- Speaker #0
Je suis la CEO de BeAngels, qui est un réseau d'investisseurs privés, qui est actif partout sur la Belgique et également au Luxembourg. On est sur une certaine typologie de sociétés, qui sont généralement innovantes, avec un fort potentiel de croissance. Depuis deux ans, on voit deux choses. C'est un, on veut atteindre le break-even, parce que la mode de se refinancer au fur et à mesure est un peu passée. Et de deux, il faut forcément mettre l'intelligence artificielle quelque part. Comme ça, ça aide à augmenter la valorisation de la boîte. Les échecs, ça oui, on en a beaucoup aussi, parce que ça, c'est l'avis des startups, je dirais. Si je regarde vraiment les types d'échecs qu'on a vus récemment, je vais les mettre dans deux grandes catégories. La première et la plus importante, c'est l'équipe. La qualité de l'équipe, le côté complémentaire des compétences.
- Speaker #1
Les portraits de Lya avec Leïla et Benoît.
- Speaker #2
Bonjour à toutes et à tous et bienvenue pour ce nouvel épisode des portraits de Lya. Aujourd'hui, nous accueillons Claire Munk qui est CEO de BeAngels. Salut Claire.
- Speaker #0
Salut, merci de me recevoir.
- Speaker #2
Et avec nous évidemment Leïla.
- Speaker #1
Bonjour.
- Speaker #2
Voilà, aujourd'hui nous allons parler de Lya et de l'investissement. Donc Leïla, je te laisse la parole pour commencer cette interview.
- Speaker #1
Bonjour Claire.
- Speaker #0
Bonjour Leïla.
- Speaker #1
Première question, qui es-tu pour nos auditeurs et est-ce que tu peux présenter, donc qu'est-ce que c'est que BeAngels ?
- Speaker #0
Donc je suis la CEO de BeAngels qui est un réseau d'investisseurs privés qui est actif partout sur la Belgique et également au Luxembourg. Donc ce sont des gens qu'on appelle les Business Angels parce qu'ils investissent en... une partie de leur patrimoine en capital et ils veulent aussi apporter de l'expertise dans les entreprises dans lesquelles ils investissent. Et donc, on va être spécialisé dans la phase d'amorçage, donc le démarrage des entreprises. Et à côté de ça, on a aussi des fonds d'investissement, qui sont les fonds Scale, qui sont, comme le nom l'indique, des fonds de scaling up, donc pour aider les startups à passer à la phase supérieure.
- Speaker #1
Ok. Et alors, pour les auditeurs et pour moi aussi ? Quelle est la différence entre un business angel et un private equity ?
- Speaker #0
Alors le private equity, je dirais, c'est une famille d'investissements dans laquelle tu vas retrouver les business angels, les fonds de capital risque et le private equity. Les différences, alors d'abord, c'est qui c'est qui prend les décisions d'investissement ? Les business angels, ce sont des particuliers qui prennent leurs propres décisions d'investissement. Dans les fonds de venture capital et le private equity, tu as toujours des managers. qui prennent les décisions pour des gens qui ont investi dans les fonds, qu'on appelle les Limited Partners, les actionnaires des fonds. Donc, c'est la gestion déléguée, si tu veux. Après, il y a une autre différence qui est le stade d'investissement. Donc, les business angels vont investir généralement tôt dans les entreprises. Ce sont des besoins de financement qui sont vraiment en amorçage. Donc, on va dire chez nous, les entreprises qui viennent nous voir cherchent entre eux. minimum 100 000 jusqu'à 500 000 euros pour des cours de table qui peuvent être plus grands parce que souvent, il y a du co-investissement, etc. Et donc, on est vraiment sur la première levée de fonds ou la deuxième après avoir levé avec les amis et la famille. Les fonds de capital risque vont généralement intervenir quand il y a ce qu'on appelle le product market fit, que tu as déjà un revenu, un revenu récurrent d'une certaine taille. Et le private equity, là, c'est beaucoup plus tard. Donc, tu as aussi une histoire de phase de développement. Et après, tu as des motivations d'investissement. Donc, comme je disais en introduction, les business angels, une de leurs motivations importantes, c'est de pouvoir passer un savoir, une expérience et aussi apprendre au contact des entrepreneurs. Donc, investir, le retour sur investissement, parce que ce n'est pas de la philanthropie, on est dans la famille du capital risque, mais être business angel, ça prend du temps. C'est vraiment, on peut être au conseil d'administration de société, on doit les aider si on fait les choses bien. Et on doit avoir un portefeuille d'investissement pour diversifier. Donc, ça prend du temps. Mais les gens le font parce qu'ils adorent l'entrepreneuriat, l'innovation et que c'est une façon pour eux de donner et d'apprendre.
- Speaker #2
Donc, ce n'est pas juste un investissement financier. Genre, si moi, je veux devenir membre de Business Angels, je ne peux pas juste mettre X milliers d'euros sur la table et me dire, OK, je fais partie du truc. Je dois avoir des compétences spécifiques, peut-être.
- Speaker #0
Oui, alors si tu veux être business angel, oui, parce que c'est ce qu'attendent les entrepreneurs. Ils attendent que déjà tu investisses un certain montant et que tu t'investisses. Et à la limite pour toi, c'est la seule façon de dérisquer ton investissement. C'est d'investir dans ce que tu connais, ce que tu comprends, parce qu'on investit tellement tôt. C'est la seule façon de dérisquer, c'est d'aider. Par contre, chez BeAngels, comme je le disais, on a le réseau, on a des fonds d'investissement qui sont gérés.
- Speaker #2
Et là, tu peux investir.
- Speaker #0
Donc ça, c'est des fonds de scale-up, mais entre les deux ? J'ai plein de petits fonds où là, les gens peuvent dire, ben voilà, j'ai pas le temps, mais je voudrais investir dans l'innovation. Et donc là, ils peuvent mettre des plus petits tickets que dans mes fonds d'investissement qui sont là un petit peu plus late stage. En fait, on a la spécificité de Biengeuse, c'est qu'on a une palette de façons d'investir qui correspondent au profil des investisseurs, au patrimoine disponible. Est-ce qu'ils veulent être actifs ? Est-ce qu'ils ont la possibilité d'être actifs ou pas ? Et ça, ça évolue au fil du temps. Il y a des gens qui commencent chez nous complètement passifs. Et puis, à un moment donné, ils ont plus de temps. Ils viennent et disent, maintenant, j'aimerais bien m'impliquer. Et donc, ils peuvent passer Business Angel actif.
- Speaker #1
Et quel est le profil d'un business angel, s'il en existe un ?
- Speaker #0
Je dirais que le très commun, c'est assez lié avec la thématique du podcast aussi, mais c'est l'innovation en fait. C'est des gens qui sont très différents finalement, qui souvent ne se seraient pas rencontrés, je veux dire, ce n'est pas dans leur groupe de copains ou des choses comme ça. C'est des gens qui adorent l'entrepreneuriat. Quand ils viennent chaque mois chez BeAngels voir les pitchs, les 4 à 5 startups qui pitchent, en fait c'est leur bulle d'optimisme, c'est leur bulle d'air frais parce qu'ils voient des jeunes ou moins jeunes entrepreneurs qui développent des nouvelles choses pour changer le monde, qui prennent des risques et eux ils sont prêts à prendre des risques avec. Donc ça c'est le très commun, c'est ça. Et après je dirais, voilà, c'est des gens... la moyenne d'âge d'être autour de 50 ans. On a le plus jeune business angel chez nous, doit avoir 18 ans, 19 ans. Ah oui ? Et le plus âgé, je ne sais pas, 80. On va dire quelque chose. Donc, ce qu'on essaie de faire, c'est aussi grâce à toutes ces formules, on peut intéresser des gens plus ou moins jeunes, comme je le disais, qui ont plus ou moins de patrimoine. Et puis, on a aussi une formule où en fait, il y a 10 à 20 personnes qui vont investir 20 000 euros, pour dire le montant. mais pendant une année, ils vont faire une sorte de formation à l'investissement dans les startups. Et donc, pendant dix séances, ils voient les startups pitcher, puis après, ils ont une petite séance de debriefing avec leur coach, ils ont notre académie, puis ils se créent un petit portefeuille d'investissement. Et donc ça, ça permet d'aller justement chercher des gens assez jeunes qui sont encore tous très occupés, mais qui ont envie d'apprendre.
- Speaker #1
Ah, super ! Donc, c'est The Angels. C'est plus qu'un fonds en fait. C'est vraiment un incubateur, le mot n'est pas bien choisi, mais un réseau, un networking, un apprend pour les investisseurs en fait.
- Speaker #0
Oui exactement, si tu veux le schématiser, on a deux gros aspects. Le premier qui est la diversification. de son patrimoine, mais investir dans les startups. Donc, on a une plateforme qui permet d'investir dans les startups et les scale-up via nos fonds. Mais le deuxième gros aspect, là où on est vraiment, je dirais, unique, c'est l'aspect développement de compétences. Donc, vraiment, qu'on ait été tech entrepreneur et qu'on ait revendu sa boîte ou qu'on soit encore responsable de la ménage d'un grand groupe, quand on n'a jamais investi dans les startups, franchement, il y a beaucoup de choses qu'on ne sait pas. Et donc nous, on a vraiment ce côté, on peut vous accompagner à comprendre quelles sont les opportunités et les challenges à investir dans les startups.
