- Speaker #0
Vous vous entendez souvent parler de RSE, même si on ne sait pas toujours ce que c'est. Vous vous entendez dire aussi que la RSE c'est compliqué à mettre en place et que c'est coûteux, voire anxiogène pour une entreprise. Dans ce podcast, on va démystifier cette fameuse responsabilité sociétale des entreprises. On va aller à la rencontre des acteurs du changement inspirant. On va explorer des réussites concrètes, comme les échecs d'ailleurs, parce que c'est souvent dans l'échec qu'on apprend le plus. Le but ? Vous démontrer que la RSE est une vraie source d'opportunités passionnante. On va donc vous parler de ces boîtes qui s'engagent, font bouger les choses, participent au changement en ayant un impact positif et qui le disent, ou qui ont besoin qu'on le dise et qu'on le fasse savoir. Pourquoi c'est cool l'ARSE si le vin se consomme avec modération ? Saviez-vous qu'il pouvait être aussi responsable ?
- Speaker #1
Bonjour à tous, bienvenue dans ce nouvel épisode de Pourquoi c'est cool l'ARSE. Aujourd'hui, je reçois François Roth, le directeur de Agami. Bonjour François.
- Speaker #2
Bonjour.
- Speaker #1
Est-ce que vous pouvez me présenter rapidement Agami ? Non.
- Speaker #2
Agamins, c'est une cave coopérative qui réunit 250 vignerons et qui a la charge de la vinification des raisins que lui apportent les vignerons et de l'apporte du vin qui en est issu. On est producteur sur l'ensemble du Beaujolais, Côte-aux-Lyonnais et Côte-du-Fort. Des terroirs de canne-scar, de granit, de roche volcanique, de roche bleue. Bref, un vrai patchwork qui nous permet de produire des vins de grande qualité.
- Speaker #1
Comment est née cette aventure d'Agami et quelle est votre vision par rapport à la RSE et le développement durable dans votre secteur ?
- Speaker #2
Alors Agami en fait est née de la fusion de quatre caves coopératives. Cette fusion a eu lieu en 2016 et à l'époque il y avait 1600 hectares de lignes. Et aujourd'hui on n'est plus qu'à 930, donc on a perdu 40% en seulement quelques années. liées au départ à la retraite de vignerons et des vignerons non remplacés, ce qui est une vraie problématique chez nous. C'est justement cette problématique fondamentale qui a amené les vignerons à se poser des questions un peu plus profondes, à ouvrir un peu le spectre de la réflexion. On a un président, un jeune président, qui a à peine une quarantaine d'années, qui est extrêmement dynamique, qui est engagé depuis très longtemps dans les organisations professionnelles et au sein de la CAV, et qui en 2018 a fait la connaissance de l'association Vignerons Engagés, qui est la première association. de la filière viticole de recueil sur le label RSE. Il s'est dit tout de suite, ça c'est pour nous, il faut qu'on y aille, parce que ça va nous permettre sans doute de répondre à un certain nombre de questions et de construire l'avenir. Donc il a revenu en 2018 à la CAV en disant, il faut se préparer à accéder au label RSE vigneron anglais. Et puis on a mis un peu plus de deux ans pour être labellisé. Donc il a fallu du temps à la fois pour sensibiliser les vignerons, mais aussi les collaborateurs de la CAV, qui pour la plupart découvraient ce qu'était la RSE. Et petit à petit, on a pu s'appuyer sur les RSE pour retrouver une dynamique, retrouver un fil conducteur. Et c'est vraiment ce sur quoi je veux insister. Vraiment, c'est un fil rouge, les RSE.
- Speaker #1
Justement, est-ce que vous pouvez me parler un peu de ce label ? Qu'est-ce qu'il représente ? Comment vous l'avez obtenu ? Qu'est-ce qu'il fallait remplir comme condition ?
