#Xénia TroubetzkoïBienvenue dans Princess Montessori, le rendez-vous des parents aspirant au meilleur pour leurs enfants. Je suis Xénia Troubetzkoï, princesse et passionnée par l'éveil, le développement et le bien-être de nos enfants, mais aussi des parents. Ensemble, transformons l'éducation de nos enfants et notre parentalité en un conte de fées modernes. Prête pour une aventure enchantée ? C'est parti ! Parlons d'un sujet complexe mais essentiel, est-il possible de répondre à un agresseur sans rendre les coups ? On va déconstruire ensemble certains mythes sur la force, la véritable force. Et l'un des plus répandus, c'est cette phrase que presque tout le monde a déjà entendue, « Si tu ne rends pas les coups, on va continuer à t'embêter » . A première vue, ça paraît logique, quelqu'un te fait du mal, tu réponds pareil, tu montres que tu n'es pas faible, tu te défends, voire tu frappes encore plus fort pour qu'on ne t'approche plus. Mais est-ce que ça fonctionne vraiment comme ça ? Et surtout, qu'est-ce que l'enfant apprend de cette expérience ? C'est là que tout se complique. Soyons honnêtes, oui, il arrive que des enfants qui refusent la violence soient de nouveau agressés. Il arrive aussi que certains enfants se moquent d'un camarade qui préfère aller chercher un adulte plutôt que de frapper en retour. C'est une réalité, mais c'est une réalité qui dépend fortement de l'âge. Ce genre de réaction ne se retrouve quasiment jamais chez les enfants de 4 ou même 5 ans. Alors, est-ce que cela signifie que la violence physique est une solution efficace pour se défendre ? Parlons d'agression. L'agression, on l'a tous en nous. C'est une énergie de vie, une force qui nous pousse à agir, à nous défendre, à changer une situation qui ne nous convient pas. Ce n'est pas forcément taper, mordre ou pousser. Un enfant qui réclame à manger avec insistance, par exemple, exprime aussi une forte agression. Il ressent un besoin vital, la faim, et il utilise toute son énergie pour obtenir une réponse. Donc la première chose à comprendre, c'est que l'agression, ce n'est pas une mauvaise chose. C'est une impulsion intérieure qui pousse à agir. Tout le monde en a, mais cette énergie peut être transformée, elle peut être canalisée. Alors revenons au conflit. Imaginez un instant qu'on applique dans notre monde adulte ce qu'on entend parfois des enfants. Vous avez un désaccord au travail, vous poussez votre collègue pour faire passer votre idée ? Ou vous tapez le comptable parce que votre fiche de paye est fausse ? Bien sûr que non, ça paraît absurde, n'est-ce pas ? Pourtant, on pousse parfois les enfants à faire exactement ça, répondre par la force, alors qu'on leur demandera de faire l'inverse quelques années plus tard. Et si on réfléchit un instant, à chaque fois qu'on répond à la violence par la violence, on valide un message. Se battre, c'est normal. Se battre, c'est un moyen d'expression, un langage, une solution. Et plus on valide ce message, plus il devient automatique. Mais est-ce vraiment ça, se défendre, se faire respecter ? Il y a un point essentiel à comprendre. Avant 6 ans, les enfants ne sont pas prêts pour une autodéfense spontanée. Leur cerveau est encore en construction et ils n'ont pas encore les structures matures nécessaires pour analyser une situation, faire des liens logiques, contrôler leurs impulsions ou prévoir les conséquences de leurs actes. C'est pourquoi on voit parfois des réponses totalement démesurées. Un enfant bouscule un autre sans faire exprès et l'autre répond par un coup de pied ou de poingt violents. Ce n'est pas de la méchanceté, c'est juste que son cerveau ne s'est pas encore dosé, il ne s'est pas encore calibré la force. Et c'est précisément pour ça qu'apprendre à rendre les coups à cet âge n'est pas seulement inutile, c'est dangereux. Alors qu'est-ce qui fonctionne concrètement pour aider un jeune enfant à se faire respecter sans violence ? Eh bien, il existe une méthode simple, accessible et très efficace, le geste stop. Quand il y a un conflit, on apprend à dire à l'enfant stop d'une voix ferme en tendant le bras devant lui Pomme vers l'avant comme un panneau de signalisation. Cela signifie je ne suis pas d'accord, je ne veux pas, ça suffit. C'est une manière claire et directe de poser ses limites. Et ça marche même avec les enfants qui ont l'habitude d'agir par la