- Speaker #0
« Chrétiens audacieux » ,
- Speaker #1
un podcast proposé par Portes Ouvertes.
- Speaker #0
Bonjour à tous et bienvenue dans ce nouvel épisode de notre podcast. Aujourd'hui, nous célébrons les 70 ans de Portes Ouvertes, une organisation qui œuvre sans relâche pour soutenir les chrétiens persécutés à travers le monde. Bonjour Rebecca.
- Speaker #1
Bonjour Marc et bonjour à tous. Nous avons la chance d'accueillir aujourd'hui Philippe Fongela, directeur de Portes Ouvertes pour la Suisse. qui va nous parler de l'évolution, des défis, des réussites de Portes ouvertes ces 70 dernières années et aussi de l'avenir. Bienvenue Philippe.
- Speaker #2
Bonjour, merci de l'invitation.
- Speaker #1
Alors pour commencer, est-ce que tu peux nous expliquer comment la mission de Portes ouvertes a grandi depuis sa création ? On sait que Portes ouvertes travaille aujourd'hui dans plus de 70 pays du monde, ça c'est très impressionnant. Mais comment est-ce que tout ça a commencé ? À l'origine, comment c'était ?
- Speaker #2
Alors en fait, tout a commencé au travers d'un homme. Frère André, un chrétien hollandais, qui a reçu l'appel de Dieu à encourager les chrétiens d'Europe de l'Est dans la période communiste, derrière le rideau de fer. Et ces croyants, ils étaient persécutés à cause de leur foi, sans aucune autre raison que celle-là. Et c'est son obéissance qui a été remarquable. Voilà un homme dont le cœur est touché par la situation difficile des chrétiens, qui répond à l'appel de Dieu, qui est touché. et qui commencent à visiter les chrétiens persécutés dans le monde communiste à ses risques et périls. Entre autres en faisant en particulier de la contrebande de Bible. D'ailleurs j'invite ceux qui veulent en savoir plus sur son histoire à lire un livre qui est fameux, Le Contrebandier. Et puis petit à petit il y a d'autres personnes qui le rejoignent et puis sa mission se multiplie. Et avec le temps, il se travaille au-delà de l'Europe de l'Est, dans le monde entier. Et puis, à un moment donné, frère André, il se rend compte que cette croissance, elle nécessite un peu de structure. Alors, c'est le moment où, avec plusieurs amis, ils font de portes ouvertes. Et je voudrais dire, il l'a fait presque contre son gré, en fait. Parce qu'il a toujours dit, si j'avais su ce que ça allait devenir, je n'aurais jamais commencé. Alors, son but, c'était simplement de faire la volonté de Dieu, d'aider les chrétiens persécutés à tenir ferme. Et puis maintenant, l'organisation de Portes Ouvertes, effectivement, elle est active dans plus de 70 pays. Tu l'as dit avant, Rebecca. Mais ce n'est pas parce qu'on veut absolument grandir ou qu'on veut être fier de notre succès. C'est parce que la situation des chrétiens dans le monde s'est complexifiée, qu'il y a malheureusement de plus en plus de persécutions et que les besoins de soutien augmentent.
- Speaker #0
Donc, pas de croissance pour la croissance, mais une augmentation nécessaire du soutien de Portes Ouvertes aux chrétiens persécutés. à cause de la persécution sans cesse grandissante. C'est ce que tu nous dis, Philippe. Alors, c'est fascinant, évidemment, de voir une mission grandir de cette manière. Elle évolue à cause des besoins. Est-ce que tu pourrais nous parler des défis majeurs de Portes Ouvertes, Philippe ? Ces défis que notre organisation a rencontrés au fil du temps et comment ils ont été surmontés au cours de ces septante dernières années ?
- Speaker #2
Alors, je vais essayer de relever le défi, d'expliquer ça. Mais je pense qu'un des défis principaux sur lequel j'aimerais me concentrer, c'est... Ça a été et ça demeure qu'on garde les valeurs et la mission de Portes ouvertes vivantes. Dans ce but, les fondateurs nous ont laissé des valeurs, des valeurs fondamentales qui sont à la base de notre ministère. C'est être au service des chrétiens persécutés, mettre la Bible et la prière au centre, travailler par la foi, donner la gloire à Dieu seul au travers de ce que nous faisons. Ce ne sont pas les moindres des défis. Par exemple, c'est important peut-être de mentionner qu'on n'est pas une organisation purement ou spécifiquement socio-humanitaire. Et puis, ce n'est pas ce que nous voulons devenir. Ça fait partir de nos valeurs. Notre mission, c'est de nous concentrer sur le soutien aux chrétiens persécutés, là où ils sont le plus persécutés. Et ça nécessite de se poser régulièrement des questions sur les vraies motivations qu'on a quand on lance des projets.
