#Xénia TroubetzkoïBienvenue dans Princesse Montessori, le rendez-vous des parents aspirant au meilleur pour leurs enfants. Je suis Xénia Troubetzkoï, princesse et passionnée par l'éveil, le développement et le bien-être de nos enfants, mais aussi des parents. Ensemble, transformons l'éducation de nos enfants et notre parentalité en un conte de fées modernes. Prêt pour une aventure enchantée ? C'est parti ! Parlons d'un sujet qui suscite souvent des questions, des doutes et des situations parfois complexes, aussi bien chez les parents que chez certains professionnels. Il s'agit des limites, de la discipline et de la liberté dans l'approche Montessori, et surtout du mythe selon lequel Montessori serait une méthode permissive, sans cadre et surtout sans règles. Quand les gens entendent parler pour la première fois d'un environnement Montessori, ils s'imaginent souvent une scène où les enfants hercent but ou même se roulent par terre, faisant ce qu'ils veulent, comme je l'ai entendu un jour d'un professionnel indigné. Personne ne leur dit quoi faire, personne ne leur interdit rien. Et pourtant, ce n'est pas complètement faux. Les enfants, en effet, se déplacent librement pendant les activités. Même s'ils sont concentrés sur une tâche importante, ils peuvent se lever pour aller boire. regarder quelque chose, aller aux toilettes, revenir ou aller chercher un autre matériel. Personne ne les arrête. Il y a toujours des adultes présents, bien sûr, pour les guider si nécessaire, les aider et les soutenir. Mais ce qui est important ici, c'est que ces enfants veulent ce qu'ils font. Ils ne font pas ce qu'ils veulent, ils veulent ce qu'ils font. La différence peut sembler mince, mais elle est immense. Il est vrai que comparée à l'image traditionnelle de la discipline, cette liberté peut donner une impression de chaos. Alors prenons un moment pour y voir plus clair, car liberté et permissivité, ce n'est pas du tout la même chose. L'approche Montessori ne repose en aucun cas sur l'idée que tout est permis aux enfants. Elle repose sur un équilibre subtil, précis et profondément... Observez entre liberté et cadre. Je vais peut-être vous embrouiller un peu, mais qu'est-ce que la liberté selon la philosophie Montessori ? Maria Montessori écrit dans l'un de ses ouvrages que la discipline doit venir à l'enfant par la liberté. Cela suggère que la discipline n'est pas imposée de l'extérieur, mais qu'elle est le fruit d'un travail intérieur de l'enfant. Mais par la liberté ne signifie pas sans structure. Elle écrit aussi que permettre à l'enfant de faire tout ce qu'il veut alors qu'il n'a pas encore développé de capacité d'autocontrôle, c'est trahir l'idée même de la liberté. Cette citation tirée de l'esprit absorbant de l'enfant est essentielle car elle détruit directement le mythe de la permissivité. La liberté sans capacité d'autorégulation n'est pas la liberté, c'est le chaos et cela ne fait pas grandir l'enfant. La permissivité en réalité elle est destructrice parce qu'elle prive l'enfant d'un besoin fondamental qui est la clarté. Elle le prive de sécurité intérieure, de repères, d'un sentiment d'adaptation possible au monde. Imaginez à quel point un enfant est désorienté lorsqu'il quitte un environnement où tout lui est permis pour découvrir que le monde ne fonctionne pas comme cela. Qu'il y a des règles, des normes, des traditions, des lois qui permettent aux gens de vivre ensemble. Et surtout que ces règles doivent être respectées. Les limites et la discipline sont donc... essentiel, surtout dès le moment où l'enfant grandit et a besoin d'une base solide pour comprendre le monde, pour savoir comment interagir, comment faire les choses et comment réussir. Un enfant doit avoir autant de liberté qu'il peut en gérer à un moment donné. Cette liberté, elle est proportionnelle à sa capacité de responsabilité et à son niveau d'autocontrôle et cela évolue. L'enfant apprend petit à petit à se réguler grâce aux possibilités d'exploration, à un environnement sécurisant, à des règles claires qui l'aident à s'orienter. Il apprend à choisir ce qui est en phase avec ses besoins. Il apprend à répéter une activité autant de fois qu'il en a besoin, à travailler aussi longtemps que nécessaire et à travers cette répétition, à prendre conscience de ses actions et de ses ressentis. Un exemple simple, un tout petit ne peut pas grimper seul à un arbre. Même si cela l'intrigue énormément, même s'il voit un autre enfant plus grand y monter, parce qu'il ne contrôle pas encore son corps, mais on peut lui proposer un environnement adapté à son âge où il pourra grimper, se hisser, s'entraîner. On le redirigera et on l'accompagnera. Comprendre cela, c'est aussi comprendre que les limites ne sont ni des punitions, ni des doutes, ni du contrôle. Ce sont les conditions nécessaires pour que l'enfant puisse agir librement, explorer, choisir. Un exemple souvent utilisé