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Pour toutes ces bonnes raisons

#11 Franck TOGNINI [Merchandising] - Relever les défis du retail en Côte d'Ivoire

#11 Franck TOGNINI [Merchandising] - Relever les défis du retail en Côte d'Ivoire

44min |27/11/2024
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#11 Franck TOGNINI [Merchandising] - Relever les défis du retail en Côte d'Ivoire

#11 Franck TOGNINI [Merchandising] - Relever les défis du retail en Côte d'Ivoire

44min |27/11/2024
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Description

Pour ce nouvel épisode, je suis ravi d’accueillir Franck Tognini, fondateur de la plateforme méthodologique Vigilances et expert reconnu en stratégie et intelligence économique.
Avec une carrière riche de plus de 20 ans, Franck a accompagné plus de 6 000 entreprises et 500 administrations dans des secteurs variés comme le Retail, l’Industrie, ou encore l’Intelligence Artificielle, tant en Europe qu’en Afrique.

Dans cet épisode, nous plongeons au cœur des enjeux spécifiques du retail en Côte d’Ivoire, un marché en plein essor.


Ensemble, nous explorons :

👉 La dynamique du marché ivoirien : Quels sont les moteurs de croissance et les défis spécifiques dans un environnement économique en mutation rapide ?

👉 L’importance du merchandising : Une merchandising adapté peut transformer l’expérience client, mais aussi améliorer la rentabilité des magasins. Franck partage des pistes pour adapter les stratégies de merchandising aux attentes des consommateurs ivoiriens et aux spécificités locale
👉 Le rôle clé de l’offre locale dans les assortiments : Comment intégrer des produits locaux dans l’offre des enseignes pour répondre aux attentes des clients et soutenir les producteurs ivoiriens ? Franck analyse les avantages économiques et sociaux de cette démarche.

👉 Un focus particulier sur la formation : Franck est engagé dans un projet ambitieux en partenariat avec Auchan Retail Côte d’Ivoire et l’Institut National Polytechnique Félix Houphouët-Boigny (INP-HB). Ensemble, ils travaillent à développer une offre de formation spécifique, visant à renforcer les compétences dans les métiers du retail en Côte d’Ivoire. Ce programme unique a pour objectif de combler le fossé entre les besoins croissants des enseignes internationales et la montée en compétence des talents locaux.



Pour aller plus loin :

Linkedin de Franck

Ouvrages de Franck
La formation INPHB en partenariat avec Auchan

AB merchandising
Linkedin du podcast

Instagram du podcast


Pour toutes ces bonnes raisons adopte une approche orientée client et terrain. Dans chaque épisode, je partage des bonnes pratiques, des tendances ou des insights pour vous aider à mettre en place des linéaires efficaces et des expériences clients réussies.
Ce podcast est conçu pour toi, professionnel ou non du merchandising qui connaît les défis d’un métier souvent sous-estimé.


Pour découvrir l'épisode complet, rendez-vous sur vos plateformes de podcasts favorites




Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Produire c'est bien, vendre c'est mieux. Et donc ces opérations de merchandising, elles ont eu comme intérêt de pouvoir justement illustrer avec professionnalisme à quel point de nombreuses entreprises, dans des sujets aussi divers que des vues de fruits, de la mangue séchée, mais aussi de la mousse de Baobab avec une vertu cosmétique, pouvaient être mises en avant et portées à la connaissance. des consommateurs. Les gens veulent, ont compris qu'il était temps maintenant qu'ils connaissent les vertus de la croissance, et c'est très enthousiasmant pour conclure de vivre dans un pays qui fait officiellement 8% de la croissance. Donc en fait, Abidjan, c'est 10 fois Marseille. Et c'est une ville qui progresse de 200 000 nouveaux habitants par an. J'étais sur les questions d'urbanisme. Il faut construire la ville de Lille chaque année quand on est à Abidjan. Construire la ville de Lille chaque année. C'est énorme. Une remarque, un défi global qui n'est pas propre à la distribution, mais qui existe aussi dans la distribution, c'est celui de l'empathie et de la compréhension culturelle. Le premier défi, c'est de regarder l'Afrique avec un regard contemporain. et non pas en la caricaturant.

  • Speaker #1

    Bonjour et bienvenue dans Pour toutes ces bonnes raisons, le podcast qui explore le merchandising avec expertise. Vous vous êtes déjà demandé comment le merchandising peut devenir un moteur de performance pour votre marque, vos produits ou votre point de vente ? Je suis Adrien Bernard, directeur merchandising et fondateur de l'entreprise AB Merchandising. Et je vous propose de découvrir comment un merch pensé intelligemment, en co-construction avec les marques, les distributeurs et les clients, peut faire toute la différence. Pour toutes ces bonnes raisons, adopte une approche orientée client et terrain. Dans chaque épisode, je partage des bonnes pratiques, des tendances et des insights pour vous aider à mettre en place des linéaires efficaces et des expériences clients réussies. A travers des interviews et des tables rondes, découvrez des experts passionnés et passionnants qui partagent leur vision du merchandising et des idées concrètes pour relever les défis du retail. Et surtout, abonnez-vous pour ne rien manquer. Et surtout... Abonnez-vous pour ne manquer aucun épisode. Pour prolonger la discussion, retrouvez-moi également sur LinkedIn et sur Instagram.

  • Speaker #2

    Pour ce nouvel épisode, je suis ravi d'accueillir Franck Tonini, qui est fondateur de la plateforme méthodologique Vigilance et surtout un expert connu et reconnu en stratégie et en intelligence économique. Derrière Franck, il a une carrière riche de plus de 20 ans. Il a accompagné un grand nombre d'entreprises et d'administrations sur un grand nombre de secteurs et surtout, il travaille beaucoup en Europe et en Afrique. C'est un vrai spécialiste de la Côte d'Ivoire et j'ai eu l'honneur et la chance de travailler avec Franck pour un projet à Abidjan pour lequel j'ai formé les managers de Auchan Côte d'Ivoire. Dans cet épisode, nous allons explorer et discuter avec Franck de la dynamique du marché ivoirien et surtout de l'importance du merchandising. Voilà donc surtout comment le merch vient renforcer dans cet épisode. Avec Franck, nous allons revenir sur un certain nombre de points, notamment la dynamique du marché ivoirien et comment la grande distribution est en train de s'installer, d'exploser en Côte d'Ivoire. Nous allons forcément reparler de merchandising et de l'importance de la démarche merchandising et surtout, quelque chose qui m'avait marqué, on en reparlera avec Franck, c'est le rôle clé de l'offre locale dans les assortiments. Et puis bien évidemment, tout ça, on va revenir sur le focus et l'importance de la formation des équipes sur place.

  • Speaker #1

    Bonjour Franck et bienvenue sur mon podcast pour toutes ces bonnes raisons.

  • Speaker #0

    Adrien, bonjour. Enchanté de partager ces quelques moments avec toi.

  • Speaker #1

    Alors je suis, comme je te l'ai dit tout à l'heure, je suis ravi de t'accueillir pour ce nouvel épisode. Pour donner un peu de contexte, il y a quelques... Alors j'ai dit mois, mais c'est peut-être même année maintenant. Tu m'as donné l'opportunité d'accompagner des jeunes managers de Auchan sur la partie et sur des formations merchandising. Voilà, donc c'était... pour ma part, une superbe expérience et on va en reparler tout à l'heure. Mais voilà, en tout cas, encore merci. Et surtout, ça m'a donné envie de parler de la grande distribution en Côte d'Ivoire, puisque je fais naturellement le parallèle avec la France et je trouve qu'il y a énormément de choses à raconter. Voilà, donc c'est un peu le thème et le sujet de notre interview du jour. Avant qu'on attaque et qu'on rentre un peu dans le cœur du sujet, Est-ce que tu peux te présenter, nous dire un peu ce qui t'a amené à la fois dans le secteur de la grande distribution et pourquoi aujourd'hui tu travailles aussi en Côte d'Ivoire et ton parcours, s'il te plaît ?

  • Speaker #0

    Alors, je ferai l'économie de mon parcours puisque j'ai fait primer 15 métiers et que à 54 ans... ça serait très auto-centré que de décliner tout ce que j'ai fait. Non, tout simplement dire qu'à une première époque consacrée à la fonction publique, j'ai travaillé dans le domaine de l'intelligence économique pour de nombreuses entreprises, que j'ai formé à comment gérer, analyser et protéger son information. Et dans le même temps, j'ai commencé il y a une vingtaine d'années à m'intéresser à la FRI, déjà en enseignant, puisque à côté de mes activités professionnelles, J'ai aussi cette belle mission que d'enseigner. Et donc je suis arrivé il y a 20 ans sur le continent africain pour donner des cours du soir. Et puis comme ça, au gré des rencontres et des opportunités, j'ai eu à accompagner l'association Familial Mulier durant une dizaine d'années au niveau de sa gérance, donc au niveau stratégique, pour expliquer le potentiel du continent africain. Et puis dans le même temps, étant également... professeur en Afrique, j'ai eu à monter des formations et avec l'évolution de la grande distribution, certaines se sont concentrées justement sur la grande distribution. Et enfin, soutenant aussi les entreprises locales, j'ai eu à accompagner des entreprises ivoiriennes, mais aussi sénégalaises, togolaises, à se structurer pour devenir des interlocuteurs auprès de la grande distribution. Donc comment je suis venu ? en Côte d'Ivoire, en montant des projets, et notamment un ancien projet qui était financé par l'État français, en lien avec le groupe Leroy Merlin-Déo, et qui consistait à offrir un logement abordable et durable au plus grand nombre, puisque quand on équipe les maisons d'un type de seconde œuvre, Leroy Merlin, ça faisait baisser furieusement le coût des maisons dans un continent qui s'urbanise énormément. Plus spécifiquement, j'interviens auprès du groupe OSTAN depuis une petite dizaine d'années et en Côte d'Ivoire depuis trois ans, puisque le groupe est là depuis maintenant trois années sur Abidjan.

  • Speaker #1

    D'accord. Et alors, si je pose la question, alors non pas au Franck le professionnel, mais plutôt Franck le client, c'est quoi ton dernier coup de cœur en magasin ? Le dernier, en tout cas, acte d'achat un peu mémorable où tu as très, très bonne expérience en magasin ?

  • Speaker #0

    J'aurais tendance à dire que j'en ai deux. Le premier, ça a été au sein des nouveaux magasins en champ, et notamment autour du Brac, où, avec des exhibances propres à la grande distribution, on s'est réellement retrouvés comme si on était sur un marché. Et je pense que le fait d'avoir des clients qui se disent Waouh, je suis dans un grand magasin ! mais c'est comme si j'étais au Marseille. Je pense qu'en fait, c'est allier le traditionnel à la modernité, c'est allier la qualité du produit à un cadre de vente qui est sublimé. Et je pense qu'à travers cette opération coup de cœur de merchandising, c'est assez symptomatique des enjeux de la grande distribution en Afrique, c'est-à-dire d'apporter du neuf, mais... avec une consommation qui reste traditionnelle. Le deuxième, je l'ai connu dans des grandes galeries commerciales, où on a de plus en plus de petites entreprises qui font soit des produits alimentaires avec une première transformation, soit des produits cosmétiques, ce sont là des petites surfaces de 3-4 mètres carrés, mais qui consacrent la dynamique entrepreneuriale. des entreprises ouest africaines. En fait, c'est rarement peu développé, mais statistiquement, le continent africain est le continent qui a les plus hauts taux de création d'entreprise. La population entreprenante par définition, c'est la population africaine. Payer c'est bien, produire c'est bien, vendre c'est mieux. Et donc ces opérations de merchandising, elles ont eu comme intérêt de pouvoir justement illustrer avec professionnalisme à quel point de nombreuses entreprises, dans des sujets aussi divers que des vues de fruits, de la mangue séchée, mais aussi de la mousse de baobab avec une vertu cosmétique, pouvaient être mises en avant et portées à la connaissance des consommateurs.

  • Speaker #1

    C'est hyper intéressant et du coup, on va naturellement parler de la Côte d'Ivoire et de la grande distribution. Tu vois, j'ai posé sur le papier quelques chiffres. En Côte d'Ivoire, la grandisserie a une progression entre 10 à 15%. C'est plus de 300 milliards de CFA en termes de résultats. C'est 200 supermarchés et surtout, c'est concentré à 80% à Abidjan. Comment tu définis ça ? Tu dirais quoi ? La grandisserie, c'est en train d'exploser à Abidjan et en Côte d'Ivoire. C'est vraiment un des relais de croissance du pays. Comment tu vois les choses de ton point de vue ?

  • Speaker #0

    Alors, en fait… Les bonnes nouvelles se succèdent aux bonnes nouvelles. Sur le continent, le marché du retail en 2030, c'est 1000 milliards de dollars. L'Afrique se construit principalement, pas seulement, mais les moteurs de la croissance, ce sont les villes portuaires et les villes capitales. Abidjan est les deux. C'est une ville port et une ville capitale. C'est une ville. qui fait 8,2 millions d'habitants. Donc en fait, Abidjan, c'est 10 fois Marseille. Et c'est une ville qui progresse de 200 000 nouveaux habitants par an. J'étais sur les questions d'urbanisme. Il faut construire la ville de Lille chaque année quand on est à Abidjan. Construire la ville de Lille chaque année. C'est énorme. Et donc, la grande distribution... Elle bénéficie de ce double contexte. Un contexte démographique qui progresse et un contexte économique qui explose. J'entends souvent dire c'est vrai que tout se fera en Afrique Non, tout se fait déjà en Afrique. Tu as cité les 10-15% dans la grande distribution, mais la vente de voitures neuves dans les réseaux officiels, L'année dernière, c'était 20%. Donc on est sur des croissances à deux chiffres, et pas depuis une année. Le continent africain a eu une croissance très importante depuis maintenant plus d'une dizaine d'années. Donc les structures se mettent en place, les fondamentaux sont globalement bons, et surtout on voit apparaître une classe moyenne émergente. Il y a dix ans, quand j'étais dans les rues, c'était plutôt de très vieilles Peugeot qui inondaient les boulevards et agrémentaient les nombreux bouchons. Aujourd'hui, les deux voitures les plus vendues, c'est le Tucson Hyundai et c'est le Ausha de Toyota. Donc on voit très bien qu'on a à côté de voitures... Et alors ? pour les taxis, ce sont des sous-opules d'hier et maintenant des taxis électriques chinois qui nous véhiculent. Et donc on a justement cette classe moyenne qui, comme l'immobilier reste très cher, se concentre sur la grande distribution qui lui permet justement de pouvoir consommer. et peut-être même plus que des populations qui achèteraient leur maison. Et donc, on voit très bien qu'il y a une évolution extrêmement positive. Vous ne verrez jamais à Bijan un magasin fermé. Vous ne verrez jamais un pas de porte laissé à l'abandon. Et je prends l'exemple du groupe Ozan, que je connais un peu mieux. C'était 15 magasins. en 18 mois. Mais qui ouvre 15 magasins Auchan en 18 mois ?

  • Speaker #1

    C'est clair. Et du coup, tu prends l'exemple de Auchan, mais il y a plein de marques françaises, et on l'avait vu ensemble sur Abidjan, donc plein de marques en tout cas qui s'implantent en Afrique. Elles sont face à quel défi ? Alors même si c'est une terre propice en termes de business, Est-ce que tu vois des soucis d'adaptation ? Est-ce que tu vois en tout cas des défis sur lesquels systématiquement elles sont confrontées ?

  • Speaker #0

    Pour observer et être des deux côtés en fait, tant du côté des entreprises françaises que des institutions africaines, puisque au gré de mes fonctions j'ai cette double mission d'observation, une remarque. Un défi global qui n'est pas propre à la distribution, mais qui existe aussi dans la distribution, c'est celui de l'empathie et de la compréhension culturelle. C'est rarement le produit qui est mauvais, c'est le gars qui le vend qui n'a pas compris. Et donc, en fait, le premier défi... c'est de regarder l'Afrique avec un regard contemporain et non pas en la caricaturant. Je suis le témoin quotidien quasiment de scène, on a l'impression que les gens qui arrivent en Afrique parlent d'une Afrique qui a 40 ans. La 5G est plus développée dans les capitales africaines que dans certaines capitales européennes. On travaille actuellement au lancement d'une constellation de nanosatellites qui n'existe pas encore en France. Et donc en fait, le premier défi c'est de comprendre que l'Afrique va vite, qu'elle n'emprunte pas le même chemin. Et donc, pour répondre à ça, puisque le consommateur est informé, puisque le consommateur est exsivant, peut avoir, il faut être clair, quelques fois des exigences qui sont supérieures à ces moyens financiers actuels, même si ces moyens augmentent chaque année un peu plus. Le principal défi, c'est de trouver le bon couple entre une qualité à proposer et une offre tarifaire qui soit compatible avec les moyens.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    En fait, il y a trois manières de... de rentrer en Côte d'Ivoire et même en Afrique de l'Ouest pour un distributeur. La première, c'est de se dire, je fais exactement la même chose que ce que je fais en France. Je vais prendre un exemple qui marche beaucoup en Côte d'Ivoire, mais même en Afrique, c'est l'enseigne Kiabi.

  • Speaker #1

    Oui, on avait visité le magasin, c'était exactement la même chose.

  • Speaker #0

    Quand je suis à Kiabi, à Bijan, c'est comme s'il était à Kiabi à Paris. Sauf que je suis déjà à un niveau de qualité et un niveau prix qui correspond à la population. Donc là, le premier, c'est je suis adapté au continent. On pourrait même parler aussi de certaines gammes de décathlon, par exemple. Ça, c'est je suis français et je ne touche rien et je m'implante dans le pays. Ça marche pour certains, mais pas pour tous. Le deuxième. c'est de se dire, je ne touche rien, je fais même plus cher parce que je m'adresse à 5 à 10% de la population. Je rappelle qu'une tablette de chocolat Côte d'Or est quand même vendue à Bidjan, dans certains magasins de la grande distribution moderne, à près de 10 euros. Et trouve preneur. Parce que l'Afrique est beaucoup plus fortunée qu'on ne le pense. Et puis après, je me repose sur mes fondamentaux, sur mes valeurs, mais je l'adapte en termes d'offre de produits, mais aussi en termes de gestion interne. Je suis un peu plus frugal et auquel cas j'apporte de la qualité à un prix abordable. C'est par exemple la stratégie de hautement, c'est-à-dire se dire qu'on a une puissance de frappe. Mais on met en place une gestion au quotidien qui soit stricte. Et puis, on ne s'abandonne pas, comme le font certains, à des dépenses avec des expatriés qui soient nombreux. C'est tout. Mais à chaque marque, son positionnement marqué, à la rigueur.