- Speaker #2
Et c'est vous qui allez sur le marché chercher les investisseurs ou finalement on peut vous contacter et vous faites un screening ?
- Speaker #0
Alors les deux, on va sur le marché, on travaille beaucoup avec des banques privées qui vont justement avoir généralement des profils. C'est souvent des profils entrepreneuriaux. aussi dans le mindset. Beaucoup de gens qui travaillent dans l'innovation, de près ou de loin. Donc, ils vont identifier chez leurs clients, des gens qui leur disent, en fait, c'est très bien tous vos produits d'investissement là, mais si vous n'avez pas un truc où... Un peu plus de risque. Oui, non, mais c'est aussi où est-ce que je peux contribuer ? Où est-ce que je peux apprendre ? Et donc, voilà, il y a pas mal maintenant de banques comme ça, donc tout ce qui est banque privée, gestion de fortune, qui vont dire, ben, voilà, est-ce que vous avez pensé à venir voir ? Donc, on va travailler beaucoup avec des intermédiaires comme ça. Et après, on est aussi pas mal dans la presse. Il y a beaucoup d'investisseurs qui nous contactent comme ça. Et nous, on fait un screening dans le sens où on va essayer de qualifier le profil des gens. Et comprendre les motivations. Donc, par exemple, si tu viens me voir et que tu me dis, voilà, je voudrais être business angel, mais par contre, je n'ai pas le temps et j'ai 10 000 euros. Je vais dire, OK, tu vas faire mon tracker fund. parce que nous, on ne veut pas non plus que les entrepreneurs soient en contact avec des gens qui n'ont pas le temps et qui n'ont pas le patrimoine, je dirais. Parce que c'est lié. Plus tu investis de patrimoine, plus tu veux que la société réussisse. Bien sûr. C'est clair, oui. Donc nous, c'est ce qu'on essaie de faire. Les formules ne sont pas exclusives. Il y en a qui sont business angels et qui mettent aussi dans les fonds. Ça dépend vraiment du profil. Donc ce qu'on qualifie, c'est ça. Et après, tous les business angels ont une formation inclue dans le membership avec huit modules de formation qui couvrent... tous les aspects de l'investissement dans les startups qui sont 8 modules donnés par nos business angels pour essayer d'être sûr qu'ils ont tous la même information même compréhension de ce qu'il faut faire de comment ça fonctionne comment se comporter c'est quoi être business angel voilà super intéressant mais absolument Leïla on va en parler après on a l'impression qu'on est en train de faire une conférence on va en parler on va en parler Et on est méconnus, voilà. On est méconnus, ça fait 25 ans qu'on est... Méconnus ? Ah ouais ? Oui, je trouve encore... Alors en fait, pas méconnus...
- Speaker #1
J'avais l'impression qu'on parlait beaucoup de Be Angels. Moi aussi,
- Speaker #2
je suis sur Bruxelles.
- Speaker #0
Non, non, non, je pense que quand je veux dire méconnus, c'est peut-être mal connu. Donc on est... Beaucoup de gens pensent savoir ce qu'est Be Angels, mais c'est parce que Be Angels, c'est une marque qui existe depuis 25 ans. qui a pris pas mal d'ampleur aussi parce que le marché des business angels il y a 25 ans il n'existait presque pas donc maintenant tout le monde parle de business angels, d'investir dans les startups mais bon c'est pas quelque chose qui était commun avant mais il y a 25 ans par exemple on ne pouvait investir que des sommes qui étaient quand même importantes, en direct et donc il y a plein de gens qui ne savent pas que non en fait on peut faire ça on a des trackers, on a des formules où on apprend, on a des formules où on soutient les étudiants entrepreneurs pour les incubateurs... Et on a des fonds de scaling up, etc.
- Speaker #2
Génial.
- Speaker #1
Mais par contre, est-ce que vous êtes aussi un incubateur de startups ou pas du tout alors ?
- Speaker #0
Non, alors nous, on travaille pour ce qu'on va appeler le sourcing des projets. On travaille avec des incubateurs. On travaille avec tout l'écosystème en Belgique, au Luxembourg et en Nord de France. Ça, c'est vraiment le précaré pour l'investissement d'amorçage. Il ne faut pas que ce soit trop loin pour pouvoir être actif en tant qu'investisseur. Mais donc, on va au contraire travailler avec les incubateurs qui sont plutôt ceux qui... prépare les projets pour être prêt à l'investissement. Nous, quand on rencontre les projets, ils vont déposer, par exemple, sur notre plateforme, un besoin de financement, ils répondent à 15 questions. Qu'est-ce que vous faites ? Qui est dans l'équipe ? Quel est votre marché ? Est-ce que c'est innovant ? Quelle est la barrière à l'entrée ? De combien avez-vous besoin ? Pourquoi faire ? Et donc, en fait, généralement, ces projets-là ont été envoyés par des incubateurs, par des accélérateurs. par des centres de transfert technologique, par les co-investisseurs, parfois des co-investisseurs publics ou privés qui vont dire qu'il faut que tu ailles chercher davantage de capital, va voir B&J pour compléter. Donc, nous, si le projet n'est pas prêt pour l'investissement, nous n'allons pas, par exemple, aider à travailler sur le business plan ou sur le business model, etc. On a des partenaires qui le font. Ou alors, c'est les incubateurs qui vont aider à préparer.
- Speaker #1
Donc, vous réorientez alors vers un incubateur ?
- Speaker #0
On réoriente éventuellement vers un incubateur ou d'autres partenaires qui peuvent, si on dit, voilà, pour l'instant, la proposition de valeur, elle n'est pas tout à fait finalisée ou la proposition d'investissement, elle n'est pas assez solide pour ça, ça, ça. Donc, on essaie de donner un maximum de feedback et on essaie de dire, voilà, telle et telle organisation qui pourrait t'aider et quand tu es prêt, reviens. Ok,
- Speaker #1
intéressant. On va continuer à approfondir le sujet. Et du coup, tu as déjà répondu en partie à la question. Comment alors identifiez-vous ? Quels sont les critères où vous dites, tiens, cette startup-là, c'est intéressant d'investir ?
- Speaker #0
Alors, pour les business angels, pour revenir à la typologie des investisseurs qui sont dans le réseau, et ça c'est important, mais c'est vrai pour le capital risque. Le risque individuel pris pour chaque investissement est quand même très important. Et donc, ça veut dire que le retour potentiel sur investissement doit être important. Donc, on est sur une certaine typologie de sociétés, qui sont des sociétés qui sont généralement innovantes avec un fort potentiel de croissance. Donc, on dit souvent qu'en Europe, il n'y a que 5 à 10 des entreprises qui ne vont jamais avoir besoin de capital risque. Le reste devrait pouvoir se financer par du financement bancaire. Le capital risque, c'est vraiment pour des sociétés. Elles viennent nous voir parce que... elles ont démarré, elles voient qu'il y a une traction, elles ont besoin de financement, les banques ne vont pas pouvoir les financer parce qu'elles n'ont pas de capacité de remboursement, parce qu'elles n'ont pas de revenus encore. Et les fonds de capitalisme vont souvent dire là, c'est trop tôt, on ne peut pas regarder Donc déjà, dans la typologie des sociétés, l'innovation est très importante et le côté scalable, potentiel de croissance. Et donc, par rapport au type de société qu'on va... présélectionnés, parce que peut-être juste pour rappeler le process chez nous, les sociétés déposent en ligne puis ça vient en interne et puis ensuite on a une présélection en interne, on regarde déjà certains critères et puis après on a des comités de sélection sur lesquels il y a des business angels chez nous toutes les deux semaines où on va écouter les entreprises sélectionnées pendant 7 minutes et puis on pose 7 minutes de questions réponses. Et donc on va regarder d'abord la qualité de l'équipe. Donc, peu importe le secteur dans lequel la société se trouve, on investit tellement tôt qu'en gros, on investit dans une équipe et on prend le premier risque avec eux pour voir si dans 12 à 18 mois, ils ou elles ont réussi à faire ce qu'ils disaient. Et donc, ça, c'est vraiment le plus important. Le côté innovant, est-ce que c'est un me-too ? Est-ce qu'on l'a déjà vu ? Un copycat ? le côté, comme je disais, le scalable. Est-ce que c'est vite duplicable ? Est-ce que la mise à l'échelle est compliquée ? Donc, il y a tous ces aspects-là. Et après, il y a plutôt les aspects sur la proposition d'investissement. Est-ce que le montant recherché... Et raccord avec le plan imaginé. Et est-ce que la valorisation de la société paraît raisonnable eu égard au stade de développement ? Donc ça, c'est un petit peu ce qu'on va regarder. Mais le côté vraiment innovant est important. Est-ce qu'on apporte une solution ?
- Speaker #2
C'est quoi ta définition d'innovant ? C'est quelque chose qui ne s'est pas encore vu ? C'est quelque chose qui, sur un marché, fonctionne, mais peut-être qui n'existe pas en Belgique ?
