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Pourquoi c'est cool la RSE ?

JCDecaux : Comment la RSE devient un levier de compétitivité ? (épisode 41)

JCDecaux : Comment la RSE devient un levier de compétitivité ? (épisode 41)

18min |09/10/2025
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Description

Cette semaine, on reçoit Lénaïc Pineau, directrice développement durable et qualité du groupe JCDecaux.

Et on peut le dire : cet épisode, c’est une masterclass.

👉 Pourquoi ? Parce qu’on parle d’un acteur qu’on croise tous les jours dans la rue… mais qu’on connaît finalement très peu.
👉 Parce que Lénaïc explique comment un business model peut être fondamentalement responsable (et rentable).
👉 Parce qu’on découvre pourquoi le mobilier urbain reconditionné évite 70% des émissions carbone.
👉 Parce qu’on comprend comment la communication extérieure peut devenir plus responsable (et pourquoi JCDecaux s’impose un code déontologique).

Bref, si vous pensez encore que la RSE est un "coût", cet épisode va sérieusement bousculer vos certitudes.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Les entreprises qui ne s'adaptent pas, aujourd'hui, vont faire faillite.

  • Speaker #1

    Pourquoi s'engager ? Parce que c'est hyper excitant. Bonjour à tous, bienvenue dans ce nouvel épisode de Pourquoi c'est cool, la RSE. Aujourd'hui, j'ai le plaisir de recevoir Léna Higpino. directrice développement durable et qualité du groupe JC Decaux. Bonjour Lénaïque. Bonjour Johan. Merci d'avoir accepté notre invitation. Avec plaisir. Toi, à titre perso, qu'est-ce qui t'a donné envie de t'engager dans cette voie de la RSE, du développement durable ?

  • Speaker #0

    En fait, moi, ce qui a animé ma carrière, c'est la transformation des entreprises pour intégrer des pratiques plus responsables, plus vertueuses pour l'environnement, mais aussi créatrices de valeurs. pour l'ensemble des parties prenantes. Et donc, j'ai commencé au marketing et à la communication. Et sans le savoir, je faisais déjà du développement durable puisque je travaillais pour une marque très engagée, les deux vaches pour le groupe Danone. Quand je faisais des développements produits, je remontais toute la chaîne de valeur. C'était important pour moi de connect. l'impact environnemental et sociétal de mes produits. Et ensuite, tout au long de ma carrière, c'est vraiment ce qui m'a animée, c'est comment on peut accompagner une entreprise dans la compréhension de ses impacts pour mieux les piloter, essayer de les améliorer. Aujourd'hui, je pense que c'est indispensable et c'est vraiment ce qui m'anime.

  • Speaker #1

    Toi, quand tu es arrivée dans le groupe JC Decaux, qu'est-ce qui se faisait déjà ? Est-ce que ça a été une création de poste ou est-ce que tu as... tu as repris un poste qui existait déjà ?

  • Speaker #0

    En fait, la RSE, ce n'est pas nouveau chez JC Decaux. Ça a vraiment été intégré dans le business model par notre créateur Jean-Claude Decaux. Dès 1964, lui, il avait une grande vision de fournir des biens et des services aux collectivités financés par la communication extérieure des grandes marques. Et donc déjà, il y avait ce rôle d'utilité sociétale très fort chez lui, mais aussi beaucoup de frugalité. dans l'utilisation des matières premières, des consommations énergétiques, tout simplement pour aussi optimiser les coûts, il faut être transparent. Mais en fait, ça a vraiment animé la création de l'entreprise et son développement au fur et à mesure des années. Et aujourd'hui, le développement durable, mon département a été créé en 2007. La première stratégie RSE a été lancée en... 2014 et je l'ai renouvelé en 2022 à mon arrivée à horizon 2030. Pour moi, ce qui est important de savoir chez JC Decaux, c'est que le business model est fondamentalement responsable. Et ça, c'est vraiment important pour nous. On est le média utile et durable. Et donc aujourd'hui, on a un business model trois fois vertueux d'un point de vue économique, parce que ce que la plupart des gens ne savent pas, c'est qu'on... paye des redevances aux villes, aux sociétés de transport avec lesquelles nous travaillons pour financer ces biens et ces services avec ces parties prenantes. Mais aussi d'un point de vue social, on a plus de 12 000 collaborateurs aujourd'hui à travers le monde, mais on soutient 120 000 emplois. C'est une étude qu'on a réalisée, une étude d'impact, qui a bien sûr été auditée. Donc on le voit bien, on est vraiment un acteur économique des territoires. Et enfin, moi, ce qui m'anime le plus aussi, bien sûr... d'un point de vue environnemental. À travers la taxinomie, on réalise cet exercice chaque année et on voit que 50% de notre chiffre d'affaires est aligné à la taxinomie verte, c'est-à-dire qu'il contribue à l'adaptation ou à l'atténuation du changement climatique. Et pourquoi ? Parce qu'on fait partie des acteurs de la mobilité douce, avec les vélos en libre-service, mais aussi les abribus. Et tout ce qui est société de transport en commun, où nous accompagnons bien évidemment ces parties prenantes.

  • Speaker #1

    Beaucoup d'entreprises voient l'ESG comme un coût. Pour vous, c'est un levier de compétitivité ?

  • Speaker #0

    Comme ce que je t'expliquais au début, c'était la frugalité pour réduire et optimiser les coûts, les énergies. C'était une gestion de bon sens. Donc je pense que ça, c'est un côté qui est aussi important de continuer de mettre en avant aujourd'hui. c'est que ça peut être un levier d'optimisation pour les entreprises. Et ensuite, moi, personnellement, je suis convaincue qu'à l'avenir, ça va devenir un levier de compétitivité. Marc Cartney le dit, les entreprises qui ne s'adaptent pas, aujourd'hui, vont faire faillite. Et donc, chez JC Decaux, on est une entreprise familiale, donc on s'engage vraiment sur le long terme. Et pour moi, le développement durable fait partie des leviers de création de valeur sur le long terme. Par exemple, comment on peut concilier rentabilité financière et développement durable, c'est à travers le reconditionnement de nos mobiliers. Parce que ça ne fonctionne pas uniquement pour nos téléphones portables, nos ordinateurs et bientôt aussi tout l'électroménager. Ça fonctionne aussi pour le mobilier urbain. Il peut durer jusqu'à 40 ans. Donc on le voit bien, on peut les rénover, les faire durer et aussi grâce à la maintenance qu'on fait au quotidien. Et quand on rénove un mobilier, c'est 70% d'émissions carbone évitées. Donc c'est énorme. Forcément, c'est moins de capex. C'est moins d'investissement, mais c'est aussi notre capacité à proposer des nouveaux services aux collectivités, puisqu'on peut complètement repenser les services au fond. Faire par un adribus quand on le rénove et ajouter certains services. Et donc là, on le voit bien, on peut concilier rentabilité financière et responsabilité.

  • Speaker #1

    Justement, tu me disais que vous étiez un groupe qui était engagé depuis sa création. Toi, ces dernières années, qu'est-ce que tu as vu comme évolution dans votre démarche ?

  • Speaker #0

    On a formalisé d'abord cette stratégie ESG à horizon 2030 autour de trois ambitions. La première pour des lieux de vie plus durables, comment on va concevoir des mobiliers, des services responsables. Donc là on va parler d'éco-conception mais aussi d'innovation responsable. Et d'autre part notre activité c'est le média, donc comment on peut promouvoir une communication plus responsable au sein de notre écosystème. La deuxième ambition pour une empreinte environnementale optimisée. Depuis des années on a investi sur la réduction de nos consommations énergétiques et on a voulu aller plus loin, c'est-à-dire atteindre le net zéro à horizon. 2050. Donc, scope 1, 2, 3, une réduction de 90% en absolu. On a aussi un objectif à moyen terme. Donc, à horizon 2030, on doit réduire environ de 50% nos émissions carbone sur l'ensemble de notre chaîne de valeur. Cette stratégie, elle a été audité, approuvée par le SBTI. Donc, ça, c'est aussi un vrai jalon qu'on a réussi à franchir. Mais, il n'y a pas que le carbone dans la vie. Donc, il faut aussi gérer tous nos autres impacts environnementaux. Et ça, ça fait partie ... de ce deuxième pilier de notre ambition, donc la gestion des déchets, mais aussi la juste consommation en eau, et bien évidemment protéger la biodiversité. Et le dernier pilier, pour une culture de responsabilité, on fait référence au fait qu'on est une entreprise familiale, donc on veut prendre soin de nos collaborateurs. Il y a dix ans, on parlait essentiellement de santé-sécurité, droit du travail, respect des droits humains. Ce sont toujours des fondamentaux, mais clairement ce n'est pas suffisant. Donc on a lancé une politique sociale groupe. Pour avoir une vision commune dans les 80 filiales dans lesquelles nous opérons, on va parler de diversité d'inclusion, de développement de nos collaborateurs, de gestion des carrières, etc. Bien évidemment, ce niveau d'exigence, il faut qu'on l'ait pour toute notre chaîne de valeur. Et donc ça, ça va passer par la sensibilisation, l'accompagnement de nos fournisseurs à des pratiques plus responsables. Moi, depuis mon arrivée, je trouve que c'est assez incroyable, cette dynamique qu'on a réussi à mettre en place. autour de cette vision, à travers des événements de formation, de sensibilisation pour l'ensemble de nos collaborateurs.

  • Speaker #1

    Tu arrives facilement à insuffler ce nouveau souffle auprès de tous les collaborateurs, c'est quelque chose qui est facile ou il y a des réticences ?

  • Speaker #0

    Non, je pense qu'on fait un métier de conviction. Moi, ce qui m'anime aujourd'hui, c'est fédérer justement l'ensemble de nos collaborateurs autour de ces objectifs, et pour ça, il y a un levier-clé, c'est la gouvernance. On a vraiment essayé de travailler et de renforcer toutes les bonnes pratiques qui existaient au sein du groupe. Par exemple, on est passé à 15% de la rémunération variable des dirigeants indexés sur des KPI RSE, donc pour tous les patrons de pays, pour tous les directeurs des fonctions et aussi pour tous les membres du CODIR local. Ça veut dire que chaque année, l'ensemble de l'entreprise, l'ensemble des acteurs de l'entreprise est vraiment animé autour de sujets communs et ça va nous permettre d'avancer. Et un autre exemple aussi, je pense, qui a été très fédérateur dans l'entreprise, c'est la création de budget ESG. Alors, on n'a pas voulu le faire en ad hoc, on l'a vraiment intégré au processus financier. C'est-à-dire que chaque année, une filiale doit présenter son business case, sa prévision pour l'année prochaine, avec son turnover, ses CAPEX, ses OPEX, sa stratégie, ses staff costs, et bien évidemment, ses objectifs ESG. Quelle va être sa cible de décarbonation pour le scope ? 1 et 2, son plan d'action. Pareil sur le plan de féminisation, comment on va faire aussi pour accompagner notre chaîne de valeur avec des objectifs quantitatifs.

