- Speaker #0
Bonjour chers auditeurs, heureuse de vous retrouver et bonjour à toi Aline, ma nouvelle co-animatrice de ce podcast. Je me réjouis d'enregistrer ce premier épisode avec toi.
- Speaker #1
Bonjour Rebecca, bonjour chers auditeurs et auditrices. En effet, c'est la première pour moi dans ce podcast, mais c'est vraiment une joie d'être avec vous ce matin.
- Speaker #0
Alors Aline, ce que je sais de toi, c'est que tu es originaire de Haute-Savoie. Alors ça, j'aime bien parce que j'imagine des montagnes et moi aussi, je suis une jurassienne avec des mollets solides. Je sais aussi que tu es à l'aise avec les gens en général et avec les jeunes en particulier, que tu parles plusieurs langues, alors l'anglais, le norvégien, ça c'est déjà plus spécial, et même une langue d'Asie centrale. Et puis à Portes Ouvertes, qui soutient les chrétiens persécutés, toi tu vas succéder à Marc. dans son rôle d'animateur. Alors toi, tu seras une animatrice jeunesse. Mais j'avais envie de te poser la question de qu'est-ce qui fait que tu te retrouves là, à Portes Ouvertes ?
- Speaker #1
Alors oui, je vais te répondre. Mais juste avant, pour rebondir, en effet, je viens des montagnes. J'ai grandi au pied du Mont Blanc. Donc voilà, les montagnes, c'est quelque chose que j'aime beaucoup. Et donc, je suis très reconnaissante d'au final être en Suisse, où il y a beaucoup de montagnes. Ce n'était pas prévu, mais c'est vraiment Dieu qui a conduit. Et pour répondre à ta question, comment je me suis retrouvée à Portes Ouvertes ? La réponse courte, c'est Dieu. Mais pour en dire un peu plus, Dieu m'a vraiment mise à cœur la mission. Et suite à une expérience missionnaire de six mois en Asie centrale, j'ai pu réaliser combien il est important que les chrétiens locaux soient ceux qui gèrent les églises locales, soient ceux qui soient impliqués dans les ministères, dans l'évangélisation. parce qu'au final... qui de mieux qu'eux, qui connaissent la langue et la culture et qui peuvent vraiment témoigner de façon efficace à leurs contemporains. Et en fait, ce que je trouve génial avec Portes ouvertes, c'est que la mission de Portes ouvertes est de soutenir les chrétiens locaux, de les encourager, de les fortifier pour qu'ils puissent persévérer dans leur foi, mais aussi être des lumières là où ils sont.
- Speaker #0
Mais nous, c'est vrai qu'on est ici en Suisse romande. Est-ce que toi aussi, tu te considères comme être en mission ?
- Speaker #1
Oui, tout à fait, parce que déjà, Portes ouvertes, c'est une mission, mais aussi parce qu'on est en mission là où on est, dans notre pays. Il n'y a pas besoin de partir pour être un témoin de Christ, mais aussi parce que nous faisons partie du même corps, le corps de Christ. Et comme nous dit la Bible, si un membre souffre, tous les membres souffrent également. Dieu nous demande dans l'Apocalypse... d'affirmir le reste, l'Église qui est prête à mourir. Nous sommes donc appelés à soutenir nos frères et sœurs qui souffrent de la persécution.
- Speaker #0
Merci pour ces petites présentations, Aline. En tout cas, on se réjouit de commencer cette collaboration de podcast ensemble et puis que les auditeurs puissent aussi entendre qui tu es, d'où tu viens et puis au fil du temps, ce qui t'anime, ce sera super intéressant. Merci. Et puis dans l'épisode d'aujourd'hui, il y a Aline qui est nouvelle et puis on reçoit aussi un invité spécial, c'est Raymond. Lui, il a été au service des chrétiens persécutés pendant 33 ans et avec lui, on va évoquer des souvenirs de voyage aujourd'hui. Il a voyagé en Iran, on va discuter ensemble peut-être de ce qui a changé ou pas changé dans ce pays dans lequel les chrétiens d'arrière-plan musulmans sont encore aujourd'hui souvent arrêtés, voire emprisonnés par le régime. Alors, bonjour Raymond.
- Speaker #2
Bonjour Rebecca, bonjour Aline.
- Speaker #1
Bonjour Raymond, c'est vraiment une joie pour moi de te rencontrer. J'ai beaucoup entendu parler de toi. Donc quand j'ai su qu'on allait faire un podcast avec toi, je me suis dit chouette, finalement je vais le rencontrer. Mais en revenant à l'Iran, j'ai pu apprendre qu'il y a moins d'un pour cent de chrétiens dans la population. Ils se répartissent en deux catégories. Tout d'abord, il y a les chrétiens issus des communautés historiques. Arméniens et Assyriens qui ont une liberté limitée mais qui sont reconnus. Mais cependant, ces chrétiens arméniens et assyriens n'ont pas le droit d'accueillir les convertis d'origine musulmane. Cela par le Perse et ce sont ceux qui sont le plus persécutés. Et les églises officielles leur sont interdites. Et donc ces chrétiens d'arrière-plan musulmane sont obligés de se réunir en privé en église de maison. Et en faisant ça, il s'expose à des raids de police, des arrestations et des condamnations, à de lourdes peines de prison.
