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Chrétiens audacieux - enseignements de l'Église persécutée

Peut-on vivre sa foi tout seul ?

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21min |27/09/2024
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Chrétiens audacieux - enseignements de l'Église persécutée

Peut-on vivre sa foi tout seul ?

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21min |27/09/2024
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Description

A quel point la foi chrétienne est-elle faite pour être vécue en communauté? Certains chrétiens, dans des pays dans lesquels le christianisme est combattu, ne peuvent pas, pour des raisons de sécurité, se retrouver pour lire la Bible et prier ensemble.

Qu'en disent-ils? Quels dangers sont-ils prêts à relever pour rencontrer d'autres chrétiens et s'encourager dans la foi?


Dans ce podcast, Marc et Rébecca partagent des témoignages de l'église persécutée pour alimenter la réflexion générale sur la dimension communautaire de la foi en occident: est-il souhaitable d'y vivre sa foi seul, ou l'église persécutée pourrait-elle nous encourager a oser sortir de l'individualisme spirituel pour retrouver un esprit plus communautaire?


Découvrez également ce que dit la Bible à ce sujet. Bonne découverte!


Ce podcast proposé par Portes Ouvertes discute d'un thème important de la foi chrétienne : l'individualisme spirituel et la place de la communauté dans la vie chrétienne. Marc et Rebecca explorent comment, même en Suisse, beaucoup de jeunes chrétiens se détournent des églises locales tout en conservant leur foi. Le podcast soulève des questions sur la possibilité de vivre sa foi de manière isolée, tout en soulignant l'importance de l'église persécutée dans des pays comme l'Asie, l'Afrique, et le Moyen-Orient.

Les témoignages de chrétiens persécutés, comme celui d’un Yéménite qui a vécu sa foi seul pendant des années, ou d’une jeune afghane dont le mari a été sacrifié, illustrent la souffrance et la résilience des croyants dans des contextes de persécution. Ces chrétiens, bien que contraints à la clandestinité, témoignent de la valeur de la communauté et de la prière partagée.

Le podcast souligne également que même dans des situations difficiles, des croyants préfèrent risquer leur vie pour rester en lien avec leur communauté, comme en Corée du Nord où des chrétiens retournent secrètement au pays avec des Bibles.

Enfin, le message central est une invitation à la réflexion pour les chrétiens en Occident, notamment en Suisse romande, sur l'importance de ne pas négliger la communauté, même en temps de confort relatif, et de s’inspirer de l’engagement des chrétiens persécutés à travers le monde.


Thèmes abordés: religion, foi chrétienne, espoir, podcast suisse, voyages, culture, histoire, histoire biblique, spiritualité, méditation, asie, afrique, amérique du sud, christianisme, croyance, monde, actualité, église persécutée, soutien, foi, évangile, Suisse romande, Jésus-christ, Bible, Nouveau testament, souffrance, témoignage, enseignement, église, église persécutée, ong, histoires de vie, prière, vie de prière, «Chrétiens audacieux», index, index de persécution, open doors, chrétiennes, chrétienne, podcast chrétien, chretien, Foi et persévérance, Soutien spirituel, prière chrétienne, Église détruite, Vie chrétienne, Chrétiens de Suisse romande, Relation avec Dieu, Encouragement chrétien, Épisodes de podcast, podcast chrétien, Inde, événements, vulnérabilité, Irak, Colombie, pardon, souffrance. théologie, pasteur, sagesse, miracles, témoignages de miracles, conversion à Jésus, conversion au christianisme, persécution des chrétiens, religion chrétienne, textes bibliques, vie de foi chrétienne, marc et rébecca, chrétiens persécutés


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Un podcast proposé par Portes Ouvertes.

  • Speaker #1

    Bonjour à tous et bienvenue dans un nouvel épisode de notre podcast. On espère que vous allez bien. Avec Rebecca, on est très content de vous retrouver aujourd'hui pour parler d'un thème important de la foi chrétienne, un thème assez universel aussi, surtout en Occident. Bien qu'on parle de l'Église persécutée, nous y reviendrons. Est-ce possible de vivre la foi tout seul ?

  • Speaker #0

    Oui, Marc. Et j'espère qu'on va aussi apporter... de l'eau au moulin de la réflexion de nos auditeurs autour de la question de la foi personnelle et de la vie communautaire et de l'articulation entre les deux, de la place à accorder ou non à la vie communautaire quand on est chrétien. Alors pour commencer, j'aimerais souligner qu'en Occident, il y a une vraie tendance à l'individualisme. Bon là, je pense que je n'apprends rien à personne, mais peut-être en matière de spiritualité aussi. On fait avec la foi. Comme on ferait, par exemple, des courses au supermarché. Et on se sert de ce qui nous plaît. Et on se crée une spiritualité à son image. Alors si la foi chrétienne réunit autour d'un credo qui, lui, ne peut pas être remis en question, il y a des choses fondamentales comme la Trinité, le rôle de Jésus-Christ qui sauve, le jugement, l'existence de l'éternité, par exemple, et qui a par ailleurs déjà des spécificités en fonction des différentes dénominations. Elle doit pourtant faire face, je pense, au même challenge du supermarché, la foi chrétienne, en ce qui concerne peut-être des aspects plus périphériques, la pratique de la foi, le fait d'être membre d'une église locale ou pas, de donner une dîme sur ses revenus et qu'est-ce que ça comprend, etc. Alors les chiffres le confirment, 40% des jeunes de 12 à 16 ans quittent les églises actuellement alors qu'ils n'ont pas forcément quitté la foi. La question de la possibilité de vivre sa foi. Hors de toute structure ecclésiale, c'est une question en Suisse.

  • Speaker #1

    Oui, c'est une question grave et elle est malheureuse au fond. Et comme tu le relèves, être chrétien en Suisse ne rime pas forcément aujourd'hui avec aller à l'église. Pourquoi parle-t-on aujourd'hui dans ce podcast de cette question ? Alors qu'on a une mission, Rebecca, une mission au service des chrétiens persécutés, bien loin de nos contrées. Quel est le rapport avec l'église persécutée ?

  • Speaker #0

    Alors, on y vient. Ce mois-ci, Portes Ouvertes met l'accent sur l'église souterraine, l'église de l'ombre. Alors c'est tous ces chrétiens qui vivent dans un contexte où si leur entourage ou le gouvernement apprenaient l'existence de leur foi en Jésus-Christ, ils iraient au-devant de graves persécutions.

  • Speaker #1

    C'est peut-être un chrétien nord-coréen, évidemment, afghan, on l'imagine bien, mais aussi des chrétiens d'arrière-plan musulmans au Moyen-Orient, qui lisent la Bible en secret et qui, pour leur sécurité, continuent à être publiquement... Des musulmans, c'est ça ?

  • Speaker #0

    Exactement, ça recouvre tous ces chrétiens-là et encore d'autres. J'ai lu qu'au Yémen, il y a quelques années, nos partenaires avaient rencontré un chrétien qui s'appelait Mohamed, il avait 44 ans pourtant, et il disait Quand je suis venue à la foi chrétienne, je pensais que j'étais le seul croyant de mon pays. Et pendant longtemps, pendant 17 ans en fait, il n'avait connu aucun autre chrétien yéménite. Alors lui, il avait connu Jésus-Christ en achetant une Bible par curiosité dans un magasin d'objets d'occasion. Alors, comment elle était arrivée là, c'est déjà un petit miracle. Mais de retour chez lui, il a dû la cacher, la lire hors de la maison. Et puis, il dit, la lecture de la Bible m'a mis à genoux et je suis devenue un disciple de Jésus. Et il se souvient à quel point sa première rencontre avec un autre chrétien yéménite a été joyeuse. Ça a été vachement des années, des années plus tard. On a beaucoup ri ensemble et plus tard, j'ai rencontré encore d'autres personnes, d'autres chrétiens. J'ai reçu une formation, j'ai été baptisée. Alors, c'est ça Marc, c'est en lisant ce témoignage. d'un chrétien de l'ombre et d'autres, que j'ai été interpellée quant à cette tension entre vie privée et vie publique en ce qui concerne la pratique de la foi. Je m'explique. Eux, ils sont obligés de se cacher pour prier. Pour lire la Bible, ils murmurent parfois au lieu de chanter leur louange à Dieu, alors qu'ils rêveraient que d'être libres de se réunir entre chrétiens. C'est d'ailleurs un aspect de la liberté de religion qui est bafoué quand ils ne peuvent pas faire ça. C'est prévu dans les droits de l'homme qu'on soit libres de se réunir pour célébrer un culte à Dieu.

  • Speaker #1

    L'histoire de Hila, une jeune femme afghane, peut aussi illustrer ton propos, Rebecca. L'enfance de Hila était particulière, ses parents l'ont autorisé à aller à l'école, ce qui était déjà exceptionnel, alors que la plupart des filles dans ce pays restent à la maison. Hila était très vive d'esprit, et même après s'être mariée à l'âge de 18 ans, elle a continué à étudier à l'université. Les choses ont changé au cours de sa deuxième année universitaire. Mon mari, dit-elle, m'a fait découvrir la Bible, après avoir regardé un programme à la télé. Nous nous sommes plongés dans le texte et nous y avons trouvé des conseils, de l'inspiration. Le couple a finalement donné sa vie à Jésus et a même découvert d'autres chrétiens avec qui faire route. Mais un jour, le mari d'Hila s'est rendu dans un autre village pour acheter des livres d'études bibliques, et il n'en est jamais revenu. Il a été sacrifié sur le chemin du Christ, dit Hila. Et aujourd'hui, cette maman de deux enfants s'en sort grâce à l'aide de son église locale. Elle a besoin d'être portée par les prières de l'église à plus large échelle, l'église universelle. Mais sûr que sa communauté, sa communauté chrétienne la soutient. Et c'est sûrement aujourd'hui pour cette jeune femme, cette mère, sont bien le plus précieux, l'Église, juste après Jésus.

  • Speaker #0

    Et un autre exemple en Corée du Nord, alors que les chrétiens savent que s'ils sont identifiés comme chrétiens, ils risquent l'internement à vie dans un camp de travail ou voire l'exécution, plusieurs dizaines de chrétiens s'étaient réunis en secret. Et alors que leur culte allait commencer, les forces de sécurité ont fait irruption et ont exécuté les personnes présentes sur place. Et on suppose... que les informations sur le lieu, l'heure de la rencontre avaient filtré à l'avance. Ça, c'était en 2022. Depuis encore, il y a d'autres témoignages de Corée du Nord qui nous parviennent pour dire que certains chrétiens qui avaient réussi à passer la frontière avec la Chine retournent en Corée du Nord avec des vivres, avec des bibles, au lieu de rester tranquillement en Chine. Bon, tranquillement en Chine, c'est peut-être relatif. Parce qu'ils ne peuvent pas abandonner leur groupe de chrétiens. Ils préfèrent être ensemble, dans la fournaise. que plus en sécurité, mais isolés, séparés des leurs.

  • Speaker #1

    C'est très fort, les risques pris pour la communauté. C'est un bien précieux, la communauté. Et savoir qu'en Algérie, par exemple, aussi depuis 2019, presque toutes les églises protestantes ont été fermées. Et pour moi, c'est aussi un exemple de la valeur, ici, de la liberté de se rendre à un culte et de partager la foi avec d'autres. J'ai d'ailleurs vu une vidéo du dernier culte d'une de ces églises fermées, avec force et fracas. Et c'était très impressionnant. Les autorités ont bouclé, mis des scellés sur les portes de l'église. C'était fini. Mais l'église ne s'est pas perdue. Ils ont pris tous les risques possibles pour se retrouver ailleurs, sur d'autres terrains, dans les maisons, parce que la communauté est précieuse.

