Speaker #0Si vous vous demandez comment calmer les colères, poser des limites sans crier, apprivoiser le temps d'écran, retrouver des soirées plus sereines et nourrir l'autonomie de vos enfants, vous êtes au bon endroit. Bienvenue dans le podcast Princesse Montessori, je suis la princesse Xénia Troubetzkoï, diplômée en développement précoce de l'enfant selon la méthode Montessori. Ici, on transforme les difficultés du quotidien en gestes simples et efficaces. Un épisode... Un pas concret. Alors installez-vous et c'est parti pour un nouvel épisode. Bonjour et bienvenue. Aujourd'hui, nous allons parler du mensonge. C'est un sujet qui suscite toujours beaucoup d'émotions chez les parents. Toute une palette qui va en fait de l'anxiété, du sentiment de culpabilité jusqu'à l'irritation, le désespoir et parfois même le dégoût. Quand un adulte entend de son enfant quelque chose qui semble ne pas correspondre à la vérité, cela touche très profondément. Car immédiatement surgissent des pensées. Il me ment. Et s'il continue à me mentir ? mais comment est-ce que je pourrais lui faire confiance ? Que va-t-il devenir plus tard ? Et tout un enchaînement de vives inquiétudes se déclenche que l'adulte ne sait pas toujours comment gérer. Et ces réactions sont compréhensibles, mais il est important de se rappeler qu'une réponse trop vive ou agressive face aux mensonges d'un enfant ne fait qu'aggraver le problème. Au lieu de l'aider à s'éloigner du désir de cacher la vérité, nous créons volontairement, ou non d'ailleurs, un environnement dans lequel il se sent encore moins en sécurité pour dire des choses telles qu'elles le sont. Et alors s'enclenche ce que l'on peut appeler un cercle vicieux. L'enfant cache quelque chose, l'adulte réagit de façon brusque, la confiance s'effondre, la peur s'installe. Et la fois suivante, il y aura encore plus de mensonges, encore moins de contacts et ainsi de suite. C'est une situation réellement complexe, mais avant d'y entrer, il est essentiel de comprendre pourquoi un enfant ne peut pas dire la vérité ou dire quelque chose qui n'est pas vrai, car en réalité, il s'agit de phénomènes différents. La pédagogie montessori nous invite toujours à regarder derrière les mots ou les actes pour en comprendre les raisons intérieures. Très souvent, ce que nous appelons mensonge n'en est pas un. Par exemple, en raison de leur perception liée à l'âge, les enfants de moins de 6 ans vivent dans une phase où leur esprit absorbant est en plein développement. Et la frontière entre la réalité et l'imaginaire est encore très floue. Vers 3 ou 4 ans, l'enfant traverse une étape que l'on appelle la pensée symbolique. Dans cette période, il peut dire quelque chose qui semble faux, mais en réalité, il y croit sincèrement. Pour lui, s'il a désiré quelque chose, c'est presque comme si cela s'était déjà produit. Et quand il dit « j'ai rangé mes jouets » ou « j'ai lavé mes mains » , il ne ment pas intentionnellement. Il crée simplement une réalité intérieure qui correspond à ce qu'il souhaite. Pour son cerveau de cet âge, l'intention peut suffire à devenir réalité. Le mensonge peut aussi être lié à la peur. Peur d'être jugé, peur d'être puni, peur d'être rejeté, peur d'être ignoré aussi. Quand l'enfant a commis une erreur, il peut inventer pour protéger le lien avec son parent et éviter une expérience désagréable. Ici, le mensonge est alors un mécanisme de défense et non une manipulation. Parfois, c'est le désir de rester le bon enfant, l'enfant parfait. Dans certaines familles, l'amour semble conditionné. Tu es formidable quand tu te comportes bien, alors pour ne pas perdre cet amour, l'enfant peut cacher ses erreurs ou même ses échecs. Il faut aussi dire que les enfants apprennent la sincérité, non pas de nos paroles, mais de nos actes. Et si un parent dit, dis à mamie qu'on n'est pas à la maison alors qu'on y est, cela marque bien plus fort que toutes les leçons de morale. Et enfin, à un âge plus