- Speaker #0
Oui, ça peut être l'innovation technologique, évidemment, mais ça peut être une innovation dans les business models ou dans la façon dont on met quelque chose sur le marché, absolument. Nous aussi, on est agnostique en termes de secteur pour tout ce qui est investissement par les business angels. Pourquoi ? Parce qu'on a une communauté de 500 investisseurs privés aujourd'hui. qui ont des profils divers et variés et ils s'intéressent à tout. Donc ça, c'est un peu notre force aussi. Il n'y a que deux secteurs qu'on ne fait pas, qui sont l'horeca et l'immobilier. Mais sinon, on va regarder de tout. Notre spécialité, c'est en fait le segment, le stade de développement. C'est vraiment là, peu importe en fait, c'est ça qui est important.
- Speaker #1
Donc c'est cross-secteur.
- Speaker #0
C'est cross-secteur.
- Speaker #1
Et cross-innovation technologique.
- Speaker #0
Exactement. Exactement et après pour mes fonds d'investissement le troisième qu'on est en train de lancer on va être sur tout ce qui est transformation digitale Web3 et Quintech et donc voilà on est plutôt spécialisé dans une phase d'investissement que dans un certain type d'innovation chez BeAngels et chez Scale également.
- Speaker #2
Et c'est plutôt des boîtes qui promeuvent des produits matériels ou c'est plutôt tout ce qui est dématérialisé Data, IA, ce genre de choses
- Speaker #0
On a un peu de tout On est plutôt sur tout ce qui est SaaS. Beaucoup de digital, évidemment. Après, on a parfois quelques produits, mais ce n'est pas la grande majorité. On a un petit peu de hardware. Après, ça peut être hardware aussi, donc bien de consommation. Donc, évidemment, c'est beaucoup quand même de SaaS qu'on voit, des plateformes.
- Speaker #1
Ça marche toujours autant.
- Speaker #0
Je ne sais pas si ça marche toujours autant, mais il y a toujours des entrepreneurs qui veulent en lancer, ça c'est clair.
- Speaker #1
Et donc du coup, forcément, puisqu'il y a beaucoup d'investissements dans les SaaS, forcément il devrait y avoir beaucoup d'investissements dans l'intelligence artificielle, puisque ça fait un peu partie du même écosystème. Et on voit qu'avec la générative IA... Surtout aux Etats-Unis, il y a d'énormes investissements qui sont réalisés. C'est incroyable les montants qui sont alloués à ce type d'intelligence artificielle. Est-ce qu'on voit ça aussi en Europe pour l'instant ? Et en particulier, est-ce que tu sens cette tendance-là chez BeAngels ?
- Speaker #0
Alors ce qu'on voit comme tendance, je dirais, c'est qu'on a toujours un slide où il y a quelque chose sur l'intelligence artificielle, pas forcément identifiée, parce que je crois que ça fait partie d'une mode et que, je veux dire, depuis deux ans, on voit deux choses. C'est un, on veut atteindre le break-even, parce que la mode de se refinancer au fur et à mesure est un peu passée. Et de deux, il faut forcément mettre l'intelligence artificielle quelque part. Comme ça, ça aide à augmenter la valorisation de la boîte.
- Speaker #2
Tu vois ça comme une mode ? Quelque chose qui peut durer dans le temps ?
- Speaker #0
Non, bien sûr que ça peut durer dans le temps parce que c'est un sous-jacent. De toute façon, c'est une réalité technologique qui ne va faire que s'amplifier. Moi, je parle plutôt dans les propositions d'investissement. Ce n'est pas toujours clair, si tu veux, d'un point de vue de l'investisseur. Il veut faire avec. Voilà, il veut faire avec. Est-ce que c'est internalisé ? Est-ce que c'est externalisé ? Est-ce que ça sert à un but, en fait ?
- Speaker #2
Mais si tu n'as pas le slide, tu es peut-être moins crédible par rapport aux investisseurs.
- Speaker #0
Bien sûr, à un moment donné, nous allons... tout ça avec de l'intelligence artificielle ou c'est en cours. Je crois que nous, surtout nos investisseurs, ce qu'ils cherchent à voir, c'est d'abord le côté innovant et qu'est-ce qu'on va faire ? Peu importe si c'est avec de la Gen AI ou peu importe, mais c'est quoi l'output ? Qu'est-ce que vous voulez faire avec ? Et puis après, est-ce que l'équipe est qualifiée pour ? Où sont les ressources, les qualifications de l'équipe ? Je crois que c'est plutôt comme ça qu'on va regarder en tant qu'investisseur. Plutôt que de se dire, c'est bon, check, il y a de l'AI, il y a du machine learning, peu importe, il y a du LLM. Non, c'est vraiment, c'est quoi l'output, où est-ce que vous voulez aller et de combien de financement vous allez avoir besoin ? Parce que c'est ce que tu disais, Leïla, mais il y a quand même un sous-financement de toute façon chronique en Europe pour l'innovation, en Belgique, mais en Europe, donc ce n'est pas du tout les mêmes écosystèmes. Oui, c'est ça. C'est vrai qu'aux États-Unis, on voit qu'il y a une force d'investissement qui n'a rien à voir avec ce qu'on peut faire en Europe. Et donc, pour les entrepreneurs, ça peut être frustrant. Mais bon, les investisseurs, quand ils investissent, ils veulent savoir qui derrière va pouvoir réinvestir pour amener cette boîte à la prochaine étape. Et encore derrière, et encore derrière. Et en Belgique comme en Europe, il y a des trous dans cette chaîne de financement. Donc, du coup, le risque, il peut être plus important si tu ne sais pas qui est là pour la prochaine étape. Parce qu'en tant qu'investisseur privé, tu fais le début, tu vas réinvestir peut-être une fois, mais à un moment donné, la société va avoir besoin de montants. Tu ne peux plus suivre en tant qu'investisseur privé. Donc, il faut des fonds structurés qui puissent prendre le relais. Et puis, quand ces fonds-là ont investi derrière, on parle toujours d'une problématique du financement de la croissance en Europe. pour tout ce qui est intelligence artificielle, tout ce qui finalement accélère les transformations de société, il faut avoir ce financement disponible. Et puis, il faut aussi la mentalité. Et la mentalité, elle est aussi diamétralement opposée. Je pense qu'en Europe, dans beaucoup de pays, avec les États-Unis, il faut pouvoir prendre des risques et en fait assumer ces risques. On va investir dans beaucoup de choses qui ne vont pas marcher. C'est le fondamentaux du capital risque.
- Speaker #2
Tu as des chiffres là-dessus ? À la grosse louche, combien de boîtes arrivent à percer par rapport à leurs objectifs initiaux versus celles qui, à un moment, déclinent et stoppent ? On est quoi dans 15-20% qui fonctionnent ?
- Speaker #0
Après, moi j'ai des chiffres sur les taux de survie, par exemple. Si on dit toujours une entreprise, une start-up... à 5 ans, tu en as 50% qui ne seront plus là, par exemple, ou même à 3 ans. Chez BeAngels, par exemple, on est à 85% de taux de survie après 5 ans. Ce qui est très bien. Mais c'est parce que tu as une présélection et que les investisseurs aussi sont patients, sont là et sont formés pour savoir que ça prend du temps. Quand tu investis dans quelque chose je ne vais pas dire qui n'existe pas, mais où tu dois trouver ton marché, tu dois... Ça prend du temps. Et donc souvent, nous, ce qu'on voit, c'est que c'est compliqué les cinq premières années, le temps qu'on trouve le marché. Et donc, il faut pouvoir tenir jusque là. Donc ça, nous, on a des statistiques et on a ce genre de statistiques. Après, la question, c'est est-ce que c'est survivre et opérer ou en fait, combien de ces startups vont vraiment être des game changers ? Et c'est pour ça que le capital risque est tellement important. Et c'est pour ça qu'il faut pouvoir investir dans beaucoup, beaucoup, beaucoup de sociétés en début d'entonnoir. Parce que... plus on investit dans l'innovation et au début l'entonnoir et plus on prend de risques, plus ensuite, après, au fur et à mesure, on va avoir des chances d'avoir des sociétés qui fonctionnent et qui, en fait, dans dix ans, seront les principaux employeurs. Parce que, voilà, c'est toute la logique du capital risque qui est très liée, finalement, au développement économique. Mais en Europe, on doit beaucoup travailler avec des partenariats publics-privés parce qu'il n'y a pas assez de fonds de capital risque et de financement européen, privé, on doit travailler en partenariat public-privé, et le problème, c'est que le public en Europe est fondamentalement risque-averse. Donc, en fait, ils veulent soutenir le flux de l'investissement, dans l'innovation, mais un, il y a quand même, maintenant, et on le sait, il va y avoir des problèmes de ressources, quand même, au niveau de tous ces financements, en tout cas à l'Union européenne.
- Speaker #2
Ressources, tu veux dire des gens qui...
- Speaker #0
Peuvent donner ce genre d'exploit ? De budget. De budget. De budget au niveau du Fonds européen d'investissement, etc. Il commence à y avoir des soucis. Il doit aussi faire des choix, évidemment. Et puis après, il y a le fait des investisseurs publics de dire est-ce qu'on investit dans des fonds pour soutenir l'écosystème ? Parce qu'il faut qu'ils aient la capacité, et on est obligé d'aller chercher le public pour augmenter la taille des fonds pour investir davantage. Mais finalement, je trouve qu'on a beaucoup de ces investisseurs publics dans différents pays qui ne se rendent pas compte que c'est pour l'écosystème qu'on le fait. Ce n'est pas pour être un fonds de capital risque comme les autres, en demandant du rendement et en ayant peur de la faillite. Sinon, il ne faut pas le faire. Mais il faut le faire, parce qu'il faut compenser l'écosystème qui n'existe pas, qui n'est pas suffisamment robuste, je dirais, parce que les choses ont changé.