  • Speaker #0

    Le plus proche de nous, c'est vrai que ça me rappelle un peu l'époque du Covid. Il y avait beaucoup de moyens, beaucoup d'efforts qui ont été faits ici pour continuer à célébrer des cultes, rester en lien avec son église à l'époque.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai. Cette épreuve du Covid nous a marqués quand on fermait nos églises. Non, on ne les a pas fermées, mais enfin, il fallait faire des petits nombres. Peut-être que si on n'était pas vaccinés, on avait même l'impression d'être ostracisés de nos propres communautés. C'est une expérience pénible qui nous rapproche de l'expérience de la persécution, c'est vrai. Alors, cette église persécutée nous aide à identifier la valeur de l'aspect communautaire de la foi. Et pour autant, il y a de manière intrinsèque, sans même parler de cette valeur de la communauté, sur un plan humain, fraternel et spirituel, de manière intrinsèque dans la Bible, il y a cette clarté quant à la volonté de Dieu lui-même qui passe par un encouragement sec et sonnant à demeurer ensemble en tant que frères et sœurs. Et les encouragements de ce type jonchent la Bible. La dimension communautaire de la foi devrait être une expérience agréable au point que... on y revienne. Ça a un goût de reviens-y, les frères et les sœurs. Quand on vit l'unité, quand on vit la douceur de relations fraternelles vraies, profondes, c'est vraiment quelque chose d'extrêmement fort et agréable. La vie chrétienne devait être vécue en communauté. On ne le dira pas assez. Et pour plusieurs raisons. D'abord, l'Église est décrite comme un corps. Ça, c'est une invention paulinienne, un Corinthien XII, pour faire autorité dans cette communauté divisée. Il dit, mais au fond, vous êtes le corps... Du Christ, chacun pour sa part, et on ne peut pas vivre sans les éléments que constitue le corps. Vous êtes tous ses membres, chacun pour sa part, 1 Corinthiens 12, 27. Il est aussi prévu que les chrétiens, entre eux, partagent et fassent preuve de solidarité. Les versets qui parlent de la vie des premiers apôtres nous le rappellent. Tous ceux qui croyaient étaient ensemble et ils avaient tout en commun. Alors on les entend de réveil, c'est issu de la Pentecôte, c'est extraordinaire. Mais je pense qu'il y a comme des valeurs qui prévalent, qui devraient être... non pas anachroniques, mais perçues comme actuelles encore, toujours. Ils vendaient leurs propriétés, c'est là où je dis qu'il y a peut-être une actualité à discerner, on n'est pas dans cet enthousiasme naissant de la première église, mais ils vendaient leurs propriétés, leurs biens, ils en partageaient le produit entre tous, selon les besoins de chacun, solidarité. Saurions frappés par un coup dur, on a parlé avec le Covid des pénuries, le mot pénurie est revenu à un mot courant de notre vocabulaire ici en Occident, alors qu'il était complètement... Anachronique, obsolète, pénurie. Pénurie de médicaments. Par exemple, de temps en temps, ma belle-mère appelle pour dire il me manque un médicament, on ne trouve plus certains médicaments en Suisse dans nos pharmacies, il y a pénurie, alors il faut aller s'approvisionner en France voisine parce que c'est possible. Bref, c'est extraordinaire. La solidarité serait peut-être une dimension renouvelée de la vie de nos communautés et du coup de notre lien de participation à la communauté si elle devenait nécessaire. Mais comme tu l'as dit tout à l'heure, Rebecca, l'individualisme est tellement puissant et puis nos facilités tellement grandes qu'on peut même aujourd'hui, en tant que chrétien, se poser la question de la participation à un groupe, une église locale, parce que finalement, on peut tout vivre à nous, tout seul. Ça va, ça passe, mais c'est un manque, je pense, réellement.

  • Speaker #0

    Cet aspect de soutien mutuel, d'encouragement que permet la vie communautaire, ça c'est à mes yeux aussi quelque chose qui est très important pour les chrétiens persécutés comme pour nous. la dimension de porter les fardeaux les uns des autres. Quand on le fait, on accomplit la loi du Christ. En tout cas, c'est ce que dit Galate 6.2. Ainsi que la puissance qu'il y a à s'accorder à plusieurs dans la prière. Jésus promet sa présence à ceux qui s'assemblent à deux ou trois en son nom, dans Matthieu 18.20. C'est là qu'on parlait un peu aussi de quelle peut être la dimension d'une communauté. Alors, par rapport à... S'assembler à deux ou trois en son nom, c'est déjà ne pas vivre la foi seule. Jésus est déjà présent. Après, certains diront justement qu'il n'y a pas toutes les dimensions de la vie d'Église, et puis c'est juste aussi. Mais ça commence peut-être par se dire, je suis d'accord de m'engager, d'engager ma prière, ma voix, ma volonté, l'écoute de Jésus dans un petit groupe, et je laisse Jésus venir au milieu de tout ça. Il y a toute une porte qui s'ouvre. Quand on est prêt à faire ce pas, même si ça expose, et peut-être que l'individualisme, il est aussi là parce qu'il y a un confort à ne pas exposer quelque chose qui est très personnel et très intime, comme la foi. Mais c'est prévu, et on est en train d'un peu regarder pourquoi, bibliquement, c'est prévu qu'on s'expose, qu'on partage.

  • Speaker #1

    Oui, il est question de vie communautaire aussi dans l'exercice de la foi, parce qu'à plusieurs, on est aussi veillant. les uns sur les autres. Il y a l'encouragement, il y a la solidarité et le fait qu'on veille sur la vie des uns des autres, on prie les uns pour les autres et on s'exhorte à grandir dans la foi. Et Rebecca, tu faisais référence à la taille du petit groupe où on s'expose, on dit qui on est, on prie, on engage notre foi à l'égard des uns et des autres, dans un petit groupe. Dans la grande église, parfois, on peut rester dans l'anonymat et cultiver cette... individualisme. Je vais, je viens, je ne fais pas signe de ma présence à personne, ou je passe entre les mailles du filet ou entre les gouttes de la relation aux autres et puis on ne goutte pas à la communauté, ce qui est bien dommage. Donc, je pense que ce n'est pas nécessairement lié à la taille de nos communautés, c'est lié à notre engagement. Suis-je ouvert à dire qui je suis, à participer à la communauté en vérité ? Parce que c'est un immense bénéfice que Dieu nous ait donné des sœurs et des frères pour partager. D'ailleurs, peut-être qu'on est lié à nos types de personnalités, si j'ose... aussi la question. On est plus ou moins pronts à entrer en relation ou à faire de nouveaux contacts. Peut-être que la grande communauté est infrayante pour certains, ou alors un lieu d'anonymat quand pour d'autres, elle est une nécessité. On a besoin de voir du monde, on a besoin de rencontrer plein de personnes et c'est un sujet de joie. Donc, en lien à qui nous sommes, la taille du groupe va aussi plus ou moins affecter notre manière de vivre à la fois. Mais ce qui compte dans ce podcast, c'est qu'on souligne la nécessité de participer à la vie communautaire. Elle est vraiment un atout pour nos vies. Vivre seul, la foi, je pense que c'est un mouroir, au fond. Ou alors, on est seul parce qu'on est persécuté, isolé, on vit dans la solitude d'une cave, sa foi, ou d'une cellule de prison. Et là, je crois que Dieu fait grâce. On a les témoignages de ces chrétiens qui ont su persister, résister, dans leur foi, grâce au secours de nos prières, de loin, et du Saint-Esprit auprès. Peut-être que je vois encore une bonne raison. pour laquelle Dieu a prévu que nous puissions être entourés de frères et de sœurs dans la foi. Le témoignage extérieur, qui porte à croire que lorsque nous sommes ensemble et que nous interagissons avec cette profondeur dont on décrit la vie des petits groupes, qui devrait aussi prévaloir dans la vie des grandes assemblées, cette interaction d'amour, de profondeur, de tendresse. Là, on est aux antipodes des jugements, parfois des défenses de précarés qui prévalent dans les... Petit groupe ou dans les grandes églises, ou certaines factions comme ça, à la corinthienne, qui font surface. Là, on parle d'un idéal attachant, celui décrit par la parole de Dieu. Eh bien, lorsqu'on vit la foi de cette manière, dans ces interactions saines et bénéfiques pour notre amour et nos cœurs, alors il y a un témoignage qui est bon et qui en jaillit vers l'extérieur, à savoir que l'amour des disciples entre eux porte à donner crédit à la parole de Dieu. On verra que vous êtes mes disciples, dit Jésus, par l'amour. dont vous vous témoignez les uns les autres.

  • Speaker #0

    Oui, il y a des missions comme ça qui sont données à des groupes et pas à des personnes. Et puis c'est vrai que si on s'extrait de tout groupe, c'est des dimensions dans lesquelles on ne va pas pouvoir entrer. C'est comme tu disais aussi, de pouvoir donner un droit de regard à d'autres. Si on n'a pas l'attitude d'ouvrir son cœur à d'autres, il n'y a personne qui va nous reprendre. Ça, c'est par exemple une déviance qu'on va trouver auprès de ces chrétiens isolés, mais de force, de l'Église persécutée. Alors, eux, ils vont se former comme ils peuvent. Heureusement, souvent le Saint-Esprit est là et puis les remet sur les rails. Mais ils disent souvent ça. quelques capsules radio, un peu d'internet, une Bible quand il y en a une, c'est difficile de rester dans une croissance qui est saine et puis dans une vision chrétienne saine tout seul.

  • Speaker #1

    Oui, il y a un enseignement, on va dire orthodoxe, à savoir une vraie théologie évangélique fondée sur la parole. On a besoin là des ministères de la parole, on a besoin des pasteurs, des enseignants, de ceux qui nous gardent aussi sur les rails avec une prédication. scène. C'est un sacré garde-fou, l'église locale, et l'exercice des ministères, au pluriel, j'entends pas le ministère nécessairement lié à l'un ou l'autre des cinq qui prévalent dans l'église, mais enfin, l'exercice du ministère, dans sa pluralité, parce qu'il appartient à la communauté ou à un groupe de dirigeants, qu'on appelle les anciens en particulier, c'est une nécessité pour garder la communauté sur les rails et fidèle à l'enseignement de Jésus-Christ. Et comme tu l'as souligné, être entouré de frères et sœurs, c'est aussi un rempart à l'orgueil. Parce qu'il nous faut de l'humilité pour être repris. Repris pas nécessairement par les uns et les autres, parce qu'on est souvent maladroit quand on le fait. D'ailleurs, on ne le fait plus. On ne sait plus se reprendre parce qu'on s'offense, on se blesse, on manque d'amour et puis finalement, on a mal appris et on ne sait plus le faire. C'est un exercice extrêmement périlleux. Mais le Saint-Esprit, lui, nous reprend et le fait toujours très bien. La parole de Dieu, si on la lit avec cœur, elle nous reprend, elle nous exhorte, elle nous corrige. Laissons le Saint-Esprit à l'œuvre. Parfois, on croit devoir... prendre part à ce travail, il vaut mieux laisser le Saint-Esprit. Mais dans l'enseignement de la parole, le Saint-Esprit va travailler les cœurs. Et si nous sommes dans l'humilité, alors on va grandir dans la foi. Il nous faut la communauté pour grandir dans la foi et parvenir à maturité dans le royaume des cieux. Alors, laisser des gens proches et de confiance aussi, prier avec nous, s'exposer, tout ça est bénéfique. Et si même on n'avait pas ces gens, le fait de participer à la vie de l'Église, d'être à l'écoute de la parole de Dieu ensemble, nous fait grandir. dans la foi sûre. Peut-être que j'ajoute une dernière chose qu'on a omise, c'est que Dieu lui-même est pluriel. Il est Père, Fils et Saint-Esprit. Il est communauté, le Seigneur. Et nous, ici, on a oublié la communauté et lui ne l'a pas oublié, c'est intrinsèquement lié à son existence. C'est ontologiquement correct de dire que Dieu, dans sa nature, est pluriel et que nous avons, nous aussi, été créés, hommes et femmes, à son image. Il se reflète déjà dans la pluralité de l'existence humaine ou de l'humanité, hommes et femmes. Alors d'autant plus, il prend plaisir à nous voir ensemble, au pluriel, le louer, professer notre foi, écouter sa parole, être proche les uns des autres, dans les repas, le partage, la joie de cultiver des relations. Il est relationnel, notre Dieu, et nous ne pouvons pas le refléter décemment si nous sommes seuls, sommes malheureux tout seuls.

  • Speaker #0

    Et ça, c'est au-delà, je pense, de la personnalité des uns et des autres, comme tu disais avant, de ceux qui se ressourcent en énormes groupes, de ceux qui ont plus... de peine à exprimer leurs sentiments ou qui vont être plus introvertis, etc. Je pense que le vis-à-vis du Dieu pluriel et du Dieu qui nous met en marche les uns avec les autres, il dépasse complètement les personnalités. Je pense qu'il y a matière à réflexion pour nous, pour nos façons de faire individualistes, occidentales, plus ou moins tournées vers la communauté et vers le bien commun de l'Église ou pas. Est-ce que ma manière de vivre la foi, elle est... biblique ou juste peut-être confortable ou elle correspond complètement à ma personnalité ? Ou est-ce qu'elle me bouscule un peu ? Est-ce que je me laisse interpeller par ça ? Je trouve que c'est une question centrale pour nous qui vient de l'église persécutée isolée des chrétiens de l'ombre. Eux, ils n'ont pas le choix. Alors, ils essaient de dépasser les limites que leur imposent leurs conditions avec beaucoup de courage, avec beaucoup d'astuces. Et puis nous, parfois, ce serait très simple d'avoir plus de... communauté dans notre vie de foi.

  • Speaker #1

    En tout cas, c'est en effet l'interpellation de notre podcast aujourd'hui. C'est une interpellation que nous adressent les chrétiens persécutés, c'est vrai, et nous sommes encouragés. Ils souffrent du manque de communauté et nous nous en passons. C'est fou, on n'est pas persécutés, mais on se persécute tout seul au fond. On se prive des grâces que le Seigneur a prévues pour nos vies. Alors si vous souhaitez participer à la vie d'une église locale de grâce, Si vous êtes esselé, si vous avez pris vos distances, si vous êtes resté blessé de relations qui vous ont marqué par le passé, faites le pas de la foi, imitez l'église persécutée, ne restez pas seul. que nos cœurs à chacun soient lavés de toutes souillures et des blessures qui nous retiennent à la maison, seuls. Il vaut tellement mieux jouir du bien précieux que Dieu nous a laissé, à savoir la communauté. Et puis, si ce podcast vous interpelle et que vous aimeriez le faire passer plus loin, n'hésitez pas, ne cachez pas le podcast non plus, telle votre foi, laissez-la briller au grand jour, participez à la vie de l'Église et soyez richement bénis.