- Speaker #1
Oui, on dit souvent que pour savoir où on va, c'est important de regarder d'où on vient. Merci de nous le rappeler. Et quels sont, d'après toi, les projets ou les initiatives les plus marquantes que Portes Ouvertes a réalisées ? Alors, certains d'entre nous ont lu le livre que tu mentionnais là, Le Contrebandier, de Frère André, où il y a eu un autre livre, Mission Perle, qui évoque les passages de Bible à l'Est pour Le Contrebandier, en Chine pour la Mission Perle. Mais quelles sont les initiatives les plus marquantes que Portes Ouvertes a réalisées ?
- Speaker #2
Alors, Rebecca, avant... Je fais comme ça en citer trois. Une que tu as déjà évoquée, c'est le débarquement d'un million de bibles sur les côtes de Chine. C'était en 1981. Et puis une autre, c'est une action de prière que j'aimerais mentionner, qui a été lancée pour sept ans pour le monde communiste. En 1984, elle a été lancée, cette action. Elle s'est terminée après la chute du mur de Berlin et au moment de la chute de l'Empire soviétique. C'est cette... Cet événement ou ces événements qui ont rendu la liberté en fait aux chrétiens d'Europe de l'Est. Voilà, si on peut dire liberté. Et puis dans la même période, il y a eu la livraison d'un million de bibles en Russie en 1989 parce qu'il y a eu cette ouverture. Et c'était évidemment le moment de permettre aux chrétiens de Russie de pouvoir recevoir des bibles qui manquaient sinon cruellement. Alors ça, c'est des événements, je dirais, extraordinaires. Mais le plus important me semble de parler de la persévérance avec laquelle Portes Ouvertes tente d'être en soutien aux chrétiens persécutés, en étant présent à côté d'eux depuis 70 ans. Et en fait, j'ai l'impression que ce qui est le plus extraordinaire ou le plus important, c'est ces rencontres individuelles qui encouragent un chrétien dans sa foi. Et pour moi, c'est tout aussi marquant qu'une réussite visionnaire comme distribuer un million de bibles. Le fait d'être à proximité, d'encourager un chrétien, c'est une chose qui me touche beaucoup dans le ministère de Portes Ouvertes.
- Speaker #0
Alors tu évoques le 1 à 1 et puis c'est très humble de parler de notre mission de cette manière-là et je pense que c'est absolument véridique. Mais lorsqu'on parle de Portes Ouvertes à nos donateurs, on évoque parfois des chiffres astronomiques sur le montant des dons qui permettent notre action. Comment Portes Ouvertes s'assure-t-elle de l'impact, de l'efficacité de cette action ? Comment suit-on les projets au loin ? Comment s'assurer que les dons vont bien aux bénéficiaires finaux, c'est-à-dire les chrétiens persécutés pour ne pas les nommer ?
- Speaker #2
Alors tu as raison, c'est un défi énorme et c'est une responsabilité qu'on porte d'être redevable envers nos donateurs et de pouvoir utiliser les moyens qui nous sont donnés au bénéfice de l'Église persécutée de façon qui soit sage et qui soit efficace. Alors concrètement, ça signifie que chaque projet fait l'objet de rapports d'impact, qu'on a un suivi financier précis, c'est une responsabilité qu'on porte. Et lorsqu'on sait que Portes Ouvertes conduit des centaines de projets dans le monde, et parfois dans des contextes très difficiles, on peut imaginer le défi que ça représente. Mais nous mettons une grande importance à obtenir du terrain des informations sur le nombre de... sur l'utilisation des moyens financiers, sur l'impact obtenu, que ce soit au niveau d'ailleurs quantitatif ou qualitatif. Parce que par exemple au niveau qualitatif, il s'agit de mesurer comment les chrétiens ont été encouragés, comment leur foi a été affermie. C'est des choses qu'on ne peut pas compter en nombre, qui sont difficiles à quantifier, mais qui sont le but le plus important de notre mission, d'encourager, d'affermir, et puis que l'Église puisse être rendue résiliente face aux persécutions. Est-ce que notre contribution permet aux croyants de rester seuls et lumières dans leur environnement ? Finalement, c'est ce qui est central.
