- Speaker #0
On est deux, deux athlètes de haut niveau. Donc en fait, quand il y en a une qui n'est pas dans un bon contexte parce qu'elle a perdu sa compétition le week-end, c'est OK. En fait, moi, là, Eva, elle prépare les jeux. Mais j'essaye de me dire que toutes les personnes que je rencontre, il faut que j'en ressorte avec un truc qu'elle m'a apporté. Parce qu'on est tellement des machines à performer, on cherche tellement les résultats, les sélections, que parfois, on s'y perd un peu dans cette course effrénée. J'avais un échec, oui c'est pas grave, c'est le processus. On est ok, c'est le processus, mais il faut savoir ne pas être content. Il faut savoir se sentir insatisfait parce que c'est ce moteur en fait. Donc le bien-être, c'est génial, mais il faut garder cette pointe d'agressivité.
- Speaker #1
Bonjour et bienvenue dans Pour toutes ces bonnes raisons. Je suis Adrien Bernard, directeur merchandising et néo-entrepreneur. À travers ce podcast, je partage mes connaissances et celles de mes invités pour vous offrir un contenu riche et inspirant. Dans un commerce en constante évolution, je voulais à travers ce podcast aller au cœur du merchandising, du retail et de l'entrepreneuriat, le tout avec une touche de décontraction. Aujourd'hui, j'ai le plaisir d'accueillir Jade Maréchal, escrimeuse en équipe de France et surtout entrepreneuse à tout juste 23 ans. Alors dans cet épisode, nous allons un peu moins parler de retail et de merchandising, mais surtout ce qui va être hyper intéressant, c'est qu'à travers son parcours... son partage d'expérience et surtout ses tips de championne, Jade va vous démontrer à quel point les valeurs du sport du haut niveau sont largement applicables en entreprise. Et puis finalement, si on tire un peu le trait, la précision, la détermination, la gestion du stress, un petit peu la compétition, finalement, c'est des principes qui trouvent largement leur place en merchandising. Bon, en tout cas, Jade, moi, je suis ravi de t'accueillir sur mon podcast pour toutes ces bonnes raisons. Alors, comme on se l'est dit un peu en off, le podcast est assez orienté retail et grande distribution, mais j'aime bien l'agrémenter avec des portraits d'entrepreneuses et aussi sportives, ce qui est ton cas. Je trouve hyper intéressant de te donner la parole et puis qu'on puisse revenir là-dessus. Voilà, donc encore une fois, je suis enchanté. Bienvenue et encore merci pour ta participation.
- Speaker #0
C'est vraiment un grand plaisir d'être là et de pouvoir échanger sur nos deux mondes et le parallèle qu'il y a entre le monde de l'entreprise et le monde du sport.
- Speaker #1
En tout cas, moi, j'ai trois grandes parties à voir avec toi. La première, c'est revenir un peu sur ton parcours à la fois pro et sportif. Le deuxième, je l'avais nommé, un peu croiser le mindset de sportive et le mindset en entreprise. C'est ce qu'on se disait là, c'est comment on arrive à croiser les deux. Puis une troisième partie pour aller un peu plus loin et te poser des questions un peu plus indiscrètes. Est-ce que ça te va ?
- Speaker #0
C'est parfait, je suis prête.
- Speaker #1
Allez, écoute, je vais te redonner la parole et puis si tu veux bien commencer, nous parler un peu de ton parcours, de ton parcours pro et de ton parcours en tant qu'escrimeuse.
- Speaker #0
Bien sûr, je suis Jade Maréchal, escrimeuse en équipe de France, fleurettiste particulièrement puisqu'à l'escrime il y a trois armes, l'épée, le fleuret et le sabre. Parallèlement à cette casquette principale, je suis à la tête de deux entreprises. La première dans laquelle je fais des conférences pour transmettre les valeurs du sport auprès des collaborateurs en entreprise. Et ma dernière casquette, chef d'entreprise et cofondatrice d'Age Unlimited, avec une amie de l'équipe de France qui s'appelle Eva Lacheray. Nous avons créé une formation hybride, présentielle, distancielle, dans laquelle dix grands champions plus nous viennent transmettre dix thématiques totalement transposables au monde professionnel, puisque un collaborateur, c'est comme un athlète. On vise des objectifs, on souhaite atteindre de la performance, mais on doit faire face à des déceptions, des déconvenues, gérer du stress et de la pression, tout en maintenant une bonne communication. Donc nous, ce qu'on veut faire, c'est transmettre ces valeurs auprès des collaborateurs pour qu'ils deviennent à leur tour de vrais champions.
- Speaker #1
Alors du coup, les grands champions, tu peux quand même nous les dire ? Oui !
- Speaker #0
Entre autres, on a Boris Diot, Quentin Fillon-Maillet, Astrid Vuillard et j'en passe. Il y en a une dizaine et ils sont là pour transmettre leurs meilleures astuces d'athlètes professionnels.
- Speaker #1
C'est top. Bon, apparemment, je ne suis pas dans cette liste. Ça me fait un peu mal au cœur, mais ce n'est pas grave. Je vais travailler.
- Speaker #0
Je ne sais pas tout se dire. Je vais garder du suspense.
- Speaker #1
Alors, question un peu bateau. Tu disais qu'il y a trois armes en escrime. C'est quoi très rapidement les différences et pourquoi toi, tu as choisi le fleuret ?
- Speaker #0
Alors la différence principale entre les trois armes, c'est la zone de touche. Au fleuret, on touche le ventre et le dos. A l'épée, on touche tout le corps, de la tête au pied, puisque c'était l'arme de duel par excellence et on pouvait tuer par n'importe quelle partie du corps. Et enfin, nous avons le sabre. Le sabre, on peut toucher tout ce qu'il y a au-dessus de la ceinture, le tronc, les bras et la tête, puisque c'était une arme de cavalerie. Donc on souhaitait tuer son adversaire, mais pour autant garder son cheval, donc ne pas le tuer.