  • Speaker #0

    Partagez ça autour de vous, comme Marc l'a dit. Et puis, nous, on vous souhaite une très belle semaine et on vous revoit le mois prochain. Bye bye.

  • Speaker #1

    Ciao.

Description

A quel point la foi chrétienne est-elle faite pour être vécue en communauté? Certains chrétiens, dans des pays dans lesquels le christianisme est combattu, ne peuvent pas, pour des raisons de sécurité, se retrouver pour lire la Bible et prier ensemble.

Qu'en disent-ils? Quels dangers sont-ils prêts à relever pour rencontrer d'autres chrétiens et s'encourager dans la foi?


Dans ce podcast, Marc et Rébecca partagent des témoignages de l'église persécutée pour alimenter la réflexion générale sur la dimension communautaire de la foi en occident: est-il souhaitable d'y vivre sa foi seul, ou l'église persécutée pourrait-elle nous encourager a oser sortir de l'individualisme spirituel pour retrouver un esprit plus communautaire?


Découvrez également ce que dit la Bible à ce sujet. Bonne découverte!


Ce podcast proposé par Portes Ouvertes discute d'un thème important de la foi chrétienne : l'individualisme spirituel et la place de la communauté dans la vie chrétienne. Marc et Rebecca explorent comment, même en Suisse, beaucoup de jeunes chrétiens se détournent des églises locales tout en conservant leur foi. Le podcast soulève des questions sur la possibilité de vivre sa foi de manière isolée, tout en soulignant l'importance de l'église persécutée dans des pays comme l'Asie, l'Afrique, et le Moyen-Orient.

Les témoignages de chrétiens persécutés, comme celui d’un Yéménite qui a vécu sa foi seul pendant des années, ou d’une jeune afghane dont le mari a été sacrifié, illustrent la souffrance et la résilience des croyants dans des contextes de persécution. Ces chrétiens, bien que contraints à la clandestinité, témoignent de la valeur de la communauté et de la prière partagée.

Le podcast souligne également que même dans des situations difficiles, des croyants préfèrent risquer leur vie pour rester en lien avec leur communauté, comme en Corée du Nord où des chrétiens retournent secrètement au pays avec des Bibles.

Enfin, le message central est une invitation à la réflexion pour les chrétiens en Occident, notamment en Suisse romande, sur l'importance de ne pas négliger la communauté, même en temps de confort relatif, et de s’inspirer de l’engagement des chrétiens persécutés à travers le monde.


Thèmes abordés: religion, foi chrétienne, espoir, podcast suisse, voyages, culture, histoire, histoire biblique, spiritualité, méditation, asie, afrique, amérique du sud, christianisme, croyance, monde, actualité, église persécutée, soutien, foi, évangile, Suisse romande, Jésus-christ, Bible, Nouveau testament, souffrance, témoignage, enseignement, église, église persécutée, ong, histoires de vie, prière, vie de prière, «Chrétiens audacieux», index, index de persécution, open doors, chrétiennes, chrétienne, podcast chrétien, chretien, Foi et persévérance, Soutien spirituel, prière chrétienne, Église détruite, Vie chrétienne, Chrétiens de Suisse romande, Relation avec Dieu, Encouragement chrétien, Épisodes de podcast, podcast chrétien, Inde, événements, vulnérabilité, Irak, Colombie, pardon, souffrance. théologie, pasteur, sagesse, miracles, témoignages de miracles, conversion à Jésus, conversion au christianisme, persécution des chrétiens, religion chrétienne, textes bibliques, vie de foi chrétienne, marc et rébecca, chrétiens persécutés


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Un podcast proposé par Portes Ouvertes.

  • Speaker #1

    Bonjour à tous et bienvenue dans un nouvel épisode de notre podcast. On espère que vous allez bien. Avec Rebecca, on est très content de vous retrouver aujourd'hui pour parler d'un thème important de la foi chrétienne, un thème assez universel aussi, surtout en Occident. Bien qu'on parle de l'Église persécutée, nous y reviendrons. Est-ce possible de vivre la foi tout seul ?

  • Speaker #0

    Oui, Marc. Et j'espère qu'on va aussi apporter... de l'eau au moulin de la réflexion de nos auditeurs autour de la question de la foi personnelle et de la vie communautaire et de l'articulation entre les deux, de la place à accorder ou non à la vie communautaire quand on est chrétien. Alors pour commencer, j'aimerais souligner qu'en Occident, il y a une vraie tendance à l'individualisme. Bon là, je pense que je n'apprends rien à personne, mais peut-être en matière de spiritualité aussi. On fait avec la foi. Comme on ferait, par exemple, des courses au supermarché. Et on se sert de ce qui nous plaît. Et on se crée une spiritualité à son image. Alors si la foi chrétienne réunit autour d'un credo qui, lui, ne peut pas être remis en question, il y a des choses fondamentales comme la Trinité, le rôle de Jésus-Christ qui sauve, le jugement, l'existence de l'éternité, par exemple, et qui a par ailleurs déjà des spécificités en fonction des différentes dénominations. Elle doit pourtant faire face, je pense, au même challenge du supermarché, la foi chrétienne, en ce qui concerne peut-être des aspects plus périphériques, la pratique de la foi, le fait d'être membre d'une église locale ou pas, de donner une dîme sur ses revenus et qu'est-ce que ça comprend, etc. Alors les chiffres le confirment, 40% des jeunes de 12 à 16 ans quittent les églises actuellement alors qu'ils n'ont pas forcément quitté la foi. La question de la possibilité de vivre sa foi. Hors de toute structure ecclésiale, c'est une question en Suisse.

  • Speaker #1

    Oui, c'est une question grave et elle est malheureuse au fond. Et comme tu le relèves, être chrétien en Suisse ne rime pas forcément aujourd'hui avec aller à l'église. Pourquoi parle-t-on aujourd'hui dans ce podcast de cette question ? Alors qu'on a une mission, Rebecca, une mission au service des chrétiens persécutés, bien loin de nos contrées. Quel est le rapport avec l'église persécutée ?

  • Speaker #0

    Alors, on y vient. Ce mois-ci, Portes Ouvertes met l'accent sur l'église souterraine, l'église de l'ombre. Alors c'est tous ces chrétiens qui vivent dans un contexte où si leur entourage ou le gouvernement apprenaient l'existence de leur foi en Jésus-Christ, ils iraient au-devant de graves persécutions.

  • Speaker #1

    C'est peut-être un chrétien nord-coréen, évidemment, afghan, on l'imagine bien, mais aussi des chrétiens d'arrière-plan musulmans au Moyen-Orient, qui lisent la Bible en secret et qui, pour leur sécurité, continuent à être publiquement... Des musulmans, c'est ça ?

  • Speaker #0

    Exactement, ça recouvre tous ces chrétiens-là et encore d'autres. J'ai lu qu'au Yémen, il y a quelques années, nos partenaires avaient rencontré un chrétien qui s'appelait Mohamed, il avait 44 ans pourtant, et il disait Quand je suis venue à la foi chrétienne, je pensais que j'étais le seul croyant de mon pays. Et pendant longtemps, pendant 17 ans en fait, il n'avait connu aucun autre chrétien yéménite. Alors lui, il avait connu Jésus-Christ en achetant une Bible par curiosité dans un magasin d'objets d'occasion. Alors, comment elle était arrivée là, c'est déjà un petit miracle. Mais de retour chez lui, il a dû la cacher, la lire hors de la maison. Et puis, il dit, la lecture de la Bible m'a mis à genoux et je suis devenue un disciple de Jésus. Et il se souvient à quel point sa première rencontre avec un autre chrétien yéménite a été joyeuse. Ça a été vachement des années, des années plus tard. On a beaucoup ri ensemble et plus tard, j'ai rencontré encore d'autres personnes, d'autres chrétiens. J'ai reçu une formation, j'ai été baptisée. Alors, c'est ça Marc, c'est en lisant ce témoignage. d'un chrétien de l'ombre et d'autres, que j'ai été interpellée quant à cette tension entre vie privée et vie publique en ce qui concerne la pratique de la foi. Je m'explique. Eux, ils sont obligés de se cacher pour prier. Pour lire la Bible, ils murmurent parfois au lieu de chanter leur louange à Dieu, alors qu'ils rêveraient que d'être libres de se réunir entre chrétiens. C'est d'ailleurs un aspect de la liberté de religion qui est bafoué quand ils ne peuvent pas faire ça. C'est prévu dans les droits de l'homme qu'on soit libres de se réunir pour célébrer un culte à Dieu.

  • Speaker #1

    L'histoire de Hila, une jeune femme afghane, peut aussi illustrer ton propos, Rebecca. L'enfance de Hila était particulière, ses parents l'ont autorisé à aller à l'école, ce qui était déjà exceptionnel, alors que la plupart des filles dans ce pays restent à la maison. Hila était très vive d'esprit, et même après s'être mariée à l'âge de 18 ans, elle a continué à étudier à l'université. Les choses ont changé au cours de sa deuxième année universitaire. Mon mari, dit-elle, m'a fait découvrir la Bible, après avoir regardé un programme à la télé. Nous nous sommes plongés dans le texte et nous y avons trouvé des conseils, de l'inspiration. Le couple a finalement donné sa vie à Jésus et a même découvert d'autres chrétiens avec qui faire route. Mais un jour, le mari d'Hila s'est rendu dans un autre village pour acheter des livres d'études bibliques, et il n'en est jamais revenu. Il a été sacrifié sur le chemin du Christ, dit Hila. Et aujourd'hui, cette maman de deux enfants s'en sort grâce à l'aide de son église locale. Elle a besoin d'être portée par les prières de l'église à plus large échelle, l'église universelle. Mais sûr que sa communauté, sa communauté chrétienne la soutient. Et c'est sûrement aujourd'hui pour cette jeune femme, cette mère, sont bien le plus précieux, l'Église, juste après Jésus.

  • Speaker #0

    Et un autre exemple en Corée du Nord, alors que les chrétiens savent que s'ils sont identifiés comme chrétiens, ils risquent l'internement à vie dans un camp de travail ou voire l'exécution, plusieurs dizaines de chrétiens s'étaient réunis en secret. Et alors que leur culte allait commencer, les forces de sécurité ont fait irruption et ont exécuté les personnes présentes sur place. Et on suppose... que les informations sur le lieu, l'heure de la rencontre avaient filtré à l'avance. Ça, c'était en 2022. Depuis encore, il y a d'autres témoignages de Corée du Nord qui nous parviennent pour dire que certains chrétiens qui avaient réussi à passer la frontière avec la Chine retournent en Corée du Nord avec des vivres, avec des bibles, au lieu de rester tranquillement en Chine. Bon, tranquillement en Chine, c'est peut-être relatif. Parce qu'ils ne peuvent pas abandonner leur groupe de chrétiens. Ils préfèrent être ensemble, dans la fournaise. que plus en sécurité, mais isolés, séparés des leurs.

  • Speaker #1

    C'est très fort, les risques pris pour la communauté. C'est un bien précieux, la communauté. Et savoir qu'en Algérie, par exemple, aussi depuis 2019, presque toutes les églises protestantes ont été fermées. Et pour moi, c'est aussi un exemple de la valeur, ici, de la liberté de se rendre à un culte et de partager la foi avec d'autres. J'ai d'ailleurs vu une vidéo du dernier culte d'une de ces églises fermées, avec force et fracas. Et c'était très impressionnant. Les autorités ont bouclé, mis des scellés sur les portes de l'église. C'était fini. Mais l'église ne s'est pas perdue. Ils ont pris tous les risques possibles pour se retrouver ailleurs, sur d'autres terrains, dans les maisons, parce que la communauté est précieuse.