- Speaker #1
C'est vrai que nous, parfois, depuis la Suisse, on peut rendre visite aux chrétiens persécutés directement. Alors, j'étais avec toi, Philippe, en Asie du Sud récemment pour des visites, dans le cadre de ce qu'on appelle notre ministère de présence. On va visiter les chrétiens persécutés. Alors, pour nous, c'était exceptionnel de pouvoir se rendre dans ce pays.
- Speaker #2
Oui, c'est vrai.
- Speaker #1
Mais comment... ONG, comment est-ce qu'on maintient une présence durable, active, efficace sur le terrain auprès des crétins persécutés ? Parce qu'on ne peut pas toujours, depuis les pays occidentaux, faire ces visites-là.
- Speaker #2
Oui, c'est la raison pour laquelle c'est un aspect très important auquel je suis particulièrement attaché, c'est de travailler avec des partenaires et des collaborateurs locaux. C'est presque exclusivement ce qu'on fait. Et ça nous permet de comprendre les besoins sur... place, d'adapter notre soutien aux conséquences. Ça permet aussi de construire des relations de confiance, de proximité avec les églises partenaires, avec les bénéficiaires, sachant qu'une de nos valeurs, c'est d'être un ministère de relations. Alors, on ne veut pas simplement envoyer de l'argent et dire, ben voilà, on vous a donné de l'argent, débrouillez-vous maintenant, faites vos projets. On veut être présent à leur côté, partout où c'est possible, évidemment.
- Speaker #0
Question posée à l'un de nos responsables pour l'Afrique en visioconférence récemment. Vu l'intérêt que notre campagne de mobilisation autour de l'Afrique subsaharienne suscite, une campagne qu'on a intitulée « Afrique unie contre la violence » , quel type de soutien précisément notre ONG offre-t-elle aux églises persécutées en Afrique subsaharienne, mais partout ailleurs dans le monde ?
- Speaker #2
Alors Marc, je séparerai en deux grands domaines pour expliquer ce qu'on fait. Il y a d'un côté le soutien spirituel qu'on offre. Par exemple, des formations de leaders d'églises, des formations bibliques, du discipula, la distribution évidemment de littérature chrétienne, c'est quand même le départ, au départ de notre ADN, de littérature chrétienne et de Bible. Et puis d'un autre côté, il y a l'autre aspect qu'elle soutient, socio-humanitaire, qui comprend de l'aide d'urgence pour des chrétiens qui sont déplacés, qui sont dans des situations extrêmement difficiles où ils ont perdu tout leur contexte, tout leur bien. du soutien post-traumatique, des micro-crédits pour la création de petites entreprises, toutes sortes d'aides pratiques qui font aussi partie de notre ministère. Mais dans les faits, il y a beaucoup de projets qui sont mixtes, qui comprennent les deux aspects. J'aimerais prendre un exemple avec vous qui me semble symptomatique, c'est les cours d'alphabétisation. De prime abord, c'est une activité... qu'on pourrait dire socio-économiques. On forme des gens, on les alphabétise, ça leur permet ensuite de pouvoir avoir une place dans la société. Mais ces cours, on les organise en se basant sur la Bible. Donc, en apprenant à des chrétiens à lire et à écrire Bible en main, ça signifie qu'on leur donne l'occasion d'approfondir leur foi, de se nourrir spirituellement, tout en ouvrant les portes vers des emplois mieux payés ou en leur permettant de prendre leur place dans la société.
- Speaker #1
On voit que les choses sont très imbriquées les unes avec les autres. Il faut avoir une vision assez globale quand on agit comme ça. C'est vrai que depuis la chute du rideau de fer à la fin de la guerre froide, là où tout a commencé, Portes Ouvertes a dû réorienter ses programmes plusieurs fois, de nombreuses fois. Alors au début, c'était, je sais, vers le Moyen-Orient, que les regards se sont tournés. Et puis aujourd'hui, comme on a dit, on est présent dans beaucoup de pays dans lesquels les chrétiens sont... sont persécutés. L'Index mondial permet d'ailleurs de savoir où est-ce que les chrétiens sont le plus persécutés pour pouvoir répondre. Mais comment est-ce qu'on s'adapte comme ça aux changements politiques, sociaux dans les régions où on est actif aujourd'hui ?
