta présence avec nous aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Merci, merci pour votre accueil.

  • Speaker #2

    Et chers auditeurs, dites-nous en commentaire Quels sont vos souvenirs avec la Ligue et quelle place la Bible occupe dans votre vie de foi ? On a hâte de vous lire ! Et je pense que Rébecca, tu as un petit commentaire. Au lieu de l'écrire, est-ce que tu peux nous le dire ?

  • Speaker #1

    Oui, alors si moi j'avais dû écrire un commentaire, effectivement, j'ai un petit souvenir perso avec la Ligue. Moi, j'ai rencontré mon mari il y a bien longtemps dans un camp de la Ligue. Donc la Ligue, comme beaucoup d'organisations, sert à sa mission et à plein d'autres choses, évidemment. Mais j'ai un lien tout particulier avec cette organisation.

  • Speaker #2

    Donc voilà, la Ligue nous bénit de manière toute différente à chacun.

  • Speaker #1

    Merci chers auditeurs pour votre fidélité et puis on se retrouve le mois prochain Aline.

  • Speaker #2

    A bientôt !

  • Speaker #1

    Bye bye !

Description

Cet épisode aborde le thème fondamental de la Bible. Où en est-on aujourd’hui avec sa lecture, son accès, sa place dans la vie des chrétiens ?


Pour en parler, nous recevons Pascal Grosjean, co-directeur de la Ligue pour la lecture de la Bible Suisse, à l’occasion d’une année marquée par les 70 ans de Portes Ouvertes et les 100 ans de la Ligue. Ensemble, nous faisons un état des lieux de la Bible: là où elle nourrit la foi, là où elle manque cruellement, et là où elle attend d’être redécouverte.


Nous ne manquerons pas de redire aussi que lire la Bible est bien plus qu’un acte spirituel: c’est entretenir une relation vivante avec Dieu, entendre sa voix, être transformé par sa Parole.


Dans cet épisode, nous partons pour un voyage bouleversant au cœur de la foi chrétienne à travers les continents : Asie, Afrique, Amérique du Sud… Des régions du monde où la Bible ne va pas de soi, où elle est parfois interdite, surveillée, ou dangereuse à posséder. Et pourtant, elle est au centre de l’espérance, de la spiritualité, de la méditation et du soutien de milliers de chrétiens et chrétiennes persécutés.


À travers des témoignages poignants et des histoires de vie, on découvre comment des croyants risquent tout pour lire une page des Évangiles, comment un verset peut devenir une ancre dans la souffrance, et comment l’enseignement biblique nourrit leur vie de prière et leur persévérance.


Comment comprendre cet attachement profond à la Parole de Dieu ? Que signifie encore, en 2025, croire que la Bible est un bien précieux ? Peut-on encore vivre une foi enracinée dans le Nouveau Testament face aux défis de l’actualité ? Et comment, nous qui vivons en liberté, pouvons-nous soutenir l’Église persécutée ?

Ce podcast explore la culture, l’histoire biblique, et la place centrale qu’occupe Jésus-Christ dans les vies transformées par l’Évangile. À travers des récits venus du monde entier, nous plongeons dans la réalité d’un christianisme vivant, souvent éprouvé, mais profondément ancré dans l’espérance.


Un épisode qui bouleverse, interroge, encourage. Car ce n’est pas seulement une histoire de foi, c’est une invitation à redécouvrir le trésor que nous avons peut-être laissé prendre la poussière sur nos étagères.


🙏 Prenez un moment pour écouter, méditer, prier… et peut-être voir la Bible autrement.


Thèmes abordés: religion, foi chrétienne, espoir, podcast suisse, voyages, culture, histoire, histoire biblique, spiritualité, méditation, asie, afrique, amérique du sud, christianisme, croyance, monde, actualité, église persécutée, soutien, foi, évangile, Jésus-christ, Bible, Nouveau testament, souffrance, témoignage, enseignement, église, église persécutée, ong, histoires de vie, prière, vie de prière, index de persécution, open doors, chrétiennes, chrétienne, chrétien, Foi et persévérance


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Je tiens audacieux,

  • Speaker #1

    un podcast proposé par Portes Ouvertes. Bonjour à tous et bienvenue dans un nouvel épisode de notre podcast. On espère que vous allez bien, vous, votre famille, votre foi. Bonjour Aline, comment ça va toi ?

  • Speaker #2

    Bonjour Rebecca, bonjour chers auditeurs et auditrices. Eh bien moi ça va bien, le soleil brille, heureuse de revenir d'un voyage dans le sud où j'ai pu rencontrer des frères et sœurs. Et aujourd'hui, nous avons le plaisir d'avoir avec nous Pascal Grosjean, qui est le co-directeur de la Ligue pour la lecture de la Bible suisse. Bienvenue Pascal !

  • Speaker #0

    Bonjour, merci beaucoup pour votre accueil, ça fait vraiment plaisir.

  • Speaker #1

    Alors on se réjouit beaucoup de passer un moment avec toi. Alors premièrement parce que la Bible et la lecture de la Bible, c'est quelque chose qui nous intéresse. Pour Portes Ouvertes, c'est avec cette importance de procurer des Bibles à des chrétiens, des XURSS. que tout a commencé, et puis aussi parce que la Ligue et Portes Ouvertes ont en commun cette année de pouvoir fêter alors 100 ans pour vous, 70 ans pour nous. On célèbre la fidélité de Dieu en faveur de ce qu'il nous appelle à faire. Alors ouais, une bienvenue toute spéciale pour cet épisode.

  • Speaker #0

    Merci.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu peux nous dire un peu quelle relation tu as, toi, à la Bible ? On va commencer comme ça.

