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Princesse Montessori

HPI et Hypersensibilité : Démystifier les Neuroatypies avec Mélina Le Guillou

HPI et Hypersensibilité : Démystifier les Neuroatypies avec Mélina Le Guillou

42min |30/12/2024|

53

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Description

🎙 Hypersensibilité et HPI : Vérité ou simple effet de mode ?


Mélina Le Guillou revient sur son parcours unique, de ses défis scolaires à sa découverte de l’hypersensibilité et du HPI. Avec son franc-parler, elle démêle les clichés et interroge les tendances actuelles : surdiagnostic ou réel besoin ?


Mélina Le Guillou livre ses désaccords avec les visions idéalisées d’Elaine Aron et Jeanne Siaud-Facchin, tout en questionnant les effets du "marché de l’atypisme". Une réflexion amplifiée par les débats actuels portés par Aline Bartoli dans le podcast J'peux pas j'ai business et Élodie Crépel.


👉 Melina sur Instagram: https://www.instagram.com/viedatypik/


💡 Un regard critique sur l’éducation et l’atypisme :

  • Pourquoi le système scolaire échoue à accompagner les enfants atypiques ?

  • Quels sont les impacts de la médiatisation sur les diagnostics comme le HPI et l’hypersensibilité ?

  • Comment éviter l’étiquetage excessif tout en respectant la singularité de chaque enfant ?

  • Comment les parents peuvent-ils s’adapter sans tomber dans l’étiquetage ?


🔥 Des réflexions polémiques et inspirantes : Mélina partage ses désaccords avec certaines figures comme Elaine Aron et Jeanne Siaud-Facchin, remettant en question leurs visions souvent idéalisées. Elle éclaire aussi les risques du "marché de l’atypisme" et défend une approche humaniste et authentique. Mélina dévoile les travers de la médiatisation des atypies et défend une approche humaniste, loin des étiquettes.


👉 Parents, éducateurs, professionnels : Si vous vous sentez perdus face à ces sujets ou simplement curieux, cet épisode est un incontournable pour ouvrir le débat, trouver des réponses et des solutions pour accompagner les enfants atypiques.



Pour suivre Melina sur Instagram: https://www.instagram.com/viedatypik/


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Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Princess Montessori, le rendez-vous des parents aspirant au meilleur pour leurs enfants. Je suis Ksenia Trubetskoy, princesse et passionnée par l'éveil, le développement et le bien-être de nos enfants, mais aussi des parents. Ensemble, transformons l'éducation de nos enfants et notre parentalité en un conte de fées modernes. Prêt pour une aventure enchantée ? C'est parti ! Bienvenue dans cet épisode de podcast exceptionnel. Aujourd'hui, j'ai le privilège d'accueillir Mélina Le Guillou, une femme au parcours à la fois singulier et inspirant. Imaginée à 30 ans, Mélina découvre qu'elle est au potentiel intellectuel et hypersensible. Une révélation qui a bouleversé sa vie, lui permettant de comprendre enfin ce sentiment de décalage qui l'accompagnait depuis toujours. Ce qui semblait être une faiblesse est devenu sa plus grande force. Avec une formation en psychologie, un diplôme d'éducatrice de jeunes enfants et une passion insatiable pour l'apprentissage, Milina a décidé de tout quitter pour créer une carrière sur mesure. Aujourd'hui, elle est coach de vie spécialisée dans l'accompagnement des atypiques, que ce soit les enfants, les adultes et les parents. Elle offre à chacun des outils pour se comprendre, s'accepter et surtout pour s'épanouir. Milina, elle est également autrice, elle a notamment écrit Enfants atypiques pour le magazine Psychologie. Et son expertise, elle est beaucoup plus vaste. Psychologie, haut potentiel, haute sensibilité, douance au féminin, fleur de bac. Melina ne cesse de se former et je crois qu'elle est en plein dans une nouvelle certification. Melina, tu nous en parleras. Ce que j'admire, c'est cette capacité à transformer son vécu en une mission, aider celles et ceux qui se sentent trop dans un monde qui demande juste d'être assez. Aujourd'hui, nous allons découvrir son histoire, ses défis. ses réussites et surtout Mélina ne mâche pas ses mots. Attendez-vous à des réflexions franches et parfois polémiques sur des sujets comme les diagnostics d'atypie, l'éducation moderne et les défis des parents d'enfants atypiques. Mélina, merci d'être avec nous.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Xénia.

  • Speaker #0

    Avant de plonger dans notre échange, est-ce qu'il y a quelque chose que j'ai oublié ? Qu'est-ce que tu penses de cette introduction ? Est-ce que tu aurais quelque chose à ajouter ou même à enlever ?

  • Speaker #1

    Ça me fait bizarre d'entendre mon parcours, je me dis ah oui quand même Moi qui chaque jour me dis que je ne fais rien, je me dis que je prends conscience que j'en fais des choses. Et c'est ça aussi, toujours l'impression de ne pas en faire assez. Et là, je suis assez ravie d'entendre ce joli parcours d'ailleurs. Et encore, si je pouvais rajouter une chose, c'est que j'ai repris mes études pour rentrer en master de psychologie. En fait, j'apprends sans cesse pour pouvoir toujours grandir. Dans mon parcours personnel, les apprentissages ont été extrêmement difficiles. J'ai eu un parcours scolaire pas si simple que ça, quand je voyais mes copines qui avaient toujours des bonnes notes. Moi, en fait, je n'en avais pas. J'ai même redoublé en cinquième, ensuite j'ai fait un BEP. Après, j'ai fait un bac, sciences médico-sociales, puis ensuite j'ai été en psychologie. Mais avant ça, dès la sortie de troisième, on m'avait dit Melina, ce n'est pas suffisant, ou même en cinquième. Ou, en fait, non. Finalement, depuis notre enfance, même depuis toujours, les notes font partie de notre quotidien. Et en fait, moi, j'avais construit une croyance comme quoi, comme je n'avais pas de bonnes notes, je n'étais pas intelligente. Et en fait, pendant très longtemps et encore jusqu'à maintenant, j'ai l'impression que ce n'est pas suffisant par rapport aux autres. Parce qu'en fait, moi, je voyais bien mes copines qui avaient de bonnes notes, qui avaient des beaux métiers, etc. Et finalement, en fait, moi, il m'a fallu plus de temps. Même encore aujourd'hui, ma licence, ce n'est quand même pas sans peine. Il faut que je travaille plus. Alors en effet, bon, je peux avoir des capacités apparemment intellectuelles finalement, mais en fait, j'ai aussi des troubles de l'attention qui font que ça me demande des efforts considérables pour pouvoir apprendre tout simplement du texte et en fait, quand ce n'est pas concret, quand ça n'a pas de sens, et bien c'est très difficile pour moi d'ingurgiter comme je dis, des connaissances donc ça me demande beaucoup, beaucoup de travail. Donc en fait, oui, HPI mais finalement pas trop. Ça ne me sert pas dans tous les domaines. Souvent, quand c'est couplé avec d'autres atippye, c'est là où, finalement, ça nous met des bâtons dans les roues. Je dis souvent que c'est comme si j'avais... En fait, c'est comme si mon cerveau avait un moteur de Ferrari, mais en tout cas, cette Ferrari ne peut pas rouler correctement parce que sur la route, il y a vraiment... Enfin, c'est incrusté de de nid de poule, et donc je ne peux pas avancer correctement. D'ailleurs, je suis d'ailleurs très, très frustrée de ne pas pouvoir utiliser mon cerveau comme c'est dit, enfin, comme on me l'a dit le jour où j'ai découvert que j'étais HPI.

  • Speaker #0

    Mais c'est intéressant ce que tu racontes, surtout qu'en plus, tu as découvert finalement à l'âge de 30 ans que tu étais HPI et aussi hypersensible. Est-ce que tu peux nous raconter ce moment ? Qu'est-ce que ça a changé dans ta vie ? Comment ta famille d'ailleurs a vécu cette découverte ? Est-ce qu'ils avaient conscience que tu étais différente quand tu étais enfant ?

  • Speaker #1

    En fait, c'est à la naissance de mon garçon, c'est ma sage-femme, quand elle est venue, durant les 2-3, 4 premiers jours, elle avait remarqué que j'étais hypersensible. Alors, elle ne me l'avait pas dit du tout. Et en fait, elle voyait très bien qu'au niveau de ma réflexion, ça allait très loin parce que je voulais absolument allaiter. Et que je lui demandais de répéter plusieurs fois combien de fois il fallait allaiter. Est-ce que c'était droite, gauche ? Combien de temps ? Il y avait quand même aussi une importante anxiété, mais que ça, j'ai découvert après. Et en fait, le fait de vouloir être trop, trop bien, de vouloir être une trop bonne maman, ça m'a emmenée un petit peu dans un postpartum assez compliqué. Et c'est là où elle m'a conseillé d'aller voir une psychologue. Et moi, j'avais dit oui tout de suite. Et en fait, quand elle m'a dit d'aller voir cette psychologue en particulier, j'ai été la voir. Et elle m'a expliqué au premier rendez-vous, à travers mes échanges, qu'elle pensait que j'étais probablement à haut potentiel. Et elle m'explique en fait, est-ce que vous êtes comme ça, comme ci, comme ça dans votre quotidien ? Je dis bah oui, c'est moi. En fait, ça avait beaucoup de sens. Et je lui dis non, non, c'est pas possible. Moi, je ne suis pas une personne surdouée. On appelait ça comme ça, c'était il y a dix ans. Je ne suis pas du tout cette personne-là. Non, non, c'est pas possible. En plus, j'ai été nulle à l'école. Tu vois un petit peu les croyances, très bonne à l'école, être surdouée, alors que moi, je n'étais pas dans cette catégorie. Et je lui dis non, non, c'est pas possible. Et elle me dit bah si, justement, il y a des personnes qui peuvent être HPI, système ou en tout cas une manière d'apprendre qui ne te correspondait pas.

  • Speaker #0

    C'est incroyable ce que tu racontes parce qu'en fait finalement on peut être dit surdoué tout en étant complètement nul par rapport aux attentes scolaires. Et du coup à l'école tu te sentais soutenue ou au contraire incomprise par les enseignants ? Est-ce qu'il y a un moment marquant en fait dont tu te souviens dans ta scolarité ?

  • Speaker #1

    Alors je me rappelle qu'en primaire ça se passait plutôt bien et puis en plus c'était un environnement insti cocooning, enfin la primaire je devais déjà redoubler dès le CP parce que l'insti disait ah non mais là ça va pas le faire. Et là, mon artiste de CE1 a dit, bon, on attend un petit peu. Et puis finalement, ça s'est bien passé toute la primaire. Et puis après, c'est au collège que les choses se sont compliquées. Pourquoi ? Parce qu'au collège, il y a davantage de travail. Et finalement, moi, c'était le manque de travail qui m'a un petit peu empêchée d'avoir de bonnes notes. Mais j'ai su il y a 15 jours également que j'avais des troubles de l'attention. Et en fait, tout ça mis bout à bout, ça explique mon parcours scolaire. et d'ailleurs professionnelle ma vie. Et le jour où elle m'a quand même expliqué cette psychologue les caractéristiques d'une personne HPI, je me suis dit, bah oui, franchement, c'est vraiment moi. Ça me correspond complètement. Elle établissait un tableau qui était le mien. Et ce jour-là, c'est comme si elle mettait une pièce de puzzle qui manquait à ma vie parce que pendant très longtemps, je me sentais en décalage. Je ne comprenais pas comment les gens pouvaient être aussi méchants. Pourquoi ? J'avais beaucoup, beaucoup de questions. Et par rapport à ta question de départ, tu as quelque chose de marquant. Non, non, bah non, j'ai pas d'éléments marquants, mais c'est juste que moi aujourd'hui, j'ai repris mes études parce que ce système scolaire, il m'a fait croire, et c'est une réalité, il m'a fait croire que je n'étais pas douée, que je n'avais pas d'intelligence, que je n'étais pas capable d'apprendre. Et on peut se dire comme ça, oui, c'est moi. Non, non, en fait, même aujourd'hui, moi je le vois avec mon fils, je vois bien que le système des apprentissages n'est pas forcément adapté à tout le monde. On a besoin de mouvements, on a besoin de sens, on a besoin que les choses soient concrètes. Et en fait, les choses n'ont pas beaucoup évolué jusqu'à maintenant. Et en fait, c'est vraiment le système qui m'a fait comprendre que je n'étais pas si douée que ça.

  • Speaker #0

    Mais c'est très intéressant ce que tu dis parce que concernant le système scolaire, je ne peux que être d'accord avec toi dans la mesure où j'estime que nous sommes des êtres vivants. Nous ne sommes pas censés être plantés comme des piquets, complètement immobiles, donc presque attachés. Donc c'est vrai que là-dessus, moi, je te rejoins complètement. Donc tu as vécu ta scolarité tant bien que mal. Dans quelles études tu te dirigeais en fait ?

  • Speaker #1

    Après ma troisième, quand j'ai fait mon BEP, là tout d'un coup les notes ont vraiment augmenté. Pourquoi ? Parce que tout était concret, je faisais des stages, j'étais dans la pratique, dans le réel, dans le concret et je savais pourquoi j'apprenais, je savais pourquoi je faisais les choses. Et après en fait quand on fait un BEP, après il n'y avait pas beaucoup de voies possibles. C'était un bac sciences médico-sociales et après ça c'est un peu soit éducateur, soit infirmier. Mais finalement en fait après coup... Je me rends compte que si on avait pris les choses autrement, si on avait vu mon potentiel différemment que seulement des notes, je me serais orientée différemment peut-être dans la communication, dans le graphisme, tout ce qui est graphisme, tout ce qui est dans la publicité.

  • Speaker #0

    Parce que finalement, toi, tu es devenue éducatrice de jeunes enfants, d'ailleurs, et avant de devenir maintenant coach. Et qu'est-ce qui t'a poussé à changer de cap ? Finalement, au départ, tu t'es passionnée pour les jeunes enfants, donc tu les as accompagnées. Et maintenant que tu as découvert finalement ton atypisme, tu accompagnes même les familles, les parents. Pourquoi ce changement ?

  • Speaker #1

    Alors, après avoir travaillé pendant dix ans dans des crèches, altes garderies, j'étais responsable adjointe. Avant de comprendre que j'étais hypersensible, que j'étais différente quelque part je pensais que c'est normal de souffrir au travail j'ai souffert toute ma vie à l'école je veux dire continuer dans cette continuité de bas façon on n'a pas le choix on doit le faire et après au bout de dix ans je me suis dit ce n'est plus possible je ne peux plus subir mon atypisme au travail est en fait rend toi bien compte que imagine toi jusqu'en 2020 je pensais que c'est normal de ne pas être content d'aller au travail c'est à dire que mon atypisme je ne vivais pas très bien mon hypersensibilité Moi, j'ai toujours eu de bonnes relations avec mes collègues de travail, ça c'est super. Mais il y avait toujours des choses que je prenais trop à cœur. Je prends tout à cœur et en fait, d'un point de vue social, ce n'est pas si facile que ça. Et quand je me suis mise à mon compte, et donc depuis 2021, mon atypisme n'est plus un problème. Mon hypersensibilité n'est plus un problème, mes troubles d'attention, ce n'est plus non plus un problème. En fait, quand j'ai recréé mon environnement professionnel et du goût familial, je n'ai plus le même discours que j'avais sur le fait de subir son atypisme.

  • Speaker #0

    J'ai une formation qui s'appelle l'éveil émotionnel Montessori, qui s'occupe justement de la gestion des émotions des enfants, mais également de développer finalement leur intelligence émotionnelle. Et il y a un point sur la faible intelligence émotionnelle, qui est justement qu'on prend beaucoup trop à cœur certaines choses, on se victimise, etc. Mais alors finalement, ce que tu es en train de dire, c'est que quand on est hypersensible, on n'a pas d'autre choix, entre guillemets, je ne sais pas trop comment l'exprimer. que de se comporter comme ça. Et ça ne veut pas du tout dire qu'on a une faible intelligence émotionnelle. C'est bien ça.

  • Speaker #1

    Au contraire, en fait, je pense que les personnes qui sont hypersensibles ou hautement sensibles, on appelle ça plutôt comme ça, ce sont des gens qui ont une énorme... Enfin, pas une énorme, une haute intelligence émotionnelle parce que quand on est sensible, on ressent les choses plus que la moyenne. On ressent plus de choses que les autres. Maintenant, j'ai quand même envie de dire aussi que quand on est aussi hypersensible, c'est pas... Voilà. Il y a la fois, d'un point de vue, en fait, c'est inné, soit c'est traumatique. On peut être hypersensible d'un point de vue inné, c'est-à-dire qu'on est né avec, et souvent nos propres enfants le sont, nos parents le sont, et la famille qui est autour de nous. Maintenant, quand on vit mal son hypersensibilité, c'est là où j'ai envie d'inviter les gens à consulter, parce qu'être trop sensible jusqu'à en être pas bien, est-ce que ça ne cache pas plutôt finalement une dépression, un burn-out ? En fait, je pense qu'il ne faut pas réduire l'hypersensibilité à un état d'être. Alors oui. Tu vas me dire. Mais c'est quand on le vit mal, là, en fait, il vaut mieux se poser des bonnes questions et ne pas se dire, oui, c'est parce que je suis hypersensible. Il y a beaucoup de gens qui le disent aujourd'hui. Mais en fait, on n'est pas tous. Et déjà, pour être hypersensible, ce n'est pas que être émotive. Ce n'est pas parce qu'une personne pleure beaucoup qu'elle est hypersensible. Pour être hypersensible, c'est à la fois être hyper émotive et avoir une hyperesthésie importante. Pour être hypersensible, hyperesthésique, c'est d'un point de vue olfactif, gustatif, auditif. visuelle, kinésithique également. Ne pas porter de chaussettes parce que la couture intérieure le gêne. Ça peut être un vrai calvaire le matin avant de partir à l'école, ou même avant de partir quelque part. Habiller un enfant hypersensible peut être très compliqué parce qu'une simple matière qui gratte une étiquette. Et ça, en fait, ça ne s'invente pas. L'enfant n'invente pas ça, ce n'est pas un caprice, c'est vraiment sa réalité. Et du coup, la réalité des parents. Et c'est vrai qu'en séance d'accompagnement des familles et des enfants, Le fait de pouvoir déjà leur nommer ça, il y a une déculpabilité qui s'en va parce que les parents font de leur mieux et ils ne comprennent toujours pas la réaction des enfants. Par exemple, parfois ça peut être des réactions démesurées, mais parce que la couture de la chaussette dérange l'enfant sur ses orteils.

  • Speaker #0

    C'est quelque chose que j'ai vécu dans mon enfance, c'est-à-dire que mes chaussettes, je les mettais à l'envers parce que la couture me gênait. Et pareil, même pour les culottes, je portais des grosses culottes DIM de grand-mère. Ma mère me disait qu'il fallait me trouver des culottes de grand-mère en taille 42. Le truc qui flotte bien parce que je ne supportais pas d'être serrée, je ne supportais pas toutes les matières. Et ça a été très, très compliqué, moi, dans mon enfance, justement, au niveau des vêtements. Et c'est pareil pour ma fille. Et c'est un vrai calvaire, je confirme, pour mes parents. Sauf que moi, concrètement, les miens pensaient vraiment que je faisais du cinéma. Donc, pour toi, ce n'est pas du cinéma, c'est... Moi, je le ressentais comme une réalité. Donc, tu confirmes que c'est une vraie réalité pour les enfants qui le vivent.

  • Speaker #1

    Tout à fait, c'est une vraie réalité. Et en plus, plus on entendra l'enfant dans ce qu'il ressent, plus il va pouvoir, à son tour, être conscient de ce qu'il vit et il va pouvoir, en grandissant au fur et à mesure, adapter son environnement à ses particularités. Donc, plus le parent va pouvoir adapter et être à l'écoute de son enfant par rapport à ce qu'il exprime, plus l'enfant va pouvoir grandir en s'écoutant.

  • Speaker #0

    Mais alors, quel conseil tu peux donner, par exemple, moi, ma fille Victoria, comme c'est très difficile de lui trouver justement des vêtements, parce qu'il ne faut pas que ça serre, il ne faut même pas sentir le flocage. Donc, les t-shirts où il y a un flocage qui est trop prononcé et qui se sent à travers le t-shirt, finalement, parce qu'elle ressent le motif, elle ne peut pas le mettre. Sauf qu'il y a quand même des vêtements qui lui plaisent et elle refuse d'essayer en cabine. Hors des questions pour elle d'essayer un vêtement, elle ne veut pas. Par conséquent, on achète des vêtements. Et arrivée à la maison, bien évidemment, elle ne les mettra jamais.

  • Speaker #1

    Mes enfants, c'est pareil. Pour le t-shirt imprimé où il y a un tissu derrière, ce n'est pas possible non plus. Par exemple, mes enfants, ils le savent. Maintenant, ils savent ce qu'ils veulent et ce qu'ils ne veulent plus. Mais est-ce que j'ai un conseil particulier ? Pas forcément.

  • Speaker #0

    Donc, vraiment écouter l'enfant et puis s'il le dit, c'est que c'est vrai.

  • Speaker #1

    Oui, parce que nous, en tout cas, on est une génération où l'hypersensibilité... été et encore d'ailleurs aujourd'hui un peu perçue comme une faiblesse. Moi pendant... En fait moi mon hypersensibilité s'est exprimée aussi depuis que je suis petite, moi je pleurais pas mal enfin en tout cas j'étais touchée par beaucoup de choses, plutôt pleurée je sais pas mais j'étais touchée par beaucoup de choses et j'étais vraiment susceptible. Bah en fait nous, enfin comment dire en grandissant on nous a toujours dit bah de toute façon celle-ci elle est un peu fragile elle est un peu faible, bah moi j'ai vraiment grandi avec ça. Alors moi mes parents ne m'ont jamais dit que j'ai... Enfin ne m'ont jamais dit ces mots-là mais en fait je les ai cru quand même dans ce sens-là. En tout cas, j'ai grandi avec ça. Et plus on va pouvoir entendre l'enfant et lui dire je sais ce que tu ressens et on va faire en sorte que tu sois bien et que tu te sentes bien du coup, il va pouvoir, comme je disais tout à l'heure, adapter son environnement professionnel, personnel, tout, et ne plus subir les choses par défaut.

  • Speaker #0

    Récemment, dans le podcast d'Aline Bartoli, d'ailleurs, qui a interviewé Élodie Crépel, elles ont abordé des points qui font énormément de débats, à savoir la pathologisation, les HPI, l'hypersensibilité, etc. Et c'est vrai que ce sont des sujets qui divisent les professionnels, qui divisent les parents, qui divisent même la société. Je vais te poser des questions sans filtre, Mélina. N'hésite pas à réagir franchement, même si ça va peut-être éventuellement secouer certaines idées reçues. Concernant les diagnostics, moi, ce que j'aimerais savoir, si c'est un effet de mode ou un réel besoin, parce que concrètement, on n'en entendait pas parler du tout il y a 20 ans. disent que le TDAH, les dys, les autres troubles sont devenus des étiquettes pour excuser des comportements normaux d'enfants. Qu'est-ce que tu aurais à répondre à cela ?

  • Speaker #1

    Déjà, être HPI ou être hypersensible, on ne parle pas de diagnostic parce que ce ne sont pas des maladies, ce sont des états d'être. C'est une manière d'être. Et qu'est-ce que j'ai à dire ? Pourquoi on en est arrivé là aujourd'hui ? Parce qu'il y a 15 ans environ, Il y a Jeanne Siaud Facchin entre autres et puis d'autres auteurs en fait qui ont finalement décrit les HPI comme des personnes lambda. Finalement en fait dans leur livre on pouvait tout à fait, en fait je pense qu'on peut tous se reconnaître et c'est pour ça en fait qu'il y a eu un effet comme ça du HPI ou du TDAH, quoique le TDAH moins en fait mais surtout le HPI. En fait du coup tout le monde s'est reconnu et en fait là on est dans une phase où les choses vont se remettre. un petit peu, on va retrouver un équilibre et alors en fait on peut se dire aussi que oui c'est parce qu'on l'a découvert qu'aujourd'hui on peut plus mettre de mots sur ça bah en fait je pense pas, je pense qu'il y a quand même un amalgame et aujourd'hui il est quand même temps qu'on remette en fait les choses dans leur ordre et non tout le monde n'est pas HPI, en fait par rapport à ta remarque, oui tout le monde se croit HPI ou hypersensible en fait c'est normal parce qu'à partir du moment où il y a des livres qui ont décrit des gens normaux dans des caractéristiques atypique, forcément, en fait, il y a des confusions. Et les gens, quand même, qui trouvent des excuses à ça, dire que c'est des excuses, je trouve que c'est malvenu parce que ce serait finalement ne pas entendre ce qu'ils ont dit ou ce qu'ils ont à dire. Mais quand même, un enfant HPI, ça se voit.

  • Speaker #0

    Dernièrement, j'ai lu, "le HPI, c'est juste une manière pour certains parents de dire que leur enfant est plus intelligent". Du coup, la question que je me pose, c'est est-ce que c'est une vérité dérangeante ou même une caricature injuste ?

  • Speaker #1

    C'est une vérité dérangeante parce que dès qu'un enfant bouge, on va dire qu'il est HPI. Donc attention, quand tu parles de ses parents, oui, là, moi, je trouve que c'est quand même dérangeant parce que ce n'est pas parce qu'il bouge qu'il est HPI. Tous les enfants ne sont pas HPI. Et en vérité, les vrais enfants HPI ou les parents HPI ne le disent pas, en fait.

  • Speaker #0

    Mais c'est vrai que pour moi, un enfant qui bouge est un enfant totalement normal, en fait. Un enfant est fait pour bouger. C'est un être de mouvement. Et la société en fait finalement des robots qui restent justement comme à l'école, assis derrière un bureau. Donc c'est vrai que là-dessus, je te rejoins totalement. Mais il y a 20 ans, pour remonter un peu sur le sujet, on parlait à peine de ces troubles-là. Pourquoi leur diagnostic, il explose aujourd'hui ? Est-ce qu'il y a vraiment un progrès pour diagnostiquer ces personnes-là ? Ou est-ce qu'on en arrive à une dérive ?

  • Speaker #1

    Je me permets juste de dire, en fait, ce ne sont pas des symptômes et donc ce ne sont pas non plus un diagnostic. En fait, ce n'est pas une maladie. Je le répète aussi quand même. Par rapport à ta question, en fait, les tests n'ont pas évolué. En fait, il n'y a pas eu d'évolution de test. Donc, en fait, c'est plutôt qu'il y a eu une médiatisation plus importante de ce sujet. Donc, les personnes vont davantage consulter. Par conséquent, il y a davantage de diagnostic. Maintenant, je le dis aussi, il y a davantage d'identification. C'est le mot, en fait.

  • Speaker #0

    Et alors, que penses-tu de l'affirmation, l'hypersensibilité ? est un prétexte moderne pour justifier des enfants mal élevés.