- Speaker #2
On va retrouver ce qu'on retrouve dans tous les labels RSE. On a quatre piliers. Le premier, c'est agir pour l'environnement. Alors, qu'est-ce que ça veut dire en termes d'engagement ? C'est économiser nos ressources naturelles. Protéger la biodiversité, réduire les produits phytosanitaires, favoriser l'éco-conception et diminuer les déchets en matière de vin. On est quand même sur une filière où on va jusqu'au marketing de notre produit, on va de la terre jusqu'au marketing le plus poussé. On utilise du verre, on utilise du papier, on utilise du carton. On transporte beaucoup puisqu'on envoie du vin un peu partout sur la planète. Le deuxième pilier, garantir une qualité de la vigne au verre, c'est assurer une traçabilité de la vigne au verre. Ça, c'était des choses déjà... plus évidente pour tous, parce que ça fait longtemps que c'est le cas dans le domaine viticole, étant donné que c'est un produit avec de l'alcool, donc très réglementé. Je dirais qu'il y a une certaine amitié de cette traçabilité. Et puis produire des vins sains, ça fait de nombreuses années aussi, la FIA viticole fait des efforts en matière, comme l'agriculture française. Le troisième pilier, soutenir le territoire et le patrimoine local, cette volonté de développer les emplois directs et indirects, investir en France, dynamiser le bassin local. et puis développer le lien social et solidaire. Et puis offrir le juste prix pour le consommateur et le producteur. Alors pour le producteur, c'est le job d'une CAF coopérative que de rémunérer au mieux son associé coopérateur. Bien sûr, pour le consommateur, en fait, d'être dans une notion qui existe aussi depuis longtemps, chercher à favoriser les circuits courts. Nous, on est engagé, on le redira aussi, mais notamment dans une franchise de Camis qui s'appelle Villaligne. On essaie justement de proposer des vins directs aux producteurs.
- Speaker #1
C'est quoi un peu l'état des lieux du secteur viticole actuel par rapport à tous ces piliers ?
- Speaker #2
La viticulture, comme l'agriculture, a toujours connu des cycles et des crises récurrentes. Mais je dirais que celle-ci, elle est sans doute très différente de celle qu'on a pu connaître par le passé. Pourquoi ? Parce qu'on est confronté à deux choses. Une déconsommation de vin très importante. Nous, la filière viticole, on n'est pas là pour donner une surconsommation d'alcool. Donc on peut aussi s'en féliciter. Pour autant, cette déconsommation est là et extrêmement rapide. Clairement, il y a une surproduction de vins, il y a trop de surface de vignes en France. On sait qu'il faudra arracher au minimum 20% de vignes. Ce qui nous met face à une problématique. D'un côté, on parle de renouvellement des générations, de maintien de vignes dans les paysages, de vie locale, etc. Et d'un autre côté, on sait très bien qu'aujourd'hui, on ne peut plus produire autant de vins qu'on a produisé jusque-là. On sait qu'on a énormément à faire en la matière. L'agriculture et la viticulture étant perpétuée le changement depuis plus d'un siècle aujourd'hui. Ce qu'on appelait une vigne propre, quand j'ai commencé à bosser, c'est une vigne où il n'y avait pas d'herbe. Aujourd'hui, une vigne où il n'y a pas d'herbe, un peu de lunaire, ça choque. Ça choque tous les professionnels de la filière. Ça, c'est un exemple parmi tant d'autres.
- Speaker #1
On sait que l'agriculture et la viticulture, c'est des métiers qui peuvent être assez fatigants. Qu'est-ce que vous mettez en place, vous, pour assurer le bien-être de vos collaborateurs ?