  • Speaker #0

    Alors on commence par une question qui est assez complexe en fait. Cette question de la relation à la Bible. Elle touche à plusieurs domaines. Elle touche d'abord à ma foi personnelle et puis à mon amour pour Dieu. Dans le sens que je ne pense pas que je serais intéressé par la lecture de la Bible si je ne croyais pas en Dieu et si je ne l'aimais pas et si je ne croyais pas qu'il m'aime. C'est-à-dire que son intention, c'est une intention d'amour. Et puis après, j'ai un deuxième rapport à la Bible. C'est un livre avec des pages, avec des lettres. Comme il y a beaucoup de livres avec des pages, avec des lettres, j'ai des fois un petit peu de la peine à « sacraliser l'objet » . Même si je crois profondément que Dieu nous parle au moyen, au travers de la Bible, mais c'est vraiment grâce à sa présence et son esprit. Donc il y a en même temps ce rapport spirituel, on va dire, et même affectif, profond. Et puis, en même temps, ça reste un objet. Donc, si on lit un texte sur un smartphone, pour moi, c'est tout à fait aussi valable que la Bible.

  • Speaker #1

    Les deux sont la parole de Dieu. Et puis, le plus important, c'est le Seigneur.

  • Speaker #0

    Voilà. En gros. Oui, oui. Je pense qu'il y avait un terme qui était utilisé. Je ne sais pas si ça se fait toujours, de parler de bibliolâtre, des gens qui... ou qui idéalisent ou qui ont pris pour idole le livre, la Bible, comme une sorte d'objet magique, comme une baguette magique. Et puis, moi, je n'entre pas tellement dans cette lignée-là.

  • Speaker #1

    Oui, mais on imagine Pascal, directeur de la Ligue pour la lecture de la Bible. Est-ce que toi, tu es un grand lecteur de la Bible ?

  • Speaker #0

    Alors moi, je suis un lecteur régulier de la Bible. Et puis, je ne suis pas un lecteur systématique de la Bible. Alors, je dis ça, ce n'est pas tout à fait vrai, parce qu'à cause ou grâce à mon travail, quand on fait des commentaires bibliques, où j'étais rédacteur en chef d'un guide, le guide Expresso, il y a vraiment ce suivi, cette lecture de l'entier de la Bible, la sélection de textes, etc. Mais à titre personnel, j'ai plutôt des pensées, des textes qui m'habitent. et qui me travaille sur un peu des longues périodes. Donc là, dans la période actuellement, il y a une réflexion qui est présente avec différents textes qui se recoupent. Donc j'ai vraiment cette Ausha. J'ai de la peine, en fait, à avoir une lecture uniquement, on va dire systématique, suivie, qui passe, pas du coq à l'âne, mais disons, parfois, c'est un petit peu ça, chaque jour, un autre texte. Moi, j'ai besoin d'avoir plus de temps. pour me plonger dans une thématique qui m'interpelle, suite à une lecture, un petit verset ou une pensée. Ou même, j'ai beaucoup de textes qui me reviennent en mémoire dans des situations de vie. Une des choses qui m'intéresserait, c'est de savoir si les chrétiens en général sont habités par ce texte qui est profondément ancré en eux, donc ils le connaissent, ils l'ont lu, etc. Et puis, quelque part, l'Esprit Saint ou les circonstances de la vie font émerger ces textes comme une réponse ou comme un éclairage. C'est ça un petit peu.

  • Speaker #1

    Oui, mais c'est vrai que pour se souvenir de ce qu'on a lu, il faut avoir déjà lu. Pour que ça puisse émerger, il faut avoir connaissance. Nous, on est pas mal dans cette dynamique-là. Est-ce qu'on a accès ? Est-ce qu'on connaît ? Est-ce qu'on a lu ? Est-ce qu'on connaît l'enseignement de Dieu au travers de la Bible ? Aline, tu nous en diras un peu plus.

  • Speaker #2

    Oui, et en fait, comme tu le disais, Pascal, la lecture de la Bible nous permet de connaître mieux Dieu. Pourquoi on lit la Bible ? C'est pour connaître davantage Dieu et le suivre. Et donc, ça a été aussi vraiment la conviction du fondateur de Portes Ouvertes, Frère André. Sa volonté, c'était vraiment que chaque chrétien puisse pouvoir lire la Bible. Et il y a aujourd'hui 70 ans, c'est toujours pas gagné et ça reste toujours une de nos missions.

  • Speaker #1

    C'est vrai que dans certains pays, c'est carrément interdit. Il y a des endroits alors... On connaît peut-être la Corée du Nord, qui est en numéro 1 sur l'index mondial de persécution. Mais il y a aussi des pays plus proches de nous, peut-être aussi culturellement plus proches de nous, comme le Maroc ou l'Algérie, où posséder une Bible, ça reste risqué.

  • Speaker #2

    Pascal, tu nous as parlé du papier, du numérique. Et c'est vrai qu'en fait, heureusement qu'il y a le numérique. Parce que je ne sais pas si vous saviez, vous, Rebecca et Pascal, que... Le 5 janvier 2025, il y a eu près de 800 000 téléchargements de la Bible sur l'app YouVersion. Et donc, dans certains pays comme le Pakistan, l'Égypte, la Turquie, c'est le seul moyen pour eux d'avoir accès à la Bible parce que la Bible papier est interdite. Et le gouvernement, s'il te trouve avec une Bible, t'envoie directement en prison ou autre.

  • Speaker #1

    Oui. On a fait beaucoup de contrebandes de Bible, historiquement, portes ouvertes. C'est génial de voir qu'avec le numérique, il y a d'autres moyens comme ça de passer en contrebande. Tu passes des Bibles, tu télécharges. Mais c'est vrai que dans ces pays-là, ça marque une soif des gens de pouvoir lire la Bible. Est-ce que chez nous, on a cette soif-là ? Quels sont les défis en Suisse autour de la lecture de la Bible ?