  • Speaker #1

    Tu me parlais tout à l'heure de promotion de la communication responsable. Comment ça marche concrètement ? Qu'est-ce que vous faites là-dessus ?

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, on est leader de la communication extérieure. Donc clairement, on a un impact énorme. Et on a aussi une grande responsabilité. On a 850 millions de personnes touchées chaque jour par des messages à travers le monde. On ne choisit pas les messages diffusés sur nos médias. En revanche, ce qu'on a voulu faire, c'est créer un code de déontologie de la communication extérieure qu'on a déployé sur l'ensemble de nos territoires pour s'assurer, bien évidemment, de la conformité avec la réglementation locale, ce qui n'est pas toujours le cas malheureusement, mais aussi aller plus loin, encadrer les pratiques de greenwashing, s'assurer que les campagnes sont bien alignées avec nos valeurs et respectent nos engagements. Donc ça, c'est le premier point. Et le deuxième point, on a un fantastique... rôle pour sensibiliser l'ensemble de notre écosystème. Au quotidien, on parle avec les grands annonceurs, avec les grandes agences médias, avec aussi nos pairs, nos concurrents. Donc on le voit, on peut influencer les pratiques positivement. On a lancé Empreinte 360 en France. C'est le premier... C'est un outil calculateur de l'empreinte des campagnes pour l'ensemble des annonceurs sur la communication extérieure. Cet outil permet à tous nos annonceurs en France d'avoir un bilan de leur campagne. On va susciter de l'adhésion autour de ces sujets-là, mais on va aussi travailler la sensibilisation parce que ce n'est pas forcément évident. pour un marketeur d'appréhender ces sujets et de comprendre véritablement les impacts de sa campagne.

  • Speaker #1

    Quels sont les retours concrets que vous recevez du marché et de vos parties prenantes sur vos engagements ? Est-ce que ça a changé quelque chose dans la relation avec les parties prenantes ?

  • Speaker #0

    Je pense qu'aujourd'hui, on est dans une démarche très proactive depuis des années chez J.C. Decaux pour transformer nos pratiques, mais on n'a pas beaucoup communiqué. Et je pense que c'est important, quand on parle de développement durable, de rester aussi très humble, puisqu'il y a encore beaucoup de choses à faire. Et personne n'est parfait. Donc aujourd'hui, la plupart de nos parties prenantes ne sont pas au courant de tout ce que nous faisons. Et même notre business model que je viens de t'expliquer sur le financement des services publics, ça aussi, c'est très peu su par les citoyens et les utilisateurs de nos abribus, par exemple.

  • Speaker #1

    Tu m'en parlais tout à l'heure, vous avez développé des outils comme Empreinte 360 et Eco Design Index. Tu peux me raconter comment sont nées ces idées ?

  • Speaker #0

    C'est complètement lié avec notre... rôle d'influence sur notre écosystème. C'est important pour nous d'accompagner nos parties prenantes dans leur prise de décision, en leur fournissant des informations sur l'impact de leur choix. Pour les annonceurs, ça a été Empreinte 360 et pour les villes, mais aussi pour les sociétés de transport avec lesquelles nous travaillons, c'est le JC2Co Eco Design Index. Cet outil permet d'évaluer l'empreinte environnementale de l'ensemble de nos mobiliers à travers l'équivalent d'un Nutri-Score. Donc c'est très simple, très visuel.

  • Speaker #1

    Tu me parlais des mobiliers responsables. Comment ça a été accueilli et perçu par vos clients ?

  • Speaker #0

    Le mobilier reconditionné, on a fait un super travail en France. Les collectivités ont vraiment adhéré à ce principe parce qu'elles ont compris que ça permettait de réduire le budget, augmenter les services et aussi, je l'espère, valoriser leur image verte auprès de leurs citoyens. Dans le reste du monde, le travail reste encore à faire, puisque près de 70% des appels d'offres en dehors de la France n'intègrent pas de critères ESG auxquels nous répondons. Donc sur le reconditionnement, on est vraiment, c'est mon cheval de bataille, parce qu'il faut savoir que le scope 3, ça représente 90% de nos émissions carbone aujourd'hui. On a fait le job sur le scope 1 et le scope 2, on a encore des choses à faire, mais on a une trajectoire qui est claire. Le verdissement de la flotte auto, continuer de réduire nos consommations énergétiques de nos mobiliers, c'est assez simple. Le scope 3, il faut travailler avec l'émendant. 42% des émissions de notre scope 3, ce sont nos mobiliers. Donc si je veux atteindre mes objectifs de décarbonation, je dois convaincre les municipalités locales, les sociétés de transport, d'opter pour des mobiliers plus responsables. Donc un, le meilleur choix, c'est le mobilier qu'on ne sort pas de notre atelier, donc le mobilier reconditionné. Mais on a un... panel d'innovation responsable, le mobilier upcyclé. Donc c'est trois ans de R&D avec nos équipes où on a décidé de regarder qu'est-ce qu'on pouvait faire avec nos déchets, nos rebuts de production, mais aussi interroger les entreprises autour de nous, donc dans le bâtiment, mais aussi dans l'industrie automobile, pour concevoir un nouveau mobilier. Et donc on a réussi à faire un mobilier à partir de 91% de matériaux recyclés, redirigés, réutilisés. Et ça permet de réduire environ de 60% les émissions carbone par rapport à un mobilier neuf. Donc on le voit, c'est hyper vertueux. Et aujourd'hui, j'ai ce magnifique prototype en face de mon bureau que je montre à toutes les collectivités locales du monde entier, à tous les annonceurs, toutes les agences médias que nous invitons à plaisir. Mais il n'est pas encore déployé dans les villes.

  • Speaker #1

    Pourquoi ?

  • Speaker #0

    Pourquoi ? Déjà, il y a un enjeu d'industrialisation, parce que ce sont des nouveaux procédés d'économie circulaire, donc bien évidemment, c'est plus complexe. Et il faut accompagner cette transition en expliquant que ça peut prendre un petit peu plus de temps, mais on est convaincus, parce qu'on a éprouvé, bien évidemment, ce process que nous pouvons le faire. Et aussi, c'est aussi toute l'explication sur rendre plus désirable un mobilier atypique et qui ne sera pas forcément au même look. que les autres mobiliers. En revanche, c'est sans compromis sur la qualité, sur le service, bien évidemment. Donc il y a vraiment un peu de sensibilisation à faire. C'est quoi ?

  • Speaker #1

    C'est le cadre légal qui vous empêche de concurrencer sur des mobiliers reconditionnés ?

  • Speaker #0

    En fait, les appels d'offres publiques sont très encadrés et effectivement, ce n'est pas toujours facile de pouvoir proposer des innovations responsables. certains cahiers des charges nous le permettent et d'autres sont des vrais carcan qui ne nous permettent pas de proposer les solutions les plus vertueuses.

  • Speaker #1

    En interne, comment toutes ces innovations LG transforment vos métiers ?

  • Speaker #0

    Je pense qu'il n'y a pas de règles simples. Je pense que par exemple, pour les opérations, ça impacte grandement leurs pratiques. Un exemple... On vient de gagner le contrat des sanitaires de Paris. Donc on est ravis d'avoir pu déployer un sanitaire qui a été vraiment éco-conçu depuis le début du projet. Donc on a réussi à réduire drastiquement la consommation en eau, les émissions carbone, tout en multipliant les usages, les services proposés. Mais la vraie innovation aussi, c'est les opérations et la maintenance. Adieu la camionnette et bonjour le vélo pour entretenir, maintenir notre mobilier urbain. en ville. Donc forcément, c'est pas la même chose. Entre une camionnette avec un dépôt loin, là il nous faut des dépôts de proximité, beaucoup plus multiples. On s'est engagé à répondre en 4 heures si on nous sollicitait. Donc forcément, c'est revoir complètement notre façon d'opérer nos activités pour les opérations. Mais je pense qu'il y a aussi des transformations profondes au niveau des acheteurs. Aujourd'hui, on a des engagements historiques, solides, sur notre chaîne de valeur, mais on veut aller plus loin. Je pense qu'aujourd'hui, pour un acheteur, appréhender l'ensemble des challenges ESG dans la chaîne de valeur dans laquelle il opère, ce n'est pas simple. Et je pense que ça, c'est vraiment un nouveau champ de compétences qui s'ouvre pour les acheteurs assez incroyable et qui va demander un vrai accompagnement de la part des entreprises. Donc, on est en plein dedans, dans ce plan de transition, de formation, de sensibilisation et aussi d'outillage. pour pouvoir mieux accompagner cette fonction.

  • Speaker #1

    Pour finir, la question qu'on pose toujours, Lénaïque, pourquoi c'est cool la RSE ?

  • Speaker #0

    Moi, je pense que c'est ultra cool et ultra nécessaire aujourd'hui. Tout simplement déjà parce que chaque journée ne se ressemble pas. Moi, je travaille avec l'ensemble des fonctions de l'entreprise, donc je suis une vraie fonction transversale. Je pense que ça, c'est assez unique. Et je rentre véritablement dans le cœur de métier de chacun pour identifier comment transformer leurs pratiques, comment les optimiser, les améliorer pour avoir plus d'impact. Donc aujourd'hui, on cherche tous du sens à la vie. Et moi, je pense qu'à travers mon métier, j'ai beaucoup de sens et beaucoup d'impact. Donc j'ai beaucoup de chance. Et je pense qu'on a tous le pouvoir de transformer notre métier, qu'on travaille dans la RSE ou pas. On peut tous s'engager, bien évidemment, à transformer nos pratiques. Et donc, je trouve que c'est toujours très stimulant de voir cette dynamique positive et humblement d'y contribuer, que ce soit chez JC Decaux, mais aussi au C3D. avec mes pairs, puisque je fais partie de cette belle association et j'ai rejoint le conseil d'administration. On essaye de pousser ces pratiques, parce qu'on est tous convaincus que la RSE, c'est cool, comme tu le soulignes.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, en tout cas, c'était un épisode passionnant. Et à bientôt.

