- Speaker #0
Il y a tellement de choses dans l'histoire des sportifs qui nous montrent qu'en fait, tant que le chrono n'est pas éteint, vas-y.
- Speaker #1
J'avais vraiment l'impression d'être un touriste. Je faisais plein d'erreurs parce que je n'arrivais pas à être focus sur moi-même.
- Speaker #0
Il y a une partie de moi qui doit lutter avec cette petite voix interne qui doit se dire « Ah ouais, mais tu n'as pas ta place ici. Mais eux, ils ont déjà fait de la danse solo, pas toi. »
- Speaker #1
Avant ce que j'aurais fait, je me serais dit « C'est bon, c'est fini, c'est perdu. »
- Speaker #0
Ça va impacter ta danse de manière visuelle, physique.
- Speaker #1
Mais du coup, je voulais progresser. Mais derrière, je ne voyais aucune amélioration.
- Speaker #0
Et la perte de connexion à sa motivation profonde, elle peut être fatale par rapport à ça.
- Speaker #1
Mais c'est sûr qu'en n'essayant pas, on ne peut pas avoir mieux.
- Speaker #0
Tu crées une nouvelle opportunité. Ça vous apporte tellement de choses.
- Speaker #2
Dans la danse comme dans la vie, tout commence dans notre esprit. Bienvenue dans No Brain No Flow, le podcast des danseurs qui va au-delà de la technique pour explorer la danse sous un angle fondamental. celui du mental. Je m'appelle Marine Vallée, je suis préparateur mental spécialiste des sports d'endurance et de performances artistiques. J'accompagne principalement des danseurs internationaux dans l'évolution de leur carrière et de leur passion. Dans ce podcast, je partage les clés ici des séances de préparation mentale, des prises de conscience et tout ce que j'aurais aimé avoir comme ressources en tant que danseuse investie. Mon but, amener votre mental et votre danse à un tout autre niveau. Et pour y parvenir, je vous parle état d'esprit, gestion des émotions, Concentration, résilience, motivation et confiance en soi. Soyez prêts à libérer votre potentiel et à transformer votre danse un peu plus à chaque épisode. Belle écoute !
- Speaker #0
Salut Samuel, c'est trop cool de t'avoir avec moi. Bienvenue sur le podcast. Comment est-ce que ça va ? Est-ce que tu as envie de te présenter pour l'audience ? Est-ce que tu peux nous dire un petit mot sur qui tu es ?
- Speaker #1
Bonjour Marine, alors ça va très bien, merci. Alors je suis Samuel, j'habite à Grenoble, j'ai 31 ans. Alors, dans mon métier, je suis contrôleur de gestion, donc plutôt dans la finance, compta-finance. Et la danse, j'ai commencé il y a un peu plus de trois ans maintenant. C'est ça, un peu plus de trois ans.
- Speaker #0
Ok, quel type de danse est-ce que tu fais ?
- Speaker #1
Alors, quand j'ai commencé, au début, la danse, on ne sait pas trop ce qu'il y a comme danse. On voit des noms de danse, on ne sait pas ce que c'est. Du coup, j'ai voulu tout commencer en même temps. J'ai pris rock, boogie, salsa, bachata, rock acrobatique et west coast swing. Et le West Coast Swing, j'ai un peu commencé par hasard. J'avais un cours à 19h, un cours à 21h. Et j'avais un trou entre les deux. Et il y avait le West Coast Swing. Je ne sais pas ce que c'est. Ça a l'air d'être de la country. Du coup, j'ai essayé. Au final, c'est la danse que je fais le plus.
- Speaker #0
Ok, super. Tu es un danseur hyper varié, en fait. Oui,
- Speaker #1
oui, oui. J'ai aussi commencé la danse solo un an plus tard. Donc là, je fais du street jazz et j'ai fait du popping aussi.
- Speaker #0
Super. Est-ce que justement d'avoir commencé la danse solo, c'est quelque chose qui t'aide dans la danse à deux ?
- Speaker #1
Ça m'aide beaucoup. Ça permet de me concentrer sur moi-même plutôt que de me concentrer sur ma partenaire. Et ça améliore le ressenti, vraiment le ressenti et le visuel. Peut-être le plaisir de danser aussi. Après, ce n'est pas le même travail parce qu'on travaille beaucoup plus des chorégraphies.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #1
Ce qui permet de répéter des mouvements et de les améliorer.
- Speaker #0
Ok, super. J'ai l'impression que c'est un travail vraiment complet et qu'en fait, chaque danse a son bénéfice pour l'autre.
- Speaker #1
Totalement. De toute façon, ça s'entrecoupe entre les danses. Ce qu'on travaille sur l'une peut se retransposer sur l'autre, notamment dans le West Coast Swing, où on peut mettre beaucoup de styling, beaucoup de son propre style dans la danse. Et le fait de faire des danses solo à côté, notamment le popping que j'adore, ça permet d'intégrer des mouvements dedans, même s'il faut bien les maîtriser avant si on veut que... Pas perturber sa partenaire, on va dire.
- Speaker #0
Ok, c'est super passionnant. Je pense que les auditeurs vont adorer t'écouter. Du coup, aujourd'hui, on vient parler un petit peu du mental dans ta danse, donc dans toutes tes danses, j'ai envie de dire, dans le Samuel le danseur. En première question, si tu repenses à la meilleure performance que tu as eue en 2024, parce qu'aujourd'hui, on est en 2025, donc ça nous permet de faire une rétrospective. Quelle est la meilleure performance où tu t'es sentie vraiment toi-même, un peu invincible, tu sais, très alignée avec ce que tu fais ? Est-ce que tu arrives à te souvenir de cette performance-là ? Et surtout, qu'est-ce qui t'a traversé l'esprit à ce moment-là ?
- Speaker #1
Alors, celle qui m'a le plus marqué, celle où j'étais le plus fier de moi-même, c'était dans le spectacle de mon école de danse. Je ne vais pas préciser, je suis à l'école Djanon à Grenoble. On a un spectacle de danse chaque année et on travaille des chorégraphies. Donc, c'était en street jazz et c'était... Déjà, c'est quelque chose de préparé à l'avance, de travaillé. Du coup, j'ai pu y passer du temps, perfectionner ce que je devais faire. En plus de ça, j'avais plusieurs chorégraphies, mais il y en a une particulièrement qui était sur un thème et une musique qui m'inspiraient beaucoup. Et le fait d'être sur scène, sachant que de base, avant de me mettre à la danse, j'étais dans le domaine du théâtre, c'est vraiment l'endroit que je préfère. L'endroit où je me sens le plus à l'aise. Et devant un public, montrer ma performance, donner à fond, donner mon énergie, donner mes émotions. Surtout le faire à plusieurs, parce qu'on était en chorégraphie de groupe. C'était vraiment un grand moment, j'étais très content de faire ça. Donc mentalement, mon ressenti, je ressentais... pas vraiment de stress sur scène, comme j'avais l'habitude sûrement à cause du théâtre, plutôt grâce au théâtre. Donc j'y allais en mode serein, j'ai vraiment pu décharger toute mon énergie sur scène, toute mon énergie vers le public.
- Speaker #0
Trop chouette. Je vois que tu as le sourire élève quand tu m'en parles et ça donne beaucoup d'énergie, c'est trop bien. Du coup, ça fait quelques mois maintenant qu'on travaille ensemble, qu'on travaille sur la préparation mentale depuis six mois pour être un peu plus précise. À quoi ressemblait ta vie de danseur avant qu'on travaille ensemble sur tes aspects mentaux ?