  • Speaker #0

    C'est une bonne question parce que c'est vrai qu'on s'habitue, souvent on donne de l'importance aux choses qui nous manquent. Et puis là, nous, la Bible, on l'a depuis quelques siècles. Ça a été vraiment distribué, on peut dire depuis la réforme. Il y a vraiment cet accès au texte biblique pour tout un chacun. C'était un des combats des réformateurs. Mais aujourd'hui, en Occident, alors je dirais, il y a plusieurs choses. D'une part, dans la société en général. Moi, j'ai vraiment l'impression qu'on a un retour en arrière assez fort. On est quasiment dans de l'obscurantisme. Ça veut dire qu'on refuse de faire lire la Bible, même comme un livre culturel. Il y a vraiment une méfiance par rapport à la Bible dans la société, à l'école, un petit peu partout. Donc ça, c'est un des aspects que je trouve quand même assez fort. On a une sorte de laïcité castratrice. On n'a pas une laïcité qui permet à chacun. de découvrir et de s'exprimer. Donc ça, c'est un des aspects. Et puis au niveau des chrétiens, j'ai beaucoup de questions. Je me pose la question, par exemple, si on n'est pas en train de revenir à une communication de la pensée de Dieu où on fait un petit peu l'impasse sur la Bible, le texte biblique, et puis on se confie dans le clergé, c'est-à-dire le clergé évangélique pour nous, où il y a des orateurs. qui ont la mission et le pouvoir de décider qu'est-ce qui va être partagé avec l'Église, avec la communauté, avec les croyants. Donc, peut-être que c'est plus facile aussi en termes de relation d'être à l'écoute d'une personne que d'étudier, de se plonger dans un livre pour beaucoup de gens. Donc, voilà, il y a pas mal de questions comme ça qui m'interpellent aujourd'hui en me disant... Est-ce que finalement, ce privilège qui arrivait après la réforme avec l'imprimerie, etc., ce n'est pas quelque chose qui est un peu mis de côté au profit de certaines figures ou certains... leaders qui dispensent leur compréhension, leur perception de la bonne nouvelle, de l'évangile et de la Bible et du contenu de la Bible.

  • Speaker #1

    Mais tu vois le lien entre l'effort que ça demande par rapport au fait peut-être de consommer quelque chose que quelqu'un aurait travaillé pour nous.

  • Speaker #0

    Oui, je pense que la lecture aujourd'hui, l'approche de la lecture a quand même beaucoup changé. il y a toute une période où le... Les chrétiens ont lu la Bible par devoir, par quelque part presque obligation. Et puis c'était dans l'ère du temps. C'était l'obéissance, c'était la discipline, c'était ces valeurs-là qui étaient les valeurs premières. Et puis aujourd'hui, on a des valeurs qui sont très différentes, qui sont tournées sur beaucoup plus l'instantané, le moment présent, le relationnel, le visuel, le plus court, on raccourcit nos capacités d'écoute. avec toujours plus de stimulation. La lecture, même si les gens continuent à lire, ça reste compliqué. Et puis, l'étude d'un texte, c'est aujourd'hui en lien avec la scolarité, avec le devoir, avec l'obligation. Donc, il y a tous ces éléments, mais moi, je n'y vois pas forcément un gros problème. Je pense qu'on devrait se poser la question de la valeur de l'oralité, par exemple. Le fait de dire, de partager, d'être plus dans un... une utilisation relationnelle du texte et peut-être aussi la place de l'art. L'art a vraiment... Voilà, il y a des cultures. Par exemple, dans certains pays d'Afrique, on connaît les griots qui sont des gens qui racontent finalement ce que c'est moins valable. Et puis pendant des siècles, on a raconté la Bible et il y a des gens qui l'ont apprise comme des histoires qu'on apprend Par cœur, je pense qu'il faut avoir vraiment cette ouverture à des médias différents et se dire que la Bible, l'objet numérique ou l'objet papier, c'est super important, notamment pour des gens qui doivent découvrir quelque chose. Et après, on peut encore se poser la question de la valeur du témoignage, dans le sens où le témoignage est un témoignage qui porte la parole de Dieu. Puisque c'est déjà ce que fait Jésus. Jésus dit « les paroles que je vous dis, je les reçois de mon Père » . Et nous, les paroles qu'on reçoit de Jésus, portées par l'Esprit-Saint, on doit les porter plus loin. Et en fait, c'est tout ça. La Bible, en tant qu'objet, est beaucoup plus large dans sa manière d'être diffusée, partagée. Donc, c'est plein de réflexions. Vous avez des sujets quand même assez complexes. La Bible est un sujet, ou la parole de Dieu, quand on l'appelle comme ça, est un sujet aussi assez complexe.

  • Speaker #1

    Oui, je suis d'accord. Mais je ressens aussi, nous on parle de intolérance séculariste, par rapport à ce que tu disais au début, par rapport à faire lire la Bible aux enfants. Et toi, tu utilisais un terme comme c'est une laïcité qui ne veut pas, en fait. Oui,

  • Speaker #0

    moi,

  • Speaker #1

    je pense qu'on cache. On observe ça un peu, c'est vrai. Et puis, je trouve intéressant quand tu parles de raconter la Bible. On le fait beaucoup aux enfants. Et puis, peut-être qu'à notre époque, on aime entendre. plus que étudier. Effectivement, ça résonne autrement.