- Speaker #1
Et tu t'es déjà essayé aux autres armes j'imagine ? Pourquoi tu as choisi le fleuret au final ?
- Speaker #0
En fait les scrims, chaque discipline est bien particulière et on est expert que d'un domaine et c'est déjà bien suffisant. Alors oui on se débrouillerait dans les autres armes mais on serait loin de pouvoir se qualifier au jeu par exemple dans une autre arme. Et en fait on choisit son arme en fonction de l'arme de prédilection du maître d'armes qui enseigne dans le club où on commence.
- Speaker #1
Ah d'accord, ça je ne savais pas du tout.
- Speaker #0
Mais tout le monde commence au fleuret par contre, comme c'est l'arme la plus précise et la plus légère, on met tout le monde au fleuret. D'accord,
- Speaker #1
j'imagine que tu es déjà bien chargé en tant que sportive, mais pourquoi en plus te lancer dans ce monde de l'entrepreneuriat ?
- Speaker #0
Alors pour plusieurs raisons, la première vous le doutez bien, c'est pour la partie financière, un projet d'athlète de haut niveau coûte extrêmement cher. On va aller de l'ordre de 30 000 euros pour une saison de haut niveau, entre les voyages, le matériel, l'équipement, le staff psycho, le staff physique, enfin bref, tout un univers qui gravite autour de nous. Et j'ai commencé à partir à l'étranger quand j'avais 16-17 ans. Donc au départ, c'est mes parents qui m'ont appris à démarcher les petites entreprises du coin. Donc j'ai appris à pitcher un projet. Et en 2018, j'ai eu mon premier gros partenaire. Et à ce moment-là, je me suis sentie un peu illégitime de simplement mettre un logo sur ma tenue. Donc j'ai décidé de proposer une intervention pour simplement expliquer mon quotidien d'athlète. Au début, c'était ça. J'y ai pris énormément de plaisir et j'y ai créé mon entreprise un an après, en 2019. Et aujourd'hui, j'ai une cinquantaine de conférences à mon actif. Et vraiment, c'est à la base pour ça que j'ai commencé le double projet. Et puis en fait, de fil en aiguille, je me suis rendue compte que j'en avais besoin, que c'était plus... simplement une activité pour gagner de l'argent, mais bel et bien une activité qui me permettait de grandir un peu plus vite, d'aller chercher d'autres ressources, parce que le sport, il y a des hauts et des bas, et quand on est en bas, ça fait du bien d'avoir d'autres activités sur lesquelles compter pour gagner en compétences. Et puis je dis toujours, parler devant 1000 personnes dans une conférence, ça m'aide automatiquement sur la piste en termes de confiance en moi, d'aisance et de prestance. Voilà, j'y trouve des parallèles, je m'y sens très très bien et j'espère développer encore plus cette activité.
- Speaker #1
Jade, pour ceux qui vont écouter le podcast, tu me permets de te demander ton âge ?
- Speaker #0
Oui, j'ai 23 ans, je suis une 2000.
- Speaker #1
Non mais c'est hyper important parce que forcément je fais le parallèle, quand j'avais 23 ans, j'aurais été incapable de faire tout ce que tu fais et je trouve ça vraiment impressionnant. Du coup, toi, quand tu lances ton entreprise il y a quelques temps, c'est quoi les... les principaux défis, les difficultés que tu as rencontrées. Et est-ce que c'est si simple que ça d'allier ta vie d'entrepreneuse avec ta vie de sportif de haut niveau ?
- Speaker #0
La première des compétences, c'est l'organisation. C'est la première que j'ai dû confronter dans mes deux mondes. La micro-entreprise, c'est une micro-entreprise de conférencière. Franchement, ça a été. Les démarches sont plutôt très simples. L'activité de conférence s'articule plutôt très bien et facilement avec une autre activité, puisqu'on met les conférences un peu quand on veut dans notre emploi du temps. Les rendez-vous, le démarchage, tout ça, ça peut se faire selon nos plannings. En revanche, l'activité de ma nouvelle entreprise avec Eva Lacheray, ça a été beaucoup plus challengeant. On est sur une vraie entreprise, on est sur un projet à deux avec une levée de fonds, avec toute une création plateforme. On a engagé des équipes, des prestataires, donc là ça a été vraiment un vrai projet. Donc la première des choses ça a été en fait de prioriser et de planifier, c'est-à-dire qu'il y avait un temps pour les scrims, parce qu'il ne faut pas oublier notre objectif principal, c'est de faire des performances et faire des médailles. Donc voilà, savoir quand est-ce que c'était le moment opportun pour tourner une vidéo, pour travailler sur la plateforme, pour démarcher. Donc c'est vraiment un planning qu'on... qu'on a fait avec Eva au début de chaque semaine. On savait qu'aujourd'hui, on ne peut pas travailler, ce n'est pas grave parce que là, on prépare une compétition. On est aussi beaucoup sur l'écoute et la communication. On est deux, deux athlètes de haut niveau. Donc en fait, quand il y en a une qui n'est pas dans un bon contexte parce qu'elle a perdu sa compétition le week-end, c'est OK. En fait, moi, là, Eva, elle prépare les jeux. Je lui ai dit non, mais Eva, il n'y a pas de sujet. Là, c'est moi qui prends la casquette de la directrice et présidente et toi, tu t'entraînes. Donc c'est énormément de communication, d'organisation. Et puis... La thématique ou la valeur qui me sert le plus dans ma casquette entrepreneuriale, très honnêtement, c'est la persévérance. Parce que surtout dans l'activité de démarchage, qui est pour moi l'activité la plus compliquée quand on lance une boîte, savoir que c'est ok de démarcher et de prendre un certain nombre de refus, parce que ça fait partie du processus, trust the process on dit dans le sport, et dans l'entreprise c'est tellement vrai. En fait moi je prends vachement de recul, quelqu'un ne me donne pas suite à un rendez-vous, en fait c'est pas grave, je le relance, il n'y a pas de soucis, mais je ne vais pas me sentir attaquée. ou personnellement, déjà parce que j'ai d'autres activités à côté, donc ça permet de relativiser, et puis aussi parce que je sais très bien qu'il n'y a pas de réussite sans dépassement de limites, sans prise de risque et sans persévérance.