  • Speaker #0

    Merci, Joanne, à bientôt.

Description

Cette semaine, on reçoit Lénaïc Pineau, directrice développement durable et qualité du groupe JCDecaux.

Et on peut le dire : cet épisode, c’est une masterclass.

👉 Pourquoi ? Parce qu’on parle d’un acteur qu’on croise tous les jours dans la rue… mais qu’on connaît finalement très peu.
👉 Parce que Lénaïc explique comment un business model peut être fondamentalement responsable (et rentable).
👉 Parce qu’on découvre pourquoi le mobilier urbain reconditionné évite 70% des émissions carbone.
👉 Parce qu’on comprend comment la communication extérieure peut devenir plus responsable (et pourquoi JCDecaux s’impose un code déontologique).

Bref, si vous pensez encore que la RSE est un "coût", cet épisode va sérieusement bousculer vos certitudes.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Les entreprises qui ne s'adaptent pas, aujourd'hui, vont faire faillite.

  • Speaker #1

    Pourquoi s'engager ? Parce que c'est hyper excitant. Bonjour à tous, bienvenue dans ce nouvel épisode de Pourquoi c'est cool, la RSE. Aujourd'hui, j'ai le plaisir de recevoir Léna Higpino. directrice développement durable et qualité du groupe JC Decaux. Bonjour Lénaïque. Bonjour Johan. Merci d'avoir accepté notre invitation. Avec plaisir. Toi, à titre perso, qu'est-ce qui t'a donné envie de t'engager dans cette voie de la RSE, du développement durable ?

  • Speaker #0

    En fait, moi, ce qui a animé ma carrière, c'est la transformation des entreprises pour intégrer des pratiques plus responsables, plus vertueuses pour l'environnement, mais aussi créatrices de valeurs. pour l'ensemble des parties prenantes. Et donc, j'ai commencé au marketing et à la communication. Et sans le savoir, je faisais déjà du développement durable puisque je travaillais pour une marque très engagée, les deux vaches pour le groupe Danone. Quand je faisais des développements produits, je remontais toute la chaîne de valeur. C'était important pour moi de connect. l'impact environnemental et sociétal de mes produits. Et ensuite, tout au long de ma carrière, c'est vraiment ce qui m'a animée, c'est comment on peut accompagner une entreprise dans la compréhension de ses impacts pour mieux les piloter, essayer de les améliorer. Aujourd'hui, je pense que c'est indispensable et c'est vraiment ce qui m'anime.

  • Speaker #1

    Toi, quand tu es arrivée dans le groupe JC Decaux, qu'est-ce qui se faisait déjà ? Est-ce que ça a été une création de poste ou est-ce que tu as... tu as repris un poste qui existait déjà ?

  • Speaker #0

    En fait, la RSE, ce n'est pas nouveau chez JC Decaux. Ça a vraiment été intégré dans le business model par notre créateur Jean-Claude Decaux. Dès 1964, lui, il avait une grande vision de fournir des biens et des services aux collectivités financés par la communication extérieure des grandes marques. Et donc déjà, il y avait ce rôle d'utilité sociétale très fort chez lui, mais aussi beaucoup de frugalité. dans l'utilisation des matières premières, des consommations énergétiques, tout simplement pour aussi optimiser les coûts, il faut être transparent. Mais en fait, ça a vraiment animé la création de l'entreprise et son développement au fur et à mesure des années. Et aujourd'hui, le développement durable, mon département a été créé en 2007. La première stratégie RSE a été lancée en... 2014 et je l'ai renouvelé en 2022 à mon arrivée à horizon 2030. Pour moi, ce qui est important de savoir chez JC Decaux, c'est que le business model est fondamentalement responsable. Et ça, c'est vraiment important pour nous. On est le média utile et durable. Et donc aujourd'hui, on a un business model trois fois vertueux d'un point de vue économique, parce que ce que la plupart des gens ne savent pas, c'est qu'on... paye des redevances aux villes, aux sociétés de transport avec lesquelles nous travaillons pour financer ces biens et ces services avec ces parties prenantes. Mais aussi d'un point de vue social, on a plus de 12 000 collaborateurs aujourd'hui à travers le monde, mais on soutient 120 000 emplois. C'est une étude qu'on a réalisée, une étude d'impact, qui a bien sûr été auditée. Donc on le voit bien, on est vraiment un acteur économique des territoires. Et enfin, moi, ce qui m'anime le plus aussi, bien sûr... d'un point de vue environnemental. À travers la taxinomie, on réalise cet exercice chaque année et on voit que 50% de notre chiffre d'affaires est aligné à la taxinomie verte, c'est-à-dire qu'il contribue à l'adaptation ou à l'atténuation du changement climatique. Et pourquoi ? Parce qu'on fait partie des acteurs de la mobilité douce, avec les vélos en libre-service, mais aussi les abribus. Et tout ce qui est société de transport en commun, où nous accompagnons bien évidemment ces parties prenantes.

  • Speaker #1

    Beaucoup d'entreprises voient l'ESG comme un coût. Pour vous, c'est un levier de compétitivité ?

  • Speaker #0

    Comme ce que je t'expliquais au début, c'était la frugalité pour réduire et optimiser les coûts, les énergies. C'était une gestion de bon sens. Donc je pense que ça, c'est un côté qui est aussi important de continuer de mettre en avant aujourd'hui. c'est que ça peut être un levier d'optimisation pour les entreprises. Et ensuite, moi, personnellement, je suis convaincue qu'à l'avenir, ça va devenir un levier de compétitivité. Marc Cartney le dit, les entreprises qui ne s'adaptent pas, aujourd'hui, vont faire faillite. Et donc, chez JC Decaux, on est une entreprise familiale, donc on s'engage vraiment sur le long terme. Et pour moi, le développement durable fait partie des leviers de création de valeur sur le long terme. Par exemple, comment on peut concilier rentabilité financière et développement durable, c'est à travers le reconditionnement de nos mobiliers. Parce que ça ne fonctionne pas uniquement pour nos téléphones portables, nos ordinateurs et bientôt aussi tout l'électroménager. Ça fonctionne aussi pour le mobilier urbain. Il peut durer jusqu'à 40 ans. Donc on le voit bien, on peut les rénover, les faire durer et aussi grâce à la maintenance qu'on fait au quotidien. Et quand on rénove un mobilier, c'est 70% d'émissions carbone évitées. Donc c'est énorme. Forcément, c'est moins de capex. C'est moins d'investissement, mais c'est aussi notre capacité à proposer des nouveaux services aux collectivités, puisqu'on peut complètement repenser les services au fond. Faire par un adribus quand on le rénove et ajouter certains services. Et donc là, on le voit bien, on peut concilier rentabilité financière et responsabilité.

  • Speaker #1

    Justement, tu me disais que vous étiez un groupe qui était engagé depuis sa création. Toi, ces dernières années, qu'est-ce que tu as vu comme évolution dans votre démarche ?

  • Speaker #0

    On a formalisé d'abord cette stratégie ESG à horizon 2030 autour de trois ambitions. La première pour des lieux de vie plus durables, comment on va concevoir des mobiliers, des services responsables. Donc là on va parler d'éco-conception mais aussi d'innovation responsable. Et d'autre part notre activité c'est le média, donc comment on peut promouvoir une communication plus responsable au sein de notre écosystème. La deuxième ambition pour une empreinte environnementale optimisée. Depuis des années on a investi sur la réduction de nos consommations énergétiques et on a voulu aller plus loin, c'est-à-dire atteindre le net zéro à horizon. 2050. Donc, scope 1, 2, 3, une réduction de 90% en absolu. On a aussi un objectif à moyen terme. Donc, à horizon 2030, on doit réduire environ de 50% nos émissions carbone sur l'ensemble de notre chaîne de valeur. Cette stratégie, elle a été audité, approuvée par le SBTI. Donc, ça, c'est aussi un vrai jalon qu'on a réussi à franchir. Mais, il n'y a pas que le carbone dans la vie. Donc, il faut aussi gérer tous nos autres impacts environnementaux. Et ça, ça fait partie ... de ce deuxième pilier de notre ambition, donc la gestion des déchets, mais aussi la juste consommation en eau, et bien évidemment protéger la biodiversité. Et le dernier pilier, pour une culture de responsabilité, on fait référence au fait qu'on est une entreprise familiale, donc on veut prendre soin de nos collaborateurs. Il y a dix ans, on parlait essentiellement de santé-sécurité, droit du travail, respect des droits humains. Ce sont toujours des fondamentaux, mais clairement ce n'est pas suffisant. Donc on a lancé une politique sociale groupe. Pour avoir une vision commune dans les 80 filiales dans lesquelles nous opérons, on va parler de diversité d'inclusion, de développement de nos collaborateurs, de gestion des carrières, etc. Bien évidemment, ce niveau d'exigence, il faut qu'on l'ait pour toute notre chaîne de valeur. Et donc ça, ça va passer par la sensibilisation, l'accompagnement de nos fournisseurs à des pratiques plus responsables. Moi, depuis mon arrivée, je trouve que c'est assez incroyable, cette dynamique qu'on a réussi à mettre en place. autour de cette vision, à travers des événements de formation, de sensibilisation pour l'ensemble de nos collaborateurs.

  • Speaker #1

    Tu arrives facilement à insuffler ce nouveau souffle auprès de tous les collaborateurs, c'est quelque chose qui est facile ou il y a des réticences ?

  • Speaker #0

    Non, je pense qu'on fait un métier de conviction. Moi, ce qui m'anime aujourd'hui, c'est fédérer justement l'ensemble de nos collaborateurs autour de ces objectifs, et pour ça, il y a un levier-clé, c'est la gouvernance. On a vraiment essayé de travailler et de renforcer toutes les bonnes pratiques qui existaient au sein du groupe. Par exemple, on est passé à 15% de la rémunération variable des dirigeants indexés sur des KPI RSE, donc pour tous les patrons de pays, pour tous les directeurs des fonctions et aussi pour tous les membres du CODIR local. Ça veut dire que chaque année, l'ensemble de l'entreprise, l'ensemble des acteurs de l'entreprise est vraiment animé autour de sujets communs et ça va nous permettre d'avancer. Et un autre exemple aussi, je pense, qui a été très fédérateur dans l'entreprise, c'est la création de budget ESG. Alors, on n'a pas voulu le faire en ad hoc, on l'a vraiment intégré au processus financier. C'est-à-dire que chaque année, une filiale doit présenter son business case, sa prévision pour l'année prochaine, avec son turnover, ses CAPEX, ses OPEX, sa stratégie, ses staff costs, et bien évidemment, ses objectifs ESG. Quelle va être sa cible de décarbonation pour le scope ? 1 et 2, son plan d'action. Pareil sur le plan de féminisation, comment on va faire aussi pour accompagner notre chaîne de valeur avec des objectifs quantitatifs.