- Speaker #0
Effectivement. Actuellement, le risque d'arrestation et d'emprisonnement, c'est une menace qui est bien réelle pour les chrétiens d'origine musulmane. On a récemment reçu un dossier à Portes Ouvertes qui a fait le bilan de toutes les arrestations de chrétiens d'arrière-plan musulmans en Iran en 2024. Et il était noté qu'il y avait eu 139 chrétiens qui avaient été arrêtés en raison de leur foi, 80 qui avaient été détenus, et puis 25 qui sont en train de purger de plus longues peines de prison. pour des chefs d'accusation qui concernent la sécurité nationale, ça c'est la raison officielle, alors qu'en fait, il s'agit de motifs religieux.
- Speaker #1
C'est fou.
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
Mais pour revenir à toi Raymond, combien de voyages as-tu fait en Iran ?
- Speaker #2
Alors j'ai eu à huit reprises l'occasion de me rendre en Iran entre 1998 et 2008 à peu près. C'était toujours pour rencontrer des chrétiens et puis leur apporter ce qu'ils nous demandaient. Et ce qui m'a frappé, vous avez parlé de la montagne en commençant, j'aimerais juste vous dire que Téhéran se trouve sur une pente. Les hauts de Téhéran sont à 1800 mètres d'altitude. Et ma première surprise en arrivant, c'était qu'il faisait beaucoup plus froid qu'on avait prévu parce qu'il avait neigé sur les hauteurs. Les hauteurs, ça va à plus de 5000 mètres. Et on avait vraiment un froid à cause de ce vent glacial qui descendait des montagnes. Voilà, pour la petite histoire.
- Speaker #0
Oui, on n'imagine pas tellement qu'il puisse faire froid en Iran.
- Speaker #2
Alors il faisait froid le matin, après en journée ça se réchauffait, mais comme dans bien de ces régions, on était au mois d'octobre quand même.
- Speaker #0
Et puis j'espère que vous aviez ce qu'il fallait dans les valises.
- Speaker #2
Alors dans les valises, il y avait toutes sortes de choses, sauf nos effets personnels. Nos effets personnels, c'était limité avec ce qu'on avait dans le sac à dos. Aujourd'hui, ce ne serait plus possible puisqu'on a des restrictions avec tout ce qui est couteau, tout ce qui est boisson. Mais à l'époque, c'était encore possible.
- Speaker #0
C'est vrai que tu dis que ça s'est arrêté vers 2008, donc ça fait 17 ans. que toi, tu n'es pas allé en Iran. Pourquoi ça s'est arrêté ?
- Speaker #2
Il y a eu deux choses. En fait, quand on a commencé d'aller en Iran, ça commençait de s'ouvrir pour le tourisme et on a saisi ces occasions-là. Ça s'est ouvert environ trois à quatre ans. Puis après, on voyait une année après l'autre, une restriction. Mais surtout, ce qu'on a découvert, c'est que si vous aviez dans le groupe un voyageur qui était allé trois fois, dès son quatrième voyage, Tout d'un coup, ils nous changeaient d'agence touriste, l'agence avec qui on avait contact. Ils disaient, je ne peux pas m'occuper de votre voyage, je vous transmets à un collègue. Puis en fait, c'était des collègues, c'était des services secrets qui vous espionnaient de A à Z. Et ça devenait extrêmement compliqué de faire du travail clandestin. Et puis, on y a toujours réussi. Mais ça nous compliquait la tâche d'avoir tout le temps quelqu'un sur le dos. Alors que jusque-là, les autres fois, on disait, on vous donne rendez-vous à telle heure et puis voilà.
- Speaker #0
Vous aviez quand même une certaine marge de manœuvre.
- Speaker #2
Totalement.
- Speaker #0
Mais ça veut dire que quand vous étiez sur place, vous saviez plus ou moins le programme qui vous attendait, où ça se construisait au fil des jours.
- Speaker #2
Donnez notre programme. On disait, on veut visiter telle ville, telle ville, telle ville. Une demi-journée ici, une journée là, une journée là. Puis le reste, on était libre, on se déplaçait en taxi, on allait voir qui on voulait, comment on voulait. À partir du moment où il y avait un guide pour donner un exemple, une fois, elle avait compris. compris qu'on arrivait à se déplacer par taxi donc on avait prévu une visite au marché, au bazar. Et puis on avait quand même, on devait aller apporter des choses à des chrétiens entre deux. Mais pas tout le groupe. Vous n'allez pas à 12 faire une visite. Donc il y a deux taxis qui sont allés directement au bazar à une certaine heure. Puis le troisième taxi il est parti plus vite pour aller faire ce qu'on devait faire. Et on est arrivé les trois taxis exactement au même temps au bazar. La guide ne s'est jamais rendu compte. qu'on avait fait quelque chose entre deux.
- Speaker #1
C'est incroyable de voir comment c'était minuté. Je pense que, oui, vous avez essayé de faire le plus possible, mais Dieu a aussi conduit les choses et permis ces choses parfaites. C'est chouette.
- Speaker #2
Alors maintenant, avec le recul, si je pouvais faire autrement, je dirais que chacun ne fait que maximum trois voyages. Une première année, un qui est apprenti chef de groupe. La deuxième année, il dirige le groupe. La troisième année, il fait le coach pour le deuxième et ainsi de suite. Mais c'était trop tard pour mettre ça en place une fois que les choses ont capoté.
- Speaker #0
Et puis, en 2008 après, c'est devenu trop dangereux ?