  • Speaker #1

    Pour avoir visité les magasins Auchan avec toi sur place, ce qui m'avait le plus marqué, c'était aussi la capacité de l'enseigne à... alors je n'ai pas envie de dire s'adapter, mais en tout cas à intégrer l'offre locale, puisque tu m'avais dit, voilà Adrien, tu verras, l'offre et le produit local est extrêmement important dans la consommation, et je trouve qu'Auchan avait vraiment à la fois joué son socle avec de la puissance de MDD, mais avait vraiment intégré l'offre locale. Qu'est-ce que tu peux dire là-dessus, parce que c'était assez important ?

  • Speaker #0

    En fait, les peuples africains et les consommateurs, attendent effectivement de la qualité, mais restent patriotes. Et donc, c'est notamment vrai dans l'alimentaire. C'est-à-dire qu'effectivement, les habitudes alimentaires sont très spécifiques, elles varient même de région en région. Et donc, si on veut vraiment proposer des produits adaptés, il faut penser local. Ce qui veut dire qu'un des facteurs clés de succès du distributeur, et sa capacité à se sourcer en local. Parce que... En fait, ce qui est déterminant, c'est auprès de quelle clientèle je m'adresse. On comprend très bien que la plaque Côte d'Or à 10 euros ne s'adresse pas à une population dont le revenu minimum, il peut être 100 euros. Qui en France achèterait une plaque Côte d'Or à 140 euros ou à 150 euros ? Si on a ce positionnement prix, on s'adresse à 5 à 10% de l'élite économique, mais 5% les plus riches d'Abidjan, ça fait déjà 400 000 personnes. Donc l'enseigne peut trouver sa clientèle. Quand on est à l'inverse, comme Auchan, c'est-à-dire de proposer les meilleurs produits au prix le plus abordable pour toucher le plus grand nombre, eh bien, un, on a des recrutements locaux. Sur les 700 emplois qu'a créé Auchan en une année, il y en a certainement 695 qui sont des emplois ivoiriens. On travaille avec les opérateurs locaux pour se sourcer en l'OTAN. Et donc, il faut être très bon gestionnaire, très organisé. Donc, il faut avoir une rigueur méthodologique. mais une souplesse culturelle pour comprendre quelles sont les attentes du client. Et c'est pour ça que quand on rentre dans un magasin et que moi, quand j'ai un client qui me dit Ah, c'est incroyable, c'est comme au marché et bien le c'est comme au marché c'est que là, on a vu vrai.

  • Speaker #1

    Pour rebondir sur ce que tu dis, j'ai envie de dire, t'es au propice, adaptabilité, ou en tout cas, ajustement des marques sur un socle, etc. Mais j'ai envie de dire aussi, importance de la formation et des hommes avec un grand H. Est-ce que tu as des exemples là-dessus de formation d'équipe et surtout de transformation, en tout cas sur la partie, la dimension humaine ?

  • Speaker #0

    C'est un des facteurs clés de succès. Je dirais que c'est même le facteur clé de succès. J'ai la chance d'évoluer dans des secteurs aussi différents que le spatial, le bancaire, l'industrie et la grande distribution. Ces secteurs n'ont pas forcément de point commun, sauf un seul. C'est qu'en Afrique, il n'y a pas de croissance sans compétence. Et donc, celui qui réussit, c'est celui qui a misé sur la formation. Pour des raisons toutes simples. La croissance économique est supérieure à la croissance du niveau de la formation et à la croissance de la population. Donc, une entreprise ne peut pas dire, Tiens, je vais faire une annonce et puis il y a plein de gens compétents qui vont venir. Ce n'est pas possible, puisque la démographie est telle. qu'on n'arrive pas à former de manière qualitative une jeunesse si nombreuse. Qu'est-ce que ça veut dire ? C'est que cette contrainte est une vraie opportunité. Pourquoi ? Parce que l'entreprise qui va justement miser sur la formation va vraiment développer une productivité que les autres n'ont pas. Et ce qui est très encouragé, c'est qu'il y a une vraie prime à la vertu. Des entreprises qui n'ont pas de... qui ne misent pas sur la formation peuvent réussir quelquefois, mais ça sera beaucoup plus difficile, soyons clairs, que ceux qui s'engagent. Pour les exemples, par exemple, la coopération allemande avec le groupe Auchan, mais ils le font aussi avec un autre consortium dans la grande distribution, c'est pas propre à Auchan, a fait des écoles des métiers. Donc on forme des bouchers, des charcutiers, des poissonniers, des rayonnistes. des caissiers à avoir à la fois la technique, mais aussi le bon geste, mais surtout la bonne attitude. Prendre à 40% de la maquette pédagogique définie par Auchan dans son école de la grande distribution est consacré au savoir-être.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et ce qui est vrai pour des rayonnistes, pour des caissiers, l'est aussi pour les futurs managers. C'est assez intéressant de rappeler qu'un distributeur comme Auchan est la première entreprise de Côte d'Ivoire à réellement avoir développé une formation en alternance. Comment ça fonctionne ? Les étudiants sont trois semaines en immersion en magasin et une semaine en cours au sein de l'Institut National Polytechnique ou FEDBOINI. 25 postes par an sont proposés, plus de 1000 candidats envoient leur candidature, justement font acte de candidature chaque année. Et là où c'est très intelligent, c'est que le distributeur et l'institution de formation ont travaillé ensemble dès le début à définir les maquettes pédagogiques. Et le corps professoral est constitué à la fois des professeurs de polytechnique, mais aussi d'intervenants de Ausha et d'experts extérieurs dont mon cher Adrien, tu fais partie, et qui justement sont là pour transmettre leurs compétences aux étudiants. Et donc, aujourd'hui, le premier facteur clé, c'est la compréhension culturelle. Le deuxième facteur clé, quand on a décidé, en fait, de s'implanter, c'est la formation.

  • Speaker #1

    Moi, ce que je retiens de cette... Parce qu'on s'est connus et on a travaillé ensemble pour la toute première promotion. Il y a forcément plein de choses que j'ai retenues, mais... C'est la motivation en tout cas de ces premiers alternants, des gens qui avaient déjà en plus plusieurs diplômes et qui avaient déjà une compétence et qui étaient entre guillemets déjà entrepreneurs et les moyens qui avaient été mis à disposition. Et forcément, quand je dis ça, c'était ce fameux magasin école avec, alors je n'ai plus en tête, mais on avait, je pense, quasiment 40 à 50 mètres linéaires où on a pu tester en live et avec les étudiants. des implantations, tester les concepts de merch et puis voilà, faire grandir ensemble sur ce magasin école c'était vraiment une expérience incroyable pour moi. Quelque chose en tout cas que je n'ai pas eu en France, tu vois, vraiment ce côté magasin école.

  • Speaker #0

    Non, parce qu'en France, les entreprises peuvent se reposer sur les structures de formation. Et donc là, ce qu'a fait Auchan, c'est que au-dessus d'un magasin réel, ils ont reconstitué un magasin école et Ausha aménagé le site pour que les étudiants soient vraiment dans des conditions professionnelles, et la coopération allemande finance des intervenants extérieurs, tant dans les métiers techniques que pour la formation manageriale. Et donc on comprend bien que c'est l'association d'un bailleur, en l'occurrence la coopération allemande. d'un distributeur au service de la jeunesse. Et au sujet de cette jeunesse, ce qui est toujours fascinant à observer, c'est son degré de motivation. Il n'est pas rare que je fasse intervenir un prof qui traditionnellement enseigne en France. Quand il découvre l'Afrique, il ne veut plus enseigner qu'en Afrique parce qu'effectivement, il est face à des auditoires réceptifs. respectueux qui ont l'art, qui reconnaissent le savoir comme une vraie valeur et qui ne se projettent pas seulement en tant que salariés, mais ils sont tous entrepreneurs dans l'âme. Et donc ça permet des échanges qui sont à la fois très profonds, des échanges très professionnels, des interactions fréquentes, parce qu'on est face à un public qui demande beaucoup.

  • Speaker #1

    Et pour revenir sur cette première promo, est-ce que tu as des exemples de parcours en deux ans, d'évolution ? Ils avaient plutôt un parcours pour être manager. Est-ce que tu en as qui ont fortement et très bien évolué ? Tu as des petits exemples comme ça ?

  • Speaker #0

    Alors, déjà, rappelez que 100% des étudiants ont été recrutés. C'était une ambition, mais pas une contrainte. Ça démontre qu'en une année, on a réussi à former des cadres, alors que 20% seulement de la promotion avait initialement une formation commerciale. Donc on a réussi à transformer un littéraire ou un géographe en un manager. Ils occupent tous des postes à responsabilité. Alors, soit au niveau des fonctions support, je sais que l'adjointe au merchandising est une ancienne étudiante, que la politique d'achat vient de notre promotion, et que les autres sont souvent les adjoints des directeurs de magasins. alors même que pour certains, c'est leur première expérience professionnelle. C'est incroyable. Il faut dire que cette formation, ce couple, cette alternance entre l'enseignement et la mise en situation a vraiment été un accélérateur. Et donc, ils occupent tous des postes à responsabilité. C'est vrai aussi sur l'e-commerce. On a aussi le numéro 2 de l'entrepôt qui… qui, en fait, viennent de cette promo. Et ils ont, bien sûr, tous été chassés par la concurrence, mais aucun n'est parti.

  • Speaker #1

    D'accord. Écoute, je trouve ça hyper intéressant, en tout cas, après deux années, d'avoir un peu ce feedback. Je ne les avais pas, donc je suis à la fois fier et ravi pour eux.

  • Speaker #0

    C'est vraiment très, très, très encourageant.

  • Speaker #1

    Si je reviens, du coup, sur les acteurs de la grande distri côté Côte d'Ivoire. Est-ce que tu sens en tout cas une démarche aussi d'accompagnement pour les entrepreneurs locaux ? Est-ce que tu vois des associations avec des marques peut-être locales, des startups ou des petites entreprises ? Est-ce que tu sens vraiment que ça vient contribuer et nourrir l'écosystème entrepreneurial à Abidjan et en Côte d'Ivoire ?

  • Speaker #0

    Alors, déjà en Côte d'Ivoire, au niveau des distributeurs, il y avait des marques historiques avec des opérateurs locaux qui ont pris des franchises. et qui garde une position de leader. À côté de cela, au lieu d'évolution technologique, on voit de plus en plus de petites entreprises qui veulent faire du e-commerce et qui en fait trouvent des niches. pour justement s'achalander dans des grands magasins de distrib et ensuite redispatcher ça. C'est notamment vrai pour dépasser la frontière de la ville capitale. C'est-à-dire qu'on a des entreprises, de jeunes entreprises qui se développent pour proposer de la grande distribution également à l'arrière du pays. Et puis, ça c'est sur le volet retail. Dans le même temps... je parlais des entreprises agroalimentaires, je parlais des entreprises cosmétiques, on voit pléthore de jeunes entrepreneurs qui créent des entreprises qui sont souvent soutenues par des fondations, qui les forment, qui leur apprennent la qualité, la constance de la production et qui dealent avec des centrales d'achat de la grande distribution pour avoir un accès au marché. Donc il y a un écosystème tout à fait dynamique, puisqu'en fait en quelques années en Côte d'Ivoire, les principaux distributeurs français sont arrivés, mais dans le même temps, de nombreuses entreprises locales se sont structurées. Ce n'est pas parfait cependant, il reste pour certains industriels... à avoir une masse critique, c'est-à-dire qu'il ne faut jamais oublier qu'on est dans une économie qui reste à 85% informelle, c'est-à-dire que d'avoir des statuts, de faire des contrats à ses collaborateurs, d'intégrer des process, ce n'est pas encore dans la majeure partie des cas ce qui est constaté. Et donc aujourd'hui, avec l'aide aussi du gouvernement, il y a tout un effort pour structurer des filières agricoles. Et les distributeurs en Afrique ont un rôle tout à fait historique, puisque ce sont des structurateurs de filières. On n'a pas de problème de production. Tout se produit en Côte d'Ivoire. C'est le premier producteur de cacao, on fait beaucoup de caoutchouc, énormément de coton. Le problème, ce n'est pas la production agricole, c'est la transformation de packaging. la constance de la production, le merchandising et ensuite pour justement être crédible auprès des grands distributeurs.

  • Speaker #1

    Comment tu dirais que ça va se passer côté grande distribution dans les années à venir ? Je reprends un peu ce que tu avais dit. Tu dis que l'Afrique va vite. Elle ne prend pas forcément le même chemin que ce qu'on peut, nous, avoir en tête. Il y a de la structuration qui se met en place. C'est quoi les ambitions du coup, côté grande distribution ? En fait,

  • Speaker #0

    le côté grande distribution, c'est un peu... Je reprends l'exemple de Ossan, quand le président était venu, il avait annoncé 80 magasins à terme. Ossan, en quelques années, a créé plus de 45 magasins au Sénégal, si je ne prends que l'exemple de cette enseigne. Mais tout le monde progresse. C'est un contexte qui est très particulier par rapport à la France, puisque les distributeurs... sont de plus en plus nombreux, mais il y a de la place pour tout le monde. Pourquoi ? Parce que le gâteau grandit chaque année un peu plus. Et comme tu le disais, quand il grandit de 15 à 20%, toutes les entreprises n'ont même pas forcément les moyens de progresser de 15 à 20%. Donc, le problème... Ce n'est pas est-ce qu'il y a de la place pour la grande distribution. Le problème, c'est est-ce qu'on a la capacité à être au rendez-vous de cette croissance ? Parce que cette croissance, elle engendre une capacité de sourcing qui est de plus en plus importante. Cette croissance, elle engendre aussi une capacité à diffuser son offre à travers le territoire. Donc on est face à des défis de compétence. à des défis de sourcing et à des défis de logistique.

  • Speaker #2

    Mais je le rappelle,

  • Speaker #0

    aujourd'hui, vous avez à Bijan un nombre croissant d'enseignes et je n'en vois aucune fermée. Et elle ne cesse de progresser. avec du reste, par exemple, même dans des grands distributeurs alimentaires comme autant, des petites surfaces de 300, 400 m² au cœur du Parti populaire. Aujourd'hui, la grande distribution en Afrique est au début de son histoire. Et la grande distribution européenne... devra quand même concurrencer des acteurs de la grande distribution marocaine qui se sont structurés et qui sont de plus en plus présents, devra aussi affronter la concurrence de compétiteurs sud-africains, qui sont aussi extrêmement présents et de plus en plus, et puis quelques structures indiennes. Donc tout le monde vient en Afrique, mais on a pour encore deux à trois décennies la capacité d'amortir ses arrivées par un taux de croissance. Pourquoi ? Parce que la grande distribution aujourd'hui ne touche que 15% de la population. Le commerce formel, c'est 15%. Donc tantôt champ. arrive à créer 15 magasins, elle le fait sur une portion de population qui touche 15%. Donc on comprend que la formalisation de l'économie, sa structuration, fait que mécaniquement, la grande distribution va progresser.

  • Speaker #1

    On arrive à la fin de l'épisode et je suis vraiment ravi, Franck, que tu aies pu nous partager tout ça. Et en fait, je trouve que c'est pour ça vraiment que j'ai fait cet épisode. C'est parce que moi et nos auditeurs, en tout cas, connaissent la grande distri, connaissent le marché français, qui est plutôt un marché mature, qui a plutôt face à lui des nouveaux défis, mais plutôt de transformation ou de revitalisation. Je trouvais ça hyper intéressant et extrêmement bénéfique de prendre un peu de, pas de la hauteur, mais de voyager un petit peu et d'être face à un marché en explosion qui a d'autres défis, mais plutôt des défis d'embarquement et plutôt des défis face à une forte croissance. Qu'est-ce que tu peux nous dire un peu pour ce mot de la fin ? Si tu voulais poser une conclusion, qu'est-ce que tu dirais Franck ?

  • Speaker #0

    En fait, n'ayez pas peur, pour paraphraser le pape Jean-Paul II, mais plus sérieusement, n'ayez pas peur de l'Afrique. C'était, y compris dans des domaines auxquels on n'aurait pas pu penser naturellement, on pense au spatial,

  • Speaker #2

    tout se fait,

  • Speaker #0

    tout se fait vite. Et donc, on y réussit par le respect des gens. par son implication, par une réciprocité, mais c'est très enthousiasmant. Maintenant, c'est un continent à potentiel mais exigeant, et on n'y réussit que si on est professionnel, et très structuré. C'est-à-dire qu'une bonne partie des échecs que je constate, Ce sont des entreprises qui pensent que ça sera en fait des marchés faciles, parce que peu exigeantes. C'est absolument faux. Les Africains connaissent quelquefois mieux notre propre actualité nationale que nous-mêmes. Il n'y a pas encore beaucoup d'activités de loisirs, donc les gens sont surinformés, parce qu'ils consacrent leur temps libre à s'informer, faute de pouvoir se détendre. Et du reste, toute cette sphère de la détente, du bien-être, c'est aussi un secteur en très forte croissance. Le tourisme se développe de plus en plus. Et puis, c'est un marché qui s'intègre, c'est-à-dire qu'avec la zone intégrée de libre-échange qui est en train de se constituer en Afrique, on va avoir... le marché intégré le plus gros, puisque ça touchera 1,2 milliard de consommateurs. Et quand je vois, enfin actuellement, mais on arrivera à 2 milliards dans moins d'une génération, et quand je vois là encore, parce que c'est très technique, et un traité ça fait rarement fantasmer les gens, donc personne n'en parle, mais les choses avancent, y compris de ce côté-là, et donc... l'Afrique se structure, y compris au niveau douanier et monétaire, et là encore, ça sera un accélérateur. Et je rappelle quand même, comme on a parlé de la Côte d'Ivoire, que EY fait une étude sur l'attractivité des pays africains, les 54 pays, et depuis plusieurs années, la Côte d'Ivoire est en première place, car il y a une vraie... dimension business les gens veulent ont compris que il était temps maintenant qu'ils connaissent les vertus de la croissance et c'est très enthousiasmant pour conclure de vivre dans un pays qui fait officiellement 8% de croissance ouais c'est beau écoute

  • Speaker #1

    merci beaucoup Franck moi je retiens 4 points de notre échange lorsque un peu ce que tu viens de dire, c'est l'importance, c'est un vrai moteur de croissance et d'attractivité, ça c'est indéniable. Je retiens également l'importance de la formation et de l'accompagnement des hommes avec un grand H. En point 3, je dirais aussi s'adapter au local sans oublier son socle de valeur. Et à la fin, l'important c'est comment apporter de la rigueur méthodologique avec... une touche de souplesse et aussi de la souplesse culturelle. Voilà en tout cas les quatre points que je retiens de notre échange et surtout, je te remercie à nouveau d'avoir partagé tout ça et je trouve à chaque fois, je trouve que c'est toujours enrichissant de se comparer avec d'autres marchés et tu as une vraie expertise là-dessus. Donc encore merci Franck de nous avoir distillé toutes ces infos.

  • Speaker #0

    Et vous serez les bienvenus à Abidjan et en Côte d'Ivoire.