avancé, le mensonge peut apparaître pour obtenir un avantage, contourner une règle, atteindre un objectif. C'est lié au développement de la pensée abstraite vers l'âge scolaire. Mais même dans ce cas, la manière dont l'enfant agira dépendra beaucoup de l'expérience qu'il a déjà eue. S'il a appris qu'on peut négocier, demander, exprimer ses besoins, il n'aura pas besoin de ruser. Et voici donc le point essentiel. La punition n'enseigne jamais l'insincérité. Jamais. La punition apprend à avoir peur. Peur d'être découvert. peur de se tromper, peur d'être rejetée. Mais elle n'enseigne pas pourquoi il est important d'être honnête. Quand un parent dit à son enfant « si tu mens, tu seras puni » , l'enfant apprend à mieux cacher ses traces, pas à dire la vérité. Cela peut supprimer le symptôme temporairement, mais jamais la cause. Alors que faire quand l'enfant ment ? Quand il mit, se ferme ou invente ? Eh bien, essayez de reconstruire calmement le dialogue. D'abord, énoncez le fait sans accusation. Pendant que j'étais dans la salle de bain, le tableau de mamie est tombé et s'est cassé. Ce n'est pas un interrogatoire, c'est une constatation. Ensuite, reflétez le ressenti de l'enfant. Tu as dû avoir très peur. Tu aurais aimé que tout disparaisse ou que rien ne se soit passé. Et ce moment de connexion, il est fondamental. Il vous raccroche au lieu de vous éloigner. Puis, confirmez l'acceptation de l'enfant. Dans ces situations, il vaut mieux dire la vérité, même si tu as fait une erreur. Je suis triste que le tableau soit cassé, il était très précieux pour moi. Mais je comprends, ça a arrivé et cela peut arriver. Dis-moi ce qu'il s'est passé pour qu'on comprenne ensemble comment faire la prochaine fois. Et si l'enfant partage enfin la vérité, remerciez-le. Merci d'avoir eu le courage de me dire ce qui s'est vraiment passé. Parce que ce n'est jamais facile, mais après coup, cela allège énormément. Et cette expérience devient un socle sûr. L'enfant comprend qu'il peut dire la vérité. être entendu et accepté. Et la fois suivante, ce sera beaucoup plus simple pour lui. La sincérité vit dans un climat de sécurité, jamais dans la peur. L'enfant choisira la vérité quand il saura qu'il est aimé, même avec ses erreurs. Et la confiance sera encore plus forte que la crainte. Cela suppose d'abandonner les étiquettes menteurs, petits mythos, tricheurs, car elles collent à la peau et finissent par devenir une identité. Cela suppose aussi d'accepter les erreurs sans critique humiliante, mais comme des occasions de comprendre et d'apprendre. Et surtout, cela suppose de montrer de l'intérêt sincère pour le monde extérieur de l'enfant, ce qu'il ressent, ce qui l'intéresse, au-delà de son comportement extérieur. N'oublions pas, il n'existe pas d'enfant parfait, et pas d'adulte parfait. Et viser, en fait, le perfectionnisme ne mène à rien. L'essentiel est de construire une relation réelle, chaleureuse, où dire la vérité n'est pas un exploit, mais une norme. Merci d'avoir été avec moi aujourd'hui. J'espère que ce podcast vous a été utile. Si vous remarquez que votre enfant ne dit pas la vérité, ne vous précipitez pas pour punir, demandez-vous plutôt mais de quoi a-t-il peur ? Que puis-je faire pour qu'il n'ait pas peur de dire la vérité ? Et pas à pas, par la confiance, le contact, la chaleur et l'acceptation, vous pourrez élever un enfant pour qui l'honnêteté deviendra un choix naturel. Parce qu'il sait qu'il est aimé, non pas pour être parfait ou pratique mais simplement parce qu'il est lui. Si vous avez aimé cet épisode, je vous invite à laisser un avis 5 étoiles sur l'application de votre choix. Les plus grandes, c'est Apple Podcasts et Spotify. Vous mettez 5 étoiles, c'est ultra rapide pour vous. Et moi, ça change radicalement les choses parce que c'est le meilleur moyen de faire découvrir mon podcast à d'autres personnes. Et c'est ça qui fait vraiment vivre ce podcast. Merci à tous et à demain pour un prochain épisode.