Speaker #0Dans l'épisode du jour, nous allons parler d'amitié et plus précisément de soutien et encore plus concrètement comment soutenir son enfant quand les autres ne veulent pas être amis avec lui. Si vous vous demandez comment calmer les colères, poser des limites sans crier, apprivoiser le temps d'écran, retrouver des soirées plus sereines et nourrir l'autonomie de vos enfants, vous êtes au bon endroit. Bienvenue dans le podcast Princesse Montessori, je suis la princesse Xénia Troubetzkoï, diplômée en développement précoce de l'enfant selon la méthode Montessori. Ici, on transforme les difficultés du quotidien en gestes simples et efficaces, un épisode, un pas concret. Alors installez-vous et c'est parti pour un nouvel épisode. Bonjour et bienvenue. Voyons d'abord ce que signifie l'amitié pour un enfant. L'amitié, ce n'est pas seulement jouer ensemble comme les adultes le pensent parfois. C'est une forme particulière de lien. Quand l'enfant se met à remarquer, cette personne compte pour moi, j'aime être près d'elle, j'ai envie de partager, de revenir vers elle, encore et encore, simplement d'être à ses côtés. Et le plus souvent, l'enfant est prêt à donner gratuitement à l'autre ce qu'il a de plus précieux, sa pelle, voir sa nourriture lors d'un pique-nique. Bref, c'est la personne pour laquelle on ne ménage rien. Chez les tout-petits, l'amitié naît d'abord de choses simples. Glisser ensemble sur un toboggan, construire une tour, s'asseoir côte à côte à table. Et peu à peu, cela devient autre chose. Le désir de choisir précisément cet ami, de prendre soin de lui, de partager ses petites préoccupations, de s'aider parfois d'être là, non seulement quand tout va bien, mais aussi de laisser à l'ami la possibilité d'être seul quand il en a besoin. Compte-nez-en, c'est très important et valable même pour les adultes. Après ces trois premières années, l'enfant effectue une grande transition du créateur inconscient au travailleur conscient. Très tôt, la nature le pousse littéralement à acquérir sans cesse de nouvelles compétences, se retourner, ramper, se mettre debout, observer, parler, faire sans relâche quelque chose avec ses mains, tout goûter, tout tester, bref, explorer le monde. Durant cette période, il est surtout concentré sur lui-même, sur la construction du fondement de sa future personnalité. Mais à partir d'environ trois ans, un nouvel horizon s'ouvre. un intérêt conscient pour les autres. Il devient important pour l'enfant d'être avec autrui. Il cherche différentes façons d'entrer en relation, apprend à interagir et découvre progressivement la valeur de la coopération. C'est précisément là que naît et se développe l'intelligence émotionnelle. L'enfant commence à remarquer qu'il a ses propres sentiments, ses propres envies, ses propres besoins et en même temps que les personnes autour de lui ont elles aussi leurs envies, leurs émotions, leurs sentiments et leurs besoins. Parfois cela coïncide. Parfois non. Comprendre et accepter ce fait demande un immense travail intérieur qui n'est pas toujours fluide. Sur son chemin, l'enfant vivra diverses découvertes joyeuses liées à l'amitié et à l'acceptation, mais aussi l'expérience inévitable de la différence et du refus. Tout cela, brique après brique, constitue une partie nécessaire de la construction de la personnalité. C'est un processus long, naturel. A chaque étape, il peut y avoir des périodes de solitude et des périodes de liens amicaux très actifs. Tout cela fait partie du développement psychique. Mais que se passe-t-il à l'intérieur de l'enfant au cours de ses processus ? En réalité, il apprend à se comprendre à travers les autres. Moi, je veux jouer ainsi, mon ami autrement. Il se heurte au refus et éprouve pour la première fois ce sentiment vif et difficile. On ne veut pas être près de moi en ce moment. Il essaye aussi de nouvelles stratégies de communication, proposer un jeu, se mettre d'accord, céder ou simplement se détourner vers autre chose. C'est encore une fois la formation de l'intelligence émotionnelle. savoir reconnaître ses émotions et celles des autres, comprendre que les relations sont diverses et que le refus de l'autre ne remet pas en cause ta valeur en tant que personne. C'est une base qu'il est très important d'installer dès l'enfance pour une bonne santé mentale. Alors que pouvons-nous faire en tant qu'adulte pour soutenir l'enfant dans ce parcours ? Le plus précieux qu'on attend de nous, c'est d'être prêt à être là, écouter, soutenir, aider à démêler les sentiments et émotions qui surgissent. Et si l'enfant le demande, partager un conseil sans toutefois décider à sa place, sans aplanir systématiquement chaque conflit, sans se poser en troisième partie quand ce n'est pas nécessaire, mais en l'accompagnant sur le chemin du