- Speaker #0
Le podcast du Retail est propulsé par Retail & Detail,
- Speaker #1
cabinet de conseil et de formation au métier du commerce.
- Speaker #0
Bonjour et bienvenue dans le podcast du Retail. Je suis Sylvain Audrin, un des artisans de ce podcast dédié au commerce d'aujourd'hui et de demain. Nous sommes un collectif d'experts et de passionnés du retail. Aujourd'hui, je reçois Adrien Bernard. Adrien est un expert du merchandising. Mais Adrien est aussi podcasteur, avec pour toutes ses bonnes raisons. Professionnellement, nous avons la même passion, le commerce. Et nous couvrons des territoires qui sont communs. Les assortiments, le category management, l'analyse data, le concept magasin, et bien sûr, le merchandising. Aussi, nous avons décidé de croiser nos podcasts avec des interviews croisées, ou comment approfondir chacune de nos expertises respectives. Et pourtant, le merchandising est parfois, même trop souvent, le parent pauvre du commerce avec peu de moyens. Et c'est un levier de croissance démontré et mesuré. Avec Adrien, nous avons donc visité toutes les attentes clients shoppers qui font les différents angles du merchandising. Ils veulent gagner du temps. Donc un merchandising rationnel grâce au planogramme, à l'analyse data et aux bonnes clés d'entrée. Mais ils veulent également de l'émotion et vivre le merchandising visuel ou merchandising de séduction. Et enfin, ils veulent consommer plus responsable et mieux informé. Et ce sont les prises de parole du merchandising client. Bref, un voyage complet dans le monde passionnant du merchandising si riche et si varié qu'on comprend aisément pourquoi Adria est si passionnée. Et ne ratez pas ! Son podcast croisé avec Karine Olivotti et Fabien Foulon. Le sujet, la data au service du merchandising et de l'offre. Une de nos spécialités chez Retail & Detail. Bonne écoute ! Alors bonjour à tous ! Aujourd'hui, j'ai le plaisir de recevoir Adrien Bernard. Dans le podcast du Retail, Adrien est un expert et un consultant en merchandising. Eh bien bonjour Adrien et bienvenue dans le podcast du Retail.
- Speaker #1
Bonjour Sylvain, écoute, merci beaucoup pour l'invitation. Bonjour aussi aux auditeurs et ravi en tout cas de partager ma passion du merch.
- Speaker #0
Alors Adrien, en plus d'être un expert et un consultant en merchandising, tu es aussi effectivement fondateur d'un podcast sur le merchandising et ce podcast s'appelle Pour ces bonnes raisons. Et donc on a décidé de croiser nos deux podcasts parce qu'on a des activités professionnelles qui sont complémentaires. mais aussi parce que nous avons des visions qui, elles, sont communes. Alors aujourd'hui, on va parler merchandising, à la fois dans le retail, mais aussi avec une vision marque. Et on va en parler en alimentaire et en non alimentaire, puisque tu as l'expérience sur les deux domaines. Mais on va commencer par parler de toi, ce qui n'est pas le plus facile généralement. Est-ce que tu peux nous décrire ton parcours professionnel, d'où tu viens et ce que tu as fait jusqu'à maintenant ?
- Speaker #1
Alors moi, j'ai commencé ma carrière du côté de Lille. Donc très axé marketing, mais tout de suite marketing dans le retail avec Boulanger. J'ai eu la chance de commencer un magasin, puis ensuite d'intégrer les services centraux et puis de faire du merchandising à mon, de travailler également sur le projet. À l'époque, c'était le rachat, ça remontait à quelques années, mais c'était le rachat de Planète Saturne par Boulanger. Et du coup, j'étais dans l'équipe qui faisait la bascule d'identité visuelle des magasins Saturne en Boulanger. J'ai fait ça quelques temps, puis ensuite je suis venu sur Bordeaux. C'était la création du service Merch pour l'enseigne Cultura. J'ai fait ça quelques années également. Ensuite, je suis passé chef de produit sur l'univers enfant et directeur du merchandising de l'enseigne pendant quelques années. Depuis quelques temps, j'ai lancé mon entreprise et mon accompagnement sur le merchandising. Tu as eu la chance d'évoluer dans différents environnements et puis surtout d'avoir une vision 360 du merch à la fois stratégique et opérationnelle.
- Speaker #0
Et dans deux très belles enseignes qui sont particulièrement performantes d'ailleurs dans le sujet du merchandising. Alors aujourd'hui, tu es indépendant, tu as créé ton activité de conseil il n'y a pas très longtemps. Qu'est-ce qui t'a amené à sauter le pas ?
- Speaker #1
Écoute, il y avait plein de bonnes raisons pour sauter le pas. Je pense qu'au fond de moi, j'avais envie d'un peu toucher à autre chose, d'avoir des secteurs un peu différents et surtout d'écouter, parce que je pense que j'avais une fibre entrepreneuriale qui sommeillait en moi depuis quelques temps. Et tout ça, en plus de devoir me centrer sur des projets qui étaient vraiment alignés avec de la performance commerciale. Je voulais un peu m'éloigner de missions avec des enjeux un peu politiques ou plutôt d'égo qu'on peut avoir en interne. J'avais vraiment envie de re-choisir un peu mes collaborations avec du sens et puis surtout aller créer de la valeur. Ça, ça me manquait. J'avais besoin en tout cas de recréer de la valeur, aussi bien pour les marques que pour les distributeurs.
- Speaker #0
Et enfin, pourquoi ce podcast pour toutes ces bonnes raisons ? Et puis aussi, pourquoi ce nom qui m'a intriguée ?
- Speaker #1
Bon, alors il y a deux versions, on va dire. La première, c'est que j'ai choisi ce nom-là parce que je suis un grand fan de l'émission qui veut être mon associé. Et la saison dernière, j'utilisais beaucoup cette formule et ça m'avait marqué. Du coup, je me suis dit, tiens, on peut peut-être faire du lien avec du merch. Et ça tombe bien parce que mon podcast, c'était vraiment l'idée, l'envie de valoriser plein de non-dits du retail et du merch. Et pour toutes ces bonnes raisons, de parler de leviers fondamentaux, de croissance, mais souvent invisibles. Voilà. Et donc, c'était une sorte de petit clin d'œil par rapport à tout ça et de bien comprendre, en tout cas, les intentions derrière l'action.
- Speaker #0
Et alors, pourquoi un peu de tout ça ?