  • Speaker #1

    Alors, est-ce qu'on parle d'hypersensibilité pour des enfants mal élevés ? Eh bien, je ne pense pas. J'ai comme envie de dire aussi que l'hypersensibilité aujourd'hui, en fait, elle n'est pas reconnue d'un point de vue scientifique. Alors oui, il y a eu des études scientifiques qui ont été réalisées par docteur Hélène Aron. Maintenant, il n'y a pas tant que ça de preuves scientifiques. Donc aujourd'hui, même ce sujet, en fait, il est assez polémique parce que si on va faire des recherches, en fait, on recherche beaucoup Elaine Aron. Mais en fait, pour que des études soient prouvées scientifiquement, il doit y avoir un consensus par des chercheurs. un consensus scientifique. Mais aujourd'hui, ce n'est pas le cas. Alors oui, on parle beaucoup d'hypersensibilité parce que c'est très, très médiatisé, mais il n'y a pas énormément de preuves scientifiques sur ça. Pourtant, c'est quand même une réalité. Donc je pense que là, on est vraiment au début de l'hypersensibilité. Et par rapport à tes questions, par rapport à ces enfants, je ne suis pas sûre qu'on associe des enfants turbulents à l'hypersensibilité parce que je pense que ce n'est pas le lien qu'on doit faire avec ces enfants-là. C'est plutôt les enfants avec un TDAH, un trouble du difficile de l'attention, avec ou sans hyperactivité. Là, on peut faire un lien avec enfants turbulents et TDAH. Est-ce que c'est un abus de langage ? Je pense que par rapport à cette évolution sur l'éducation positive, c'est quand même une réalité où les parents, les familles, ont confondu laxisme et éducation positive. Et en effet, je pense qu'il y a davantage d'enfants turbulents parce que éducation positive ne voulait pas dire laxisme. En fait, éducation positive, ça voulait dire, à la base, éducation bienveillante, mais avec un cadre.

  • Speaker #0

    Exactement, je te rejoins totalement parce que c'est aussi mon domaine. Sans règles strictes, de toute façon, on ne peut pas avancer. Donc oui, il y a un cadre, il y a des règles et pour le reste, en effet, par exemple, nous on éduque sans punition, mais par contre, il y a les conséquences naturelles. Ma fille ne veut pas faire ses devoirs, je ne vais pas m'énerver sur elle, je ne vais pas insister, je n'ai pas que ça à faire, j'en ai quatre à gérer. Par conséquent, elle va subir les conséquences naturelles. à l'école.

  • Speaker #1

    Voilà, oui, oui, oui. Mais en fait, c'est que moi, j'ai été cette maman aussi qui voulait faire au mieux pour mon enfant. Et pourtant, j'avais cette formation d'éducatrice, j'avais toutes mes années d'expérience et même moi, à un moment donné, je me suis dit mais qu'est-ce que finalement, est-ce que c'est laisser faire ? J'ai été perdue avec ça aussi. Donc, je peux comprendre pourquoi tous ces parents sont perdus aujourd'hui entre à quel point on écoute les besoins des enfants, à quel point on les écoute et c'est ça en fait tout ce... toute cette limite, ce fil rouge que naturellement, on a pu déborder, on ou les parents, parce que c'est extrêmement difficile d'entendre bienveillance, écouter les besoins et mettre un cadre.

  • Speaker #0

    Exactement. Et puis, j'ajouterais également que nous, on est finalement dans une génération qui n'a pas du tout été éduquée de cette façon. Et c'est beaucoup plus facile de reproduire finalement ce qu'on a vécu plutôt que de devoir réapprendre quelque chose à l'âge adulte. Et on entend quand même de... tout et de rien finalement sur le sujet de la parentalité positive, Montessori, etc. Et les parents sont complètement perdus sur ce sujet. Et c'est vrai que finalement, pour éviter de punir, pour pouvoir accompagner au mieux son enfant, la plupart du temps, on tombe dans le laxisme et ensuite, c'est là qu'on entend les discours de Montessori, ça ne marche pas avec mon enfant, la parentalité positive, ça ne marche pas, ça en fait des enfants rois, des enfants tyrans, etc.

  • Speaker #1

    Tout à fait, tout à fait, tout à fait.

  • Speaker #0

    Par contre, certains pensent aussi que les parents d'enfants hypersensibles... les mettent en fait dans une bulle et qui vont finalement les couper de la réalité. Est-ce que c'est un vrai danger ? Est-ce qu'il existe vraiment ce fait-là ? Ou est-ce que c'est encore finalement des personnes extérieures qui regardent certaines choses et qui interprètent comme elles pensent l'interpréter ?

  • Speaker #1

    Alors, par rapport à cette question de la bulle, ça, je pense que c'est une croyance vue de l'extérieur. En fait, tout va dépendre de la sensibilité de l'enfant, mais parfois... quand c'est couplé à une anxiété sociale par exemple en fait les parents vont naturellement alors déjà est-ce qu'ils vont couper leur enfant je suis pas sûre déjà on coupe pas totalement et on met pas dans une bulle forcément les enfants par rapport à cette question je suis pas tout à fait d'accord mais je vois bien comme ce que tu veux dire dans le sens où on les surprotège on anticipe beaucoup de choses c'est ça en fait à quel moment la bienveillance

  • Speaker #0

    C'est l'accompagnement des enfants finalement atypique. Deviennent-ils de la surprotection, si je peux me réexprimer de cette façon-là ?

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui. En fait, déjà, ces parents n'ont pas le choix que de répondre aux pleurs et au mal-être d'un enfant qui ne le vit pas bien déjà. Mais je ne suis pas sûre qu'il y ait une surprotection. Je ne pense pas parce que... Je ne pense pas, en tout cas. Je pense que c'est surtout une croyance et une représentation que l'on peut se faire. Ce sont surtout des parents. qui font de leur mieux avec des enfants où ils ne comprennent pas toujours les codes. Et en fait, on ne peut pas vraiment surproter des enfants. Si, on peut le faire, mais on est de toute façon confrontés à l'extérieur, à l'école, tout ça. Donc en fait, il n'y a pas vraiment, je ne crois pas, de surprotection parce que de toute façon, la réalité est aussi à l'extérieur. Je ne sais pas si c'est très clair ce que je dis.

  • Speaker #0

    Si, pour moi, c'est parfaitement clair. Mais en tout cas, avec toutes ces ATP, il y a quand même beaucoup de business finalement qui se sont montés autour de tout ça. Donc voilà, avec la montée des diagnostics et des accompagnements, il y a quand même... Certains parlent de marché même de l'atypisme. Est-ce que ça discrédite le travail des professionnels comme toi d'ailleurs ?

  • Speaker #1

    Oui, alors en fait, comme tu dis, ce marché, il y en a un. Et en effet, il y en a un qui est présent et existant aujourd'hui. Et ça a défavorisé les personnes atypiques aujourd'hui. Elles ne sont même plus légitimes. J'ai presque envie de dire qu'il ne faut même pas le dire parce que les gens ne pourraient pas comprendre. Mais déjà, les gens qui le sont vraiment n'en parlent pas. souvent ça va être on va dire juste vraiment aux personnes très très proches les gens ne s'en vantent pas du tout les gens ne s'en vantent pas du tout de ça et oui en tout cas il y a un marché mais j'ai presque envie de dire que c'est quand même ce marché qui a permis de mettre à jour et de faire, enfin de mettre à jour toutes ces atipis et je pense que c'est bien en fait finalement qu'il y ait des personnes qui puissent s'adapter à cette population si je peux dire ça comme ça moi je veux dire quand il y a des familles qui viennent me voir en séance et qui me parlent de leur enfant, je me dis heureusement que j'ai des connaissances sur ça parce que ces familles ont déjà vu des professionnels et qui n'ont pas été reconnus dans ce qu'ils vivaient au quotidien. Donc j'ai envie de dire oui, ça fait du tort un peu à tout le monde qui est ce marché parce que finalement, on n'est plus vraiment crédible mais quand même pour les personnes qui en ont vraiment besoin, c'est une chance qu'il y ait eu ce marché.

  • Speaker #0

    Donc finalement, je sais que tu n'aimes pas ce terme de diagnostic, mais il y a des diagnostics qui ne sont pas faits. Parce qu'en fait, concrètement, dans son épisode, dans l'épisode de podcast d'Aline Vartoli, Élodie Crépel, elle disait que l'effet de mode autour des atypies peut brouiller les vraies problématiques et favoriser des diagnostics inutiles. Tu es d'accord avec ça ?

  • Speaker #1

    Tout à fait, tout à fait, tout à fait. En effet, quand une personne va penser qu'elle n'est que hypersensible, c'est pas péjoratif, et bien, elle en oublie tout ce qu'elle est vraiment. Et c'est pour ça que je n'aime... En fait, moi, quand on me demande d'intervenir dans des podcasts ou dans des lives, en fait, j'ai presque plus trop d'envie de le faire parce que les gens veulent entendre des catégories ou des listes de choses ou des listes de manières d'être. Moi, je n'aime pas trop ça parce que, même si je l'ai fait un peu au début, mais parce que finalement, ça réduit la personne à une liste à cocher.

  • Speaker #0

    C'est ça. Finalement, c'est coller une étiquette.

  • Speaker #1

    C'est coller une étiquette et c'est là où ce n'est pas bon parce que la personne, du coup, n'est plus vraiment attentive à son réel mal-être.

  • Speaker #0

    Cet effet de mode autour des atipis, elle a quand même du bon finalement pour sensibiliser.

  • Speaker #1

    Tout à fait, de toute façon, il y a toujours un équilibre à tout. C'est comme l'éducation positive, il y en a d'autres qui vont mettre les pieds dans le plat, mais finalement ça va rétablir des choses. En fait, au fur et à mesure des années, les choses vont se rétablir. Quand il y a eu trop de médiatisation, il va y avoir un contre-coup et les choses vont pouvoir se rééquilibrer bientôt.

  • Speaker #0

    Je reviens aussi sur quelque chose de très intéressant que tu viens de dire juste avant concernant finalement la façon dont tu accompagnes les parents. Comment ton propre parcours va influencer ta manière d'accompagner les familles d'enfants atypiques ? Tu es quand même la personne la mieux placée pour en parler parce que c'est quelque chose que tu vis toi-même.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Et les familles, quand elles viennent à moi, ce qui fait qu'elles se sentent comprises, c'est parce que je comprends ce qu'elles vivent. Alors, tu pourrais me dire, oui, on ne doit pas tous être en dépression pour comprendre les gens dépressifs. D'accord, ça je suis d'accord. Mais quand on est passé... par ce parcours-là, de finalement pas mettre de mots sur ce que vit notre enfant ou moi-même, et qu'on le découvre, et bien en fait, on peut comprendre les gens. Et les gens n'ont pas besoin finalement d'étiquettes, en fait les gens ont besoin d'être compris, de se sentir compris dans ce qu'ils vivent. Si j'avais un conseil à donner à ces parents, c'est vraiment de s'écouter eux-mêmes, parce que l'enfant qu'ils ont devant eux, en fait l'enfant leur apporte des réponses à leurs questions de parents. Et souvent, quand on a des enfants qui sont un peu en décalage ou différents, on ne se fait pas confiance. On se dit, ouais, il exagère. Quand même, on ne sait pas trop. Mais en fait, au fond de nous, on a les réponses. Le parent a toujours ses propres réponses. Ce qui fait qu'il n'a pas ses réponses, c'est parce qu'il va repenser à ce qu'on peut dire. Il va repenser aux personnes de l'entourage qui vont dire, non mais là, quand même, tu exagères, réagis. Mais en fait, ce qui fait le plus de mal aux gens, c'est l'entourage.

  • Speaker #0

    C'est exactement ça, c'est très souvent les conseils non sollicités, que ce soit de la part des amis proches, de la famille, surtout finalement, même les grands-parents, etc., qui vivaient à une autre époque. Mais alors, si un parent se sent dépassé, selon toi, quelle est la première chose qu'il devrait mettre en place pour retrouver un équilibre, finalement, au sein de sa famille ?

  • Speaker #1

    Les parents qui se sentent perdus au quotidien, pour moi, la première chose à faire, c'est déjà de s'écouter, et la deuxième chose, ce serait de se tourner vers des professionnels. Le fait de pouvoir. parler à d'autres personnes, ça permet de remettre les idées en place, ça permet de recentrer ses pensées et de trouver les bonnes réponses. Parce que bien souvent, les parents, ils n'ont pas besoin de conseils, ils n'ont pas besoin de savoir comment faire au quotidien. Ils savent déjà faire. Ils ont juste besoin d'être rassurés.

  • Speaker #0

    Mais alors, d'après ton expérience, en fait, quelles sont finalement les erreurs les plus fréquentes que tu observes chez les parents d'enfants atypiques et comment est-ce qu'on pourrait les éviter ?

  • Speaker #1

    Pour moi, les parents qui viennent à moi ne font pas d'erreur. Ces parents-là ont déjà lu beaucoup de choses et ils sont là pour écouter, pour savoir s'ils font bien. Mais en fait, bien souvent, ils font déjà bien. D'ailleurs, ta question, c'est plutôt quand les parents ne savent pas que leur enfant est hypersensible et qu'ils vont aller leur dire de se taire quand ils pleurent, de s'arrêter quand ils font des colères, parce que pleurer, bon, ça suffit un moment, je dirais quand même à ces parents. Quand l'enfant a une émotion, c'est qu'il exprime quelque chose. Il n'y a pas d'émotion plus importante ou moins importante. Une émotion ou une énorme colère, ce n'est pas un enfant qui n'arrive pas à se tenir, parce que même un adulte n'arrive même pas à se tenir dans sa propre colère. Donc le conseil que j'aimerais dire, c'est qu'est-ce que la colère dit de ce que vit l'enfant à ce moment-là ?

  • Speaker #0

    Je suis tellement d'accord avec toi, parce qu'on a toutes des émotions fortes et on a tendance à catégoriser émotions négatives et émotions positives. La colère n'est pas du tout une émotion négative. Et au-delà de ça, par exemple, si on a une joie intense, là, on vient de fêter Noël, concrètement, les matins de Noël, les parents sont fatigués parce que très souvent, il y a encore les préparatifs jusqu'à la veille au soir. Les enfants se lèvent encore plus tôt le matin parce qu'ils sont surexcités d'ouvrir leur cadeau. On peut voir ça aussi les jours d'anniversaire, pour ceux qui ne fêtent pas Noël. Donc, les jours des anniversaires, lorsque l'on reçoit des invités, l'enfant, il est surexcité et une joie débordante. Pour moi, je la mets dans la même catégorie qu'une bonne crise de colère, finalement. lorsque l'enfant n'est juste pas capable, qu'il soit atypique ou non finalement, de s'autoréguler. Et du coup, on assiste à des explosions au niveau des émotions. Et toutes ces émotions, elles peuvent finalement, oui, elles explosent et elles sont fortes. Parmi les émotions très fortes, la tristesse peut devenir très forte. La colère peut devenir très forte. La frustration peut devenir une émotion vécue très fortement aussi. Donc oui, c'est vrai que je t'en jante tout à fait là-dessus. Donc en fait, concrètement, qu'il soit atypique ou pas, on réagit de la même manière.

  • Speaker #1

    Tout à fait, parce qu'il y a autant d'enfants atypiques que d'enfants différents. Donc en tout cas, quand un enfant a une émotion plus ou moins forte, on l'accompagne. L'accompagner, ça veut dire être présent physiquement et psychologiquement, être présent près de l'enfant quand il exprime son émotion. Et par contre, à quel moment s'arrêter quand un enfant finalement déborde de trop ? J'ai envie de dire, il peut déborder, mais après le moment où il va taper, là c'est non. Là on dit stop. Il peut exprimer de la colère, mais il ne peut pas dépasser sa colère sur quelqu'un en tapant, etc. Là, il va falloir trouver d'autres biais comme des coussins. Mais encore là, quand on est présent, quand un enfant fait une vraie colère, quand on est près de lui, quand on lui tient la main s'il a envie, ou quand on est à côté, les choses s'apaisent naturellement.

  • Speaker #0

    Donc, on ne lui colle pas son étiquette en disant oui, mais parce qu'il est hypersensible, oui, parce qu'il est TDAH, oui, parce qu'il est ceci et cela De toute façon, on gère normalement comme avec tout enfant.

  • Speaker #1

    Tout à fait, avec plus de patience pour des enfants atypiques.

  • Speaker #0

    Et alors du coup, toi, avec ton activité de coaching, tes formations, ta création de contenu, en tant qu'atypique, comment tu gères ton temps et ton énergie ? Parce que de ce que j'ai compris, finalement, tu as toujours besoin d'étudier, tu as toujours besoin d'apprendre, tu as toujours besoin d'être dans l'action et de faire quelque chose. Comment est-ce que tu arrives à gérer ton énergie ?

  • Speaker #1

    Alors, je la gère assez mal parce que j'ai très, très envie de faire plein de choses. Mais parfois, pour le coup, je n'écoute pas mes limites. Je n'ai pas appris à écouter mes émotions. Alors si, maintenant, je le sais. Je sais que dès qu'il y a une émotion, je ressens bien, j'écoute ce qu'elle me dit, etc. Mais par contre, je n'ai pas de limites. Quand je suis passionnée, j'y vais à fond. Et il y a forcément des conséquences. Je pense que je peux friser le burn-out régulièrement. Donc, je vais avoir des grands moments comme ça de création. Puis après, je vais avoir des moments un peu down. où je vais devoir me reposer, mais en vrai ça se gère pas, je me gère très mal parce que j'ai envie de faire beaucoup, beaucoup, beaucoup de choses.

  • Speaker #0

    Et alors finalement, quelqu'un justement qui touche à tout, qui se passionne pour plein de sujets, il est forcément atypique ou pas du tout ? Parce que finalement, on peut être multi-passionné sans être atypique, non ?

  • Speaker #1

    On peut faire beaucoup de choses dans la vie, mais pour combler un vide ou un deuil. Donc, on n'est pas forcément multi-quelque chose quand on fait beaucoup de choses.

  • Speaker #0

    Toi, tu n'aimes pas le terme diagnostic Donc, pour toi finalement, pour avoir la réponse, si vraiment on a envie de savoir parce qu'on se reconnaît dans ce discours, On va voir une psy et c'est elle qui a même finalement de dire si on a une hypersensibilité, si on est même TDAH, HPI.

  • Speaker #1

    Alors, par rapport à l'hypersensibilité, il n'y a pas de test officiel. Donc, est-ce qu'un psychologue le proposera ? Je ne suis pas sûre. Maintenant, il y a différents psychologues. Les psychologues cliniciens ne vont pas proposer de diagnostic pour le TDAH parce que le TDAH, c'est vraiment un diagnostic. Donc moi, je conseille vraiment d'aller voir des neuropsychologues parce que c'est eux qui vont à la fois faire le test. du risque du quotient intellectuel. Ils peuvent également faire avec le TDAH, ils peuvent aussi faire d'autres... en fait ils vont couper ça avec d'autres choses comme de l'anxiété sociale, de l'anxiété de performance. Donc je pense qu'il faut vraiment aller voir des neuropsychologues pour pouvoir avoir un bilan complet sur son fonctionnement.

  • Speaker #0

    Admettons, je suis parent, j'ai un doute sur mon enfant, je vais voir un neuropsy, déjà je fais subir le fait d'aller chez un neuropsy à mon enfant qui n'est peut-être pas d'accord d'y aller. Et du coup, par rapport à ça, comment on fait ? Est-ce que c'est vraiment, on laisse grandir l'enfant, on se débrouille, et puis à la limite, il verra lui-même plus tard ? Ou est-ce que justement, on pose cette étiquette et on y va ? Toi, qu'est-ce que tu conseilles en fait ?

  • Speaker #1

    En fait, moi je le conseille de le faire seulement si c'est nécessaire. Quand les parents demandent à faire des tests, quand le parent seul demande à faire des tests, c'est souvent pour répondre à son propre besoin en tant que parent. Et là vraiment, je déconseille. Si un enfant doit faire un test, c'est quand même pas anodin. Ça veut dire aller mesurer son quotient intellectuel. C'est un truc de fou quand même, moi, je trouve. C'est pas rien, même si c'est sous forme de jeu. C'est pas non plus... Mais c'est pas rien, parce qu'il y a quand même pas mal d'enjeux derrière. Est-ce qu'il l'est ? Est-ce qu'il l'est pas ? Puis finalement, s'il l'est, qu'est-ce qu'on fait avec ? S'il l'est pas, qu'est-ce qu'on fait pas ? Je ne sais pas. Et finalement, prendre l'enfant tel qu'il est sans ça, c'est quand même bien mieux. Mais bien sûr, il y a des parents qui ont extrêmement besoin de ces tests. surtout quand il y a des problèmes à l'école. En fait, souvent, les parents le font parce que c'est l'école qui le demande.

  • Speaker #0

    Ça a été notre cas et on a une psychologue scolaire qui d'abord a pris ma fille, s'est entretenue plusieurs fois avec elle. Je ne sais pas ce qui a été dit, mais en tout cas, ma fille est revenue en disant il faut prendre rendez-vous avec un psychologue parce que si ça se trouve, je ne suis pas capable d'aller à l'école parce que je suis trop intelligente et ça nous est tombé dessus.

  • Speaker #1

    Ah oui.

  • Speaker #0

    Eh oui.

  • Speaker #1

    Eh oui, mais en fait, souvent, les parents, ils le font parce que... parce qu'ils le font, parce que c'est demandé à l'extérieur et parce que les instits ont besoin de réponses. Mais en vrai, entre nous, même quand les réponses tombent, les instits sont souvent démunis, sont vraiment démunis par rapport à ça. Et encore une fois, ça réduit l'enfant à quelque chose. Il n'y a pas de réponse tout blanche ou tout noire. Tout dépend du besoin, surtout derrière.

  • Speaker #0

    C'est-à-dire ? Si c'est pour satisfaire le besoin du parent, tu dis qu'on n'est pas forcément obligé de le faire parce que c'est pour soi qu'on le fait et pas pour l'enfant. Donc finalement, l'enfant, à partir du moment où il se pose des questions, toi, tu as tes réponses à 30 ans. Mais est-ce qu'il n'y aurait pas finalement un âge idéal où l'enfant pourrait vouloir avoir ses réponses ? Selon toi, à quel moment l'enfant est-il capable de prendre cette décision et de dire, tiens, je vais aller voir un neuropsy pour voir si je suis éventuellement étiqueté ?

  • Speaker #1

    Pour moi, un enfant ne se pose pas la question. Oui. Selon moi, je ne sais pas si tu es d'accord avec ça.

  • Speaker #0

    Pour moi, c'est que si on est hypersensible, si on est TDAH, on est né avec. Et ce n'est pas forcément à la société de s'adapter à des gens hypersensibles. Parce que dans ce cas-là, il faudrait qu'on s'adapte à tout. Et c'est très compliqué de s'adapter à toutes les problématiques. On le voit d'ailleurs, ne serait-ce que pour les handicapés, par exemple. Ce n'est déjà pas évident de pouvoir s'adapter à tous les handicaps. Si on devait en plus inclure les TDAH, les hypersensibles, etc., c'est vrai par contre que c'est difficile quand même pour des hypersensibles, pour des TDAH, de vivre aussi dans ce monde-là. Après, c'est difficile. Pour moi, de ce que j'entends, ça a l'air difficile, mais selon moi, et tu me diras si j'ai tort, chaque enfant est unique. On est né peut-être TDAH, on est peut-être hypersensible. Quoi qu'il en soit, on est né avec, on est né avec ce cerveau-là et on a appris à évoluer ainsi.

  • Speaker #1

    Tout à fait, tout à fait. Et pour revenir à ce rendez-vous avec un professionnel, c'est souvent parce que le quotidien est vraiment problématique. Et par exemple, pour un enfant avec un TDAH, un trouble du déficit de l'attention avec ou sans réparativité, là pour moi, le diagnostic est nécessaire. C'est vraiment nécessaire parce qu'il va donner des réponses. Un enfant TDAH, ça va être un enfant qui ne peut pas se concentrer, qui peut avoir des troubles des apprentissages parce qu'il y a un papillon qui vole au moment où l'instit parle. Et en fait, plus le trouble de l'attention va être important, plus il peut y avoir vraiment des échecs scolaires. Et c'est là où, pour moi, c'est très important que l'enfant soit diagnostiqué. Surtout pour un enfant TDAH.

  • Speaker #0

    Ok, en tout cas, merci. On va bientôt en arrêter là. Moi, j'avais quand même une dernière question te concernant. Quelle est la formation ou quel apprentissage a eu le plus d'impact sur toi et pourquoi ?

  • Speaker #1

    Alors, la formation qui a eu le plus d'impact, c'est ma formation de 3 ans d'éducatrice de jeunes enfants. Ça a été 3 années d'apprentissage profond, même d'un point de vue, en fait, introspectif. J'ai énormément grandi avec cette formation. Il n'y a que les gens qui la font qui peuvent comprendre. Ce que je dis, c'est un peu bizarre, mais c'est vrai. Et c'est mon parcours personnel qui m'a appris à me remettre en cause, à prendre de la distance et à évoluer. Et c'est aujourd'hui pour ça que je peux accompagner les personnes, de l'enfant à l'adulte atypique.

  • Speaker #0

    Et là, tu as d'autres projets à venir. Tes partiels sont déjà passés, parce que tu m'avais laissé un message comme quoi tu avais des examens prochainement.

  • Speaker #1

    Non, c'est au mois de janvier, là.

  • Speaker #0

    Ah, c'est au mois de janvier, donc ça arrive. Quels sont tes projets ? Qu'est-ce que tu as envie de partager avec nous avant qu'on s'arrête ?

  • Speaker #1

    J'aimerais bien sortir une formation dans l'accompagnement de l'enfant atypique.

  • Speaker #0

    En présentiel ou en ligne ?

  • Speaker #1

    Ce serait en ligne. Mais maintenant, pour le moment, d'ailleurs, je me consacre vraiment à ma licence de psycho pour pouvoir améliorer mes notes et rentrer en master de psycho. C'est vraiment mon projet.

  • Speaker #0

    Bon courage, Mélina. J'espère que tu vas y arriver. En tout cas, c'est déjà la fin de cet épisode riche et passionnant. avec Mélina Le Guillou. Mélina, merci beaucoup pour ta transparence, ta passion et ton franc-parler. Tu nous as emmené au cœur de ton parcours, mais surtout, tu as bousculé certaines idées sur l'atypisme, sur l'hypersensibilité et les enfants de demain, finalement. Donc, merci beaucoup pour cette lumière que tu apportes dans un sujet qui est souvent, finalement, mal compris. Si cet épisode vous a fait réfléchir, si vous avez appris quelque chose, ou simplement apprécier notre échange, prenez quelques secondes pour laisser 5 étoiles sur votre plateforme d'écoute préférée. Partagez cet épisode avec une amie, un parent qui pourrait se reconnaître d'ailleurs dans ces thématiques. Et surtout, allez suivre Mélina sur ses réseaux sociaux. Elle y partage des pépites au quotidien. Mélina, je te laisse nous rappeler où est-ce qu'on peut te trouver.

  • Speaker #1

    Merci déjà, Xenia, pour ces échanges. Et vous pouvez me retrouver sur Vidatypic, sur Instagram.

  • Speaker #0

    Je mettrai évidemment le lien dans le descriptif. Si vous avez adoré cet épisode, restez à l'écoute car la semaine prochaine, je vous promets également une pépite, un autre sujet brûlant. En attendant, souvenez-vous, comprendre, c'est déjà avancé. Merci de nous avoir écoutés. Prenez soin de vous et de vos proches. Et on se retrouve très vite pour un nouvel épisode qui, je l'espère, fera encore plus de bruit. À très bientôt. Au revoir. Au revoir, Melina.