- Speaker #2
Au niveau de la cave, on est surtout là pour les sensibiliser. Notamment, on assiste beaucoup sur une notion d'agri-entrepreneuriat. Ce qu'on veut dire par là, c'est qu'un vigneron, ça ne peut plus être juste un exploitant agricole qui subit un peu ce qui se passe autour de lui. Ça doit être un entrepreneur à part entière qui doit s'entourer de personnes compétentes pour l'aider à progresser sur tous les secteurs, adapter la ligne aux conditions du salariat actuel aussi. Donc, ça veut dire restructurer son vignoble, voir... travailler à hauteur d'homme, pouvoir utiliser de nouveaux outils. Tout ça avec le fonds de partenariat avec l'AMSA, avec la Chambre d'agriculture, avec les organismes de recherche. Nous, notre job, c'est de proposer ces formations-là. On a un technicien mini-offre qui est là pour les accompagner, qui est là pour organiser ces formations, et les conscientiser aussi, leur dire, vous êtes des chefs d'entreprise, vous devez faire des choix qui prennent aussi en compte ces enjeux dont vous venez de parler, pour vous et pour vos salariés. On a mis en place beaucoup de communication, d'échanges au sein de l'entreprise pour venir soulager nos collègues d'état d'esprit. Donc ça, ça se construit à travers des choses bêtes, des rencontres régulières entre nous, des moments de vidéo, mais aussi un petit groupe WhatsApp au sein de l'entreprise. On a mis en place une activité qui s'appelle VimJob, où on incite tous les salariés à aller bosser une journée avec un collègue sur un autre secteur. Des gens qui forcément ont des métiers extrêmement différents. et qui doivent apprendre à se connaître pour éviter la critique facile, vous savez, toujours les bons vieux, les points cifs, vous pouvez en trouver partout, le commercial, un peu le branleur qui, tous les midis, va manger au restaurant, et puis il n'y a que ceux qui sont dans la cave qui bossent, ouais, il y a tous ces trucs-là, il faut lutter contre, et ça, ça passe avant tout par une connaissance mutuelle. Minimiser les difficultés, c'est impossible là-dessus. Grande ou vendée, je l'ai dit, il y a énormément d'enjeux. Donc la seule façon... L'idée de faire face, c'est de créer des solidarités. C'est vraiment l'état d'esprit qui nous mène. On a créé une petite charte du vivre ensemble, du bien vivre ensemble aussi. On a un processus d'intégration de nouveaux collaborateurs aussi, qui ont mis place depuis quelques années. On essaie aussi de consacrer jusqu'à 1% de notre budget à la formation. Ce qui est paradoxal, c'est pendant que je vous dis tout ça, on a continué de voir nos surfaces baisser, on a continué d'avoir nos difficultés économiques auxquelles il a fallu répondre. Et donc, il a fallu qu'on fasse encore un plan de mises en ciment. Et alors, c'est toujours difficile à la fois de prôner ce que je viens de vous expliquer et en même temps de dire, il va falloir qu'on se sépare d'un certain nombre de collègues parce que c'est traumatisant. Donc là aussi, ça passe énormément par le dialogue, par la transparence, la transparence sur les chiffres, les échanges au sein du CSE qui vont souvent dépasser les questions de CSE, questions-réponses à toutes les questions qui peuvent se poser pour qu'il n'y ait pas de non-dit. Et puis dire, voilà où on en est, voilà ce vers quoi on doit aller, mais voilà les difficultés qu'on a aussi pour y arriver.
- Speaker #1
C'est quoi les chiffres d'Agami ? C'est combien de viticulteurs, de caves, de collaborateurs au total ? Combien de bouteilles produites chaque année ?
- Speaker #2
C'est 250 vignerons, c'est 35 collaborateurs. Aujourd'hui, c'est 1,2 millions de bouteilles qui sont commercialisées chaque année. On était à 2 millions avant, sur des marchés aussi assez bas prix. Donc on a fait des choix stratégiques assez forts. Et on vend 70% de notre production en vrac à des négociations locaux. Ils eux-mêmes revendent en bouteilles.
- Speaker #1
Vous me disiez tout à l'heure que la juste rémunération, c'était très important pour vous. C'est quoi un peu le modèle que vous avez mis en place ?