  • Speaker #1

    Tu me parlais tout à l'heure de promotion de la communication responsable. Comment ça marche concrètement ? Qu'est-ce que vous faites là-dessus ?

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, on est leader de la communication extérieure. Donc clairement, on a un impact énorme. Et on a aussi une grande responsabilité. On a 850 millions de personnes touchées chaque jour par des messages à travers le monde. On ne choisit pas les messages diffusés sur nos médias. En revanche, ce qu'on a voulu faire, c'est créer un code de déontologie de la communication extérieure qu'on a déployé sur l'ensemble de nos territoires pour s'assurer, bien évidemment, de la conformité avec la réglementation locale, ce qui n'est pas toujours le cas malheureusement, mais aussi aller plus loin, encadrer les pratiques de greenwashing, s'assurer que les campagnes sont bien alignées avec nos valeurs et respectent nos engagements. Donc ça, c'est le premier point. Et le deuxième point, on a un fantastique... rôle pour sensibiliser l'ensemble de notre écosystème. Au quotidien, on parle avec les grands annonceurs, avec les grandes agences médias, avec aussi nos pairs, nos concurrents. Donc on le voit, on peut influencer les pratiques positivement. On a lancé Empreinte 360 en France. C'est le premier... C'est un outil calculateur de l'empreinte des campagnes pour l'ensemble des annonceurs sur la communication extérieure. Cet outil permet à tous nos annonceurs en France d'avoir un bilan de leur campagne. On va susciter de l'adhésion autour de ces sujets-là, mais on va aussi travailler la sensibilisation parce que ce n'est pas forcément évident. pour un marketeur d'appréhender ces sujets et de comprendre véritablement les impacts de sa campagne.

  • Speaker #1

    Quels sont les retours concrets que vous recevez du marché et de vos parties prenantes sur vos engagements ? Est-ce que ça a changé quelque chose dans la relation avec les parties prenantes ?

  • Speaker #0

    Je pense qu'aujourd'hui, on est dans une démarche très proactive depuis des années chez J.C. Decaux pour transformer nos pratiques, mais on n'a pas beaucoup communiqué. Et je pense que c'est important, quand on parle de développement durable, de rester aussi très humble, puisqu'il y a encore beaucoup de choses à faire. Et personne n'est parfait. Donc aujourd'hui, la plupart de nos parties prenantes ne sont pas au courant de tout ce que nous faisons. Et même notre business model que je viens de t'expliquer sur le financement des services publics, ça aussi, c'est très peu su par les citoyens et les utilisateurs de nos abribus, par exemple.

  • Speaker #1

    Tu m'en parlais tout à l'heure, vous avez développé des outils comme Empreinte 360 et Eco Design Index. Tu peux me raconter comment sont nées ces idées ?

  • Speaker #0

    C'est complètement lié avec notre... rôle d'influence sur notre écosystème. C'est important pour nous d'accompagner nos parties prenantes dans leur prise de décision, en leur fournissant des informations sur l'impact de leur choix. Pour les annonceurs, ça a été Empreinte 360 et pour les villes, mais aussi pour les sociétés de transport avec lesquelles nous travaillons, c'est le JC2Co Eco Design Index. Cet outil permet d'évaluer l'empreinte environnementale de l'ensemble de nos mobiliers à travers l'équivalent d'un Nutri-Score. Donc c'est très simple, très visuel.

  • Speaker #1

    Tu me parlais des mobiliers responsables. Comment ça a été accueilli et perçu par vos clients ?

  • Speaker #0

    Le mobilier reconditionné, on a fait un super travail en France. Les collectivités ont vraiment adhéré à ce principe parce qu'elles ont compris que ça permettait de réduire le budget, augmenter les services et aussi, je l'espère, valoriser leur image verte auprès de leurs citoyens. Dans le reste du monde, le travail reste encore à faire, puisque près de 70% des appels d'offres en dehors de la France n'intègrent pas de critères ESG auxquels nous répondons. Donc sur le reconditionnement, on est vraiment, c'est mon cheval de bataille, parce qu'il faut savoir que le scope 3, ça représente 90% de nos émissions carbone aujourd'hui. On a fait le job sur le scope 1 et le scope 2, on a encore des choses à faire, mais on a une trajectoire qui est claire. Le verdissement de la flotte auto, continuer de réduire nos consommations énergétiques de nos mobiliers, c'est assez simple. Le scope 3, il faut travailler avec l'émendant. 42% des émissions de notre scope 3, ce sont nos mobiliers. Donc si je veux atteindre mes objectifs de décarbonation, je dois convaincre les municipalités locales, les sociétés de transport, d'opter pour des mobiliers plus responsables. Donc un, le meilleur choix, c'est le mobilier qu'on ne sort pas de notre atelier, donc le mobilier reconditionné. Mais on a un... panel d'innovation responsable, le mobilier upcyclé. Donc c'est trois ans de R&D avec nos équipes où on a décidé de regarder qu'est-ce qu'on pouvait faire avec nos déchets, nos rebuts de production, mais aussi interroger les entreprises autour de nous, donc dans le bâtiment, mais aussi dans l'industrie automobile, pour concevoir un nouveau mobilier. Et donc on a réussi à faire un mobilier à partir de 91% de matériaux recyclés, redirigés, réutilisés. Et ça permet de réduire environ de 60% les émissions carbone par rapport à un mobilier neuf. Donc on le voit, c'est hyper vertueux. Et aujourd'hui, j'ai ce magnifique prototype en face de mon bureau que je montre à toutes les collectivités locales du monde entier, à tous les annonceurs, toutes les agences médias que nous invitons à plaisir. Mais il n'est pas encore déployé dans les villes.

  • Speaker #1

    Pourquoi ?

  • Speaker #0

    Pourquoi ? Déjà, il y a un enjeu d'industrialisation, parce que ce sont des nouveaux procédés d'économie circulaire, donc bien évidemment, c'est plus complexe. Et il faut accompagner cette transition en expliquant que ça peut prendre un petit peu plus de temps, mais on est convaincus, parce qu'on a éprouvé, bien évidemment, ce process que nous pouvons le faire. Et aussi, c'est aussi toute l'explication sur rendre plus désirable un mobilier atypique et qui ne sera pas forcément au même look. que les autres mobiliers. En revanche, c'est sans compromis sur la qualité, sur le service, bien évidemment. Donc il y a vraiment un peu de sensibilisation à faire. C'est quoi ?

  • Speaker #1

    C'est le cadre légal qui vous empêche de concurrencer sur des mobiliers reconditionnés ?

  • Speaker #0

    En fait, les appels d'offres publiques sont très encadrés et effectivement, ce n'est pas toujours facile de pouvoir proposer des innovations responsables. certains cahiers des charges nous le permettent et d'autres sont des vrais carcan qui ne nous permettent pas de proposer les solutions les plus vertueuses.

  • Speaker #1

    En interne, comment toutes ces innovations LG transforment vos métiers ?

  • Speaker #0

    Je pense qu'il n'y a pas de règles simples. Je pense que par exemple, pour les opérations, ça impacte grandement leurs pratiques. Un exemple... On vient de gagner le contrat des sanitaires de Paris. Donc on est ravis d'avoir pu déployer un sanitaire qui a été vraiment éco-conçu depuis le début du projet. Donc on a réussi à réduire drastiquement la consommation en eau, les émissions carbone, tout en multipliant les usages, les services proposés. Mais la vraie innovation aussi, c'est les opérations et la maintenance. Adieu la camionnette et bonjour le vélo pour entretenir, maintenir notre mobilier urbain. en ville. Donc forcément, c'est pas la même chose. Entre une camionnette avec un dépôt loin, là il nous faut des dépôts de proximité, beaucoup plus multiples. On s'est engagé à répondre en 4 heures si on nous sollicitait. Donc forcément, c'est revoir complètement notre façon d'opérer nos activités pour les opérations. Mais je pense qu'il y a aussi des transformations profondes au niveau des acheteurs. Aujourd'hui, on a des engagements historiques, solides, sur notre chaîne de valeur, mais on veut aller plus loin. Je pense qu'aujourd'hui, pour un acheteur, appréhender l'ensemble des challenges ESG dans la chaîne de valeur dans laquelle il opère, ce n'est pas simple. Et je pense que ça, c'est vraiment un nouveau champ de compétences qui s'ouvre pour les acheteurs assez incroyable et qui va demander un vrai accompagnement de la part des entreprises. Donc, on est en plein dedans, dans ce plan de transition, de formation, de sensibilisation et aussi d'outillage. pour pouvoir mieux accompagner cette fonction.

  • Speaker #1

    Pour finir, la question qu'on pose toujours, Lénaïque, pourquoi c'est cool la RSE ?

  • Speaker #0

    Moi, je pense que c'est ultra cool et ultra nécessaire aujourd'hui. Tout simplement déjà parce que chaque journée ne se ressemble pas. Moi, je travaille avec l'ensemble des fonctions de l'entreprise, donc je suis une vraie fonction transversale. Je pense que ça, c'est assez unique. Et je rentre véritablement dans le cœur de métier de chacun pour identifier comment transformer leurs pratiques, comment les optimiser, les améliorer pour avoir plus d'impact. Donc aujourd'hui, on cherche tous du sens à la vie. Et moi, je pense qu'à travers mon métier, j'ai beaucoup de sens et beaucoup d'impact. Donc j'ai beaucoup de chance. Et je pense qu'on a tous le pouvoir de transformer notre métier, qu'on travaille dans la RSE ou pas. On peut tous s'engager, bien évidemment, à transformer nos pratiques. Et donc, je trouve que c'est toujours très stimulant de voir cette dynamique positive et humblement d'y contribuer, que ce soit chez JC Decaux, mais aussi au C3D. avec mes pairs, puisque je fais partie de cette belle association et j'ai rejoint le conseil d'administration. On essaye de pousser ces pratiques, parce qu'on est tous convaincus que la RSE, c'est cool, comme tu le soulignes.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, en tout cas, c'était un épisode passionnant. Et à bientôt.