Description

🎙 Hypersensibilité et HPI : Vérité ou simple effet de mode ?


Mélina Le Guillou revient sur son parcours unique, de ses défis scolaires à sa découverte de l’hypersensibilité et du HPI. Avec son franc-parler, elle démêle les clichés et interroge les tendances actuelles : surdiagnostic ou réel besoin ?


Mélina Le Guillou livre ses désaccords avec les visions idéalisées d’Elaine Aron et Jeanne Siaud-Facchin, tout en questionnant les effets du "marché de l’atypisme". Une réflexion amplifiée par les débats actuels portés par Aline Bartoli dans le podcast J'peux pas j'ai business et Élodie Crépel.


👉 Melina sur Instagram: https://www.instagram.com/viedatypik/


💡 Un regard critique sur l’éducation et l’atypisme :

  • Pourquoi le système scolaire échoue à accompagner les enfants atypiques ?

  • Quels sont les impacts de la médiatisation sur les diagnostics comme le HPI et l’hypersensibilité ?

  • Comment éviter l’étiquetage excessif tout en respectant la singularité de chaque enfant ?

  • Comment les parents peuvent-ils s’adapter sans tomber dans l’étiquetage ?


🔥 Des réflexions polémiques et inspirantes : Mélina partage ses désaccords avec certaines figures comme Elaine Aron et Jeanne Siaud-Facchin, remettant en question leurs visions souvent idéalisées. Elle éclaire aussi les risques du "marché de l’atypisme" et défend une approche humaniste et authentique. Mélina dévoile les travers de la médiatisation des atypies et défend une approche humaniste, loin des étiquettes.


👉 Parents, éducateurs, professionnels : Si vous vous sentez perdus face à ces sujets ou simplement curieux, cet épisode est un incontournable pour ouvrir le débat, trouver des réponses et des solutions pour accompagner les enfants atypiques.



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Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Princess Montessori, le rendez-vous des parents aspirant au meilleur pour leurs enfants. Je suis Ksenia Trubetskoy, princesse et passionnée par l'éveil, le développement et le bien-être de nos enfants, mais aussi des parents. Ensemble, transformons l'éducation de nos enfants et notre parentalité en un conte de fées modernes. Prêt pour une aventure enchantée ? C'est parti ! Bienvenue dans cet épisode de podcast exceptionnel. Aujourd'hui, j'ai le privilège d'accueillir Mélina Le Guillou, une femme au parcours à la fois singulier et inspirant. Imaginée à 30 ans, Mélina découvre qu'elle est au potentiel intellectuel et hypersensible. Une révélation qui a bouleversé sa vie, lui permettant de comprendre enfin ce sentiment de décalage qui l'accompagnait depuis toujours. Ce qui semblait être une faiblesse est devenu sa plus grande force. Avec une formation en psychologie, un diplôme d'éducatrice de jeunes enfants et une passion insatiable pour l'apprentissage, Milina a décidé de tout quitter pour créer une carrière sur mesure. Aujourd'hui, elle est coach de vie spécialisée dans l'accompagnement des atypiques, que ce soit les enfants, les adultes et les parents. Elle offre à chacun des outils pour se comprendre, s'accepter et surtout pour s'épanouir. Milina, elle est également autrice, elle a notamment écrit Enfants atypiques pour le magazine Psychologie. Et son expertise, elle est beaucoup plus vaste. Psychologie, haut potentiel, haute sensibilité, douance au féminin, fleur de bac. Melina ne cesse de se former et je crois qu'elle est en plein dans une nouvelle certification. Melina, tu nous en parleras. Ce que j'admire, c'est cette capacité à transformer son vécu en une mission, aider celles et ceux qui se sentent trop dans un monde qui demande juste d'être assez. Aujourd'hui, nous allons découvrir son histoire, ses défis. ses réussites et surtout Mélina ne mâche pas ses mots. Attendez-vous à des réflexions franches et parfois polémiques sur des sujets comme les diagnostics d'atypie, l'éducation moderne et les défis des parents d'enfants atypiques. Mélina, merci d'être avec nous.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Xénia.

  • Speaker #0

    Avant de plonger dans notre échange, est-ce qu'il y a quelque chose que j'ai oublié ? Qu'est-ce que tu penses de cette introduction ? Est-ce que tu aurais quelque chose à ajouter ou même à enlever ?

  • Speaker #1

    Ça me fait bizarre d'entendre mon parcours, je me dis ah oui quand même Moi qui chaque jour me dis que je ne fais rien, je me dis que je prends conscience que j'en fais des choses. Et c'est ça aussi, toujours l'impression de ne pas en faire assez. Et là, je suis assez ravie d'entendre ce joli parcours d'ailleurs. Et encore, si je pouvais rajouter une chose, c'est que j'ai repris mes études pour rentrer en master de psychologie. En fait, j'apprends sans cesse pour pouvoir toujours grandir. Dans mon parcours personnel, les apprentissages ont été extrêmement difficiles. J'ai eu un parcours scolaire pas si simple que ça, quand je voyais mes copines qui avaient toujours des bonnes notes. Moi, en fait, je n'en avais pas. J'ai même redoublé en cinquième, ensuite j'ai fait un BEP. Après, j'ai fait un bac, sciences médico-sociales, puis ensuite j'ai été en psychologie. Mais avant ça, dès la sortie de troisième, on m'avait dit Melina, ce n'est pas suffisant, ou même en cinquième. Ou, en fait, non. Finalement, depuis notre enfance, même depuis toujours, les notes font partie de notre quotidien. Et en fait, moi, j'avais construit une croyance comme quoi, comme je n'avais pas de bonnes notes, je n'étais pas intelligente. Et en fait, pendant très longtemps et encore jusqu'à maintenant, j'ai l'impression que ce n'est pas suffisant par rapport aux autres. Parce qu'en fait, moi, je voyais bien mes copines qui avaient de bonnes notes, qui avaient des beaux métiers, etc. Et finalement, en fait, moi, il m'a fallu plus de temps. Même encore aujourd'hui, ma licence, ce n'est quand même pas sans peine. Il faut que je travaille plus. Alors en effet, bon, je peux avoir des capacités apparemment intellectuelles finalement, mais en fait, j'ai aussi des troubles de l'attention qui font que ça me demande des efforts considérables pour pouvoir apprendre tout simplement du texte et en fait, quand ce n'est pas concret, quand ça n'a pas de sens, et bien c'est très difficile pour moi d'ingurgiter comme je dis, des connaissances donc ça me demande beaucoup, beaucoup de travail. Donc en fait, oui, HPI mais finalement pas trop. Ça ne me sert pas dans tous les domaines. Souvent, quand c'est couplé avec d'autres atippye, c'est là où, finalement, ça nous met des bâtons dans les roues. Je dis souvent que c'est comme si j'avais... En fait, c'est comme si mon cerveau avait un moteur de Ferrari, mais en tout cas, cette Ferrari ne peut pas rouler correctement parce que sur la route, il y a vraiment... Enfin, c'est incrusté de de nid de poule, et donc je ne peux pas avancer correctement. D'ailleurs, je suis d'ailleurs très, très frustrée de ne pas pouvoir utiliser mon cerveau comme c'est dit, enfin, comme on me l'a dit le jour où j'ai découvert que j'étais HPI.

  • Speaker #0

    Mais c'est intéressant ce que tu racontes, surtout qu'en plus, tu as découvert finalement à l'âge de 30 ans que tu étais HPI et aussi hypersensible. Est-ce que tu peux nous raconter ce moment ? Qu'est-ce que ça a changé dans ta vie ? Comment ta famille d'ailleurs a vécu cette découverte ? Est-ce qu'ils avaient conscience que tu étais différente quand tu étais enfant ?

  • Speaker #1

    En fait, c'est à la naissance de mon garçon, c'est ma sage-femme, quand elle est venue, durant les 2-3, 4 premiers jours, elle avait remarqué que j'étais hypersensible. Alors, elle ne me l'avait pas dit du tout. Et en fait, elle voyait très bien qu'au niveau de ma réflexion, ça allait très loin parce que je voulais absolument allaiter. Et que je lui demandais de répéter plusieurs fois combien de fois il fallait allaiter. Est-ce que c'était droite, gauche ? Combien de temps ? Il y avait quand même aussi une importante anxiété, mais que ça, j'ai découvert après. Et en fait, le fait de vouloir être trop, trop bien, de vouloir être une trop bonne maman, ça m'a emmenée un petit peu dans un postpartum assez compliqué. Et c'est là où elle m'a conseillé d'aller voir une psychologue. Et moi, j'avais dit oui tout de suite. Et en fait, quand elle m'a dit d'aller voir cette psychologue en particulier, j'ai été la voir. Et elle m'a expliqué au premier rendez-vous, à travers mes échanges, qu'elle pensait que j'étais probablement à haut potentiel. Et elle m'explique en fait, est-ce que vous êtes comme ça, comme ci, comme ça dans votre quotidien ? Je dis bah oui, c'est moi. En fait, ça avait beaucoup de sens. Et je lui dis non, non, c'est pas possible. Moi, je ne suis pas une personne surdouée. On appelait ça comme ça, c'était il y a dix ans. Je ne suis pas du tout cette personne-là. Non, non, c'est pas possible. En plus, j'ai été nulle à l'école. Tu vois un petit peu les croyances, très bonne à l'école, être surdouée, alors que moi, je n'étais pas dans cette catégorie. Et je lui dis non, non, c'est pas possible. Et elle me dit bah si, justement, il y a des personnes qui peuvent être HPI, système ou en tout cas une manière d'apprendre qui ne te correspondait pas.

  • Speaker #0

    C'est incroyable ce que tu racontes parce qu'en fait finalement on peut être dit surdoué tout en étant complètement nul par rapport aux attentes scolaires. Et du coup à l'école tu te sentais soutenue ou au contraire incomprise par les enseignants ? Est-ce qu'il y a un moment marquant en fait dont tu te souviens dans ta scolarité ?

  • Speaker #1

    Alors je me rappelle qu'en primaire ça se passait plutôt bien et puis en plus c'était un environnement insti cocooning, enfin la primaire je devais déjà redoubler dès le CP parce que l'insti disait ah non mais là ça va pas le faire. Et là, mon artiste de CE1 a dit, bon, on attend un petit peu. Et puis finalement, ça s'est bien passé toute la primaire. Et puis après, c'est au collège que les choses se sont compliquées. Pourquoi ? Parce qu'au collège, il y a davantage de travail. Et finalement, moi, c'était le manque de travail qui m'a un petit peu empêchée d'avoir de bonnes notes. Mais j'ai su il y a 15 jours également que j'avais des troubles de l'attention. Et en fait, tout ça mis bout à bout, ça explique mon parcours scolaire. et d'ailleurs professionnelle ma vie. Et le jour où elle m'a quand même expliqué cette psychologue les caractéristiques d'une personne HPI, je me suis dit, bah oui, franchement, c'est vraiment moi. Ça me correspond complètement. Elle établissait un tableau qui était le mien. Et ce jour-là, c'est comme si elle mettait une pièce de puzzle qui manquait à ma vie parce que pendant très longtemps, je me sentais en décalage. Je ne comprenais pas comment les gens pouvaient être aussi méchants. Pourquoi ? J'avais beaucoup, beaucoup de questions. Et par rapport à ta question de départ, tu as quelque chose de marquant. Non, non, bah non, j'ai pas d'éléments marquants, mais c'est juste que moi aujourd'hui, j'ai repris mes études parce que ce système scolaire, il m'a fait croire, et c'est une réalité, il m'a fait croire que je n'étais pas douée, que je n'avais pas d'intelligence, que je n'étais pas capable d'apprendre. Et on peut se dire comme ça, oui, c'est moi. Non, non, en fait, même aujourd'hui, moi je le vois avec mon fils, je vois bien que le système des apprentissages n'est pas forcément adapté à tout le monde. On a besoin de mouvements, on a besoin de sens, on a besoin que les choses soient concrètes. Et en fait, les choses n'ont pas beaucoup évolué jusqu'à maintenant. Et en fait, c'est vraiment le système qui m'a fait comprendre que je n'étais pas si douée que ça.

  • Speaker #0

    Mais c'est très intéressant ce que tu dis parce que concernant le système scolaire, je ne peux que être d'accord avec toi dans la mesure où j'estime que nous sommes des êtres vivants. Nous ne sommes pas censés être plantés comme des piquets, complètement immobiles, donc presque attachés. Donc c'est vrai que là-dessus, moi, je te rejoins complètement. Donc tu as vécu ta scolarité tant bien que mal. Dans quelles études tu te dirigeais en fait ?

  • Speaker #1

    Après ma troisième, quand j'ai fait mon BEP, là tout d'un coup les notes ont vraiment augmenté. Pourquoi ? Parce que tout était concret, je faisais des stages, j'étais dans la pratique, dans le réel, dans le concret et je savais pourquoi j'apprenais, je savais pourquoi je faisais les choses. Et après en fait quand on fait un BEP, après il n'y avait pas beaucoup de voies possibles. C'était un bac sciences médico-sociales et après ça c'est un peu soit éducateur, soit infirmier. Mais finalement en fait après coup... Je me rends compte que si on avait pris les choses autrement, si on avait vu mon potentiel différemment que seulement des notes, je me serais orientée différemment peut-être dans la communication, dans le graphisme, tout ce qui est graphisme, tout ce qui est dans la publicité.

  • Speaker #0

    Parce que finalement, toi, tu es devenue éducatrice de jeunes enfants, d'ailleurs, et avant de devenir maintenant coach. Et qu'est-ce qui t'a poussé à changer de cap ? Finalement, au départ, tu t'es passionnée pour les jeunes enfants, donc tu les as accompagnées. Et maintenant que tu as découvert finalement ton atypisme, tu accompagnes même les familles, les parents. Pourquoi ce changement ?

  • Speaker #1

    Alors, après avoir travaillé pendant dix ans dans des crèches, altes garderies, j'étais responsable adjointe. Avant de comprendre que j'étais hypersensible, que j'étais différente quelque part je pensais que c'est normal de souffrir au travail j'ai souffert toute ma vie à l'école je veux dire continuer dans cette continuité de bas façon on n'a pas le choix on doit le faire et après au bout de dix ans je me suis dit ce n'est plus possible je ne peux plus subir mon atypisme au travail est en fait rend toi bien compte que imagine toi jusqu'en 2020 je pensais que c'est normal de ne pas être content d'aller au travail c'est à dire que mon atypisme je ne vivais pas très bien mon hypersensibilité Moi, j'ai toujours eu de bonnes relations avec mes collègues de travail, ça c'est super. Mais il y avait toujours des choses que je prenais trop à cœur. Je prends tout à cœur et en fait, d'un point de vue social, ce n'est pas si facile que ça. Et quand je me suis mise à mon compte, et donc depuis 2021, mon atypisme n'est plus un problème. Mon hypersensibilité n'est plus un problème, mes troubles d'attention, ce n'est plus non plus un problème. En fait, quand j'ai recréé mon environnement professionnel et du goût familial, je n'ai plus le même discours que j'avais sur le fait de subir son atypisme.

  • Speaker #0

    J'ai une formation qui s'appelle l'éveil émotionnel Montessori, qui s'occupe justement de la gestion des émotions des enfants, mais également de développer finalement leur intelligence émotionnelle. Et il y a un point sur la faible intelligence émotionnelle, qui est justement qu'on prend beaucoup trop à cœur certaines choses, on se victimise, etc. Mais alors finalement, ce que tu es en train de dire, c'est que quand on est hypersensible, on n'a pas d'autre choix, entre guillemets, je ne sais pas trop comment l'exprimer. que de se comporter comme ça. Et ça ne veut pas du tout dire qu'on a une faible intelligence émotionnelle. C'est bien ça.

  • Speaker #1

    Au contraire, en fait, je pense que les personnes qui sont hypersensibles ou hautement sensibles, on appelle ça plutôt comme ça, ce sont des gens qui ont une énorme... Enfin, pas une énorme, une haute intelligence émotionnelle parce que quand on est sensible, on ressent les choses plus que la moyenne. On ressent plus de choses que les autres. Maintenant, j'ai quand même envie de dire aussi que quand on est aussi hypersensible, c'est pas... Voilà. Il y a la fois, d'un point de vue, en fait, c'est inné, soit c'est traumatique. On peut être hypersensible d'un point de vue inné, c'est-à-dire qu'on est né avec, et souvent nos propres enfants le sont, nos parents le sont, et la famille qui est autour de nous. Maintenant, quand on vit mal son hypersensibilité, c'est là où j'ai envie d'inviter les gens à consulter, parce qu'être trop sensible jusqu'à en être pas bien, est-ce que ça ne cache pas plutôt finalement une dépression, un burn-out ? En fait, je pense qu'il ne faut pas réduire l'hypersensibilité à un état d'être. Alors oui. Tu vas me dire. Mais c'est quand on le vit mal, là, en fait, il vaut mieux se poser des bonnes questions et ne pas se dire, oui, c'est parce que je suis hypersensible. Il y a beaucoup de gens qui le disent aujourd'hui. Mais en fait, on n'est pas tous. Et déjà, pour être hypersensible, ce n'est pas que être émotive. Ce n'est pas parce qu'une personne pleure beaucoup qu'elle est hypersensible. Pour être hypersensible, c'est à la fois être hyper émotive et avoir une hyperesthésie importante. Pour être hypersensible, hyperesthésique, c'est d'un point de vue olfactif, gustatif, auditif. visuelle, kinésithique également. Ne pas porter de chaussettes parce que la couture intérieure le gêne. Ça peut être un vrai calvaire le matin avant de partir à l'école, ou même avant de partir quelque part. Habiller un enfant hypersensible peut être très compliqué parce qu'une simple matière qui gratte une étiquette. Et ça, en fait, ça ne s'invente pas. L'enfant n'invente pas ça, ce n'est pas un caprice, c'est vraiment sa réalité. Et du coup, la réalité des parents. Et c'est vrai qu'en séance d'accompagnement des familles et des enfants, Le fait de pouvoir déjà leur nommer ça, il y a une déculpabilité qui s'en va parce que les parents font de leur mieux et ils ne comprennent toujours pas la réaction des enfants. Par exemple, parfois ça peut être des réactions démesurées, mais parce que la couture de la chaussette dérange l'enfant sur ses orteils.

  • Speaker #0

    C'est quelque chose que j'ai vécu dans mon enfance, c'est-à-dire que mes chaussettes, je les mettais à l'envers parce que la couture me gênait. Et pareil, même pour les culottes, je portais des grosses culottes DIM de grand-mère. Ma mère me disait qu'il fallait me trouver des culottes de grand-mère en taille 42. Le truc qui flotte bien parce que je ne supportais pas d'être serrée, je ne supportais pas toutes les matières. Et ça a été très, très compliqué, moi, dans mon enfance, justement, au niveau des vêtements. Et c'est pareil pour ma fille. Et c'est un vrai calvaire, je confirme, pour mes parents. Sauf que moi, concrètement, les miens pensaient vraiment que je faisais du cinéma. Donc, pour toi, ce n'est pas du cinéma, c'est... Moi, je le ressentais comme une réalité. Donc, tu confirmes que c'est une vraie réalité pour les enfants qui le vivent.

  • Speaker #1

    Tout à fait, c'est une vraie réalité. Et en plus, plus on entendra l'enfant dans ce qu'il ressent, plus il va pouvoir, à son tour, être conscient de ce qu'il vit et il va pouvoir, en grandissant au fur et à mesure, adapter son environnement à ses particularités. Donc, plus le parent va pouvoir adapter et être à l'écoute de son enfant par rapport à ce qu'il exprime, plus l'enfant va pouvoir grandir en s'écoutant.

  • Speaker #0

    Mais alors, quel conseil tu peux donner, par exemple, moi, ma fille Victoria, comme c'est très difficile de lui trouver justement des vêtements, parce qu'il ne faut pas que ça serre, il ne faut même pas sentir le flocage. Donc, les t-shirts où il y a un flocage qui est trop prononcé et qui se sent à travers le t-shirt, finalement, parce qu'elle ressent le motif, elle ne peut pas le mettre. Sauf qu'il y a quand même des vêtements qui lui plaisent et elle refuse d'essayer en cabine. Hors des questions pour elle d'essayer un vêtement, elle ne veut pas. Par conséquent, on achète des vêtements. Et arrivée à la maison, bien évidemment, elle ne les mettra jamais.

  • Speaker #1

    Mes enfants, c'est pareil. Pour le t-shirt imprimé où il y a un tissu derrière, ce n'est pas possible non plus. Par exemple, mes enfants, ils le savent. Maintenant, ils savent ce qu'ils veulent et ce qu'ils ne veulent plus. Mais est-ce que j'ai un conseil particulier ? Pas forcément.

  • Speaker #0

    Donc, vraiment écouter l'enfant et puis s'il le dit, c'est que c'est vrai.

  • Speaker #1

    Oui, parce que nous, en tout cas, on est une génération où l'hypersensibilité... été et encore d'ailleurs aujourd'hui un peu perçue comme une faiblesse. Moi pendant... En fait moi mon hypersensibilité s'est exprimée aussi depuis que je suis petite, moi je pleurais pas mal enfin en tout cas j'étais touchée par beaucoup de choses, plutôt pleurée je sais pas mais j'étais touchée par beaucoup de choses et j'étais vraiment susceptible. Bah en fait nous, enfin comment dire en grandissant on nous a toujours dit bah de toute façon celle-ci elle est un peu fragile elle est un peu faible, bah moi j'ai vraiment grandi avec ça. Alors moi mes parents ne m'ont jamais dit que j'ai... Enfin ne m'ont jamais dit ces mots-là mais en fait je les ai cru quand même dans ce sens-là. En tout cas, j'ai grandi avec ça. Et plus on va pouvoir entendre l'enfant et lui dire je sais ce que tu ressens et on va faire en sorte que tu sois bien et que tu te sentes bien du coup, il va pouvoir, comme je disais tout à l'heure, adapter son environnement professionnel, personnel, tout, et ne plus subir les choses par défaut.

  • Speaker #0

    Récemment, dans le podcast d'Aline Bartoli, d'ailleurs, qui a interviewé Élodie Crépel, elles ont abordé des points qui font énormément de débats, à savoir la pathologisation, les HPI, l'hypersensibilité, etc. Et c'est vrai que ce sont des sujets qui divisent les professionnels, qui divisent les parents, qui divisent même la société. Je vais te poser des questions sans filtre, Mélina. N'hésite pas à réagir franchement, même si ça va peut-être éventuellement secouer certaines idées reçues. Concernant les diagnostics, moi, ce que j'aimerais savoir, si c'est un effet de mode ou un réel besoin, parce que concrètement, on n'en entendait pas parler du tout il y a 20 ans. disent que le TDAH, les dys, les autres troubles sont devenus des étiquettes pour excuser des comportements normaux d'enfants. Qu'est-ce que tu aurais à répondre à cela ?

  • Speaker #1

    Déjà, être HPI ou être hypersensible, on ne parle pas de diagnostic parce que ce ne sont pas des maladies, ce sont des états d'être. C'est une manière d'être. Et qu'est-ce que j'ai à dire ? Pourquoi on en est arrivé là aujourd'hui ? Parce qu'il y a 15 ans environ, Il y a Jeanne Siaud Facchin entre autres et puis d'autres auteurs en fait qui ont finalement décrit les HPI comme des personnes lambda. Finalement en fait dans leur livre on pouvait tout à fait, en fait je pense qu'on peut tous se reconnaître et c'est pour ça en fait qu'il y a eu un effet comme ça du HPI ou du TDAH, quoique le TDAH moins en fait mais surtout le HPI. En fait du coup tout le monde s'est reconnu et en fait là on est dans une phase où les choses vont se remettre. un petit peu, on va retrouver un équilibre et alors en fait on peut se dire aussi que oui c'est parce qu'on l'a découvert qu'aujourd'hui on peut plus mettre de mots sur ça bah en fait je pense pas, je pense qu'il y a quand même un amalgame et aujourd'hui il est quand même temps qu'on remette en fait les choses dans leur ordre et non tout le monde n'est pas HPI, en fait par rapport à ta remarque, oui tout le monde se croit HPI ou hypersensible en fait c'est normal parce qu'à partir du moment où il y a des livres qui ont décrit des gens normaux dans des caractéristiques atypique, forcément, en fait, il y a des confusions. Et les gens, quand même, qui trouvent des excuses à ça, dire que c'est des excuses, je trouve que c'est malvenu parce que ce serait finalement ne pas entendre ce qu'ils ont dit ou ce qu'ils ont à dire. Mais quand même, un enfant HPI, ça se voit.

  • Speaker #0

    Dernièrement, j'ai lu, "le HPI, c'est juste une manière pour certains parents de dire que leur enfant est plus intelligent". Du coup, la question que je me pose, c'est est-ce que c'est une vérité dérangeante ou même une caricature injuste ?

  • Speaker #1

    C'est une vérité dérangeante parce que dès qu'un enfant bouge, on va dire qu'il est HPI. Donc attention, quand tu parles de ses parents, oui, là, moi, je trouve que c'est quand même dérangeant parce que ce n'est pas parce qu'il bouge qu'il est HPI. Tous les enfants ne sont pas HPI. Et en vérité, les vrais enfants HPI ou les parents HPI ne le disent pas, en fait.

  • Speaker #0

    Mais c'est vrai que pour moi, un enfant qui bouge est un enfant totalement normal, en fait. Un enfant est fait pour bouger. C'est un être de mouvement. Et la société en fait finalement des robots qui restent justement comme à l'école, assis derrière un bureau. Donc c'est vrai que là-dessus, je te rejoins totalement. Mais il y a 20 ans, pour remonter un peu sur le sujet, on parlait à peine de ces troubles-là. Pourquoi leur diagnostic, il explose aujourd'hui ? Est-ce qu'il y a vraiment un progrès pour diagnostiquer ces personnes-là ? Ou est-ce qu'on en arrive à une dérive ?

  • Speaker #1

    Je me permets juste de dire, en fait, ce ne sont pas des symptômes et donc ce ne sont pas non plus un diagnostic. En fait, ce n'est pas une maladie. Je le répète aussi quand même. Par rapport à ta question, en fait, les tests n'ont pas évolué. En fait, il n'y a pas eu d'évolution de test. Donc, en fait, c'est plutôt qu'il y a eu une médiatisation plus importante de ce sujet. Donc, les personnes vont davantage consulter. Par conséquent, il y a davantage de diagnostic. Maintenant, je le dis aussi, il y a davantage d'identification. C'est le mot, en fait.

  • Speaker #0

    Et alors, que penses-tu de l'affirmation, l'hypersensibilité ? est un prétexte moderne pour justifier des enfants mal élevés.