- Speaker #2
Oui, alors pour répondre à ta question, Rebecca, je crois qu'on peut dire que, je l'ai abordé avant, notre forte présence locale, ça augmente notre flexibilité pour faire face à l'évolution de la situation parce qu'on est au... au cœur des changements et des nouveaux besoins. Une chose importante, c'est par exemple de former des leaders d'église à la persécution pour qu'ils soient sensibles et qu'ils comprennent ce qui se passe dans leur contexte. Et en comprenant ce qui leur arrive, et aussi ce que Jésus lui-même a annoncé à ses disciples au niveau de la persécution, ils peuvent ensuite soutenir leur communauté, ils peuvent les aider à faire preuve de résilience, ils peuvent les aider à faire face aux... changement et aux nouvelles situations auxquelles ils sont confrontés. Et ça leur permet de s'adapter à la situation qu'ils subissent. Alors j'aimerais prendre un exemple pour illustrer ça. Ces dernières années, la persécution a augmenté en Chine. Et puis les autorités, elles ont mis de plus en plus de pression sur les églises, ce qui fait qu'elles en ont fermé ou elles en ont détruit beaucoup. En 2023, c'était plus de 10 000 églises qui en Chine ont été fermées ou détruites. Donc c'est vraiment énorme. Alors il faut que l'Église puisse s'adapter à cette situation. En Chine, ça a entraîné les croyants à retourner dans des petits groupes de maisons pour passer sous les radars, pour simplement s'adapter au fait que les Églises avaient fermé. Et pour permettre cette adaptation, il faut former beaucoup de leaders qui soient capables de porter les Églises de maison. Donc il faut s'adapter, trouver des nouveaux outils pour que l'Église puisse continuer de vivre sa foi.
- Speaker #0
Alors quand on parle d'adaptation, on parle aussi à un bout d'antenne. anticipation. On fête 70 ans, on a soufflé ou on soufflera cette année 2025, 70 bougies. Mais c'est tourné vers l'avenir, qu'on anticipe cet anniversaire aussi dans la reconnaissance et la célébration de ce que Dieu a fait pour Portes Ouvertes et pour l'Église persécutée à travers le ministère de Portes Ouvertes. Quels sont les objectifs futurs de l'ONG ? Est-ce qu'il y a moyen de se réjouir ? On parle de fêtes. Y a-t-il des raisons d'espérer en tous les cas ?
- Speaker #2
Moi, je me réjouis de constater dans notre travail et dans les nouvelles qu'on reçoit des pays sur le front, si on peut dire ça comme ça, que l'Église croisse. On voit l'Église croître dans des contextes parfois où on se dit, mais c'est fermé à l'Évangile, comment c'est possible ? Et puis ça, c'est le miracle de Dieu dans les cœurs, c'est de pouvoir permettre que des hommes et des femmes se trouvent. tourne vers lui, entendent parler de lui dans des contextes où pourtant on se dirait mais c'est impossible. Et c'est incroyable le nombre de témoignages qui montrent que l'Église croit dans des contextes où pourtant la persécution devrait être un frein, si on regarde objectivement. Et puis d'un autre côté, malheureusement, notre constat c'est que la persécution, elle augmente, et puis que les besoins de l'Église persécutée, ils augmentent. Alors c'est un énorme défi pour nous, et notre but c'est d'y répondre le mieux possible. Il s'agit pour nous de mobiliser plus de personnes pour prier pour l'Église persécutée, de démontrer ainsi leur solidarité. Et on pourrait dire que notre objectif principal, c'est de faire preuve de persévérance, de fidélité au service de Dieu et des chrétiens persécutés. Je crois que c'est le principal défi pour ce qui nous attend devant nous.
- Speaker #1
La persévérance, effectivement, quand on voit qu'on a 70 ans, il y a eu toutes ces adaptations dont on a parlé. Et puis, si on regarde en avant, il y a besoin de renouvellement. Alors, nos donateurs sont un incontournable pour l'avenir de notre mission et avec Odi Night, c'est la soirée pour les jeunes. Notre présence de plus en plus forte sur les réseaux sociaux, par exemple, on a mis cet accent sur la sensibilisation des jeunes pour la cause des crétins persécutés. Alors, comment notre ONG, elle se mobilise et elle maintient l'engagement auprès des supporters, auprès des donateurs ?
