- Speaker #0
En fait, moi je pense qu'aujourd'hui, il faut entreprendre en politique. Et cette phrase, je l'ai mise au cœur de mon action, et elle me pousse en fait à répondre aux problématiques qu'on retrouve aujourd'hui sur les différents sujets sociétaux, environnementaux, sociaux, avec des solutions concrètes d'innovation. Et un des actes concrets, c'était notamment d'être la première commune en Belgique à former nos citoyens sur l'intelligence artificielle. On est la commune la plus âgée en région bruxelloise et paradoxalement, on a toujours été la commune à la pointe des nouvelles technologies. Donc aujourd'hui, il faut faire plus avec moins. Et pour ça, la technologie, il n'y a pas photo, elle est indispensable. Les portraits de Léa avec Leïla et Benoît. Bon, on va se débrouiller.
- Speaker #1
Bonjour à tous, chères auditrices et chers auditeurs, et bienvenue pour ce nouvel épisode du podcast des Portraits de l'IA. Aujourd'hui, nous avons le plaisir d'accueillir Alexandre Pilsson, qui est échevin à la commune de Woluwe-Saint-Pierre.
- Speaker #0
Bonjour, Bernard.
- Speaker #1
Voilà, bonjour Alexandre. On va discuter aujourd'hui avec Alexandre de la transformation digitale des communes, de la vision des communes, ou en tout cas de celle de Woluwe-Saint-Pierre sur l'intelligence artificielle. et voir comment ces nouvelles technologies peuvent impacter positivement, évidemment, citoyens et gestion communale. Voilà, alors Alexandre, je propose qu'on commence tout de suite. Est-ce que tu peux te présenter en quelques mots ?
- Speaker #0
Oui, merci. Moi, j'ai commencé la politique assez tôt, donc à l'âge de 19 ans. Je suis devenu conseiller communal à Wolu-Saint-Pierre, plus jeune conseiller communal à Bruxelles, et puis plus jeune échevin à 26 ans. Et donc la voilà après 12 ans de service pour les volus en pétrusien. Aujourd'hui, je vais partager avec vous effectivement quelques... Quelques expériences positives autour de la technologie et de l'intelligence artificielle. À côté de ça, je suis entrepreneur, donc j'ai créé ma première entreprise à 23 ans et j'ai vendu ma première entreprise à 26 ans dans le secteur de l'énergie. Aujourd'hui, j'entreprends encore aussi dans le secteur de la santé, notamment. Et je pense qu'en fait, ces deux fonctions, politique et entrepreneuriat, se complètent et se renforcent. et j'ai d'ailleurs une phrase qui illustre bien ça en fait moi je pense qu'aujourd'hui il faut entreprendre en politique et cette phrase je l'ai mis au coeur de mon action et elle me pousse en fait à répondre aux problématiques qu'on retrouve aujourd'hui sur les différents sujets sociétaux environnementaux, sociaux avec des solutions concrètes d'innovation
- Speaker #1
Très bien. Et j'imagine que ça rejoint évidemment tes attributions. Donc peut-être on peut continuer là-dessus. Quelles sont les fonctions que tu occupes aujourd'hui à la commune de Valais-Saint-Pierre ? Quelles sont les attributions dont tu as la charge ?
- Speaker #0
Assez diverses. C'est ça, je pense, qui en fait la richesse. Donc je suis échevin des questions de mobilité, d'urbanisme, d'emploi et de transition numérique Smart City.
- Speaker #1
D'accord, très bien. Donc un vaste programme où en effet la technologie digitale joue un rôle prépondérant. Et donc du coup, pourquoi est-ce que la digitalisation, l'IA, les nouvelles technologies peuvent être un moyen d'améliorer en fait la vie des citoyens ? Est-ce que tu peux nous expliquer ?
- Speaker #0
En tout cas, il y a une importance grandissante, c'est clair, de cette digitalisation et de l'intelligence artificielle. Si on prend la digitalisation... mais au niveau des services publics c'est moins brutal que dans d'autres secteurs comme le secteur bancaire par exemple où là il n'y a plus moyen d'avoir un rendez-vous de faire un virement sans passer par le téléphone donc là c'est clair mais on ne peut plus gérer une administration comme on le faisait avant on le voit avec aussi toute une série d'applications comme It's Me qui est devenue incontournable Donc même si on vient de très loin, et j'en fais encore partie puisque sur certaines matières, je signe encore tous les matins, les lundis matins, j'ai ma pile de papier à signer. Donc on est encore assez old school à certains endroits, même si ça change de plus en plus. Mais donc plus sérieusement, on le voit, la dématérialisation des documents aux citoyens. a évidemment beaucoup bougé ces dernières années. Par exemple, on a aujourd'hui un guichet numérique par lequel le citoyen peut accéder à distance, depuis son canapé, à toute une série de documents administratifs, extraits de casiers judiciaires, cartes de stationnement. Donc voilà, c'est déjà énorme. Il ne faut plus prendre congé maintenant pour se rendre à la commune et renouveler certains documents administratifs.