  • Speaker #1

    Et ça, je confirme. Merci beaucoup, Franck. À bientôt. Je vous dis encore merci pour votre écoute et surtout à très bientôt pour un nouveau rendez-vous pour toutes ces bonnes raisons. D'ici là, prenez soin de vous, prenez soin de vos linéaires et continuez à nourrir votre passion. Et je vous fais un petit rappel, chaque épisode sort un jeudi sur deux, alors n'oubliez pas de vous abonner pour ne rien manquer des prochains épisodes.

Description

Pour ce nouvel épisode, je suis ravi d’accueillir Franck Tognini, fondateur de la plateforme méthodologique Vigilances et expert reconnu en stratégie et intelligence économique.
Avec une carrière riche de plus de 20 ans, Franck a accompagné plus de 6 000 entreprises et 500 administrations dans des secteurs variés comme le Retail, l’Industrie, ou encore l’Intelligence Artificielle, tant en Europe qu’en Afrique.

Dans cet épisode, nous plongeons au cœur des enjeux spécifiques du retail en Côte d’Ivoire, un marché en plein essor.


Ensemble, nous explorons :

👉 La dynamique du marché ivoirien : Quels sont les moteurs de croissance et les défis spécifiques dans un environnement économique en mutation rapide ?

👉 L’importance du merchandising : Une merchandising adapté peut transformer l’expérience client, mais aussi améliorer la rentabilité des magasins. Franck partage des pistes pour adapter les stratégies de merchandising aux attentes des consommateurs ivoiriens et aux spécificités locale
👉 Le rôle clé de l’offre locale dans les assortiments : Comment intégrer des produits locaux dans l’offre des enseignes pour répondre aux attentes des clients et soutenir les producteurs ivoiriens ? Franck analyse les avantages économiques et sociaux de cette démarche.

👉 Un focus particulier sur la formation : Franck est engagé dans un projet ambitieux en partenariat avec Auchan Retail Côte d’Ivoire et l’Institut National Polytechnique Félix Houphouët-Boigny (INP-HB). Ensemble, ils travaillent à développer une offre de formation spécifique, visant à renforcer les compétences dans les métiers du retail en Côte d’Ivoire. Ce programme unique a pour objectif de combler le fossé entre les besoins croissants des enseignes internationales et la montée en compétence des talents locaux.



Pour aller plus loin :

Linkedin de Franck

Ouvrages de Franck
La formation INPHB en partenariat avec Auchan

AB merchandising
Linkedin du podcast

Instagram du podcast


Pour toutes ces bonnes raisons adopte une approche orientée client et terrain. Dans chaque épisode, je partage des bonnes pratiques, des tendances ou des insights pour vous aider à mettre en place des linéaires efficaces et des expériences clients réussies.
Ce podcast est conçu pour toi, professionnel ou non du merchandising qui connaît les défis d’un métier souvent sous-estimé.


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Produire c'est bien, vendre c'est mieux. Et donc ces opérations de merchandising, elles ont eu comme intérêt de pouvoir justement illustrer avec professionnalisme à quel point de nombreuses entreprises, dans des sujets aussi divers que des vues de fruits, de la mangue séchée, mais aussi de la mousse de Baobab avec une vertu cosmétique, pouvaient être mises en avant et portées à la connaissance. des consommateurs. Les gens veulent, ont compris qu'il était temps maintenant qu'ils connaissent les vertus de la croissance, et c'est très enthousiasmant pour conclure de vivre dans un pays qui fait officiellement 8% de la croissance. Donc en fait, Abidjan, c'est 10 fois Marseille. Et c'est une ville qui progresse de 200 000 nouveaux habitants par an. J'étais sur les questions d'urbanisme. Il faut construire la ville de Lille chaque année quand on est à Abidjan. Construire la ville de Lille chaque année. C'est énorme. Une remarque, un défi global qui n'est pas propre à la distribution, mais qui existe aussi dans la distribution, c'est celui de l'empathie et de la compréhension culturelle. Le premier défi, c'est de regarder l'Afrique avec un regard contemporain. et non pas en la caricaturant.

  • Speaker #1

    Bonjour et bienvenue dans Pour toutes ces bonnes raisons, le podcast qui explore le merchandising avec expertise. Vous vous êtes déjà demandé comment le merchandising peut devenir un moteur de performance pour votre marque, vos produits ou votre point de vente ? Je suis Adrien Bernard, directeur merchandising et fondateur de l'entreprise AB Merchandising. Et je vous propose de découvrir comment un merch pensé intelligemment, en co-construction avec les marques, les distributeurs et les clients, peut faire toute la différence. Pour toutes ces bonnes raisons, adopte une approche orientée client et terrain. Dans chaque épisode, je partage des bonnes pratiques, des tendances et des insights pour vous aider à mettre en place des linéaires efficaces et des expériences clients réussies. A travers des interviews et des tables rondes, découvrez des experts passionnés et passionnants qui partagent leur vision du merchandising et des idées concrètes pour relever les défis du retail. Et surtout, abonnez-vous pour ne rien manquer. Et surtout... Abonnez-vous pour ne manquer aucun épisode. Pour prolonger la discussion, retrouvez-moi également sur LinkedIn et sur Instagram.

  • Speaker #2

    Pour ce nouvel épisode, je suis ravi d'accueillir Franck Tonini, qui est fondateur de la plateforme méthodologique Vigilance et surtout un expert connu et reconnu en stratégie et en intelligence économique. Derrière Franck, il a une carrière riche de plus de 20 ans. Il a accompagné un grand nombre d'entreprises et d'administrations sur un grand nombre de secteurs et surtout, il travaille beaucoup en Europe et en Afrique. C'est un vrai spécialiste de la Côte d'Ivoire et j'ai eu l'honneur et la chance de travailler avec Franck pour un projet à Abidjan pour lequel j'ai formé les managers de Auchan Côte d'Ivoire. Dans cet épisode, nous allons explorer et discuter avec Franck de la dynamique du marché ivoirien et surtout de l'importance du merchandising. Voilà donc surtout comment le merch vient renforcer dans cet épisode. Avec Franck, nous allons revenir sur un certain nombre de points, notamment la dynamique du marché ivoirien et comment la grande distribution est en train de s'installer, d'exploser en Côte d'Ivoire. Nous allons forcément reparler de merchandising et de l'importance de la démarche merchandising et surtout, quelque chose qui m'avait marqué, on en reparlera avec Franck, c'est le rôle clé de l'offre locale dans les assortiments. Et puis bien évidemment, tout ça, on va revenir sur le focus et l'importance de la formation des équipes sur place.

  • Speaker #1

    Bonjour Franck et bienvenue sur mon podcast pour toutes ces bonnes raisons.

  • Speaker #0

    Adrien, bonjour. Enchanté de partager ces quelques moments avec toi.

  • Speaker #1

    Alors je suis, comme je te l'ai dit tout à l'heure, je suis ravi de t'accueillir pour ce nouvel épisode. Pour donner un peu de contexte, il y a quelques... Alors j'ai dit mois, mais c'est peut-être même année maintenant. Tu m'as donné l'opportunité d'accompagner des jeunes managers de Auchan sur la partie et sur des formations merchandising. Voilà, donc c'était... pour ma part, une superbe expérience et on va en reparler tout à l'heure. Mais voilà, en tout cas, encore merci. Et surtout, ça m'a donné envie de parler de la grande distribution en Côte d'Ivoire, puisque je fais naturellement le parallèle avec la France et je trouve qu'il y a énormément de choses à raconter. Voilà, donc c'est un peu le thème et le sujet de notre interview du jour. Avant qu'on attaque et qu'on rentre un peu dans le cœur du sujet, Est-ce que tu peux te présenter, nous dire un peu ce qui t'a amené à la fois dans le secteur de la grande distribution et pourquoi aujourd'hui tu travailles aussi en Côte d'Ivoire et ton parcours, s'il te plaît ?

  • Speaker #0

    Alors, je ferai l'économie de mon parcours puisque j'ai fait primer 15 métiers et que à 54 ans... ça serait très auto-centré que de décliner tout ce que j'ai fait. Non, tout simplement dire qu'à une première époque consacrée à la fonction publique, j'ai travaillé dans le domaine de l'intelligence économique pour de nombreuses entreprises, que j'ai formé à comment gérer, analyser et protéger son information. Et dans le même temps, j'ai commencé il y a une vingtaine d'années à m'intéresser à la FRI, déjà en enseignant, puisque à côté de mes activités professionnelles, J'ai aussi cette belle mission que d'enseigner. Et donc je suis arrivé il y a 20 ans sur le continent africain pour donner des cours du soir. Et puis comme ça, au gré des rencontres et des opportunités, j'ai eu à accompagner l'association Familial Mulier durant une dizaine d'années au niveau de sa gérance, donc au niveau stratégique, pour expliquer le potentiel du continent africain. Et puis dans le même temps, étant également... professeur en Afrique, j'ai eu à monter des formations et avec l'évolution de la grande distribution, certaines se sont concentrées justement sur la grande distribution. Et enfin, soutenant aussi les entreprises locales, j'ai eu à accompagner des entreprises ivoiriennes, mais aussi sénégalaises, togolaises, à se structurer pour devenir des interlocuteurs auprès de la grande distribution. Donc comment je suis venu ? en Côte d'Ivoire, en montant des projets, et notamment un ancien projet qui était financé par l'État français, en lien avec le groupe Leroy Merlin-Déo, et qui consistait à offrir un logement abordable et durable au plus grand nombre, puisque quand on équipe les maisons d'un type de seconde œuvre, Leroy Merlin, ça faisait baisser furieusement le coût des maisons dans un continent qui s'urbanise énormément. Plus spécifiquement, j'interviens auprès du groupe OSTAN depuis une petite dizaine d'années et en Côte d'Ivoire depuis trois ans, puisque le groupe est là depuis maintenant trois années sur Abidjan.

  • Speaker #1

    D'accord. Et alors, si je pose la question, alors non pas au Franck le professionnel, mais plutôt Franck le client, c'est quoi ton dernier coup de cœur en magasin ? Le dernier, en tout cas, acte d'achat un peu mémorable où tu as très, très bonne expérience en magasin ?

  • Speaker #0

    J'aurais tendance à dire que j'en ai deux. Le premier, ça a été au sein des nouveaux magasins en champ, et notamment autour du Brac, où, avec des exhibances propres à la grande distribution, on s'est réellement retrouvés comme si on était sur un marché. Et je pense que le fait d'avoir des clients qui se disent Waouh, je suis dans un grand magasin ! mais c'est comme si j'étais au Marseille. Je pense qu'en fait, c'est allier le traditionnel à la modernité, c'est allier la qualité du produit à un cadre de vente qui est sublimé. Et je pense qu'à travers cette opération coup de cœur de merchandising, c'est assez symptomatique des enjeux de la grande distribution en Afrique, c'est-à-dire d'apporter du neuf, mais... avec une consommation qui reste traditionnelle. Le deuxième, je l'ai connu dans des grandes galeries commerciales, où on a de plus en plus de petites entreprises qui font soit des produits alimentaires avec une première transformation, soit des produits cosmétiques, ce sont là des petites surfaces de 3-4 mètres carrés, mais qui consacrent la dynamique entrepreneuriale. des entreprises ouest africaines. En fait, c'est rarement peu développé, mais statistiquement, le continent africain est le continent qui a les plus hauts taux de création d'entreprise. La population entreprenante par définition, c'est la population africaine. Payer c'est bien, produire c'est bien, vendre c'est mieux. Et donc ces opérations de merchandising, elles ont eu comme intérêt de pouvoir justement illustrer avec professionnalisme à quel point de nombreuses entreprises, dans des sujets aussi divers que des vues de fruits, de la mangue séchée, mais aussi de la mousse de baobab avec une vertu cosmétique, pouvaient être mises en avant et portées à la connaissance des consommateurs.

  • Speaker #1

    C'est hyper intéressant et du coup, on va naturellement parler de la Côte d'Ivoire et de la grande distribution. Tu vois, j'ai posé sur le papier quelques chiffres. En Côte d'Ivoire, la grandisserie a une progression entre 10 à 15%. C'est plus de 300 milliards de CFA en termes de résultats. C'est 200 supermarchés et surtout, c'est concentré à 80% à Abidjan. Comment tu définis ça ? Tu dirais quoi ? La grandisserie, c'est en train d'exploser à Abidjan et en Côte d'Ivoire. C'est vraiment un des relais de croissance du pays. Comment tu vois les choses de ton point de vue ?

  • Speaker #0

    Alors, en fait… Les bonnes nouvelles se succèdent aux bonnes nouvelles. Sur le continent, le marché du retail en 2030, c'est 1000 milliards de dollars. L'Afrique se construit principalement, pas seulement, mais les moteurs de la croissance, ce sont les villes portuaires et les villes capitales. Abidjan est les deux. C'est une ville port et une ville capitale. C'est une ville. qui fait 8,2 millions d'habitants. Donc en fait, Abidjan, c'est 10 fois Marseille. Et c'est une ville qui progresse de 200 000 nouveaux habitants par an. J'étais sur les questions d'urbanisme. Il faut construire la ville de Lille chaque année quand on est à Abidjan. Construire la ville de Lille chaque année. C'est énorme. Et donc, la grande distribution... Elle bénéficie de ce double contexte. Un contexte démographique qui progresse et un contexte économique qui explose. J'entends souvent dire c'est vrai que tout se fera en Afrique Non, tout se fait déjà en Afrique. Tu as cité les 10-15% dans la grande distribution, mais la vente de voitures neuves dans les réseaux officiels, L'année dernière, c'était 20%. Donc on est sur des croissances à deux chiffres, et pas depuis une année. Le continent africain a eu une croissance très importante depuis maintenant plus d'une dizaine d'années. Donc les structures se mettent en place, les fondamentaux sont globalement bons, et surtout on voit apparaître une classe moyenne émergente. Il y a dix ans, quand j'étais dans les rues, c'était plutôt de très vieilles Peugeot qui inondaient les boulevards et agrémentaient les nombreux bouchons. Aujourd'hui, les deux voitures les plus vendues, c'est le Tucson Hyundai et c'est le Ausha de Toyota. Donc on voit très bien qu'on a à côté de voitures... Et alors ? pour les taxis, ce sont des sous-opules d'hier et maintenant des taxis électriques chinois qui nous véhiculent. Et donc on a justement cette classe moyenne qui, comme l'immobilier reste très cher, se concentre sur la grande distribution qui lui permet justement de pouvoir consommer. et peut-être même plus que des populations qui achèteraient leur maison. Et donc, on voit très bien qu'il y a une évolution extrêmement positive. Vous ne verrez jamais à Bijan un magasin fermé. Vous ne verrez jamais un pas de porte laissé à l'abandon. Et je prends l'exemple du groupe Ozan, que je connais un peu mieux. C'était 15 magasins. en 18 mois. Mais qui ouvre 15 magasins Auchan en 18 mois ?

  • Speaker #1

    C'est clair. Et du coup, tu prends l'exemple de Auchan, mais il y a plein de marques françaises, et on l'avait vu ensemble sur Abidjan, donc plein de marques en tout cas qui s'implantent en Afrique. Elles sont face à quel défi ? Alors même si c'est une terre propice en termes de business, Est-ce que tu vois des soucis d'adaptation ? Est-ce que tu vois en tout cas des défis sur lesquels systématiquement elles sont confrontées ?

  • Speaker #0

    Pour observer et être des deux côtés en fait, tant du côté des entreprises françaises que des institutions africaines, puisque au gré de mes fonctions j'ai cette double mission d'observation, une remarque. Un défi global qui n'est pas propre à la distribution, mais qui existe aussi dans la distribution, c'est celui de l'empathie et de la compréhension culturelle. C'est rarement le produit qui est mauvais, c'est le gars qui le vend qui n'a pas compris. Et donc, en fait, le premier défi... c'est de regarder l'Afrique avec un regard contemporain et non pas en la caricaturant. Je suis le témoin quotidien quasiment de scène, on a l'impression que les gens qui arrivent en Afrique parlent d'une Afrique qui a 40 ans. La 5G est plus développée dans les capitales africaines que dans certaines capitales européennes. On travaille actuellement au lancement d'une constellation de nanosatellites qui n'existe pas encore en France. Et donc en fait, le premier défi c'est de comprendre que l'Afrique va vite, qu'elle n'emprunte pas le même chemin. Et donc, pour répondre à ça, puisque le consommateur est informé, puisque le consommateur est exsivant, peut avoir, il faut être clair, quelques fois des exigences qui sont supérieures à ces moyens financiers actuels, même si ces moyens augmentent chaque année un peu plus. Le principal défi, c'est de trouver le bon couple entre une qualité à proposer et une offre tarifaire qui soit compatible avec les moyens.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    En fait, il y a trois manières de... de rentrer en Côte d'Ivoire et même en Afrique de l'Ouest pour un distributeur. La première, c'est de se dire, je fais exactement la même chose que ce que je fais en France. Je vais prendre un exemple qui marche beaucoup en Côte d'Ivoire, mais même en Afrique, c'est l'enseigne Kiabi.

  • Speaker #1

    Oui, on avait visité le magasin, c'était exactement la même chose.

  • Speaker #0

    Quand je suis à Kiabi, à Bijan, c'est comme s'il était à Kiabi à Paris. Sauf que je suis déjà à un niveau de qualité et un niveau prix qui correspond à la population. Donc là, le premier, c'est je suis adapté au continent. On pourrait même parler aussi de certaines gammes de décathlon, par exemple. Ça, c'est je suis français et je ne touche rien et je m'implante dans le pays. Ça marche pour certains, mais pas pour tous. Le deuxième. c'est de se dire, je ne touche rien, je fais même plus cher parce que je m'adresse à 5 à 10% de la population. Je rappelle qu'une tablette de chocolat Côte d'Or est quand même vendue à Bidjan, dans certains magasins de la grande distribution moderne, à près de 10 euros. Et trouve preneur. Parce que l'Afrique est beaucoup plus fortunée qu'on ne le pense. Et puis après, je me repose sur mes fondamentaux, sur mes valeurs, mais je l'adapte en termes d'offre de produits, mais aussi en termes de gestion interne. Je suis un peu plus frugal et auquel cas j'apporte de la qualité à un prix abordable. C'est par exemple la stratégie de hautement, c'est-à-dire se dire qu'on a une puissance de frappe. Mais on met en place une gestion au quotidien qui soit stricte. Et puis, on ne s'abandonne pas, comme le font certains, à des dépenses avec des expatriés qui soient nombreux. C'est tout. Mais à chaque marque, son positionnement marqué, à la rigueur.

  • Speaker #1

    Pour avoir visité les magasins Auchan avec toi sur place, ce qui m'avait le plus marqué, c'était aussi la capacité de l'enseigne à... alors je n'ai pas envie de dire s'adapter, mais en tout cas à intégrer l'offre locale, puisque tu m'avais dit, voilà Adrien, tu verras, l'offre et le produit local est extrêmement important dans la consommation, et je trouve qu'Auchan avait vraiment à la fois joué son socle avec de la puissance de MDD, mais avait vraiment intégré l'offre locale. Qu'est-ce que tu peux dire là-dessus, parce que c'était assez important ?