- Speaker #1
Écoute, à la base, c'était plutôt pour chercher un peu de la visibilité et puis d'appuyer un peu mon expertise. Et puis, en fait, je me suis rendu compte que c'est un super média, à la fois pour rencontrer plein de personnes intéressantes comme toi, faire des belles découvertes. et puis C'est hyper stratégique aussi par rapport au développement de mon accompagnement. Pour toutes ces bonnes raisons, j'ai bien fait d'écouter ma compagne qui m'a poussé à le faire il y a quelques mois.
- Speaker #0
Parlons maintenant de notre sujet, le sujet du merchandising. Je suis un peu comme toi, je trouve que c'est un sujet qui est toujours insuffisamment valorisé, alors que c'est un vrai levier de croissance et c'est un vrai levier de préférence client. Et j'ai adoré tes derniers posts sur LinkedIn où tu disais stop au bricolage. Je voulais qu'on commence peut-être par redéfinir un peu les fondamentaux. Alors, c'est quoi, toi, ta définition du merchandising ?
- Speaker #1
Je vais te parler de cette question. En fait, je me suis rendu compte qu'elle n'était pas si simple que ça, de poser une définition du merch. Si on est très théorie et qu'on remet un peu le nez dans les livres, souvent, c'est le bon produit au bon endroit, en bonne quantité. pour certains c'est plutôt comment rendre l'offre visible, compréhensible, il parle quasiment de science en tout cas pour le client. Moi, je suis peut-être un peu moins littéraire et j'aime bien parler d'un outil. Un outil parmi une grande boîte à outils pour générer du business et surtout pour faciliter l'acte d'achat du client. Voilà en tout cas moi comment je vois le merch, c'est un outil. Faciliter l'acte d'achat du client,
- Speaker #0
je trouve que c'est une bonne définition. Alors tu l'as déjà dit, et c'est aussi pour ça qu'il y a plusieurs définitions, en fait il y a plusieurs types de merchandising. Est-ce que tu peux nous détailler rapidement les différentes classes de merchandising que tu as ?
- Speaker #1
En règle générale, trois grandes typologies, trois grands items majeurs du merch. Alors tout ce qui est merchandising de séduction, qui vient toucher à l'expérientiel en magasin, la valorisation de l'offre, via la théâtralisation et la scénographie. Donc ça c'est vraiment le merch de séduction. Il y a le deuxième point qui est plutôt le merge appelé de gestion. Comment je viens optimiser mon linéaire ? Comment je viens chercher de la performance et de la rentabilité ? Comment je viens aussi améliorer la productivité de mon magasin à travers mon merchandising ? Le merchandising d'organisation, comment est exprimée l'offre en linéaire ? Comment je guide mon client à travers un parcours d'achat fluide et impactant ? Comment j'organise mes usages, mes unités de besoins à travers mon linéaire ? Tout ça, c'est l'organisation. Et à cela, je rajoute un quatrième qui diffère un peu de ce qu'on peut voir, lire. Moi, je l'appelle le merge client parce que, d'ailleurs, je me pose toujours la question de comment le merge parle au client. Comment je continue à donner de la valeur à l'offre ? Comment je prends la parole en linéaire ? Comment je raconte une histoire ou je donne accès à de l'information ? Tout ça, en tout cas, je le mets dans le merge client.
- Speaker #0
C'est intéressant parce que toi, tu commences par le merchandising de séduction. Alors que moi, dans mon histoire, j'ai commencé par l'alimentaire. Je suis ensuite venue à non alimentaire. Donc, typiquement, je commence par la gestion et je finis par la séduction. C'est intéressant de voir que le merchandising de séduction, c'est quand même le roi du non alimentaire. Alors, si on regarde un peu quels sont les enjeux justement du retail, j'allais dire du retail, puis aussi quand tu es industriel, quels sont les enjeux du merchandising ? Mais en tout cas... Quels sont les enjeux auxquels le merchandising peut répondre aujourd'hui, qui est quand même une période difficile pour tous les commerçants et aussi pour les marques ?
- Speaker #1
C'est aussi la difficulté du merch, c'est que c'est un peu à la croisée des chemins finalement. Tout a une traduction linéaire, tout a une traduction à travers le merchandising. Et donc, côté alimentaire, on peut se dire, on a des sujets de comment je favorise ma rotation, comment j'optimise pour éviter du gaspillage, comment je prends mieux la parole et comment je suis efficace d'un point de vue promotionnel, comment je donne en tout cas un maximum de visibilité, comment j'ajuste aussi un peu cet effet accordéon en fonction des saisonnalités, la place que je donne aux produits qui tournent et comment je réduis ceux qui tournent moins bien. comment je valorise aussi tous ces nouveaux usages qui sont émergents. Tout ça, c'est une traduction merchandising. Et finalement, côté alimentaire, si je dois résumer tout ça, c'est comment je fais gagner en efficacité et comment je touche plus fortement le chopeur. Tout ça, en tout cas, pour la partie alimentaire. Pour la partie non alimentaire, c'est un peu différent parce qu'on a plutôt un merge qui doit répondre à des sujets de comment il va créer l'envie, comment en tout cas on vient être. attractifs en magasin à travers des mises en scène, des théâtralisations. Comment mon merch, en tout cas, peut me permettre de faire aussi une montée en gamme. Comment j'améliore la qualité perçue de ma gamme et de mon assortiment. Comment, en tout cas, je vais vers un parcours, j'ai envie de dire, figital. Petite parenthèse, petite passerelle pour mon ami Maxence Dissler. Mais voilà, en tout cas, comment je lis mon magasin physique et mon magasin... mon site web, et puis voilà, toute la dimension prix. Il y a beaucoup de démarches de pricing côté compté normal. Donc c'est comment, en tout cas dans un contexte un peu complexe, d'un point de vue consommation et vigilance de prix, comment le merch peut aussi accompagner ça. Donc si je résume pareil, de la même façon, c'est comment le merch vient donner de la valeur à l'offre.
- Speaker #0
Quand tu parles de Fijita, qu'est-ce que tu entends derrière cette dimension ?
- Speaker #1
En fait, je trouve qu'il y a un super enjeu, c'est comment mon magasin physique, il n'est pas décloisonné du site web. Et comment moi, j'ai finalement une expérience unifiée, comment j'ai accès à la même typologie d'informations, aux mêmes produits, alors que je suis en magasin. Donc il y a vraiment cette dimension, comment je viens décloisonner tout ça. Et voilà, c'est un sujet sur lequel on a beaucoup discuté avec Maxence, qui est plus que picousé au digital, mais c'est hyper intéressant. Et ce n'est pas juste mettre des QR codes dans un rayon, c'est bien au-delà et ça doit vraiment transpirer d'une vraie stratégie et de vrais partis pris des enseignes.