  • Speaker #1

    Alors, est-ce qu'on parle d'hypersensibilité pour des enfants mal élevés ? Eh bien, je ne pense pas. J'ai comme envie de dire aussi que l'hypersensibilité aujourd'hui, en fait, elle n'est pas reconnue d'un point de vue scientifique. Alors oui, il y a eu des études scientifiques qui ont été réalisées par docteur Hélène Aron. Maintenant, il n'y a pas tant que ça de preuves scientifiques. Donc aujourd'hui, même ce sujet, en fait, il est assez polémique parce que si on va faire des recherches, en fait, on recherche beaucoup Elaine Aron. Mais en fait, pour que des études soient prouvées scientifiquement, il doit y avoir un consensus par des chercheurs. un consensus scientifique. Mais aujourd'hui, ce n'est pas le cas. Alors oui, on parle beaucoup d'hypersensibilité parce que c'est très, très médiatisé, mais il n'y a pas énormément de preuves scientifiques sur ça. Pourtant, c'est quand même une réalité. Donc je pense que là, on est vraiment au début de l'hypersensibilité. Et par rapport à tes questions, par rapport à ces enfants, je ne suis pas sûre qu'on associe des enfants turbulents à l'hypersensibilité parce que je pense que ce n'est pas le lien qu'on doit faire avec ces enfants-là. C'est plutôt les enfants avec un TDAH, un trouble du difficile de l'attention, avec ou sans hyperactivité. Là, on peut faire un lien avec enfants turbulents et TDAH. Est-ce que c'est un abus de langage ? Je pense que par rapport à cette évolution sur l'éducation positive, c'est quand même une réalité où les parents, les familles, ont confondu laxisme et éducation positive. Et en effet, je pense qu'il y a davantage d'enfants turbulents parce que éducation positive ne voulait pas dire laxisme. En fait, éducation positive, ça voulait dire, à la base, éducation bienveillante, mais avec un cadre.

  • Speaker #0

    Exactement, je te rejoins totalement parce que c'est aussi mon domaine. Sans règles strictes, de toute façon, on ne peut pas avancer. Donc oui, il y a un cadre, il y a des règles et pour le reste, en effet, par exemple, nous on éduque sans punition, mais par contre, il y a les conséquences naturelles. Ma fille ne veut pas faire ses devoirs, je ne vais pas m'énerver sur elle, je ne vais pas insister, je n'ai pas que ça à faire, j'en ai quatre à gérer. Par conséquent, elle va subir les conséquences naturelles. à l'école.

  • Speaker #1

    Voilà, oui, oui, oui. Mais en fait, c'est que moi, j'ai été cette maman aussi qui voulait faire au mieux pour mon enfant. Et pourtant, j'avais cette formation d'éducatrice, j'avais toutes mes années d'expérience et même moi, à un moment donné, je me suis dit mais qu'est-ce que finalement, est-ce que c'est laisser faire ? J'ai été perdue avec ça aussi. Donc, je peux comprendre pourquoi tous ces parents sont perdus aujourd'hui entre à quel point on écoute les besoins des enfants, à quel point on les écoute et c'est ça en fait tout ce... toute cette limite, ce fil rouge que naturellement, on a pu déborder, on ou les parents, parce que c'est extrêmement difficile d'entendre bienveillance, écouter les besoins et mettre un cadre.

  • Speaker #0

    Exactement. Et puis, j'ajouterais également que nous, on est finalement dans une génération qui n'a pas du tout été éduquée de cette façon. Et c'est beaucoup plus facile de reproduire finalement ce qu'on a vécu plutôt que de devoir réapprendre quelque chose à l'âge adulte. Et on entend quand même de... tout et de rien finalement sur le sujet de la parentalité positive, Montessori, etc. Et les parents sont complètement perdus sur ce sujet. Et c'est vrai que finalement, pour éviter de punir, pour pouvoir accompagner au mieux son enfant, la plupart du temps, on tombe dans le laxisme et ensuite, c'est là qu'on entend les discours de Montessori, ça ne marche pas avec mon enfant, la parentalité positive, ça ne marche pas, ça en fait des enfants rois, des enfants tyrans, etc.

  • Speaker #1

    Tout à fait, tout à fait, tout à fait.

  • Speaker #0

    Par contre, certains pensent aussi que les parents d'enfants hypersensibles... les mettent en fait dans une bulle et qui vont finalement les couper de la réalité. Est-ce que c'est un vrai danger ? Est-ce qu'il existe vraiment ce fait-là ? Ou est-ce que c'est encore finalement des personnes extérieures qui regardent certaines choses et qui interprètent comme elles pensent l'interpréter ?

  • Speaker #1

    Alors, par rapport à cette question de la bulle, ça, je pense que c'est une croyance vue de l'extérieur. En fait, tout va dépendre de la sensibilité de l'enfant, mais parfois... quand c'est couplé à une anxiété sociale par exemple en fait les parents vont naturellement alors déjà est-ce qu'ils vont couper leur enfant je suis pas sûre déjà on coupe pas totalement et on met pas dans une bulle forcément les enfants par rapport à cette question je suis pas tout à fait d'accord mais je vois bien comme ce que tu veux dire dans le sens où on les surprotège on anticipe beaucoup de choses c'est ça en fait à quel moment la bienveillance

  • Speaker #0

    C'est l'accompagnement des enfants finalement atypique. Deviennent-ils de la surprotection, si je peux me réexprimer de cette façon-là ?

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui. En fait, déjà, ces parents n'ont pas le choix que de répondre aux pleurs et au mal-être d'un enfant qui ne le vit pas bien déjà. Mais je ne suis pas sûre qu'il y ait une surprotection. Je ne pense pas parce que... Je ne pense pas, en tout cas. Je pense que c'est surtout une croyance et une représentation que l'on peut se faire. Ce sont surtout des parents. qui font de leur mieux avec des enfants où ils ne comprennent pas toujours les codes. Et en fait, on ne peut pas vraiment surproter des enfants. Si, on peut le faire, mais on est de toute façon confrontés à l'extérieur, à l'école, tout ça. Donc en fait, il n'y a pas vraiment, je ne crois pas, de surprotection parce que de toute façon, la réalité est aussi à l'extérieur. Je ne sais pas si c'est très clair ce que je dis.

  • Speaker #0

    Si, pour moi, c'est parfaitement clair. Mais en tout cas, avec toutes ces ATP, il y a quand même beaucoup de business finalement qui se sont montés autour de tout ça. Donc voilà, avec la montée des diagnostics et des accompagnements, il y a quand même... Certains parlent de marché même de l'atypisme. Est-ce que ça discrédite le travail des professionnels comme toi d'ailleurs ?

  • Speaker #1

    Oui, alors en fait, comme tu dis, ce marché, il y en a un. Et en effet, il y en a un qui est présent et existant aujourd'hui. Et ça a défavorisé les personnes atypiques aujourd'hui. Elles ne sont même plus légitimes. J'ai presque envie de dire qu'il ne faut même pas le dire parce que les gens ne pourraient pas comprendre. Mais déjà, les gens qui le sont vraiment n'en parlent pas. souvent ça va être on va dire juste vraiment aux personnes très très proches les gens ne s'en vantent pas du tout les gens ne s'en vantent pas du tout de ça et oui en tout cas il y a un marché mais j'ai presque envie de dire que c'est quand même ce marché qui a permis de mettre à jour et de faire, enfin de mettre à jour toutes ces atipis et je pense que c'est bien en fait finalement qu'il y ait des personnes qui puissent s'adapter à cette population si je peux dire ça comme ça moi je veux dire quand il y a des familles qui viennent me voir en séance et qui me parlent de leur enfant, je me dis heureusement que j'ai des connaissances sur ça parce que ces familles ont déjà vu des professionnels et qui n'ont pas été reconnus dans ce qu'ils vivaient au quotidien. Donc j'ai envie de dire oui, ça fait du tort un peu à tout le monde qui est ce marché parce que finalement, on n'est plus vraiment crédible mais quand même pour les personnes qui en ont vraiment besoin, c'est une chance qu'il y ait eu ce marché.

  • Speaker #0

    Donc finalement, je sais que tu n'aimes pas ce terme de diagnostic, mais il y a des diagnostics qui ne sont pas faits. Parce qu'en fait, concrètement, dans son épisode, dans l'épisode de podcast d'Aline Vartoli, Élodie Crépel, elle disait que l'effet de mode autour des atypies peut brouiller les vraies problématiques et favoriser des diagnostics inutiles. Tu es d'accord avec ça ?

  • Speaker #1

    Tout à fait, tout à fait, tout à fait. En effet, quand une personne va penser qu'elle n'est que hypersensible, c'est pas péjoratif, et bien, elle en oublie tout ce qu'elle est vraiment. Et c'est pour ça que je n'aime... En fait, moi, quand on me demande d'intervenir dans des podcasts ou dans des lives, en fait, j'ai presque plus trop d'envie de le faire parce que les gens veulent entendre des catégories ou des listes de choses ou des listes de manières d'être. Moi, je n'aime pas trop ça parce que, même si je l'ai fait un peu au début, mais parce que finalement, ça réduit la personne à une liste à cocher.

  • Speaker #0

    C'est ça. Finalement, c'est coller une étiquette.

  • Speaker #1

    C'est coller une étiquette et c'est là où ce n'est pas bon parce que la personne, du coup, n'est plus vraiment attentive à son réel mal-être.

  • Speaker #0

    Cet effet de mode autour des atipis, elle a quand même du bon finalement pour sensibiliser.

  • Speaker #1

    Tout à fait, de toute façon, il y a toujours un équilibre à tout. C'est comme l'éducation positive, il y en a d'autres qui vont mettre les pieds dans le plat, mais finalement ça va rétablir des choses. En fait, au fur et à mesure des années, les choses vont se rétablir. Quand il y a eu trop de médiatisation, il va y avoir un contre-coup et les choses vont pouvoir se rééquilibrer bientôt.

  • Speaker #0

    Je reviens aussi sur quelque chose de très intéressant que tu viens de dire juste avant concernant finalement la façon dont tu accompagnes les parents. Comment ton propre parcours va influencer ta manière d'accompagner les familles d'enfants atypiques ? Tu es quand même la personne la mieux placée pour en parler parce que c'est quelque chose que tu vis toi-même.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Et les familles, quand elles viennent à moi, ce qui fait qu'elles se sentent comprises, c'est parce que je comprends ce qu'elles vivent. Alors, tu pourrais me dire, oui, on ne doit pas tous être en dépression pour comprendre les gens dépressifs. D'accord, ça je suis d'accord. Mais quand on est passé... par ce parcours-là, de finalement pas mettre de mots sur ce que vit notre enfant ou moi-même, et qu'on le découvre, et bien en fait, on peut comprendre les gens. Et les gens n'ont pas besoin finalement d'étiquettes, en fait les gens ont besoin d'être compris, de se sentir compris dans ce qu'ils vivent. Si j'avais un conseil à donner à ces parents, c'est vraiment de s'écouter eux-mêmes, parce que l'enfant qu'ils ont devant eux, en fait l'enfant leur apporte des réponses à leurs questions de parents. Et souvent, quand on a des enfants qui sont un peu en décalage ou différents, on ne se fait pas confiance. On se dit, ouais, il exagère. Quand même, on ne sait pas trop. Mais en fait, au fond de nous, on a les réponses. Le parent a toujours ses propres réponses. Ce qui fait qu'il n'a pas ses réponses, c'est parce qu'il va repenser à ce qu'on peut dire. Il va repenser aux personnes de l'entourage qui vont dire, non mais là, quand même, tu exagères, réagis. Mais en fait, ce qui fait le plus de mal aux gens, c'est l'entourage.

  • Speaker #0

    C'est exactement ça, c'est très souvent les conseils non sollicités, que ce soit de la part des amis proches, de la famille, surtout finalement, même les grands-parents, etc., qui vivaient à une autre époque. Mais alors, si un parent se sent dépassé, selon toi, quelle est la première chose qu'il devrait mettre en place pour retrouver un équilibre, finalement, au sein de sa famille ?

  • Speaker #1

    Les parents qui se sentent perdus au quotidien, pour moi, la première chose à faire, c'est déjà de s'écouter, et la deuxième chose, ce serait de se tourner vers des professionnels. Le fait de pouvoir. parler à d'autres personnes, ça permet de remettre les idées en place, ça permet de recentrer ses pensées et de trouver les bonnes réponses. Parce que bien souvent, les parents, ils n'ont pas besoin de conseils, ils n'ont pas besoin de savoir comment faire au quotidien. Ils savent déjà faire. Ils ont juste besoin d'être rassurés.

  • Speaker #0

    Mais alors, d'après ton expérience, en fait, quelles sont finalement les erreurs les plus fréquentes que tu observes chez les parents d'enfants atypiques et comment est-ce qu'on pourrait les éviter ?

  • Speaker #1

    Pour moi, les parents qui viennent à moi ne font pas d'erreur. Ces parents-là ont déjà lu beaucoup de choses et ils sont là pour écouter, pour savoir s'ils font bien. Mais en fait, bien souvent, ils font déjà bien. D'ailleurs, ta question, c'est plutôt quand les parents ne savent pas que leur enfant est hypersensible et qu'ils vont aller leur dire de se taire quand ils pleurent, de s'arrêter quand ils font des colères, parce que pleurer, bon, ça suffit un moment, je dirais quand même à ces parents. Quand l'enfant a une émotion, c'est qu'il exprime quelque chose. Il n'y a pas d'émotion plus importante ou moins importante. Une émotion ou une énorme colère, ce n'est pas un enfant qui n'arrive pas à se tenir, parce que même un adulte n'arrive même pas à se tenir dans sa propre colère. Donc le conseil que j'aimerais dire, c'est qu'est-ce que la colère dit de ce que vit l'enfant à ce moment-là ?

  • Speaker #0

    Je suis tellement d'accord avec toi, parce qu'on a toutes des émotions fortes et on a tendance à catégoriser émotions négatives et émotions positives. La colère n'est pas du tout une émotion négative. Et au-delà de ça, par exemple, si on a une joie intense, là, on vient de fêter Noël, concrètement, les matins de Noël, les parents sont fatigués parce que très souvent, il y a encore les préparatifs jusqu'à la veille au soir. Les enfants se lèvent encore plus tôt le matin parce qu'ils sont surexcités d'ouvrir leur cadeau. On peut voir ça aussi les jours d'anniversaire, pour ceux qui ne fêtent pas Noël. Donc, les jours des anniversaires, lorsque l'on reçoit des invités, l'enfant, il est surexcité et une joie débordante. Pour moi, je la mets dans la même catégorie qu'une bonne crise de colère, finalement. lorsque l'enfant n'est juste pas capable, qu'il soit atypique ou non finalement, de s'autoréguler. Et du coup, on assiste à des explosions au niveau des émotions. Et toutes ces émotions, elles peuvent finalement, oui, elles explosent et elles sont fortes. Parmi les émotions très fortes, la tristesse peut devenir très forte. La colère peut devenir très forte. La frustration peut devenir une émotion vécue très fortement aussi. Donc oui, c'est vrai que je t'en jante tout à fait là-dessus. Donc en fait, concrètement, qu'il soit atypique ou pas, on réagit de la même manière.

  • Speaker #1

    Tout à fait, parce qu'il y a autant d'enfants atypiques que d'enfants différents. Donc en tout cas, quand un enfant a une émotion plus ou moins forte, on l'accompagne. L'accompagner, ça veut dire être présent physiquement et psychologiquement, être présent près de l'enfant quand il exprime son émotion. Et par contre, à quel moment s'arrêter quand un enfant finalement déborde de trop ? J'ai envie de dire, il peut déborder, mais après le moment où il va taper, là c'est non. Là on dit stop. Il peut exprimer de la colère, mais il ne peut pas dépasser sa colère sur quelqu'un en tapant, etc. Là, il va falloir trouver d'autres biais comme des coussins. Mais encore là, quand on est présent, quand un enfant fait une vraie colère, quand on est près de lui, quand on lui tient la main s'il a envie, ou quand on est à côté, les choses s'apaisent naturellement.

  • Speaker #0

    Donc, on ne lui colle pas son étiquette en disant oui, mais parce qu'il est hypersensible, oui, parce qu'il est TDAH, oui, parce qu'il est ceci et cela De toute façon, on gère normalement comme avec tout enfant.

  • Speaker #1

    Tout à fait, avec plus de patience pour des enfants atypiques.

  • Speaker #0

    Et alors du coup, toi, avec ton activité de coaching, tes formations, ta création de contenu, en tant qu'atypique, comment tu gères ton temps et ton énergie ? Parce que de ce que j'ai compris, finalement, tu as toujours besoin d'étudier, tu as toujours besoin d'apprendre, tu as toujours besoin d'être dans l'action et de faire quelque chose. Comment est-ce que tu arrives à gérer ton énergie ?

  • Speaker #1

    Alors, je la gère assez mal parce que j'ai très, très envie de faire plein de choses. Mais parfois, pour le coup, je n'écoute pas mes limites. Je n'ai pas appris à écouter mes émotions. Alors si, maintenant, je le sais. Je sais que dès qu'il y a une émotion, je ressens bien, j'écoute ce qu'elle me dit, etc. Mais par contre, je n'ai pas de limites. Quand je suis passionnée, j'y vais à fond. Et il y a forcément des conséquences. Je pense que je peux friser le burn-out régulièrement. Donc, je vais avoir des grands moments comme ça de création. Puis après, je vais avoir des moments un peu down. où je vais devoir me reposer, mais en vrai ça se gère pas, je me gère très mal parce que j'ai envie de faire beaucoup, beaucoup, beaucoup de choses.

  • Speaker #0

    Et alors finalement, quelqu'un justement qui touche à tout, qui se passionne pour plein de sujets, il est forcément atypique ou pas du tout ? Parce que finalement, on peut être multi-passionné sans être atypique, non ?

  • Speaker #1

    On peut faire beaucoup de choses dans la vie, mais pour combler un vide ou un deuil. Donc, on n'est pas forcément multi-quelque chose quand on fait beaucoup de choses.

  • Speaker #0

    Toi, tu n'aimes pas le terme diagnostic Donc, pour toi finalement, pour avoir la réponse, si vraiment on a envie de savoir parce qu'on se reconnaît dans ce discours, On va voir une psy et c'est elle qui a même finalement de dire si on a une hypersensibilité, si on est même TDAH, HPI.

  • Speaker #1

    Alors, par rapport à l'hypersensibilité, il n'y a pas de test officiel. Donc, est-ce qu'un psychologue le proposera ? Je ne suis pas sûre. Maintenant, il y a différents psychologues. Les psychologues cliniciens ne vont pas proposer de diagnostic pour le TDAH parce que le TDAH, c'est vraiment un diagnostic. Donc moi, je conseille vraiment d'aller voir des neuropsychologues parce que c'est eux qui vont à la fois faire le test. du risque du quotient intellectuel. Ils peuvent également faire avec le TDAH, ils peuvent aussi faire d'autres... en fait ils vont couper ça avec d'autres choses comme de l'anxiété sociale, de l'anxiété de performance. Donc je pense qu'il faut vraiment aller voir des neuropsychologues pour pouvoir avoir un bilan complet sur son fonctionnement.

  • Speaker #0

    Admettons, je suis parent, j'ai un doute sur mon enfant, je vais voir un neuropsy, déjà je fais subir le fait d'aller chez un neuropsy à mon enfant qui n'est peut-être pas d'accord d'y aller. Et du coup, par rapport à ça, comment on fait ? Est-ce que c'est vraiment, on laisse grandir l'enfant, on se débrouille, et puis à la limite, il verra lui-même plus tard ? Ou est-ce que justement, on pose cette étiquette et on y va ? Toi, qu'est-ce que tu conseilles en fait ?

  • Speaker #1

    En fait, moi je le conseille de le faire seulement si c'est nécessaire. Quand les parents demandent à faire des tests, quand le parent seul demande à faire des tests, c'est souvent pour répondre à son propre besoin en tant que parent. Et là vraiment, je déconseille. Si un enfant doit faire un test, c'est quand même pas anodin. Ça veut dire aller mesurer son quotient intellectuel. C'est un truc de fou quand même, moi, je trouve. C'est pas rien, même si c'est sous forme de jeu. C'est pas non plus... Mais c'est pas rien, parce qu'il y a quand même pas mal d'enjeux derrière. Est-ce qu'il l'est ? Est-ce qu'il l'est pas ? Puis finalement, s'il l'est, qu'est-ce qu'on fait avec ? S'il l'est pas, qu'est-ce qu'on fait pas ? Je ne sais pas. Et finalement, prendre l'enfant tel qu'il est sans ça, c'est quand même bien mieux. Mais bien sûr, il y a des parents qui ont extrêmement besoin de ces tests. surtout quand il y a des problèmes à l'école. En fait, souvent, les parents le font parce que c'est l'école qui le demande.

  • Speaker #0

    Ça a été notre cas et on a une psychologue scolaire qui d'abord a pris ma fille, s'est entretenue plusieurs fois avec elle. Je ne sais pas ce qui a été dit, mais en tout cas, ma fille est revenue en disant il faut prendre rendez-vous avec un psychologue parce que si ça se trouve, je ne suis pas capable d'aller à l'école parce que je suis trop intelligente et ça nous est tombé dessus.

  • Speaker #1

    Ah oui.

  • Speaker #0

    Eh oui.

  • Speaker #1

    Eh oui, mais en fait, souvent, les parents, ils le font parce que... parce qu'ils le font, parce que c'est demandé à l'extérieur et parce que les instits ont besoin de réponses. Mais en vrai, entre nous, même quand les réponses tombent, les instits sont souvent démunis, sont vraiment démunis par rapport à ça. Et encore une fois, ça réduit l'enfant à quelque chose. Il n'y a pas de réponse tout blanche ou tout noire. Tout dépend du besoin, surtout derrière.

  • Speaker #0

    C'est-à-dire ? Si c'est pour satisfaire le besoin du parent, tu dis qu'on n'est pas forcément obligé de le faire parce que c'est pour soi qu'on le fait et pas pour l'enfant. Donc finalement, l'enfant, à partir du moment où il se pose des questions, toi, tu as tes réponses à 30 ans. Mais est-ce qu'il n'y aurait pas finalement un âge idéal où l'enfant pourrait vouloir avoir ses réponses ? Selon toi, à quel moment l'enfant est-il capable de prendre cette décision et de dire, tiens, je vais aller voir un neuropsy pour voir si je suis éventuellement étiqueté ?

  • Speaker #1

    Pour moi, un enfant ne se pose pas la question. Oui. Selon moi, je ne sais pas si tu es d'accord avec ça.

  • Speaker #0

    Pour moi, c'est que si on est hypersensible, si on est TDAH, on est né avec. Et ce n'est pas forcément à la société de s'adapter à des gens hypersensibles. Parce que dans ce cas-là, il faudrait qu'on s'adapte à tout. Et c'est très compliqué de s'adapter à toutes les problématiques. On le voit d'ailleurs, ne serait-ce que pour les handicapés, par exemple. Ce n'est déjà pas évident de pouvoir s'adapter à tous les handicaps. Si on devait en plus inclure les TDAH, les hypersensibles, etc., c'est vrai par contre que c'est difficile quand même pour des hypersensibles, pour des TDAH, de vivre aussi dans ce monde-là. Après, c'est difficile. Pour moi, de ce que j'entends, ça a l'air difficile, mais selon moi, et tu me diras si j'ai tort, chaque enfant est unique. On est né peut-être TDAH, on est peut-être hypersensible. Quoi qu'il en soit, on est né avec, on est né avec ce cerveau-là et on a appris à évoluer ainsi.

  • Speaker #1

    Tout à fait, tout à fait. Et pour revenir à ce rendez-vous avec un professionnel, c'est souvent parce que le quotidien est vraiment problématique. Et par exemple, pour un enfant avec un TDAH, un trouble du déficit de l'attention avec ou sans réparativité, là pour moi, le diagnostic est nécessaire. C'est vraiment nécessaire parce qu'il va donner des réponses. Un enfant TDAH, ça va être un enfant qui ne peut pas se concentrer, qui peut avoir des troubles des apprentissages parce qu'il y a un papillon qui vole au moment où l'instit parle. Et en fait, plus le trouble de l'attention va être important, plus il peut y avoir vraiment des échecs scolaires. Et c'est là où, pour moi, c'est très important que l'enfant soit diagnostiqué. Surtout pour un enfant TDAH.

  • Speaker #0

    Ok, en tout cas, merci. On va bientôt en arrêter là. Moi, j'avais quand même une dernière question te concernant. Quelle est la formation ou quel apprentissage a eu le plus d'impact sur toi et pourquoi ?

  • Speaker #1

    Alors, la formation qui a eu le plus d'impact, c'est ma formation de 3 ans d'éducatrice de jeunes enfants. Ça a été 3 années d'apprentissage profond, même d'un point de vue, en fait, introspectif. J'ai énormément grandi avec cette formation. Il n'y a que les gens qui la font qui peuvent comprendre. Ce que je dis, c'est un peu bizarre, mais c'est vrai. Et c'est mon parcours personnel qui m'a appris à me remettre en cause, à prendre de la distance et à évoluer. Et c'est aujourd'hui pour ça que je peux accompagner les personnes, de l'enfant à l'adulte atypique.

  • Speaker #0

    Et là, tu as d'autres projets à venir. Tes partiels sont déjà passés, parce que tu m'avais laissé un message comme quoi tu avais des examens prochainement.

  • Speaker #1

    Non, c'est au mois de janvier, là.

  • Speaker #0

    Ah, c'est au mois de janvier, donc ça arrive. Quels sont tes projets ? Qu'est-ce que tu as envie de partager avec nous avant qu'on s'arrête ?

  • Speaker #1

    J'aimerais bien sortir une formation dans l'accompagnement de l'enfant atypique.

  • Speaker #0

    En présentiel ou en ligne ?

  • Speaker #1

    Ce serait en ligne. Mais maintenant, pour le moment, d'ailleurs, je me consacre vraiment à ma licence de psycho pour pouvoir améliorer mes notes et rentrer en master de psycho. C'est vraiment mon projet.

  • Speaker #0

    Bon courage, Mélina. J'espère que tu vas y arriver. En tout cas, c'est déjà la fin de cet épisode riche et passionnant. avec Mélina Le Guillou. Mélina, merci beaucoup pour ta transparence, ta passion et ton franc-parler. Tu nous as emmené au cœur de ton parcours, mais surtout, tu as bousculé certaines idées sur l'atypisme, sur l'hypersensibilité et les enfants de demain, finalement. Donc, merci beaucoup pour cette lumière que tu apportes dans un sujet qui est souvent, finalement, mal compris. Si cet épisode vous a fait réfléchir, si vous avez appris quelque chose, ou simplement apprécier notre échange, prenez quelques secondes pour laisser 5 étoiles sur votre plateforme d'écoute préférée. Partagez cet épisode avec une amie, un parent qui pourrait se reconnaître d'ailleurs dans ces thématiques. Et surtout, allez suivre Mélina sur ses réseaux sociaux. Elle y partage des pépites au quotidien. Mélina, je te laisse nous rappeler où est-ce qu'on peut te trouver.

  • Speaker #1

    Merci déjà, Xenia, pour ces échanges. Et vous pouvez me retrouver sur Vidatypic, sur Instagram.

  • Speaker #0

    Je mettrai évidemment le lien dans le descriptif. Si vous avez adoré cet épisode, restez à l'écoute car la semaine prochaine, je vous promets également une pépite, un autre sujet brûlant. En attendant, souvenez-vous, comprendre, c'est déjà avancé. Merci de nous avoir écoutés. Prenez soin de vous et de vos proches. Et on se retrouve très vite pour un nouvel épisode qui, je l'espère, fera encore plus de bruit. À très bientôt. Au revoir. Au revoir, Melina.