  • Speaker #2

    Oui, c'est vraiment intéressant parce que c'est vrai que dans le monde, il y a beaucoup de cultures qui sont orales, comme tu l'as mentionné. Donc, ça nous pose vraiment la question, mais comment nous réinventer pour que la Bible puisse être toujours partagée, mais aussi fasse partie de notre vie. Et par rapport aussi à ce que tu disais, il me semble que c'est Frère André, justement, qui disait que il y a des personnes qui n'ouvriront jamais la Bible, mais en fait, nous sommes la Bible pour eux. Notre témoignage que nous avons auprès de nos contemporains, c'est là qu'ils vont voir et entendre parler de Dieu.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Enfin, je lisais, moi j'aime beaucoup l'évangile de Jean, ce que Jésus partage avant de quitter, au chapitre 14. Il y a vraiment un lien direct entre la présence de Dieu, l'amour de Dieu et l'amour. pour Dieu, et puis la parole, ses paroles, sa parole. Et c'est vrai que peut-être qu'on a un peu trop détaché l'objet, le livre, comme s'il était détaché de son auteur quelque part, ou de son inspirateur, c'est peut-être mieux de le dire comme ça. Il faut vraiment réussir, en tout cas en Occident, je pense, à retrouver la conscience de la présence de Dieu. Nous, on est là, ce matin, on est trois dans ce petit studio, on se parle, on a des paroles, mais on se regarde, on a des interactions, on est conscient qu'on est présent, même si on ne se regarde pas à chaque instant. Peut-être que la difficulté pour les chrétiens aujourd'hui, c'est qu'on n'a pas une représentation matérielle, physique ou même visuelle de Dieu. Et qu'on a cet objet ou ces objets, et comment est-ce qu'on peut faire pour qu'il y ait vraiment, dans cette approche de la Bible, qu'il y ait vraiment cette révélation régulière de la présence de Dieu, en toute simplicité ? Je dirais que par rapport à ces pays où il n'y a pas d'autres moyens, les gens qui sont touchés, ils ne sont pas touchés parce qu'ils ont un livre, ils sont touchés parce que tout d'un coup, ils prennent conscience que Dieu leur parle. Et il y a au fond d'eux-mêmes... Leur esprit qui leur témoigne que oui, c'est ça dont j'ai besoin, oui, c'est la vérité, oui, c'est... Dieu s'approche de moi, je rencontre Dieu. Et c'est aussi pour ça que certaines cultures ou certains pays vont essayer d'interdire le livre, ou alors la radio, ou alors le support informatique, parce que quelque part, même eux, en étant non-croyants, ils constatent qu'il y a un impact. de cette parole de Dieu, parce que c'est Dieu lui-même qui parle à nos cœurs. Et ça, c'est quelque chose qui est à la fois miraculeux, quand même assez mystérieux, peut-être un peu mystique, je ne sais pas si on ose dire ça.

  • Speaker #1

    Oui, mais l'aspect de la révélation, surtout quand tu es minoritaire dans une culture très forte, il est puissant pour pouvoir comme ça te retourner, alors que tu es dans un milieu qui ne connaît rien d'autre. Les témoignages que nous on reçoit, ils sont très très forts par rapport à ça. Moi, je te rejoins. J'apporte quelque chose de nouveau à la discussion, une phrase un peu inspirante comme ça à discuter. On avait posé la question suivante à un vieux prédicateur britannique du 19e siècle, Charles Spurgeon. On lui demandait qu'est-ce qui est le plus important, lire la Bible ou prier ? C'est un peu une question de pharisien à Jésus, c'est méchant comme question. Mais avant de vous donner sa réponse à lui, moi j'aimerais bien vous entendre. Peut-être Pascal d'abord. Qu'est-ce que tu répondrais, toi, si on te posait cette question-là ?

  • Speaker #0

    Nous, on est la ligue pour la lecture de la Bible, donc ça peut donner l'impression que c'est vraiment ça qui est le plus important. Mais après, dans nos statuts, immédiatement, c'est rencontrer Dieu au moyen de la Bible et la prière. Donc ces deux aspects sont mis en parallèle. Quand on dit la prière, on dit la conscience de la présence de Dieu. le partage, je ne sais pas si on peut dire le dialogue, mais en tout cas la communion avec Dieu. Et je crois qu'on peut tout à fait lire la Bible pendant toute sa vie avec une approche qui est uniquement détachée de toute spiritualité. Il y a des gens qui c'est leur métier, il y a des facultés théologiques qui décortiquent la Bible en essayant le texte, mais qui ne sont pas forcément dans une relation à Dieu. ou dans une démarche même spirituelle. Donc, je ne crois pas que la lecture soit... Elle n'est de toute manière pas suffisante. C'est comme écouter une personne sans que la personne soit importante. Je trouve que cette dissociation... C'est vrai qu'on se pose la question... Enfin, pourquoi poser cette question ?

  • Speaker #1

    Tout à fait. Et toi,

  • Speaker #2

    Aline ? Je n'ose pas répondre après Pascal. Je pense que c'est vrai que c'est une question difficile mais si vraiment je devrais choisir je commencerais par dire que c'est la Bible car c'est en lisant la Bible que ça nous pousse à prier que ça inspire nos prières et que ça nous permet de connaître Dieu, qui il est comment s'adresser à lui mais à la fois, je me réfère encore à frère André qui disait la prière est comme respirer Merci. Et il y a aussi Oswald Chambers qui dit « Le concept correct de la prière est de penser à la prière comme le souffle dans nos poumons et le sang dans nos cœurs. » Donc au final, je dirais qu'il n'y a pas l'un plus important que l'autre. La Bible et la prière sont importants.

  • Speaker #1

    Alors Spurgeon, il avait été, je crois, très sage sur ce coup-là. Il avait dit « Est-ce qu'il faut choisir entre… » inspiré et expiré. Il avait repris l'image de la respiration en disant prier et lire la Bible, c'est comme inspirer et expirer. régulièrement, il faut pratiquer les deux. Et puis les deux alimentent la vie, en vrai.