- Speaker #1
J'avais mes cours chaque semaine à l'école d'Yannone. J'allais régulièrement au festival, des fois en compétition. Seulement pour les compétitions, j'avais vraiment l'impression d'être un touriste. J'y allais et limite, je n'étais pas du tout concentré sur moi-même, j'y étais plus. Avec les amis, on va rigoler. Limite, quand je dansais pendant les compètes, j'encouragais ceux qui dansaient à côté de moi plutôt que me concentrer sur moi-même. Et du coup, forcément, je n'étais pas du tout dans l'esprit à me dire qu'est-ce que je dois faire, comment progresser. Et du coup, ça ne passait pas du tout. Et je savais que ça n'allait pas, mais j'avais du mal à me mettre dans l'esprit, à me calmer, à me recentrer sur ce que je faisais parce que je ne me contrôlais pas du tout. Je faisais plein d'erreurs parce que... parce que je n'arrivais pas à être focus sur moi-même.
- Speaker #0
Tu étais un peu dispersé de ce que je comprends. Du coup, ce n'est pas vraiment des blocages que tu avais, mais c'était une frustration par rapport au fait que tu n'arrivais pas à te concentrer sur ta danse. C'était quoi précisément ce que tu ressentais ?
- Speaker #1
Ce que je ressentais, c'était que j'étais un peu perdu, un peu dans le flou sur ce que je devais faire, comment me concentrer sur moi-même, comment contrôler mon corps. Ça aussi, c'est peut-être aussi dû à des lacunes en danse. J'avais jamais fait de danse avant d'avoir commencé il y a trois ans. Au début, j'ai eu beaucoup de mal à contrôler mon corps, à ressentir mon corps, tout ce qui est proprioception. Et également, dans les compétitions, il y a aussi travailler avec sa partenaire, comment faire si elle est stressée aussi. Moi, je n'avais pas spécialement de stress. C'était même plutôt le contraire. Vu que je n'avais pas de stress, je prenais trop de manières. Trop à la rigolade, j'ai envie de dire, ce n'est pas le bon terme, mais trop de manière décontractée. Et je n'arrivais pas à me dire, tiens, j'ai juste trois danses à faire, autant être concentré au maximum pour donner le meilleur de moi-même, histoire d'être fier de ce que j'ai fait.
- Speaker #0
En quoi c'était un problème pour toi, justement, à ce moment-là, de ne pas arriver à te concentrer et d'avoir ces sentiments de frustration dans tes compétitions ou sur scène ?
- Speaker #1
Du coup, j'avais l'impression de ne pas progresser. Parce que forcément, à chaque fois, je me faisais filmer, je regardais les vidéos. C'est souvent le cas pour tout le monde quand on regarde ses propres vidéos de danse. Je me disais, ce n'est pas joli, comment ça se fait que je danse comme ça ? J'ai envie de progresser. Mais du coup, je voulais progresser, mais derrière, je ne voyais aucune amélioration. Je voyais à chaque fois, c'était pareil. Même si je travaillais en cours, je progressais en technique, pendant les compétitions, pendant que j'y étais, je n'étais pas concentré sur moi-même. et je ne pouvais pas donner le meilleur de ce que je faisais. Du coup, j'étais très déçu. J'avais peur aussi, du coup, que mes profs qui pouvaient me voir soient déçus parce qu'ils savaient que je pouvais mieux faire. Et du coup, moi aussi, c'est une manière de leur dire, voilà ce que je peux faire, voici quels sont mes résultats. Et derrière, ils auraient été plus contents si je m'étais mieux donné pendant ces compétitions.
- Speaker #0
Du coup, ça avait... Je comprends que ça t'impactait dans ce sens-là. Et est-ce que ça avait des impacts par rapport à ta confiance en toi, t'exprime des peurs ?
- Speaker #1
Sur ma confiance en moi, peut-être, en termes d'objectifs, où du coup, j'avais du mal à me dire, tiens, je vais viser tel objectif, vouloir progresser jusqu'à tel niveau, apprendre à faire telle nouvelle difficulté dans la danse, on va dire. Et aussi... Peut-être des difficultés à me sentir aussi comme faisant partie de la communauté des compétiteurs. Je connaissais d'autres personnes qui faisaient des compètes, etc. Mais du coup, je me sentais un peu à part parce que je sentais que je n'avais pas encore le même niveau qu'eux. Oui, je me sentais à part, même avec des personnes de Grenoble, ce qui n'était pas du tout de leur fait. Jamais ils m'ont mis à part ou autre. Mais moi je me disais, eux ils dansent depuis des années, il y en a qui ont des résultats. Moi je suis un petit nouveau encore qui vient d'arriver, donc je n'ai pas encore ma place parmi eux. Voilà ce que je me dis.
- Speaker #0
Je comprends. Puis c'est compliqué quand on est nouveau dans une danse ou au sein d'une communauté, de trouver sa place et de se dire à quel point est-ce que je suis légitime. Et c'était important pour toi, du coup, de te sentir à ta place au sein de ta communauté et de rendre fiers tes professeurs, du coup, c'est ça ?
- Speaker #1
Oui. Alors, pourquoi c'était important pour moi ? Alors, avant de me mettre à la danse, je n'avais jamais fait de compétition, de sport d'équipe. Et du coup, c'est un peu tout nouveau pour moi. L'école d'Yannon est une école très familiale où tout le monde se connaît. On est très communautaire entre nous. Et je voulais vraiment y trouver ma place, faire partie de cette communauté, faire partie de ce groupe. Alors j'en ai fait partie, mais c'est vrai qu'avec les gros danseurs qui dansaient depuis des années, pour moi, je n'étais pas légitime vis-à-vis d'eux. Pour moi, c'était vraiment, j'avais cette envie d'en faire partie. Mais que ce soit à Yannon... ou ailleurs, je me souviens de la toute première compétition où je suis allé, c'était le Westinion 2022. Et ce qui m'avait le plus marqué, c'est quand j'ai vu les finales All-Star où entre chaque danse, ils se retrouvaient entre eux pour se faire des câlins. Alors déjà, je me suis dit, c'est un milieu très bienveillant dans la compétition. Et je me suis dit, mais je veux faire partie de cette communauté aussi. Être dans un endroit aussi bienveillant, avec plein d'amis, tout le monde qui se connaît, j'ai envie d'en faire partie.
- Speaker #0
J'adore ton partage, de ce que je comprends, là tu fais le parallèle surtout en West Coast Swing. Et par rapport à ta danse solo, est-ce que tu as eu aussi ces ressentis négatifs qui t'ont peut-être impacté, ou est-ce que c'était vraiment uniquement dans ton West Coast ?
- Speaker #1
Moins dans la danse solo, mais je le remarque également. Notamment quand on monte de niveau de cours, on rejoint des personnes qui sont déjà dans le niveau au-dessus depuis plusieurs années, et on se dit « ah oui, moi je viens d'arriver » . Ce serait peut-être plus compliqué, je ne serais pas à la hauteur, je n'aurais pas les mêmes performances qu'eux. Du coup, il y a cette pression, surtout que le niveau du cours forcément augmente, des fois on a des difficultés à suivre. On se dit, mince, moi je n'arrive pas à suivre, ce n'est pas normal. Et on ne se doute pas forcément que les autres aussi peuvent avoir des difficultés à suivre.
- Speaker #0
Oui, complètement. On pense qu'à soi-même. Complètement. Et d'après toi, c'est quoi le problème quand on arrive dans des cours et qu'on a ces énergies-là, quand on doit faire une performance et qu'on est dans cet état d'esprit ? Tu dirais que c'est quoi les gros désavantages ?