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Description

🎙 Hypersensibilité et HPI : Vérité ou simple effet de mode ?


Mélina Le Guillou revient sur son parcours unique, de ses défis scolaires à sa découverte de l’hypersensibilité et du HPI. Avec son franc-parler, elle démêle les clichés et interroge les tendances actuelles : surdiagnostic ou réel besoin ?


Mélina Le Guillou livre ses désaccords avec les visions idéalisées d’Elaine Aron et Jeanne Siaud-Facchin, tout en questionnant les effets du "marché de l’atypisme". Une réflexion amplifiée par les débats actuels portés par Aline Bartoli dans le podcast J'peux pas j'ai business et Élodie Crépel.


👉 Melina sur Instagram: https://www.instagram.com/viedatypik/


💡 Un regard critique sur l’éducation et l’atypisme :

  • Pourquoi le système scolaire échoue à accompagner les enfants atypiques ?

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  • Comment éviter l’étiquetage excessif tout en respectant la singularité de chaque enfant ?

  • Comment les parents peuvent-ils s’adapter sans tomber dans l’étiquetage ?


🔥 Des réflexions polémiques et inspirantes : Mélina partage ses désaccords avec certaines figures comme Elaine Aron et Jeanne Siaud-Facchin, remettant en question leurs visions souvent idéalisées. Elle éclaire aussi les risques du "marché de l’atypisme" et défend une approche humaniste et authentique. Mélina dévoile les travers de la médiatisation des atypies et défend une approche humaniste, loin des étiquettes.


👉 Parents, éducateurs, professionnels : Si vous vous sentez perdus face à ces sujets ou simplement curieux, cet épisode est un incontournable pour ouvrir le débat, trouver des réponses et des solutions pour accompagner les enfants atypiques.



Pour suivre Melina sur Instagram: https://www.instagram.com/viedatypik/


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Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Princess Montessori, le rendez-vous des parents aspirant au meilleur pour leurs enfants. Je suis Ksenia Trubetskoy, princesse et passionnée par l'éveil, le développement et le bien-être de nos enfants, mais aussi des parents. Ensemble, transformons l'éducation de nos enfants et notre parentalité en un conte de fées modernes. Prêt pour une aventure enchantée ? C'est parti ! Bienvenue dans cet épisode de podcast exceptionnel. Aujourd'hui, j'ai le privilège d'accueillir Mélina Le Guillou, une femme au parcours à la fois singulier et inspirant. Imaginée à 30 ans, Mélina découvre qu'elle est au potentiel intellectuel et hypersensible. Une révélation qui a bouleversé sa vie, lui permettant de comprendre enfin ce sentiment de décalage qui l'accompagnait depuis toujours. Ce qui semblait être une faiblesse est devenu sa plus grande force. Avec une formation en psychologie, un diplôme d'éducatrice de jeunes enfants et une passion insatiable pour l'apprentissage, Milina a décidé de tout quitter pour créer une carrière sur mesure. Aujourd'hui, elle est coach de vie spécialisée dans l'accompagnement des atypiques, que ce soit les enfants, les adultes et les parents. Elle offre à chacun des outils pour se comprendre, s'accepter et surtout pour s'épanouir. Milina, elle est également autrice, elle a notamment écrit Enfants atypiques pour le magazine Psychologie. Et son expertise, elle est beaucoup plus vaste. Psychologie, haut potentiel, haute sensibilité, douance au féminin, fleur de bac. Melina ne cesse de se former et je crois qu'elle est en plein dans une nouvelle certification. Melina, tu nous en parleras. Ce que j'admire, c'est cette capacité à transformer son vécu en une mission, aider celles et ceux qui se sentent trop dans un monde qui demande juste d'être assez. Aujourd'hui, nous allons découvrir son histoire, ses défis. ses réussites et surtout Mélina ne mâche pas ses mots. Attendez-vous à des réflexions franches et parfois polémiques sur des sujets comme les diagnostics d'atypie, l'éducation moderne et les défis des parents d'enfants atypiques. Mélina, merci d'être avec nous.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Xénia.

  • Speaker #0

    Avant de plonger dans notre échange, est-ce qu'il y a quelque chose que j'ai oublié ? Qu'est-ce que tu penses de cette introduction ? Est-ce que tu aurais quelque chose à ajouter ou même à enlever ?

  • Speaker #1

    Ça me fait bizarre d'entendre mon parcours, je me dis ah oui quand même Moi qui chaque jour me dis que je ne fais rien, je me dis que je prends conscience que j'en fais des choses. Et c'est ça aussi, toujours l'impression de ne pas en faire assez. Et là, je suis assez ravie d'entendre ce joli parcours d'ailleurs. Et encore, si je pouvais rajouter une chose, c'est que j'ai repris mes études pour rentrer en master de psychologie. En fait, j'apprends sans cesse pour pouvoir toujours grandir. Dans mon parcours personnel, les apprentissages ont été extrêmement difficiles. J'ai eu un parcours scolaire pas si simple que ça, quand je voyais mes copines qui avaient toujours des bonnes notes. Moi, en fait, je n'en avais pas. J'ai même redoublé en cinquième, ensuite j'ai fait un BEP. Après, j'ai fait un bac, sciences médico-sociales, puis ensuite j'ai été en psychologie. Mais avant ça, dès la sortie de troisième, on m'avait dit Melina, ce n'est pas suffisant, ou même en cinquième. Ou, en fait, non. Finalement, depuis notre enfance, même depuis toujours, les notes font partie de notre quotidien. Et en fait, moi, j'avais construit une croyance comme quoi, comme je n'avais pas de bonnes notes, je n'étais pas intelligente. Et en fait, pendant très longtemps et encore jusqu'à maintenant, j'ai l'impression que ce n'est pas suffisant par rapport aux autres. Parce qu'en fait, moi, je voyais bien mes copines qui avaient de bonnes notes, qui avaient des beaux métiers, etc. Et finalement, en fait, moi, il m'a fallu plus de temps. Même encore aujourd'hui, ma licence, ce n'est quand même pas sans peine. Il faut que je travaille plus. Alors en effet, bon, je peux avoir des capacités apparemment intellectuelles finalement, mais en fait, j'ai aussi des troubles de l'attention qui font que ça me demande des efforts considérables pour pouvoir apprendre tout simplement du texte et en fait, quand ce n'est pas concret, quand ça n'a pas de sens, et bien c'est très difficile pour moi d'ingurgiter comme je dis, des connaissances donc ça me demande beaucoup, beaucoup de travail. Donc en fait, oui, HPI mais finalement pas trop. Ça ne me sert pas dans tous les domaines. Souvent, quand c'est couplé avec d'autres atippye, c'est là où, finalement, ça nous met des bâtons dans les roues. Je dis souvent que c'est comme si j'avais... En fait, c'est comme si mon cerveau avait un moteur de Ferrari, mais en tout cas, cette Ferrari ne peut pas rouler correctement parce que sur la route, il y a vraiment... Enfin, c'est incrusté de de nid de poule, et donc je ne peux pas avancer correctement. D'ailleurs, je suis d'ailleurs très, très frustrée de ne pas pouvoir utiliser mon cerveau comme c'est dit, enfin, comme on me l'a dit le jour où j'ai découvert que j'étais HPI.

  • Speaker #0

    Mais c'est intéressant ce que tu racontes, surtout qu'en plus, tu as découvert finalement à l'âge de 30 ans que tu étais HPI et aussi hypersensible. Est-ce que tu peux nous raconter ce moment ? Qu'est-ce que ça a changé dans ta vie ? Comment ta famille d'ailleurs a vécu cette découverte ? Est-ce qu'ils avaient conscience que tu étais différente quand tu étais enfant ?

  • Speaker #1

    En fait, c'est à la naissance de mon garçon, c'est ma sage-femme, quand elle est venue, durant les 2-3, 4 premiers jours, elle avait remarqué que j'étais hypersensible. Alors, elle ne me l'avait pas dit du tout. Et en fait, elle voyait très bien qu'au niveau de ma réflexion, ça allait très loin parce que je voulais absolument allaiter. Et que je lui demandais de répéter plusieurs fois combien de fois il fallait allaiter. Est-ce que c'était droite, gauche ? Combien de temps ? Il y avait quand même aussi une importante anxiété, mais que ça, j'ai découvert après. Et en fait, le fait de vouloir être trop, trop bien, de vouloir être une trop bonne maman, ça m'a emmenée un petit peu dans un postpartum assez compliqué. Et c'est là où elle m'a conseillé d'aller voir une psychologue. Et moi, j'avais dit oui tout de suite. Et en fait, quand elle m'a dit d'aller voir cette psychologue en particulier, j'ai été la voir. Et elle m'a expliqué au premier rendez-vous, à travers mes échanges, qu'elle pensait que j'étais probablement à haut potentiel. Et elle m'explique en fait, est-ce que vous êtes comme ça, comme ci, comme ça dans votre quotidien ? Je dis bah oui, c'est moi. En fait, ça avait beaucoup de sens. Et je lui dis non, non, c'est pas possible. Moi, je ne suis pas une personne surdouée. On appelait ça comme ça, c'était il y a dix ans. Je ne suis pas du tout cette personne-là. Non, non, c'est pas possible. En plus, j'ai été nulle à l'école. Tu vois un petit peu les croyances, très bonne à l'école, être surdouée, alors que moi, je n'étais pas dans cette catégorie. Et je lui dis non, non, c'est pas possible. Et elle me dit bah si, justement, il y a des personnes qui peuvent être HPI, système ou en tout cas une manière d'apprendre qui ne te correspondait pas.

  • Speaker #0

    C'est incroyable ce que tu racontes parce qu'en fait finalement on peut être dit surdoué tout en étant complètement nul par rapport aux attentes scolaires. Et du coup à l'école tu te sentais soutenue ou au contraire incomprise par les enseignants ? Est-ce qu'il y a un moment marquant en fait dont tu te souviens dans ta scolarité ?

  • Speaker #1

    Alors je me rappelle qu'en primaire ça se passait plutôt bien et puis en plus c'était un environnement insti cocooning, enfin la primaire je devais déjà redoubler dès le CP parce que l'insti disait ah non mais là ça va pas le faire. Et là, mon artiste de CE1 a dit, bon, on attend un petit peu. Et puis finalement, ça s'est bien passé toute la primaire. Et puis après, c'est au collège que les choses se sont compliquées. Pourquoi ? Parce qu'au collège, il y a davantage de travail. Et finalement, moi, c'était le manque de travail qui m'a un petit peu empêchée d'avoir de bonnes notes. Mais j'ai su il y a 15 jours également que j'avais des troubles de l'attention. Et en fait, tout ça mis bout à bout, ça explique mon parcours scolaire. et d'ailleurs professionnelle ma vie. Et le jour où elle m'a quand même expliqué cette psychologue les caractéristiques d'une personne HPI, je me suis dit, bah oui, franchement, c'est vraiment moi. Ça me correspond complètement. Elle établissait un tableau qui était le mien. Et ce jour-là, c'est comme si elle mettait une pièce de puzzle qui manquait à ma vie parce que pendant très longtemps, je me sentais en décalage. Je ne comprenais pas comment les gens pouvaient être aussi méchants. Pourquoi ? J'avais beaucoup, beaucoup de questions. Et par rapport à ta question de départ, tu as quelque chose de marquant. Non, non, bah non, j'ai pas d'éléments marquants, mais c'est juste que moi aujourd'hui, j'ai repris mes études parce que ce système scolaire, il m'a fait croire, et c'est une réalité, il m'a fait croire que je n'étais pas douée, que je n'avais pas d'intelligence, que je n'étais pas capable d'apprendre. Et on peut se dire comme ça, oui, c'est moi. Non, non, en fait, même aujourd'hui, moi je le vois avec mon fils, je vois bien que le système des apprentissages n'est pas forcément adapté à tout le monde. On a besoin de mouvements, on a besoin de sens, on a besoin que les choses soient concrètes. Et en fait, les choses n'ont pas beaucoup évolué jusqu'à maintenant. Et en fait, c'est vraiment le système qui m'a fait comprendre que je n'étais pas si douée que ça.

  • Speaker #0

    Mais c'est très intéressant ce que tu dis parce que concernant le système scolaire, je ne peux que être d'accord avec toi dans la mesure où j'estime que nous sommes des êtres vivants. Nous ne sommes pas censés être plantés comme des piquets, complètement immobiles, donc presque attachés. Donc c'est vrai que là-dessus, moi, je te rejoins complètement. Donc tu as vécu ta scolarité tant bien que mal. Dans quelles études tu te dirigeais en fait ?

  • Speaker #1

    Après ma troisième, quand j'ai fait mon BEP, là tout d'un coup les notes ont vraiment augmenté. Pourquoi ? Parce que tout était concret, je faisais des stages, j'étais dans la pratique, dans le réel, dans le concret et je savais pourquoi j'apprenais, je savais pourquoi je faisais les choses. Et après en fait quand on fait un BEP, après il n'y avait pas beaucoup de voies possibles. C'était un bac sciences médico-sociales et après ça c'est un peu soit éducateur, soit infirmier. Mais finalement en fait après coup... Je me rends compte que si on avait pris les choses autrement, si on avait vu mon potentiel différemment que seulement des notes, je me serais orientée différemment peut-être dans la communication, dans le graphisme, tout ce qui est graphisme, tout ce qui est dans la publicité.

  • Speaker #0

    Parce que finalement, toi, tu es devenue éducatrice de jeunes enfants, d'ailleurs, et avant de devenir maintenant coach. Et qu'est-ce qui t'a poussé à changer de cap ? Finalement, au départ, tu t'es passionnée pour les jeunes enfants, donc tu les as accompagnées. Et maintenant que tu as découvert finalement ton atypisme, tu accompagnes même les familles, les parents. Pourquoi ce changement ?

  • Speaker #1

    Alors, après avoir travaillé pendant dix ans dans des crèches, altes garderies, j'étais responsable adjointe. Avant de comprendre que j'étais hypersensible, que j'étais différente quelque part je pensais que c'est normal de souffrir au travail j'ai souffert toute ma vie à l'école je veux dire continuer dans cette continuité de bas façon on n'a pas le choix on doit le faire et après au bout de dix ans je me suis dit ce n'est plus possible je ne peux plus subir mon atypisme au travail est en fait rend toi bien compte que imagine toi jusqu'en 2020 je pensais que c'est normal de ne pas être content d'aller au travail c'est à dire que mon atypisme je ne vivais pas très bien mon hypersensibilité Moi, j'ai toujours eu de bonnes relations avec mes collègues de travail, ça c'est super. Mais il y avait toujours des choses que je prenais trop à cœur. Je prends tout à cœur et en fait, d'un point de vue social, ce n'est pas si facile que ça. Et quand je me suis mise à mon compte, et donc depuis 2021, mon atypisme n'est plus un problème. Mon hypersensibilité n'est plus un problème, mes troubles d'attention, ce n'est plus non plus un problème. En fait, quand j'ai recréé mon environnement professionnel et du goût familial, je n'ai plus le même discours que j'avais sur le fait de subir son atypisme.

  • Speaker #0

    J'ai une formation qui s'appelle l'éveil émotionnel Montessori, qui s'occupe justement de la gestion des émotions des enfants, mais également de développer finalement leur intelligence émotionnelle. Et il y a un point sur la faible intelligence émotionnelle, qui est justement qu'on prend beaucoup trop à cœur certaines choses, on se victimise, etc. Mais alors finalement, ce que tu es en train de dire, c'est que quand on est hypersensible, on n'a pas d'autre choix, entre guillemets, je ne sais pas trop comment l'exprimer. que de se comporter comme ça. Et ça ne veut pas du tout dire qu'on a une faible intelligence émotionnelle. C'est bien ça.

  • Speaker #1

    Au contraire, en fait, je pense que les personnes qui sont hypersensibles ou hautement sensibles, on appelle ça plutôt comme ça, ce sont des gens qui ont une énorme... Enfin, pas une énorme, une haute intelligence émotionnelle parce que quand on est sensible, on ressent les choses plus que la moyenne. On ressent plus de choses que les autres. Maintenant, j'ai quand même envie de dire aussi que quand on est aussi hypersensible, c'est pas... Voilà. Il y a la fois, d'un point de vue, en fait, c'est inné, soit c'est traumatique. On peut être hypersensible d'un point de vue inné, c'est-à-dire qu'on est né avec, et souvent nos propres enfants le sont, nos parents le sont, et la famille qui est autour de nous. Maintenant, quand on vit mal son hypersensibilité, c'est là où j'ai envie d'inviter les gens à consulter, parce qu'être trop sensible jusqu'à en être pas bien, est-ce que ça ne cache pas plutôt finalement une dépression, un burn-out ? En fait, je pense qu'il ne faut pas réduire l'hypersensibilité à un état d'être. Alors oui. Tu vas me dire. Mais c'est quand on le vit mal, là, en fait, il vaut mieux se poser des bonnes questions et ne pas se dire, oui, c'est parce que je suis hypersensible. Il y a beaucoup de gens qui le disent aujourd'hui. Mais en fait, on n'est pas tous. Et déjà, pour être hypersensible, ce n'est pas que être émotive. Ce n'est pas parce qu'une personne pleure beaucoup qu'elle est hypersensible. Pour être hypersensible, c'est à la fois être hyper émotive et avoir une hyperesthésie importante. Pour être hypersensible, hyperesthésique, c'est d'un point de vue olfactif, gustatif, auditif. visuelle, kinésithique également. Ne pas porter de chaussettes parce que la couture intérieure le gêne. Ça peut être un vrai calvaire le matin avant de partir à l'école, ou même avant de partir quelque part. Habiller un enfant hypersensible peut être très compliqué parce qu'une simple matière qui gratte une étiquette. Et ça, en fait, ça ne s'invente pas. L'enfant n'invente pas ça, ce n'est pas un caprice, c'est vraiment sa réalité. Et du coup, la réalité des parents. Et c'est vrai qu'en séance d'accompagnement des familles et des enfants, Le fait de pouvoir déjà leur nommer ça, il y a une déculpabilité qui s'en va parce que les parents font de leur mieux et ils ne comprennent toujours pas la réaction des enfants. Par exemple, parfois ça peut être des réactions démesurées, mais parce que la couture de la chaussette dérange l'enfant sur ses orteils.

  • Speaker #0

    C'est quelque chose que j'ai vécu dans mon enfance, c'est-à-dire que mes chaussettes, je les mettais à l'envers parce que la couture me gênait. Et pareil, même pour les culottes, je portais des grosses culottes DIM de grand-mère. Ma mère me disait qu'il fallait me trouver des culottes de grand-mère en taille 42. Le truc qui flotte bien parce que je ne supportais pas d'être serrée, je ne supportais pas toutes les matières. Et ça a été très, très compliqué, moi, dans mon enfance, justement, au niveau des vêtements. Et c'est pareil pour ma fille. Et c'est un vrai calvaire, je confirme, pour mes parents. Sauf que moi, concrètement, les miens pensaient vraiment que je faisais du cinéma. Donc, pour toi, ce n'est pas du cinéma, c'est... Moi, je le ressentais comme une réalité. Donc, tu confirmes que c'est une vraie réalité pour les enfants qui le vivent.

  • Speaker #1

    Tout à fait, c'est une vraie réalité. Et en plus, plus on entendra l'enfant dans ce qu'il ressent, plus il va pouvoir, à son tour, être conscient de ce qu'il vit et il va pouvoir, en grandissant au fur et à mesure, adapter son environnement à ses particularités. Donc, plus le parent va pouvoir adapter et être à l'écoute de son enfant par rapport à ce qu'il exprime, plus l'enfant va pouvoir grandir en s'écoutant.

  • Speaker #0

    Mais alors, quel conseil tu peux donner, par exemple, moi, ma fille Victoria, comme c'est très difficile de lui trouver justement des vêtements, parce qu'il ne faut pas que ça serre, il ne faut même pas sentir le flocage. Donc, les t-shirts où il y a un flocage qui est trop prononcé et qui se sent à travers le t-shirt, finalement, parce qu'elle ressent le motif, elle ne peut pas le mettre. Sauf qu'il y a quand même des vêtements qui lui plaisent et elle refuse d'essayer en cabine. Hors des questions pour elle d'essayer un vêtement, elle ne veut pas. Par conséquent, on achète des vêtements. Et arrivée à la maison, bien évidemment, elle ne les mettra jamais.

  • Speaker #1

    Mes enfants, c'est pareil. Pour le t-shirt imprimé où il y a un tissu derrière, ce n'est pas possible non plus. Par exemple, mes enfants, ils le savent. Maintenant, ils savent ce qu'ils veulent et ce qu'ils ne veulent plus. Mais est-ce que j'ai un conseil particulier ? Pas forcément.

  • Speaker #0

    Donc, vraiment écouter l'enfant et puis s'il le dit, c'est que c'est vrai.

  • Speaker #1

    Oui, parce que nous, en tout cas, on est une génération où l'hypersensibilité... été et encore d'ailleurs aujourd'hui un peu perçue comme une faiblesse. Moi pendant... En fait moi mon hypersensibilité s'est exprimée aussi depuis que je suis petite, moi je pleurais pas mal enfin en tout cas j'étais touchée par beaucoup de choses, plutôt pleurée je sais pas mais j'étais touchée par beaucoup de choses et j'étais vraiment susceptible. Bah en fait nous, enfin comment dire en grandissant on nous a toujours dit bah de toute façon celle-ci elle est un peu fragile elle est un peu faible, bah moi j'ai vraiment grandi avec ça. Alors moi mes parents ne m'ont jamais dit que j'ai... Enfin ne m'ont jamais dit ces mots-là mais en fait je les ai cru quand même dans ce sens-là. En tout cas, j'ai grandi avec ça. Et plus on va pouvoir entendre l'enfant et lui dire je sais ce que tu ressens et on va faire en sorte que tu sois bien et que tu te sentes bien du coup, il va pouvoir, comme je disais tout à l'heure, adapter son environnement professionnel, personnel, tout, et ne plus subir les choses par défaut.

  • Speaker #0

    Récemment, dans le podcast d'Aline Bartoli, d'ailleurs, qui a interviewé Élodie Crépel, elles ont abordé des points qui font énormément de débats, à savoir la pathologisation, les HPI, l'hypersensibilité, etc. Et c'est vrai que ce sont des sujets qui divisent les professionnels, qui divisent les parents, qui divisent même la société. Je vais te poser des questions sans filtre, Mélina. N'hésite pas à réagir franchement, même si ça va peut-être éventuellement secouer certaines idées reçues. Concernant les diagnostics, moi, ce que j'aimerais savoir, si c'est un effet de mode ou un réel besoin, parce que concrètement, on n'en entendait pas parler du tout il y a 20 ans. disent que le TDAH, les dys, les autres troubles sont devenus des étiquettes pour excuser des comportements normaux d'enfants. Qu'est-ce que tu aurais à répondre à cela ?

  • Speaker #1

    Déjà, être HPI ou être hypersensible, on ne parle pas de diagnostic parce que ce ne sont pas des maladies, ce sont des états d'être. C'est une manière d'être. Et qu'est-ce que j'ai à dire ? Pourquoi on en est arrivé là aujourd'hui ? Parce qu'il y a 15 ans environ, Il y a Jeanne Siaud Facchin entre autres et puis d'autres auteurs en fait qui ont finalement décrit les HPI comme des personnes lambda. Finalement en fait dans leur livre on pouvait tout à fait, en fait je pense qu'on peut tous se reconnaître et c'est pour ça en fait qu'il y a eu un effet comme ça du HPI ou du TDAH, quoique le TDAH moins en fait mais surtout le HPI. En fait du coup tout le monde s'est reconnu et en fait là on est dans une phase où les choses vont se remettre. un petit peu, on va retrouver un équilibre et alors en fait on peut se dire aussi que oui c'est parce qu'on l'a découvert qu'aujourd'hui on peut plus mettre de mots sur ça bah en fait je pense pas, je pense qu'il y a quand même un amalgame et aujourd'hui il est quand même temps qu'on remette en fait les choses dans leur ordre et non tout le monde n'est pas HPI, en fait par rapport à ta remarque, oui tout le monde se croit HPI ou hypersensible en fait c'est normal parce qu'à partir du moment où il y a des livres qui ont décrit des gens normaux dans des caractéristiques atypique, forcément, en fait, il y a des confusions. Et les gens, quand même, qui trouvent des excuses à ça, dire que c'est des excuses, je trouve que c'est malvenu parce que ce serait finalement ne pas entendre ce qu'ils ont dit ou ce qu'ils ont à dire. Mais quand même, un enfant HPI, ça se voit.

  • Speaker #0

    Dernièrement, j'ai lu, "le HPI, c'est juste une manière pour certains parents de dire que leur enfant est plus intelligent". Du coup, la question que je me pose, c'est est-ce que c'est une vérité dérangeante ou même une caricature injuste ?

  • Speaker #1

    C'est une vérité dérangeante parce que dès qu'un enfant bouge, on va dire qu'il est HPI. Donc attention, quand tu parles de ses parents, oui, là, moi, je trouve que c'est quand même dérangeant parce que ce n'est pas parce qu'il bouge qu'il est HPI. Tous les enfants ne sont pas HPI. Et en vérité, les vrais enfants HPI ou les parents HPI ne le disent pas, en fait.

  • Speaker #0

    Mais c'est vrai que pour moi, un enfant qui bouge est un enfant totalement normal, en fait. Un enfant est fait pour bouger. C'est un être de mouvement. Et la société en fait finalement des robots qui restent justement comme à l'école, assis derrière un bureau. Donc c'est vrai que là-dessus, je te rejoins totalement. Mais il y a 20 ans, pour remonter un peu sur le sujet, on parlait à peine de ces troubles-là. Pourquoi leur diagnostic, il explose aujourd'hui ? Est-ce qu'il y a vraiment un progrès pour diagnostiquer ces personnes-là ? Ou est-ce qu'on en arrive à une dérive ?

  • Speaker #1

    Je me permets juste de dire, en fait, ce ne sont pas des symptômes et donc ce ne sont pas non plus un diagnostic. En fait, ce n'est pas une maladie. Je le répète aussi quand même. Par rapport à ta question, en fait, les tests n'ont pas évolué. En fait, il n'y a pas eu d'évolution de test. Donc, en fait, c'est plutôt qu'il y a eu une médiatisation plus importante de ce sujet. Donc, les personnes vont davantage consulter. Par conséquent, il y a davantage de diagnostic. Maintenant, je le dis aussi, il y a davantage d'identification. C'est le mot, en fait.

  • Speaker #0

    Et alors, que penses-tu de l'affirmation, l'hypersensibilité ? est un prétexte moderne pour justifier des enfants mal élevés.