  • Speaker #2

    Tout à fait.

  • Speaker #0

    J'aimerais quand même rajouter quelque chose. Je ne prêche pas pour ma paroisse. Je pense qu'un croyant, dans une situation où il serait enfermé dans une cellule ou coupé de tout, l'Esprit Saint est avec lui et la relation à Dieu par la prière. peut se vivre, même sans la Bible. Moi, je ne crois pas qu'on peut se nourrir de la Bible sans la prière. Donc, je mettrais quand même un accent prioritaire à la prière. La Bible, c'est vraiment ces textes qui nous nourrissent, mais la vie, la vie nouvelle qu'on reçoit, on la reçoit par l'Esprit-Saint. Et la présence de l'Esprit-Saint en nous, d'ailleurs c'est nouveau dans Jean au chapitre 14, je vous donnerai un consolateur qui vous rappellera toutes mes paroles. Et je pense que c'est plus complexe, c'est moins physique, c'est moins facile à... à gérer, mais si moi je devais choisir entre être coupé de Dieu, de la relation spirituelle par la prière ou ne pas avoir de Bible, je choisirais de ne pas avoir de Bible et de garder la prière et la présence de Dieu dans ma vie.

  • Speaker #1

    Oui. Mais heureusement qu'on n'a pas à choisir.

  • Speaker #0

    Chez nous, on n'a pas besoin de choisir.

  • Speaker #1

    Pascal, je sais aussi que lors des festivités qui ont eu lieu récemment autour des 100 ans de la Ligue, il y avait comme un mot d'ordre qui venait de Jacques 1, et qui invite comme ça à faire de la place dans son cœur pour ce que dit la Bible. Ce verset dit « Recevez avec douceur la parole qui a été plantée en nous et qui peut nous sauver » . Qu'est-ce que vous avez dit autour de ça ? Comment est-ce que vous êtes tombé sur ce verset-là pour illustrer les 100 ans ?

  • Speaker #0

    Bon, alors moi, je n'aime pas... que Jean, mais j'aime aussi beaucoup Jacques. Jacques, il a vraiment cette pertinence et cette cohérence, il est très impactant. Et la richesse de ce petit texte, c'est vraiment de prendre conscience que cette parole, elle est en nous. Et d'ailleurs, pour Dieu, quand on accueille sa parole, on l'accueille lui-même. Donc ça, c'est aussi, encore une fois, mais j'étais dans Jean XIV, c'est sûrement ailleurs aussi, mais là, j'y suis. Et nous, on a quand même ce défi par rapport à notre nom qui encourage à lire comme si c'était, entre guillemets, suffisant. Moi, ça me dérange un petit peu. Je pense qu'on a bien plus à faire que lire. Et d'avoir cette conscience que Dieu vit en nous et que sa parole est en nous et qu'on doit la faire grandir, fructifier, prendre de la place, nous. nous inspirer comme un arbre dans un jardin, dans notre jardin intime. J'ai l'impression ou j'ai le sentiment que pour une partie des chrétiens, c'est quelque chose qui pourrait être une image ou un texte de Jacques qui pourrait être très précieux. Ce n'est plus un objet extérieur. C'est vraiment... D'ailleurs, il y a aussi pour le prophète Jérémie, quand Dieu lui demande de manger le petit livre, je crois que c'est Jérémie, c'est d'accueillir à l'intérieur de soi cette présence et cette parole de Dieu. C'est ça qui lui donne de la valeur. Moi, je crois que c'est ça qui va aider les chrétiens, les croyants, l'Église, à remettre, non pas la parole au milieu du village ou l'Église au milieu du village, mais la parole au cœur de notre foi, de notre relation à Dieu.

  • Speaker #1

    Ça va peut-être nous aider à interpréter prophétiquement les implications qu'il a. C'est un article des chiffres d'une enquête de la Fédération protestante de France qui montre un net recul de la lecture de la Bible chez les protestants. 34% des protestants interrogés affirmaient lire la Bible une fois par semaine en 2010 et sont désormais plus que 20%. Cette baisse est particulièrement marquée chez les protestants non évangéliques. où seulement 11% déclarent une lecture hebdomadaire de la Bible contre 39% chez ceux se qualifiant évangéliques. Alors, ce n'est pas des données suisses, c'est plutôt des données françaises, mais on peut affirmer, je pense, sans trop de risque, que les tendances seraient similaires. Mais on pourrait dire, par rapport à ce dont on vient de discuter, que si cette lecture reste comme ça très théorique, très extérieure à la personne de Dieu, au fait de Le découvrir, lui donner de la place, se laisser transformer, c'est une pratique qui est peu à peu abandonnée. Mais prophétiquement, si les gens connaissent Dieu, ils liront. Ça va être dans l'autre sens. Comment est-ce qu'on peut encore interpréter ça ?