- Speaker #1
Les désavantages, des fois, ça peut être d'être concentré sur ce qu'on fait mal plutôt que sur ce qu'on fait bien. Il y a aussi peut-être le rapport aux autres. À la fin de chaque cours, le prof nous filme, histoire qu'on ait la choré pour s'en souvenir. On regarde sur la vidéo, on regarde que nous sur la vidéo. Même si on est 30 dans le cours, on regarde que nous et on regarde... « Ah tiens, ça c'est pas joli, tiens ça c'est pas joli, tiens ça c'est pas joli. » Mais si on regardait les autres, au final on peut se dire, la personne qui se regarde se dirait la même chose, « Ah là je me suis trompé, là je me suis trompé. » Alors qu'on se concentre plus sur soi-même, sur les défauts qu'on fait, alors que tout le monde va se tromper au final. Voir ses défauts c'est bien, ça permet de les améliorer, mais il ne faut pas se dire qu'on est les seuls à en faire, il faut utiliser ça plutôt comme une force pour dire « Ah j'ai vu mes défauts, au prochain cours je vais travailler dessus. »
- Speaker #0
Là, c'est quand tu as un bon esprit de résilience derrière. Ce que j'entends, c'est que ça impacte aussi l'estime de soi-même, finalement, si on arrive avec un état d'esprit. En tout cas, je me souviens, quand j'ai commencé mes cours, dès que je change de cours en termes de danse, une danse solo ou quoi, il y a une partie de moi qui doit lutter avec cette petite voix interne qui doit se dire « Ah ouais, mais t'as pas ta place ici. Ah là, mais eux, ils ont déjà fait de la danse solo, pas toi. » Et c'est terrible. Je me suis fait former justement l'année dernière en danse solo et je me souviens avoir eu cette... petite voix qui revenait et je me suis dit non, en fait, t'es là pour apprendre, c'est un cours. Et ouais, du coup, cet état d'esprit, je trouve qu'il impacte autant l'estime de soi, de la personne, mais aussi l'énergie, la créativité et c'est là où ça pose un problème en tant que danseur. Je sais pas si tu penses aussi la même chose.
- Speaker #1
Totalement, si on se bride, on dit ah non, je sais pas faire ça, ou même j'ai jamais fait ça, je saurais pas faire. Tant qu'on a ces blocages, on n'y arrivera pas, alors que... que réussir à se libérer de ses contraintes et juste dire, ok, le prof nous demande de faire ça, je vais essayer. Voir même, souvent ce que je dis quand les profs nous montrent quelque chose, ils disent on essaye. Moi je dis non, on n'essaie pas, on réussit. Si on part avec cette mentalité je vais réussir, bon peut-être qu'on va se tromper, mais c'est pas grave. Déjà, on part avec un meilleur état d'esprit et on a plus de chances de progresser. Alors que si on part à des fétiches de base, on se dit Oh non, j'y arriverai pas, c'est trop compliqué. Ce mouvement, j'ai jamais fait, ça demande de tordre son corps dans des positions où j'ai pas l'habitude, j'ai jamais essayé. Là, ce sera plus compliqué. On ne va pas réussir.
- Speaker #0
Oui, complètement. C'est un peu comme « je ne vais pas faire de yoga parce que je ne suis pas souple » . Si je ne suis pas persuadée que je peux arriver à le faire, je ne le ferai jamais.
- Speaker #1
D'ailleurs, il y a des personnes qui se disent « je ne veux pas aller à des cours de danse, je ne sais pas danser » . Mais les cours de danse, c'est fait pour apprendre à danser, justement.
- Speaker #0
Complètement.
- Speaker #1
C'est comme dire « je ne veux pas prendre des cours de mathématiques, je ne sais pas faire de mathématiques » . C'est en faisant les cours qu'on apprendra à progresser. C'est l'intérêt de ces cours. C'est pour ça aussi qu'il y a plusieurs niveaux. Quand on commence, on va essayer avec le cours débutant. Et quand on peut monter de niveau, on progressera. Mais ce qu'il faut se dire, c'est qu'avec les cours, quand on essaie les cours débutants, on est là pour apprendre. Tout le monde part des fois à différents niveaux. Mais le prof, il sait s'adapter. Il est là pour apprendre les bases et nous donner un cadre qui est rassurant et qui est bienveillant. Dans les cours de danse, alors... Comme j'ai dit, j'ai essayé plusieurs danses, mais je suis surtout resté maintenant sur le West Coast et le street jazz. Ce sont des milieux où les gens sont très bienveillants. Il n'y a pas de jugement entre les personnes, extrêmement rarement. Les gens, au contraire, s'entraident. Et des fois, c'est plutôt que dire que les gens viennent te dire « Ah, ça, c'est pas bien » , ils vont plutôt te dire « Ah tiens, est-ce que tu as vu ce que j'ai fait ? Comment je peux l'améliorer ? » C'est plutôt qu'ils se concentrent sur eux-mêmes et nous demandent à nous ce qu'on a vu chez eux, ce qui n'allait pas. notamment sur les danses de couple et le West Coast, comme c'est une danse à deux où on partage. Souvent, en cours, on se dit « Ah tiens, est-ce que je l'ai bien fait ? Comment tu l'as senti ? » Et c'est ce partage qui est vraiment intéressant. C'est ce qui permet aux deux de progresser. Et le fait aussi de soi-même être dans cette optique d'utiliser ses fautes pour progresser, en demandant au partenaire « Tiens, est-ce que je l'ai bien fait ? Comment tu l'as senti ? » Ça permet de progresser soi-même, et plutôt que de le prendre dans le sens où « Ah, ce n'est pas bien ce que j'ai fait » , plutôt se dire « Comment le changer ? »
- Speaker #0
Oui, complètement. Je suis complètement d'accord. Et c'est hyper inspirant ce que tu es en train de nous partager là. Et j'ai une petite question qui me vient justement. Donc là, c'est Samuel de janvier 2025 qui nous parle. Et si je m'adressais du coup au Samuel, qu'on faisait une petite rétrospective de Samuel en juin-juillet 2024, c'est quoi le moment où Samuel, de ce moment-là, C'est dit qu'il avait besoin d'aide pour justement progresser dans sa danse.
- Speaker #1
Alors, je me suis dit à ce moment-là, ça faisait presque trois ans que j'avais commencé la danse, que je progressais, mais peut-être pas aussi bien que je l'aurais voulu, pas aussi bien que j'espérais. Pourtant, j'y consacrais quand même beaucoup d'énergie. Et je me suis dit, du coup, le mieux pour progresser, c'est de... de s'entourer des bonnes personnes, des spécialistes là-dedans. Au niveau de la danse, c'était parfait. J'étais à l'école Janone, j'avais des profs extraordinaires. Mais mon blocage, il devait peut-être se trouver ailleurs. Et justement, il y avait les Jeux Olympiques à Paris qui allaient commencer. Et tous les athlètes de haut niveau avaient des préparateurs mentaux pour les coacher là-dedans. Et c'est vraiment ce qui faisait la différence. C'est là où je me suis un peu... À documenter, je me suis un peu renseigné sur les différents sportifs, les différents sports, les différents coachs, pour voir comment ils fonctionnaient. Et j'ai vu qu'en danse, ça commençait à émerger plus ou moins. J'en ai vu quelques-uns en danse solo, du coup, j'en ai vu un petit peu en danse de couple. Du coup, je me suis dit, c'est peut-être ça qui va me permettre d'avoir des déblocages pour progresser.
- Speaker #0
Ok, trop cool. J'adore que tu fasses le parallèle avec les JO 2024, parce que c'est vrai qu'on a beaucoup parlé de Léon Marchand avec ses médailles. Mais c'est vrai que ce n'est pas le seul sportif à se faire accompagner. Ça devient de plus en plus la normalité et c'est chouette. Et effectivement, en danse, c'est compliqué. Du coup, est-ce que c'est ça qui t'a attiré dans l'idée de travailler sur la préparation mentale ?