  • Speaker #0

    Le plus proche de nous, c'est vrai que ça me rappelle un peu l'époque du Covid. Il y avait beaucoup de moyens, beaucoup d'efforts qui ont été faits ici pour continuer à célébrer des cultes, rester en lien avec son église à l'époque.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai. Cette épreuve du Covid nous a marqués quand on fermait nos églises. Non, on ne les a pas fermées, mais enfin, il fallait faire des petits nombres. Peut-être que si on n'était pas vaccinés, on avait même l'impression d'être ostracisés de nos propres communautés. C'est une expérience pénible qui nous rapproche de l'expérience de la persécution, c'est vrai. Alors, cette église persécutée nous aide à identifier la valeur de l'aspect communautaire de la foi. Et pour autant, il y a de manière intrinsèque, sans même parler de cette valeur de la communauté, sur un plan humain, fraternel et spirituel, de manière intrinsèque dans la Bible, il y a cette clarté quant à la volonté de Dieu lui-même qui passe par un encouragement sec et sonnant à demeurer ensemble en tant que frères et sœurs. Et les encouragements de ce type jonchent la Bible. La dimension communautaire de la foi devrait être une expérience agréable au point que... on y revienne. Ça a un goût de reviens-y, les frères et les sœurs. Quand on vit l'unité, quand on vit la douceur de relations fraternelles vraies, profondes, c'est vraiment quelque chose d'extrêmement fort et agréable. La vie chrétienne devait être vécue en communauté. On ne le dira pas assez. Et pour plusieurs raisons. D'abord, l'Église est décrite comme un corps. Ça, c'est une invention paulinienne, un Corinthien XII, pour faire autorité dans cette communauté divisée. Il dit, mais au fond, vous êtes le corps... Du Christ, chacun pour sa part, et on ne peut pas vivre sans les éléments que constitue le corps. Vous êtes tous ses membres, chacun pour sa part, 1 Corinthiens 12, 27. Il est aussi prévu que les chrétiens, entre eux, partagent et fassent preuve de solidarité. Les versets qui parlent de la vie des premiers apôtres nous le rappellent. Tous ceux qui croyaient étaient ensemble et ils avaient tout en commun. Alors on les entend de réveil, c'est issu de la Pentecôte, c'est extraordinaire. Mais je pense qu'il y a comme des valeurs qui prévalent, qui devraient être... non pas anachroniques, mais perçues comme actuelles encore, toujours. Ils vendaient leurs propriétés, c'est là où je dis qu'il y a peut-être une actualité à discerner, on n'est pas dans cet enthousiasme naissant de la première église, mais ils vendaient leurs propriétés, leurs biens, ils en partageaient le produit entre tous, selon les besoins de chacun, solidarité. Saurions frappés par un coup dur, on a parlé avec le Covid des pénuries, le mot pénurie est revenu à un mot courant de notre vocabulaire ici en Occident, alors qu'il était complètement... Anachronique, obsolète, pénurie. Pénurie de médicaments. Par exemple, de temps en temps, ma belle-mère appelle pour dire il me manque un médicament, on ne trouve plus certains médicaments en Suisse dans nos pharmacies, il y a pénurie, alors il faut aller s'approvisionner en France voisine parce que c'est possible. Bref, c'est extraordinaire. La solidarité serait peut-être une dimension renouvelée de la vie de nos communautés et du coup de notre lien de participation à la communauté si elle devenait nécessaire. Mais comme tu l'as dit tout à l'heure, Rebecca, l'individualisme est tellement puissant et puis nos facilités tellement grandes qu'on peut même aujourd'hui, en tant que chrétien, se poser la question de la participation à un groupe, une église locale, parce que finalement, on peut tout vivre à nous, tout seul. Ça va, ça passe, mais c'est un manque, je pense, réellement.

  • Speaker #0

    Cet aspect de soutien mutuel, d'encouragement que permet la vie communautaire, ça c'est à mes yeux aussi quelque chose qui est très important pour les chrétiens persécutés comme pour nous. la dimension de porter les fardeaux les uns des autres. Quand on le fait, on accomplit la loi du Christ. En tout cas, c'est ce que dit Galate 6.2. Ainsi que la puissance qu'il y a à s'accorder à plusieurs dans la prière. Jésus promet sa présence à ceux qui s'assemblent à deux ou trois en son nom, dans Matthieu 18.20. C'est là qu'on parlait un peu aussi de quelle peut être la dimension d'une communauté. Alors, par rapport à... S'assembler à deux ou trois en son nom, c'est déjà ne pas vivre la foi seule. Jésus est déjà présent. Après, certains diront justement qu'il n'y a pas toutes les dimensions de la vie d'Église, et puis c'est juste aussi. Mais ça commence peut-être par se dire, je suis d'accord de m'engager, d'engager ma prière, ma voix, ma volonté, l'écoute de Jésus dans un petit groupe, et je laisse Jésus venir au milieu de tout ça. Il y a toute une porte qui s'ouvre. Quand on est prêt à faire ce pas, même si ça expose, et peut-être que l'individualisme, il est aussi là parce qu'il y a un confort à ne pas exposer quelque chose qui est très personnel et très intime, comme la foi. Mais c'est prévu, et on est en train d'un peu regarder pourquoi, bibliquement, c'est prévu qu'on s'expose, qu'on partage.

  • Speaker #1

    Oui, il est question de vie communautaire aussi dans l'exercice de la foi, parce qu'à plusieurs, on est aussi veillant. les uns sur les autres. Il y a l'encouragement, il y a la solidarité et le fait qu'on veille sur la vie des uns des autres, on prie les uns pour les autres et on s'exhorte à grandir dans la foi. Et Rebecca, tu faisais référence à la taille du petit groupe où on s'expose, on dit qui on est, on prie, on engage notre foi à l'égard des uns et des autres, dans un petit groupe. Dans la grande église, parfois, on peut rester dans l'anonymat et cultiver cette... individualisme. Je vais, je viens, je ne fais pas signe de ma présence à personne, ou je passe entre les mailles du filet ou entre les gouttes de la relation aux autres et puis on ne goutte pas à la communauté, ce qui est bien dommage. Donc, je pense que ce n'est pas nécessairement lié à la taille de nos communautés, c'est lié à notre engagement. Suis-je ouvert à dire qui je suis, à participer à la communauté en vérité ? Parce que c'est un immense bénéfice que Dieu nous ait donné des sœurs et des frères pour partager. D'ailleurs, peut-être qu'on est lié à nos types de personnalités, si j'ose... aussi la question. On est plus ou moins pronts à entrer en relation ou à faire de nouveaux contacts. Peut-être que la grande communauté est infrayante pour certains, ou alors un lieu d'anonymat quand pour d'autres, elle est une nécessité. On a besoin de voir du monde, on a besoin de rencontrer plein de personnes et c'est un sujet de joie. Donc, en lien à qui nous sommes, la taille du groupe va aussi plus ou moins affecter notre manière de vivre à la fois. Mais ce qui compte dans ce podcast, c'est qu'on souligne la nécessité de participer à la vie communautaire. Elle est vraiment un atout pour nos vies. Vivre seul, la foi, je pense que c'est un mouroir, au fond. Ou alors, on est seul parce qu'on est persécuté, isolé, on vit dans la solitude d'une cave, sa foi, ou d'une cellule de prison. Et là, je crois que Dieu fait grâce. On a les témoignages de ces chrétiens qui ont su persister, résister, dans leur foi, grâce au secours de nos prières, de loin, et du Saint-Esprit auprès. Peut-être que je vois encore une bonne raison. pour laquelle Dieu a prévu que nous puissions être entourés de frères et de sœurs dans la foi. Le témoignage extérieur, qui porte à croire que lorsque nous sommes ensemble et que nous interagissons avec cette profondeur dont on décrit la vie des petits groupes, qui devrait aussi prévaloir dans la vie des grandes assemblées, cette interaction d'amour, de profondeur, de tendresse. Là, on est aux antipodes des jugements, parfois des défenses de précarés qui prévalent dans les... Petit groupe ou dans les grandes églises, ou certaines factions comme ça, à la corinthienne, qui font surface. Là, on parle d'un idéal attachant, celui décrit par la parole de Dieu. Eh bien, lorsqu'on vit la foi de cette manière, dans ces interactions saines et bénéfiques pour notre amour et nos cœurs, alors il y a un témoignage qui est bon et qui en jaillit vers l'extérieur, à savoir que l'amour des disciples entre eux porte à donner crédit à la parole de Dieu. On verra que vous êtes mes disciples, dit Jésus, par l'amour. dont vous vous témoignez les uns les autres.

  • Speaker #0

    Oui, il y a des missions comme ça qui sont données à des groupes et pas à des personnes. Et puis c'est vrai que si on s'extrait de tout groupe, c'est des dimensions dans lesquelles on ne va pas pouvoir entrer. C'est comme tu disais aussi, de pouvoir donner un droit de regard à d'autres. Si on n'a pas l'attitude d'ouvrir son cœur à d'autres, il n'y a personne qui va nous reprendre. Ça, c'est par exemple une déviance qu'on va trouver auprès de ces chrétiens isolés, mais de force, de l'Église persécutée. Alors, eux, ils vont se former comme ils peuvent. Heureusement, souvent le Saint-Esprit est là et puis les remet sur les rails. Mais ils disent souvent ça. quelques capsules radio, un peu d'internet, une Bible quand il y en a une, c'est difficile de rester dans une croissance qui est saine et puis dans une vision chrétienne saine tout seul.

  • Speaker #1

    Oui, il y a un enseignement, on va dire orthodoxe, à savoir une vraie théologie évangélique fondée sur la parole. On a besoin là des ministères de la parole, on a besoin des pasteurs, des enseignants, de ceux qui nous gardent aussi sur les rails avec une prédication. scène. C'est un sacré garde-fou, l'église locale, et l'exercice des ministères, au pluriel, j'entends pas le ministère nécessairement lié à l'un ou l'autre des cinq qui prévalent dans l'église, mais enfin, l'exercice du ministère, dans sa pluralité, parce qu'il appartient à la communauté ou à un groupe de dirigeants, qu'on appelle les anciens en particulier, c'est une nécessité pour garder la communauté sur les rails et fidèle à l'enseignement de Jésus-Christ. Et comme tu l'as souligné, être entouré de frères et sœurs, c'est aussi un rempart à l'orgueil. Parce qu'il nous faut de l'humilité pour être repris. Repris pas nécessairement par les uns et les autres, parce qu'on est souvent maladroit quand on le fait. D'ailleurs, on ne le fait plus. On ne sait plus se reprendre parce qu'on s'offense, on se blesse, on manque d'amour et puis finalement, on a mal appris et on ne sait plus le faire. C'est un exercice extrêmement périlleux. Mais le Saint-Esprit, lui, nous reprend et le fait toujours très bien. La parole de Dieu, si on la lit avec cœur, elle nous reprend, elle nous exhorte, elle nous corrige. Laissons le Saint-Esprit à l'œuvre. Parfois, on croit devoir... prendre part à ce travail, il vaut mieux laisser le Saint-Esprit. Mais dans l'enseignement de la parole, le Saint-Esprit va travailler les cœurs. Et si nous sommes dans l'humilité, alors on va grandir dans la foi. Il nous faut la communauté pour grandir dans la foi et parvenir à maturité dans le royaume des cieux. Alors, laisser des gens proches et de confiance aussi, prier avec nous, s'exposer, tout ça est bénéfique. Et si même on n'avait pas ces gens, le fait de participer à la vie de l'Église, d'être à l'écoute de la parole de Dieu ensemble, nous fait grandir. dans la foi sûre. Peut-être que j'ajoute une dernière chose qu'on a omise, c'est que Dieu lui-même est pluriel. Il est Père, Fils et Saint-Esprit. Il est communauté, le Seigneur. Et nous, ici, on a oublié la communauté et lui ne l'a pas oublié, c'est intrinsèquement lié à son existence. C'est ontologiquement correct de dire que Dieu, dans sa nature, est pluriel et que nous avons, nous aussi, été créés, hommes et femmes, à son image. Il se reflète déjà dans la pluralité de l'existence humaine ou de l'humanité, hommes et femmes. Alors d'autant plus, il prend plaisir à nous voir ensemble, au pluriel, le louer, professer notre foi, écouter sa parole, être proche les uns des autres, dans les repas, le partage, la joie de cultiver des relations. Il est relationnel, notre Dieu, et nous ne pouvons pas le refléter décemment si nous sommes seuls, sommes malheureux tout seuls.

  • Speaker #0

    Et ça, c'est au-delà, je pense, de la personnalité des uns et des autres, comme tu disais avant, de ceux qui se ressourcent en énormes groupes, de ceux qui ont plus... de peine à exprimer leurs sentiments ou qui vont être plus introvertis, etc. Je pense que le vis-à-vis du Dieu pluriel et du Dieu qui nous met en marche les uns avec les autres, il dépasse complètement les personnalités. Je pense qu'il y a matière à réflexion pour nous, pour nos façons de faire individualistes, occidentales, plus ou moins tournées vers la communauté et vers le bien commun de l'Église ou pas. Est-ce que ma manière de vivre la foi, elle est... biblique ou juste peut-être confortable ou elle correspond complètement à ma personnalité ? Ou est-ce qu'elle me bouscule un peu ? Est-ce que je me laisse interpeller par ça ? Je trouve que c'est une question centrale pour nous qui vient de l'église persécutée isolée des chrétiens de l'ombre. Eux, ils n'ont pas le choix. Alors, ils essaient de dépasser les limites que leur imposent leurs conditions avec beaucoup de courage, avec beaucoup d'astuces. Et puis nous, parfois, ce serait très simple d'avoir plus de... communauté dans notre vie de foi.

  • Speaker #1

    En tout cas, c'est en effet l'interpellation de notre podcast aujourd'hui. C'est une interpellation que nous adressent les chrétiens persécutés, c'est vrai, et nous sommes encouragés. Ils souffrent du manque de communauté et nous nous en passons. C'est fou, on n'est pas persécutés, mais on se persécute tout seul au fond. On se prive des grâces que le Seigneur a prévues pour nos vies. Alors si vous souhaitez participer à la vie d'une église locale de grâce, Si vous êtes esselé, si vous avez pris vos distances, si vous êtes resté blessé de relations qui vous ont marqué par le passé, faites le pas de la foi, imitez l'église persécutée, ne restez pas seul. que nos cœurs à chacun soient lavés de toutes souillures et des blessures qui nous retiennent à la maison, seuls. Il vaut tellement mieux jouir du bien précieux que Dieu nous a laissé, à savoir la communauté. Et puis, si ce podcast vous interpelle et que vous aimeriez le faire passer plus loin, n'hésitez pas, ne cachez pas le podcast non plus, telle votre foi, laissez-la briller au grand jour, participez à la vie de l'Église et soyez richement bénis.