  • Speaker #0

    Merci, Joanne, à bientôt.

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Description

Cette semaine, on reçoit Lénaïc Pineau, directrice développement durable et qualité du groupe JCDecaux.

Et on peut le dire : cet épisode, c’est une masterclass.

👉 Pourquoi ? Parce qu’on parle d’un acteur qu’on croise tous les jours dans la rue… mais qu’on connaît finalement très peu.
👉 Parce que Lénaïc explique comment un business model peut être fondamentalement responsable (et rentable).
👉 Parce qu’on découvre pourquoi le mobilier urbain reconditionné évite 70% des émissions carbone.
👉 Parce qu’on comprend comment la communication extérieure peut devenir plus responsable (et pourquoi JCDecaux s’impose un code déontologique).

Bref, si vous pensez encore que la RSE est un "coût", cet épisode va sérieusement bousculer vos certitudes.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Les entreprises qui ne s'adaptent pas, aujourd'hui, vont faire faillite.

  • Speaker #1

    Pourquoi s'engager ? Parce que c'est hyper excitant. Bonjour à tous, bienvenue dans ce nouvel épisode de Pourquoi c'est cool, la RSE. Aujourd'hui, j'ai le plaisir de recevoir Léna Higpino. directrice développement durable et qualité du groupe JC Decaux. Bonjour Lénaïque. Bonjour Johan. Merci d'avoir accepté notre invitation. Avec plaisir. Toi, à titre perso, qu'est-ce qui t'a donné envie de t'engager dans cette voie de la RSE, du développement durable ?

  • Speaker #0

    En fait, moi, ce qui a animé ma carrière, c'est la transformation des entreprises pour intégrer des pratiques plus responsables, plus vertueuses pour l'environnement, mais aussi créatrices de valeurs. pour l'ensemble des parties prenantes. Et donc, j'ai commencé au marketing et à la communication. Et sans le savoir, je faisais déjà du développement durable puisque je travaillais pour une marque très engagée, les deux vaches pour le groupe Danone. Quand je faisais des développements produits, je remontais toute la chaîne de valeur. C'était important pour moi de connect. l'impact environnemental et sociétal de mes produits. Et ensuite, tout au long de ma carrière, c'est vraiment ce qui m'a animée, c'est comment on peut accompagner une entreprise dans la compréhension de ses impacts pour mieux les piloter, essayer de les améliorer. Aujourd'hui, je pense que c'est indispensable et c'est vraiment ce qui m'anime.

  • Speaker #1

    Toi, quand tu es arrivée dans le groupe JC Decaux, qu'est-ce qui se faisait déjà ? Est-ce que ça a été une création de poste ou est-ce que tu as... tu as repris un poste qui existait déjà ?

  • Speaker #0

    En fait, la RSE, ce n'est pas nouveau chez JC Decaux. Ça a vraiment été intégré dans le business model par notre créateur Jean-Claude Decaux. Dès 1964, lui, il avait une grande vision de fournir des biens et des services aux collectivités financés par la communication extérieure des grandes marques. Et donc déjà, il y avait ce rôle d'utilité sociétale très fort chez lui, mais aussi beaucoup de frugalité. dans l'utilisation des matières premières, des consommations énergétiques, tout simplement pour aussi optimiser les coûts, il faut être transparent. Mais en fait, ça a vraiment animé la création de l'entreprise et son développement au fur et à mesure des années. Et aujourd'hui, le développement durable, mon département a été créé en 2007. La première stratégie RSE a été lancée en... 2014 et je l'ai renouvelé en 2022 à mon arrivée à horizon 2030. Pour moi, ce qui est important de savoir chez JC Decaux, c'est que le business model est fondamentalement responsable. Et ça, c'est vraiment important pour nous. On est le média utile et durable. Et donc aujourd'hui, on a un business model trois fois vertueux d'un point de vue économique, parce que ce que la plupart des gens ne savent pas, c'est qu'on... paye des redevances aux villes, aux sociétés de transport avec lesquelles nous travaillons pour financer ces biens et ces services avec ces parties prenantes. Mais aussi d'un point de vue social, on a plus de 12 000 collaborateurs aujourd'hui à travers le monde, mais on soutient 120 000 emplois. C'est une étude qu'on a réalisée, une étude d'impact, qui a bien sûr été auditée. Donc on le voit bien, on est vraiment un acteur économique des territoires. Et enfin, moi, ce qui m'anime le plus aussi, bien sûr... d'un point de vue environnemental. À travers la taxinomie, on réalise cet exercice chaque année et on voit que 50% de notre chiffre d'affaires est aligné à la taxinomie verte, c'est-à-dire qu'il contribue à l'adaptation ou à l'atténuation du changement climatique. Et pourquoi ? Parce qu'on fait partie des acteurs de la mobilité douce, avec les vélos en libre-service, mais aussi les abribus. Et tout ce qui est société de transport en commun, où nous accompagnons bien évidemment ces parties prenantes.

  • Speaker #1

    Beaucoup d'entreprises voient l'ESG comme un coût. Pour vous, c'est un levier de compétitivité ?

  • Speaker #0

    Comme ce que je t'expliquais au début, c'était la frugalité pour réduire et optimiser les coûts, les énergies. C'était une gestion de bon sens. Donc je pense que ça, c'est un côté qui est aussi important de continuer de mettre en avant aujourd'hui. c'est que ça peut être un levier d'optimisation pour les entreprises. Et ensuite, moi, personnellement, je suis convaincue qu'à l'avenir, ça va devenir un levier de compétitivité. Marc Cartney le dit, les entreprises qui ne s'adaptent pas, aujourd'hui, vont faire faillite. Et donc, chez JC Decaux, on est une entreprise familiale, donc on s'engage vraiment sur le long terme. Et pour moi, le développement durable fait partie des leviers de création de valeur sur le long terme. Par exemple, comment on peut concilier rentabilité financière et développement durable, c'est à travers le reconditionnement de nos mobiliers. Parce que ça ne fonctionne pas uniquement pour nos téléphones portables, nos ordinateurs et bientôt aussi tout l'électroménager. Ça fonctionne aussi pour le mobilier urbain. Il peut durer jusqu'à 40 ans. Donc on le voit bien, on peut les rénover, les faire durer et aussi grâce à la maintenance qu'on fait au quotidien. Et quand on rénove un mobilier, c'est 70% d'émissions carbone évitées. Donc c'est énorme. Forcément, c'est moins de capex. C'est moins d'investissement, mais c'est aussi notre capacité à proposer des nouveaux services aux collectivités, puisqu'on peut complètement repenser les services au fond. Faire par un adribus quand on le rénove et ajouter certains services. Et donc là, on le voit bien, on peut concilier rentabilité financière et responsabilité.

  • Speaker #1

    Justement, tu me disais que vous étiez un groupe qui était engagé depuis sa création. Toi, ces dernières années, qu'est-ce que tu as vu comme évolution dans votre démarche ?

  • Speaker #0

    On a formalisé d'abord cette stratégie ESG à horizon 2030 autour de trois ambitions. La première pour des lieux de vie plus durables, comment on va concevoir des mobiliers, des services responsables. Donc là on va parler d'éco-conception mais aussi d'innovation responsable. Et d'autre part notre activité c'est le média, donc comment on peut promouvoir une communication plus responsable au sein de notre écosystème. La deuxième ambition pour une empreinte environnementale optimisée. Depuis des années on a investi sur la réduction de nos consommations énergétiques et on a voulu aller plus loin, c'est-à-dire atteindre le net zéro à horizon. 2050. Donc, scope 1, 2, 3, une réduction de 90% en absolu. On a aussi un objectif à moyen terme. Donc, à horizon 2030, on doit réduire environ de 50% nos émissions carbone sur l'ensemble de notre chaîne de valeur. Cette stratégie, elle a été audité, approuvée par le SBTI. Donc, ça, c'est aussi un vrai jalon qu'on a réussi à franchir. Mais, il n'y a pas que le carbone dans la vie. Donc, il faut aussi gérer tous nos autres impacts environnementaux. Et ça, ça fait partie ... de ce deuxième pilier de notre ambition, donc la gestion des déchets, mais aussi la juste consommation en eau, et bien évidemment protéger la biodiversité. Et le dernier pilier, pour une culture de responsabilité, on fait référence au fait qu'on est une entreprise familiale, donc on veut prendre soin de nos collaborateurs. Il y a dix ans, on parlait essentiellement de santé-sécurité, droit du travail, respect des droits humains. Ce sont toujours des fondamentaux, mais clairement ce n'est pas suffisant. Donc on a lancé une politique sociale groupe. Pour avoir une vision commune dans les 80 filiales dans lesquelles nous opérons, on va parler de diversité d'inclusion, de développement de nos collaborateurs, de gestion des carrières, etc. Bien évidemment, ce niveau d'exigence, il faut qu'on l'ait pour toute notre chaîne de valeur. Et donc ça, ça va passer par la sensibilisation, l'accompagnement de nos fournisseurs à des pratiques plus responsables. Moi, depuis mon arrivée, je trouve que c'est assez incroyable, cette dynamique qu'on a réussi à mettre en place. autour de cette vision, à travers des événements de formation, de sensibilisation pour l'ensemble de nos collaborateurs.

  • Speaker #1

    Tu arrives facilement à insuffler ce nouveau souffle auprès de tous les collaborateurs, c'est quelque chose qui est facile ou il y a des réticences ?

  • Speaker #0

    Non, je pense qu'on fait un métier de conviction. Moi, ce qui m'anime aujourd'hui, c'est fédérer justement l'ensemble de nos collaborateurs autour de ces objectifs, et pour ça, il y a un levier-clé, c'est la gouvernance. On a vraiment essayé de travailler et de renforcer toutes les bonnes pratiques qui existaient au sein du groupe. Par exemple, on est passé à 15% de la rémunération variable des dirigeants indexés sur des KPI RSE, donc pour tous les patrons de pays, pour tous les directeurs des fonctions et aussi pour tous les membres du CODIR local. Ça veut dire que chaque année, l'ensemble de l'entreprise, l'ensemble des acteurs de l'entreprise est vraiment animé autour de sujets communs et ça va nous permettre d'avancer. Et un autre exemple aussi, je pense, qui a été très fédérateur dans l'entreprise, c'est la création de budget ESG. Alors, on n'a pas voulu le faire en ad hoc, on l'a vraiment intégré au processus financier. C'est-à-dire que chaque année, une filiale doit présenter son business case, sa prévision pour l'année prochaine, avec son turnover, ses CAPEX, ses OPEX, sa stratégie, ses staff costs, et bien évidemment, ses objectifs ESG. Quelle va être sa cible de décarbonation pour le scope ? 1 et 2, son plan d'action. Pareil sur le plan de féminisation, comment on va faire aussi pour accompagner notre chaîne de valeur avec des objectifs quantitatifs.

