- Speaker #0
Vous vous entendez souvent parler de RSE, même si on ne sait pas toujours ce que c'est. Vous vous entendez dire aussi que la RSE c'est compliqué à mettre en place et que c'est coûteux, voire anxiogène pour une entreprise. Dans ce podcast, on va démystifier cette fameuse responsabilité sociétale des entreprises. On va aller à la rencontre des acteurs du changement inspirant. On va explorer des réussites concrètes, comme les échecs d'ailleurs, parce que c'est souvent dans l'échec qu'on apprend le plus. Le but ? Vous démontrer que la RSE est une vraie source d'opportunités passionnantes. On va donc vous parler de ces boîtes qui s'engagent, font bouger les choses, participent au changement en ayant un impact positif et qui le disent ou qui ont besoin qu'on le dise et qu'on le fasse savoir. Pourquoi c'est cool ? La RSE focus sur JetSolidaire qui a fait le pari fou d'allier aviation privée et RSE.
- Speaker #1
Bonjour à tous, on se retrouve aujourd'hui dans un épisode un peu spécial de Pourquoi c'est cool ? La RSE. On va plonger dans un domaine qui à première vue semble loin des valeurs de durabilité et de solidarité, l'aviation privée. Alors je sais que certains d'entre vous ont peut-être tiqué Un jet privé est la RSE, vraiment ? Mais c'est précisément là que réside l'intérêt. Dans un secteur pointé du doigt pour son empreinte carbone, il est encore plus crucial de mettre en lumière ceux qui s'efforcent de faire la différence. C'est le cas de Sébastien Decaigne et de son entreprise JetSolidaire. Je ne vais pas vous mentir, je me suis posé la question d'inviter dans ce podcast une entreprise de jet privé. Mais en discutant avec Sébastien, j'ai été convaincu de son engagement et par sa transparence. Il est à contre-courant des idées reçues, il apporte de la solidarité dans le luxe. prouvant que même les secteurs les plus critiqués peuvent être le théâtre d'innovation sociale significative. Chacun en pensera ce qu'il veut et c'est aussi le but. Créer le débat et donner la parole à tous les types d'engagement, tant qu'ils sont sincères. Donc Sébastien, merci de nous recevoir. On est ici au Bourget. Pourquoi ce lieu ?
- Speaker #2
Pourquoi ce lieu ? Tout simplement parce que ce matin, j'ai accueilli des clients au Bourget. Ils devaient partir très rapidement pour du business.
- Speaker #1
Est-ce que vous pouvez nous parler un peu de votre parcours ? et de la jeunesse de Jed Solidaires qui vous a motivé à créer cette entreprise.
- Speaker #2
J'ai fait des études d'ingénieur et pendant mes études d'ingénieur à Poitiers, j'ai eu une opportunité pour partir avec une association dans un bidonville aux Philippines pendant un mois. Et ça, c'était une expérience extrêmement marquante pour moi. Je n'avais jamais vécu quelque chose d'analogue. Un des souvenirs les plus marquants, c'est au bout d'une dizaine de jours, j'ai pu aller chez les voisins de la famille qui m'hébergeait et les voisins avaient une douche. Le plaisir de pouvoir prendre une douche. Alors certes, c'était le dos fade, mais... tourner un robinet et avoir de l'eau qui coule sur sa tête. Alors que dans la famille où on était, il y avait juste des grandes bassines d'eau et on se lavait avec un bucket et tout. J'y repense de temps en temps le matin. Quand je prends ma douche, je me dis, on ne réalise pas la chance qu'on a ici. On va prendre une douche, tout simplement. Déjà ça. Donc ça a été vraiment une expérience très, très marquante. Entre-temps, j'ai terminé mes études d'ingénieur. J'ai commencé à travailler un petit peu dans l'aviation d'affaires. Et puis en parallèle, j'ai continué des engagements. Donc je suis parti. Avec coup de pouce humanitaire au Brésil, au Pérou, je me suis mis à faire des maraudes. Puis là, il y a eu une expérience encore plus forte. J'ai rejoint un CHS, un centre d'hébergement et de stabilité à Paris, où sont accueillies des personnes qui viennent de la rue. Elles viennent là pour se poser et pour essayer de repartir dans la vie. Et la particularité de ce CHS qui s'appelle Valgiros, c'est qu'habitent ensemble ces personnes qui viennent de la rue et des bénévoles, qui elles travaillent et tout. Donc moi j'étais là en tant que bénévole. Et je louais mes jets privés alors que je vivais avec des personnes qui venaient de la rue. Pour la petite histoire, souvent on m'a demandé, Sébastien, c'est pas trop difficile de vivre avec d'anciens SDF ? J'ai dit non, non, c'est pas si difficile que ça. Ce qui est difficile, c'est de vivre avec les