  • Speaker #0

    Partagez ça autour de vous, comme Marc l'a dit. Et puis, nous, on vous souhaite une très belle semaine et on vous revoit le mois prochain. Bye bye.

  • Speaker #1

    Ciao.

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Description

A quel point la foi chrétienne est-elle faite pour être vécue en communauté? Certains chrétiens, dans des pays dans lesquels le christianisme est combattu, ne peuvent pas, pour des raisons de sécurité, se retrouver pour lire la Bible et prier ensemble.

Qu'en disent-ils? Quels dangers sont-ils prêts à relever pour rencontrer d'autres chrétiens et s'encourager dans la foi?


Dans ce podcast, Marc et Rébecca partagent des témoignages de l'église persécutée pour alimenter la réflexion générale sur la dimension communautaire de la foi en occident: est-il souhaitable d'y vivre sa foi seul, ou l'église persécutée pourrait-elle nous encourager a oser sortir de l'individualisme spirituel pour retrouver un esprit plus communautaire?


Découvrez également ce que dit la Bible à ce sujet. Bonne découverte!


Ce podcast proposé par Portes Ouvertes discute d'un thème important de la foi chrétienne : l'individualisme spirituel et la place de la communauté dans la vie chrétienne. Marc et Rebecca explorent comment, même en Suisse, beaucoup de jeunes chrétiens se détournent des églises locales tout en conservant leur foi. Le podcast soulève des questions sur la possibilité de vivre sa foi de manière isolée, tout en soulignant l'importance de l'église persécutée dans des pays comme l'Asie, l'Afrique, et le Moyen-Orient.

Les témoignages de chrétiens persécutés, comme celui d’un Yéménite qui a vécu sa foi seul pendant des années, ou d’une jeune afghane dont le mari a été sacrifié, illustrent la souffrance et la résilience des croyants dans des contextes de persécution. Ces chrétiens, bien que contraints à la clandestinité, témoignent de la valeur de la communauté et de la prière partagée.

Le podcast souligne également que même dans des situations difficiles, des croyants préfèrent risquer leur vie pour rester en lien avec leur communauté, comme en Corée du Nord où des chrétiens retournent secrètement au pays avec des Bibles.

Enfin, le message central est une invitation à la réflexion pour les chrétiens en Occident, notamment en Suisse romande, sur l'importance de ne pas négliger la communauté, même en temps de confort relatif, et de s’inspirer de l’engagement des chrétiens persécutés à travers le monde.


Thèmes abordés: religion, foi chrétienne, espoir, podcast suisse, voyages, culture, histoire, histoire biblique, spiritualité, méditation, asie, afrique, amérique du sud, christianisme, croyance, monde, actualité, église persécutée, soutien, foi, évangile, Suisse romande, Jésus-christ, Bible, Nouveau testament, souffrance, témoignage, enseignement, église, église persécutée, ong, histoires de vie, prière, vie de prière, «Chrétiens audacieux», index, index de persécution, open doors, chrétiennes, chrétienne, podcast chrétien, chretien, Foi et persévérance, Soutien spirituel, prière chrétienne, Église détruite, Vie chrétienne, Chrétiens de Suisse romande, Relation avec Dieu, Encouragement chrétien, Épisodes de podcast, podcast chrétien, Inde, événements, vulnérabilité, Irak, Colombie, pardon, souffrance. théologie, pasteur, sagesse, miracles, témoignages de miracles, conversion à Jésus, conversion au christianisme, persécution des chrétiens, religion chrétienne, textes bibliques, vie de foi chrétienne, marc et rébecca, chrétiens persécutés


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Un podcast proposé par Portes Ouvertes.

  • Speaker #1

    Bonjour à tous et bienvenue dans un nouvel épisode de notre podcast. On espère que vous allez bien. Avec Rebecca, on est très content de vous retrouver aujourd'hui pour parler d'un thème important de la foi chrétienne, un thème assez universel aussi, surtout en Occident. Bien qu'on parle de l'Église persécutée, nous y reviendrons. Est-ce possible de vivre la foi tout seul ?

  • Speaker #0

    Oui, Marc. Et j'espère qu'on va aussi apporter... de l'eau au moulin de la réflexion de nos auditeurs autour de la question de la foi personnelle et de la vie communautaire et de l'articulation entre les deux, de la place à accorder ou non à la vie communautaire quand on est chrétien. Alors pour commencer, j'aimerais souligner qu'en Occident, il y a une vraie tendance à l'individualisme. Bon là, je pense que je n'apprends rien à personne, mais peut-être en matière de spiritualité aussi. On fait avec la foi. Comme on ferait, par exemple, des courses au supermarché. Et on se sert de ce qui nous plaît. Et on se crée une spiritualité à son image. Alors si la foi chrétienne réunit autour d'un credo qui, lui, ne peut pas être remis en question, il y a des choses fondamentales comme la Trinité, le rôle de Jésus-Christ qui sauve, le jugement, l'existence de l'éternité, par exemple, et qui a par ailleurs déjà des spécificités en fonction des différentes dénominations. Elle doit pourtant faire face, je pense, au même challenge du supermarché, la foi chrétienne, en ce qui concerne peut-être des aspects plus périphériques, la pratique de la foi, le fait d'être membre d'une église locale ou pas, de donner une dîme sur ses revenus et qu'est-ce que ça comprend, etc. Alors les chiffres le confirment, 40% des jeunes de 12 à 16 ans quittent les églises actuellement alors qu'ils n'ont pas forcément quitté la foi. La question de la possibilité de vivre sa foi. Hors de toute structure ecclésiale, c'est une question en Suisse.

  • Speaker #1

    Oui, c'est une question grave et elle est malheureuse au fond. Et comme tu le relèves, être chrétien en Suisse ne rime pas forcément aujourd'hui avec aller à l'église. Pourquoi parle-t-on aujourd'hui dans ce podcast de cette question ? Alors qu'on a une mission, Rebecca, une mission au service des chrétiens persécutés, bien loin de nos contrées. Quel est le rapport avec l'église persécutée ?

  • Speaker #0

    Alors, on y vient. Ce mois-ci, Portes Ouvertes met l'accent sur l'église souterraine, l'église de l'ombre. Alors c'est tous ces chrétiens qui vivent dans un contexte où si leur entourage ou le gouvernement apprenaient l'existence de leur foi en Jésus-Christ, ils iraient au-devant de graves persécutions.

  • Speaker #1

    C'est peut-être un chrétien nord-coréen, évidemment, afghan, on l'imagine bien, mais aussi des chrétiens d'arrière-plan musulmans au Moyen-Orient, qui lisent la Bible en secret et qui, pour leur sécurité, continuent à être publiquement... Des musulmans, c'est ça ?

  • Speaker #0

    Exactement, ça recouvre tous ces chrétiens-là et encore d'autres. J'ai lu qu'au Yémen, il y a quelques années, nos partenaires avaient rencontré un chrétien qui s'appelait Mohamed, il avait 44 ans pourtant, et il disait Quand je suis venue à la foi chrétienne, je pensais que j'étais le seul croyant de mon pays. Et pendant longtemps, pendant 17 ans en fait, il n'avait connu aucun autre chrétien yéménite. Alors lui, il avait connu Jésus-Christ en achetant une Bible par curiosité dans un magasin d'objets d'occasion. Alors, comment elle était arrivée là, c'est déjà un petit miracle. Mais de retour chez lui, il a dû la cacher, la lire hors de la maison. Et puis, il dit, la lecture de la Bible m'a mis à genoux et je suis devenue un disciple de Jésus. Et il se souvient à quel point sa première rencontre avec un autre chrétien yéménite a été joyeuse. Ça a été vachement des années, des années plus tard. On a beaucoup ri ensemble et plus tard, j'ai rencontré encore d'autres personnes, d'autres chrétiens. J'ai reçu une formation, j'ai été baptisée. Alors, c'est ça Marc, c'est en lisant ce témoignage. d'un chrétien de l'ombre et d'autres, que j'ai été interpellée quant à cette tension entre vie privée et vie publique en ce qui concerne la pratique de la foi. Je m'explique. Eux, ils sont obligés de se cacher pour prier. Pour lire la Bible, ils murmurent parfois au lieu de chanter leur louange à Dieu, alors qu'ils rêveraient que d'être libres de se réunir entre chrétiens. C'est d'ailleurs un aspect de la liberté de religion qui est bafoué quand ils ne peuvent pas faire ça. C'est prévu dans les droits de l'homme qu'on soit libres de se réunir pour célébrer un culte à Dieu.

  • Speaker #1

    L'histoire de Hila, une jeune femme afghane, peut aussi illustrer ton propos, Rebecca. L'enfance de Hila était particulière, ses parents l'ont autorisé à aller à l'école, ce qui était déjà exceptionnel, alors que la plupart des filles dans ce pays restent à la maison. Hila était très vive d'esprit, et même après s'être mariée à l'âge de 18 ans, elle a continué à étudier à l'université. Les choses ont changé au cours de sa deuxième année universitaire. Mon mari, dit-elle, m'a fait découvrir la Bible, après avoir regardé un programme à la télé. Nous nous sommes plongés dans le texte et nous y avons trouvé des conseils, de l'inspiration. Le couple a finalement donné sa vie à Jésus et a même découvert d'autres chrétiens avec qui faire route. Mais un jour, le mari d'Hila s'est rendu dans un autre village pour acheter des livres d'études bibliques, et il n'en est jamais revenu. Il a été sacrifié sur le chemin du Christ, dit Hila. Et aujourd'hui, cette maman de deux enfants s'en sort grâce à l'aide de son église locale. Elle a besoin d'être portée par les prières de l'église à plus large échelle, l'église universelle. Mais sûr que sa communauté, sa communauté chrétienne la soutient. Et c'est sûrement aujourd'hui pour cette jeune femme, cette mère, sont bien le plus précieux, l'Église, juste après Jésus.

  • Speaker #0

    Et un autre exemple en Corée du Nord, alors que les chrétiens savent que s'ils sont identifiés comme chrétiens, ils risquent l'internement à vie dans un camp de travail ou voire l'exécution, plusieurs dizaines de chrétiens s'étaient réunis en secret. Et alors que leur culte allait commencer, les forces de sécurité ont fait irruption et ont exécuté les personnes présentes sur place. Et on suppose... que les informations sur le lieu, l'heure de la rencontre avaient filtré à l'avance. Ça, c'était en 2022. Depuis encore, il y a d'autres témoignages de Corée du Nord qui nous parviennent pour dire que certains chrétiens qui avaient réussi à passer la frontière avec la Chine retournent en Corée du Nord avec des vivres, avec des bibles, au lieu de rester tranquillement en Chine. Bon, tranquillement en Chine, c'est peut-être relatif. Parce qu'ils ne peuvent pas abandonner leur groupe de chrétiens. Ils préfèrent être ensemble, dans la fournaise. que plus en sécurité, mais isolés, séparés des leurs.

  • Speaker #1

    C'est très fort, les risques pris pour la communauté. C'est un bien précieux, la communauté. Et savoir qu'en Algérie, par exemple, aussi depuis 2019, presque toutes les églises protestantes ont été fermées. Et pour moi, c'est aussi un exemple de la valeur, ici, de la liberté de se rendre à un culte et de partager la foi avec d'autres. J'ai d'ailleurs vu une vidéo du dernier culte d'une de ces églises fermées, avec force et fracas. Et c'était très impressionnant. Les autorités ont bouclé, mis des scellés sur les portes de l'église. C'était fini. Mais l'église ne s'est pas perdue. Ils ont pris tous les risques possibles pour se retrouver ailleurs, sur d'autres terrains, dans les maisons, parce que la communauté est précieuse.