- Speaker #1
Bon, alors avant de glisser sur la vie en entreprise et le mindset de sportif, c'est facile du coup de travailler avec Eva, parce que j'imagine que vous êtes aussi amie à côté, c'est simple de bosser comme ça en binôme ?
- Speaker #0
Oui, alors on est... On a pas mal de casquettes en commun, effectivement, on est coéquipiers en équipe de France, on loge dans le même endroit qu'est l'INSEP, l'Institut National du Sport à Paris. Donc ça fait que, pareil, je dirais qu'il y a des temps pour tout. Il y a des fois où, comme dans le sport en fait, mon sport a la particularité d'avoir une compétition individuelle et le lendemain par équipe. Ça veut dire qu'on peut être à la fois adversaire et 24 heures après devoir faire équipe pour atteindre un même objectif. Comme en entreprise, on n'est pas forcément meilleur ami avec ses collègues. mais pour autant on a un objectif commun. Donc encore une fois, tout est dans la communication. Savoir comment elle aime être coachée sur la piste ou savoir comment elle aime être boostée dans le monde pro. Eva, je me souviens toujours qu'on a eu une discussion où elle m'a dit un jour, moi en fait, je préfère que tu me laisses dans ma bulle, pas forcément que tu m'encourages avec toute ta voix sur une piste. Elle est un peu pareille dans le monde professionnel, donc je ne vais pas aller la booster, la brusquer, alors qu'elle est très efficace quand elle est dans sa bulle. Moi, au contraire, j'ai su lui dire, moi Eva, il faut qu'on se parle, il faut que tu m'envoies des messages, que tu montres que tu es là, que tu me donnes ta voix et ton regard parce que c'est comme ça que je me sens portée. Donc, je pense que dans l'entreprise, c'est pareil. Il faut apprendre à savoir comment chacun fonctionne pour pouvoir s'adresser au mieux et engager au mieux ses collègues dans un objectif.
- Speaker #1
Alors là, du coup, si tu le vois bien, on va parler de ce rapprochement entre ces deux mondes. Qu'est-ce qu'il... Selon toi, le plus important pour réussir en tant que sportive, mais qui est aussi hyper important pour réussir en tant qu'entrepreneuse. Alors, tu as parlé de persévérance, mais il y a peut-être d'autres choses aussi.
- Speaker #0
Oui, persévérance. Je vais ajouter quelque chose qui peut être un peu moins répandu dans les conseils pour réussir un projet. Je parlerais de cultiver ce petit feu qu'il y a dans toi, qu'on peut l'appeler passion, on peut l'appeler motivation. En fait, c'est quelque chose qu'on oublie très vite, surtout dans le sport de haut niveau. Parce qu'on est tellement des machines à performer, on cherche tellement les résultats, les sélections, que parfois on s'y perd un peu dans cette course effrénée. Et pourtant, c'est primordial de se rappeler pourquoi on est là. Et je le dis toujours en entreprise quand je vais voir des collaborateurs, on a tous un passé, une histoire, une raison de notre présence ici et maintenant. Et parfois, ça fait du bien de se rappeler du petit enfant. qui est monté sur la piste quand il avait 6 ans, qui était tout content d'aller jouer avec ses amis. J'aime répéter que les Jeux Olympiques cet été, ce sont des jeux. Ça reste une façon de jouer, de tenter des pièges à l'adversaire. Cultiver cette passion, à mon avis, il n'y a pas de prix. Le jour où on ne s'amuse plus, c'est franchement que soit on a besoin d'une pause, soit ce n'est plus le bon moment. Cultiver la passion, pour moi, c'est essentiel. Persévérer. Et dernière chose, je dirais savoir s'entourer. On dit très souvent qu'un athlète, il doit être égoïste, il doit tracer sa route, on doit se moquer du regard des autres, tout ça. Oui, c'est évident que l'athlète a besoin d'une part d'égoïsme, mais c'est plus une question de concentration du projet, être le centre du projet, c'est plus ça. Ça veut dire que c'est moi qui décide qui est mon staff, c'est moi qui décide à quelle heure je me lève, à quand je fais mon échauffement. Ça, c'est être au centre du projet, mais je pense que vouloir être seule, c'est une perte de temps. Et dans le sport, on le comprend un peu mieux. C'est complètement OK en tant qu'athlète d'engager un prépa mental, d'engager un prépa physique, d'engager un nutritionniste. Et bien, pourquoi ce n'est pas le cas dans l'entreprise avec des collaborateurs ? Ça, c'est une question que je me pose. Dans le sport, on comprend que l'entourage est primordial et c'est même essentiel. Et bien, un tout à chacun devrait pouvoir être au centre de son projet et comprendre que l'entourage, c'est la clé pour se sentir guidé et boosté vers une réussite.
- Speaker #1
C'est une question que je voulais te poser tout à l'heure et je ne te l'ai pas posée, mais ton staff aujourd'hui, il est composé de quel corps de métier ?