  • Speaker #1

    Tu me parlais tout à l'heure de promotion de la communication responsable. Comment ça marche concrètement ? Qu'est-ce que vous faites là-dessus ?

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, on est leader de la communication extérieure. Donc clairement, on a un impact énorme. Et on a aussi une grande responsabilité. On a 850 millions de personnes touchées chaque jour par des messages à travers le monde. On ne choisit pas les messages diffusés sur nos médias. En revanche, ce qu'on a voulu faire, c'est créer un code de déontologie de la communication extérieure qu'on a déployé sur l'ensemble de nos territoires pour s'assurer, bien évidemment, de la conformité avec la réglementation locale, ce qui n'est pas toujours le cas malheureusement, mais aussi aller plus loin, encadrer les pratiques de greenwashing, s'assurer que les campagnes sont bien alignées avec nos valeurs et respectent nos engagements. Donc ça, c'est le premier point. Et le deuxième point, on a un fantastique... rôle pour sensibiliser l'ensemble de notre écosystème. Au quotidien, on parle avec les grands annonceurs, avec les grandes agences médias, avec aussi nos pairs, nos concurrents. Donc on le voit, on peut influencer les pratiques positivement. On a lancé Empreinte 360 en France. C'est le premier... C'est un outil calculateur de l'empreinte des campagnes pour l'ensemble des annonceurs sur la communication extérieure. Cet outil permet à tous nos annonceurs en France d'avoir un bilan de leur campagne. On va susciter de l'adhésion autour de ces sujets-là, mais on va aussi travailler la sensibilisation parce que ce n'est pas forcément évident. pour un marketeur d'appréhender ces sujets et de comprendre véritablement les impacts de sa campagne.

  • Speaker #1

    Quels sont les retours concrets que vous recevez du marché et de vos parties prenantes sur vos engagements ? Est-ce que ça a changé quelque chose dans la relation avec les parties prenantes ?

  • Speaker #0

    Je pense qu'aujourd'hui, on est dans une démarche très proactive depuis des années chez J.C. Decaux pour transformer nos pratiques, mais on n'a pas beaucoup communiqué. Et je pense que c'est important, quand on parle de développement durable, de rester aussi très humble, puisqu'il y a encore beaucoup de choses à faire. Et personne n'est parfait. Donc aujourd'hui, la plupart de nos parties prenantes ne sont pas au courant de tout ce que nous faisons. Et même notre business model que je viens de t'expliquer sur le financement des services publics, ça aussi, c'est très peu su par les citoyens et les utilisateurs de nos abribus, par exemple.

  • Speaker #1

    Tu m'en parlais tout à l'heure, vous avez développé des outils comme Empreinte 360 et Eco Design Index. Tu peux me raconter comment sont nées ces idées ?

  • Speaker #0

    C'est complètement lié avec notre... rôle d'influence sur notre écosystème. C'est important pour nous d'accompagner nos parties prenantes dans leur prise de décision, en leur fournissant des informations sur l'impact de leur choix. Pour les annonceurs, ça a été Empreinte 360 et pour les villes, mais aussi pour les sociétés de transport avec lesquelles nous travaillons, c'est le JC2Co Eco Design Index. Cet outil permet d'évaluer l'empreinte environnementale de l'ensemble de nos mobiliers à travers l'équivalent d'un Nutri-Score. Donc c'est très simple, très visuel.

  • Speaker #1

    Tu me parlais des mobiliers responsables. Comment ça a été accueilli et perçu par vos clients ?

  • Speaker #0

    Le mobilier reconditionné, on a fait un super travail en France. Les collectivités ont vraiment adhéré à ce principe parce qu'elles ont compris que ça permettait de réduire le budget, augmenter les services et aussi, je l'espère, valoriser leur image verte auprès de leurs citoyens. Dans le reste du monde, le travail reste encore à faire, puisque près de 70% des appels d'offres en dehors de la France n'intègrent pas de critères ESG auxquels nous répondons. Donc sur le reconditionnement, on est vraiment, c'est mon cheval de bataille, parce qu'il faut savoir que le scope 3, ça représente 90% de nos émissions carbone aujourd'hui. On a fait le job sur le scope 1 et le scope 2, on a encore des choses à faire, mais on a une trajectoire qui est claire. Le verdissement de la flotte auto, continuer de réduire nos consommations énergétiques de nos mobiliers, c'est assez simple. Le scope 3, il faut travailler avec l'émendant. 42% des émissions de notre scope 3, ce sont nos mobiliers. Donc si je veux atteindre mes objectifs de décarbonation, je dois convaincre les municipalités locales, les sociétés de transport, d'opter pour des mobiliers plus responsables. Donc un, le meilleur choix, c'est le mobilier qu'on ne sort pas de notre atelier, donc le mobilier reconditionné. Mais on a un... panel d'innovation responsable, le mobilier upcyclé. Donc c'est trois ans de R&D avec nos équipes où on a décidé de regarder qu'est-ce qu'on pouvait faire avec nos déchets, nos rebuts de production, mais aussi interroger les entreprises autour de nous, donc dans le bâtiment, mais aussi dans l'industrie automobile, pour concevoir un nouveau mobilier. Et donc on a réussi à faire un mobilier à partir de 91% de matériaux recyclés, redirigés, réutilisés. Et ça permet de réduire environ de 60% les émissions carbone par rapport à un mobilier neuf. Donc on le voit, c'est hyper vertueux. Et aujourd'hui, j'ai ce magnifique prototype en face de mon bureau que je montre à toutes les collectivités locales du monde entier, à tous les annonceurs, toutes les agences médias que nous invitons à plaisir. Mais il n'est pas encore déployé dans les villes.

  • Speaker #1

    Pourquoi ?

  • Speaker #0

    Pourquoi ? Déjà, il y a un enjeu d'industrialisation, parce que ce sont des nouveaux procédés d'économie circulaire, donc bien évidemment, c'est plus complexe. Et il faut accompagner cette transition en expliquant que ça peut prendre un petit peu plus de temps, mais on est convaincus, parce qu'on a éprouvé, bien évidemment, ce process que nous pouvons le faire. Et aussi, c'est aussi toute l'explication sur rendre plus désirable un mobilier atypique et qui ne sera pas forcément au même look. que les autres mobiliers. En revanche, c'est sans compromis sur la qualité, sur le service, bien évidemment. Donc il y a vraiment un peu de sensibilisation à faire. C'est quoi ?

  • Speaker #1

    C'est le cadre légal qui vous empêche de concurrencer sur des mobiliers reconditionnés ?

  • Speaker #0

    En fait, les appels d'offres publiques sont très encadrés et effectivement, ce n'est pas toujours facile de pouvoir proposer des innovations responsables. certains cahiers des charges nous le permettent et d'autres sont des vrais carcan qui ne nous permettent pas de proposer les solutions les plus vertueuses.

  • Speaker #1

    En interne, comment toutes ces innovations LG transforment vos métiers ?

  • Speaker #0

    Je pense qu'il n'y a pas de règles simples. Je pense que par exemple, pour les opérations, ça impacte grandement leurs pratiques. Un exemple... On vient de gagner le contrat des sanitaires de Paris. Donc on est ravis d'avoir pu déployer un sanitaire qui a été vraiment éco-conçu depuis le début du projet. Donc on a réussi à réduire drastiquement la consommation en eau, les émissions carbone, tout en multipliant les usages, les services proposés. Mais la vraie innovation aussi, c'est les opérations et la maintenance. Adieu la camionnette et bonjour le vélo pour entretenir, maintenir notre mobilier urbain. en ville. Donc forcément, c'est pas la même chose. Entre une camionnette avec un dépôt loin, là il nous faut des dépôts de proximité, beaucoup plus multiples. On s'est engagé à répondre en 4 heures si on nous sollicitait. Donc forcément, c'est revoir complètement notre façon d'opérer nos activités pour les opérations. Mais je pense qu'il y a aussi des transformations profondes au niveau des acheteurs. Aujourd'hui, on a des engagements historiques, solides, sur notre chaîne de valeur, mais on veut aller plus loin. Je pense qu'aujourd'hui, pour un acheteur, appréhender l'ensemble des challenges ESG dans la chaîne de valeur dans laquelle il opère, ce n'est pas simple. Et je pense que ça, c'est vraiment un nouveau champ de compétences qui s'ouvre pour les acheteurs assez incroyable et qui va demander un vrai accompagnement de la part des entreprises. Donc, on est en plein dedans, dans ce plan de transition, de formation, de sensibilisation et aussi d'outillage. pour pouvoir mieux accompagner cette fonction.

  • Speaker #1

    Pour finir, la question qu'on pose toujours, Lénaïque, pourquoi c'est cool la RSE ?

  • Speaker #0

    Moi, je pense que c'est ultra cool et ultra nécessaire aujourd'hui. Tout simplement déjà parce que chaque journée ne se ressemble pas. Moi, je travaille avec l'ensemble des fonctions de l'entreprise, donc je suis une vraie fonction transversale. Je pense que ça, c'est assez unique. Et je rentre véritablement dans le cœur de métier de chacun pour identifier comment transformer leurs pratiques, comment les optimiser, les améliorer pour avoir plus d'impact. Donc aujourd'hui, on cherche tous du sens à la vie. Et moi, je pense qu'à travers mon métier, j'ai beaucoup de sens et beaucoup d'impact. Donc j'ai beaucoup de chance. Et je pense qu'on a tous le pouvoir de transformer notre métier, qu'on travaille dans la RSE ou pas. On peut tous s'engager, bien évidemment, à transformer nos pratiques. Et donc, je trouve que c'est toujours très stimulant de voir cette dynamique positive et humblement d'y contribuer, que ce soit chez JC Decaux, mais aussi au C3D. avec mes pairs, puisque je fais partie de cette belle association et j'ai rejoint le conseil d'administration. On essaye de pousser ces pratiques, parce qu'on est tous convaincus que la RSE, c'est cool, comme tu le soulignes.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, en tout cas, c'était un épisode passionnant. Et à bientôt.