  • Speaker #0

    En fait, les peuples africains et les consommateurs, attendent effectivement de la qualité, mais restent patriotes. Et donc, c'est notamment vrai dans l'alimentaire. C'est-à-dire qu'effectivement, les habitudes alimentaires sont très spécifiques, elles varient même de région en région. Et donc, si on veut vraiment proposer des produits adaptés, il faut penser local. Ce qui veut dire qu'un des facteurs clés de succès du distributeur, et sa capacité à se sourcer en local. Parce que... En fait, ce qui est déterminant, c'est auprès de quelle clientèle je m'adresse. On comprend très bien que la plaque Côte d'Or à 10 euros ne s'adresse pas à une population dont le revenu minimum, il peut être 100 euros. Qui en France achèterait une plaque Côte d'Or à 140 euros ou à 150 euros ? Si on a ce positionnement prix, on s'adresse à 5 à 10% de l'élite économique, mais 5% les plus riches d'Abidjan, ça fait déjà 400 000 personnes. Donc l'enseigne peut trouver sa clientèle. Quand on est à l'inverse, comme Auchan, c'est-à-dire de proposer les meilleurs produits au prix le plus abordable pour toucher le plus grand nombre, eh bien, un, on a des recrutements locaux. Sur les 700 emplois qu'a créé Auchan en une année, il y en a certainement 695 qui sont des emplois ivoiriens. On travaille avec les opérateurs locaux pour se sourcer en l'OTAN. Et donc, il faut être très bon gestionnaire, très organisé. Donc, il faut avoir une rigueur méthodologique. mais une souplesse culturelle pour comprendre quelles sont les attentes du client. Et c'est pour ça que quand on rentre dans un magasin et que moi, quand j'ai un client qui me dit Ah, c'est incroyable, c'est comme au marché et bien le c'est comme au marché c'est que là, on a vu vrai.

  • Speaker #1

    Pour rebondir sur ce que tu dis, j'ai envie de dire, t'es au propice, adaptabilité, ou en tout cas, ajustement des marques sur un socle, etc. Mais j'ai envie de dire aussi, importance de la formation et des hommes avec un grand H. Est-ce que tu as des exemples là-dessus de formation d'équipe et surtout de transformation, en tout cas sur la partie, la dimension humaine ?

  • Speaker #0

    C'est un des facteurs clés de succès. Je dirais que c'est même le facteur clé de succès. J'ai la chance d'évoluer dans des secteurs aussi différents que le spatial, le bancaire, l'industrie et la grande distribution. Ces secteurs n'ont pas forcément de point commun, sauf un seul. C'est qu'en Afrique, il n'y a pas de croissance sans compétence. Et donc, celui qui réussit, c'est celui qui a misé sur la formation. Pour des raisons toutes simples. La croissance économique est supérieure à la croissance du niveau de la formation et à la croissance de la population. Donc, une entreprise ne peut pas dire, Tiens, je vais faire une annonce et puis il y a plein de gens compétents qui vont venir. Ce n'est pas possible, puisque la démographie est telle. qu'on n'arrive pas à former de manière qualitative une jeunesse si nombreuse. Qu'est-ce que ça veut dire ? C'est que cette contrainte est une vraie opportunité. Pourquoi ? Parce que l'entreprise qui va justement miser sur la formation va vraiment développer une productivité que les autres n'ont pas. Et ce qui est très encouragé, c'est qu'il y a une vraie prime à la vertu. Des entreprises qui n'ont pas de... qui ne misent pas sur la formation peuvent réussir quelquefois, mais ça sera beaucoup plus difficile, soyons clairs, que ceux qui s'engagent. Pour les exemples, par exemple, la coopération allemande avec le groupe Auchan, mais ils le font aussi avec un autre consortium dans la grande distribution, c'est pas propre à Auchan, a fait des écoles des métiers. Donc on forme des bouchers, des charcutiers, des poissonniers, des rayonnistes. des caissiers à avoir à la fois la technique, mais aussi le bon geste, mais surtout la bonne attitude. Prendre à 40% de la maquette pédagogique définie par Auchan dans son école de la grande distribution est consacré au savoir-être.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et ce qui est vrai pour des rayonnistes, pour des caissiers, l'est aussi pour les futurs managers. C'est assez intéressant de rappeler qu'un distributeur comme Auchan est la première entreprise de Côte d'Ivoire à réellement avoir développé une formation en alternance. Comment ça fonctionne ? Les étudiants sont trois semaines en immersion en magasin et une semaine en cours au sein de l'Institut National Polytechnique ou FEDBOINI. 25 postes par an sont proposés, plus de 1000 candidats envoient leur candidature, justement font acte de candidature chaque année. Et là où c'est très intelligent, c'est que le distributeur et l'institution de formation ont travaillé ensemble dès le début à définir les maquettes pédagogiques. Et le corps professoral est constitué à la fois des professeurs de polytechnique, mais aussi d'intervenants de Ausha et d'experts extérieurs dont mon cher Adrien, tu fais partie, et qui justement sont là pour transmettre leurs compétences aux étudiants. Et donc, aujourd'hui, le premier facteur clé, c'est la compréhension culturelle. Le deuxième facteur clé, quand on a décidé, en fait, de s'implanter, c'est la formation.

  • Speaker #1

    Moi, ce que je retiens de cette... Parce qu'on s'est connus et on a travaillé ensemble pour la toute première promotion. Il y a forcément plein de choses que j'ai retenues, mais... C'est la motivation en tout cas de ces premiers alternants, des gens qui avaient déjà en plus plusieurs diplômes et qui avaient déjà une compétence et qui étaient entre guillemets déjà entrepreneurs et les moyens qui avaient été mis à disposition. Et forcément, quand je dis ça, c'était ce fameux magasin école avec, alors je n'ai plus en tête, mais on avait, je pense, quasiment 40 à 50 mètres linéaires où on a pu tester en live et avec les étudiants. des implantations, tester les concepts de merch et puis voilà, faire grandir ensemble sur ce magasin école c'était vraiment une expérience incroyable pour moi. Quelque chose en tout cas que je n'ai pas eu en France, tu vois, vraiment ce côté magasin école.

  • Speaker #0

    Non, parce qu'en France, les entreprises peuvent se reposer sur les structures de formation. Et donc là, ce qu'a fait Auchan, c'est que au-dessus d'un magasin réel, ils ont reconstitué un magasin école et Ausha aménagé le site pour que les étudiants soient vraiment dans des conditions professionnelles, et la coopération allemande finance des intervenants extérieurs, tant dans les métiers techniques que pour la formation manageriale. Et donc on comprend bien que c'est l'association d'un bailleur, en l'occurrence la coopération allemande. d'un distributeur au service de la jeunesse. Et au sujet de cette jeunesse, ce qui est toujours fascinant à observer, c'est son degré de motivation. Il n'est pas rare que je fasse intervenir un prof qui traditionnellement enseigne en France. Quand il découvre l'Afrique, il ne veut plus enseigner qu'en Afrique parce qu'effectivement, il est face à des auditoires réceptifs. respectueux qui ont l'art, qui reconnaissent le savoir comme une vraie valeur et qui ne se projettent pas seulement en tant que salariés, mais ils sont tous entrepreneurs dans l'âme. Et donc ça permet des échanges qui sont à la fois très profonds, des échanges très professionnels, des interactions fréquentes, parce qu'on est face à un public qui demande beaucoup.

  • Speaker #1

    Et pour revenir sur cette première promo, est-ce que tu as des exemples de parcours en deux ans, d'évolution ? Ils avaient plutôt un parcours pour être manager. Est-ce que tu en as qui ont fortement et très bien évolué ? Tu as des petits exemples comme ça ?

  • Speaker #0

    Alors, déjà, rappelez que 100% des étudiants ont été recrutés. C'était une ambition, mais pas une contrainte. Ça démontre qu'en une année, on a réussi à former des cadres, alors que 20% seulement de la promotion avait initialement une formation commerciale. Donc on a réussi à transformer un littéraire ou un géographe en un manager. Ils occupent tous des postes à responsabilité. Alors, soit au niveau des fonctions support, je sais que l'adjointe au merchandising est une ancienne étudiante, que la politique d'achat vient de notre promotion, et que les autres sont souvent les adjoints des directeurs de magasins. alors même que pour certains, c'est leur première expérience professionnelle. C'est incroyable. Il faut dire que cette formation, ce couple, cette alternance entre l'enseignement et la mise en situation a vraiment été un accélérateur. Et donc, ils occupent tous des postes à responsabilité. C'est vrai aussi sur l'e-commerce. On a aussi le numéro 2 de l'entrepôt qui… qui, en fait, viennent de cette promo. Et ils ont, bien sûr, tous été chassés par la concurrence, mais aucun n'est parti.

  • Speaker #1

    D'accord. Écoute, je trouve ça hyper intéressant, en tout cas, après deux années, d'avoir un peu ce feedback. Je ne les avais pas, donc je suis à la fois fier et ravi pour eux.

  • Speaker #0

    C'est vraiment très, très, très encourageant.

  • Speaker #1

    Si je reviens, du coup, sur les acteurs de la grande distri côté Côte d'Ivoire. Est-ce que tu sens en tout cas une démarche aussi d'accompagnement pour les entrepreneurs locaux ? Est-ce que tu vois des associations avec des marques peut-être locales, des startups ou des petites entreprises ? Est-ce que tu sens vraiment que ça vient contribuer et nourrir l'écosystème entrepreneurial à Abidjan et en Côte d'Ivoire ?

  • Speaker #0

    Alors, déjà en Côte d'Ivoire, au niveau des distributeurs, il y avait des marques historiques avec des opérateurs locaux qui ont pris des franchises. et qui garde une position de leader. À côté de cela, au lieu d'évolution technologique, on voit de plus en plus de petites entreprises qui veulent faire du e-commerce et qui en fait trouvent des niches. pour justement s'achalander dans des grands magasins de distrib et ensuite redispatcher ça. C'est notamment vrai pour dépasser la frontière de la ville capitale. C'est-à-dire qu'on a des entreprises, de jeunes entreprises qui se développent pour proposer de la grande distribution également à l'arrière du pays. Et puis, ça c'est sur le volet retail. Dans le même temps... je parlais des entreprises agroalimentaires, je parlais des entreprises cosmétiques, on voit pléthore de jeunes entrepreneurs qui créent des entreprises qui sont souvent soutenues par des fondations, qui les forment, qui leur apprennent la qualité, la constance de la production et qui dealent avec des centrales d'achat de la grande distribution pour avoir un accès au marché. Donc il y a un écosystème tout à fait dynamique, puisqu'en fait en quelques années en Côte d'Ivoire, les principaux distributeurs français sont arrivés, mais dans le même temps, de nombreuses entreprises locales se sont structurées. Ce n'est pas parfait cependant, il reste pour certains industriels... à avoir une masse critique, c'est-à-dire qu'il ne faut jamais oublier qu'on est dans une économie qui reste à 85% informelle, c'est-à-dire que d'avoir des statuts, de faire des contrats à ses collaborateurs, d'intégrer des process, ce n'est pas encore dans la majeure partie des cas ce qui est constaté. Et donc aujourd'hui, avec l'aide aussi du gouvernement, il y a tout un effort pour structurer des filières agricoles. Et les distributeurs en Afrique ont un rôle tout à fait historique, puisque ce sont des structurateurs de filières. On n'a pas de problème de production. Tout se produit en Côte d'Ivoire. C'est le premier producteur de cacao, on fait beaucoup de caoutchouc, énormément de coton. Le problème, ce n'est pas la production agricole, c'est la transformation de packaging. la constance de la production, le merchandising et ensuite pour justement être crédible auprès des grands distributeurs.

  • Speaker #1

    Comment tu dirais que ça va se passer côté grande distribution dans les années à venir ? Je reprends un peu ce que tu avais dit. Tu dis que l'Afrique va vite. Elle ne prend pas forcément le même chemin que ce qu'on peut, nous, avoir en tête. Il y a de la structuration qui se met en place. C'est quoi les ambitions du coup, côté grande distribution ? En fait,

  • Speaker #0

    le côté grande distribution, c'est un peu... Je reprends l'exemple de Ossan, quand le président était venu, il avait annoncé 80 magasins à terme. Ossan, en quelques années, a créé plus de 45 magasins au Sénégal, si je ne prends que l'exemple de cette enseigne. Mais tout le monde progresse. C'est un contexte qui est très particulier par rapport à la France, puisque les distributeurs... sont de plus en plus nombreux, mais il y a de la place pour tout le monde. Pourquoi ? Parce que le gâteau grandit chaque année un peu plus. Et comme tu le disais, quand il grandit de 15 à 20%, toutes les entreprises n'ont même pas forcément les moyens de progresser de 15 à 20%. Donc, le problème... Ce n'est pas est-ce qu'il y a de la place pour la grande distribution. Le problème, c'est est-ce qu'on a la capacité à être au rendez-vous de cette croissance ? Parce que cette croissance, elle engendre une capacité de sourcing qui est de plus en plus importante. Cette croissance, elle engendre aussi une capacité à diffuser son offre à travers le territoire. Donc on est face à des défis de compétence. à des défis de sourcing et à des défis de logistique.

  • Speaker #2

    Mais je le rappelle,

  • Speaker #0

    aujourd'hui, vous avez à Bijan un nombre croissant d'enseignes et je n'en vois aucune fermée. Et elle ne cesse de progresser. avec du reste, par exemple, même dans des grands distributeurs alimentaires comme autant, des petites surfaces de 300, 400 m² au cœur du Parti populaire. Aujourd'hui, la grande distribution en Afrique est au début de son histoire. Et la grande distribution européenne... devra quand même concurrencer des acteurs de la grande distribution marocaine qui se sont structurés et qui sont de plus en plus présents, devra aussi affronter la concurrence de compétiteurs sud-africains, qui sont aussi extrêmement présents et de plus en plus, et puis quelques structures indiennes. Donc tout le monde vient en Afrique, mais on a pour encore deux à trois décennies la capacité d'amortir ses arrivées par un taux de croissance. Pourquoi ? Parce que la grande distribution aujourd'hui ne touche que 15% de la population. Le commerce formel, c'est 15%. Donc tantôt champ. arrive à créer 15 magasins, elle le fait sur une portion de population qui touche 15%. Donc on comprend que la formalisation de l'économie, sa structuration, fait que mécaniquement, la grande distribution va progresser.

  • Speaker #1

    On arrive à la fin de l'épisode et je suis vraiment ravi, Franck, que tu aies pu nous partager tout ça. Et en fait, je trouve que c'est pour ça vraiment que j'ai fait cet épisode. C'est parce que moi et nos auditeurs, en tout cas, connaissent la grande distri, connaissent le marché français, qui est plutôt un marché mature, qui a plutôt face à lui des nouveaux défis, mais plutôt de transformation ou de revitalisation. Je trouvais ça hyper intéressant et extrêmement bénéfique de prendre un peu de, pas de la hauteur, mais de voyager un petit peu et d'être face à un marché en explosion qui a d'autres défis, mais plutôt des défis d'embarquement et plutôt des défis face à une forte croissance. Qu'est-ce que tu peux nous dire un peu pour ce mot de la fin ? Si tu voulais poser une conclusion, qu'est-ce que tu dirais Franck ?

  • Speaker #0

    En fait, n'ayez pas peur, pour paraphraser le pape Jean-Paul II, mais plus sérieusement, n'ayez pas peur de l'Afrique. C'était, y compris dans des domaines auxquels on n'aurait pas pu penser naturellement, on pense au spatial,

  • Speaker #2

    tout se fait,

  • Speaker #0

    tout se fait vite. Et donc, on y réussit par le respect des gens. par son implication, par une réciprocité, mais c'est très enthousiasmant. Maintenant, c'est un continent à potentiel mais exigeant, et on n'y réussit que si on est professionnel, et très structuré. C'est-à-dire qu'une bonne partie des échecs que je constate, Ce sont des entreprises qui pensent que ça sera en fait des marchés faciles, parce que peu exigeantes. C'est absolument faux. Les Africains connaissent quelquefois mieux notre propre actualité nationale que nous-mêmes. Il n'y a pas encore beaucoup d'activités de loisirs, donc les gens sont surinformés, parce qu'ils consacrent leur temps libre à s'informer, faute de pouvoir se détendre. Et du reste, toute cette sphère de la détente, du bien-être, c'est aussi un secteur en très forte croissance. Le tourisme se développe de plus en plus. Et puis, c'est un marché qui s'intègre, c'est-à-dire qu'avec la zone intégrée de libre-échange qui est en train de se constituer en Afrique, on va avoir... le marché intégré le plus gros, puisque ça touchera 1,2 milliard de consommateurs. Et quand je vois, enfin actuellement, mais on arrivera à 2 milliards dans moins d'une génération, et quand je vois là encore, parce que c'est très technique, et un traité ça fait rarement fantasmer les gens, donc personne n'en parle, mais les choses avancent, y compris de ce côté-là, et donc... l'Afrique se structure, y compris au niveau douanier et monétaire, et là encore, ça sera un accélérateur. Et je rappelle quand même, comme on a parlé de la Côte d'Ivoire, que EY fait une étude sur l'attractivité des pays africains, les 54 pays, et depuis plusieurs années, la Côte d'Ivoire est en première place, car il y a une vraie... dimension business les gens veulent ont compris que il était temps maintenant qu'ils connaissent les vertus de la croissance et c'est très enthousiasmant pour conclure de vivre dans un pays qui fait officiellement 8% de croissance ouais c'est beau écoute

  • Speaker #1

    merci beaucoup Franck moi je retiens 4 points de notre échange lorsque un peu ce que tu viens de dire, c'est l'importance, c'est un vrai moteur de croissance et d'attractivité, ça c'est indéniable. Je retiens également l'importance de la formation et de l'accompagnement des hommes avec un grand H. En point 3, je dirais aussi s'adapter au local sans oublier son socle de valeur. Et à la fin, l'important c'est comment apporter de la rigueur méthodologique avec... une touche de souplesse et aussi de la souplesse culturelle. Voilà en tout cas les quatre points que je retiens de notre échange et surtout, je te remercie à nouveau d'avoir partagé tout ça et je trouve à chaque fois, je trouve que c'est toujours enrichissant de se comparer avec d'autres marchés et tu as une vraie expertise là-dessus. Donc encore merci Franck de nous avoir distillé toutes ces infos.

  • Speaker #0

    Et vous serez les bienvenus à Abidjan et en Côte d'Ivoire.