- Speaker #2
En fait, c'est presque une association à but non lucratif, la coopérative. C'est-à-dire qu'elle redistribue ce qu'elle a gagné. Le tout est de savoir si pour gagner ce qu'elle a gagné, elle n'a pas trop dépensé. C'est là où il faut qu'on soit transparent. Qu'est-ce qui se passe ? On collecte le raisin, ce raisin on le transforme en vin, et puis on va le revendre de différentes manières comme je l'ai présenté. Pour arriver à tout ça, bien sûr, on a besoin d'une fonction support. On a besoin de fonctions de production, on a besoin d'intrants, etc. Donc on va faire la différence entre le prix de vente BRAC, le prix de vente conditionné et tout ce qu'on a engagé. pour produire. Puis cette différence, on va la redistribuer à nos coopérateurs. Moi ce que j'ai fait en arrivant, on a mis des rémunérations qui étaient un peu aléatoires en termes de rythme. Ça pouvait aller jusqu'à 3 ans pour rémunérer le récolte, etc. Et puis on payait quand on avait un peu d'argent, quand on avait de la trésorerie. Donc ce qu'on a mis en place, c'est une mensualisation sur 20 mois pour sortir de la récolte. Ça aide quand même de l'oxygène aux exploitations, ce qui leur permet aussi d'aller chercher des solutions de financement auprès des banques. Mais voilà, on a encore du job à faire pour être à l'objectif qu'on veut atteindre.
- Speaker #1
En quoi consiste votre engagement vers les 20 HVE, donc haute valeur environnementale et bio ? Et quel impact ça a sur la qualité et la perception de vos produits ?
- Speaker #2
On a 80% de nos surfaces qui sont labellisées HVE. Les 20% restants, on a 15% qui sont en bio ou en commercial bio. Ça, c'est un de nos objectifs. Ce label HVE, on va être très clair, au départ, On l'a fait parce qu'il y avait une demande commerciale. Alors là aussi, dans le monde agricole, des labels environnementaux, vous en avez tous les trois ans qui sortent, un gouvernement le change et un nouveau label, etc. Donc on n'était pas forcément extrêmement convaincus, par contre il y avait une demande du marché. Vous avez une demande du marché, vous y allez. Et puis finalement, ce label s'est avéré plus adapté. Et du coup, on a vraiment eu cette volonté de labelliser un maximum d'exploitations HPE. Notre volonté serait même d'être à 100%, ce qui faciliterait aussi d'ailleurs la traçabilité en cas, pour rien cacher. Mais on est déjà à 80%, ce qui est déjà une de nos limites. Très bien aussi, parce que c'était le premier palier qu'on souhaitait atteindre.
- Speaker #1
Quelles actions de sensibilisation vous entreprenez pour promouvoir la durabilité et la responsabilité environnementale d'Agami ?