- Speaker #0
Alors, on a vu le merchandising, c'est une discipline qui concerne à la fois le retail et les marques. Et moi, je dis souvent, en fait, tout va se passer dans la qualité de l'échange. entre eux, qui n'est pas toujours évident, que ce soit en alimentaire ou en non alimentaire. Alors toi, de ton expérience professionnelle, comment tu évalues la collaboration entre le retail et les marques ? Et puis surtout, est-ce que tu as des exemples de succès ? Je me rappelais en préparant le podcast de « Quand existait l'Institut français du marchand d'asile » , il y avait les fameux maîtres d'or et on avait tous envie d'aller récupérer un maître d'or. Alors aujourd'hui... Il y a d'autres instances pour le merchandising. En tout cas, comment toi, tu vois la qualité de la collaboration ? Est-ce que tu la vois toujours exister ? Est-ce que tu la vois décliner ? Sur quoi il y a des points positifs ? Sur quoi il y a des manques ?
- Speaker #1
C'est une question qui était hyper intéressante. Et en plus, j'ai des exemples concrets de ce qu'il ne faut pas faire avec un client qui est dans cette démarche. Mais déjà, je pense que quand on a une vraie démarche client, Une marque, en tout cas, ne doit pas être juste en recherche d'améliorer sa part de linéaire ou d'aller chercher la visibilité. Déjà, ça permet en tout cas de prendre les meilleures décisions d'implantation. Et puis, quand il y a une co-construction retail marque, enfin distributeur marque, pardon, en fait, on est vraiment sur une démarche gagnant-gagnant et c'est à la fois très profitable pour le client et son confort d'achat et son expérience, mais également d'un point de vue business. Donc, moi, je suis un fervent défenseur et un fervent militant de la co-construction. distributeurs marques.
- Speaker #0
Et alors, qu'est-ce qui manque pour bien travailler ensemble, de ce que toi, tu vois ?
- Speaker #1
Écoute, je pense que c'est ce côté peut-être customer-centric. C'est-à-dire, voilà, on n'a pas... En tout cas, quand des sujets comme ça sont posés sur la table, on a tendance à penser que c'est normal, que business, sortie caisse, images de marques, etc. Et du coup, on fait, en tout cas, mon sens, on fait les mauvais particuliers. les mauvais choix merchandising. Et je trouve que le liant, c'est toujours le merchandising. C'est comment, dans une démarche Catman ou dans une démarche un peu de collaboration marque et distributeur, comment on place ce garde-fou qui est le merchandising, qui permet de... Forcément, mettre des garde-fous d'un point de vue opérationnel et garantir en tout cas une bonne implantation et une bonne réussite opérationnelle, mais surtout d'y mettre cette traduction, cette orientation client final. Et je trouve que quand on a d'un côté de la bonne collaboration, de la co-construction et en plus un merge qui soit intégré très en amont dans la démarche, déjà on a de bons outils pour aller chercher de la perte.
- Speaker #0
Donc on oublie un peu ces intérêts. Aux uns et aux autres, on essaie de penser client et en général, finalement, ça marche et on est vraiment dans le win-win du merch. Il y avait moi peut-être un point qui me semblait devoir manquer parfois, tu me confirmes si c'est vrai ou si ce n'est pas vrai, c'est toute la partie data. Alors tu vas me dire, je suis un peu obsessionnelle sur le merchandising de gestion, mais je trouve qu'on a aujourd'hui les moyens d'objectiver ce qu'on fait. Et je trouve qu'on n'est pas du tout… dans un esprit collaboratif réellement sur l'échange de data, quelle que soit la taille des marques, qu'elles soient petites, moyennes ou grandes.
- Speaker #1
En tout cas, l'accès à la data est devenu indispensable pour toute démarche merchandising. Et voilà, en tout cas, il faut décloisonner cet accès à l'information et ça permet forcément d'avoir une force de frappe plus forte. Et non, non, il faut accéder à toute cette data. Et tu as raison en tout cas d'être obsessionnel sur la data.
- Speaker #0
c'est incontournable et puis je pense toujours à l'exemple en Asie tous les retailers ils donnent la data ils ne la vendent pas ils la donnent c'est entre guillemets un service qu'on rend toujours au service du client et je trouve que c'est beaucoup plus sain que les
- Speaker #1
pratiques commerciales potentiellement qu'on a en Occident parce que ce n'est pas franco-français non mais tu vois c'est un exemple encore qui est frappant voilà j'accompagne une autre marque et Et tu vois, dans le discours, moi, je parle de sortie caisse. Eux, ils parlent de quantité d'implantation et de commande. Donc, ce n'est pas du tout le reflet du client final. Même là, tu vois, le fait de ne pas avoir accès à cette data, ça montre que c'est deux vocabulaires, deux visions qui vont peut-être dans le même sens, mais qui sont quand même différentes, fondamentales.
- Speaker #0
Et oui, c'est la différence entre le sell-in et le sell-out, à condition d'avoir le sell-out. Ce qui n'est pas du tout le cas pour toutes les marques. Alors, si on parle aussi un peu du merchandising appliqué au e-commerce, moi, c'est un sujet qui m'intéresse beaucoup. J'ai même fait une thèse sur le sujet du e-merchandising il y a quelques années. Pour toi, c'est quoi les points d'attention particuliers ? Et finalement, c'est quoi la différence du merchandising entre un site et un magasin ? Et comment éventuellement on peut faire des liens entre les deux ?
- Speaker #1
Tu vois, je trouve ça extrêmement intéressant. Et c'est souvent une question qu'on me pose. Moi, j'ai tendance à les opposer alors que tu as raison, il y a vraiment des synergies, il y a des passerelles qui doivent être faites. D'un côté, je pense qu'on a vraiment une démarche de comment j'optimise mon espace pour vendre plus. Et de l'autre côté, peut-être en e-commerce, comment j'optimise mon expérience pour convertir plus. Donc, on a en tout cas des vocabulaires et des outils qui sont différents, des critères de performance qui sont aussi différents, même des contraintes, il faut se le dire. Mais en tout cas, l'enjeu commun et la passerelle, c'est l'expérience user et en tout cas l'expérience client qui doit être unifiée. Donc, que ce soit en magasin ou sur le site, quoi qu'il en soit, je dois retrouver aussi cette même logique de gamme, cette même façon peut-être d'implanter les valeurs de marque, la même clarté. Enfin bref, je dois en tout cas avoir ce côté unifié. Donc, j'ai envie de dire, c'est dans le geste métier, on est sur des choses qui sont différentes. Mais par contre, la finalité et la mentalité, elles doivent être la même. C'est penser client et penser performance.
