- Speaker #0
Bonjour chers auditeurs, heureux de vous retrouver pour ce 24e épisode de notre podcast chrétien audacieux.
- Speaker #1
Ça fait un moment qu'on se parle Marc. Ah oui c'est vrai. 24 épisodes.
- Speaker #0
24 absolument.
- Speaker #1
Et aujourd'hui on se retrouve avec d'autant plus de plaisir qu'on va voyager un peu et on a un invité. Thierry, merci d'être avec nous, tu reviens d'Asie centrale.
- Speaker #2
Oui, exactement. Bonjour Marc, bonjour Rebecca. Un voyage extraordinaire.
- Speaker #1
Ah oui, on se réjouit de voyager avec toi un peu. Mais Asie centrale, ce serait intéressant que tu nous précises un peu où c'est. A priori, ce n'est pas une destination très touristique. Qu'est-ce que tu es allé faire là-bas ?
- Speaker #2
Alors, Asie centrale déjà. Donc, c'est tous les pays en stand quelque part. Kazakhstan, Kyrgyzstan, Ouzbékistan, Turkménistan, Tadjikistan et Azerbaijan forment l'Asie centrale. Alors, on est allé avec toute une équipe. pour visiter des projets, mais surtout nos frères et sœurs qui sont là-bas et qui travaillent d'arrache-pied dans différents projets que notre association finance et encourage.
- Speaker #1
Alors, ça veut dire qu'il y a de la persécution dans plusieurs pays d'Asie centrale. C'est-à-dire que les chrétiens ne sont pas libres là-bas de croire en Jésus. Mais vu d'ici, on a un peu du mal à s'imaginer ce qu'ils vivent. Quelles sont les formes de persécution qu'ils subissent ? Donc c'est... Le risque d'être emprisonné si tu évangélises, si tu parles de Jésus, ou est-ce que c'est interdit de se rassembler pour célébrer un culte ? Qu'est-ce qui les touche ?
- Speaker #2
Alors en fait, en Asie centrale, depuis 1999, il est impossible d'avoir une nouvelle église qui soit enregistrée. Donc toutes celles qui ont été enregistrées avant sont existantes, mais elles sont contrôlées, surveillées. À chaque célébration, il y a une ou deux voitures de police qui filtrent les entrées. Et les autres sont plutôt des églises de maisons clandestines, où ils se retrouvent pour partager, célébrer et vivre des temps de prière et de méditation, mais de manière secrète.
- Speaker #0
Alors, vous étiez là-bas à Pâques. C'est un moment phare de la vie des églises, de la vie des chrétiens sur place aussi, j'imagine, comme pour nous. Qu'est-ce qui t'a marqué ce jour-là ? Tu fais une rencontre particulière qui t'a spécialement touché ?
- Speaker #2
Oui Marc, je vais vous raconter cette première rencontre, cette visite que nous avons faite le dimanche de Pâques. En fait, nous avons fait plusieurs visites, mais notre première visite le dimanche de Pâques, c'est situé dans un quartier périphérique de la capitale d'un des pays d'Asie centrale. Nous sommes allés à la rencontre d'une famille, d'une maman, de sa fille et de son fils, qui nous ont accueillis avec joie et simplicité dans un lieu sous forte pression. Leur conversion remonte à quatre ans pour la maman, à trois ans pour la fille et à une année pour le fils. Après un temps de louanges accompagnés à la guitare par un des pasteurs et un moment de partage biblique et de prière, on a dû rapidement quitter les lieux parce que le pasteur qui était dans la rue pour surveiller nous a simplement dit les voisins ont appelé la police, c'est le moment de partir et de quitter ce lieu Alors raconte-nous avec plus de détails cette rencontre,
- Speaker #0
ce qui t'a touché, marqué dans ce moment particulier.
- Speaker #2
Alors ce qui m'a touché particulièrement c'est de voir ces trois personnes de la même famille qui se sont converties à différents moments dans un quartier plutôt musulman et plutôt difficile, mis sous pression, parce qu'ils connaissent leur vie et leur réalité et sont souvent sujets à moqueries, mais aussi aux aguets parce que, quelque part, les voisins les surveillent de près dans ce qu'ils vivent et dans ce qu'ils font. Mais ce qui m'a profondément touché, c'est leur accueil, leur détermination, leur foi vivante et leur amour de Jésus. On a aussi un autre témoignage dans une famille sourde qui nous a accueillis. Je vais vous raconter un petit peu ce qu'on a vécu, comme ça vous allez suivre ce fil conducteur. Nous franchissons le sol du domicile d'une famille touchée par une maladie congénitale de surdité. Malheureusement, la visite initialement prévue au centre pour les sourds dans cette ville a été compromise en raison de la pression policière. Notre visite chez ces personnes sourdes m'a énormément touché et interpellé. On a partagé un repas dans la maison. d'un des couples responsables du projet. Il y a de cela quelques semaines auparavant, ils ont été obligés de quitter le centre car la police a été avertie de leur action et de leur projet parmi les sourds, non seulement dans ce pays, mais dans un autre pays que je vais vous raconter. Chez ce couple, on s'est réunis à plusieurs. Plusieurs générations étaient présentes, trois enfants, une douzaine d'adolescents, sept adultes. Ils ont appris à lire sur les lèvres. Nos deux couples, des personnes bienveillantes, des protecteurs de ce lieu, nous ont ouvert leurs portes. Malgré les obstacles, on est touché par leur accueil, leur simplicité et leur amour de Jésus.