  • Speaker #1

    Et ça, je confirme. Merci beaucoup, Franck. À bientôt. Je vous dis encore merci pour votre écoute et surtout à très bientôt pour un nouveau rendez-vous pour toutes ces bonnes raisons. D'ici là, prenez soin de vous, prenez soin de vos linéaires et continuez à nourrir votre passion. Et je vous fais un petit rappel, chaque épisode sort un jeudi sur deux, alors n'oubliez pas de vous abonner pour ne rien manquer des prochains épisodes.

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Description

Pour ce nouvel épisode, je suis ravi d’accueillir Franck Tognini, fondateur de la plateforme méthodologique Vigilances et expert reconnu en stratégie et intelligence économique.
Avec une carrière riche de plus de 20 ans, Franck a accompagné plus de 6 000 entreprises et 500 administrations dans des secteurs variés comme le Retail, l’Industrie, ou encore l’Intelligence Artificielle, tant en Europe qu’en Afrique.

Dans cet épisode, nous plongeons au cœur des enjeux spécifiques du retail en Côte d’Ivoire, un marché en plein essor.


Ensemble, nous explorons :

👉 La dynamique du marché ivoirien : Quels sont les moteurs de croissance et les défis spécifiques dans un environnement économique en mutation rapide ?

👉 L’importance du merchandising : Une merchandising adapté peut transformer l’expérience client, mais aussi améliorer la rentabilité des magasins. Franck partage des pistes pour adapter les stratégies de merchandising aux attentes des consommateurs ivoiriens et aux spécificités locale
👉 Le rôle clé de l’offre locale dans les assortiments : Comment intégrer des produits locaux dans l’offre des enseignes pour répondre aux attentes des clients et soutenir les producteurs ivoiriens ? Franck analyse les avantages économiques et sociaux de cette démarche.

👉 Un focus particulier sur la formation : Franck est engagé dans un projet ambitieux en partenariat avec Auchan Retail Côte d’Ivoire et l’Institut National Polytechnique Félix Houphouët-Boigny (INP-HB). Ensemble, ils travaillent à développer une offre de formation spécifique, visant à renforcer les compétences dans les métiers du retail en Côte d’Ivoire. Ce programme unique a pour objectif de combler le fossé entre les besoins croissants des enseignes internationales et la montée en compétence des talents locaux.



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Ouvrages de Franck
La formation INPHB en partenariat avec Auchan

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Pour toutes ces bonnes raisons adopte une approche orientée client et terrain. Dans chaque épisode, je partage des bonnes pratiques, des tendances ou des insights pour vous aider à mettre en place des linéaires efficaces et des expériences clients réussies.
Ce podcast est conçu pour toi, professionnel ou non du merchandising qui connaît les défis d’un métier souvent sous-estimé.


Pour découvrir l'épisode complet, rendez-vous sur vos plateformes de podcasts favorites




Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Produire c'est bien, vendre c'est mieux. Et donc ces opérations de merchandising, elles ont eu comme intérêt de pouvoir justement illustrer avec professionnalisme à quel point de nombreuses entreprises, dans des sujets aussi divers que des vues de fruits, de la mangue séchée, mais aussi de la mousse de Baobab avec une vertu cosmétique, pouvaient être mises en avant et portées à la connaissance. des consommateurs. Les gens veulent, ont compris qu'il était temps maintenant qu'ils connaissent les vertus de la croissance, et c'est très enthousiasmant pour conclure de vivre dans un pays qui fait officiellement 8% de la croissance. Donc en fait, Abidjan, c'est 10 fois Marseille. Et c'est une ville qui progresse de 200 000 nouveaux habitants par an. J'étais sur les questions d'urbanisme. Il faut construire la ville de Lille chaque année quand on est à Abidjan. Construire la ville de Lille chaque année. C'est énorme. Une remarque, un défi global qui n'est pas propre à la distribution, mais qui existe aussi dans la distribution, c'est celui de l'empathie et de la compréhension culturelle. Le premier défi, c'est de regarder l'Afrique avec un regard contemporain. et non pas en la caricaturant.

  • Speaker #1

    Bonjour et bienvenue dans Pour toutes ces bonnes raisons, le podcast qui explore le merchandising avec expertise. Vous vous êtes déjà demandé comment le merchandising peut devenir un moteur de performance pour votre marque, vos produits ou votre point de vente ? Je suis Adrien Bernard, directeur merchandising et fondateur de l'entreprise AB Merchandising. Et je vous propose de découvrir comment un merch pensé intelligemment, en co-construction avec les marques, les distributeurs et les clients, peut faire toute la différence. Pour toutes ces bonnes raisons, adopte une approche orientée client et terrain. Dans chaque épisode, je partage des bonnes pratiques, des tendances et des insights pour vous aider à mettre en place des linéaires efficaces et des expériences clients réussies. A travers des interviews et des tables rondes, découvrez des experts passionnés et passionnants qui partagent leur vision du merchandising et des idées concrètes pour relever les défis du retail. Et surtout, abonnez-vous pour ne rien manquer. Et surtout... Abonnez-vous pour ne manquer aucun épisode. Pour prolonger la discussion, retrouvez-moi également sur LinkedIn et sur Instagram.

  • Speaker #2

    Pour ce nouvel épisode, je suis ravi d'accueillir Franck Tonini, qui est fondateur de la plateforme méthodologique Vigilance et surtout un expert connu et reconnu en stratégie et en intelligence économique. Derrière Franck, il a une carrière riche de plus de 20 ans. Il a accompagné un grand nombre d'entreprises et d'administrations sur un grand nombre de secteurs et surtout, il travaille beaucoup en Europe et en Afrique. C'est un vrai spécialiste de la Côte d'Ivoire et j'ai eu l'honneur et la chance de travailler avec Franck pour un projet à Abidjan pour lequel j'ai formé les managers de Auchan Côte d'Ivoire. Dans cet épisode, nous allons explorer et discuter avec Franck de la dynamique du marché ivoirien et surtout de l'importance du merchandising. Voilà donc surtout comment le merch vient renforcer dans cet épisode. Avec Franck, nous allons revenir sur un certain nombre de points, notamment la dynamique du marché ivoirien et comment la grande distribution est en train de s'installer, d'exploser en Côte d'Ivoire. Nous allons forcément reparler de merchandising et de l'importance de la démarche merchandising et surtout, quelque chose qui m'avait marqué, on en reparlera avec Franck, c'est le rôle clé de l'offre locale dans les assortiments. Et puis bien évidemment, tout ça, on va revenir sur le focus et l'importance de la formation des équipes sur place.

  • Speaker #1

    Bonjour Franck et bienvenue sur mon podcast pour toutes ces bonnes raisons.

  • Speaker #0

    Adrien, bonjour. Enchanté de partager ces quelques moments avec toi.

  • Speaker #1

    Alors je suis, comme je te l'ai dit tout à l'heure, je suis ravi de t'accueillir pour ce nouvel épisode. Pour donner un peu de contexte, il y a quelques... Alors j'ai dit mois, mais c'est peut-être même année maintenant. Tu m'as donné l'opportunité d'accompagner des jeunes managers de Auchan sur la partie et sur des formations merchandising. Voilà, donc c'était... pour ma part, une superbe expérience et on va en reparler tout à l'heure. Mais voilà, en tout cas, encore merci. Et surtout, ça m'a donné envie de parler de la grande distribution en Côte d'Ivoire, puisque je fais naturellement le parallèle avec la France et je trouve qu'il y a énormément de choses à raconter. Voilà, donc c'est un peu le thème et le sujet de notre interview du jour. Avant qu'on attaque et qu'on rentre un peu dans le cœur du sujet, Est-ce que tu peux te présenter, nous dire un peu ce qui t'a amené à la fois dans le secteur de la grande distribution et pourquoi aujourd'hui tu travailles aussi en Côte d'Ivoire et ton parcours, s'il te plaît ?

  • Speaker #0

    Alors, je ferai l'économie de mon parcours puisque j'ai fait primer 15 métiers et que à 54 ans... ça serait très auto-centré que de décliner tout ce que j'ai fait. Non, tout simplement dire qu'à une première époque consacrée à la fonction publique, j'ai travaillé dans le domaine de l'intelligence économique pour de nombreuses entreprises, que j'ai formé à comment gérer, analyser et protéger son information. Et dans le même temps, j'ai commencé il y a une vingtaine d'années à m'intéresser à la FRI, déjà en enseignant, puisque à côté de mes activités professionnelles, J'ai aussi cette belle mission que d'enseigner. Et donc je suis arrivé il y a 20 ans sur le continent africain pour donner des cours du soir. Et puis comme ça, au gré des rencontres et des opportunités, j'ai eu à accompagner l'association Familial Mulier durant une dizaine d'années au niveau de sa gérance, donc au niveau stratégique, pour expliquer le potentiel du continent africain. Et puis dans le même temps, étant également... professeur en Afrique, j'ai eu à monter des formations et avec l'évolution de la grande distribution, certaines se sont concentrées justement sur la grande distribution. Et enfin, soutenant aussi les entreprises locales, j'ai eu à accompagner des entreprises ivoiriennes, mais aussi sénégalaises, togolaises, à se structurer pour devenir des interlocuteurs auprès de la grande distribution. Donc comment je suis venu ? en Côte d'Ivoire, en montant des projets, et notamment un ancien projet qui était financé par l'État français, en lien avec le groupe Leroy Merlin-Déo, et qui consistait à offrir un logement abordable et durable au plus grand nombre, puisque quand on équipe les maisons d'un type de seconde œuvre, Leroy Merlin, ça faisait baisser furieusement le coût des maisons dans un continent qui s'urbanise énormément. Plus spécifiquement, j'interviens auprès du groupe OSTAN depuis une petite dizaine d'années et en Côte d'Ivoire depuis trois ans, puisque le groupe est là depuis maintenant trois années sur Abidjan.

  • Speaker #1

    D'accord. Et alors, si je pose la question, alors non pas au Franck le professionnel, mais plutôt Franck le client, c'est quoi ton dernier coup de cœur en magasin ? Le dernier, en tout cas, acte d'achat un peu mémorable où tu as très, très bonne expérience en magasin ?

  • Speaker #0

    J'aurais tendance à dire que j'en ai deux. Le premier, ça a été au sein des nouveaux magasins en champ, et notamment autour du Brac, où, avec des exhibances propres à la grande distribution, on s'est réellement retrouvés comme si on était sur un marché. Et je pense que le fait d'avoir des clients qui se disent Waouh, je suis dans un grand magasin ! mais c'est comme si j'étais au Marseille. Je pense qu'en fait, c'est allier le traditionnel à la modernité, c'est allier la qualité du produit à un cadre de vente qui est sublimé. Et je pense qu'à travers cette opération coup de cœur de merchandising, c'est assez symptomatique des enjeux de la grande distribution en Afrique, c'est-à-dire d'apporter du neuf, mais... avec une consommation qui reste traditionnelle. Le deuxième, je l'ai connu dans des grandes galeries commerciales, où on a de plus en plus de petites entreprises qui font soit des produits alimentaires avec une première transformation, soit des produits cosmétiques, ce sont là des petites surfaces de 3-4 mètres carrés, mais qui consacrent la dynamique entrepreneuriale. des entreprises ouest africaines. En fait, c'est rarement peu développé, mais statistiquement, le continent africain est le continent qui a les plus hauts taux de création d'entreprise. La population entreprenante par définition, c'est la population africaine. Payer c'est bien, produire c'est bien, vendre c'est mieux. Et donc ces opérations de merchandising, elles ont eu comme intérêt de pouvoir justement illustrer avec professionnalisme à quel point de nombreuses entreprises, dans des sujets aussi divers que des vues de fruits, de la mangue séchée, mais aussi de la mousse de baobab avec une vertu cosmétique, pouvaient être mises en avant et portées à la connaissance des consommateurs.

  • Speaker #1

    C'est hyper intéressant et du coup, on va naturellement parler de la Côte d'Ivoire et de la grande distribution. Tu vois, j'ai posé sur le papier quelques chiffres. En Côte d'Ivoire, la grandisserie a une progression entre 10 à 15%. C'est plus de 300 milliards de CFA en termes de résultats. C'est 200 supermarchés et surtout, c'est concentré à 80% à Abidjan. Comment tu définis ça ? Tu dirais quoi ? La grandisserie, c'est en train d'exploser à Abidjan et en Côte d'Ivoire. C'est vraiment un des relais de croissance du pays. Comment tu vois les choses de ton point de vue ?

  • Speaker #0

    Alors, en fait… Les bonnes nouvelles se succèdent aux bonnes nouvelles. Sur le continent, le marché du retail en 2030, c'est 1000 milliards de dollars. L'Afrique se construit principalement, pas seulement, mais les moteurs de la croissance, ce sont les villes portuaires et les villes capitales. Abidjan est les deux. C'est une ville port et une ville capitale. C'est une ville. qui fait 8,2 millions d'habitants. Donc en fait, Abidjan, c'est 10 fois Marseille. Et c'est une ville qui progresse de 200 000 nouveaux habitants par an. J'étais sur les questions d'urbanisme. Il faut construire la ville de Lille chaque année quand on est à Abidjan. Construire la ville de Lille chaque année. C'est énorme. Et donc, la grande distribution... Elle bénéficie de ce double contexte. Un contexte démographique qui progresse et un contexte économique qui explose. J'entends souvent dire c'est vrai que tout se fera en Afrique Non, tout se fait déjà en Afrique. Tu as cité les 10-15% dans la grande distribution, mais la vente de voitures neuves dans les réseaux officiels, L'année dernière, c'était 20%. Donc on est sur des croissances à deux chiffres, et pas depuis une année. Le continent africain a eu une croissance très importante depuis maintenant plus d'une dizaine d'années. Donc les structures se mettent en place, les fondamentaux sont globalement bons, et surtout on voit apparaître une classe moyenne émergente. Il y a dix ans, quand j'étais dans les rues, c'était plutôt de très vieilles Peugeot qui inondaient les boulevards et agrémentaient les nombreux bouchons. Aujourd'hui, les deux voitures les plus vendues, c'est le Tucson Hyundai et c'est le Ausha de Toyota. Donc on voit très bien qu'on a à côté de voitures... Et alors ? pour les taxis, ce sont des sous-opules d'hier et maintenant des taxis électriques chinois qui nous véhiculent. Et donc on a justement cette classe moyenne qui, comme l'immobilier reste très cher, se concentre sur la grande distribution qui lui permet justement de pouvoir consommer. et peut-être même plus que des populations qui achèteraient leur maison. Et donc, on voit très bien qu'il y a une évolution extrêmement positive. Vous ne verrez jamais à Bijan un magasin fermé. Vous ne verrez jamais un pas de porte laissé à l'abandon. Et je prends l'exemple du groupe Ozan, que je connais un peu mieux. C'était 15 magasins. en 18 mois. Mais qui ouvre 15 magasins Auchan en 18 mois ?

  • Speaker #1

    C'est clair. Et du coup, tu prends l'exemple de Auchan, mais il y a plein de marques françaises, et on l'avait vu ensemble sur Abidjan, donc plein de marques en tout cas qui s'implantent en Afrique. Elles sont face à quel défi ? Alors même si c'est une terre propice en termes de business, Est-ce que tu vois des soucis d'adaptation ? Est-ce que tu vois en tout cas des défis sur lesquels systématiquement elles sont confrontées ?

  • Speaker #0

    Pour observer et être des deux côtés en fait, tant du côté des entreprises françaises que des institutions africaines, puisque au gré de mes fonctions j'ai cette double mission d'observation, une remarque. Un défi global qui n'est pas propre à la distribution, mais qui existe aussi dans la distribution, c'est celui de l'empathie et de la compréhension culturelle. C'est rarement le produit qui est mauvais, c'est le gars qui le vend qui n'a pas compris. Et donc, en fait, le premier défi... c'est de regarder l'Afrique avec un regard contemporain et non pas en la caricaturant. Je suis le témoin quotidien quasiment de scène, on a l'impression que les gens qui arrivent en Afrique parlent d'une Afrique qui a 40 ans. La 5G est plus développée dans les capitales africaines que dans certaines capitales européennes. On travaille actuellement au lancement d'une constellation de nanosatellites qui n'existe pas encore en France. Et donc en fait, le premier défi c'est de comprendre que l'Afrique va vite, qu'elle n'emprunte pas le même chemin. Et donc, pour répondre à ça, puisque le consommateur est informé, puisque le consommateur est exsivant, peut avoir, il faut être clair, quelques fois des exigences qui sont supérieures à ces moyens financiers actuels, même si ces moyens augmentent chaque année un peu plus. Le principal défi, c'est de trouver le bon couple entre une qualité à proposer et une offre tarifaire qui soit compatible avec les moyens.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    En fait, il y a trois manières de... de rentrer en Côte d'Ivoire et même en Afrique de l'Ouest pour un distributeur. La première, c'est de se dire, je fais exactement la même chose que ce que je fais en France. Je vais prendre un exemple qui marche beaucoup en Côte d'Ivoire, mais même en Afrique, c'est l'enseigne Kiabi.

  • Speaker #1

    Oui, on avait visité le magasin, c'était exactement la même chose.

  • Speaker #0

    Quand je suis à Kiabi, à Bijan, c'est comme s'il était à Kiabi à Paris. Sauf que je suis déjà à un niveau de qualité et un niveau prix qui correspond à la population. Donc là, le premier, c'est je suis adapté au continent. On pourrait même parler aussi de certaines gammes de décathlon, par exemple. Ça, c'est je suis français et je ne touche rien et je m'implante dans le pays. Ça marche pour certains, mais pas pour tous. Le deuxième. c'est de se dire, je ne touche rien, je fais même plus cher parce que je m'adresse à 5 à 10% de la population. Je rappelle qu'une tablette de chocolat Côte d'Or est quand même vendue à Bidjan, dans certains magasins de la grande distribution moderne, à près de 10 euros. Et trouve preneur. Parce que l'Afrique est beaucoup plus fortunée qu'on ne le pense. Et puis après, je me repose sur mes fondamentaux, sur mes valeurs, mais je l'adapte en termes d'offre de produits, mais aussi en termes de gestion interne. Je suis un peu plus frugal et auquel cas j'apporte de la qualité à un prix abordable. C'est par exemple la stratégie de hautement, c'est-à-dire se dire qu'on a une puissance de frappe. Mais on met en place une gestion au quotidien qui soit stricte. Et puis, on ne s'abandonne pas, comme le font certains, à des dépenses avec des expatriés qui soient nombreux. C'est tout. Mais à chaque marque, son positionnement marqué, à la rigueur.

  • Speaker #1

    Pour avoir visité les magasins Auchan avec toi sur place, ce qui m'avait le plus marqué, c'était aussi la capacité de l'enseigne à... alors je n'ai pas envie de dire s'adapter, mais en tout cas à intégrer l'offre locale, puisque tu m'avais dit, voilà Adrien, tu verras, l'offre et le produit local est extrêmement important dans la consommation, et je trouve qu'Auchan avait vraiment à la fois joué son socle avec de la puissance de MDD, mais avait vraiment intégré l'offre locale. Qu'est-ce que tu peux dire là-dessus, parce que c'était assez important ?

