Speaker #0Et si pour apprendre à lire, il fallait d'abord apprendre à écrire ? Dans cet épisode, on explore pourquoi dans la pédagogie Montessori, l'enfant commence par le crayon avant le livre. Et en quoi cela change tout ? Si vous vous demandez comment calmer les colères, poser des limites sans crier, apprivoiser le temps d'écran, retrouver des soirées plus sereines et nourrir l'autonomie de vos enfants, vous êtes au bon endroit ! Bienvenue dans le podcast Princesse Montessori, je suis la princesse Xénia Troubetzkoï, diplômée en développement précoce de l'enfant selon la méthode Montessori. Ici, on transforme les difficultés du quotidien en gestes simples et efficaces. Un épisode, un pas concret. Alors installez-vous et c'est parti pour un nouvel épisode. Bonjour et bienvenue. Dans cet épisode, je vais répondre à une question qui revient inévitablement chaque fois que nous parlons du développement de l'écriture chez les enfants de moins de 6 ans. La question est la suivante, pourquoi dans la pédagogie Montessori, les enfants commencent-ils par écrire avant d'apprendre à lire, contrairement à ce qui se fait habituellement ? En effet, dans l'enseignement traditionnel, on commence par apprendre à lire. Les enfants mémorisent les lettres, apprennent leur nom, puis composent des syllabes avec lesquelles ils lisent leurs premiers mots. Mais si l'on part du fonctionnement du cerveau humain, on comprend que c'est en réalité une tâche assez complexe pour un début. Cependant, les enfants, eux, s'intéressent vraiment aux lettres, les retiennent vite, posent beaucoup de questions sur leur sujet, et c'est le plus important, Ils imitent souvent l'écriture des adultes. Maria Montessori a longuement observé la façon dont les enfants acquièrent les compétences académiques, notamment l'écriture et la lecture, et elle a proposé une approche différente, ou plutôt l'inverse de la logique traditionnelle, donner à l'enfant la possibilité de commencer par écrire. Voyons pourquoi. En réalité, écrire est un processus plus simple du point de vue de la complexité cognitive, car l'écriture est un codage. Si l'on décrit ce processus de manière technique et simplifiée, il se déroule ainsi. L'enfant connaissant déjà un mot se concentre dessus, le prononce en le décomposant en son, se souvient pour chaque son de la lettre correspondante, puis l'écrit. Ce mot, il le connaît déjà, il fait donc un travail actif en reproduisant ce mot sur le papier ou sur une ardoise ou encore avec l'alphabet mobile, peu importe. Autrement dit, il transforme une forme orale connue en forme écrite, il la rend visible au sens littéral du terme. La lecture, elle, est un décodage, c'est-à-dire le processus inverse. L'enfant voit un texte et son cerveau doit identifier le mot, le diviser en petites unités, associer ces symboles au son correspondant puis recomposer la chaîne sonore. Et ce qui est le plus important, une fois le mot obtenu, il doit trouver le sens associé, l'interprétation juste pour ne pas lire mécaniquement mais comprendre ce qu'il lit. Par exemple, le mot « pied » Est-ce le pied d'une table ? Ou mon propre pied ? Le cerveau doit choisir le bon sens à partir de sa base de connaissances. Ainsi, l'algorithme de la lecture consiste à repérer le mot, associer ces éléments au son Recomposer ces sons en une séquence cohérente et donner un sens à ce que l'on a lu. C'est donc un processus plus complexe qui demande non seulement la capacité à décoder, mais aussi la compréhension du sens des mots. Le processus d'écriture, lui, est un peu plus simple. Il suffit d'imaginer ou de se rappeler un mot, de le décomposer en son, de faire correspondre chaque son à une lettre, et d'écrire ces lettres dans le bon ordre pour former le mot. En général, les enfants montrent de l'intérêt et passent très naturellement à l'écriture bien avant que leur main ne soit vraiment prête à tenir longtemps un crayon ou un stylo. C'est pourquoi dans une classe Montessori, on utilise l'alphabet mobile, un ensemble de lettres manipulables que l'enfant peut déplacer et assembler pour former des mots. Cela lui permet d'écrire même si sa main n'est pas encore suffisamment entraînée pour écrire longtemps à la main. Ainsi, la familiarité avec les lettres ne se perd pas, elles se renforcent progressivement et le passage du simple au complexe se fait en douceur. Un autre point important à savoir, écrire est un acte volontaire dans lequel l'enfant reproduit un mot qu'il a choisi lui-même, un mot qu'il connaît déjà. C'est donc un puissant outil d'expression personnelle qui lui permet de partager ses pensées avec les autres et de les rendre visibles. Ce processus correspond au développement naturel du cerveau. Il offre à l'enfant davantage de liberté et donc plus de contrôle, ce qui lui donne confiance et stimule son intérêt. La lecture en revanche demande déjà des compétences avancées. Perception, compréhension, association, mémoire, car l'enfant doit interpréter la pensée d'un autre, celle de l'auteur, une personne abstraite pour lui. C'est pourquoi l'apprentissage de la lecture prend généralement plus de temps. Et c'est précisément pour cette raison que dans la méthode Montessori, l'écriture précède la lecture. Cela correspond au développement naturel du cerveau, rend l'apprentissage plus efficace et plus naturel, tout en maintenant l'intérêt spontané de l'enfant. De plus, en commençant par l'écriture, l'enfant acquiert une base solide. une expérience concrète des lettres et des mots, une meilleure concentration et la capacité à garder une tâche mentale sur la durée. Autant d'éléments qui faciliteront ensuite l'entrée dans la lecture, quel que soit le programme utilisé. Si vous avez aimé cet épisode, je vous invite à laisser un avis 5 étoiles sur l'application de votre choix. Les plus courantes, c'est Apple Podcasts et Spotify. Vous mettez 5 étoiles, c'est ultra rapide pour vous. Et moi, ça change radicalement les choses parce que c'est le meilleur moyen de faire découvrir mon podcast à d'autres personnes. Et c'est ça qui fait vraiment vivre ce podcast. A bientôt !