- Speaker #1
Tout à fait. Donc oui, ça te permet de... En tant que citoyen, d'obtenir l'information plus rapide, ça permet vous de désengorger évidemment une partie des services. Donc c'est très clair. La question suivante, c'est quels sont les avantages d'utiliser ces technologies par rapport aux moyens plus classiques ? Je pense qu'on a en partie répondu, mais il y a peut-être d'autres exemples.
- Speaker #0
Oui, je vais peut-être aussi juste compléter sur l'intelligence artificielle.
- Speaker #1
Oui, bien sûr.
- Speaker #0
Il y a deux choses à l'avis assez différentes. L'intelligence artificielle, là aussi, depuis que ça a explosé, et surtout avec ChatGPT le 6 décembre 2022, on voit que... Ça fait beaucoup parler de soi. Les citoyens, au début, étaient très inquiets. Je me souviens, on a organisé du coup en mai, juin 2023, une grande conférence à Wolu et Saint-Pierre avec plus de 300 personnes sur l'intelligence artificielle et les opportunités aussi que cette technologie pouvait amener. Parce que je me souviens qu'au début, les gens avaient assez peur. Oui,
- Speaker #1
c'était nouveau finalement, en effet.
- Speaker #0
et donc on a vraiment rapidement voulu sensibiliser les gens sur les opportunités et sur le changement que ça comportait et on a aussi voulu apporter des actes concrets et un des actes concrets c'était notamment d'être la première commune en Belgique à former nos citoyens sur l'intelligence artificielle et donc on a donné et on le donne encore aujourd'hui chaque mois on donne des formations sur ces intelligences artificielles à nos citoyens
- Speaker #1
C'est quoi ? C'est principalement démystifier ce qu'il y a ? Pourquoi est-ce qu'on peut l'utiliser ? À quoi est-ce qu'il faut faire attention, j'imagine ?
- Speaker #0
Voilà, exactement, donner les balises, mais aussi simplement mettre la main dans le cambouis, comme on dit, puisque beaucoup de gens en ont entendu parler, ont lu des articles à propos, mais... le fait de passer le pas, de se connecter, de se faire un compte et de commencer à dialoguer avec l'intelligence artificielle, c'est encore une autre étape. Et voilà, donc c'est parfois pas plus qu'apprendre à écrire un mail ou voir comment l'IA peut nous aider à prendre une recette de cuisine, mais déjà, c'est un pas énorme.
- Speaker #1
Est-ce que tu vois déjà que les gens qui étaient peut-être sceptiques avant commencent à changer ? Est-ce que les gens reviennent ou est-ce qu'ils te contactent en disant Ah ben tiens, finalement l'IA, oui, ça m'aide pas mal ou j'ai changé de position par rapport à ce que je pensais avant. C'est des choses que tu constates en tant qu'Echefan ?
- Speaker #0
Oui, mais déjà, les gens sont très contents de ces formations et souvent j'essaie de passer, je m'invite en fin de séance pour justement recueillir les gens à la fin de la séance. Et c'est vrai que souvent, on a... quand une personne de 60 ans vient de passer une heure et demie à pianoter avec Chad GPT ou Midjourney c'est de l'émerveillant c'est génial ils se sentent vraiment dans le coup donc non
- Speaker #1
je pense que l'objectif de démystifier il a été atteint c'est vrai que 300 personnes pour une première session c'est quand même énorme, moi je vois bien l'entreprise quand on essaie d'avoir des des sessions de formation on arrive à rameuter pas mal de gens mais 300 c'est quand même costaud surtout si tu me dis que ça continue la conférence de l'enseignement on l'a sensibilisé et aujourd'hui toutes nos formations sont soldats après 2-3 jours chaque fois qu'on met la nouvelle date donc il y a vraiment un attrait et ça répond je pense à un vrai besoin tout à fait c'est magnifique c'est bien que tu fasses la différence entre transformation digitale et IA parce que c'est vrai qu'il est bon de rappeler quand même qu'on peut encore déjà faire énormément en termes de transformation digitale, de transformation numérique, et qu'il y a finalement, c'est un peu la cerise sur le gâteau, même si c'est vrai que depuis ces derniers mois, on a tendance à d'abord imaginer des solutions avec l'IA, alors qu'en fait, on devrait trouver des solutions plutôt qui répondent à des besoins et à des problèmes, et certaines, évidemment, n'incluent pas l'IA. Mais justement, ce que j'ai envie de faire maintenant, c'est peut-être de voir si tu as des exemples d'initiatives. concrètes qui ont été lancées par la commune. Alors, on peut mettre de côté l'IA, peut-être temporairement, mais les initiatives de transition digitale, où tu vois vraiment que les technologies ont eu un impact très spécifique ou assez fort sur les citoyens, et qui permettent de bouger dans le sens dans lequel la commune souhaite aller. Est-ce que tu as certains exemples ?