- Speaker #1
Oui, totalement. Le fait de voir les Jeux Olympiques en direct, voir leur réussite, plus la documentation que je pouvais faire à côté, lire quelques biographies de sportifs. où ils voyaient que le mental, pour eux, c'était vraiment ce qui leur permettait de progresser. Que ce soit dans les compétitions, mais même, je dirais, le plus important, c'est en dehors des compétitions, pour progresser dans un domaine, ce qui compte, c'est tous ces entraînements, avoir le bon état d'esprit dans ces entraînements, être concentré sur ce qu'on fait. Et quand j'ai vu la différence que ça pouvait créer entre le fait d'avoir le bon mental pendant ces entraînements, ou même pendant... Pratiquer son sport ou sa danse en loisir, ça permettait aussi de bien plus en profiter. Parce que tous les aspects négatifs qu'on peut avoir en danse, par exemple, « Ah, cette soirée, je sens que je ne danse pas bien » , ou se focus sur un point négatif qu'on a eu, que ce soit dans une danse ou même en danse de couple, en danse solo, au milieu d'une choré, tiens, je sens que ce mouvement, je n'arrive pas à le faire. Et tu vas rester bloqué dessus pendant toute l'heure. Alors que si tu arrives à passer outre mentalement et dire « Ok, ce n'est pas grave, je travaillerai la prochaine fois, je travaillerai chez moi, mais je vais me concentrer sur le reste, tu vas plus profiter, tu vas progresser sur le reste, tu vas prendre plus de plaisir sur ton heure de danse. » Et du coup, je me suis dit que ça pourrait être intéressant de travailler ça.
- Speaker #0
Et puis l'aspect plaisir quand on danse, en général, il est quand même assez important. Oui. D'ailleurs, quand on a commencé à travailler ensemble, est-ce que tu te souviens s'il y a quelque chose qui t'a marqué lors de nos premières séances ? Est-ce que tu te souviens qu'il y a eu un déclic qui a été particulier pour toi ? Ça peut être un changement immédiat, quelque chose de subtil, une façon d'aborder la danse. Est-ce que tu t'es dit, ah yes, il y a un truc qui se passe ?
- Speaker #1
Alors, pour moi, ça n'a peut-être pas été sur les deux premières, mais plus sur la troisième où il y a eu. Parce que les deux premières, pour moi aussi, l'important, ça a été d'apprendre à se connaître, que tu me connaisses pour savoir comment je fonctionne. pour pouvoir t'adapter à moi. Et moi, pareil, aussi, pour prendre confiance, pour me livrer un peu plus. Mais du coup, ça m'a donné déjà un cadre, les premiers, prendre conscience de moi-même, savoir quels étaient mes points faibles, mais du coup, comment pouvoir travailler dessus pour progresser. Et pour moi, c'est vraiment sur la troisième séance où là, j'ai eu le gros déclic parce que ce que j'avais dit sur la toute première, que j'ai déjà dit là plus tôt, c'est que quand j'arrivais en compétition, c'est limite, j'arrivais et je passais plus mon temps à encourager les autres qu'à me concentrer sur moi-même. Et c'est à la troisième où, du coup, tu as réussi à me faire comprendre, ah mais tiens, peut-être qu'en me concentrant sur moi-même, plutôt que me dire, ah les autres, ils dansent depuis plus longtemps, ils ont un meilleur niveau ou autre, peut-être qu'en me concentrant sur moi-même, je pourrais avoir le même niveau qu'eux. C'est pas parce que moi je danse depuis moins longtemps que je n'ai pas ma place parmi eux. C'est à moi de la créer. Si je ne fais rien pour l'avoir, jamais je ne pourrais faire partie de cette communauté. Et c'est vraiment à ce moment-là où j'ai eu ce déclic. Et ce qui est fou, c'est que suite à ce déclic, je me suis rendu compte que de suite, j'en faisais déjà partie de cette communauté. Ils me considéraient déjà comme l'un des leurs. C'est juste moi qui me bloquais mentalement. Je me disais, eux ils dansent depuis 12 ans. Oula, moi je suis encore le petit nouveau qui arrive, j'ai pas ma place. Alors qu'en fait, si, totalement. Et donc non seulement ça m'a permis de me rendre compte que j'en faisais déjà partie de cette communauté, que j'étais déjà tous extrêmement bienveillants, et en plus en me concentrant sur moi-même lors des compétitions, j'ai vu la différence. J'ai vu que je pouvais être fier de ce que je faisais, j'étais fier vraiment de mes danses. Et pareil, les retours que j'ai eus des amis que je connais, mes professeurs, ils étaient bien meilleurs, ils étaient ultra contents. Et eux-mêmes, je pense qu'ils ont senti qu'il y a eu un déclic.
- Speaker #0
Oui, je me souviens de cette troisième séance. Je me souviens aussi qu'elle avait été très forte émotionnellement et que ça avait eu un gros impact. On l'a faite pourtant en visio, mais même à travers la visio, il y a beaucoup de choses qui se passent. Et tu vois, si j'y repense, je me souviens qu'on a travaillé sur en quoi c'était important, si important pour toi d'encourager les autres et pourquoi est-ce que tu restais un peu sur le banc de touche, si j'ai envie de dire comme ça. Quel impact aussi ça avait pour toi de croire des choses comme ça. Et je me souviens d'avoir renvoyé cette phrase qui disait tu fais partie de l'équipe en fait et tu peux aussi être chair leader de ton équipe, mais être compétiteur et en faire partie intégralement. Et moi, je sais que de l'avoir vu ce switch chez toi, je me suis rendu compte que même ta vidéo de danse que tu m'as envoyée comme review juste après, ton intention dans ta danse n'était pas du tout la même. Tu étais vraiment présent à ta place et ça se voyait énergétiquement, tu vois, ou même dans tes intentions de mouvement du corps, ce qui n'avait rien à voir avec la toute première vidéo de danse que tu m'avais envoyée. Et j'ai trouvé ça fascinant à quel point d'avoir débloqué cet aspect mental chez toi. Ça va impacter ta danse de manière visuelle, physique. Est-ce que toi, tu l'as ressenti comme ça aussi ?
- Speaker #1
Oui, j'ai vraiment ressenti comme ça. Dans le sens où, pour le coup, ça a vraiment été marquant que ce soit sur la troisième, parce qu'après les deux premières, j'avais envoyé une autre vidéo, j'avais fait une autre compétition au Rolling Swing. Et c'est là où on a vu que je n'avais pas encore eu totalement de déblocage, parce qu'on s'était dit, OK, l'objectif, c'est que j'atteigne les semis. Du coup, que je fasse les prélimes. J'ai fait les prélimes propres et les semis, je t'ai dit clairement, je t'ai dit, OK, l'objectif, c'est que je sois en semi. Du coup, en semi, je les reforme en mode touriste. Alors que sur celle d'après, je me suis dit, non, je vais être fier de moi-même, je veux donner le meilleur de moi-même. Et c'est ce que j'ai fait et on a vu la différence.
- Speaker #0
Oui, carrément. Je me souviens très, très bien de ce moment-là. Du coup, est-ce que tu dirais que pour toi, c'était vraiment le moment le plus marquant ? Donc, c'est cette troisième séance-là ou est-ce que... Par la suite, il y a eu d'autres choses dont tu te souviens ? Est-ce qu'il y a un exercice qui a vraiment changé d'autres perspectives en toi ?