- Speaker #0
C'est très varié et il grandit de saison en saison. La première personne qui a intégré mon projet, bien évidemment en dehors du coach, le maître d'armes, c'est lui qui m'a mis en garde, qui m'a appris les scrims. On va dire que j'ai très vite engagé un préparateur mental, Geoffrey Cassagne, quand j'avais 16 ans, donc c'est très jeune, parce que j'ai une relation à la gestion des émotions qui est plutôt compliquée. Elle évolue de manière très positive, mais quand j'étais jeune, beaucoup plus jeune, quand il y avait un moins 3 au score, c'était la fontaine sous mon masque et il n'était pas question de me battre jusqu'au bout. J'étais vraiment... J'avais perdu d'avance. Donc rapidement, c'est ma prof de lycée qui m'a conduite vers cette personne. Ensuite, je me suis plus entourée d'un staff médical, parce que ton corps, à ce niveau-là, le sport de haut niveau, ce n'est plus du sport bien-être. On use notre corps à trop haute intensité, et pour lui permettre d'enchaîner les sélections, les compétitions, il faut absolument lui donner un staff médical des récupérations. Donc j'ai engagé un kiné, je suis allée voir un... Un chiro, une ostéo, voilà. Donc, on a beaucoup de personnes qui gravitent autour de nous, sans compter les personnes qui nous aident dans notre monde professionnel. Voilà, donc c'est très varié.
- Speaker #1
Alors, je ne sais pas ce que tu en penses, mais tu as forcément un projet. Mais ce projet, tu dois le réussir en pensant aussi à toi et à ton bien-être, parce que finalement, ton corps, c'est un peu la machine. Et souvent... Souvent tendance aussi à le mettre de côté dans le monde de l'entreprise où on va être focus sur le résultat, focus sur peut-être éventuellement la manière d'arriver à ce résultat. Parfois, à son propre détriment, il met un peu de côté sa santé, sa santé mentale aussi. Mais voilà, de prendre un peu moins soin de soi pour aller chercher le résultat en entreprise.
- Speaker #0
Oui, alors le bien-être, c'est une grosse question. Dans le sport de haut niveau, on a… On avait, je trouve, là je trouve que c'est mieux, on avait du mal à s'écouter, à écouter son corps, parce qu'en fait le corps chez nous c'est notre moteur. Il y a une blessure, mon métier s'arrête, même si c'est pas un métier parce que je suis pas rémunérée. Mais je dois être à l'écoute de la moindre petite pointe musculaire que j'ai, parce que je sais que je vais potentiellement faire l'entraînement de trop, qui va me coûter le reste de ma saison. Donc nous on a cette capacité très jeune à savoir comment fonctionne notre corps et à réagir au plus vite. Et on nous laisse nous écouter aussi. Les coachs savent qu'à partir d'un certain niveau, pas quand on est dans les catégories jeunes, mais quand on arrive en senior, donc vers 20 ans, on commence à connaître parfaitement son corps et à savoir dire, là, je suis désolée, mais c'est l'entraînement de trop. Maintenant, j'y vois une certaine limite à l'écoute du bien-être parce que je me suis beaucoup mise à toutes les pratiques un peu douces, du yoga, de la méditation. Et en fait, l'année dernière, ou plutôt il y a deux ans, Je suis devenue un peu trop pacifiste, un peu trop c'est pas grave, tout est ok Et donc, ce qui fait que j'en perdais un peu mon agressivité. Et parfois, quand il faut atteindre un objectif, il faut sortir l'écrou. Il faut se démener, il faut savoir un petit peu tracer sa route le jour J. Et donc, c'est pour ça aussi que j'ai su recalibrer à un moment donné où je sentais que j'étais moins engagée dans mes émotions. J'avais un échec ? Oui, c'est pas grave, c'est le processus. On est OK, c'est le processus, mais il faut savoir ne pas être content. Il faut savoir se sentir insatisfait parce que c'est ce moteur qui vous fait progresser. Donc le bien-être, c'est génial, mais il faut garder cette pointe d'agressivité. Et donc c'est pour ça que pour moi, la clé, c'est de se faire une mini interview, se faire un podcast en interne et de se demander le plus souvent possible qu'est-ce qui se passe, comment je me sens, est-ce que ça me frustre d'avoir raté ma prise de parole aujourd'hui ? Non ? Ah ! Ça veut dire que je suis en train d'être un peu trop pacifiste et un peu trop dans le désengagement. Donc comment on fait pour revenir dans l'engagement ? Je ne sais pas, on visualise une bête, on va sortir, on court, on se fait un petit défi de faire un 100 mètres. Il faut tout le temps s'écouter et voir où on en est émotionnellement pour savoir si on doit plutôt ralentir ou plutôt au contraire sortir l'écrou.
- Speaker #1
Ok, et du coup, dans ta routine, tu arrives à te mettre des petits touches comme ça pour remettre un peu d'agressivité ? C'est un entraînement ou c'est juste comme tu disais, tu te fais ton petit podcast interne de temps en temps et tu juges ?
- Speaker #0
C'est les deux. Il n'y a pas une journée où je ne rentre pas dans ma tête et j'essaie de me voir d'en haut. Par exemple, quand je marche dans la rue, je vais essayer de me regarder d'en haut comme s'il y avait un petit drone au-dessus de ma tête qui m'observe et qui essaie d'analyser un peu comment je suis. Et si, par exemple, en compétition, j'allume ce petit drone et que je vois que je suis un peu trop pacifiste, un peu trop calme, moi, ce qui m'aide beaucoup, c'est la respiration. Donc, je vais essayer de faire des inspirations et des expirations plein poumon et plutôt rapidement. Donc, je ne sais pas si peut-être on l'entend, mais l'idée, ça va être d'activer parce que la respiration, en fait... C'est un outil hyper performant qui va conditionner votre corps et votre cerveau au moment donné. Si vous avez envie d'être plus calme, la respiration, c'est la clé. C'est pareil pour être un peu plus agressif et excité.