- Speaker #0
Au Moulieu-Saint-Pierre, historiquement, on est la commune la plus âgée en région bruxelloise. Et paradoxalement, on a toujours été la commune à la pointe des nouvelles technologies. Donc c'est assez intéressant. Là par exemple, on a lancé il y a quelques mois, on est la première commune à avoir lancé une application mobile. Et en fait, on voit que ça cartonne. avec vraiment cet objectif de rapprocher le citoyen, d'utiliser la technologie comme levier pour rapprocher. le citoyen de sa commune, puisque sinon, en fait, à part pour consulter les horaires d'ouverture des guichets, ou faire une démarche précise, on ne se rend pas tous les jours sur le site de la commune. Et dans tout ce qui est actualité, par exemple, on n'en prend pas connaissance. Alors que là, avec le système d'application et de notification, comme aujourd'hui, la plupart des gens sont quand même très connectés, mais ça les rapproche, parce qu'on a un nouvel événement qui se met, ou une alerte, pour aussi... il y a une fermeture d'un parc, il y a du vent, on doit alerter rapidement le citoyen. Là, via l'application, on reçoit directement une notification. Et donc, on voit qu'il y a un trafic beaucoup plus important sur les plateformes d'actualité de la commune. Donc, on le voit très bien. Et en termes de service aux citoyens, c'est un bon outil, puisque rapidement, le citoyen peut aussi déclarer un trou dans la voirie. Donc, voilà, on a toute une série de modules qui sont très utiles. très utilisée par les citoyens. Donc voilà, cette première à Bruxelles a bien fonctionné. On a aussi, ça c'était déjà même avant, par rapport à l'intelligence artificielle, on avait lancé un chatbot, on était la première commune à Bruxelles à avoir lancé un chatbot et un factbot.
- Speaker #1
Sur votre site alors, comme il y a ça ? Voilà.
- Speaker #0
Et donc ça aussi, pour répondre aux questions qui sont les plus souvent posées, en général... C'est l'urbanisme, les crèches, les horaires, justement. On a une série de questions qui sont posées régulièrement et donc on a mis en place ce chatbot. Par contre, ce qui est très important, effectivement, c'est d'avoir le contact via la technologie, que ce soit via le chatbot ou via l'application, mais aussi avoir un contact humain pour ceux qui le souhaitent au guichet.
- Speaker #1
Laisser la possibilité aux gens de... de choisir leur mode de fonctionnement. Et j'imagine qu'avec l'IA générative, évidemment, ces chatbots qui étaient avant plutôt orientés scénario, donc tu posais une question, le chatbot t'identifiait de quoi tu parlais, et il allait chercher la réponse au bon endroit. J'imagine que maintenant, avec ce que l'IA générative permet, à terme, vous pourrez faire évoluer ce chatbot pour englober beaucoup plus de connaissances et répondre de manière encore plus précise, peut-être même en plein de langues différentes, parce qu'à Woluwe, j'imagine qu'on a, comme dans toutes les communes, énormément de nationalité donc ça ouvre des portes qui étaient technologiquement difficiles de remplir ou en tout cas de construire auparavant et qui maintenant sont à portée de main on va dire.
- Speaker #0
C'est clair et puis on a aussi toute une série d'initiatives où il y a vraiment un impact environnemental sociétal et là aussi c'est vraiment d'utiliser cette notion d'entreprendre en politique en utilisant la technologie comme vecteur d'innovation. Je peux prendre un exemple aussi au niveau de la mobilité. Là, par exemple, on a... On a lancé un projet qui s'appelle Bucky. Je ne sais pas si tu as déjà entendu.
- Speaker #1
Oui, c'est actif à l'école de mes enfants, figure-toi.