- Speaker #1
Il y a eu un événement encore plus marquant après. C'est justement en décembre, du coup, vraiment à la quasi-fin. C'était à Toulouse, au Global Grand Prix, où c'était un peu la consacralisation de tout ça, où on s'est déplacé vraiment en gros groupe de Grenoble. On était une vingtaine. Et c'est là où déjà l'aspect... La communauté grenobloise s'est vraiment déployée. Et c'est à la base vraiment ce que je recherchais, comme je l'ai expliqué. Je pense que tout le monde l'a ressenti pareil. Ça n'a jamais été à ce point sur la communauté de Grenoble. Et j'étais vraiment acteur là-dedans. Même sur les compétitions, vraiment, ce n'était plus moi qui encourageais les autres, mais tout le monde qui s'encouragait. Moi, j'encouragais les autres pendant qu'ils passaient. Et pendant que je passais, les autres venaient m'encourager. On avait vraiment... On faisait chacun partie de l'équipe. Et je pense que ça s'est bien ressenti. C'était vraiment l'étape finale qui a abouti.
- Speaker #0
Oui. Et du coup, tu étais à ta place au sein de cette communauté-là qui était là. Et j'avoue, je me souviens avoir été... Moi, je travaillais au Global Grand Prix, effectivement. Et oui, vous nous avez marqué la communauté grenobloise. C'était super beau à voir. Et bravo à toi, du coup, pour avoir osé faire partie de l'équipe et te sentir à ta place là-bas parce que tu l'as. comme chaque personne et c'est comme ça qu'une communauté fonctionne finalement en fait une communauté c'est quoi ? C'est un ensemble d'individus avec ses spécificités et c'est ce qui fait que ça fonctionne, après c'est les interactions entre les individus qui la composent et je suis sûre que tu lui apportes beaucoup autant de ce que cette communauté t'apporte donc c'est chouette et donc ça m'amène à me poser la question aujourd'hui en quoi ta façon de danser et de vivre peut-être a changé ?
- Speaker #1
Sur ma façon de danser surtout Plusieurs aspects, ça a changé. Notamment en cours, je suis beaucoup plus concentré sur moi-même, sur ce que je fais, plutôt que de répéter machinalement ce que disent les profs. Je suis concentré sur mon ressenti, sur mon corps. J'arrive beaucoup plus à être là-dessus, ce qui me permet de mieux comprendre ce qui ne va pas et de progresser dessus. Ce qui me permet, après, quand je l'exécute, en dehors de travailler la technique, de moins avoir y pensé et que naturellement, je vais beaucoup plus y prendre plaisir parce que je serai beaucoup plus dans l'instant présent qu'à me dire « Ah tiens, est-ce que je l'ai bien fait ? Qu'est-ce que j'ai vu en technique déjà ? Ah tiens, là, c'est peut-être pas bien. » Et là, je suis vraiment sur moi-même, sur le ressenti, sur le plaisir. Pareil, du coup, je me sens beaucoup plus confiant en moi, notamment dans les soirées pour danser avec des personnes. Je suis moins à me dire « Ah tiens, peut-être qu'elle n'a pas aimé la danse. » Peut-être qu'au final, elle ne voudra pas redanser avec moi. Donc, je prends beaucoup plus de plaisir là-dessus. Je suis beaucoup plus confiant en moi. Je me dis, j'ai fait ce que je pouvais. Je pense que ça s'est bien passé. Donc, je n'ai pas de gêne. C'est ma façon de danser. Après, tout le monde n'est pas compatible, mais je pense que dans la plupart du temps, ça passe. Après, ça a également changé au niveau des compétitions où j'arrive beaucoup mieux. Beaucoup mieux aller vivre dans le sens où j'ai appris à rythmer cela, à me dire tiens, à tel moment, je sais que je vais devoir me concentrer sur moi-même.
- Speaker #0
Et après, une fois que c'est fait, c'est fini, je peux me détendre, voir mes amis. Ah tiens, là, il y a la prochaine étape, je vais devoir me reconcentrer. Ce qui me permet de mieux gérer mon énergie pendant ces compétitions. Alors qu'avant, c'était beaucoup plus crevant d'être à fond, à 100%, à droite, à gauche. Alors que là, je la conserve mieux, ce qui me permet de beaucoup plus profiter des soirées. Parce que je sais, tiens, la partie compétition est finie, maintenant je vais pouvoir m'amuser. Et j'ai conservé mon énergie pendant toute l'après-midi, parce que c'est vrai qu'en West Coast, les compétitions, ça dure toute l'après-midi, début de soirée. Même si tu as des pauses, si tu restes tout le temps à 100%, t'es crevé après. T'es vraiment crevé.
- Speaker #1
Oui, ça peut être très drainant. Puis il y a l'énergie, il y a le bruit, il y a les gens, il y a tout le monde qu'on connaît. C'est une grosse communauté, et en même temps, on se connaît un peu tous. Donc oui, je comprends. Ce que j'entends, c'est que vraiment, t'as réussi à focaliser ton énergie pour pouvoir mieux l'utiliser pendant tes performances. D'ailleurs, est-ce qu'il y a une performance où tu t'es surpris justement toi-même récemment ? Est-ce que peut-être à Toulouse, sur ta compétition, est-ce qu'il y a des choses qui ont changé par rapport à avant ?
- Speaker #0
Alors, peut-être pas sur une performance particulière, mais plutôt sur ma capacité à analyser ce que j'ai fait, à avoir vraiment un ressenti sur, tiens, j'ai bien senti ce qui s'est passé, je l'ai mal senti, pourquoi ? Comment changer ça pour à l'avenir profiter si ce cas de figure se présente ? Que ce soit en danse solo ou en danse de couple, là, j'ai du mal à sentir sur cette musique le début, je pars à contre-temps. Comment changer ça ? En compétition, si je tombe sur une partenaire qui est stressée, j'ai déjà tombé sur une partenaire qui était au bord des larmes. Comment on fait dans ce cas-là ? Comment on fait pour la rassurer ? Et comment on fait pour soi-même ne pas également devenir stressé, ne pas perdre ses moyens ? Et maintenant, j'arrive à avoir ce recul, ce qui me permet de progresser et de mieux ressentir, mieux le vivre.
- Speaker #1
C'est trop chouette. En fait, j'ai l'impression que tu as fait un chemin si grand envers ta personne, que tu te connais bien maintenant, que tu sais de quoi tu es capable, tu connais tes compétences techniques, même mentales, que du coup, tu n'arrives à pas te laisser envahir par l'émotionnel ou du discours interne qui peut clairement nous pourrir des soirées, nous pourrir des danses, nous faire monter en stress. pour avoir du coup la capacité de prendre suffisamment de recul pour réfléchir et analyser toi, ta danse à toi, et avoir conscience de « ah, je l'ai bien senti, je ne l'ai pas bien senti » , ce qui est une grosse force, parce que c'est un très bon indicateur pour savoir « en fait, je ne suis pas passée, oui, mais en fait, dans mon état d'esprit, ça n'allait pas bien avec ma copine à ce moment-là, avec mon copain, ou je n'étais pas concentrée » , et du coup, de savoir. que j'ai aussi ma responsabilité dans ma danse et que ce n'est pas juste parce que la musique était nulle, le sol ne me plaisait pas, ou de remettre la responsabilité ailleurs. En fait, tu as conscience de la part de responsabilité que tu as aussi dans ta danse et je trouve ça hyper fort. Moi, si je dois mettre ma casquette coach, j'ai aussi l'impression que tu as augmenté ta résilience justement face à l'échec, si on appelle ça un échec, de ne pas passer en finale ou en semi. Et c'est super beau à voir parce que le nombre de gens qui s'effondrent... quand ils ne passent pas parce qu'ils avaient des objectifs qu'ils n'ont pas atteints. C'est trop triste et c'est trop dommage, en fait, parce qu'on se laisse manger justement par ces émotions qui arrivent. Et puis, tu as aussi amélioré ta capacité, parce que tu arrives à t'auto-gérer, donc à gérer ton curseur de stress, à gérer ta préparation avant une compétition. Tu arrives même à te dire, OK, je fais face à cette situation qui est inconfortable, donc une follow qui est stressée. je ne sais pas, une musique que tu n'aimes pas, ou il s'est passé un truc inhabituel qui te perturbe un petit peu, tu arrives à agir face à cette situation inconfortable. Et je trouve ça super parce que c'est des forces que tu as acquises rapidement et qu'en plus, tu arrives à mettre à profit aux gens qui sont autour de toi. Quand tu me dis, je suis tombée sur une follower qui est au bord des larmes ou qui est en crise de tremblement ou quoi, et là, j'arrive maintenant à ne pas moi me faire impacter par ça, mais en plus de lui dire, ça va bien se passer, d'arriver à la faire redescendre. Tu as tout gagné pour commencer ta danse, tu vois. Parce que le nombre de gens qui ne savent déjà juste pas s'isoler eux-mêmes de ce que l'autre ressent, parce qu'on a un être humain et que les barrières émotionnelles et physiologiques, elles peuvent être fines parfois. Je trouve ça cool, vraiment. Est-ce que tu aurais un truc à rajouter, toi, par rapport à ça ?