- Speaker #1
Thierry, ça a dû être très touchant pour vous de passer du temps avec cette famille-là. Moi, j'avais juste une question. Est-ce qu'il y a beaucoup de familles de gens sourds qui forment des communautés chrétiennes en Asie centrale ?
- Speaker #2
Alors, dans plusieurs pays, oui. On en dénombre 300 dans le pays que j'ai visité et 3000 lieux dans un autre pays qui est leur terre de mission pour ce pays-là.
- Speaker #1
Et puis, est-ce que ces chrétiens-là, ils se sentent comme investis d'une mission de parler de Jésus ? des gens qui sont sourds aussi parce qu'ils peuvent maîtriser ce langage.
- Speaker #2
Exactement. Leur cœur est vraiment pour toutes ces communautés de sourds, pour qu'ils rencontrent le Christ vivant. Et puis aussi pour une aide sociale, pour trouver du travail, pour les aider sur le plan soins, médical, nourriture, habillement. Parce que l'État leur verse simplement dans ce pays que nous avons visité 50 dollars et dans le pays de Terre de Mission, c'est 30 dollars par mois pour chaque sourd. ce qui ne suffit pas pour vivre de manière normale.
- Speaker #1
Donc les chrétiens, ils partagent l'évangile avec eux et puis ils aident au niveau social. Il n'y a pas assez de filet social pour ces personnes-là dans ces pays ?
- Speaker #2
Oui, tout à fait. Au point de vue du gouvernement, il n'y a pas assez d'implication, d'engagement. Voilà pourquoi cette action est menée par ces couples et ce centre qui accueille effectivement ces sourds pour les aider, les soutenir, faire aussi des ateliers de bricolage pour aussi vendre ces choses après à l'extérieur, les encourager aussi à trouver des petits travaux qu'ils peuvent faire et puis bien sûr prendre en charge, les aider sur le plan sanitaire, sur le plan social, sur le plan de l'intégration et sur le plan aussi de la nourriture et de l'hébergement. Mais pour eux, c'est un combat quotidien. Réellement, c'est ce qu'ils nous disent face au peu d'engagement. de la société et du gouvernement. C'est un combat quotidien que mène cette association et ce centre.
- Speaker #1
Est-ce qu'ils sont bien vus en Asie centrale ? Chez nous, je dirais qu'on est des sociétés qui sont inclusives. Il y a beaucoup de respect, en fait, pour les plus faibles de la société. Mais comment ça se passe en Asie centrale face à ces personnes-là ?
- Speaker #2
Je peux dire qu'ils font face souvent au rejet de la société, à l'argent qui ne suffit pas pour vivre. se nourrir, se vêtir, se loger. De plus, les femmes dont les époux sont musulmans subissent d'autres pressions liées à leur foi en Jésus-Christ.
- Speaker #0
Est-ce que tu as fait d'autres visites ?
- Speaker #2
Oui, on en a fait plusieurs. Alors, je pourrais peut-être vous raconter la dernière visite qui s'est déroulée de nuit. Après entre 200 et 300 kilomètres, nous avons fait 4 à 5 visites. Nous sommes arrivés dans la périphérie de la capitale et on a pénétré dans un hôtel, restaurant un peu cosy. Et puis nos corps et nos vies étaient vraiment très épuisés, on était vraiment très fatigués. Et puis on a rencontré des personnes qui ont fait trois heures de route pour venir simplement nous voir, pour avoir un moment de partage et un moment de prière qui s'est déroulé en 30 minutes. Et nous pouvons dire que nous avons rencontré bien sûr des personnes en difficulté, une femme qui avait un cancer pour lequel nous avons prié, un frère sud-coréen qui a à cœur de former et d'envoyer des missionnaires en Asie centrale. Un pasteur dont son frère était incarcéré depuis cinq mois dans une prison d'État et qui, deux jours après, grâce, je dirais, à la prière de tous les chrétiens de ce pays, a été libéré. Ça, ça a été une joie pour nous. Ça a été vraiment comme une réponse aux prières et un temps de louanges et de remerciements à Dieu.
- Speaker #1
C'est vrai qu'avec notre organisation Portes Ouvertes, on aime croire à la puissance de la prière. Ça nous unit tellement avec les chrétiens qu'on visite. Et puis vous, vous avez goûté à ça, c'est incroyable.