- Speaker #0
Ah c'est vrai ? Oui, voilà. Et donc on a 7 écoles, dont l'école de tes enfants, qui participent. Et le principe est simple. On veut encourager, stimuler les enfants qui peuvent et qui souhaitent venir en vélo, à pied ou en transport en commun, donc en mobilité douce, à l'école. Et donc, à chaque fois qu'ils font cet effort, ils reçoivent un petit buck. C'est une espèce d'encouragement, des points. Et puis, ils peuvent utiliser ces points dans des commerces locaux de la commune. Donc, le cinéma de Stockel, ou aller s'acheter une gaufre. Enfin, tout ce qui est de partenaires locaux.
- Speaker #1
des incitants au fait d'utiliser le vélo. C'est comme ça que ça fonctionne, je pense. Tu passes devant une borne qui te scanne. Quand tu es scanné, tu reçois des points que tu peux utiliser.
- Speaker #0
C'est ça. Tu as un petit tag que tu mets sur la roue avant de ton vélo. Et dès que tu passes le portail du boxe à vélo de l'école, tu gagnes ton point. Et s'il pleut, tu gagnes un double point. C'est assez incitatif. et on voit que ça fonctionne aujourd'hui il y a 200 élèves qui viennent quotidiennement en vélo avec Bucky et ils ont fait les deux dernières années ils ont fait 53 000 kilomètres donc en termes d'API une diminution du CO2 aussi également en
- Speaker #1
fait c'est ça qui est bien c'est une approche combinée mobilité environnement ouais ok super merci Et de nouveau ici, bon, il n'y a pas d'IA, mais j'aime bien toujours réfléchir à ce qu'on pourrait rajouter à ce genre de système. C'est peut-être sur la roadmap de la société qui fournit Bucky. C'est l'analyse des données en fait. On le voit bien nous, les profils auparavant dont tu avais besoin pour faire de l'analyse des données très spécifiques. C'est des profils qui ne courent quand même pas les rues. On en a beaucoup, mais il faut pouvoir les trouver, il faut pouvoir les former, etc. De nouveau, je pense qu'ici, l'IA génératif peut amener énormément de choses, ne serait-ce que pouvoir analyser ces... ces sommes de données monstrueuses, enfin ici, on ne parle pas non plus de giga et de giga, mais de pouvoir finalement activer beaucoup plus facilement les données que vous récolteriez de l'ensemble de vos applications pour prendre des mesures très concrètes au niveau communal et améliorer vraiment au jour le jour la vie des citoyens. Et ça, je trouve ça très intéressant. Et c'est super de voir qu'une commune bien gérée comme au lieu de Saint-Pierre... fournit ces outils-là et a envie d'aller de l'avant avec l'esprit entrepreneur dont tu parlais.
- Speaker #0
Je pense qu'aussi, pouvoir partager ces données de manière transparente avec les citoyens, c'est crucial. Aujourd'hui, je pense que ce qui fait peur, c'est qu'est-ce qu'on va faire de mes données ? Alors que si aujourd'hui, le citoyen peut accepter de partager ses données en toute transparence et pour un intérêt collectif, un intérêt public et qu'il voit directement l'impact, c'est génial. C'est du win-win. Et puis effectivement, pour reprendre ton exemple de collecte de données, pour intégrer certains paramètres dans nos décisions politiques, nos choix politiques, on a aussi installé par exemple des capteurs de qualité de l'air dans les différents endroits de la commune. et donc on récolte en temps réel évidemment les mesures et ces données sont directement accessibles soit sur le site de la commune soit même on a fait un partenariat avec Clear Channel pour qu'ils puissent intégrer ces données directement dans les bus pour montrer un peu dans les différents endroits la qualité de l'air etc et
- Speaker #1
donc là vous avez des KPI très très fort finalement je pense aussi, enfin je passe devant tous les jours les bornes de comptage de vélo
- Speaker #0
Oui
- Speaker #1
D'ailleurs je suis assez impressionné de voir comme les nombres augmentent énormément et ça fait vraiment plaisir. Mais ce que j'aime, et j'imagine que vous y avez déjà réfléchi, mais j'aime quand même bien donner mon avis là-dessus, c'est de pouvoir justement tous ces systèmes qui sont épars et divers. t'indique quand même les politiques à suivre. Donc tu pourrais dire, ok, ici, la qualité de l'air est encore mauvaise. Par contre, je vois que l'augmentation du nombre de vélos sur cet axe-là, il est en augmentation. Donc je peux espérer que dans six mois, un an, si j'investis ou je fais les aménagements nécessaires, ces taxes redeviennent orange ou vert en termes de qualité. Donc ça permet vraiment de piloter les choses. Et ça, je me demande si c'est quelque chose que beaucoup de communes font. C'est peut-être le cas, j'en sais rien. Je ne sais pas si tu sais ça, si votre exemple a fait des petits ailleurs, ou si vous vous êtes inspiré d'autres communes.