- Speaker #0
Donc, on peut partir du principe que les clés d'entrée sont souvent les mêmes.
- Speaker #1
Oui et non. Mais en tout cas, j'ai été un militant dans mon ancienne vie de mettre à dispo la data merchandising pour les équipes e-commerce parce que les équipes merch allaient beaucoup plus loin qu'une simple nomenclature et parfois retravaillaient, retraduisaient en tout cas les unités de besoin pour que ça colle vraiment aux attentes du client. Donc, l'idée, c'était ce qu'on arrivait à mettre en place. la segmentation et la logique d'implantation en magasin qu'on puisse éventuellement la retrouver sur le site web. Donc, en règle générale, ça peut se faire. Parfois, on se retrouvait avec toujours pareil, 20% ou 10% de familles un peu particulières qui travaillaient différemment en magasin et sur le web. Bon, tant pis, on s'adaptait, mais en règle générale, on a un vocabulaire merge qui peut être largement appliqué pour le web. Donc, il y a une vraie data et je milite en tout cas pour décloisonner la data merge. les équipes immergent.
- Speaker #0
Et je pense que ça marche aussi dans l'autre sens.
- Speaker #1
Également, parce que ça c'est pareil, ça me fait lien avec une expérience, c'est que les équipes immergent me détectaient en amont les tendances à travers les mots-clés, et donc tout de suite on pouvait être proactif et en... en réponse avec une mise à jour de planogramme ou d'implantation et d'anticiper. Tout ça, on concerne avec les acheteurs forcément, mais on essaie en tout cas de remonter la pendule et d'être près de jour J.
- Speaker #0
Dans les entreprises où toi tu as travaillé ces derniers temps, en général, les équipes sont quand même toujours séparées. Est-ce que de ton expérience, on pourrait imaginer d'avoir des équipes qui soient communes ? Des merchandiseurs, mais qui travaillent aussi bien avec du physique et du digital, des data analysts qui vont croiser les données d'un univers avec l'autre, ou est-ce que ça reste quand même des fondamentaux un peu différents et des équipes un peu différentes ?
- Speaker #1
Je pense qu'en effet, le geste métier, la technicité, elle est toujours un peu cloisonnée parce que le métier de merch est forcément différent d'un métier de... de e-merch, mais le travail collaboratif, le travail en catégorie ou en groupement de famille, enfin voilà, on met le terme qu'on veut, mais c'est forcément bénéfique, que ce soit sur bien comprendre les tendances de marché, comprendre en tout cas les enjeux de l'autre. Donc voilà, moi je suis un fervent militant de décloisonner en tout cas les périmètres et les frontières et travaillons ensemble pour la catégorie et pour la performance et pour le client. Non, non, je suis... profondément convaincu de ça.
- Speaker #0
Alors parlons justement de ces clients, on va les appeler les shoppers. Quelles sont les attentes aujourd'hui des shoppers que tu identifies et qui vont avoir un impact, qui vont changer finalement ta façon de faire du merch, que ce soit dans un univers ou dans un autre ?
- Speaker #1
Ce que je remarque, du moins ce que j'arrive à identifier, c'est forcément très compliqué, mais je trouve et je ressens en tout cas des clients qui sont devenus des experts. En fait, je vais même plus loin, je pense qu'ils connaissent les recettes du commerce. Et donc maintenant, on ne peut plus leur faire des mauvaises surprises en rayon. Donc voilà, ils ne sont plus novices. Et en plus de ça, ils ont plein d'attentes. Et voilà, ils veulent de la simplicité parce qu'ils n'ont pas envie de passer leur après-midi ou leur journée à trouver le produit. Donc ils veulent de la simplicité, ils veulent aussi de la clarté. Et je trouve en tout cas qu'on a des clients qui sont en recherche de sens. Ils sont en attente de prise de parole par rapport à de l'éco-responsabilité, peut-être de l'authenticité du local. En tout cas, des choses qui viennent toucher leur valeur. Donc, je pense qu'aujourd'hui, on est plutôt avec des clients qui font des actes d'achat avec plus d'émotionnel, plus réfléchi et surtout plus engagé. Et ça, désormais, ça doit aussi transpirer dans le geste métier du merchandiser.
- Speaker #0
Tu as des exemples ? en tête de modification ou d'inflexion sur un dossier merge qui serait inspiré de cette façon du client que ce soit vers plus d'efficacité, de simplicité, gain de temps, ou à l'inverse aussi, une recherche d'information, plus de sens, comme tu le dis.
- Speaker #1
Je n'ai pas là comme ça un exemple, mais en tout cas, il y a deux choses. Il y a des vrais sujets de rationalisation des gammes. C'est qu'aujourd'hui, on arrive aussi à un point de rupture de quel est l'intérêt de mettre autant de produits dans un linéaire, si ce n'est de complexifier l'acte d'achat et de donner mal à la tête à notre client. Donc, on a un sujet là-dessus de rationalisation qui est vertueux puisque ce n'est pas parce qu'on met plus de produits qu'on vient dégrader, en tout cas, la performance. Donc ça, c'est une démarche que je vois de plus en plus. En tout cas, c'est une recherche, une stratégie qui est en place. Et le deuxième aussi, c'est par rapport à tout ce qui est ancrage local. Comment je valorise ma... production locale, comment je valorise en tout cas l'artisan du coin et comment en tout cas je donne de la valeur à l'offre avec une prise de parole en linéaire sur le local, voire même sur la partie écoresponsabilité éthique, etc. Tout ça en tout cas, c'est des choses que je vois de plus en plus en magasin.
- Speaker #0
Pour en parler un peu de rationalisation, c'est vrai que dans le cadre de l'optimisation commerciale, les retailers, ils veulent toujours tenter de réduire leurs assortiments pour que ça leur coûte. coûtent un peu moins cher. Mais je trouve qu'il y a parfois un fondamental qu'on oublie, c'est la fameuse unité de besoin, où finalement, tu prends une unité de besoin et tu en as six différents. C'est exactement la même chose, où il y a une telle subtilité de différence que finalement, ça ne fait pas de différence par rapport au client. Et à l'inverse, tu as une unité de besoin qui est absente. J'ai fait des courses, je cherchais une pâte feuilletée, et je cherchais une pâte feuilletée sans gluten. J'avais six pâtes feuilletées. Mais par contre, il n'y a pas le sang gluten. Et je trouve que cette notion d'unité de besoin se pose à la question, quels sont les clients, les différents clients ? Et est-ce que je réponds à tout le monde ? Et est-ce que je ne suis pas en train de dupliquer cinq ou six fois la même unité de besoin ? Je trouve que c'est vraiment un réflexe.