- Speaker #1
Je trouvais ça hyper intéressant ce que tu disais juste avant. Le bien-être, c'est important, mais il faut remettre un peu d'agressivité. Ensuite, tu parlais d'écouter ton corps, d'écouter ta machine. Quand tu disais ça, je faisais le parallèle à moi, forcément. où finalement je vais attaquer ma saison en entreprise au mois de septembre, je vais être plein de balles parce que j'ai pris un peu le soleil, et en fait pendant un an je vais serrer les dents, je ne vais pas m'écouter la fameuse petite pointe musculaire, mais c'est pas grave, je vais serrer les dents, etc. jusqu'à tenir aux grandes vacances, où là en fait je suis complètement cramé, voire même des fois à partir de janvier je suis complètement cramé, et du coup j'ai perdu cette agressivité pendant six mois, je suis un peu moins focus. un peu moins dans l'agressivité du résultat. Donc je trouve ça hyper intéressant ce que tu as dit juste avant.
- Speaker #0
Oui, le parallèle se fait bien et on parle de pointe musculaire dans le sport, mais dans le monde pro, du coup, comme j'ai cette double casquette, je le ressens aussi. Ça peut être une sensation de surmenage, ça peut être dès que tu fais un trajet, tu as les paupières lourdes, ça peut être que tu es en manque d'idées, de créativité. Il y a plein d'appels comme ça. Et l'envie, par exemple, de manger trop sucré, ça aussi, c'est un petit signe. Voilà, il y a plein de... Et puis l'aspect compliqué là-dedans, comme dans le sport de haut niveau, c'est que malheureusement, tu n'as pas de recette. Et donc ça passe forcément par une connaissance de toi. Et donc c'est ok si ça prend un an de savoir comment toi tu es quand tu es fatigué, comment toi tu es quand tu es stressé. Mais c'est tellement important de prendre note de ça. Moi aujourd'hui, je sais comment je stresse et c'est hyper performant parce qu'avant même que le stress m'ait envahi complètement, je le vois arriver. Et donc je peux... je peux mettre en place des outils pour le calmer.
- Speaker #1
Et ton maître d'armes, il t'accompagne là-dessus ou il est vraiment sur la partie technique et mentale ?
- Speaker #0
Je pense que chacun a sa place dans mon entourage, aussi parce que j'essaye de maintenir ça. Mais le coach mental, pardon c'est un abscisse, le maître d'armes, j'avoue qu'il a cette dimension mentale. Parce que ça reste quand même l'interlocuteur numéro un de ma performance. Ça reste celui qui, selon moi, doit être au courant de tout. Ça dépend des athlètes et des coachs. Mais pour moi, c'est une relation qui est extrêmement privilégiée, qu'on ne crée pas en un an ou deux ans. C'est vraiment une histoire de carrière. On crée un lien avec un coach sur une carrière entière. Et pour moi, il doit être au courant, parce que c'est quand même lui, à la manière d'un manager ou d'un boss, qui va... Vous donner des challenges, vous donner des missions, des contraintes. Et si tu ne lui dis pas dans quel contexte tu es, si tu ne lui dis pas qu'en ce moment, familialement, c'est compliqué, qu'en ce moment, tu es en déménagement, forcément, il va te donner trop de tâches, tu vas aller en burn-out. Et finalement, le problème, c'était un manque de communication. Pour moi, c'est le seul interlocuteur qui doit être au courant d'un peu tout ce qui se passe.
- Speaker #1
Tu m'as un peu coupé l'herbe sur le pied parce que je te glissais tout doucement entre le parallèle, entre ton maître d'armes et les managers en entreprise. Du coup, toi maintenant qui est entrepreneuse, ça ne te manque pas d'avoir un peu ce maître d'armes version pro ? Là, tu es toute seule aux manettes.
- Speaker #0
Alors, je ne suis pas toute seule. Alors oui, il y a mon associé, mais on va dire qu'on est toutes les deux au même stade de connaissance de l'entrepreneuriat et du monde de l'entreprise. Mais là encore, j'ai décidé de me faire accompagner. Donc, par exemple, je bénéficie de l'accompagnement de la Palatine Women Project par la Banque Palatine. Et tu vois j'ai cherché, je me souviens très bien quand j'ai créé, quand on a créé l'idée avec Eva, on s'est dit ok il faut qu'on aille postuler à des concours d'entrepreneuriat, il faut qu'on aille se renseigner s'il n'y a pas des groupes, des assos qui nous aident. Donc tu vois on a eu cette démarche tout de suite parce qu'on sait que ça marche dans le sport donc on a voulu la même chose dans le monde de l'entreprise. Et quand tu creuses, eh ben il y a une mine d'or, mais vraiment de solutions, tu as des réseaux partout, tout le temps en France, en online, des clubs d'entreprise, des gens qui sont prêts à donner de leur temps. Donc voilà, c'est comme tout, il faut chercher, mais je pense que l'entourage c'est la clé.
- Speaker #1
Je te propose qu'on attaque la troisième et dernière partie, que j'appelle aller un peu plus loin C'est quoi ta morning routine ?