- Speaker #0
Oui, il y en a, mais il faut savoir que surtout ce traitement de données, cette analyse de données, ça demande des compétences qui sont quand même assez poussées, assez techniques.
- Speaker #1
D'où la généaille éventuellement. peut aider, qu'il n'y ait pas la panacée de tout non plus.
- Speaker #0
Et donc, à mon avis, on en vient aussi sur le sujet de la formation des agents à ces technologies. Donc je pense que ces technologies sont indispensables pour pouvoir récolter, traiter, c'est très important. Mais il faut aujourd'hui former et donner ces outils aux agents existants, que ce soit la personne du service environnement pour la qualité de l'air, que ce soit la conseillère en mobilité, je pense que ça doit être transversal, et qu'on puisse aujourd'hui créer des nouveaux pôles de data analyst, etc. C'est possible, mais il faut quand même que la commune ait une certaine taille. Et à Bruxelles, je pense qu'il y en a une ou deux qui pourraient se le permettre. Mais aujourd'hui, les budgets, les ressources deviennent assez limités. Je pense que ce qu'il faut faire, c'est former aussi et utiliser, comme tu l'as justement dit, ces intelligences artificielles, ces outils, mais les donner aussi à... de manière transversale au service.
- Speaker #1
Et là, c'est bien, c'est un point que tu abordes, parce que là, on prêche entre convaincus, je veux dire, de la technologie. Je sais que tu es beaucoup là-dedans, moi aussi. Mais ce n'est peut-être pas le cas de tout le monde. Donc d'abord, est-ce que, premièrement pour les citoyens, donc tu parlais, par exemple, peur d'utilisation de données ou de vie privée, etc. Même si en soi, les exemples qu'on a donnés n'indiquent pas grand-chose, surtout en tant que citoyen. Mais comment sont perçus ces... ces nouveaux efforts, ces nouvelles initiatives de la commune, à la fois par les citoyens, mais également par tes collègues. Et par perçu, je ne parle même pas ici de pouvoir analyser ces données, mais est-ce que l'adoption, est-ce que la culture du changement est compliquée ou est-ce que tu sens que les gens, notamment vos employés, finalement, absorbent aussi ces nouvelles compétences, petit à petit, et les acceptent. C'est surtout ça, ma question, en fait.
- Speaker #0
Je pense que la réponse, c'est le grand challenge quand on entreprend en politique, c'est de trouver des cas concrets qui améliorent la qualité de vie in fine du citoyen. Si le citoyen, on collecte ses données, ou on fait... On met en place une série de nouveaux outils mais qui n'envoient pas vraiment l'utilité. Il va se dire, voilà, ça coûte cher. C'est un peu pas si bon. En fait, je pense que le challenge pour un politique qui veut être innovant, c'est de montrer que tout ça a une vraie utilité. sur le terrain. Et donc, je peux prendre encore un cas concret où la nouvelle technologie a été très utile pour le citoyen, c'est ces bornes de rechargement intégrées dans les poteaux d'éclairage. Donc ça, de nouveaux projets très innovants qui m'étaient venus quand je suis passé à Londres il y a 4 ans. J'ai vu ça dans un poteau d'éclairage, je trouvais ça génial. Et donc, je me suis dit, pourquoi pas ramener ça en Belgique ? parce que ça a évidemment beaucoup d'avantages. En termes de coût, c'est beaucoup moins cher. En termes d'intégration esthétique et surtout d'utilisation de place sur la voie publique, aujourd'hui, il faut faire passer le piéton, le cycliste, l'automobiliste, tout ça sur une voie illimitée. Aujourd'hui, la place est cruciale en espace public. Le fait de pouvoir intégrer directement ces bandes dans les poteaux d'éclairage, c'est génial. Et donc, on a ramené ces technologies à Bruxelles. J'ai fait un partenariat avec Sibelia pour installer et piloter un projet pilote de 8 bornes à Boulay-Saint-Pierre. Et aujourd'hui, ça cartonne. On a fait un hub mobilité à Saint-Ali, avec 10 bornes complémentaires. La technologie était dupliquée dans d'autres communes, comme la commune Ducle, par exemple. Et donc là, on a vraiment un exemple concret. Il y a une innovation. On voit qu'il y a... que des avantages, le citoyen il gagne, et après on peut dupliquer. Et ça c'est vraiment des cas que j'aime beaucoup, et c'est peut-être aussi un challenge qu'on va devoir faire avec l'intelligence artificielle, c'est de trouver des cas d'utilisation concrets, où on peut montrer que ça fonctionne.
- Speaker #1
Pas réinventer la roue à chaque fois.