  • Speaker #0

    Je pense que c'est super intéressant d'avoir ces chiffres, dans le sens que ça nous permet de nous poser des vraies questions sur notre manière de croire et sur le besoin de l'Église. Jésus, lui, il a une réponse qui est hyper claire. Il dit « Si quelqu'un m'aime, il gardera ma parole et mon Père l'aimera. » Et nous viendrons à lui et nous ferons notre demeure auprès de lui. Et celui qui ne m'aime pas ne garde pas mes paroles. » Donc ça, c'est du Jésus, quoi. C'est compliqué parce que si on dit, sur les croyants, les chrétiens, s'il y a 10, 20, 30 % des croyants qui lisent la parole, d'après Jésus, c'est qu'il y a 10, 20 % des croyants qui aiment Dieu. C'est compliqué. Mais par contre, peut-être que ce que je peux dire en contrebalancement, c'est que j'ai la conviction, notamment que la louange, c'est aussi une manière de transmettre la parole. De là, l'importance d'avoir des paroles de chant qui soient justes, qui soient bénéfiques et qui soient en lien direct avec le message que Dieu nous donne. Quand je trouve un groupe de louanges qui a des textes qui me rappellent les paroles bibliques que je connais, je l'écoute avec d'autant plus de joie. Et puis quand je suis à l'église et que je découvre des textes qui sont difficiles d'accès ou qui disent gros n'importe quoi, il n'y en a pas forcément beaucoup, mais de temps en temps, je suis quand même étonné. Calvin avait la même préoccupation en se disant... pour enseigner les gens. Il n'y a pas que le sermon, il n'y a pas que la lecture de la Bible, il y a d'autres moyens. Et notamment, moi je suis persuadé que, par exemple, en Suisse romande, la théologie globale, un peu le cœur de la théologie des églises évangéliques, elle a été très très fortement façonnée par les recueils de chants. Alors au début, il y a longtemps, il y avait les recueils de la Ligue, qui était... une période où vraiment les paroles étaient très travaillées, très importantes, mais aussi avec des petits choeurs tout simples qui rappelaient des choses importantes. Depuis des décennies, maintenant ça a été Jeunesse en Mission, maintenant ça s'est beaucoup élargi à d'autres groupes, mais on devrait vraiment choisir avec application les chants qu'on veut chanter pour déjà qu'on arrive à vivre ce qu'on chante. Voilà, donc je relativise un tout petit peu les chiffres par rapport au fait que je pense que l'enseignement et l'approche de la parole de Dieu peut se faire autant par des ouvrages, des témoignages de la louange, la lecture de la Bible, l'étude de la Bible, des questions, des études thématiques aussi, où on aborde un thème, mais il est éclairé par des textes bibliques. Donc, on n'est pas dans une pratique de lecture. On entre premièrement dans le texte, mais la pensée de Dieu, elle vient vraiment donner un éclairage sur des questions qui peuvent être très personnelles, très compliquées ou très impliquantes. Il y a eu la sexualité, les finances, l'accueil de l'étranger. Il y a des thématiques qui peuvent être abordées comme ça. Et il faudrait que dans notre communauté chrétienne, entre frères et sœurs, on arrive vraiment à éclairer avec l'Église. textes que l'on connaît, ces thématiques. Mais je remarque aussi que ça fait peur parce que, comme je vous l'ai lu tout à l'heure, si quelqu'un m'aime, il gardera ma parole. Celui qui ne m'aime pas, ne garde pas mes paroles. Donc, on a des textes qui peuvent presque... Dans la Bible, il y a des textes qui nous effrayent, qui ne sont pas faciles d'accès.

  • Speaker #1

    J'aime bien ta manière de mettre toutes les choses ensemble. Parce que un article qui a été... publié comme ça, il cherchait des causes assez directes, pas trop complexes. Il cherchait à expliquer, puis il expliquait avec le nombre de distractions. Et puis, peut-être que c'est un peu plus complexe que ça. Mais aussi, les solutions, elles sont un peu plus globales que ça. Ça veut dire que la lecture de la Bible, c'est un élément parmi beaucoup de choses qui peuvent être faites pour encourager la spiritualité. Parce que c'est ça, le but, c'est rencontrer Dieu. Enfin, c'est vraiment intéressant.

  • Speaker #0

    On sort aussi d'une période... Avant les années 60, il y avait une sorte d'accord entre la société, le politiquement correct, et puis l'enseignement ecclésial. Et aujourd'hui, c'est plus compliqué, dans le sens que la société nous entraîne dans des mouvements différents, au niveau éthique, au niveau mentalité. Aujourd'hui, en tout cas en Occident, on est vraiment dans une société qui est... consumériste et puis la religion dominante, notre idolatrice et le matérialisme. C'est difficile pour nous de lire la Bible et d'avoir un message qui devient une alternative et qui oblige quelque part à des choix. Tant qu'on est dans une société, on accorde plus ou moins, parce que l'Église s'aligne sur la mentalité et... La politique, etc. est inversée moins un petit peu, il y a comme ça. Mais aujourd'hui, en Occident, il faut quand même qu'on arrive à cette prise de conscience que si on écoute vraiment les paroles de Jésus, mais globalement l'enseignement biblique, ça peut nous contraindre, pas par la force, mais par la conviction. Ça peut nous contraindre à faire des choix de vie qu'on n'est pas prêt à faire, en tout cas pas forcément prêt à faire. donc nous

  • Speaker #1

    Dans notre ministère, on est en lien avec des gens qui vivent ça tout le temps. Ou si eux se mettent à lire la Bible, s'ils se mettent à surtout mettre en pratique les enseignements de Jésus-Christ, ils vont se retrouver rapidement en phase d'opposition concrète. On a un exemple comme ça qu'on peut partager, Aline, récent.

  • Speaker #2

    Oui, tout à fait. Par exemple, au Sri Lanka, il y a un jeune croyant, Chanuka, qui a vu son propre frère déchirer en morceaux sa Bible. et l'a jeté. Vous savez ce qu'il a fait ? En fait, suite à ça, il a récupéré les lambeaux et quand il les a montrés à un de nos partenaires sur le terrain, il avait vraiment les larmes aux yeux. Et il a dit, j'ai beaucoup pleuré ce jour-là, c'est dans la Bible que je trouve les réponses à tous mes problèmes. Et en revenant sur ce que tu disais, Pascal, en fait, il n'est pas triste parce qu'il a sacralisé la Bible. Mais il est triste parce que vraiment, il trouvait la réponse à ses problèmes dans la parole de Dieu, parce que Dieu lui parlait à travers la Bible.