- Speaker #1
Quand tu es devant un rayon, tu vois le référencement qui peut être fait à l'affect ou plutôt avec des parties prix commerciaux, etc. et des enjeux de marge arrière. Tu vois, à l'inverse, des rayons qui sont plutôt bien construits avec une démarche qui est structurée, sur laquelle on s'est posé. On a fait une démarche, en tout cas, d'unité de besoin. En tout cas, on a posé des réflexions, de se dire, OK, jusqu'où on va, quelle profondeur on va donner à tous ces usages. Donc, c'est toujours intéressant de passer un peu de temps devant les rayons.
- Speaker #0
Et je voulais rebondir aussi sur l'ancrage local, parce que ça fait quand même de nombreuses années maintenant que nos shoppers, ils nous disent, on veut du local, on veut du local, on veut du local. Globalement, dans la distribution classique, qu'elle soit alimentaire ou non alimentaire, on lui en donne... pas beaucoup, même si on en parle beaucoup, finalement, on ne les voit pas beaucoup, ce qui fait qu'ils vont ailleurs. Ce serait quoi pour toi les solutions, justement, pour donner à voir plus cette offre locale, au-delà du fait d'en avoir un peu plus, mais en tout cas de la valoriser et de lui donner la visibilité qu'elle mérite ?
- Speaker #1
Je vais expliquer cette question. À mon sens, il n'y a pas d'outil magique, mais je pense que déjà collaborer avec les équipes terrain, les écouter, les intégrer en tout cas dans... Dans ce genre de réflexion, ça ne peut qu'apporter du positif sur une démarche d'ancrage local, à la fois pour la sélection des produits, et puis surtout pour la façon dont on souhaite l'exprimer et la place qu'on souhaite lui donner. Donc je pense qu'il y a plein de méthodologies, il y a plein de façons d'aborder le sujet, mais le fond de tarte, c'est l'intégration des équipes terrain là-dessus.
- Speaker #0
Tu as tout à fait raison, je suis sûre qu'on peut leur faire confiance, ils vont les trouver les solutions, parce qu'il n'y en a sans doute pas une. en tout cas l'attachement qu'eux vont avoir aux produits à leur permettre de trouver les bonnes solutions et puis sur les attentes des shoppers il y a un truc qui me sidère toujours et en particulier sur du non alimentaire c'est ce que j'appelle le côté instagramable il faut faire du beau même aujourd'hui pour faire du beau y compris dans de la mise en scène du shopper ce qui peut être encore un peu plus réveillant
- Speaker #1
Du coup, ça fait le lien avec ta précédente question où j'ai attaqué en parlant de merch de séduction. Et ce n'est pas anodin parce qu'on a, en tout cas, un métier que je retrouve qui reprend un peu de puissance, qui est celui du visuel merch, qu'on retrouve de plus en plus intégré dans des équipes merch en amont et en centrale d'achat. Donc, ce n'est pas anodin. C'est que derrière, il y a une vraie démarche de séduction et de théâtralisation de l'offre. Donc, oui, il y a un côté Instagramable. C'est vrai que je ne l'avais jamais exprimé comme ça. l'instagrammable du merch, mais on pourrait dire ça, oui.
- Speaker #0
Alors, comment tu vois les changements du merchandising, à la fois dans ta pratique, peut-être aussi dans ses outils ? On va d'abord parler peut-être du passé, puis tout à l'heure, on parlera aussi de comment tu vois l'avenir, en fait.
- Speaker #1
Je trouve alors que c'est un métier qui est en constante évolution, mais qui est intéressant parce qu'à mon sens, il évolue à la fois dans sa mentalité et dans la façon d'aborder les problématiques et les enjeux. mais aussi qui évolue tout doucement, mais en tout cas qui évolue aussi d'un point de vue outil. Donc ça, c'est hyper intéressant. Ce que je vois, en tout cas, ce que je trouve intéressant, c'est que côté retailer, je ressens en tout cas un vrai retour au basique pour aller retrouver de la performance. Et finalement, on est en train de se dire aussi, le merch, ce n'est pas juste une image du linéaire, c'est quand même un levier de business. Donc il y a un vrai, en tout cas, retour, je trouve, au basique et de se réappuyer sur des planogrammes. de se rappuyer aussi sur la data. Tu l'évoquais tout à l'heure. Mais voilà, en tout cas, je trouve ça extrêmement intéressant. Et je suis toujours surpris quand je vois certaines enseignes qui font des planogrammes uniquement pour des petites têtes de gondole ou pour justement uniquement rassurer le chef de produit ou les magasins. Je trouve qu'ils sont un peu à côté, malheureusement, parce que derrière, voilà. le planogramme est revenir sur la puissance de cet outil. C'est un vrai axe pour aller chercher de la perf. Et côté Indus, voire Marc, je vois en tout cas des acteurs qui sont engagés dans la création, non pas de packaging, mais plutôt de l'expérience, de l'expérience différenciante, qui s'ouvre en tout cas de plus en plus sur le client final. Finalement, on est en train de glisser tout doucement vers des démarches catégorales que je trouve extrêmement intéressantes. c'est que finalement le merch il est vraiment hybride. Il y a à la fois la combinaison de connaissances produits, du shopper, de la maîtrise technique, de la maîtrise opérationnelle. Donc voilà, ça c'est quelque chose qui évolue constamment et qui se renforce.
- Speaker #0
C'est ce qui fait la richesse de ton métier.
- Speaker #1
Exactement. Et je pense que c'est ça, au tout début, ce qui m'a le plus plu, c'est ce côté opérationnel, plus stratégique, plus d'avoir les mains dans la gondole avec le client à côté. C'est hybride, en fait. C'est le terme.
- Speaker #0
Je me suis posé une question un peu provoque. Je me suis posé la question de savoir comment évoluer le savoir-faire. Dans les équipes, que ce soit côté industriel et côté retailer, est-ce que c'était un métier où on avait perdu du savoir-faire ou est-ce qu'à l'inverse, on avait gagné du savoir-faire ou est-ce que, tout bêtement, ça dépend des entreprises ? Comment tu vois le niveau merchandising évoluer dans les entreprises que toi tu as ?