  • Speaker #1

    Alors, est-ce qu'on parle d'hypersensibilité pour des enfants mal élevés ? Eh bien, je ne pense pas. J'ai comme envie de dire aussi que l'hypersensibilité aujourd'hui, en fait, elle n'est pas reconnue d'un point de vue scientifique. Alors oui, il y a eu des études scientifiques qui ont été réalisées par docteur Hélène Aron. Maintenant, il n'y a pas tant que ça de preuves scientifiques. Donc aujourd'hui, même ce sujet, en fait, il est assez polémique parce que si on va faire des recherches, en fait, on recherche beaucoup Elaine Aron. Mais en fait, pour que des études soient prouvées scientifiquement, il doit y avoir un consensus par des chercheurs. un consensus scientifique. Mais aujourd'hui, ce n'est pas le cas. Alors oui, on parle beaucoup d'hypersensibilité parce que c'est très, très médiatisé, mais il n'y a pas énormément de preuves scientifiques sur ça. Pourtant, c'est quand même une réalité. Donc je pense que là, on est vraiment au début de l'hypersensibilité. Et par rapport à tes questions, par rapport à ces enfants, je ne suis pas sûre qu'on associe des enfants turbulents à l'hypersensibilité parce que je pense que ce n'est pas le lien qu'on doit faire avec ces enfants-là. C'est plutôt les enfants avec un TDAH, un trouble du difficile de l'attention, avec ou sans hyperactivité. Là, on peut faire un lien avec enfants turbulents et TDAH. Est-ce que c'est un abus de langage ? Je pense que par rapport à cette évolution sur l'éducation positive, c'est quand même une réalité où les parents, les familles, ont confondu laxisme et éducation positive. Et en effet, je pense qu'il y a davantage d'enfants turbulents parce que éducation positive ne voulait pas dire laxisme. En fait, éducation positive, ça voulait dire, à la base, éducation bienveillante, mais avec un cadre.

  • Speaker #0

    Exactement, je te rejoins totalement parce que c'est aussi mon domaine. Sans règles strictes, de toute façon, on ne peut pas avancer. Donc oui, il y a un cadre, il y a des règles et pour le reste, en effet, par exemple, nous on éduque sans punition, mais par contre, il y a les conséquences naturelles. Ma fille ne veut pas faire ses devoirs, je ne vais pas m'énerver sur elle, je ne vais pas insister, je n'ai pas que ça à faire, j'en ai quatre à gérer. Par conséquent, elle va subir les conséquences naturelles. à l'école.

  • Speaker #1

    Voilà, oui, oui, oui. Mais en fait, c'est que moi, j'ai été cette maman aussi qui voulait faire au mieux pour mon enfant. Et pourtant, j'avais cette formation d'éducatrice, j'avais toutes mes années d'expérience et même moi, à un moment donné, je me suis dit mais qu'est-ce que finalement, est-ce que c'est laisser faire ? J'ai été perdue avec ça aussi. Donc, je peux comprendre pourquoi tous ces parents sont perdus aujourd'hui entre à quel point on écoute les besoins des enfants, à quel point on les écoute et c'est ça en fait tout ce... toute cette limite, ce fil rouge que naturellement, on a pu déborder, on ou les parents, parce que c'est extrêmement difficile d'entendre bienveillance, écouter les besoins et mettre un cadre.

  • Speaker #0

    Exactement. Et puis, j'ajouterais également que nous, on est finalement dans une génération qui n'a pas du tout été éduquée de cette façon. Et c'est beaucoup plus facile de reproduire finalement ce qu'on a vécu plutôt que de devoir réapprendre quelque chose à l'âge adulte. Et on entend quand même de... tout et de rien finalement sur le sujet de la parentalité positive, Montessori, etc. Et les parents sont complètement perdus sur ce sujet. Et c'est vrai que finalement, pour éviter de punir, pour pouvoir accompagner au mieux son enfant, la plupart du temps, on tombe dans le laxisme et ensuite, c'est là qu'on entend les discours de Montessori, ça ne marche pas avec mon enfant, la parentalité positive, ça ne marche pas, ça en fait des enfants rois, des enfants tyrans, etc.

  • Speaker #1

    Tout à fait, tout à fait, tout à fait.

  • Speaker #0

    Par contre, certains pensent aussi que les parents d'enfants hypersensibles... les mettent en fait dans une bulle et qui vont finalement les couper de la réalité. Est-ce que c'est un vrai danger ? Est-ce qu'il existe vraiment ce fait-là ? Ou est-ce que c'est encore finalement des personnes extérieures qui regardent certaines choses et qui interprètent comme elles pensent l'interpréter ?

  • Speaker #1

    Alors, par rapport à cette question de la bulle, ça, je pense que c'est une croyance vue de l'extérieur. En fait, tout va dépendre de la sensibilité de l'enfant, mais parfois... quand c'est couplé à une anxiété sociale par exemple en fait les parents vont naturellement alors déjà est-ce qu'ils vont couper leur enfant je suis pas sûre déjà on coupe pas totalement et on met pas dans une bulle forcément les enfants par rapport à cette question je suis pas tout à fait d'accord mais je vois bien comme ce que tu veux dire dans le sens où on les surprotège on anticipe beaucoup de choses c'est ça en fait à quel moment la bienveillance

  • Speaker #0

    C'est l'accompagnement des enfants finalement atypique. Deviennent-ils de la surprotection, si je peux me réexprimer de cette façon-là ?

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui. En fait, déjà, ces parents n'ont pas le choix que de répondre aux pleurs et au mal-être d'un enfant qui ne le vit pas bien déjà. Mais je ne suis pas sûre qu'il y ait une surprotection. Je ne pense pas parce que... Je ne pense pas, en tout cas. Je pense que c'est surtout une croyance et une représentation que l'on peut se faire. Ce sont surtout des parents. qui font de leur mieux avec des enfants où ils ne comprennent pas toujours les codes. Et en fait, on ne peut pas vraiment surproter des enfants. Si, on peut le faire, mais on est de toute façon confrontés à l'extérieur, à l'école, tout ça. Donc en fait, il n'y a pas vraiment, je ne crois pas, de surprotection parce que de toute façon, la réalité est aussi à l'extérieur. Je ne sais pas si c'est très clair ce que je dis.

  • Speaker #0

    Si, pour moi, c'est parfaitement clair. Mais en tout cas, avec toutes ces ATP, il y a quand même beaucoup de business finalement qui se sont montés autour de tout ça. Donc voilà, avec la montée des diagnostics et des accompagnements, il y a quand même... Certains parlent de marché même de l'atypisme. Est-ce que ça discrédite le travail des professionnels comme toi d'ailleurs ?

  • Speaker #1

    Oui, alors en fait, comme tu dis, ce marché, il y en a un. Et en effet, il y en a un qui est présent et existant aujourd'hui. Et ça a défavorisé les personnes atypiques aujourd'hui. Elles ne sont même plus légitimes. J'ai presque envie de dire qu'il ne faut même pas le dire parce que les gens ne pourraient pas comprendre. Mais déjà, les gens qui le sont vraiment n'en parlent pas. souvent ça va être on va dire juste vraiment aux personnes très très proches les gens ne s'en vantent pas du tout les gens ne s'en vantent pas du tout de ça et oui en tout cas il y a un marché mais j'ai presque envie de dire que c'est quand même ce marché qui a permis de mettre à jour et de faire, enfin de mettre à jour toutes ces atipis et je pense que c'est bien en fait finalement qu'il y ait des personnes qui puissent s'adapter à cette population si je peux dire ça comme ça moi je veux dire quand il y a des familles qui viennent me voir en séance et qui me parlent de leur enfant, je me dis heureusement que j'ai des connaissances sur ça parce que ces familles ont déjà vu des professionnels et qui n'ont pas été reconnus dans ce qu'ils vivaient au quotidien. Donc j'ai envie de dire oui, ça fait du tort un peu à tout le monde qui est ce marché parce que finalement, on n'est plus vraiment crédible mais quand même pour les personnes qui en ont vraiment besoin, c'est une chance qu'il y ait eu ce marché.

  • Speaker #0

    Donc finalement, je sais que tu n'aimes pas ce terme de diagnostic, mais il y a des diagnostics qui ne sont pas faits. Parce qu'en fait, concrètement, dans son épisode, dans l'épisode de podcast d'Aline Vartoli, Élodie Crépel, elle disait que l'effet de mode autour des atypies peut brouiller les vraies problématiques et favoriser des diagnostics inutiles. Tu es d'accord avec ça ?

  • Speaker #1

    Tout à fait, tout à fait, tout à fait. En effet, quand une personne va penser qu'elle n'est que hypersensible, c'est pas péjoratif, et bien, elle en oublie tout ce qu'elle est vraiment. Et c'est pour ça que je n'aime... En fait, moi, quand on me demande d'intervenir dans des podcasts ou dans des lives, en fait, j'ai presque plus trop d'envie de le faire parce que les gens veulent entendre des catégories ou des listes de choses ou des listes de manières d'être. Moi, je n'aime pas trop ça parce que, même si je l'ai fait un peu au début, mais parce que finalement, ça réduit la personne à une liste à cocher.

  • Speaker #0

    C'est ça. Finalement, c'est coller une étiquette.

  • Speaker #1

    C'est coller une étiquette et c'est là où ce n'est pas bon parce que la personne, du coup, n'est plus vraiment attentive à son réel mal-être.

  • Speaker #0

    Cet effet de mode autour des atipis, elle a quand même du bon finalement pour sensibiliser.

  • Speaker #1

    Tout à fait, de toute façon, il y a toujours un équilibre à tout. C'est comme l'éducation positive, il y en a d'autres qui vont mettre les pieds dans le plat, mais finalement ça va rétablir des choses. En fait, au fur et à mesure des années, les choses vont se rétablir. Quand il y a eu trop de médiatisation, il va y avoir un contre-coup et les choses vont pouvoir se rééquilibrer bientôt.

  • Speaker #0

    Je reviens aussi sur quelque chose de très intéressant que tu viens de dire juste avant concernant finalement la façon dont tu accompagnes les parents. Comment ton propre parcours va influencer ta manière d'accompagner les familles d'enfants atypiques ? Tu es quand même la personne la mieux placée pour en parler parce que c'est quelque chose que tu vis toi-même.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Et les familles, quand elles viennent à moi, ce qui fait qu'elles se sentent comprises, c'est parce que je comprends ce qu'elles vivent. Alors, tu pourrais me dire, oui, on ne doit pas tous être en dépression pour comprendre les gens dépressifs. D'accord, ça je suis d'accord. Mais quand on est passé... par ce parcours-là, de finalement pas mettre de mots sur ce que vit notre enfant ou moi-même, et qu'on le découvre, et bien en fait, on peut comprendre les gens. Et les gens n'ont pas besoin finalement d'étiquettes, en fait les gens ont besoin d'être compris, de se sentir compris dans ce qu'ils vivent. Si j'avais un conseil à donner à ces parents, c'est vraiment de s'écouter eux-mêmes, parce que l'enfant qu'ils ont devant eux, en fait l'enfant leur apporte des réponses à leurs questions de parents. Et souvent, quand on a des enfants qui sont un peu en décalage ou différents, on ne se fait pas confiance. On se dit, ouais, il exagère. Quand même, on ne sait pas trop. Mais en fait, au fond de nous, on a les réponses. Le parent a toujours ses propres réponses. Ce qui fait qu'il n'a pas ses réponses, c'est parce qu'il va repenser à ce qu'on peut dire. Il va repenser aux personnes de l'entourage qui vont dire, non mais là, quand même, tu exagères, réagis. Mais en fait, ce qui fait le plus de mal aux gens, c'est l'entourage.

  • Speaker #0

    C'est exactement ça, c'est très souvent les conseils non sollicités, que ce soit de la part des amis proches, de la famille, surtout finalement, même les grands-parents, etc., qui vivaient à une autre époque. Mais alors, si un parent se sent dépassé, selon toi, quelle est la première chose qu'il devrait mettre en place pour retrouver un équilibre, finalement, au sein de sa famille ?

  • Speaker #1

    Les parents qui se sentent perdus au quotidien, pour moi, la première chose à faire, c'est déjà de s'écouter, et la deuxième chose, ce serait de se tourner vers des professionnels. Le fait de pouvoir. parler à d'autres personnes, ça permet de remettre les idées en place, ça permet de recentrer ses pensées et de trouver les bonnes réponses. Parce que bien souvent, les parents, ils n'ont pas besoin de conseils, ils n'ont pas besoin de savoir comment faire au quotidien. Ils savent déjà faire. Ils ont juste besoin d'être rassurés.

  • Speaker #0

    Mais alors, d'après ton expérience, en fait, quelles sont finalement les erreurs les plus fréquentes que tu observes chez les parents d'enfants atypiques et comment est-ce qu'on pourrait les éviter ?

  • Speaker #1

    Pour moi, les parents qui viennent à moi ne font pas d'erreur. Ces parents-là ont déjà lu beaucoup de choses et ils sont là pour écouter, pour savoir s'ils font bien. Mais en fait, bien souvent, ils font déjà bien. D'ailleurs, ta question, c'est plutôt quand les parents ne savent pas que leur enfant est hypersensible et qu'ils vont aller leur dire de se taire quand ils pleurent, de s'arrêter quand ils font des colères, parce que pleurer, bon, ça suffit un moment, je dirais quand même à ces parents. Quand l'enfant a une émotion, c'est qu'il exprime quelque chose. Il n'y a pas d'émotion plus importante ou moins importante. Une émotion ou une énorme colère, ce n'est pas un enfant qui n'arrive pas à se tenir, parce que même un adulte n'arrive même pas à se tenir dans sa propre colère. Donc le conseil que j'aimerais dire, c'est qu'est-ce que la colère dit de ce que vit l'enfant à ce moment-là ?

  • Speaker #0

    Je suis tellement d'accord avec toi, parce qu'on a toutes des émotions fortes et on a tendance à catégoriser émotions négatives et émotions positives. La colère n'est pas du tout une émotion négative. Et au-delà de ça, par exemple, si on a une joie intense, là, on vient de fêter Noël, concrètement, les matins de Noël, les parents sont fatigués parce que très souvent, il y a encore les préparatifs jusqu'à la veille au soir. Les enfants se lèvent encore plus tôt le matin parce qu'ils sont surexcités d'ouvrir leur cadeau. On peut voir ça aussi les jours d'anniversaire, pour ceux qui ne fêtent pas Noël. Donc, les jours des anniversaires, lorsque l'on reçoit des invités, l'enfant, il est surexcité et une joie débordante. Pour moi, je la mets dans la même catégorie qu'une bonne crise de colère, finalement. lorsque l'enfant n'est juste pas capable, qu'il soit atypique ou non finalement, de s'autoréguler. Et du coup, on assiste à des explosions au niveau des émotions. Et toutes ces émotions, elles peuvent finalement, oui, elles explosent et elles sont fortes. Parmi les émotions très fortes, la tristesse peut devenir très forte. La colère peut devenir très forte. La frustration peut devenir une émotion vécue très fortement aussi. Donc oui, c'est vrai que je t'en jante tout à fait là-dessus. Donc en fait, concrètement, qu'il soit atypique ou pas, on réagit de la même manière.

  • Speaker #1

    Tout à fait, parce qu'il y a autant d'enfants atypiques que d'enfants différents. Donc en tout cas, quand un enfant a une émotion plus ou moins forte, on l'accompagne. L'accompagner, ça veut dire être présent physiquement et psychologiquement, être présent près de l'enfant quand il exprime son émotion. Et par contre, à quel moment s'arrêter quand un enfant finalement déborde de trop ? J'ai envie de dire, il peut déborder, mais après le moment où il va taper, là c'est non. Là on dit stop. Il peut exprimer de la colère, mais il ne peut pas dépasser sa colère sur quelqu'un en tapant, etc. Là, il va falloir trouver d'autres biais comme des coussins. Mais encore là, quand on est présent, quand un enfant fait une vraie colère, quand on est près de lui, quand on lui tient la main s'il a envie, ou quand on est à côté, les choses s'apaisent naturellement.

  • Speaker #0

    Donc, on ne lui colle pas son étiquette en disant oui, mais parce qu'il est hypersensible, oui, parce qu'il est TDAH, oui, parce qu'il est ceci et cela De toute façon, on gère normalement comme avec tout enfant.

  • Speaker #1

    Tout à fait, avec plus de patience pour des enfants atypiques.

  • Speaker #0

    Et alors du coup, toi, avec ton activité de coaching, tes formations, ta création de contenu, en tant qu'atypique, comment tu gères ton temps et ton énergie ? Parce que de ce que j'ai compris, finalement, tu as toujours besoin d'étudier, tu as toujours besoin d'apprendre, tu as toujours besoin d'être dans l'action et de faire quelque chose. Comment est-ce que tu arrives à gérer ton énergie ?

  • Speaker #1

    Alors, je la gère assez mal parce que j'ai très, très envie de faire plein de choses. Mais parfois, pour le coup, je n'écoute pas mes limites. Je n'ai pas appris à écouter mes émotions. Alors si, maintenant, je le sais. Je sais que dès qu'il y a une émotion, je ressens bien, j'écoute ce qu'elle me dit, etc. Mais par contre, je n'ai pas de limites. Quand je suis passionnée, j'y vais à fond. Et il y a forcément des conséquences. Je pense que je peux friser le burn-out régulièrement. Donc, je vais avoir des grands moments comme ça de création. Puis après, je vais avoir des moments un peu down. où je vais devoir me reposer, mais en vrai ça se gère pas, je me gère très mal parce que j'ai envie de faire beaucoup, beaucoup, beaucoup de choses.

  • Speaker #0

    Et alors finalement, quelqu'un justement qui touche à tout, qui se passionne pour plein de sujets, il est forcément atypique ou pas du tout ? Parce que finalement, on peut être multi-passionné sans être atypique, non ?

  • Speaker #1

    On peut faire beaucoup de choses dans la vie, mais pour combler un vide ou un deuil. Donc, on n'est pas forcément multi-quelque chose quand on fait beaucoup de choses.

  • Speaker #0

    Toi, tu n'aimes pas le terme diagnostic Donc, pour toi finalement, pour avoir la réponse, si vraiment on a envie de savoir parce qu'on se reconnaît dans ce discours, On va voir une psy et c'est elle qui a même finalement de dire si on a une hypersensibilité, si on est même TDAH, HPI.

  • Speaker #1

    Alors, par rapport à l'hypersensibilité, il n'y a pas de test officiel. Donc, est-ce qu'un psychologue le proposera ? Je ne suis pas sûre. Maintenant, il y a différents psychologues. Les psychologues cliniciens ne vont pas proposer de diagnostic pour le TDAH parce que le TDAH, c'est vraiment un diagnostic. Donc moi, je conseille vraiment d'aller voir des neuropsychologues parce que c'est eux qui vont à la fois faire le test. du risque du quotient intellectuel. Ils peuvent également faire avec le TDAH, ils peuvent aussi faire d'autres... en fait ils vont couper ça avec d'autres choses comme de l'anxiété sociale, de l'anxiété de performance. Donc je pense qu'il faut vraiment aller voir des neuropsychologues pour pouvoir avoir un bilan complet sur son fonctionnement.

  • Speaker #0

    Admettons, je suis parent, j'ai un doute sur mon enfant, je vais voir un neuropsy, déjà je fais subir le fait d'aller chez un neuropsy à mon enfant qui n'est peut-être pas d'accord d'y aller. Et du coup, par rapport à ça, comment on fait ? Est-ce que c'est vraiment, on laisse grandir l'enfant, on se débrouille, et puis à la limite, il verra lui-même plus tard ? Ou est-ce que justement, on pose cette étiquette et on y va ? Toi, qu'est-ce que tu conseilles en fait ?

  • Speaker #1

    En fait, moi je le conseille de le faire seulement si c'est nécessaire. Quand les parents demandent à faire des tests, quand le parent seul demande à faire des tests, c'est souvent pour répondre à son propre besoin en tant que parent. Et là vraiment, je déconseille. Si un enfant doit faire un test, c'est quand même pas anodin. Ça veut dire aller mesurer son quotient intellectuel. C'est un truc de fou quand même, moi, je trouve. C'est pas rien, même si c'est sous forme de jeu. C'est pas non plus... Mais c'est pas rien, parce qu'il y a quand même pas mal d'enjeux derrière. Est-ce qu'il l'est ? Est-ce qu'il l'est pas ? Puis finalement, s'il l'est, qu'est-ce qu'on fait avec ? S'il l'est pas, qu'est-ce qu'on fait pas ? Je ne sais pas. Et finalement, prendre l'enfant tel qu'il est sans ça, c'est quand même bien mieux. Mais bien sûr, il y a des parents qui ont extrêmement besoin de ces tests. surtout quand il y a des problèmes à l'école. En fait, souvent, les parents le font parce que c'est l'école qui le demande.

  • Speaker #0

    Ça a été notre cas et on a une psychologue scolaire qui d'abord a pris ma fille, s'est entretenue plusieurs fois avec elle. Je ne sais pas ce qui a été dit, mais en tout cas, ma fille est revenue en disant il faut prendre rendez-vous avec un psychologue parce que si ça se trouve, je ne suis pas capable d'aller à l'école parce que je suis trop intelligente et ça nous est tombé dessus.

  • Speaker #1

    Ah oui.

  • Speaker #0

    Eh oui.

  • Speaker #1

    Eh oui, mais en fait, souvent, les parents, ils le font parce que... parce qu'ils le font, parce que c'est demandé à l'extérieur et parce que les instits ont besoin de réponses. Mais en vrai, entre nous, même quand les réponses tombent, les instits sont souvent démunis, sont vraiment démunis par rapport à ça. Et encore une fois, ça réduit l'enfant à quelque chose. Il n'y a pas de réponse tout blanche ou tout noire. Tout dépend du besoin, surtout derrière.

  • Speaker #0

    C'est-à-dire ? Si c'est pour satisfaire le besoin du parent, tu dis qu'on n'est pas forcément obligé de le faire parce que c'est pour soi qu'on le fait et pas pour l'enfant. Donc finalement, l'enfant, à partir du moment où il se pose des questions, toi, tu as tes réponses à 30 ans. Mais est-ce qu'il n'y aurait pas finalement un âge idéal où l'enfant pourrait vouloir avoir ses réponses ? Selon toi, à quel moment l'enfant est-il capable de prendre cette décision et de dire, tiens, je vais aller voir un neuropsy pour voir si je suis éventuellement étiqueté ?

  • Speaker #1

    Pour moi, un enfant ne se pose pas la question. Oui. Selon moi, je ne sais pas si tu es d'accord avec ça.

  • Speaker #0

    Pour moi, c'est que si on est hypersensible, si on est TDAH, on est né avec. Et ce n'est pas forcément à la société de s'adapter à des gens hypersensibles. Parce que dans ce cas-là, il faudrait qu'on s'adapte à tout. Et c'est très compliqué de s'adapter à toutes les problématiques. On le voit d'ailleurs, ne serait-ce que pour les handicapés, par exemple. Ce n'est déjà pas évident de pouvoir s'adapter à tous les handicaps. Si on devait en plus inclure les TDAH, les hypersensibles, etc., c'est vrai par contre que c'est difficile quand même pour des hypersensibles, pour des TDAH, de vivre aussi dans ce monde-là. Après, c'est difficile. Pour moi, de ce que j'entends, ça a l'air difficile, mais selon moi, et tu me diras si j'ai tort, chaque enfant est unique. On est né peut-être TDAH, on est peut-être hypersensible. Quoi qu'il en soit, on est né avec, on est né avec ce cerveau-là et on a appris à évoluer ainsi.

  • Speaker #1

    Tout à fait, tout à fait. Et pour revenir à ce rendez-vous avec un professionnel, c'est souvent parce que le quotidien est vraiment problématique. Et par exemple, pour un enfant avec un TDAH, un trouble du déficit de l'attention avec ou sans réparativité, là pour moi, le diagnostic est nécessaire. C'est vraiment nécessaire parce qu'il va donner des réponses. Un enfant TDAH, ça va être un enfant qui ne peut pas se concentrer, qui peut avoir des troubles des apprentissages parce qu'il y a un papillon qui vole au moment où l'instit parle. Et en fait, plus le trouble de l'attention va être important, plus il peut y avoir vraiment des échecs scolaires. Et c'est là où, pour moi, c'est très important que l'enfant soit diagnostiqué. Surtout pour un enfant TDAH.

  • Speaker #0

    Ok, en tout cas, merci. On va bientôt en arrêter là. Moi, j'avais quand même une dernière question te concernant. Quelle est la formation ou quel apprentissage a eu le plus d'impact sur toi et pourquoi ?

  • Speaker #1

    Alors, la formation qui a eu le plus d'impact, c'est ma formation de 3 ans d'éducatrice de jeunes enfants. Ça a été 3 années d'apprentissage profond, même d'un point de vue, en fait, introspectif. J'ai énormément grandi avec cette formation. Il n'y a que les gens qui la font qui peuvent comprendre. Ce que je dis, c'est un peu bizarre, mais c'est vrai. Et c'est mon parcours personnel qui m'a appris à me remettre en cause, à prendre de la distance et à évoluer. Et c'est aujourd'hui pour ça que je peux accompagner les personnes, de l'enfant à l'adulte atypique.

  • Speaker #0

    Et là, tu as d'autres projets à venir. Tes partiels sont déjà passés, parce que tu m'avais laissé un message comme quoi tu avais des examens prochainement.

  • Speaker #1

    Non, c'est au mois de janvier, là.

  • Speaker #0

    Ah, c'est au mois de janvier, donc ça arrive. Quels sont tes projets ? Qu'est-ce que tu as envie de partager avec nous avant qu'on s'arrête ?

  • Speaker #1

    J'aimerais bien sortir une formation dans l'accompagnement de l'enfant atypique.

  • Speaker #0

    En présentiel ou en ligne ?

  • Speaker #1

    Ce serait en ligne. Mais maintenant, pour le moment, d'ailleurs, je me consacre vraiment à ma licence de psycho pour pouvoir améliorer mes notes et rentrer en master de psycho. C'est vraiment mon projet.

  • Speaker #0

    Bon courage, Mélina. J'espère que tu vas y arriver. En tout cas, c'est déjà la fin de cet épisode riche et passionnant. avec Mélina Le Guillou. Mélina, merci beaucoup pour ta transparence, ta passion et ton franc-parler. Tu nous as emmené au cœur de ton parcours, mais surtout, tu as bousculé certaines idées sur l'atypisme, sur l'hypersensibilité et les enfants de demain, finalement. Donc, merci beaucoup pour cette lumière que tu apportes dans un sujet qui est souvent, finalement, mal compris. Si cet épisode vous a fait réfléchir, si vous avez appris quelque chose, ou simplement apprécier notre échange, prenez quelques secondes pour laisser 5 étoiles sur votre plateforme d'écoute préférée. Partagez cet épisode avec une amie, un parent qui pourrait se reconnaître d'ailleurs dans ces thématiques. Et surtout, allez suivre Mélina sur ses réseaux sociaux. Elle y partage des pépites au quotidien. Mélina, je te laisse nous rappeler où est-ce qu'on peut te trouver.

  • Speaker #1

    Merci déjà, Xenia, pour ces échanges. Et vous pouvez me retrouver sur Vidatypic, sur Instagram.

  • Speaker #0

    Je mettrai évidemment le lien dans le descriptif. Si vous avez adoré cet épisode, restez à l'écoute car la semaine prochaine, je vous promets également une pépite, un autre sujet brûlant. En attendant, souvenez-vous, comprendre, c'est déjà avancé. Merci de nous avoir écoutés. Prenez soin de vous et de vos proches. Et on se retrouve très vite pour un nouvel épisode qui, je l'espère, fera encore plus de bruit. À très bientôt. Au revoir. Au revoir, Melina.