- Speaker #0
Mais que c'est un vrai avantage pour le citoyen.
- Speaker #1
Et en parlant de ça, je diverge un peu, mais... le truc si on parle au niveau communal idéalement il faudrait même l'envisager au niveau régional et puis au niveau du pays si tu veux vraiment la mobilité qui soit je veux dire on dépasse tous les frontières de notre commune quasiment tous les jours. Est-ce que là, il y a des réflexions qui sont en cours avec les autres communes ? Tu mentionnais Hucle pour tout ce qui était borne de recharge, mais comment est-ce que ça se passe ? C'est quelque chose que j'aimerais bien savoir. Pour justement vous échanger les bonnes idées, réfléchir à une vision plus large par rapport à ces initiatives. Au quotidien, vous avez des groupes de travail ou comment ça fonctionne ?
- Speaker #0
Mais donc... Il y a des organismes régionaux, en tout cas à Bruxelles, qui pilotent ça et Paradigme en fait partie. Pour critiquer Paradigme, il y a pas mal d'endroits et je pense qu'il y a aussi quand même pas mal d'avantages. Mais on ne va peut-être pas rentrer là-dedans.
- Speaker #1
Non, non, non,
- Speaker #0
c'est pas le moment. Ce qui est intéressant, je trouve en tout cas, c'est déjeuner, c'est le lunch du numérique où justement ils invitent chaque fois un acteur. actif en région bruxelloise, à venir témoigner de son expérience, justement de son pilote qu'il a mis en place dans sa commune, pour après que ça puisse être dupliqué dans d'autres communes. Donc, c'est un endroit où... t'es parlé 3-4 fois sur des sujets justement comme le chatbot, comme le board intégré et ça permet effectivement d'avoir un transfert de connaissances avec d'autres acteurs et parfois est-ce que vous vous inspirez de cas aussi en entreprise ?
- Speaker #1
parce que finalement les chatbots, service aux citoyens c'est comme un service client j'ai envie de dire et il y a beaucoup de cas qui existent, pareil mobilité, moi je pense que Les clients avec qui on a travaillé, pour qui on a fait la gestion de places de parking, ne serait-ce que dans nos bureaux à nous. parfois on n'a pas assez de place pour tout le monde il y a aussi des bornes de recharge limitées donc il y a aussi des bons exemples du privé qui pourraient peut-être être discutés du public et ça fait partie je pense de cette phrase d'entreprendre en politique c'est pas travailler en îlot fermé quand
- Speaker #0
je suis arrivé comme échevin je me souviens justement je voulais faire un grand plan de smart city sur 5 ans et là je me suis fait aider non Le cabinet de conseil, c'était même un habiteur de Louis-Saint-Pierre très motivé. Donc même, on peut croire que ça va coûter des milliers, des cents, etc. que la commune ne peut pas se permettre ça. Mais non, il y a aussi beaucoup de talents sur la commune qui ont de l'expérience dans le privé. Et qui ont envie d'investir dans les cas concrets dans leur commune et ce qui les touche. Et donc on a pu faire un partenariat avec... avec ses conseillers externes, mais je me souviens, c'est vrai, dans les premières réunions avec les services, ils ont vu débarquer ces gens du privé, et il y a toujours un peu des a priori, ça je trouve ça dommage, parce que, voilà, je pense que c'est deux... Il faut vraiment qu'il y ait des points entre ces deux mondes, entre le public et le privé, et c'est ce que j'essaye de faire.
- Speaker #1
Je pense qu'on a besoin l'un de l'autre, de toute manière, une vision commune qui nous fera tous avancer.
- Speaker #0
Donc...
- Speaker #1
Oui, on a parlé de l'adoption ou de la perception que les citoyens ont. Tu as brièvement abordé la perception qu'ont les employés de la commune. Et tu as bien mentionné qu'en effet, nouvelle technologie égale nouvelle compétence. Donc aussi formation permanente de vos employés. Mais c'est exactement la même chose dans le privé.
- Speaker #0
Je pense qu'on n'a pas le choix en fait aujourd'hui on peut regarder aussi la situation financière des pouvoirs publics la région bruxelloise est quasi en faillite on a quasi une majorité de communes en région bruxelloise qui sont sous Baxter qui sont quasi en faillite virtuelle voilà donc il ne faut pas oublier la réalité de terrain aujourd'hui au lieu Saint-Pierre est un des bons élèves nous on... la chance d'avoir tenu ce budget en équilibre. Mais ça veut dire qu'aujourd'hui, on en demande toujours plus à son service communal, à sa commune. Il faut qu'on soit de plus en plus efficace. On n'a pas toujours les moyens pour le faire. Aujourd'hui, il faut faire plus avec moins. Et pour ça, la technologie n'est pas photo, elle est indispensable. Et donc, ce n'est pas remplacer des agents communaux, et ça, ils l'ont bien compris. C'est la technologie. Elle permet de décharger... les agents communaux d'une certaine partie de leurs tâches, qui sont souvent aussi des tâches chronophages, récurrentes, c'est là où l'IA est très utile pour pouvoir se concentrer sur des tâches un petit peu plus compliquées ou sur du service de terrain.