- Speaker #1
Je n'ai pas un panel complet de toutes les enseignes et de toutes les marques, mais en tout cas, de ma fenêtre, je vois une baisse. En tout cas, je vois une baisse de savoir-faire. J'ai le sentiment qu'on avait en tout cas des merchandisers qui étaient avec plus d'expérience et plus de technicité. Et aujourd'hui, plutôt pas un désengagement, mais en tout cas, on ne sait pas où mettre le curseur. Est-ce que le merchandiser, il est plutôt sur de la production de planogrammes ou il est plutôt sur de la gestion de projet ? Et donc, tu vois, ça, j'ai le sentiment que ce n'est pas encore bien sec dans certaines organisations. Et pour d'autres organisations, le merch est plutôt rattaché à du marketing. donc on est plutôt sur sur des profils ou du moins un savoir-faire qui est parfois un peu éloigné de la réalité terrain. Donc, on se retrouve un peu avec des langages différents. Donc, il y a un vrai sujet de positionnement des équipes merch et de fait du savoir-faire. Donc, fort de tout ça, c'est aussi pour ça que j'ai lancé mon accompagnement. Mais malheureusement, j'ai envie de dire, c'est très dépendant et très disparate.
- Speaker #0
La deuxième question que je me suis posée, c'est... Et je pense que c'est un débat sans fin. Où est-ce qu'on joue l'adaptation locale ? C'est-à-dire, on fait des beaux planogrammes en centrale, on est hyper fiers, on a fait ça avec beaucoup de professionnalisme, on a analysé toutes les datas dans tous les sens. Puis à un moment donné, il faut qu'il arrive en magasin. Et là, qu'est-ce qu'on donne comme latitude ? Et comment on travaille cette dimension terrain ? En fait,
- Speaker #1
ce que je disais à mes équipes à l'époque, ne soyons pas des ayatollahs du planogramme. À un moment donné... Voilà, ce qui est le plus important, c'est le respect, en tout cas des métrages, le respect de la logique d'implantation. Déjà, rien que ça, c'est garantir une belle poche de chiffres et du confort et de l'efficacité d'achat. Mais après, ce qui était forcément évident, c'est que toute notre démarche merchandising, en tout cas, mes équipes étaient extrêmement intégrées avec les équipes terrain. Donc, à la fois dans la prise de décision, la construction. Rien que ça, en fait, finalement, cet ancrage local, on l'inclut dans notre structure merch. Mais oui, c'est sûr qu'après, c'est une vraie politique d'entreprise. Est-ce qu'on veut appliquer, j'ai envie de dire, bêtement des planogrammes ou à l'inverse, laisser un peu de latitude et un peu plus de confiance aux équipes terrain pour qu'elles s'adaptent en fonction de spécificités ? Voilà, j'ai envie de dire, une fois qu'on s'est dit ça, le juge de paix, c'est le client et la performance.
- Speaker #0
Et puis, on a parlé un tout petit peu des outils. En tout cas, les outils sont quand même beaucoup digitalisés ces dernières années. Comment, toi, tu vois les choses ? Qu'est-ce qui va dans le bon sens ? Qu'est-ce qui va dans le moins bon sens ? Qu'est-ce qu'il faut utiliser ?
- Speaker #1
Je me pose souvent, et depuis quelques ans, la question de « est-ce que mon métier va être mangé par ChatGPT ? » Je me pose naturellement cette question, mais je vois une transformation, je vois des beaux leviers pour transformer et accélérer le merch. Que ce soit des outils qui existent ou qui vont venir, je pense qu'ils vont vraiment nous aider le merch à être beaucoup plus… plus réactif, en tout cas adapté, ajusté en temps réel. Je pense aussi à la possibilité de faire des tests plus rapidement. Je pense à du Retail VR qui permet en tout cas de faire des projections, des modélisations plus rapidement sans passer par des phases de proto. Donc ça, c'est plus que bénéfique. Sûrement des outils pour accélérer aussi la personnalisation selon son... du local ou selon des spécificités magasins. Mais je pense qu'il y a plein de choses qui arrivent, qui sont en train d'évoluer. Néanmoins, je suis confiant parce que c'est toujours des outils qui sont plus facilitants pour la prise de décision et qui font gagner du temps. Mais quoi qu'il en soit, je pense que l'humain et la réflexion du merch, elle sera toujours là pour appuyer et cliquer sur le bouton. En tout cas, on aura toujours besoin d'humains pour ce côté émotionnel. raconter une histoire, storytelling. Moi je vois plutôt quelque chose de positif.
- Speaker #0
Alors du coup, on parle déjà de l'avenir et pas seulement du passé ou du présent. Donc tu as parlé un peu de ChatGPT. Il y aura peut-être d'autres outils. Comment tu vois, et si tu pouvais faire une liste entre guillemets à ChatGPT, voilà de quoi moi j'aimerais pouvoir disposer pour faire mon métier. Demain, qu'est-ce que tu mettrais sur ta liste au Père Noël ?
- Speaker #1
Je pense qu'il y a plein de choses. Plus sérieusement, c'est comment travailler, comment s'appuyer sur… un maximum de data et fluidifier, faciliter en tout cas l'analyse. Comment modéliser plus vite ? Comment récupérer en tout cas les dimensions produits plus vite et de manière plus massive ? Finalement, comment j'ai un agrégat de données et comment mon outil vient me modéliser tout ça de manière fluide et efficace ? Je pense qu'il y a plein de pistes de réflexion, il y a plein de choses à... à venir. Et puis, il y a ce que l'on disait tout à l'heure aussi, comment je viens peut-être avec des outils d'IA, comment on décloisonne et comment on ajoute des données qui sont peut-être exclusives au web, sur du comportement client qui n'est pas que en magasin. Donc, il y a plein de choses à croiser.
- Speaker #0
Donc, finalement, sur des choses assez basiques, puisque tu parles de base de données client, c'est comment ça peut faciliter la circulation de la donnée pour que l'intelligence humaine puisse l'utiliser plus facilement. Moi, je pensais aussi à l'adaptation des planogrammes. Entre guillemets, tu fais un planogramme sur six éléments et tu lui dis maintenant tu me fais le 5, le 4, le 3 éléments et voilà les quelques règles qu'il faut que tu puisses appliquer et puis pas être obligé de le faire à la main.
- Speaker #1
Il y a plein de pistes, mais oui, l'adaptation locale, ça va être un vrai sujet.