autres bénévoles. Parce que finalement, l'autre bénévole qui, entre guillemets, est comme toi, on accepte un petit peu plus difficilement qu'il laisse traîner sa vaisselle, etc. La personne qui va de la rue, oh le pauvre, il a passé 20 ans dans la rue. Ça passe beaucoup plus facilement, on a beaucoup plus de facilité. Mais c'était vraiment deux années, plus de deux années, vraiment extraordinaires. Pendant cette période, j'ai eu plusieurs fois cette question. On me dit, Sébastien, toi qui connais aussi bien la pauvreté dans les rues de Paris, est-ce que tu trouves ça pas choquant de louer des jets privés à des personnes plus aisées, alors que, eh bien non, moi je trouve pas ça choquant du tout. Je vois l'utilité de l'avion d'affaires. Moi j'ai assisté, je me souviens, c'était un PDG du CAC 40 qui arrivait donc au terminal au Bourget. Le temps qu'il sorte de sa voiture, qu'il me dise bonjour, qui dépose sa mallette sur le tapis pour faire les contrôles et qui monte dans l'avion, une minute. Une minute, montre en main. Et l'avion était petit et tout, il est parti tout de suite. Les gardes-temps, les jets privés, c'est quoi ? Ce sont des machines à gagner du temps. C'est juste ça. Et on peut comprendre que des grands dirigeants aient besoin de gagner du temps. Alors en 2014, j'ai rejoint le conseil d'administration de l'association du Perguis Gilbert, donc bergerie de faucons, curé des Loubards pour ceux qui... qui le connaissent encore. Et lors du premier conseil d'administration, il y a quelqu'un d'autre qui me dit, mais Sébastien, tes jets, c'est une chance pour aider les plus pauvres. C'est un peu délicat, tu vois, je ne vois pas comment je vais accueillir un client à la sortie de son jet en disant, vous ne voudriez pas aider l'association du père Gilbert qui fait un travail formidable. Mais c'est là que l'idée a germé. Je me suis dit... J'ai envie de faire quelque chose. C'est vrai, j'aimerais bien parler de solidarité avec ces personnes qui ont la possibilité de faire davantage. Et c'est comme ça que, du coup, en mars 2015, j'ai créé JetSolidaire. L'objectif, c'était de collecter des fonds pour aider les plus fragiles.
- Speaker #1
On en parlait tout à l'heure. C'est vrai qu'à l'époque où vous l'avez créé, on parlait beaucoup moins du côté écologique, de l'impact carbone que dégagent des vols en avion privé. Aujourd'hui, c'est le cas, à juste titre aussi. Vous, comment vous abordez la question de votre empreinte carbone et qu'est-ce que vous faites pour la baisser au maximum ?
- Speaker #2
Au départ, c'était vraiment l'idée de la compensation carbone. Par la suite, on a évolué vers tout ce qui est contribution carbone. Mais au départ, vraiment, c'était compensation carbone. C'était dire, on émet une certaine quantité de gaz à effet de serre et puis après, on finance des projets qui permettent d'éviter... donc l'émission d'une même quantité de gaz à effet de serre dans un autre lieu. En 2017, j'ai créé une charte où j'encourage les gens à plutôt prendre le train et ne prendre l'avion d'affaires que s'il y a une réelle valeur ajoutée, ce qui est d'ailleurs le cas de la plupart des clients. Il y a différents moyens de réduire les émissions de CO2 de manière très pratique. La première chose à faire, c'est de trouver un avion qui a moins de vols de mise en place. Qu'est-ce que c'est un jet d'affaires ? C'est comme du taxi aérien. C'est-à-dire que l'avion arrive de quelque part, il vient vous chercher et vous amène là où vous voulez. Quand vous appelez le taxi, il arrive et il est vide. Sauf si vous allez à la borne de taxi. Donc là, évidemment, le taxi vous attend. Il n'a pas fait une route avant pour vous rejoindre. Donc un moyen très efficace pour réduire les émissions de CO2, c'est simplement d'essayer de choisir les avions qui ne vont pas avoir de vol de mise en place ou moins de mise en place. Ensuite, choisir des avions plus récents ou adaptés aux besoins, des plus petites cabines et tout. Forcément, ce sont des avions qui consomment moins et qui émettent moins de CO2. Donc c'est un excellent moyen de réduire les émissions. Aujourd'hui, l'idée aussi de JetSelidair, quand j'en parle avec des clients, Je fais le calcul des émissions précises d'un voyage en avion d'affaires. On peut dire que vos voyages ont émis sur telle année une dizaine de tonnes de CO2. Ça pourrait faire du sens d'apporter une contribution de 20, 30 ou 40 tonnes. L'objectif n'étant pas de faire le moins possible, mais d'avoir un impact. Ce travail est