- Speaker #2
Avec nos associés coopérateurs, je l'ai dit tout à l'heure, c'est de l'animation technique. Après, en ce qui concerne nos parties prenantes, je dirais que là, très humblement, on n'est pas encore assez bon. On ne les implique pas encore suffisamment dans notre démarche RSE. On ne sait pas encore bien faire aujourd'hui de travailler avec nos parties prenantes. Alors peut-être parce que déjà on a beaucoup de choses à faire en interne, parce que c'est encore récent chez nous, parce qu'il y a aussi beaucoup de bouleversements. Mais là on a beaucoup de progrès à faire. Pour autant, ce qu'on peut proposer aussi à nos clients, on a mis en place, alors il y a déjà très longtemps, c'était l'initiative d'un groupe de jeunes vénéants sur la Cale, dont le prédé en actuel d'ailleurs, une activité qui s'appelle J-Made in. On y propose. quatre fois dans l'année aux différentes saisons de venir participer aux travaux de la vigne. C'est l'occasion pour nous d'échanger sur nos pratiques, notre volonté d'aller dans le sens d'une meilleure protection de l'environnement. Et puis aussi c'est des moments où le vigneron qui reçoit le goût peut être interpellé aussi par les gens qui sont dans ces pratiques etc. Donc ça c'est vraiment un point fort. On le fait aussi maintenant pour les enfants, les Vimending Kids. Alors évidemment on ne va pas faire d'ateliers d'assemblage avec du rhum, par contre on va travailler aussi sur des jute. Et puis on travaille aussi sur la vigne, on présente aussi toute la vie qu'il peut y avoir dans la vigne, la vie des insectes, etc. Ça marche très très bien avec les enfants, donc c'est aussi une forme de sensibilisation. Après on réfléchit aujourd'hui sur l'éco-conception, donc on a travaillé notamment sur une gamme de vins chez nous, la gamme coup de tête, sur l'éco-conception de cette gamme avec suppression de la contre-étiquette, pour garder une étiquette. des encres et des papiers, papiers recyclés bien sûr, en encre, respecter l'environnement, avec plus de dorure, plus de... Et puis, petit à petit, on va évoluer encore sur cet écho conceptuel, puisqu'on va supprimer la capsule, qui est un déchet qui ne sert à rien, très clairement. Oui, c'est une question d'esthétique, mais c'est un peu ce que je disais tout à l'heure par rapport aux vignes, ce qui était une vigne propre il y a 30 ans, aujourd'hui, c'est plutôt la vigne sale. Je pense que vous verrez, dans 10-20 ans, peut-être 10 ans, à mon avis, ça va aller assez vite. Finalement, ça choquera peut-être tout le monde de voir une capsule en haut d'une bouteille. Parce qu'on se dira, mais finalement, cette capsule, je la prends, je la jette, à quoi elle sert ? Alors oui, pour l'instant, on en est encore là. C'est du marketing sur lequel on a beaucoup travaillé, beaucoup assisté, on a beaucoup albordé nos bouteilles, beaucoup fait de fioritures sur nos étiquettes. Mais finalement, tout ça, on est en train de revenir en arrière. On y travaille assez fort. On a adhéré, d'ailleurs, à un haut de bouteille qui fait du réemploi de bouteilles. Alors, on n'a pas encore toutes les solutions techniques. Et puis il y a des capes qu'on doit franchir en interne, pour vaincre les commerciaux, changer les habitudes. Mais c'est en train de se faire, en séminaire commercial en début d'année, on a décidé d'y aller, gamme entière. Donc voilà, on attend que ça se fasse.
- Speaker #1
Et alors, quelle nouvelle technique ou innovation vous explorez pour réduire votre empreinte écologique ?
- Speaker #2
En 2020, on a tenté notamment pour le transport des Beaujolais nouveaux au Japon. avec un client notamment sur plusieurs containers. au lieu de les envoyer par avion, les envoyer par train. C'était vraiment une super initiative, une belle aventure. Alors complexe, parce que le problème, c'est qu'on est tenu par la date du 3e jeudi de novembre, date à laquelle les vins doivent être mis à la consommation. Et entre la date de vendredi 3e jeudi de novembre, il s'écoule assez peu de jours pour pouvoir vinifier et transporter le vin. Pour autant, on y est arrivé. Donc là, clairement, on a largement réduit notre frein de carbone cette année-là. Mais le circuit, vous avez vu... comprendre on n'a pas vraiment pu continuer notamment parce que on