- Speaker #0
Alors, on en a parlé un peu et c'est un sujet... qui m'importe beaucoup, c'est l'environnement. Et tu en as parlé plusieurs fois, comment on donne du sens et comment le merchandising peut aussi avoir un impact là-dessus. Quels sont les impacts que toi tu vois ? Est-ce qu'il y a des bons exemples d'impact environnemental ou d'impact du merchandising sur un meilleur type de consommation ? Est-ce que toi tu as des exemples en tête ? Peut-être même dans des podcasts que tu as faits, parce que j'ai vu que tu as fait un podcast sur... Le merchandising de la seconde main avec Marjorie Biawas, qui est une spécialiste de la seconde main dans le détail.
- Speaker #1
C'est hyper intéressant de discuter avec elle. Et tu vois, moi, ce que j'ai apprécié le plus dans cet épisode, elle m'a vraiment fait rendre compte que la seconde main, ça ne doit pas être finalement perçu comme de la seconde main. C'est un produit, limite, c'est devenu un produit neuf. OK, il a eu une histoire, il a eu une vie avant, mais ça reste un produit, entre guillemets, qui doit être traité comme du neuf. C'était hyper intéressant d'avoir son point de vue là-dessus. Mais en tout cas, oui, aujourd'hui, il y a deux choses. Il y a comment je traite mon mobilier d'un point de vue environnemental, comment je m'assure qu'il soit sur des matériaux qui soient peut-être plus conformes et plus safe par rapport à l'environnement, mais aussi d'anticiper l'après. Ce n'est pas uniquement j'équipe mon magasin, mais c'est aussi qu'elle va être la vie. après la vente, la vie après l'implantation, donc comment peut-être on peut revaloriser, est-ce qu'il y a des circuits qui existent derrière, ça c'est hyper intéressant de se poser sur ce genre de questions et puis deuxième axe c'est tout ce qui est produit d'occasion, produit seconde main, etc, quelle place et où je l'implante, est-ce que je suis encore sur une démarche de je l'isole pour montrer que je fais de la seconde main parce que j'ai envie de revendiquer ça à mon client, ou est-ce que je suis déjà dans l'après en disant quoi qu'il arrive j'ai une vision et en tout cas, j'ai un parti pris de l'unité de besoin d'une certaine façon d'implanter. Et donc, je viens mixer à la fois mes produits neufs et mes produits qui ont déjà du vécu. Donc ça, c'est aussi une belle démarche et une belle réflexion au merchandising. Et puis, le dernier point, j'ai envie de te dire, c'est quelle histoire, quelle prise de parole tu vas amener dans ton magasin, dans ton parcours client. Comment tu informes, comment tu donnes de la valeur à l'offre. Plein de choses, en tout cas, qui doivent être réalisées.
- Speaker #0
Et tu vois de bons exemples ? Parce que je suis convaincue qu'on fait changer le comportement du consommateur vers une consommation plus responsable, à condition de lui donner de l'information. Et en préparant le podcast, je me suis dit quels exemples moi je donnerais et je sèche un peu, en fait, qui fait ça bien ? En fait,
- Speaker #1
je vois plein de choses, je vois plein de petites intentions à droite, à gauche. Mais tu vois, ce n'est pas anodin si naturellement, je n'ai pas une enseigne ou une marque qui viendra comme ça sur le haut de la pile. Donc, c'est un vrai sujet en tout cas. Je pense qu'il y a encore beaucoup de tâtonnements et ça va être intéressant de voir quelle enseigne va réussir à bien se dégager là-dessus.
- Speaker #0
En réfléchissant quand même, je me disais, tiens, il y en a un que j'adore. Et en plus, qui fait ça depuis des lunes, que tu connais forcément, parce que toi, tu viens du Nord, mais si tu habites Bordeaux aujourd'hui, c'est Oterra. Oterra avec son kilomètre pour dire, je suis locale, je vais te dire combien j'ai fait de kilomètres pour arriver jusqu'à...
- Speaker #1
Tout ce genre d'informations. Mais c'est rigolo que tu parles d'Oterra, parce que ça va faire partie de mes éléments de réponse dans quelques minutes.
- Speaker #0
On a travaillé pour Ausha et c'est une enseigne qu'on aime vraiment beaucoup. Et puis, je pensais à un autre exemple. Peut-être que c'est Leclerc qui veut absolument mettre une note environnementale, en tout cas sur ses produits repères. Quand on voit le succès du Nutri-Score, c'est vrai que finalement, ce serait pas mal. Puis, il y a des trucs tout bêtes où je me dis que c'est bizarre. Ce serait quand même une info vachement intéressante. J'ai découvert que les yaourts d'Anon, en tout cas certains yaourts, En pot PET, qui a donc une recyclabilité qui est très supérieure à un pot de yaourt classique en polystyrène. Sauf que c'est écrit nulle part. Il faut que tu les cherches, il faut que tu le saches. Tu les cherches et que tu viennes dans le rayon pour les chercher. Il n'y a aucune info qui va te donner cette information-là. Donc oui, il y a...
- Speaker #1
Il y a plein de choses à faire.
- Speaker #0
Oui, il y a beaucoup de PLV, d'ILV pour informer. Il faut vraiment qu'on s'y mette tous. industriels, distributeurs et puis conseils comme nous pour donner finalement plus d'informations et plus de clés, de choix à nos shoppers.
- Speaker #1
Je pense que c'est en effet dans toutes les réflexions stratégiques, c'est pas juste à m'en dire, on va rajouter une colonne ou une case quel est mon impact environnemental, ça doit être de fait dans les plans d'action et dans le geste métier, donc ça doit être naturellement inclus et t'as raison, il y a encore plein de choses à proposer et à trouver.
- Speaker #0
Alors, on va parler aussi de toi, de ta pratique, de ton activité de consultant. Donc, j'avais envie que tu nous racontes, c'est quoi ta proposition de service ? Quelle est ta cible ou qu'elle se met-elle ici ?