- Speaker #2
Tu vois une grosse différence entre France et Belgique, par exemple ? Je trouve l'impression que la France supporte énormément tout ce qui est innovation, start-up. On le voit dans les événements, notamment Vivatech, qui rassemble maintenant des centaines, voire des milliers de start-up un peu de partout en Europe. Est-ce qu'il y a une différence majeure entre la Belgique et la France dans l'approche ? Au niveau des budgets, évidemment, la France est plus grande, mais dans l'approche autour de l'innovation et du soutien qu'on peut amener à ces initiatives ?
- Speaker #0
Il y a une différence qui est fondamentale, qui est le fait qu'il y a une direction. Il y a une marque, il y a un outil d'investissement public. Donc ça, c'est plus simple. Donc on a une French Tech, on a la banque publique d'investissement, ça c'est plus simple. Et doté de moyens qui n'ont rien à voir avec ce qu'on peut avoir en Belgique. Et ce n'est pas qu'une question de moyens, c'est une question de mindset. Et quand on discute avec la BPI, ils disent, nous on a investi dans toute une série de fonds qui étaient des petits fonds, parce qu'on savait qu'il fallait les aider jusqu'à ce qu'ils atteignent une taille suffisante pour se débrouiller tout seul. C'est comme dire que le secteur public... va aider le bébé marché du capital risque jusqu'à ce qu'il marche. Alors qu'ici, je veux dire, en Belgique, déjà, on a un marché qui est fragmenté. Il y a des investisseurs publics par région, par sous-région parfois. Il n'y a pas de label qui est aujourd'hui la voie de l'écosystème entrepreneurial en Belgique. Oui,
- Speaker #1
il y en a. Il y a beaucoup, beaucoup de gens.
- Speaker #0
On ne sait pas, en fait. On ne sait pas à qui parler. On ne sait pas où sont les données de l'impact. Et donc voilà, évidemment, c'est beaucoup plus complexe. Et ce n'est pas qu'une question de moyens, c'est aussi une question de simplification et de marque. La French Tech, s'il y a quelque chose qu'ils ont réussi, c'est quand même d'avoir cette marque.
- Speaker #2
Avec des mots succès à la clé d'ailleurs.
- Speaker #0
Et cette fierté de faire partie d'un mouvement commun, d'avoir une sorte de label. Ça, c'est plus compliqué en Belgique.
- Speaker #2
Un petit message à certains auditeurs qui nous écoutent. Certification, branding, ambition, ça nous aidera beaucoup.
- Speaker #1
Et donc là, après ce petit message personnel de Benoît, je vais passer à une question un petit peu plus pratico-pratique. Est-ce que dans les fonds et donc dans les réseaux de Business Angels, Est-ce que vous utilisez des outils d'IA pour vous aider dans vos choix de stratégie ? Est-ce que ça vous arrive ?
- Speaker #0
Alors, dans les réseaux de Business Angels, ça fait très longtemps, je pense même avant la démocratisation de l'IA, que les réseaux de Business Angels sont approchés pour automatiser la sélection et la présélection des dossiers. Je pense qu'il y a même des plateformes de crowdfunding qui se sont lancées avec de l'IA pour faire de la présélection automatisée. Et alors, je pense que pour le stade dans lequel on investit, c'est toujours compliqué. Pourquoi ? Parce que de nouveau, on investit dans des hommes et des femmes, on investit dans les équipes. Par contre, ça peut aider dans un premier tri, par exemple, pour faire des benchmarks sur des marchés, avoir davantage d'informations. Ce n'est pas commun pour l'instant pour les réseaux de business angels d'en utiliser. Par contre, ça commence à être quelque chose qu'on voit beaucoup dans les fonds. Au niveau de mes fonds, quand on échange les bonnes pratiques entre gestionnaires de fonds, on commence à parler d'outils qui peuvent simplifier le sourcing, donc la recherche de projets, peut-être la précatégoriser, faire des benchmarks, donc vraiment nourrir l'analyse. Mais ce n'est pas... Donc, c'est... plutôt en phase d'analyse et de présélection, mais ce n'est pas pour la décision d'investissement. Il va souvent rester... Voilà. C'est une affaire de fit aussi avec l'équipe et surtout est-ce qu'on a confiance dans l'équipe pour la capacité d'exécution ? Par contre, il y a des sociétés à la marge comme Novabull qui est une société dans laquelle on a investi avec BNJ. Ah ! Et voilà.
- Speaker #1
Écoute, je connaissais Novabol, mais je ne savais pas que Biagence était derrière. Bonjour à Laurent Kinect, qui nous écoute peut-être.
- Speaker #0
Oui, voilà, on a contribué à sa levée de fonds. Mais donc voilà, ça, c'est très intéressant pour les grands groupes, pour le rapprochement avec les startups. Voilà, donc la difficulté, je dirais, pour l'amorçage, c'est vraiment la base de décision est finalement tellement humaine et c'est la rencontre avec les gens que ça... Ça peut nourrir la discussion, mais ça ne remplace pas, si tu veux, la stratégie d'investissement. Par contre, plus on va dans les stades de développement ultérieurs, plus on va pouvoir utiliser l'intelligence artificielle de manière efficace.
- Speaker #2
Une question, une side question. Chez Delaware, nous, on est souvent aussi en recherche de startups qui ont un produit ou un service. Donc, on ne doit pas les redéployer ou réimplémenter nous-mêmes. Donc c'est une pratique je pense qui se fait de plus en plus dans les sociétés, c'est autant aller chercher un produit qui fonctionne et avec une équipe derrière qui le fait évoluer plutôt que de recréer quelque chose en interne. Est-ce que vous, vous aidez aussi les startups à se mettre en contact avec les sociétés sur le marché, où ça finalement c'est leur rôle, c'est leur boulot et c'est à eux de gérer ? Et quels sont les mécanismes qui existent justement pour favoriser cet échange, s'ils existent et si c'est quelque chose que vous faites ?
- Speaker #0
Alors oui, c'est quelque chose qu'on fait depuis plus de dix ans. D'accord. mais ça a évolué donc en fait moi j'étais allée avant le Covid, j'allais tous les ans à l'événement de l'association américaine des réseaux de Business Angels et c'est justement là, il y a plus de 10 ans où j'avais vu des grandes entreprises qui étaient là avec leurs petits stands... et qui, avec leur liste de besoins de shopping, en disant, si vous avez investi dans des sociétés qui font ça, ça, ça, ça, ça, venez nous voir. Ils avaient leur stand où ils attendaient qu'en fait, les business angels, parce qu'ils ont investi généralement dans un portefeuille 10, 20, peut-être plus sociétés, viennent les voir en disant, effectivement, j'investis. Donc, en fait, l'idée, c'est d'avoir de la détection très rapide de ce genre de société. Et donc, on avait mis ça en place chez BeAngels. Et on a itéré plusieurs fois parce que finalement, ça peut être un service en soi d'essayer de faire de la détection de start-up. Mais c'est aussi beaucoup comme essayer de trouver une aiguille dans une botte de foin. Et donc, proposer un service pour faire ça, ce n'est pas évident. Et donc, justement, des sociétés comme Novabull vont pouvoir... apporter de la valeur là-dessus. Là où nous, on apporte de la valeur et on a plusieurs grandes entreprises qui sont membres de BeAngels. C'est parce qu'elles veulent voir l'innovation qui est cœur de métier, mais aussi celle qui n'est pas forcément cœur de métier. Donc, on peut accélérer des processus en interne, peu importe, ce n'est pas forcément sur des sociétés qui sont des cibles d'acquisition. Donc, quand justement les corporates viennent chez nous, ça peut être développer des partenariats avec des sociétés, tester des produits avec des startups. Ça peut être une stratégie d'investissement, une stratégie d'acquisition. Aujourd'hui, pour nous, ce n'est plus le light touch. Donc, il y a des entreprises qui peuvent devenir membres chez nous de façon à participer à l'écosystème et voir beaucoup, beaucoup de choses. C'est ça. Mais c'est vrai que souvent la difficulté que je pense les grandes entreprises ont eue, c'est surtout qu'il y en a beaucoup qui ont voulu commencer à faire ça elles-mêmes. Et faire ça, c'est-à-dire un, identifier et se rendre compte qu'en fait, quand on commence à dire qu'on cherche des startups, on reçoit un petit peu tout et n'importe quoi. Et on ne sait pas, c'est un métier quand même, faire une analyse de startup, et ça prend du temps. Donc du coup, il y en a beaucoup qui en sont revenus en disant, Ouh là là, vaut mieux que je travaille avec des incubateurs. Et puis quand on travaille avec des incubateurs, on se rend compte que les incubateurs, c'est très très tôt dans l'entonnoir, donc les incubateurs voient aussi beaucoup beaucoup de choses. Et donc, c'est vrai qu'il y en a beaucoup qui ont commencé à travailler avec des réseaux de business angels et des fonds d'investissement en se disant, je vais quand même avancer d'une étape plus loin où il y a des gens qui ont quand même investi leur propre projet. Voilà, et qui ont déjà fait une très sélection. Mais évidemment, c'est hyper important. Alors, les entreprises le font elles-mêmes. Nous, on essaie de favoriser ça, mais c'est... une des façons pour les business angels d'avoir un exit. Et c'est un win-win. C'est comme tu dis, l'entreprise n'a pas à redévelopper quelque chose en interne et la startup, quelque part, est arrivée à un stade où finalement, elle peut intéresser. On le voit cette semaine dans la presse, il y a quand même un bel exemple avec la revente d'Hedgeman Alexis Nexus. C'est vraiment ça.