quelque chose qui est assez stimulant parce qu'on sait qu'on va apporter une contribution. Ce n'est pas parfait, mais ça mérite d'exister. Et puis, ça nous a permis de financer des beaux projets. Tout d'abord, les premiers avec qui on a travaillé, je tiens à les remercier, c'est la Fondation Goût de Planète, Yann Arthus-Bertrand. Il y a eu aussi de la compensation qui s'est faite avec leur projet. Et puis, plus novateur, on a versé une contribution carbone intéressante à Bleu Blanquer pour leur méthode écométhane. Donc, c'est assez surprenant de plonger dans le monde de l'agriculture quand on est dans le monde de l'aviation. Il y a un autre projet aussi. On a contribué au reboisement du bois de bale en Nouvelle-Aquitaine avec StockCO2. Ce qui est intéressant aussi, c'est si vraiment l'objectif, c'est de compenser pour compenser, alors l'intérêt, c'est de prendre les projets les moins chers qui existent. Et là, sur le marché, vous trouvez absolument tout. Tout est possible. Amener le client vers le financement d'un projet qui est beaucoup plus cher, c'est vraiment intéressant parce que là, du coup, le client choisit vraiment le projet. Il dit, je veux apporter une vraie contribution. J'ai un beau projet. projet qui est ici, j'aurais pu payer 100 euros, au lieu de ça je paye 1000, 2000, 3000 ou même plus pour avoir un impact. C'est quelque chose que je trouve passionnant dans mon travail, c'est d'amener les clients vers un impact le plus élevé possible pour la voiture.
- Speaker #1
Comment vous garantissez que la proposition de compensation carbone et d'engagement solidaire volontaire ne soit pas perçue comme un moyen de greenwashing ou de bonne conscience pour vos clients ?
- Speaker #2
J'avais noté une petite définition du... du greenwashing que j'ai trouvé sur internet. Donc ils écrivent Le greenwashing ou éco-blanchiment en français est une stratégie de marketing et de communication utilisée par certaines entreprises pour donner l'impression qu'elles sont plus respectueuses de l'environnement qu'elles ne le sont en réalité. Il faut savoir que JetSolidaire a été créé non pas pour essayer de permettre les vols, mais il faut revenir à ce que m'avait dit Manolo en 2014, les jet sont une chance. Et moi c'est ça que j'ai toujours eu envie de faire, c'est d'utiliser... mais JET pour mener des actions de solidarité. Alors, j'aimerais en faire davantage, parfois frustré, j'ai l'impression que je n'en fais pas assez, mais j'en fais déjà. Je me souviens à l'époque, quand j'ai créé JET Solidaires, je me suis toujours dit si JET Solidaires fait des millions et des millions d'euros de chiffre d'affaires, mais échoue sur la solidarité, alors JET Solidaires sera un échec complet. Voilà, ma stratégie, ce n'est pas une stratégie de marketing et de communication, mais ma stratégie, c'est de trouver un moyen pour aider les plus pauvres. C'est ça que je veux. Ma stratégie, c'est d'apporter une contribution pour l'environnement. Moi, je ne cherche pas à donner une image plus verte qu'elle n'est en réalité. J'essaye de faire ce que j'arrive à faire et j'espère que j'arriverai à en faire davantage à l'avenir.
- Speaker #1
Quels efforts vous déployez pour sensibiliser vos clients à l'importance de l'éco-responsabilité dans l'aviation privée ?
- Speaker #2
Déjà, la première chose, c'est avec le nom de JetSolidaire, la première question, c'est inévitable, c'est pourquoi JetSolidaire ? Et donc directement déjà, on rentre dans ce dialogue, dans cette discussion. Ensuite, comme je disais, en 2017, bien avant qu'on parle des problématiques environnementales, j'ai lancé ce chart de JetSolidaire qui figure sur les contrats d'affrêtement. Tout d'abord, il est marqué, privilégie le train ou les vols de ligne. lorsque l'avion d'affaires n'apporte pas de réelle valeur ajoutée, on essaye de choisir des avions adaptés aux besoins, on essaye de remplir les avions. C'était très amusant, l'autre jour, je voyais un grand dirigeant, il me listait presque la charte de lui-même en disant c'est toujours ce qu'on a essayé de faire Et c'était vrai. Il disait là, on a un voyage à planifier et tout, c'est impossible avec la ligne, voyons voir quelles sont les personnes qui pourraient tirer profit de ce voyage Donc, ça m'a vraiment, j'étais surpris d'entendre le... Presque le client récitait la charte alors que j'étais avec lui. Et puis après, privilégier les avions émettant le moins de CO2 et rentrer dans le dialogue avec JetSailder. Ça, c'est la charte de JetSailder.