  • Speaker #0

    Merci, Joanne, à bientôt.

Description

Cette semaine, on reçoit Lénaïc Pineau, directrice développement durable et qualité du groupe JCDecaux.

Et on peut le dire : cet épisode, c’est une masterclass.

👉 Pourquoi ? Parce qu’on parle d’un acteur qu’on croise tous les jours dans la rue… mais qu’on connaît finalement très peu.
👉 Parce que Lénaïc explique comment un business model peut être fondamentalement responsable (et rentable).
👉 Parce qu’on découvre pourquoi le mobilier urbain reconditionné évite 70% des émissions carbone.
👉 Parce qu’on comprend comment la communication extérieure peut devenir plus responsable (et pourquoi JCDecaux s’impose un code déontologique).

Bref, si vous pensez encore que la RSE est un "coût", cet épisode va sérieusement bousculer vos certitudes.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Les entreprises qui ne s'adaptent pas, aujourd'hui, vont faire faillite.

  • Speaker #1

    Pourquoi s'engager ? Parce que c'est hyper excitant. Bonjour à tous, bienvenue dans ce nouvel épisode de Pourquoi c'est cool, la RSE. Aujourd'hui, j'ai le plaisir de recevoir Léna Higpino. directrice développement durable et qualité du groupe JC Decaux. Bonjour Lénaïque. Bonjour Johan. Merci d'avoir accepté notre invitation. Avec plaisir. Toi, à titre perso, qu'est-ce qui t'a donné envie de t'engager dans cette voie de la RSE, du développement durable ?

  • Speaker #0

    En fait, moi, ce qui a animé ma carrière, c'est la transformation des entreprises pour intégrer des pratiques plus responsables, plus vertueuses pour l'environnement, mais aussi créatrices de valeurs. pour l'ensemble des parties prenantes. Et donc, j'ai commencé au marketing et à la communication. Et sans le savoir, je faisais déjà du développement durable puisque je travaillais pour une marque très engagée, les deux vaches pour le groupe Danone. Quand je faisais des développements produits, je remontais toute la chaîne de valeur. C'était important pour moi de connect. l'impact environnemental et sociétal de mes produits. Et ensuite, tout au long de ma carrière, c'est vraiment ce qui m'a animée, c'est comment on peut accompagner une entreprise dans la compréhension de ses impacts pour mieux les piloter, essayer de les améliorer. Aujourd'hui, je pense que c'est indispensable et c'est vraiment ce qui m'anime.

  • Speaker #1

    Toi, quand tu es arrivée dans le groupe JC Decaux, qu'est-ce qui se faisait déjà ? Est-ce que ça a été une création de poste ou est-ce que tu as... tu as repris un poste qui existait déjà ?

  • Speaker #0

    En fait, la RSE, ce n'est pas nouveau chez JC Decaux. Ça a vraiment été intégré dans le business model par notre créateur Jean-Claude Decaux. Dès 1964, lui, il avait une grande vision de fournir des biens et des services aux collectivités financés par la communication extérieure des grandes marques. Et donc déjà, il y avait ce rôle d'utilité sociétale très fort chez lui, mais aussi beaucoup de frugalité. dans l'utilisation des matières premières, des consommations énergétiques, tout simplement pour aussi optimiser les coûts, il faut être transparent. Mais en fait, ça a vraiment animé la création de l'entreprise et son développement au fur et à mesure des années. Et aujourd'hui, le développement durable, mon département a été créé en 2007. La première stratégie RSE a été lancée en... 2014 et je l'ai renouvelé en 2022 à mon arrivée à horizon 2030. Pour moi, ce qui est important de savoir chez JC Decaux, c'est que le business model est fondamentalement responsable. Et ça, c'est vraiment important pour nous. On est le média utile et durable. Et donc aujourd'hui, on a un business model trois fois vertueux d'un point de vue économique, parce que ce que la plupart des gens ne savent pas, c'est qu'on... paye des redevances aux villes, aux sociétés de transport avec lesquelles nous travaillons pour financer ces biens et ces services avec ces parties prenantes. Mais aussi d'un point de vue social, on a plus de 12 000 collaborateurs aujourd'hui à travers le monde, mais on soutient 120 000 emplois. C'est une étude qu'on a réalisée, une étude d'impact, qui a bien sûr été auditée. Donc on le voit bien, on est vraiment un acteur économique des territoires. Et enfin, moi, ce qui m'anime le plus aussi, bien sûr... d'un point de vue environnemental. À travers la taxinomie, on réalise cet exercice chaque année et on voit que 50% de notre chiffre d'affaires est aligné à la taxinomie verte, c'est-à-dire qu'il contribue à l'adaptation ou à l'atténuation du changement climatique. Et pourquoi ? Parce qu'on fait partie des acteurs de la mobilité douce, avec les vélos en libre-service, mais aussi les abribus. Et tout ce qui est société de transport en commun, où nous accompagnons bien évidemment ces parties prenantes.

  • Speaker #1

    Beaucoup d'entreprises voient l'ESG comme un coût. Pour vous, c'est un levier de compétitivité ?

  • Speaker #0

    Comme ce que je t'expliquais au début, c'était la frugalité pour réduire et optimiser les coûts, les énergies. C'était une gestion de bon sens. Donc je pense que ça, c'est un côté qui est aussi important de continuer de mettre en avant aujourd'hui. c'est que ça peut être un levier d'optimisation pour les entreprises. Et ensuite, moi, personnellement, je suis convaincue qu'à l'avenir, ça va devenir un levier de compétitivité. Marc Cartney le dit, les entreprises qui ne s'adaptent pas, aujourd'hui, vont faire faillite. Et donc, chez JC Decaux, on est une entreprise familiale, donc on s'engage vraiment sur le long terme. Et pour moi, le développement durable fait partie des leviers de création de valeur sur le long terme. Par exemple, comment on peut concilier rentabilité financière et développement durable, c'est à travers le reconditionnement de nos mobiliers. Parce que ça ne fonctionne pas uniquement pour nos téléphones portables, nos ordinateurs et bientôt aussi tout l'électroménager. Ça fonctionne aussi pour le mobilier urbain. Il peut durer jusqu'à 40 ans. Donc on le voit bien, on peut les rénover, les faire durer et aussi grâce à la maintenance qu'on fait au quotidien. Et quand on rénove un mobilier, c'est 70% d'émissions carbone évitées. Donc c'est énorme. Forcément, c'est moins de capex. C'est moins d'investissement, mais c'est aussi notre capacité à proposer des nouveaux services aux collectivités, puisqu'on peut complètement repenser les services au fond. Faire par un adribus quand on le rénove et ajouter certains services. Et donc là, on le voit bien, on peut concilier rentabilité financière et responsabilité.

  • Speaker #1

    Justement, tu me disais que vous étiez un groupe qui était engagé depuis sa création. Toi, ces dernières années, qu'est-ce que tu as vu comme évolution dans votre démarche ?

  • Speaker #0

    On a formalisé d'abord cette stratégie ESG à horizon 2030 autour de trois ambitions. La première pour des lieux de vie plus durables, comment on va concevoir des mobiliers, des services responsables. Donc là on va parler d'éco-conception mais aussi d'innovation responsable. Et d'autre part notre activité c'est le média, donc comment on peut promouvoir une communication plus responsable au sein de notre écosystème. La deuxième ambition pour une empreinte environnementale optimisée. Depuis des années on a investi sur la réduction de nos consommations énergétiques et on a voulu aller plus loin, c'est-à-dire atteindre le net zéro à horizon. 2050. Donc, scope 1, 2, 3, une réduction de 90% en absolu. On a aussi un objectif à moyen terme. Donc, à horizon 2030, on doit réduire environ de 50% nos émissions carbone sur l'ensemble de notre chaîne de valeur. Cette stratégie, elle a été audité, approuvée par le SBTI. Donc, ça, c'est aussi un vrai jalon qu'on a réussi à franchir. Mais, il n'y a pas que le carbone dans la vie. Donc, il faut aussi gérer tous nos autres impacts environnementaux. Et ça, ça fait partie ... de ce deuxième pilier de notre ambition, donc la gestion des déchets, mais aussi la juste consommation en eau, et bien évidemment protéger la biodiversité. Et le dernier pilier, pour une culture de responsabilité, on fait référence au fait qu'on est une entreprise familiale, donc on veut prendre soin de nos collaborateurs. Il y a dix ans, on parlait essentiellement de santé-sécurité, droit du travail, respect des droits humains. Ce sont toujours des fondamentaux, mais clairement ce n'est pas suffisant. Donc on a lancé une politique sociale groupe. Pour avoir une vision commune dans les 80 filiales dans lesquelles nous opérons, on va parler de diversité d'inclusion, de développement de nos collaborateurs, de gestion des carrières, etc. Bien évidemment, ce niveau d'exigence, il faut qu'on l'ait pour toute notre chaîne de valeur. Et donc ça, ça va passer par la sensibilisation, l'accompagnement de nos fournisseurs à des pratiques plus responsables. Moi, depuis mon arrivée, je trouve que c'est assez incroyable, cette dynamique qu'on a réussi à mettre en place. autour de cette vision, à travers des événements de formation, de sensibilisation pour l'ensemble de nos collaborateurs.

  • Speaker #1

    Tu arrives facilement à insuffler ce nouveau souffle auprès de tous les collaborateurs, c'est quelque chose qui est facile ou il y a des réticences ?

  • Speaker #0

    Non, je pense qu'on fait un métier de conviction. Moi, ce qui m'anime aujourd'hui, c'est fédérer justement l'ensemble de nos collaborateurs autour de ces objectifs, et pour ça, il y a un levier-clé, c'est la gouvernance. On a vraiment essayé de travailler et de renforcer toutes les bonnes pratiques qui existaient au sein du groupe. Par exemple, on est passé à 15% de la rémunération variable des dirigeants indexés sur des KPI RSE, donc pour tous les patrons de pays, pour tous les directeurs des fonctions et aussi pour tous les membres du CODIR local. Ça veut dire que chaque année, l'ensemble de l'entreprise, l'ensemble des acteurs de l'entreprise est vraiment animé autour de sujets communs et ça va nous permettre d'avancer. Et un autre exemple aussi, je pense, qui a été très fédérateur dans l'entreprise, c'est la création de budget ESG. Alors, on n'a pas voulu le faire en ad hoc, on l'a vraiment intégré au processus financier. C'est-à-dire que chaque année, une filiale doit présenter son business case, sa prévision pour l'année prochaine, avec son turnover, ses CAPEX, ses OPEX, sa stratégie, ses staff costs, et bien évidemment, ses objectifs ESG. Quelle va être sa cible de décarbonation pour le scope ? 1 et 2, son plan d'action. Pareil sur le plan de féminisation, comment on va faire aussi pour accompagner notre chaîne de valeur avec des objectifs quantitatifs.