- Speaker #1
Très bien, très bien. Donc, Alors comment est-ce que toi tu vois le futur de la relation entre nouvelles technologies, IA et citoyenneté ? Est-ce qu'il y a des développements spécifiques que tu anticipes ou que tu espères voir ? J'ai entendu parler récemment du token Wall-E par exemple. Le terme c'est quelque chose qui... Faites-moi peut-être expliquer ce que c'est, et voir si c'est toujours d'actualité ou pas, j'en sais rien.
- Speaker #0
Effectivement, avec ce token Olué, c'est une prolongation de ce qu'on a fait avec Bucky, ce projet qui encourage les élèves à utiliser la mobilité douce pour venir à l'école. Comme on a vu que ça fonctionnait bien sous ce principe de l'encouragement dynamique, les comportements positifs. par rapport à la sanction qu'on utilise très souvent aussi, quand on ne sort pas bien sa poubelle, on a une amante qui, elle, paralyse. Et donc, pour stimuler ces comportements positifs, on s'est dit, pourquoi pas lancer d'autres challenges de mobilité, encourager, pourquoi pas, les gens qui font du covoiturage, les adultes aussi qui vont... Ça, je pense que c'est très important. Et donc, on est en pleine co-construction aujourd'hui, puisque l'entrepreneuriat, l'entrepreneur politique, ça se fait ensemble, je pense. Et donc là, on co-construit avec les citoyens une prolongation de Bucky avec... potentiellement une plateforme où on retrouverait certains challenges auxquels les habitants pourraient participer et donc pourraient aussi gagner des points, des volus qu'ils peuvent utiliser après dans les commerces de la commune.
- Speaker #1
Et ces challenges seraient autour de la mobilité ou ça peut être autour de n'importe quoi ?
- Speaker #0
Dans un premier temps, autour de la mobilité. Et puis ça pourrait effectivement se dupliquer sur d'autres initiatives sociales ou environnementales.
- Speaker #1
Imaginons qu'il y ait des personnes qui ne puissent plus... Je prends un bête exemple, mais je ne sais pas moi... Taylor A. Toi, tu ne connais pas ces personnes. Par contre, tu vois que ce challenge est ouvert. Tu donnes du temps pour ces personnes-là. Tu es récompensé en... C'est un jeton numérique, c'est ça un peu l'idée ?
- Speaker #0
Oui, c'est ça, c'est un jeton numérique.
- Speaker #1
Qui est fourni par la commune, donc c'est la commune qui encourage les comportements positifs.
- Speaker #2
Et avec ça,
- Speaker #1
tu peux l'utiliser pour soit te consommer d'autres services ouverts, c'est ça ? C'est ça. Ou alors de nouveau, les... les magasins, les marchands, pour obtenir quelque chose ?
- Speaker #0
C'est-à-dire avoir une place de cinéma.
- Speaker #1
D'accord. Et faire vivre le commerce local aussi, encourager finalement le...
- Speaker #0
Finalement, c'est une bulle quasi en cycle fermé, mais un écosystème vertueux qui se met en place. Et voilà, ce qui est important aussi, c'est pas payer les gens, etc. En fait, finalement, c'est vraiment symbolique, mais c'est gratifiant.
- Speaker #1
C'est ça.
- Speaker #0
Aujourd'hui, il y a beaucoup de gens, et surtout à Boulay-Saint-Pierre, qui donnent beaucoup de... temps avec l'accueil des Ukrainiens avec le centre de vaccination qui était le moins coûteux en Belgique parce qu'il a fonctionné avec beaucoup de bénévoles en fait un bénévole quand il donne beaucoup de son temps il peut évidemment continuer à le faire et il le fera mais c'est toujours ça fait plaisir d'avoir un petit encouragement que ce soit une place de cinéma voilà donc ça et là finalement
- Speaker #1
On pense souvent, enfin je reprends l'exemple justement des guichets numériques, etc. Il y a évidemment beaucoup de personnes qui sont pour, mais tu as aussi quand même quelques détracteurs qui vont dire oui, mais on perd du lien, etc. Et après, on est d'accord ou on n'est pas d'accord. Mais ce que j'aime bien dans ce genre d'initiative que tu viens de mentionner, le jeton, le token de la commune, c'est de se dire... Là, c'est tout l'inverse. Sans cette technologie, finalement, c'est compliqué de mettre ça en place. Alors, il y avait une espèce de monnaie aussi locale, etc. Mais là, on repart sur la notion d'argent. Ici, ce n'est pas ça. Mais je trouve que c'est un bon exemple de technologie qui est au service vraiment de la collaboration humaine, etc. Et là, elle fait tout son sens, évidemment. Est-ce qu'il y a de l'IA là-dedans ou pas ? il ne faut pas de nouveau, comme je disais tout à l'heure, ne pas vouloir mettre de l'IA absolument partout. Mais c'est en tout cas de bons exemples qui devraient en inspirer, je pense, beaucoup. En tout cas, moi, ça m'inspire pas mal. Alors, je ne sais pas si tu veux conclure avec quelque chose.