  • Speaker #0

    En fait, les peuples africains et les consommateurs, attendent effectivement de la qualité, mais restent patriotes. Et donc, c'est notamment vrai dans l'alimentaire. C'est-à-dire qu'effectivement, les habitudes alimentaires sont très spécifiques, elles varient même de région en région. Et donc, si on veut vraiment proposer des produits adaptés, il faut penser local. Ce qui veut dire qu'un des facteurs clés de succès du distributeur, et sa capacité à se sourcer en local. Parce que... En fait, ce qui est déterminant, c'est auprès de quelle clientèle je m'adresse. On comprend très bien que la plaque Côte d'Or à 10 euros ne s'adresse pas à une population dont le revenu minimum, il peut être 100 euros. Qui en France achèterait une plaque Côte d'Or à 140 euros ou à 150 euros ? Si on a ce positionnement prix, on s'adresse à 5 à 10% de l'élite économique, mais 5% les plus riches d'Abidjan, ça fait déjà 400 000 personnes. Donc l'enseigne peut trouver sa clientèle. Quand on est à l'inverse, comme Auchan, c'est-à-dire de proposer les meilleurs produits au prix le plus abordable pour toucher le plus grand nombre, eh bien, un, on a des recrutements locaux. Sur les 700 emplois qu'a créé Auchan en une année, il y en a certainement 695 qui sont des emplois ivoiriens. On travaille avec les opérateurs locaux pour se sourcer en l'OTAN. Et donc, il faut être très bon gestionnaire, très organisé. Donc, il faut avoir une rigueur méthodologique. mais une souplesse culturelle pour comprendre quelles sont les attentes du client. Et c'est pour ça que quand on rentre dans un magasin et que moi, quand j'ai un client qui me dit Ah, c'est incroyable, c'est comme au marché et bien le c'est comme au marché c'est que là, on a vu vrai.

  • Speaker #1

    Pour rebondir sur ce que tu dis, j'ai envie de dire, t'es au propice, adaptabilité, ou en tout cas, ajustement des marques sur un socle, etc. Mais j'ai envie de dire aussi, importance de la formation et des hommes avec un grand H. Est-ce que tu as des exemples là-dessus de formation d'équipe et surtout de transformation, en tout cas sur la partie, la dimension humaine ?

  • Speaker #0

    C'est un des facteurs clés de succès. Je dirais que c'est même le facteur clé de succès. J'ai la chance d'évoluer dans des secteurs aussi différents que le spatial, le bancaire, l'industrie et la grande distribution. Ces secteurs n'ont pas forcément de point commun, sauf un seul. C'est qu'en Afrique, il n'y a pas de croissance sans compétence. Et donc, celui qui réussit, c'est celui qui a misé sur la formation. Pour des raisons toutes simples. La croissance économique est supérieure à la croissance du niveau de la formation et à la croissance de la population. Donc, une entreprise ne peut pas dire, Tiens, je vais faire une annonce et puis il y a plein de gens compétents qui vont venir. Ce n'est pas possible, puisque la démographie est telle. qu'on n'arrive pas à former de manière qualitative une jeunesse si nombreuse. Qu'est-ce que ça veut dire ? C'est que cette contrainte est une vraie opportunité. Pourquoi ? Parce que l'entreprise qui va justement miser sur la formation va vraiment développer une productivité que les autres n'ont pas. Et ce qui est très encouragé, c'est qu'il y a une vraie prime à la vertu. Des entreprises qui n'ont pas de... qui ne misent pas sur la formation peuvent réussir quelquefois, mais ça sera beaucoup plus difficile, soyons clairs, que ceux qui s'engagent. Pour les exemples, par exemple, la coopération allemande avec le groupe Auchan, mais ils le font aussi avec un autre consortium dans la grande distribution, c'est pas propre à Auchan, a fait des écoles des métiers. Donc on forme des bouchers, des charcutiers, des poissonniers, des rayonnistes. des caissiers à avoir à la fois la technique, mais aussi le bon geste, mais surtout la bonne attitude. Prendre à 40% de la maquette pédagogique définie par Auchan dans son école de la grande distribution est consacré au savoir-être.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et ce qui est vrai pour des rayonnistes, pour des caissiers, l'est aussi pour les futurs managers. C'est assez intéressant de rappeler qu'un distributeur comme Auchan est la première entreprise de Côte d'Ivoire à réellement avoir développé une formation en alternance. Comment ça fonctionne ? Les étudiants sont trois semaines en immersion en magasin et une semaine en cours au sein de l'Institut National Polytechnique ou FEDBOINI. 25 postes par an sont proposés, plus de 1000 candidats envoient leur candidature, justement font acte de candidature chaque année. Et là où c'est très intelligent, c'est que le distributeur et l'institution de formation ont travaillé ensemble dès le début à définir les maquettes pédagogiques. Et le corps professoral est constitué à la fois des professeurs de polytechnique, mais aussi d'intervenants de Ausha et d'experts extérieurs dont mon cher Adrien, tu fais partie, et qui justement sont là pour transmettre leurs compétences aux étudiants. Et donc, aujourd'hui, le premier facteur clé, c'est la compréhension culturelle. Le deuxième facteur clé, quand on a décidé, en fait, de s'implanter, c'est la formation.

  • Speaker #1

    Moi, ce que je retiens de cette... Parce qu'on s'est connus et on a travaillé ensemble pour la toute première promotion. Il y a forcément plein de choses que j'ai retenues, mais... C'est la motivation en tout cas de ces premiers alternants, des gens qui avaient déjà en plus plusieurs diplômes et qui avaient déjà une compétence et qui étaient entre guillemets déjà entrepreneurs et les moyens qui avaient été mis à disposition. Et forcément, quand je dis ça, c'était ce fameux magasin école avec, alors je n'ai plus en tête, mais on avait, je pense, quasiment 40 à 50 mètres linéaires où on a pu tester en live et avec les étudiants. des implantations, tester les concepts de merch et puis voilà, faire grandir ensemble sur ce magasin école c'était vraiment une expérience incroyable pour moi. Quelque chose en tout cas que je n'ai pas eu en France, tu vois, vraiment ce côté magasin école.

  • Speaker #0

    Non, parce qu'en France, les entreprises peuvent se reposer sur les structures de formation. Et donc là, ce qu'a fait Auchan, c'est que au-dessus d'un magasin réel, ils ont reconstitué un magasin école et Ausha aménagé le site pour que les étudiants soient vraiment dans des conditions professionnelles, et la coopération allemande finance des intervenants extérieurs, tant dans les métiers techniques que pour la formation manageriale. Et donc on comprend bien que c'est l'association d'un bailleur, en l'occurrence la coopération allemande. d'un distributeur au service de la jeunesse. Et au sujet de cette jeunesse, ce qui est toujours fascinant à observer, c'est son degré de motivation. Il n'est pas rare que je fasse intervenir un prof qui traditionnellement enseigne en France. Quand il découvre l'Afrique, il ne veut plus enseigner qu'en Afrique parce qu'effectivement, il est face à des auditoires réceptifs. respectueux qui ont l'art, qui reconnaissent le savoir comme une vraie valeur et qui ne se projettent pas seulement en tant que salariés, mais ils sont tous entrepreneurs dans l'âme. Et donc ça permet des échanges qui sont à la fois très profonds, des échanges très professionnels, des interactions fréquentes, parce qu'on est face à un public qui demande beaucoup.

  • Speaker #1

    Et pour revenir sur cette première promo, est-ce que tu as des exemples de parcours en deux ans, d'évolution ? Ils avaient plutôt un parcours pour être manager. Est-ce que tu en as qui ont fortement et très bien évolué ? Tu as des petits exemples comme ça ?

  • Speaker #0

    Alors, déjà, rappelez que 100% des étudiants ont été recrutés. C'était une ambition, mais pas une contrainte. Ça démontre qu'en une année, on a réussi à former des cadres, alors que 20% seulement de la promotion avait initialement une formation commerciale. Donc on a réussi à transformer un littéraire ou un géographe en un manager. Ils occupent tous des postes à responsabilité. Alors, soit au niveau des fonctions support, je sais que l'adjointe au merchandising est une ancienne étudiante, que la politique d'achat vient de notre promotion, et que les autres sont souvent les adjoints des directeurs de magasins. alors même que pour certains, c'est leur première expérience professionnelle. C'est incroyable. Il faut dire que cette formation, ce couple, cette alternance entre l'enseignement et la mise en situation a vraiment été un accélérateur. Et donc, ils occupent tous des postes à responsabilité. C'est vrai aussi sur l'e-commerce. On a aussi le numéro 2 de l'entrepôt qui… qui, en fait, viennent de cette promo. Et ils ont, bien sûr, tous été chassés par la concurrence, mais aucun n'est parti.

  • Speaker #1

    D'accord. Écoute, je trouve ça hyper intéressant, en tout cas, après deux années, d'avoir un peu ce feedback. Je ne les avais pas, donc je suis à la fois fier et ravi pour eux.

  • Speaker #0

    C'est vraiment très, très, très encourageant.

  • Speaker #1

    Si je reviens, du coup, sur les acteurs de la grande distri côté Côte d'Ivoire. Est-ce que tu sens en tout cas une démarche aussi d'accompagnement pour les entrepreneurs locaux ? Est-ce que tu vois des associations avec des marques peut-être locales, des startups ou des petites entreprises ? Est-ce que tu sens vraiment que ça vient contribuer et nourrir l'écosystème entrepreneurial à Abidjan et en Côte d'Ivoire ?

  • Speaker #0

    Alors, déjà en Côte d'Ivoire, au niveau des distributeurs, il y avait des marques historiques avec des opérateurs locaux qui ont pris des franchises. et qui garde une position de leader. À côté de cela, au lieu d'évolution technologique, on voit de plus en plus de petites entreprises qui veulent faire du e-commerce et qui en fait trouvent des niches. pour justement s'achalander dans des grands magasins de distrib et ensuite redispatcher ça. C'est notamment vrai pour dépasser la frontière de la ville capitale. C'est-à-dire qu'on a des entreprises, de jeunes entreprises qui se développent pour proposer de la grande distribution également à l'arrière du pays. Et puis, ça c'est sur le volet retail. Dans le même temps... je parlais des entreprises agroalimentaires, je parlais des entreprises cosmétiques, on voit pléthore de jeunes entrepreneurs qui créent des entreprises qui sont souvent soutenues par des fondations, qui les forment, qui leur apprennent la qualité, la constance de la production et qui dealent avec des centrales d'achat de la grande distribution pour avoir un accès au marché. Donc il y a un écosystème tout à fait dynamique, puisqu'en fait en quelques années en Côte d'Ivoire, les principaux distributeurs français sont arrivés, mais dans le même temps, de nombreuses entreprises locales se sont structurées. Ce n'est pas parfait cependant, il reste pour certains industriels... à avoir une masse critique, c'est-à-dire qu'il ne faut jamais oublier qu'on est dans une économie qui reste à 85% informelle, c'est-à-dire que d'avoir des statuts, de faire des contrats à ses collaborateurs, d'intégrer des process, ce n'est pas encore dans la majeure partie des cas ce qui est constaté. Et donc aujourd'hui, avec l'aide aussi du gouvernement, il y a tout un effort pour structurer des filières agricoles. Et les distributeurs en Afrique ont un rôle tout à fait historique, puisque ce sont des structurateurs de filières. On n'a pas de problème de production. Tout se produit en Côte d'Ivoire. C'est le premier producteur de cacao, on fait beaucoup de caoutchouc, énormément de coton. Le problème, ce n'est pas la production agricole, c'est la transformation de packaging. la constance de la production, le merchandising et ensuite pour justement être crédible auprès des grands distributeurs.

  • Speaker #1

    Comment tu dirais que ça va se passer côté grande distribution dans les années à venir ? Je reprends un peu ce que tu avais dit. Tu dis que l'Afrique va vite. Elle ne prend pas forcément le même chemin que ce qu'on peut, nous, avoir en tête. Il y a de la structuration qui se met en place. C'est quoi les ambitions du coup, côté grande distribution ? En fait,

  • Speaker #0

    le côté grande distribution, c'est un peu... Je reprends l'exemple de Ossan, quand le président était venu, il avait annoncé 80 magasins à terme. Ossan, en quelques années, a créé plus de 45 magasins au Sénégal, si je ne prends que l'exemple de cette enseigne. Mais tout le monde progresse. C'est un contexte qui est très particulier par rapport à la France, puisque les distributeurs... sont de plus en plus nombreux, mais il y a de la place pour tout le monde. Pourquoi ? Parce que le gâteau grandit chaque année un peu plus. Et comme tu le disais, quand il grandit de 15 à 20%, toutes les entreprises n'ont même pas forcément les moyens de progresser de 15 à 20%. Donc, le problème... Ce n'est pas est-ce qu'il y a de la place pour la grande distribution. Le problème, c'est est-ce qu'on a la capacité à être au rendez-vous de cette croissance ? Parce que cette croissance, elle engendre une capacité de sourcing qui est de plus en plus importante. Cette croissance, elle engendre aussi une capacité à diffuser son offre à travers le territoire. Donc on est face à des défis de compétence. à des défis de sourcing et à des défis de logistique.

  • Speaker #2

    Mais je le rappelle,

  • Speaker #0

    aujourd'hui, vous avez à Bijan un nombre croissant d'enseignes et je n'en vois aucune fermée. Et elle ne cesse de progresser. avec du reste, par exemple, même dans des grands distributeurs alimentaires comme autant, des petites surfaces de 300, 400 m² au cœur du Parti populaire. Aujourd'hui, la grande distribution en Afrique est au début de son histoire. Et la grande distribution européenne... devra quand même concurrencer des acteurs de la grande distribution marocaine qui se sont structurés et qui sont de plus en plus présents, devra aussi affronter la concurrence de compétiteurs sud-africains, qui sont aussi extrêmement présents et de plus en plus, et puis quelques structures indiennes. Donc tout le monde vient en Afrique, mais on a pour encore deux à trois décennies la capacité d'amortir ses arrivées par un taux de croissance. Pourquoi ? Parce que la grande distribution aujourd'hui ne touche que 15% de la population. Le commerce formel, c'est 15%. Donc tantôt champ. arrive à créer 15 magasins, elle le fait sur une portion de population qui touche 15%. Donc on comprend que la formalisation de l'économie, sa structuration, fait que mécaniquement, la grande distribution va progresser.

  • Speaker #1

    On arrive à la fin de l'épisode et je suis vraiment ravi, Franck, que tu aies pu nous partager tout ça. Et en fait, je trouve que c'est pour ça vraiment que j'ai fait cet épisode. C'est parce que moi et nos auditeurs, en tout cas, connaissent la grande distri, connaissent le marché français, qui est plutôt un marché mature, qui a plutôt face à lui des nouveaux défis, mais plutôt de transformation ou de revitalisation. Je trouvais ça hyper intéressant et extrêmement bénéfique de prendre un peu de, pas de la hauteur, mais de voyager un petit peu et d'être face à un marché en explosion qui a d'autres défis, mais plutôt des défis d'embarquement et plutôt des défis face à une forte croissance. Qu'est-ce que tu peux nous dire un peu pour ce mot de la fin ? Si tu voulais poser une conclusion, qu'est-ce que tu dirais Franck ?

  • Speaker #0

    En fait, n'ayez pas peur, pour paraphraser le pape Jean-Paul II, mais plus sérieusement, n'ayez pas peur de l'Afrique. C'était, y compris dans des domaines auxquels on n'aurait pas pu penser naturellement, on pense au spatial,

  • Speaker #2

    tout se fait,

  • Speaker #0

    tout se fait vite. Et donc, on y réussit par le respect des gens. par son implication, par une réciprocité, mais c'est très enthousiasmant. Maintenant, c'est un continent à potentiel mais exigeant, et on n'y réussit que si on est professionnel, et très structuré. C'est-à-dire qu'une bonne partie des échecs que je constate, Ce sont des entreprises qui pensent que ça sera en fait des marchés faciles, parce que peu exigeantes. C'est absolument faux. Les Africains connaissent quelquefois mieux notre propre actualité nationale que nous-mêmes. Il n'y a pas encore beaucoup d'activités de loisirs, donc les gens sont surinformés, parce qu'ils consacrent leur temps libre à s'informer, faute de pouvoir se détendre. Et du reste, toute cette sphère de la détente, du bien-être, c'est aussi un secteur en très forte croissance. Le tourisme se développe de plus en plus. Et puis, c'est un marché qui s'intègre, c'est-à-dire qu'avec la zone intégrée de libre-échange qui est en train de se constituer en Afrique, on va avoir... le marché intégré le plus gros, puisque ça touchera 1,2 milliard de consommateurs. Et quand je vois, enfin actuellement, mais on arrivera à 2 milliards dans moins d'une génération, et quand je vois là encore, parce que c'est très technique, et un traité ça fait rarement fantasmer les gens, donc personne n'en parle, mais les choses avancent, y compris de ce côté-là, et donc... l'Afrique se structure, y compris au niveau douanier et monétaire, et là encore, ça sera un accélérateur. Et je rappelle quand même, comme on a parlé de la Côte d'Ivoire, que EY fait une étude sur l'attractivité des pays africains, les 54 pays, et depuis plusieurs années, la Côte d'Ivoire est en première place, car il y a une vraie... dimension business les gens veulent ont compris que il était temps maintenant qu'ils connaissent les vertus de la croissance et c'est très enthousiasmant pour conclure de vivre dans un pays qui fait officiellement 8% de croissance ouais c'est beau écoute

  • Speaker #1

    merci beaucoup Franck moi je retiens 4 points de notre échange lorsque un peu ce que tu viens de dire, c'est l'importance, c'est un vrai moteur de croissance et d'attractivité, ça c'est indéniable. Je retiens également l'importance de la formation et de l'accompagnement des hommes avec un grand H. En point 3, je dirais aussi s'adapter au local sans oublier son socle de valeur. Et à la fin, l'important c'est comment apporter de la rigueur méthodologique avec... une touche de souplesse et aussi de la souplesse culturelle. Voilà en tout cas les quatre points que je retiens de notre échange et surtout, je te remercie à nouveau d'avoir partagé tout ça et je trouve à chaque fois, je trouve que c'est toujours enrichissant de se comparer avec d'autres marchés et tu as une vraie expertise là-dessus. Donc encore merci Franck de nous avoir distillé toutes ces infos.

  • Speaker #0

    Et vous serez les bienvenus à Abidjan et en Côte d'Ivoire.

  • Speaker #1

    Et ça, je confirme. Merci beaucoup, Franck. À bientôt. Je vous dis encore merci pour votre écoute et surtout à très bientôt pour un nouveau rendez-vous pour toutes ces bonnes raisons. D'ici là, prenez soin de vous, prenez soin de vos linéaires et continuez à nourrir votre passion. Et je vous fais un petit rappel, chaque épisode sort un jeudi sur deux, alors n'oubliez pas de vous abonner pour ne rien manquer des prochains épisodes.