- Speaker #0
Ma morning routine qui n'est pas figée et qui n'est pas fondée, c'est moi qui trouve un petit peu ce que j'aime. Encore une fois, c'est un travail parce que j'observe. Tu vois, il y a des matins où le réveil sonne, je suis directe sur les réseaux sociaux. Je sais que quand j'observe le reste de ma journée, c'est un peu catastrophique puisque j'ai la tête pas du tout réveillée. Et je sens que je n'ai pas donné à mon corps... le bon shot de vitamines dès le matin. Donc ça m'arrive et c'est complètement ok, c'est comme dans le sport. C'est pas vrai qu'un athlète est hyper carré, droit dans ses routines. Et c'est d'ailleurs l'exception qui confirme la règle, c'est quand justement il y a un déséquilibre qu'on devient motivé et boosté pour retrouver l'équilibre. Donc c'est génial d'avoir des moments où on sort de sa routine pour revenir de manière consciente dans sa routine. Donc quand je fais les choses super bien, que je me sens bien, généralement le matin, mon réveil sonne, j'essaie de ne pas toucher mon portable jusqu'au petit déjeuner, parce qu'il se passe quand même de longues minutes avant le petit déjeuner. Donc voilà, je vais essayer de respirer. La respiration, j'y reviens, mais j'aimerais insister parce que c'est quelque chose qu'on peut tous faire et c'est un cadeau qu'on peut tous se faire. Ça dure 5 à 10 secondes. C'est vraiment une inspiration plein poumon, une rétention en haut de quelques secondes, une expiration plein poumon et une rétention. poumons vides quelques secondes en bas, on fait ça deux trois fois et c'est game changer honnêtement mes journées elles sont trop bien grâce à ça donc après avoir fait ça je me lève et j'essaye de de checker dans ma tête les petites missions principales et les deux trois objectifs que je vais me donner dans la journée puis après c'est parti tu vois c'est hyper court c'est rapide et j'essaye aussi de me dire d'être consciente dans tous mes mouvements on parle de routine Tu sais, les questions que j'ai souvent, c'est alors, c'est quoi ta routine pour gérer ton stress ? C'est un peu ce que tu m'as demandé, mais toi, c'est plus matinal. Et j'explique qu'une routine, ce n'est pas super bien, parce que c'est très machinal et réflexe. Ce qui veut dire qu'on fait les choses sans réfléchir, et on les fait machinalement, parce qu'on a dit, voilà, le café, c'est tout le temps dans cette tasse, j'utilise cette capsule, je la pose à tel endroit. Ce qui fait que pour le cerveau, ça ne sert à rien. C'est une habitude, oui, c'est une habitude un peu toquée. Alors que si on dit, ok, tout ce que je vais faire ce matin jusqu'à sortir de ma maison, je le fais avec conscience, c'est-à-dire je prends mon café, je sens le café, je regarde vraiment dans ma bouche si c'est plutôt chaud, très chaud, un peu tiède, très froid, ça c'est génial parce que ça éveille tes sens, ça stimule ton cerveau et tes neurones et ça te rend plus performant en faisant simplement de la méditation active, on va dire. C'est ça la méditation, c'est être à 100% dans ses cinq sens.
- Speaker #1
C'est hyper intéressant. Comment tu t'inspires un peu, pas au quotidien, mais comment tu fais aussi travailler ta curiosité, ton cerveau ? Est-ce que tu écoutes des podcasts ? Est-ce que tu lis beaucoup ? Comment tu t'ouvres et tu tailles l'esprit ?
- Speaker #0
Alors les podcasts, je suis une très grosse consommatrice de ce média parce que je trouve que c'est disponible partout, tout le temps. Moi qui voyage beaucoup, c'est aussi pratique. Mais là encore, les podcasts, c'est à toi de chercher, parce que c'est important d'ouvrir ta curiosité. Donc ça, ça m'arrive de chercher des mots-clés. J'ai un petit carnet, je note tout. Et parfois, il y a un sujet qui me parle, je vais dans la rue, je vois un nom, un mot que je ne connais pas, je le note et je vais me renseigner. Donc ça, c'est aussi mon petit boulot de veille constante, on va dire. Et sinon, j'essaye de... Alors le réseau, c'est très important pour mes conférences, notre formation et le sport. Mais j'essaye de me dire que toutes les personnes que je rencontre, il faut que j'en ressorte avec un truc qu'elle m'a apporté. Et parfois, je sais si dans les cocktails un peu mondains, parfois tu as toujours ce bonhomme qui te tient un peu la cheville, la jambe pardon, qui te tient la jambe et qui te raconte sa vie, la vie de tes enfants, tout ça. Même dans ces moments-là où j'aurais envie de m'éclipser mais je n'y arrive pas tellement, je me dis non, j'ai à trouver quelque chose là qui t'apporte. Et tu en trouves toujours un. Ça peut être... Il t'apprend un sport, il te donne un contact, il te donne un aperçu sur ta prestation que tu viens de faire. Et ce qui fait que j'ai l'impression de toujours ressortir gagnante de mes journées, alors même que si je n'avais pas observé ça, je me dirais Oh là là, tu as passé trois heures encore là-bas Oui, mais encore une fois, c'est avec quelles lunettes tu regardes tes journées, avec quelles lunettes tu regardes ta vie, et tu peux décider de voir du positif partout.