- Speaker #2
C'est juste merveilleux, comme tu le dis, Rebecca. Il y avait dans ce temps de prière une unité de cœur, une unité vraiment du corps du Christ. On a goûté ensemble à la bonté de Dieu ce soir-là, malgré la fatigue de notre équipe. Et on s'est rappelé cette parole, goûtez et voyez combien l'éternel est bon. Et puis aussi ces deux citations de Frère André, nos prières peuvent aller là où nous ne pouvons pas. Il n'y a pas de frontières, pas de murs de prison, pas de portes qui nous sont fermées lorsque nous prions. Et puis cette deuxième citation qui nous dit, si nous étions conscients de la puissance de nos prières, nous nous mettrions à genoux cent fois par jour pour lui demander des choses qui bouverseraient le monde.
- Speaker #1
Ça, ça me parle. J'aime cette interpellation à prier de Frère André, mais aussi qui vient des témoignages de voyage. Dans nos réalités, à nous. Dieu, il agit aussi de cette manière-là. Je trouve qu'il nous pousse à prier pour qu'après, il puisse agir et faire des choses avec nous. Dans le témoignage que tu viens de partager, moi je trouve génial comme les chrétiens restent aussi pas victimes de leur handicap, mais comme ils peuvent agir autour d'eux à partir de leurs conditions actuelles, pas parfaites, mais ils n'attendent pas que le Seigneur les guérisse quelque part pour se mettre au travail avec ce qu'ils peuvent faire déjà. Ils commencent avec les circonstances de leur vie actuelle. Je trouve que c'est un bel enseignement pour nous ça. Combien de fois est-ce qu'on se dit intérieurement, quand j'aurai réglé ça ? Je pourrais être vraiment utile pour Dieu. Et puis ça, c'est un leurre. Je pense que Dieu, il veut commencer son œuvre au travers de nous, dès maintenant, dans les circonstances qui sont les nôtres et avec ce qu'on peut lui apporter.
- Speaker #0
C'est assez proche d'ailleurs d'un texte biblique de Corinthiens 12, où Paul, c'est un texte très connu, mais qui nous fait tellement de bien. Ma grâce te suffit, car ma puissance accomplit dans l'infirmité. Je me glorifierai donc très volontiers, plutôt dans mes infirmités. Afin que la puissance du Christ demeure sur moi. C'est pourquoi, il va jusqu'à dire, je prends plaisir dans les infirmités, dans les outrages, les nécessités, les persécutions, les détresses pour Christ. Car quand je suis faible, je suis fort. Thierry, tu nous disais justement que tu avais été encouragé par l'attitude générale de ces chrétiens lors de ce voyage. Ils sont devant le viseur de la police, surveillés, mais ils ne se focalisent pas sur la persécution. Ils voient plutôt tout ce qui est... possible de faire malgré ce qu'on appelle nous la persécution. C'est juste ?
- Speaker #2
C'est juste Marc. On n'a jamais entendu pendant ces huit jours le mot persécuter ou la persécution. On a juste perçu qu'ils étaient d'abord favorables à s'engager auprès des minorités, que ce soit les sourds, que ce soit les minorités ethniques, comme les Afghans qui quittent aussi l'Afghanistan et qui viennent comme réfugiés chez eux, ou bien d'autres minorités. Ils sont déterminés, ils sont quelque part... engagé, motivé par ce Jésus vivant et puissant dans lequel il veut le servir, quoi qu'il en coûte.
- Speaker #1
Merci Thierry de nous avoir fait voyager avec toi aujourd'hui. Moi j'en profite pour dire à nos auditeurs qu'ici en Suisse romande, Thierry, ce Thierry-là, que vous avez entendu, il anime des soirées qu'on peut vivre en petits groupes, de style cellules de prière, groupes de jeûne. C'est des soirées où on s'immerge et où on passe une soirée comme dans la peau d'un chrétien persécuté. Par exemple, en Corée du Nord, en Colombie, en Iran. Et avec les soirées qu'ils proposent, on peut prendre conscience un peu mieux de la chance qu'est la nôtre de pouvoir vivre notre foi en Jésus-Christ librement. Ça s'appelle Église secrète, ces soirées-là.
- Speaker #2
Oui, Rebecca, c'est Église secrète. Immersion des chrétiens, se mettre dans la peau des chrétiens, comme tu l'as très bien cité, de ces différents pays.
- Speaker #1
Alors, si ça vous intéresse... N'hésitez pas à nous laisser un commentaire, à nous demander des informations, on vous renseigne volontiers.
- Speaker #0
Oui, n'hésitez pas à inviter Thierry. Nous, Rebecca, on se revoit tout bientôt, enfin nous on se voit, nos auditeurs nous entendent. Mais c'est pour bientôt. Alors en attendant, chers auditeurs, comme d'habitude, partagez cet épisode autour de vous, faites connaître notre podcast. Et à très vite !
- Speaker #1
Merci Thierry d'être venu nous rendre visite. A bientôt Marc !
- Speaker #0
A bientôt, merci Thierry !
- Speaker #2
Merci Marc, merci Rebecca, à bientôt.