Description

Pour ce nouvel épisode, je suis ravi d’accueillir Franck Tognini, fondateur de la plateforme méthodologique Vigilances et expert reconnu en stratégie et intelligence économique.
Avec une carrière riche de plus de 20 ans, Franck a accompagné plus de 6 000 entreprises et 500 administrations dans des secteurs variés comme le Retail, l’Industrie, ou encore l’Intelligence Artificielle, tant en Europe qu’en Afrique.

Dans cet épisode, nous plongeons au cœur des enjeux spécifiques du retail en Côte d’Ivoire, un marché en plein essor.


Ensemble, nous explorons :

👉 La dynamique du marché ivoirien : Quels sont les moteurs de croissance et les défis spécifiques dans un environnement économique en mutation rapide ?

👉 L’importance du merchandising : Une merchandising adapté peut transformer l’expérience client, mais aussi améliorer la rentabilité des magasins. Franck partage des pistes pour adapter les stratégies de merchandising aux attentes des consommateurs ivoiriens et aux spécificités locale
👉 Le rôle clé de l’offre locale dans les assortiments : Comment intégrer des produits locaux dans l’offre des enseignes pour répondre aux attentes des clients et soutenir les producteurs ivoiriens ? Franck analyse les avantages économiques et sociaux de cette démarche.

👉 Un focus particulier sur la formation : Franck est engagé dans un projet ambitieux en partenariat avec Auchan Retail Côte d’Ivoire et l’Institut National Polytechnique Félix Houphouët-Boigny (INP-HB). Ensemble, ils travaillent à développer une offre de formation spécifique, visant à renforcer les compétences dans les métiers du retail en Côte d’Ivoire. Ce programme unique a pour objectif de combler le fossé entre les besoins croissants des enseignes internationales et la montée en compétence des talents locaux.



Pour aller plus loin :

Linkedin de Franck

Ouvrages de Franck
La formation INPHB en partenariat avec Auchan

AB merchandising
Linkedin du podcast

Instagram du podcast


Pour toutes ces bonnes raisons adopte une approche orientée client et terrain. Dans chaque épisode, je partage des bonnes pratiques, des tendances ou des insights pour vous aider à mettre en place des linéaires efficaces et des expériences clients réussies.
Ce podcast est conçu pour toi, professionnel ou non du merchandising qui connaît les défis d’un métier souvent sous-estimé.


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Produire c'est bien, vendre c'est mieux. Et donc ces opérations de merchandising, elles ont eu comme intérêt de pouvoir justement illustrer avec professionnalisme à quel point de nombreuses entreprises, dans des sujets aussi divers que des vues de fruits, de la mangue séchée, mais aussi de la mousse de Baobab avec une vertu cosmétique, pouvaient être mises en avant et portées à la connaissance. des consommateurs. Les gens veulent, ont compris qu'il était temps maintenant qu'ils connaissent les vertus de la croissance, et c'est très enthousiasmant pour conclure de vivre dans un pays qui fait officiellement 8% de la croissance. Donc en fait, Abidjan, c'est 10 fois Marseille. Et c'est une ville qui progresse de 200 000 nouveaux habitants par an. J'étais sur les questions d'urbanisme. Il faut construire la ville de Lille chaque année quand on est à Abidjan. Construire la ville de Lille chaque année. C'est énorme. Une remarque, un défi global qui n'est pas propre à la distribution, mais qui existe aussi dans la distribution, c'est celui de l'empathie et de la compréhension culturelle. Le premier défi, c'est de regarder l'Afrique avec un regard contemporain. et non pas en la caricaturant.

  • Speaker #1

    Bonjour et bienvenue dans Pour toutes ces bonnes raisons, le podcast qui explore le merchandising avec expertise. Vous vous êtes déjà demandé comment le merchandising peut devenir un moteur de performance pour votre marque, vos produits ou votre point de vente ? Je suis Adrien Bernard, directeur merchandising et fondateur de l'entreprise AB Merchandising. Et je vous propose de découvrir comment un merch pensé intelligemment, en co-construction avec les marques, les distributeurs et les clients, peut faire toute la différence. Pour toutes ces bonnes raisons, adopte une approche orientée client et terrain. Dans chaque épisode, je partage des bonnes pratiques, des tendances et des insights pour vous aider à mettre en place des linéaires efficaces et des expériences clients réussies. A travers des interviews et des tables rondes, découvrez des experts passionnés et passionnants qui partagent leur vision du merchandising et des idées concrètes pour relever les défis du retail. Et surtout, abonnez-vous pour ne rien manquer. Et surtout... Abonnez-vous pour ne manquer aucun épisode. Pour prolonger la discussion, retrouvez-moi également sur LinkedIn et sur Instagram.

  • Speaker #2

    Pour ce nouvel épisode, je suis ravi d'accueillir Franck Tonini, qui est fondateur de la plateforme méthodologique Vigilance et surtout un expert connu et reconnu en stratégie et en intelligence économique. Derrière Franck, il a une carrière riche de plus de 20 ans. Il a accompagné un grand nombre d'entreprises et d'administrations sur un grand nombre de secteurs et surtout, il travaille beaucoup en Europe et en Afrique. C'est un vrai spécialiste de la Côte d'Ivoire et j'ai eu l'honneur et la chance de travailler avec Franck pour un projet à Abidjan pour lequel j'ai formé les managers de Auchan Côte d'Ivoire. Dans cet épisode, nous allons explorer et discuter avec Franck de la dynamique du marché ivoirien et surtout de l'importance du merchandising. Voilà donc surtout comment le merch vient renforcer dans cet épisode. Avec Franck, nous allons revenir sur un certain nombre de points, notamment la dynamique du marché ivoirien et comment la grande distribution est en train de s'installer, d'exploser en Côte d'Ivoire. Nous allons forcément reparler de merchandising et de l'importance de la démarche merchandising et surtout, quelque chose qui m'avait marqué, on en reparlera avec Franck, c'est le rôle clé de l'offre locale dans les assortiments. Et puis bien évidemment, tout ça, on va revenir sur le focus et l'importance de la formation des équipes sur place.

  • Speaker #1

    Bonjour Franck et bienvenue sur mon podcast pour toutes ces bonnes raisons.

  • Speaker #0

    Adrien, bonjour. Enchanté de partager ces quelques moments avec toi.

  • Speaker #1

    Alors je suis, comme je te l'ai dit tout à l'heure, je suis ravi de t'accueillir pour ce nouvel épisode. Pour donner un peu de contexte, il y a quelques... Alors j'ai dit mois, mais c'est peut-être même année maintenant. Tu m'as donné l'opportunité d'accompagner des jeunes managers de Auchan sur la partie et sur des formations merchandising. Voilà, donc c'était... pour ma part, une superbe expérience et on va en reparler tout à l'heure. Mais voilà, en tout cas, encore merci. Et surtout, ça m'a donné envie de parler de la grande distribution en Côte d'Ivoire, puisque je fais naturellement le parallèle avec la France et je trouve qu'il y a énormément de choses à raconter. Voilà, donc c'est un peu le thème et le sujet de notre interview du jour. Avant qu'on attaque et qu'on rentre un peu dans le cœur du sujet, Est-ce que tu peux te présenter, nous dire un peu ce qui t'a amené à la fois dans le secteur de la grande distribution et pourquoi aujourd'hui tu travailles aussi en Côte d'Ivoire et ton parcours, s'il te plaît ?

  • Speaker #0

    Alors, je ferai l'économie de mon parcours puisque j'ai fait primer 15 métiers et que à 54 ans... ça serait très auto-centré que de décliner tout ce que j'ai fait. Non, tout simplement dire qu'à une première époque consacrée à la fonction publique, j'ai travaillé dans le domaine de l'intelligence économique pour de nombreuses entreprises, que j'ai formé à comment gérer, analyser et protéger son information. Et dans le même temps, j'ai commencé il y a une vingtaine d'années à m'intéresser à la FRI, déjà en enseignant, puisque à côté de mes activités professionnelles, J'ai aussi cette belle mission que d'enseigner. Et donc je suis arrivé il y a 20 ans sur le continent africain pour donner des cours du soir. Et puis comme ça, au gré des rencontres et des opportunités, j'ai eu à accompagner l'association Familial Mulier durant une dizaine d'années au niveau de sa gérance, donc au niveau stratégique, pour expliquer le potentiel du continent africain. Et puis dans le même temps, étant également... professeur en Afrique, j'ai eu à monter des formations et avec l'évolution de la grande distribution, certaines se sont concentrées justement sur la grande distribution. Et enfin, soutenant aussi les entreprises locales, j'ai eu à accompagner des entreprises ivoiriennes, mais aussi sénégalaises, togolaises, à se structurer pour devenir des interlocuteurs auprès de la grande distribution. Donc comment je suis venu ? en Côte d'Ivoire, en montant des projets, et notamment un ancien projet qui était financé par l'État français, en lien avec le groupe Leroy Merlin-Déo, et qui consistait à offrir un logement abordable et durable au plus grand nombre, puisque quand on équipe les maisons d'un type de seconde œuvre, Leroy Merlin, ça faisait baisser furieusement le coût des maisons dans un continent qui s'urbanise énormément. Plus spécifiquement, j'interviens auprès du groupe OSTAN depuis une petite dizaine d'années et en Côte d'Ivoire depuis trois ans, puisque le groupe est là depuis maintenant trois années sur Abidjan.

  • Speaker #1

    D'accord. Et alors, si je pose la question, alors non pas au Franck le professionnel, mais plutôt Franck le client, c'est quoi ton dernier coup de cœur en magasin ? Le dernier, en tout cas, acte d'achat un peu mémorable où tu as très, très bonne expérience en magasin ?

  • Speaker #0

    J'aurais tendance à dire que j'en ai deux. Le premier, ça a été au sein des nouveaux magasins en champ, et notamment autour du Brac, où, avec des exhibances propres à la grande distribution, on s'est réellement retrouvés comme si on était sur un marché. Et je pense que le fait d'avoir des clients qui se disent Waouh, je suis dans un grand magasin ! mais c'est comme si j'étais au Marseille. Je pense qu'en fait, c'est allier le traditionnel à la modernité, c'est allier la qualité du produit à un cadre de vente qui est sublimé. Et je pense qu'à travers cette opération coup de cœur de merchandising, c'est assez symptomatique des enjeux de la grande distribution en Afrique, c'est-à-dire d'apporter du neuf, mais... avec une consommation qui reste traditionnelle. Le deuxième, je l'ai connu dans des grandes galeries commerciales, où on a de plus en plus de petites entreprises qui font soit des produits alimentaires avec une première transformation, soit des produits cosmétiques, ce sont là des petites surfaces de 3-4 mètres carrés, mais qui consacrent la dynamique entrepreneuriale. des entreprises ouest africaines. En fait, c'est rarement peu développé, mais statistiquement, le continent africain est le continent qui a les plus hauts taux de création d'entreprise. La population entreprenante par définition, c'est la population africaine. Payer c'est bien, produire c'est bien, vendre c'est mieux. Et donc ces opérations de merchandising, elles ont eu comme intérêt de pouvoir justement illustrer avec professionnalisme à quel point de nombreuses entreprises, dans des sujets aussi divers que des vues de fruits, de la mangue séchée, mais aussi de la mousse de baobab avec une vertu cosmétique, pouvaient être mises en avant et portées à la connaissance des consommateurs.

  • Speaker #1

    C'est hyper intéressant et du coup, on va naturellement parler de la Côte d'Ivoire et de la grande distribution. Tu vois, j'ai posé sur le papier quelques chiffres. En Côte d'Ivoire, la grandisserie a une progression entre 10 à 15%. C'est plus de 300 milliards de CFA en termes de résultats. C'est 200 supermarchés et surtout, c'est concentré à 80% à Abidjan. Comment tu définis ça ? Tu dirais quoi ? La grandisserie, c'est en train d'exploser à Abidjan et en Côte d'Ivoire. C'est vraiment un des relais de croissance du pays. Comment tu vois les choses de ton point de vue ?

  • Speaker #0

    Alors, en fait… Les bonnes nouvelles se succèdent aux bonnes nouvelles. Sur le continent, le marché du retail en 2030, c'est 1000 milliards de dollars. L'Afrique se construit principalement, pas seulement, mais les moteurs de la croissance, ce sont les villes portuaires et les villes capitales. Abidjan est les deux. C'est une ville port et une ville capitale. C'est une ville. qui fait 8,2 millions d'habitants. Donc en fait, Abidjan, c'est 10 fois Marseille. Et c'est une ville qui progresse de 200 000 nouveaux habitants par an. J'étais sur les questions d'urbanisme. Il faut construire la ville de Lille chaque année quand on est à Abidjan. Construire la ville de Lille chaque année. C'est énorme. Et donc, la grande distribution... Elle bénéficie de ce double contexte. Un contexte démographique qui progresse et un contexte économique qui explose. J'entends souvent dire c'est vrai que tout se fera en Afrique Non, tout se fait déjà en Afrique. Tu as cité les 10-15% dans la grande distribution, mais la vente de voitures neuves dans les réseaux officiels, L'année dernière, c'était 20%. Donc on est sur des croissances à deux chiffres, et pas depuis une année. Le continent africain a eu une croissance très importante depuis maintenant plus d'une dizaine d'années. Donc les structures se mettent en place, les fondamentaux sont globalement bons, et surtout on voit apparaître une classe moyenne émergente. Il y a dix ans, quand j'étais dans les rues, c'était plutôt de très vieilles Peugeot qui inondaient les boulevards et agrémentaient les nombreux bouchons. Aujourd'hui, les deux voitures les plus vendues, c'est le Tucson Hyundai et c'est le Ausha de Toyota. Donc on voit très bien qu'on a à côté de voitures... Et alors ? pour les taxis, ce sont des sous-opules d'hier et maintenant des taxis électriques chinois qui nous véhiculent. Et donc on a justement cette classe moyenne qui, comme l'immobilier reste très cher, se concentre sur la grande distribution qui lui permet justement de pouvoir consommer. et peut-être même plus que des populations qui achèteraient leur maison. Et donc, on voit très bien qu'il y a une évolution extrêmement positive. Vous ne verrez jamais à Bijan un magasin fermé. Vous ne verrez jamais un pas de porte laissé à l'abandon. Et je prends l'exemple du groupe Ozan, que je connais un peu mieux. C'était 15 magasins. en 18 mois. Mais qui ouvre 15 magasins Auchan en 18 mois ?

  • Speaker #1

    C'est clair. Et du coup, tu prends l'exemple de Auchan, mais il y a plein de marques françaises, et on l'avait vu ensemble sur Abidjan, donc plein de marques en tout cas qui s'implantent en Afrique. Elles sont face à quel défi ? Alors même si c'est une terre propice en termes de business, Est-ce que tu vois des soucis d'adaptation ? Est-ce que tu vois en tout cas des défis sur lesquels systématiquement elles sont confrontées ?

  • Speaker #0

    Pour observer et être des deux côtés en fait, tant du côté des entreprises françaises que des institutions africaines, puisque au gré de mes fonctions j'ai cette double mission d'observation, une remarque. Un défi global qui n'est pas propre à la distribution, mais qui existe aussi dans la distribution, c'est celui de l'empathie et de la compréhension culturelle. C'est rarement le produit qui est mauvais, c'est le gars qui le vend qui n'a pas compris. Et donc, en fait, le premier défi... c'est de regarder l'Afrique avec un regard contemporain et non pas en la caricaturant. Je suis le témoin quotidien quasiment de scène, on a l'impression que les gens qui arrivent en Afrique parlent d'une Afrique qui a 40 ans. La 5G est plus développée dans les capitales africaines que dans certaines capitales européennes. On travaille actuellement au lancement d'une constellation de nanosatellites qui n'existe pas encore en France. Et donc en fait, le premier défi c'est de comprendre que l'Afrique va vite, qu'elle n'emprunte pas le même chemin. Et donc, pour répondre à ça, puisque le consommateur est informé, puisque le consommateur est exsivant, peut avoir, il faut être clair, quelques fois des exigences qui sont supérieures à ces moyens financiers actuels, même si ces moyens augmentent chaque année un peu plus. Le principal défi, c'est de trouver le bon couple entre une qualité à proposer et une offre tarifaire qui soit compatible avec les moyens.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    En fait, il y a trois manières de... de rentrer en Côte d'Ivoire et même en Afrique de l'Ouest pour un distributeur. La première, c'est de se dire, je fais exactement la même chose que ce que je fais en France. Je vais prendre un exemple qui marche beaucoup en Côte d'Ivoire, mais même en Afrique, c'est l'enseigne Kiabi.

  • Speaker #1

    Oui, on avait visité le magasin, c'était exactement la même chose.

  • Speaker #0

    Quand je suis à Kiabi, à Bijan, c'est comme s'il était à Kiabi à Paris. Sauf que je suis déjà à un niveau de qualité et un niveau prix qui correspond à la population. Donc là, le premier, c'est je suis adapté au continent. On pourrait même parler aussi de certaines gammes de décathlon, par exemple. Ça, c'est je suis français et je ne touche rien et je m'implante dans le pays. Ça marche pour certains, mais pas pour tous. Le deuxième. c'est de se dire, je ne touche rien, je fais même plus cher parce que je m'adresse à 5 à 10% de la population. Je rappelle qu'une tablette de chocolat Côte d'Or est quand même vendue à Bidjan, dans certains magasins de la grande distribution moderne, à près de 10 euros. Et trouve preneur. Parce que l'Afrique est beaucoup plus fortunée qu'on ne le pense. Et puis après, je me repose sur mes fondamentaux, sur mes valeurs, mais je l'adapte en termes d'offre de produits, mais aussi en termes de gestion interne. Je suis un peu plus frugal et auquel cas j'apporte de la qualité à un prix abordable. C'est par exemple la stratégie de hautement, c'est-à-dire se dire qu'on a une puissance de frappe. Mais on met en place une gestion au quotidien qui soit stricte. Et puis, on ne s'abandonne pas, comme le font certains, à des dépenses avec des expatriés qui soient nombreux. C'est tout. Mais à chaque marque, son positionnement marqué, à la rigueur.

  • Speaker #1

    Pour avoir visité les magasins Auchan avec toi sur place, ce qui m'avait le plus marqué, c'était aussi la capacité de l'enseigne à... alors je n'ai pas envie de dire s'adapter, mais en tout cas à intégrer l'offre locale, puisque tu m'avais dit, voilà Adrien, tu verras, l'offre et le produit local est extrêmement important dans la consommation, et je trouve qu'Auchan avait vraiment à la fois joué son socle avec de la puissance de MDD, mais avait vraiment intégré l'offre locale. Qu'est-ce que tu peux dire là-dessus, parce que c'était assez important ?