- Speaker #1
Je profite de t'avoir avec moi. J'ai fait du tennis de table pendant très longtemps à moyen bon niveau, maintenant je fais du squash. Alors tu vois, j'ai un gros souci, c'est qu'en fait à un moment donné je décroche. milieu fin de set je décroche et ensuite je me remets dedans mais pendant ce temps là j'ai déjà perdu 4 à 5 points comment tu fais toi pour rester focus et pas perdre en niveau de concentration pendant un match
- Speaker #0
Le décrochage, c'est déjà trop tard. C'est comme boire quand on a soif, c'est trop tard. Donc ça, c'est une endurance de lucidité. On a tous ce problème dans le monde pro ou dans le sport. Et bien, encore une fois, c'est une écoute. Donc dans le match, par exemple, si on parle sport, mes matchs à moi, ça dure 15 touches. 15 touches, c'est très long. Alors, vous ne savez peut-être pas ce que ça fait, mais c'est très long. Et effectivement, comme toi, j'ai des sauts de concentration. notamment sur la moitié et les trois quarts du match parce que c'est un moment un peu de flottement où le match n'est pas encore terminé, j'ai donné beaucoup d'efforts le score n'est peut-être pas serré. Quand c'est serré, généralement on reste un peu accroché mais en fait j'essaie de repérer encore une fois une petite radio interne de mon état d'engagement et parfois sur la piste et bien je me sens bien je me sens lente ou je me sens pas réactive ou je me sens lourde ou bien ça peut être aussi une pensée qui n'a rien à voir avec les screams qui arrivent. Là pour moi, tout ça c'est des signes d'alerte. Si là quand tu fais du squash, tu te dis attends j'ai rendez-vous avec qui demain à 9h ? Là ça veut dire que tu es en train de sortir. Et ce n'est pas trop tard, c'est peut-être le moment de couper. Donc nous dans le sport, on est des spécialistes de la coupure de match. Au foot, vous avez très bien l'image en tête, mais dans mon sport c'est pareil, j'ai des cheveux longs, quand je vois que ça m'arrive, je lève la main et je dis à l'arbitre est-ce que je peux refaire ma queue de cheval ? Il me laisse la refaire. Et là c'est un moment où il ne faut pas perdre de temps. Ce n'est pas parce que tu as réussi à avoir ta pose que c'est gagné. Là, c'est le moment de revenir à l'instant présent. Comment tu fais ? Encore une fois, tu te connectes à tes sensations. J'ai chaud, j'ai froid, je me sens lourde, légère, elle est où ma pointe ? Il y a combien au score ? te poser des questions qui te ramènent à l'instant présent. Donc, encore une fois, c'est de l'écoute et de la prise de risque de prendre des pauses parce que des pauses, on a tous un lacet à refaire ou une petite pause café, une petite pause technique aux toilettes.
- Speaker #1
Je donne pas mal aussi de cours que je fais avec des étudiants qui ont ton âge. Si tu devais leur donner un conseil par rapport à des sportifs qui doivent se lancer dans l'entrepreneuriat ou... des jeunes de 20, 23 ans qui doivent se lancer, qu'est-ce que tu leur dirais ?
- Speaker #0
De se renseigner de l'incubateur le plus proche, et aussi de ne pas avoir peur de prendre des risques, c'est un peu bateau, mais je veux dire par là qu'il y a l'investissement financier dans des projets, c'est essentiel, et ça représente quand même un engagement. Mais on peut trouver des astuces pour ne pas investir financièrement tout de suite dans un projet et en fait ne pas avoir peur d'avoir une marge d'avance. C'est-à-dire que moi, je commençais à vendre mes conférences avant même d'avoir investi dans la création de la boîte. Avec notre formation avec Eva, on a commencé à en parler avant même de l'avoir créée parce qu'en fait, ça va donner des premiers feedbacks, des premiers retours, des premiers prospects. Et c'est un truc qui va te motiver dans les missions. Mais c'est aussi un truc qui va rassurer. Savoir que des gens valident le projet, savoir que des gens croient au projet, forcément, ça te libère et tu te dis, OK, je peux investir cette somme, je peux investir ce temps.
- Speaker #1
OK. Jade, elle est un peu délicate, je trouve, à poser cette question, mais tu penses déjà à l'après carrière sportive ?
- Speaker #0
Je dirais plutôt que je pense au pendant, parce qu'on parle souvent, enfin, moi, j'ai très souvent cette question, tu vas faire quoi après ? C'est quoi ton projet reconversion ? Mais en réalité dans un sport amateur, on prépare cet après pendant. Parce qu'on n'est pas salarié, on n'est pas rémunéré. Donc on a déjà ce statut un peu précaire qui fait qu'on est obligé d'avoir ses doubles casquettes. Et puis aussi parce que ça peut s'arrêter rapidement le sport. Et puis dernière chose, c'est parce que moi ça me plaît en fait. Et je ne me verrais pas faire que de l'escrime. Si tu veux quand même que je réponde à cette question, c'est-à-dire quand j'aurai plus de 30 ans, l'idée serait...
- Speaker #1
Ça, s'il te plaît.
- Speaker #0
Je veux dire par là que ce n'est pas tout de suite. Mais j'espère sincèrement que Edge Unlimited, notre entreprise de formation, aura une envergure internationale, tout comme mes conférences. Je rêve de faire des TEDx un peu partout dans le monde pour parler de ce transfert. pour moi qui traversera les générations entre le sport et l'entreprise.
- Speaker #1
De coup, c'était ma question, c'est quoi tes objectifs et tes ambitions pour ta boîte ? Si je résume, c'est la faire grandir et lui donner une dimension internationale.