- Speaker #1
Non, je ne l'ai pas vu. Je n'ai pas vu passer l'info.
- Speaker #0
Oui, 160 millions. Ah,
- Speaker #1
pas mal.
- Speaker #0
Ils l'ont acheté.
- Speaker #1
Pas mal.
- Speaker #0
Justement, une boîte dans l'intelligence artificielle, dans le Legal Tech.
- Speaker #1
Ok. Je l'ai vu passer, mais ça ne m'a pas sauté aux yeux.
- Speaker #2
Ils font quoi exactement ?
- Speaker #0
En fait, ils étaient spécialisés justement dans la, on va dire... La simplification de recherche, de clauses, de conventions pour les avocats, tout ce genre de choses-là. C'est une étale, ça. Voilà tout ce qui est un peu dans le métier du support juridique. Il y a toute une série de choses qui prennent énormément de temps. Donc, c'est vraiment faire gagner du temps. C'est vraiment... Il y a plein de cabinets d'avocats qui utilisent déjà Henchman pour préparer les documents, se baser sur d'autres drafts et finalement ne faire qu'une relecture plutôt que d'avoir des gens qui vont faire un draft. Et ça a été racheté par LexisNexis, en tout cas annoncé cette semaine. Donc ça, typiquement, c'est le genre de choses qui est une belle trajectoire, je pense, pour les sociétés. Finalement, parce que la startup, elle peut arriver jusqu'à un certain niveau. Oui, après. ça lui donne une nouvelle vie, peut-être incorporée dans un grand groupe, si la volonté du grand groupe n'est pas juste de tuer l'innovation. D'accord.
- Speaker #1
Et donc, moi je vais repartir aussi sur une side question, puisque tu as lancé ma side question.
- Speaker #2
Je t'en prie, vas-y.
- Speaker #1
Donc, est-ce que vous, vous mettez en place certaines mesures spécifiques pour encourager des pratiques éthiques ? ou éco-responsable dans ces startups que vous financez ? Est-ce que vous faites quelque chose pour ça ? On parle beaucoup pour l'instant d'éco-responsabilité, responsabilité IA et compagnie.
- Speaker #0
Moi, je pense que c'est un point d'attention de plus en plus important pour les investisseurs qui sont aussi de plus en plus sensibilisés aux dangers ou à ce à quoi il faut faire attention. Alors nous, de nouveau, on n'est pas spécialisé dans l'impact, on n'est pas spécialisé dans l'IA responsable, mais de toute façon, je pense que la responsabilité, c'est de la pérennité. Donc en fait, je pense que naturellement, les investisseurs, les business angels souvent vont rejoindre le conseil d'administration pour participer à la gouvernance. Je pense que quand on travaille des technologies comme l'IA et que... On va gérer énormément de données. Il y a toutes les questions de la protection des données, de savoir d'où viennent ces données, de savoir si c'est bien géré en interne. Donc, toutes ces questions vont se poser, je dirais, au niveau gouvernance. Toutes les questions de responsabilité, parce que finalement, c'est lié à la pérennité de la société. Et donc, au plus tôt, on met en place des choses pour s'assurer que les choses sont bien faites. Et au plus, on a de chances que la société puisse se développer. de manière confortable et saine.
- Speaker #2
Et moi, je rajoute une couche sur cette question. Je sais qu'il y a des outils qui existent, notamment pour faire un assessment de tout ce qui est sustainability pour les sociétés, parce que c'est des critères qui sont fortement pris en compte par les banques, notamment pour des raisons...
- Speaker #0
Le permis qui est passé chez nous. Voilà,
- Speaker #2
exact. Mais est-ce que tu penses que les aspects, justement, éthiques de l'IA, on va arriver à ce même genre de choses ? Si tu n'as pas une société qui est cotée suffisamment haute pour le respect de certains critères éthiques, notamment de l'IA, tu vas être déclassé automatiquement parce que ton potentiel est à risque finalement. Est-ce qu'on pourrait arriver vers ça ? Est-ce que tu as déjà vu des choses qui vont dans ce sens-là ? Des investisseurs qui se disent... Là, c'est de l'IA, mais je n'ai pas de garantie que derrière, ce soit fait proprement. Donc, en fait, je n'investis pas là-dedans. Est-ce qu'il y a des outils qui vont se développer, tu penses, qui vont permettre de faire un assessment de ce genre de pratiques ou de critères ?
- Speaker #0
Il y a des outils qui vont se développer, ça, j'en suis sûre, pour essayer de développer des nouvelles normes. Je pense qu'évidemment, il y a des avantages parce que... On était toutes les deux à l'événement de la French Tech. Il y a beaucoup d'aspects sur la souveraineté numérique. Donc, je pense que de toute façon, les gouvernements vont s'en emparer parce que tout simplement, c'est une question stratégique. Donc, je suis sûre qu'il y a toute une série d'innovations et de nouveaux produits qui vont émerger pour pouvoir faire en sorte qu'on est compliant. Maintenant, il faut voir vraiment quelle est la réalité de ça. Enfin, je veux dire, j'ai une compréhension. par raison un peu débile, mais c'est comme le PEB ou quoi que ce soit. Je veux dire, est-ce qu'in finis, on est là pour... Il y a évidemment des aspects stratégiques, mais quelque part, si c'est juste pour remplir des cases, pour que des gens puissent dire, c'est bon, j'ai vérifié, tout va bien. Je ne pense pas qu'il y ait énormément d'intérêt. Donc, il faut faire... Je pense qu'il faut faire attention que ça sert vraiment des intérêts qui sont... stratégiques et utiles et qu'on n'est pas juste là pour créer une nouvelle couche d'intermédiaires qui vont nous mettre un tampon ISO ou Veritas sur l'innovation alors qu'en fait ça va juste être remplir des cases et qu'on ne va pas vraiment aller au fond du problème. Le fond du problème c'est d'où vient la donnée, où est-ce qu'elle est gérée, comment est-ce qu'elle est financée, où sont les sources de financement, qui finance les fonds, qui finance l'IA. C'est ça qui est important. D'où vient l'argent ?
- Speaker #1
C'est vrai ça. Mais qui finance l'IA ? Tous ces fonds américains, ils vont chercher tout cet argent.
- Speaker #0
Voilà. Qui financent ? Je pense que ça, c'est peut-être intéressant, c'est de dire qui sont les actionnaires des fonds qui financent l'IA ? Voir où est-ce qu'ils sont basés. Après, on peut se poser des questions qui sont d'ordre géopolitique et stratégique. Donc, je pense que c'est un petit peu... C'est à double tranchant parce que je pense qu'effectivement, on aime beaucoup normer et mettre des... Voilà. des ISO et des labels Veritas, etc. Et c'est important parce que ça fait monter en gamme des professions, des industries, des produits, etc. Mais je ne sais pas s'il y a suffisamment de maturité aujourd'hui dans la maîtrise de l'art.
- Speaker #2
Elle est déjà vers là.
- Speaker #0
Vraiment, elle est déjà vers là.
- Speaker #2
Ok, c'est clair. Merci.
- Speaker #1
Alors, revenons un peu à BeAngels. Est-ce que tu peux nous partager un succès ? retentissant pour...
- Speaker #2
Il y en a eu deux ou trois là que tu as mentionné avant.
- Speaker #1
On a mentionné deux ou trois, mais un succès dont tu nous voudrais nous faire part ?
- Speaker #0
Oui, alors j'y ai pensé plus dans la préparation, dans la thématique de ce podcast, mais donc je trouve que la puissance de l'IA, nous on l'a vu dans une société comme Musimap, société liégeoise, à la base. Mais je trouve qu'il y a une très belle histoire parce qu'à la base, c'est un musicologue qui, pendant 20 ans, va catégoriser des genres de chansons, des genres de musique de manière manuelle jusqu'à ce qu'un jour, l'intelligence artificielle permette de donner une ampleur sans précédent à ce travail-là. Donc, de créer des catalogues, de pouvoir catégoriser des quantités. de catalogue astronomique, de pouvoir catégoriser les émotions que les gens ressentent dans la musique. Et donc, de travailler avec des majors américaines. Et puis, c'est une société qu'on a revendue, une société qui s'appelle Utopia en Suisse, qui agrège les métiers de la musique dans la valorisation des droits et autres. Ils ont fait beaucoup, beaucoup de choses. Mais donc, je trouve que c'est une chouette... C'est une société qui illustre quelque part
- Speaker #1
Et qui est devenu le fondateur ?