  • Speaker #0

    Le plus proche de nous, c'est vrai que ça me rappelle un peu l'époque du Covid. Il y avait beaucoup de moyens, beaucoup d'efforts qui ont été faits ici pour continuer à célébrer des cultes, rester en lien avec son église à l'époque.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai. Cette épreuve du Covid nous a marqués quand on fermait nos églises. Non, on ne les a pas fermées, mais enfin, il fallait faire des petits nombres. Peut-être que si on n'était pas vaccinés, on avait même l'impression d'être ostracisés de nos propres communautés. C'est une expérience pénible qui nous rapproche de l'expérience de la persécution, c'est vrai. Alors, cette église persécutée nous aide à identifier la valeur de l'aspect communautaire de la foi. Et pour autant, il y a de manière intrinsèque, sans même parler de cette valeur de la communauté, sur un plan humain, fraternel et spirituel, de manière intrinsèque dans la Bible, il y a cette clarté quant à la volonté de Dieu lui-même qui passe par un encouragement sec et sonnant à demeurer ensemble en tant que frères et sœurs. Et les encouragements de ce type jonchent la Bible. La dimension communautaire de la foi devrait être une expérience agréable au point que... on y revienne. Ça a un goût de reviens-y, les frères et les sœurs. Quand on vit l'unité, quand on vit la douceur de relations fraternelles vraies, profondes, c'est vraiment quelque chose d'extrêmement fort et agréable. La vie chrétienne devait être vécue en communauté. On ne le dira pas assez. Et pour plusieurs raisons. D'abord, l'Église est décrite comme un corps. Ça, c'est une invention paulinienne, un Corinthien XII, pour faire autorité dans cette communauté divisée. Il dit, mais au fond, vous êtes le corps... Du Christ, chacun pour sa part, et on ne peut pas vivre sans les éléments que constitue le corps. Vous êtes tous ses membres, chacun pour sa part, 1 Corinthiens 12, 27. Il est aussi prévu que les chrétiens, entre eux, partagent et fassent preuve de solidarité. Les versets qui parlent de la vie des premiers apôtres nous le rappellent. Tous ceux qui croyaient étaient ensemble et ils avaient tout en commun. Alors on les entend de réveil, c'est issu de la Pentecôte, c'est extraordinaire. Mais je pense qu'il y a comme des valeurs qui prévalent, qui devraient être... non pas anachroniques, mais perçues comme actuelles encore, toujours. Ils vendaient leurs propriétés, c'est là où je dis qu'il y a peut-être une actualité à discerner, on n'est pas dans cet enthousiasme naissant de la première église, mais ils vendaient leurs propriétés, leurs biens, ils en partageaient le produit entre tous, selon les besoins de chacun, solidarité. Saurions frappés par un coup dur, on a parlé avec le Covid des pénuries, le mot pénurie est revenu à un mot courant de notre vocabulaire ici en Occident, alors qu'il était complètement... Anachronique, obsolète, pénurie. Pénurie de médicaments. Par exemple, de temps en temps, ma belle-mère appelle pour dire il me manque un médicament, on ne trouve plus certains médicaments en Suisse dans nos pharmacies, il y a pénurie, alors il faut aller s'approvisionner en France voisine parce que c'est possible. Bref, c'est extraordinaire. La solidarité serait peut-être une dimension renouvelée de la vie de nos communautés et du coup de notre lien de participation à la communauté si elle devenait nécessaire. Mais comme tu l'as dit tout à l'heure, Rebecca, l'individualisme est tellement puissant et puis nos facilités tellement grandes qu'on peut même aujourd'hui, en tant que chrétien, se poser la question de la participation à un groupe, une église locale, parce que finalement, on peut tout vivre à nous, tout seul. Ça va, ça passe, mais c'est un manque, je pense, réellement.

  • Speaker #0

    Cet aspect de soutien mutuel, d'encouragement que permet la vie communautaire, ça c'est à mes yeux aussi quelque chose qui est très important pour les chrétiens persécutés comme pour nous. la dimension de porter les fardeaux les uns des autres. Quand on le fait, on accomplit la loi du Christ. En tout cas, c'est ce que dit Galate 6.2. Ainsi que la puissance qu'il y a à s'accorder à plusieurs dans la prière. Jésus promet sa présence à ceux qui s'assemblent à deux ou trois en son nom, dans Matthieu 18.20. C'est là qu'on parlait un peu aussi de quelle peut être la dimension d'une communauté. Alors, par rapport à... S'assembler à deux ou trois en son nom, c'est déjà ne pas vivre la foi seule. Jésus est déjà présent. Après, certains diront justement qu'il n'y a pas toutes les dimensions de la vie d'Église, et puis c'est juste aussi. Mais ça commence peut-être par se dire, je suis d'accord de m'engager, d'engager ma prière, ma voix, ma volonté, l'écoute de Jésus dans un petit groupe, et je laisse Jésus venir au milieu de tout ça. Il y a toute une porte qui s'ouvre. Quand on est prêt à faire ce pas, même si ça expose, et peut-être que l'individualisme, il est aussi là parce qu'il y a un confort à ne pas exposer quelque chose qui est très personnel et très intime, comme la foi. Mais c'est prévu, et on est en train d'un peu regarder pourquoi, bibliquement, c'est prévu qu'on s'expose, qu'on partage.

  • Speaker #1

    Oui, il est question de vie communautaire aussi dans l'exercice de la foi, parce qu'à plusieurs, on est aussi veillant. les uns sur les autres. Il y a l'encouragement, il y a la solidarité et le fait qu'on veille sur la vie des uns des autres, on prie les uns pour les autres et on s'exhorte à grandir dans la foi. Et Rebecca, tu faisais référence à la taille du petit groupe où on s'expose, on dit qui on est, on prie, on engage notre foi à l'égard des uns et des autres, dans un petit groupe. Dans la grande église, parfois, on peut rester dans l'anonymat et cultiver cette... individualisme. Je vais, je viens, je ne fais pas signe de ma présence à personne, ou je passe entre les mailles du filet ou entre les gouttes de la relation aux autres et puis on ne goutte pas à la communauté, ce qui est bien dommage. Donc, je pense que ce n'est pas nécessairement lié à la taille de nos communautés, c'est lié à notre engagement. Suis-je ouvert à dire qui je suis, à participer à la communauté en vérité ? Parce que c'est un immense bénéfice que Dieu nous ait donné des sœurs et des frères pour partager. D'ailleurs, peut-être qu'on est lié à nos types de personnalités, si j'ose... aussi la question. On est plus ou moins pronts à entrer en relation ou à faire de nouveaux contacts. Peut-être que la grande communauté est infrayante pour certains, ou alors un lieu d'anonymat quand pour d'autres, elle est une nécessité. On a besoin de voir du monde, on a besoin de rencontrer plein de personnes et c'est un sujet de joie. Donc, en lien à qui nous sommes, la taille du groupe va aussi plus ou moins affecter notre manière de vivre à la fois. Mais ce qui compte dans ce podcast, c'est qu'on souligne la nécessité de participer à la vie communautaire. Elle est vraiment un atout pour nos vies. Vivre seul, la foi, je pense que c'est un mouroir, au fond. Ou alors, on est seul parce qu'on est persécuté, isolé, on vit dans la solitude d'une cave, sa foi, ou d'une cellule de prison. Et là, je crois que Dieu fait grâce. On a les témoignages de ces chrétiens qui ont su persister, résister, dans leur foi, grâce au secours de nos prières, de loin, et du Saint-Esprit auprès. Peut-être que je vois encore une bonne raison. pour laquelle Dieu a prévu que nous puissions être entourés de frères et de sœurs dans la foi. Le témoignage extérieur, qui porte à croire que lorsque nous sommes ensemble et que nous interagissons avec cette profondeur dont on décrit la vie des petits groupes, qui devrait aussi prévaloir dans la vie des grandes assemblées, cette interaction d'amour, de profondeur, de tendresse. Là, on est aux antipodes des jugements, parfois des défenses de précarés qui prévalent dans les... Petit groupe ou dans les grandes églises, ou certaines factions comme ça, à la corinthienne, qui font surface. Là, on parle d'un idéal attachant, celui décrit par la parole de Dieu. Eh bien, lorsqu'on vit la foi de cette manière, dans ces interactions saines et bénéfiques pour notre amour et nos cœurs, alors il y a un témoignage qui est bon et qui en jaillit vers l'extérieur, à savoir que l'amour des disciples entre eux porte à donner crédit à la parole de Dieu. On verra que vous êtes mes disciples, dit Jésus, par l'amour. dont vous vous témoignez les uns les autres.

  • Speaker #0

    Oui, il y a des missions comme ça qui sont données à des groupes et pas à des personnes. Et puis c'est vrai que si on s'extrait de tout groupe, c'est des dimensions dans lesquelles on ne va pas pouvoir entrer. C'est comme tu disais aussi, de pouvoir donner un droit de regard à d'autres. Si on n'a pas l'attitude d'ouvrir son cœur à d'autres, il n'y a personne qui va nous reprendre. Ça, c'est par exemple une déviance qu'on va trouver auprès de ces chrétiens isolés, mais de force, de l'Église persécutée. Alors, eux, ils vont se former comme ils peuvent. Heureusement, souvent le Saint-Esprit est là et puis les remet sur les rails. Mais ils disent souvent ça. quelques capsules radio, un peu d'internet, une Bible quand il y en a une, c'est difficile de rester dans une croissance qui est saine et puis dans une vision chrétienne saine tout seul.

  • Speaker #1

    Oui, il y a un enseignement, on va dire orthodoxe, à savoir une vraie théologie évangélique fondée sur la parole. On a besoin là des ministères de la parole, on a besoin des pasteurs, des enseignants, de ceux qui nous gardent aussi sur les rails avec une prédication. scène. C'est un sacré garde-fou, l'église locale, et l'exercice des ministères, au pluriel, j'entends pas le ministère nécessairement lié à l'un ou l'autre des cinq qui prévalent dans l'église, mais enfin, l'exercice du ministère, dans sa pluralité, parce qu'il appartient à la communauté ou à un groupe de dirigeants, qu'on appelle les anciens en particulier, c'est une nécessité pour garder la communauté sur les rails et fidèle à l'enseignement de Jésus-Christ. Et comme tu l'as souligné, être entouré de frères et sœurs, c'est aussi un rempart à l'orgueil. Parce qu'il nous faut de l'humilité pour être repris. Repris pas nécessairement par les uns et les autres, parce qu'on est souvent maladroit quand on le fait. D'ailleurs, on ne le fait plus. On ne sait plus se reprendre parce qu'on s'offense, on se blesse, on manque d'amour et puis finalement, on a mal appris et on ne sait plus le faire. C'est un exercice extrêmement périlleux. Mais le Saint-Esprit, lui, nous reprend et le fait toujours très bien. La parole de Dieu, si on la lit avec cœur, elle nous reprend, elle nous exhorte, elle nous corrige. Laissons le Saint-Esprit à l'œuvre. Parfois, on croit devoir... prendre part à ce travail, il vaut mieux laisser le Saint-Esprit. Mais dans l'enseignement de la parole, le Saint-Esprit va travailler les cœurs. Et si nous sommes dans l'humilité, alors on va grandir dans la foi. Il nous faut la communauté pour grandir dans la foi et parvenir à maturité dans le royaume des cieux. Alors, laisser des gens proches et de confiance aussi, prier avec nous, s'exposer, tout ça est bénéfique. Et si même on n'avait pas ces gens, le fait de participer à la vie de l'Église, d'être à l'écoute de la parole de Dieu ensemble, nous fait grandir. dans la foi sûre. Peut-être que j'ajoute une dernière chose qu'on a omise, c'est que Dieu lui-même est pluriel. Il est Père, Fils et Saint-Esprit. Il est communauté, le Seigneur. Et nous, ici, on a oublié la communauté et lui ne l'a pas oublié, c'est intrinsèquement lié à son existence. C'est ontologiquement correct de dire que Dieu, dans sa nature, est pluriel et que nous avons, nous aussi, été créés, hommes et femmes, à son image. Il se reflète déjà dans la pluralité de l'existence humaine ou de l'humanité, hommes et femmes. Alors d'autant plus, il prend plaisir à nous voir ensemble, au pluriel, le louer, professer notre foi, écouter sa parole, être proche les uns des autres, dans les repas, le partage, la joie de cultiver des relations. Il est relationnel, notre Dieu, et nous ne pouvons pas le refléter décemment si nous sommes seuls, sommes malheureux tout seuls.

  • Speaker #0

    Et ça, c'est au-delà, je pense, de la personnalité des uns et des autres, comme tu disais avant, de ceux qui se ressourcent en énormes groupes, de ceux qui ont plus... de peine à exprimer leurs sentiments ou qui vont être plus introvertis, etc. Je pense que le vis-à-vis du Dieu pluriel et du Dieu qui nous met en marche les uns avec les autres, il dépasse complètement les personnalités. Je pense qu'il y a matière à réflexion pour nous, pour nos façons de faire individualistes, occidentales, plus ou moins tournées vers la communauté et vers le bien commun de l'Église ou pas. Est-ce que ma manière de vivre la foi, elle est... biblique ou juste peut-être confortable ou elle correspond complètement à ma personnalité ? Ou est-ce qu'elle me bouscule un peu ? Est-ce que je me laisse interpeller par ça ? Je trouve que c'est une question centrale pour nous qui vient de l'église persécutée isolée des chrétiens de l'ombre. Eux, ils n'ont pas le choix. Alors, ils essaient de dépasser les limites que leur imposent leurs conditions avec beaucoup de courage, avec beaucoup d'astuces. Et puis nous, parfois, ce serait très simple d'avoir plus de... communauté dans notre vie de foi.

  • Speaker #1

    En tout cas, c'est en effet l'interpellation de notre podcast aujourd'hui. C'est une interpellation que nous adressent les chrétiens persécutés, c'est vrai, et nous sommes encouragés. Ils souffrent du manque de communauté et nous nous en passons. C'est fou, on n'est pas persécutés, mais on se persécute tout seul au fond. On se prive des grâces que le Seigneur a prévues pour nos vies. Alors si vous souhaitez participer à la vie d'une église locale de grâce, Si vous êtes esselé, si vous avez pris vos distances, si vous êtes resté blessé de relations qui vous ont marqué par le passé, faites le pas de la foi, imitez l'église persécutée, ne restez pas seul. que nos cœurs à chacun soient lavés de toutes souillures et des blessures qui nous retiennent à la maison, seuls. Il vaut tellement mieux jouir du bien précieux que Dieu nous a laissé, à savoir la communauté. Et puis, si ce podcast vous interpelle et que vous aimeriez le faire passer plus loin, n'hésitez pas, ne cachez pas le podcast non plus, telle votre foi, laissez-la briller au grand jour, participez à la vie de l'Église et soyez richement bénis.

  • Speaker #0

    Partagez ça autour de vous, comme Marc l'a dit. Et puis, nous, on vous souhaite une très belle semaine et on vous revoit le mois prochain. Bye bye.