- Speaker #2
Alors, Rebecca, tu as raison. On cherche à fidéliser nos supporters donateurs de différentes manières. Alors on les informe, on visite les églises, on transmet des sujets de prière quotidien, on les encourage par des témoignages qui montrent que leur engagement porte du fruit, puis c'est une manière de les fidéliser, de les inciter à continuer à soutenir l'église persécutée. Tu as parlé de maintien de leur engagement, ce que je me rends compte c'est que ce n'est pas suffisant. On doit aussi relever le défi de mobiliser une nouvelle génération, tu as parlé de Houdinite où on essaye de mobiliser des jeunes. C'est une chose qui est importante pour ouvrir les yeux d'une nouvelle génération sur le fait qu'il y a des frères et sœurs qui sont persécutés dans le monde à cause de leur foi, qui a une réalité plus grande que leur communauté locale. Et la façon de les mobiliser change aussi parce qu'ils n'ont pas les mêmes approches, ils n'ont pas les mêmes attentes dans la façon dont on parle de l'Église persécutée. On doit ouvrir des nouveaux canaux, on doit se réinventer. Tout en restant fidèle, on mène ton cœur de notre mission. Et ça, c'est un joli défi qu'on est en train de relever.
- Speaker #0
Alors, nous étions au cœur de notre mission l'année passée en équipe, puisque Philippe, tu nous as entraîné à visiter la Maison Mère en Hollande. Et on a rencontré un des fondateurs de l'œuvre, Johan Kampagnon. C'est extraordinaire. Donc, un homme qui a vécu à l'ombre de Frère André, en tout cas à ses côtés, et qui l'a connu très bien. Et on l'avait invité pour évoquer l'héritage qu'il a laissé derrière lui, l'ADN de notre mission, en nous interrogeant parfois sur cette figure tutélaire de notre organisation. Frère André, quel conseil donnerait-il aujourd'hui, selon toi ?
- Speaker #2
Je vais t'étonner, Marc. Je pense qu'il tiendrait à peu près le même discours qu'au début du ministère. Un discours qui peut d'ailleurs toucher la jeune génération, parce qu'elle est très engageante. Frère André, il avait ce discours de dire, soyez radicaux dans votre foi, prenez des risques pour annoncer l'évangile, obéissez à l'appel de Dieu. La Bible et la prière sont une puissance qui change les gens et les circonstances. C'est des choses très actuelles, qui restent très actuelles, et je dirais qui nous mobilisent. Frère André avait une foi radicale, puis il avait un amour de la Bible sans limite. Et je pense que ces exhortations... Elles nous encouragent dans notre propre foi alors qu'on soutient l'Église persécutée. Et puis, je pourrais mentionner beaucoup de citations de Frère André qui continuent pour moi à inspirer. J'en citerai que trois brièvement. La première, c'est « La Bible est remplie d'histoires de personnes ordinaires qui sont allées dans les endroits les plus improbables et ont fait les choses les plus étonnantes simplement parce qu'elles ont choisi d'obéir à Dieu. » Une autre, c'est la parole de Dieu transforme les gens et les gens transformés transforment la situation autour d'eux. Et une dernière, la dépendance totale de Dieu a toujours été et reste le seul moyen d'accomplir quoi que ce soit pour lui. Et c'est une base pour le ministère de Portes Ouvertes, c'est de dépendre de Dieu. On est bien conscient de notre ministère que sans l'action de Dieu, on ne peut pas faire grand-chose dans les circonstances dans lesquelles se trouvent certains de nos frères et sœurs.
- Speaker #1
C'est vrai que j'ai l'impression que ces citations, elles imprègnent encore beaucoup de personnes qui travaillent pour portes ouvertes sur le terrain. C'est des choses que les gens vont dire, qu'elles sont complètement dépendantes à Dieu, qu'elles sont très conscientes aussi d'être juste ordinaires, mais des instruments dans la main du Seigneur pour accomplir ce qui doit l'être. Oui, c'est fort.