  • Speaker #0

    En fait, les peuples africains et les consommateurs, attendent effectivement de la qualité, mais restent patriotes. Et donc, c'est notamment vrai dans l'alimentaire. C'est-à-dire qu'effectivement, les habitudes alimentaires sont très spécifiques, elles varient même de région en région. Et donc, si on veut vraiment proposer des produits adaptés, il faut penser local. Ce qui veut dire qu'un des facteurs clés de succès du distributeur, et sa capacité à se sourcer en local. Parce que... En fait, ce qui est déterminant, c'est auprès de quelle clientèle je m'adresse. On comprend très bien que la plaque Côte d'Or à 10 euros ne s'adresse pas à une population dont le revenu minimum, il peut être 100 euros. Qui en France achèterait une plaque Côte d'Or à 140 euros ou à 150 euros ? Si on a ce positionnement prix, on s'adresse à 5 à 10% de l'élite économique, mais 5% les plus riches d'Abidjan, ça fait déjà 400 000 personnes. Donc l'enseigne peut trouver sa clientèle. Quand on est à l'inverse, comme Auchan, c'est-à-dire de proposer les meilleurs produits au prix le plus abordable pour toucher le plus grand nombre, eh bien, un, on a des recrutements locaux. Sur les 700 emplois qu'a créé Auchan en une année, il y en a certainement 695 qui sont des emplois ivoiriens. On travaille avec les opérateurs locaux pour se sourcer en l'OTAN. Et donc, il faut être très bon gestionnaire, très organisé. Donc, il faut avoir une rigueur méthodologique. mais une souplesse culturelle pour comprendre quelles sont les attentes du client. Et c'est pour ça que quand on rentre dans un magasin et que moi, quand j'ai un client qui me dit Ah, c'est incroyable, c'est comme au marché et bien le c'est comme au marché c'est que là, on a vu vrai.

  • Speaker #1

    Pour rebondir sur ce que tu dis, j'ai envie de dire, t'es au propice, adaptabilité, ou en tout cas, ajustement des marques sur un socle, etc. Mais j'ai envie de dire aussi, importance de la formation et des hommes avec un grand H. Est-ce que tu as des exemples là-dessus de formation d'équipe et surtout de transformation, en tout cas sur la partie, la dimension humaine ?

  • Speaker #0

    C'est un des facteurs clés de succès. Je dirais que c'est même le facteur clé de succès. J'ai la chance d'évoluer dans des secteurs aussi différents que le spatial, le bancaire, l'industrie et la grande distribution. Ces secteurs n'ont pas forcément de point commun, sauf un seul. C'est qu'en Afrique, il n'y a pas de croissance sans compétence. Et donc, celui qui réussit, c'est celui qui a misé sur la formation. Pour des raisons toutes simples. La croissance économique est supérieure à la croissance du niveau de la formation et à la croissance de la population. Donc, une entreprise ne peut pas dire, Tiens, je vais faire une annonce et puis il y a plein de gens compétents qui vont venir. Ce n'est pas possible, puisque la démographie est telle. qu'on n'arrive pas à former de manière qualitative une jeunesse si nombreuse. Qu'est-ce que ça veut dire ? C'est que cette contrainte est une vraie opportunité. Pourquoi ? Parce que l'entreprise qui va justement miser sur la formation va vraiment développer une productivité que les autres n'ont pas. Et ce qui est très encouragé, c'est qu'il y a une vraie prime à la vertu. Des entreprises qui n'ont pas de... qui ne misent pas sur la formation peuvent réussir quelquefois, mais ça sera beaucoup plus difficile, soyons clairs, que ceux qui s'engagent. Pour les exemples, par exemple, la coopération allemande avec le groupe Auchan, mais ils le font aussi avec un autre consortium dans la grande distribution, c'est pas propre à Auchan, a fait des écoles des métiers. Donc on forme des bouchers, des charcutiers, des poissonniers, des rayonnistes. des caissiers à avoir à la fois la technique, mais aussi le bon geste, mais surtout la bonne attitude. Prendre à 40% de la maquette pédagogique définie par Auchan dans son école de la grande distribution est consacré au savoir-être.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et ce qui est vrai pour des rayonnistes, pour des caissiers, l'est aussi pour les futurs managers. C'est assez intéressant de rappeler qu'un distributeur comme Auchan est la première entreprise de Côte d'Ivoire à réellement avoir développé une formation en alternance. Comment ça fonctionne ? Les étudiants sont trois semaines en immersion en magasin et une semaine en cours au sein de l'Institut National Polytechnique ou FEDBOINI. 25 postes par an sont proposés, plus de 1000 candidats envoient leur candidature, justement font acte de candidature chaque année. Et là où c'est très intelligent, c'est que le distributeur et l'institution de formation ont travaillé ensemble dès le début à définir les maquettes pédagogiques. Et le corps professoral est constitué à la fois des professeurs de polytechnique, mais aussi d'intervenants de Ausha et d'experts extérieurs dont mon cher Adrien, tu fais partie, et qui justement sont là pour transmettre leurs compétences aux étudiants. Et donc, aujourd'hui, le premier facteur clé, c'est la compréhension culturelle. Le deuxième facteur clé, quand on a décidé, en fait, de s'implanter, c'est la formation.

  • Speaker #1

    Moi, ce que je retiens de cette... Parce qu'on s'est connus et on a travaillé ensemble pour la toute première promotion. Il y a forcément plein de choses que j'ai retenues, mais... C'est la motivation en tout cas de ces premiers alternants, des gens qui avaient déjà en plus plusieurs diplômes et qui avaient déjà une compétence et qui étaient entre guillemets déjà entrepreneurs et les moyens qui avaient été mis à disposition. Et forcément, quand je dis ça, c'était ce fameux magasin école avec, alors je n'ai plus en tête, mais on avait, je pense, quasiment 40 à 50 mètres linéaires où on a pu tester en live et avec les étudiants. des implantations, tester les concepts de merch et puis voilà, faire grandir ensemble sur ce magasin école c'était vraiment une expérience incroyable pour moi. Quelque chose en tout cas que je n'ai pas eu en France, tu vois, vraiment ce côté magasin école.

  • Speaker #0

    Non, parce qu'en France, les entreprises peuvent se reposer sur les structures de formation. Et donc là, ce qu'a fait Auchan, c'est que au-dessus d'un magasin réel, ils ont reconstitué un magasin école et Ausha aménagé le site pour que les étudiants soient vraiment dans des conditions professionnelles, et la coopération allemande finance des intervenants extérieurs, tant dans les métiers techniques que pour la formation manageriale. Et donc on comprend bien que c'est l'association d'un bailleur, en l'occurrence la coopération allemande. d'un distributeur au service de la jeunesse. Et au sujet de cette jeunesse, ce qui est toujours fascinant à observer, c'est son degré de motivation. Il n'est pas rare que je fasse intervenir un prof qui traditionnellement enseigne en France. Quand il découvre l'Afrique, il ne veut plus enseigner qu'en Afrique parce qu'effectivement, il est face à des auditoires réceptifs. respectueux qui ont l'art, qui reconnaissent le savoir comme une vraie valeur et qui ne se projettent pas seulement en tant que salariés, mais ils sont tous entrepreneurs dans l'âme. Et donc ça permet des échanges qui sont à la fois très profonds, des échanges très professionnels, des interactions fréquentes, parce qu'on est face à un public qui demande beaucoup.

  • Speaker #1

    Et pour revenir sur cette première promo, est-ce que tu as des exemples de parcours en deux ans, d'évolution ? Ils avaient plutôt un parcours pour être manager. Est-ce que tu en as qui ont fortement et très bien évolué ? Tu as des petits exemples comme ça ?

  • Speaker #0

    Alors, déjà, rappelez que 100% des étudiants ont été recrutés. C'était une ambition, mais pas une contrainte. Ça démontre qu'en une année, on a réussi à former des cadres, alors que 20% seulement de la promotion avait initialement une formation commerciale. Donc on a réussi à transformer un littéraire ou un géographe en un manager. Ils occupent tous des postes à responsabilité. Alors, soit au niveau des fonctions support, je sais que l'adjointe au merchandising est une ancienne étudiante, que la politique d'achat vient de notre promotion, et que les autres sont souvent les adjoints des directeurs de magasins. alors même que pour certains, c'est leur première expérience professionnelle. C'est incroyable. Il faut dire que cette formation, ce couple, cette alternance entre l'enseignement et la mise en situation a vraiment été un accélérateur. Et donc, ils occupent tous des postes à responsabilité. C'est vrai aussi sur l'e-commerce. On a aussi le numéro 2 de l'entrepôt qui… qui, en fait, viennent de cette promo. Et ils ont, bien sûr, tous été chassés par la concurrence, mais aucun n'est parti.

  • Speaker #1

    D'accord. Écoute, je trouve ça hyper intéressant, en tout cas, après deux années, d'avoir un peu ce feedback. Je ne les avais pas, donc je suis à la fois fier et ravi pour eux.

  • Speaker #0

    C'est vraiment très, très, très encourageant.

  • Speaker #1

    Si je reviens, du coup, sur les acteurs de la grande distri côté Côte d'Ivoire. Est-ce que tu sens en tout cas une démarche aussi d'accompagnement pour les entrepreneurs locaux ? Est-ce que tu vois des associations avec des marques peut-être locales, des startups ou des petites entreprises ? Est-ce que tu sens vraiment que ça vient contribuer et nourrir l'écosystème entrepreneurial à Abidjan et en Côte d'Ivoire ?

  • Speaker #0

    Alors, déjà en Côte d'Ivoire, au niveau des distributeurs, il y avait des marques historiques avec des opérateurs locaux qui ont pris des franchises. et qui garde une position de leader. À côté de cela, au lieu d'évolution technologique, on voit de plus en plus de petites entreprises qui veulent faire du e-commerce et qui en fait trouvent des niches. pour justement s'achalander dans des grands magasins de distrib et ensuite redispatcher ça. C'est notamment vrai pour dépasser la frontière de la ville capitale. C'est-à-dire qu'on a des entreprises, de jeunes entreprises qui se développent pour proposer de la grande distribution également à l'arrière du pays. Et puis, ça c'est sur le volet retail. Dans le même temps... je parlais des entreprises agroalimentaires, je parlais des entreprises cosmétiques, on voit pléthore de jeunes entrepreneurs qui créent des entreprises qui sont souvent soutenues par des fondations, qui les forment, qui leur apprennent la qualité, la constance de la production et qui dealent avec des centrales d'achat de la grande distribution pour avoir un accès au marché. Donc il y a un écosystème tout à fait dynamique, puisqu'en fait en quelques années en Côte d'Ivoire, les principaux distributeurs français sont arrivés, mais dans le même temps, de nombreuses entreprises locales se sont structurées. Ce n'est pas parfait cependant, il reste pour certains industriels... à avoir une masse critique, c'est-à-dire qu'il ne faut jamais oublier qu'on est dans une économie qui reste à 85% informelle, c'est-à-dire que d'avoir des statuts, de faire des contrats à ses collaborateurs, d'intégrer des process, ce n'est pas encore dans la majeure partie des cas ce qui est constaté. Et donc aujourd'hui, avec l'aide aussi du gouvernement, il y a tout un effort pour structurer des filières agricoles. Et les distributeurs en Afrique ont un rôle tout à fait historique, puisque ce sont des structurateurs de filières. On n'a pas de problème de production. Tout se produit en Côte d'Ivoire. C'est le premier producteur de cacao, on fait beaucoup de caoutchouc, énormément de coton. Le problème, ce n'est pas la production agricole, c'est la transformation de packaging. la constance de la production, le merchandising et ensuite pour justement être crédible auprès des grands distributeurs.

  • Speaker #1

    Comment tu dirais que ça va se passer côté grande distribution dans les années à venir ? Je reprends un peu ce que tu avais dit. Tu dis que l'Afrique va vite. Elle ne prend pas forcément le même chemin que ce qu'on peut, nous, avoir en tête. Il y a de la structuration qui se met en place. C'est quoi les ambitions du coup, côté grande distribution ? En fait,

  • Speaker #0

    le côté grande distribution, c'est un peu... Je reprends l'exemple de Ossan, quand le président était venu, il avait annoncé 80 magasins à terme. Ossan, en quelques années, a créé plus de 45 magasins au Sénégal, si je ne prends que l'exemple de cette enseigne. Mais tout le monde progresse. C'est un contexte qui est très particulier par rapport à la France, puisque les distributeurs... sont de plus en plus nombreux, mais il y a de la place pour tout le monde. Pourquoi ? Parce que le gâteau grandit chaque année un peu plus. Et comme tu le disais, quand il grandit de 15 à 20%, toutes les entreprises n'ont même pas forcément les moyens de progresser de 15 à 20%. Donc, le problème... Ce n'est pas est-ce qu'il y a de la place pour la grande distribution. Le problème, c'est est-ce qu'on a la capacité à être au rendez-vous de cette croissance ? Parce que cette croissance, elle engendre une capacité de sourcing qui est de plus en plus importante. Cette croissance, elle engendre aussi une capacité à diffuser son offre à travers le territoire. Donc on est face à des défis de compétence. à des défis de sourcing et à des défis de logistique.

  • Speaker #2

    Mais je le rappelle,

  • Speaker #0

    aujourd'hui, vous avez à Bijan un nombre croissant d'enseignes et je n'en vois aucune fermée. Et elle ne cesse de progresser. avec du reste, par exemple, même dans des grands distributeurs alimentaires comme autant, des petites surfaces de 300, 400 m² au cœur du Parti populaire. Aujourd'hui, la grande distribution en Afrique est au début de son histoire. Et la grande distribution européenne... devra quand même concurrencer des acteurs de la grande distribution marocaine qui se sont structurés et qui sont de plus en plus présents, devra aussi affronter la concurrence de compétiteurs sud-africains, qui sont aussi extrêmement présents et de plus en plus, et puis quelques structures indiennes. Donc tout le monde vient en Afrique, mais on a pour encore deux à trois décennies la capacité d'amortir ses arrivées par un taux de croissance. Pourquoi ? Parce que la grande distribution aujourd'hui ne touche que 15% de la population. Le commerce formel, c'est 15%. Donc tantôt champ. arrive à créer 15 magasins, elle le fait sur une portion de population qui touche 15%. Donc on comprend que la formalisation de l'économie, sa structuration, fait que mécaniquement, la grande distribution va progresser.

  • Speaker #1

    On arrive à la fin de l'épisode et je suis vraiment ravi, Franck, que tu aies pu nous partager tout ça. Et en fait, je trouve que c'est pour ça vraiment que j'ai fait cet épisode. C'est parce que moi et nos auditeurs, en tout cas, connaissent la grande distri, connaissent le marché français, qui est plutôt un marché mature, qui a plutôt face à lui des nouveaux défis, mais plutôt de transformation ou de revitalisation. Je trouvais ça hyper intéressant et extrêmement bénéfique de prendre un peu de, pas de la hauteur, mais de voyager un petit peu et d'être face à un marché en explosion qui a d'autres défis, mais plutôt des défis d'embarquement et plutôt des défis face à une forte croissance. Qu'est-ce que tu peux nous dire un peu pour ce mot de la fin ? Si tu voulais poser une conclusion, qu'est-ce que tu dirais Franck ?

  • Speaker #0

    En fait, n'ayez pas peur, pour paraphraser le pape Jean-Paul II, mais plus sérieusement, n'ayez pas peur de l'Afrique. C'était, y compris dans des domaines auxquels on n'aurait pas pu penser naturellement, on pense au spatial,

  • Speaker #2

    tout se fait,

  • Speaker #0

    tout se fait vite. Et donc, on y réussit par le respect des gens. par son implication, par une réciprocité, mais c'est très enthousiasmant. Maintenant, c'est un continent à potentiel mais exigeant, et on n'y réussit que si on est professionnel, et très structuré. C'est-à-dire qu'une bonne partie des échecs que je constate, Ce sont des entreprises qui pensent que ça sera en fait des marchés faciles, parce que peu exigeantes. C'est absolument faux. Les Africains connaissent quelquefois mieux notre propre actualité nationale que nous-mêmes. Il n'y a pas encore beaucoup d'activités de loisirs, donc les gens sont surinformés, parce qu'ils consacrent leur temps libre à s'informer, faute de pouvoir se détendre. Et du reste, toute cette sphère de la détente, du bien-être, c'est aussi un secteur en très forte croissance. Le tourisme se développe de plus en plus. Et puis, c'est un marché qui s'intègre, c'est-à-dire qu'avec la zone intégrée de libre-échange qui est en train de se constituer en Afrique, on va avoir... le marché intégré le plus gros, puisque ça touchera 1,2 milliard de consommateurs. Et quand je vois, enfin actuellement, mais on arrivera à 2 milliards dans moins d'une génération, et quand je vois là encore, parce que c'est très technique, et un traité ça fait rarement fantasmer les gens, donc personne n'en parle, mais les choses avancent, y compris de ce côté-là, et donc... l'Afrique se structure, y compris au niveau douanier et monétaire, et là encore, ça sera un accélérateur. Et je rappelle quand même, comme on a parlé de la Côte d'Ivoire, que EY fait une étude sur l'attractivité des pays africains, les 54 pays, et depuis plusieurs années, la Côte d'Ivoire est en première place, car il y a une vraie... dimension business les gens veulent ont compris que il était temps maintenant qu'ils connaissent les vertus de la croissance et c'est très enthousiasmant pour conclure de vivre dans un pays qui fait officiellement 8% de croissance ouais c'est beau écoute

  • Speaker #1

    merci beaucoup Franck moi je retiens 4 points de notre échange lorsque un peu ce que tu viens de dire, c'est l'importance, c'est un vrai moteur de croissance et d'attractivité, ça c'est indéniable. Je retiens également l'importance de la formation et de l'accompagnement des hommes avec un grand H. En point 3, je dirais aussi s'adapter au local sans oublier son socle de valeur. Et à la fin, l'important c'est comment apporter de la rigueur méthodologique avec... une touche de souplesse et aussi de la souplesse culturelle. Voilà en tout cas les quatre points que je retiens de notre échange et surtout, je te remercie à nouveau d'avoir partagé tout ça et je trouve à chaque fois, je trouve que c'est toujours enrichissant de se comparer avec d'autres marchés et tu as une vraie expertise là-dessus. Donc encore merci Franck de nous avoir distillé toutes ces infos.

  • Speaker #0

    Et vous serez les bienvenus à Abidjan et en Côte d'Ivoire.

  • Speaker #1

    Et ça, je confirme. Merci beaucoup, Franck. À bientôt. Je vous dis encore merci pour votre écoute et surtout à très bientôt pour un nouveau rendez-vous pour toutes ces bonnes raisons. D'ici là, prenez soin de vous, prenez soin de vos linéaires et continuez à nourrir votre passion. Et je vous fais un petit rappel, chaque épisode sort un jeudi sur deux, alors n'oubliez pas de vous abonner pour ne rien manquer des prochains épisodes.

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