- Speaker #0
Je pense qu'il y a aussi toutes les... les risques, je pense quand même aussi et en tout cas à Oulé-Saint-Pierre le risque principal qu'on a observé, c'est la fracture numérique et donc on a aussi souhaité y répondre et ça j'encourage toutes les communes qui voudraient se lancer dans l'aventure technologique et innovation c'est de mettre des balises et d'avoir des points d'attention et un des points d'attention c'est cette fracture numérique puisqu'il faut savoir que Trois quarts des plus de 75 ans sont aujourd'hui en fracture numérique et Wolff-Saint-Pierre, avec sa population plutôt âgée, ne fait pas exception. Nous, on a lancé un grand programme d'inclusion numérique qui s'appelle Connect 1150. Notamment, on forme les gens à l'intelligence artificielle. On a un espace public numérique avec une quinzaine d'ordinateurs. Il est ouvert tous les jours, sauf le lundi, du mardi au samedi. Et on y fait deux fois par semaine des cours en dehors de ces permanences. sur justement l'utilisation de ces nouvelles technologies, de ces outils numériques, d'ITSMI. Et aujourd'hui, voilà, l'année dernière, les 12 mois, on a formé 220 citoyens aux outils numériques. Et ça, c'est clair que c'est un endroit qui est indispensable. Quand je parle avec les gens, ils me disent que sans ça, ils sont dépendants malheureusement, dépendants de leurs banquiers qui ne répondent plus, dépendants de leurs petits-enfants, alors que quand ils veulent les voir, c'est plus pour partager des moments de qualité avec eux. Ils n'ont pas envie de commencer à discuter de ça. Et donc voilà, c'est vraiment indispensable de mettre en place ces outils de formation. Et puis aussi l'ensemble des réglementations. par rapport aux RGPD et aux balises qui peuvent encadrer ces nouvelles technologies. Je pense qu'il faut y être vigilant aussi.
- Speaker #1
Très bien, parfaitement. Tu fais bien de le mentionner. Magnifique. Je pense qu'on a fait le tour. Ça brosse déjà, en effet. un bon aperçu de ce qu'une commune active dans la transition numérique peut faire et peut offrir de manière tangible je te laisse le dernier petit mot de conclusion oui,
- Speaker #0
déjà merci pour cette démarche que vous faites avec Delaware parce que je pense que c'est très important mettre le projecteur sur les avantages et aussi les risques de ces technologies et les différentes utilisations qu'on peut en faire, aujourd'hui et surtout dans le cadre du secteur public. Je pense qu'il faut repenser la manière aujourd'hui, non seulement de faire de la politique, mais aussi... faire servir sa commune et je pense que entreprendre en politique et d'amener des innovations comme levier pour répondre aux enjeux sociaux et environnementaux de demain c'est une clé ce n'est pas la clé mais c'est une clé c'est ça qu'on va continuer à défendre
- Speaker #1
Magnifique, merci beaucoup Alexandre et je vous donne rendez-vous à tous et à toutes pour le prochain épisode de semaine Merci, à bientôt
- Speaker #3
Merci.
- Speaker #2
Merci d'avoir écouté cet épisode jusqu'à la fin. Si vous l'avez apprécié, n'hésitez pas à le partager à vos amis, à votre famille et à vos collègues. Nous vous serions très reconnaissants si vous pouviez laisser une évaluation 5 étoiles dans votre application de podcast préférée.
- Speaker #1
Ça nous aide vraiment à grandir.
- Speaker #2
Vous avez un projet en IA ? Des idées que vous souhaitez discuter ? Notre société, Delaware, peut vous aider. N'hésitez pas à nous contacter sur portrait.ia. C'était Léla Rebou et Benoît Loffey et on vous dit à très vite !