pour illustrer cela, imaginez que vous arrivez dans un pays étranger, tout est nouveau, la langue, les lois, les coutumes, vous vous sentez perdu tant que personne ne vous explique ce qui est permis, ce qui est attendu, comment les gens se comportent ici. Vous aimeriez savoir, faut-il enlever ses chaussures en entrant ? Peut-on donner un pourboire ? Les magasins sont-ils ouverts le dimanche ? Peut-on sortir sans couvre-chef ? Si quelqu'un vous guide, vous explique, alors vous vous sentez plus à l'aise, en sécurité, vous pouvez commencer à vous réconcilier. à découvrir, à profiter et à apprécier. C'est exactement la même chose pour l'enfant. Le monde est un pays inconnu, il a besoin d'un adulte bienveillant qui l'accompagne, qui lui explique, qui lui montre les repères. Et seulement à ce moment-là, il peut explorer, expérimenter et vivre pleinement. Autre point important, les règles ne sont pas là pour contraindre, elles sont l'expression de nos valeurs, ce ne sont pas juste des noms pour avoir la paix, ce sont des balises claires pour transmettre ce qui est important pour nous et ce qui fait sens. Par exemple, nous expliquons à un enfant que l'on ne dérange pas un camarade qui travaille parce que nous valorisons la concentration, le respect de l'autre, la possibilité d'être absorbé par une tâche. Cela développe chez l'un l'endurance, la capacité de se concentrer et chez l'autre qui observe sans interrompre la capacité d'attention et de retenue. Et si l'on explique pourquoi c'est important, les enfants comprennent et s'approprient la règle. Mais pour qu'une règle fonctionne, elle doit être claire, formulée à l'avance et répétée au besoin. Elle doit aider l'enfant à s'orienter. Alors répétons-le, la permissivité est en réalité dangereuse. Quand on laisse un enfant tout faire, sans cadre, sans accompagnement, vers l'autorégulation, on peut croire qu'on lui donne de la liberté, mais en réalité on le perd. C'est comme nager en pleine mer sans bouée, sans indication de profondeur. Comment savoir où aller ? Jusqu'où aller sans se mettre en danger ? Un enfant livré à lui-même dans une permissivité totale est désorienté. Il ne sait pas où il est, quelles sont les règles, comment s'adapter. Et tôt ou tard, il va se heurter. à la réalité. Dans la vraie vie, les autres enfants ne vont pas partager juste parce qu'il crie plus fort ou qu'il tape. On ne va pas le laisser jouer avec une prise électrique même s'il en a envie. Il existe des normes sociales que l'on ne peut pas transgresser sans conséquence. Et si un enfant grandit dans une bulle où tout est permis, sa confrontation au réel sera douloureuse. Cela ne mène pas à la liberté mais à l'anxiété, au désarroi, au sentiment d'être perdu. A l'inverse, une vraie discipline naît de l'intérieur. Aussi étrange que cela puisse paraître, dans un environnement Montessori, on ne punit pas un enfant parce qu'il ne sait pas encore faire. On lui montre comment faire, on accompagne, on explique, on construit un cadre clair, chaleureux, où il peut se mouvoir, choisir, se tromper et apprendre. On pose des limites, on les rappelle, on permet à l'enfant d'en vivre les conséquences, sûres et adaptées lorsqu'elles sont dépassées. Et s'ils le font, on prend une décision à sa place, surtout si l'alternative est risquée pour lui. C'est comme cela que naît la discipline intérieure, la capacité de se réguler, de comprendre les conséquences, de respecter les autres. Maria Montessori écrit que la liberté de l'enfant n'est pas illimitée. Sa limite, c'est l'intérêt collectif. Et sa forme, c'est la politesse, le respect, la capacité à faire partie d'un groupe. En résumé, la liberté, ce n'est pas ce qu'on veut, c'est avoir le choix dans un cadre clair. Les limites ne sont pas des punitions mais des repères et un soutien. Les règles sont l'expression de nos valeurs profondes et la discipline n'est pas un contrôle extérieur mais une maturité intérieure qui se construit pas à pas. Et c'est là justement que réside toute la beauté et la force de la pédagogie Montessori. Elle donne à l'enfant la liberté d'être lui-même tout en lui apprenant à faire partie du monde dans lequel il vit. Et c'est un équilibre que l'on apprend enfant et que l'on emporte avec soi pour toute la vie. Car c'est uniquement ainsi que l'enfant peut devenir un adulte à la fois libre et responsable. Si vous avez aimé cet épisode du podcast Princesse Montessori, si vous voulez me soutenir dans ma démarche, vous avez deux choses à faire. La première, c'est de me laisser un avis sur votre plateforme d'écoute préférée. Et la deuxième, c'est tout simplement de vous abonner au podcast. Ça vous permettra d'être notifié à la sortie d'un nouvel épisode. Et moi, ça me permettra également de gagner en visibilité et de pouvoir continuer de vous donner tous ces épisodes chaque semaine. Merci de m'avoir écouté et à la semaine prochaine pour un prochain épisode.