  • Speaker #1

    Tu me parlais tout à l'heure de promotion de la communication responsable. Comment ça marche concrètement ? Qu'est-ce que vous faites là-dessus ?

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, on est leader de la communication extérieure. Donc clairement, on a un impact énorme. Et on a aussi une grande responsabilité. On a 850 millions de personnes touchées chaque jour par des messages à travers le monde. On ne choisit pas les messages diffusés sur nos médias. En revanche, ce qu'on a voulu faire, c'est créer un code de déontologie de la communication extérieure qu'on a déployé sur l'ensemble de nos territoires pour s'assurer, bien évidemment, de la conformité avec la réglementation locale, ce qui n'est pas toujours le cas malheureusement, mais aussi aller plus loin, encadrer les pratiques de greenwashing, s'assurer que les campagnes sont bien alignées avec nos valeurs et respectent nos engagements. Donc ça, c'est le premier point. Et le deuxième point, on a un fantastique... rôle pour sensibiliser l'ensemble de notre écosystème. Au quotidien, on parle avec les grands annonceurs, avec les grandes agences médias, avec aussi nos pairs, nos concurrents. Donc on le voit, on peut influencer les pratiques positivement. On a lancé Empreinte 360 en France. C'est le premier... C'est un outil calculateur de l'empreinte des campagnes pour l'ensemble des annonceurs sur la communication extérieure. Cet outil permet à tous nos annonceurs en France d'avoir un bilan de leur campagne. On va susciter de l'adhésion autour de ces sujets-là, mais on va aussi travailler la sensibilisation parce que ce n'est pas forcément évident. pour un marketeur d'appréhender ces sujets et de comprendre véritablement les impacts de sa campagne.

  • Speaker #1

    Quels sont les retours concrets que vous recevez du marché et de vos parties prenantes sur vos engagements ? Est-ce que ça a changé quelque chose dans la relation avec les parties prenantes ?

  • Speaker #0

    Je pense qu'aujourd'hui, on est dans une démarche très proactive depuis des années chez J.C. Decaux pour transformer nos pratiques, mais on n'a pas beaucoup communiqué. Et je pense que c'est important, quand on parle de développement durable, de rester aussi très humble, puisqu'il y a encore beaucoup de choses à faire. Et personne n'est parfait. Donc aujourd'hui, la plupart de nos parties prenantes ne sont pas au courant de tout ce que nous faisons. Et même notre business model que je viens de t'expliquer sur le financement des services publics, ça aussi, c'est très peu su par les citoyens et les utilisateurs de nos abribus, par exemple.

  • Speaker #1

    Tu m'en parlais tout à l'heure, vous avez développé des outils comme Empreinte 360 et Eco Design Index. Tu peux me raconter comment sont nées ces idées ?

  • Speaker #0

    C'est complètement lié avec notre... rôle d'influence sur notre écosystème. C'est important pour nous d'accompagner nos parties prenantes dans leur prise de décision, en leur fournissant des informations sur l'impact de leur choix. Pour les annonceurs, ça a été Empreinte 360 et pour les villes, mais aussi pour les sociétés de transport avec lesquelles nous travaillons, c'est le JC2Co Eco Design Index. Cet outil permet d'évaluer l'empreinte environnementale de l'ensemble de nos mobiliers à travers l'équivalent d'un Nutri-Score. Donc c'est très simple, très visuel.

  • Speaker #1

    Tu me parlais des mobiliers responsables. Comment ça a été accueilli et perçu par vos clients ?

  • Speaker #0

    Le mobilier reconditionné, on a fait un super travail en France. Les collectivités ont vraiment adhéré à ce principe parce qu'elles ont compris que ça permettait de réduire le budget, augmenter les services et aussi, je l'espère, valoriser leur image verte auprès de leurs citoyens. Dans le reste du monde, le travail reste encore à faire, puisque près de 70% des appels d'offres en dehors de la France n'intègrent pas de critères ESG auxquels nous répondons. Donc sur le reconditionnement, on est vraiment, c'est mon cheval de bataille, parce qu'il faut savoir que le scope 3, ça représente 90% de nos émissions carbone aujourd'hui. On a fait le job sur le scope 1 et le scope 2, on a encore des choses à faire, mais on a une trajectoire qui est claire. Le verdissement de la flotte auto, continuer de réduire nos consommations énergétiques de nos mobiliers, c'est assez simple. Le scope 3, il faut travailler avec l'émendant. 42% des émissions de notre scope 3, ce sont nos mobiliers. Donc si je veux atteindre mes objectifs de décarbonation, je dois convaincre les municipalités locales, les sociétés de transport, d'opter pour des mobiliers plus responsables. Donc un, le meilleur choix, c'est le mobilier qu'on ne sort pas de notre atelier, donc le mobilier reconditionné. Mais on a un... panel d'innovation responsable, le mobilier upcyclé. Donc c'est trois ans de R&D avec nos équipes où on a décidé de regarder qu'est-ce qu'on pouvait faire avec nos déchets, nos rebuts de production, mais aussi interroger les entreprises autour de nous, donc dans le bâtiment, mais aussi dans l'industrie automobile, pour concevoir un nouveau mobilier. Et donc on a réussi à faire un mobilier à partir de 91% de matériaux recyclés, redirigés, réutilisés. Et ça permet de réduire environ de 60% les émissions carbone par rapport à un mobilier neuf. Donc on le voit, c'est hyper vertueux. Et aujourd'hui, j'ai ce magnifique prototype en face de mon bureau que je montre à toutes les collectivités locales du monde entier, à tous les annonceurs, toutes les agences médias que nous invitons à plaisir. Mais il n'est pas encore déployé dans les villes.

  • Speaker #1

    Pourquoi ?

  • Speaker #0

    Pourquoi ? Déjà, il y a un enjeu d'industrialisation, parce que ce sont des nouveaux procédés d'économie circulaire, donc bien évidemment, c'est plus complexe. Et il faut accompagner cette transition en expliquant que ça peut prendre un petit peu plus de temps, mais on est convaincus, parce qu'on a éprouvé, bien évidemment, ce process que nous pouvons le faire. Et aussi, c'est aussi toute l'explication sur rendre plus désirable un mobilier atypique et qui ne sera pas forcément au même look. que les autres mobiliers. En revanche, c'est sans compromis sur la qualité, sur le service, bien évidemment. Donc il y a vraiment un peu de sensibilisation à faire. C'est quoi ?

  • Speaker #1

    C'est le cadre légal qui vous empêche de concurrencer sur des mobiliers reconditionnés ?

  • Speaker #0

    En fait, les appels d'offres publiques sont très encadrés et effectivement, ce n'est pas toujours facile de pouvoir proposer des innovations responsables. certains cahiers des charges nous le permettent et d'autres sont des vrais carcan qui ne nous permettent pas de proposer les solutions les plus vertueuses.

  • Speaker #1

    En interne, comment toutes ces innovations LG transforment vos métiers ?

  • Speaker #0

    Je pense qu'il n'y a pas de règles simples. Je pense que par exemple, pour les opérations, ça impacte grandement leurs pratiques. Un exemple... On vient de gagner le contrat des sanitaires de Paris. Donc on est ravis d'avoir pu déployer un sanitaire qui a été vraiment éco-conçu depuis le début du projet. Donc on a réussi à réduire drastiquement la consommation en eau, les émissions carbone, tout en multipliant les usages, les services proposés. Mais la vraie innovation aussi, c'est les opérations et la maintenance. Adieu la camionnette et bonjour le vélo pour entretenir, maintenir notre mobilier urbain. en ville. Donc forcément, c'est pas la même chose. Entre une camionnette avec un dépôt loin, là il nous faut des dépôts de proximité, beaucoup plus multiples. On s'est engagé à répondre en 4 heures si on nous sollicitait. Donc forcément, c'est revoir complètement notre façon d'opérer nos activités pour les opérations. Mais je pense qu'il y a aussi des transformations profondes au niveau des acheteurs. Aujourd'hui, on a des engagements historiques, solides, sur notre chaîne de valeur, mais on veut aller plus loin. Je pense qu'aujourd'hui, pour un acheteur, appréhender l'ensemble des challenges ESG dans la chaîne de valeur dans laquelle il opère, ce n'est pas simple. Et je pense que ça, c'est vraiment un nouveau champ de compétences qui s'ouvre pour les acheteurs assez incroyable et qui va demander un vrai accompagnement de la part des entreprises. Donc, on est en plein dedans, dans ce plan de transition, de formation, de sensibilisation et aussi d'outillage. pour pouvoir mieux accompagner cette fonction.

  • Speaker #1

    Pour finir, la question qu'on pose toujours, Lénaïque, pourquoi c'est cool la RSE ?

  • Speaker #0

    Moi, je pense que c'est ultra cool et ultra nécessaire aujourd'hui. Tout simplement déjà parce que chaque journée ne se ressemble pas. Moi, je travaille avec l'ensemble des fonctions de l'entreprise, donc je suis une vraie fonction transversale. Je pense que ça, c'est assez unique. Et je rentre véritablement dans le cœur de métier de chacun pour identifier comment transformer leurs pratiques, comment les optimiser, les améliorer pour avoir plus d'impact. Donc aujourd'hui, on cherche tous du sens à la vie. Et moi, je pense qu'à travers mon métier, j'ai beaucoup de sens et beaucoup d'impact. Donc j'ai beaucoup de chance. Et je pense qu'on a tous le pouvoir de transformer notre métier, qu'on travaille dans la RSE ou pas. On peut tous s'engager, bien évidemment, à transformer nos pratiques. Et donc, je trouve que c'est toujours très stimulant de voir cette dynamique positive et humblement d'y contribuer, que ce soit chez JC Decaux, mais aussi au C3D. avec mes pairs, puisque je fais partie de cette belle association et j'ai rejoint le conseil d'administration. On essaye de pousser ces pratiques, parce qu'on est tous convaincus que la RSE, c'est cool, comme tu le soulignes.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, en tout cas, c'était un épisode passionnant. Et à bientôt.

  • Speaker #0

    Merci, Joanne, à bientôt.

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