  • Speaker #1

    Ciao.

Description

A quel point la foi chrétienne est-elle faite pour être vécue en communauté? Certains chrétiens, dans des pays dans lesquels le christianisme est combattu, ne peuvent pas, pour des raisons de sécurité, se retrouver pour lire la Bible et prier ensemble.

Qu'en disent-ils? Quels dangers sont-ils prêts à relever pour rencontrer d'autres chrétiens et s'encourager dans la foi?


Dans ce podcast, Marc et Rébecca partagent des témoignages de l'église persécutée pour alimenter la réflexion générale sur la dimension communautaire de la foi en occident: est-il souhaitable d'y vivre sa foi seul, ou l'église persécutée pourrait-elle nous encourager a oser sortir de l'individualisme spirituel pour retrouver un esprit plus communautaire?


Découvrez également ce que dit la Bible à ce sujet. Bonne découverte!


Ce podcast proposé par Portes Ouvertes discute d'un thème important de la foi chrétienne : l'individualisme spirituel et la place de la communauté dans la vie chrétienne. Marc et Rebecca explorent comment, même en Suisse, beaucoup de jeunes chrétiens se détournent des églises locales tout en conservant leur foi. Le podcast soulève des questions sur la possibilité de vivre sa foi de manière isolée, tout en soulignant l'importance de l'église persécutée dans des pays comme l'Asie, l'Afrique, et le Moyen-Orient.

Les témoignages de chrétiens persécutés, comme celui d’un Yéménite qui a vécu sa foi seul pendant des années, ou d’une jeune afghane dont le mari a été sacrifié, illustrent la souffrance et la résilience des croyants dans des contextes de persécution. Ces chrétiens, bien que contraints à la clandestinité, témoignent de la valeur de la communauté et de la prière partagée.

Le podcast souligne également que même dans des situations difficiles, des croyants préfèrent risquer leur vie pour rester en lien avec leur communauté, comme en Corée du Nord où des chrétiens retournent secrètement au pays avec des Bibles.

Enfin, le message central est une invitation à la réflexion pour les chrétiens en Occident, notamment en Suisse romande, sur l'importance de ne pas négliger la communauté, même en temps de confort relatif, et de s’inspirer de l’engagement des chrétiens persécutés à travers le monde.


Thèmes abordés: religion, foi chrétienne, espoir, podcast suisse, voyages, culture, histoire, histoire biblique, spiritualité, méditation, asie, afrique, amérique du sud, christianisme, croyance, monde, actualité, église persécutée, soutien, foi, évangile, Suisse romande, Jésus-christ, Bible, Nouveau testament, souffrance, témoignage, enseignement, église, église persécutée, ong, histoires de vie, prière, vie de prière, «Chrétiens audacieux», index, index de persécution, open doors, chrétiennes, chrétienne, podcast chrétien, chretien, Foi et persévérance, Soutien spirituel, prière chrétienne, Église détruite, Vie chrétienne, Chrétiens de Suisse romande, Relation avec Dieu, Encouragement chrétien, Épisodes de podcast, podcast chrétien, Inde, événements, vulnérabilité, Irak, Colombie, pardon, souffrance. théologie, pasteur, sagesse, miracles, témoignages de miracles, conversion à Jésus, conversion au christianisme, persécution des chrétiens, religion chrétienne, textes bibliques, vie de foi chrétienne, marc et rébecca, chrétiens persécutés


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Un podcast proposé par Portes Ouvertes.

  • Speaker #1

    Bonjour à tous et bienvenue dans un nouvel épisode de notre podcast. On espère que vous allez bien. Avec Rebecca, on est très content de vous retrouver aujourd'hui pour parler d'un thème important de la foi chrétienne, un thème assez universel aussi, surtout en Occident. Bien qu'on parle de l'Église persécutée, nous y reviendrons. Est-ce possible de vivre la foi tout seul ?

  • Speaker #0

    Oui, Marc. Et j'espère qu'on va aussi apporter... de l'eau au moulin de la réflexion de nos auditeurs autour de la question de la foi personnelle et de la vie communautaire et de l'articulation entre les deux, de la place à accorder ou non à la vie communautaire quand on est chrétien. Alors pour commencer, j'aimerais souligner qu'en Occident, il y a une vraie tendance à l'individualisme. Bon là, je pense que je n'apprends rien à personne, mais peut-être en matière de spiritualité aussi. On fait avec la foi. Comme on ferait, par exemple, des courses au supermarché. Et on se sert de ce qui nous plaît. Et on se crée une spiritualité à son image. Alors si la foi chrétienne réunit autour d'un credo qui, lui, ne peut pas être remis en question, il y a des choses fondamentales comme la Trinité, le rôle de Jésus-Christ qui sauve, le jugement, l'existence de l'éternité, par exemple, et qui a par ailleurs déjà des spécificités en fonction des différentes dénominations. Elle doit pourtant faire face, je pense, au même challenge du supermarché, la foi chrétienne, en ce qui concerne peut-être des aspects plus périphériques, la pratique de la foi, le fait d'être membre d'une église locale ou pas, de donner une dîme sur ses revenus et qu'est-ce que ça comprend, etc. Alors les chiffres le confirment, 40% des jeunes de 12 à 16 ans quittent les églises actuellement alors qu'ils n'ont pas forcément quitté la foi. La question de la possibilité de vivre sa foi. Hors de toute structure ecclésiale, c'est une question en Suisse.

  • Speaker #1

    Oui, c'est une question grave et elle est malheureuse au fond. Et comme tu le relèves, être chrétien en Suisse ne rime pas forcément aujourd'hui avec aller à l'église. Pourquoi parle-t-on aujourd'hui dans ce podcast de cette question ? Alors qu'on a une mission, Rebecca, une mission au service des chrétiens persécutés, bien loin de nos contrées. Quel est le rapport avec l'église persécutée ?

  • Speaker #0

    Alors, on y vient. Ce mois-ci, Portes Ouvertes met l'accent sur l'église souterraine, l'église de l'ombre. Alors c'est tous ces chrétiens qui vivent dans un contexte où si leur entourage ou le gouvernement apprenaient l'existence de leur foi en Jésus-Christ, ils iraient au-devant de graves persécutions.

  • Speaker #1

    C'est peut-être un chrétien nord-coréen, évidemment, afghan, on l'imagine bien, mais aussi des chrétiens d'arrière-plan musulmans au Moyen-Orient, qui lisent la Bible en secret et qui, pour leur sécurité, continuent à être publiquement... Des musulmans, c'est ça ?

  • Speaker #0

    Exactement, ça recouvre tous ces chrétiens-là et encore d'autres. J'ai lu qu'au Yémen, il y a quelques années, nos partenaires avaient rencontré un chrétien qui s'appelait Mohamed, il avait 44 ans pourtant, et il disait Quand je suis venue à la foi chrétienne, je pensais que j'étais le seul croyant de mon pays. Et pendant longtemps, pendant 17 ans en fait, il n'avait connu aucun autre chrétien yéménite. Alors lui, il avait connu Jésus-Christ en achetant une Bible par curiosité dans un magasin d'objets d'occasion. Alors, comment elle était arrivée là, c'est déjà un petit miracle. Mais de retour chez lui, il a dû la cacher, la lire hors de la maison. Et puis, il dit, la lecture de la Bible m'a mis à genoux et je suis devenue un disciple de Jésus. Et il se souvient à quel point sa première rencontre avec un autre chrétien yéménite a été joyeuse. Ça a été vachement des années, des années plus tard. On a beaucoup ri ensemble et plus tard, j'ai rencontré encore d'autres personnes, d'autres chrétiens. J'ai reçu une formation, j'ai été baptisée. Alors, c'est ça Marc, c'est en lisant ce témoignage. d'un chrétien de l'ombre et d'autres, que j'ai été interpellée quant à cette tension entre vie privée et vie publique en ce qui concerne la pratique de la foi. Je m'explique. Eux, ils sont obligés de se cacher pour prier. Pour lire la Bible, ils murmurent parfois au lieu de chanter leur louange à Dieu, alors qu'ils rêveraient que d'être libres de se réunir entre chrétiens. C'est d'ailleurs un aspect de la liberté de religion qui est bafoué quand ils ne peuvent pas faire ça. C'est prévu dans les droits de l'homme qu'on soit libres de se réunir pour célébrer un culte à Dieu.

  • Speaker #1

    L'histoire de Hila, une jeune femme afghane, peut aussi illustrer ton propos, Rebecca. L'enfance de Hila était particulière, ses parents l'ont autorisé à aller à l'école, ce qui était déjà exceptionnel, alors que la plupart des filles dans ce pays restent à la maison. Hila était très vive d'esprit, et même après s'être mariée à l'âge de 18 ans, elle a continué à étudier à l'université. Les choses ont changé au cours de sa deuxième année universitaire. Mon mari, dit-elle, m'a fait découvrir la Bible, après avoir regardé un programme à la télé. Nous nous sommes plongés dans le texte et nous y avons trouvé des conseils, de l'inspiration. Le couple a finalement donné sa vie à Jésus et a même découvert d'autres chrétiens avec qui faire route. Mais un jour, le mari d'Hila s'est rendu dans un autre village pour acheter des livres d'études bibliques, et il n'en est jamais revenu. Il a été sacrifié sur le chemin du Christ, dit Hila. Et aujourd'hui, cette maman de deux enfants s'en sort grâce à l'aide de son église locale. Elle a besoin d'être portée par les prières de l'église à plus large échelle, l'église universelle. Mais sûr que sa communauté, sa communauté chrétienne la soutient. Et c'est sûrement aujourd'hui pour cette jeune femme, cette mère, sont bien le plus précieux, l'Église, juste après Jésus.

  • Speaker #0

    Et un autre exemple en Corée du Nord, alors que les chrétiens savent que s'ils sont identifiés comme chrétiens, ils risquent l'internement à vie dans un camp de travail ou voire l'exécution, plusieurs dizaines de chrétiens s'étaient réunis en secret. Et alors que leur culte allait commencer, les forces de sécurité ont fait irruption et ont exécuté les personnes présentes sur place. Et on suppose... que les informations sur le lieu, l'heure de la rencontre avaient filtré à l'avance. Ça, c'était en 2022. Depuis encore, il y a d'autres témoignages de Corée du Nord qui nous parviennent pour dire que certains chrétiens qui avaient réussi à passer la frontière avec la Chine retournent en Corée du Nord avec des vivres, avec des bibles, au lieu de rester tranquillement en Chine. Bon, tranquillement en Chine, c'est peut-être relatif. Parce qu'ils ne peuvent pas abandonner leur groupe de chrétiens. Ils préfèrent être ensemble, dans la fournaise. que plus en sécurité, mais isolés, séparés des leurs.

  • Speaker #1

    C'est très fort, les risques pris pour la communauté. C'est un bien précieux, la communauté. Et savoir qu'en Algérie, par exemple, aussi depuis 2019, presque toutes les églises protestantes ont été fermées. Et pour moi, c'est aussi un exemple de la valeur, ici, de la liberté de se rendre à un culte et de partager la foi avec d'autres. J'ai d'ailleurs vu une vidéo du dernier culte d'une de ces églises fermées, avec force et fracas. Et c'était très impressionnant. Les autorités ont bouclé, mis des scellés sur les portes de l'église. C'était fini. Mais l'église ne s'est pas perdue. Ils ont pris tous les risques possibles pour se retrouver ailleurs, sur d'autres terrains, dans les maisons, parce que la communauté est précieuse.