- Speaker #0
Justement, là-dessus, savoir faire abnégation de tout ce qui peut arriver négatif, notamment durant une compétition. Se dire, par exemple... Tiens, là, par exemple, j'ai fait un contre-temps. En plus, un juge m'a regardé. Avant, ce que j'aurais fait, je me serais dit, c'est bon, c'est fini, c'est perdu. Maintenant, je me dis, OK, j'ai fait ça. Il me reste encore deux danses. Il me reste encore une minute sur cette danse. J'ai encore une minute pour donner le meilleur de moi-même. Peu importe ce qui est arrivé, ça ne va pas changer la minute qui va venir. Du coup, autant que je fasse de mon mieux, que je fasse comme si rien n'était arrivé. pour toujours avoir cette chance, et même si jamais c'est fichu, c'est pas grave, au moins j'aurais été content de moi-même, j'aurais passé ces danses en plus pour profiter, pour m'amuser, parce que je danse quand même avec quelqu'un, c'est ultra sympa, il y a des musiques, c'est de la danse, c'est ce que j'aime. Donc faire abnégation de tout ce qui peut arriver de négatif, ça permet de continuer à avancer, plutôt que de se dire, ah ben tiens, j'ai fait une erreur, c'est fini. C'est un peu le problème que j'avais, on peut peut-être dire ça, être décétiste, mais c'est plus que... que je ne cherchais pas à progresser dans ce domaine. J'avais vite tendance à dire, de toute façon, ce n'est pas grave si je loupe. Je sais déjà que j'ai fait une erreur. C'est fini. Alors que maintenant, je vais plutôt chercher à le travailler jusqu'au bout autant que possible.
- Speaker #1
C'est comme les coureurs qui courent. Si à ton prochain kilomètre, tu as fait un temps un peu moins bien, la course n'est pas finie, continue. C'est possible de faire mieux au kilomètre d'après. Alors que si tu commences à te penser, en fait, ma course est fichue. Il y a tellement de choses dans l'histoire des sportifs qui nous montrent qu'en fait, tant que le chrono n'est pas éteint, vas-y. Et je trouve ça chouette d'avoir développé cette capacité de résilience et de détermination en toi, de l'avoir réveillée. Et du coup, je souligne ta phrase, c'est de la danse, c'est ce que j'aime. Et je trouve que souvent, l'enjeu passe avant le jeu, dans le sens où on met tellement d'enjeux derrière la compétition et la performance qu'on doit faire, qu'on en oublie le jeu. c'est-à-dire qu'on en oublie pourquoi on est là, c'est quoi notre motivation, et surtout, j'aime trop ce que je suis en train de faire. Et en fait, cette phrase me fait penser à remettre non pas le jeu avant l'enjeu, mais le jeu avant l'enjeu. C'est-à-dire, n'oublie pas que même si tu foires ta compétition ou ta performance, c'est grave parce qu'à partir du moment où tu le fais, en général, tu attends des résultats, et c'est OK d'être déçu, mais se laisser effondrer parce que tu n'as pas le résultat obtenu, c'est pas bon. c'est trop dommage parce qu'en fait ça met vraiment de côté toute la valeur qu'a la danse à tes yeux et pourquoi t'es là et je trouve que c'est important de se souvenir c'est de la danse et c'est ce que j'aime et en plus j'ai mes deux pieds, j'ai mes deux bras et je peux le faire et c'est trop cool et je le partage avec d'autres êtres humains et c'est génial donc je trouve que c'est la phrase que j'ai envie de marquer au surlignard dans ce que tu viens de me dire j'ai envie de faire un parallèle est-ce qu'il y a des aspects de ta vie qui sont hors danse qui sont améliorés grâce au travail mental que t'as réalisé sur les six derniers mois ?
- Speaker #0
En fait, j'étais assez surpris là-dessus, parce qu'au début, on ne s'en rend pas forcément compte. Mais du coup, le gros problème que j'avais dans les compétitions, c'est que j'avais pas l'esprit compétitif, on va dire. Alors, par compétitif, j'entends vouloir avoir des résultats, vouloir viser plus haut, vouloir sans cesse avoir quelque chose de meilleur.
- Speaker #1
Ou te dépasser, c'est ça ? C'est ça.
- Speaker #0
Et récemment, j'ai voulu changer de travail. Et j'ai passé un premier entretien où ils m'ont dit qu'ils me prenaient avec quelque chose de convenable, ce que je voulais. Et j'avais un autre entretien de prévu pour quelque chose de plus haut niveau, d'encore mieux. Et avant, ce que je me serais dit, je me serais dit, j'en ai déjà un qui me prend. De toute façon, c'est ce que je cherche, c'est très bien. Pas besoin d'aller faire le deuxième ou pas besoin d'avoir la volonté d'avoir celui-là. Même si je fais l'entretien, on verra ce qui se passe. J'ai déjà quelque chose, et puis l'autre, de toute façon, il n'est plus au niveau, ça va demander plus de travail, plus d'investissement. Est-ce que j'ai vraiment envie de faire ça ? C'est peut-être pas la peine. Alors que là, j'y suis allé au deuxième entretien, j'y suis allé en mode, je veux le poste. Le lendemain, ils m'ont dit, c'est bon, tu as le poste. Et vraiment, c'est cet esprit où je me suis dit, en fait, je peux l'avoir, pourquoi est-ce que je ne l'aurai pas ? Si c'est mieux pour moi, autant le chercher.
- Speaker #1
Oui, carrément. Autant te donner la chance d'y aller et de sortir de ta zone de confort. Parce que ça aurait été très confortable de dire oui au premier. Tu t'es donné plus d'énergie pour aller chercher l'autre, mais c'était possible. Et ça souligne vraiment l'intention que tu mets dans les choses.
- Speaker #0
Ça, c'est vraiment un changement d'état d'esprit. Alors, j'attends de voir à l'avenir. Je pense que ça va impacter sur... Là, je m'en rends moins compte, mais je pense que ça va impacter plein d'aspects. Plutôt que de me contenter de ce que j'ai, autant avoir ce qui me plaît le plus, chercher vraiment ce qui me fait le plus plaisir, ce qui est le mieux pour moi. Plutôt que de me dire « c'est pas grave, je vais faire avec ça » , là vraiment faire le maximum. Au pire, si ça échoue, c'est pas grave, au moins j'aurais essayé. Mais c'est sûr qu'en n'essayant pas, on ne peut pas avoir mieux.