est obligé de passer par la russie pour l'instant et une route est un peu compliqué on a fait notre bilan carbone l'année dernière aujourd'hui au niveau de la carrière mais à 9000 tonnes carbone par an sur ses 9000 tonnes et 2000 tonnes qui sont liées uniquement aux transports à new de noah si on arrivait à supprimer ça devrait même dépasser notre objectif de 1,5 de bon évidemment On ne va pas travailler que là-dessus, ce n'est pas ce que je suis en train de dire. Mais c'est pour illustrer à quel point c'est un impact fort. Par rapport au transport aussi, bien sûr, réduire le poids des bouteilles, ou alors transformer, pas travailler avec des bouteilles, mais travailler avec des canettes. Et ça, c'est ce qu'on a tenté il y a deux ans avec des Beaujolais Village Nouveau au Japon. Et on l'a refait l'année dernière en Corée avec des Beaujolais Nouveau. Donc on a commercialisé nos Beaujolais Nouveau en canettes. C'est un mode de consommation, alors ça peut encore là aussi heurter le consommateur français qui a encore beaucoup de mal avec ça, mais c'est aussi une façon de réduire notre empreinte carbone, très clairement. En tout cas, on le teste, on l'a testé, on sait que ça fonctionne. Les méthodes de vinification sont importantes. Maintenant qu'on range par des températures très élevées, qu'est-ce qu'on fait pour moins refroidir la vendange ? C'est d'ouvrir la cave beaucoup plus tôt le matin et de venir ranger la nuit, comme le font nos amis du Languedoc depuis très longtemps. On n'avait pas l'habitude de faire un beau gelé, aujourd'hui on le fait. Et donc notamment sur les rosés qui demandent des températures plus basses, les blancs aussi, mais notamment les rosés, d'ouvrir la case tôt le matin et de fermer assez tôt, ce qui nous permet d'avoir de la vendange plus fraîche, et donc de moins refroidir, de moins être consommateur d'énergie. Réveiller aussi notre consommation d'énergie sur le chauffage de la vendange, une méthode de vinification, ce qu'on appelle la thermo-vinification. Aujourd'hui on en fait beaucoup moins. Et puis on a mis en place du photovoltaïque sur un de nos sites et on travaille sur un deuxième projet. On va travailler sur de l'autoconsommation. C'est notre site principal de production. Donc ça c'est un projet qui a été acté et qui va se mettre en place dans l'année qui vient.
- Speaker #1
La dernière question qu'on me pose à chaque fois c'est pourquoi c'est cool la RSE ?
- Speaker #2
Ça passe par un changement de paradigme. Là où on parlait, il n'y a encore pas si longtemps, de croissance. On était toujours à se dire qu'il faut absolument qu'on aille faire de la croissance économique. Je dirais que là, vraiment, on est sur la post-croissance et la RSE, c'est finalement ce qui nous conduit vers ça. C'est qu'on est en train de mesurer la qualité de notre travail et la croissance de l'entreprise, non pas au nombre de surfaces, non pas au nombre de bouteilles vendues, mais à la réussite de tous les engagements dont on vient de parler depuis une heure. Pour moi, la RSE, c'est vraiment le chemin qui nous permet de passer d'un paradigme à un autre, c'est-à-dire d'un monde économique. où il fallait sans cesse faire plus, en termes de marge, faire plus, en termes de volume vendu, faire plus, en termes d'entreprise, de taille d'entreprise, etc. Vers des entreprises qui sont résilientes dans un monde qui bouge en permanence, qui échappe à des difficultés énormes. C'est pour ça que la RSE, c'est génial. C'est génial parce que ça nous permet de faire vivre nos valeurs, ça nous permet de relever tous les jours ce genre de défis, à travers des choses très petites et pragmatiques. ou à travers, au contraire, des enjeux plus grands. C'est un vrai pilotage de l'entreprise à tous les niveaux, mais de manière très positive et responsabilisante. C'est construire une dynamique de groupe. On ne parle plus seulement de performance économique, mais vraiment d'une post-croissance en action.
- Speaker #1
Merci beaucoup pour ces réponses et je vous dis à bientôt.
- Speaker #2
Merci beaucoup.
- Speaker #0
Voilà, c'est la fin de cet épisode. Vous en savez désormais plus sur comment la viticulture aborde son virage RSE. On se retrouve très vite pour de nouveaux exemples inspirants et impactants.