force. Ce signal est compris, il interrompt souvent l'action. Et si ça ne suffit pas, on apprend alors à l'enfant à aller chercher un adulte. Pas parce qu'il est faible, ni parce qu'il n'a pas réussi, mais parce que l'autre enfant n'arrive pas. pas à se contrôler et qu'il a besoin d'aide. C'est l'adulte qui intervient pour sécuriser la situation. Évidemment, on peut se demander « et le harcèlement alors ? » Eh bien, parlons-en brièvement. Le harcèlement ou « bullying » en anglais, c'est autre chose, c'est une dynamique répétée avec un rapport de pouvoir souvent présent à l'école, chez les enfants plus grands qui ont déjà un certain degré de maturité cognitive. Chez les enfants de moins de 6 ans, ce phénomène n'existe pas vraiment. Il peut y avoir des conflits fréquents avec un enfant, oui c'est vrai, mais ce n'est pas du harcèlement structuré. Les enfants très jeunes peuvent être blessés ou exclubes pour plein de raisons. Leur différence, leur hypersensibilité, une faible estime d'eux-mêmes, leur difficulté à poser des limites. Et ça, c'est notre terrain d'action. C'est là qu'on peut vraiment les accompagner, pour qu'en grandissant, ils sachent dire non, se faire respecter, poser des limites sans frapper. Un autre mythe à démonter, c'est être gentil. C'est être faible. Non, pour moi c'est faux. La gentillesse est une force immense. C'est une capacité à agir avec respect, à soutenir, à écouter, à tendre la main. Être capable de compassion, c'est du courage et s'opposer à la violence sans l'imiter, c'est une épreuve de force intérieure. Mais alors comment transmettre cette force à nos enfants ? Comment les aider à affirmer sans passer par la violence ? Eh bien d'abord en les aidant à reconnaître ce qu'ils ressentent. à mettre des mots sur leurs émotions, à comprendre leurs besoins et à chercher des solutions pour les satisfaire, à dire ce qu'ils veulent, ce qu'ils refusent et à exprimer tout ça avec clarté. Et pour que ce soit possible, il faut que leurs paroles soient prises au sérieux, y compris à la maison. Si un enfant dit qu'il n'aime pas grand chose, qu'il veut qu'on arrête mais que personne ne l'écoute chez lui, pourquoi croirait-il que les autres l'écouteront dehors ? La famille, c'est le premier terrain d'apprentissage, c'est le premier espace où la voix de l'enfant ... doit avoir du poids. Et même si cette voix est timide, elle compte. Si un enfant c'est toujours un camarade plus fort, on peut lui poser des questions. Et toi, qu'est-ce que tu veux faire ? Tu es d'accord avec ce qu'il propose ? C'est toi qui as choisi ou tu as juste suivi ? Ces questions permettent à l'enfant de se reconnecter à sa volonté, à ses désirs, à sa boussole intérieure. La vraie assurance, c'est pouvoir dire qu'à un moment, je ne veux pas. Stop, ça ne me convient pas, je ne suis pas d'accord. C'est très bien, vous allez me dire, Ksenia, mais alors comment on entretient cette posture ? En montrant l'exemple, en posant nous aussi nos limites, en disant stop, je n'aime pas ça, ce n'est pas possible pour moi. L'enfant voit que ces mots fonctionnent, qu'il protège, il comprend que lui aussi peut les utiliser. On peut aussi lui offrir du choix. L'agressivité surgit souvent quand on se sent coincé, impuissant. Un enfant qui a l'habitude de pouvoir choisir apprend à se positionner. Et puis, on peut lui apprendre à parler de ses émotions, à dire ce qu'il ressent, à ne pas tout garder à l'intérieur. Quand un enfant se met en colère, au lieu de le faire taire ou de le punir, on peut très bien dire « Tu es en colère, je le vois. Tu cries, tu tapes du pied, c'est normal, je suis là. » On nomme, on accompagne, on propose ensuite des moyens d'exprimer cette colère sans blesser. Sauter, crier dans un coussin, taper des pieds, souffler fort, dessiner. Et puis, il faut que l'enfant ait une activité à lui, quelque chose qu'il aime, qu'il réussit, qui lui donne de la confiance. C'est un socle, une base intérieure solide. Grâce à ça, il peut mieux affronter les critiques, les doutes, les moqueries. Il sait ce qu'il veut. Un enfant qui se sent digne, respecté, capable, etc. est beaucoup plus difficile à déstabiliser. Il ne réagit pas aux provocations, il ne se laisse pas embarquer dans des conflits absurdes. Il sait s'arrêter et surtout, il sait qu'il peut demander de l'aide. 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