- Speaker #1
Justement, c'est quoi la réaction de vos clients quand vous leur expliquez votre concept ? Et est-ce qu'il y a des clients qui viennent vous chercher juste pour ça ?
- Speaker #2
Il y a des clients qui sont séduits par la démarche de JetSailder et qui nous choisissent spécifiquement pour ça.
- Speaker #1
Est-ce que vous pensez que vos clients puissent se donner bonne conscience en utilisant vos services ?
- Speaker #2
Alors la question de la bonne conscience, c'est une question qui revient souvent. Et à vrai dire, je n'ai jamais rencontré de client qui soit venu vers JetSolidaire pour se donner bonne conscience. Ceci dit, si cela arrivait, je trouverais que ce serait très bien en fait. Ce serait superbe en fait que quelqu'un cherche à se donner bonne conscience en choisissant JetSolidaire. Pourquoi ce serait très bien ? Parce que ça veut dire que cette personne, elle a déjà une conscience. Et ça, c'est parce qu'il y a des personnes qui n'ont pas de conscience. vouloir se donner bonne conscience, ça veut dire que j'ai déjà une conscience. Donc pour moi, c'est une première étape vers davantage. Donc moi, les gens qui veulent se donner bonne conscience, elles sont vraiment les bienvenues chez JetSolidaire. Venez vous donner bonne conscience chez JetSolidaire. Et puis, on fera connaissance, on travaillera ensemble et on fera peut-être de grandes choses ensemble.
- Speaker #1
Quel est l'impact de vos engagements solidaires, volontaires ? Qu'est-ce que vous faites ? pour les plus démunis.
- Speaker #2
L'idée de JetSolidaire, c'est d'ailleurs ce qu'il y a dans les statuts de JetSolidaire, c'était de collecter des fonds pour aider les plus fragiles, financer des projets pour aider les plus pauvres. Il y a des clients, effectivement, lorsqu'ils voyagent, financent des projets. Je pense à un client, systématiquement, quand il voyage, il permet à un enfant malade d'être accompagné par Aviation Sans Frontières pour être guéri. Et puis, il y a un projet un petit peu fou que j'ai lancé en 2016. J'ai lancé l'idée des vols solidaires. Les vols solidaires, c'est quoi ? Dans l'aviation d'affaires, comme je l'expliquais, c'est du taxi aérien. Le taxi va chercher ses passagers. Par exemple, si vous réservez un jet d'affaires à Lorient et qu'il n'y a pas d'avion à Lorient, l'avion doit venir de quelque part. Par exemple, de Paris. Donc, ça veut dire que l'avion va voler à Ville entre Paris et Lorient pour faire ensuite le vol pour le client final. Et là, mon idée, c'était de dire, mais si on utilisait ces vols vides pour faire vivre une expérience forte et valorisante à des personnes qui sont en réinsertion. Majoritairement des personnes qui ont connu la rue, qui sont... sorties de la rue, très importantes, et qui montrent beaucoup d'estime de soi. Et l'objectif, c'est de les valoriser. C'était quand même assez audacieux de lancer ça dans le domaine de l'aviation d'affaires. Quand j'ai dit que j'allais débarquer avec d'anciens SDF au Bourget, on m'a quand même regardé avec des grands yeux. Voilà, les gens étaient assez sceptiques. Et puis, on l'a fait. En 15 ans d'aviation d'affaires, ce sont les moments les plus émouvants que j'ai vécu. C'était juste extraordinaire. Les témoignages des personnes qui ont voyagé disent plus que tout. Je sais Pierrot, qui est passé plus de 20 ans dans la rue. À la fin de son vol, à la fin de la journée, il m'a dit Mais Sébastien, c'est extraordinaire. Il ne m'a pas dit Qu'est-ce que c'est luxueux ? À aucun moment, il ne m'a dit Qu'est-ce que c'est luxueux ? Encore une fois, là, on s'imagine que les jets sont super luxueux et tout, alors que finalement, c'est comme une voiture avec des ailes. Il m'a dit Pierrot, tout le monde a été gentil avec nous. C'est ça qu'il a retenu de sa journée. Moi qui étais dans la rue, on ne me regardait pas. Maintenant, je suis sorti de la rue, mais là, tout le monde a été gentil avec nous. L'aviation