Description

🎙 Hypersensibilité et HPI : Vérité ou simple effet de mode ?


Mélina Le Guillou revient sur son parcours unique, de ses défis scolaires à sa découverte de l’hypersensibilité et du HPI. Avec son franc-parler, elle démêle les clichés et interroge les tendances actuelles : surdiagnostic ou réel besoin ?


Mélina Le Guillou livre ses désaccords avec les visions idéalisées d’Elaine Aron et Jeanne Siaud-Facchin, tout en questionnant les effets du "marché de l’atypisme". Une réflexion amplifiée par les débats actuels portés par Aline Bartoli dans le podcast J'peux pas j'ai business et Élodie Crépel.


👉 Melina sur Instagram: https://www.instagram.com/viedatypik/


💡 Un regard critique sur l’éducation et l’atypisme :

  • Pourquoi le système scolaire échoue à accompagner les enfants atypiques ?

  • Quels sont les impacts de la médiatisation sur les diagnostics comme le HPI et l’hypersensibilité ?

  • Comment éviter l’étiquetage excessif tout en respectant la singularité de chaque enfant ?

  • Comment les parents peuvent-ils s’adapter sans tomber dans l’étiquetage ?


🔥 Des réflexions polémiques et inspirantes : Mélina partage ses désaccords avec certaines figures comme Elaine Aron et Jeanne Siaud-Facchin, remettant en question leurs visions souvent idéalisées. Elle éclaire aussi les risques du "marché de l’atypisme" et défend une approche humaniste et authentique. Mélina dévoile les travers de la médiatisation des atypies et défend une approche humaniste, loin des étiquettes.


👉 Parents, éducateurs, professionnels : Si vous vous sentez perdus face à ces sujets ou simplement curieux, cet épisode est un incontournable pour ouvrir le débat, trouver des réponses et des solutions pour accompagner les enfants atypiques.



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Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Princess Montessori, le rendez-vous des parents aspirant au meilleur pour leurs enfants. Je suis Ksenia Trubetskoy, princesse et passionnée par l'éveil, le développement et le bien-être de nos enfants, mais aussi des parents. Ensemble, transformons l'éducation de nos enfants et notre parentalité en un conte de fées modernes. Prêt pour une aventure enchantée ? C'est parti ! Bienvenue dans cet épisode de podcast exceptionnel. Aujourd'hui, j'ai le privilège d'accueillir Mélina Le Guillou, une femme au parcours à la fois singulier et inspirant. Imaginée à 30 ans, Mélina découvre qu'elle est au potentiel intellectuel et hypersensible. Une révélation qui a bouleversé sa vie, lui permettant de comprendre enfin ce sentiment de décalage qui l'accompagnait depuis toujours. Ce qui semblait être une faiblesse est devenu sa plus grande force. Avec une formation en psychologie, un diplôme d'éducatrice de jeunes enfants et une passion insatiable pour l'apprentissage, Milina a décidé de tout quitter pour créer une carrière sur mesure. Aujourd'hui, elle est coach de vie spécialisée dans l'accompagnement des atypiques, que ce soit les enfants, les adultes et les parents. Elle offre à chacun des outils pour se comprendre, s'accepter et surtout pour s'épanouir. Milina, elle est également autrice, elle a notamment écrit Enfants atypiques pour le magazine Psychologie. Et son expertise, elle est beaucoup plus vaste. Psychologie, haut potentiel, haute sensibilité, douance au féminin, fleur de bac. Melina ne cesse de se former et je crois qu'elle est en plein dans une nouvelle certification. Melina, tu nous en parleras. Ce que j'admire, c'est cette capacité à transformer son vécu en une mission, aider celles et ceux qui se sentent trop dans un monde qui demande juste d'être assez. Aujourd'hui, nous allons découvrir son histoire, ses défis. ses réussites et surtout Mélina ne mâche pas ses mots. Attendez-vous à des réflexions franches et parfois polémiques sur des sujets comme les diagnostics d'atypie, l'éducation moderne et les défis des parents d'enfants atypiques. Mélina, merci d'être avec nous.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Xénia.

  • Speaker #0

    Avant de plonger dans notre échange, est-ce qu'il y a quelque chose que j'ai oublié ? Qu'est-ce que tu penses de cette introduction ? Est-ce que tu aurais quelque chose à ajouter ou même à enlever ?

  • Speaker #1

    Ça me fait bizarre d'entendre mon parcours, je me dis ah oui quand même Moi qui chaque jour me dis que je ne fais rien, je me dis que je prends conscience que j'en fais des choses. Et c'est ça aussi, toujours l'impression de ne pas en faire assez. Et là, je suis assez ravie d'entendre ce joli parcours d'ailleurs. Et encore, si je pouvais rajouter une chose, c'est que j'ai repris mes études pour rentrer en master de psychologie. En fait, j'apprends sans cesse pour pouvoir toujours grandir. Dans mon parcours personnel, les apprentissages ont été extrêmement difficiles. J'ai eu un parcours scolaire pas si simple que ça, quand je voyais mes copines qui avaient toujours des bonnes notes. Moi, en fait, je n'en avais pas. J'ai même redoublé en cinquième, ensuite j'ai fait un BEP. Après, j'ai fait un bac, sciences médico-sociales, puis ensuite j'ai été en psychologie. Mais avant ça, dès la sortie de troisième, on m'avait dit Melina, ce n'est pas suffisant, ou même en cinquième. Ou, en fait, non. Finalement, depuis notre enfance, même depuis toujours, les notes font partie de notre quotidien. Et en fait, moi, j'avais construit une croyance comme quoi, comme je n'avais pas de bonnes notes, je n'étais pas intelligente. Et en fait, pendant très longtemps et encore jusqu'à maintenant, j'ai l'impression que ce n'est pas suffisant par rapport aux autres. Parce qu'en fait, moi, je voyais bien mes copines qui avaient de bonnes notes, qui avaient des beaux métiers, etc. Et finalement, en fait, moi, il m'a fallu plus de temps. Même encore aujourd'hui, ma licence, ce n'est quand même pas sans peine. Il faut que je travaille plus. Alors en effet, bon, je peux avoir des capacités apparemment intellectuelles finalement, mais en fait, j'ai aussi des troubles de l'attention qui font que ça me demande des efforts considérables pour pouvoir apprendre tout simplement du texte et en fait, quand ce n'est pas concret, quand ça n'a pas de sens, et bien c'est très difficile pour moi d'ingurgiter comme je dis, des connaissances donc ça me demande beaucoup, beaucoup de travail. Donc en fait, oui, HPI mais finalement pas trop. Ça ne me sert pas dans tous les domaines. Souvent, quand c'est couplé avec d'autres atippye, c'est là où, finalement, ça nous met des bâtons dans les roues. Je dis souvent que c'est comme si j'avais... En fait, c'est comme si mon cerveau avait un moteur de Ferrari, mais en tout cas, cette Ferrari ne peut pas rouler correctement parce que sur la route, il y a vraiment... Enfin, c'est incrusté de de nid de poule, et donc je ne peux pas avancer correctement. D'ailleurs, je suis d'ailleurs très, très frustrée de ne pas pouvoir utiliser mon cerveau comme c'est dit, enfin, comme on me l'a dit le jour où j'ai découvert que j'étais HPI.

  • Speaker #0

    Mais c'est intéressant ce que tu racontes, surtout qu'en plus, tu as découvert finalement à l'âge de 30 ans que tu étais HPI et aussi hypersensible. Est-ce que tu peux nous raconter ce moment ? Qu'est-ce que ça a changé dans ta vie ? Comment ta famille d'ailleurs a vécu cette découverte ? Est-ce qu'ils avaient conscience que tu étais différente quand tu étais enfant ?

  • Speaker #1

    En fait, c'est à la naissance de mon garçon, c'est ma sage-femme, quand elle est venue, durant les 2-3, 4 premiers jours, elle avait remarqué que j'étais hypersensible. Alors, elle ne me l'avait pas dit du tout. Et en fait, elle voyait très bien qu'au niveau de ma réflexion, ça allait très loin parce que je voulais absolument allaiter. Et que je lui demandais de répéter plusieurs fois combien de fois il fallait allaiter. Est-ce que c'était droite, gauche ? Combien de temps ? Il y avait quand même aussi une importante anxiété, mais que ça, j'ai découvert après. Et en fait, le fait de vouloir être trop, trop bien, de vouloir être une trop bonne maman, ça m'a emmenée un petit peu dans un postpartum assez compliqué. Et c'est là où elle m'a conseillé d'aller voir une psychologue. Et moi, j'avais dit oui tout de suite. Et en fait, quand elle m'a dit d'aller voir cette psychologue en particulier, j'ai été la voir. Et elle m'a expliqué au premier rendez-vous, à travers mes échanges, qu'elle pensait que j'étais probablement à haut potentiel. Et elle m'explique en fait, est-ce que vous êtes comme ça, comme ci, comme ça dans votre quotidien ? Je dis bah oui, c'est moi. En fait, ça avait beaucoup de sens. Et je lui dis non, non, c'est pas possible. Moi, je ne suis pas une personne surdouée. On appelait ça comme ça, c'était il y a dix ans. Je ne suis pas du tout cette personne-là. Non, non, c'est pas possible. En plus, j'ai été nulle à l'école. Tu vois un petit peu les croyances, très bonne à l'école, être surdouée, alors que moi, je n'étais pas dans cette catégorie. Et je lui dis non, non, c'est pas possible. Et elle me dit bah si, justement, il y a des personnes qui peuvent être HPI, système ou en tout cas une manière d'apprendre qui ne te correspondait pas.

  • Speaker #0

    C'est incroyable ce que tu racontes parce qu'en fait finalement on peut être dit surdoué tout en étant complètement nul par rapport aux attentes scolaires. Et du coup à l'école tu te sentais soutenue ou au contraire incomprise par les enseignants ? Est-ce qu'il y a un moment marquant en fait dont tu te souviens dans ta scolarité ?

  • Speaker #1

    Alors je me rappelle qu'en primaire ça se passait plutôt bien et puis en plus c'était un environnement insti cocooning, enfin la primaire je devais déjà redoubler dès le CP parce que l'insti disait ah non mais là ça va pas le faire. Et là, mon artiste de CE1 a dit, bon, on attend un petit peu. Et puis finalement, ça s'est bien passé toute la primaire. Et puis après, c'est au collège que les choses se sont compliquées. Pourquoi ? Parce qu'au collège, il y a davantage de travail. Et finalement, moi, c'était le manque de travail qui m'a un petit peu empêchée d'avoir de bonnes notes. Mais j'ai su il y a 15 jours également que j'avais des troubles de l'attention. Et en fait, tout ça mis bout à bout, ça explique mon parcours scolaire. et d'ailleurs professionnelle ma vie. Et le jour où elle m'a quand même expliqué cette psychologue les caractéristiques d'une personne HPI, je me suis dit, bah oui, franchement, c'est vraiment moi. Ça me correspond complètement. Elle établissait un tableau qui était le mien. Et ce jour-là, c'est comme si elle mettait une pièce de puzzle qui manquait à ma vie parce que pendant très longtemps, je me sentais en décalage. Je ne comprenais pas comment les gens pouvaient être aussi méchants. Pourquoi ? J'avais beaucoup, beaucoup de questions. Et par rapport à ta question de départ, tu as quelque chose de marquant. Non, non, bah non, j'ai pas d'éléments marquants, mais c'est juste que moi aujourd'hui, j'ai repris mes études parce que ce système scolaire, il m'a fait croire, et c'est une réalité, il m'a fait croire que je n'étais pas douée, que je n'avais pas d'intelligence, que je n'étais pas capable d'apprendre. Et on peut se dire comme ça, oui, c'est moi. Non, non, en fait, même aujourd'hui, moi je le vois avec mon fils, je vois bien que le système des apprentissages n'est pas forcément adapté à tout le monde. On a besoin de mouvements, on a besoin de sens, on a besoin que les choses soient concrètes. Et en fait, les choses n'ont pas beaucoup évolué jusqu'à maintenant. Et en fait, c'est vraiment le système qui m'a fait comprendre que je n'étais pas si douée que ça.

  • Speaker #0

    Mais c'est très intéressant ce que tu dis parce que concernant le système scolaire, je ne peux que être d'accord avec toi dans la mesure où j'estime que nous sommes des êtres vivants. Nous ne sommes pas censés être plantés comme des piquets, complètement immobiles, donc presque attachés. Donc c'est vrai que là-dessus, moi, je te rejoins complètement. Donc tu as vécu ta scolarité tant bien que mal. Dans quelles études tu te dirigeais en fait ?

  • Speaker #1

    Après ma troisième, quand j'ai fait mon BEP, là tout d'un coup les notes ont vraiment augmenté. Pourquoi ? Parce que tout était concret, je faisais des stages, j'étais dans la pratique, dans le réel, dans le concret et je savais pourquoi j'apprenais, je savais pourquoi je faisais les choses. Et après en fait quand on fait un BEP, après il n'y avait pas beaucoup de voies possibles. C'était un bac sciences médico-sociales et après ça c'est un peu soit éducateur, soit infirmier. Mais finalement en fait après coup... Je me rends compte que si on avait pris les choses autrement, si on avait vu mon potentiel différemment que seulement des notes, je me serais orientée différemment peut-être dans la communication, dans le graphisme, tout ce qui est graphisme, tout ce qui est dans la publicité.

  • Speaker #0

    Parce que finalement, toi, tu es devenue éducatrice de jeunes enfants, d'ailleurs, et avant de devenir maintenant coach. Et qu'est-ce qui t'a poussé à changer de cap ? Finalement, au départ, tu t'es passionnée pour les jeunes enfants, donc tu les as accompagnées. Et maintenant que tu as découvert finalement ton atypisme, tu accompagnes même les familles, les parents. Pourquoi ce changement ?

  • Speaker #1

    Alors, après avoir travaillé pendant dix ans dans des crèches, altes garderies, j'étais responsable adjointe. Avant de comprendre que j'étais hypersensible, que j'étais différente quelque part je pensais que c'est normal de souffrir au travail j'ai souffert toute ma vie à l'école je veux dire continuer dans cette continuité de bas façon on n'a pas le choix on doit le faire et après au bout de dix ans je me suis dit ce n'est plus possible je ne peux plus subir mon atypisme au travail est en fait rend toi bien compte que imagine toi jusqu'en 2020 je pensais que c'est normal de ne pas être content d'aller au travail c'est à dire que mon atypisme je ne vivais pas très bien mon hypersensibilité Moi, j'ai toujours eu de bonnes relations avec mes collègues de travail, ça c'est super. Mais il y avait toujours des choses que je prenais trop à cœur. Je prends tout à cœur et en fait, d'un point de vue social, ce n'est pas si facile que ça. Et quand je me suis mise à mon compte, et donc depuis 2021, mon atypisme n'est plus un problème. Mon hypersensibilité n'est plus un problème, mes troubles d'attention, ce n'est plus non plus un problème. En fait, quand j'ai recréé mon environnement professionnel et du goût familial, je n'ai plus le même discours que j'avais sur le fait de subir son atypisme.

  • Speaker #0

    J'ai une formation qui s'appelle l'éveil émotionnel Montessori, qui s'occupe justement de la gestion des émotions des enfants, mais également de développer finalement leur intelligence émotionnelle. Et il y a un point sur la faible intelligence émotionnelle, qui est justement qu'on prend beaucoup trop à cœur certaines choses, on se victimise, etc. Mais alors finalement, ce que tu es en train de dire, c'est que quand on est hypersensible, on n'a pas d'autre choix, entre guillemets, je ne sais pas trop comment l'exprimer. que de se comporter comme ça. Et ça ne veut pas du tout dire qu'on a une faible intelligence émotionnelle. C'est bien ça.

  • Speaker #1

    Au contraire, en fait, je pense que les personnes qui sont hypersensibles ou hautement sensibles, on appelle ça plutôt comme ça, ce sont des gens qui ont une énorme... Enfin, pas une énorme, une haute intelligence émotionnelle parce que quand on est sensible, on ressent les choses plus que la moyenne. On ressent plus de choses que les autres. Maintenant, j'ai quand même envie de dire aussi que quand on est aussi hypersensible, c'est pas... Voilà. Il y a la fois, d'un point de vue, en fait, c'est inné, soit c'est traumatique. On peut être hypersensible d'un point de vue inné, c'est-à-dire qu'on est né avec, et souvent nos propres enfants le sont, nos parents le sont, et la famille qui est autour de nous. Maintenant, quand on vit mal son hypersensibilité, c'est là où j'ai envie d'inviter les gens à consulter, parce qu'être trop sensible jusqu'à en être pas bien, est-ce que ça ne cache pas plutôt finalement une dépression, un burn-out ? En fait, je pense qu'il ne faut pas réduire l'hypersensibilité à un état d'être. Alors oui. Tu vas me dire. Mais c'est quand on le vit mal, là, en fait, il vaut mieux se poser des bonnes questions et ne pas se dire, oui, c'est parce que je suis hypersensible. Il y a beaucoup de gens qui le disent aujourd'hui. Mais en fait, on n'est pas tous. Et déjà, pour être hypersensible, ce n'est pas que être émotive. Ce n'est pas parce qu'une personne pleure beaucoup qu'elle est hypersensible. Pour être hypersensible, c'est à la fois être hyper émotive et avoir une hyperesthésie importante. Pour être hypersensible, hyperesthésique, c'est d'un point de vue olfactif, gustatif, auditif. visuelle, kinésithique également. Ne pas porter de chaussettes parce que la couture intérieure le gêne. Ça peut être un vrai calvaire le matin avant de partir à l'école, ou même avant de partir quelque part. Habiller un enfant hypersensible peut être très compliqué parce qu'une simple matière qui gratte une étiquette. Et ça, en fait, ça ne s'invente pas. L'enfant n'invente pas ça, ce n'est pas un caprice, c'est vraiment sa réalité. Et du coup, la réalité des parents. Et c'est vrai qu'en séance d'accompagnement des familles et des enfants, Le fait de pouvoir déjà leur nommer ça, il y a une déculpabilité qui s'en va parce que les parents font de leur mieux et ils ne comprennent toujours pas la réaction des enfants. Par exemple, parfois ça peut être des réactions démesurées, mais parce que la couture de la chaussette dérange l'enfant sur ses orteils.

  • Speaker #0

    C'est quelque chose que j'ai vécu dans mon enfance, c'est-à-dire que mes chaussettes, je les mettais à l'envers parce que la couture me gênait. Et pareil, même pour les culottes, je portais des grosses culottes DIM de grand-mère. Ma mère me disait qu'il fallait me trouver des culottes de grand-mère en taille 42. Le truc qui flotte bien parce que je ne supportais pas d'être serrée, je ne supportais pas toutes les matières. Et ça a été très, très compliqué, moi, dans mon enfance, justement, au niveau des vêtements. Et c'est pareil pour ma fille. Et c'est un vrai calvaire, je confirme, pour mes parents. Sauf que moi, concrètement, les miens pensaient vraiment que je faisais du cinéma. Donc, pour toi, ce n'est pas du cinéma, c'est... Moi, je le ressentais comme une réalité. Donc, tu confirmes que c'est une vraie réalité pour les enfants qui le vivent.

  • Speaker #1

    Tout à fait, c'est une vraie réalité. Et en plus, plus on entendra l'enfant dans ce qu'il ressent, plus il va pouvoir, à son tour, être conscient de ce qu'il vit et il va pouvoir, en grandissant au fur et à mesure, adapter son environnement à ses particularités. Donc, plus le parent va pouvoir adapter et être à l'écoute de son enfant par rapport à ce qu'il exprime, plus l'enfant va pouvoir grandir en s'écoutant.

  • Speaker #0

    Mais alors, quel conseil tu peux donner, par exemple, moi, ma fille Victoria, comme c'est très difficile de lui trouver justement des vêtements, parce qu'il ne faut pas que ça serre, il ne faut même pas sentir le flocage. Donc, les t-shirts où il y a un flocage qui est trop prononcé et qui se sent à travers le t-shirt, finalement, parce qu'elle ressent le motif, elle ne peut pas le mettre. Sauf qu'il y a quand même des vêtements qui lui plaisent et elle refuse d'essayer en cabine. Hors des questions pour elle d'essayer un vêtement, elle ne veut pas. Par conséquent, on achète des vêtements. Et arrivée à la maison, bien évidemment, elle ne les mettra jamais.

  • Speaker #1

    Mes enfants, c'est pareil. Pour le t-shirt imprimé où il y a un tissu derrière, ce n'est pas possible non plus. Par exemple, mes enfants, ils le savent. Maintenant, ils savent ce qu'ils veulent et ce qu'ils ne veulent plus. Mais est-ce que j'ai un conseil particulier ? Pas forcément.

  • Speaker #0

    Donc, vraiment écouter l'enfant et puis s'il le dit, c'est que c'est vrai.

  • Speaker #1

    Oui, parce que nous, en tout cas, on est une génération où l'hypersensibilité... été et encore d'ailleurs aujourd'hui un peu perçue comme une faiblesse. Moi pendant... En fait moi mon hypersensibilité s'est exprimée aussi depuis que je suis petite, moi je pleurais pas mal enfin en tout cas j'étais touchée par beaucoup de choses, plutôt pleurée je sais pas mais j'étais touchée par beaucoup de choses et j'étais vraiment susceptible. Bah en fait nous, enfin comment dire en grandissant on nous a toujours dit bah de toute façon celle-ci elle est un peu fragile elle est un peu faible, bah moi j'ai vraiment grandi avec ça. Alors moi mes parents ne m'ont jamais dit que j'ai... Enfin ne m'ont jamais dit ces mots-là mais en fait je les ai cru quand même dans ce sens-là. En tout cas, j'ai grandi avec ça. Et plus on va pouvoir entendre l'enfant et lui dire je sais ce que tu ressens et on va faire en sorte que tu sois bien et que tu te sentes bien du coup, il va pouvoir, comme je disais tout à l'heure, adapter son environnement professionnel, personnel, tout, et ne plus subir les choses par défaut.

  • Speaker #0

    Récemment, dans le podcast d'Aline Bartoli, d'ailleurs, qui a interviewé Élodie Crépel, elles ont abordé des points qui font énormément de débats, à savoir la pathologisation, les HPI, l'hypersensibilité, etc. Et c'est vrai que ce sont des sujets qui divisent les professionnels, qui divisent les parents, qui divisent même la société. Je vais te poser des questions sans filtre, Mélina. N'hésite pas à réagir franchement, même si ça va peut-être éventuellement secouer certaines idées reçues. Concernant les diagnostics, moi, ce que j'aimerais savoir, si c'est un effet de mode ou un réel besoin, parce que concrètement, on n'en entendait pas parler du tout il y a 20 ans. disent que le TDAH, les dys, les autres troubles sont devenus des étiquettes pour excuser des comportements normaux d'enfants. Qu'est-ce que tu aurais à répondre à cela ?

  • Speaker #1

    Déjà, être HPI ou être hypersensible, on ne parle pas de diagnostic parce que ce ne sont pas des maladies, ce sont des états d'être. C'est une manière d'être. Et qu'est-ce que j'ai à dire ? Pourquoi on en est arrivé là aujourd'hui ? Parce qu'il y a 15 ans environ, Il y a Jeanne Siaud Facchin entre autres et puis d'autres auteurs en fait qui ont finalement décrit les HPI comme des personnes lambda. Finalement en fait dans leur livre on pouvait tout à fait, en fait je pense qu'on peut tous se reconnaître et c'est pour ça en fait qu'il y a eu un effet comme ça du HPI ou du TDAH, quoique le TDAH moins en fait mais surtout le HPI. En fait du coup tout le monde s'est reconnu et en fait là on est dans une phase où les choses vont se remettre. un petit peu, on va retrouver un équilibre et alors en fait on peut se dire aussi que oui c'est parce qu'on l'a découvert qu'aujourd'hui on peut plus mettre de mots sur ça bah en fait je pense pas, je pense qu'il y a quand même un amalgame et aujourd'hui il est quand même temps qu'on remette en fait les choses dans leur ordre et non tout le monde n'est pas HPI, en fait par rapport à ta remarque, oui tout le monde se croit HPI ou hypersensible en fait c'est normal parce qu'à partir du moment où il y a des livres qui ont décrit des gens normaux dans des caractéristiques atypique, forcément, en fait, il y a des confusions. Et les gens, quand même, qui trouvent des excuses à ça, dire que c'est des excuses, je trouve que c'est malvenu parce que ce serait finalement ne pas entendre ce qu'ils ont dit ou ce qu'ils ont à dire. Mais quand même, un enfant HPI, ça se voit.

  • Speaker #0

    Dernièrement, j'ai lu, "le HPI, c'est juste une manière pour certains parents de dire que leur enfant est plus intelligent". Du coup, la question que je me pose, c'est est-ce que c'est une vérité dérangeante ou même une caricature injuste ?

  • Speaker #1

    C'est une vérité dérangeante parce que dès qu'un enfant bouge, on va dire qu'il est HPI. Donc attention, quand tu parles de ses parents, oui, là, moi, je trouve que c'est quand même dérangeant parce que ce n'est pas parce qu'il bouge qu'il est HPI. Tous les enfants ne sont pas HPI. Et en vérité, les vrais enfants HPI ou les parents HPI ne le disent pas, en fait.

  • Speaker #0

    Mais c'est vrai que pour moi, un enfant qui bouge est un enfant totalement normal, en fait. Un enfant est fait pour bouger. C'est un être de mouvement. Et la société en fait finalement des robots qui restent justement comme à l'école, assis derrière un bureau. Donc c'est vrai que là-dessus, je te rejoins totalement. Mais il y a 20 ans, pour remonter un peu sur le sujet, on parlait à peine de ces troubles-là. Pourquoi leur diagnostic, il explose aujourd'hui ? Est-ce qu'il y a vraiment un progrès pour diagnostiquer ces personnes-là ? Ou est-ce qu'on en arrive à une dérive ?

  • Speaker #1

    Je me permets juste de dire, en fait, ce ne sont pas des symptômes et donc ce ne sont pas non plus un diagnostic. En fait, ce n'est pas une maladie. Je le répète aussi quand même. Par rapport à ta question, en fait, les tests n'ont pas évolué. En fait, il n'y a pas eu d'évolution de test. Donc, en fait, c'est plutôt qu'il y a eu une médiatisation plus importante de ce sujet. Donc, les personnes vont davantage consulter. Par conséquent, il y a davantage de diagnostic. Maintenant, je le dis aussi, il y a davantage d'identification. C'est le mot, en fait.

  • Speaker #0

    Et alors, que penses-tu de l'affirmation, l'hypersensibilité ? est un prétexte moderne pour justifier des enfants mal élevés.