- Speaker #2
Oui, c'est vrai. Et il y a une chose sur laquelle je me permets d'insister, c'est l'importance de la prière dans notre ministère et qui fonde notre ministère et sur lequel on met beaucoup d'importance aussi dans notre communication parce qu'à tous les niveaux de l'organisation, la prière est une priorité pour qu'on puisse accomplir notre ministère. Et on prie régulièrement ici en Suisse, en équipe. Lorsqu'on a des décisions à prendre, lorsque nous nous rencontrons, lorsque nous sommes confrontés à un défi, presque chaque réunion commence en nous plaçant devant Dieu. Et c'est une chose qui me paraît vraiment importante dans ce ministère, de prier les uns pour les autres, de prier pour les situations de l'Église persécutée.
- Speaker #0
La prière, Jésus a dit sans moi, vous ne pouvez rien faire. Ce n'est pas au cœur de nos fondamentaux, mais je pense que c'est une manière de mettre cette parole en pratique en tout cas. Est-ce aussi à la prière que l'on doit la longévité et le succès de Portes Ouvertes ? En tout cas, c'est à la grâce de Dieu qu'on le doit et Portes Ouvertes tient à tout faire pour sa gloire. La prière est un aspect concret de la vie de la foi, évidemment, mais plus concrètement, sur un plan plus pratique peut-être, peux-tu nous décrire une situation où la prière a conduit à un résultat inattendu et positif pour Portes Ouvertes ?
- Speaker #2
Oui, je vais citer un exemple. de manifestation, de l'exhaustion de Dieu au travers des prières qui ont été adressées à du ministère de Portes Ouvertes. J'ai pu constater à plusieurs reprises comment Dieu agit très concrètement, non pas sur des grandes choses, mais sur des choses auxquelles on est confronté, je ne veux pas dire au quotidien, mais régulièrement. Par exemple, le fait de passer une frontière qui ferme les yeux des douaniers. Ce n'est pas seulement une chose du temps du... du mur de Berlin ou du rideau de fer. Mais c'est une chose qui se passe encore maintenant, que j'ai expérimenté, ou bien par la délivrance d'un visa pour un orateur, alors que tout semblait perdu, et puis qu'on se disait, c'est plus possible, et tout à coup Dieu agit. Mais si on parle de choses plus globales, plus fortes, j'aimerais citer cette action de prière dont j'ai déjà un peu parlé, qui a marqué le ministère global de Portes Ouvertes avec cette action de prière de cet an. en faveur de l'église persécutée en Europe de l'Est. Et à ce moment-là, ça semblait impossible que la situation change. C'était vraiment blindé, le monde communiste était bien en place. Et pourtant, cinq ans plus tard, le mur de Berlin tombe. Et puis ensuite, l'Empire soviétique s'effondre. Et c'est un exaucement extraordinaire. Et c'est le fruit d'une mobilisation énorme de personnes qui décident de prier sur du long terme pour une situation... où seul Dieu peut agir.
- Speaker #1
On prie que dans la situation actuelle, alors qu'on est mobilisés pour l'Afrique subsaharienne, où la situation se détériore tellement, il puisse y avoir aussi un renversement miraculeux.
- Speaker #2
Ah oui, on prie que Dieu agisse dans cette situation, de cette façon-là.
- Speaker #1
On dit que Portes Ouvertes n'est motivée que par la gloire de Dieu, ou en tout cas souhaite donner toute la gloire à Dieu. C'est une de nos valeurs. Alors, quel lien tu fais, toi, Philippe, entre le soutien aux chrétiens persécutés, et puis l'évangélisation, le grand commandement de Jésus, « Allez » .
- Speaker #2
Alors peut-être pour certains de nos auditeurs, j'aimerais rappeler ce qu'est ce grand commandement. À la fin de l'évangile de Matthieu, Jésus envoie ses disciples en mission, et puis il leur dit cette parole très forte, « Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisons au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai prescrit. » « Et voici, je suis avec vous tous les jours jusqu'à la fin du monde. » Ça, c'est le grand commandement de Jésus. Et Portes Ouvertes, ce n'est pas une organisation missionnaire. Donc nous, on ne va pas sur le terrain dans le sens d'évangéliser. Ce n'est pas notre mandat. Par contre, nous nous engageons aux côtés de l'Église persécutée pour qu'elle puisse être celle et lumière, qu'elle puisse continuer à vivre et à annoncer la bonne nouvelle, même dans ces circonstances difficiles. Et je suis impressionné par ces chrétiens qui débordent d'amour pour Jésus et qui désirent le faire connaître malgré les risques qu'ils subissent avec la persécution. Le désir que d'autres personnes puissent découvrir le Dieu d'amour, il est plus grand que les conséquences que ça pourrait avoir pour eux et pour leur vie. Alors ça m'interpelle, ça doit nous interpeller, ça m'interpelle dans ma façon de témoigner ou dans ma peur de témoigner.