- Speaker #1
Carrément, c'est hyper inspirant ce que tu dis. Aller vers la vie que tu as envie d'avoir et pas de rester parce que c'est facile ou c'est confortable complètement. D'ailleurs, c'est un peu aussi, je refais le parallèle avec la danse, mais c'est la même chose dans l'intention que tu mets dans les mouvements, si tu as l'impression d'avoir ta place ou pas, à quel point tu as envie de progresser, de te remettre en question, de reprendre des cours, même quand tu es prof, de reprendre des cours pour continuer à t'améliorer. Bravo pour ça, c'est trop chouette. Donc tous ces changements, comment est-ce qu'ils ont influencé ta confiance au quotidien ? J'ai l'impression que ça change ta vision de l'avenir même. Et est-ce que ça a aussi impacté tes relations ? Enfin voilà, vraiment... dans toute cette globalité ?
- Speaker #0
Du coup, dans les relations, plutôt être soi-même et chercher ce qu'on souhaite vraiment, plutôt que se dire « Ah tiens, cette personne, elle est comme ça, du coup, je vais être de telle façon pour lui plaire. » Plutôt que chercher à plaire aux autres, être soi-même, comme du coup, on en vient à s'accepter soi-même, on se rend compte que les autres, au final, ils nous acceptent comme on est. Ou au pire, c'est pas... forcément les personnes qu'on cherche à avoir en contact, mais en s'assumant, on va dire, en restant fidèle à ce qu'on est et en le montrant, ça permet de beaucoup plus facilement développer ses relations, parce que les personnes, ils disent « Ah bah oui, c'est Samuel, il est comme ça. Ah bah oui, notamment, ça me parle, il n'est pas quelqu'un qui devient comme les autres attendent qu'il est, mais plutôt « Tiens, il veut ça, ça c'est pas mal. Ah, il est comme ça, il a cette particularité, c'est trop cool, c'est pour ça que je me souviens de lui. »
- Speaker #1
Du coup, de cultiver tes différences qui font côté de toi, qui pourraient même de ce que tu es en train de me dire, si je vais le traduire différemment, ou d'en donner une autre formulation. J'ai l'impression que c'est devenir une version un peu inspirante et du coup, qui impacte aussi tes relations, dans le sens où tu vas t'entourer des personnes de qui tu as envie d'être entourée et pas d'essayer de rentrer dans le moule pour plaire à tout le monde.
- Speaker #0
Totalement. En fait, ça va créer vraiment le principe de relation. C'est plutôt... Que chercher à dire, tiens, j'aimerais bien rencontrer telle personne. Ça se fait naturellement, c'est en étant soi-même. Les relations vont se créer, tu vas rentrer en contact avec telle personne, tu vas venir lui parler parce que toi, tu l'inspires, elle t'inspire. Et c'est même plus où tu dis, moi, j'ai envie d'elle parce qu'elle m'inspire, et vice-versa. Ça va se faire naturellement parce qu'on partage plus naturellement nos centres d'intérêt et nos discussions.
- Speaker #1
En quoi c'est un énorme avantage pour toi d'avoir... d'avoir cette révélation-là ?
- Speaker #0
L'avantage, ça va être, je pense, d'avoir des relations plus saines, dans le sens où je pourrais plus être concentré sur moi-même, à progresser moi, plutôt que suivre la progression des autres. Et plutôt qu'avant, j'étais peut-être dans le mood, tiens, comment faire progresser les autres ? Là, je vais progresser moi-même. Et du coup, c'est comme ça qu'on peut plus facilement partager avec les autres qui, eux aussi, sont concentrés sur leur propre progression. pour concentrer sur leur progression, pour partager entre nous et progresser ensemble.
- Speaker #1
Du coup, est-ce qu'on pourrait dire pour avoir des relations plus authentiques ?
- Speaker #0
Oui, oui, oui. Plus authentiques et peut-être plus au même niveau. Se dire que, comme je parlais sur l'esprit communauté, ou pas se dire, ah oui, mais les autres, ils sont plus performants que moi. Bon, ben moi, je suis un peu en retrait parce que je n'ai pas encore les niveaux. Là, du coup, peu importe les relations, je vais me dire, on a tous à prendre l'un de l'autre, on est tous au même niveau. Et c'est comme ça où je vais moins me bloquer, moins me fixer une limite, me dire, de toute façon, je ne peux pas être plus performant qu'eux.
- Speaker #1
Ok, je vois. Trop bien. Du coup, si à l'heure actuelle, tu avais un message à transmettre à un danseur qui doute un peu de ses capacités, qui doute un peu de lui-même, aujourd'hui, qu'est-ce que tu lui dirais ?
- Speaker #0
Je lui dirais déjà que le plus important, c'est prendre du plaisir dans ce qu'il fait. C'est plutôt que de réfléchir aux résultats, à ce qui n'est pas bon, se dire déjà pendant un temps, aller danser sans se poser de questions et juste profiter de l'instant présent, sans chercher à se dire qu'est-ce qui est bien, qu'est-ce qui n'est pas bien. Déjà, ça lui apprendra à reprendre plaisir dans la danse, à reprendre plaisir dans ce qu'il fait. Et ensuite, une fois qu'il aura fait ça, il aura sûrement vu tous ses points de blocage. Et le plus important pour ça, c'est de s'entourer des personnes qui sauront régler ces blocages. D'avoir, tiens, mon problème, c'est la technique. Avoir un spécialiste dans la technique. Mon problème, c'est la créativité. Tiens, qui est-ce qui m'inspire ? Qui est-ce qui pourrait m'apprendre la créativité ? C'est vraiment s'entourer des personnes les plus compétentes dans ce domaine pour pouvoir, ou qui nous parlent le plus, pour avoir ces déblocages ensuite. Ce qui lui permettra de reprendre confiance en lui, parce qu'il se dit déjà, c'est quelqu'un qui s'y connaît et saura me débloquer. Et avec ce qu'il va apprendre, il verra la différence. Il dira « Ah ben tiens, j'ai progressé là-dessus » . Et en ayant eu cette première étape de reprendre plaisir dans ce qu'il fait, ça lui permettra de sortir la tête sous ce qui ne va pas et de se dire non, il n'y a aucun enjeu. Comme je l'ai dit plus tôt, il danse pour le plaisir et c'est ce qui importe avant tout. C'est que peu importe si c'est bien, si ce n'est pas bien, s'il va à son heure de cours, pendant une heure, il va danser, il va se défouler. Ça va déjà lui vider la tête, il a une mauvaise journée et ça lui prendra à mieux profiter de l'instant présent.
- Speaker #1
Ok, si je dois résumer en petites étapes, j'ai l'impression que tu conseillerais, va expérimenter, va danser, parce que si tu es là, c'est que tu as une motivation profonde qui fait que tu es ici pour venir l'expérimenter. Et donc toi, tu parlais du plaisir, donc ce serait d'aller danser, de se faire plaisir et donc d'expérimenter. En deuxième, de voir un peu ses ressentis positifs, négatifs et ses petits questionnements et qu'il commence à voir peut-être qu'il y a des blocages, que ce soit technique ou que ce soit psychique. de ne pas rentrer dans la frustration par rapport à ça, mais plutôt de l'accueillir et de se dire « Ok, j'ai ces ressentis-là, je sens que j'ai ces points de blocage-là. » Et du coup, en troisième, c'est de trouver justement la solution qui est adaptée aux blocages qu'il y avait avant et pour ça, l'entourage professionnel et même perso peut-être, de s'entourer de danseurs inspirants, c'est important et ça va l'aider justement à aller plus loin.