- Speaker #0
Qui est devenu le fondateur ? Il est toujours dans le coin, mais c'est toujours... C'est une société qui a été revendue. Il y a une partie qui est repassée dans la nouvelle société. La société a suivi son cours. Quand ça passe dans d'autres mains. Donc voilà, ça c'est intéressant. On a aussi investi dans Ivy Dance. Je pense que vous connaissez peut-être. Oui, oui. Oui. Donc, c'est ça, les applications, je trouve, sont intéressantes. On a investi dans Rubix aussi, qui est dans la fintech. C'est intéressant parce que c'est une société qui permet aux institutions bancaires en Afrique de prendre des décisions de crédit beaucoup plus facilement grâce à l'intelligence artificielle. C'est vrai que dans la finance, il y a quand même des applications qui sont hyper intéressantes par rapport à l'accessibilité. à la finance, dans le médical. On en voit quand même de temps en temps, c'est intéressant. Et j'entendais d'ailleurs ce matin une émission qui parlait justement du séquençage ADN et le fait que la France et la Pologne ont interdit maintenant les tests génétiques. Et donc voilà, j'ai pensé qu'il y avait des parallèles quand même par rapport à toute cette utilisation de données, à la souveraineté, à la notion de la... Voilà, de la gestion et la commercialisation des données.
- Speaker #1
Et alors, sans mentionner de nom, est-ce que tu peux peut-être nous parler d'un échec ? Mais pas mentionner de nom, juste expliquer pourquoi ça a échoué.
- Speaker #0
Des échecs, ça oui, on en a beaucoup aussi, parce que ça c'est la vie des startups, je dirais. Si je regarde vraiment les... Le type d'échec qu'on a vu récemment, je vais le mettre dans deux grandes catégories. La première et la plus importante, c'est l'équipe. Donc on en revient à ça. La qualité de l'équipe, le côté complémentaire des compétences. Est-ce qu'ils arrivent bien à travailler ensemble, etc. Et c'est lié aussi avec des questions de gouvernance. le niveau de transparence dans les données qu'on va partager. Et parfois, c'est pas mal intentionné, mais on veut un peu trop garder pour soi. Et finalement, on a un conseil d'administration qu'on n'a pas vraiment envie de mobiliser. Et quand on le mobilise, c'est trop tard. Parce qu'en fait, quand c'est pour donner des mauvaises nouvelles, c'est trop tard. Donc moi, je dirais, le premier, c'est quand même l'équipe. Et puis parfois, les fondateurs où ça ne fonctionne plus.
- Speaker #2
Comment tu arrives à... Faire une évaluation de l'équipe.
- Speaker #1
Est-ce que ce sont des gens qui se connaissaient avant ? Quelle est pour toi la meilleure recette d'une équipe qui fonctionne bien ?
- Speaker #0
Je ne sais pas si on peut parler de recettes, mais c'est vrai que les gens qui se connaissent avant, c'est toujours mieux. Parce qu'en fait, quand on est dans l'entrepreneuriat, il y a un niveau de stress qui est tel. que c'est le stress opérationnel, le stress financier, le stress trésorerie. C'est une vie de stress. Donc, il faut quand même être déjà bien résistant au stress. Et c'est vrai que quand on est avec des gens qu'on connaît, c'est toujours mieux. Après, nous, ce qu'on va regarder, surtout, c'est le mix de compétences. Par exemple, est-ce qu'il n'y a que des ingénieurs ? Est-ce qu'il y a... un ingénieur, quelqu'un qui a un profil plutôt business, quelqu'un, etc. Et aussi pour les business angels, c'est intéressant, parce que comme ça, souvent, on va dire à l'équipe entrepreneuriale, si vous venez chercher de l'argent auprès des business angels, eux, ce qui va attirer leur attention, c'est d'entendre votre besoin aussi en compétences. Parce que nous, rien que via nous, ils en voient peut-être 80 par an, quoi. Cinq tous les mois. Donc, il faut qu'il y ait des trucs qui accrochent leur attention. Et donc, ça peut être ça aussi de dire, on a une équipe, on a le CEO, un CEO, c'est important, pas deux.
- Speaker #2
Un qui prend les décisions, qui lit le spectre.
- Speaker #0
Voilà, qui prend les décisions, c'est important.
- Speaker #1
Mais c'est toujours le conseil d'administration, c'est rarement le CEO.
- Speaker #0
Non, le conseil d'administration évidemment.
- Speaker #1
La stratégie, le CEO l'exécute.
- Speaker #0
Mais dans les startups, c'est différent parce que c'est le CEO qui arrive à extraire sa stratégie finalement. Oui, c'est ça. Et donc il va, de toute façon, les conseils d'administration qui sont très importants. Donc au début, ça va être les représentants, enfin deux, trois fondateurs par exemple. Et puis il va y avoir un ou deux business angels, un représentant d'un investisseur public pour dire quelque chose. Donc c'est quand même assez simple. Mais par contre, on met en place...
- Speaker #1
Il y a plus des conseillers alors à ce moment-là.
- Speaker #0
Les business angels, de toute façon, ils ont un rôle qui est stratégique, il n'est pas opérationnel. Mais quand on investit en tant que business angel, on est investisseur minoritaire, voire ultra minoritaire. Et donc la seule façon... de un peu comprendre ce qui se passe avec l'investissement qu'on a fait, c'est d'être sur le conseil d'administration et c'est aussi comme ça qu'on peut aider le plus possible. Parce que si on est un actionnaire et qu'on se fait convoquer à une AG une fois par an, dans les startups, il se pourrait qu'il y ait une seule convocation. Parce que ça va vite. Ils lèvent... C'est un petit montant, c'est du CID. Et donc, en fait, si on veut aider, il faut être à la table et présent. Et donc, c'est tous les trois mois et parfois tous les mois quand il y a besoin. C'est aider l'entrepreneur à sortir la tête du guidon, à essayer de dire, bon, est-ce qu'il y a des tableaux de bord ? Pas grand-chose, mais qui aident à piloter, en fait, la société. Et déjà, le premier, c'est savoir combien il y a de cash sur le compte en banque. Mais oui, mais donc, tout ça, c'est hyper important. Et donc, en fait... Oui, quand les business angels investissent, ils vont dire, et les VCs, c'est pareil, c'est encore plus strict, je vais dire. Mais ils vont dire, maintenant, il y a une série de décisions qu'on va appeler des décisions stratégiques et que l'entrepreneur ne pourra plus prendre tout seul. Et donc, il faudra que certains des investisseurs soient d'accord. Et généralement, l'entrepreneur, il est assez ouvert à ça parce qu'il se dit, finalement, ce ne sont pas des décisions que j'ai envie de prendre tout seul.
- Speaker #2
Ça conditionne aussi l'investissement que les autres ont mis sur la table.
- Speaker #0
Ça conditionne l'investissement et de nouveau, c'est des choses qui sont le recrutement, par exemple, de personnel de plus de... à tel niveau. Et en fait, ce n'est pas pour embêter le fondateur que c'est fait. C'est simplement qu'en fait, ça a un impact tel sur le budget pour une si petite société qu'il faut aider à dire OK, il n'y a pas de souci, mais c'est quoi le budget ? C'est quoi le runway ? Est-ce que tu as l'argent ? Comment tu le finances ? Donc, c'est plus pour forcer la discussion sur ça. Mais donc, tu vois, c'est... C'est plutôt la stratégie, oui. Par contre, si on investit dans quelque chose et qu'il change complètement à 360 degrés, ça, souvent, ça fait partie des décisions stratégiques de dire, voilà, si on change fondamentalement ce pour quoi on a fait rentrer les investisseurs... On pivote,
- Speaker #1
comme on dit.
- Speaker #0
Ah non, pivoter, c'est pas grave ! Non, pivoter, c'est la vie de la start-up. Nous, c'est ce qu'on dit aux investisseurs qui rejoignent le réseau. Les gens qui n'aiment pas l'incertitude, ils n'ont pas leur... place dans le capital risque. Parce que on investit dans quelque chose qui est en création, en constitution. Donc ça va forcément évoluer et si on a une bonne équipe, ils vont être à l'équipe du marché et ils vont justement...
- Speaker #2
C'est nécessaire finalement.
- Speaker #0
C'est nécessaire, absolument.
- Speaker #1
On parlait justement de cette équipe et je t'ai interrompu alors que tu étais en train d'expliquer est-ce que c'est qu'une bonne équipe. Donc je reviens, je me permets de revenir.
- Speaker #0
Oui, donc ça, c'est le premier. Moi, ce que je vois, c'est effectivement les problématiques au sein de l'équipe et de gouvernance et de gestion de cash aussi. Le deuxième, c'est gestion de cash. Pas de cash, difficulté de relever de l'argent quand on n'a pas atteint des milestones. Donc, soit on n'a pas levé assez au début et c'est un peu un manque peut-être de stratégie financière, soit on est obligé de se remettre sur le marché alors qu'on n'a pas vraiment avancé. Ça, c'est compliqué. Et puis, en particulier, les deux dernières années, le marché du financement est beaucoup plus...
- Speaker #1
Avec le Covid ?
- Speaker #0
Alors, le Covid, non. Ça, c'était très bien.