  • Speaker #1

    Alors, est-ce qu'on parle d'hypersensibilité pour des enfants mal élevés ? Eh bien, je ne pense pas. J'ai comme envie de dire aussi que l'hypersensibilité aujourd'hui, en fait, elle n'est pas reconnue d'un point de vue scientifique. Alors oui, il y a eu des études scientifiques qui ont été réalisées par docteur Hélène Aron. Maintenant, il n'y a pas tant que ça de preuves scientifiques. Donc aujourd'hui, même ce sujet, en fait, il est assez polémique parce que si on va faire des recherches, en fait, on recherche beaucoup Elaine Aron. Mais en fait, pour que des études soient prouvées scientifiquement, il doit y avoir un consensus par des chercheurs. un consensus scientifique. Mais aujourd'hui, ce n'est pas le cas. Alors oui, on parle beaucoup d'hypersensibilité parce que c'est très, très médiatisé, mais il n'y a pas énormément de preuves scientifiques sur ça. Pourtant, c'est quand même une réalité. Donc je pense que là, on est vraiment au début de l'hypersensibilité. Et par rapport à tes questions, par rapport à ces enfants, je ne suis pas sûre qu'on associe des enfants turbulents à l'hypersensibilité parce que je pense que ce n'est pas le lien qu'on doit faire avec ces enfants-là. C'est plutôt les enfants avec un TDAH, un trouble du difficile de l'attention, avec ou sans hyperactivité. Là, on peut faire un lien avec enfants turbulents et TDAH. Est-ce que c'est un abus de langage ? Je pense que par rapport à cette évolution sur l'éducation positive, c'est quand même une réalité où les parents, les familles, ont confondu laxisme et éducation positive. Et en effet, je pense qu'il y a davantage d'enfants turbulents parce que éducation positive ne voulait pas dire laxisme. En fait, éducation positive, ça voulait dire, à la base, éducation bienveillante, mais avec un cadre.

  • Speaker #0

    Exactement, je te rejoins totalement parce que c'est aussi mon domaine. Sans règles strictes, de toute façon, on ne peut pas avancer. Donc oui, il y a un cadre, il y a des règles et pour le reste, en effet, par exemple, nous on éduque sans punition, mais par contre, il y a les conséquences naturelles. Ma fille ne veut pas faire ses devoirs, je ne vais pas m'énerver sur elle, je ne vais pas insister, je n'ai pas que ça à faire, j'en ai quatre à gérer. Par conséquent, elle va subir les conséquences naturelles. à l'école.

  • Speaker #1

    Voilà, oui, oui, oui. Mais en fait, c'est que moi, j'ai été cette maman aussi qui voulait faire au mieux pour mon enfant. Et pourtant, j'avais cette formation d'éducatrice, j'avais toutes mes années d'expérience et même moi, à un moment donné, je me suis dit mais qu'est-ce que finalement, est-ce que c'est laisser faire ? J'ai été perdue avec ça aussi. Donc, je peux comprendre pourquoi tous ces parents sont perdus aujourd'hui entre à quel point on écoute les besoins des enfants, à quel point on les écoute et c'est ça en fait tout ce... toute cette limite, ce fil rouge que naturellement, on a pu déborder, on ou les parents, parce que c'est extrêmement difficile d'entendre bienveillance, écouter les besoins et mettre un cadre.

  • Speaker #0

    Exactement. Et puis, j'ajouterais également que nous, on est finalement dans une génération qui n'a pas du tout été éduquée de cette façon. Et c'est beaucoup plus facile de reproduire finalement ce qu'on a vécu plutôt que de devoir réapprendre quelque chose à l'âge adulte. Et on entend quand même de... tout et de rien finalement sur le sujet de la parentalité positive, Montessori, etc. Et les parents sont complètement perdus sur ce sujet. Et c'est vrai que finalement, pour éviter de punir, pour pouvoir accompagner au mieux son enfant, la plupart du temps, on tombe dans le laxisme et ensuite, c'est là qu'on entend les discours de Montessori, ça ne marche pas avec mon enfant, la parentalité positive, ça ne marche pas, ça en fait des enfants rois, des enfants tyrans, etc.

  • Speaker #1

    Tout à fait, tout à fait, tout à fait.

  • Speaker #0

    Par contre, certains pensent aussi que les parents d'enfants hypersensibles... les mettent en fait dans une bulle et qui vont finalement les couper de la réalité. Est-ce que c'est un vrai danger ? Est-ce qu'il existe vraiment ce fait-là ? Ou est-ce que c'est encore finalement des personnes extérieures qui regardent certaines choses et qui interprètent comme elles pensent l'interpréter ?

  • Speaker #1

    Alors, par rapport à cette question de la bulle, ça, je pense que c'est une croyance vue de l'extérieur. En fait, tout va dépendre de la sensibilité de l'enfant, mais parfois... quand c'est couplé à une anxiété sociale par exemple en fait les parents vont naturellement alors déjà est-ce qu'ils vont couper leur enfant je suis pas sûre déjà on coupe pas totalement et on met pas dans une bulle forcément les enfants par rapport à cette question je suis pas tout à fait d'accord mais je vois bien comme ce que tu veux dire dans le sens où on les surprotège on anticipe beaucoup de choses c'est ça en fait à quel moment la bienveillance

  • Speaker #0

    C'est l'accompagnement des enfants finalement atypique. Deviennent-ils de la surprotection, si je peux me réexprimer de cette façon-là ?

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui. En fait, déjà, ces parents n'ont pas le choix que de répondre aux pleurs et au mal-être d'un enfant qui ne le vit pas bien déjà. Mais je ne suis pas sûre qu'il y ait une surprotection. Je ne pense pas parce que... Je ne pense pas, en tout cas. Je pense que c'est surtout une croyance et une représentation que l'on peut se faire. Ce sont surtout des parents. qui font de leur mieux avec des enfants où ils ne comprennent pas toujours les codes. Et en fait, on ne peut pas vraiment surproter des enfants. Si, on peut le faire, mais on est de toute façon confrontés à l'extérieur, à l'école, tout ça. Donc en fait, il n'y a pas vraiment, je ne crois pas, de surprotection parce que de toute façon, la réalité est aussi à l'extérieur. Je ne sais pas si c'est très clair ce que je dis.

  • Speaker #0

    Si, pour moi, c'est parfaitement clair. Mais en tout cas, avec toutes ces ATP, il y a quand même beaucoup de business finalement qui se sont montés autour de tout ça. Donc voilà, avec la montée des diagnostics et des accompagnements, il y a quand même... Certains parlent de marché même de l'atypisme. Est-ce que ça discrédite le travail des professionnels comme toi d'ailleurs ?

  • Speaker #1

    Oui, alors en fait, comme tu dis, ce marché, il y en a un. Et en effet, il y en a un qui est présent et existant aujourd'hui. Et ça a défavorisé les personnes atypiques aujourd'hui. Elles ne sont même plus légitimes. J'ai presque envie de dire qu'il ne faut même pas le dire parce que les gens ne pourraient pas comprendre. Mais déjà, les gens qui le sont vraiment n'en parlent pas. souvent ça va être on va dire juste vraiment aux personnes très très proches les gens ne s'en vantent pas du tout les gens ne s'en vantent pas du tout de ça et oui en tout cas il y a un marché mais j'ai presque envie de dire que c'est quand même ce marché qui a permis de mettre à jour et de faire, enfin de mettre à jour toutes ces atipis et je pense que c'est bien en fait finalement qu'il y ait des personnes qui puissent s'adapter à cette population si je peux dire ça comme ça moi je veux dire quand il y a des familles qui viennent me voir en séance et qui me parlent de leur enfant, je me dis heureusement que j'ai des connaissances sur ça parce que ces familles ont déjà vu des professionnels et qui n'ont pas été reconnus dans ce qu'ils vivaient au quotidien. Donc j'ai envie de dire oui, ça fait du tort un peu à tout le monde qui est ce marché parce que finalement, on n'est plus vraiment crédible mais quand même pour les personnes qui en ont vraiment besoin, c'est une chance qu'il y ait eu ce marché.

  • Speaker #0

    Donc finalement, je sais que tu n'aimes pas ce terme de diagnostic, mais il y a des diagnostics qui ne sont pas faits. Parce qu'en fait, concrètement, dans son épisode, dans l'épisode de podcast d'Aline Vartoli, Élodie Crépel, elle disait que l'effet de mode autour des atypies peut brouiller les vraies problématiques et favoriser des diagnostics inutiles. Tu es d'accord avec ça ?

  • Speaker #1

    Tout à fait, tout à fait, tout à fait. En effet, quand une personne va penser qu'elle n'est que hypersensible, c'est pas péjoratif, et bien, elle en oublie tout ce qu'elle est vraiment. Et c'est pour ça que je n'aime... En fait, moi, quand on me demande d'intervenir dans des podcasts ou dans des lives, en fait, j'ai presque plus trop d'envie de le faire parce que les gens veulent entendre des catégories ou des listes de choses ou des listes de manières d'être. Moi, je n'aime pas trop ça parce que, même si je l'ai fait un peu au début, mais parce que finalement, ça réduit la personne à une liste à cocher.

  • Speaker #0

    C'est ça. Finalement, c'est coller une étiquette.

  • Speaker #1

    C'est coller une étiquette et c'est là où ce n'est pas bon parce que la personne, du coup, n'est plus vraiment attentive à son réel mal-être.

  • Speaker #0

    Cet effet de mode autour des atipis, elle a quand même du bon finalement pour sensibiliser.

  • Speaker #1

    Tout à fait, de toute façon, il y a toujours un équilibre à tout. C'est comme l'éducation positive, il y en a d'autres qui vont mettre les pieds dans le plat, mais finalement ça va rétablir des choses. En fait, au fur et à mesure des années, les choses vont se rétablir. Quand il y a eu trop de médiatisation, il va y avoir un contre-coup et les choses vont pouvoir se rééquilibrer bientôt.

  • Speaker #0

    Je reviens aussi sur quelque chose de très intéressant que tu viens de dire juste avant concernant finalement la façon dont tu accompagnes les parents. Comment ton propre parcours va influencer ta manière d'accompagner les familles d'enfants atypiques ? Tu es quand même la personne la mieux placée pour en parler parce que c'est quelque chose que tu vis toi-même.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Et les familles, quand elles viennent à moi, ce qui fait qu'elles se sentent comprises, c'est parce que je comprends ce qu'elles vivent. Alors, tu pourrais me dire, oui, on ne doit pas tous être en dépression pour comprendre les gens dépressifs. D'accord, ça je suis d'accord. Mais quand on est passé... par ce parcours-là, de finalement pas mettre de mots sur ce que vit notre enfant ou moi-même, et qu'on le découvre, et bien en fait, on peut comprendre les gens. Et les gens n'ont pas besoin finalement d'étiquettes, en fait les gens ont besoin d'être compris, de se sentir compris dans ce qu'ils vivent. Si j'avais un conseil à donner à ces parents, c'est vraiment de s'écouter eux-mêmes, parce que l'enfant qu'ils ont devant eux, en fait l'enfant leur apporte des réponses à leurs questions de parents. Et souvent, quand on a des enfants qui sont un peu en décalage ou différents, on ne se fait pas confiance. On se dit, ouais, il exagère. Quand même, on ne sait pas trop. Mais en fait, au fond de nous, on a les réponses. Le parent a toujours ses propres réponses. Ce qui fait qu'il n'a pas ses réponses, c'est parce qu'il va repenser à ce qu'on peut dire. Il va repenser aux personnes de l'entourage qui vont dire, non mais là, quand même, tu exagères, réagis. Mais en fait, ce qui fait le plus de mal aux gens, c'est l'entourage.

  • Speaker #0

    C'est exactement ça, c'est très souvent les conseils non sollicités, que ce soit de la part des amis proches, de la famille, surtout finalement, même les grands-parents, etc., qui vivaient à une autre époque. Mais alors, si un parent se sent dépassé, selon toi, quelle est la première chose qu'il devrait mettre en place pour retrouver un équilibre, finalement, au sein de sa famille ?

  • Speaker #1

    Les parents qui se sentent perdus au quotidien, pour moi, la première chose à faire, c'est déjà de s'écouter, et la deuxième chose, ce serait de se tourner vers des professionnels. Le fait de pouvoir. parler à d'autres personnes, ça permet de remettre les idées en place, ça permet de recentrer ses pensées et de trouver les bonnes réponses. Parce que bien souvent, les parents, ils n'ont pas besoin de conseils, ils n'ont pas besoin de savoir comment faire au quotidien. Ils savent déjà faire. Ils ont juste besoin d'être rassurés.

  • Speaker #0

    Mais alors, d'après ton expérience, en fait, quelles sont finalement les erreurs les plus fréquentes que tu observes chez les parents d'enfants atypiques et comment est-ce qu'on pourrait les éviter ?

  • Speaker #1

    Pour moi, les parents qui viennent à moi ne font pas d'erreur. Ces parents-là ont déjà lu beaucoup de choses et ils sont là pour écouter, pour savoir s'ils font bien. Mais en fait, bien souvent, ils font déjà bien. D'ailleurs, ta question, c'est plutôt quand les parents ne savent pas que leur enfant est hypersensible et qu'ils vont aller leur dire de se taire quand ils pleurent, de s'arrêter quand ils font des colères, parce que pleurer, bon, ça suffit un moment, je dirais quand même à ces parents. Quand l'enfant a une émotion, c'est qu'il exprime quelque chose. Il n'y a pas d'émotion plus importante ou moins importante. Une émotion ou une énorme colère, ce n'est pas un enfant qui n'arrive pas à se tenir, parce que même un adulte n'arrive même pas à se tenir dans sa propre colère. Donc le conseil que j'aimerais dire, c'est qu'est-ce que la colère dit de ce que vit l'enfant à ce moment-là ?

  • Speaker #0

    Je suis tellement d'accord avec toi, parce qu'on a toutes des émotions fortes et on a tendance à catégoriser émotions négatives et émotions positives. La colère n'est pas du tout une émotion négative. Et au-delà de ça, par exemple, si on a une joie intense, là, on vient de fêter Noël, concrètement, les matins de Noël, les parents sont fatigués parce que très souvent, il y a encore les préparatifs jusqu'à la veille au soir. Les enfants se lèvent encore plus tôt le matin parce qu'ils sont surexcités d'ouvrir leur cadeau. On peut voir ça aussi les jours d'anniversaire, pour ceux qui ne fêtent pas Noël. Donc, les jours des anniversaires, lorsque l'on reçoit des invités, l'enfant, il est surexcité et une joie débordante. Pour moi, je la mets dans la même catégorie qu'une bonne crise de colère, finalement. lorsque l'enfant n'est juste pas capable, qu'il soit atypique ou non finalement, de s'autoréguler. Et du coup, on assiste à des explosions au niveau des émotions. Et toutes ces émotions, elles peuvent finalement, oui, elles explosent et elles sont fortes. Parmi les émotions très fortes, la tristesse peut devenir très forte. La colère peut devenir très forte. La frustration peut devenir une émotion vécue très fortement aussi. Donc oui, c'est vrai que je t'en jante tout à fait là-dessus. Donc en fait, concrètement, qu'il soit atypique ou pas, on réagit de la même manière.

  • Speaker #1

    Tout à fait, parce qu'il y a autant d'enfants atypiques que d'enfants différents. Donc en tout cas, quand un enfant a une émotion plus ou moins forte, on l'accompagne. L'accompagner, ça veut dire être présent physiquement et psychologiquement, être présent près de l'enfant quand il exprime son émotion. Et par contre, à quel moment s'arrêter quand un enfant finalement déborde de trop ? J'ai envie de dire, il peut déborder, mais après le moment où il va taper, là c'est non. Là on dit stop. Il peut exprimer de la colère, mais il ne peut pas dépasser sa colère sur quelqu'un en tapant, etc. Là, il va falloir trouver d'autres biais comme des coussins. Mais encore là, quand on est présent, quand un enfant fait une vraie colère, quand on est près de lui, quand on lui tient la main s'il a envie, ou quand on est à côté, les choses s'apaisent naturellement.

  • Speaker #0

    Donc, on ne lui colle pas son étiquette en disant oui, mais parce qu'il est hypersensible, oui, parce qu'il est TDAH, oui, parce qu'il est ceci et cela De toute façon, on gère normalement comme avec tout enfant.

  • Speaker #1

    Tout à fait, avec plus de patience pour des enfants atypiques.

  • Speaker #0

    Et alors du coup, toi, avec ton activité de coaching, tes formations, ta création de contenu, en tant qu'atypique, comment tu gères ton temps et ton énergie ? Parce que de ce que j'ai compris, finalement, tu as toujours besoin d'étudier, tu as toujours besoin d'apprendre, tu as toujours besoin d'être dans l'action et de faire quelque chose. Comment est-ce que tu arrives à gérer ton énergie ?

  • Speaker #1

    Alors, je la gère assez mal parce que j'ai très, très envie de faire plein de choses. Mais parfois, pour le coup, je n'écoute pas mes limites. Je n'ai pas appris à écouter mes émotions. Alors si, maintenant, je le sais. Je sais que dès qu'il y a une émotion, je ressens bien, j'écoute ce qu'elle me dit, etc. Mais par contre, je n'ai pas de limites. Quand je suis passionnée, j'y vais à fond. Et il y a forcément des conséquences. Je pense que je peux friser le burn-out régulièrement. Donc, je vais avoir des grands moments comme ça de création. Puis après, je vais avoir des moments un peu down. où je vais devoir me reposer, mais en vrai ça se gère pas, je me gère très mal parce que j'ai envie de faire beaucoup, beaucoup, beaucoup de choses.

  • Speaker #0

    Et alors finalement, quelqu'un justement qui touche à tout, qui se passionne pour plein de sujets, il est forcément atypique ou pas du tout ? Parce que finalement, on peut être multi-passionné sans être atypique, non ?

  • Speaker #1

    On peut faire beaucoup de choses dans la vie, mais pour combler un vide ou un deuil. Donc, on n'est pas forcément multi-quelque chose quand on fait beaucoup de choses.

  • Speaker #0

    Toi, tu n'aimes pas le terme diagnostic Donc, pour toi finalement, pour avoir la réponse, si vraiment on a envie de savoir parce qu'on se reconnaît dans ce discours, On va voir une psy et c'est elle qui a même finalement de dire si on a une hypersensibilité, si on est même TDAH, HPI.

  • Speaker #1

    Alors, par rapport à l'hypersensibilité, il n'y a pas de test officiel. Donc, est-ce qu'un psychologue le proposera ? Je ne suis pas sûre. Maintenant, il y a différents psychologues. Les psychologues cliniciens ne vont pas proposer de diagnostic pour le TDAH parce que le TDAH, c'est vraiment un diagnostic. Donc moi, je conseille vraiment d'aller voir des neuropsychologues parce que c'est eux qui vont à la fois faire le test. du risque du quotient intellectuel. Ils peuvent également faire avec le TDAH, ils peuvent aussi faire d'autres... en fait ils vont couper ça avec d'autres choses comme de l'anxiété sociale, de l'anxiété de performance. Donc je pense qu'il faut vraiment aller voir des neuropsychologues pour pouvoir avoir un bilan complet sur son fonctionnement.

  • Speaker #0

    Admettons, je suis parent, j'ai un doute sur mon enfant, je vais voir un neuropsy, déjà je fais subir le fait d'aller chez un neuropsy à mon enfant qui n'est peut-être pas d'accord d'y aller. Et du coup, par rapport à ça, comment on fait ? Est-ce que c'est vraiment, on laisse grandir l'enfant, on se débrouille, et puis à la limite, il verra lui-même plus tard ? Ou est-ce que justement, on pose cette étiquette et on y va ? Toi, qu'est-ce que tu conseilles en fait ?

  • Speaker #1

    En fait, moi je le conseille de le faire seulement si c'est nécessaire. Quand les parents demandent à faire des tests, quand le parent seul demande à faire des tests, c'est souvent pour répondre à son propre besoin en tant que parent. Et là vraiment, je déconseille. Si un enfant doit faire un test, c'est quand même pas anodin. Ça veut dire aller mesurer son quotient intellectuel. C'est un truc de fou quand même, moi, je trouve. C'est pas rien, même si c'est sous forme de jeu. C'est pas non plus... Mais c'est pas rien, parce qu'il y a quand même pas mal d'enjeux derrière. Est-ce qu'il l'est ? Est-ce qu'il l'est pas ? Puis finalement, s'il l'est, qu'est-ce qu'on fait avec ? S'il l'est pas, qu'est-ce qu'on fait pas ? Je ne sais pas. Et finalement, prendre l'enfant tel qu'il est sans ça, c'est quand même bien mieux. Mais bien sûr, il y a des parents qui ont extrêmement besoin de ces tests. surtout quand il y a des problèmes à l'école. En fait, souvent, les parents le font parce que c'est l'école qui le demande.

  • Speaker #0

    Ça a été notre cas et on a une psychologue scolaire qui d'abord a pris ma fille, s'est entretenue plusieurs fois avec elle. Je ne sais pas ce qui a été dit, mais en tout cas, ma fille est revenue en disant il faut prendre rendez-vous avec un psychologue parce que si ça se trouve, je ne suis pas capable d'aller à l'école parce que je suis trop intelligente et ça nous est tombé dessus.

  • Speaker #1

    Ah oui.

  • Speaker #0

    Eh oui.

  • Speaker #1

    Eh oui, mais en fait, souvent, les parents, ils le font parce que... parce qu'ils le font, parce que c'est demandé à l'extérieur et parce que les instits ont besoin de réponses. Mais en vrai, entre nous, même quand les réponses tombent, les instits sont souvent démunis, sont vraiment démunis par rapport à ça. Et encore une fois, ça réduit l'enfant à quelque chose. Il n'y a pas de réponse tout blanche ou tout noire. Tout dépend du besoin, surtout derrière.

  • Speaker #0

    C'est-à-dire ? Si c'est pour satisfaire le besoin du parent, tu dis qu'on n'est pas forcément obligé de le faire parce que c'est pour soi qu'on le fait et pas pour l'enfant. Donc finalement, l'enfant, à partir du moment où il se pose des questions, toi, tu as tes réponses à 30 ans. Mais est-ce qu'il n'y aurait pas finalement un âge idéal où l'enfant pourrait vouloir avoir ses réponses ? Selon toi, à quel moment l'enfant est-il capable de prendre cette décision et de dire, tiens, je vais aller voir un neuropsy pour voir si je suis éventuellement étiqueté ?

  • Speaker #1

    Pour moi, un enfant ne se pose pas la question. Oui. Selon moi, je ne sais pas si tu es d'accord avec ça.

  • Speaker #0

    Pour moi, c'est que si on est hypersensible, si on est TDAH, on est né avec. Et ce n'est pas forcément à la société de s'adapter à des gens hypersensibles. Parce que dans ce cas-là, il faudrait qu'on s'adapte à tout. Et c'est très compliqué de s'adapter à toutes les problématiques. On le voit d'ailleurs, ne serait-ce que pour les handicapés, par exemple. Ce n'est déjà pas évident de pouvoir s'adapter à tous les handicaps. Si on devait en plus inclure les TDAH, les hypersensibles, etc., c'est vrai par contre que c'est difficile quand même pour des hypersensibles, pour des TDAH, de vivre aussi dans ce monde-là. Après, c'est difficile. Pour moi, de ce que j'entends, ça a l'air difficile, mais selon moi, et tu me diras si j'ai tort, chaque enfant est unique. On est né peut-être TDAH, on est peut-être hypersensible. Quoi qu'il en soit, on est né avec, on est né avec ce cerveau-là et on a appris à évoluer ainsi.

  • Speaker #1

    Tout à fait, tout à fait. Et pour revenir à ce rendez-vous avec un professionnel, c'est souvent parce que le quotidien est vraiment problématique. Et par exemple, pour un enfant avec un TDAH, un trouble du déficit de l'attention avec ou sans réparativité, là pour moi, le diagnostic est nécessaire. C'est vraiment nécessaire parce qu'il va donner des réponses. Un enfant TDAH, ça va être un enfant qui ne peut pas se concentrer, qui peut avoir des troubles des apprentissages parce qu'il y a un papillon qui vole au moment où l'instit parle. Et en fait, plus le trouble de l'attention va être important, plus il peut y avoir vraiment des échecs scolaires. Et c'est là où, pour moi, c'est très important que l'enfant soit diagnostiqué. Surtout pour un enfant TDAH.

  • Speaker #0

    Ok, en tout cas, merci. On va bientôt en arrêter là. Moi, j'avais quand même une dernière question te concernant. Quelle est la formation ou quel apprentissage a eu le plus d'impact sur toi et pourquoi ?

  • Speaker #1

    Alors, la formation qui a eu le plus d'impact, c'est ma formation de 3 ans d'éducatrice de jeunes enfants. Ça a été 3 années d'apprentissage profond, même d'un point de vue, en fait, introspectif. J'ai énormément grandi avec cette formation. Il n'y a que les gens qui la font qui peuvent comprendre. Ce que je dis, c'est un peu bizarre, mais c'est vrai. Et c'est mon parcours personnel qui m'a appris à me remettre en cause, à prendre de la distance et à évoluer. Et c'est aujourd'hui pour ça que je peux accompagner les personnes, de l'enfant à l'adulte atypique.

  • Speaker #0

    Et là, tu as d'autres projets à venir. Tes partiels sont déjà passés, parce que tu m'avais laissé un message comme quoi tu avais des examens prochainement.

  • Speaker #1

    Non, c'est au mois de janvier, là.

  • Speaker #0

    Ah, c'est au mois de janvier, donc ça arrive. Quels sont tes projets ? Qu'est-ce que tu as envie de partager avec nous avant qu'on s'arrête ?

  • Speaker #1

    J'aimerais bien sortir une formation dans l'accompagnement de l'enfant atypique.

  • Speaker #0

    En présentiel ou en ligne ?

  • Speaker #1

    Ce serait en ligne. Mais maintenant, pour le moment, d'ailleurs, je me consacre vraiment à ma licence de psycho pour pouvoir améliorer mes notes et rentrer en master de psycho. C'est vraiment mon projet.

  • Speaker #0

    Bon courage, Mélina. J'espère que tu vas y arriver. En tout cas, c'est déjà la fin de cet épisode riche et passionnant. avec Mélina Le Guillou. Mélina, merci beaucoup pour ta transparence, ta passion et ton franc-parler. Tu nous as emmené au cœur de ton parcours, mais surtout, tu as bousculé certaines idées sur l'atypisme, sur l'hypersensibilité et les enfants de demain, finalement. Donc, merci beaucoup pour cette lumière que tu apportes dans un sujet qui est souvent, finalement, mal compris. Si cet épisode vous a fait réfléchir, si vous avez appris quelque chose, ou simplement apprécier notre échange, prenez quelques secondes pour laisser 5 étoiles sur votre plateforme d'écoute préférée. Partagez cet épisode avec une amie, un parent qui pourrait se reconnaître d'ailleurs dans ces thématiques. Et surtout, allez suivre Mélina sur ses réseaux sociaux. Elle y partage des pépites au quotidien. Mélina, je te laisse nous rappeler où est-ce qu'on peut te trouver.

  • Speaker #1

    Merci déjà, Xenia, pour ces échanges. Et vous pouvez me retrouver sur Vidatypic, sur Instagram.

  • Speaker #0

    Je mettrai évidemment le lien dans le descriptif. Si vous avez adoré cet épisode, restez à l'écoute car la semaine prochaine, je vous promets également une pépite, un autre sujet brûlant. En attendant, souvenez-vous, comprendre, c'est déjà avancé. Merci de nous avoir écoutés. Prenez soin de vous et de vos proches. Et on se retrouve très vite pour un nouvel épisode qui, je l'espère, fera encore plus de bruit. À très bientôt. Au revoir. Au revoir, Melina.

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