- Speaker #2
C'est-à-dire qu'il y a certains de nos groupes qui se sont fait prendre avec des bibles dans la valise. Donc, ils sont allés rechercher tout le groupe qui avait déjà passé les contrôles. ils ont tout fouillé et ils ont tout trouvé sauf des livres que j'avais qui étaient nominatifs. À remettre à une personne bien précise, ceux-là, ils ne les ont jamais trouvés. Ils ont trouvé tout le reste, sauf aussi une dame qui était habillée à l'iranienne. Ils n'ont pas détecté qu'elle faisait partie de notre groupe. Ils l'ont laissée tranquille avec sa valise. Donc, on a dû faire notre voyage en changeant complètement nos plans. J'ai fait le tour de tous les pasteurs que je connaissais en donnant deux biblios ici, trois biblios ici. Et puis, voilà, j'ai dit, voilà, c'est la dernière fois.
- Speaker #0
J'aimerais bien savoir quelle était un peu la situation des églises et des chrétiens à ce moment-là. Ça fait quand même quelques années. Est-ce que c'est un peu différent de ce qu'on vient de décrire avec ce 1% de chrétiens, ces deux catégories, et puis surtout la pression actuelle sur les chrétiens d'arrière-plan musulman alors que les autres, on les laisse plus tranquilles ? Beaucoup d'arrestations, beaucoup d'emprisonnements. Est-ce que c'était déjà le cas ?
- Speaker #2
Ce qu'il faut bien réaliser, quand on parle, il a été question de parler farsi. Ça, c'est la langue comme les enfants, les jeunes qui vont à l'école, à l'université. Ils vont forcément parler farci. Les églises historiques, ce serait un petit peu, si on voulait faire la comparaison, comme des catholiques qui auraient la messe en latin. Bien sûr, ils parlent la langue maternelle à la maison, mais ils n'apprennent pas à l'écrire, ils la maîtrisent mal. Donc déjà, de toute façon, même les églises historiques nous demandaient des bibles en farci, pour leurs jeunes. Évidemment qu'à cette époque-là, il n'y avait pas... pas ce 1 million de chrétiens ou plus qu'il y a aujourd'hui d'arrière-plan musulman, il y en avait moins. Pour vous donner un exemple, une église que j'ai visitée lors de mon premier voyage, il y avait environ 130 personnes, pratiquement tous des Arméniens. Et puis la vie est devenue de plus en plus difficile pour eux. Ils prêchaient déjà en farcie. Et le dernier voyage que j'ai fait, il n'y avait pratiquement plus que le pasteur, les anciens et le chœurs qui étaient des Arméniens. Tout le reste, ça s'était remplacé par des chrétiens d'arrière-plan musulmans. Mais au lieu d'en avoir 130, il y en avait 200 au premier culte et 200 au deuxième culte. Et à ce moment-là, Dieu m'a parlé très clairement en disant « Tu vois, tout ce que tu as amené pendant ces années, c'est comme si tu avais amené une Bible à chacun de ces gens. » Et ça, ça m'a réconforté. On a contribué à construire l'Église qui s'est formée sous nos yeux. Alors depuis, toutes ces églises qui parlent farsi ont été fermées. Je ne sais même pas s'il y en a d'autres où ça parle en arménien, en syrien, qui sont encore ouvertes. Et c'est évident que maintenant, même les églises historiques, dès qu'ils sont un tout petit peu actifs, ils doivent se réunir en secret. Oui,
- Speaker #0
on parle qu'actuellement, le dynamisme de l'église, il est plus centré sur les petites cellules. On parle de cinq petits groupes de maisons. chrétiens qui se créeraient tous les jours en Iran. Ça, c'est les chiffres qu'on a. Donc, il y a un grand dynamisme de découverte de la foi, mais de manière très souterraine. Les rassemblements comme toi, tu les as connus, ça devait être incroyable parce que ça n'existe plus aujourd'hui.
- Speaker #2
C'est clair. Je suis triste pour eux qui ne peuvent pas connaître ça. Ce qu'il faut voir aussi, s'il y a tant d'églises de maison qui se sont créées, tant de... C'est que ça correspondait à une aspiration. Par exemple, premier, deuxième voyage peut-être, quelqu'un ici était en contact avec deux femmes réfugiées de l'Iran et puis ils avaient l'adresse de la famille, donc ils nous ont donné pour mandat d'aller voir la famille, de ramener des vidéos, etc. On était au balbutiement, évidemment qu'aujourd'hui, avec nos téléphones portables, ce serait beaucoup plus simple. Mais enfin, on a filmé sa famille qui a donné un message. Et après, le frère de ces deux sœurs qui étaient ici réfugiées, Ils nous ramènent à notre hôtel. Ils ne savaient évidemment pas qui j'étais, de quelle organisation je faisais partie, et ce que j'étais venu faire en Iran. Mais vous n'auriez pas des bibles ? Et c'était un chrétien traditionnaliste, ce qu'on appellerait un orthodoxe. Et puis, ils disaient, mais vous n'auriez pas des bibles ? Parce qu'ici, tout le monde nous en demande. Donc, même ces gens-là qu'on qualifierait peut-être de chrétiens de deuxième motivation, on ne va pas dire deuxième catégorie, mais deuxième motivation, eux étaient motivés à distribuer la Bible. Comme je rencontre peu de gens ici motivés à distribuer la Bible, donc voilà. Et puis, il y a autre chose, c'est qu'ils parlent farsi, on prêche le Coran en arabe. Pour eux, excusez-moi, mais c'est du chinois. Les Iraniens, ils sont poètes, ils aiment chanter. À la mosquée, c'est interdit de chanter. Dans les églises, ça chante. La première fois qu'on a eu une de ces guides, dont on a découvert par la suite que c'était une agente de l'État, c'est elle-même qui nous a conduit dans une église qu'on ne connaissait pas. Alors sur les hauts de Téhéran, il faut aussi voir que plus on est en hauteur à Téhéran, plus on est dans les classes aisées de la société, comme par hasard l'ayatollah Khomeini s'était fait construire une maison qui domine tout le reste. Donc dans les hauts, il y a des choses qui sont permises, qui ne sont pas permises en bas. Elle nous amène dans cette église. On a assisté au culte, on n'a pas compris grand-chose parce que tout était en perçant. Mais on a vu notre guide à la fin qui était touché par le message et qui pleurait à chaudes larmes.