  • Speaker #1

    On constate que souvent, cette Bible, pour les frères et sœurs qui sont persécutés, c'est comme une encre. Ça les rattache à Dieu directement, au milieu d'un environnement qui est plein d'adversité pour eux. Moi, je me souviens d'avoir lu l'histoire d'une femme au Nigeria. Là, on est quand même presque dans la sacralisation de la Bible, mais pour elle, ce n'était pas ça. Elle ne savait pas lire, mais elle aimait tellement s'endormir, comme ça, la tête appuyée sur sa Bible. Moi, quand j'avais lu cette histoire, j'avais trouvé ça très touchant, parce qu'il y avait comme une part de révélation que, oui, Dieu... Et sa parole, c'est ce que j'ai de plus précieux. Et puis, m'endormir là, je suis bien, je suis tranquille.

  • Speaker #2

    Et cette Bible aussi, elle peut transformer même des armes en instruments de paix. Comme par exemple, en Colombie, en 2000, frère André et son collaborateur Evertschutz ont rencontré un commandant paramilitaire et ils lui ont fait une promesse folle en lui disant que « Si tes hommes rendent leurs armes, on leur donne une Bible à chacun. » Et le commandant les a fixés. Il leur a dit « Mais vous vous rendez compte ? J'ai 26 000 hommes. » Et donc à ça, frère André lui a répondu et lui a dit « J'ai 26 000 Bibles. »

  • Speaker #1

    Oui, ils l'ont fait, cet échange. 26 000 armes, 26 000 Bibles. Et certains de ces hommes sont devenus chrétiens, certains sont même devenus pasteurs.

  • Speaker #2

    Et c'est fou, une Bible contre une arme, ça pourrait carrément être un récit fictif, mais c'est bien réel. Et en parlant de cet ami de Frère André, Evershoot, on voulait aussi vous dire que cette année, on a la chance de pouvoir l'accueillir à notre journée annuelle qui aura lieu le 27 septembre. Donc notez-le dans votre agenda le 27 septembre et venez le rencontrer. Et si vous désirez plus d'informations à ce sujet, Vous pouvez faire un tour sur notre site internet.

  • Speaker #1

    C'est ce genre d'histoire qui se répète, des histoires incroyables autour de la Bible, portes ouvertes le long des 70 ans de notre histoire, il y en a beaucoup. J'aime bien encore en partager une maintenant avec vous, en Chine. Dans les années 80, il y avait une petite fille qui s'appelait Shen Xing. Elle vivait dans une région où les Bibles étaient presque introuvables. Sa famille, elle n'avait que quelques pages du livre des actes, ils partageaient ça, c'était leur trésor. Puis sa mère, qui était un alphabète un jour, elle reçoit une Bible complète. C'est un miracle à l'époque. Alors elle a appris à lire avec la Bible, mot par mot, parce qu'elle s'est dit « Mais si je peux lire la parole de Dieu, je vais apprendre à connaître beaucoup mieux mon Sauveur. » Et puis des années plus tard, en 2023, Shen Xing, cette petite fille alors qui était devenue une femme, elle découvre que cette Bible, elle venait sans doute d'un projet perle. projet fou, de débarquement d'un million de bibles livrées en une nuit sur une plage en Chine par des partenaires de notre organisation. Et une de ces bibles était arrivée jusque dans cette famille-là et avait changé la foi de toute une famille et permis à cette femme d'apprendre à lire.

  • Speaker #2

    Et justement, cette mission Père, moi, c'est une histoire qui me touche particulièrement. On va vous en parler plus dans le prochain podcast. Mais c'est tellement beau de voir comment cette bible parmi un million de Bible a vraiment changé la vie de cette petite fille et la vie de sa famille.

  • Speaker #1

    Et c'est ça qu'on célèbre aujourd'hui. 100 ans de la Ligue pour la lecture de la Bible, 70 ans de Portes ouvertes. C'est beaucoup de fidélité, c'est beaucoup de foi. Et puis la Bible, souvent, elle reste le bien le plus précieux que les chrétiens ont. Et moi, j'aimerais bien t'entendre, Pascal, avec tous les camps que vous avez organisés, avec toutes les formations d'adultes, etc. Est-ce que vous aussi, vous recevez des témoignages de personnes en Suisse qui sont transformées suite à ce que vous entreprenez ?