- Speaker #1
Ça a été très bien,
- Speaker #0
ça. Le Covid, nous, on a fait des années record chez BNJ parce que, justement, les gens avaient plus de temps. Ils ne pouvaient plus partir en vacances, donc ils avaient davantage de... Ils bossaient.
- Speaker #1
Ils bossaient.
- Speaker #0
Et puis, non, et puis surtout... En fait, nous, on a eu beaucoup de monde qui voulait investir, soutenir l'économie belge. Donc nous, on a recruté 200 personnes en deux ans. Parce qu'il y a des gens qui ont dit, j'ai lu l'écho et apparemment, vous continuez vos activités. Apparemment, vous continuez à soutenir les entrepreneurs. Et donc, comment je peux aider ? Qu'est-ce que je peux faire ? Et donc, ils avaient un, le temps disponible mentalement, l'intérêt et le cash. Donc ça, c'était bien. Depuis 2022, c'est la guerre en Ukraine, l'incertitude financière, l'incertitude économique, triplée en Belgique d'une incertitude fiscale où tous les quatre matins, on annonce peut-être un changement dans tel ou tel dispositif fiscal. C'est vrai que c'est très compliqué, on a quand même beaucoup de frilosité. Du côté des investisseurs, alors les investisseurs existants, à la limite, ils savent que c'est un bon moment d'investir. Parce que c'est maintenant qu'il y a des bonnes équipes, les conditions se sont rééquilibrées entre les entrepreneurs et les investisseurs. Parce qu'il y a moins d'argent dans le marché. Il y a quelques années, il y avait tellement d'argent dans le marché qu'en gros, les entrepreneurs disaient, t'es pas content, tu poses trop de questions, je vais voir ailleurs. Ah oui,
- Speaker #1
ah oui.
- Speaker #0
Ah oui, c'est sûr. C'est là que tout le monde...
- Speaker #1
C'est à ce moment-là que j'aurais dû faire quelque chose.
- Speaker #0
Oui, je ne sais pas. Après, je pense que les meilleurs entrepreneurs prennent le temps de bien choisir les bons investisseurs. Donc, ça, c'est super important. Mais donc, oui, avant, c'était assez déséquilibré. Donc là, maintenant, ça s'est rééquilibré. Mais il y a ceux qui sont très fort sollicités par les sociétés déjà en portefeuille, qui aussi ont du mal. parce que les cycles de vente prennent plus de temps que les grands groupes. Pour décider quelque chose, c'est quoi ? C'est 24 mois ? Donc, c'est compliqué. Ce n'est pas du tout le timing de la société. Et donc, c'est vrai que pour ceux qui sont dans le marché et qui ont du cash disponible, ils investissent, notamment dans nos fonds, parce que c'est un bon moment. Pour les autres, ils surveillent leur portefeuille, mais c'est surtout pour les nouveaux. Il y a vraiment ce côté... Qu'est-ce qui va se passer ? Il y a les élections. À quelle sauce on va être mangé ? Je ne sais pas. De toute façon, depuis le Covid, je pense à ce côté d'avoir du mal à prendre des décisions. Je ne pense pas.
- Speaker #1
C'est ce que tu relèves.
- Speaker #0
Ah oui, le fait de remettre à plus tard, le fait d'une indécision. Juste ne pas prendre de décision. C'est une espèce de ventre mou. Voilà, donc, vous savez, je trouve, depuis l'été passé, ça a recommencé, parce que nous, on voit vraiment, c'est vraiment un pouls, le recrutement de nouveaux membres, c'est très corrélé à, ok, les gens vont mieux, ils sont plus optimistes, etc. Parfois, c'est quand la bourse, évidemment, alors soit la bourse marche très bien, ils ont retrouvé des liquidités, ils investissent, soit la bourse ne marche pas, et dans ce cas-là, ils veulent diversifier ailleurs. Donc, on a aussi ce côté-là. Donc, nous, on arrive à... On suit un petit peu ça, mais c'est quand même assez calme. Et pour revenir à ta deuxième partie de question, justement, je crois qu'un des gros problèmes qu'on a vus ces dernières années, c'est les impondérables. Et les impondérables dans le monde des startups, ça tue. On n'est pas un grand groupe où on peut se dire, mince, oups, on va faire le dos rond. Donc, il y a eu la guerre en Ukraine avec les problèmes d'approvisionnement. Il y a les cycles de vente qui se sont allongés, les banques qui prêtent presque plus, et donc le fait de devoir revenir vers leurs investisseurs alors qu'ils n'ont pas vraiment franchi cette étape supplémentaire pour aller voir des fonds de VC. Ils sont un peu entre les deux. Ils doivent faire ce qu'on appelle des bridges.
- Speaker #2
Et la décision des acheteurs aussi, ou des consommateurs du service ?
- Speaker #0
Tout à fait. Nous, on a eu des sociétés qui... qui sont pris, de toute façon, c'est soit le Covid, soit les changements, enfin voilà, crise financière, plus de pouvoir d'achat, voilà. Et ça, c'est... Les structures sont trop petites pour résister à des impacts systémiques comme ça. Et j'en parle parce que ces quatre dernières années, on n'a que ça, quoi. C'est le Covid, voilà. Et puis après, c'est la guerre en Ukraine, la crise financière, tout ça, c'est des impondérables, quoi. Donc ça, c'est le problème au niveau des équipes, gestion de cash et les impondérables que les startups n'ont pas la force de passer à travers.
- Speaker #1
Alors, une dernière question. Quel conseil donnerais-tu aux entrepreneurs pour se lancer ? dans la recherche aussi d'investissement pour toutes ces startups. Quel conseil donnerais-tu ?
- Speaker #0
Le conseil, certainement, c'est de bien travailler son projet d'investissement, bien se préparer pour savoir déjà quels sont les bons investisseurs pour son projet. Je trouve que... depuis quelques années déjà, il y a quand même beaucoup de structures d'accompagnement qui sont là pour aider à faire des business plans, pour voir quels sont les meilleurs acteurs de financement, pour savoir si les business angels sont les investisseurs appropriés pour telle ou telle startup. Donc ça, je trouve qu'il faut être bien préparé. Je trouve que... Aujourd'hui, les entrepreneurs pas préparés, ce n'est pas un bon signe parce qu'en fait, il y a tellement de façons de se préparer maintenant entre les structures d'accompagnement, les pitchs blancs qu'on peut faire à droite à gauche, les conférences, il n'y a que ça. Donc, c'est qu'on est probablement plus dur avec les entrepreneurs qui arrivent un peu la fleur au fusil à moitié préparés. Donc, je dirais bien préparés.
- Speaker #1
Ça ne montre pas le série que vous attendez. Ou les opportunités que tu peux développer.
- Speaker #0
Moi, ce que je dis toujours, c'est que ce qui est génial, c'est qu'il y a de plus en plus de gens qui veulent être entrepreneurs. On dit toujours maintenant, quand on sort de l'école, on veut être entrepreneur, c'est chouette. Il y a de plus en plus de structures. Ça, c'est génial, mais la réalité, et moi, je la vois tous les jours parce que je suis à la fois chez B&J dans les fonds, sur beaucoup de conseils d'administration, mais l'entrepreneuriat, c'est dur. C'est très, très dur. Ce n'est pas fait pour tout le monde. Et donc, en fait, moi, je crois que c'est surtout ça. Oui, c'est bien, on a démocratisé. Et heureusement, le fait que les gens, en fait, se prennent en main, tout simplement, et créent leur propre activité. Ça, c'est une chose. Mais créer une entreprise, aller voir des investisseurs pour qu'ils mettent leur propre cash. Donc, on fait des promesses, etc. C'est dur. C'est dur mentalement. On voit quand même beaucoup de burn-out au sein des entrepreneurs. En particulier, je pense, de start-up et scale-up, telle pression de réaliser des objectifs, de trouver du financement, de trouver la prochaine étape pour se financer, etc. Donc, finalement, je ne sais pas si ça s'apprend d'être entrepreneur. C'est vraiment un mindset. C'est vraiment un mindset. Donc, c'est vrai que... À un moment donné, on était passé un petit peu par cette mode où l'incubateur était gratuit, le bureau était gratuit, ils présentaient des investisseurs, c'est gratuit. En fait, voilà, parce qu'on veut tous ces entrepreneurs. Et c'est vrai qu'à un moment donné...
- Speaker #2
C'est vrai qu'il y a un grand choix, on ne sait plus où aller.
- Speaker #0
C'est ça en fait, il y a tellement d'offres.
- Speaker #2
Moi, je me remémore une période de ma vie où j'ai été entrepreneur. Mauvais entrepreneur, finalement.
- Speaker #0
Tu as eu une première expérience.
- Speaker #2
Une première expérience, en tout cas. Qui ne s'est pas soldée par un échec, mais qui ne s'est pas soldée par un succès non plus. Et à l'époque, effectivement, déjà, c'était la mode. Beaucoup d'incubateurs et on ne sait pas trop où aller, au fait. C'est ça le problème, non ?