- Speaker #0
Parce qu'ils comprenaient ce qui était dit. La vie spirituelle était dans leur âme.
- Speaker #2
Donc, je me demande jusqu'à quel point elle nous a emmenés dans cette église pour nous faire plaisir, ou parce qu'elle avait envie d'y aller et puis c'était sa couverture. Donc voilà le genre d'expérience qu'on peut faire. Aussi, il me revient en mémoire maintenant, un pasteur assyrien, déjà dès que j'arrive dans son église, c'était dix minutes avant le culte, il me dit « tu prêches » . Alors qu'on m'avait dit, il ne faut surtout jamais prêcher en Iran. Donc vous n'avez que dix minutes pour secouer votre manche. Je peux trouver un message à apporter à ces gens. Mais surtout, son fils a commencé cette année-là l'école secondaire à 12 ans, quelque chose comme ça. Et le prof fait l'appel. Et son prénom était particulier, mais ça ne disait pas qu'il était chrétien. Par contre, son nom de famille, oui. Puis il dit, dis donc, tu viendras me voir à la fin. Et puis à la fin du cours, il va au monsieur, vous m'avez demandé, il se demande qu'est-ce qui se passe. Il avait bien détecté qu'il était chrétien, seul chrétien dans une école de 500 élèves. Dis donc, vous n'auriez pas une Bible en trois à la maison ? J'aimerais bien pouvoir en lire une. Alors il ne pouvait pas savoir que c'était le fils d'un pasteur et il ne pouvait pas savoir qu'il faisait partie de nos réseaux. Donc le papa lui a préparé. Non seulement une Bible, mais une cassette vidéo du film Jésus, et puis un livre qui explique aux musulmans comment comprendre, lire la Bible. Tout ça dans un sac scellé, parce qu'il ne faut pas que les autres puissent voir ce qu'il y a dedans. Et il a dit à son fils, écoute, c'est très important, quand tu donnes ça à ton prof, tu lui dis, voilà ce que vous m'avez demandé. Parce que si jamais il y a un témoin, il ne faut pas que ce soit du prosélytisme où tu... incite l'autre à lire ça, mais que c'est sa demande. À ce moment-là, c'était les règles. Je pense que maintenant, c'est plus serré. Donc, il l'a fait. Le prof en a parlé aux autres profs, qui ont chacun demandé leur sachet. Une année après, je suis repassé voir ce même pasteur. Je lui ai dit, dis donc, ton fils, c'est toujours la même chose. Non, non, maintenant, à l'école, tous les profs ont eu ce qu'ils voulaient. Par contre, ça vient d'autres établissements. Les mêmes demandes. Donc, voilà, ça c'est... répandu comme une traînée de poudre. Et surtout, il y avait cette aspiration à lire la Bible. Et puis alors, le prof, quand il a vu la cassette vidéo, il a compris que le film Jésus existait dans toutes sortes de langues. Donc, c'était un prof ouvert qui voulait faire comprendre qu'il existe plusieurs... Il y a 18 langues en Iran. Nous, on se plaint en Suisse des fois avec nos 3 ou 4 langues. Donc, chaque fois qu'arrivait un nouvel élève, par exemple un turcman, ou un azéri. Il demandait, via son élève chrétien, est-ce que vous n'auriez pas la cassette vidéo dans la langue ? Et il le regardait en classe pour que les autres comprennent que l'autre parlait une langue. Donc il n'y en avait qu'un qui comprenait vraiment ce qui était dit. Mais à force de regarder le film Jésus, il comprenait tout parce qu'il connaissait le film par cœur. Et à la fin, le prof remettait officiellement la cassette à l'élève pour qu'il puisse l'avoir en famille. depuis 13 ans est devenu malgré lui un évangéliste alors qu'il se demandait ce qui lui tombait sur la tête quand le prof l'a convoqué pour lui dire « dis donc, tu es chrétien » .
- Speaker #0
Comme quoi, il y a eu des opportunités complètement inattendues et divines. Parce qu'on imagine que les règles sont telles qu'elles sont et que du coup, vous trouvez d'autres moyens peut-être de partager l'évangile et tout. Là, dans ton exemple, on est complètement hors loi. mais les choses se font de manière surnaturelle.
- Speaker #1
Oui, c'est vraiment incroyable de voir que, oui, on peut planifier, mais au final, c'est Dieu qui organise les choses. Et de voir cet enfant de 12 ans qui, au final, a été utilisé par Dieu, c'est juste magnifique. Mais aussi de voir comment Dieu utilise des non-croyants pour répondre à le message de qui il est. Tu as pu mentionner le danger que ces personnes prenaient, mais aussi tu as mentionné que vous avez pu rencontrer des chrétiens. Est-ce que vous aviez mis des choses en place pour ne pas les mettre en danger ?