- Speaker #0
Totalement. Le plus important, c'est d'être avec des personnes qui vont être bienveillantes déjà. à l'écoute et pas dans le jugement, et qui vont plus donner ça sous forme de conseils plutôt que de dire ça, ça ne va pas, ça, ça ne va pas. Plutôt dire, ah tiens, si tu essayais comme ça, tiens, qu'est-ce que tu en penses ? Ça, ça va permettre beaucoup plus de progresser à la personne parce qu'elle pourra beaucoup plus facilement se confier, beaucoup plus facilement se sentir à l'aise là-dedans, ce qui lui permettra d'être dans le bon état d'esprit pour progresser. Sinon, elle risque de se bloquer, de se limiter, de ne pas oser se libérer totalement de ces entraves-là. Et c'est sûr que dans ce cas-là, elle ne pourra pas progresser. Elle va rentrer dans un cercle vicieux où elle sera de plus en plus frustrée. Du coup, elle progressera moins, elle se lâchera moins, ce qui lui permettra moins d'être fière de ce qu'elle fait. Et au final, ça ne va engendrer que de la frustration pour elle. Et c'est là où elle va commencer à ne plus avoir de plaisir en faisant de la danse. ou une autre activité, et petit à petit en être dégoûté et à arrêter d'en faire.
- Speaker #1
Puis ça, on le voit dans la communauté, dans les différentes communautés, la perte de plaisir et la perte de connexion à sa motivation profonde, elle peut être fatale par rapport à ça, clairement. Et du coup, j'ai bien vu le cercle vicieux, tu nous l'as bien décrit, et j'ai un seul mot qui me vient. En gros, en résumé, ce serait la bienveillance, d'avoir de la bienveillance envers soi, mais aussi envers les autres. Et ça, c'est ce qui va faire qu'on a une communauté qui grandit de la meilleure manière possible, j'ai l'impression. Bon, je vois que tu adores discuter avec nous. Du coup, je vais te challenger. En une seule phrase, comment est-ce que tu décrirais ce que la préparation mentale t'a apporté ?
- Speaker #0
En une seule phrase, je dirais la sérénité dans ce que je pratique et le fait de beaucoup plus profiter de l'instant présent.
- Speaker #1
Waouh ! Et ça vaut beaucoup, ça, pour toi ?
- Speaker #0
Oui, oui, c'est vraiment le... plus important, ce qui permet de, plutôt qu'avant, se fixer des objectifs et se dire « je serai heureux que lorsque je l'aurai atteint » , plutôt profiter de toutes les étapes, de tout le cheminement avant d'arriver à cet objectif.
- Speaker #1
Profiter du processus complètement. C'est ça. Ok, on arrive vers la fin de l'interview, mais avant de repartir, j'avais trois petites questions qui plairont certainement aux auditeurs. En tout cas, moi, j'avais trop envie de te les poser. Est-ce que t'es ok ? Oui. Alors, si tu pouvais partager un repas avec trois danseurs ou chorégraphes, qu'ils soient vivants ou disparus, qui choisirais-tu et qu'aimerais-tu leur demander ?
- Speaker #0
Alors, les trois danseurs ou chorégraphes, déjà, je dirais Fiction, qui est un danseur de popping américain. C'est ses vidéos qui m'ont donné envie de me mettre à danser. Cool. Ensuite, je dirais Super Milo, qui est une danseuse de danse solo. qui fait également de la préparation mentale pour la danse solo. Et ensuite, en dernier, je dirais peut-être Benji Schwimmer, parce qu'il a un très grand parcours de danse, énormément d'expérience, et je pense qu'il a beaucoup à dire là-dessus. Et qu'est-ce que je leur demanderais ? Alors, il y a un petit jeu que je fais beaucoup en festival, que je trouvais assez marrant. en festival à l'hôtel, j'aime bien regarder ce que prennent tous les danseurs pour leur petit déjeuner. Juste pour rigoler. Avec ma partenaire de danse où on se déplace souvent au festival, j'adore regarder ce qu'ils prennent. D'ailleurs, j'ai fait certaines statistiques là-dessus. Ils préfèrent en moyenne les jus de pomme plutôt que jus d'orange.
- Speaker #1
C'est génial.
- Speaker #0
Déjà, je leur demanderais ça pour rigoler. Ensuite, je leur demanderais à quoi ils pensent avant d'entrer sur scène. Dans quel état d'esprit ils sont et qu'est-ce qu'ils se disent mentalement. Est-ce qu'ils se disent un mantra ? Est-ce qu'ils veulent être dans une énergie spéciale ? Ou est-ce qu'au contraire, ils veulent totalement faire le vide dans leur esprit ? Ça, c'est ce que je leur demanderais.
- Speaker #1
Trop cool. Si jamais tu arrives à leur demander, du coup, je suis freineuse de la réponse.
- Speaker #0
Pas de souci.
- Speaker #1
Quel conseil te donne la version de toi qui danse aujourd'hui à celle qui débutait, peu importe le style de danse ?
- Speaker #0
Le conseil que je donnerais déjà, c'est d'être patient. Vraiment, ça va venir au fil du temps. Autant profiter du processus plutôt que se dire de suite « Ah tiens, ça va être compliqué, je n'ai pas le niveau, je ne vais pas encore faire ça » . Patiente, profite et ça viendra avec le temps.
- Speaker #1
J'adore ce conseil parce qu'en plus, on est dans un moment, je trouve, en 2025, où on a envie que tout aille vite, voire trop vite, et on oublie d'être patient. Merci de le rappeler. Et dernière ? À quoi ressemble ta définition du succès en tant que danseur aujourd'hui ?
- Speaker #0
Je ne sais pas si ce serait une définition du succès, mais je pense que c'est quelque chose qui se retrouve déjà vers tous ceux qui ont les plus grandes performances. On se rend compte que tous prennent plaisir à faire ce qu'ils font, que ce soit dans le moment où ils font leurs performances, mais aussi à côté pendant tous leurs entraînements. On voit à quel point ils sont heureux d'enseigner ou de s'entraîner, mais même dans leurs erreurs, ils en rigolent, ils prennent du plaisir. Si on regarde en compétition, si on regarde en compétition à plus haut niveau, je pense que c'est là où ils font le plus d'erreurs, mais ils savent prendre ça comme une opportunité. Et souvent, ils en rigolent. Et le fait de passer, de prendre du plaisir à faire tout ce qu'ils font, c'est ça qui leur permet d'avoir du succès. Du coup, est-ce que... Tous ceux qui prennent plaisir, tous les danseurs qui prennent plaisir à danser et à faire ce qu'ils font ont du succès. Est-ce qu'avoir du plaisir dans notre pratique, c'est du succès ? Je pense que oui.
- Speaker #1
J'adore ta réponse parce que ça me ramène à quand j'étais en Australie et je discutais avec Zach Skinner, qui est un danseur all-star en West Coast Swing. Il m'a dit une phrase qui m'a marquée tellement. Je vais la traduire directement, mais c'était « peu importe ce que tu fais dans ta danse, Peu importe les erreurs que tu fais, ce qui est important, c'est le recover. C'est qu'est-ce que tu fais de ton erreur ? Et du coup, tu soulignes ça en fait. Tu fais une erreur, tu crées une nouvelle porte, une nouvelle opportunité. Je trouve que c'est important de s'en rappeler. Et effectivement, ça vous apporte à tellement de choses, les erreurs. Et plutôt que de rentrer dans un mindset de frustration et de « c'est pas parfait » , accepter cette imperfection et en faire quelque chose. Chouette. Merci beaucoup Samuel pour ton partage, c'était hyper inspirant.
- Speaker #0
Très bien, merci beaucoup pour l'invitation. J'espère que ça parlera à certaines personnes, si ça peut les inspirer pour se mettre à la danse, se mettre au West Coast, ou même prendre beaucoup plus de plaisir, se détendre dans ce qu'ils font.
- Speaker #1
Oui, carrément. Moi, je ne doute pas que ça va apporter beaucoup de choses. Et je te dis à très vite, du coup.
- Speaker #0
À très vite.
- Speaker #1
Salut.
- Speaker #0
Salut.