- Speaker #0
Oui, c'est ça, toucher un maximum de collaborateurs, vraiment convaincre de ce lien étroit, convaincre qu'écouter le récit d'un champion, c'est inspirant. Et même moi, je le fais. On parlait tout à l'heure de comment je fais pour m'ouvrir. Je lis énormément d'autobiographies. Je ne lis d'ailleurs que ça. Mais je lis des autobiographies d'athlètes, j'écoute des podcasts, des vidéos, parce qu'en fait, les sportifs, ils ont cette capacité à être un peu sur deux, c'est vrai. Mais d'avoir la... la prétention d'oser faire ce qu'ils veulent quand ils veulent. C'est-à-dire que s'il y en a une qui dit Mon truc à moi, c'est d'écrire mon journal intime tous les jours. Mon truc à moi, c'est de manger six fois par jour. Ronaldo qui fait des micro-siestes tout le temps. Et en fait, tout le monde parle de sa façon de faire parce qu'il pense que c'est la meilleure façon de faire. Et c'est ça qui est génial dans le sport. C'est pour ça qu'il y a énormément de données, énormément de vidéos, d'interviews des athlètes. C'est parce que... On sait que chaque champion a sa particularité. Et donc, c'est intéressant de tous les écouter parce qu'il y a forcément un truc qui nous inspire. Tout ce que je fais aujourd'hui, il y a peut-être quelque chose que j'ai créé moi, mais sinon, c'est des choses que j'ai piochées par-ci, par-là. Donc, tout le monde peut le faire.
- Speaker #1
Et tu as déjà eu un peu des pensées limitantes en disant, je suis hyper jeune pour intervenir dans cette entreprise. Des mecs qui ont, je ne sais pas combien d'années de bouteille. Je ne suis peut-être pas légitime. Ça t'arrive ?
- Speaker #0
Évidemment, au début de mes conférences, quand j'avais 20 ans et que j'étais devant des cadres qui avaient 40-50 ans, c'était hyper impressionnant pour moi. Je me suis posé cette question, mais c'est marrant parce que ça n'a jamais été limitant pour moi. Parce que tout de suite, je me suis dit Attends, pourquoi tu es là ? Tu es là parce que tu parles de ton expertise à toi. Et donc j'ai choisi de... Parce que ça, c'est mon regard, mais il y avait également le regard des autres. Il y a énormément de personnes. qui avant de me connaître et d'écouter mes conférences me disait mais t'es pas un peu jeune pour faire ça ? Et donc j'ai pris le parti de, encore une fois, mettre la communication au centre de mon activité. C'est-à-dire que je monte sur scène, encore aujourd'hui, et je dis eh bien voilà, j'ai 23 ans, je suis escrimeuse, je suis pas là pour vous apprendre votre métier, vous avez beaucoup plus d'expertise que moi dans votre domaine, par contre moi, j'ai une expertise, qui est le sport de haut niveau. Et aujourd'hui, je ne suis pas coach, je suis là pour vous transmettre mes astuces que j'utilise dans mon quotidien. Et si ça peut vous inspirer, c'est top. Si ça peut vous donner des idées, c'est génial. Mais voilà, je vous amène mon expertise. Et du coup, j'exprime pourquoi je suis là et tout de suite, la conversation se fait facilement.
- Speaker #1
On arrive quasiment à la fin du podcast. Je vais te poser une dernière question avant de faire la conclusion avec toi. Je vais tenter un truc que je n'ai pas fait sur les autres. parce qu'on n'a pas trop parlé grande distribution, retail, etc. Toi, c'est quoi ton magasin préféré là où tu aimes bien faire tes achats plaisir ?
- Speaker #0
J'aime les magasins dans lesquels je peux rester longtemps et qui m'emmènent dans un univers. Je suis très créative donc j'aime beaucoup l'échicultura, j'aime beaucoup aller à l'école, Nature et découverte aussi. En fait, je cherche dans un magasin de vivre une vraie expérience client, de passer du temps. Je vais très peu faire les boutiques, je vais très peu faire les magasins. Donc quand j'y vais, tu vois là récemment, je suis allée chez Ikea. Et j'adore parce que tu sens que tu as un client. C'est vrai que tu passes dans tous les rayons et ils le font très très bien. Mais en fait, j'adore me projeter. J'adore, ça me fait rêver ce genre de magasin.
- Speaker #1
Écoute, c'est hyper intéressant. Je prends note pour Cultura. Je te propose qu'on termine et qu'on passe à la conclusion. Est-ce que je peux te laisser le mot de la fin ?
- Speaker #0
Oui, bien sûr, avec grand plaisir. Le mot de la fin. Le mot de la fin, en ce moment, j'aurais envie de dire deux choses qu'on a déjà dites, mais c'est important de résumer. Cultiver la passion, donc animer ce petit feu qu'il y a en soi, et être ambitieux. ne pas écouter les autres qui vous freinent ça c'est un peu bateau et puis je dirais tiens se réinventer je conseillerais à tout le monde de trouver un truc là, demain à faire, qui change de son quotidien, ça aussi j'aime bien, moi j'adore, je fais un recueil de toutes mes premières fois et j'adore ajouter de nouvelles lignes c'est trop bien, c'est stimulant ça te... ça t'ouvre de nouvelles portes. Donc voilà, je proposerais à tout le monde, dans le mot de la fin, de trouver une petite chose à faire qui change dès demain.
- Speaker #1
Ok, écoute, je prends note et je m'y engage. Je ne sais pas ce que je vais trouver, mais je pars là-dessus. Super ! Jade, je te remercie beaucoup. J'ai vraiment adoré t'écouter. J'ai trouvé ça hyper inspirant. Et moi, pour le coup, je vais garder ce que tu disais avec cette notion un peu d'agressivité, de s'écouter, de sentir quand on est un peu en baisse de régime pour retrouver du mordant. Je te remercie à nouveau pour ta participation.
- Speaker #0
Merci à toi.
- Speaker #1
Je vous dis encore merci pour votre écoute et surtout à très bientôt pour un nouveau rendez-vous dans Pour toutes ces bonnes raisons. D'ici là, prenez soin de vous, prenez soin de vos linéaires et continuez à nourrir votre passion. Et je vous fais un petit rappel, chaque épisode sort un jeudi sur deux, alors n'oubliez pas de vous abonner pour ne rien manquer des prochains épisodes.