- Speaker #2
La première chose que je devais faire, c'est essayer de former les gens qui venaient avec moi. Pour vous donner un exemple, le dernier voyage, on s'est fait prendre. Évidemment, ils nous avaient collé deux guides tout le long. qui ont joué « Ah, on aimerait bien en savoir plus » et tout et tout. Et tout d'un coup, je surprends. Pourtant, il était expérimenté, mais un nouveau voyageur qui leur donne, peut-être pas une Bible, une portion de l'écriture des Géléons, peut-être cette Bible. Puis il y a une première page qui dit « Cette Bible a été remise par A » . Puis il commence à remplir ça, je dis. Tu veux donner la corde pour te faire pendre ? C'était incroyable. Comme on est naïfs dans nos pays occidentaux, donc il faut faire extrêmement attention. La même chose aussi dans un de ses voyages. Tout d'un coup, on était deux, on devait aller livrer de la littérature. Et puis, le collègue, il me dit, « Didan, je crois bien qu'on nous suit. » Tu as vu, le taxi qui est juste à côté de nous, il a deux sortes de micros, deux sortes de radiotéléphones. Donc c'est évident quand on était surveillé. Et par chance, c'est une ville où toutes les rues sont à l'équerre, donc c'est très facile à surveiller, sauf une qui est en rond. Et je connaissais bien la ville. Et on a manœuvré pour semer notre poursuivant qui était à pied. Et puis on a tourné dans cette rue-là, et après une centaine de mètres, plus personne ne pouvait nous voir. Et on a pu remettre nos biles tranquillement aux pasteurs qui habitaient deux rues plus loin. sans que personne ne sache jamais chez qui on était allé. Mais il fallait prendre extrêmement de précautions pour ne pas leur créer de soucis.
- Speaker #0
Donc ça, c'était déjà le cas. Les précautions... Oui, oui.
- Speaker #2
Il faut bien se réaliser, on a commencé, on avait des téléphones portables, mais pas de roaming. Ce que je savais, c'est que, à l'époque, je ne sais pas si c'est toujours comme ça, les techniciens me corrigeront, mais on pouvait envoyer un SMS avant qu'il soit bloqué. Donc on gardait cette... Si on avait un pépin, on pouvait envoyer un message. Mais évidemment, on n'utilisait pas. Donc, on utilisait le téléphone de l'hôtel pour téléphoner à nos familles. Et c'était évident, dès qu'il y avait un téléphone, il y avait un cassetteophone qui se mettait en route, qui enregistrait tout au niveau de la réception. Et vous aviez le gars de la sécurité qui passait tous les soirs à récupérer les cassettes. Donc, on ne pouvait rien dire au téléphone. Même quand on devait donner des instructions. Aujourd'hui, on fait faire ci et ça. On mettait à fond la télé, on mettait une couverture par-dessus pour ne pas être dérangé. Et puis on parlait à voix basse devant la télé qui était à fond. Parce qu'il y avait probablement des micros dans les chambres. Donc voilà, c'était notre réalité. On devait quand même être, pas des niveaux de service secret, mais où c'était le plus difficile justement, comme j'ai dit, c'était de vraiment former les gens qui étaient avec nous. Il y en a un, il pétait un câble, ça faisait trois jours qu'on attendait des instructions. Ça venait pas, ça venait pas. Et il était dans le hall de l'hôtel en train de dire, on y va pour livrer ses bibles ou bien... Mais tais-toi !
- Speaker #0
Heureusement Dieu est bon, parce que ça aurait pu être différent. C'est vrai que Portes ouvertes, on fête 70 ans cette année. Et puis avec Aline, pendant toute l'année, on aura des invités. Et puis on va aussi parler de comment Portes ouvertes s'est construit. Donc moi, je trouve assez génial de pouvoir t'avoir aujourd'hui comme invité, parce que tu fais partie un peu de l'histoire aussi. Et puis c'est clair que ce que tu as vécu en Iran, les voyages que vous avez faits, c'est quelque chose qui fait partie de l'histoire de Portes Ouvertes et puis de l'histoire du Seigneur, avec notre organisation, avec ces chrétiens là-bas. Et puis ce mois-ci, avec Aline, on voulait aussi mettre l'accent sur la prière, parce que c'est une des valeurs sur lesquelles et avec lesquelles Portes Ouvertes s'est construite.
- Speaker #1
Oui, tout à fait. Et d'ailleurs, j'aimerais vous raconter l'histoire de Simine, qui est une ancienne infirmière iranienne musulmane. qui a dû fuir son pays à cause de sa nouvelle foi en Jésus et pour qui la prière est comme le point de départ de tout ce qu'elle entreprend. Simine est une jeune femme musulmane en Iran et elle a découvert la Bible grâce à un ami et cela a vraiment marqué le début de sa rencontre avec Jésus. La lecture de la Bible et notamment sa vision du mariage et de la place de la femme l'a touchée profondément. qu'un jour, elle visionnait un film sur la vie de Jésus, peut-être même le même film dont tu nous as parlé, Raymond. Elle a été profondément interpellée par la scène où Jésus porte sa croix. Et c'est à ce moment-là qu'elle s'est mise à prier et qu'elle a pleuré pendant des heures. Et ce moment, en particulier, a changé sa vie à jamais. Et dès ce moment, elle a rejoint une église clandestine et elle a commencé pour prier pour ses patients. pendant qu'elle les soignait, vu qu'elle était infirmière. Et un miracle s'est produit lorsqu'un enfant mourant d'une maladie cardiaque a été instantanément guéri. Simine a été fortifiée par cette expérience et elle a commencé à évangéliser discrètement autour d'elle. Mais les persécutions se sont intensifiées, sa propre famille l'a rejetée et Simine et son mari ont décidé de vivre leur foi en secret. C'est alors qu'ils ont commencé à fonder une église clandestine dans leur maison. Leur activité a vite été dénoncée et donc ils ont été arrêtés, accusés de propagande contre le régime. Et après plusieurs mois de détention, ils ont été libérés, mais sous caution, et ils ont décidé de fuir le pays. Ils ont pu rejoindre un pays voisin, où ils vivent en tant que réfugiés, mais dans une situation instable. Et malgré cette précarité, Simine a fondé un ministère en ligne pour les femmes d'Iran. Et chaque semaine, elle prie cette même prière. Dieu touche le cœur de tous les Iraniens. que chaque maison deviennent une partie de ton église. » Et donc, Simine, elle rêve vraiment que dans l'avenir, il puisse y avoir des missionnaires chrétiens qui viennent d'Iran afin qu'ils évangélisent tout le monde, le monde entier. Pour Simine, rien n'est impossible avec Dieu. Même dans les moments les plus sombres, rien n'est impossible pour lui.