- Speaker #0
Oui, ça c'est sûr qu'il y a beaucoup d'offres. Alors après, je pense qu'il y a vraiment une prise de conscience et l'envie de rationaliser tout ça, comme en région Wallonne avec le 18-90, où on essaie d'avoir une porte d'entrée, puis après on essaie d'avoir ce parcours de l'entrepreneur et savoir où est-ce que tu en es, qu'est-ce que tu cherches, dans quel secteur. Donc essayer finalement que l'entrepreneur se retrouve un petit peu. Mais c'est vrai qu'à un moment donné, tout était gratuit. Et donc, c'est vrai que l'entrepreneur qui n'arrive pas trop préparé, qui n'est pas dans cette relation d'équilibre avec les investisseurs, peut dire, voilà, je crée ma société, ça va être incroyable. Venez ou venez pas, on a eu quand même beaucoup de ça pendant le Covid, ou juste avant, où vraiment c'était le hype. Il y avait des attitudes qui étaient... clairement, il venait chez B&J, mais bon, s'il venait passer pareil, il n'avait pas forcément besoin de nous. Alors, il ne faut pas venir. Parce que là, franchement, quand on voit des pitchs où il y a justement ce côté détaché, on se dit, mais voilà, de nouveau, parce qu'on est chez le B&J, on est dans une relation, on veut construire des relations. Et à un moment donné, c'était vraiment, c'est l'argent, c'est la commodité. Ici, c'est le community. Moi je vais créer une licorne et donc vous êtes là, vous n'êtes pas là.
- Speaker #2
La dernière petite question subsidiaire. À l'époque, j'avais l'impression que pour réussir dans une start-up, il fallait être une équipe de trois, garçons, blancs, 25-30 ans.
- Speaker #0
C'est une sortie d'une école de commerce.
- Speaker #2
Oui, est-ce que c'est vrai ? Parce que je ne voyais que ça comme image.
- Speaker #0
Alors, je pense que ce n'est pas ce qu'il fallait pour réussir, mais je pense que c'est ce que tu voyais dans l'écosystème. Ok. Je pense que c'est tout à fait vrai. Maintenant, il y a beaucoup, beaucoup de choses qui sont faites depuis un moment pour que ça change, je pense. Déjà, au niveau de l'entrepreneuriat au féminin, il y a quand même beaucoup d'initiatives qui ont été créées au fur et à mesure des années. avec maintenant quand même des programmes d'accompagnement, de formation qui sont intéressants donc ça, ça aide à diversifier je dirais mais nous aussi, la responsabilité c'est aussi du côté des investisseurs ce que j'ai aussi fait, il y a plus de 10 ans, j'ai créé le Women Business Angels Club pour essayer d'encourager les femmes à devenir business angels parce que même si t'es femme fondatrice ou co-fondatrice tu dois quand même aussi... C'est pas parce que tu présentes un produit féminin, mais simplement, de nouveau, est-ce que tu vois les... Est-ce que tu te vois dans les gens qui t'écoutent ? Donc, il faut aussi diversifier, en fait, en termes de genre. Et puis, voilà, aussi diversifier en termes d'âge. Donc, chez Business Angels, quand tu venais chez Business Angels il y a 20 ans, c'était normal. Mais t'avais des gens d'un certain âge. Pourquoi ? Parce qu'ils avaient accumulé suffisamment de patrimoine, ils avaient quitté leur activité, ils pouvaient commencer à investir, c'était ça. Donc, je pense que la diversité, elle est hyper importante à la fois dans l'entrepreneuriat. Et donc, nous, on est partenaire avec BNJOLS de We Are Founders, par exemple, donc avec BICENTRAL, Bruxelles Formation, où on fait justement l'idée, c'est de démocratiser l'accès à l'entrepreneuriat puisqu'il y a une partie des entrepreneurs. Donc, c'est un programme d'accélération. Il y a une partie des entrepreneurs qui... qui viennent via Bruxelles Formation et qui peuvent garder leurs droits au chômage, même s'ils se lancent dans l'entrepreneuriat. Ça, par exemple, ça permet à d'autres personnes, parce que ce n'est pas donné à tout le monde de prendre des risques. C'est plus facile de prendre des risques quand...
- Speaker #1
Quand il y a papa, maman derrière.
- Speaker #2
Quand il y a papa,
- Speaker #0
maman derrière ou quand il y a une famille pour soutenir. Je pense qu'il y a des initiatives comme ça. On est aussi partenaire de HiHer avec Loubna Asgoud et maintenant Juliette Malherbe à Bruxelles. Je crois que c'est vraiment l'aboutissement des années de discussion avec Loubna. On disait toujours que les femmes n'étaient pas suffisamment préparées pour rencontrer des investisseurs, avaient souvent manqué d'informations, de compétences sur les aspects financiers. Donc, ça les desservait. C'est toute une académie, justement, pour les femmes entrepreneurs. pour qu'elles rencontrent différents types d'investisseurs, qu'elles sachent parler la langue de l'investisseur. Et alors, de l'autre côté, il faut que les investisseurs aussi soient plus ouverts à quoi ressemble la réussite. Et on sait que les femmes, en général, de nouveau, c'est beaucoup de généralisation, parce que les femmes, en général, on dit, vont être plus conservatrices par rapport aux projections. En fait, leur présentation et la façon dont elles présentent vont souvent être perçues. C'est plus réaliste. Alors, ça va être perçu comme... Pas assez ambitieux.
- Speaker #2
Exact. Pas assez ambitieux. C'est exactement ça. Alors que ce qu'on projette est très proche de la réalité.
- Speaker #0
Oui, c'est ça. Donc, en fait, c'est des clés de lecture qui sont comme ça. Après, je suis très fière de dire que ça fait plus de dix ans qu'on a commencé. Je pense pendant plusieurs années, au moins un quart des sociétés qu'on a financées étaient portées par des femmes ou des femmes cofondatrices, d'ailleurs comme Alteria, je ne sais pas si vous connaissez, qui travaille dans la réalité virtuelle augmentée pour les formations en entreprise, avec Dimitra. Et donc un quart, c'est quand même beaucoup, dans un réseau de nouveau dans du capital risque, parce qu'on est vraiment une toute petite partie du financement des entreprises. Et dans mes fonds d'investissement, donc là, je suis en train de lancer le troisième, mais j'ai Scale 1 et Scale 2, 40% des sociétés dans lesquelles on a investi, sur 16 sociétés, mais 40%, t'as une femme cofondatrice, fondatrice ou CEO. Alors, c'est certainement plus de critères, mais en général, on sait qu'il n'y a que 2% du capital risque qui va à des femmes fondatrices dans le monde. Donc, ça montre que si tu...
- Speaker #1
Il y a une belle tendance aussi qui est en route. Oui,
- Speaker #0
mais c'est du boulot. C'est une attention de tous les jours, en fait, de ne pas... de ne pas faire perdurer des biais. Et donc d'aller chercher le plus large possible au niveau des entrepreneurs, d'aller chercher le plus large possible au niveau des investisseurs. Mais ce n'est pas évident. Ni de diversifier dans les entrepreneurs, ni de diversifier dans les investisseurs. Donc, je trouve que c'est possible quand on a des programmes spécifiques ou quand on travaille en groupe. Avec des groupes, on amène un groupe qui vient s'intégrer, pas une personne, un groupe.
- Speaker #2
C'est vrai.
- Speaker #0
Parce qu'après, du coup, c'est toujours ce qu'on dit. Par exemple, les femmes ou toute minorité, quand c'est une personne qui est dans un groupe beaucoup plus grand, ça ne va pas faire une différence. Par contre, tu mets 20 femmes dans un groupe de 100, Là, ça va faire vraiment une différence. Et d'ailleurs, dans le monde de l'investissement, c'est marrant parce qu'aux États-Unis, ils ont fait beaucoup de travail justement pour avoir davantage de diversité dans les femmes business angels. J'ai même plusieurs réseaux de femmes business angels qui se sont créés. Ils ont pu mesurer que plus il y avait de femmes, plus le groupe investissait. Donc, c'est en fait la diversité tirer le groupe vers l'avant. C'est quelque chose auquel on peut aspirer.
- Speaker #2
Merci pour... Cette dernière parenthèse, qui n'est pas une parenthèse pour nous, les femmes. Tout à fait. Excuse-moi.
- Speaker #1
Je partage entièrement votre vision, vos avis et vos pensées sur ce sujet. Donc voilà, je suis un grand supporter.
- Speaker #2
Je pense que c'est la fin de ce podcast. Merci Claire.
- Speaker #0
Merci à tous les deux de m'avoir invité.
- Speaker #1
Avec grand plaisir. Merci Claire, c'était vraiment très intéressant. On a aussi, nous, appris beaucoup de choses. Donc on espère que ça va paraître pour nos auditeurs et nos auditrices. Et voilà. Un grand merci et on se voit dans 100 ans plutôt, d'ici encore deux semaines. A très bientôt. Merci d'avoir écouté cet épisode jusqu'à la fin. Si vous l'avez apprécié, n'hésitez pas à le partager à vos amis, à votre famille et à vos collègues. Nous vous serions très reconnaissants si vous pouviez laisser une évaluation 5 étoiles dans votre application de podcast préférée. Ça nous aide vraiment à grandir. Vous avez un projet en IA ? Des idées que vous souhaitez discuter ? Notre société, Delaware, peut vous aider. N'hésitez pas à nous contacter sur portraitia.delaware.pro, portrait au pluriel, ou sur les réseaux sociaux. C'était Léla Rebou et Benoît Loffé, et on vous dit à très vite !