  • Speaker #0

    Oui, un petit peu partout où qu'on aille, quelles que soient les églises ou les familles d'églises, on a quand même énormément de gens, encore dernièrement, justement au Saint-An, des gens qui disent « Ah mais moi, j'ai rencontré Dieu dans le cadre de la Ligue pour la Lecture de la Bible, dans un camp ou dans d'autres activités » . Et puis, c'est vrai que les gens, pour certains, ont commencé vraiment à lire la Bible régulièrement parce que c'est devenu leur repos tête, comme tu disais tout à l'heure. C'est-à-dire qu'ils y ont découvert un message de la part de Dieu, de son amour, mais pas que de son amour, d'une vision révolutionnaire de la vie. Donc, il y a des changements de vie qui touchent tous les domaines. Peut-être que ça, c'est un des points que tous ces pays qui n'ont pas accès à la Bible et au projet de Dieu pour l'humanité et pour eux-mêmes peuvent nous apprendre. C'est-à-dire que moi, ce que j'ai constaté, c'est un peu un contre-témoignage, mais j'y vais quand même. Moi, j'ai constaté que pour un grand nombre de chrétiens, le texte n'est même plus lu parce qu'il est... C'est comme s'il était su ou il y a... Ah non, mais c'est bon, je connais. Ah non, non, mais c'est bon, je connais. et en fait on passe à côté d'un nombre de... perles profondes et enrichissantes qui changeraient notre quotidien, notre attitude, notre regard, notre connaissance de Dieu, de nous-mêmes, notre regard sur la société. Et moi, ce que j'aimerais énormément, c'est... Enfin, j'ai eu ça dans certains camps aussi, des gens qui disaient « Mais j'avais jamais lu ce texte comme ça » . On essaye de le faire aussi avec un petit guide qui s'appelle le guide Expresso, qui sélectionne des tout petits versets et on s'applique à ne pas choisir les versets stars, c'est-à-dire ceux qui sont répétés partout, tout le temps, dans toutes les églises et les mouvements chrétiens, ceux qu'on aime particulièrement. Mais à chercher un peu les perles, justement, comme on l'a dit tout à l'heure. Et c'est vrai qu'il y a beaucoup de personnes qu'on rencontre, qu'on fréquente, qui sont étonnées, qui disent « mais c'est dans la Bible, ça ? J'avais jamais lu ça ! » Ah bon, c'est vraiment étonnant, et c'est des choses qui peuvent être très profondes, vraiment. Et rien que le petit texte auquel j'ai fait référence, il est très, très interpellant. Donc, j'aimerais beaucoup avoir plus de témoignages qui disent non pas je connais, ça m'a fait du bien autrefois, je me suis converti il y a 40 ans, blablabla, ou il y a 5 ans. Mais des témoignages qui disent mais c'est incroyable ce que je viens de découvrir comme trésor. Est-ce que c'est vraiment ça la pensée de Dieu par rapport à ce que je vis au quotidien ? Pour moi, la Bible, c'est... C'est un livre révolutionnaire, parce que notre Dieu est révolutionnaire. Il propose une révolution, on appelle ça une conversion, mais une révolution de nos vies, de nos regards. C'est vraiment mon souhait, ça.

  • Speaker #1

    Oui, on vous souhaite ça pour les 100 prochaines années.

  • Speaker #0

    Amen !

  • Speaker #1

    Pour vous raccompagner, beaucoup de gens. dans la suite de votre ministère ? Et puis, je ne sais pas si tu veux partager encore une aspiration que vous avez en tant qu'équipe pour la suite.

  • Speaker #0

    Nous, notre préoccupation actuelle, c'est vraiment d'encourager chacun à rencontrer Dieu. Donc ça, c'est vraiment la ligne qu'on a depuis le début. Et aujourd'hui, on se rend compte que ce défi, il touche à la fois à des questions technologiques ou techniques. Donc comment est-ce qu'on fait avec les réseaux sociaux, comment est-ce qu'on fait avec la vidéo, comment est-ce qu'on fait avec le texte, etc. Ça c'est un des points, le côté plutôt le défi technique. Et puis l'autre défi que moi en tout cas j'ai très très à cœur, moi j'aimerais beaucoup qu'on arrive à travailler avec les églises, proches des églises, pour porter ensemble cette préoccupation de la conscience de la présence de Dieu, que Dieu est là. que quand on écoute sa parole, quand on l'écoute lui-même, quand on l'accueille, ça va entraîner des changements de manière simple et naturelle, pas par légalisme, pas par obligation, mais par conviction profonde. Voilà, peut-être qu'il faut qu'on dépasse un petit peu une certaine lassitude ou une certaine fatigue, voire une certaine prétention des chrétiens d'avoir tout découvert. Non, non, il y a beaucoup, beaucoup, beaucoup de richesses à découvrir et elles sont fantastiques. Et c'est ça le projet de Dieu, c'est de nous emporter avec lui pour préparer son royaume, pour le manifester. Et puis pour qu'il puisse prendre la place à la fois dans nos vies, dans nos cœurs, dans l'Église et sur la terre, dans la société, jusqu'à ce qu'il vienne.

  • Speaker #2

    C'est des beaux défis que vous avez devant vous. Mais en tout cas, on remercie vraiment le Seigneur pour sa fidélité au sein de la Ligue. On le remercie de vous avoir tellement utilisé pour bénir la Suisse, pour bénir chacun d'entre nous au travers de votre ministère. Et nous prions vraiment qu'il puisse continuer, qu'il puisse toujours être le centre de vos préoccupations à la Ligue.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup pour ces discussions. On voit que les challenges sont différents. Ici, on a la Bible. Peut-être qu'on aurait tendance à... oublier de la lire ou peut-être avoir du mal à la lire avec l'implication que ça demande. Et puis pour les chrétiens persécutés, l'accès à la Bible, ça reste un enjeu. La formation, l'alphabétisation aussi.

  • Speaker #2

    Oui, merci Rebecca pour ce beau résumé de ce podcast. Et ça sera la conclusion pour aujourd'hui. Merci Pascal pour ta présence avec nous aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Merci, merci pour votre accueil.

  • Speaker #2

    Et chers auditeurs, dites-nous en commentaire Quels sont vos souvenirs avec la Ligue et quelle place la Bible occupe dans votre vie de foi ? On a hâte de vous lire ! Et je pense que Rébecca, tu as un petit commentaire. Au lieu de l'écrire, est-ce que tu peux nous le dire ?

  • Speaker #1

    Oui, alors si moi j'avais dû écrire un commentaire, effectivement, j'ai un petit souvenir perso avec la Ligue. Moi, j'ai rencontré mon mari il y a bien longtemps dans un camp de la Ligue. Donc la Ligue, comme beaucoup d'organisations, sert à sa mission et à plein d'autres choses, évidemment. Mais j'ai un lien tout particulier avec cette organisation.

  • Speaker #2

    Donc voilà, la Ligue nous bénit de manière toute différente à chacun.

  • Speaker #1

    Merci chers auditeurs pour votre fidélité et puis on se retrouve le mois prochain Aline.

  • Speaker #2

    A bientôt !

  • Speaker #1

    Bye bye !

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