- Speaker #0
Je trouve incroyable que cette femme, malgré les obstacles, malgré l'exil en fait, Baisse pas les bras. On reçoit beaucoup de récits comme ça, on a beaucoup d'histoires à partager où les choses ne se passent pas comme prévu. Il y a des emprisonnements, là il y a un exil. Et puis dans ce cas de Simine, comme dans d'autres témoignages qu'on a, qu'on partage, les chrétiens font preuve de résilience. Ils continuent, là même depuis un pays étranger, à partager l'évangile. Je trouve ça incroyable. Moi j'aimerais encore te poser une question à toi Raymond. Après... Toutes tes années de travail à portes ouvertes, tu as beaucoup visité d'églises, de pasteurs en Suisse, tu as lu, tu as entendu les témoignages de beaucoup de chrétiens qui souffrent aussi. Qu'est-ce qui te reste aujourd'hui de plus précieux de toutes ces expériences que tu as faites ?
- Speaker #2
Alors je considère comme vraiment une chance, un privilège d'avoir pu être en contact avec les chrétiens persécutés, en particulier en Iran, mais aussi ailleurs, parce qu'en tout cas ceux avec lesquels on travaille. C'est pas des gens qui sont passifs, c'est pas des gens qui sont résignés. C'est des gens qui cherchent des occasions d'amener l'évangile alors qu'on pourrait dire mais reste tranquille. Je pense par exemple à cette femme qu'on croise en Chine. Elle vient de sortir après 13 ans de prison si ma mémoire est bonne. Elle avait été condamnée d'abord à mort puis à 18 ans puis finalement pour bonne conduite parce qu'elle avait travaillé beaucoup dans la mine. Elle a pu sortir après 13 ans et puis les anciens voulaient la... Voulait qu'elle se calme parce que c'était une évangéliste. Elle a dit mais non, j'ai fait 13 ans en prison, j'ai gagné le droit d'évangéliser. J'ai pas fait 13 ans où tous les matins il me demandait alors t'es encore croyante ? Oui, je suis toujours croyante. Pendant 13 ans, j'ai résisté à la tentation de dire non et puis je serais sorti le même jour. C'est pas pour maintenant me taire. Pour revenir à l'Iran quand même, parce que j'ai entendu parler de caution à payer pour cette jeune femme, Simine. Ce qu'il faut bien comprendre, c'est que le système religieux iranien est d'abord une question d'argent. Un prêtre, un mollah, il y a des passages obligés quand il y a une naissance qu'à ça, il fait un prêche de 10 minutes, il touche l'équivalent d'un mois de salaire de la part de la famille pour ça.
- Speaker #0
Je me souviens d'un chauffeur taxi à qui on n'avait rien demandé. J'étais devant, j'avais les collègues derrière. On avait peut-être même encore des affaires dans nos sacs, j'en sais rien. Et on arrive au carrefour. Et puis avec son onglet de cuisine, il me dit « You see ? Bank, bank, bank. All for the Mola. » Tu vois ? Des banques, des banques, des banques. Tout ça, c'est pour les Molas. Ce qu'il faut bien comprendre aussi, vous ne pouvez pas acheter un appartement à Téhéran, vous devez le louer. Mais pour le louer, vous devez déposer une caution qui équivaut à la valeur du logement. En fait, vous achetez le logement, mais vous continuez de payer le loyer. Donc c'est une escroquerie. Et si les gens se tournent en masse vers l'évangile, c'est parce qu'ils aspirent à la liberté. Et la liberté, ils la trouvent dans l'évangile. Parce qu'il y a une forme d'oppression absolument incroyable. Et ils en ont assez. Maintenant, j'ai assez de recul pour voir chaque... Tous les deux ans, il y avait une nouvelle révolution, un nouveau mouvement. Les iraniens sont assez pacifiques, mais quand même, de temps en temps, ils descendent dans la rue. Puis c'est réprimé dans le sang, il y a 500 morts, 1000 morts, puis ça se calmait. Là maintenant, avec ces histoires de voile, c'est les femmes maintenant qui sont dans la rue, et ça fait bientôt trois ans que ça dure, en tout cas deux ans et demi, et c'est pas prêt de s'arrêter. Là, ce mouvement, ils n'arriveront pas. C'est des gens qui n'ont plus rien à perdre. Et c'est pour ça qu'ils aspirent à l'évangile. Mais pour revenir à ces chrétiens courageux qu'on a rencontrés, ces gens déterminés à annoncer l'évangile, même si les circonstances ne sont pas favorables, j'estime comme un privilège d'avoir été en contact avec eux, parce que franchement, c'est ça qui m'a tenu debout comme chrétien. Peut-être que j'aurais bâché en faisant autre chose, je ne sais pas.
- Speaker #1
Oui, ta propre foi, elle a été nourrie par les expériences que tu as faites.