- Speaker #1
Aujourd'hui, si j'essaye un peu de résumer mon accompagnement, finalement, c'est comment je vais rendre vos linéaires, tes linéaires ultra performants. Donc, finalement, aujourd'hui, j'accompagne beaucoup de marques et de distributeurs sur toute la verticale merchandising. à la fois sur le cadrage stratégique jusqu'à l'exécution terrain. Entre les deux, il y a forcément plein d'étapes, il y a plein d'accompagnements sur de l'analyse, de la réflexion, en tout cas de linéaire, de la prise de parole. Je suis en tout cas sur toute la verticale. Mais là où je fais vraiment la différence, c'est sur l'efficacité des planogrammes. Comment je viens construire des implantations qui vendent, pas juste des rayons avec des produits qui sont posés sur de la condole. C'est vraiment en tout cas ma proposition de valeur. Je ne suis pas là pour faire joli, entre guillemets. Je suis vraiment là pour aller chercher de la performance. Et donc, comment on vient générer du business, comment j'optimise en tout cas chaque mètre carré, comment j'aligne mon offre sur le client final pour aller chercher de la performance. Donc, en résumé, c'est comment je transforme un linéaire en machine à business. Et donc, aujourd'hui, j'ai plusieurs typologies clients, des marques qui ont besoin en tout cas du merge pour animer. de la force de vente ou pour mieux travailler avec les distributeurs. J'ai forcément les distributeurs qui sont en recherche de performance et qui se posent en tout cas des questions pour dérouler les croissances ou également pour accompagner et animer des réseaux de franchise. Et donc, voilà, ils s'appuient en tout cas sur ce genre d'expertise.
- Speaker #0
Et puis pour finir, je voulais savoir, c'est quoi tes modèles à toi ? Qui sont selon toi les meilleurs en merchandising en termes d'entreprise ? que ce soit... côté retailer ou côté distributeur. Peut-être un exemple en alimentaire et puis un exemple en non alimentaire.
- Speaker #1
Je parlais d'Othera tout à l'heure et ça tombe bien parce que je voulais en parler. Oui, comme je suis originaire du Nord, ça me parle. J'ai connu leur concept il y a bien longtemps. Et côté de chez moi, il y a un Ausha qui a ouvert il y a quelques temps. Donc, j'ai vraiment accroché avec ce modèle et je trouve que c'est la promesse. En tout cas, je la retrouve. Elle est efficace, ou en tout cas d'un point de vue client, je me sens vraiment comme au marché mais en intérieur. J'ai de la bonheur, j'ai des assortiments qui sont intéressants, j'ai une vraie qualité perçue. C'est toujours un vrai plaisir de faire mes courses et de passer dans ce magasin. Pour moi, je les mets en modèle de performance de point de vente. Et le deuxième, ça va sûrement te faire sourire, et je pense que ça fait toujours sourire quand j'en parle, mais c'est Noroto. Je suis un fervent fan de cette enseigne. J'ai toujours trouvé ça hyper intéressant, parce qu'on est quand même sur des produits qui sont, pour moi, complexes ou peu émotionnels. De l'huile de moteur, ça ne nous fait pas vibrer, mais pour autant. Je trouve qu'à chaque fois, c'est ultra lisible, c'est fonctionnel, c'est efficace. Et vraiment, j'ai toujours plaisir, quand je remonte à Lille, de faire un tour au Noroto de Fashtoumini et de voir un peu les nouveautés du service Merch et voir s'il y a des évolutions de concepts. Tiens, voilà, ça fait partie de ma routine. Non, non, c'est une très, très belle enseigne.
- Speaker #0
Alors, on arrive à la fin de cette interview et au podcast du Retail, on a quelques questions signatures et en particulier. Tu es la première, parce que nous sommes attachés aux acteurs qui ne font pas juste du commerce, mais un commerce plus juste. Alors, c'est quoi pour toi un commerce juste ?
- Speaker #1
Alors, j'imagine qu'il y a plein de choses à apporter là-dessus. Mais naturellement, j'ai envie de dire que c'est un commerce qui apporte de la transparence, mais vraiment de la transparence totale. D'où vient le produit ? Comment il est fabriqué ? Comment est répartie la richesse entre les acteurs ? Il y a plein de choses, et moi, en tout cas, c'est quelque chose sur lequel je suis de plus en plus attentif.
- Speaker #0
Et la deuxième question, c'est est-ce qu'il y a une entreprise ou une personne qui t'a ou qui t'inspire tout particulièrement ?
- Speaker #1
Je vais citer deux personnes. Il y en a une, j'en profite parce que je sais qu'il écoute beaucoup de podcasts quand il fait ses activités de bricolage, etc. Donc, il s'appelle Jordan et j'en profite pour le remercier puisque c'est lui, en tout cas, à l'époque, qui m'avait fait confiance quand j'étais encore vendeur chez Boulanger et qui m'a en tout cas... initié au merch et m'a pris en alternance. Finalement, il a conditionné ma vie professionnelle et puis il m'a vraiment beaucoup apporté. Donc voilà, pour moi, c'est quelqu'un qui m'inspire et qui est extrêmement passionné par le merch. Donc voilà, j'en profite pour lui faire cette petite dédicace. Et puis la deuxième, j'ai envie de dire Thibaut Le Saffre. Du coup, au DG de Noroto, j'ai expliqué juste avant ma passion pour les magasins. Donc j'en profite pour lui faire un petit signe. et en tout cas de pouvoir échanger avec lui avec grand plaisir.
- Speaker #0
Et puis enfin, une startup que tu suis et que tu aimerais faire découvrir à nos autres ?
- Speaker #1
L'année dernière, à Tech4Hit, j'ai eu la chance de rencontrer VoxTrend. VoxTrend, en tout cas, c'est une startup qui vient analyser les feedbacks des clients et les avis clients, Internet, etc. à travers de l'IA. Je les ai découverts sur le papier, il n'y a pas forcément de lien avec mon accompagnement, mais pour autant, depuis on est vraiment en réflexion et on essaie en tout cas de câbler ces deux univers. On travaille en ce sens et j'aurai sûrement le plaisir de pouvoir partager un peu nos idées dans quelques temps.
- Speaker #0
Eh bien, bienvenue à Vox Trend en anticipation, sûrement dans ton pot de piaf ! Merci beaucoup Adrien, merci pour cet entretien approfondi sur le merchandising. Je suis sûre qu'il y en a plein qui ne connaissaient pas le merchandising et qui ont découvert sa richesse. C'est à la fois de la stratégie, c'est du terrain, c'est aujourd'hui et c'est aussi prévoir ce que demain le client aura envie. Donc un très très beau métier et qui crée de la valeur, tout le monde.
- Speaker #1
Merci beaucoup en tout cas pour l'invitation et puis de m'avoir donné la possibilité de partager tout l'intérêt du merch dans le business.
- Speaker #0
Et puis à bientôt sur le podcast du Retail, mais aussi dans le tien. Donc, on aura le plaisir d'être, nous aussi, interviewés pour toutes ces bonnes raisons dans quelques jours ou quelques semaines.
- Speaker #1
Exactement. Je vous attends de deux pieds fermes.
- Speaker #0
Merci beaucoup. Bonne après-midi à toi.
- Speaker #1
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