  • Speaker #0

    Le plus proche de nous, c'est vrai que ça me rappelle un peu l'époque du Covid. Il y avait beaucoup de moyens, beaucoup d'efforts qui ont été faits ici pour continuer à célébrer des cultes, rester en lien avec son église à l'époque.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai. Cette épreuve du Covid nous a marqués quand on fermait nos églises. Non, on ne les a pas fermées, mais enfin, il fallait faire des petits nombres. Peut-être que si on n'était pas vaccinés, on avait même l'impression d'être ostracisés de nos propres communautés. C'est une expérience pénible qui nous rapproche de l'expérience de la persécution, c'est vrai. Alors, cette église persécutée nous aide à identifier la valeur de l'aspect communautaire de la foi. Et pour autant, il y a de manière intrinsèque, sans même parler de cette valeur de la communauté, sur un plan humain, fraternel et spirituel, de manière intrinsèque dans la Bible, il y a cette clarté quant à la volonté de Dieu lui-même qui passe par un encouragement sec et sonnant à demeurer ensemble en tant que frères et sœurs. Et les encouragements de ce type jonchent la Bible. La dimension communautaire de la foi devrait être une expérience agréable au point que... on y revienne. Ça a un goût de reviens-y, les frères et les sœurs. Quand on vit l'unité, quand on vit la douceur de relations fraternelles vraies, profondes, c'est vraiment quelque chose d'extrêmement fort et agréable. La vie chrétienne devait être vécue en communauté. On ne le dira pas assez. Et pour plusieurs raisons. D'abord, l'Église est décrite comme un corps. Ça, c'est une invention paulinienne, un Corinthien XII, pour faire autorité dans cette communauté divisée. Il dit, mais au fond, vous êtes le corps... Du Christ, chacun pour sa part, et on ne peut pas vivre sans les éléments que constitue le corps. Vous êtes tous ses membres, chacun pour sa part, 1 Corinthiens 12, 27. Il est aussi prévu que les chrétiens, entre eux, partagent et fassent preuve de solidarité. Les versets qui parlent de la vie des premiers apôtres nous le rappellent. Tous ceux qui croyaient étaient ensemble et ils avaient tout en commun. Alors on les entend de réveil, c'est issu de la Pentecôte, c'est extraordinaire. Mais je pense qu'il y a comme des valeurs qui prévalent, qui devraient être... non pas anachroniques, mais perçues comme actuelles encore, toujours. Ils vendaient leurs propriétés, c'est là où je dis qu'il y a peut-être une actualité à discerner, on n'est pas dans cet enthousiasme naissant de la première église, mais ils vendaient leurs propriétés, leurs biens, ils en partageaient le produit entre tous, selon les besoins de chacun, solidarité. Saurions frappés par un coup dur, on a parlé avec le Covid des pénuries, le mot pénurie est revenu à un mot courant de notre vocabulaire ici en Occident, alors qu'il était complètement... Anachronique, obsolète, pénurie. Pénurie de médicaments. Par exemple, de temps en temps, ma belle-mère appelle pour dire il me manque un médicament, on ne trouve plus certains médicaments en Suisse dans nos pharmacies, il y a pénurie, alors il faut aller s'approvisionner en France voisine parce que c'est possible. Bref, c'est extraordinaire. La solidarité serait peut-être une dimension renouvelée de la vie de nos communautés et du coup de notre lien de participation à la communauté si elle devenait nécessaire. Mais comme tu l'as dit tout à l'heure, Rebecca, l'individualisme est tellement puissant et puis nos facilités tellement grandes qu'on peut même aujourd'hui, en tant que chrétien, se poser la question de la participation à un groupe, une église locale, parce que finalement, on peut tout vivre à nous, tout seul. Ça va, ça passe, mais c'est un manque, je pense, réellement.

  • Speaker #0

    Cet aspect de soutien mutuel, d'encouragement que permet la vie communautaire, ça c'est à mes yeux aussi quelque chose qui est très important pour les chrétiens persécutés comme pour nous. la dimension de porter les fardeaux les uns des autres. Quand on le fait, on accomplit la loi du Christ. En tout cas, c'est ce que dit Galate 6.2. Ainsi que la puissance qu'il y a à s'accorder à plusieurs dans la prière. Jésus promet sa présence à ceux qui s'assemblent à deux ou trois en son nom, dans Matthieu 18.20. C'est là qu'on parlait un peu aussi de quelle peut être la dimension d'une communauté. Alors, par rapport à... S'assembler à deux ou trois en son nom, c'est déjà ne pas vivre la foi seule. Jésus est déjà présent. Après, certains diront justement qu'il n'y a pas toutes les dimensions de la vie d'Église, et puis c'est juste aussi. Mais ça commence peut-être par se dire, je suis d'accord de m'engager, d'engager ma prière, ma voix, ma volonté, l'écoute de Jésus dans un petit groupe, et je laisse Jésus venir au milieu de tout ça. Il y a toute une porte qui s'ouvre. Quand on est prêt à faire ce pas, même si ça expose, et peut-être que l'individualisme, il est aussi là parce qu'il y a un confort à ne pas exposer quelque chose qui est très personnel et très intime, comme la foi. Mais c'est prévu, et on est en train d'un peu regarder pourquoi, bibliquement, c'est prévu qu'on s'expose, qu'on partage.

  • Speaker #1

    Oui, il est question de vie communautaire aussi dans l'exercice de la foi, parce qu'à plusieurs, on est aussi veillant. les uns sur les autres. Il y a l'encouragement, il y a la solidarité et le fait qu'on veille sur la vie des uns des autres, on prie les uns pour les autres et on s'exhorte à grandir dans la foi. Et Rebecca, tu faisais référence à la taille du petit groupe où on s'expose, on dit qui on est, on prie, on engage notre foi à l'égard des uns et des autres, dans un petit groupe. Dans la grande église, parfois, on peut rester dans l'anonymat et cultiver cette... individualisme. Je vais, je viens, je ne fais pas signe de ma présence à personne, ou je passe entre les mailles du filet ou entre les gouttes de la relation aux autres et puis on ne goutte pas à la communauté, ce qui est bien dommage. Donc, je pense que ce n'est pas nécessairement lié à la taille de nos communautés, c'est lié à notre engagement. Suis-je ouvert à dire qui je suis, à participer à la communauté en vérité ? Parce que c'est un immense bénéfice que Dieu nous ait donné des sœurs et des frères pour partager. D'ailleurs, peut-être qu'on est lié à nos types de personnalités, si j'ose... aussi la question. On est plus ou moins pronts à entrer en relation ou à faire de nouveaux contacts. Peut-être que la grande communauté est infrayante pour certains, ou alors un lieu d'anonymat quand pour d'autres, elle est une nécessité. On a besoin de voir du monde, on a besoin de rencontrer plein de personnes et c'est un sujet de joie. Donc, en lien à qui nous sommes, la taille du groupe va aussi plus ou moins affecter notre manière de vivre à la fois. Mais ce qui compte dans ce podcast, c'est qu'on souligne la nécessité de participer à la vie communautaire. Elle est vraiment un atout pour nos vies. Vivre seul, la foi, je pense que c'est un mouroir, au fond. Ou alors, on est seul parce qu'on est persécuté, isolé, on vit dans la solitude d'une cave, sa foi, ou d'une cellule de prison. Et là, je crois que Dieu fait grâce. On a les témoignages de ces chrétiens qui ont su persister, résister, dans leur foi, grâce au secours de nos prières, de loin, et du Saint-Esprit auprès. Peut-être que je vois encore une bonne raison. pour laquelle Dieu a prévu que nous puissions être entourés de frères et de sœurs dans la foi. Le témoignage extérieur, qui porte à croire que lorsque nous sommes ensemble et que nous interagissons avec cette profondeur dont on décrit la vie des petits groupes, qui devrait aussi prévaloir dans la vie des grandes assemblées, cette interaction d'amour, de profondeur, de tendresse. Là, on est aux antipodes des jugements, parfois des défenses de précarés qui prévalent dans les... Petit groupe ou dans les grandes églises, ou certaines factions comme ça, à la corinthienne, qui font surface. Là, on parle d'un idéal attachant, celui décrit par la parole de Dieu. Eh bien, lorsqu'on vit la foi de cette manière, dans ces interactions saines et bénéfiques pour notre amour et nos cœurs, alors il y a un témoignage qui est bon et qui en jaillit vers l'extérieur, à savoir que l'amour des disciples entre eux porte à donner crédit à la parole de Dieu. On verra que vous êtes mes disciples, dit Jésus, par l'amour. dont vous vous témoignez les uns les autres.

  • Speaker #0

    Oui, il y a des missions comme ça qui sont données à des groupes et pas à des personnes. Et puis c'est vrai que si on s'extrait de tout groupe, c'est des dimensions dans lesquelles on ne va pas pouvoir entrer. C'est comme tu disais aussi, de pouvoir donner un droit de regard à d'autres. Si on n'a pas l'attitude d'ouvrir son cœur à d'autres, il n'y a personne qui va nous reprendre. Ça, c'est par exemple une déviance qu'on va trouver auprès de ces chrétiens isolés, mais de force, de l'Église persécutée. Alors, eux, ils vont se former comme ils peuvent. Heureusement, souvent le Saint-Esprit est là et puis les remet sur les rails. Mais ils disent souvent ça. quelques capsules radio, un peu d'internet, une Bible quand il y en a une, c'est difficile de rester dans une croissance qui est saine et puis dans une vision chrétienne saine tout seul.

  • Speaker #1

    Oui, il y a un enseignement, on va dire orthodoxe, à savoir une vraie théologie évangélique fondée sur la parole. On a besoin là des ministères de la parole, on a besoin des pasteurs, des enseignants, de ceux qui nous gardent aussi sur les rails avec une prédication. scène. C'est un sacré garde-fou, l'église locale, et l'exercice des ministères, au pluriel, j'entends pas le ministère nécessairement lié à l'un ou l'autre des cinq qui prévalent dans l'église, mais enfin, l'exercice du ministère, dans sa pluralité, parce qu'il appartient à la communauté ou à un groupe de dirigeants, qu'on appelle les anciens en particulier, c'est une nécessité pour garder la communauté sur les rails et fidèle à l'enseignement de Jésus-Christ. Et comme tu l'as souligné, être entouré de frères et sœurs, c'est aussi un rempart à l'orgueil. Parce qu'il nous faut de l'humilité pour être repris. Repris pas nécessairement par les uns et les autres, parce qu'on est souvent maladroit quand on le fait. D'ailleurs, on ne le fait plus. On ne sait plus se reprendre parce qu'on s'offense, on se blesse, on manque d'amour et puis finalement, on a mal appris et on ne sait plus le faire. C'est un exercice extrêmement périlleux. Mais le Saint-Esprit, lui, nous reprend et le fait toujours très bien. La parole de Dieu, si on la lit avec cœur, elle nous reprend, elle nous exhorte, elle nous corrige. Laissons le Saint-Esprit à l'œuvre. Parfois, on croit devoir... prendre part à ce travail, il vaut mieux laisser le Saint-Esprit. Mais dans l'enseignement de la parole, le Saint-Esprit va travailler les cœurs. Et si nous sommes dans l'humilité, alors on va grandir dans la foi. Il nous faut la communauté pour grandir dans la foi et parvenir à maturité dans le royaume des cieux. Alors, laisser des gens proches et de confiance aussi, prier avec nous, s'exposer, tout ça est bénéfique. Et si même on n'avait pas ces gens, le fait de participer à la vie de l'Église, d'être à l'écoute de la parole de Dieu ensemble, nous fait grandir. dans la foi sûre. Peut-être que j'ajoute une dernière chose qu'on a omise, c'est que Dieu lui-même est pluriel. Il est Père, Fils et Saint-Esprit. Il est communauté, le Seigneur. Et nous, ici, on a oublié la communauté et lui ne l'a pas oublié, c'est intrinsèquement lié à son existence. C'est ontologiquement correct de dire que Dieu, dans sa nature, est pluriel et que nous avons, nous aussi, été créés, hommes et femmes, à son image. Il se reflète déjà dans la pluralité de l'existence humaine ou de l'humanité, hommes et femmes. Alors d'autant plus, il prend plaisir à nous voir ensemble, au pluriel, le louer, professer notre foi, écouter sa parole, être proche les uns des autres, dans les repas, le partage, la joie de cultiver des relations. Il est relationnel, notre Dieu, et nous ne pouvons pas le refléter décemment si nous sommes seuls, sommes malheureux tout seuls.

  • Speaker #0

    Et ça, c'est au-delà, je pense, de la personnalité des uns et des autres, comme tu disais avant, de ceux qui se ressourcent en énormes groupes, de ceux qui ont plus... de peine à exprimer leurs sentiments ou qui vont être plus introvertis, etc. Je pense que le vis-à-vis du Dieu pluriel et du Dieu qui nous met en marche les uns avec les autres, il dépasse complètement les personnalités. Je pense qu'il y a matière à réflexion pour nous, pour nos façons de faire individualistes, occidentales, plus ou moins tournées vers la communauté et vers le bien commun de l'Église ou pas. Est-ce que ma manière de vivre la foi, elle est... biblique ou juste peut-être confortable ou elle correspond complètement à ma personnalité ? Ou est-ce qu'elle me bouscule un peu ? Est-ce que je me laisse interpeller par ça ? Je trouve que c'est une question centrale pour nous qui vient de l'église persécutée isolée des chrétiens de l'ombre. Eux, ils n'ont pas le choix. Alors, ils essaient de dépasser les limites que leur imposent leurs conditions avec beaucoup de courage, avec beaucoup d'astuces. Et puis nous, parfois, ce serait très simple d'avoir plus de... communauté dans notre vie de foi.

  • Speaker #1

    En tout cas, c'est en effet l'interpellation de notre podcast aujourd'hui. C'est une interpellation que nous adressent les chrétiens persécutés, c'est vrai, et nous sommes encouragés. Ils souffrent du manque de communauté et nous nous en passons. C'est fou, on n'est pas persécutés, mais on se persécute tout seul au fond. On se prive des grâces que le Seigneur a prévues pour nos vies. Alors si vous souhaitez participer à la vie d'une église locale de grâce, Si vous êtes esselé, si vous avez pris vos distances, si vous êtes resté blessé de relations qui vous ont marqué par le passé, faites le pas de la foi, imitez l'église persécutée, ne restez pas seul. que nos cœurs à chacun soient lavés de toutes souillures et des blessures qui nous retiennent à la maison, seuls. Il vaut tellement mieux jouir du bien précieux que Dieu nous a laissé, à savoir la communauté. Et puis, si ce podcast vous interpelle et que vous aimeriez le faire passer plus loin, n'hésitez pas, ne cachez pas le podcast non plus, telle votre foi, laissez-la briller au grand jour, participez à la vie de l'Église et soyez richement bénis.

  • Speaker #0

    Partagez ça autour de vous, comme Marc l'a dit. Et puis, nous, on vous souhaite une très belle semaine et on vous revoit le mois prochain. Bye bye.

  • Speaker #1

    Ciao.

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