- Speaker #2
C'est vrai que je pense qu'on a beaucoup à apprendre d'eux sur plusieurs choses. particulièrement les chrétiens d'Iran. Est-ce que tu pourrais nous partager quelque chose que toi, tu as appris d'eux durant tes voyages ?
- Speaker #0
Justement, c'est cette détermination à aller au-delà de ce qui est autorisé, à ne pas baisser les bras, même si beaucoup de choses sont interdites. Mais évidemment, je voyais les choses qui se refermaient l'une après l'autre. Par exemple, justement, je vous ai dit qu'à l'école, c'est le farsi qui est la seule langue. qui est enseigné, qu'on apprend à écrire. Donc, les jeunes parlent farci. Donc, un pasteur faisait des camps pour ces jeunes, où tout était en farci. Et la police était venue le trouver. Et il lui a dit, non, non, maintenant, vous devez faire seulement un syrien. Et là, il a dit, si c'est ça les conditions, j'arrête, on fera autrement. Mais je ne vais pas faire un camp pour faire parler une langue que personne ne comprend. Donc, il y a... À la fois une détermination, et puis il faut quand même reconnaître qu'il y en a plusieurs, quand c'est devenu trop difficile, accueillis quelques-uns par ici, finalement ils partent à l'Occident parce qu'il y a des filières d'émigration pour les Juifs, pour les chrétiens, pour les opposants, et puis tout d'un coup ils s'inscrivent dans une de ces filières. Et puis ils s'en vont quand ça devient trop tendu pour eux.
- Speaker #1
Mais c'est vrai qu'il y a cette usure. dont certains parlent quand ils sont entrés dans le collimateur de la police secrète de leur pays. Ils disent « mais ils m'auraient pu lâcher » . Et puis la tentation, elle est grande de, pour finir, s'extraire de ça. Ça devient parfois insoutenable. Mais ce qui est intéressant, je trouve, dans les chrétiens iraniens que j'ai rencontrés en Suisse, c'est qu'ils restent attachés à leur pays, puis à savoir comment les chrétiens là-bas continuent à se battre, comment la situation évolue, ils restent assez connectés malgré tout.
- Speaker #0
Ils deviennent des porte-paroles, ils ont des ministères en ligne, ils ont toutes sortes de choses, de façons d'encourager l'Église qui est alimentée par des nouveaux qui viennent, si ce n'est chaque jour, en tout cas chaque semaine.
- Speaker #1
C'est vrai qu'en Iran, la persécution ne prend pas forcément cette forme de violence, mais il y a une pression. Ça constitue aussi la persécution, cette usure, et ça provoque des conséquences sur le long terme. C'est vrai que c'est aussi une de nos missions. Nous, on différencie persécution violente et persécution pressante. Et puis, notre but, c'est d'équiper les chrétiens persécutés pour qu'ils puissent persévérer, même dans un environnement qui leur est hostile, c'est ce qu'on dit. Quand on parle de ça, alors qu'on fête nos 70 ans, on veut aussi se souvenir de la fidélité de Dieu envers les chrétiens. Et puis, ce mois-ci, de la puissance de la prière qui soutient l'Église qui souffre et qui lui permet comme ça de tenir ferme et même d'être témoin de Jésus alors que... tout autour d'elle, de cette église est hostile. C'est quand même... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... Dans notre élan à prier, dans notre capacité à se mettre à genoux, ça a été le cas pour notre organisation au fil des décennies, c'est le cas pour nos frères et sœurs qui souffrent et qui demandent à l'Église du monde entier de prier pour eux, de se mettre à genoux pour eux, parce qu'ils vivent au quotidien des situations qui sont incroyables, et incroyablement difficiles parfois.
- Speaker #2
Merci Rebecca, ça me parle tout particulièrement. Cette citation de frère André que tu as mentionnée, la prière est la bataille. Et c'est vrai que je pense que surtout ici en Suisse et en Occident, des fois on l'oublie, mais c'est vrai que c'est tellement important de prier pour nos frères et sœurs. D'ailleurs la prière ça fait entièrement partie de l'ADN de Portes Ouvertes. On croit en la prière et on veut encourager davantage de personnes à prier et c'est pourquoi on édite différents outils pour encourager à prier. Chaque année... On publie la liste des prisonniers chrétiens. Donc justement, là, on vient de l'éditer. Et nombre de ceux qui figurent sur la liste, malheureusement, ils viennent d'Iran. Il y a aussi des groupes de prière un peu partout en Suisse qui prient fidèlement pour ces prisonniers. Et d'ailleurs, si vous nous écoutez et que vous faites partie d'un de ces groupes de prière, merci pour votre fidélité. Et s'il vous plaît, continuez. Et ce qui est intéressant, c'est qu'on prie, mais des fois, on voit aussi les fruits. Et c'est chouette de voir les fruits de ça.
- Speaker #1
Certains sont libérés.
- Speaker #2
Exactement.
- Speaker #1
Moi, je me souviens d'une libération en particulier. C'est intéressant que j'en parle alors que Raymond est là. Ce n'était pas un chrétien iranien, mais c'était un pasteur américain qui avait passé plus de 20 ans en Turquie. Et il avait une église là. Et puis finalement, il avait été mis en prison en Turquie. Il s'appelle Andrew Bronson. Et ça faisait deux ans que son nom figurait sur la liste des prisonniers. Et puis à porte ouverte, en équipe, et puis pour tous ceux qui priaient avec ce calendrier de prière pour les prisonniers, la liste des prisonniers, on priait régulièrement pour lui. Il y avait son nom, il y avait sa photo dans ce petit bulletin. Et puis un vendredi soir, on avait reçu la nouvelle de sa libération. Assez miraculeuse, il avait été extrait du pays, ramené chez lui. Il avait pu revoir sa famille, ses enfants. Et puis, quelques temps plus tard, il était notre invité lors d'une journée annuelle. Je crois que c'est toi qui avais organisé cette rencontre, Raymond. Mais quel exhaustement ! Puis après, de le voir, ce pasteur, face à face, puis de pouvoir lui dire qu'on avait prié chaque semaine durant sa détention pour lui.