d'affaires, c'est aussi beaucoup de services. On essaie de rendre service aux gens. Ensuite, l'objectif de ces vols solidaires aussi, c'est, voilà, on veut valoriser les gens et essayer de les aider. Quand on manque d'estime de soi, on ne prend plus soin de soi. J'explique bien aux gens qui vont faire un vol solidaire, vous allez aller au Bourget, etc. Il n'y a pas besoin d'être en costume, même s'il y a certains, je me souviens, quelqu'un qui voulait absolument être en costume, mais vraiment, il faut être propre et présentable et tout. Et il y a quelqu'un au départ d'un vol, il vient me voir, il me dit, Sébastien, avec un sourire, Sébastien, pour le vol d'aujourd'hui, j'ai un nouveau portage. Ça peut paraître anodin, mais ça veut dire beaucoup de choses. Ça veut dire j'ai pris soin de moi. J'étais à la rue, je ne prenais pas soin de moi. Là, j'ai pris soin de moi. Et puis après, l'expérience du vol en avion, c'est quelque chose de particulier. On vit quelque chose en équipe, avec des personnes de l'association. Et puis, on a un partenaire extraordinaire au Bourget. qui s'appelle Upper Sky Gourmet et qui nous offre la restauration à bord VIP sur chacun de nos vols. Donc voilà, en plus la série sur le gâteau, un magnifique plateau dans l'avion.
- Speaker #1
Est-ce que le fait que vous côtoyiez des grands patrons d'entreprise, un pont pourrait être trouvé sur l'emploi que vous pourriez leur proposer ?
- Speaker #2
Aujourd'hui, l'idée, ce serait surtout de voir comment utiliser ces vols aussi pour pouvoir proposer de l'emploi dans le monde de l'aviation. Au moment de l'aviation, on a besoin de pas mal de personnes, notamment du côté de la piste et autres. Ce sont des emplois qui sont absolument passionnants. C'est quelque chose qui reste à l'esprit. Si en plus on peut aller au-delà de juste cette journée de valorisation, si on peut aussi les mener vers l'emploi, c'est quelque chose qu'on aimerait beaucoup faire.
- Speaker #1
Quels ont été les plus grands défis auxquels vous avez dû faire face en intégrant la RSE dans votre modèle d'affaires ?
- Speaker #2
Déjà quand j'ai lancé JetSolidaire, je m'attendais à avoir un succès fou. J'ai plutôt eu à... un succès progressif. Ça n'a pas décollé comme je pensais. Le grand défi de départ, je voulais mettre du solidaire partout. C'était mon moteur. C'est toujours mon moteur. Mais j'ai négligé quelque chose d'essentiel, c'est que pour pouvoir être solidaire, il y a besoin de business. Il faut réussir à faire du business pour pouvoir faire de la solidarité, etc. Moi, j'avais envie de collecter des fonds sur chaque vol. J'avais envie de compenser chaque vol, etc. Et en faisant cela, il faut savoir encore une fois, les clients s'adressent à un courtier pour avoir du prix. qui dit intégrer plein plein de choses, ça dit augmenter les prix et tout, et quelque part, je me tirais aussi un peu une balle dans le pied. Donc j'ai dû, parfois, un petit peu rétro-pédaler, essayer de trouver la solution qui permette d'avoir du business et de la solidarité. Ça, c'est pas évident, mais c'est nécessaire.
- Speaker #1
Alors la question qu'on pose toujours à la fin, pourquoi c'est cool la RSE ?
- Speaker #2
C'est cool tout simplement parce que ça donne du sens à son action. Et ça, c'est très très important. On est vraiment dans un monde où on recherche du sens plus que jamais. Et la RSE, ça donne du sens à son action et c'est pour ça qu'il faut la vivre à 100%.
- Speaker #1
Merci beaucoup Sébastien pour cet entretien très intéressant. Chacun se fera son avis. En tout cas, moi j'ai été ravi d'avoir cette discussion avec vous et à bientôt.
- Speaker #2
Merci beaucoup, à bientôt.
- Speaker #0
Voilà, c'est la fin de cet épisode. Vous en savez désormais plus sur comment faire de la RSE dans un domaine qui paraissait pourtant très éloigné de ses considérations. On se retrouve très vite pour de nouveaux exemples.
- Speaker #2
inspirant et impactant.