- Speaker #0
Merci beaucoup Philippe pour ces interpellations. Et pour ces éclaircissements aussi sur l'histoire et la mission de Portes Ouvertes à l'occasion de ces 70 ans, devant l'urgence... est l'ampleur de la persécution que subissent les chrétiens persécutés aujourd'hui encore en 2025. Après 70 ans et pour longtemps encore, ma foi, Portes Ouvertes appellera encore à un soutien humanitaire accru et à la prière fidèle de l'Église, ici en Occident, en Suisse en particulier, là où nous sommes aujourd'hui, pour les chrétiens persécutés dans le monde. Alors merci à tous nos auditeurs pour leur attention aujourd'hui. Merci, chers auditeurs, d'être fidèles dans la prière, de soutenir l'œuvre de Portes Ouvertes. Nos frères et sœurs persécutés en ont besoin. Ils prient en retour pour nous, ils nous bénissent, ici aussi en Occident. Et c'est un partenariat win-win, comme on dit. On est gagnant dans l'affaire, en tout cas spirituellement. Nous accomplissons l'œuvre pour laquelle nous sommes créés en tant qu'Église. Nous soutenir. Si l'Église ne soutient pas l'Église, qui le fera ? Alors merci Philippe d'avoir donc participé à cette édition de notre podcast.
- Speaker #2
Merci de m'avoir accueilli.
- Speaker #1
Ce sera le mot de la fin, merci. Moi, je me réjouis de vous retrouver dès le mois prochain, chers auditeurs, pour de nouveaux épisodes de votre podcast. Marc, lui, nous quitte pour un nouveau poste de travail. Alors Marc, nos discussions vont beaucoup me manquer, mais heureusement, je vais être rejointe dès le mois prochain par Aline, que je me réjouis de vous présenter. Et avec elle, on accueillera tout au long de l'année différents invités pour continuer à fêter le 70e anniversaire de Portes Ouvertes, pour marquer notre reconnaissance à Dieu en tant qu'organisation. Et on se défiera, comme on le fait depuis le début de ce podcast. au courage, à l'audace dans la foi, à suivre Jésus quoi qu'il en coûte. Marc, tu voulais nous dire un mot pour dire au revoir ?
- Speaker #0
Dire au revoir, en effet, et merci. Quand on a parlé du frère André tout à l'heure et de ces citations que Philippe a données, notamment sur l'obéissance, si je quitte Portes Ouvertes, c'est par obéissance. Ce n'est pas pour mon plaisir, parce que sinon peut-être que je serais encore parmi vous, tant j'aime cette œuvre et tant j'ai été béni de travailler à Portes Ouvertes. Donc je m'en vais pour servir et j'obéis au Seigneur qui m'appelle à aller un pas plus loin dans le ministère, retrouver l'église locale qui est ma première vocation. Je suis pasteur et je me réjouis de retrouver cette réalité du terrain comme pasteur. Mais l'église persécutée reste chère à mon cœur, je ne l'oublierai pas et je reste très attaché à votre ministère aussi. Je dis déjà vous, c'est dire si la transition s'opère dans ma tête. Mais voilà, merci à Portes Ouvertes et bravo. au Seigneur de s'occuper de son Église par votre intermédiaire.
- Speaker #2
Merci à toi pour ton engagement. Et nous, on est évidemment tristes que tu nous quittes, mais on est tellement heureux pour cette nouvelle étape qui s'ouvre devant toi.
- Speaker #0
Merci Philippe.
- Speaker #1
On te bénit pour la suite, pour toi, et puis on espère que tu nous écouteras.
- Speaker #0
Ça c'est sûr, alors je me réjouis d'écouter Aline, au partenariat avec toi, Rebecca, super, bravo.
- Speaker #1
En tout cas... Chers auditeurs, on se retrouve le mois prochain. Merci de votre fidélité. Bye