- Speaker #2
C'est magnifique.
- Speaker #1
Oui, il nous avait raconté que sa détention avait été très difficile. On avait pu lui dire, on a pu être là, on a pu te porter. Si je vous dis ça, c'est qu'on peut obtenir cette liste et rejoindre ceux qui prient. Pour les prisonniers chrétiens, elle est en téléchargement sur notre site internet. Et puis, je vous encourage à rejoindre ce mouvement-là.
- Speaker #2
Et d'ailleurs, en parlant de prière, on vient juste de développer cette année une nouvelle application de prière. Cette application s'appelle Portes ouvertes et elle est disponible sur toutes les plateformes, que ce soit Android ou iPhone. Donc, si ça vous intéresse, n'hésitez pas à la télécharger sur votre... votre téléphone, et comme ça, vous recevrez tous les jours un sujet de prière pour prier pour nos frères et sœurs qui sont persécutés. Parce qu'on l'a dit, la prière change la réalité. Elle change ma réalité, la vôtre, celle de Rebecca, celle de Raymond.
- Speaker #1
Amen !
- Speaker #2
Et d'ailleurs, ça nous ferait vraiment plaisir de savoir comment le Seigneur a répondu à vos prières récemment, comment il a répondu à tes prières. Donc, s'il te plaît... écrit en commentaire de ce podcast comment le Seigneur a répondu, ça nous encouragera de pouvoir te lire, ça encouragera aussi d'autres personnes. Et d'ailleurs, si vous souhaitez aller plus loin, en savoir plus, et vous lever pour l'Iran dans la prière, je vous invite à me contacter à alineo arrobase portesouvertes point ch Car je peux intervenir dans votre groupe de maison, votre groupe de jeûne, votre groupe de prière ou votre église pour vous faire un petit exposé de la situation en Iran ou ailleurs, si vous souhaitez ailleurs. Et le but, c'est ensuite de vraiment prendre un temps de prière pour prier pour nos frères et sœurs qui sont persécutés. On a aussi une autre possibilité, c'est Secret Church, où ça nous met en situation comme si on était des chrétiens. dans un pays persécuté. Et donc, ça permet vraiment de faire l'expérience de ce qu'ils peuvent vivre tout en restant en Suisse. Et ensuite, bien sûr, on va aussi prendre un temps de prière. N'hésitez pas à me contacter, soit en passant par notre site internet, soit en m'écrivant à alineo.ch
- Speaker #1
C'est chouette toutes ces possibilités parce que ça rend réel, ça nous rapproche en tout cas des chrétiens persécutés. Parfois on se dit que c'est très loin, en tout cas on n'a pas tous l'occasion d'y voyager, mais on peut un peu faire venir la réalité quotidienne de nos frères et sœurs persécutés jusqu'à nous. Donc n'hésitez pas à contacter Aline. En tout cas, moi, j'aimerais te dire merci, Raymond, de nous avoir rendu visite.
- Speaker #0
Merci. Et juste là, pour la petite histoire, pour la prière. Quand on prie pour les chrétiens persécutés, on souffre avec eux. Mais quand quelque chose comme la libération du pasteur Andrew Brunson se passe, on se réjouit avec eux. Et si on n'a pas souffert avec eux, on ne peut pas se réjouir avec eux. Je peux vous dire, je sais encore exactement où j'étais quand j'ai appris sa
- Speaker #1
Ça nous tenait vraiment à cœur et ça devient des membres de notre famille. À force de les voir dans ce bulletin, de prier pour eux régulièrement, on s'attache à leurs conditions qui sont difficiles, puis après aussi à ce qui leur arrive, aussi quand ils sont libérés, à ce qui leur arrive. C'est bien de le préciser. Merci en tout cas d'être venu partager tes souvenirs de voyage aussi avec nous. Et puis on aimerait prier avec toi que nos frères et sœurs en Iran puissent rester debout dans la foi. et invisibles aux yeux de ceux qui veulent leur faire du mal. Ce sera le mot de la fin, chers auditeurs. Si vous écoutez cet épisode de Chrétiens Audacieux sans être abonné au podcast, alors faites-le sans tarder, comme ça vous nous retrouverez plus facilement le mois prochain, Aline et moi. Et puis nous on se dit à bientôt. Au revoir tout le monde.
- Speaker #2
À bientôt. Merci Raymond pour ta visite. J'ai vraiment été ravie d'enfin pouvoir te rencontrer, mais aussi de pouvoir entendre ce que tu nous as partagé sur l'Iran.
- Speaker #0
Merci pour votre invitation. Pour moi, ce n'est pas que des souvenirs. J'espère pouvoir une fois y retourner. Mais pour ça, il faut que le régime change. C'est pour ça que je prie.
- Speaker #2
Et pour se quitter, on vous propose un peu de musique iranienne, si ça vous dit.
- Speaker #3
La force de l'homme, Oui, c'est l'art, ça m'a mis à l'espoir. J'ai vu des chutes d'armes, des chutes d'armes, Et les dames, elles, elles, elles, elles, Elles sont toutes les mêmes,