grandissement. Le rôle de l'adulte est réellement important. Le soutien ne consiste pas à lui organiser d'urgence des amis ou à convaincre ses pairs, mais à l'aider à vivre ses émotions, à donner du sens à l'expérience et à lui permettre d'aller de l'avant. De quoi a-t-on besoin pour cela ? D'abord, Réfléter l'état et les sentiments de l'enfant, les mettre en mots. Par exemple, j'ai remarqué que tu es très silencieux, tu n'as pas du tout envie de sortir aujourd'hui. Est-ce que quelque chose a changé ? Est-ce qu'il s'est passé quelque chose d'important ? Ou bien, je vois que rien ne te tente, tu as l'air sans force. Il me semble que tu es triste. Triste parce que Nicolas n'a pas voulu jouer avec toi ? Oui, c'est vrai que ce n'est pas agréable. On peut avoir l'impression de vide à l'intérieur. Grâce à ce miroir bienveillant, l'enfant reçoit une aide pour comprendre ce qu'il ressent et comment cela s'appelle. Et c'est déjà du soutien. Il comprend qu'il n'est pas seul, que vous connaissez ce sentiment. En plus, il apprend à nommer ses expériences et à comprendre ce qui lui arrive. Ensuite, faites-lui savoir que ce genre de situation est normal et arrive souvent. Je comprends, ça arrive. Parfois, quelqu'un veut jouer avec d'autres ou n'est pas prêt à jouer avec toi à ce moment-là. Mais cela ne veut pas dire qu'il y a quelque chose qui cloche chez toi. Cela veut seulement dire que pour cette personne, c'est le moment d'autre chose. comprendre que toutes les situations où quelqu'un ne veut pas ne peuvent pas... pas ou ne choisis pas de te parler tout de suite ne signifie pas premièrement que vous ne serez plus amis et que deuxièmement que c'est à cause de toi. A partir de là, on aide l'enfant à chercher une alternative. Ce garçon veut jouer aux petites voitures et toi tu voulais construire une tour, tu te souviens ? Parfois les gens cherchent ceux qui veulent la même chose. Voyons si quelqu'un d'autre veut construire une tour. Tu peux inviter quelqu'un ou la construire tout seul. Et l'enfant comprend que l'enjeu n'est pas sa valeur mais une divergence d'intérêt. Car rappelons-le, derrière « Je ne suis plus ton ami » se cache souvent n'importe quoi de difficile à formuler. « Je suis fatigué » , « Tu ne m'as pas prêté la voiture » , « J'ai envie de jouer avec Igor » , « J'ai mal au ventre » , etc. Il est alors utile de clarifier. Cela ne veut probablement pas dire que la personne ne veut plus jamais te parler. Ici, l'intelligence émotionnelle revient sur le devant de la scène, mais de l'autre côté de la relation. Savoir expliquer ce qui t'arrive quand tu n'as pas envie d'interagir avec quelqu'un. Après avoir traversé la déception, il est très important de proposer des alternatives . Je comprends que tu aurais voulu que ça se passe autrement. Peut-être peux-tu proposer ton jeu à quelqu'un d'autre ? Ou simplifier un peu ? Ou faire une pause et inventer quelque chose à toi ? Et peut-être que d'autres auront envie de te rejoindre. Dans ces moments-là, il est bon aussi de se tourner vers une activité que l'enfant aime vraiment. Peu importe la présence d'autrui. Faire de la balançoire, lire un livre, construire quelque chose en l'ego, cela permet de se recentrer, de recharger sa batterie sociale. Parfois, il faut simplement accepter que les choses ne se passent pas tout à l'heure. toujours comme on l'avait imaginé. Et ce n'est pas une catastrophe si intérieurement tu es sûr de toi et que tu sais que tout ne dépend pas toujours de toi. En revanche, si vous remarquez que la situation dépend bel et bien de quelque chose chez votre enfant, par exemple s'il crie souvent très fort au visage des autres, alors au-delà du soutien, il y a un travail ciblé à mener. Et c'est une bonne nouvelle, on sait sur quoi agir. Pour terminer cet épisode, on peut dire que la solitude ou le refus d'amitié n'ont rien d'une catastrophe. C'est une expérience de croissance qui plus tard se transforme en expérience positive. Et cela, il est important que les adultes le comprennent, en premier lieu pour eux-mêmes, sans projeter sur l'enfant leurs peurs et leurs inquiétudes. Du style, il ne se fera pas d'amis, il sera seul. Pour l'enfant jusqu'à 6 ans, c'est une part importante de la socialisation et du processus de grandir, de se construire, d'apprendre à se comprendre soi-même et de comprendre les autres. Si vous avez aimé cet épisode, je vous invite à laisser un avis 5 étoiles sur l'application de votre choix. Les plus grandes, c'est Apple Podcasts et Spotify. Vous mettez 5 étoiles, c'est ultra rapide pour vous. Et moi, ça change radicalement les choses parce que c'est le meilleur moyen de faire découvrir mon podcast à d'autres personnes. Et c'est ça qui fait vraiment vivre ce podcast. Merci d'avoir été avec moi aujourd'hui. A bientôt dans de prochains épisodes.